Sociologie

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Sociologie

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Sociologie

• Objectifs du cours: Initiation à la sociologie (sociologie générale; sociologie du corps et des APS)

• à la démarche sociologique (particularités de l’approche sociologique, méthodologie…);

• Aux principales approches sociologiques (présentation des principaux auteurs – grands auteurs « classiques »…- et « écoles »)

• application au corps et aux pratiques physiques et sportives

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Sociologie• Plan général:• Introduction:

– Définition– Historique– Spécificités de la sociologie– Méthodologie

• I. Les pratiques • II. L’’organisation et la professionnalisation

du sport• Conclusion

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Introduction• I. Définition

Science de l’homme en société; Science des « faits sociaux » (Durkheim)

La socialisation: processus par lequel les individus apprennent progressivement à se comporter conformément aux attentes du milieu social dont ils sont membres

Deux formes de socialisation: Socialisation primaire (ou première)/secondaire

Une approche sociologique plus ou moins « déterministe » (ex. Bourdieu/Boudon)

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Introduction• II. Historique

– Origines lointaines: • Antiquité grecque: Platon, Aristote; Milieu du

XVIIIe siècle: Montesquieu (1689-1755), Rousseau (1712-1778),

• Première moitié du XIXe siècle: L.-R. Villermé, F. Le Play, A. de Tocqueville (1805-1859), A. Comte (1798-1857), K. Marx (1818-1883)

– « Pères fondateurs »• Emile Durkheim (1858-1917)• Max Weber (1864-1920)

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Emile Durkheim (1858-1917)• De la division du travail social, 1893

– Solidarité mécanique : fondée sur le conformisme social

– Solidarité organique: par dépendance mutuelle ou interdépendance

L’anomie

• Le suicide (1897)– Un fait social à part entière car un phénomène social

« normal » (universel et régulier)– Suicides : égoïste, altruiste, anomique, fataliste– Cf. C. Baudelot, R. Establet, 1984

• L’Année sociologique (1898)

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Emile Durkheim• Les formes élémentaires de la vie

religieuse, 1912• Les Règles de la méthode sociologique,

1895– La sociologie est la science des faits sociaux, qui

doivent être étudiés comme des choses– « Est fait social toute manière de faire, fixée ou non,

susceptible d’exercer sur l’individu une contrainte extérieure, ou bien encore, qui est générale dans l’étendue d’une société donnée tout en ayant une existence propre, indépendante de ses manifestations individuelles »

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Emile Durkheim

– Donc: le fait social = extériorité/étendue/contrainte

– C’est-à-dire : • Généralité • Extérieur (peut donc être étudié indépendamment

de ses manifestations individuelles; son « substrat »= la société

• « coercitif » (contraignant)• La méthode:

• Comparaison ; • Explication

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Max Weber (1864-1920)• Sociologie = science de l’action sociale• Démarche:

– le type idéal; • Modèles, constructions intellectuelles permettant

d’analyser la réalité• Exemple:

– Pouvoir traditionnel/charismatique/légal rationnel– Action traditionnelle/affective ou émotionnelle/rationnelle

par rapport à des valeurs/rationnelle par rapport à des finalités

– une sociologie compréhensive

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Max Weber

• Principaux ouvrages:– L’Ethique protestante et l’esprit du capitalisme

(1905)– Le savant et le politique (1919)– Economie et société (1921)

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III. Spécificités• A. Vis-à-vis des autres SHS (philo, psycho,

ethno, histoire)• B. Une sociologie une et plurielle

– 1/ « Plurielle »:• Diversité des sous-disciplines (ou branches de la sociologie).

Exemples: sociologies du travail, de la famille, du sport…• Explicable par un processus de spécialisation

– 2/ « Une »• Des concepts de base communs:

– Identité– Culture– Rapports sociaux

• Une méthodologie commune

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III. B. une sociologie « plurielle » et « une »

– 2/ « Une »• Des concepts de base communs:

– Identité: ensemble des caractéristiques qui permettent de définir une personne (sexe, âge, culture, classe sociale…)

– Culture: ensemble des manières de penser, d’agir, propres à une société et/ou à un groupe social

– Rapports sociaux: liens qui se tissent entre les individus et les groupes (rapports hommes/femmes, de classes sociales, etc.)

