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SELVE Itu jekët Sylvana, La Guerre des Natures t2 Production, diffusion, relations presse AlterMachine | Elisabeth Le Coënt & Noura Sairour [email protected] | +33 (0)6 10 77 20 25 | www.altermachine.fr Création 2018-19 pour 5 interprètes Conception et mise en scène Christophe Rulhes

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SELVEItu jekët Sylvana, La Guerre des Natures t2

Production, diffusion, relations presseAlterMachine | Elisabeth Le Coënt & Noura Sairour

[email protected] | +33 (0)6 10 77 20 25 | www.altermachine.fr

Création 2018-19 pour 5 interprètesConception et mise en scène Christophe Rulhes

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SELVE mêle arts vivants et arts visuels, danse, cirque, musique, anthropologie. Sur scène, à vingt ans,

Sylvana Opoya, femme « amérindienne » Wayana d’Amazonie, prend la parole et déploie ses attachements

et ses imaginaires... femme/forêt, Itu Jekët «forêt dense». Elle est entourée par quatre Palasisi, «ceux qui

viennent du soleil», « les blancs ». Ils la traduisent, la dansent et font musique ensemble sur le sens au-

tochtone de chacun. Se forge alors un point de vue métis, au bord d’un abrupt post-apocalyptique, teinté

de vie, de pourriture et de germination, de mort et de création. Depuis Taluwen en Guyane, où sévissent

les épidémies de suicide chez les «amérindiens», l’empoisonnement par l’orpaillage, les ravages extrac-

tivistes et le prosélytisme des évangélistes, Sylvana irréductible personne, provoque par ses fabulations

un écho vers le monde et nos quartiers : comment participons-nous à nos territoires ? Quel est le devenir

autochtone de chacun ? Comment devenir femme ? Comment devenir wayana ? Voilà la question.

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DISTRIBUTION

EQUIPE DE CRÉATION AU PLATEAU 

EQUIPE D’ENQUÊTE, DRAMATURGIE

ZONES D’ENQUÊTE

Une création du GdRAconception, mise en scène : Christophe Rulhes texte : Sylvana Opoya et Christophe Rulhescomplicités : Julien Cassier

créé et interprété parSylvana Opoya, Bénédicte Le Lamer, Chloé Beillevaire, Julien Cassier et Christophe Rulhes.

chorégraphie : Julien Cassier  et Chloé Beillevairemusique : Christophe Rulhes  collaboration artistique, images filmées : Nicolas Pradalscénographie : le GdRA avec des dessins de Benoît Bonnemaison-Fitte et des photographies d’Hélène Canaudcréation costume : Céline Sathal création lumière : Marie Boethas création son : Pedro Theuriet  direction technique et régie générale : David Løchen

enquête, écriture : Christophe Rulhes collecte sonore et coordination : Julien Cassierlittérature orale bilingue français-wayana, écriture : Sylvana Opoyadessins : Benoît Bonnemaison-Fitte  photographies : Hélène Canaudmédiations, images filmées: Nicolas Pradaldramaturgie : Joëlle Zask  et Jean-Christophe Goddardlogistique et régie générale : David Løchen

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PARTENAIRESRECHERCHE EN COURS

Une production du GdRAPartenaires : Les 2 Scènes - Scène nationale, Besançon ; Le Théâtre Vidy Lausanne | Suisse ; 2 Pôles Cirque en Normandie / La Brèche à Cherbourg – Cirque-Théâtre d’Elbeuf ; l’Usine - Centre National des Arts de la Rue, Tournefeuille ; L’AGORA - Pôle National des Arts du Cirque, Boulazac ; La Scène Nationale d’Albi ; Le Théâtre d’Arles - Scène conventionnée art et création pour les nouvelles écritures, Arles ; CIRCa, Pôle National des Arts du Cirque, Auch .

La création de Selve est soutenue par la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre du programme New Settings.

Le GdRA est conventionnée par le Ministère de la Culture DRAC Occitanie, la Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée et la Ville de Toulouse, bénéficie pour SELVE du soutien de la DAC Guyane, de la DGLFLF du Ministère des Outres-Mer, a sollicité la DGCA du Ministère de la Culture.

