SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE Life Sciences · tout le savoir-faire pour les mener à bien....

12
CE DOSSIER EST PUBLIÉ PAR MEDIAPLANET ET N’EST PAS SOUS LA RESPONSABILITÉ DES ÉDITEURS DE LA LIBRE BELGIQUE FORMATION P04 Faire face à la pénurie de talents. LOI SUR LES BREVETS P08 Pas un frein à l’innovation. FISCALITÉ P10 Des incitants pour soutenir la R&D. © PHOTO : KRIS VAN EXEL SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE Life Sciences Frédéric Druck, essenscia : « Notre secteur s’appuie sur deux piliers : l’innovation et une capacité de production remarquable. » BOOSTEZ VOTRE BUSINESS avec la propriété intellectuelle www.picarre.be

Transcript of SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE Life Sciences · tout le savoir-faire pour les mener à bien....

Page 1: SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE Life Sciences · tout le savoir-faire pour les mener à bien. Enfin, une simplification admi-nistrative drastique est réellement souhaitable car

CE DOSSIER EST PUBLIÉ PAR MEDIAPLANET ET N’EST PAS SOUS LA RESPONSABILITÉ DES ÉDITEURS DE LA LIBRE BELGIQUE

FORMATION P04Faire face à la pénurie de talents.

LOI SUR LES BREVETS P08Pas un frein à l’innovation.

FISCALITÉ P10Des incitants pour soutenir la R&D.

© P

HO

TO :

KR

IS V

AN

EX

EL

SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE

Life SciencesFrédéric Druck, essenscia : « Notre secteur s’appuie sur deux piliers : l’innovation et une capacité de production remarquable. »

BOOSTEZ VOTRE BUSINESS

avec la propriété intellectuellewww.picarre.be

Page 2: SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE Life Sciences · tout le savoir-faire pour les mener à bien. Enfin, une simplification admi-nistrative drastique est réellement souhaitable car

2 ❘ FR.PLANET-FUTURE.BE MEDIAPLANET

En Belgique, les biotechs se portent très bien. Depuis 12 ans, les PME du secteur ont levé plus de 2 milliards d’eu-ros de capitaux privés et ont

multiplié par trois leur nombre d’em-plois, passant de 1 280 en 2005 à 3 800 aujourd’hui. En cumulant grandes entreprises et PME, la croissance annuelle moyenne de l’emploi a atteint 7,5 %. Le secteur emploie aujourd’hui 50 000 personnes en Wallonie.

Un écosystème richeCette bonne santé est due à plusieurs facteurs  : la qualité de nos recherches universitaires et cliniques ; la présence, dans l’écosystème, de grosses sociétés mais aussi de startups et spin-o�. Les industriels peuvent aussi s’appuyer sur des de sociétés de services et de conseil hautement spécialisées pour assurer leur développement : a�aires réglemen-taires, propriété intellectuelle, design d’essais cliniques, biologistique, etc.

Des défis à releverLe secteur est cependant face à des défis, le principal étant de disposer

d’une main-d’œuvre qualifiée en abondance. En raison notamment d’un certain désintérêt pour les car-rières scientifiques, nos universités et hautes écoles n’arrivent plus à délivrer les profils dont on a besoin. Pour éviter un aggravement de cette pénurie, le challenge est d’attirer la jeune génération vers des jobs pourtant en adéquation avec leurs valeurs… Qu’y a-t-il de plus beau que développer des traitements pour soi-gner les malades ?

Autre point à ne pas négliger  : le financement de la recherche univer-sitaire. Le sous-financement actuel nous contraint parfois à refuser des projets qui pourraient avoir un grand impact, alors que nous disposons de tout le savoir-faire pour les mener à bien. Enfin, une simplification admi-nistrative drastique est réellement souhaitable car elle permettrait aux chercheurs de se concentrer sur leur cœur de métier. ■

Le secteur des biotechs s’est fortement développé au cours des dernières années. Sylvie Ponchaut, Managing Director de Biowin, nous en dresse le portrait.

Sylvie Ponchaut

Managing Director Biowin

Immunothérapie

Un traitement innovant contre l’allergie aux pollens de graminées.

P09

Probiotiques

Les recherches continuent sur ces micro-organismes précieux pour notre intestin.

P11

fr.planet-future.be

LIFE SCIENCES ❘ SEPTEMBRE 2019

Plus d’informations sur le secteur de la biotechnologie sur notre site.

Managing Director: Leoni SmedtsHead of Production: Daan De BeckerProduction Manager: Nicolas MasciaDigital Manager: Stijn RosiersBusiness Developer: Tim Beck

Project Manager: Guillaume Corman ❙ Tel: +32 2 325 66 60 E-mail: [email protected]

Rédaction: Philippe Van Lil ❙ Olivier Clinckart

Lay-out: i Graphic ❙ E-mail: [email protected]

Print: IPM ❙ Distribution: La Libre Belgique

Mediaplanet contact information: Tel: +32 2 421 18 20 E-mail: [email protected] ❙ D/2019/12.996/41

SUIVEZ-NOUS

INTR

ODUC

TION

��" Un désintérêt des jeunes pour les carrières scientifiques empêche universités et hautes écoles de délivrer les profils dont le secteur a besoin.

