Septembre 2008 • Bulletin trimestriel N° 22 • 2 Ça s ...

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V oilà un an, la plupart des acteurs de la société civile étaient appelés au chevet de no- tre planète pour trouver des solutions partagées à même de répondre à l’ur- gence écologique. Les conclusions du Grenelle de l’environ- nement, fruit d’un compromis sans mo- bilisation préalable du corps social, de- vaient servir de feuille de route à un gouver- nement peu connu pour son ambition éco- logique. Les quelques associations qui osèrent se méfier de cette soudaine conversion furent gentiment priées d’aller exprimer leurs inquiétudes hors du champ des caméras. Que la fête fut haute en couleur… Que les images furent belles ! Que les discours fu- rent ambitieux et grandiloquents !! Que la déception est donc grande !!! Car, une fois encore, des discours aux actes, il y a une réalité politique prégnante, avec ses lois et codes propres, avec sa cohorte d’élus sous influence tenant bec et ongles à imposer là son nucléaire, ici ses OGM, là encore son autoroute ou son incinérateur… La déception est d’autant plus grande que nombre d’ONG ont fait l’effort de participer à un dialogue dans l’espoir de peser sur des décisions à venir, mettant leur crédibilité au service d’un processus passablement flou. Dans la grande balance des risques et bénéfices, la possibilité de servir de faire- valoir paraissait moins importante que l’éventualité de trouver des solutions remé- diant aux crises environne- mentales. Un an après ce grenelle de l’environnement, il nous faut constater que le monde associatif a servi de caution sans pour autant obtenir les garanties né- cessaires à l’adoption de mesures législatives et ré- glementaires ambitieuses. Face à ce constat, il est de notre responsabilité de ti- rer les enseignements ob- jectifs de ce Grenelle afin de peser sur les décisions à venir. Il serait en effet irresponsable de faire « comme si » il n’y avait pas un hiatus persistant entre le dire et le faire, entre les mots et les maux. En cela, il ne faudrait pas qu’à la gueule de bois s’ajoute la langue de bois ! L’expertise associative ne peut se suffire à elle-même. Cette dernière doit être couplée à une mobilisation massive de l’opinion pu- blique. Sans mobilisation citoyenne, il est inutile de croire que les responsables poli- tiques feront l’effort de rompre avec l’idéo- logie productiviste qui structure leur pensée et leurs actes. Agir pour l’Environnement continuera, avec persévérance et ténacité, à mener cam- pagne afin de convaincre et sensibiliser certains élus et faire pression sur les plus réfractaires. En cela, votre soutien nous est essentiel et nous tenterons d’obtenir de la part des parlementaires français des préci- sions quant au financement du projet de loi Grenelle qui sera débattu à l’Assemblée na- tionale fin octobre. Ça déménage ! ! E n janvier 2007, Agir pour l’Environnement vous sollicitait afin de constituer un apport financier permettant d’acheter ses propres locaux. Il nous aura fallu plus d’un an et demi pour concrétiser ce projet et c’est donc avec une joie non dissimulée que nous vous annonçons officiellement que votre association déménage pour s’installer dans des locaux plus spacieux et lumineux. Avec l’appui financier du Crédit coopé- ratif, nous avons pu réunir la somme nécessaire à cette acquisition. Nous tenterons, à l’avenir, de faire de ce local de 56m², situé à deux pas du métro Marcadet-Poissonniers, un local exemplaire du point de vue écologique. Nous tenons vivement à vous remercier pour le soutien indéfectible que vous nous avez apporté et sans lequel rien n’aurait été possible. Dominique BERNARD, Président d’Agir pour l’Environnement La Lettre Edito Septembre 2008 • Bulletin trimestriel N° 22 • 2 Grenelle de l’environnement : la gueule de bois ! A quelques semaines du vote de la loi relative au Gre- nelle, Agir pour l’environne- ment a organisé, le 17 juin dernier, une soirée-débat visant à sensibili- ser les parlementaires français. Vé- ritable opération de pression citoyenne se