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    La contribution de Gilbert Simondon l'tude de latechnique

    par lisabeth Gladu

    tudiante en matrise de communication - Universit de Montral lisabeth Gladu - 2000 - Tous droits rservs.

    Cet article est aussi disponible en format PDF.Adressez vos questions et commentaires l'auteur.

    Rsum

    Cet article a pour objectif de prsenter la contribution de Gilbert Simondon l'tude de latechnique. Aprs avoir montr en quoi les propos de Simondon sont encore actuels,l'auteure fait quelques rapprochements entre ce dernier et des thories plus rcentesportant sur l'objet technique. Elle se penche sur la thse de doctorat de Simondon, publiesous le titre : Du mode d'existence des objets techniques. Dans un premier temps, elleprsente un court aperu des premires parties ainsi que les postulats sur lesquels reposecette thse, avant d'exposer le concept d'individuation. S'attardant sur les dernierschapitres, elle s'efforce de faciliter la comprhension de cette thse en prsentant la

    gense des modes de pense et d'tre-au-monde constitutifs d'une interprtation gntiquegnralise des rapports de l'tre humain au monde.

    ( Abstract | Resumen | Resmee )

    Descripteurs: Simondon, technophobie, culture, individuation, technique, philosophie,gense.

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    Sommaire

    Introduction

    1. Une oeuvre influente

    2. Postulats du Mode d'existence des objectifs techniques (MEOT)

    3. Concept cl de la pense de Simondon: l'individuation

    4. La gense des modes de pense et d'tre-au-monde 4.1 Prsentation sommaire des deux premires parties de MEOT 4.2 Identification des modes de pense et d'tre-au-monde 4.3 Prsentation de la ralit couverte par les modes de pense et d'tre-au-monde.

    Conclusion

    Notes

    Rfrences

    Pour en savoir plus

    Introduction

    En fvrier 2000, un article du quotidien qubcois La Presse, sous le titre : Internetnuirait la vie de famille et la vie sociale ,prsentait les faits saillants d'une recherche

    de l'Universit de Stanford portant sur les effets ngatifs d'Internet sur la vie sociale(http://www.stanford.edu/group/siqss/) [1]. Je me suis surprise, en lisant cet article, medemander si, depuis 50 ans, la collectivit avait volu dans la faon de voir la technologie.L'individu, comme les mdias de masse traditionnels, s'vertue aborder les mfaits desnouvelles technologies de l'information et des communications (NTIC). Internet rcolte lapalme; on le dcrit comme la NTIC la plus influente, elle serait la source d'infidlit, dedivorce, de dbauche, d'escroquerie, de piratage, de suicide et de carnage. Si le discoursjournalistique et gnral semble avoir stagn, le discours intellectuel s'est enrichi depuisquelques annes par l'apport de plusieurs penseurs, philosophes et chercheurs.

    Si la fin des annes 90 est caractrise par des mutations technologiques , des

    dsordres conomiques et des prils cologiques (Ramonet; 1996:7), les annes50 ont t marques, pour leur part, par la restructuration de la socit occidentale tant auniveau conomique, social que technologique. En fait, c'est en 1951 que commence lacommercialisation des premiers ordinateurs dans un climat dj aliment par les craintesque la machine, cration de l'homme, le contrle, le remplace et l'assujettisse. Que lamachine ne soit plus l'outil de l'homme, mais l'homme serviteur d'une machine sans faute(Breton; 1990) [2]. C'est dans ce contexte o l'antitechnicisme est largement rpandu enFrance que Simondon publie sa thse de doctorat sous le titre : Du mode d'existence desobjets techniques(MEOT) [3]. Le point de dpart de son analyse est la technophobie outechnofolie de ses contemporains comme nous le verrons plus explicitement ultrieurement.

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    Dans le cadre de cet article, je prsente une partie du Mode d'existence des objetstechniquesde Gilbert Simondon et par le fait mme sa contribution l'tude de latechnique. Mme si les ides qui mergent de son oeuvre datent de plus de 40 ans, ellestrouvent un cho dans la dcennie actuelle. Je propose de prsenter l'influence qu'a eucette thse sur lespenseurs, philosophes et chercheurs contemporains ainsi que de dcrireles postulats sur lesquels elle repose. J'exposerai, par la suite, le concept d'individuation qui

    permettra de mieux comprendre la gense des modes de pense et d'tre-au-monde ainsique la dynamique particulire qu'elle sous-entend. Je n'ai pas la prtention de prsentertoute l'oeuvre de Simondon. Mon analyse se base en grande partie sur l'introduction et lepremier chapitre de la troisime partie du MEOT, intitule : Essence de la technicit [4].

    1. Une oeuvre influente

    C'est en 1958 que la thse de Simondon est publie et devient une rfrence classiquepour tous ceux qui rflchissent sur la modernit technologique. Selon Andr Delobelle(1990), les propos de Simondon ont t l'encontre de bien des ides reues et inspirrentnombre d'auteurs de l'poque dont Jean Van Lier (Le Nouvel ge, 1964), Jean Beaudrillard

    (Le Systme des objets, 1968), Georges Friedmann (La Puissance et la sagesse, 1970),Abraham Moles (Thories des objets, 1972). Toutefois, pendant un quart de sicle, lescrits de Simondon restrent dans l'ombre. Hubert Curien [5], dans le discours d'ouverturedu colloque consacr Simondon en 1992 [6], souligne la profonde originalit de la pensede cet auteur et le fait qu'elle ait pu en souffrir.