« Le secteur emploie 50 000 personnes en Wallonie »

/Mediaplanet @MediaplanetBE

MediaplanetbeMediaplanet Belgium

Mediaplanet

Page 3: SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE Life Sciences · tout le savoir-faire pour les mener à bien. Enfin, une simplification admi-nistrative drastique est réellement souhaitable car

FR.PLANET-FUTURE.BE ❘ 3MEDIAPLANET

La thérapie cellulaire est l’utilisation de cellules humaines à des fi ns thérapeutiques. Elle connaît des avancées

majeures depuis 20 ans maintenant. Texte : Philippe Van Lil

▲ De nouveaux produits à base de cellules osseuses ont une capacité directe à former de l’os grâce à une injection très peu invasive.L

a thérapie cellulaire consiste à gre� er des cellules afi n de restaurer la fonction d’un tissu ou d’un organe. L’ob-jectif est de soigner durable-

ment le patient grâce à une injection unique de cellules thérapeutiques. Ces cellules sont obtenues à partir de cel-lules souches provenant par exemple de la moelle osseuse du patient lui-même ou d’un donneur. Une fois dif-férenciées, ces cellules sont utilisées à des fi ns thérapeutiques diverses : gué-rir des fractures, lutter contre le cancer, réparer un infarctus cardiaque, etc.

Des avancées spectaculairesL’utilisation de cellules souches est déjà connue depuis de nombreuses années

mais les deux dernières décennies ont été synonymes d’avancées majeures dans la compréhension de ces cellules et de leur processus de fabrication. Avec, à la clé, un potentiel énorme en thérapie cellulaire. Par exemple, en orthopé-die ou dans les maladies osseuses, la plupart des produits disponibles sur le marché ne font que stabiliser l’os cassé ou l’articulation atteinte. Les produits les plus avancés ne produisaient pas de l’os humain mais aidaient le corps en induisant la formation osseuse. À pré-sent, de nouveaux produits à base de cel-lules osseuses ont une capacité directe à former de l’os grâce à une injection très peu invasive. Ceci est d’autant plus révo-lutionnaire que l’orthopédie est connue pour ses interventions lourdes.

Les fractures avec retard de consoli-dation sont un exemple. Ces fractures sévères ne se réparent pas pour une raison ou une autre, nécessitant la mise en place de plaques et vis. C’est donc très invalidant pour le patient, dont les traitements actuels sont fort compliqués en raison de lourdes interventions nécessitant parfois des gre� es d’os. Aujourd’hui, la thérapie cellulaire permet d’intervenir avant ce stade ultime, en injectant des cel-lules au point de fracture pour relan-cer le processus de fabrication.

Et tout ceci n’est qu’un début de cette thérapie promise à de grandes avancées dans les années à venir… ■

La thérapie cellulaire ouvre des perspectives énormes

Dispositifs médicaux : l’évolution des marchés publicsL’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation sur les marchés publics du 30 juin 2017 a entraîné une série de modifications, essentiellement d’ordre technique. L’évolution la plus visible concernant les hôpitaux date en réalité de l’entrée en vigueur de la précédente réforme de 2013. Explications.

Texte : Olivier Clinckart

Si le démarrage en 2013 a été quelque peu timide, on assiste aujourd’hui à une véritable montée en puissance des mar-chés publics pour les achats de disposi-tifs médicaux. Cela représente un défi au niveau de la gestion, tant pour les hôpi-taux que pour les fi rmes concernées, pour qui il s’agit d’une vraie révolution dans leur business model. En e� et, cela implique une collaboration et un mode de prise de décision très di� érents entre médecins et services d’achats.

Un concept émergeantC’est là que le concept de « Value Based Tendering » prend tout son sens. MedTech Europe (l’association représentative pour les dispositifs médicaux) a organisé depuis quelques années, des conférences regrou-pant des acheteurs hospitaliers, des

experts et des firmes de dispositifs médicaux. L’objectif était de réfléchir à comment acheter mieux, à ce qui fait le plus de sens à long terme pour les besoins du patient, de l’hôpital et de la sécurité sociale. Cette réflexion globale a abouti, en collaboration avec The Boston Consulting Group

et des experts en matière de mar-chés publics hospitaliers, à des pro-jets et des propositions concrètes de méthodes d’analyses d’offres. L’idée est donc que la politique d’achats ne soit plus uniquement dictée par les coûts, mais aussi par les besoins du patient et le résultat visé au final.

Concentration des achatSi l’on veut atteindre l’objectif pour-suivi d’un gain global en termes d’économies d’échelle obtenues en considération des intérêts de la sécu-rité sociale et du patient, on assistera probablement de plus en plus à une forte concentration des centrales d’achats. Mais, dès lors, il faudra également que la concentration de l’expertise au niveau des services d’achats puisse être corroborée par une révision des politiques de finan-cement hospitalières qui prennent en considération la réglementation des marchés publics. ■

La politique d’achats ne doit plus uniquement dictée par les coûts, mais aussi par les besoins du patient et le résultat visé au fi nal.

bonetherapeutics.com

EN COLLABORATION AVEC

Page 4: SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE Life Sciences · tout le savoir-faire pour les mener à bien. Enfin, une simplification admi-nistrative drastique est réellement souhaitable car

4 ❘ FR.PLANET-FUTURE.BE MEDIAPLANET

Sans recherche fondamentale, aucun médicament innovant n’est concevable. Elle permet en effet de comprendre les méca-nismes biologiques sous-jacents à cibler. Pierre Van Renterghem, Directeur Général de Welbio, nous éclaire sur le rôle de son institution dans ce domaine.

Texte : Philippe Van Lil

Quels types de projets soutenez-vous ?

« Citons comme exemple celui de Pierre Coulie et Sophie Lucas de l’Ins-titut De Duve, au sein de l’UCL. Ils ont décrit un nouveau mécanisme qui explique pourquoi le système immu-nitaire ne rejette pas les tumeurs can-céreuses. Cela les a conduits à propo-ser une nouvelle approche d’immu-nothérapie du cancer. Ensuite, cela a convaincu une entreprise à prendre une licence sur leur découverte et des essais cliniques ont été lancés début 2019. Ce projet est l’un des pre-

miers que nous avons soutenus, et le premier à faire l’objet d’un accord de licence, à aboutir au traitement de patients et à mener à des revenus industriels pour Welbio. »

À quels critères sont soumis les projets que vous sélectionnez ?

