SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

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UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO FACULTÉ DE DROIT, D’ÉCONOMIE, DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE Département Economie Option Développement 3 ème Cycle GRAND MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D’ÉTUDES APPROFONDIES EN SCIENCES ÉCONOMIQUES (DEA) Présenté par : ANDRIAMANALINARIVO Nambinintsoa Harilala Sous la direction de : Monsieur ANDRIANOMANANA Pépé Professeur titulaire à l’Université d’Antananarivo au département économie de la Faculté DEGS Date de soutenance : 13 Mars 2007 SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT RURAL À MADAGASCAR

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UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVOFACULTÉ DE DROIT, D’ÉCONOMIE,

DE GESTION ET DE SOCIOLOGIE

Département Economie

Option Développement

3ème Cycle

GRAND MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES

EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME D’ÉTUDES APPROFONDIES EN SCIENCES ÉCONOMIQUES

(DEA)

Présenté par : ANDRIAMANALINARIVO Nambinintsoa Harilala

Sous la direction de : Monsieur ANDRIANOMANANA PépéProfesseur titulaire à l’Université d’Antananarivo au département économie de la Faculté DEGS

Date de soutenance : 13 Mars 2007

SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT RURAL

À MADAGASCAR

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REMERCIEMENTS

De nombreuses personnes nous ont aidé, encouragé pour l’élaboration de ce travail.

Aussi nous adressons à toutes nos sincères remerciements et particulièrement à :

A Monsieur ANDRIANOMANANA Pépé, Professeur Titulaire au Département

Economie de la Fac DEGS de l’Université d’Antananarivo, qui a beaucoup consacré

de son temps pour nous encadrer pendant toutes nos études, et ce malgré les lourdes

responsabilités se rapportant à ses fonctions. Veuillez agréer nos vives

reconnaissances.

A tous les enseignants depuis ma première année pour leur dévouement à faire de nos

études une réussite,

A tout le personnel administratif et technique de la Faculté DEGS, particulièrement,

celui du Département Economie,

Aux documentalistes du Ministère de la Culture et du Tourisme et de l’INSTAT, qui

ont répondu à nos besoins bibliographiques.

A notre famille, qui nous a prodigué des encouragements pendant nos études.

A nos amis, qui ont apporté aide et soutien par leurs idées et leurs suggestions ; et à

tous ceux ou à toutes celles qui, de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce

mémoire de recherche. Encore une fois MERCI.

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RESUME ANALYTIQUE

Madagascar dispose d’une dotation impressionnante de biodiversité, de beauté naturelle et

d’un patrimoine culturel pour accueillir le tourisme comme source de croissance économique

et de réduction de la pauvreté. En fait, le tourisme peut représenter un puissant outil de

développement stimulant la croissance économique et la diversification de l’économie

contribuant ainsi à l’allègement de la pauvreté.

C’est dans cette optique que le Gouvernement malgache classe le tourisme parmi les secteurs

prioritaires dans sa politique de lutte contre la pauvreté, développée dans la vision

« Madagascar Naturellement ». Pour cela, différentes initiatives ont été prises ces dernières

années conjointement par le Gouvernement et le secteur privé pour promouvoir le secteur.

Pourtant, le tourisme à Madagascar est encore peu développé, même si au cours des dix

dernières années, il a connu une évolution spectaculaire. Quoi qu’il en soit, le secteur est en

plein essor et ses impacts sur l’économie malgache sont prometteurs.

Les ressources naturelles (biodiversité exceptionnelle, parcs nationaux, paysages, plages, etc.)

qui représentent le principal capital touristique de l’île sont menacées par la dégradation de

l’environnement et les autres activités de production. En outre, les ressources humaines font

défaut par manque de qualification, et ne permettent pas d’offrir des prestations à la hauteur

de la qualité des sites.

L’environnement des affaires dans le secteur ne permet pas encore un réel développement des

investissements malgré les efforts entrepris, et Madagascar ne peut accueillir qu’un nombre

limité de visiteurs du fait de ses capacités d’hébergement et de transport limitées.

La concurrence internationale pour attirer les investisseurs touristiques et les touristes est

cependant très forte, et Madagascar reste une destination confidentielle sur le marché

international. En effet, le tourisme malgache est largement concentré sur le marché français.

Sur le court terme, toutes les stratégies de développement touristique s’orientent vers une

consolidation des acquis et un développement progressif des capacités pour préserver

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l’expérience vécue actuellement par les touristes tout en augmentant la qualité des services.

L’accent est mis sur le développement d’un tourisme de qualité, compétitif et durable.

Une stratégie de consolidation des acquis en terme de développement touristique à

Madagascar implique une concentration des interventions sur quelques sites à forte

potentialité. Les trois circuits identifiés sont les plus fréquentés par les touristes et présentant

par ailleurs des potentialités d’expansion à terme : le circuit Sud (Antananarivo – Toliara), le

circuit Nord (Antsiranana – Nosy Be) et le circuit Est (Antananarivo – Sainte Marie).

Le tourisme à Madagascar devrait être naturellement lié au développement rural, dans la

mesure où les touristes traversent essentiellement des zones rurales pour parvenir aux sites

d’attraction touristique, représentés en majeure partie à Madagascar par les parcs nationaux.

Les activités touristiques et les touristes constituent de fait des débouchés naturels pour les

activités de production en zone rurale et ont l’avantage d’être proches des lieux de production,

contrairement au schéma de commercialisation classique où les producteurs ne perçoivent

qu’une marge réduite. Les hôtels et les touristes en tant que marché potentiel ont cependant

des exigences de qualité, de quantité, de régularité et d’authenticité que les producteurs ruraux

n’ont pas toujours la capacité de satisfaire.

Madagascar, comme les autres pays du monde, doit pourtant tendre à mettre en valeur ses

produits du terroir. La gastronomie et les moyens de transport typiques, les formules d’habitat

légers, les produits artisanaux, etc. ont la capacité de marquer un tourisme authentiquement

malgache. Les touristes sont à la recherche de ces originalités tout en demandant un minimum

de confort. Aussi s’avère-il primordial de garantir la qualité des biens et des services.

Le monde rural malgache n’est cependant pas préparé pour répondre aux besoins des touristes

et dans le cadre d’une stratégie globale à court terme de consolidation des acquis, trois

stratégies de piste de croissance liant le développement touristique au développement rural

sont proposées comme suit :

- Stratégie n°1 : Promotion des activités de production rurale par le biais de partenariat

avec les opérateurs touristiques sur place.

- Stratégie n°2 : Appui aux activités rurales à vocation touristique.

Stratégie n°3 : Financement des activités rurales grâce aux revenus générés par le tourisme.

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TABLE DES MATIERES

PageRemerciements…………………………………………………………………………… iRésumé analytique………………………………………………………………………... iiTable des matières………………………………………………………………………… vListe des tableaux………………………………………………………………………..... ixListe des figures………………………………………………………………………… xiListe des annexes………………………………………………………………………….. xiListe des acronymes…………………………………………………………………….... xii

INTRODUCTION GENERALE……………………………………………………….. 1

Partie I : Généralités sur le secteur touristique……………………………………….. 5

Chapitre 1 : Le capital touristique de Madagascar …………………………….................. 6Section 1 : La biodiversité en faune et flore………………………………………….. 6

§ 1 : La faune…………………………………………………………………. 6§ 2 : La flore…………………………………………………………............... 7

I : flore riche et diversifiée……………………………………………… 7II : Les cultures sur les côtes……………………………………………. 7

Section 2 : La zone balnéaire et côtière………………………………………………. 8§ 1 : Des écosystèmes diversifiés…………………………..…………………. 8§ 2 : Des intérêts écologique et économique majeurs…...……………………. 9§ 3 : L’importance économique de la zone côtière…………………………… 10

I : Des potentialités inestimables….……………………………………. 10II : Une multitude d’activités économiques…….………………...…….. 10

Section 3 : Le potentiel éco touristique : les Parcs Nationaux……..…………………. 11§ 1 : Objet de la création des aires protégées…………………..……............... 11

I : Les missions attribuées à l’ANGAP…………………………………. 11II : Classification des aires Protégées en catégories…………………….. 12

§ 2 : Lignes directrices des Aires Protégées..…………………………………. 12Section 4 : Les richesses culturelles de Madagascar…………..……………………… 13

Chapitre 2 : Les offres touristiques de Madagascar…………………………………….. 15Section 1 : Les transporteurs…………………….……………………………………. 15

§ 1 : Le transport aérien : les compagnies aériennes……………..…………… 15I : Air Madagascar………………………………………………………. 15II : Air France……….…………………………………………............... 16III : Les autres transporteurs….………………………………………… 16

§ 2 : Les autres modes de transport……………..…………………………….. 17I : Le transport routier……………….………………………………….. 17II : Les chemins de fer………………..…………………………………. 17

Section 2 : Les hôtels et restaurants………………..…………………………………. 18§ 1 : L’offre touristique dans l’industrie hôtelière………………..…............... 18§ 2 : Evolution suivant la catégorisation par les licences...…………………… 19

Section 3 : Les agences de voyages et les tours opérateurs………..…………………. 20§ 1 : Distinction au niveau de la prestation de services………..……............... 20

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I : définition……….…………………………………………………….. 20II : Rôles des tours opérateur dans l’activité touristique….…………….. 21

§ 2 : Regroupement au sein du TOP………………………………………… 21

Chapitre 3 : La politique du tourisme à Madagascar………………………..……………. 23Section 1 : Politique et stratégie de développement touristique………...…………….. 23

§ 1 : Les principes directeurs et objectifs…………...………………………… 23§ 2 : Stratégies et programmes d’action…..…………………………………... 24

Section 2 : Les différents Lois et décrets……………..……………………............... 24§ 1 : Les textes en vigueur ………………………..………………………….. 24§ 2 : Les incitations à l’investissement..……………………………………… 25

Section 3 : Les mesures d’accompagnement……..…………………………............... 25§ 1 : Dans le domaine du transport aérien….…………………………………. 25§ 2 : Dans le domaine des infrastructures…………..………………………… 27§ 3 : Dans le domaine de l’environnement……..…………………………….. 27§ 4 : Dans le domaine des investissements……………..…………………….. 28§ 5 : Dans le domaine de la culture………………..………………………….. 28§ 6 : Les actions promotionnelles…………..………………………………… 29§ 7 : Les autres attitudes volontaristes des acteurs du tourisme………………. 29

Chapitre 4 : La production touristique…………………………………………………... 32Section 1 : Analyse des arrivées aux frontières…..…………………………............... 32

§ 1 : Les arrivées des visiteurs non résidents aux frontières………………….. 32§ 2 : Une forte régression des entrées en 2002………………………............... 33

I : Les effets de la crise sur la demande………….……………............... 33II : La reprise de la demande à partir du 3èm trimestre……..…………… 34

