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Strategie Nationale d’Engagement
SNE Promouvoir la gouvernance
foncière centrée sur les personnes
TOGO
Secrétariat de la Coalition internationale pour l’accès à la terre c/o FIDA
Via Paolo di Dono 44, 00142 - Rome, Italie tél. : +39 06 5459 2445 fax : +39 06 5459 3445
[email protected] | www.landcoalition.org
Mission
Une alliance mondiale d’organisations intergouvernementales et de la société civile, œuvrant
ensemble pour promouvoir l’accès sécurisé et équitable à la terre et les droits fonciers des pauvres,
hommes et femmes, par le biais du plaidoyer, de la concertation, du partage des connaissances
et du renforcement des capacités.
Vision
L’accès sécurisé et équitable à la terre et les droits fonciers permettent de réduire la pauvreté,
de promouvoir le développement durable et de contribuer à l’identité, à la dignité et à
l’inclusion sociale.
AUTO PROMOTION RURAL POUR UN DÉVELOPPEMENT HUMAIN DURABLE (ADHD)Contact: M Frédéric Djinadja
E-mail: [email protected]
INTERNATIONAL LAND COALITION
Le contenu de cet ouvrage peut être librement reproduit, traduit et distribué à condition
que l’attribution soit donnée à la Coalition internationale pour l’accès à la terre (ILC), aux
auteurs de l’article et à l’organisation. Sauf indication contraire, cet ouvrage ne peut pas
être utilisé à des fi ns commerciales. Pour de plus amples renseignements, prière de nous
contacter : [email protected]
ou de vous rendre à la page : http://creativecommons.org/licenses/by-nc/3.0
Révision et correction : David Wilson. Conception graphique : Federico Pinci.
Imprimé sur papier recyclé/certifi é FSC.
Les opinions exprimées ici sont celles des auteurs et des personnes interviewées pour ce
rapport. Elles ne refl ètent pas nécessairement la position offi cielle de l’ILC, de ses membres
et de ses donateurs.
ISBN: 978-92-95105-18-8
L’ILC souhaite remercier les donateurs suivants pour leur généreux soutien:
• ' J)L IFAD Investing in rural people
• Ministry of Foreign Affairs
®
..... Schweizeris_c. heEidg. enossenschaft v conlt!:d! rat1onsuisse
Confederaz1oneSv1zzera Confederaziun svizra
Swiss Agency for Developmen1 and Cooperation SDC
Sida
Stratégies nationales d’engagement
Le concept : qu’est-ce qu’une Stratégie nationale d’engagement ?L’accès équitable à la terre, notamment dans les zones rurales, constitue depuis quelques
années l’une des priorités des programmes politiques internationaux, qui reconnaissent
son rôle essentiel pour le développement durable et la réduction de la pauvreté. Les
politiques et lois foncières innovantes et progressistes, adoptées notamment à l’échelle
nationale, permettent de garantir l’équité dans l’accès à la terre et aux ressources naturelles,
leur utilisation et leur contrôle.
Les Stratégies nationales d’engagement (SNE) représentent la première étape d’une
approche mise en œuvre au niveau national par la Coalition internationale pour l’accès à
la terre (ILC) afin de créer les conditions favorables à une évolution inclusive et centrée sur les personnes des politiques dans le secteur foncier. Co-formulées par les membres
de l’ILC et d’autres acteurs du secteur à l’échelle nationale, elles fournissent un cadre
permettant d’identifier les domaines prioritaires considérés par les parties prenantes comme
offrant une possibilité d’impulser le changement, que ce soit au niveau de la formulation
de nouvelles politiques ou de la mise en œuvre concrète de politiques progressistes
existantes. Le processus SNE suppose également la création d’une plateforme multipartite
qui accompagne la mise en œuvre de la SNE et procède aux ajustements nécessaires en
fonction des enseignements tirés de l’expérience. Il vise donc à faciliter l’action collaborative
et coordonnée des différentes parties prenantes nationales concernées par le foncier, dans
le but de promouvoir la gouvernance foncière centrée sur les personnes. Il offre aux acteurs
nationaux de la société civile davantage d’occasions de collaborer les uns avec les autres
et avec les acteurs internationaux, gouvernementaux ou non gouvernementaux, et de
travailler avec les gouvernements et les collectivités locales.
Pourquoi une SNE ?La volonté politique est une condition préalable essentielle à la lutte contre les inégalités
d’accès à la terre et contre la pauvreté. Cependant, l’élaboration et la mise en œuvre de
politiques, lois et cadres institutionnels efficaces nécessite la participation d’un large éventail
d’acteurs travaillant main dans la main et partageant leurs perspectives et leur expertise.
La SNE a été pensée pour répondre à cette réalité : le travail conjoint de divers acteurs
sera plus efficace pour remédier aux inégalités foncières en faveur des groupes pauvres et
marginalisés que la mise en œuvre d’approches qui se recoupent ou qui s’opposent.
L’expérience a montré que les processus SNE ont permis de renforcer les partenariats et la
reconnaissance mutuelle de divers acteurs, favorisant par la même occasion l’amélioration
des droits fonciers. En modifiant radicalement la qualité des relations entre les OSC et les
gouvernements, les processus SNE ont aidé à renforcer le poids de la société civile et des
groupes vulnérables sur la scène politique, en modifiant la perspective des gouvernements
sur les OSC, qu’ils considèrent désormais comme des sources crédibles de connaissances
et d’expertise sur les questions foncières. L’utilisation à l’échelle nationale d’instruments
internationaux comme les VGGT et les CLD a également favorisé l’amélioration de la
collaboration et une meilleure prise en compte des droits fonciers des femmes et de la
justice entre les genres.
Comment est-elle élaborée ?L’élaboration de la SNE se fait en deux phases : formulation, puis mise en œuvre. La phase de
formulation se concrétise lors de consultations et ateliers multipartites à l’échelle régionale
et nationale, à l’occasion desquels les participants (principalement des acteurs nationaux
incontournables du secteur) identifient les priorités et les possibles synergies et s’accordent
sur des actions conjointes donnant lieu à un plan d’action qui orientera la phase de mise en
œuvre au cours des années suivantes.
Qui sont les acteurs ?Si les membres de l’ILC issus de la société civile nationale représentent le point de départ et
sont les principaux promoteurs de la SNE lors des phases initiales, la SNE doit être considérée
comme un processus ouvert et dynamique de production et de partage de connaissances,
de dialogue politique et d’action coordonnée. Elle est donc ouverte à tout acteur public,
privé ou de la société civile actif dans le secteur foncier et souhaitant participer et contribuer
à la poursuite d’un objectif unique, la concrétisation de la gouvernance foncière centrée sur
les personnes.
Table des matières
Résumé exécutif 7
Introduction 9Contexte général 9
Contexte juridique 10
Principes de mise en œuvre 11
Objectifs 12
Objectif général 13
Objectifs stratégiques 13
Méthodologie 13
Résultats escomptés 14
Principales composantes de la stratégie 15Année 1 : élaboration de la stratégie à moyen terme 15
Axe 1 : accès des femmes à la terre 16
Axe 2 : réforme agro-foncière garantissant la sécurité alimentaire au Togo 18
Axe 3 : mise en cohérence de la politique foncière... 20
Deuxième année de mise en œuvre 24
Objectif 1 : renforcement de la plateforme 24
Objectif 2 : exercice d’une influence sur l’élaboration et l’adoption du code foncier 26
Objectif 3 : promotion de l’inclusivité du processus de formulation... 27
Objectif 4 : amélioration de l’accès des femmes à la terre 28
Mise en œuvre de la SNE 29Cadre institutionnel de mise en œuvre 29
Gestion et mécanisme de coordination 29
Suivi et évaluation 31Cadre institutionnel de suivi-évaluation 31
Mécanisme de suivi-évaluation 31
Cadres logiques et chronogramme 32
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Liste des principales abréviationsADHD Autopromotion rurale pour un Développement Humain Durable
BAD Banque africaine de développement
CADHP Charte africaine des droits de l’homme et des peuples
CEA Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique
CEDAW Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination
à l’égard des femmes
CEDEAO Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest
CEG Critères d’évaluation des questions de genre
CLD Cadre et Lignes directrices sur les politiques foncières en Afrique
CTPF Code togolais des personnes et de la famille
DGUH Direction générale de l’urbanisme et de l’habitat
DISRP Document intérimaire de stratégie de réduction de la pauvreté
DLAF Direction de la législation agro-foncière
DSRP Document de stratégie de réduction de la pauvreté
FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
FAR Foncier agricole rural
GIEC Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
GIFS Gestion intégrée de la fertilité des sols
GLTN Global Land Tools Network
ILC Coalition internationale pour l’accès à la terre
JORT Journal officiel de la République togolaise
LPI Initiative sur les politiques foncières
MAEP Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche
MATDLC Ministère de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des
Collectivités locales
MDMAEPIR Ministère délégué auprès du Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche
MPF Ministère de la Promotion de la Femme1 1
MUH Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat
OMD Objectifs du Millénaire pour le développement
OSC Organisation de la société civile
PNIASA Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire
RGPH Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SNE Stratégie nationale d’engagement
SNL Stratégie nationale du logement
SOFT Synergie des organisations de la société civile sur le foncier au Togo
UA Union africaine
VGGT Directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes
fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la
sécurité alimentaire nationale
ZAAP Zones d’aménagement agricole planifiées
1 Désormais « Ministère de l’Action sociale, de la Promotion de la Femme et de l’Alphabétisation ».
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Résumé exécutif
La Stratégie nationale d’engagement (SNE) 2013-2017 traduit la volonté des organisations
de la société civile (OSC) d’aider le gouvernement togolais et ses partenaires à apporter des
réponses urgentes et efficaces aux problèmes fonciers du pays.
Cette stratégie prend opportunément appui sur le processus devant aboutir, à l’initiative du
ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, à l’élaboration d’un avant-projet de Code foncier.
Elle est impulsée par l’organisation Autopromotion rurale pour un développement humain
durable (ADHD) qui bénéficie de l’appui de la Coalition internationale pour l’accès à la terre (ILC)
depuis son adhésion en mai 2011. Elle est le fruit d’une collaboration inclusive, participative et
consensuelle entre toutes les parties impliquées dans le foncier et couvre la période 2013-2017.
La SNE 2013-2017 est fondée sur les lois et traités internationaux pertinents ratifiés par le
pays. Elle tient compte des nouvelles normes et standards comme le Cadre et les Lignes
directrices sur les politiques foncières en Afrique (CLD), les Directives volontaires pour
une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et
aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale (VGGT), etc. ainsi que des
préoccupations majeures identifiées dans l’étude de cadrage. Elle intègre par ailleurs les
objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans le but de permettre au Togo de
répondre à ses engagements à l’horizon 2015 et tient compte du concept de genre, avec la
problématique de l’accès des femmes et des autres groupes vulnérables à la terre.