« Avant tout à des critères d’excellence scientifique, que ce soit par rapport au porteur du projet - le chercheur - ou au caractère innovant et valorisable de ses propositions de recherche. Il s’agit donc de faire de la recherche pour

avoir un impact. Ces critères sont éva-lués par une commission scientifique internationale indépendante. »

Comment voyez-vous l’avenir de votre institution ?

« En 2019, le gouvernement wallon nous a octroyé un financement plu-riannuel qui nous a permis de boucler notre 5e appel à projets. Il est essentiel que le pochain gouvernement péren-nise notre action. Nous plaidons pour davantage de stabilité et d’ambitions dans le soutien de la recherche fon-damentale, en amont de l’innovation industrielle. » ■

Un soutien essentiel à la recherche fondamentale

welbio.org

EN COLLABORATION AVEC

Pierre Van Renterghem

Directeur Général Welbio

��" Les projets soutenus sont soumis à des critères stricts, l’objectif est de faire de la recherche pour avoir un impact.

Welbio soutient actuellement 28 projets. En octobre 2019, 14 nouveaux projets vont démarrer. Par an, les budgets alloués sont de maximum 200 000 € pour les jeunes chercheurs et 350 000 € pour les seniors.

En chiffres…

Une attention toute particulière est également portée sur le monde de l’enseignement ?

« Oui, les enseignants bénéficient de for-mations pratiques leur donnant l’oppor-tunité de manipuler des équipements identiques à ce qu’on trouve en produc-tion industrielle. Des équipements très coûteux dont beaucoup d’écoles n’ont pas les moyens de s’équiper. »

Une autre mission est celle de la sensibilisation ?

« En e�et, en travaillant beaucoup plus en amont auprès des jeunes et ce, dès l’école primaire et tout au long de leur cursus scolaire. L’objectif est de sus-citer des vocations pour des métiers

techniques ou scientifiques grâce à toute une série d’activités ludiques et de découvertes. Des kits pédagogiques, par exemple, permettent aux enseignants de réaliser des expériences scientifiques avec leurs élèves même si leur école ne dispose pas d’un laboratoire. » ■

En pleine croissance, le secteur de la biotechnologie met plus que jamais l’accent sur la formation pour remédier à la pénurie sur le marché du travail. Explications d’Isabelle Legentil, Directrice Générale de Cefochim.

Texte : Olivier Clinckart

En quoi la formation est-elle essentielle pour ce secteur ?

« Le constat est là : de nombreuses per-sonnes qui cherchent un emploi n’ont pas toutes les compétences exigées. Nous nous e�orçons donc à soutenir le secteur en l’aidant à trouver les employés possédant les compétences adéquates. Dès lors, une de nos grandes missions est de former di�érents publics afin d’augmenter leur employabilité. Que ce soit par une formation continue pour des travailleurs en activité - car il y a beaucoup d’évolutions et d’innovations

technologiques - ou par une formation à l’intention de futurs travailleurs pour une activité bien spécifique. »

Des formations qui portent leurs fruits ?

« Je peux citer l’exemple concret du Cefochim, qui forme 4 500 personnes et délivre 146 000 heures de formation par an. Les taux d’insertion professionnelle des demandeurs d’emploi après forma-tion sont de l’ordre de 85 %. Un chi�re pleinement révélateur ! » cefochim.be

EN COLLABORATION AVEC

Biotech : un secteur porteur d’emploi

© P

HO

TO :

PR

IVÉ

��" Notre objectif est de soutenir le secteur en l’aidant à trouver les employés possédant les compétences adéquates.

Page 5: SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE Life Sciences · tout le savoir-faire pour les mener à bien. Enfin, une simplification admi-nistrative drastique est réellement souhaitable car

FR.PLANET-FUTURE.BE ❘ 5MEDIAPLANET

Quels sont les inconvénients des pesticides classiques ?

« La pollution des eaux et des sols, la présence de résidus sur les cultures traitées et les fruits récoltés, les pro-blèmes de santé pour leurs utilisa-teurs, etc. Les pouvoirs publics ont fini par interdire de nombreuses subs-tances, notamment par l’adoption du Règlement européen 1107/2009. »

Avec quel résultat ?« Bien que moins problématiques pour l’environnement et la santé, les produits encore autorisés sont utili-sés à une très large échelle. De plus, à l’instar du phénomène observé en santé humaine avec les antibiotiques, ils développent progressivement de la résistance et perdent en e�cacité. »

Quelle solution envisager dès lors ?

« L’innocuité toxicologique des nou-veaux produits de biocontrôle est démontrée. Ils utilisent différents mécanismes comme des substances naturelles ou des micro-organismes antagonistes à certains insectes. Si on estime qu’à l’horizon  2025, ils pour-raient représenter une part de marché de 15 %, il reste des obstacles à lever dont celui du cadre légal, malheureu-sement toujours identique à celui des pesticides classiques. De plus, ils ont souvent été développés pour des mar-chés de niche comme les cultures de fruits et légumes produits en serres, où leur e�cacité est élevée. En revanche, leur utilisation reste limitée sur les grandes cultures en champs comme

les céréales, car certains d’entre eux sont plus vulnérables au rayonnement solaire ou au lessivage par les pluies. Les développements doivent être réa-lisés en ce sens. Leur utilisation à plus large échelle permettrait cependant de concilier protection de l’environne-ment, sécurité alimentaire et rentabi-lité pour l’agriculteur. » ■

Le biocontrôle, alternative aux pesticides chimiquesPour le consommateur, les pesticides classiques à base de produits chimiques sentent le soufre ! Pour les éviter, il se tourne de plus en plus vers le bio. Mais les agriculteurs doivent continuer à protéger leurs cultures. Comme le souligne Raffaël Buonatesta, CEO de FytoFend, des solutions alternatives existent : les produits de biocontrôle. Texte : Philippe Van Lil

fytofend.com

EN COLLABORATION AVEC

Raffaël Buonatesta

CEO FytoFend

��" L’utilisation de produits biocontrôle permettrait de concilier protection de l’environnement, sécurité alimentaire et rentabilité pour l’agriculteur.