§ 3 : Stabilité du climat des affaires à partir de 2003……...………………….. 34Section 2 : Analyse de la structure de l’industrie touristique à Madagascar…………. 35

§ 1 : Une industrie active mais fragmentée………..………………………….. 35§ 2 : Une industrie concentrée sur le marché français………..………………. 38

Section 3 : Analyse des recettes en devises………..…………………………………. 39§ 1 : Prédominance des recettes provenant des touristes européens………….. 39§ 2 : Accroissement résultant d’une dépréciation à partir de 2003………….... 41

Section 4 : Analyse des entrées dans les Parcs Nationaux.…………………………... 42§ 1 : Evolution des entrées dans les Parcs Nationaux………..……………….. 42§ 2 : Evolution des ventes de tickets………..………………………………… 44

Partie II : Tourisme et développement rural…………………………………………... 46

Chapitre 5 : Impacts du tourisme sur l’économie de Madagascar……………….............. 47Section 1 : Situation générale de l’économie malgache……..………………………... 47Section 2 : Evolution du taux de croissance du PIB………..………………………… 51

§ 1 : Un taux de croissance plus élevé avant 2002…….……………................ 53§ 2 : Chute du taux à cause de la crise…..……………………………………. 53§ 3 : Reprise certaine de la croissance à partir de 2003...…………………….. 54§ 4 : Une croissance consolidée en 2004…..…………………………………. 55§ 5 : Une croissance positive en 2005………..……………………………….. 56§ 6 : Part du tourisme dans le PIB…………..………………………………… 57

Section 3 : Tourisme et balance des paiements……………………..………………… 57

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§ 1 : Les exportations de services…………………..………………………… 58§ 2 : Services nets dans « transports » et « voyages »……..…………………. 59

Section 4 : Tourisme et Investissement……………….……………………………… 60§ 1 : IDE : Répartition selon leur composante et par branche………................ 61§ 2 : Prépondérance de la branche « commerce »…………………………….. 61§ 3 : Financement par IDE peu élevé dans la branche « hôtels restaurants ».... 62

Section 5 : Tourisme et emplois………………………...…………………………….. 63§ 1 : Les emplois directs………..…………………………………………….. 63§ 2 : Les emplois indirects……..…..…………………………………………. 64

Section 6 : Tourisme et changes………..…………………………………………….. 65§ 1 : Transactions effectuées par les non résidents………………………...…. 65

Chapitre 6 : Piste de croissance tourisme et développement rural………….…..………. 67Section 1 : Tourisme pour la réduction de la pauvreté……………...………………… 67

§ 1 : Définition et objet du Tourisme en Faveur des Pauvres.………………... 67§ 2 : Un catalyseur de croissance économique……………………………..…. 68§ 3 : Une politique participative…………….………………………………... 69§ 4 : Parcs Nationaux et recettes écotouristiques…..………….……………... 69§ 5 : Une promotion de l’artisanat pour diversifier les exportations………….. 70

Section 2 : Tourisme et Développement rural…………...…..……………………….. 71Section 3 : Perspectives et stratégies de développement rural par le tourisme……..… 74

§ 1 : Perspectives de développement du tourisme………..…………............... 74§ 2 : Trois axes stratégiques de développement touristique pour le court terme…………………………………………………………………………... 75§ 3 : Stratégies de développement rural par le tourisme……………..……….. 77

Section 4 : Etude de cas : le projet « Pôles Intégrés de Croissance »……..………….. 80§ 1 : Domaine de définition du projet…...……………………………………. 80

I : Cadre général…...……………………………………………………… 80II : Les objectifs du projet………………………………………………… 80

§ 2 : Coûts et financement………….………………………………………… 81§ 3 : Les bénéfices économiques des trois pôles……………………………… 82§ 4 : Analyse « coût avantage »……………………………………………… 82

Chapitre 7 : Les obstacles et les propositions d’actions………………….……………….. 84Section 1 : Les obstacles majeurs……..……………………………………………… 84

§ 1 : L’accès aérien……………..…………………………………………….. 84§ 2 : Le problème des infrastructures : capacité et qualité……………………. 85§ 3 : Le problème de la propriété frontière……………..…………………….. 85§ 4 : L’environnement des affaires…………………………………………… 86

I : Un climat macro économique défavorable…………………………….. 86II : Le financement bancaire……………………………………………… 87

Section 2 : Proposition d’actions……………………...……………………………… 88§ 1 : Le domaine du transport aérien………………..………………………… 88§ 2 : Les infrastructures hôtelières……………………...…………………….. 89§ 3 : Le domaine de la propriété foncière…………………………..………… 89§ 4 : L’environnement des affaires……………………..…………………….. 90

Section 3 : Les actions de promotion………………………………………………..... 90§ 1 : Une campagne active et agressive………….....………………………… 90§ 2 : Gestion de la demande………………..………………………………… 91§ 3 : Délocalisation des services…..………………...………………………... 92

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§ 4 : Valorisation des autres atouts…...……………..………………………... 93

CONCLUSION GENERALE…………………………………………………………... 94

BibliographieAnnexes

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Liste des tableaux

Tableau 1 : Classification des Aires protégées suivant les niveaux………………... Page 12Tableau 2 : Statistiques sur l’état des routes (2002) selon leurs attributions………. Page 17Tableau 3 : Répartition de l’infrastructure hôtelière de 2000 à 2005………………. Page 18Tableau 4 : Répartition de l’offre touristique suivant les licences…………………. Page 19Tableau 5 : Evolution de la demande touristique par trimestre…………………….. Page 32Tableau 6 : Structure des l’industrie Touristique Malgache……………………….. Page 37Tableau 7 : Répartition des visiteurs par pays de résidence………………………... Page 39Tableau 8 : Evolution des recettes en devises au titre du tourisme………………… Page 39Tableau 9 : Statistique s des entrées dans les Parcs Nationaux…………………….. Page 42Tableau 10 : Comparaison des statistiques sur les visites de parcs par rapport aux

arrivées touristiques……………………………………………………. Page 43Tableau 11 : Evolution des ventes de tickets dans les Parcs………………………… Page 44Tableau 12 : PIB origines et emploi des ressources aux prix constants de 1984 Page 51Tableau 13 : Récapitulation suivant les taux de croissance…………………………. Page 52Tableau 14 : Taux de croissance du PIB par secteur d’activité, 2001-2005………… Page 52Tableau 15 : Apport du tourisme dans le PIB……………………………………….. Page 53Tableau 16 : Balance des paiements, 2000-2005 …………………………………… Page 58Tableau 17 : Pourcentage des recettes touristiques par rapport aux exportations de

biens et de services…………………………………………………….. Page 59Tableau 18 : Balance des services « transports » et « voyages »……………………. Page 59Tableau 19 : Flux d’IDE de 2000 à 2005……………………………………………. Page 60Tableau 20 : Ventilation des stocks d’IDE et comparaison des parts respectives des

branches Hôtel-restaurant, commerce et pêche Aquaculture dans le

stock…………………………………………………………………….. Page 61Tableau 21 : Statistiques sur les emplois générés par le secteur……………………... Page 63Tableau 22 : Répartition des emplois crées dans les établissements hôteliers……….. Page 64Tableau 23 : Proportion des branches d’activités concernées par les emplois

indirects………………………………………………………………… Page 65Tableau 24 : Opération en billet de banques effectuées par les non résidents de 1999

à 2003…………………………………………………………………... Page 65Tableau 25 : Objectifs de développement du tourisme à Madagascar……………….. Page 75Tableau 26 : Récapitulatif des stratégies de développement à Madagascar………….. Page 75Tableau 27 : Les circuits les plus visités……………………………………………... Page 76Tableau 28 : Répartition des capacités hôtelières par région sur les circuits les plus

visités…………………………………………………………………… Page 76Tableau 29 : Récapitulatif des propositions de stratégies de croissance Tourisme et

Développement Rural…………………………………………………... Page 79Tableau 30 : Ventilation du coût total du projet PIC par composante……………….. Page 81Tableau 31 : Ventilation des crédits suivant leurs origine…………………………… Page 82Tableau 32 : Répartition des bénéfices suivant les secteurs porteurs………………… Page 82Tableau 33 : Comparaison des tarifs aller/retour vers Antananarivo avec ceux vers

d’autres destinations……………………………………………………. Page 84

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Page 11: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Tableau 34 : Taxes appliquées à un produit d’importation : le champagne………….. Page 86

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Page 12: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Liste des figures

Graphique 1 : Courbe des arrivées touristiques par trimestre………….…………. Page 33Graphique 2 : Progression des recettes en devises de 2000 à 2005……….……… Page 40Graphique 3 : Histogramme de comparaison entre les entrées dans les Parcs et le

nombre de touristes……………………………………................... Page 43Graphique 4 : Courbe des ventes de tickets dans les Parcs………………….……. Page 44Graphique 5 : Taux de croissance économique durant les 10 dernières années.…. Page 51Graphique 6 : Comparaison des transactions avec les recettes du tourisme…….... Page 66

Liste des annexes

Annexe 1 : Classement des Aires Protégées suivant leurs particularités et le nombre de visiteursAnnexe 2 : Liste des 42 Tours Operators Professionnels Réceptifs de MadagascarAnnexe 3 : Les initiatives du tourisme en faveur des pauvres à Madagascar et dans d’autres pays

selectionnés

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LISTE DES ACRONYMES

ACM : Aviation civile de Madagascar

ADEMA : Aéroports de Madagascar

AMGI : Agence multilatérale pour la garantie des investissements

ANGAP : Association nationale pour la gestion des aires protégées

AP : Aires protégées

BIT : Bureau international du tourisme

BAD : Banque Africaine de développement

CFD : Caisse Française pour le développement

CTS : Compte du tourisme satellite

DTS : Droits de Tirage Spéciaux

DSRP : Document de stratégie de réduction de la pauvreté

EVPT : Etablissement de voyage et de prestation touristiques

FMG : Franc malgache

FED Fons Européen pour le développement

FMI: Fonds monétaire international

GATO: German tourism organization for development and investment

GUIDE : Guichet unique pour le développement des entreprises

ICD : Institut de coopération et de développement (ODI)

INTH : Institut national du tourisme et de l’hôtellerie

IATA : Association internationale du transport aérien

IDE : Investissements Direct Etranger

INSTAT : Institut National de la Statistique

IBS : Impôt sur les bénéfices

MCT : Ministère de la Culture et du Tourisme

MTM : Maison du tourisme de Madagascar

ONE : Office Nationale pour l’Environnement

ONTM : Office National du Tourisme de Madagascar

ORT : Offices Régionaux du Tourisme

ONG : Organisation non gouvernementale

PAGE : Projet d’appui à la gestion de l’environnement

PIB : Produit Intérieur Brut

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PGRNAP : Plan de gestion du réseau national des aires protégées de Madagascar

PNM : Parcs Nationaux de Madagascar

PDT : Plan directeur Touristique pour Madagascar

PPP : Partenariat public privé

RFT : Réserves foncières touristiques

RNI : Réserves naturelles intégrales

TFP : Tourisme en faveur des Pauvres

TO : Tour opérateur

USD : Dollar Américaine

WWF: World Wildlife Fund

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INTRODUCTION GENERALE

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INTRODUCTION

Madagascar est un pays à potentiel économique considérable et possédant des

ressources naturelles abondantes et diversifiées qui offrent un potentiel fort de

croissance pour l’agriculture, la pêche, l’exploitation minière et le tourisme. Pourtant,

plus de la moitié de la population malgache vivent en dessous du seuil de la pauvreté.