    La trace des ides et concepts de Simondon est aussi prsente dans les rcentesrecherches en sociologie de l'innovation, au sein desquelles fut dveloppe la thorie del'acteur-rseau, connue aussi sous l'approche de la traduction. Rappelons en bref que lathorie de l'acteur-rseau s'intresse montrer les controverses, les interactions, lesrapports de forces qui accompagnent le processus de l'innovation la fois au niveau ducontenu technique et social. Les rseaux dans cette thorie sont composites.

    L'influence de Simondon reste implicite dans l'ensemble des crits portant sur la thorie del'acteur-rseau l'exception d'un texte de Madeleine Akrich (1993) [7] intitul : Les formesde mdiation technique . Dans ce dernier, elle affirme qu'elle partage avec Simondon l'ideque la technique doit tre prise en tant que mdiateur et non en tant qu'instrument. Ellesouligne qu'il faut montrer comment se constituent conjointement les techniques et leurenvironnement social et naturel ou encore, comment, en utilisant nouveau Simondon, les

    Ils mlangent humains et non-humains (dispositifs techniques, lectrons,anticorps monoclonaux...), inscriptions de toutes sortes et monnaie sous toutesses formes. Leur dynamique ne se comprend que rapporte l'opration detraduction qui inscrit l'entredfinition des acteurs dans les intermdiaires qui sontmis en circulation: la connaissance de ces rseaux passe par la lecture de cesinscriptions. De plus l'opration de traduction est elle-mme rgule par desconventions plus ou moins locales, toujours rvisables (Callon, 1991, p. 225).

    Simondon, bien qu'ayant marqu profondment ses lves et nombre descontributions philosophiques les plus remarquables de notre poque (on peut citeren particulier l'oeuvre de Gilles Deleuze), a t longtemps sous-estim (Curien;1994: 12).

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    objets techniques sont la fois connaissances et sens des valeurs. Pour ces deux auteurs,la technique mdiatise les rapports de l'homme l'homme et de l'homme la nature, aumme titre que ses convictions, croyances et valeurs.

    2. Postulats du Mode d'existence des objectifs techniques(MEOT)

    Dans MEOT, Simondon prend comme point de dpart le malaise de ses contemporains

    envers la technique.

    Cette dichotomie culture - technique serait la source de la technophobie que Simondontraite comme un fait psychologique et social qui caractrise la culture occidentale. Ill'associe certaines ides fausses et dpasses dues une mconnaissance de l'objet

    technique.

    Dans le cadre du colloque portant sur Simondon en 1992, J.-Y. Chateau dfinit la ralitdsigne par le concept de technophobie moderne et contemporaine qui couvre laseconde moiti du XXe sicle. Il prsente en premier plan la technophobie traditionnelle etternelle de la philosophie qui considre la technique comme vulgarit et puissance.

    En second plan, il dcrit la technophobie moderne et contemporaine qu'il caractrise par saglobalit et sa radicalit. La technique en elle-mme est mauvaise et dangereuse, parnature, dans son tre propre, mme quand elle peut apporter des commodits voire desbienfaits apparents ou particuliers (Chateau; 1994, 117). Mais Simondon se penche nonseulement sur la technophobie, mais aussi sur l'idoltrie de la machine qui sont des traitsde l'tat de la socit technologise qui sont prsents par lui comme objectifs sanscontestation possible et de faon videmment pjorative (Chateau; 1994: 124).

    Les ides technophobes en question rsultent, selon Simondon, des ides directrices de laculture.

    L'volution de la technique et de la culture des vitesses compltement diffrentes cre untat de dsquilibre qui est la source de l'alination de l'homme. La culture se trouvantdpasse par la ralit technique a de la difficult assurer son rle de mdiateur etd'intgrateur entre l'homme et son milieu.

    La culture est pense en termes psychologisants, psychosociologisants, voire(vaguement) psychanalytiques (la culture comme constitution en systme dedfense contre, de haine l'gard de l'autre, l'tranger, le nouveau, l'inhumainque reprsente la technique) (Chateau; 1994: 122).

    Elle est la limite (infrieure) de l'humain, ce par quoi l'humain vritable et essentielcommunique avec l'inhumain, le sous-humain. On craint, lorsqu'elle devient tropvisiblement puissante, que ses productions ne se retournent de faonimmatrisable contre l'homme (Chateau; 1994, 117).

    Cette tude est anime par l'intention de susciter une prise de conscience dusens des objets techniques. La culture s'est constitue en systme de dfensecontre les techniques; or, cette dfense se prsente comme une dfense del'homme, supposant que les objets techniques ne contiennent pas de ralithumaine (Simondon; 1989: 9).

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    La culture entranerait l'humain adopter envers la technologie deux attitudescontradictoires: soit qu'il l'apprhende comme un simple ustensile, soit qu'il la doted'intentions, bonnes ou mauvaises. La culture aurait tendance selon les propos deSimondon faire comme

    Pour remdier cette situation, la culture doit prendre conscience de la ralit humaine quirside dans la ralit technique. Et cela ne peut se concrtiser qu'avec l'aide de laphilosophie qui jouera son rle d'intgrateur et de rparateur de la rupture entre la culture etla technique.

    Pour saisir la porte philosophique de l'existence des objets techniques, Simondon proposeune interprtation gntique gnralise des rapports de l'homme au monde. La culturetant dfinie comme la possibilit de donner sens et signification, la technique doit tre

    considre comme les autres modes culturels d'tre-au-monde, c'est--dire les modes quimdiatisent le rapport de l'homme et du monde. Il s'agit pour cela de faire la gense desmodes de pense et d'tre-au-monde dont la technologie fait partie au mme titre que lamagie, la religion, l'esthtique, la science, l'thique.

    3. Concept cl de la pense de Simondon: l'individuation

    Avant mme de prsenter la gense des modes de pense et d'tre-au-monde, il semblencessaire de dfinir un concept cl de la pense de Simondon, c'est--dire l'individuation.Simondon pose l'hypothse que l'homme et le monde constituent un systme, la notiond'individuation soulignerait mieux ses yeux le devenir de ce systme par la rsolution detensions que l'hylmorphisme qui nierait la ralit du devenir.