• Une méthodologie commune

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2/ une sociologie « une »

• Une méthodologie commune– Lutter contre les prénotions– La neutralité axiologique– La mise en œuvre d’outils et de méthodes

scientifiques• Les techniques de recueil des données

– Les données pré-établies– Les données issues de l’enquête

• Le traitement des données

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La mise en œuvre d’outils et de méthodes scientifiques

• Les techniques de recueil des données– Les données pré-établies

– Les données issues de l’enquête» Méthodes quantitatives: enquête par questionnaire» Méthodes qualitatives: observation (participante/non

participant ou désengagée); entretien (libre ou non directif; semi-directif ou ESDR; directif)

• Le traitement des données– Analyse de contenu– Analyse des données– NB: attention aux interprétations abusives:

» Corrélation ne vaut pas causalité» Les chiffres ne parlent pas d’eux-mêmes» Les « chiffres noirs »» Attention aux généralisations » Attention aux statistiques

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Première partieSociologie des pratiques

• I. Les pratiquants• II. Les pratiques• III. Une culture sportive?• IV. Spectacle sportif et spectacularisation

du sport• V. Les fonctions du sport• VI. La violence dans le sport

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I. Les pratiquants

• A. Les principales enquêtes• B. Les principaux résultats

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A. Les principales enquêtes• Enquête INSEE sur les comportements de

loisir des Français (1967). 8 questions sur 178 sur le sport; 6637 personnes plus de 14 ans;

• Georges Fouchard, Maurice Davranche, Enquête sur la jeunesse conduite en 1966 (résultats: 1968); 4700 jeunes 14-20 ans.

• Sondages commandités par divers journaux (L’Equipe, Le Figaro, L’Expansion, etc.)

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Principales enquêtes• Enquête INSEP, Paul Irlinger, Catherine

Louveau, Michèle Métoudi (résultats diffusés en 1987), « pratiques sportives des Français ». Echantillon: 3000 personnes, 12 à 74 ans;

• Enquête CREDOC sur « les comportements des consommateurs d’articles de sport », Laurent Pouquet et Philippe Moati, 1994. Echantillon: 1010 personnes, 14 à 65 ans.

• Enquête INSERM sur « Adolescents: enquête nationale », Marie Choquet, Sylvie Ledoux, 1994. Echantillon: 12391 personnes de 11 à 19 ans.

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Principales enquêtes• Enquête INSEP, Patrick Mignon, Guy Truchot, 2000

(Publication en 2001 dans Stat Info, puis 2002: Les pratiques sportives des Français) Echantillon: 6526 personnes, 15 ans à 75 ans.

• Enquête INSEE (partenariat avec les Ministères: Jeunesse, Sports et Vie associative; Culture et Communication) 2003, sur « La pratique des activités physiques et sportives en France ». 

• Enquête pratique physique et sportive, 2010, CNDS/direction des sports, INSEP MEOS, Brice Lefevre, Patrick Thiery. Echantillon: 8510 personnes de 15 ans et plus. Cf : http://www.sports.gouv.fr/IMG/pdf/Stat-Info_01-11_decembre2010.pdf

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B Les principaux résultats• 1. Le taux de pratique: un accroissement de la pratique lié à plusieurs

facteurs– Un accroissement de la pratique...

• 1967, 39 %; 1987: 73 %; 1994 CREDOC: 68 %; 2000: 83 %; 2003: 71%; 2010 : 89 %.

– …Lié à plusieurs facteurs:• Augmentation de la pratique féminine• Continuation de la pratique avec l’avancée en âge• Démocratisation relative des APS

– Qu’il faut toutefois nuancer• 2. L’intensité de la pratique et les manière des pratiquer

– La mesure par des indicateurs de fréquence– La possession d’une licence:

• Poids de la pratique hors club• Fédérations et état d’une discipline

– Mesurer l’implication dans une discipline– Les manières de pratique

• 3. Les APS pratiquées

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B 3 Les APS pratiquées• Enquêtes INSEP 2000, 2010:• Sports mixtes:

– La marche– La natation– Vélo – Footing (footing, jogging)– Ski

• Sports « féminins »: gym; danse; patinage sur glace

• Sports « masculins » : pétanque, bowling, boules; football; tennis; pêche

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PARTIE I : SOCIOLOGIE DES PRATIQUES

