semiologie De La Main Et Du Poignet - Actualisation 2013 · composés d’un métacarpien (nommés...
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Mise à jour : Avril 2013
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Sémiologie – Examen clinique de la main et du poignet
Auteurs :
Professeur Jean-Michel Laffosse, Institut Locomoteur, Service de Chirurgie Orthopédique et
Traumatologique.
Professeur Arnaud Constantin, Institut Locomoteur, Centre de Rhumatologie.
Plan :
1. Introduction
2. Les grandes fonctions de la main
a) La main, organe d’information
b) La main, organe d’exécution
La prise : partie mécanique de la préhension
Les phases de la préhension
Les différents types de prise
c) Autres fonctions de la main
3. Rappel anatomique
a) Le squelette du poignet et de la main
b) Les formations musculo-tendineuses
c) Le revêtement cutané et les ongles et autres phanères
d) Mouvements de la main et du poignet
Mobilités articulaires
Synergie des appareils extenseurs et fléchisseurs
e) Innervation
4. Examen clinique – Sémiologie
a) Terrain et Anamnèse
b) Signes généraux et symptômes associés :
c) Signes fonctionnels
d) Examen physique du revêtement cutané et de la vascularisation
e) Examen physique des structures ostéo-articulaires
f) Examen physique de la sensibilité et de la motricité
• Sensibilité
• Motricité
o Mouvements anormaux
o Tonus et force musculaire
o Analyse systématique des muscles
o Réflexes ostéo-tendineux
g) Quelques manœuvres spécifiques
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1. Introduction
La main est l’organe de la préhension. Elle confère au membre supérieur son originalité et
son importance. Elle ne peut fonctionner efficacement que grâce à l’épaule qui oriente le
membre supérieur et donc la main dans l’espace, au coude qui va rapprocher ou éloigner la
main et le poignet qui, associé à l’avant-bras va présenter la main dans la position choisie
pour la préhension. La main est donc organisée afin de remplir la fonction principale qui est
celle de la préhension comme le montre l’attitude de la main au repos. La face palmaire est
la face fonctionnelle tandis que la face dorsale est la face visible, sociale et a une valeur
esthétique. Tous les éléments mis en jeu dans la fonction de la préhension le sont de
manière coordonnée et précise. Il existe 19 os et 19 muscles siégeant entièrement dans la
main et autant de tendons actionnés par des muscles siégeant au niveau de l’avant-bras. Il
faut cependant savoir les examiner de manière analytique afin de réaliser un bilan lésionnel
topographique précis.
2. Les grandes fonctions de la main.
C’est l’association de sa sensibilité et de sa motricité, extrêmement fines, qui confère à la
main sa qualité d’organe sensoriel exceptionnel.
a. La main, organe d’information. Le tact (passif) et le toucher (actif ou volontaire).
Il existe plusieurs types de sensibilité qui sont au niveau de la main extrêmement
développées. Les sensibilités superficielles comprennent une sensibilité très fine
et discriminative, la sensibilité épicritique (toucher très fin) et une sensibilité plus
grossière dite protopathique (douleur et chaud-froid). La sensibilité profonde
proprioceptive renseigne sur la position dans l’espace du squelette et de ses
muscles.
b. La main, organe d’exécution : La prise et la préhension.
La préhension est l’ensemble des fonctions mises en jeu pour saisir à l’aide des
mains. Elle comporte donc une intention, une mécanique de prise et une
information sensorielle permanente.
La prise est donc la partie mécanique de la préhension. Elle est permise grâce à
trois éléments :
• La divergence des doigts lors de l’extension-abduction et leur convergence
lors de la flexion-adduction,
• L’opposition du pouce et
• La concavité de la paume de la main qui repose sur une architecture en
arche : arche transversale proximale au niveau du carpe, arche transversale
distale au niveau de la tête et du col des métacarpiens et arche longitudinale
le long des métacarpiens. La concavité de la main est maintenue par des
éléments passifs ligamentaires et aponévrotiques mais aussi des éléments
actifs tendineux et musculaires avec les muscles interosseux et lombricaux.
Sans leur action, la main serait plate. Cette concavité est encore améliorée
par le fait que les 3 derniers métacarpiens avancent en flexion pour fermer la
paume.
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Les phases de la préhension
La préhension comprend plusieurs phases. La présentation et l’ouverture de la
main qui demande l’action des muscles longs extenseurs (nerf radial) et des
intrinsèques (nerfs ulnaire et médian). La fermeture des doigts qui sont mis en
position pour s’adapter à la forme de l’objet (nerfs médian et ulnaire) suivi de la
régulation de la force de la prise.
Les différents types de prise
La prise de force digito-palmaire avec le poignet fixé en inclinaison ulnaire et le
pouce en adduction. Elle fait intervenir de manière prépondérante les rayons
ulnaires (4° et 5°) de la main. La prise de précision pollici-digitale qui fait appel au
pouce et aux deux premiers doigts longs (et notamment l’index). Cette pince peut
être termino-terminale (pulpe du pouce contre pulpe de l’index) ou termino-
latérale (pulpe du pouce contre le bord radial de l’index). On décrit ainsi au
niveau des doigts des hémi-pulpes dominantes : hémi-pulpe radiale pour index et
majeur (innervée par le nerf médian) du fait de l’opposition du pouce et hémi-
pulpe ulnaire pour l’annulaire et l’auriculaire (fonction d’alerte lorsque la main
est posé sur son bord ulnaire), innervée par le nerf ulnaire.
c. Autres fonctions de la main
• Fonction alimentaire : port de la main à la bouche.