    Rappelons que sous le terme d'hylmorphisme est dsigne la doctrinearistotlicienne selon laquelle tout tre est compos de matire (hyl) et de forme(morph). Celle-ci est parfaitement dfinie et immuable: tout tre (individu,substance) est le produit de l'impression d'une telle forme dans la matire.Simondon gnralise l'hylmorphisme comme typique de la pensemtaphysique, logique, classique. Il en fait, en quelque sorte, le paradigme contester et dissoudre(Hottois; 1993: 34).

    l'arme vaincue et diminue qui, ne pouvant dfendre un camps de grandesdimensions, se retranche dans un angle de ce camp primitif et le fortifiesommairement, ainsi la culture dissocie et en tat de crise se retranche dans le

    domaine rduit de la culture, de l'archasme, abandonnant les techniques auxforces extrieures et au dsordre (Simondon; 1960: 131).

    Lorsque les techniques se modifient, certains des phnomnes humainsconstituant une culture se modifient moins vite et moins radicalement que lesobjets techniques: les institutions juridiques, le langage, les coutumes, les ritesreligieux, se modifient moins vite que les objets techniques. Ces contenusculturels volution lente, qui taient jadis en relation de causalit rciproque,dans une totalit organique constituant la culture, avec des formes techniques quileur taient adquates, se trouvent maintenant des ralits-symbolespartiellement en porte--faux (Simondon cit par Hottois; 1993: 52).

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    Pour Simondon, la forme et la matire qui se lient ensemble ne sont pas quelconquescomme dans l'hylmorphisme, mais elles contiennent plutt chacune des potentialits quien s'unissant sont de nouveau informes par les virtualits existant auparavant dans lamatire et la forme. Dans L'individu et sa gense physico-biologique(1964), Simondonanalyse quelques oprations techniques dont celle du moulage afin de prsenter leprocessus d'individuation.

    Dans le passage de G. Hottois, le terme pr-individu souligne la mtastabilit quesous-entend le processus d'individuation. La mtastabilit dsigne le caractre tendu,sursatur d'un systme possdant un quilibre mais tourn vers un devenir. La notion demtastabilit est privilgie celle de stabilit, par Simondon, car elle appelle auxdpassements, aux transformations. Simondon s'inscrit dans le crneau des philosophesdu devenir et dans la ligne des mtaphysiciens du XXe sicle tels Henri Bergson, auquel ilfait rfrence dans MEOT.

    tant donn que la notion d'individuation est appele chez Simondon remplacerl'hylmorphisme, elle doit tre considre comme un terme universel. C'est ce qu'il nousinvite penser en l'appliquant l'individu la technique, et aux modes de pense etd'tre-au-monde. Dans L'individuation psychique et collective, Simondon (1989) dmontreque l'humain est un tre en devenir. L'individu biologiquement constitu a en lui une chargepr-individue, c'est--dire qu'il contient en lui un potentiel de virtualits relles qui peuventse dvelopper en dehors cependant de l'individuation biologique. Simondon appelle psychique l'individuation post-biologique. L'individuation psychique ne peut sedvelopper que dans et par la collectivit qui reprsente elle aussi un tat mtastable endevenir - l'individuation collective. Ce qui expliquerait pourquoi le comportementtechnophobe de l'individu rsulterait de la culture. Ainsi, la notion de gense est prise dans

    la troisime partie de son oeuvre comme le processus d`individuation dans sa gnralit.

    L'individuation ncessite la matrialit de la forme; le moule est trs rel. Il estlui-mme le produit provisoirement stable et, dans certaines conditions,structurant-individuant, d'un processus d'individuation. Il est donc particulier,singulier, mme s'il est utilis comme un archtype. Quand la matire, elle n'estabsolument pas quelconque. On ne prend pas n'importe quelle terre pour faire dela brique. La matire elle-mme est dj informe nouvellement, parce que desvirtualits en ce sens existent dj en elles. Forme et matire doivent trechoisies et prpares avec soin. Telle essence de bois, tel tronc mme tout faitsingulier, convient mieux (parce qu'il est plus dur, plus droit, plus pais...) pourfaire une poutre que tel autre. Le processus d'individuation, mme dans lesoprations techniques simples, est extrmement complexe; il met en jeu tout un

    systme physique nergtique de forces pouvant tendre vers tel ou tel quilibre(forme stable de produit fini), mais pas vers n'importe quel quilibre. Lepr-individu n'est jamais quelconque (Hottois; 1993: 36).

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    4. La gense des modes de pense et d'tre-au-monde

    Comme je l'ai soulign prcdemment, Simondon prend comme point de dpart de sonanalyse la technophobie ou technofolie. Il traite ce comportement comme un faitpsychologique et social rsultant d'une culture qui s'est constitue en systme de dfensecontre les techniques, crant ainsi une dichotomie culture - technique. Afin de remdier cela, il propose que la philosophie en jouant son rle d'intgrateur et de rparateur nousaide prendre conscience de la ralit humaine qui rside dans la ralit technique. Maispour amorcer cette prise de conscience, il faut abandonner les schmas classiques et

    linaires, et adopter le processus d'individuation qui est tourn vers un devenir. Avecl'individuation, l'tre, l'objet, l'organisation et la socit passent constamment d'un tatmtastable premier un tat mtastable second. La philosophie,

    4.1 Prsentation sommaire des deux premires parties de MEOT

    La gense des modes de pense et d'tre-au-monde constitue la troisime partie etl'aboutissement de la rflexion de Simondon dans MEOT. Avant d'exposer les grandeslignes de l'introduction et du premier chapitre, il est ncessaire de prsenter brivement lesdeux premires parties de son livre. Chacune reprsente les tapes ncessaires la prisede conscience du mode d'existence des objets techniques. Il faut selon Simondon que laculture retrouve son caractre gnral. Il faut pouvoir rintroduire en elle la conscience dela nature des machines, de leurs relations mutuelles et de leurs relations avec l'homme, etdes valeurs impliques dans ces relations (Simondon; 1989: 13). Pour cela, Simondonpropose l'avnement d'une nouvelle discipline la technologie ou mcanologie .