• II. Les pratiques sportives– A. Le sport, objet sociologique

• Définitions• Les travaux précurseurs: Marcel Mauss, 1934, « Les

techniques du corps » ; Johann Huizinga, Homo Ludens (1938; trad. Fr: 1951); Roger Caillois, Les jeux et les hommes, 1958 ; Norbert Elias (et Eric Dunning, Sport et civilisation. La violence maîtrisée, 1986); La civilisation des mœurs; La dynamique de l’Occident

• La sociologie du sport en France aujourd’hui (Georges Magnane, Joffre Dumazedier, Jean Meynaud, Georges Vigarello, Jean-Marie Brohm – Herbert Marcuse, Wilhelm Reich-, Michel Bouët, Pierre Bourdieu; Christian Pociello

– B. Les différentes approches des pratiques sportives

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1. DéfinitionDiversité des définitions du sportLa nécessaire définition de l’objet, Dans le cadre d’une enquête, deux

modalités:- construire une définition- ne pas définir a priori (ex. INSEP

1987)Définir, c’est exclure et inclure;

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Définition• La nécessaire prise en compte des définitions sociales du

sport, défini par ceux qui le pratiquent et l’instituent.• Evolution sémantique liée aux transformations des

pratiques, des pratiquants et de l’espace des sports:– XIXe siècle: amusements– Fin XIXe siècle: activités supposant une dépense

d’énergie musculaire, un engagement compétitif.– Extension du mot et de son sens; différenciation face

aux:• Loisirs distingués (croquet, volant…)• La gymnastique (ou éducation physique scolaire)• La préparation militaire

– 1950-1960s: définition des experts et chercheurs.• Le sport est « un jeu sérieux » (Paul Veyne; Jacques

Defrance)

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2. Les travaux précurseurs• Marcel Mauss, « Les techniques du corps », 1934

» le corps comme instrument; des techniques du corps qui sont des actes culturels; habitus;

• Johann Huizinga, Homo Ludens (1938) » «Tout est jeu »» Le jeu est un phénomène culturel» Le sport est une forme décadente de jeu, utilisé par la propagande sportive» Mise en évidence de la dimension politique du sport

• Roger Caillois, Les jeux et les hommes (1958) : – Deux types de sociétés:

» sociétés « à comptabilité »/ »à tohu bohu »– 4 formes ludiques fondamentales:

» Compétition (agôn)» Hasard (alea)» Simulacre (mimicri)» Vertige (ilinx)

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Travaux précurseurs

• Norbert Elias, Eric Dunning, Sport et civilisation. La violence maîtrisée (1986)

• Norbert Elias, La civilisation des mœurs; La Dynamique de l’Occident

– « La connaissance du sport est la clé de la connaissance de la société »

– Un processus d’autocontrôle dans lequel le corps est en première ligne: les pratiques motrices jouent un rôle majeur dans la maîtrise progressive des pulsions agressives

– Les jeux et les sports : un lieu de régulation de la violence– Liens entre l’émergence des sports modernes et les évolutions

politiques (émergence du régime parlementaire)

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3. La sociologie du sport aujourd’hui

• Georges Magnane• Joffre Dumazedier• Jean Maynaud• Georges Vigarello• Jean-Marie Brohm (H. Marcuse, W. Reich;

« freudo-marxisme », sociologie critique du sport)

• Pierre Bourdieu, C. Pociello…

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B. Les différentes approches des pratiques sportives

• 1. L’approche bourdieusienne:– Pierre Bourdieu (1930-2002)

• Habitus• Champ et système des positions Capitaux: économique,

social, culturel, symbolique• espace des positions sociales

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L’approche bourdieusienne

– L’analyse des usages sociaux du corps dans les pratiques sportives

• Christian Pociello: les déterminants sociaux des pratiques sportives.