La SNE 2013-2017 est déclinée en quatre axes, dont trois axes « d’action » visant
respectivement : (i) la promotion de l’accès des femmes et des autres groupes vulnérables
à la terre ; (ii) l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique agro-foncière pour une
sécurité alimentaire au Togo ; (iii) l’élaboration, la mise en œuvre et l’articulation de la
politique foncière avec les politiques sectorielles dans une dynamique de dialogue élargi.
Le quatrième axe transversal vise quant à lui le renforcement des capacités d’ADHD et de
la plateforme afin qu’elles puissent, à terme, appuyer les trois programmes susmentionnés.
La mise en œuvre de ces programmes repose sur des stratégies coût-efficacité-efficience
répondant aux besoins de la population et remédiant aux faiblesses identifiées dans
l’étude de cadrage.
Le droit fondamental de chaque citoyen d’accéder à la terre, qui fait l’objet de la vision de la
SNE, et la nécessité d’assurer un accès équitable à la terre, constituent les fondements de la
priorité accordée à une stratégie visant principalement à :
» l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique foncière,
» l’élaboration et la mise en œuvre de politiques sectorielles,
» la mise en place d’une plateforme multipartite en vue d’un dialogue élargi,
» la coordination de la société civile impliquée dans le foncier.
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GO L’ILC, qui soutient la mise en œuvre de la SNE au Togo, joue un rôle de catalyseur. Sa
contribution complète les efforts actuels et futurs de l’État togolais, de ses partenaires
de développement et d’autres acteurs concernés. La Coalition aide aussi à sensibiliser les
parties prenantes et à mobiliser les ressources nécessaires pour la mise en œuvre de la SNE.
Compte tenu de l’importance des défis à relever et sur la base des résultats potentiels
attendus d’un tel investissement, il serait fondamental que l’ensemble des acteurs du foncier
au Togo – gouvernement, partenaires techniques et financiers et société civile – puissent
s’accorder sur la mobilisation de ressources afin de créer l’espace budgétaire nécessaire à la
revitalisation du système foncier.
Un suivi trimestriel des activités régionales, ainsi que des examens régionaux semestriels et
nationaux annuels sont prévus. Une évaluation à mi-parcours de la SNE interviendra lors de
l’examen annuel en 2015. Une évaluation finale de la mise en œuvre de la SNE est également
prévue, qui se fera à partir des données collectées sur le terrain. Enfin, le cadre de suivi-
évaluation fera l’objet d’une gestion conjointe avec les partenaires techniques et financiers.I
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Introduction
Contexte généralSitué en Afrique de l’Ouest sur la côte du Golfe de Guinée, le Togo a une superficie de
56 600 km2. Il est limité par le Bénin à l’est, le Ghana à l’ouest, le Burkina Faso au nord et
l’Océan Atlantique au sud. Le pays jouit d’un climat tropical subdivisé en deux grandes
zones : une zone de type soudanien au sud avec de vastes terres productives et une zone
de type sahélien recouvrant la moitié nord caractérisée par une pénurie de terres fertiles.
Sur le plan démographique, le Togo, comme la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, possède
un grand potentiel d’accroissement démographique : la population togolaise a plus que
doublé en moins de 30 ans, avec une population de 5,7 millions d’habitants en 2010 contre
seulement 2,7 millions en 1981. Le contexte démographique est surtout caractérisé par
(i) une prépondérance de jeunes (60 % des Togolais ont moins de 25 ans), (ii) une croissance
démographique élevée (2,6 % par an), (iii) une forte densité de population dans les régions
côtières (261 habitants au km² pour la région maritime par exemple), (iv) une urbanisation
rapide et peu contrôlée, surtout à Lomé. Les projections de population montrent une hausse
de 25 % de la population du Togo d’ici à 2020. Cette tendance aura pour conséquence une
forte urbanisation, qui s’accompagnera d’une augmentation de la demande de services
sociaux de base.
S’agissant de l’organisation administrative, le Togo compte cinq régions économiques
(Savanes, Kara, Centrale, Plateaux et Maritime) réparties en 35 préfectures plus la commune
de Lomé, elle-même subdivisée en 5 arrondissements. Un processus de décentralisation
est en cours et le gouvernement a réaffirmé sa volonté de le faire aboutir dans les meilleurs
délais. Cela signifie que ni les régions ni la commune de Lomé ne jouissent encore
d’autonomie administrative ou financière.
Malgré sa superficie modeste, le Togo a un potentiel agricole considérable. Le pays possède
en effet près de 3,4 millions d’hectares, dont seulement 45 % sont cultivés actuellement.
Les terres ayant une aptitude à l’irrigation sont estimées à 86 000 hectares et la superficie
des bas-fonds exploitables, à 175 000 hectares. Cependant, certaines zones sont soumises
à de fortes pressions foncières. Leur nombre ne cesse d’augmenter, ce qui indique que
la phase de croissance extensive touche à sa fin et que les systèmes de culture doivent
désormais être orientés vers une intensification graduelle.
De nombreuses contraintes freinent l’exploitation des potentialités et expliquent la
faible productivité agricole. Celle-ci peut notamment s’expliquer par : la petite taille
des exploitations ; la faible mécanisation ; le vieillissement de la population agricole,
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GO conséquence de l’exode rural massif des jeunes ; la faible organisation des producteurs ;
le vieillissement des plantations ; un fonctionnement des filières d’exportation plus
favorable aux commerçants qu’aux producteurs ; l’enclavement des zones rurales ; les
difficultés d’accès à la terre notamment pour les femmes et les jeunes, qui constituent un
frein à l’investissement agricole ; les pressions foncières croissantes dans certaines zones
et la dégradation conséquente de la fertilité des sols ; le faible taux de transformation des
produits agricoles ; les difficultés d’accès au crédit, seuls 0,2 % des crédits à l’économie étant
alloués au secteur agricole.
Dans les villes, le foncier est également confronté à de nombreux problèmes tels que le
développement urbain, l’accès à la propriété par l’acquisition foncière, l’occupation illégale
des terres, l’inadéquation entre demande et offre foncière, ou encore la spéculation foncière
(voir l’étude de cadrage pour plus de détails).
Contexte juridiqueLe régime foncier togolais est dualiste : il est en effet régi à la fois par le droit coutumier et
par le droit écrit. Le Togo s’est doté de nombreux textes juridiques applicables à la terre, et
aujourd’hui une consolidation des textes et une codification s’imposent.
On peut notamment citer, au nombre des textes juridiques applicables à la terre, le Code
civil de 1956, le décret du 24 juillet 1906 portant organisation du régime de la propriété
foncière en Afrique occidentale française, le décret du 24 août 1926 instituant un mode de
constatation des droits fonciers indigènes au Togo, le décret du 15 août 1934 instituant au
Togo un mode de constatation des droits fonciers des indigènes, les décrets des 20 mai 1955
et 10 juillet 1956 instaurant le livret foncier, la loi du 5 août 1960 relative à la protection de
la propriété foncière des citoyens togolais, la loi du 11 janvier 1961 complétant la loi du
5 août 1960, ou encore l’ordonnance du 6 février 1974 fixant le régime foncier et domanial.
Le Togo s’est doté d’une politique agricole nationale, la Note de politique agricole, qui existe
parallèlement aux politiques agricoles régionales. Cette Note s’inscrit dans la perspective de
réalisation des OMD et du Document intérimaire de stratégie de réduction de la pauvreté
(DISRP), et vise à réduire de moitié, à l’horizon 2015, la proportion de personnes pauvres
et souffrant de la faim. Il s’agira plus spécifiquement de disposer (i) d’une agriculture
compétitive, ayant des avantages comparatifs certains pour certaines filières, fondée sur
des techniques de production efficaces et efficientes, mise en œuvre par des agriculteurs
instruits et alphabétisés, s’inscrivant dans une dynamique de professionnalisation et
d’entreprenariat agricoles ; (ii) d’une agriculture durable intégrant toutes les technologies
de conservation et de gestion de l’environnement et des ressources naturelles ; et (iii) d’une
agriculture équitable qui intègre le concept de genre et favorise le développement des
zones et couches sociales les plus marginales, vulnérables et pauvres.
Les objectifs généraux assignés à la politique agricole du Togo sont d’accroître le revenu
des exploitants agricoles et de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des ruraux,
dans des conditions de développement durable, et avec une attention particulière sur les
populations les plus pauvres ou les plus vulnérables (notamment les jeunes et les femmes).
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GOCes objectifs ont été revus dans le deuxième Document de stratégie de réduction de la
pauvreté (DSRP II), validé au cours d’un atelier national tenu à Lomé les 18 et 19 septembre
2012. Les nouveaux objectifs généraux sont : l’augmentation de la productivité agricole et
l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Le Togo entend dans les années à venir se concentrer en priorité sur les défis suivants qui se
posent à l’agriculture pour réaliser la sécurité alimentaire, accroître les revenus des ruraux,
créer des emplois et réduire sensiblement la pauvreté en milieu rural : mise en place de
zones d’aménagement agricole planifiées (ZAAP) ; sécurisation foncière ; maîtrise de l’eau ;
structuration du monde rural et de la professionnalisation de l’agriculture ; réhabilitation des
infrastructures de transport ; développement de la culture attelée et motorisée supportable
pour l’environnement ; transformation des produits agricoles ; création d’opportunités
pour l’exportation ; diffusion de l’information sur les marchés ; impacts des changements
climatiques, des catastrophes naturelles, de la dégradation des terres et des pollutions
diverses sur le secteur agricole.
À moyen terme (2013-2017), le succès de la politique agricole dépendra de l’augmentation
de la capacité à mobiliser les ressources et d’une bonne mise en œuvre du Programme
national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIASA), d’une part,
l’amélioration et le renforcement des politiques et des structures de transformation agro-
alimentaire et de commercialisation des produits agricoles, d’autre part. La mise en œuvre
du PNIASA semble aujourd’hui peiner et ses résultats sont actuellement décevants.
Outre la Note de politique agricole, le Togo est partie à la Politique agricole de l’Union
africaine, qui couvre l’ensemble des activités liées à l’agriculture, à la foresterie, à l’élevage
et à la pêche et qui vise à contribuer, de manière durable, à la satisfaction des besoins
alimentaires de la population, au développement économique et social des États membres
et à la réduction de la pauvreté. Par ailleurs, la politique agricole de la CEDEAO, également
applicable au Togo, vise à satisfaire les besoins alimentaires de la population, à contribuer
au développement économique et social et à la réduction de la pauvreté, et à réduire les
inégalités entre les différents territoires.