• Fonction expressive : mimique chez l’entendant et le voyant lors d’un discours,
elle permet de lire pour l’aveugle et de parler chez le muet.
• Soins corporels : toutes les parties du corps sont accessibles à la main si les
autres parties du membre supérieur sont libres.
• Fonction esthétique…
3. Rappel anatomique
a. Le squelette du poignet et de la main
• Au poignet, on retrouve l’articulation radio-ulnaire distale et le carpe. Le radius est
articulé avec le carpe au niveau de sa glène radiale avec le scaphoïde et le lunatum
(semi-lunaire) et l’ulna s’articule par l’intermédiaire du ligament triangulaire avec le
triquetrum (pyramidal). L’os pisifome constitue quant à lui un os sésamoïde pour le
fléchisseur ulnaire du carpe, il ne participe pas réellement par lui-même à la
mécanique du carpe. La rangée proximale du carpe (1ère
rangée) est articulée avec la
rangée distale (2ème
rangée) composée de dehors en dedans par le trapèze, le
trapézoïde, la capitatum (grand os) et l’hamatum (os crochu).
• Le squelette de la main est constitué de 5 chaînes polyarticulaires appelés rayons
composés d’un métacarpien (nommés M1 à M5) et de trois phalanges (nommées
P1, P2 et P3 de proximal en distal), à l’exception du pouce qui n’en comprend que
deux (P1 et P2). Chaque métacarpien s’articule en proximal avec la rangée distale du
carpe. Le rayon radial est déjeté en dehors et en avant grâce à la disposition du
scaphoïde et du trapèze ainsi que l’articulation en selle de la trapézo-
métacarpienne. Cela permet l’opposition du pouce.
b. Les formations musculo-tendineuses
Les éléments osseux sont stabilisés par des formations ligamentaires et tendineuses.
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Chaque articulation métacarpo-phalangienne (MCP) et inter-phalangienne (IP) est
ainsi stabilisée par des ligaments collatéraux (un ligament ulnaire et un ligament
radial) mais aussi par une formation très épaisse située à la face palmaire de
l’articulation : la plaque palmaire qui constitue un frein majeur à l’hyper-extension
des doigts. Au niveau du pouce de manière constante et parfois au niveau des autres
doigts longs (index et 5ème
), cette plaque palmaire renferme des os surnuméraires :
les os sésamoïdes.
Les endons et muscles qui permettent la mobilisation fine des doigts sont enfermés
dans des loges bien distinctes. Ces loges sont délimitées par des structures
aponévrotiques qui sont attachées soit entre le revêtement cutané palmaire et les os
soit entre les éléments osseux. Ces aponévroses permettent donc une fixation
relative de la peau aux os en profondeur et ainsi évitent à la peau de glisser lors de la
prise d’objet.
On décrit 4 grandes loges au niveau de la main:
• la loge thénarienne (qui contient les muscles intrinsèques du pouce),
• la loge hypothénarienne (qui contient les muscles intrinsèques de l’annulaire),
• la loge palmaire moyenne (qui correspond en profondeur au canal carpien qui
renferme les tendons des fléchisseurs superficiels et profonds des doigts, le long
fléchisseur du pouce et le nerf médian) et
• les loges inter-osseuses entre les métacarpiens en profondeur (qui renferment
les muscles inter-osseux).
c. Le revêtement cutané et les ongles et autres phanères
• Les aponévroses insérées à la face profonde de la peau vont constituer des
sillons et des plis reconnaissables. A la face palmaire, les principaux sont le pli
palmaire distal en regard grossièrement des articulations MCP, le pli palmaire
proximal, le pli thénarien qui délimite l’éminence thénar et le pli ulnaire et
délimite l’éminence hypothénar. A la face dorsale, on retrouve des plis
transversaux en regard des articulations MCP, IPP et IPD. A la face dorsale de la
base du premier métacarpien, du trapèze et du scaphoïde, on décrit la tabatière
anatomique, qui est limitée sur le versant dorsal par le relief du tendon du long
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extenseur du pouce sur le versant ventral par le relief des tendons du court
extenseur et long abducteur du pouce.
• Le revêtement cutané palmaire est une unité fonctionnelle qui peut être
subdivisée en zones délimitées par les principaux plis (plis palmaires distal et
proximal, plis thénarien et ulnaire). Au niveau de la face palmaire des doigts, la
pulpe est une zone très hautement spécialisée. Elles constituent de véritables
organes sensoriels car elles renferment de très nombreuses terminaisons
sensitives comme le montre l’importance de la zone corticale qui lui est réservée
au niveau cérébral (homonculus moteur et sensitif). On a vu plus haut la notion
d’hémi-pulpe dominante.
• Les ongles constituent un « squelette » additionnel qui sert de support à la pulpe
lors de la prise. Ils ont une valeur fonctionnelle mais également esthétique très
importante.
• L’ensemble de la face palmaire de la main et des doigts est dépourvu de
phanères (poils). Ces derniers sont retrouvés de manière plus ou moins
abondante selon le sexe, l’âge, la race, les pathologies… à la face dorsale des
doigts et de la main. Les plis en sont dépourvus.
d. Mouvements de la main et du poignet
• Mobilité articulaire
L’anatomie fonctionnelle de la main est organisée pour permettre la préhension.
o Les articulations des doigts fonctionnent donc dans le sens de la flexion avec
de solides appareils ligamentaires latéraux pour stabiliser les articulations
inter-phalangiennes et métacarpo-phalangiennes. La flexion des doigts longs
est variable en fonction des articulations et des doigts. Elle est d’environ : 80-
90° pour la MCP pour 25-30° d’extension, 115-120° pour l’IPP pour 0°
d’extension, 80° pour l’IPD pour 5° d’extension. Cette flexion est croissante
depuis l’index vers l’auriculaire. En effet, l’index est plus proche du pouce que
l’auriculaire, la flexion nécessaire à la prise est moins importante. La flexion
est de 80° au niveau de l’IP du pouce.