• Loïc Wacquant, • L’analyse sexuée des pratiques sportives: par

le  »genre »

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L’espace des sports de Christian Pociello (1995)

Sports technologiques et informationnels

FractionCultivée de la Classe dominante Fraction économique de

la classe dominante

Le corps instrument, outil ou projectile

Aïkido

Lutte

Judo

haltérophilie

Boxe

Rugby

Football

Athlétisme

RandonnéeSports motorisés

Vélo

VTTVoile Golf

Gym entretien

Tennis

MotorisationEcologisation

Capital culturel +Éco-

Capital culturel-Eco+

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Loïc Wacquant– Professeur à Berkeley (Californie); auteur de Les Prisons

de la misère; thèmes de recherche: inégalités et ségrégations urbaines, Etat pénal…

– Corps et âme. Carnets ethnographiques d’une apprenti boxeur (2000): une pratique sportive déterminée par l’habitus, l’exemple de la boxe

» Méthodologie» Résultats de l’enquêteUne socio-anthropologie du corps et de la boxe qui

montre que la pratique exclut les plus marginalisés

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L’analyse par le genre

• Genre (« gender » - « gender studies ») : anglicisme qui désigne le sexe et qui a été adopté pour faire références aux différences non biologiques (psychologiques, mentales, sociales, économiques, démographiques, politiques…) distinguant les hommes et les femmes. Le genre peut aussi désigner le rapport entre les personnes de chaque sexe dans la société, ou « rapport social de sexe ».

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« Gender studies »• « études sur le genre » (« études

genre »,« études de genre ») = un champ de recherche qui s’est autonomisé dans le monde académique depuis une quarantaine d’années, et qui prend pour objet les rapports sociaux entre les sexes.

• Les études de genre (ou gender studies) se sont d’abord développées aux EU dans le sillage des mouvements féministes de la seconde vague.

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Gender studies

• NB: un exemple (parmi d’autres) d’une sociologie marquée par un héritage militant et critique.– Des recherches scientifiques explicitant leurs

présupposés politiques au lieu de les masquer

– Epistémologie critique versus épistémologie scientiste; théories de la connaissance située (situated knowledge)

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L’analyse par le genre

• Catherine Louveau, Sports, école, société : la différence des sexes (1998)

• Caroline Chimot, Etat des lieux de la répartition sexuée des dirigeantes dans les organisations sportives françaises, STAPS, 66, 161-177.

• Christine Mennesson, Etre une femme dans le monde des hommes. Socialisation sportive et construction du genre (2005)

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Les différenciations sexuées des pratiques sportives; l’analyse par le genre

• C. Louveau: distribution genrée des pratiques physiques et sportives (sports féminins/masculins/mixtes); persistance des stéréotypes

• C. Chimot: la faible place des femmes parmi les dirigeants sportifs fédéraux

• C. Mennesson: les pressions exercées sur les femmes dans les sports masculins

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2.L’individualisme méthodologique• a/ Raymond Boudon (1934-) • L’Inégalité des chances, Paris, Armand Colin, 1973. • Effets pervers et Ordre social, Paris, PUF, 1977 • La Logique du social, Paris, Hachette, 1979 • Dictionnaire critique de la sociologie, (avec F. Bourricaud), Paris, PUF,

1982.• La Place du désordre. Critique des théories du changement social, Paris,

PUF, 1984 • L’Idéologie, ou l’Origine des idées reçues. Paris, Fayard, 1986 • L’Art de se persuader, des idées douteuses, fragiles ou fausses, Paris,

Fayard, 1990 • Traité de sociologie,PUF,1992• Le Juste et le Vrai : études sur l'objectivité des valeurs et de la

connaissance, Paris, Fayard, 1995• Le Sens des valeurs, PUF, 1999.• Raison, bonnes raisons, PUF, 2003.

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R. Boudon• La logique du social: introduction à l’analyse

sociologique (1979)– Max Weber, Vilfredo Pareto– Critique des approches et termes globalisants– La sociologie a pour objet central: l’étude des

comportements individuels et leur agrégation– « expliquer un phénomène social, c’est toujours en

faire la conséquence d’actions individuelles » (Dictionnaire critique de la sociologique, dir. R. Boudon, F. Bourricaud, 1982)

– Phénomènes d’émergence: effet d’agrégation non voulu; effets non recherchés par les individus et résultant de l’agrégation de leurs comportements

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R. Boudon

• Effets pervers: une figure de l’émergence; « Il y a effet pervers lorsque deux individus ou plus, en recherchant l’objet donné, engendrent un état de choses non recherché et qui peut être indésirable du point de vue soit de chacun des deux, soit de l’un des deux » (Effet pervers et ordre social, Paris, PUF, 1977, p. 20)

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Individualisme méthodologique