    Dans la premire partie de MEOT intitule Gense et volution des objets techniques ,Simondon vise rintroduire la conscience de la nature de l'objet technique en saisissant lagense de celui-ci.

    elle seule devrait permettre de surmonter le problme d'individuation gnralauquel la socit se heurte et qui provoque le malaise de civilisation avec sesblocages et fourvoiements anti-volutifs venus d'une culture (et donc d'unemorale et d'un systme des valeurs) inapproprie la technique contemporaine(Hottois; 1994: 69).

    Il y a gense lorsque le devenir d'un systme de ralit primitivement sursatur,riche en potentiels, suprieur l'unit et recelant une incompatibilit interne,constitue pour ce systme une dcouverte de compatibilit, une rsolution paravnement de structure. Cette structuration est l'avnement d'une organisationqui est la base d'un quilibre de mtastabilit. Une telle gense s'oppose ladgradation des nergies potentielles contenues dans un systme, par passage un tat stable partir duquel aucune transformation n'est plus possible(Simondon; 1989: 155).

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    La seconde partie, L'homme et l'objet technique porte sur leurs rapports respectifs quise trouvent la fois au niveau de l'individu et de l'ensemble. L'objet technique tant dfini

    par sa gense, il est possible d'tudier les rapports entre l'objet technique et les autresralits, en particulier l'homme l'tat adulte et enfant (Simondon; 1989: 15). Au niveaude l'individu, il y aurait le mode mineur, l'homme voit l'objet technique comme un simpleustensile; et le mode majeur, l'homme a conscience de la gense de l'objet, il aconscience des schmes de fonctionnement (Simondon; 1994: 266). Au niveau del'ensemble, la conscience du sens de l'objet technique dpend du pouvoir que le groupe luiattribue. Est-ce que la technique va entraner une amlioration ou dtrioration de nosconditions de vie?

    Ces deux premires tapes -- et par le fait mme les deux premires parties de MEOT --tant trop axes sur la ralit technique, ne permettent pas la prise de conscience de l'objet

    technique dans l'ensemble du rel (Simondon; 1994: 267), car:

    En effet, les rsistances, blocages, dissociations viendraient en grande partie des modesde pense et d'tre-au-monde non-techniques. Pour renverser l'attitude de l'homme face la technique, il faut tenter d'intgrer la technique la culture. Il s'agit donc pour celad'oprer la gense des modes de pense et d'tre-au-monde.

    4.2 Identification des modes de pense et d'tre-au-monde

    Le schma des modes de pense et d'tre-au-monde part d'un point originel, la phasemagique, de laquelle dcoulent l'univers technique et religieux.

    la seule technologie (au sens de discours gnral sur les objets techniques, leurgense, leurs relations, et jusqu' un certain point leurs rapports avec leshommes) ne rend justice l'ensemble de la problmatique d'intgration culturellede la technique. (Hottois; 1994: 70)

    L'objet technique ne doit pas tre envisag comme un tre artificiel, le sens deson volution est une concrtisation. (...) un objet technique perfectionn est unobjet technique individualis, en lequel chaque structure est plurifonctionnelle,surdtermine; chaque structure y existe non pas seulement comme organe,mais comme corps, comme milieu, comme fond pour les autres structures; en cesystme de compatibilit dont la systmatique se ferme comme une axiomatique,se sature, chaque lment remplit non seulement une fonction dans l'ensemblemais une fonction d'ensemble. Il y a comme une redondance d'information dansl'objet technique devenu concret. Cette notion d'information permet d'interprterl'volution gnrale des objets techniques selon la loi de conservation de latechnicit, travers une succession des lments, des individus et desensembles; le vritable progrs des objets techniques s'effectue travers unschme de relaxation et non de continuit; il y a conservation de la technicitcomme information travers les cycles successifs d'volution. (Simondon; 1994,265-266)

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    La sursaturation du systme, riche en potentiels, entrane le ddoublement de la phasemagique. La technicit puise les fonctions de formes, et la religion, les fonctions de fonds.L'univers technique et religieux constituent des tats mtastables. Ils ne sont qu'un momentdans la gense des rapports de l'homme au monde. Aucun de ces moments, nommsphases, est quilibr par rapport eux-mme et dtient la vrit et ralit complte.

    Le concept de phase est pris dans un sens relationnel car chacune se dfinit par sonrapport aux autres. Partant de l'hypothse du caractre systmique des modes de penseet d'tre-au-monde, la technicit, en tant que telle, n'est qu'une partie abstraite et partielledu systme, et l'une des deux phases fondamentales des modes d'tre-au-monde. Elle doittre complte par la religion qui est l'autre phase.

    Une force de convergence compense la force de divergence issue du ddoublement del'unit magique dans l'univers technique et religieux.

    Quand le systme est sursatur, les fonctions de convergence apparaissent au niveauspontan de la pense esthtique et au niveau rflchi de la pense philosophique. Lapense rflexive a pour but de parfaire et redresser les phases successives de la gense.