déroulant au sein même de l’Assemblée nationale, nous avons pu, en compagnie du MDRGF, de la Fondation Nicolas Hulot, de la Fédération nationale de l’agriculture biologique et de Bio- coop, évoquer la nécessité de déve- lopper le bio dans les champs comme dans les assiettes, notam- ment en restauration collective. Plus de 130 convives, dont la moitié de députés et collaborateurs, ont as- sisté à cette soirée en présence de Jean-Pierre Coffe, Grand Témoin de la soirée. Un évènement qui a per- mis de nombreux échanges et s’est conclu par la prise de rendez-vous avec plusieurs parlementaires. Un excellent moyen pour nous de faire entendre nos critiques (nombreuses) et propositions d’amendements (tout aussi nombreuses) sur la pro- chaine Loi Grenelle. En effet, alors que la Loi Grenelle sera examinée par le Parlement à partir du 7 octobre prochain, les lob- bies dominants de l’agriculture in- tensive s’activent. Les Chambres d’agriculture s’opposent ainsi à des mesures essentielles telles que celle d’imposer l’agriculture biologique dans les aires de captage d’eau po- table ! Connaissant le degré de pol- lution des eaux souterraines françaises, il est pourtant urgent de procéder à une généralisation des surfaces en bio. Quelques régions mettent le pied à l’étrier : ainsi la ré- gion Ile-de-France vient-elle de déci- der de tripler d’ici 2010 sa surface en bio et d’atteindre 20 % de pro- duits bio en restauration collective d’ici 2012. À nous de veiller à ce que le discours se traduise concrètement par le pas- sage à l’ère sans pesticides. Dans une étude publiée en juin dernier, Greenpeace montre que sur les 512 pesticides vendus par les cinq prin- cipales multinationales (Bayer, Syn- genta, Monsanto, BASF et Dow Chemical), presque la moitié soit 243 pesticides sont suspectés d’être cancérogènes, mutagènes, repro- toxiques ou encore de nuire à l’envi- ronnement aquatique. Pendant ce temps, et malgré les belles annonces du Grenelle, la France vient d’auto- riser le Cruiser dont la matière ac- tive est le Thiamethoxam, véritable fléau pour les populations d’abeilles, malgré les interpellations des apiculteurs et des associations… ALIMENTATION BIO : Ça s’bouffe pas, ça s’mange ! A lors que l’objectif initial affiché par la Communauté européenne était l’incorpo- ration de 10% d’ agrocarburants dans l’es- sence et le diesel d’ici 2020, les déclarations et les études mettent de plus en plus à mal une poli- tique de moins en moins assumée… L’Europe maintient pourtant encore le cap, incapable de prendre la mesure de l’urgence environnemen- tale et alimentaire de ce dossier, préférant la fonc- tion énergétique à celle nourricière de l’agriculture. Après une rencontre avec le cabinet du ministre de l’Ecologie, il est apparu que la France cherche une porte de sortie permettant de remettre en cause ce fameux seuil de 10% d’incorporation et ce sans perdre la face. Plus que jamais, votre mobilisation est essentielle afin que cette première ouver- ture se traduise réellement dans la réglementa- tion européenne qui sera adoptée d’ici à la fin de cette année. Vous pouvez encore commander les documents de la campagne « Biocarburants : la menace ! » en appelant directement au 01.40.31.02.37 Dès à présent, vous avez tout loisir pour venir rencontrer ou joindre l’équipe d’ Agir pour l’Environnement à l’adresse suivante : 2, rue du Nord - 75018 Paris . AGIR POUR L’ENVIRONNEMENT 2, rue du Nord • 75018 Paris Tél. : 01 40 31 02 37 – Télécopie : 01 40 31 02 39 Courriel : [email protected] Site internet : www.agirpourlenvironnement.org La Lettre d’Agir pour l’Environnement septembre 2008 Rédaction : Dominique Bernard, Stéphen Kerckhove, Clara Osadtchy et Jean-Bernard Peyronel Bulletin trimestriel édité à 10000 ex. N° ISSN : 1624-7612 Édité par Agir pour l’Environnement, association loi 1901 Imprimé sur papier recyclé par Presse Pluriel : 19, rue Frédéric Lemaître - 75020 Paris Maquette : JLI > 05 49 07 87 84 – Prix au numéro : 2 Abonnement annuel (4 numéros par an) : 5 NOUVELLE ADRESSE AGROCARBURANTS : l’Europe carbure aux incertitudes