• b/ Pierre Parlebas, Eléments de sociologie du sport (Paris, PUF, 1986).Jeux psychomoteurs: absence d’interaction motrice

avec autruiquasi-jeux sportifsjeux sportifs : traditionnels/institués

Jeux sociomoteurs: présence d’interaction motrice avec autrui

quasi-jeux sportifsjeux sportifs: traditionnels/institués

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III. Les cultures sportives

• I. La sociologie du sport, branche de la sociologie de la culture

• II. Des cultures sportives?– Football et supportérisme : Christian

Bromberger. • Cf. « le stade de football: une carte de la ville en

réduction », http://www.mgm.fr/PUB/Mappemonde/M289/p37-40.pdf

– Les sports de combat : Jean-Paul Clément

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Cultures sportives

• Sports de combat: Jean-Paul Clément– De fortes spécificités:

• Des origines culturelles spécifiques et diversifiées• La famille la plus nombreuse de pratiques

sportives traditionnelles• Sports de combat et art martiaux

– L’analyse sociologique comparée de trois sport de préhension: la lutte, le judo, l’aïkido:

• Différences de recrutement social

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Jean-Paul Clément• Explicables des différences de styles de vie

« styles de vie » définis à la suite des travaux de Pierre Bourdieu comme des ensembles de pratiques culturelles révélateurs de la position sociale des agents, ou de leur identité sociale

• Différences par la distance de garde, la finalité du combat

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Conclusion III

• Le sport : un objet scientifique légitime; • Un double système de relation:

– un système de cohérence interne des pratiques, consommations, spectacles, images, représentations et mythes sportifs ;

– L’inscription dans une culture et une société donnée, dans un contexte social (cf. C. Pociello)

La conciliation approche interne/externe; logiques de jeu, dynamiques internes des pratiques/déterminismes sociaux, profils des pratiquants…

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Conclusion III• Etudier le sport c’est :

– S’intéresser à des caractéristiques propres à cette activité en lien avec la culture dans laquelle elle s’inscrit

– Orienter le regard sur les caractéristiques propres aux différentes familles de sport et disciplines physiques et sportives

– Appréhender les normes, valeurs, rapport à la violence propres au sport et qui s’expliquent par l’histoire de son émergence et de son développement.

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Conclusion III• Selon Elias & Dunning (in « Sport & civilisation ; la

violence maîtrisée ») : le sport moderne résulte d’un processus, à long terme, de pacification des affrontements.

• Pour Bernard Jeu (in « Le sport, l’émotion et l’espace ; essai sur la classification des sports et des rapports avec la pensée mythique », 1977) : le sport, vivant, populaire et spontané traverse, intact, l’histoire des peuples, et les émotions qu’il suscite sont conservées depuis l’antiquité qui les avait déjà inscrite dans ses mythes. Cet auteur dégage « les valeurs éternelles et les mythes que le sport véhicule et réactualise sans cesse ».

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Conclusion III• Pour de nombreux auteurs (cf. supra, not. Elias, Parlebas): le sport

est une pratique moderne, qui s’oppose aux jeux anciens.• Selon Roger Chartier & Georges Vigarello (in Revue Le Débat

n°9 1982) : le sport contemporain est une production inédite des sociétés modernes résultant de la conjonction (d’abord dans la société parlementaire anglaise) entre :– Des formes politiques spécifiques – Un type particulier d’interdépendance entre les groupes sociaux– Une économie singulière de l’affectivité

• Pour Alain Ehrenberg (Le Culte de la performance, Calmann-Lévy, Paris, 1991): le sport revêt une optique égalitariste : « n’importe qui peut devenir quelqu’un », il est aussi un « fait social total » engageant toutes ses dimensions de la société (politique, économique…), et impliquant les diverses formes de la vie quotidienne (pratiques, représentations, style de vie…)

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IV. Les fonctions sociales du sport

• I. Le fonctionnalisme• En anthropologie:

– Bronislaw Malinowski (1884-1942); – Alfred Radcliffe-Brown (1881-1955)

• En sociologie– Talcott Parsons (1902-1979)– Paul Lazarsfeld (1901-1976)– Robert K. Merton (1910-2003)– Jeffrey C. Alexander (1947-)– Niklas Luhmann

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IV. I. Le fonctionnalisme

• La naissance du fonctionnalisme: – Anthropologie: analyser une société à partir de son

fonctionnement• Bronislaw Malinowski, Les Argonautes du Pacifique

occidental.– Toute pratique a une fonction, répond à un besoin

humain• Alfred Radcliffe-Brown, Structure et fonction dans la société

primitive, Points Seuil, 1972– Toute pratique a une fonction, répond à un besoin social;

« La fonction d’un usage social particulier, c’est la contribution qu’il apporte à la vie sociale considérée comme l’ensemble du fonctionnement du système social ».