Ce sont surtout les 80% de la population vivant dans le milieu rural qui se trouvent dans

des conditions de pauvreté accrues. En fait, l’incidence de la pauvreté en 2005 a connu

une baisse par rapport à l’année 2004 en passant de 72,1% à 68,7%. Cependant, le

phénomène de la pauvreté est plus marqué en milieu rural avec un taux de pauvreté

de75,3% contre 52% en milieu urbain. Aussi, le développement rural apparaît-il comme

un élément clé de la réduction de la pauvreté à Madagascar.

C’est dans ce contexte que le gouvernement malgache, à travers la vision « Madagascar

Naturellement », a réorienté sa stratégie de développement axée désormais sur le

développement rural. La stratégie adoptée est de se focaliser sur l’exploitation des

ressources locales, en impliquant le secteur privé et les ONGs, par le développement

d’une chaîne de valeur et des spécialisations régionales dans quelques secteurs majeurs

capables d’entraîner une croissance partagée en milieu rural.

Dans ce sens, le tourisme est identifié comme l’un des secteurs pouvant constituer un

levier de développement en milieu rural. En effet, le Document de Stratégie pour la

Réduction de la Pauvreté (DSRP) considère le tourisme comme un outil de choix pour

réduire la pauvreté. Pour cela, le DSRP classe le tourisme en premier rang dans la liste

des secteurs susceptibles de produire une croissance économique durable pour la

réduction de la pauvreté. Cette volonté de faire du tourisme un levier de développement

est réitérée dans le « Plan d’action pour Madagascar » ou MAP. Notons que le MAP

définit la feuille de route et les priorités de la nation pour l’année 2007 à 2012 et cela

dans le but d’accélérer et de mieux coordonner le processus de développement à

Madagascar. Des engagements, des stratégies ainsi que des actions prioritaires pouvant

conduire à une croissance rapide et contribuer à la réduction de la pauvreté sont décrites

dans le MAP. Le secteur tourisme y figure plus d’une fois en tant que secteur

1

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susceptible de promouvoir la réduction effective de la pauvreté à Madagascar

conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Plusieurs études visant à encadrer le développement du tourisme à Madagascar ont été

menées depuis 1973, sans aboutir à des réalisations concrètes. Le secteur est encore au

stade de la petite enfance de son développement. Pourtant, le pays dispose du potentiel

requis pour le développement de ce secteur dont le capital touristique est représenté

principalement par les ressources naturelles (biodiversité exceptionnelle, parcs

nationaux, plages, …). L’extraordinaire capital naturel de Madagascar, à la fois terrestre

et marin, en fait une destination cible pour une gamme variée de touristes. Madagascar

est l’un des rares pays présentant une méga biodiversité dont 95% des espèces animales

et végétales sont endémiques.

Par ailleurs, des études antérieures en charge du développement ont reconnu les

potentialités du tourisme pour l'allégement de la pauvreté, et les expériences sont

actuellement regroupées en vue d'un abrégé des pratiques et politiques touristiques en

faveur des pauvres. Le tourisme peut constituer une base économique pour les régions

isolées d'un pays et peut également contribuer à l'intégration économique régionale.

Parce qu'une grande partie du tourisme à Madagascar se base sur les ressources

naturelles, les termes écotourisme, tourisme nature et tourisme sont utilisés de façon

égale. Bien qu'une distinction soit faite entre écotourisme et tourisme balnéaire, ce

dernier se base aussi originellement sur les ressources naturelles sous-marines et leur

vie sauvage.

Le tourisme peut représenter un puissant outil de développement, stimulant la

croissance économique et la diversification de l'économie. Il peut créer également des

liens, en amont et en aval, avec d'autres secteurs de production et de service contribuant

ainsi à l'allégement de la pauvreté

C’est pour toutes ces raisons que nous avons choisi ce thème afin de présenter un

tableau du développement du tourisme et de démontrer que ce secteur constitue une

piste pour le développement économique du pays en général et du développement rural

en particulier. En fait, le constat actuel laisse supposer que le tourisme offre une

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opportunité pour le développement rural à Madagascar. En outre, le dualisme « pauvreté

de la population – richesse des ressources naturelles et environnementales » rend

plausible le choix d’une stratégie qui confierait au tourisme le rôle de « secteur

drainant » du développement économique. Aussi, l’enjeu principal de la recherche est

l’obtention palpable d’une piste quant à l’expansion de ce secteur pour un

développement intégré au niveau du monde rural.

Cette situation conduit à poser le problème de l’impact réel et des retombées de ce

secteur qu’est le tourisme sur l’économie malgache, qui peut être analysé au travers de

plusieurs questions :

- Comment se présente l’état actuel du secteur dans l’économie malgache ?

- En quoi le tourisme est-il un enjeu pour le développement ?

- En quoi le secteur touristique conduit-il au développement rural ?

- Le tourisme favorise t-il le développement rural ?

- Comment se situe le tourisme dans les zones rurales, et sur quels points

conviendrait-il de mettre l’accent pour favoriser son développement ?

En bref, le tourisme peut-il réellement apporter sa contribution au développement de

l’économie nationale et celui du monde rural en particulier ?

Ainsi, ce mémoire s’organise en deux parties distinctes. Nous commençons par traiter,

en première partie, les généralités sur le secteur touristique. Les deux premiers chapitres

présentent les produits touristiques existants à Madagascar. Ces derniers sont constitués

par le capital et l’offre touristiques. Ensuite, au troisième chapitre, nous évoquons les

différentes actions menées par l’Etat malgache pour promouvoir le développement du

secteur. Le quatrième chapitre concernant la production touristique à Madagascar

s’oriente sur l’analyse du côté de la demande à travers les arrivées des touristes aux

frontières, la structure de l’industrie touristique à Madagascar et les recettes en devises.

Une attention particulière est donnée sur les entrées dans les parcs nationaux étant

donné que ceux-ci constituent le premier motif de visite des touristes et que leurs sites

d’implantation se trouvent en général en milieu rural.

La deuxième partie aborde le vif du sujet en étudiant les liens probables entre le

tourisme et le développement rural. Le cinquième chapitre donne une analyse des

impacts du tourisme sur l’économie malgache. Ce chapitre présente en premier lieu la

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situation générale de l’économie, puis en second lieu, l’évolution du taux de croissance

du PIB. Ensuite on se focalise sur les impacts du tourisme dans quelques agrégats

économiques dont la balance des paiements, l’investissement, les emplois et les

changes. Le sixième chapitre, quant à lui, constitue l’élément central de la partie et

présente la piste de croissance tourisme et développement rural. Sont étudiés les

différents champs d’action importants pour le développement rural par le biais du

tourisme : le tourisme pour la réduction de la pauvreté, les liens entre le tourisme et le

développement rural et les perspectives et stratégies de développement rural par le

tourisme. Ce chapitre expose en outre une étude de cas du projet « Pôle Intégrés de

Croissance ». Et avant de conclure, un septième chapitre est consacré à l’étude des

obstacles ainsi que des propositions d’actions pour le développement du secteur.

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Partie I :

Généralités sur le secteur touristique

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Chapitre 1 : Le capital touristique de Madagascar

Le capital touristique de Madagascar va au-delà du tourisme balnéaire classique malgré

ses 5.000 km de littoral et permet une diversité d’activités. Non seulement celui-ci se

compose de la visite de parcs naturels à la pratique de sports extrêmes, mais aussi, il se

repose sur la découverte d’un patrimoine naturel et culturel exceptionnel. En effet,

Madagascar possède des richesses naturelles et culturelles qui font de l’île une

destination unique. Elle est mondialement reconnue pour son capital écotouristique

constitué par la diversité de sa faune, de sa flore et de ses écosystèmes. Ensuite, vient

l’espace balnéaire, avec ses plages de sable fin, ses récifs et ses lagunes. Enfin, une des

spécificités du pays réside dans sa culture et sa civilisation.

Section 1 : La biodiversité en faune et flore.

La faune et la flore constituent le patrimoine écologique de la grande île, et font d’elle

un pays unique. Madagascar est connu à travers le monde pour sa méga biodiversité où

95% des espèces animales et végétales sont endémiques, dont les plus emblématiques

sont les 64 espèces de lémuriens et les 7 espèces de baobabs sur les 8 existant sur la

planète.

§1- La faune

Elle regroupe l’ensemble des espèces animales dans un endroit bien déterminé. La faune

de l’île a conservé sa différence et son authenticité à cause de son insularité.

Madagascar renferme 90% de la population de lémuriens dans le monde1 Il en existe

près de 70 espèces recensées : dont le maki diurne, le lemur catta, le lemur doré, sur la

liste de World Conservation Union (WCU) comme espèce menacée d’extinction, le

lemur fulvus, le lemur à collier roux, le grand hapalemur gris, l’Indri Indri (Babakoto),

le microcèbe et le minuscule Aye-Aye.

1 PGRNAP, Mai 2001, PNM-ANGAP.

6

Page 23: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

On y recense également une vingtaine d’espèces de caméléons (représentant près de

50% de la population mondiale), des reptiles comme les lézards, les serpents (Boa

constrictor, menarana…), les tortues et les crocodiles. Les 70% des espèces de poissons

d’eau douce sont aussi endémiques.

Enfin, le pays est un véritable paradis pour les amateurs d’oiseaux. L’avifaune est aussi

riche et variée. En effet, sur les 250 espèces recensées, 1062 sont endémiques à l’instar

de l’oiseau unique qu’est l’aigle pêcheur appelé « Ankoay ». Il en existe d’autres qui

sont qualifiés d’exotiques dont le Sakoimanga, le paon, le martin pêcheur, le hibou

rouge, l’ibis huppé.