Résidences de création

Septembre - novembre 2017 : 6 semaines de résidence en Guyane et en forêt amazonienne : enquêtes et création

Avril - mai 2018 : 1 semaine de travail à la table avec Sylvana Opoya, écriture et traduction puis 2 semaines de recherche scénographique à l’Usine - Centre National des Arts de la Rue, Tournefeuille.

Octobre 2018 : 3 semaines de répétitions et de création à La Brèche - Pôle Cirque en Normandie, Cherbourg.

Janvier 2019 : Du 7 au 19 janvier 2019 : 2 semaines de répétitions à CIRCa - Pôle National des Arts du Cirque à Auch.

Mai 2019 : Une semaine de scénographie, recherche de lieu en cours.

Août 2019 : répétitions création au Théâtre Vidy Lausanne.

Septembre - octobre 2019 : 2 semaines de répétitions création Les 2 Scènes Besançon puis 2 semaines de répétitions à L’AGORA - Pôle National Cirque de Boulazac

Création

Les 10 et 11 octobre 2019 à l’Agora - Centre culturel, Pôle national des arts du cirque, Boulazac-Aquitaine

Tournée en cours

16 au 19 octobre : Théâtre Romain Rolland, Villejuif ; 15 et 16 novembre 2019 : Le Prato – Pôle national des arts du cirque, Lille ; 21 au 23 novembre : TCI Paris New Settings Hermès ; du 26 au 28 novembre : Les 2 Scènes, Scène nationale de Besançon ; 5 décembre : Scène Nationale d’Albi ; 24 janvier : Théâtre de Mende Scènes Croisées de Lozère ; du 3 au 6 février : Théâtre de Vidy Lausanne ; 9 au 11 mars : Festival SPRING – plateforme 2 pôles cirque en Normandie : La Brèche – Cherbourg et Cirque-Théâtre d’Elbeuf

CALENDRIEREN COURS

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SELVEla Guerre des Natures T2

L’Anthropocène nommée, la Guerre des Natures débutée il y a cinq siècles se poursuit et donne son nom à la nouvelle série d’écriture théâtrale du GdRA. Au fil de portraits glanés dans le monde, ce sont quelques histoires contemporaines de cette lutte qui sont racontées et mises en scène. Après LENGA premier volet de la série créé au Théâtre Vidy à Lausanne en 2016, avec Lizo James, Xhosa d’Afrique du Sud et Maheriniaina Ranaivoson, Merina de Madagascar, le deuxième volet SELVE1 est un récit de Sylvana Opoya, «amérindienne» de Guyane Amazonienne.

La guerre des natures oppose en batailles successives les « terriens » – humains et non-humains qui savent qu’ils appartiennent à la Terre – aux « modernes » – ceux qui pensent depuis quelques siècles déjà que la Terre leur appartient. Christophe Rulhes et Julien Cassier pensent, avec Catherine Jeandel, Bruno Latour, Christophe Bonneuil et bien d’autres, que s’il existe une guerre des civilisations sur notre planète, c’est celle-là. Sylvana, Lizo ou Mahery sont pris dans ce conflit, nous aussi.

Elle s’appelle Sylvana, vit dans la selve amazonienne, au bord du fleuve Lawa, en lisière de forêt profonde. Elle connaît le littoral proche de l’épaisse Amazonie où elle a un temps étudié. Elle a vécu jusqu’à l’âge de 11 ans à Taluwen, village amérindien wayana d’horticulteurs, pêcheurs, chasseurs et cueilleurs sédentarisés depuis plus de trente ans. Après ses études en lettres modernes à l’Université de Cayenne, elle est de retour au village comme Intervenante en Langue Maternelle dans l’école où elle a grandi. Elle a souhaité rejoindre sa famille meurtrie. Elle désire transmettre sa langue aux enfants de Taluwen.

SELVE s’écrit après des temps d’entretiens réalisés auprès de Sylvana Opoya. Les discussions sont filmées en français et en wayana. Elles fabriquent une littérature orale, à destination d’un théâtre de la Personne, joué et publié en Métropole, en Guyane et ailleurs. Sylvana y dit à sa façon la fragilité et les forces d’un monde aux horizons incertains, en prise avec les autres, les esprits, les revenus sociaux, l’argent, le travail des «palasisis», entre héritage et innovation, langues et traditions diverses, cosmogonie, réseaux sociaux et outils numériques. Elle raconte son métier novateur d’Intervenante en Langue Maternelle dans lequel elle rencontre quotidiennement des élèves bilingues français-wayana. Elle dit son village et ses nombreux problèmes, ses promesses et ses perspectives.