Principes de mise en œuvreLes parties prenantes à la Stratégie nationale d’engagement (SNE) ou intéressées adhèrent
aux principes de mise en œuvre suivants, issus des Directives volontaires pour une
gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres aux pêches et aux
forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale (FAO, 11 mai 2012) :
Dignité humaine : reconnaître la dignité intrinsèque et les droits de l’homme – égaux et
inaliénables – de tous les individus.
Non discrimination : nul ne saurait être l’objet de discrimination en vertu de la loi ou de
politiques ou dans la pratique.
Équité et justice : reconnaître que l’égalité entre les individus puisse devoir passer par la
reconnaissance de leurs différences et par l’adoption de mesures concrètes, y compris des
mesures d’émancipation, pour promouvoir, dans le contexte national, des droits fonciers
équitables ainsi qu’un accès équitable aux terres, aux ressources naturelles renouvelables pour
tous, hommes, femmes, jeunes et personnes vulnérables et traditionnellement marginalisées.
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GO Égalité des sexes : garantir que les hommes et les femmes jouissent des mêmes droits
fondamentaux, tout en reconnaissant les différences existant entre les femmes et les
hommes et en prenant, si nécessaire, des mesures spécifiques visant à accélérer la
réalisation de l’égalité dans la pratique. Les États doivent faire en sorte que les femmes et les
filles jouissent de droits fonciers et d’un accès aux terres et aux naturelles renouvelables au
même titre que les hommes et indépendamment de leur situation au regard de l’état civil
ou de leur situation matrimoniale.
Approche holistique et durable : reconnaître que les ressources naturelles et leur utilisation
sont étroitement liées et adopter une approche intégrée et durable pour les administrer.
Consultation et participation : avant toute prise de décision, s’engager auprès des
détenteurs de droits fonciers légitimes qui pourraient être affectés par ces décisions,
rechercher leur accord et prendre en compte leur contribution ; prendre en considération le
déséquilibre des rapports de force entre les différentes parties et assurer une participation
active, libre, efficace, utile et en connaissance de cause des individus ou groupes aux
processus décisionnels.
État de droit : adopter une approche fondée sur les droits, au moyen de lois largement
diffusées dans les langues appropriées, s’appliquant à tous, mises en œuvre sur la base
de l’égalité, allant de pair avec l’indépendance de la justice, conformes aux obligations
existantes découlant de la législation nationale et du droit international, et tenant dûment
compte des engagements volontaires contractés en vertu des instruments régionaux et
internationaux applicables.
Transparence : définir clairement et diffuser largement les politiques, les lois et les
procédures, dans les langues appropriées, et faire largement connaître les décisions prises,
dans les langues appropriées et sous une forme accessible à tous.
Redevabilité : tenir les individus, les organismes publics et les acteurs non étatiques responsables
de leurs actes et de leurs décisions, conformément aux principes de l’État de droit.
Amélioration continue : les États doivent améliorer les mécanismes de suivi et d’analyse de
la gouvernance foncière, afin de mettre au point des programmes fondés sur des données
probantes et de consolider les améliorations apportées en permanence.
ObjectifsLa Stratégie nationale d’engagement 2013-2017 traduit la volonté des organisations de
la société civile (OSC) d’aider le gouvernement togolais et ses partenaires à apporter des
réponses urgentes et efficaces aux problèmes fonciers du pays susmentionnés. Elle s’appuie
sur le processus devant aboutir, à l’initiative du ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, à
l’élaboration d’un avant-projet de Code foncier. Impulsée par l’organisation Autopromotion
rurale pour un développement humain durable (ADHD), qui bénéficie de l’appui de la
Coalition internationale pour l’accès à la terre (ILC) depuis son adhésion en mai 2011, elle est
le fruit d’une collaboration inclusive, participative et consensuelle entre toutes les parties
impliquées dans le foncier et couvre la période 2013-2017.
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GOLa SNE 2013-2017 est fondée sur les lois et traités internationaux pertinents ratifiés par le
pays. Elle tient compte des nouvelles normes et standards comme le Cadre et les Lignes
directrices sur les politiques foncières en Afrique (CLD), les Directives volontaires pour
une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et
aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale (VGGT), etc. ainsi que des
préoccupations majeures identifiées dans l’’étude de cadrage. Elle intègre par ailleurs les
objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans le but de permettre au Togo de
répondre à ses engagements à l’horizon 2015 et tient compte du concept de genre, avec la
problématique de l’accès des femmes et des autres groupes vulnérables à la terre.
La SNE 2013-2017 est déclinée en quatre programmes dont trois programmes « d’action »
visant respectivement : (i) la promotion de l’accès des femmes et des autres groupes
vulnérables à la terre ; (ii) l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique agro-foncière
pour une sécurité alimentaire au Togo ; (iii) l’élaboration, la mise en œuvre et l’articulation
de la politique foncière avec les politiques sectorielles dans une dynamique de dialogue
élargi. Le quatrième programme transversal vise quant à lui le renforcement des capacités
d’ADHD et de la plateforme afin qu’elles puissent, à terme, appuyer les trois programmes
susmentionnés. À cette fin, elle vise les objectifs spécifiques suivants :
Objectif général
Permettre aux pauvres des zones rurales, hommes et femmes, d’obtenir un accès sécurisé et
équitable à la terre ainsi que des droits fonciers, afin de renforcer leur sécurité alimentaire et de
combattre la pauvreté et la vulnérabilité.
Objectifs stratégiques
Objectif stratégique 1 : créer un cadre de concertation national multipartite et décentralisé.
Objectif stratégique 2 : influencer la formulation et la mise en œuvre d’une politique
foncière nationale en faveur des populations rurales.
MéthodologieL’élaboration de la SNE a fait suite à un processus participatif, qui peut être résumé de la
manière suivante :
» Identification des acteurs impliqués dans le foncier au Togo : des contacts ont été pris
avec les différentes catégories d’acteurs (OSC, secteur privé, institutions publiques, chefs
traditionnels, organisations paysannes, partenaires financiers potentiels, partenaires
stratégiques de l’ILC présents au Togo) ;
» Recrutement d’un consultant expert en foncier pour réaliser une étude de cadrage sur
la situation foncière au Togo ;
» Diffusion de l’étude de cadrage auprès de tous les acteurs ayant répondu favorablement ;
» Organisation d’un atelier national de formulation de deux jours, auquel ont participé
une quarantaine de personnes venues des quatre coins du pays afin d’identifier les
actions conjointes permettant d’atteindre les objectifs fixés.
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GO Résultats escomptés
Résultats relatifs à l’OS 1Résultat escompté 1 : des plateformes sur le foncier sont mises en place aux niveaux national
et régional et agissent en faveur de la gouvernance foncière favorable aux pauvres.
Résultat escompté 2 : des dialogues inclusifs et dynamiques sur le foncier sont entamés à
différents niveaux pour améliorer la gouvernance foncière.
Résultats relatifs à l’OS 2Résultat escompté 3 : le Togo est engagé dans un processus d’élaboration et de mise en
œuvre d’une politique foncière favorable aux pauvres.
Résultat escompté 4 : des plaidoyers sont organisés à l’intention du gouvernement et
des parlementaires en vue de l’accélération du processus et de la prise en compte des
enjeux contemporains.I
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Principales composantes de la stratégie
L’élaboration de la SNE offre au Togo une opportunité de s’engager dans une réforme
foncière. L’étude de cadrage réalisée a montré que le Togo est en pleine transition foncière
et qu’il faut en tirer toutes les conséquences. L’autorité compétente doit affirmer une
volonté ferme (i) de préserver le système foncier moderne fondé sur l’immatriculation dans
les registres fonciers, (ii) d’établir ou de consolider le statut des droits coutumiers fonciers
et (iii) de s’engager dans la clarification du statut des terres qui ne peuvent être rattachées
ni à la catégorie des terres soumises au droit moderne, ni à la catégorie des terres soumises
au régime coutumier.
Au demeurant, le moment paraît opportun d’élaborer et de diffuser une politique foncière.
Cette politique doit être en cohérence avec les politiques sectorielles. Bien entendu, la
politique et la législation foncières doivent répondre aux principales préoccupations actuelles.
Année 1 : élaboration de la stratégie à moyen termeEn s’appuyant sur les recommandations formulées dans le document d’étude de cadrage
du système foncier togolais, les participants ont décliné les trois axes stratégiques suivants
en vue de leur mise en œuvre à moyen terme :
Axe 1 : accès des femmes et des autres groupes vulnérables à la terre
et aux ressources naturelles ;
Axe 2 : réforme agro-foncière garantissant la sécurité alimentaire au Togo ;
Axe 3 : mise en cohérence de la politique foncière avec les politiques sectorielles
dans une dynamique de dialogue élargi.
Trois grands programmes contenant chacun plusieurs actions se dégagent donc de la
stratégie nationale à mettre en œuvre.
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GO Axe 1 : accès des femmes à la terre
Justification
Les femmes togolaises constituent le groupe économique et social prépondérant. Le
RGPH2010 vient de confirmer sa suprématie numérique (51,3 % de la population totale).
Elles participent aujourd’hui à toutes les activités économiques, sociales et politiques du
pays : elles excellent depuis toujours dans le commerce, où elles réalisent 70 % des activités,
et dans le développement de l’épargne individuelle et collective à travers plusieurs systèmes
traditionnels tels que les « tontines ».
En milieu rural, elles participent aux activités agricoles. Elles contribuent par ailleurs souvent
à la construction et à l’entretien du logement familial, soit en participant directement
aux dépenses du ménage, soit en prenant en charge d’autres dépenses familiales pour
permettre à leur conjoint de consacrer ses revenus à la construction du logement.
Malgré ces qualités, les femmes constituent un groupe social particulièrement vulnérable
en raison de plusieurs problèmes cruciaux auxquels elles sont confrontées tels que
l’analphabétisme, les revenus faibles, l’assujettissement aux corvées d’eau et de bois,
diverses formes de violence (physiques et psychologiques) et les obstacles coutumiers
d’accès à l’héritage et à l’habitat. Les principaux obstacles s’opposant à l’accès des femmes
à la propriété foncière et immobilière sont, certes, leurs faibles revenus, mais également et
surtout le refus de certaines coutumes de leur reconnaître un droit de succession dans le
domaine foncier et les obstacles psychologiques (crainte de la convoitise et des mauvais
sorts, hostilité de la belle-famille, etc.).