Brevets : bien plus qu’une protection !

En Wallonie, les entreprises actives dans les sciences du vivant ont collectivement engrangé 170 millions d’eu-ros de capitaux dans des

opérations de levées de fonds durant le 1er semestre  2019. La propriété intellectuelle (PI) remplit un rôle important dans le succès de telles opé-rations. Les actifs immatériels de PI constituent en e�et l’une des pierres angulaires de la valorisation de ces entreprises  ; la détention de brevets permet de convaincre des investis-seurs potentiels de soutenir le déve-loppement de leurs projets et de leur croissance.

Les brevets, une source d’infosOn le sait peut-être moins, mais les brevets sont également une source d’informations précieuses. On peut se faire une idée exacte de la situation de

la concurrence dans le secteur des bio-techs. Cela peut permet par exemple à une entreprise de déceler des solu-tions techniques qu’elle n’avait pas

imaginées ou d’identifier de nouveaux marchés. Elle peut aussi envisager des partenariats, non seulement au niveau de la recherche, mais aussi au

niveau de l’exploitation industrielle.Nombre d’entreprises wallonnes sont des spin-o�s universitaires de taille réduite. Elles n’ont pas nécessairement la capacité d’assurer, à elles seules, une production à échelle industrielle. Dès lors, le brevet permet de s’ouvrir des portes, éventuellement avec de grands acteurs disposant des infrastructures de production adaptées.La leçon à tirer de ces divers béné-fices, c’est qu’une entreprise biotech doit intégrer la PI et notamment le brevet le plus tôt possible lors du lan-cement d’un projet. Si beaucoup de chercheurs sont déjà sensibilisés à cette démarche, certaines entreprises le font parfois trop tard… sont coi�ées au poteau par des concurrents… Et, là, adieu la liberté d’exploitation ! ■

〉 CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ EN

COLLABORATION AVEC PICARRÉ.

▲ ▲▲ Les brevets sont également une source d’informations précieuses et peuvent permettre à une entreprise de déceler des solutions techniques d’identifier de nouveaux marchés.

Les brevets permettent de protéger les inventions. Mais aussi de développer son business selon plusieurs axes : attractivité accrue pour des investisseurs potentiels et autres partenaires, meilleure connaissance de la concurrence, etc. Les biotechs ont tout à y gagner ! Texte : Philippe Van Lil

Page 6: SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE Life Sciences · tout le savoir-faire pour les mener à bien. Enfin, une simplification admi-nistrative drastique est réellement souhaitable car

6 ❘ FR.PLANET-FUTURE.BE MEDIAPLANET

« Attirer les jeunes vers un secteur où ils peuvent s’épanouir »

Véritable moteur de l’économie belge, reconnu à l’étranger, le secteur des biotechnologies se porte comme un charme. Toutefois, comme le souligne Frédéric Druck, Secrétaire général de bio.be/essenscia,

certains défis doivent encore être relevés. Texte : Philippe Van Lil

Quel tableau dressez-vous du secteur biotech ?

« Tant du point de vue économique que sociétal, il constitue une véritable perle pour la Belgique. Il compte plus de 300 sociétés, qui mobilisent plus de 35 000 travailleurs, et représente 29 % de la capitalisation à la bourse euro-péenne. Les biotechs, ce sont en réa-lité 3 sous-secteurs clés : le biopharma, qui représente environ 80  % du sec-teur, la biotech industrielle (15  %) et l’agrobiotech (5 %). »

Dans quels domaines la Belgique s’illustre-t-elle particulièrement ?

« Dans le domaine de la santé par exemple  ! Nous développons et met-tons sur le marché, depuis de nom-breuses années, des produits biotech-nologiques qui, d’une part, répondent à des besoins médicaux et, d’autre part, deviennent des projets industriels majeurs. C’est le cas par exemple avec des entreprises comme UCB ou GSK,

cette dernière ayant lancé de grandes innovations en matière de vaccins. D’autres innovations sont également très porteuses dans les domaines de la thérapie cellulaire, des thérapies géniques, de l’immunothérapie, etc.

En biotech industrielle, des acteurs se positionnent dans les bioplastiques et les matériaux innovants, tandis que dans l’agriculture, la Belgique est leader dans tout ce qui touche à la connaissance du vivant et à la modi-

fication des plantes. À l’ULiège Gem-bloux, des techniques permettent de créer des variétés de plantes qui résistent dans des écosystèmes com-plexes et subviennent aux besoins de l’agriculture moderne. »

Comment expliquez-vous cette émulation ?

« Nous disposons en fait d’un leadership mondialement reconnu dans les 3 sous-secteurs. Nous nous illustrons grâce à nos technologies de pointe, à notre excellence académique et à l’ex-cellence scientifique de nos grandes sociétés, spin-o�s et start-up. L’ADN de notre secteur, c’est d’abord l’innovation, avec ce cercle vertueux entre académies, centres de recherche et industriels. Ensuite, nous avons une capacité de pro-duction sophistiquée remarquable, ren-due possible par de nombreux acteurs. Au sud du pays, citons par exemple Takeda, dans le secteur des produits biopharmaceutiques, qui emploie pas moins de 1 200 personnes. »

En dépit de ces success stories, le secteur est-il confronté à des défis particuliers ?