    La technicit et la religion se sursaturent et se ddoublent. Le savoir thorique (thorieinductive) et la pratique (pratique conditionnelle) constituent la ralit de fond et de formede la technicit; tout comme l'thique (normes inconditionnelles) et le dogme (thorie

    dogmatique) pour l'univers religieux. Entre ces ralits existeraient la fois une force deconvergence et de divergence. C'est au sein de la force de convergence que la pensephilosophique doit jouer son rle. Elle institue par exemple, entre le savoir thorique de latechnique et le dogme religieux, une mdiation qui s'avre possible que par laconnaissance de ces formes de pense.

    Partant du ddoublement du mode magique, la technicit et la religion ont entre eux unpoint neutre, la pense esthtique, qui constitue le premier analogue de la pense magique.

    Les diffrentes formes de pense divergent lorsqu'elles viennent d'apparatre,

    lorsqu'elles ne sont pas satures; puis elles reconvergent lorsqu'elles sontsursatures et tendent se structurer par de nouveaux ddoublement(Simondon; 1989: 158).

    Toute phase est abstraite et partielle, en porte--faux; seul le systme desphases est en quilibre en son point neutre; sa vrit et sa ralit sont ce pointneutre, la procession et la conversion par rapport ce point neutre (Simondon;1989: 160).

    Le mode magique de relation au monde n'est pas dpourvu de toute organisation:il est au contraire riche en organisation implicite, attache au monde et l'homme: la mdiation entre l'homme et le monde n'y est pas encore concrtiseet constitue part, au moyen d'objets ou d'tres humains spcialiss, mais elleexiste fonctionnellement dans une premire structuration, la plus lmentaire detoutes: celle qui fait surgir la distinction entre figure et fond dans l'univers(Simondon; 1989: 156).

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    Par la suite, la technicit et la religion se ddoublent leur tour en mode thorique etpratique. Entre les modes d'tre pratiquenat la pense thique, et entre les modes d'trethorique, le savoir scientifique. La pense philosophique s'insrerait entre la science etl'thique se trouvant ainsi l'oppos du point neutre de la pense esthtique. Mais pourque cette insertion soit possible, certaines conditions doivent tre remplies.

    Les modes de pense et d'tre-au-monde ressembleraient ceci sous la forme d'unschma [8] :

    Phase Magique

    Phase technique Phase Religieuse

    Esthtique

    Thorie Pratique Normes Thorie

    Inductive Conditionnelle Inconditionnelles Dogmatique

    Ethique

    Science

    Philosophie

    La technicit peut tre vue comme un simple moment dans la gense des rapports del'homme au monde. Dans la technicit, il y a quelque chose la fois de transitoire par saparticipation la gense ultrieure; et quelque chose de dfini par sa relation avec lareligion.

    La philosophie a en elle-mme sa propre condition, car ds que la penserflexive est amorce, elle a le pouvoir de parfaire celle des genses qui ne s'estpas entirement accomplie, en prenant conscience du sens du processusgntique lui-mme. Ainsi, pour pouvoir poser de manire profonde le problmephilosophique des rapports du savoir et de l'thique, il faudrait d'abord achever lagense des techniques et la gense de la pense religieuse, ou tout au moins(car cette tche serait infinie) connatre le sens rel de ces deux genses(Simondon;1989: 162).

    La pense esthtique est bien rellement situe au point neutre, prolongeantl'existence de la magie, alors que la science d'une part et l'thique d'autre parts'opposent par rapport au point neutre puisqu'il y a entre elles, la mme distancequ'entre le mode thorique et le mode pratique dans les techniques et dans lareligion (Simondon: 1989: 160).

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    Ainsi pour que la convergence entre l'thique et la science soit possible, il faut que les deuxsoient rendues au mme niveau.

    4.3 Prsentation de la ralit couverte par les modes de pense et d'tre-au-monde

    Dans l'univers magique, le sujet et l'objet sont lis. La mdiation entre l'homme et le monden'est ni objective comme dans l'univers technique, ni subjective comme dans l'universreligieux, mais elle est tout de mme structure par la naissance d'un rseau de pointsprivilgis. Cette structuration repose sur une distinction figure / fond soulignant des lieux etmoments privilgis possdant des pouvoirs. Ces points-cls sont le lieu d'change entrel'homme et le monde. L'homme entre en relation avec le monde soit pour agir sur lui, soitpour en subir son influence. Des exemples des schmes de la pense magique seretrouvent dans les actes de pionniers ou dans des dates spcifiques qui marquent parexemple le commencement d'un projet, d'une union. Dans la vie actuelle, les congs, lesftes et les vacances sous leur couvert utilitaire cachent en fait la recherche de points-clsanciens ou nouveaux. Le temps et l'espace courant, telle la vie quotidienne, servent de

    fond ces congs, ces figures.Cette structure rticulaire se dphase en mme temps que l'unit magique. En tant quepoint-cl, la figure s'objective dans des objets techniques; et les pouvoirs de fond sesubjectivent dans des formes de pouvoirs et de forces. Ce dphasage du mode d'tremagique entrane aussi une distanciation de l'homme et du monde. La mdiation entre lesdeux n'est plus le fait d'une simple structuration mais de l'objectivation et de lasubjectivation. Il est noter que chacune ne recouvre pas compltement la ralit del'homme ou du monde. La technique et la religion prises ensemble ne peuvent pas contenirtoute la ralit de l'homme et du monde, car elles se trouvent entre eux. Issues de l'cartentre la religion et la technique, la science et l'thique approfondissent le rapport del'homme au monde.