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IV. I.– Rôle, statut, fonction: 3 notions essentielles pour le

fonctionnalisme• Fonction: Malinowski, Radcliffe-Brown, Merton (infra)• Rôle et statut: Ralph Linton (Les fondements culturels de la personnalité,

1945): « La place qu’un individu occupe dans un système donné sera nommée son statut par rapport à ce système (…) le rôle (…) désigne l’ensemble des modèles culturels associés à un statut donné. Il englobe par conséquent les attitudes, les valeurs et les comportements qu’une société assigne à une personne et à toutes les personnes qui occupent ce statut »; attentes de « certains comportements caractéristiques » attendus des personnes occupant ce statut. Le rôle =  ce que une personne « doit faire pour valider sa présence dans ce statut ».

• Toute personne peut occuper plusieurs statuts : Linton: statuts actuels/latents; contradictions possibles de statuts

• Incohérences possibles de statuts: Everett C. Hughes: statut principal, subordonné; incohérences possibles de statuts

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Le fonctionnalisme (IV-I)– Le fonctionnalisme en sociologie: T. Parsons, R.

Merton, Niklas Luhmann, Jeffrey Alexander– Talcott Parsons: The Structure of Social Action:

produire une théorie générale de l’action; objectifs: saisir les relations entre personnalité, culture, système social, économie. Donc: une approche dépassant les clivages disciplinaires; permettant une analyse complète de la société: saisir le fonctionnement de la société, de la culture, de l’économie, de la formation de la personnalité individuelle… décrire un mode de fonctionnement idéal: structurel.

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Robert Merton (1910-2003)- Social Theory and Social Structure, 1949: une approche plus

empirique; des idées plus simples; un « fonctionnalisme modéré »; une postérité plus grande

- L’un des fondateur du fonctionnalisme en sociologie qui dominera entre 1950 et 1970 la sociologie nord américaine; un auteur essentiel en sociologie des sciences

- Un fonctionnalisme modéré: critique des travaux de Malinowski- Fonctionnalisme inadapté à la société moderne complexe- Contra: Universalité fonctionnelle/nécessité fonctionnelle/globalité

fonctionnelle- Il existe des pratiques « dysfonctionnelles » = perturbant le fonctionnement

social; Aborder les dysfonctions et déviance

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R. Merton- Fonctions manifestes/latentes: manifestes: les individus

cherchent à les remplir; latentes: résultats non intentionnels d’actions mais finalement fonctionnels.

- Fonction manifeste: « se réfère aux conséquences objectives qui, pour une unité déterminée (individus, groupe, société globale) contribuent en plein conscience à son ajustement ou à son adaptation »

- Fonction latente: « se rapporte aux conséquences du même ordre, mais involontaires et inconscientes »

Intérêts, objectifs de cette distinction et de la notion de « fonction latente »

Exemples : Merton; Thorstein Veblen (consommation ostentatoire)

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T. VeblenThéorie de la classe de loisir (1899) « Classe de loisir » = la classe à l'abri des besoins matériels immédiats et de la contrainte du travail non souhaité (qu'il nomme la classe de loisir), Motivée par le désir de se démarquer, d’où un gaspillage de temps (=loisir) et de biens (=consommation ostentatoire) Montrer sa puissance pécuniaire = raison d'être de la consommation ostentatoireOn retrouve sous une forme ou une autre ce type d’approche et cette notion dans la sociologie de P. Bourdieu et R. Merton.

Page 55: Sociologie

R. Merton• Role set (ensemble de rôles): ensemble des

rôles associés à un statut• Status set (ensemble de statuts) : ensemble

des statuts qu’un individu peut accomplir successivement

• Conflit de rôle: situation d’un individu devant faire face à plusieurs attentes différentes simultanées.