Représentation schématique en coupe de
l’aire sensorielle du cortex cérébral d’un
hémisphère. La majeure partie du corps
peut être projetée sur le cortex, donnant un
homonculus déformé. Ces distorsions sont
dues au fait que certaines régions du corps
(notamment la main et la face) sont
beaucoup plus innervées que d’autres (ex :
le dos…)
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o Pour le pouce, à sa flexion s’associe un mouvement dans le plan frontal
d’abduction (60°) – adduction (30°) et dans et dans les plans sagittal et
horizontal un mouvement d’opposition (90° au niveau de la trapézo-
métacarpienne) qui va amener la pulpe du pouce en face de celle des doigts
longs pour faire la pince.
o Pour les doigts longs, on décrit un mouvement d’écartement des doigts dans
le plan frontal mais le 3ème
rayon est fixe.
• Synergie des appareils extenseurs et fléchisseurs
Les mouvements de flexion-extension au niveau des chaînes digitales sont régis
par un appareil extenseur et des tendons fléchisseurs. Les tendons fléchisseurs
sont circulaires, entourés d’une gaine de synoviale qui va en assurer la nutrition
par imbibition. Par ailleurs, il existe des formations fibreuses qui vont les
maintenir plaqués contre le squelette afin qu’ils ne prennent pas la corde, ce sont
les poulies. Les tendons extenseurs sont plus fibreux, plus plats et moins bine
individualisés, on parle plutôt d’appareil extenseur. Dans tous les cas, ces deux
systèmes (extenseur et fléchisseur) sont très interconnectés entre eux
(formations ligamentaires et muscles lombricaux) afin d’assurer un équilibre
permettant des mouvements fins et harmonieux.
Ainsi toute lésion de l’un des deux va d’une part entraîner un déficit dû à la lésion
mais va d’autre part provoquer un déséquilibre à l’origine de déformations
secondaires (cf plus loin).
Appareil extenseur au dos des doigts et
interconnexion avec le tendon fléchisseur
1 : Tendon extenseur
2 : Lames sagittales
3 : Muscle interosseux, insert° proximale
4 : Muscle interosseux, insert° distale
5 : Bandelettes latérales de l’extenseur
6 : Bandelette centrale de l’extenseur
7 : Ligament triangulaire (reliant les deux
bandelettes de l’extenseur)
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e. Innervation
L’innervation de la main et du poignet est de tronculaire. Elle est complexe sous le
contrôle des branches issues du plexus brachial. Au niveau de la main, la motricité et
la sensibilité sont sous la dépendance de 3 nerfs : radial, médian et ulnaire.
Le nerf médian : c’est le nerf de la prise, il permet la flexion des articulations
et est responsable de la sensibilité de plus des deux tiers de la paume de la
main au niveau de la face palmaire du pouce, de l’index, du majeur et de la
moitié radiale de l’annulaire. A la face dorsale, le nerf médian couvre la face
dorsale de P2 du pouce, de P2 et P3 de l’index et du majeur et de la moitié
radiale de P2 et P3 de l’annulaire. Les muscles innervés par le nerf médian
sont rappelés dans le Tableau I.
Le nerf ulnaire : c’est le nerf qui écarte et stabilise les doigts par
l’intermédiaire des interosseux et des lombricaux. Au niveau de la sensibilité,
à la face palmaire il couvre le tiers ulnaire de la paume, la moitié ulnaire de
l’annulaire et la totalité de l’auriculaire. A la face dorsale, il couvre le tiers
voire la moitié ulnaire de la face dorsale de la main, la totalité de la face
dorsale de l’auriculaire, la moitié ulnaire de la face dorsale de l’annulaire et la
moitié ulnaire de la face de P1 du majeur. Les muscles innervés par le nerf
ulnaire sont rappelés dans le Tableau I.
Le nerf radial : c’est le nerf de l’extension de l’ensemble du membre
supérieur depuis le triceps jusqu’aux doigts longs et au pouce. Au niveau
sensitif, il couvre à la face palmaire la tabatière anatomique. A la face dorsale,
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les deux tiers ou la moitié radiale de la main, la face dorsale de P1 de l’index
et la moitié radiale de la face dorsale de P1 du majeur. Les muscles innervés
par le nerf radial sont rappelés dans le Tableau I.
Tableau I – Innervation tronculaire motrice de la main et du poignet
Nerf médian Nerf ulnaire Nerf radial
Poignet Long palmaire
Fléchisseur radial du carpe Fléchisseur ulnaire du carpe
Court et Long extenseur
radial du carpe
Extenseur ulnaire du
carpe
Pouce
Long fléchisseur du pouce
Court fléchisseur (chef
superficiel) du pouce
Opposant du pouce
Court fléchisseur (chef profond) du
pouce
Adducteur du pouce
Abducteur du pouce
Long et Court Extenseur
du pouce
Doigts
longs
Fléchisseur commun superficiel
des doigts
Fléchisseur commun profond
des doigts II et III
Muscles lombricaux (1° et 2°)
Fléchisseur commun profond des
doigts IV et V
Muscles interosseux
Muscles lombricaux (3° et 4°)
Extenseur commun des
doigts
Extenseur propre du II
Extenseur propre du V
Auriculaire Opposant du V
Court abducteur du V
Fléchisseur du V
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4. Examen clinique – Sémiologie
Il débute toujours par l’interrogatoire (général puis focalisé sur les symptômes ayant amené
à consulter) suivi de l’examen physique qui dans tous les cas est bilatéral, comparatif et
systématique (élément après élément).