C’est pour mettre un terme aux discriminations dont elles sont victimes que le
gouvernement s’est engagé dans toutes ses politiques et stratégies récentes à améliorer les
conditions d’accès des femmes à l’héritage, à la propriété et au crédit. Ainsi par exemple, la
Stratégie nationale du logement (SNL) recommande l’élaboration et la mise en application
effective d’un Code foncier accordant une attention particulière au droit d’accès des
femmes à la propriété foncière et immobilière. Cependant, vu la diversité des situations
agro-écologiques, démographiques et socioéconomiques, il paraît peu probable qu’une
législation uniforme puisse apporter des solutions durables.
Malheureusement, outre les pesanteurs socioculturelles et psychologiques, les coutumes
en vigueur ne leur facilitent pas l’accès à la terre, qui constitue pourtant le principal
facteur de production.
Actions retenues
Formation des membres de la plateforme sur les critères d’évaluation des questions de genre (CEG)Il s’agit d’initier les membres de la plateforme à la matrice CEG réalisée par le GLTN afin qu’ils
soient en mesure d’évaluer la prise en compte des questions sexospécifiques dans le Code
togolais des personnes et de la famille (CTPF), le code foncier en voie d’élaboration ainsi
que tout texte futur relatif au foncier. Cette formation se déroulera sous forme d’un atelier
de trois jours et sera ouverte à 30 participants
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GOObjectif : cette action vise à faire en sorte que le code foncier, le CTPF ou tout autre
document juridique permette aux pauvres des zones rurales, hommes et femmes, d’obtenir
un accès sécurisé et équitable à la terre afin de réduire leur vulnérabilité.
Résultat escompté : les membres de la plateforme maîtrisent les CEG et les utilisent.
Évaluation du code foncier à la lumière des CEGIl s’agit d’une application pratique des notions acquises lors de la formation susmentionnée.
Certains critères seront utilisés et des questionnaires seront élaborés suivant le contexte.
Ces questionnaires seront ensuite utilisés auprès des populations cibles identifiées dans les
préfectures pour l’évaluation du code foncier.
Objectif : utiliser la matrice CEG pour évaluer les aspects sexospécifiques
du code foncier togolais.
Résultat escompté : le degré de prise en compte du genre dans le code foncier est évalué
et des propositions sont faites au comité d’élaboration.
Création d’un cadre permanent de concertation et de dialogue sur la gestion foncière au niveau local et nationalLa décentralisation n’étant pas encore effective dans le pays, il s’agit de créer au niveau
des 400 cantons un comité permanent de dialogue réunissant des chefs traditionnels,
des personnes ressources, des femmes leaders et des jeunes, qui seront sensibilisés à la
question des droits des femmes en général et leur droit à accéder à la terre en particulier.
Ces membres seront informés sur les textes internationaux et nationaux qui défendent et
protègent les droits des femmes. Dans chaque canton, ce comité sera chargé de régler les
problèmes relatifs à cette thématique et sera bien entendu appuyé par les OSC membres
de la plateforme opérant dans la localité.
Au niveau national, un comité permanent sera chargé du plaidoyer et de la sensibilisation
par le biais d’émissions de radio, de séances d’information, de séminaires, etc. et se réunira
régulièrement pour faire le point sur la situation.
Objectifs :
» Réduire les pratiques traditionnelles discriminatoires empêchant l’accès des femmes à
la terre (les pesanteurs socioculturelles).
» Créer un mécanisme de formalisation et de sécurisation des transactions foncières.
Résultats escomptés : les pratiques traditionnelles discriminatoires empêchant l’accès des
femmes à la terre sont réduites.
Traduction, impression et vulgarisation des instruments juridiques relatifs aux droits de la femme applicables dans le secteur foncier en AfriqueObjectif : faire connaître les instruments juridiques en matière foncière à l’ensemble
de la population
Résultats escomptés : la population connaît les instruments juridiques régissant l’accès à
la terre et les respecte.
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GO Axe 2 : réforme agro-foncière garantissant la sécurité alimentaire au Togo
Justification
Le Togo s’est engagé dès 1974 dans une réforme agro-foncière (ordonnance n° 12 du
6 février 1974 fixant le régime foncier et domanial, JORT 16 mars 1974, p. 113), qui n’a jamais
vu le jour. Pendant un temps, les plus optimistes ont pensé que les travaux de la commission
interministérielle de la réforme foncière et domaniale créée le 23 mars 1990 (décret n° 90-32
du 23 mars 1990, JORT 5 avril 1990, p. 2) allaient aboutir à une modification de l’ordonnance
du 6 février 1974 ou à la proposition d’une nouvelle réforme foncière. Il n’en a rien été, la
législation agro-foncière n’ayant connu aucune modification substantielle.
L’objectif global déclaré de la réforme agro-foncière du 6 février 1974 est de résoudre les
problèmes économiques et sociaux qui se posent aussi bien au niveau du secteur rural qu’au
niveau de l’économie, en essayant d’obtenir une meilleure répartition démographique grâce
à la mise en valeur de périmètres peu exploités et insuffisamment peuplés. Pour ce faire, elle :
(i) s’attache à rendre la terre accessible à tous ceux qui en ont besoin sans que les principes
fonciers coutumiers ne constituent des entraves ; (ii) cherche à mettre fin aux morcellements
des exploitations et à augmenter leur taille par l’attribution de nouvelles terres, ce qui permettra
la mécanisation de l’agriculture ; (iii) compte suppléer l’insuffisance du capital financier par le
capital humain en freinant l’exode rural et en faisant du système communautaire un moyen
privilégié d’exploitation des terres au Togo ; (iv) tente de donner à l’État des outils efficaces
pour l’exécution de sa politique de colonisation rurale ; (v) se fixe l’objectif de réorganiser les
structures agraires en éliminant celles qui se sont révélées inefficaces, en redynamisant celles
qui ont fait leurs preuves et en en créant de nouvelles mieux adaptées à la politique nouvelle.
Trente-huit ans plus tard, la question de l’efficacité de la réforme agro-foncière se pose. Il
n’est pas exagéré de conclure que, globalement, la réforme agro-foncière a été inefficace.
La réforme n’a connu aucune mise en œuvre systématique véritable. La législation agro-
foncière est demeurée une coquille vide.
Dans sa logique d’amélioration des conditions de vie des Togolais, le gouvernement s’est
engagé à élaborer une politique agricole, qui n’a pas encore à ce jour été adoptée.
Actions retenues
Établissement d’une base de données nationale sur le foncier agricole ruralIl n’existe pas au niveau national de données fiables et actualisées sur le foncier agricole rural
(FAR). Il s’agit d’actualiser les données statistiques à ce sujet afin de déterminer la superficie
exploitée/disponible, le nombre d’actifs ayant accès la terre (hommes, femmes, jeunes, etc.)
et de faire l’état des lieux du domaine foncier national.
Objectifs : » Recenser les terres disponibles en vue d’une meilleure mise en valeur ;
» Disposer de données récentes et fiables sur le FAR pour mieux apprécier l’accès des
couches vulnérables (femmes, jeunes, etc.) à la terre.
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GORésultats escomptés :
» Des données récentes et fiables sont disponibles.
» L’occupation des terres est connue et documentée et les terres disponibles sont
planifiées pour une meilleure occupation.
Sécurisation foncièreLes Togolais pratiquent une agriculture de subsistance en raison de l’indisponibilité de crédit
agricole et des faibles investissements dans l’agriculture. Les institutions de microfinance et
les banques considèrent l’agriculture comme une activité à haut risque. Les exploitants
agricoles ne sont pas toujours propriétaires des terres qu’ils exploitent, et risquent à tout
moment d’en être expulsés. L’action vise à établir avec les communautés disposant de
terres des contrats sécurisés entre investisseurs et propriétaires terriens (sur une période
minimale de 20 ans) pour un meilleur investissement.
Objectif : établir des contrats sécurisés entre exploitants et propriétaires terriens.
Résultats escomptés : des modèles de contrats sécurisés pour une durée minimale de
20 ans renouvelables sont élaborés, adoptés et vulgarisés.
Renforcement des capacités des agriculteurs sur la gestion durable des solsLa croissance démographique (2,6 % par an) ne s’accompagne pas d’une évolution de la
surface de la terre. Ce phénomène provoquera une insuffisance de terres, ce qui amène à la
prise en compte de l’aspect relatif au développement durable dans les politiques agricoles.
Actuellement, les techniques agricoles (agriculture extensive, culture sur brûlis, utilisation
excessive d’engrais, etc.) ne favorisent pas la gestion durable des sols.
Objectif : amener 3 000 agriculteurs à adopter les méthodes de gestion intégrée de la
fertilité des sols (GIFS).
Résultat escompté : 3 000 agriculteurs maîtrisent et pratiquent la méthode GIFS.
Actualisation et aménagement des couloirs et zones d’accueil des transhumantsLes superficies des terres affectées aux pâturages sont restées stables au cours des années
1990. Elles représentent près de 0,61 % du territoire national et sont localisées exclusivement
dans la moitié nord du pays. Elles se dégradent rapidement en raison essentiellement du
climat semi-aride et du surpâturage inévitable du fait de la transhumance des troupeaux
étrangers dans la région.
L’ouverture de nouveaux couloirs de transhumance est nécessaire pour diminuer la
surcharge pastorale mais la meilleure solution reste l’intégration plus étroite de l’agriculture
et de l’élevage grâce à l’accroissement de la production fourragère.
Objectif : sécuriser les exploitations agricoles et réduire les conflits opposant les
agriculteurs et les éleveurs.
Résultats escomptés : les couloirs et zones d’accueil des transhumants sont aménagés
et respectés.
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GO Axe 3 : mise en cohérence de la politique foncière avec les politiques
sectorielles dans une dynamique de dialogue élargi
Justification
Le Togo ne peut se prévaloir d’aucune politique foncière ni d’aucune politique agraire
connues ou déclarées. C’est pourquoi le gouvernement a pris l’engagement de définir une
politique foncière.
Il faut se réjouir du regain d’intérêt pour la question foncière que traduit le foisonnement
des initiatives telles que par exemple l’Initiative sur les politiques foncières (LPI) de l’Union
africaine (UA), de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et de
la Banque africaine de développement (BAD), la Déclaration de l’Union africaine sur les
problèmes et enjeux fonciers en Afrique ou encore les VGGT.