« Dans les biotechs, nous sommes constamment à la recherche de nouveaux talents. Si nous disposons de nombreuses opportunités et d’un grand potentiel de développement, il nous faut cependant trouver des personnes ayant un bon niveau de connaissance, aussi bien des ingénieurs et des masters, que des bache-liers et des diplômés du secondaire tech-nique et scientifique. Des initiatives se

��" L’ADN de notre secteur, c’est d’abord l’innovation, avec ce cercle vertueux entre académies, centres de recherche et industriels.

50 years after writing history on the Moon, it is time to write history on Earth again.That of the future of plastics. Local sources, local production, local recycling, local needs.Never seen in the plastics industry. Only in our dreams.

Designed and produced by B4plastics together with many partners. And with you.Supported by ambitious EU and Belgian subsidized projects. With Essenscia at arm’s length.

Inspired by the urgency to transition this world to a safe place. There is work to do.Follow the journey and enjoy new products at www.b4plastics.com

Page 7: SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE Life Sciences · tout le savoir-faire pour les mener à bien. Enfin, une simplification admi-nistrative drastique est réellement souhaitable car

FR.PLANET-FUTURE.BE ❘ 7MEDIAPLANET

Frédéric Druck, Secrétaire général bio.be/essenscia

développent ça et là en matière de forma-tion, mais beaucoup reste encore à faire. Il est important de rapprocher encore plus le monde académique du monde industriel, mais aussi d’attirer les jeunes vers un sec-teur où ils peuvent s’épanouir en dévelop-pant le médicament de demain ou encore en trouvant des solutions pour subvenir aux besoins alimentaires mondiaux. »

Pouvez-vous nous citer des exemples ?

« Parmi les initiatives existantes,

notamment en Wallonie, citons le Cefochim, un centre de formation de référence implanté à Sene�e et qui s’est doté d’un budget de sept mil-lions qu’il investit dans de nouvelles infrastructures et équipements, entre autres pour développer son o�re en formation biopharma. Ce finance-ment provient notamment du fonds sectoriel de formation Co-valent. À côté de cela, il y a aussi le développe-ment des stages en entreprises et de la formation en alternance. »

Comment voyez-vous l’avenir du secteur ?

« Rien n’est jamais acquis ! Nous deman-dons notamment à nos gouvernants de continuer à soutenir l’innovation et de nous faire bénéficier des mêmes règles de compétition que nos concurrents européens. Il faut aussi lever certains verrous qui empêcheraient le dévelop-pement des progrès scientifiques et technologiques. Il en va de la réponse à donner aux besoins de société comme aux besoins socio-économiques. » ■

© P

HO

TO :

KR

IS V

AN

EX

EL

Harmony Clinical Research, your experienced and dedicated

clinical CRO partner for early phase and RWE studies

www.harmony-cr.com

En Belgique, le secteur des biotechnologies compte plus de 300 sociétés. Il globalise plus de 35 000 travailleurs. À lui seul, le biopharma représente quelque 80 % du secteur biotech.

Page 8: SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE Life Sciences · tout le savoir-faire pour les mener à bien. Enfin, une simplification admi-nistrative drastique est réellement souhaitable car

8 ❘ FR.PLANET-FUTURE.BE MEDIAPLANET

En Belgique, les organismes génétiquement modifiés (OGM) sont protégés par la loi sur les brevets selon des modalités spécifiques. Comme s’en réjouit Bart Laenen, Managing Director de la société LC Patents, notre pays est moins restrictif qu’ailleurs en Europe.

Texte : Philippe Van Lil

Que permet la technologie CRISPR ?

« D’introduire une mutation ciblée dans une plante. Cela donne la pos-sibilité de créer des OGM, comme les variétés de maïs ou de tomates déjà apparues depuis pas mal de temps. »

Quelles sont les dispositions légales sur ce type de technologie ?

« La Commission européenne a établi une directive introduisant un cadre législatif pour ce type d’inventions ou de technologies. Comme tous les autres pays européens, la Belgique a transposé cette directive dans sa loi nationale. Chez nous, la loi sur les brevets permet de pro-téger non seulement le procédé techno-

logique utilisé pour introduire la muta-tion dans la plante, mais aussi le produit qui en résulte, c’est-à-dire la plante de 1re génération elle-même. Cette protection s’étend également aux générations sui-vantes, à la condition qu’elles gardent les mêmes caractéristiques et la même fonction que la plante de 1re génération. Cette protection étendue aux généra-tions suivantes n’existe pas partout. En revanche, la protection du brevet ne

couvre que la plante ; si vous récoltez un épi de maïs d’un plant de maïs modifié, cette protection disparaît. »

Quel est l’impact de la législation belge sur les entreprises biotechs ?

« Elle ne constitue en rien un handicap pour nos entreprises, d’autant plus que celles-ci opèrent dans un environne-ment mondial. En réalité, la Belgique est, à certains égards, moins restrictive que d’autres pays européens. Par exemple, les activités de recherches sont exemptes des lois sur le brevet ; on ne peut dès lors pas empêcher des travaux de recherches de se poursuivre. Au final, cela permet à la recherche belge de se développer avec une plus grande liberté qu’ailleurs. » ■

Bart Laenen

Managing Director LC Patents

Quel objectif le PMO poursuit-il ?« Nous l’avons développé dans le but de centraliser toutes les activités de gestion de projets stratégiques au niveau d’une entreprise. Contraire-ment à une activité de routine, un projet a un objectif et un périmètre spécifiques, avec un début et une fin. Il faut donc prévoir planning, bud-get, ressources, etc. Le PMO assure la bonne mise en place d’un suivi et d’une gouvernance. »

Un exemple d’application ?« Nous avons travaillé sur un projet d’augmentation de capacité de pro-duction pour un de nos clients actif dans le développement et la produc-tion de produits biologiques. Le projet n’avait pas encore de structure. Nous

l’avons mise en place, ce qui a permis de donner la visibilité nécessaire pour en contrôler le suivi, et anticiper avec réactivité les problèmes. En parallèle, nous étions en charge de la gestion du portefeuille projets d’un départe-ment. Cela consistait à établir une vue consolidée sur l’ensemble des projets, leur état d’avancement et leur impact en termes de planning, budget, res-sources, etc. La direction a ainsi pu prioriser ses di�érents projets en fonc-tion de ces paramètres. »

En quoi le PMO est-il bien adapté au secteur des sciences de la vie ?