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Voilà un an, la plupart des acteurs dela société civile étaient appelés auchevet de no-

tre planète pourtrouver des solutionspartagées à mêmede répondre à l’ur-gence écologique.Les conclusions duGrenelle de l’environ-nement, fruit d’uncompromis sans mo-bilisation préalabledu corps social, de-vaient servir de feuillede route à un gouver-nement peu connupour son ambition éco-logique. Les quelquesassociations qui osèrent se méfier de cettesoudaine conversion furent gentimentpriées d’aller exprimer leurs inquiétudeshors du champ des caméras.

Que la fête fut haute en couleur… Que lesimages furent belles ! Que les discours fu-rent ambitieux et grandiloquents !! Que ladéception est donc grande !!! Car, une foisencore, des discours aux actes, il y a uneréalité politique prégnante, avec ses lois etcodes propres, avec sa cohorte d’élus sousinfluence tenant bec et ongles à imposer làson nucléaire, ici ses OGM, là encore sonautoroute ou son incinérateur…

La déception est d’autant plus grande quenombre d’ONG ont fait l’effort de participerà un dialogue dans l’espoir de peser sur desdécisions à venir, mettant leur crédibilitéau service d’un processus passablementflou. Dans la grande balance des risques etbénéfices, la possibilité de servir de faire-valoir paraissait moins importante que

l’éventualité de trouver des solutions remé-diant aux crises environne-mentales. Un an après cegrenelle de l’environnement,il nous faut constater que lemonde associatif a servi decaution sans pour autantobtenir les garanties né-cessaires à l’adoption demesures législatives et ré-glementaires ambitieuses.

Face à ce constat, il est denotre responsabilité de ti-rer les enseignements ob-jectifs de ce Grenelle afinde peser sur les décisionsà venir. Il serait en effet

irresponsable de faire « comme si » il n’yavait pas un hiatus persistant entre le direet le faire, entre les mots et les maux. Encela, il ne faudrait pas qu’à la gueule debois s’ajoute la langue de bois !L’expertise associative ne peut se suffire àelle-même. Cette dernière doit être coupléeà une mobilisation massive de l’opinion pu-blique. Sans mobilisation citoyenne, il estinutile de croire que les responsables poli-tiques feront l’effort de rompre avec l’idéo-logie productiviste qui structure leur penséeet leurs actes.

Agir pour l’Environnement continuera, avecpersévérance et ténacité, à mener cam-pagne afin de convaincre et sensibilisercertains élus et faire pression sur les plusréfractaires. En cela, votre soutien nous estessentiel et nous tenterons d’obtenir de lapart des parlementaires français des préci-sions quant au financement du projet de loiGrenelle qui sera débattu à l’Assemblée na-tionale fin octobre.

Ça déménage ! !

En janvier 2007, Agir pourl’Environnement vous sollicitaitafin de constituer un apport

financier permettant d’acheter sespropres locaux. Il nous aura fallu plusd’un an et demi pour concrétiser ceprojet et c’est donc avec une joie nondissimulée que nous vous annonçonsofficiellement que votre associationdéménage pour s’installer dans deslocaux plus spacieux et lumineux.

