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Si vous citez tout ou partie d’un article, pensez à citer l’auteur et l’ouvrage: GIRAUD Albert, «Notes de linguistique et d’anthropologie varoise : à propos de quelques termes relevés dans les ouvrages de Léon Sénéquier», Freinet-Pays des Maures, n°5, 2004, p. 79-89.

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Si vous citez tout ou partie d’un article, pensez à citer l’auteur et l’ouvrage: GIRAUD Albert, «Notes de linguistique et d’anthropologie varoise : à propos de quelques termes relevés dans les ouvrages de Léon Sénéquier», Freinet-Pays des Maures, n°5, 2004, p. 79-89.

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FreinetPays des Maures

Conservatoire du patrimoine du Freinet � no 5 � 2004Frei

net,

pays

des

Mau

res

�no

5 �

2004

Un tableau de la Vierge à l’Enfant à la Garde-Freinet

La chapelle Notre-Dame-de-Lorette à Saint-Tropez

Un curé «progressiste » à la veille de la Révolution

Les Tropéziens et la guerre de Crimée (1854-1856)

1944-2004 : ces Gardois dont on a peu parlé

Du paysage des Maures à leur paléoenvironnement

Les mares et les ruisseaux temporaires

La chapelle du château Minuty

Les viviers romains des Sardinaux et de la Gaillarde

Mines et métallurgie dans le massif des Maures

Le Rayol-Canadel, naissance d’une station balnéaire

Quelques termes dans les ouvrages de Léon Sénéquier

Freinet, pays des Maures � no 5 � 2004

RégionProvenceAlpesCôte d’Azur

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Sommaire

2 Freinet, pays des Maures � no5, 2004

Un tableau de la Vierge à l’Enfant entre sainte Jeanne de France et saint Bernard, dans l’église paroissiale Saint-Clément à la Garde-Freinet (Var)Une œuvre insolite. Élisabeth SAUZE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3La restauration du tableau. Franck VIGLIANI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

La chapelle Notre-Dame/Notre-Dame-de-Lorette à Saint-Tropez (Var). Bernard ROMAGNAN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

Les prémices de la Révolution à la Garde-Freinet : un curé «progressiste» combat le fanatisme de ses propres paroissiens. Albert GIRAUD . . . . . . . . . . . . . . . 15

Les Tropéziens et la guerre de Crimée (1854-1856), de la reconnaissance à l’oubli. Laurent PAVLIDIS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Coup de chapeau à ces Gardois dont on a peu parlé. René FARGE . . . . . . . . . . . . . 31

D’un paysage actuel des Maures à la reconstitution d’un paléoenvironnement :exemple de la dépression permienne de Hyères à Fréjus (Var). Édith PLATELET . . 33

Les mares et les ruisseaux temporaires dans les Maures. Denis HUIN, Dominique ROMBAUT et Antoine CATARD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39

Château Minuty: une chapelle privée en terre gassinoise (Var). Caroline ESPIGUES . . 47

Les viviers romains des Sardinaux (Sainte-Maxime) et de la Gaillarde (Roquebrune-sur-Argens). André FALCONNET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

Activités minières et métallurgiques dans le massif des Maures. Marie-Pierre BERTHET . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57

Le Rayol-Canadel-sur-Mer, Naissance d’une station balnéaire dans son paysage. Françoise VIALA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 69

Notes de linguistique et d’anthropologie varoise : à propos de quelques termes relevés dans les ouvrages de Léon Sénéquier. Albert GIRAUD . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

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Léon Sénéquier, auquel la revue Freinet Pays des Maures a rendu un juste hommage dansun de ses derniers numéros, fut à sa manière un précurseur de la politique de redécouver-te des patrimoines locaux. On sait que ce modeste paysan de la Garde-Freinet, non contentde militer passionnément pour la conservation des traditions du pays des Maures, voulutcréer dans son village un musée du terroir et auto-édita trois ouvrages d’inspiration locale(La Perle des Maures, Connaissances de la Garde-Freinet, Âmes bien trempées, cœursbien accrochés…).

Ces livres écrits par un auteur qui n’avait pour tout bagage que le certificat d’études etqui pratiquait plus naturellement le provençal que le français, sont rédigés dans un styledéroutant, parfois cahotant, et qui fut jugé sévèrement à l’époque par beaucoup. Mais en enreprenant la lecture plus de trente ans après, on doit reconnaître qu’en plus de la sûreté del’information, – incontestable –, ces ouvrages contiennent une matière linguistique digned’attirer l’attention du dialectologue. Non seulement on y découvre un bel exemple du fran-çais parlé de Basse Provence, mais aussi un vocabulaire provençal très intéressant. Aussi,c’est en quelque manière pour réparer post mortem une sorte d’injustice que j’ai entrepriscette étude des «mots d’ici » relevés dans son œuvre.