    Par ce dphasage de la structuration de l'unit magique, la figure devient le contenu del'univers technique et le fond, celui de la religion. Chacun est vhicul sans rfrence l'autre. Des lieux qui constituaient dans le pass des points-cls sont ainsi rappropris parla culture commerante ou au nom d'une certaine fonctionnalit. L'objet technique dtachdu monde peut s'appliquer dans n'importe quel lieu et moment, il est le mdiateur entre lesujet et le monde. Il fait partie des types de ralits qui sont le monde, l'objet, le sujet. Lapense technique a gard que les caractres figuraux de l'unit magique originelledtachs des caractres de fond. La figure et le fond ne sont plus l'unit du rel.

    Or, si l'on adopte le postulat de la pense gntique, on s'aperoit que jamais unescience ou une thique ne peut rencontrer une religion ou une technique sur unterrain vritablement commun, puisque les modes de pense qui sont de degrdiffrent (par exemple une science et une technique), et qui existent en mmetemps, ne constituent pas une ligne gntique unique, ne sortent pas de lamme pousse de l'univers magique primitif. Les rapports quilibrs et vraisn'existent qu'entre phases de mme niveau (par exemple, un ensemble techniqueet une religion) ou entre des degrs successifs de gense faisant partie de lamme ligne (par exemple, entre l'tape des techniques et des religions du XVIIsicle et l'tape des sciences et de l'thique contemporaines) (Simondon; 1989:161).

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    Une srie de consquences dcoulant du dphasage de l'unit magique en l'universtechnique et religieux conditionnent le devenir de l'thique et de la science. Le mondemagique possde l'unit par l'articulation figure/fond. Par le dphasage, la technicitacquiert un statut infrieur l'unit en conservant les caractres de figure, et la religion unstatut suprieur par les caractres de fond. Le fond de la pense magique s'universalisepar la pense religieuse et devient ainsi le fond de la totalit par sa dissociation la figure.La pense religieuse libre les caractres de fonds d'un hic et nunc(ici et maintenant). Ilsdeviennent dtachs du monde comme les schmes figuraux de la technique. Le pendantde l'objectivation technique, la subjectivation religieuse mdiatise la relation de l'homme etdu monde par l'entremise de sujets rels ou imaginaires possdant les caractres de fonds.

    La religion se dphase en tenant compte qu'elle est suprieure la totalit. Par sonddoublement en mode thorique et pratique, elle doit garder en vue sa vocation dereprsenter la totalit. Par sa proccupation la totalit, la religion adresse l'thique, larecherche des intentions, la justification; et au mode thorique, la rponse au pourquoi. Lareligion est le paradigme de la pense dductive. Les sujets et leurs actes ne prennent unsens que lorsqu'ils sont compars la totalit.

    L'univers technique pour sa part doit prsenter le point de vue de l'lment. Chaque objetest domin par la totalit. Pour l'univers technique, l'lment comparativement l'ensembleest plus stable, plus facile connatre et plus rel que l'ensemble. La technique introduit la

    proccupation de l'lment dans le domaine thorique comme dans le domaine de l'thique.Centre sur l'lment, la pratique scientifique s'intresse au processus de concrtisation,au comment, chaque unit de l'action; et l'thique, au rsultat. La pense technique est leparadigme de la pense inductive. Son raisonnement part du particulier au gnral,postulant que l'unit du rel existe au-del de la pluralit des lments.

    En somme le schma des modes de pense et d'tre-au-monde prsent par Simondonpart donc de la phase magique dans laquelle le fond et la forme (figure) sont articuls. Ladichotomie de la phase originelle entrane aussi le ddoublement de ses composantes:

    Technique|

    Forme|

    Objet|

    lment

    Religion|

    Fond|

    Sujet|

    Totalit

    Conclusion

    L'objet technique est devenu porteur de forme, rsidu des caractres figuraux, etil cherche appliquer cette forme un fond maintenant dtach de la figure,ayant perdu sa relation intime d'appartenance, et pouvant tre inform parn'importe quelle forme rencontre, mais de manire violente, plus ou moinsimparfaite; figure et fond sont devenus trangers et abstraits l'un par rapport l'autre (Simondon; 1989: 171).

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    J'ai prsent le plus fidlement possible l'interprtation gntique gnralise des rapportsde l'homme au monde tel que dcrit par Simondon. Cette gense constitue l'aboutissementde sa rflexion dans MEOT. Dans l'introduction de son livre, il affirme que:

    Le but de cet article tait de prsenter un auteur sous-estim et mconnu qui sembletoutefois avoir influenc quelques coles de pense [9]. Au dbut de cet article, j'ai soulignque l'influence de Simondon reste implicite dans l'ensemble des crits portant sur la thoriede l'acteur-rseau, l'exception du texte d'Akrich (1993). En effet, certaines ides etconcepts auxquels les auteurs de ce courant thorique rfrent se ressemblent, quoiqu'ilsemploient des vocabulaires diffrents. Par exemple, le moteur de ddoublement et deconvergence des phases dans la gense des modes de pense et d'tre-au-monde est leconcept d'individuation qui se dfinit comme tant une rsolution partielle d'uneincompatibilit dans un systme recelant des potentiels. L'incompatibilit peut tre due des tensions ou des interactions. Dans la thorie de l'acteur-rseau, l'emploi du conceptde rseau renvoie une ralit qui n'est pas plus linaire que celle de la gense de

    Simondon. Un rseau qui volue au gr des conflits, des controverses, des alliances oudiscordes qui entourent la fois le contenu social et technique. travers lesddoublements ou convergences des phases de la gense, tout comme des sparationsou associations entre les acteurs dans le rseau, les transformations qu'elles soient dans leprocessus de traduction ou dans celui des modes de pense et d'tre-au-monde sontrgies par les mmes mouvements convergence/association ou ddoublement/opposition.