Ailleurs en Amazonie, en novembre 2016, six garimperos brésiliens clandestins furent tués, fléchés par un clan Yanomami dans la province du Roraima. Le leader Yanomami Davi Kopenawa, mainte fois menacé de mort bénéficie d’une protection policière rapprochée. De nos jours, des leaders «amérindiens» sont assassinés froidement. La situation des « natifs » d’Amérique reste peu considérée. Kopenawa et d’autres caciques rappellent fréquemment la destruction de leur environnement par l’avancée des «blancs mangeurs de terre », l’orpaillage et la déforestation. Ils insistent sur le lien qui unit leur langue, le territoire, la forêt, les fleuves. En écho au témoignage direct donné par Sylvana Opoya, SELVE ramène au plateau des extraits d’entretiens filmés par le GdRA en Guyane auprès de leaders particulièrement engagés dans la lutte d’autodétermination : Ti’iwan Couchili, Aïmawale Opoya, Yanuwana Tapoka, Josy Joseph, Brigitte Wyngaarde, René Monerville participent par leurs témoignages filmés à l’écriture de la pièce.

Comment ces personnes souhaitent ou non prendre la parole depuis leurs peuples Wayana, Teko, Kali’na, où les adolescents se suicident trop souvent

1 Les deux premiers tomes de La Guerre des Natures LENGA et SELVE seront édités aux Solitaires Intempestifs au Printemps 2019.

SYLVANAALIMINAOPOYA

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– on parle, comme pour les indiens Guarani du Mato-Grosso au Brésil, d’une épidémie de suicide en Guyane – dont les villages pollués au mercure d’orpaillage traversent des enjeux de développement et dont les populations fragiles se sont stabilisées à des centaines ou des milliers de membres sur trois pays ? Pleinement vivantes dans le présent, connectées à leur télévision numérique, passionnées ou non de musique Reggaeton ou afro-américaine, intéressées ou pas par les traditions chamaniques et culturelles de leurs ancêtres, admiratrices ou pas d’une certaine idée de la France, fières ou pas de leurs appartenances, de leur féminité et de leur département Guyanais, aimant ou pas l’écriture et les lettres françaises tout autant que leur languematernelle, comment ces personnes nous apprennent la résilience des identités personnelles en situation d’adversité et de pluralité ? Quelle est le territoire imaginaire et concret de leur subsistance ? Avec pour axe central le récit de Sylvana Opoya et de sa famille, plusieurs autres témoignages viennent pétrir un texte nourri de paroles amérindiennes en Amérique du Sud.

Des entretiens et enregistrements, images fixes et en mouvements, dessins, photographies, sont réalisés dans la famille et les proximités de Sylvana Opoya. Ces matériaux sont posés en rapport aux notions d’éducation, de terre, de personne, de participation, de démocratie, de communauté. Cette enquête compose des émotions et un savoir pluriels, dans lesquels la parole du témoin prime avant tout. Le texte que Christophe Rulhes co-écrit est donc un récit de et au sujet de Sylvana Opoya, pour un théâtre de la Personne direct et en prise avec le monde, en collaboration avec les artistes, articulé avec la fiction et les artifices narratifs et plastiques de la mise en scène. Il pose les questions de la transmission, de l’innovation, de l’habitabilité et du partage du territoire à Taluwen, en Guyane et ailleurs. Le texte est multilingue : français, wayana, teko, wayapi, lokono, kali’na.

Sylvana Opoya prend la parole. Bénédicte Le Lamer, comédienne, dialogue avec elle, offre les possibilités de la traduction et d’une narration densifiée et métisse. Julien Cassier en acrobate et Chloé Beillevaire dansent, affrontent un territoire réduit et incertain, ils sont en prise avec les esprits Joloks et les invisibles qui peuplent la vie de Sylvana. La création sonore donne à entendre l’Amazonie, le village, des témoignages «amérindiens» guyanais. Le texte, en Français et en Wayana sous-titré, est parfois donné en musique, à partir de contextes instrumentaux et vocaux Amazoniens joués par Christophe Rulhes.