Car avec stupéfaction on découvre que de nombreux termes très familiers aux habitantsdes Maures, – même non provençalophones –, sont totalement ignorés des lexicographes, tantfrançais que provençaux. C’est ce paradoxe qui a été au départ de notre enquête. Aussi nousn’examinerons que les termes absents des dictionnaires de langue ou qui y sont présents avecdes sens incomplets ou erronés. Cela permettra d’apporter une modeste pierre à l’immensechantier de la lexicographie provençale qui reste encore à faire en grande partie…

Sauf avis contraire, les termes étudiés ne figurent pas non plus dans les autres

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Notes de linguistique et d’anthropologie varoise :

à propos de quelquestermes relevés

dans les ouvragesde Léon Sénéquier

Albert GIRAUD

Freinet, pays des Maures � no 5, 2004,Conservatoiredu patrimoinedu Freinet,La Garde-Freinet(Var)

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dictionnaires spécialisés, les (trop) nombreux lexiques du « français régional» ainsi que lestraités plus anciens du type «provençalismes corrigés».

Les attestations de documents écrits ne sont que provisoires, puisque nous recherchonsen permanence des références plus anciennes, et que nous remercions par avance noslecteurs de nous en communiquer s’ils en découvrent…

Le recueil qui suit peut donc permettre de corriger les omissions ou de rectifier lesnotices de bien des dictionnaires « savants» de la langue d’Oc, et à ce titre il est le meilleurhommage que nous puissions rendre à la mémoire du modeste paysan que fut LéonSénéquier.

80 Freinet, pays des Maures � no5, 2004

GLOSSAIREAbréviationsŒUVRES DE LÉON SÉNÉQUIER

P.M. = La Perle des Maures, impr. Labrosse, 1959.C.G.F. = Connaissances de la Garde-Freinet, impr. Riccobono, 1965.A.B.T. = Ames bien trempées, cœurs bien accrochés, impr. Riccobono, s.d. [1968].

DICTIONNAIRES

ACH = ACHARD C.F., Dictionnaire de la Provence et du Comté-Venaissin,Marseille, 1785.GAR1 = M. G., Le nouveau dictionnaire provençal-français (…), Marseille, 1823.AVR = AVRIL J. T., Dictionnaire provençal-français (…), Apt, 1839.GAR2 = GARCIN E., Nouveau dictionnaire provençal-français, Draguignan, 1841.HON = HONNORAT S.J., Dictionnaire provençal-français, Digne, 1846-48.BOU = BOUCOIRAN, Dictionnaire analogique et étymologique des idiomes méridionaux,Nîmes, 1875.

Apaillée

«La rue du hameau est apaillée, c’est-à-dire qu’on y épand de la litière afin queles crottes des bêtes ne soient pas perdueset constituent un surplus de fumier. »(P.M. p. 11)

GAR1et 2 : apaillar faire la litière auxchevaux, faire une jonchée à la rue ou dansune basse-cour. AVR : apaya la carriero :épandre de la paille dans la rue, en faire unejonchée. TDF et HON moins précis, donnentseulement apaia (v) « jeter de la paille sous lesanimaux» et apaia (adj) au sens de «dont lalitière est faite ».

Recouvert de litière : bergerie apaillée,rue apaillée, carriero apaiado, rue où l’on a

étendu de la litière pour y recueillir lefumier. De la paille parfois, mais souventdans la région des végétaux plus pauvres,comme les cistes, les fougères ou lesaiguilles de pin (en provençal local lagarno. Nota : ce dernier terme ne figure ence sens dans aucun des dictionnairesprovençaux, sauf GAR2 qui définit seule-ment comme « feuille de pin»). Les mairiespouvaient affermer ce droit (cf. le conte dePaul ARÈNE, L’âne de Nazaire). Parailleurs, la couche de paille amortit le bruitdes voitures autour des maisons : ce « luxe»d’autrefois était parfois utilisé dans la courdes châteaux ou encore occasionnellement

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Quelques termes dans les ouvrages de Léon Sénéquier 81

sous les fenêtres d’un grand malade (cf.Jean D’ORMESSON, Au plaisir de Dieu,1974, p. 382).