§2- La flore

I- Flore riche et diversifiée

La flore est constituée par l’ensemble des espèces végétales d’une région ou d’un lieu

déterminé. La flore de Madagascar, à cause de sa diversité, lui a valu le nom de

« sanctuaire de la nature ». Les plantes de l’île figurent parmi les joyaux attirants des

jardins tropicaux. On peut y découvrir :

10003 variétés d’orchidées, dont l’exotique orchidée noire, une espèce rare;

Plus de 1704 espèces de palmiers (dont le Palmier Royal, l’élégant palmier de la

forêt orientale Chrysalidocarpus lu tescens) ;

le « Ravinala » (Arbre du Voyageur) très répandu sur la partie orientale ;

de nombreuses variétés de plantes médicinales dont la pervenche…

75 variétés de Baobab (très fréquents dans le Sud) ;

la plante carnivore Népenthès ;

II-Les cultures sur les côtes

Les variétés climatiques à Madagascar sont à l’origine de sa diversité écologique :

palmiers, bambous, palissandre, fougères, cactus et autres plantes exotiques. Sur les

2 PGRNAP, Mai 2001.3 PGRNAP, Mai 2001 et PDT pour Madagascar 20044 PGRNAP, Mai 2001 et PDT pour Madagascar 20045 PGRNAP, Mai 2001 et PDT pour Madagascar 2004

7

Page 24: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

côtes du Sud-ouest poussent les mangroves, formations de palétuviers qui fixent leurs

racines dans les baies aux eaux calmes.

Sur la côte Est, la vanille qui est une culture tropicale, se trouve essentiellement dans la

région d’Antalaha. Madagascar en est le premier producteur mondial et l’exporte sur le

marché international. Ce produit est utilisé dans les industries agroalimentaire,

cosmétique et dans la parfumerie. Cette localité possède aussi les plus importants stocks

de bois de rose de la grande île.

Enfin, au Nord Ouest se trouve Nosy Be, réputée pour sa plante aromatique, l’ylang

ylang. Très prisée pour son essence, cette dernière est considérée parmi les huiles

essentielles et est exportée principalement vers la France, les Pays Bas, la Grande

Bretagne et les USA. Pour les statistiques commerciales, Madagascar a exporté vers ces

pays en 2000 et 2001 les quantités de 1 267 et 832 tonnes de cette huile essentielle, pour

des valeurs respectives de 4,1 millions de DTS (37,3 milliards de nos francs) et 3,83

millions de DTS (32,1 milliards de fmg).

Section 2 : La zone balnéaire et côtière

La zone balnéaire est constituée par la mer, les côtes, les plages et le soleil. Avec ses

5600 Km de côtes, Madagascar figure parmi les plus grands Etats insulaires de la

planète. Cela lui confère le qualificatif d’« île continent ». La zone côtière comprend les

récifs coralliens, les lagons, les plages, les baies, les estuaires, les mangroves et les

forêts littorales.

§1- Des écosystèmes diversifiés

Le littoral malgache est unique au monde du fait de la variété remarquable de ses

écosystèmes. En effet, il contient près de 218 forêts tropicales totalisant une superficie

de 1 610 km2.6 Cette bande compte par ailleurs environ 420 000 hectares de marais

6 Le littoral malgache, ONE.

8

Page 25: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

maritimes incluant 300 000 ha7 de mangroves dont la majorité est localisée sur la côte

Ouest ; des lacs côtiers, des lagunes (avec le Canal des Pangalanes) et des marécages.

La zone littorale comprend quelques 5 000 Km de plages de nature diverse (sableuses,

rocheuses…), plus de 2 000 km2 de récifs coralliens qui s’étendent sur plus de 1 000 km

de côtes. Le plus connu est le Grand Récif de Tuléar qui figure parmi les plus

importants de l’île avec sa faune corallienne qui est la plus riche de l’Océan Indien,

ainsi que sa piscine naturelle.

Enfin, le littoral compte près de 270 îles et îlots inhabités. La plupart soit 75%8 se

trouve dans le Nord-ouest sur la célèbre « côte des îles vierges ». On peut y citer Nosy

Be, une île d’origine volcanique qui est baptisée « île aux Parfums » grâce aux senteurs

d’Ylang Ylang, de caféiers et de poivriers. Appelée aussi « Perle de l’Océan Indien »,

elle offre les sites les plus captivants de Madagascar. Les îlots environnants (Nosy

Komba, Tanikely, Iranja, Sakatia) sont des atolls exotiques et inhabités qui font

découvrir les merveilles d’une véritable palmeraie tropicale. Il y a également l’île

Sainte-Marie au Nord-Est de Tamatave. Eloignée des grands trafics, celle-ci recèle ses

charmes sous une végétation luxuriante aux arômes de lianes, de girofliers, de fruitiers,

d’épices et d’orchidées. Les plages de sable fin sont décorées de cocotiers et la mer de

magnifiques récifs de corail, et l’île est réputée pour ses baleines.

§2- Des intérêts écologique et économique majeurs

Les forêts littorales luxuriantes abritent une diversité en faune et flore avec un taux

d’endémisme très élevé et protègent contre les érosions. Les récifs de corail figurent

parmi les écosystèmes les plus diversifiés et productifs du monde. Les mangroves

servent de zones d’habitat à une multitude d’espèces halieutiques (poissons,

mollusques…), et de lieu de nidification d’oiseaux endémiques. Les zones humides

marines et côtières sont de véritables sanctuaires de la nature en tant que réservoirs de

biodiversité d’importance capitale. Elles jouent un rôle de régulateurs des mouvements

des eaux et protègent contre les inondations.

7 Le littoral malgache, ONE.8 Le littoral malgache, ONE.

9

Page 26: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

De plus, le plateau continental malgache, à la limite du prolongement du continent dans

la mer, s’étend sur 117 000 km29 et abrite des ressources d’une grande valeur

économique telles que poissons, crevettes, crabes, thons, langoustes, trépangs,

holothuries, etc. et écologique telles que récifs coralliens, baleines, dauphins, tortues

marines, nudibranches, murènes, rascasses et des espèces rares de poissons comme le

coelacanthe ou le dugong.

§3- L’importance économique de la zone côtière

I- Des potentialités inestimables

La zone côtière est caractérisée par une importante main d’œuvre à la fois jeune et

productive. Elle compte 7 millions d’habitants qui représentent 40% de la population

totale du pays. Les ressources minières et énergétiques abondent et elles sont variées

(or, pierres précieuses, minerais).

Les stocks halieutiques (poissons, crustacés et autres) sont considérables puisqu’ils sont

estimés à près de 320 000 tonnes par an dont certains restent rarement exploités. Le

potentiel halieutique de la grande île est estimée à près de 58 000 tonnes chaque année.

II- Une multitude d’activités économiques

La zone littorale malgache constitue une plate-forme d’activités économiques

diversifiées et génératrices de revenus. En premier lieu la pêche représente l’activité

lucrative par excellence et occupe la 3ème place des exportations, avec près de 30 000

tonnes de produits exportés tels que crevettes, langoustes, thons et autres fruits de mer.

La pêche et les exportations halieutiques rapportent par an près de 77 millions de USD.

Ensuite vient le tourisme balnéaire et côtier qui est encore assez récent par rapport aux

autres activités génératrices de revenus. Ce secteur a fournit à l’Etat près de 90 millions

de USD10 de recettes en 1998, avec 120 000 visiteurs, et est en phase de devenir une

véritable industrie en pleine expansion.

C’est aussi au niveau de la zone côtière que se pratiquent les cultures de rente destinées

à l’exportation telles que le café, la vanille, le girofle, le poivre qui font la renommée 9 Le littoral malgache, ONE.10 Statistiques du Ministère du Tourisme

10

Page 27: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

internationale de la grande île. Les exportations de café, de vanille et d’essences de

girofle ont généré en 2001 respectivement 2 millions de DTS (18 milliards de nos

francs), 59,6 millions de DTS (500 milliards de Fmg) et 130 millions de DTS (soit

1 081 milliards de Fmg)11 dans les caisses de l’Etat.

Section 3 : Le potentiel écotouristique : les Parcs Nationaux.

Les ressources naturelles et l’environnement forment la base de l’écotourisme.

Madagascar offre une multitude de sites et de paysages fascinants en matière

d’écosystèmes et de biodiversité.

§1- Objet de la création des Aires Protégées

Une grande partie de la couverture végétale (80%)12 malgache a été détruite par les feux

de brousse et les cultures sur brûlis. La dégradation de nos ressources forestières et des

paysages verdoyants a provoqué une érosion massive et incontrôlable. Plusieurs espèces

animales endémiques ont été menacées d’extinction voire même disparu.

I -Les missions attribuées à l’ANGAP

Afin de prévenir les dégâts irréparables résultant de l’usage abusif des ressources

naturelles, différentes aires ont été transformées en Zones de Protection Naturelle.

Ainsi, 46 Aires Protégées et Parcs Marins ont été circonscrites par l’Association

Nationale de Gestion des Aires Protégées (ANGAP) afin de conserver et de préserver la

biodiversité. Les missions de l’ANGAP (plus connue sous le nom de Parcs Nationaux

de Madagascar) consistent à « établir, gérer, conserver de manière durable un réseau

national des parcs et réserves représentatifs de la diversité biologique et du patrimoine

naturel propre de Madagascar »13.

II- Classification des Aires Protégées en catégories

L’ANGAP a défini trois catégories de Parcs :

11 Revue de l’Océan Indien, Magasine mensuel d’information et d’analyse fondé en 1980, N°243, Août 2003.12 PDT, 2004.13 PGRNAP, Mai 2001. PNM-ANGAP

11

Page 28: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

- Les Réserves Naturelles Intégrales (5 sites) établies pour protéger la flore et la

faune en danger ainsi que les écosystèmes délicats.

- Les Parcs Nationaux (18 sites) : conçus pour préserver les ressources naturelles

et culturelles. Les visiteurs y ont accès et des circuits y sont proposés14.

- Les Réserves Spéciales (23 sites) : créées pour protéger des écosystèmes entiers

(forêt primaire…)

§ 2 - Lignes directrices des Aires Protégées

L’organisme a créé plus précisément 4 niveaux différents sur 17 sites suivant leurs

importances respectives. Le tableau suivant résume la classification des Aires Protégées

suivant les niveaux.

Tableau 1 : Classification des Aires Protégées suivant les niveaux.

Niveaux Potentiel CaractéristiquesNiveau 1(9 sites)

Elevé Destination principale d’une région ;De 2000 à plus de 25 000 visiteurs par an ;Fort potentiel mais peu accessible.

Niveau 2(3 sites)

Moyen / satisfaisant Visites fréquentes ;Jusqu’à 2 000 visiteurs par an ;Pas une destination principale.

Niveau 3(5 sites)

Limité Tourisme d’intérêt spécial ;Moins de 100 visiteurs par anAccès limité.

Niveau 4 Aucun Protection d’espèces/habitats rares ;Accessibilité difficileSites non classés sous 1,2 ou 3

Source : PNM-ANGAP et PDT 2004.

L’ANGAP a mis en place ces lignes directrices en vue du développement durable de

l’écotourisme dans le strict respect de l’environnement. Ces recommandations peuvent

comprendre la préservation des ressources naturelles et des écosystèmes, la mobilisation

des initiatives publiques et privées, ainsi que la promotion de la culture et des traditions

locales.