    Un autre point de ressemblance entre les ides de Simondon et celles de la thorie del'acteur-rseau pourrait tre vu au niveau de la manire dont chacun lie l'univers techniqueet social. Pour Simondon, comme le soulignait Louis Qur (1989), l'articulation deslments qui entrent dans la composition d'un objet technique n'est ni arbitraire, ni libre. Leconcepteur d'un objet technique est assujetti la fois des rgles universelles, aux

    caprices de la matire mais aussi aux interactions qui ont lieu au niveau social. La thoriede l'acteur-rseau dveloppe une conception quasi semblable en dmontrant l'interactionentre le social et la technique dans la ralisation d'un objet technique. Interaction qui metsur un mme pied d'galit le social et la technique.

    Ces paralllles entre Simondon et la thorie de l'acteur-rseau sont le point de dpart d'unerflexion qui mriterait d'tre plus approfondie. mon avis, les reprsentants de la thoriede l'acteur-rseau n'ont pas rinvent la roue, ils l'ont juste perfectionne et adapte laralit qu'ils tudiaient. Il serait trs intressant de poursuivre une recherche en ce sens

    Cette modification du regard philosophique sur l'objet technique annonce lapossibilit d'une introduction de l'tre technique dans la culture: cette intgration,qui n'a pu s'oprer ni au niveau des lments ni au niveau des individus demanire dfinitive, le pourra avec plus de chances de stabilit au niveau desensembles; la ralit technique devenue rgulatrice pourra s'intgrer la culture,rgulatrice par essence. Cette intgration ne pouvait se faire que par addition autemps o la technicit rsidait dans les lments, par effraction et rvolution autemps o la technicit rsidait dans les nouveaux individus techniques;aujourd'hui, la technicit tend rsider dans les ensembles; elle peut alorsdevenir un fondement de la culture laquelle elle apportera un pouvoir d'unit etde stabilit, en la rendant adquate la ralit qu'elle exprime et qu'elle rgle(Simondon; 1989: 16).

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    afin de voir jusqu' quel point Simondon les a influencs dans leurs travaux.

    Notes

    [1] LEROUX, Valrie. Internet nuirait la vie de famille et la vie sociale , dans LaPresse; Montral, no. 119, 19 fvrier 2000, p. A20. D'autres tudes abordent aussi deseffets psychologiques et sociales d'Intenet dont celle ralise l'Universit Carnegie

    Mellon, intitule Internet Paradox: A social technology that reduces social involvementand psychological well-being (http//www. apa.org/journals/Amp/amp 5391017.html).

    [2] Dans le livre Une histoire de l'informatique (1990), Philippe Breton propose uneapproche globale du dveloppement de l'informatique. La lecture de ce livre nous permet depntrer dans l'univers de l'informatique, et de dcouvrir les multiples dimensions qui ontcontribu la formation de l'informatique dans les annes 40 et 50, ainsi que la priode del'extension de l'informatique d'autres usages et enjeux, des annes 60 aujourd'hui.

    [3] Du mode d'existence des objets techniques est la thse secondaire de Simondon. l'poque il fallait prsenter une thse principale et une thse secondaire. Simondon dpose

    sa thse principale intitule L'individu et sa gense physico-biologique et sa thsesecondaire Du mode d'existence des objets techniques .

    [4] Simondon a divis Du mode d'existence des objets techniques en trois parties: (1)Gense et volution des objets techniques; (2) L'homme et l'objet technique; et (3) Essencede la technicit. Cette dernire partie se subdivise en trois chapitres: (I) Gense de latechnicit; (II) Rapport entre la pense technique et les autres espces de pense; (III)Pense technique et pense philosophique.

    [5] Hubert Curien est un ancien Ministre Franais

    [6] En avril 1992, Le Collge international de philosophie a organis un colloque consacr l'oeuvre de Gilbert Simondon. Le contenu de ce colloque se retrouve dans le livre intitul Gilbert Simondon: Une pense de l'individuation et de la technique (1994).

    [7] Les textes qui sont la base de mes affirmations sont:

    AKRICH, Madeleine. 1993. Les formes de mdiation technique dans Rseaux: 60,87-98

    AKRICH, Madeleine. 1993. Les objets techniques et leurs utilisateurs. De la conception l'action dans Raisons Pratiques, 4:35-57

    AKRICH, Madeleine; CALLON, Michel & LATOUR, Bruno. 1988. quoi tient le succsdes innovations. Premier pisode: L'art de l'intressement dans Annales des Mines, juin:4-17

    BARDINI, Thierry. 1996. Changement et rseaux socio-techniques: de l'inscription l'affordance dans Rseaux, 76: 125- 155

    CALLON, Michel. 1991. Rseaux technico-conomique et irrversibilit dans LesFigures de l'irrversibilit en conomie, sous la direction de R. Boyer, B. Chavance et O.

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    Godard, Paris: Editions de l'cole des Hautes tudes en Sciences Sociales: 195-230.

    FLICHY, Patrice. 1995. L'innovation technique, Paris: ditions Les Dcouvertes: 75-109;207-231

    QUR, Louis. 1989. Les botes noires de B. Latour ou le bien social dans la machine dans Rseaux, 36:95-117

    [8] HOTTOIS, Gilbert. 1994. L'thique chez Simondon dans Gilbert Simondon: une pensede l'individuation et de la technique. Paris: Michel Albin: 72

    [9] Pour ceux qui dsirent connatre les critiques et controverses fait l'endroit deSimondon lire:

    HOTTOIS, Gilbert. 1993. Simondon et la philosophie de la culture technique, Bruxelles, DeBoeck Universit, Le point philosophique, 137 p.

    Bibliothque du Collge International de philosophie. 1994. Gilbert Simondon: Une pense

    de l'individuation et de la technique, Paris, ditions Albin Michel.Le second livre est un collectif, il regroupe des textes qui ont t prsents dans le cadred'un colloque consacr l'oeuvre de Gilbert Simondon en avril 1992.