Atier

«À la lueur pâle des calens, des bougies etmême du bois d’atier [bois gras]. » (P.M.p. 23)

Inconnu de tous les dictionnaires proven-çaux. À mettre en relation avec GAR2 Atiar :allumer, parlant de la lampe, battre la pierre,faire du feu, l’allumer.

On appelle bois gras en Provence un boisrésineux qui sert à allumer les feux, et fournitaussi une [relative] clarté dans la pièce. C’estsouvent le centre d’une vieille souche de pin:le bois extérieur s’étant désagrégé, il reste aumilieu une tige verticale riche en résine. Leterme désigne aussi des fagots de bûchettesd’environ 20 cm de long, cerclés de fil de fer,qu’on vendait encore dans les villes proven-çales dans les années 1950.

Bouinado

«Pour déjeuner en pleine châtaigneraie, ilsapprirent à faire la bouinado, ce qui dispen-sait de partir le matin avec une musettebien garnie [action de faire griller desmarrons sur un feu de feuilles et de menuesbroussailles, en plein champ et sans usten-sile]. » (P.M. p. 60)

Le terme est présent dans TDF, mais avec lesens de «quantité de châtaignes ou de pommesde terre qu’on fait griller à la fois sous lacendre». HON donne la même définition, enprésentant le terme comme local : «Nom qu’ondonne, aux environs d’Annot, à une certainequantité…»

Brouchetado

«Mais ce que nos pères mangeaient sansdoute le plus volontiers était la brochetted’oiseaux. Ils appelaient cela la broucheta-do (…) Il faut dire aussi que pour qu’unebrochette soit vraiment bonne, il faut fairecuire les oiseaux — et même les bécasses etles ramiers — sans les dépouiller, avec tousleurs boyaux, car sous l’effet du brasier ilsse vident sur les tranches de pain disposées

Camalou

en dessous ; c’est cela qui fait les tartinesappelées tranches d’une saveur exquise. »(CGF. p. 79)

Mentionné seulement dans GAR qui renvoieà brouchado. À ce mot, GAR, AVR et TDFdonnent seulement le sens de «brochée, quan-tité qui tient sur une broche, nombre d’oiseauxembrochés ensemble».

Le sens est plus étendu et désigne leplat ou le repas d’hiver où l’on mange desoiseaux (grives, merles, bécasses, petitsoiseaux ou becs-fins) cuits à la broche. Leterme est fréquent en français régional :«On a mangé la brochetée avec les amis.»

Camalou

«Des porteurs qui descendent le liège là oùon peut le prendre pour le transporter, etces porteurs, en langage du pays, s’appel-lent des camalous. » (P.M. p. 60)

Absent de la plupart des dictionnaires

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1. Traduction : Jean-la-Queue, le simplet, habillémoitié soldat, moitié gitan,allait souvent à la chasse avecPascal ; il lui trimballait soncarnier.

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provençaux, à l’exception d’HON «portefaix àAntibes» (?) qui renvoie à cameou (!) et deBOU «portefaix qui porte un sac».

Pourtant le mot est extrêmementcourant et compris de tous, (le substantifcamalou – ou camaleur en français régio-nal–, mais aussi le verbecamala / camaler), systématiquementutilisé lorsqu’on a besoin d’un « porteur »pour transporter un fardeau sur le dos.C’est le cas tout spécialement des équipesd’ouvriers du liège en pays des Maures quicomprennent des leveurs et des camaleurs(on compte généralement un camaleurpour trois leveurs). Leur paye est évidem-ment différente, car bien que le camaleurait la partie la plus dure du travail, c’estaussi la moins noble, et il ne possède pasle savoir-faire spécialisé du leveur. C’estsouvent un travail confié au débutant ou àl’étranger. C’est un spectacle impression-nant que de voir descendre ces énormespaquets de planches de liège, pesantparfois plus de cent kilos, sur le dos descamalous sur plusieurs centaines demètres, par les draio aménagées à coupsde vibou dans le maquis et cela jusqu’à la« pile » où une charrette pouvait lesprendre. Ajoutons qu’au cours de sonCornou (Buccin)

trajet, mal protégé par un sac bourré defeuilles, le camalou est attaqué par lesmilliers de fourmis rouges qui logeaientsous l’écorce : au terme de son parcours ilse frotte vigoureusement pour écraser lesfourmis, ce qui transmet à sa peau uneodeur caractéristique.