Section 4 : Les richesses culturelles de Madagascar.

14 Sera représentée en Annexe 1 la liste des Aires Protégées gérées par l’ANGAP avec leur localisation et leurs particularités respectives.

12

Page 29: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Madagascar se caractérise également par son héritage culturel unique provenant

d’horizons différents entre l’Asie, l’Afrique, le Moyen Orient et l’Europe. Les

enquêtes15 auprès des visiteurs ont révélé un niveau de satisfaction élevé en fin de

séjour, grâce à l’accueil des Malgaches (81%), la qualité des sites touristiques (77%), la

culture et les traditions locales (74%) et la qualité de l’artisanat (74%).

Il existe plusieurs aspects qui incarnent la diversité du patrimoine culturel malgache.

Les plus importants qui suscitent surtout l’intérêt des touristes sont : les cérémonies

traditionnelles dont le « Famadihana » ou exhumation, le « Sambatra » (circoncision des

petits garçons), le « Fitampoha » ou bain des reliques royales, la musique et la danse, le

« Hira gasy », le « kabary » surtout lors des mariages et des cérémonies de circoncision,

ainsi que le savoir vivre et les coutumes.

Mais une des qualités incontestables que les touristes apprécient chez les Malgaches est

leur caractère accueillant et chaleureux, ce qui facilite le contact entre la population et

les visiteurs. D’autres valeurs distinguent aussi chez le peuple telles que la sensibilité au

respect de la personne humaine, l’aversion pour la violence. Mais les malgaches sont

surtout réputés pour leur légendaire sens du FIHAVANANA et du FIRAISAN-KINA

au détriment de l’individualisme.

La diversité de son industrie artisanale fait aussi partie des richesses culturelles de la

grande île. Leurs talents différents et variés ont permis à certains groupes de

confectionner leurs produits avec leur propre style. Citons entre autres le bois sculpté, la

broderie, la vannerie, la marquetterie, la bijouterie et d’autres articles de souvenir qui

intéressent beaucoup les touristes. Les artisans vendeurs diversifient leur production :

du papier Antemoro aux tissages de raphia en passant par la broderie Richelieu de

Nosy-Be et le cuir. La grande variété de la faune et de la flore renferme aussi des

matières premières appropriées pour la fabrication des articles. Les peaux de crocodile

sont utilisées par la société Reptel, spécialisée dans la maroquinerie, pour la confection

de sacs, de ceintures et de portefeuilles qui sont destinés à l’exportation. A spécifier que

le marché artisanal de la route Digue (Antananarivo) reçoit près de 150 touristes de Mai

15 Etude sectorielle du tourisme à Madagascar, Banque Mondiale, 2003.

13

Page 30: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

à Octobre, et réalise un chiffre d’affaires variant de 15 à 60 millions de Fmg par

semaine suivant les saisons16.

16 Informations de l’émission Flash back 2004

14

Page 31: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Chapitre 2 : Les offres touristiques de Madagascar

L’offre touristique peut être définie comme l’ensemble des services et des biens finaux

proposés par le secteur touristique aux consommateurs. Elle se mesure en termes de

capacité d’équipement, d’hébergement et de transports touristiques.

Section 1 : Les transporteurs.

Les transporteurs sont des opérateurs qui assurent le déplacement des touristes : d’abord

de leur pays d’origine vers leur destination, de l’aéroport vers l’hôtel, et proposent

certains circuits pour les visiteurs.

§1 -Le transport aérien : les compagnies aériennes

I -Air Madagascar

Air Madagascar est la compagnie aérienne nationale. Elle effectue ses vols sur 4917

destinations à travers la grande île. L’aéroport d’Ivato est son premier hub commercial

où sont situées les installations de maintenance, et les correspondances entre les vols

(transit…). Elle assume l’essentiel des besoins internes du pays et occupe une place

non négligeable sur le plan international en tant que dépositaire des droits de l’Etat

Malgache18. La compagnie opère au niveau régional Saint-Denis de la Réunion et Port

Louis (Maurice), et sur le plan continental Johannesburg (Afrique du Sud), Nairobi

(Kenya) et Moroni (Comores). Au niveau international, elle dessert Paris Roissy CDG

quatre fois par semaine, et depuis 2004 Milan (Italie) et Bangkok (Thaïlande) deux fois

par semaine.

II- Air France 19 17 Information obtenue auprès de la Banque Mondiale.18 PROJET TOURISME : Contribution à l’élaboration d’une politique de développement à MLT.19 Le réseau Air France est très diversifié puisque la compagnie dessert quelques 220 destinations sur les cinq continents, et dispose en 2005 d’une flotte de près de 250 appareils commerciaux.

15

Page 32: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Air France est le second transporteur aérien qui dessert la capitale. Tout comme Air

Madagascar, il domine les déplacements vers Paris (Roissy CDG) avec quatre vols par

semaine. La compagnie a utilisé le Boeing 747 (avec escales techniques à Nairobi et

Rome/Zurich) jusqu’en 1997, puis l’Airbus A340 l’a remplacé depuis cette année pour

assurer des liaisons directes. Elle assure aussi en Boeing 747 cargos deux vols par

semaine pour le fret.

III -Les autres transporteurs

Corsair (Nouvelles Frontières), une compagnie charter subsidiaire d’Air France, est

entrée sur le marché en Novembre 199620 et devenue en 200321 un transporteur régulier.

Elle effectue une liaison hebdomadaire entre Antananarivo et Paris (Orly) via Réunion,

en basse saison et deux en haute saison.

Air Mauritius et Air Madagascar ont conclu des accords « de code share » entre les

deux îles pour trois rotations par semaine. La compagnie mauricienne exploite deux

vols hebdomadaires au départ de Port Louis vers Nairobi via Antananarivo et un vol par

semaine entre Port Louis et la capitale. Air Mauritius assure aussi d’autres liaisons

internationales vers l’Europe (Paris, Londres, Munich, Genève), l’Afrique

(Johannesburg, Harare) l’Asie (Hong Kong, Bombay) et l’Australie (Sydney, Perth).

Pour Air Austral, une compagnie française dans l’Océan Indien, elle réalise quatre vols

par semaine entre Saint-Denis et Antananarivo et opère aussi d’autres liaisons

continentales vers Moroni, Dzaoudzi, Johannesburg, Nairobi, Victoria et Harare. Depuis

2004, elle exploite trois vols par semaine vers Paris grâce à l’intégration dans sa flotte

d’appareils Boeing 777-200ER de 364 places.

Enfin, Inter air, une compagnie sud africaine, subsidiaire de la South African Airways

(SAA), exploite une liaison par semaine entre Johannesburg et Antananarivo et effectue

aussi d’autres vols vers les Seychelles et Maurice.

§2 -Les autres modes de transport

20 Information recueillie auprès de l’Aviation Civile de Madagascar (ACM).21 Même source.

16

Page 33: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

I- Le transport routier

Un peu plus de 50%22 des touristes prennent le Taxi-brousse et la voiture de location

pour visiter les sites qui leur conviennent. Toutefois, le mauvais état des routes

prédomine encore à Madagascar. Sur un total de 31 612 Km, 4 550 Km sont des routes

nationales, 12 250 des routes provinciales, et environ 7 500 des routes communales23.

Seulement près de 12 000 Km sont praticables toute l’année et 4 070 Km sont

goudronnées, soit 30%. Actuellement, 18% du réseau est en bon état. En conséquence,

certaines communautés villageoises demeurent enclavées et restent difficilement

accessibles.

Tableau 2 : Statistiques sur l’état des routes (2002) selon leurs attributions.

Rubriques Goudronnées En bon état Total (Km)Primaires 1577 1616 2560Secondaires 1277 1319 4753Nationales 800 1000 4549Provinciales 70 1000 12250Communales 350 850 7500Total 4074 5785 31612Source : Banque Mondiale, 2002.

II - Les chemins de fer

Malgré le potentiel que peut offrir le circuit ferroviaire, aucun service passager n’est

proposé entre Antananarivo - Moramanga (110 Km) et Antananarivo - Antsirabe (159

Km), ce qui hypothèque l’usage touristique. Les mouvements s’effectuent en fonction

de la disponibilité des wagons et des possibilités de financement.

Madarail, une filiale de la compagnie française COMAZAR, avait prévu d’opérer un

total de dix trains (fin 2003). Un train peut transporter 430 passagers : 30 en 1ère classe

et 80 dans chacun des cinq compartiments de 2ème classe. Les coûts de réparation de

ceux-ci s’élèvent à 50 000 USD par wagon (1ère classe) et 35 000 USD par wagon (2ème

classe)24.

22 PDT, 2004.23 Etude du secteur tourisme à Madagascar, Banque Mondiale, Novembre 2003.24 PDT, Novembre 2004.

17

Page 34: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

La grande île a bénéficié du financement de la Coopération Suisse pour l’octroi de la

« Micheline ». D’une capacité de 19 places, celle-ci serait un moyen idéal pour

transporter les touristes d’Antananarivo vers le Parc Andasibe. La Banque Mondiale

propose un financement à hauteur de 10 Millions USD25 pour la réhabilitation de la

ligne Fianarantsoa - Côte Est (163 Km). Les voyages en train sont plus attractifs, surtout

sur cette ligne, en ce sens qu’ils permettent aux visiteurs de découvrir des sites et

paysages pittoresques.

Section 2 : Les Hôtels Restaurants

§1 - L’offre touristique dans l’industrie hôtelière

Les Hôtels Restaurants sont des opérateurs qui s’occupent essentiellement de

l’hébergement et de la restauration des touristes. Depuis les années 90, le secteur

hôtelier proposait de petits établissements avec des niveaux de prestations assez bas.

Mais plus tard, le pays a éprouvé de l’intérêt pour les investissements internationaux.

Les établissements hôteliers de classe internationale se trouvent principalement dans les

grandes villes.

Tableau 3 : Répartition de l’infrastructure hôtelière de 2000 à 2005 :

Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005Hôtels 644 695 717 768 853 937Chambres 7779 8435 8780 9325 10230 10879Chambres/hôtel 12,1 12,1 12,2 12,1 12,0 11,61Source : MCT, Février 2006

Les statistiques officielles du MCT font état de 937 hôtels avec 10 879 chambres en

2005, avec une moyenne de 11,61 chambres par hôtel. Le seul établissement ayant une

capacité de 200 chambres, le Venta Club, se trouve à Nosy Be, et appartient au groupe

italien Ventaglio.

§2 -Evolution suivant la catégorisation par les licences

25 PDT, Novembre 2004.

18

Page 35: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

La licence étoile ou Ravinala est une catégorisation des différentes activités

touristiques, destinée à garantir la qualité des prestations offertes aux consommateurs26.