• Comment la société tente de les minimiser: socialisation, sélection, rôle des partenaires dans l’exécution du rôle

Page 56: Sociologie

IV. Les fonctions sociales

• II. Une lecture fonctionnaliste du sport– les justifications utilitaires du sport

• Fonction éducative• Fonction sanitaire• Amélioration du bien-être social• Insertion et intégration sociale

– Les fonctions symboliques du sport: • modèle d’héroïsme, d’excellence individuelle, de réussite…

(Alain Loret, Alain Ehrenberg)• Souder la communauté• L’  « opium du peuple » (JM Brohm, P. Vassort, M. Caillat…)

Page 57: Sociologie

V. L’éthique sportive• I. La sociologie pragmatique et morale de

Luc Boltanski (1940-) et Laurent Thévenot– Groupe de sociologie politique et morale

(GSPM), 1984; Boltanski, Thévenot, De la justification (1991) ;Boltanski, Eve Chiappelo, Le nouvel esprit du capitalisme (1999)

– De la sociologie critique à la sociologie de la critique : chaque acteur possède un « libre arbitre » qui lui permet, lors des épreuves (et de ses mises à l'épreuve), de faire valoir ses arguments et ses « justifications », qui s'appuient sur une grammaire spécifique, mais non infinie, selon les situations.

Page 58: Sociologie

V. L’éthique sportive

• II. Application à la déviance sportive: • Pascal Duret et Patrick Trabal, Le sport et ses

affaires. Une sociologie de la justice à l’épreuve sportive (2001)

• 3 formes de conflits: petit litige (= conflit sans suite sur le terrain); scandale (= réactivation des valeurs partagées par la communauté indignée); affaire (= mobilisation de ressources extérieurs et contradictoires à la communauté)

• Une « épidémie du doute » lié à la multiplication des affaires

Page 59: Sociologie

VI. Sport et violence• I. La violence dans le sport

– Le sport, moyen de contrôle de la violence ? Norbert Elias– Diversité des formes de violence

• Sylvia Faure (apprentissage des jeunes danseuses) ; • Sébastien Fleuriel et Manuel Schotté, Sportifs en danger (sport

professionnel ; SHN);– Une forme de violence sportive particulièrement étudiée: la violence

dans les stades • Différentes étapes de la recherche et approches• Historique et diversité du « hooliganisme »• Des facteurs d’explication pluriels

– Causes socio-économiques» Patrick Mignon; Pierre Lanfranchi, Alfred Wahl ;

– Construction médiatique de la figure du hooligan– Les conditions structurales favorisant le recours à la violence

» Elias, Dunning; Nicolas Hourcade; Christian Bromberger; Delphine Cano; Olivier Le Noé; Natassia Tzoukala

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VI. Sport et violence

• II. Une double approche possible de la violence: micro-sociologique/macro-sociologique– Micro-sociologique:

• Apports d’une approche micro-sociologique et interactionniste (Erving Goffmann)

• Randall Collins, Violence: A Micro-Sociological Theory (2008).

– Macro-sociologique:

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Approche macro-sociologique et processuelles des violences

• La macrosociologie est l'analyse de collectivités relativement importantes (la ville, l'église), des institutions sociales, des systèmes sociaux et des structures sociales. Adopter une approche macro-sociologique de la violence implique s’intéresser à ses dimensions structurelles.

- Revenir sur les conditions socio-historiques constitutives de la violence:- Interroger l’inscription des différentes formes de violence dans des structures plus

larges, notamment de pouvoir (exemple: l’inscription des violences faites aux femmes dans des structures patriarcales de pouvoir)

- Prédispositions à la violence tenant à la trajectoire des individus et au contexte.- Les « carrières » violentes (par exemple des personnes aguerries aux techniques de

gestion de la tension émotionnelle liée à la confrontation)- La notion de carrière: Howard Becker, Outsiders (trad. fr. Métailié, 1985): la délinquance se construit à

travers une carrière, résultat d'un processus social, par lequel il apprend à à pratiquer une activité délinquante et à reconstruire sa représentation de cette activité pour préserver une image de lui acceptable (ce que Becker nomme la « carrière déviante »). Le délinquant passe ainsi par plusieurs étapes avant de devenir pleinement délinquant, et le passage d'une étape à l'autre n'est en rien obligatoire. Un fumeur de marijuana doit ainsi apprendre à fumer et à éprouver les plaisirs de la drogue, puis apprendre à se procurer la marijuana pour devenir un fumeur régulier. Il doit, dans le même temps, reconsidérer l'image négative du drogué (par exemple comme un être ne sachant pas se contrôler) pour préserver son estime de soi. La délinquance est donc, pour Becker, le résultat d'un processus d'apprentissage social, qui passe par une redéfinition de son identité sociale.