Faut-il mettre le terme en relation avecl’argot marseillais cambaler, (chaler)transporter quelqu’un ou quelque chose,trimballer ?

Cf. G. TROTOBAS, Pascau deDraguignan, 1932, p. 49 : « Jan-de-la-Coua, lou fada, vèsti mita sourdat, mitaboumian, anavo souvènti-fes a la casso eméPascau, li camalavo lou carnié.»1

Cepoun

«Pas toujours des chaises, souvent rempla-cées par des cepoun [gros rondin de boiscoupé à la hauteur d’une chaise]. » (P.M. p12)

Au sens de siège, le terme est absent de tousles dictionnaires provençaux, les définitionsdonnées étant celles d’un billot destiné àdébiter la viande.

Ces assèti rustiques sont parfois recou-verts d’un tissu épais, ou d’un morceau devieille couverture cloués sur les rebords.C’est le «meuble» familier des bastidons etcabanons ainsi que des locaux des mouve-ments de jeunesse (scouts et louveteaux,auberges de jeunesse).

Cornou

«Pour annoncer leur arrivée, à plusieurskilomètres du but, ils commençaient à souf-fler dans leur cornou [gros coquillage danslequel on souffle pour en tirer un bruit decorne]. » (P.M. p. 49 et CGF. p. 83)

Absent de tous les dictionnaires provençaux.

Objet présent dans toutes les bastides etaussi dans les véhicules des commerçantsambulants, ce coquillage est un buccin(buccinum undatum), dont on a cassé l’ex-trémité pointue pour en faire un instrumentà vent, effectivement très puissant. Les

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2. Le Trésor des jeuxprovençaux, 1952. n° 61,p.86.

Quelques termes dans les ouvrages de Léon Sénéquier 83

exemplaires que nous avons retrouvés ontdes dimensions allant de 15 à 35 cm. Leurutilité est évidente dans ces régions d’habi-tat dispersé où l’on doit pouvoir s’appelerd’une bastide à l’autre.

Couquet

«Le fromage devenait plein de tous petitsvers qui n’étaient pas des vers de pourritu-re ; ces petits vers étaient appelés couquets.On les mangeait à pleine main ; il fallaittenir ce fromage enveloppé ou dans uneboîte, sinon les couquets sautaient parbonds répétés et s’en allaient. » (CGF.p. 79)

Absent de tous les dictionnaires provençaux.

Bien qu’il s’agisse d’un terme familierou argotique, il mériterait d’être mentionnéà titre d’hypocoristique.

Le fromage en question, — fromage depauvre qui fait manger beaucoup de pain,— est désigné en Provence par un grandnombre de termes : cachat, cacheio, brous-sin, couissinous, mais qui ne recouvrent pasde différences notables dans le mode depréparation. La forme la plus répandue dansles Maures est broussin.

Coutelet

«Parmi les jeux de société les plus en vogueà cette époque, il faut citer l’innocent jeudit du coutelet.» (P.M. p. 61)

Relevé par TDF : Jo dou coutelet d’amour oupasso passo, coutelet, jeu du furet, où l’on a faitpasser un petit couteau de main en main.

La meilleure description de ce jeu deveillée se trouve dans l’œuvre de CharlesGaltier : «Lou coutelet d’amour (le petitcouteau d’amour). Les joueurs, assis enrond, tiennent leurs mains serrées sur unecorde où l’on a enfilé un anneau (ce devaitêtre, primitivement, un canif portant unanneau de suspension.

Un des joueurs, prisonnier au centre ducercle, doit parvenir à deviner dans quellemain se trouve le coutelet que les autresjoueurs font courir le long de la corde en

rapprochant leurs mains fermées et endisant : Passo, passo, coutelet ! (file, file,mon canif !). Lorsque le prisonnier réussit àtoucher la main tenant le coutelet, il coupesymboliquement la corde, embrasse celuiou celle qui le tenait et prend sa place en luicédant la sienne.2

Crampin [voir planche p. 84]

«Comme outils des haches à manche longet des crampins [crochets à longmanche]. » (P.M. p. 22)

Seul TDF donne grapin, crampin (m) maisseulement au sens de « grappin, harpon »comme instrument de marine.

Outil de bûcheron, croc à bois permet-tant de manipuler les «billots » de bois etparticulièrement de les hisser sur un véhi-cule. Ils servent aussi à remettre dans lecourant ceux qui sont convoyés par eau lorsdes crues et sont arrêtés par des obstacles.