    Rfrences

    AKRICH, Madeleine. 1993. Les formes de mdiation technique dans Rseaux, no. 60,pp. 87-98.

    AKRICH, Madeleine. 1993. Les objets techniques et leurs utilisateurs. De la conception l'action dans Raisons Pratiques, no. 4, pp. 35-57.

    AKRICH, Madeleine, CALLON, Michel et LATOUR, Bruno. 1988. quoi tient le succsdes innovations. Premier pisode: L'art de l'intressement dans Annales des Mines, juin,pp. 4-17.

    BARDINI, Thierry. 1996. Changement et rseaux socio-techniques: de l'inscription l'affordance dans Rseaux, no. 76, pp. 125- 155.

    CALLON, Michel. 1991. Rseaux technico-conomiques et irrversibilit dans R. Boyer,B. Chavance et O. Godard (sous la direction de), Les figures de l'irreversibilit enconomie, Paris, ditions de l'cole des Hautes tudes en Sciences Sociales, pp. 195-230.

    CHATEAU, Jean-Yves. 1994. Technophobie et optimisme technologique modernes etcontemporains, suivi de la question de l'valuation de la technique dans GilbertSimondon: une pense de l'individuation et de la technique, Bibliothque du CollgeInternational de philosophie, Paris, Albin Michel, pp. 115-172.

    CURIEN, Hubert. 1994. Ouverture dans Gilbert Simondon: une pense de l'individuationet de la technique, de la Bibliothque du Collge international de philosophie, Paris, AlbinMichel, pp.11-15.

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    DELOBELLE, Andr. 1990. Compte-rendu du livre L'individuation psychique etcollective, dans Recherches sociologiques, no. 2, pp. 239-240.

    FLICHY, Patrice. 1995. L'innovation technique, Paris, La Dcouverte.

    GOFFI, Jean-Yves. 1988. La philosophie de la technique, coll. Que sais-je? , Paris,

    P.U.F.

    HART, John. 1989. Prface , dans Simondon, G., Du mode d'existence des objetstechniques, Paris, Aubier, pp. I-XIV

    HOTTOIS, Gilbert. 1994. L'thique chez Gilbert Simondon dans Simondon, G., Unepense de l'individuation et de la technique, Paris, Albin Michel, pp. 69-90

    HOTTOIS, Gilbert. 1993. Simondon et la philosophie de la culture technique, Bruxelles, DeBoeck Universit, Le point philosophique, 137 p.

    KECHICKIAN, Anita. 1983. Sauver l'objet technique entretien avec Gilbert Simondon dans Esprit, no. 4, pp. 147-152

    MILLERAND, Florence. 1998. Usages des NTIC: les approches de la diffusion, del'innovation et de l'appropriation (1re partie) , COMMposite, v98.1. [En ligne]:http://commposite.uqam.ca/98.1/articles/ntic_1.htm

    MILLERAND, Florence. 1999. Usages des NTIC: les approches de la diffusion, del'innovation et de l'appropriation (2e partie) , COMMposite, v99.1. [En ligne]:http://commposite.uqam.ca/99.1/articles/ntic_2.htm

    QUR, Louis. 1989. Les botes noires de B. Latour ou le bien social dans la machine dans Rseaux, no. 36, pp. 95-117

    RAMONET, Ignacio. 1996. Nouveaux pouvoirs, nouveaux matres du monde, VilleSaint-Laurent (Qubec) : Fides, 28 p.

    SIMONDON, Gilbert. 1994. Prospectus pour Du mode d'existence des objets techniques,indit, dans Gilbert Simondon: une pense de l'individuation et de la technique, Paris, AlbinMichel, pp. 115-172

    SIMONDON, Gilbert. 1989. L'individuation psychique et collective, Paris, Aubier.

    SIMONDON, Gilbert. 1989. Du mode d'existence des objets techniques, Paris, Aubier.

    Pour en savoir plus...

    lments de biographie sur Gilbert Simondon et ses oeuvres :

    http://panoramix.univ-paris1.fr/IHPST/fiche_edito/simondon.html

    http://www.alapage.com/fiche/9/6/4/7/GC222607469.htm

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    DELANDA, Manuel. 1995. Uniformity and variability: an essay in philisophy of matter ,communication au colloque Doors of perception 3. [En ligne] :http://www.doorsofperception.com/doors//doors3/transcripts/Delanda.html

    FEENBERG, Andrew. 1996. Heidegger, Habermas, and the essence of technology ,communication l'International Institute for Advanced Study, Kyoto. [En ligne] :

    http://www.rohan.sdsu.edu/faculty/feenberg/kyoto.html

    HARDING, Adrian. 1995. The Melancholy of technology dans Tekhnema, printemps1995. [En ligne] : http://www.gold.ac.uk/tekhnema/2/harding/harding/harding.html

    RAPP, Friedrich. 1995. Philosophy of technology after twenty years: a germanperspective dans Society for Philosophy & Technology, vol.1, no 1-2. [En ligne] :http://www.borg.lib.vt.edu/ejournals/SPT/v1_n1n2/rapp1.html

    RUSSO, John Paul. 1998. The humanities in a technological society dans Humanitas,vol.1, no 1. [En ligne] : http://www.nhumanities.org/russo.html

    WEISSBERG, Jean-Louis. 1999. La tlinformatique comme technologie intellectuelle dans Prsences distance. Dplacement virtuel et rseaux numriques: Pourquoi nous necroyons plus la tlvision. Paris: Harmattan: chap.IV. [En ligne] :http://hypermedia.univ-paris8.fr/Weissberg/presence/4.html

    Les ditions lectroniques COMMposite - 2000 - Tous droits rservs.

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