Le gouvernement togolais s’est engagé, dans le Document de stratégie 2009-2011 de
réduction de la pauvreté (DSRP) adopté en avril 2009, à définir une nouvelle politique
foncière qui reconnaisse et sécurise les droits d’origine coutumière, dans un cadre juridique
permettant d’évoluer graduellement vers une plus grande individualisation tout en
protégeant les droits des groupes vulnérables. Il envisage à cette fin : (i) la mise en place de
marchés fonciers (de propriété ou locatif ) transparents et efficaces permettant une bonne
transmission et une mise en valeur optimale des ressources disponibles ; (ii) la recherche
d’une plus grande décentralisation et d’une participation accrue des populations locales et
institutions coutumières à la gestion foncière et à la gestion des conflits ; (iii) l’accès facile
des femmes et des jeunes à la terre (y compris les veuves et orphelins de patients décédés
du sida) ; (iv) la réduction des risques de morcellement des terres par le mode d’héritage.
Pour assurer au Togo un développement agricole et économique au sens large qui soit
favorable aux pauvres, il est nécessaire de garantir un avenir viable à l’agriculture familiale
et de concilier les droits à la terre existants et la nécessité d’investir, par la mise en place de
structures équitables permettant aux hommes et aux femmes riches et pauvres d’accéder
à la terre, et par le renforcement de l’accès aux marchés, le soutien ou l’encadrement
technique, la disponibilité de crédits et les organisations d’agriculteurs.
Un tel parcours vers un développement équitable et favorable aux pauvres impose une
série de mesures techniques et politiques interdépendantes de nature à relever les défis de
la réforme foncière et agraire. Il s’agit donc de :
» concevoir des politiques et édicter des lois foncières appropriées pour protéger les
droits coutumiers et harmoniser les pratiques foncières légales et coutumières. Pour ce
faire, il faut surmonter l’héritage laissé par les lois et politiques coloniales en facilitant
la participation des parties prenantes afin d’obtenir des politiques consensuelles et de
nouveaux cadres juridiques cohérents permettant de garantir aux pauvres les mêmes
droits de propriété qu’aux riches, reconnaissant les droits secondaires et collectifs et
évitant les pièges des pressions pour l’octroi de titres individuels de propriété ;
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GO » mettre en place des institutions foncières efficaces (ou performantes) et décentralisées.
Pour ce faire, il faut valoriser les ressources humaines pour étendre le champ d’action des
institutions foncières, avec des fonctions claires pour les organes coutumiers légitimes
au niveau des villages, des contrôles et des compensations contre l’opportunisme des
responsables traditionnels et des élites locales ; accroître la responsabilisation dans la
gestion des terres et assurer des processus accessibles pour le règlement des différends
et des incertitudes ;
» s’attaquer aux inégalités entre les sexes. Pour ce faire, il faut inscrire l’équité entre les
sexes dans le droit constitutionnel afin de réduire la discrimination dans les systèmes
d’héritage et dans les systèmes fonciers formels et informels, notamment les problèmes
de succession ; encourager une évolution progressive des pratiques sociales à travers
l’éducation ; s’attaquer aux violations des droits de l’homme tout en maintenant le
respect des normes culturelles ;
» pallier la privation de terres due au VIH/SIDA. Pour ce faire, il faut protéger les droits à la
terre des veuves et des orphelins des victimes du sida ; traiter les incidences au niveau
de la main-d’œuvre agricole, des revenus et des moyens de subsistance ; garantir l’accès
à la terre des générations futures ;
» renforcer le rôle des marchés fonciers. Pour ce faire, il faut conférer un statut légal aux
transactions foncières coutumières en raison de leur importance et de leur utilité ;
améliorer la documentation ; reconnaître les limites des marchés fonciers formels
comme moyen d’accès à la terre pour les pauvres et favoriser le développement
équitable des marchés locatifs ;
» assurer le maintien des terres communales, y compris l’accès aux ressources pastorales.
Pour ce faire, il faut parer aux risques d’individualisation de la propriété, de nationalisation
de la propriété et des formes de contrôle exclusives ; octroyer des droits collectifs sur les
ressources communautaires ; renforcer les institutions de gestion locales et les accords
négociés pour l’utilisation durable des ressources par de multiples parties prenantes
concernant les terres communales, y compris les ressources transfrontières ;
» traiter les liens entre les terres et les conflits. Pour ce faire, il faut éliminer les goulots
d’étranglement au niveau de la procédure judiciaire formelle ; introduire de nouveaux
systèmes de règlement des différends ; donner la priorité à la reconstitution des
institutions foncières à la suite de violents conflits, et à l’accès à la terre pour les réfugiés,
les rapatriés et les personnes déplacées ;
» dégager des ressources pour la distribution des terres et soutenir les petits exploitants.
Pour ce faire, il faut surmonter les limites des approches actuelles fondées sur le marché
et la vente de gré à gré ; introduire progressivement les impôts fonciers ; fournir une
aide après l’installation et en moyens de subsistance ; aligner les disponibilités en
terre sur la demande ; établir des liens systématiques entre les réformes foncières et le
développement économique local ;
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GO » promouvoir la cession et la planification des terres dans les zones urbaines et périurbaines.
Pour ce faire, il faut engager les autorités locales et les propriétaires fonciers coutumiers
à fournir des droits garantis et une compensation adéquate aux pauvres ; aménager la
croissance des petites villes et moyennes agglomérations ; valoriser les établissements
informels ; améliorer les transferts de terres dans les zones urbaines ; réduire la spéculation
foncière, les conflits fonciers pour la terre et les pertes de terres agricoles ;
» créer un cadre institutionnel efficace et convergent d’intervention des institutions
internationales d’aide au développement. Pour ce faire, il faut déployer des efforts
à l’échelon mondial pour favoriser un développement agricole et une croissance
économique qui soient favorables aux pauvres dans le contexte des OMD, en prévoyant
notamment une aide ou un soutien aux réformes foncières et la garantie des droits de
propriété et de jouissance.
Actions retenues
Élaboration et adoption d’une politique foncière et d’un code foncierLa rédaction et l’adoption d’une politique foncière et d’un code foncier permettront de
régler le problème de dualisme du régime foncier, en protégeant les droits coutumiers et
en harmonisant les pratiques coutumières et la loi. Il faut pour ce faire surmonter l’héritage
laissé par les lois et politiques coloniales en facilitant la participation des parties prenantes
afin d’obtenir des politiques consensuelles et de nouveaux cadres juridiques cohérents,
reconnaissant les droits secondaires et collectifs et évitant les pièges des pressions pour
l’octroi de titres individuels de propriété.
Objectif : assainir la gestion foncière et domaniale et sécuriser les droits de propriété
foncière et les droits d’usage.
Résultat escompté : une politique foncière et un code foncier sont adoptés.
Vulgarisation de la politique foncière et du code foncierLes parties prenantes ont le devoir d’informer les justiciables, et en particulier les principaux
bénéficiaires (femmes, jeunes, personnes marginalisées, etc.), de leurs droits reconnus
et protégés par les nouveaux instruments juridiques. Des tournées de vulgarisation et
de sensibilisation seront organisées pour informer les citoyens et autres acteurs du droit
applicable. Les autorités locales, politiques, ainsi que les OSC et d’autres acteurs seront
mobilisés à cette fin.
Objectif : faire connaître la politique foncière et le code foncier aux citoyens et autres
acteurs impliqués.
Résultat escompté : les citoyens et autres acteurs impliqués connaissent et s’approprient la
politique foncière et le code foncier.
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GOMise en place d’un mécanisme de coordination interministérielle
L’efficacité des autorités publiques est essentielle au bon fonctionnement des nouveaux
instruments. Afin d’assurer une cohérence et une bonne coordination dans le secteur
foncier et d’y impliquer l’ensemble des acteurs étatiques concernés, il est essentiel de
mettre en place un mécanisme de coordination interministérielle.
Objectif : assurer une bonne coordination dans le secteur.
Résultat escompté : un mécanisme de coordination est mis en place.
Opérationnalisation du cadre de concertation élargi à tous les acteursLe bon fonctionnement du secteur et des nouveaux textes en place requiert la mobilisation
de l’ensemble des acteurs concernés par le foncier. Les modalités de cette mobilisation
peuvent être établies dans un cadre de concertation.
Objectif : impliquer tous les acteurs.
Résultat escompté : un cadre de concertation élargi est créé.
Mise en place d’organes de gestion du foncierLa mise en place à tous les niveaux d’organes de gestion du foncier est essentielle à
l’efficacité et à la bonne gouvernance. Au niveau local, ces organes seront l’interlocuteur
privilégié des citoyens et justiciables, notamment en cas de litige foncier.
Objectif : garantir la bonne gouvernance.
Résultat escompté : des organes de gestion sont mis en place et opérationnels.
Mise en place d’un mécanisme de contrôle citoyen de l’action publique (alerte, suivi, plaidoyer) et renforcement des capacités de la plateforme et des autres parties prenantes.La redevabilité des autorités publiques locales, régionales et nationales est essentielle à la
bonne gouvernance. La plateforme et les autres parties prenantes doivent ainsi pouvoir
s’assurer de la bonne gestion du foncier et du respect des engagements des autorités, par
le biais de mécanismes d’alerte, de suivi et de plaidoyer.
Objectifs :
» Professionnaliser la plateforme et les autres parties prenantes.
» Surveiller le respect des engagements en matière de foncier.
» Amener l’État à rendre compte de sa gestion en matière foncière.
Résultat escompté :
» Les capacités de la plateforme et des parties prenantes sont renforcées.
» Un mécanisme de contrôle de l’action publique est mis en place.
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GO Deuxième année de mise en œuvre
Suite à l’élaboration d’une stratégie nationale d’engagement entre les acteurs impliqués
dans le foncier et à la mise en place d’une plateforme multipartite, la première année de mise
en œuvre de la stratégie élaborée a consisté essentiellement au renforcement des capacités
des membres de la plateforme, à l’évaluation du Code des personnes et de la famille à la
lumière des CEG et enfin à l’exercice d’une influence sur le processus d’élaboration du Code
foncier et de la politique agro-foncière.
Pour la deuxième année de mise en œuvre, la stratégie compte enrôler le maximum possible
d’acteurs dans la plateforme afin d’en augmenter la visibilité et de continuer à exercer une
influence sur le processus d’élaboration du code foncier et de la politique agro-foncière. Sur
le terrain, la stratégie entend augmenter l’accès des femmes à la terre par des plaidoyers
au niveau local pour changer les coutumes discriminatoires et sécuriser l’accès à la terre à
tous par l’élaboration de contrats types sécurisés expliqués par la suite aux justiciables par
le biais de campagnes de vulgarisation.