Avec l’appui financier du Crédit coopé-ratif, nous avons pu réunir la sommenécessaire à cette acquisition.

Nous tenterons, à l’avenir, de faire dece local de 56m², situé à deux pas dumétro Marcadet-Poissonniers, un localexemplaire du point de vue écologique.

Nous tenons vivement à vous remercierpour le soutien indéfectible que vousnous avez apporté et sans lequel rienn’aurait été possible.

Dominique BERNARD,Président d’Agir pour l’Environnement

La LettreEdito

Septembre 2008 • Bulletin trimestriel N° 22 • 2 €

Grenelle de l’environnement : la gueule de bois !

« Opération : 150 prélèvements à 10 euros »

Merci de libeller vos chèques à l’ordre de « Agir pour l’Environnement »En effectuant un don à Agir pour l’Environnement, vous pouvez déduire de vos impôts 66 % de la sommeversée. Par exemple, si vous optez pour un prélèvement de 10 € par mois, il ne vous en coûtera que 3,4 €.Si vous désirez faire un don unique de 50 €, votre contribution vous reviendra in fine à 17 €.

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Cher-es ami-es,

Depuis maintenant 12 ans, Agir pour l’Environnementmène campagne grâce à l’appui de milliers de citoyens.Votre soutien financier est le gage de notre indépen-dance structurelle, seule à même de garantir une libertétotale d’actions et de parole.Durant l’été, nous avons procédé à l’acquisition de noslocaux, franchissant ainsi une étape importante dans lavie de notre association. Plus spacieux et mieux adaptéà l’activité d’Agir pour l’Environnement, l’achat de celocal nous évite, de surcroit, une location coûteuse.Grace à votre aide et au prêt du Crédit Coopératif, noussommes sur le chemin qui nous mènera à une autono-mie financière plus importante. À terme, l’associationéconomisera plus de 12000 € annuellement de loyer.Les traites trimestrielles de l’emprunt que nous avonscontracté s’établissent à 4500 €. Si 150 d’entre vousoptent pour un prélèvement mensuel de 10 €, cetachat sera indolore pour le budget d’Agir pourl’Environnement.Ces prélèvements, comme les dons, ouvrent droit àdéduction fiscale à hauteur de 66 %. Ainsi, si vous pro-cédez à un prélèvement mensuel de 10 euros, il ne vousen coûtera, en définitive, « que » 3,4 €.

Nous vous remercions par avance pour votre soutien.

Stéphen KERCKHOVE, Délégué général

Monsieur le Président de la République,

Courant juillet, vous avez annoncé, à la surprise générale, la construction d’un deuxièmeréacteur électronucléaire dit EPR, ajoutant ainsi à la surproduction électrique déjà existanteune surproduction toute aussi inutile.Avec un objectif européen de réduction de la consommation énergétique fixé à 20 % d’ici 2020 auquels’ajoute un objectif de 20 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique, la France, en misant exclu-sivement sur le tout nucléaire, fait une fois encore fausse route.Nous nous étonnons que votre politique soit à ce point dictée par les impératifs du lobby nucléaire, troublantvraisemblablement votre appréciation et votre jugement. La réponse que vous apportez à la crise énergé-tique actuelle va entraîner la France à mobiliser des moyens financiers considérables et ce en pure pertepuisque l’accumulation de réacteurs nucléaires ne sauraient être une solution sérieuse à la fin du pétrole àbon marché.Nous vous demandons, de revenir sur cette décision irréfléchie et d’adopter enfin une politique énergétiquedigne de ce nom garante de l’avenir de notre pays.Comptant sur votre réponse,

Nom/Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Signature :