a. Terrain et Anamnèse :
L’examen clinique commence en précisant le terrain. Il va donc falloir rechercher les
antécédents personnels (médicaux et chirurgicaux) et familiaux. Il est essentiel de
préciser la profession et la latéralité (droitier ou gaucher) notamment chez les
travailleurs manuels. En cas de plaie, il faut préciser les antécédents vaccinaux et les
allergies.
b. Signes généraux et symptômes associés :
Il faut recherche les signes généraux (SG) qui sont la fièvre à en précisant les
caractéristiques ainsi que les autres SG que sont : l’anorexie et l’asthénie.
L’association de ces différents signes constituant une altération de l’état général. On
recherche d’autres symptômes qui peuvent s’intégrer soit dans des pathologies
générales donnant des manifestations ostéo-articulaires ou des maladies locales qui
peuvent secondairement donner des manifestations à distance. Ce sont notamment
des signes :
– Ostéo-articulaires (rachis, membres inférieurs)
– Neurologiques
– Cutanéo-phanériens
– Digestifs
– Ophtalmologiques
– Cardio-pulmonaires
c. Signes fonctionnels :
L’interrogatoire permet aussi de préciser la douleur et les autres signes
fonctionnels. Ce sont eux qui amènent le plus souvent à consulter.
La douleur : on doit préciser ses différentes caractéristiques :
– siège exact (MCP, IPP, IPD…)
– caractère uni ou bilatéral, symétrique ou non
– irradiation,
– type,
– mode de survenue (traumatique, brutal, progressif…),
– traitements antérieurs et efficacité,
– horaire (inflammatoire ou mécanique),
– dérouillage matinal
– par excès de nociception ou neurogène
Les autres signes fonctionnels à préciser sont :
– l’impotence fonctionnelle en précisant son retentissement (travail, vie
quotidienne, loisirs…)
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– Phénomènes de ressaut (dynamique) d’un doigt
– Troubles vasomoteurs (froideur, pâleur, hypersudation)
– Troubles sensitifs (paresthésies) et moteurs (parésies, paralysies)
d. Examen physique du revêtement cutané et de la vascularisation
• A l’inspection on précise les plis cutanés. En cas d’absence de plis, cela peut
traduire la présence d’un œdème soit de stase par une compression avec une
gêne au retour veineux, soit dans le cadre d’une maladie infectieuse ou
inflammatoire. A la pression, on recherche un signe du godet signant l’infiltration
des parties molles par l’œdème. Au contraire des sillons trop creusés peuvent
signer une amyotrophie le plus souvent par atteinte neurologique. Par exemple
au niveau de l’éminence thénar réalisant au maximum la « main de singe » ou par
fonte des muscles interosseux dans le cadre d’un atteinte du nerf ulnaire.
• Au niveau du revêtement cutané, on peut trouver des lésions :
o diffuses à type d’hyperpigmentation (palmaire) d’érythrose, de cyanose
ou au contraire d’une pâleur extrême diffuse ou plus irrégulière
notamment dans les zones de frottement ou traumatisable (vitiligo)
o localisées : lésions purpuriques, lésions érythémato-squameuses d’un
psoriasis au niveau des plis palmaires ou dorsaux, lésions érythémateuses
péri-unguéales…
• On évalue l’état de la pilosité et celui des ongles :
o Ongles : une atteinte unguéale peut se voir dans de nombreuses
circonstances. L’ongle peut alors présenter des anomalies au niveau de
� Sa taille (micro- ou macronychie)
� Sa forme :
• Excès de courbure avec un ongle en « verre de montre » de
l’hippocratisme digital
• Défaut de courbure avec un aspect d’ « ongle en cuillère »
(koïlonychie) (ex : anémie ferriprive, troubles endocriniens
et notamment hypothyroïdie)
� Sa couleur : les dyschromies unguéales les plus fréquentes sont la
leuconychie (blanc), la mélanonychie (brun ou noir) et
l’érythronychie (rouge). Il faut alors préciser la localisation et
l’évolution dans le temps de la dyschromie. Il existe des bandes
noires unguéales (mélanonychie) bénignes, mais il faut toujours
consulter rapidement surtout en cas de bande noire unguéale
apparue récemment ou qui s'élargit par crainte d’un mélanome…
et afin de réaliser une analyse histologique.
� Sa morphologie et la texture de l’ongle par exemple dans les suites
de traumatisme (dystrophie post-traumatique) ou d’infection (ex :
onychie mycosique, péri-onyxis…). L’aspect en « dé à coudre »
dans les spondylarthropasties chroniques (ex : rhumatisme
psoriasique) est à connaître. Enfin, il faut se méfier des dystrophies
unguéales secondaires à des tics (onychomanie avec des stries
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transversales parallèles dues à une manipulation répétitive de la
lunule postérieure de l’ongle…).
o Pilosité : une pilosité excessive n’est en général pas pathologique en soit
sauf en cas de désordre endocrinien chez la femme où il peut y avoir une
hyperpilosité. D’autres signes sont alors associés. Une dépilation peut se
voir en cas de troubles endocriniens (ex : hypothyroïdie) ou en cas d
d‘atteinte neurologique (ex syndrome du canal carpien évolué). Cet aspect
est en général associé à un aspect cireux de la peau.