En s’appuyant sur les activités menées au cours de la première année, les membres de la
plateforme multipartite ont décliné les quatre objectifs suivants en vue de leur mise en
œuvre au cours de la deuxième année de mise en œuvre de la SNE :
Objectif 1 : renforcement de la plateforme ;
Objectif 2 : exercice d’une influence sur l’élaboration et l’adoption du code foncier ;
Objectif 3 : promotion de l’inclusivité du processus de formulation
de la politique agro-foncière.
Objectif 4 : amélioration de l’accès des femmes à la terre.
Ces objectifs, ainsi que leurs activités décrites ci-dessous, sont résumés dans le cadre
logique (point 6.3) à la fin de ce document.
Objectif 1 : renforcement de la plateforme
Le renforcement de la plateforme est essentiel à l’efficacité de son action et afin de garantir
l’obtention des résultats attendus. Pour cela, il est important de mobiliser le plus grand
nombre d’acteurs possible issus de divers horizons (autorités locales et nationales, médias,
organisations locales, ONG, etc.). Cette mobilisation favorisera à son tour l’appropriation
des nouveaux textes fonciers et facilitera leur acceptation le moment venu. Les médias
traditionnels et modernes (notamment sur Internet) seront sollicités pour véhiculer le
message que compte faire passer la plateforme, et des outils d’information de la population
locale seront mis en place.
Intégration de nouveaux acteurs à la plateformeLa plateforme SNE du Togo est actuellement composée d’acteurs issus de différents secteurs,
notamment : cinq ministères, des chefs traditionnels, la coordination des organisations
paysannes, l’ordre des géomètres (secteur privé) et 13 OSC. Les médias sont les grands
absents de la plateforme, et l’université n’est pas impliquée de façon formelle. Par ailleurs,
aucune OIG n’est représentée dans la plateforme.
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GOIl est donc important de mobiliser plus d’acteurs d’horizons différents, notamment :
» les ministères concernés par le foncier n’ayant pas rejoint la plateforme au cours de la
première année ;
» d’autres organisations du secteur privé ;
» des OIG ;
» les médias ;
» des instituts de recherche, plus particulièrement l’université de Lomé ;
» des organisations d’éleveurs.
Objectif : identifier et inviter de nouveaux acteurs.
Résultat escompté : de nouveaux acteurs ont intégré la plateforme.
Renforcement de la visibilité de la plateformeUne fois que les effectifs de la plateforme seront renforcés, il convient de lui donner plus de
poids sur la scène nationale. En effet, une plus grande visibilité contribue à augmenter les
adhésions et donne une crédibilité à la plateforme. Il s’agira ici de recruter un consultant ou
une structure capable de développer un site Internet pour la plateforme.
Les informations contenues sur le site Internet et portant notamment sur les activités de la
plateforme et des différents acteurs seront mises à jour régulièrement, et accompagnées
d’un bulletin d’information trimestriel publié à l’intention de tous les membres et partenaires.
Objectifs : » créer un site Internet pour la plateforme.
» créer une base de données sur les acteurs impliqués dans le foncier et envoyer un
bulletin d’information trimestriel.
Résultat escompté : la visibilité de la plateforme est renforcée.
Efficacité du fonctionnement et des aspects opérationnels de la plateformeIl est prévu que les membres du comité national de pilotage se réunissent sur une base
semestrielle pour lire les différentes actions menées, analyser les difficultés rencontrées,
proposer des solutions idoines et donner les grandes orientations pour les six mois suivants.
Le coordonnateur national et une secrétaire assurent la gestion quotidienne des activités
SNE au Togo.
Objectifs : » organiser des rencontres périodiques du comité national de pilotage.
» assurer le bon fonctionnement de la plateforme.
Résultat escompté : la plateforme continue à fonctionner et opérer de façon efficace.
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GO Objectif 2 : exercice d’une influence sur l’élaboration et l’adoption du code foncier
Une fois la plateforme visible et efficace, elle pourra exercer une influence sur l’élaboration
et l’adoption du code foncier. Elle doit pour cela prendre en compte le point de vue de
l’ensemble de ses parties prenantes et intégrer leurs recommandations au processus
d’élaboration du texte. L’information et la mobilisation du législateur est également très
importante, en ce qu’elle leur permet de se familiariser avec le processus suivi et d’être plus
réceptif au plaidoyer.
Inclusivité du processus d’élaboration du code foncier et prise en compte des recommandationsDepuis 2012, le processus d’élaboration a été confié à des consultants indépendants qui
ont sillonné le pays pour une étude diagnostique du foncier au Togo. Les états généraux du
foncier ont été organisés en janvier 2013 pour valider l’étude diagnostique et permettre aux
consultants d’utiliser cette base pour élaborer l’avant-projet du code. Une version préliminaire
d’avant-projet a été élaborée et est aujourd’hui disponible, mais un atelier national doit
encore être organisé pour sa validation avant son dépôt sur la table du gouvernement.
Des tournées seront organisées dans chacune des cinq régions du pays de façon à rencontrer
les populations et leurs représentants (préfets, présidents de délégations spéciales,
agriculteurs, chefs traditionnels, chefs coutumiers, chefs de terres...) et à leur présenter
l’avant-projet de code foncier. Les préoccupations qui n’auraient pas été traitées dans
l’avant-projet seront recensées, compilées puis traduites sous forme de recommandations.
Suite à cela, les CEG seront utilisés pour évaluer le degré de prise en compte du genre dans
l’avant-projet de code foncier et faire des recommandations dans ce sens.
Objectifs : » recueillir les positions des acteurs locaux par le biais d’une tournée de présentation de
l’avant-projet de code foncier dans les 5 régions du pays.
» évaluer l’avant-projet du code à la lumière des CEG.
Résultat escompté : le processus d’élaboration du code foncier est inclusif
et les recommandations sont prises en compte.
Organisation d’un atelier à l’intention des députés et adoption de l’avant-projetLes députés seront sollicités à l’occasion d’un atelier afin qu’ils prennent connaissance des
précédentes activités. Il s’agit en de mener une campagne de plaidoyer pour accélérer
l’adoption du code si les recommandations faites lors des deux activités précédentes sont
prises en compte ou de retarder l’adoption du code par l’Assemblée nationale dans le cas
contraire. Pour cette activité, la plateforme sollicitera un soutien de la part de l’ILC en vue du
plaidoyer devant cette haute institution nationale.
Objectif : organiser un atelier à l’intention des députés à l’Assemblée nationale.
Résultat escompté : le texte de l’avant-projet est adopté.
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GOObjectif 3 : promotion de l’inclusivité du processus de formulation
de la politique agro-foncière
Une fois le code foncier élaboré, la plateforme s’attachera à élaborer une politique agro-
foncière inclusive, qui facilite la participation des représentants de la société civile, selon le
même processus que pour le code foncier.
Participation de la société civile à l’élaboration de la politique agro-foncièreParallèlement au code foncier, une politique agro-foncière est en cours d’élaboration.
La participation des organisations de la société civile à ce processus est rare. Il s’agit de
faire en sorte que plusieurs OSC, principalement celles de la plateforme, y participent
indirectement : celles qui y participent physiquement rendront compte à toutes les OSC de
la Synergie des organisations de la société civile sur le foncier au Togo (SOFT), qui, en retour,
élaboreront sous forme de recommandations leurs points de vue qui seront par la suite
présentés au comité chargé de l’élaboration de la politique agro-foncière.
Par ailleurs, le ministère en charge de l’agriculture a commandé à un consultant chercheur à
l’université de Lomé une étude dont les résultats ont abouti à des propositions de contrats
sécurisés pour les exploitants et les propriétaires terriens. Jusqu’à présent, ces contrats
n’ont pas été vulgarisés. La plateforme travaillera avec ce consultant pour utiliser ce type de
contrats à titre pilote dans certaines communautés.
Objectifs : » organiser des rencontres de mise à jour et discussion sur l’avancement du processus de
réforme entre membres de SOFT et la société civile engagée dans le processus.
» rédiger des recommandations représentant les vues de la société civile et les partager
avec le groupe en charge de la réforme.
» établir des contrats sécurisés entre exploitants et propriétaires terriens.
Résultat escompté : la société civile est informée et s’est prononcée
sur la politique agro-foncière.
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GO Objectif 4 : amélioration de l’accès des femmes à la terre
Enfin, les coutumes locales revêtant une importance cruciale pour les droits fonciers, il
conviendra de les faire évaluer en se mobilisant auprès des autorités locales et traditionnelles
pour leur expliquer l’importance du rôle joué par les femmes dans la gouvernance foncière.
Renforcement des capacités des acteurs locaux en matière de genreIl s’agit d’organiser un atelier de sensibilisation/plaidoyer des chefs traditionnels, des chefs
coutumiers et des propriétaires terriens pour leur expliquer la nécessité de faire évoluer
les coutumes en matière d’accès des femmes à la terre puis de réaliser un plan d’action au
niveau cantonal d’installation de cadres de concertation et de dialogue. Une fois installés,
les membres se chargeront de la sensibilisation de proximité et assureront le lien entre les
communautés et les membres de SOFT qui viendraient en appui à leurs actions.
Par ailleurs, il est prévu de mener une action pilote dans certaines communautés à l’intention
des propriétaires terriens en vue d’octroyer la terre aux femmes (généralement regroupées)
pour exploitation. Un contrat sécurisé liera les parties prenantes. Lorsque les femmes auront
épargné, elles pourront s’acheter les terres pour jouir de leur droit de propriété.
Objectifs : » créer dix cadres de concertation et de dialogue au niveau local pour promouvoir l’accès
des femmes à la terre.
» organiser des plaidoyers auprès des chefs coutumiers pour promouvoir l’accès, l’usage
et le contrôle de la terre par les femmes.
Résultat escompté : les capacités des acteurs locaux en matière de genre sont renforcées,
et des actions sont entreprises dans ce sens.
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Mise en œuvre de la SNE
Cadre institutionnel de mise en œuvreEn s’appuyant sur les enseignements tirés de l’évaluation de plusieurs programmes et stratégies
au Togo, il importe de renforcer la coordination et la redevabilité à tous les niveaux afin que
tous les acteurs du développement du secteur s’approprient de manière effective la SNE.
Aussi, la mise en œuvre de la SNE 2013-2017 sera-t-elle assurée par les organes de gestion
et de coordination mis en place mais allégés sur le plan numérique mais renforcés sur le
plan de la qualification des membres les composant tant au niveau national et régional
qu’au niveau des communautés.
Cette gestion requiert bien évidemment non seulement une collaboration franche et
transparente entre les différentes entités (organes de gestion, de coordination et de suivi)
mais aussi et surtout une coordination efficace de l’ensemble des programmes à tous les
niveaux assortie d’un effort de responsabilisation effective et d’une culture de reporting.