- La carrière (au sens interactionniste) est donc un processus dans lequel s’engagent certains individus et qui comportent plusieurs moments ou étapes. Exemple: Muriel Darmon, Devenir anorexique. Une approche sociologique, 2003.

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Muriel Darmon, Devenir anorexique:

• Une carrière anorexique lié à un travail de transformation de soi. – Muriel Darmon interroge les conditions sociales rendant possible cette activité

anorexique. L'épidémiologie a montré que l'anorexie touche, en majorité, des jeunes femmes entre 15 et 24 ans, d'origine sociale moyenne ou supérieure. Ces pratiques sont donc socialement situées. La prise en considération du contexte social d'émergence de ce travail de transformation permet d'envisager les pratiques alimentaires, sportives et scolaires des anorexiques dans l'espace social des goûts et des pratiques, qui est aussi un espace des jugements, tel que Pierre Bourdieu a pu le mettre en évidence dans La distinction (1979). Pour l'auteur, au principe même de ces pratiques se trouve un « ethos ascétique », une « discipline et une éthique de « l’autocontrainte » guidant une volonté de « contrôle sur le destin corporel et social qui n'est pas neutre socialement ». Cet ethos oriente le travail anorexique vers « l ' exceptionnalité sociale » (p. 250), la volonté de se distinguer du vulgaire, voire de la norme, d'où un mépris élitiste pour les « gros », coupables de « laisser-aller » (p. 285). Le corps apparaît, pour les anorexiques, comme un « capital distinctif total » (p. 295), exprimant la valeur sociale de l'individu.

– L’engagement dans une carrière comprenant plusieurs étapes et une négociation de l’image de soi.

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2e partie: sociologie des organisations sportives• I. L’organisation du monde des sports

– 1/ Diversification et spécialisation des organisations sportive– 2/ La sociologie des organisations

• Max Weber (Economie et société)• Sociologie américaine:

– Robert Merton: routines, dysfonctionnements paralysant l’activité d’une organisation

– Alvin Gouldner : différentes formes de bureaucratisation: artificielle, représentative, punitive; la légitimité d’une entreprise de rationalisation ne va pas de soi.

– Philip Selznick : des dysfonctions dues à la spécialisation et aux pressions de l’environnement

– Peter Blau: la capacité d’action des membres d’une bureaucratie

– March et Simon (Organization, 1958): théorie de la rationalité limitée

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France: analyse stratégique (années 1960) • CSO (centre de sociologie des organisations)• Michel Crozier, Le phénomène bureaucratique

(1964); Michel Crozier, Ehrard Friedberg, L’acteur et le système (1977); Ehrard Friedberg, Le pouvoir et la règle (1993)

• Une analyse en termes de pouvoir qui réside dans la capacité des acteurs, quelle que soit leur place dans l’organisation, à se saisir des sources d’incertitude qui s’y trouvent

• Système d’action concret: jeu des relations de pouvoirs qui s’établissent dans les rapports sociaux ; un phénomène « concret »

• Une analyse qui éclaire des thèmes classiques: la rigidité organisationnelle, le changement.

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Sociologie des organisations

• 3/Appliquée aux organisations sportives: • Georges Magnane• J.-P. Augustin, A. Garrigou• Alain Loret• Pierre Chifflet; • Lilian Pichot

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2e partie: sociologie des organisations sportives

II. Les métamorphoses de l’engagement associatif et du bénévolat sportif- La bureaucratisation fédérale- La professionnalisation

– Définition J.M. Faure, C. Suaud (Le football professionnel à la française): « Par professionnalisation, on se réfère aux conditions sociales et économiques qui, progressivement, ont donné à des sportifs (joueurs, coureurs…), la possibilité de faire une carrière de sportif (coureur cycliste, footballer…) à temps plein sur un espace doté de principes de structuration propre ».

– Les différentes formes et les différentes vagues de la professionnalisation de l’organisation sportive (Pascal Chantelat)

– Les sportifs: un groupe professionnel? L’apprentissage des joueurs professionnels: Julien Bertrand