Aquelques semaines du votede la loi relative au Gre-nelle, Agir pour l’environne-

ment a organisé, le 17 juin dernier,une soirée-débat visant à sensibili-ser les parlementaires français. Vé-ritable opération de pressioncitoyenne se déroulant au seinmême de l’Assemblée nationale,nous avons pu, en compagnie duMDRGF, de la Fondation NicolasHulot, de la Fédération nationale del’agriculture biologique et de Bio-coop, évoquer la nécessité de déve-lopper le bio dans les champscomme dans les assiettes, notam-ment en restauration collective. Plusde 130 convives, dont la moitié dedéputés et collaborateurs, ont as-sisté à cette soirée en présence deJean-Pierre Coffe, Grand Témoin dela soirée. Un évènement qui a per-mis de nombreux échanges et s’estconclu par la prise de rendez-vousavec plusieurs parlementaires. Unexcellent moyen pour nous de faireentendre nos critiques (nombreuses)et propositions d’amendements(tout aussi nombreuses) sur la pro-chaine Loi Grenelle.

En effet, alors que la Loi Grenellesera examinée par le Parlement àpartir du 7 octobre prochain, les lob-bies dominants de l’agriculture in-tensive s’activent. Les Chambresd’agriculture s’opposent ainsi à desmesures essentielles telles que celled’imposer l’agriculture biologiquedans les aires de captage d’eau po-table ! Connaissant le degré de pol-lution des eaux souterraines

françaises, il est pourtant urgent deprocéder à une généralisation dessurfaces en bio. Quelques régionsmettent le pied à l’étrier : ainsi la ré-gion Ile-de-France vient-elle de déci-der de tripler d’ici 2010 sa surfaceen bio et d’atteindre 20 % de pro-duits bio en restauration collectived’ici 2012.

À nous de veiller à ce que le discoursse traduise concrètement par le pas-sage à l’ère sans pesticides. Dansune étude publiée en juin dernier,Greenpeace montre que sur les 512pesticides vendus par les cinq prin-cipales multinationales (Bayer, Syn-genta, Monsanto, BASF et DowChemical), presque la moitié soit243 pesticides sont suspectés d’êtrecancérogènes, mutagènes, repro-toxiques ou encore de nuire à l’envi-ronnement aquatique. Pendant cetemps, et malgré les belles annoncesdu Grenelle, la France vient d’auto-riser le Cruiser dont la matière ac-tive est le Thiamethoxam, véritablefléau pour les populationsd’abeilles, malgré les interpellationsdes apiculteurs et des associations…

ALIMENTATION BIO :

Ça s’bouffe pas, ça s’mange !

Alors que l’objectif initial affiché par laCommunauté européenne était l’incorpo-ration de 10% d’agrocarburants dans l’es-

sence et le diesel d’ici 2020, les déclarations et lesétudes mettent de plus en plus à mal une poli-tique de moins en moins assumée… L’Europemaintient pourtant encore le cap, incapable deprendre la mesure de l’urgence environnemen-tale et alimentaire de ce dossier, préférant la fonc-tion énergétique à celle nourricière del’agriculture. Après une rencontre avec le cabinetdu ministre de l’Ecologie, il est apparu que laFrance cherche une porte de sortie permettantde remettre en cause ce fameux seuil de 10%d’incorporation et ce sans perdre la face.

Plus que jamais, votre mobilisation est essentielleafin que cettepremière ouver-ture se traduiseréellement dansla réglementa-tion européennequi sera adoptéed’ici à la fin decette année. Vouspouvez encorecommander lesdocuments de lacampagne « Biocarburants : la menace ! » enappelant directement au 01.40.31.02.37

Dès à présent, vous avez tout loisir

pour venir rencontrer ou joindre

l’équipe d’Agir pour l’Environnement àl’adresse suivante :

2, rue du Nord - 75018 Paris.