« Nous travaillons à la fois avec de grandes entreprises pharmaceutiques et des entreprises de petite ou moyenne

taille actives dans les biotechs. Pour ces dernières, où on est déjà généralement très avancé du point de vue de l’exper-tise scientifique et de l’innovation, nous apportons une valeur ajoutée en termes d’organisation et de gestion de projets, notamment via notre o�re PMO, en proposant notre méthodologie et nos outils. » ■

Le PMO, un plus pour les projets biotechs

« La loi belge des brevets n’étou�e pas la recherche »

Que ce soit dans le cadre de l’innovation ou de la production, une bonne gestion de projet constitue un facteur de réussite essentiel. Eyram Doh, Business Manager chez Consultys, nous fournit un aperçu du Project Management O�ce (PMO) développé pour les industries biotechnologiques. Texte : Philippe Van Lil

consultys.com

EN COLLABORATION AVEC

Eyram Doh

Business Manager Consultys

��" Un projet a un objectif et un périmètre spécifiques, avec un début et une fin. Il faut donc prévoir planning, budget, ressources, etc.

▲ ▲▲ La technologie CRISPR permet d’introduire une mutation ciblée dans une plante, ce qui donne la possibilité de créer des OGM.

lcpatents.eu

EN COLLABORATION AVEC

© P

HO

TO :

PR

IVÉ

Page 9: SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE Life Sciences · tout le savoir-faire pour les mener à bien. Enfin, une simplification admi-nistrative drastique est réellement souhaitable car

FR.PLANET-FUTURE.BE ❘ 9MEDIAPLANET

Vous développez un traitement préventif contre l’allergie aux pollens de graminées. Qu’a-t-il d’innovant ?

« Il est nettement plus court et rapide, donc bien plus motivant pour le patient : 4 visites en 3 semaines avant chaque saison de pollen, contre 60 à 80 visites du patient en 3 ans chez l’al-lergologue actuellement ! »

À quel stade de développement est-il ?

« C’est rare pour une biotech belge mais nous sommes déjà en phase  III, l’étape fi nale pour démontrer l’e� ca-cité et la sécurité du traitement. Plus de 600 patients ont été traités avant le début de la saison pollinique en avril et leur suivi est en cours d’achèvement, les premiers résultats étant attendus pour la mi-décembre 2019. Si, comme nous

l’espérons, les résultats sont positifs, cette phase III nous permettra d’enre-gistrer le produit afi n d’aider les millions de patients sou� rant d’allergie au pollen de graminées. De plus, cela validera notre plateforme technologique et nous ouvrira de nouvelles perspectives. »

Votre plateforme technologique ?« En e� et. Notre technologie est unique et pourra potentiellement servir à déve-lopper des nouveaux traitements pour toutes les allergies dues à une protéine. Par exemple les allergies au bouleau ou aux acariens mais aussi les allergies ali-mentaires au lait, au blanc d’œuf ou aux cacahuètes qui peuvent être mortelles. »

En quoi votre démarche est-elle originale ?

« Notre domaine est complexe. D’ha-bitude, une biotech n’a pas les com-

pétences ni les ressources internes qui lui permettent de faire de la pro-duction et s’appuie sur des organisa-tions extérieures. Or, nous sommes convaincus que le futur d’une société comme la nôtre passe par l’interna-lisation de la production. Cet atout créera une position attractive vis-à-vis de futurs partenaires, lorsque nous aurons la confi rmation que la phase III est positive. » ■

Rhume des foins : l’espoir d’un traitement préventif innovantUne société belge spécialisée dans la recherche et le développement de produits d’immunothérapie lutte contre cette forme d’allergie. Entretien avec Michel Baijot, CEO de ASIT biotech. Texte : Olivier Clinckart

asitbiotech.com

EN COLLABORATION AVEC

Michel Baijot

CEO ASIT biotech

��" Nous sommes convaincus que le futur des biotechs passe par l’internalisation de la production.

Les données issues de la vie réelle, ou RWE (Real World Evidence) constituent un enjeu majeur pour la régulation et la qualité du système de santé.

Texte : Olivier Clinckart

Les tests cliniques classiques en matière de traitements dans le secteur de la bio-technologie se pratiquent essentiellement sur une population de patients défi nie de manière stricte et homogène. Or, dans la pratique, les patients correspondent à de nombreux critères hétérogènes qui ne s’inscrivent pas dans les conditions idéales des essais cliniques. D’où l’impor-tance de la RWE, qui permet de récolter un maximum de données afi n de s’assurer de l’e� cacité réelle d’un traitement.

Parallèlement, les données issues de la vie réelle contribuent également à l’accès

au marché du médicament remboursable. En e� et, elles permettent aux sociétés commerciales de mieux démontrer la valeur clinique et économique de leurs produits auprès des organismes payeurs.

Grâce à cela, il devient possible de défi nir et d’optimiser de nouveaux mécanismes de remboursement. Toutes les parties concernées, à commencer bien sûr par les patients, y trouvent donc des avantages.

La question de la vie privéeMais d’où proviennent ces données ? Les sources sont nombreuses  : ques-tionnaires de santé, dossiers médi-caux, compagnies d’assurance, ordon-nances, données de l’INAMI, etc. Il est toutefois important de comprendre que les études RWE sont souvent non interventionnelles  : elles visent uniquement à collecte r des informa-tions sur l’état de santé et les facteurs connexes. À l’avenir, de plus en plus de patients seront invités à y participer.