Debaoussadou

«Les Marseillais, quand ils eurent plumé etdépouillé le coq, allèrent jeter plumes etdépouilles au debaoussadou de SaintJoseph [déposoir]. » (P.M. p. 63)

AVR et TDF ne donnent que le verbe :debooussa, renverser, précipiter, culbuter (AVR)debaussa, précipiter du haut d’une falaise(TDF), HON a debaussadour, mais au sens de«précipice, mauvais chemin, passage dange-reux».

Le terme désigne une décharge, lapente où l’on jette des détritus de toutesorte. Il n’est pas de village où n’existe undebaoussadou en contrebas à la sortie deségouts, même si ces «décharges sauvages»sont officiellement vouées à disparaître.

Embrusquer

«Des figues que l’on fait sécher au greissieret qu’on embrusque pour la Saint Martin[préparer les figues sèches, les tasser pourles faire infuser]. » (P.M. p. 12)

Absent de tous les dictionnaires provençaux.

Les figues sèches représentaientjusqu’au milieu du XIXe siècle une des prin-

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Cataloguedes Forges Ughetti,taillandiers à Aix-en-Provence,1987.En 32 et 33, deux crampins

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3. Traduction : «Pascalenfila veste et culottelestement, prit dans l’armoirede la cuisine une tranche depetit salé et, dans la cheminéeoù il venait d’allumer unsarment, il la mit à cuire surle gril. Quand le petit salé futcuit, il le pressa dans uneboule de pain fendue en deuxet fourra le tout dans soncarnier». G. TROTABAS,Pascau de Draguignan, 19

Quelques termes dans les ouvrages de Léon Sénéquier 85

cipales ressources alimentaires dans lesMaures. Après les avoir fait sécher sur desclaies (greissier), on les asperge soit d’unedécoction de plantes (fenouil et laurier) soitd’eau-de-vie, on les presse et on les rangedans des boîtes en intercalant parfois unefeuille de laurier. Elles sont conservéestraditionnellement dans des caisses en bois,mais le mot semble bien indiquer qu’autre-fois on tassait ces figues dans un brusc deliège servant de coffre.

Esquichoun

«Cela consistait en une tranche de petitsalé que l’on passait au bout d’une tige enfer ou en bois, que l’on faisait griller sur labraise et même à la flamme, et que l’onpressait entre deux tranches de pain quandle jus commençait à couler. » (CGF p. 79)

Le terme est présent dans les dictionnairesprovençaux, mais seulement au sens de : actionde pincer, de serrer fortement.

Bien antérieur au « sandwich» et au«hot-dog», l’esquichoun consiste à fairegriller un morceau de charcuterie grasseavant de le placer au milieu d’un pain dontla mie s’imbibera du jus répandu. On utilisepour cela du petit salé (ventresco), de lasaucisse, mais de préférence du «gamoun»(partie du collier de porc), le meilleur selonles amateurs.

Nota : tous les dictionnaires provençauxignorent aussi bien esquichoun que gamoundans les sens qu’on leur donne dans notrerégion.

Sa préparation typique est ainsi décritepar Gabriel TROTOBAS : «Pascau passèbraio e vèsto lestamen, prenguè dins l’ar-màri de la cousino uno lesco de ventresco,e souto la chaminèio, mounte veniéd’abra’n gavèu, la boutè couire sus lagriho. Quand la ventresco fuguè cuecho, laquichè dins uno tèsto de pan coupado endous e fourè tout dins lou carnié.»3

Frounzi

«Des cèpes que les gens des Maures appel-

lent les frounzi, des girolles ou oreillettes,etc. » (P.M. p. 59)

Absent de tous les dictionnaires provençaux.

Dès les pluies d’automne, les habitantsdes Maures partent en forêt à la recherche deces frounzi, qui seront mangés frais, mais leplus souvent émincés et séchés. Le terme decèpe est assez répandu et s’étend, avecl’usage du français, celui de bolet totalementinconnu. L’origine du mot est obscure :s’agit-il d’une forme dialectale de l’italienfunghi— répandue par les travailleurs trans-alpins du XIXe siècle? Mais dans ce cas, lemot aurait remplacé une forme provençaleplus ancienne dont nous n’avons aucuneattestation. Comment se serait appelé le cèpeantérieurement? ACH et HON citent bouletparmi les noms de champignons, mais aucuntémoignage ne vient conforter cette mention.La forme cèpe d’ailleurs ne serait pas admiseen provençal, le mot existant déjà avec unsens différent. Par ailleurs il semble bien quele provençal n’ait pas de nom générique pourdésigner l’ensemble des champignons…