AGIR POUR L’ENVIRONNEMENT

2, rue du Nord • 75018 Paris Tél. : 01 40 31 02 37 – Télécopie : 01 40 31 02 39Courriel : [email protected] internet : www.agirpourlenvironnement.org

La Lettre d’Agir pour l’Environnement septembre 2008Rédaction : Dominique Bernard, Stéphen Kerckhove, Clara Osadtchy et Jean-Bernard Peyronel

Bulletin trimestriel édité à 10 000 ex. N° ISSN : 1624-7612Édité par Agir pour l’Environnement, association loi 1901Imprimé sur papier recyclé par Presse Pluriel : 19, rue Frédéric Lemaître - 75020 ParisMaquette : JLI > 05 49 07 87 84 – Prix au numéro : 2 €Abonnement annuel (4 numéros par an) : 5 €

NOUVELLE ADRESSE

Nucléaire : un chef de l’État hyperactif ET radioactif ?

AGROCARBURANTS :

l’Europe carbure aux incertitudes

LETTRE 21 3V:Mise en page 1 29/08/08 15:17 Page 1

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Un accord franco-allemand« atomobile » ? Lettre ouverte à l’attention de Monsieur Nicolas SARKOZY,Président de la République Française

Monsieur le Président de la République,

À l’occasion du 9e conseil des ministres Franco-Allemand, la France et l’Allemagneont dessiné les contours d’un accord relatif aux rejets de CO2 émis par les véhiculesparticuliers commercialisés dans les pays de l’Union en 2012. Bien que le Ministre del’Écologie ait défendu, jusqu’à récemment, un accord se référant à un objectif de120g/CO2 par kilomètre parcouru applicable dès 2012, il semble que vous ayezaccepté, à rebours, un accord en très net recul reposant sur un seuil de 138g/CO2applicable dans les faits en 2015 seulement.

Nous sommes fondés à nous interroger sur les contreparties liées à cet accorddont les bénéficiaires exclusifs semblent être les constructeurs automobilesallemands : automobile allemande contre atome français ? Un accord« atomobile » reviendrait à favoriser le nucléaire en France et l’effet deserre en Allemagne débouchant sur une Europe radioactive et climaticide !Au terme de ce contrat, les citoyens européens auraient donc le nucléaire ETl'effet de serre !!!

Nous ne pouvons accepter que les intérêts de certains constructeursautomobiles puissent préempter un débat capital pour notre avenir à tous. Ensus de cet accord sans ambition, nous ne pouvons que constater que lesgrandes déclarations ayant fait suite au Grenelle de l’environnement ne sontpas suivies d’effets.

L’image du pouvoir ne peut se résumer au pouvoir de l’image. Or, sicet accord franco-allemand venait à être adopté définitivement parl’Union européenne, aucun effort réel et sérieux ne serait demandé àl’industrie automobile. Face à la flambée des prix du pétrole et aux risquesengendrés par le dérèglement climatique, nous nous étonnons del’attentisme de l’accord franco-allemand qui laisse à penser que lesecteur « transport », responsable de 23 % des émissions de CO2, enhausse de 26 % depuis 1990, n’aurait pas d’efforts particuliers à faire.

Il est inconcevable que la Présidence française de l’Union européennese solde par un accord minimaliste, sous le regard bienveillant desconstructeurs automobiles.

Par la présente, nous tenons à vous exprimer notre profonddésaccord et vous appelons à faire montre d’une ambitionrenouvelée afin de sauver l’intégrité climatique.

À défaut, la France tournerait une fois encore le dos auxengagements pris dans le cadre du Grenelle de l’environnement.Nous constatons avec amertume qu’à l’heure des choix, la Francejoue aux abonnés absents.

KOLEOS ouCO2LEOS ?Alors que sous l’effet de l’augmen-

tation brutale du prix des carbu-rants, les ventes de 4x4 s’effon-

drent, Renault a choisi cette période pourcommercialiser son premier véhicule àquatre roues motrices, le Koléos, rejetant230 g/CO2 par kilomètre parcouru !Irrationnelle économiquement, cette stra-tégie l’est aussi du point de vue écolo-gique. À l’occasion de cette commerciali-sation, Agir pour l’Environnement a lancéun contre site internet www.koleos.tv etremis la palme d’or du dérèglement cli-matique a ce constructeur négligent.