La scénographie de SELVE est une forêt d’image qui se constitue au fil du récit. Sur un plancher bois, des arbres/photos, arbres/dessins, arbres/personnes, sont plantés un à un dans le sol pour former un récit graphique épousant l’action et le texte. Les images réalisées par le GdRA en Amazonie avec le dessinateur Benoît Bonnemaison-Fitte et la photographe Hélène Canaud, se présentent ainsi comme une allégorie possible du territoire de Sylvana. Le plateau accueille aussi un Maluwana géant peint par Aïmawalé Opoya oncle de Sylvana et chef de Taluwen, ainsi que deux rares masques Tamok réalisés par l’artiste Makuwe Pimkani et le chaman Tukanu Alimapoti, grand-père de Sylvana. Au sol, au fil du récit, la terre peut se répandre...

TEXTE &

DRAMATURGIE

PLATEAU

Arts de la scène

SCENO-

GRAPHIE

Arts plastique

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Venant de la danse ou du cirque le corps s’exprime en musique ou en silence, lorsque les mots sont empêchés, lorsqu’ils ont besoin d’un surcroît de chair, de geste, d’éloquence. C’est avec le corps de Chloé Beillevaire porteur de brisures et de failles, et le corps de Julien Cassier en circonvolution et en chute, les deux proches du sol, que des êtres apparaissent dans Selve. Ces corps évoluent parfois sur plateau nu, parfois contraints au milieu d’une forêt de signes. Chloé et Julien jouent la tentative de résilience de la personne qui cherche à rester verticale, testent l’équilibre, s’éprouvent dans l’effort, chutent et se relèvent pour faire partie ludique, potentialité, quête et jubilation. Ces corps/récits se glissent aussi dans la prosodie des paroles et des mots de Sylvana/Bénédicte, en langue amérindienne et en français, avec les musiques de Christophe. Tous cherchent à intensifier le lien intime qui unit chair et langue. A l’unisson ou en contrepoint, ils jouent des signes sonores de la parole.

Un dispositif original de médiation est inventé avec l’école de Taluwen, la DAC Guyane et le Rectorat de l’Académie de Guyane afin d’enrichir le poste d’Intervenante en Langue Maternelle de Sylvana Opoya. Il visera à lui permettre de vivre pleinement cette création théâtrale, tout en contribuant à l’ouverture d’une classe théâtre à Taluwen, l’élaboration d’un texte bilingue utilisable en classe, la création de divers ateliers faisant des liens entre la scène et la classe, SELVE et Sylvana, la Métropole et la Guyane. Ces médiations poseront toutes la question du territoire, lorsqu’il s’agit de le rendre habitable et transmissible en usages, langues et esprits.

MEDIATION

MOUVEMENTDanse

Cirque

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Sylvana photographiée par Hélène Canaud devant un abattis de village à Taluwen en Amazonie Guyanaise.

Sylvana par Benoît Bonnemaison-Fitte.

Forêt d’image : arbres généalogiques, membres de la famille Opoya, dessins de paysages et de visages, vers les arts graphiques et des modes de narration croisés.

Dessins et peintures de relevés lors de la résidence d’enquête à Taluwen, le village de Sylvana Opoya.

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Le GdRA est une compagnie de théâtre fondée en 2007 par l’anthropologue, auteur, metteur en scène et musicien Christophe Rulhes et l’acrobate, chorégraphe et scénographe Julien Cassier. Ils associent à leurs spectacles circassiens, comédiens, plasticiens, danseurs, musiciens, artistes numériques, réalisateurs d’images filmées, chercheurs et universitaires. Ils ont ainsi accueilli en leur collectif l’acteur performeur Sébastien Barrier, la danseuse comédienne Armelle Dousset, la chorégraphe Kaori Ito, l’anthropologue Bruno Latour, le marionnettiste Kanroku Yoshida, la philosophe Joëlle Zask, le dessinateur Benoît Bonnemaison-Fitte, les circassiens Lizo James et Maheriniaina Ranaivoson, des artistes francophones mais aussi venant de Finlande, d’Israël, de Madagascar, d’Afrique du Sud, du Japon. Depuis ses débuts, le GdRA cherche un théâtre de la personne et du témoignage direct, en conviant des amateurs ou des professionnels « experts d’un vécu » particulier au plateau.