Fuvello

«Ces grands anneaux scellés dans le murau moyen d’une patte, en jargon du pays,cela s’appelle une fuvelle.» (C.G.F. p. 68)

AVR et TDF donnent le terme, mais avec leseul sens d’anneau de fer. TDF ajoute enrênoi-re, mais enrênoir ne correspond pas à cettedéfinition (Littré, Bescherelle). Seul HONprécise son utilisation «petit anneau de fer fixéà un mur pour y attacher les bêtes de somme».

Galou

«Ce poison végétal qui foisonne dans lesMaures : la lanchousco et le galou.» (P.M.p. 41)

Seuls GAR2 et TDF donnent le terme, maispas la forme varoise galou.

La lanchousco est l’euphorbe (euphor-bia latyris) et le galou un lentisque (daphnegnidium) qui ont en commun de secréterune sève blanchâtre et toxique. Ces deuxplantes servent au braconnage en rivière : lesuc laiteux est répandu dans un «gourg» et

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4. Ce monsieur, ce petitmonsieur, ce « léventi » devillage (L’Union du Var).

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on voit les poissons remonter vers la surfaceen s’agitant de façon désordonnée ; ils sontalors recueillis à l’épuisette. La plupart desouvrages parlent de poissons «endormis»«enivrés» ou «engourdis», mais il ne s’agitpas d’un effet euphorisant, plutôt d’unesorte d’asphyxie.

Leventi

«Les gens du pays disaient que c’étaientdes léventi [léventi : qui se croit plus que cequ’il est]. »(P.M. p. 58)

HON et TDF : Fanfaron, freluquet, fat, Littré :« Levantin (…) on a dit aussi levanti.

Nombreuses attestations à l’écrit dontla plus ancienne relevée est une chroniquede l’Union du Var (Veiado d’un meinagièII) du 28.06.1871 : «Aqueù moussu, aqueùmousseirot, aqueù levènti de villajoun.»4

Le terme a conservé le sens d’individuprétentieux en milieu rural, en ville il

Euphorbe [Galou]

évolue vers le sens de voyou, «nervi».

Lignier

«Un bon « lignier» [tas de bois] constitueune garantie pour l’hiver. » (P.M. p. 13)

Dans GAR, AVR et TDF «bûcher, tas de bois,provision de bois »

Ce terme, qui a donné naissance auxtoponymes la Linière (qui ne sont pas, bienentendu, des champs de lin), désigne laréserve de bois de chauffage, mais en yajoutant une certaine idée de rangement à lafois rationnel et esthétique. Le lignier,visible de l’extérieur, doit témoigner à lafois de la prévoyance, de l’habileté et dugoût de son propriétaire. Ce souci d’archi-tecture rurale est d’autant plus importantque les cuisinières à bois d’autrefois n’ac-ceptaient que des bûches de faible longueuret donc difficiles à empiler.

Marlussado

«La marlussado qui comme son nom l’in-dique était de la morue ; elle était préparéeen sauce blanche.» (CGF. p. 80)

Absent des dictionnaires provençaux, saufHON: « ragoût de morue».

Il s’agit sans doute d’une sauceblanche, avec oignon, ail et persil. Cettepréparation est cependant absente de tousles ouvrages de cuisine provençale. Àranger dans la série des termes génériquescomme brouchetado, limassado, anchoïa-do, carbounado, etc.

Moussi

«Dominique parle toujours de ses pichons,de ses moussi.» (ABT. p. 88)

GAR2, HON et TDF. Le rapprochement avecmousse (enfant embarqué sur un bateau,apprenti matelot), n’est pas absolument sûr.

Nombreuses attestations à l’écrit dontla plus ancienne relevée est une chroniquede la Sentinelle du Midi («Lettres proven-çales») du 2 octobre 1875 : «Couro éri unpichot moussi. »5

Le terme s’inscrit dans le large champlexical désignant les enfants, très évolutif

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5. Quand j’étais un petit«moussi» (La Sentinelle duMidi).

Quelques termes dans les ouvrages de Léon Sénéquier 87

génération après génération.