• L’état vasculaire est précisé :
o à l’inspection par l’existence d’un œdème, de la circulation veineuse ainsi
que par la coloration de la peau et des ongles.
o à la palpation, on évalue aussi la chaleur des téguments (avec le dos de la
main de l’examinateur) et on précise le temps de recoloration cutanée à
la pression des pulpes et du lit unguéal qui ne doit pas dépasser 3
secondes. On palpe avec la pulpe des doigts (avec l’index et majeur,
jamais avec le pouce !) le pouls radial (à la partie externe de la face
antérieure du poignet) et le pouls ulnaire (à la partie interne de la face de
flexion du poignet lorsqu’il est perçu, ce qui n’est pas toujours le cas…).
o Le phénomène de Raynaud est à connaître (item 327 de l’ECN…). Il s’agit
d’un acrosyndrome vasculaire paroxystique fréquent (8 à 10 % des
femmes et 3 à 5 % des hommes). Son diagnostic est clinique le souvent à
l’interrogatoire qui recherche une ischémie transitoire des doigts se
déroulant en 3 phases successives : la phase syncopale, blanchiment
paroxystique des doigts, respectant souvent les pouces, du à un arrêt
brutal et transitoire de la circulation artérielle digitale. Elle est
douloureuse, et souvent accompagnée d'une « sensation de doigts
morts » avec perte de la sensibilité ; la phase asphyxique, ou « bleue »
(due au ralentissement du courant veinulaire) qui lui fait suite, est
inconstante ; la phase « rouge » ou hyperémique (due a une
vasodilatation artérielle). Les orteils, le nez et les oreilles peuvent
quelquefois être touches. La durée de chaque phase est variable, certaines
étant très courtes, les deux dernières pouvant même manquer (PR
incomplet). Le phénomène de Raynaud est déclenché par le froid,
l'humidité, l'émotion. Le phénomène de Raynaud idiopathique ou maladie
de Raynaud est de loin le plus fréquent. Mais les causes sont nombreuses
(sclérodermie systémique, autres connectivites, artériopathies,
vascularites…).
o La Manœuvre d'Allen. Elle consiste a comprimer les artères radiale et
cubitale en faisant exercer au malade des mouvements de flexion et
d'extension de la main pour vider la main de son sang ; elle devient
normalement blanche. La levée de la compression permet d’objectiver la
perméabilité de l’arcade palmaire avec une paume qui rougit
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normalement en 3 à 5 secondes. La revascularisation doit se faire d’un
seul tenant sans zone blanche d’ischémie qui témoignerait d’une lésion
vasculaire. Tout retard ou hétérogénéité de revascularisation de la paume
et des doigts est pathologique et peut être due une maladie de Buerger
(thrombo-angéite oblitérante ou artérite juvénile s'exprimant par un
phénomène de Raynaud, des troubles trophiques distaux, parfois des
thromboses veineuses superficielles chez un homme jeune et grand
fumeur) ou à des microtraumatismes (vibrations et maladie des engins
vibrants dont l'association au tabac provoque des lésions digitales).
• En cas de plaie, on détermine avec précision sa localisation par rapport aux
principaux plis et articulations, sa direction, sa taille, éventuellement sa
profondeur et son degré de souillure. Il faudra toujours se méfier de l’examen
clinique fait sur une main « à plat » alors que le traumatisme s’est produit « main
fermée » ce qui peut masquer des lésions (décalage peau- lésion sous-cutanées !)
e. Examen physique des structures ostéo-articulaires
• Inspection.
On demande d’abord au patient d’étaler la main avec la paume sur la table.
L’inspection recherche un gonflement, une rougeur, ou une déformation. Les
déformations au niveau des doigts et des articulations peuvent s’accompagner ou
non de modifications des axes.
• Déviations : On peut reconnaître une déviation ulnaire, c’est le classique
« coup de vent cubital » des doigts de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Le
pouce peut présenter une déformation à type de « pouce en Z » que l’on
rencontre dans la rhizarthrose (arthrose de l’articulation trapézo-
métacarpienne), la PR ou d’autre maladies rhumatismales.
• Au niveau des doigts, on recherche en demandant d’étendre les doigts une
déformation globale du doigt avec un aspect de :
o Déformation en maillet (« mallet finger ») : chute en flexion de P3 due
à la rupture ou la section de la bandelette terminale du tendon
extenseur à la base de P3. La rétraction proximale de l’appareil
extenseur peut provoquer une hyper-extension de l’IPP avec une
déformation en « col de cygne ».
o Déformation en « boutonnière » : il existe une lésion de la bandelette
médiane du tendon extenseur à la face dorsale de P2. Les deux
bandelettes latérales s’écartent provocant la sub-luxation dorsale de
la tête de P2. Le système fléchisseur devient prédominant avec IPP
en flexion et le système extenseur se rétracte avec IPD en hyper-
extension.
o Déformations en « griffe » : avec une hyper-extension de la MCP et
une flexion de l’IPP et IPD. Elle est due à une paralysie des muscles
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inter-osseux. En cas de paralysie cubitale, la main prend une attitude
en « griffe cubitale ».