Selon l’œuvre à faire, le GdRA compose ainsi un groupe à la croisée des disciplines, des langues et des identités pour un jeu à l’adresse directe et spontanée. Les textes de Christophe Rulhes et les chorégraphies de Julien Cassier s’élaborent depuis l’enquête auprès du public et du réel, nourris par le regard et l’expérience, la fabrique de notes, d’image, de dessins, de photographies et de films. Pétries de réalité, les pièces transfigurent l’ordinaire au plateau et basculent irrémédiablement dans le récit fictionnel et anthroplogique, vers une fabulation vraie.

En 2010, le GdRA est invité au 64eme festival d’Avignon. En 2014, Sujet clôt au théâtre Garonne de Toulouse Le triptyque de la personne débuté en 2007 avec Singularités ordinaires et poursuivi par Nour en 2011. En 2013, à la commande de la Capitale Européenne de la culture à Marseille, la compagnie crée Vifs, un musée de la Personne. Depuis 2007, avec un cycle théâtral intitulé Les experts du vécu, le GdRA invente une dizaine d’œuvres contextuelles, scéniques, installations, muséographies, liées par l’enquête à des personnes, des publics, des territoires et des partenaires spécifiques : citons pour les deux dernières, Commun(s) en 2015 avec l’Université Fédérale de Toulouse, et Lavelanet en 2016 avec la ville éponyme. En novembre 2016, après des tournages en Afrique du Sud et à Madagascar, le GdRA crée LENGA au théâtre Vidy de Lausanne, premier volet de la série La Guerre des Natures, enquête théâtrale à travers le monde. En mars et décembre 2016, le collectif crée la pièce YORI KURU MONO au Japon à Kotohira et Takamatsu en compagnie de Kanroku Yoshida, maître de marionnette Bunraku du théâtre National d’Osaka. En 2018, à l’invitation «carte blanche» de la co[opéra]tive réunissant le Théâtre Impérial de Compiègne, le Bateau Feu de Dunkerque, le Théâtre de Cornouailles de Quimper et les 2Scènes à Besançon, Christophe Rulhes et le GdRA mettent en scène et coproduisent l’Enlèvement au Sérail de Mozart sous la direction musicale de Julien Chauvin avec l’Ensemble de la loge. Après un processus de travail débuté en 2017 en Amazonie guyanaise à la rencontre des «indiens» Wayana, le GdRA engage en 2018 l’écriture et la mise en scène de SELVE, portrait d’une jeune femme «amérindienne» qui sera créé à l’automne 2019. Au printemps 2019, le diptyque des deux premiers volets de La Guerre des Natures, LENGA & SELVE sera publié aux éditions des Solitaires Intempestifs sous forme de livre disque.

On peut entendre parler ou lire au sujet de l’œuvre du GdRA de la création d’un théâtre «anthropologique», «du réel», ou «documentaire». En acceptant la part fictionnelle immanente à toute réalité et la part de réel qui habite chaque récit, Christophe Rulhes et Julien Cassier cherchent avant tout «une fiction vraie» et des formats aptes à révéler et à déployer les singularités de tout un chacun. C’est donc un théâtre de la personne, avec ses fragilités et ses capacités, qu’ils remettent à l’œuvre à chaque proposition. Ce théâtre de la participation forte de l’interprète ou du témoin, trouve une inspiration dans les arts politiques et la philosophie pragmatiste. Il est teinté d’une pluridisciplinarité circassienne où toutes les expériences formelles sont permises.