Les hôtels prestigieux de 3 à 4 étoiles se trouvent en majorité à Antananarivo (Hilton,

Colbert) et dans quelques capitales provinciales (Le Neptune, Sharon Hôtel à Tamatave,

le Soanambo à Sainte- Marie, le « Plazza » et le « Capricorne » à Tuléar, le Royal

Toera à Morondava). Le seul établissement luxueux à 4 étoiles et de 200 chambres est

le complexe hôtelier Venta Club de Nosy Be. L’île aux Parfums abrite également

d’autres hôtels de deux à trois étoiles aux charmes exotiques, et offrent aussi des

prestations de qualité. Citons entre autres « Le cocotier », « Belle Plage »,

« l’Espadon », le « Nosy Be Hôtel », le « Beau rivage ».

Tableau 4 : Répartition de l’offre touristique suivant les licences :

Classification Nombre d’hôtels Nombre de chambres offertes

Nombre de chambres/hôtel

Total établissements en cours de classification

638 4980 7,80

Catégories « Etoiles »Dont 1 étoile 2 étoiles 3 étoiles 4 étoiles 5 étoiles

15253533952

4378118512021213387391

28,8022,3522,6731,1077,4195,5

Catégories « Ravinala »Dont 1 Ravinala 2 Ravinala 3 Ravinala

147444558

1521308407806

10,3479,0413,89

TOTAL 937 10879Source : MCT, Février 2006.

Le nombre d’étoiles est également attribué en fonction de la qualité du produit proposé

(accueil et prestations personnalisés, suites individuelles, service d’étages…). Ce

tableau permet de constater que seules 4378 chambres sur les 10879 soit 40,24%27 sont

jugées satisfaisantes pour le tourisme international.

On observe à travers le tableau 3 que le nombre d’hôtels et de chambres augmente à

mesure que le nombre d’étoiles diminue. Mais le nombre de chambres par hôtel décroît

26 Présidence de la République : Loi n°95-017 portant Code du Tourisme à Madagascar.27 Calcul effectué.

19

Page 36: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

dans le même sens que le nombre d’étoiles : 195,5 en moyenne pour 5 étoiles contre

seulement 22,35 pour une étoile. Les investissements pour des établissements luxueux

s’avèrent coûteux, et cela explique leur rareté. Les opérateurs préfèrent investir dans des

constructions plus modestes mais qui répondent toujours aux critères des établissements

à étoiles.

Ceux qui ne satisfont pas les conditions des hôtels à étoiles sont classés par Ravinala de

1 à 3. Les tarifs de ces petits établissements sont ordinairement peu chers. Il s’agit de

chambres d’hôtes, de tavernes, d’auberges ou des pensions qui offrent un minimum de

qualité de service par rapport aux besoins des non-résidents. De plus, leur capacité

d’accueil est faible. Très peu fréquentés par les touristes internationaux, ils constituent

une alternative intéressante pour les voyageurs nationaux n’ayant pas les moyens

financiers de réserver et de séjourner dans un hôtel à étoiles.

Section 3 : Les agences de voyages et les Tours Opérators.

Les agences de voyages et les Tours Operators (TO) sont des opérateurs qui ont pour

point commun d’être des entreprises prestataires de services. Cependant, quelques

différences méritent d’être prises en compte.

§1 - Distinction au niveau de la prestation de services

I- Définition

Les agences de voyages sont des entreprises dont l’activité se limite uniquement à la

billetterie. En fait, elles commercialisent des billets d’avion et sont responsables de

l’émission de titres de transports internationaux (AMADEUS…) pour certaines.

Par contre, les Tours Operators ont pour activité d’organiser intégralement le voyage

des touristes, de leur arrivée au pays jusqu’à leur retour vers leur pays d’origine : vol,

réservation à l’hôtel, séjour, repas, circuits, visites guidées.

II - Rôles des Tours Operators (TO) dans l’activité touristique

20

Page 37: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Les TO sont des acteurs incontournables dans la distribution des produits touristiques.

Leur rôle consiste à élaborer et organiser les voyages, à s’occuper de la communication

et du marketing. Garants de la qualité et de l’authenticité de leurs services, les TO

commercialisent leurs produits indirectement par les agences de voyages. Ainsi, les

forfaits proposés sont décrits dans les catalogues et suivant les saisons. Ils peuvent aussi

procéder directement via Internet, une nouvelle technologie de la communication qui va

certainement s’intensifier dans l’avenir.

Il est à préciser que les TO doivent recevoir l’agrément du Ministère du Tourisme avant

d’entrer en fonction. Ils coopèrent étroitement avec les compagnies aériennes, les

établissements hôteliers et le Ministère du Tourisme.

§2 - Regroupement au sein du TOP

De nos jours, on dénombre 42 Tours Operators au sein de l’« Association des Tours

Operators Professionnels Réceptifs de Madagascar » (TOP), créée en 1991. Ces 42 TO

ont pour point commun de proposer surtout des circuits de découverte et d’aventure

donc très liés à l’écotourisme28 . La TOP regroupe les TO Professionnels Réceptifs de

Madagascar qui ont été sélectionnés suivant des critères rigoureux, et qui constituent à

la fois un label de qualité et une charte de confiance. La TOP œuvre pour la mise en

place d’une politique volontaire de développement touristique et pour la cohésion de

l’organisation des métiers du tourisme à Madagascar.

La TOP est par ailleurs partenaire des principaux acteurs du développement du tourisme

à Madagascar : Ministère du Tourisme, compagnies aériennes, hôteliers restaurateurs,

entreprises de location de voitures, Bailleurs de Fonds, ANGAP, ONE, WWF… Elle

contribue à la promotion de la destination Madagascar en participant aux grandes foires

et salons internationaux du tourisme et des voyages.

28 Suivant l’Annuaire des TOP réceptifs de Madagascar, et voire en Annexe II.

21

Page 38: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Chapitre 3 : La politique du tourisme à Madagascar

Le gouvernement Malgache classe le tourisme parmi les filières prioritaires dans sa

politique de lutte contre la pauvreté29 qui est développée dans la vision « Madagascar

Naturellement ». A cet effet, le tourisme est considéré comme un outil de choix pour

réduire la pauvreté à Madagascar selon le Document de Stratégie pour la Réduction de

la Pauvreté (DSRP).

Section 1 : Politique et stratégie de développement touristique

Pour promouvoir la destination Madagascar et stimuler la croissance économique par le

développement du tourisme, le gouvernement a décidé de mettre en œuvre une politique

touristique agressive.

§1- Les principes directeurs et objectifs

Les principes directeurs du secteur tourisme consistent à :

- apporter une contribution aussi large que possible du tourisme aux échanges

extérieurs et à l’équilibre de la Balance des Paiements ;

- promouvoir le développement durable par la valorisation des ressources

touristiques tout en préservant l’équilibre naturel et les valeurs socioculturelles ;

- réduire la pauvreté en diversifiant les sources de revenus ;

- développer les activités productives et les services ;

- réduire les inégalités entre les régions touristiques de l’île.

Dans l’ensemble, les objectifs consistent à assurer un développement ordonné et durable

du tourisme à Madagascar.

29 Voir le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP)

22

Page 39: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

§2- Stratégies et programmes d’action

Les stratégies et programmes d’actions sont multiples. Il s’agit entre autres de :

- promouvoir une image positive et attractive de Madagascar ;

- valoriser les ressources humaines nationales ;

- doter l’Administration de structures de gestion efficaces et performantes ;

- poursuivre les travaux d’amélioration des infrastructures surtout routières et

hôtelières ;

- instaurer et dynamiser le partenariat entre le Ministère chargé du tourisme et les

opérateurs.

Section 2 : Les différents lois et décrets.

§1- Les textes en vigueur

Dans le cadre du développement effectif du tourisme, divers textes ont été institués par

le Gouvernement pour la concrétisation de ces objectifs, à savoir :

- l’Ordonnance n°93-003 du 9 Février 1993, article 25 portant Loi des Finances

pour l’année 1993 sur la création d’une taxe parafiscale dénommée « vignette

touristique » ;

- la Loi n°95-017 du 25 Août 1995 portant Code du Tourisme à Madagascar ;

- la Loi Constitutionnelle n°98-001 du 19 Avril 1998, articles 10 et 12 relatives aux

libertés de circulation de l’individu, aux droits des nationaux de s’implanter

librement sur le territoire de Madagascar ;

- le Décret n°96-673 du 03 Septembre 1996 relatif aux normes régissant les

entreprises, les établissements et opérateurs touristiques, ainsi que les modalités

d’application du décret n°96-1293 relatif aux zones d’intérêt touristique ;

- l’Arrêté Interministériel n°3095/93 du 06 Juillet 1993 fixant les conditions

d’assiette et de recouvrement de la vignette touristique, instituée au profit de la

Maison du Tourisme de Madagascar (MTM) ;

23

Page 40: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

§2- Les incitations à l’investissement

Les incitations à l’investissement font aussi partie des mesures prises pour encourager

les opérateurs touristiques. La Loi n°96.015 du 02 Août 1996 fixe les garanties

générales sur les investissements à Madagascar, à savoir :

- la liberté d’investir sur le territoire national sans condition d’agrément ou

d’autorisation préalable ;

- la sécurité des capitaux, des investissements et de la personne de l’investisseur ;

- la liberté des droits de propriété individuelle et collective ;

- le libre fonctionnement de l’entreprise et la gestion du personnel dans le cadre du

code de travail et de la prévoyance sociale.

D’autres mesures ont aussi été prises dont :

- le désengagement de l’Etat des entreprises publiques (loi n°96.011 du 2 Août

1996) ;

- la création d’un système d’arbitrage sur les privatisations (Loi n°96.012 du 2 Août

1996) ;

- l’élaboration de mesures incitatives, fiscales et douanières applicables aux

différentes phases de la vie de l’entreprise. (Code Général des Impôts/ CGI, Loi

des Finances, Code des Douanes) ;

- la conception de brochures pour la promotion des investissements touristiques

« Investir dans le tourisme : destination Madagascar », août 1996 (Financement du

PNUD et de l’ONUDI).

Section 3 : Les mesures d’accompagnement

Plusieurs mesures d’accompagnement ont été prises dans le cadre des objectifs fixés par

le Gouvernement.

§1- Dans le domaine du transport aérien

En premier lieu, les mesures ont porté sur la politique de libéralisation du trafic aérien

que le Gouvernement a initié en 1997, l’assouplissement des conditions d’octroi de

24

Page 41: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

visas de séjours pour les touristes, la suppression de la double tarification des billets

d’avion et de celle des chambres d’hôtels. Elles ont également inclu la protection de la

propriété intellectuelle et celle des investissements.