Parpagna

«Avoir été humiliés de la sorte par ceuxqu’ils appelaient des parpagna cela étaitplus fort que tout/arriéré. » (P.M. p. 66)

Absent de tous les dictionnaires et même desprétendus lexiques de français régional.Pourtant très employé – et partout compris –dans la langue familière du Var.

Quant aux attestations écrites elles sontnombreuses : cf. G. TROTOBAS, Pascau deDraguignan, 1932, p. 38 : «En faço douCafé dou Var l’avié un parpagna qu’espe-ravo la pratico.» C’est un terme de méprisdésignant un être grossier et mal élevé, tantdans sa tenue vestimentaire que dans sonlangage. Utilisé parfois en milieu urbainpour qualifier un paysan, un « rustre»

Ribeiraire

«Ribeïraïre : débardeurs utilisant lecourant d’une rivière. » (P.M. p. 20)

HON et BOU donnent seulement ribeirar« flotter du bois, le faire descendre au courantde la rivière » HON précise curieusement«expression de Barcelonnette ».

Ouvriers chargés de faire descendre lesbillots de bois dans le courant d’un ruis-seau. Après les coupes, les bûcherons ontplacé les bois en tas sur les talus d’un ruis-seau en attendant les crues (ce sont descours d’eau de type «oued», pouvant êtrebrusquement grossis par les pluies). Lesbillots de bois sont porteurs d’entailles à lahache, «marques» du négociant, afin d’évi-ter les contestations et les vols. Comme onne peut flotter le bois que lors des grandescrues, il faut embaucher très vite lesouvriers chargés de conduire les flottes debois, et le travail, d’ailleurs très dur, ne peutdurer que quelques jours.

Roustido

« Ils employaient beaucoup d’ail dans lesfameuses roustid d’huile, ce qui consiste àfaire griller une bonne tranche de pain, y

frotter de l’ail, puis de l’anchois, et ensuitearroser le tout copieusement avec de l’huiled’olive. » (CGF. p. 80)

Curieusement, les dictionnaires qui donnentle terme (GAR1 GAR2 AVR HON, TDF) le défi-nissent d’abord comme une tranche de paingrillé trempée dans du vin, parfois saupoudréede sucre…

Le terme actuel d’anchoïado nedevrait s’appliquer qu’à la sauce tradition-nelle à base d’ail, d’anchois et d’huiled’olive, qu’on étale sur le pain grillé, maisqui accompagne aussi très souvent leslégumes crus. Malgré cette ambiguïté, leterme s’est imposé partout (les « anchoïa-des monstres » des fêtes de village) et aremplacé la roustido, sauf dans lesmoulins à huile où il est d’usage de l’of-frir « la roustido dou moulin » aux produc-teurs qui viennent retirer leur provisiond’huile nouvelle.

Comme pour beaucoup de recettestraditionnelles, il y a deux écoles : ceux quifont griller le pain avant de le garnir, et ceuxqui arrosent la tranche et la font grillerensuite…

Saouraire

«À la Foux, elles furent très intéressées parle travail des « saouraïre » : c’est ainsiqu’on appelle dans la région, ceux quichargent le sable sur des bateaux pour letransporter ailleurs où il doit être utilisé.Les hommes qui pratiquaient ce travailtravaillaient à moitié nus, portaient en trot-tinant de lourdes couffes de sable et,toujours pieds nus franchissaient la passe-relle conduisant au bateau. La sueur ruisse-lait sur leurs corps mais ils trottaienttoujours, jusqu’à ce que le navire en eûtassez. » (P.M. p. 38)

GAR: saourro, lest, ce qui sert à lester unvaisseau. TDF cite le mot, mais au seul sens de« lesteur, bateau destiné à charrier du lest », enignorant l’homme qui fait ce travail, et renvoieà « lestaire »

Lesteur, ouvrier qui charge le sabledans les tartanes, le terme désignant aussi la

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fonction.Une série complète des archives dépar-

tementales du Var (24 K) est consacrée aux«extractions illicites de sable» déférées auconseil de préfecture comme « contraven-tions de grande voirie maritime». Il étaitpossible autrefois de prélever du sable dansle golfe de Saint Tropez à condition d’avoirobtenu une «Carte d’autorisation pourl’extraction sur le rivage de la mer desables, pierres et autres matières nonconsidérées comme amendements marins»délivrée par la préfecture. Généralementl’autorisation était accordée pour 100 m3 etau prix de 25 francs à des patrons de tarta-nes ou «bateaux lesteurs » de la côte. Maisles fraudes étaient nombreuses. Les extrac-tions semblent s’arrêter vers 1925-1930peut-être avec l’interdiction définitived’extraire du sable des rivages ou d’utiliserdu sable de mer pour la construction.