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Né en 1975 dans une famille paysanne et occitane dans l’Aveyron, il pratique la musique et le chant dès le plus jeune âge. Durant les années 1990, il est diplômé en communication, en sociologie et en anthropologie à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales de Paris, chercheur doctorant allocataire associé au laboratoire CAS-LISST de Toulouse. Il joue de consort de la musique en France et à l’étranger pour le concert, le spectacle, la danse, le documentaire, la télévision. Dans les années 2000 il multiplie les expériences artistiques à la croisée de plusieurs disciplines dont la mise en scène théâtrale, la musique, l’écriture, la scénographie, l’image, le son et les sciences humaines. Depuis 2007 et le premier spectacle du GdRA Singularités Ordinaires, son travail questionne une articulation potentielle entre les arts et les humanités, au cœur d’un théâtre physique, narratif, pluriel. Christophe Rulhes écrit à partir du public et par l’enquête sur des thèmes récurrents : fragilités et capacités de la personne, flamboyances de l’ordinaire, invention du quotidien, identité narrative, singularité, écologie des pratiques, continuité natures/cultures, recueil de paroles considérées comme subalternes ou peu audibles. Pour un théâtre des humanités, à partir du public, adressé à tout un chacun, se voulant ludique et libre, engagé dans le présent.

Né en 1978 en Haute-Garonne rurale, suite à un parcours de circassien qui l’emmène très jeune sur les routes d’un cirque itinérant, il intègre le Centre National des Arts du Cirque dont il sort en 2001 comme voltigeur et acrobate. Il collabore alors avec plusieurs collectifs mêlant cirque, danse, musique, théâtre/textes, dont La Tribu Iota, la Cie Anomalie, Baro d’Evel Cirk Cie, La Clique ou la Compagnie 111 au sein de laquelle il crée le spectacle Plus ou moins l’infini. Avec l’envie d’allier corps et récit partant de ces proximités, il co-fonde le GdRA en 2007 où il crée mouvement, danse et chorégraphie, conçoit divers agrès/scénographies dont il éprouve l’usage au plateau. Il oriente ses recherches corporelles vers une transparence de l’engagement où le corps se laisse précéder par l’action, où le geste prime. Il cherche des engagements bruts et vifs sur scène où la chute tient une place importante. Il contraste cette immédiateté spontanée du mouvement avec des chorégraphies mesurées par le son ou la parole, inspirées de prosodies, de témoignages et de gestes réels, quotidiens et ordinaires. Dans les pièces il utilise le sol et le trampoline comme un outil narratif à forte ressource métaphorique, vers les idées de territoire et de personne. Pluridisciplinaire, il développe des savoirs faire dans les arts numériques et participe à la conception des dispositifs vidéo du GdRA. Il engage une pratique de l’enquête, enregistre films et sons, autant de matériaux ensuite transposés au plateau.

Après une maîtrise de lettres modernes à Paris-Nanterre, elle entre à l’Ecole du Théâtre national de Bretagne. Elle travaille en tant que comédienne, notamment auprès de Claude Régy dont elle devient aussi l’assistante ( Carnet d’un disparu de Janacek; Variations sur la mort de Jon Fosse; Homme sans but de Arne Lygre), Yves -Noel Genod, Alexis Forestier, Lazare, Hubert Colas, Magali Montoya et Gildas Milin. Elle co-dirige avec Pascal Kirsch, la cie PeQuod, au sein de laquelle plusieurs spectacles sont créés ( Tombée du Jour; Mensch d’après Woyzeck de G. Büchner; Guardamunt d’après les Cahiers de V. Nijinski; Et Hommes et pas de E. Vittorini). Elle fonde en 2016 l’Association b&n avec Nathan Freyermuth.

Née en 1989 en France, Chloé Beillevaire se forme d’abord au Conservatoire de Lille en danse contemporaine et classique et poursuit en 2008 son apprentissage au C.N.S.M.D de Lyon. En 2011, elle commence sa carrière d’interprète au sein des compagnies Ando – Davy Brun (Concursus), Artopie –

BIOGRAPHIES

CHRISTOPHE RULHES Metteur en scène, musicien

JULIEN CASSIERAcrobate, chorégraphe

BÉNÉDICTE LE LAMERComédienne

CHLOÉ BEILLEVAIREDanseuse, chorégraphe

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BENOÎT BONNEMAISON-FITTE Plasticien, artiste graphique