ÉTABLISSEMENT TENEUR DU COMPTE À DÉBITER

Nom de votre agence bancaire ou CCP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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N° national d’émetteur : 445093

Coupon réponse à renvoyer à : Agir pour l’Environnement • 2, rue du Nord • 75018 Paris

M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

PALAIS DE L'ELYSÉE

55, RUE DU FAUBOURG SAINT HONORÉ

75008 PARIS

Faudra-t-il un accident majeur pour que les auto-rités publiques françaises décident de lever uncoin du voile sur l’extrême vulnérabilité du sys-

tème électronucléaire français ? Encore une fois, desfuites de matières radioactives sont venues nous rap-peler que, quels que soient les propos rassurants dulobby nucléaire, rien ni personne ne peut garantir lafiabilité du nucléaire ! Pire, depuis Tchernobyl, aucunenseignement n’a été tiré en matière de transpa-rence !! Il aura fallu que la fuite soit médiatique pourque le lobby accepte, à reculons, d’évoquer du bout deslèvres le rejet d’uranium dans l’environnement.

Quelques jours plus tôt, le VRP du lobby nucléaire, quià ses heures perdues est également président de la Ré-publique française, s’était senti obligé d’annoncercontre toute attente, le lancement prochain d’undeuxième réacteur électronucléaire EPR en France !Alors que tout indique que notre pays est en surcapa-cité de production massive et pour longtemps, le Chefde l’Etat empile les réacteurs nucléaires au nom d’onne sait quelle rationalité énergétique.

Cette annonce franco-française interroge sur le sensque compte donner le Chef de l’Etat à sa présidence del’Union européenne. Faut-il en déduire que la politique

européenne de l’énergie qui passe par le développe-ment des énergies renouvelables ne s’appliquerait pasà la France ? Ajouter de la surproduction électronu-cléaire à la surproduction électronucléaire déjà exis-tante ne nous permettra ni d’atteindre nos objectifs enmatière d’énergies renouvelables, ni de faire rouler lesautomobiles.Alors même qu’EDF s’oppose directement à laconstruction de nouvelles centrales, jugeant la surca-pacité électrique française largement suffisante pourrépondre à la demande, l’entêtement du Chef de l’Etatsemble dicté par des impératifs purement financiers àmille lieues de toutes justifications énergétiques.Avant de céder Areva au secteur privé, Nicolas Sarkozysemble enclin à vouloir gonfler la dot de la mariée enlui assurant un carnet de commandes garni. Faute desuccès à l’international, la France orchestre donc uneopération financière discutable visant à augmenter ar-tificiellement la valeur d’Areva.En 2020, notre pays, pour respecter ses engagementseuropéens, devra produire 20% de son énergie à partirde sources renouvelables. Cette décision relative à laconstruction d’un deuxième EPR vient nous rappelerque l’idéologie en matière énergétique n’est jamaisbonne conseillère ! La France mérite pourtant mieuxqu’une politique empreinte d’une certaine irrationa-lité radioactive.

Campagne : Ni nucléaire, ni effet de serre !

Dans un contexte de crise énergétique et d'inquié-tude liée au changement climatique, les industrielsdu nucléaire, soutenus par certains dirigeants poli-tiques, entretiennent l'illusion de la « solution nu-cléaire ». Pour démystifier ce discours, le Réseau« Sortir du nucléaire » lance la campagne « Ni nu-cléaire, ni effet de serre », avec le soutien des prin-cipales associations de protection del'environnement.Site de la campagne : www.ninucleaire-nieffetdeserre.org

Agissez maintenanten envoyant la carte-pétition ci-jointe

"Nucléaire : un chef de l'Etat hyperactif ET

radioactif ?

Nucléaire… le délit de fuite !

Franchisepostale

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