La libéralisation du transport aérien a ensuite permis l’ouverture du réseau long courrier

à une compagnie autre qu’Air France. Ainsi, la société charter CORSAIR Nouvelles

Frontières a commencé à desservir la capitale au départ de Paris Orly à partir de

Novembre 1996. Sur le réseau régional, la libéralisation s’est concrétisée par l’entrée

d’Air Austral. C’est une compagnie réunionnaise à capitaux français, sur le marché

depuis 1997 pour les liaisons entre Saint-Denis de la Réunion et les villes de

Tananarive, Tamatave et Nosy Be.

Après la crise post-électorale de 2002, le contrat avec le transporteur italien Blue

Panorama a expiré au mois de Février 2003. Suite à d’intenses efforts de redressements

technique et financier, Air Madagascar a reçu la certification JAR 145 émanant de la

Chambre de compensation de l’IATA (Association Internationale du Transport Aérien).

Le retour des liaisons internationales vers Paris s’est concrétisé par l’acquisition en Mai

2003 d’un Boeing 767-300ER aux couleurs de la compagnie. Il s’agit d’un aéronef

ayant appartenu à Air Canada et loué auprès de la société internationale de leasing

GECAS pour une durée de cinq ans.

Les étapes de modernisation se sont poursuivies, notamment le renouvellement du parc

de Boeing 737. Un deuxième Boeing 737-300 de nouvelle génération a été réceptionné

en Décembre 2003. Les deux Boeing 737-300 remplaceront les anciens Boeing 737-200

ayant été mis en service pendant 30 ans.

Un second Boeing 767-300ER vient compléter la flotte au mois de Mai 2004 et devient

le premier avion du type pour l’exploitation des lignes vers Milan et Bangkok.

Avant la fin 2005, soucieux de la sécurité, du confort et de la qualité de ses services, la

compagnie avait acquis un quatrième ATR 42-300 et de deux ATR 72-500 flambants

neufs.

25

Page 42: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

§2-Dans le domaine des infrastructures

Des mesures ont également été prises au niveau des infrastructures. En effet, douze

aéroports nationaux ont obtenu un financement de la Caisse Française de

Développement (CFD) et font l’objet de reconstruction par Aéroports De Madagascar

(ADEMA). Leur réhabilitation a bénéficié d’une contribution financière de 16,4

Millions d’Euro30. Cet accord de coopération, dont l’objectif est de renforcer la sécurité

du transport aérien, a fait l’objet d’une signature entre le Gouvernement et l’Union

Européenne en Mars 1996.

Les infrastructures de transports ont également obtenu des concours extérieurs

notamment de la part de la Banque Africaine de Développement (BAD) et du Fonds

Européen de Développement (FED). A cet effet, Madagascar a bénéficié en Février

2000 d’une importante convention de financement au titre du VIIème FED d’un

montant de 210 millions d’Euro 31 pour le programme de construction routier, auquel

s’est ajoutée une enveloppe financière de 67 millions Euro32 pour la réhabilitation et

l’entretien des routes.

En 2004, dans l’optique de mise en concession des 12 aéroports principaux gérés par

ADEMA, l’Etat malgache a racheté les 34% des actions (parts) que détenait Aéroports

de Paris (ADP) dans son capital. ADP pourrait ainsi soumissionner en toute

transparence sans en être juge ou partie. Parmi les aéroports à privatiser figurent ceux

d’Ivato (Antananarivo), de Fascène (Nosy Be), de Tamatave, de Fort Dauphin et de

Sainte-Marie.

§3- Dans le domaine de l’environnement

Le respect de l’environnement pour un développement durable constitue l’une des

interventions prioritaires de l’Union Européenne à Madagascar outre sa participation

active dans la lutte contre la pauvreté. Ainsi, la Commission a octroyé deux importants

financements à Madagascar en 2000. Le premier concerne la subvention de la seconde

phase du Programme Bemaraha d’un montant de 5 millions d’Euro incluant les actions 30 L’Océan Indien et l’Union Européenne, Janvier 200131 L’Océan Indien et l’Union Européenne, Janvier 200132 L’Océan Indien et l’Union Européenne, Janvier 2001

26

Page 43: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

de désenclavement et de développement local. Le second se rapporte au financement sur

crédit budgétaire du projet « Forêts Tropicales » à Fort Dauphin, initié par la World

Wide Fund for Nature (WWF) et qui a obtenu un concours à hauteur de 1,1 million

d’Euro.

§4- Dans le domaine des investissements

Madagascar continue de faire appel tous azimuts aux Investissements Directs Etrangers

(IDE). En 2003, elle a participé au mois de Février au Forum des Investissements

« Ema Invest » (Suisse), ainsi qu’à la Foire « Muba Plus » à Bâle (Suisse) au mois de

Mai. Ces manifestations s’inscrivent dans l’instauration d’un partenariat commercial et

financier entre les opérateurs économiques Malgaches et les investisseurs suisses

amateurs de produits haut de gamme.

Une autre initiative très marquante était l’« Ambassador’s Lunch », à Monaco (France)

en Novembre 2004. Cette rencontre diplomatique a permis de mieux faire connaître les

mesures de facilitation instaurées par le gouvernement malgache, en matière

d’amélioration du cadre réglementaire, de la sécurisation des investissements privés, de

la simplification des procédures de création d’entreprises et de la politique fiscale

incitative.

Parallèlement, la Semaine de Madagascar à Maurice en Novembre 2004 a vu des

échanges de délégation inter-îles, et a contribué à impulser une véritable dynamique

régionale. Une quarantaine d’opérateurs de Madagascar, à l’initiative du Comité

d’Appui au Pilotage et à la Relance de l’Entreprise (CAPE), ont fait le déplacement

dans l’île sœur. Selon les statistiques du GUIDE, 469 nouvelles entreprises étrangères

se sont implantées à Madagascar sur un total de 817 sociétés créées, des chiffres très

encourageants et prometteurs.

§5- Dans le domaine de la culture

Le tourisme ne pouvant être dissocié de la culture, des actions pour la promotion de

cette dernière ont été entreprises. Ainsi, le Ministère du Tourisme et de la Culture

(MCT) a connu un bilan culturel positif pour 2005. Parmi les points forts, citons la

27

Page 44: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

décision de l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et

la Culture) de faire de l’art du bois Zafimaniry un patrimoine mondial, la signature

d’accords culturels avec l’île Maurice, l’Indonésie et les Etats-Unis, et l’augmentation

du taux de fréquentation de la Bibliothèque Nationale. Madagascar a en outre participé

en 2004 à des festivals culturels indianocéaniques dont celui de Taiwan.

§6- Les actions promotionnelles

La Maison du Tourisme de Madagascar (MTM) a mené des actions de promotion et de

communication à l’extérieur pour promouvoir davantage la destination sur le marché

international. La grande île a été présente au Salon Mondial du Tourisme (SMT) à Paris

en 1999, et le Top Resa à Deauville (France). Sur un concours financier émanant du

FED, elle a aussi pu participer au salon l’Expo 2000 à Hanovre (Allemagne). La foire

internationale du tourisme de Lyon (France) a également vu la participation du pays en

2001.

Les opérateurs du secteur ont continué de passer à l’offensive internationale.

Madagascar a également été présente lors des salons internationaux du Tourisme et des

Voyages tels que le World Travel Market (WTM) de Londres en Novembre 2002,

l’International Tourism Exchange (ITB Berlin) en Allemagne en Mars 2004, l’INDABA

de Durban en Afrique du Sud en Septembre 2004, ainsi que la Bourse Internationale du

Tourisme (BIT Milan) en Italie au mois d’Avril 2005. La manifestation extérieure

consacrée spécialement à la grande île, « Un Parfum de Madagascar sur Saint-germain

des Prés » qui s’est déroulée à Paris au mois de Mai 2005, était une initiative

commerciale qui a connu beaucoup de succès.

§7- Les autres attitudes volontaristes des acteurs du tourisme

A part ces différentes mesures précitées, différentes initiatives ont été prises

conjointement par le Gouvernement et le secteur privé pour promouvoir le secteur. On

note entre autres :

- la création des Réserves Foncières Touristiques (RFT) (2001) pour faciliter

l’installation des investisseurs potentiels et encadrer le développement des activités

touristiques sur les sites prioritaires. Le principe est de faciliter les procédures

28

Page 45: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

d’acquisition foncière pour les investisseurs aussi bien nationaux qu’étrangers.

Aussi, vingt-trois (23) RFT ont été créées mais la plupart sont au stade du plan

d’aménagement, sauf celle de l’Isalo, qui est un projet pilote. Les premiers résultats

n’ont pas été probants pour plusieurs raisons, dont la faiblesse de la stratégie de

promotion et des moyens utilisés, le manque d’appui technique aux investisseurs et

enfin, l’incohérence des dispositions d’acquisition des lots par rapport à la nouvelle

loi foncière donnant la possibilité aux étrangers d’acheter des terrains avec des

conditions particulières. L’absence des infrastructures de viabilisation qui devraient

être assurées par le Gouvernement Malgache constitue également un frein pour les

investisseurs.

- la création du Guichet Unique pour le Développement des Entreprises (GUIDE)

(2003). Il a comme principal rôle d’assister l’investisseur dans les démarches

nécessaires, surtout administratives, jusqu’à la réalisation de son projet. Il peut

également intervenir dans la modification ou la cessation des activités touristiques.

Depuis l’existence du GUIDE, le traitement des dossiers de projet d’investissements

touristiques se trouve raccourci et les procédures allégées de manière significative.

A terme, le GUIDE est prévu se transformer en une Agence pour la Promotion des

Investissements.

- la levée de la classification du tourisme par les banques nationales comme secteur à

risque et l’intervention à Madagascar d’organismes internationaux comme la Société

Financière Internationale (SFI) ou l’Agence Multilatérale pour la Garantie des

Investissements (AMGI) visant à faciliter le financement et à sécuriser les projets

d’investissement touristiques (2003). De nombreux projets d’investissement sont

actuellement à l’étude par des promoteurs internationaux (Legacy Holdings, Groupe

Accor, etc.) mais la majeure partie des projets d’extension des structures existantes

ou de création d’établissement de taille moyenne (15-40 chambres) restent financés

sur fonds propres.

- la création de l’Office National du Tourisme de Madagascar (ONTM) et des Offices

Régionaux du Tourisme (ORT) afin de développer une meilleure stratégie de

promotion et marketing de la destination touristique Madagascar (2004). Cette

initiative est un exemple de Partenariat Public Privé (PPP) : les Offices du Tourisme

29

Page 46: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

comptent parmi leurs membres l’administration et les opérateurs privés. L’objectif

est d’assurer une politique à long terme de promotion des destinations malgaches.

L’ONTM remplace la Maison du Tourisme de Madagascar (MTM) qui s’est trouvée

confrontée à des problèmes structurels et de financement. Aujourd’hui, le

financement de l’ONTM et de ses activités reste problématique et lié à une réforme

de la politique fiscale du secteur.