• On peut retrouver également des déformations localisées sous forme de
nodules ou de kystes ou de brides au niveau des doigts, de la main ou du
poignet. Il peut s’agir :
o De nodules arthrosiques. Ce sont des nodules durs à la palpation
situés sur les faces latérales et dorsales des doigts longs dans le
cadre de l’arthrose (nodules de Bouchard au niveau des IPP et
d’Heberden au niveau des IPD).
o Nodules rhumatoïdes en regard de la face palmaire ou de la face
dorsale des doigts.
o Nodules tophacées. Il s’agit de tophus rentrant dans le cadre de la
goutte (par accumulation locale dans les tissus mous d’aide urique)
qui peuvent siéger en regard de la face dorsale ou de la face des
doigts.
o Kystes arthro-synoviaux. Ils sont souvent situés en regard d’une
articulation avec laquelle ils communiquent. Ils sont remplis d’un
liquide arthro-synovial. Au doigt, on les retrouve notamment en
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regard des IPD. ils sont gênants car facilement traumatisables. Au
poignet, des localisations typiques de ce type de kyste sont la face
dorsale du poignet en regard de l’articulation scapho-lunaire (gênant
alors la flexion dorsale du poignet) ou à proximité de l’artère radiale
(« kyste de la gouttière du pouls »).
o Des brides se voient fréquemment dans la maladie de Dupuytren.
Elles sont localisées longitudinalement dans la paume de la main ou
le long des doigts longs à l’origine d’un défaut d’extension plus ou
visible et gênant. Ces brides sont non douloureuses à la palpation. Il
existe également des nodules enchâssés dans le tissu sous-cutané.
On décrit ainsi des formes nodulaires, à brides ou mixte dans la
Maladie de Dupuytren.
• Palpation et mobilisation
• On examine ensuite toutes les structures osseuses et les articulations. Toutes
les structures osseuses peuvent être facilement palpées au niveau de la
main. Cela permet de localiser avec précision une douleur et de rechercher
une déformation associée ou un gonflement. Il faut être méthodique et
minutieux (palpation entre le pouce et l'index des faces interne et externe
de chaque articulation interphalangienne distale et proximale et les
articulations métacarpophalangiennes puis palpation du poignet avec les
pouces placés sur le dos du poignet, les doigts étant en-dessous). Il faut
rechercher une douleur au niveau des styloïdes radiale et cubitale dans les
traumatismes du poignet, ou au niveau de la tabatière anatomique si on
suspecte une fracture du scaphoïde. Il faut ensuite palper les articulations
des doigts qui peuvent être le siège d’un gonflement douloureux et
fluctuant à la palpation dans le cadre des rhumatismes inflammatoires
(épanchement articulaire et/ou synovite). La localisation et le nombre des
articulations douloureuses et gonflées seront notés avec précisions car cela
peut orienter vers une pathologie plutôt qu’une autre. A titre d’exemple,
une déformation d’une ou plusieurs IPD peut se voir dans l’arthrose (nodule
d’Heberden), dans le rhumatisme psoriasique (arthrite de l’IPD) ou dans la
goutte chronique (arthrite de l’IPD ou tophus dans les parties molles).
• On évalue les mobilités articulaires et on note systématique leur caractère
douloureux ou non.
o A la flexion active des doigts (on demande de fermer le poing),
normalement, les doigts convergent vers le pôle distal du scaphoïde,
en cas de troubles rotationnels, on évoque une fracture d’une
phalange ou d’un métacarpien.
o On précise les mobilités actives et passives des différentes
articulations. Devant une diminution des mobilités à la fois passives
et actives, on parlera d’un enraidissement articulaire quelle que soit
sa cause (destruction articulaire dans le cadre d’une arthrose ou
d’une arthrite, accolement fibreux dans les suites d’une plaie
tendineuse…). En cas de diminution des mobilités actives alors que
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les mobilités passives sont normales ou quasi-normales, il faut
rechercher une lésion tendineuse d’origine traumatique (section ou
rupture…), inflammatoire ou dégénérative ; une lésion musculaire ;
ou une lésion neurologique périphérique (atteinte tronculaire,
plexulaire ou radiculaire) ou centrale.
f. Examen physique de la sensibilité et de la motricité
• Examen de la sensibilité
o On peut examiner la sensibilité selon plusieurs modalités.
1) Topographie radiculaire.
Pouce et index : C6
Majeur : C7
Annulaire et auriculaire : C8
2) Topographie tronculaire. Il y a des variations anatomiques dans la
distribution des territoires sensitifs des troncs nerveux qui ont en charge
la sensibilité de la main. Il existe également des chevauchements entre les
différents territoires. Cependant chaque tronc nerveux possède une zone
qui lui est spécifique et n’appartient qu’à lui, ce sont les « zones
sentinelles » : Nerf médian : pulpe de l’index, Nerf ulnaire : pulpe de
l’auriculaire, Nerf radial : tabatière anatomique
3) Topographie lésionnelle. La sensibilité de chaque doigt est sous la
dépendance de deux nerfs collatéraux issus des différents troncs. Il existe
donc un nerf collatéral radial et ulnaire pour chaque doigt, qui ont en
charge la sensibilité de la moitié de la face palmaire du doigt et de l’hémi-
pulpe correspondante. A noter qu’au niveau des doigts longs, ces nerfs
collatéraux sont situés sur les faces latérales des doigts alors qu’au niveau
du pouce, ces pédicules collatéraux sont très palmaires de part et d’autre
du tendon du long fléchisseur du pouce. Ainsi, en cas de plaie à la face
latérale des doigts ou à la face palmaire ou latérale du pouce il faudra
rechercher systématiquement un déficit sensitif en aval de la plaie.
o La sensibilité au niveau des différents territoires doit s’analyser suivants les
différents modes
1) Sensibilité grossière. Douleur au piquer – toucher avec une aiguille et une
pointe mousse ou un pinceau. On parle de sensibilité douloureuse ou de
protection.