Néanmoins, une des grandes préoc-cupations de notre société est la gestion

des données. Il convient donc d’instau-rer une confi ance solide entre les di� é-rentes parties concernées. À cet e� et, l’implémentation de la RGPD (Règle-ment Général sur la Protection des Don-nées) défi nit des règles précises, telles que l’anonymat des patients concernés, le consentement requis des patients dont les données sont collectées, ou encore une communication claire quant à l’utilisation de ces données. ■

〉 CET ARTICLE A ÉTÉ RÉDIGÉ EN

COLLABORATION AVEC HARMONY

CLINICAL RESEARCH.

RWE : au cœur de l’innovation médicale

��" La RWE permet de récolter un maximum de données afi n de s’assurer de l’effi cacité réelle d’un traitement.

Les sources des RWE sont nombreuses : questionnaires de santé, dossiers médicaux, ordonnances, etc.

Page 10: SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE Life Sciences · tout le savoir-faire pour les mener à bien. Enfin, une simplification admi-nistrative drastique est réellement souhaitable car

10 ❘ FR.PLANET-FUTURE.BE MEDIAPLANET

La précipitation est rarement une qualité. Comme le confirme Nicolas Dubois, CEO de IPS-Belgium, cela s’applique aussi au lancement de projets dans l’industrie biotech.

Texte : Philippe Van Lil

À quel risque majeur s’exposent les entreprises qui lancent trop vite un projet ?

« À celui de ne pas avoir une définition claire du périmètre et des objectifs du projet. Tout cela doit être communé-

ment partagé dès le début par toutes les parties prenantes - clients, bureaux d’étude, contractants, etc. - afin d’obte-nir leur adhésion. Mieux vaut passer plus de temps lors des phases prélimi-naires de faisabilité. On peut faire l’ana-logie avec le travail d’un architecte. Il commence par nous donner une vision de son concept et de la manière dont il répond à nos besoins afin d’établir les plans. Si ce n’est pas clair, il devra refaire les plans plusieurs fois. Imaginez qu’il faille ajouter un étage dans une maison déjà construite. Cela entraîne une sur-charge de travail, une perte de temps et un gaspillage financier. »

Que pointez-vous d’autre ?« Par rapport aux besoins des utilisa-teurs, il faut viser juste, ni trop bas ni trop haut, mais trouver le bon com-promis. Si l’on va trop bas, les utilisa-teurs ne seront pas satisfaits de leur environnement de production  ; il ne leur permettra pas d’atteindre les objectifs requis. Si l’on va trop haut,

Nicolas Dubois

CEO IPS-Belgium

on va peut-être payer trop cher pour obtenir un niveau de qualité et de production pour lequel il existait une solution moins onéreuse. Nous devons toujours trouver le bon compromis entre budget, planning et qualité. »

Un exemple d’application de votre approche ?

« Lors de la construction de la nouvelle usine de la société Mithra à Liège, nous avons été impliqués dès les phases initiales. Ainsi, au-delà de la construction elle-même, nous avons pu acquérir une vision globale sur la manière dont le site devait évoluer

dans le futur. Nous avons aussi réalisé une modélisation 3D de la future usine pour identifier des problèmes qui, généralement, n’apparaissent qu’au moment de la construction. » ■

Bien se préparer avant de se lancer

© P

HO

TO :

PR

IVÉ

group-ips.com

EN COLLABORATION AVEC

Quelles sont les aides envisageables ?

« Parmi les incitants les plus intéressants, citons la dispense partielle de versement du précompte professionnel pour cher-cheurs (DPP) qui permet aux entreprises d’engager des chercheurs qualifiés à coût réduit. La déduction pour revenus d’in-novation (DRI) , elle, o�re un allégement d’impôts pour les bénéfices issus de droits de propriété intellectuelle. Si la Belgique est parfaitement équipée, rien n’est auto-matique. L’argent est « disponible », mais c’est aux entreprises d’aller le chercher. Notons que l’aventure n’est pas sans risque et que ces incitants se révèlent souvent être de véritables casse-têtes. »

Une marge d’optimisation inexploitée

« Simples à comprendre, di�ciles à appli-quer. Généreuses, mais sous-utilisées.

Deux constats consensuels au sujet des di�érentes mesures. Alors que certaines entreprises ne s’en saisissent pas, esti-mant (parfois à tort) ne pas e�ectuer de la R&D, d’autres se jettent à l’eau, mais en sous-utilisant les dispositifs. La faute aux lourdeurs administratives et à la com-plexité qui entourent les mécanismes fiscaux, mais aussi à cause de l’interpré-tation « à bords flous » de leurs règles. »

Une épée de Damoclès fiscale« La presse s’en faisait l’écho : « près d’un contrôle fiscal sur deux (44 %) entraîne un redressement pour mauvaise appli-cation de la DPP ». Un retour de bâton douloureux pour les entreprises qui se sont embarquées dans l’aventure. Elles mobilisent temps et des ressources pour assurer leur défense, surtout lorsqu’il n’existe aucun rapport scien-tifique ni fiscal, et subissent les consé-

quences financières, entre amendes et intérêts de retards. Dans ce labyrinthe de procédures, l’accompagnement spé-cialisé est synonyme de fil d’Ariane  : une façon d’optimiser ses bénéfices et de préparer son avenir fiscal, tout en sécurisant son approche.Chaque situation est unique  : ce qui exige une approche et une expertise pointues. Le tout est de ne pas vous lancer seul dans cette aventure… » ■

La fiscalité au service de l’innovationL’intensité de R&D est un véritable moteur de performance économique. Dans une époque marquée par de profondes mutations, croissance, compétitivité et innovation sont plus que jamais liées nous confie Laurent Janssens, Directeur de MoneyOak.

moneyoak.com

EN COLLABORATION AVEC

Laurent Janssens

Directeur MoneyOak

��" En Belgique, des aides existent. L’argent est « disponible », mais c’est aux entreprises qu’il appartient d’aller le chercher.