On ne peut mieux compléter le texte deLéon Sénéquier que par l’extrait qui suit,qui témoigne lui aussi de la fascinationsuscitée par ce travail athlétique, survivanceen plein XXe siècle des techniques de manu-tention primitives des transports maritimesd’autrefois : «Le transport du sable parvoie de mer fut autrefois une industrielocale très prospère ; mais elle tend à dispa-raître devant la concurrence du camionna-ge et l’interdiction faite par les autoritéspubliques de s’approprier le sable desplages.

Ordinairement l’opération du charge-ment s’effectue la nuit afin d’appareiller àla faveur du jour. Par l’arrière, la tartaneaccoste le rivage à quoi la relient deuxpasserelles de planches étroites disposéespour le va-et-vient.

L’équipage — trois ou quatre hommes— est renforcé pour la circonstance d’unepoignée de lesteurs.

Aussitôt le chantier s’ouvre. Les uns,avec les sapes6, emplissent les couffes7 queles autres vont déverser dans la cale dubateau. Tous sont vêtus de leur seule

chemise dont les pans flottent à tous lesvents et se collent contre les cuisses accu-sant ou laissant entrevoir une musculatured’athlète.

Il est vraiment curieux de voir ceshommes, le panier sur l’épaule, courir, enfile indienne, sans fatigue apparente,habiles comme des singes, sur les planchesqui ploient. Et cette manipulation dure desheures. Car si la couffe chargée atteint unecentaine de kilos, le ventre de la tartanen’absorbe pas moins de 50 tonnes.

Aussi faut-il que le lesteur soit doué dequalités physiques exceptionnelles et peut-il sans vergogne montrer la petite boule degraisse qui s’est formée sur son épaule parsuite du port continuel de la pesantecouffe : marque professionnelle indéfecti-ble dont il n’est pas peu fier, encore qu’ilse sache guetté par la folie. Rien n’est eneffet plus pernicieux pour le systèmenerveux que les ébranlements successifs etles chocs répétés auxquels il est soumis aucours de la pénible promenade sur laplanche. »8

Souido

«Une coutume très en vogue voulait que, àla fin de chaque récolte, vendanges,marrons, liège, olives, on organise un festinappelé souido.» (CGF. p. 82)

GAR2 HON et TDF donnent quasi littérale-ment la même définition « fin d’un travail oùl’on a employé un grand nombre de journées,repas qu’on donne aux ouvriers à cette occa-sion».

La souido est le grand repas pris encommun à la fin de la récolte, lorsqu’on aengagé pour cela des travailleurs payés à lajournée. La plus importante est bien sûrcelle des vendanges, toujours de traditionaujourd’hui (bien que menacée par le déve-loppement des machines à vendanger…).Le dernier jour de la récolte un patrongénéreux arrête le travail avant midi (iloffre ainsi une demi-journée de payegratuite) et invite tous les travailleurs à

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6. sape : sorte de bêchoir àfer large et presqueperpendiculaire au manche7. couffe : corbeille deforme conique, largementévasée.8. Extrait de : F. VÉRAN et F.BEN, L’Enchantement deSaint-Tropez, Paris, Figuière,1937. pp. 120-121.

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s’attabler pour ce grand repas, générale-ment gras et très arrosé. Les journaliersrepartent en fin d’après-midi avec leur paye— et leur vin s’il s’agit de vendangeurs àqui on offre un bonus en nature.

Tirasso

«La production des dalles appropriées, leurtransport par traîneau appelé tirasso, leurdisposition dans l’aire ensuite.» (CGF p. 74)

TDF et HON qui donne le terme pourlanguedocien : « traîneau»

Traîneau fait par des bûcherons pour ledébardage du bois ou du liège en forêt (ouici pour les dalles destinées aux aires debattage). Les plus simples sont une claieformée de deux montants et de traverses,d’autres plus complexes comportent despatins avec des ridelles.

Quelques termes dans les ouvrages de Léon Sénéquier 89

Tirasso

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FreinetPays des Maures

Conservatoire du patrimoine du Freinet ■ no 5 ■ 2004Frei

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2004

Un tableau de la Vierge à l’Enfant à la Garde-Freinet

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Quelques termes dans les ouvrages de Léon Sénéquier

Freinet, pays des Maures ■ no 5 ■ 2004

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