2) Chaud-froid (grâce à un tube à essais rempli de liquide chaud ou de glace)
mais son intérêt est faible en pratique courante pour l’exploration des
nerfs périphériques.
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3) Sensibilité fine épicritique : afin de mieux étudier cette dernière, il faut
que la main soit immobile pour éviter de mettre en jeu un stimulus
proprioceptif. On utilise un stylet mousse appliqué avec une force
constante aux différents endroits à étudier. Ce test à une valeur
qualitative (+ ou -). On peut étudier la sensibilité de manière plus
quantitative grâce au test de Weber. Ce test consiste à évaluer dans un
territoire donné le plus petit écartement pour lequel deux contacts
ponctuels sont perçus comme distincts ; la limite inférieure de la
discrimination de deux points, évaluée en millimètres, affecte donc une
valeur chiffrée à la sensibilité discriminative.
4) Autres modalités sensitives :
• Sensibilité vibratoire (pallesthésie). Utiliser un diapason de basse
tonalité (128 ou 256 Hz). Il faut d’abord frapper le diapason sur le
talon de la main et l'appliquer fermement sur une articulation IPD.
Demander au sujet de signaler lorsque les vibrations cessent. Si le
sens vibratoire est altéré, examiner des saillies osseuses plus
proximales.
• Sens de position. Saisir un doigt du patient entre le pouce et
l'index en le tenant par les côtés, il faut d’abord montrer au sujet
ce que l'on entend par « en haut » et « en bas » lorsque son doigt
est déplacé. Demander au sujet, ayant fermé les yeux, de répondre
« en haut » ou « en bas » lorsque le doigt est déplacé.
• Sensibilité à la pression…
• Examen de la motricité
o Recherche de mouvements normaux : A l’inspection on va rechercher des
mouvements anormaux à type de tremblements (réguliers ou non,
intensionnels ou non…) de cloniques
o Analyse du tonus et de la force musculaires. La palpation et la mobilisation
permettra d’apprécier le tonus musculaire à la recherche de dystonies (hyper
ou hypotonie). Puis on réalisera examen analytique de la fonction motrice et
un testing musculaire. La force musculaire devra être évaluée suivant l’échelle
habituelle :
0 = aucune contraction,
1 = contraction visible n'entraînant aucun mouvement,
2 = contraction permettant le mouvement en l'absence de pesanteur,
3 = contraction permettant le mouvement contre la pesanteur,
4= contraction permettant le mouvement contre résistance,
5 = force musculaire normale
o Analyse systématique des muscles. Les tendons sont organisés au sein d’un
système très complexe avec de nombreuses connections entre eux qui parfois
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autorise des suppléances et des compensations. Il est donc nécessaire de les
tester de manière systématique et analytique avec des manœuvres
spécifiques afin d’éviter les pièges (Tableau II).
� Au poignet. Fléchisseur Radial du Carpe, Long Palmaire et Fléchisseur
Ulnaire du Carpe, Court et Long Extenseurs Radial du Carpe et
Extenseur Ulnaire du Carpe.
� Doigts longs. Fléchisseurs profonds et superficiels des doigts,
Extenseurs communs des doigts et Extenseurs propres du II et du V,
Opposant et abducteur du V.
� Pouce. Long et Court fléchisseurs du pouce, Opposant, adducteur et
court abducteur du pouce , Long Abducteur du pouce , Long et Court
Extenseur du pouce.
� De manière synthétique on peut demander au patient de réaliser
certains mouvements simples afin d’explorer les différents territoires
nerveux selon une topographie tronculaire et radiculaire :
Extension du poignet racines nerf
demander au sujet de fermer le poing
et d'étendre le poignet lorsqu'on s’y
oppose
essentiellement
C7
ainsi que le nerf
radial
Flexion du poignet
demander au sujet de fermer le poing
et de fléchir le poignet lorsqu'on s’y
oppose
essentiellement
C6
Ainsi que le nerf
médian
Abduction des doigts
main du sujet paume en bas et doigts
écartés : demander au sujet de résister
lorsqu'on essaye de rapprocher les
doigts
C8 et D1 Ainsi que le nerf
ulnaire
Opposition du pouce
le sujet doit réaliser une opposition de
la pulpe du pouce avec la pulpe des
autres doigts
essentiellement
de C6
Ainsi que le nerf
médian
o Réflexes ostéo-tendineux. Les réflexes ostéo-tendineux doivent être explorés.
Cet examen est toujours bilatéral et comparatif entre les deux côtés par la
percussion rapide et directe du tendon avec un marteau à réflexes qui soit
entrainé une contraction unique du muscle correspondant. On peut
sensibiliser la recherche des ROT par des manœuvre de facilitation, par
exemple, demander au sujet de serrer les dents, de siffler ou de compter…
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• Réflexe bicipital (essentiellement C5)
• Avant-bras demi-fléchi, paume tournée vers le bas
• Placer un doigt fermement sur le tendon du biceps et le
frapper avec le marteau à réflexe
• � Observer la flexion du coude par contraction du biceps
• Réflexe tricipital (essentiellement C7)
• Avant-bras demi-fléchi, paume tournée vers le corps
• Frapper le tendon du triceps au-dessus du coude
• � Observer l'extension de l'avant-bras sur le bras par
contraction du triceps
• Réflexe stylo-radial (essentiellement C6)
• Avant-bras demi-fléchi, paume tournée vers le bas
• Percuter la styloïde radiale
• � Observer la flexion et la supination de l'avant-bras par
contraction du long supinateur
• Réflexe cubito-pronateur (C8)
• Avant-bras demi-fléchi
• Percuter la styloïde cubitale
• � Observer la pronation de la main
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g. Quelques manœuvres spécifiques :
• Test d’Allen : Elle consiste a comprimer les artères radiale et cubitale en faisant
exercer au malade des mouvements de flexion et d'extension de la main pour vider la
main de son sang ; elle devient normalement blanche. La levée de la compression
permet d’objectiver la perméabilité de l’arcade palmaire avec une paume qui rougit
normalement en 3 à 5 secondes. La revascularisation doit se faire d’un seul tenant
sans zone blanche d’ischémie qui témoignerait d’une lésion de vascularite. Tout
retard ou hétérogénéité de revascularisation de la paume et des doigts est
pathologique.