Gestion et mécanisme de coordination
Au niveau nationalUn comité national de pilotage, composé de représentants de tous les ministères présents à
l’atelier national de formulation de la SNE, d’un représentant du secteur privé, de différents
coordonnateurs régionaux des OSC et d’ADHD, est mis en place. Il sera également ouvert aux
ministères n’ayant pas participé à l’atelier mais ayant été identifiés comme étant impliqués
dans le foncier. Un bureau sera mis en place au niveau de ce comité de pilotage. Un secrétariat
technique de la SNE, dirigé par un coordonnateur et composé de personnel à temps partiel
(secrétaire et comptable) et hébergé par ADHD, bénéficiera de l’appui ponctuel de consultants.
Plateforme nationale de mise en œuvre SNE
Comité national de pilotage
Observatoire Togolais sur le Foncier (OTF)
Bureau national de coordination
Plateformes régionales des OSC
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GO Au niveau régional
Les coordonnateurs régionaux seront chargés d’identifier les structures actives dans le
foncier pour former des plateformes régionales. Chacune de ces plateformes et plus
particulièrement leurs organisations membres, seront très impliquées dans la mise en
œuvre de la SNE au niveau de la région et des préfectures sous la supervision du comité
national de pilotage.
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GO
Suivi et évaluation
Un plan de suivi-évaluation de la mise en œuvre de la SNE sera élaboré. Ce plan précisera
les acteurs impliqués, leurs rôles et responsabilités, le mécanisme de suivi-évaluation et les
différents indicateurs de mesures de performance.
Cadre institutionnel de suivi-évaluationLe cadre institutionnel de suivi-évaluation de la SNE est conforme au dispositif institutionnel
mis en place. Il se présente comme suit :
» au niveau central, le comité de pilotage est chargé de la coordination, du suivi
et de l’évaluation de la SNE ;
» le bureau national de coordination de la SNE est dirigé par ADHD, qui peut demander
l’appui de consultants experts du secteur foncier ;
» le suivi-évaluation au niveau régional et préfectoral sera réalisé par le coordonnateur
national et le bureau de chaque plateforme régionale.
Mécanisme de suivi-évaluationLe suivi de la mise en œuvre des activités se fera à tous les niveaux du système avec des
outils plus ou moins différents selon qu’il s’agisse du niveau national, régional ou préfectoral.
» Au niveau national
Le bureau du comité de pilotage, dont la présidence sera assurée tour à tour sur une base
semestrielle par les différents ministères membres de la plateforme, se réunira chaque
trimestre pour faire le point avec le coordonnateur national.
Tous les membres du comité de pilotage se réuniront semestriellement. Une assemblée
générale des membres de la plateforme sera organisée une fois par an pour un bilan
général, à l’occasion de laquelle le coordonnateur présentera le rapport annuel des activités
menées et un bilan financier. À cette occasion, un plan d’action annuel sera élaboré.
» Au niveau régional
Une fois par trimestre, le coordonnateur fera une visite sur le terrain dans les régions
de mise en œuvre des activités pour faire un état des lieux de l’évolution des activités.
À cette occasion, les membres de la plateforme régionale se retrouveront autour du
coordonnateur pour faire le point.
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Cadres logiques et chronogramme
Dans la phase de formulation de la SNE, les axes principaux de la stratégie d’intervention,
résumés dans le premier cadre logique ci-dessous, ont été conçus sur une période de cinq
ans. Le chronogramme de la stratégie reflète le calendrier de mise en œuvre des principales
actions, qui seront articulées avec plus de précision d’année en année en fonction de
l’évolution du contexte politique, des défis et des priorités établies par les parties prenantes.
Si le tableau ci-dessous représente donc le cadre général pour la période en question, le
suivant illustre le cadre logique lié aux aspects sur lesquels la deuxième année de mise en
œuvre s’est concentrée.
Cadre logique de la stratégie nationale d’engagement à moyen terme (2013-2017)
ActionsIndicateurs objectivement vérifiables
Sources de vérification Hypothèses/risques
Axe 1 : accès des femmes et groupes vulnérables à la terre
Formation des membres de
la plateforme sur les critères
d’évaluation des questions
de genre
30 personnes ont été formées
sur les CEG et les appliquent
Rapport de l’atelier de
formation ; entretiens
Situation
sociopolitique
calme
Évaluation du code foncier
à la lumière des CEG
Des dispositions sont prises dans
le code foncier pour un accès
équitable à la terre des hommes
et des femmes
Rapport d’évaluation,
propositions faites au
comité d’élaboration
du code
Création d’un cadre
permanent de concertation
et de dialogue sur la gestion
foncière au niveau local et
national
Nombre de cadres permanents
créés au niveau local
Procès-verbal de
création des cadres
reconnus par les
autorités locales
Traduction, impression
et vulgarisation des
instruments juridiques
relatifs aux droits de la
femme applicables dans le
secteur foncier en Afrique
Nombre d’instruments juridiques
traduits, imprimés et vulgarisés
Archives ; rapports
de tournées de
vulgarisation
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ActionsIndicateurs objectivement vérifiables
Sources de vérification Hypothèses/risques
Axe 2 : réforme agro-foncière garantissant la sécurité alimentaire au Togo
Établissement d’une base
de données nationale sur le
foncier agricole rural
Base de données sur le FAR
disponible et actualisée
Statistiques agricoles
Pesanteurs sociologiques.
Risques : conflits
inter-ethniques
Sécurisation foncière Disponibilité des contrats
types sécurisés utilisés dans les
communautés
Archives
Renforcement des capacités
des agriculteurs sur la
gestion durable des sols
3 000 agriculteurs sont formés et
appliquent la méthode GIFS
Rapport de
formation dans les
communautés
Actualisation et
aménagement des couloirs
et zones d’accueil des
transhumants
Les couloirs de transhumance
sont aménagés et respectés
Carte de
transhumance
Interférence politique
Axe 3 : mise en cohérence de la politique foncière avec les politiques sectorielles dans une dynamique de dialogue élargi
Élaboration et adoption
d’une politique foncière et
d’un code foncier
Code foncier et politique
foncière disponible
Assemblée nationale,
ministre de la Justice
(www.legitogo.tg), etc.
Engagement de l’État
Vulgarisation de la politique
foncière et du code foncier
La politique foncière et le code
foncier sont disponibles à tous
les niveaux
Rapports de tournées
de vulgarisation ;
archives
Implication des autorités
locales, politiques, des OSC
et des autres acteurs
Mise en place d’un
mécanisme de coordination
interministérielle
Opérationnalisation des
dispositifs
Décret ou arrêté
ministériel
Engagement de l’État,
stabilité politique, mise
à disposition des fonds
Opérationnalisation du
cadre de concertation élargi
à tous les acteurs
Cahier des charges,
rapports d’activités
Mise en place d’organes de
gestion du foncier
Mise en place d’un
mécanisme de contrôle
citoyen de l’action publique
(alerte, suivi, plaidoyer)
Renforcement des capacités
de la plateforme et des
autres parties prenantes
Niveau de fonctionnement
de la plateforme
PV, CR, rapports
d’activités, liste de
présence, etc.
Mauvaise identification
des besoins
Axe 4
Renforcement des capacités
d’ADHD et des plateformes
régionales
Niveau de fonctionnement
de ADHD et des plateformes
régionales
Bon état des outils de
gestion administrative
et financière, rapports
d’activités et financier
envoyés à temps
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GO Chronogramme d’exécution de la SNE à moyen terme
2013 2014 2015 2016 2017
Axe 1 : accès des femmes et groupes vulnérables à la terre
Formation des membres de la plateforme sur les
critères d’évaluation des questions de genre (CEG)
Évaluation du code foncier à la lumière des
GEC
Création d’un cadre permanent de
concertation et de dialogue sur la gestion
foncière au niveau local et national
Traduction, impression et Vulgarisation des
instruments juridiques
Axe 2 : réforme agro-foncière garantissant la sécurité alimentaire au Togo
Établissement d’une base de données
nationale sur le foncier agricole rural
Sécurisation foncière
Renforcement des capacités des agriculteurs
sur la gestion durable des sols
Actualisation et aménagement des couloirs et
zones d’accueil des transhumants
Axe 3: mise en cohérence de la politique foncière avec les politiques sectorielles dans une dynamique de dialogue élargi
Élaboration et adoption d’une politique
foncière et d’un code foncier
Vulgarisation de la politique foncière (1T 2014)
et du code foncier (3T 2013)
Code
Foncier
Politique foncière
Mise en place d’un mécanisme de
coordination interministérielle
Opérationnalisation du cadre de concertation
élargi à tous les acteurs
Mise en place d’organes de gestion du foncier
Renforcement des capacités de la plate-forme
et des autres parties prenantes
Mise en place d’un mécanisme de contrôle
citoyen de l’action publique (alerte, suivi,
plaidoyer, monitoring)
Axe 4
Renforcement capacités de ADHD et Plate-
forme OSC
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GOCadre logique de la deuxième année de mise en œuvre
de la SNE (2014-2015)Le cadre logique ci-dessous illustre les actions menées au cours de la deuxième année de
mise en œuvre de la SNE au Togo. Comme indiqué précédemment, les actions pour cette
deuxième année ont été affinées de manière à cibler les priorités à court terme.
Objectif général : influencer au niveau national le processus de formulation et de mise en œuvre de la réforme foncière au Togo en vue de garantir un accès équitable à la terre à tous les citoyens
Description Indicateurs Moyens de vérification Hypothèses
Objectif
spécifique 1
Renforcement
de la plateforme
Nombre de nouveaux
membres ayant intégré la
plateforme
Une base de données
des différents acteurs
est créée et peut être
consultée
Situation actuelle. La plateforme est actuellement composée de : cinq ministères, la chefferie traditionnelle, la coordination des organisations
paysannes, l’ordre des géomètres (secteur privé), 13 OSC. Les médias sont absents de la plateforme de même que certains ministères
impliqués dans le foncier. L’université n’est pas impliquée de façon formelle. Les OIG sont absentes. Aucun site Internet n’existe. Aucun bulletin
d’information n’existe. Au-delà des acteurs qui y participent la plateforme n’est pas très connue au niveau national
Résultat attendu
1.1
De nouveaux acteurs
ont intégré la plateforme
Nombre de nouveaux
membres ayant intégré la
plateforme
Une base de données
des différents acteurs
est créée et peut être
consultée
La participation de nouveaux
ministères, de nouvelles OSC
et des médias augmente
l’efficacité de la plateforme
Activité 1.1.1 Identifier et inviter de
nouveaux acteurs
Nombre de contacts
établis avec les acteurs
concernés
Copies des lettres
d’invitation et réponses à
ces invitations
Volonté des acteurs d’adhérer à
la plate-forme
Résultat
attendu1.2
La visibilité de la
plateforme est
renforcée.