▲ ▲▲ La nouvelle usine de la société Mithra, à Liège.

Page 11: SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE Life Sciences · tout le savoir-faire pour les mener à bien. Enfin, une simplification admi-nistrative drastique est réellement souhaitable car

FR.PLANET-FUTURE.BE ❘ 11MEDIAPLANET

Les probiotiques sont des micro-organismes vivants. Comme le souligne Jehan Liénart, Fondateur et CEO de Vésale Pharma, ils exercent des effets positifs sur notre santé et font l’objet aujourd’hui de multiples études académiques et scientifiques.

Texte : Philippe Van Lil

Quelle fonction remplissent les probiotiques ?

« Ce sont des bonnes bactéries. Doyennes de la vie sur terre, les bac-téries sont responsables de 80  % de notre immunité. Fonctionnant en symbiose avec notre organisme, elles se trouvent partout  : dans les intes-tins majoritairement, dans l’estomac, sur la peau, dans tous nos orifices, dont la bouche. Les endroits où elles vivent en grande concentration s’ap-pellent les microbiotes. En compé-tition avec les mauvaises bactéries qui nous agressent, les probiotiques maintiennent un équilibre qui nous

empêche de tomber malade. Elles envoient également des messages à notre cerveau depuis l’intestin. »

Un exemple ?« Si une personne mange une alimenta-tion grasse, elle développe un certain type de microbiote intestinal qui envoie alors des messages au cerveau et lui donne

envie de manger gras. On a découvert des corrélations extrêmement importantes entre obésité et probiotiques. Et entre microbiote intestinal et cerveau. »

Qu’ont démontré les découvertes les plus récentes ?

« Que parmi les 400  sous-espèces de probiotiques qui sont en nous, les plus

intéressants pour la santé ne sont pas les aérobiques, mais plutôt les anaé-robiques. Ceux-ci sont profondément ancrés dans notre intestin. Il est extrê-mement di�cile de déterminer quelles sous-espèces sont les plus e�caces, quel est leur mode de fonctionnement, quelles sont leurs interactions et sur-tout comment en produire pour en faire un produit de santé. Les recherches de Vésale Pharma portent précisément sur ces aspects et sur le développement de technologies garantissant une sta-bilité et une résistance gastrique des probiotiques afin qu’ils puissent plei-nement remplir leur rôle. » ■

Les probiotiques n’ont pas encore livré tous leurs secrets

vesalepharma.com

EN COLLABORATION AVEC

© P

HO

TO :

PR

IVÉ

Certains biopolymères ont des propriétés permettant leur utilisation dans des applications

telles que les emballages. Biosourcés, ils peuvent aussi être biodégradables. Texte : Philippe Van Lil

Globalement, le terme polymère désigne une macromolécule, soit une substance chimique consti-tuée d’une chaîne de molé-

cules identiques et de petite taille, un monomère. S’il est souvent associé au plastique, le terme couvre cependant d’autres types de matériaux naturels ou biosourcés, c’est-à-dire issus d’un orga-nisme vivant, des polymères également.

3 famillesParmi les biopolymères naturels, on dis-tingue 3 familles : les polynucléides tels que l’ADN, à la base des mécanismes héré-ditaires des êtres vivants  ; les polypep-

tides tels que la caséine ou le gluten ; les polysaccharides tels que la cellulose ou l’amidon, polymères produits naturelle-ment par la plupart des plantes vertes qui l’utilisent comme un moyen de stocker de l’énergie. On peut également créer des biopolymères artificiels, par exemple en extrayant par un processus industriel un monomère pour en créer un biopolymère comme le PLA. On peut donc classer ces biopolymères en 2 familles : les bio-polymères produits naturellement et ceux produits à partir de monomères bio-sourcés. D’origine renouvelable ou pétro-chimique, ils peuvent être biodégradable ou non, ils ont aussi leur rôle dans une économie circulaire.

Des applications multiplesEn fonction de ses propriétés phy-sico-chimiques spécifiques, un biopolymère peut être utilisé dans diverses applications. Dans le domaine de l’emballage, on peut par exemple noter une utilisation de plus en plus répandue de biopolymères biosourcés et biodégradables qui pré-sentent des caractéristiques remar-quables. On peut les produire sous la

forme de feuilles qu’il est possible de thermoformer pour produire des pots d’emballage. Certains biopolymères sont imperméables à l’oxygène, aux gaz ou aux arômes, permettant de préserver la fraîcheur de certains ali-ments. En revanche, comme la plu-part des substances biodégradables, ces substances sont plus sensibles à l’eau, ce qui nécessite de prendre soin des conditions de conservation. ■

Les biopolymères, une source renouvelable de polymères

© P

HO

TO :

PR

IVÉ

Jehan Liénart, CEO Vésale Pharma

Page 12: SEPTEMBRE 2019 FR.PLANET-FUTURE.BE Life Sciences · tout le savoir-faire pour les mener à bien. Enfin, une simplification admi-nistrative drastique est réellement souhaitable car

KURARAY’S COMMITMENT TO SUSTAINABLE PRACTICES

We are committed to developing new fields of business using pioneering technology that improves the environment and enhances the quality of life throughout the world.

For people and the planet -

- to achieve what no one else can

WWW.EVALEVOH.COMHaven 1087 ❘ Keetberglaan 1BB-9120 Beveren (Melsele) ❘ Belgium

Tel.: +32-3-250-9733 ❘ Fax.: +32-3-250-9704