HÉLÈNE CANAUDPhotographe

NICOLAS PRADALRéalisateur

JOËLLE ZASKPhilosophe, dramaturge

Santucci Saillot (La barbe bleue), DIEM Dance Image – Yutaka Nakata (Diary of a red apple), Groupe Noces – Florence Bernad (Coco, solo pour une femme seule, Punky Marie), Poetic Punkers – Natalia Vallebona (After party), Olivier Dubois – Ballet du Nord (Ana Masri). Elle intègre en 2013 la compagnie bruxelloise Ultima Vez – Wim Wandekeybus pour deux créations “Speak low if you speak love” et “Spiritual Unity”. Elle fait ses débuts en tant que chorégraphe en montant la compagnie Nosaltrès en 2013. Elle élabore avec Maily Nguyen un premier duo « Ambages », vient ensuite la vidéo-danse “Cathedra”, évolution nocturne d’un corps nu et décharné dans la forêt de Soigne. Elles sont invitées en 2014 à Marseille par l’association Eklektikos pour présenter « One’s say », pièce chorégraphique mobile dans le cadre de théâtre en appartement. Depuis 2015, elle travaille sur différents projets avec Natalia Vallebona, notamment une nouvelle création, «The Shadow of the South» dont une première étape de travail est présentée au Garage29 en février 2017 dans le cadre de Brussels Dance.

Artiste graphique et plasticien, dessinateur, affichiste, fabricant d’images fixes et animées, projeteur projectionniste ainsi que «glaneur et performeur d’images», Benoît Bonnemaison-Fitte joue des pratiques et invente un univers fait de sons et de dessins en tout genre. Il expose et performe au Centre Pompidou avec Paul Cox en 2018, au Centre National du Graphisme à Chaumont en 2011, au Pavillon français de la Biennale d’Architecture de Venise en 2006, a publié plusieurs livres d’illustrations et d’histoires, de graphismes et d’images.

Née en 1987 à Manosque, France ; vit et travaille à Arles. Elle est Diplômée d’un BTS Photographie puis de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles en 2011. Photographe portraitiste, elle s’attache à traiter en profondeur des thématiques sociales et humaines, toujours en lien avec des personnes, dans leurs environnements immédiat. Son approche du portrait est basé sur la rencontre, et tend à interroger le rapport à l’altérité, ainsi que les capacités d’empathie et d’identification de tout un chacun. Elle photographie notamment en forêt tropicale du Congo/Cameroun chez les Pygmées Bagyeli.

Nicolas Pradal est réalisateur, opérateur vidéo, médiateur, auteur. Après un premier projet en Australie avec les aborigènes, il commence en 2009 les repérages d’un film situé en Guyane Francaise en forêt amazonienne. Les fortes relations construites avec une famille Amérindienne Wayana, le font revenir régulièrement dans le village de Taluwen. Il finalise en 2016 et 2017 plusieurs films sur les Wayana de Guyane dont Anuktatöp, largement montré dans les festivals en France et à l’étranger.

Enseignante à l’université de Provence, spécialiste de philosophie politique, Joëlle Zask a traduit et introduit en France les oeuvres de John Dewey. Comme lui en son temps, elle s’intéresse aux conditions culturelles de nos représentations politiques. Auteur notamment d’un double livre publié en 2000 à l’Harmattan L’opinion publique et son double et L’opinion sondée , John Dewey, philosophe du public, elle a publié Outdoor Art en 2013 aux Empêcheurs de Penser en rond, Introduction à John Dewey en 2015 à La Découverte, La démocratie au champs en 2016 aux Empêcheurs de Penser en rond, et Quand la place devient publique en 2018 aux éditions BdL. Elle a aussi écrit deux ouvrages ayant largement influencé les mises en scène de Christophe Rulhes au GdRA : Art et démocratie aux PUF en 2003 et Participer aux éditions BdL en 2011.

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[email protected] | +33 (0)6 10 77 20 25 | www.altermachine.fr

Frédéric Cauchetier | [email protected] | +33 (0)6 22 86 19 07

Christophe Rulhes & Julien Cassier | [email protected] | www.legdra.fr | |

Siège social : 8 rue Guy de Maupassant 31200 Toulouse

Adresse de correspondance : 18 rue Saint Joseph 31400 Toulouse

Premières ébauches et brouillon de SELVE, première résidence en France pour Sylvana Opoya.