Nombre de fois que les
acteurs de la plateforme
sont apparus sur les
médiasNombre de
nouvelles demandes
d’adhésion
Rapports de
presseDemandes
d’adhésion présentées
Une plus grande visibilité
contribue à augmenter les
adhésions et le poids politique
de la plateforme
Activité 1.2.1 Créer un site Internet
pour la plateforme
Nombre de visites du site
Internet
Consultation du site
Internet
Activité 1.2.2 Créer une base de
données sur les acteurs
impliqués dans le
foncier et envoyer un
bulletin d’information
trimestriel
Nombre de personnes
ayant été informées sur les
activités de la plateforme
Une base de données
des différents abonnés
au bulletin d’information
existe et peut être
consultée
Résultat attendu
1.3
La plateforme continue
à fonctionner et opérer
de façon efficace
Nombre d’actions
entreprisesTaux de
participation aux
rencontres
PV des rencontresRapport
d’activités SNE
Activité 1.3.1 Organiser des
rencontres périodiques
du comité national de
pilotage
Deux rencontres sont
organisées dans l’année
PV des rencontres
Activité 1.3.2 Assurer le bon
fonctionnement de la
plateforme
Deux consultants
travaillent pour la
plateformeLe comité de
pilotage se retrouve pour
évaluer les actions
PV des réunions du
comité de pilotageFiches
d’émargement des
indemnités des
consultants
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Description Indicateurs Moyens de vérification Hypothèses
Objectif
spécifique 2
Exercice d’une influence
sur l’élaboration et
l’adoption du code foncier
Un texte accepté
par tous est adopté
Situation actuelle. Aucun code foncier n’a existé au Togo depuis 2012, le processus d’élaboration a été confié à des consultants
indépendants qui ont sillonné le pays pour une étude diagnostique du foncier au Togo. Les états généraux du foncier ont été organisés en
janvier 2013 pour valider l’étude diagnostique et permettre aux consultants d’utiliser cette base pour élaborer l’avant-projet du code. Une
version zéro de l’avant-projet a été élaborée et est disponible mais un atelier national doit encore être organisé pour sa validation avant son
dépôt sur la table du gouvernement.
Résultat
attendu2.1
Le processus
d’élaboration du code
foncier est inclusif et les
recommandations sont
prises en compte
Nombre de personnes/
acteurs consultés
Nombre d’occasions de
partage et de dialogue
sur ces recommandations
avec les décideurs
politiquesNombre de
recommandations intégrées
dans l’avant-projet
Document du code Stabilité sociopolitiqueVolonté
des députés d’aller vite dans le
processus d’adoption
Activité 2.1.1 Recueillir les positions
des acteurs locaux par
le biais d’une tournée
de présentation de
l’avant-projet de code
foncier dans les 5
régions du pays
170 rencontres ont été
organisées dans les
cantons et les acteurs
locaux impliqués dans le
foncier se sont exprimés
sur la prise en compte des
préoccupations au niveau
local sur le foncier
Un document rassemblant
toutes les préoccupations
par région est disponible
et peut être consulté à
tout moment
Liste de présence aux
rencontres dans chaque
régionRapport des
tournées régionales
Stabilité sociopolitiqueVolonté
de collaboration des autorités
localesParticipation active au
niveau local
Activité 2.1.2 Évaluer l’avant-projet
du code à la lumière
des CEG
Nombre de
recommandations
formulées pour une
meilleure prise en compte
du genre dans l’avant-
projet du code foncier
Une brochure décrivant
la méthodologie, les
résultats de collecte
de données et des
recommandations pour
un accès équitable à la
terre des hommes et des
femmes est éditée et
vulgarisée dans toutes les régions.
Document contenant les
recommandations
La brochure éditée sur
l’évaluation de l’avant-
projet du code foncier
à la lumière des CEG est
disponible et peut être
consultée.
Risque de politisation de
l’actionParticipation active
de toutes les couches sociales
Résultat
attendu2.2
Le texte de l’avant-
projet du code foncier
est adopté
Le code foncier existe. Le journal officiel qui l’a
publié
Activité 2.2.1 Organiser un atelier à
l’intention des députés à
l’Assemblée nationale
20 députés ont participé
activement à l’atelier
organisé à leur intention
et ont une idée globale de
l’avant-projet du code foncier
Rapport de l’atelierListe
de présence des députés
participants
Risque de politisation
de l’actionParticipation
active des députés à
l’atelierVolonté d’appliquer
les recommandations
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Description Indicateurs Moyens de vérification Hypothèses
Objectif
spécifique 3
Promotion de
l’inclusivité du processus
de formulation de la
politique agro-foncière
Nombre de réunions
de restitution, de
recommandations
compilées, de fois que les
recommandations de SOFT
ont été présentées, de points
de la politique agro-foncière
reflétant la SNE
Les points de vue des
OSC sont harmonisés et
transmis au comité en
charge de la formulation
ou présentés par les
membres de SOFT aux
différents ateliers
Risque de politisation
de l’action
Situation actuelle. Aucune politique agro-foncière n’existe.Aucun contrat type n’existe entre exploitant et propriétaire terrien.Le début du
processus a été très ouvert aux OSC. Par la suite, seules deux OSC ont participé à l’atelier de Kpalimé. Nous voulons influencer le processus à
travers le petit nombre d’OSC invitées au processus. Les OSC représentées feront un compte rendu aux membres de la SOFT qui discuteront
du processus pour harmoniser le point de vue des OSC. Cela prendra la forme de recommandations que les OSC représentatives exposeront
lors des ateliers. Nous veillerons à ce que le processus soit conforme aux Directives volontaires de la FAO et au Cadre et Lignes directives sur
les politiques foncières en Afrique.
Résultat
attendu3.1
La société civile est
informée et s’est
prononcée sur la
politique agro-foncière
Activité 3.1.1 Organiser des
rencontres de mise
à jour et discussion
sur l’avancement du
processus de réforme
entre membres de SOFT
et la société civile engagée
dans le processus
Nombre de rencontres de
restitution des travaux du
groupe en charge de la
réforme
PV des rencontres
plateforme SOFT
Activité 3.1.2 Rédiger des
recommandations
représentant les vues
de la société civile et les
partager avec le groupe
en charge de la réforme
Nombre de
recommandations
produitesNombre de
rencontres de dialogue et
plaidoyer
PV des rencontres
plateforme SOFTPV des
ateliers du groupe en
charge de la réforme
Activité 3.1.3 Établir des contrats
sécurisés entre
exploitants et
propriétaires terriens
Des types de contrats
sécurisés sont élaborés,
validés et vulgarisésLes
OSC sont informées sur les
types de contrats
Des contrats types sont
disponibles au niveau des
propriétaires terriens
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Description Indicateurs Moyens de vérification Hypothèses
Objectif
spécifique 4
Amélioration de l’accès
des femmes à la terre
Nombre de nouvelles
femmes ayant accès à la
terreNombre de femmes
bénéficiant d’une sécurisation
de leur accès à la terre
Rapports d’activités
Situation actuelle. Les femmes ont accès à la terre pour usufruit. Elles sont très peu à contrôler et à jouir du droit de propriété de la terre.
Actuellement le nombre de femmes ayant accès à la terre varie d’une région à l’autre. Il est inférieur à 15 % dans le sud et presque nul au nord.
Résultat attendu
4.1
Les capacités des
acteurs locaux en
matière de genre sont
renforcées, et des
actions sont entreprises
dans ce sens.
Activité 4.1.1 Créer dix cadres de
concertation et de
dialogue au niveau local
pour promouvoir l’accès
des femmes à la terre
10 cadres de concertation
sont créés au niveau
cantonal pour promouvoir
l’accès des femmes
à la terreAu moins
100 000 personnes
sont sensibilisées sur
l’importance de l’accès des
femmes à la terre
PV de création des
cadresRapport d’activités
des cadres créés
Réticence de certains chefs
traditionnelsRéticence de
certains chefs coutumiers
Activité 4.1.2 Organiser des plaidoyers
auprès des chefs
coutumiers pour
promouvoir l’accès,
l’usage et le contrôle de
la terre par les femmes
Au moins 150 femmes
de groupements ont
accédé à la terreNombre
de contrats signés
entre les femmes et les
propriétaires terriens pour
sécuriser les parcelles
acquises
Certificats de donation
Contrats sécurisés
Réticence de certains chefs
traditionnelsRéticence de
certains chefs coutumiers
Auto-discrimination de
certaines femmes
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Le contenu de cet ouvrage peut être librement reproduit, traduit et distribué à condition
que l’attribution soit donnée à la Coalition internationale pour l’accès à la terre (ILC), aux
auteurs de l’article et à l’organisation. Sauf indication contraire, cet ouvrage ne peut pas
être utilisé à des fi ns commerciales. Pour de plus amples renseignements, prière de nous
contacter : [email protected]
ou de vous rendre à la page : http://creativecommons.org/licenses/by-nc/3.0
Révision et correction : David Wilson. Conception graphique : Federico Pinci.
Imprimé sur papier recyclé/certifi é FSC.
Les opinions exprimées ici sont celles des auteurs et des personnes interviewées pour ce
rapport. Elles ne refl ètent pas nécessairement la position offi cielle de l’ILC, de ses membres
et de ses donateurs.
ISBN: 978-92-95105-18-8
L’ILC souhaite remercier les donateurs suivants pour leur généreux soutien:...
.., ---
Strategie Nationale d’Engagement
SNE Promouvoir la gouvernance
foncière centrée sur les personnes
TOGO
Secrétariat de la Coalition internationale pour l’accès à la terre c/o FIDA
Via Paolo di Dono 44, 00142 - Rome, Italie tél. : +39 06 5459 2445 fax : +39 06 5459 3445
[email protected] | www.landcoalition.org
Mission
Une alliance mondiale d’organisations intergouvernementales et de la société civile, œuvrant
ensemble pour promouvoir l’accès sécurisé et équitable à la terre et les droits fonciers des pauvres,
hommes et femmes, par le biais du plaidoyer, de la concertation, du partage des connaissances
et du renforcement des capacités.
Vision
L’accès sécurisé et équitable à la terre et les droits fonciers permettent de réduire la pauvreté,
de promouvoir le développement durable et de contribuer à l’identité, à la dignité et à
l’inclusion sociale.
AUTO PROMOTION RURAL POUR UN DÉVELOPPEMENT HUMAIN DURABLE (ADHD)Contact: M Frédéric Djinadja
E-mail: [email protected] w ... WI ~,
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