• Manouvre de Phallen : l’hyperflexion palmaire du poignet, maintenue au moins une
minute, déclenche des paresthésies dans les premiers doigts (augmentation de la
pression intracarpienne). Ce test clinique est utilisé pour mettre en évidence un
syndrome de canal carpien. Le test de Phallen est positif si, au cours d’une flexion
active maximale du poignet pendant une minute, apparaissent des paresthésies dans
le territoire du nerf médian, l’avant-bras étant vertical. Le délai d’apparition est noté
en secondes. Dans la littérature, il a été proposé un test inversé, en hyperextension.
• Test de Tinel : l'examinateur applique un coup sur le pouce à l'endroit où passe le
nerf médian ; une petite sensation de décharge électrique ressentie dans un ou
plusieurs doigts peut indiquer un dommage du nerf médian.
• Manœuvre de Finkelstein : on imprime une flexion à l’IP, la MCP du pouce associée
à une inclinaison ulnaire du poignet � mise en tension du Long et court abducteur
du pouce à la recherche d’une douleur le long du trajet tendineux (bord radial radius
distal) � tendinite de De Quervain
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Tableau II – Examen analytique de la motricité de la main et du poignet
Muscle Innervation Action Test
Poignet
Fléchisseur radial du
carpe Médian Flexion du poignet Flexion du poignet contre résistance
Long palmaire Médian Flexion du poignet Flexion du poignet contre résistance
Fléchisseur ulnaire du
carpe Ulnaire
Flexion du poignet avec
inclinaison ulnaire
Flexion du poignet avec inclinaison ulnaire contre
résistance
Long extenseur radial
du carpe Radial
Déviation radiale et extension
du poignet
Extension du poignet avec inclinaison radiale
contre résistance (tendon palpable sur la base de
M2)
Court extenseur
radial du carpe Radial Extension du poignet
Etend le poignet contre résistance (tendon
palpable sur la base de M3)
Extenseur ulnaire du
carpe Radial
Extension du poignet et
déviation cubitale
Inclinaison cubitale contre résistance (tendon
palpable sur la base de M5)
Doigts
longs
Fléchisseur
superficiel des doigts Médian Flexion IPP
Flexion active de P2 sur P1, les autres doigts sont
maintenus en extension
Fléchisseur profond
des doigts
Médian (2°
et 3°) et
ulnaire (4°
et 5°)
Flexion IPD Flexion de P3 sur P2, P2 et P1 sont maintenues en
extension
Extenseur commun
des doigts Radial Extension MCP des doigts
Extension de la MCP contre résistance (il est
préférable de tester le majeur ou l’annulaire)
Muscles inter-osseux Ulnaire
Flexion MCP et extension IPP
et IPD
IO dorsaux : abducteurs :
écartent l’index, l’annulaire et
l’auriculaire du majeur
IO palmaires : adducteurs
Extension IPP et IPD lors de la flexion des MCP
Ecartement des doigts MCP en extension
Index Extenseur propre de
l’index Radial Extension MCP de l’index
Extension MCP index contre résistance, P1 du
majeur et de l’annulaire étant maintenues fléchies
Auriculaire
Extenseur propre de
l’auriculaire Radial Extension MCP de l’auriculaire
Extension MCP auriculaire contre résistance, P1 du
majeur et de l’annulaire étant maintenues fléchies
Court abducteur de
l’auriculaire Ulnaire Ecarte le V de l’annulaire Abduction du V contre résistance
Opposant de
l’auriculaire Ulnaire Flexion du 5° métacarpien Flexion du 5° métacarpien contre résistance
Pouce
Long fléchisseur du
pouce Médian Flexion IP du pouce Flexion IP du pouce contre résistance
Long extenseur du
pouce Radial
Extension IP du pouce,
extension MCP du pouce et
rétropulsion du pouce
Main à plat, rétropulsion contre résistance du
pouce.
Court extenseur du
pouce Radial Extension MCP du pouce
Extension MCP du pouce contre résistance ou IP
maintenu en flexion
Long abducteur du
pouce Radial Abduction et extension de M1
On demande d’écarter son pouce dans le plan de la
paume. On sent la tension sur le bard radial de la
tabatière anatomique
Opposant du pouce Médian Antéposition de M1 Antéposition du pouce contre résistance
Court fléchisseur du
pouce
Médian
(chef
superficiel)
et ulnaire
(chef
profond)
Flexion-adduction de M1 Difficile à individualiser
Adducteur du pouce Ulnaire Rapproche M1 de M2 dans le
plan de la paume
Rapprocher M1 de M2 sans fléchir le pouce (pour
éliminer l’action du long fléchisseur) et la poignet
en extension (pour éliminer l’action du long
extenseur) � recherche du signe de Froment