Soa ! Rencontre entre jeunes et élus à Diégo Suarez : la perspective d’une coopération intergénérationnel le. « ‘ Soa’ a été le mot le plus utilisé par les malgac hes pendant nos travaux et dans nos relations quotidiennes, sa signification est large ‘ beau, p récieux, faveur… ’ » Véronique Frouté, chargée de Mission Jeunesse à la Direc-tion de la Culture, du Sport et de la Jeunesse s’est rendue à Madagascar dans le cadre d’un partenariat entre le Fini-stère et la Région de Diana. Elle nous fait ici une première restitution de la mission jeu-nesse à Diégo Suarez.

e fut une mission originale car c’est accompagnée de deux professionnels jeu-

nesse du territoire du Finistère, Soaz Leroux de Morlaix commu-nauté et Guillaume Verzier de la communauté de communes du Pays Glazik, coordonnateurs jeu-nesse, que j’ai conduit cette mission professionnelle. J’en pro-fite pour saluer leur travail et leur agréable compagnie et ce, en toute circonstance … Nous avons eu la joie de compléter notre équipe avec Pierre Leconte, coordinateur du volet urbain de la Coopération dé-centralisée et Franklin l’animateur jeunesse de Diégo sur place que nous connaissions puisqu’il était venu l’année dernière en Finis-tère. C’est donc une équipe pluri-disciplinaire, intergénérationnelle, interterritoriale et donc cosmo-polite qui s’est retrouvée à Diégo ! Il ne fallait pas moins d’atouts pour mener une mission qui avait un double objectif, appuyer à la fois la commune urbaine de Diégo Suarez (CUDS), afin d’intégrer l’enjeu jeunesse dans leur politique globale, et les jeunes de Diégo pour élaborer un document stratégique qui leur permettrait de « compter » dans le paysage politique de la commune. L’intérêt d’une telle mission pour le Finistère, au-delà des objectifs soulignés ci-dessus, est aussi de nouer de nouveaux partenariats

durables entre des jeunes du Finistère et de Diego Suarez afin de s’enrichir des expé-riences des uns et des autres et d’alimenter nos réflexions res-pectives. Nous savions en partant que l’absence de communication entre les jeunes, les adultes dont les représentants de la CUDS et le maire, était un point crucial à lever. Comme l’a exprimé le maire lors de notre premier rendez-vous, l’évite-ment était devenu la réponse à une peur réciproque empê-chant toute relation. Comment allions nous faire ? Serions-nous à la hauteur ? Des questions que nous avons eu la franchise de nous poser pendant notre long voyage (deux jours pleins). Le message audiovisuel que leur a adressé Madame Péron conseillère générale et délégué jeunesse a été la première clé pour permettre un dialogue détendu et confiant lors de

notre toute première rencontre et les élus de Diégo Suarez qui ont apprécié le geste la remer-cient. Après 15 jours de travail non stop auprès des jeunes, auprès des acteurs des politiques jeunesse , du conseil communal des jeunes, des personnes res-sources, en passant aussi par une formation sur l’animation jeunesse (une vingtaine) en partenariat avec la région, « les missionnaires » ont initié l’avant-dernier jour, une rencontre entre jeunes représentants des asso-ciations du conseil communal des jeunes et le maire, ses col-laborateurs et les conseillers. Celle-ci a eu lieu à l’Hôtel de ville de Diego Suarez le jeudi 6 juin. Cette rencontre tenue en Malgache, préparée en amont des deux côtés, a obtenu un franc succès répondant aux demandes des élus et à celles des jeunes. Le point politique fort a été la nomination pub-lique par le maire d’un

Les jeunes aux cotés des élus de Diégo (sur la photo : la 5eme personne au premier rang en partant de la gauche est le maire, à sa droite le président du CCJ).

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référent politique jeunesse et technique. Les échanges ont révélé des priorités communes et ont convaincu d’inclure l’enjeu jeunesse dans la politique globale tout en tenant compte du docu-ment stratégique qu’élaboreront les jeunes. Plus concrètement un calendrier de rencontres trimestrielles a été arrêté entre les jeunes et la CUDS afin notamment de construire ensemble des actions communes qui marquent le début d’une collaboration durable.

Cette mission aura déclenché une démarche de clarification à propos de positionnements, des cohérences de politiques entre les différentes directions mais aussi entre la commune, et la région, .Une réflexion qui devra se poursuivre après notre départ. La mission est rentrée le 10 juin mais se poursuivra durant trois ans avec les objectifs fixés lors de la restitution commune à Madagascar en présence de tous les acteurs de cette

mission. Cette restitution a eu lieu le lendemain de la rencontre jeunes et élus , le 7 juin, dernier jour sur place. Un groupe d’appui sera constitué en Finistère et à Diégo qui devrait favoriser le travail engagé. Finalement cette mission s’est révélée être un défi à la fois professionnel, mais aussi humain car le contexte social et politique marque ce peuple d’un désespoir à peine perceptible pourtant présent. Plongée au cœur du quartier populaire, en permanence avec le peuple et ses enfants, avec les femmes et les jeunes, avec les hommes mâchant le « khat », avec les pêcheurs… en « touc-touc », ou à pied… mes yeux ont davantage vu les richesses de ces hommes plutôt que leurs misères, leurs joies plutôt que leurs peines , leurs forces plus que leurs faiblesses sais-je pourquoi ? Je pourrais vous le raconter mais il me faudrait écrire une brève entière et j’arrive à la fin de celle-ci, alors… Véronique Frouté, Chargée de Mission Jeunesse

Grâce à cette rencontre, le maire a décidé la nomination d’un référent politique jeunesse et l’établissement d’un calendrier de rencontres trimestrielles avec les jeunes de Diégo Suarez.

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