- l’élaboration et la validation du « Plan Directeur pour le Tourisme » avec l’appui du

cabinet allemand GATO AG (2005). Les recommandations de ce plan doivent servir

de directives pour le développement effectif du Tourisme dans le pays. Toutefois,

chaque région devra élaborer des plans d’aménagement spécifiques.

- la création d’une task-force pour le tourisme au niveau de la Présidence de la

République (2005) chargée de mettre en oeuvre la stratégie de développement et de

structurer les actions de promotion du tourisme à Madagascar.

- la préparation d’un projet intitulé « Pôles Intégrés de Croissance » (PIC33) (2004)

qui vise à mettre en place une plate-forme minimale d’infrastructures sur un site

donné pour y stimuler la croissance. Le secteur du tourisme a été identifié comme

locomotive du développement sur deux des trois sites choisis, Nosy Be et Tolagnaro

(Fort-Dauphin). Les deux sites font actuellement l’objet d’un plan physique

d’aménagement et de développement touristique spécifique.

33 Le projet sera détaillé ultérieurement

30

Page 47: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Chapitre 4 : La production touristique

La production touristique regroupe l’ensemble des services et des biens finaux offerts

par le secteur touristique et consommés durant une période bien déterminée. Elle se

mesure soit en termes de fréquentation des sites et des équipements touristiques, de

nuits passées dans les hébergements touristiques, de passagers transportés, et en termes

de chiffre d’affaires réalisé par les entreprises du secteur.

Section 1 : Analyse des arrivées aux frontières.

Le tableau suivant récapitule la progression des arrivées de touristes aux frontières

durant ces 6 dernières années. Une étude de la progression des arrivées par trimestre

permet d’observer de près l’évolution de la demande touristique à Madagascar.

§1-Les arrivées de visiteurs non résidents aux frontières

Tableau 5 : Evolution de la demande touristique par trimestre

PERIODES 2000 2001 2002 2003 2004 20051er trimestre 29 243 31 247 12 859 34 543 35 011 49 0752ème trimestre 37 155 42 087 7 614 34 682 57 707 699713ème trimestre 49 680 51 208 18 151 40 713 74 440 834384ème trimestre 43 993 45 661 23 050 23 050 29 292 74 567TOTAL 160 071 170 208 61 674 139 230 228 784 277 051

Source : MCT, Secrétariat chargé de la Défense Publique, ADEMA DCE, INSTAT

Graphiquement, l’évolution par trimestre des arrivées pour ces six années se présente

comme suit :

31

Page 48: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Graphique 1 : Courbe des arrivées touristiques par trimestre.

Evolution de la demande touristique (Par trimestre)

0100002000030000400005000060000700008000090000

2000 2001 2002 2003 2004 2005

1er trimestre2ème trimestre3ème trimestre4ème trimestre

Source : MCT.

Sur tous les trimestres, les arrivées sont quasi-stables de 2000 à 2001, et affichent une

croissance moyenne de 23,77%. Il ressort aussi de ce graphe que l’année 2002, tous

trimestres confondus, a été caractérisée par la chute de la demande touristique à cause

de la crise politique. Ainsi, les entrées aux frontières ne présentent pas une véritable

progression.

Le graphique 1 permet de constater que la demande afflue principalement en période de

haute saison. Plus précisément, c’est vers les mois de Juillet à Septembre que les

visiteurs sont nombreux : près de 30% des non-résidents viennent pendant cette période.

En 2000, en vue de diversifier ses destinations, Air Madagascar a exploité un vol

hebdomadaire sur Singapour (Asie du Sud Est), ce qui a engendré les performances de

49680 et 43993 arrivées soit 31% et 27,5% respectivement au 3ème et 4ème trimestre de

cette année-là. L’ouverture de cette nouvelle destination a favorisé l’arrivée de touristes

asiatiques dans la grande île, ainsi que le déplacement fréquent des investisseurs et des

hommes d’affaires entre les deux pays.

§2-Une forte régression des entrées en 2002

I- Les effets de la crise sur la demande

En 2002, la crise a profondément affecté l’économie nationale. Le nombre de touristes a

considérablement régressé de près de 59% au premier trimestre 2002, en enregistrant

12859 visiteurs, contre 31247 à la même période en 2001. La demande a accusé une

chute vertigineuse au second trimestre, une période où la crise est entrée dans une phase

32

Page 49: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

chronique, pour se chiffrer à 7614 contre 42 087 à la même période en 2001. Cela était

dû au fait que la grande île avait été considérée comme une destination à risques par les

professionnels de l’industrie du voyage à l’extérieur. L’insécurité, les blocages

économiques et la tension politique constituaient d’importants facteurs qui ont aggravé

la réticence des touristes.

II- La reprise de la demande à partir du 3 ème trimestre

Cependant, on a observé une amélioration de la demande au cours du troisième

trimestre. Les mesures entreprises par le Gouvernement ont répercuté leurs effets sur le

secteur touristique. Au troisième trimestre, les entrées ont de nouveau repris la voie de

la croissance et ont atteint les 18151 arrivées (Cf. tableau 4). Toutefois, cette

performance ne se rapproche pas encore du niveau des années précédentes.

Les visiteurs ont continué à affluer, avec 23050 arrivées au 4ème trimestre, représentant

37,4% du total des entrées pour la même année (cf. tableau 5). Ce regain de confiance

est le fruit de la participation du pays à la foire du World Travel Market (WTM) de

Londres en Novembre 2002. Cette participation était une initiative d’un groupement

d’opérateurs en collaboration avec Air Madagascar. L’objectif de cette action a été de

promouvoir davantage la destination sur le marché britannique.

§3-Stabilité du climat des affaires à partir de 2003

Le tableau 5 fait ressortir qu’en 2003, les arrivées ont augmenté de près de 168%34 au

premier trimestre avec 34543 visiteurs non-résidents, par rapport à la même période en

2002 (12859). Avec la mise en place du nouveau régime, la stabilité politique a été

retrouvée. L’Etat a su regagner la confiance des opérateurs en ayant instauré un

environnement économique incitatif à l’accroissement des investissements. Les arrivées

au 2nd trimestre 2003 ont atteint les 34682 non-résidents contre seulement 7614 à la

même période en 2002. La demande touristique s’est accru pour atteindre au 3ème

trimestre 40713 visiteurs contre seulement 18150 en 2002, soit une croissance de 125%.

34 Calcul effectué en considérant comme base 100 le nombre de visiteurs au premier trimestre 2002.

33

Page 50: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

La reprise de la croissance s’est toujours poursuivie avec 228 784 touristes reçus en

2004, contre 139 230 en 2003, soit une augmentation de 64,26%35. Une telle

performance est le fruit du dynamisme des acteurs du secteur, à savoir Go To

Madagascar, le Ministère du Tourisme et quelques TO, qui a permis des voyages à

l’extérieur et la participation de l’île aux salons du tourisme : ITB Berlin et la Bourse

Internationale du Tourisme (BIT Milan). Ce bon résultat s’explique aussi par

l’ouverture de deux nouvelles lignes aériennes par Air Madagascar : Milan et Bangkok,

et surtout la promotion du tourisme balnéaire sur le marché italien par la liaison directe

Milan-Nosy Be.

En bref, la crise politique de 2002 a eu des impacts négatifs sur le secteur du tourisme,

mais les efforts entrepris par le Gouvernement, ajoutés à des évènements mondiaux

comme la progression des menaces terroristes, les épidémies de SRAS (Grippe Aviaire)

ou les catastrophes naturelles, ont contribué à une reprise du secteur. A cet effet, un

record de 277 051 entrées a été enregistré en 2005. Toutefois, le nombre de visiteurs

accueillis à Madagascar reste modeste par comparaison avec les pays environnants.

Section 2 : Analyse de la structure de l’industrie touristique à Madagascar

§1- Une industrie active mais fragmentée

Comme dans les autres pays du monde, l’industrie du tourisme à Madagascar est

extrêmement bien structurée au niveau national mais également par sous-secteurs

d’activités et par région. Le système de commercialisation l’impose, de même que

l’éclatement géographique des activités, et plus récemment, la défense des intérêts

communs notamment en terme de formation et au niveau du dialogue avec le secteur

public (voir tableau 6 page suivante sur la structure de l’industrie touristique malgache).

Pour pallier une éventuelle atomisation et gérer au mieux les effets d’agglomération, les

opérateurs adhèrent à des groupements de prestataires spécialisés (club de plongée par

exemple) ou à des associations régionales. Ainsi, les prestataires évoluant sur un même

site sont plus souvent partenaires que concurrents du fait d’un déficit de l’offre. Ces

35 Calcul effectué.

34

Page 51: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

relations de partenariat sont accentuées au niveau vertical car les prestataires préfèrent

se concentrer sur leur corps de métier et travailler en partenariat avec les intermédiaires

pour le marketing de leurs produits. Madagascar reste une destination confidentielle,

commercialisée uniquement par des agences et TO spécialisés.

Le tourisme d’aujourd’hui voit une progression constante des touristes individuels qui

composent eux-mêmes leurs voyages et ont directement recours aux prestataires et

agences sur place par le biais d’Internet ou des guides de voyage. Ce type de touristes

représentent la majorité de ceux qui viennent à Madagascar (environ 70% d’entre eux)

et alimentent un secteur informel du tourisme très actif et permettant à des opérateurs

nationaux de se former en attendant une éventuelle formalisation de leurs activités.

35

Page 52: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Tableau 6 : Structure de l’Industrie Touristique Malgache

Sous-secteurs Caractéristiques des acteurs Structure du marché

Prestataires TouristiquesTransport aérien Air France, Air Madagascar, Corsair sur les vols internationaux.

Air Madagascar, Air Mauritius, Air Austral et Inter Air sur les vols régionaux.Air Madagascar et 4 petites compagnies charters sur les vols intérieurs.

Oligopole : tarifs élevés sur la ligne Paris - Antananarivo.Duopole sur la plupart des lignes desservies : Maurice, Réunion, Comores et Johannesburg.Quasi-monopole de Air Madagascar sur les vols intérieurs réguliers. Capacité limitée des compagnies charters.

Location de voituresGroupement : GLVM

Représentation des sociétés multinationales (Hertz, Rent a Car, etc.) dans les grandes villes. Importantes PME (véhicules 4X4 et bus) concentrées sur les principales villes (Antananarivo, Nosy Be).Secteur informel important sur les touristes individuels

Marché concurrentiel avec un accroissement du secteur informel travaillant en sous-traitance avec les agences.Les agences les plus importantes ont intégré la location de voitures à leurs activités.

Parcs naturels et attractions touristiques

Prédominance des parcs naturels nationaux gérés par l’ANGAP.Quelques parcs privés (10 max.) éparpillés dans l’île, dont certains sont gérés par des ONG (WWF).Les autres types d’attractions sont limités en nombre et souvent peu adaptés au tourisme: boutiques d’artisanat, cabarets, évènements culturels, etc.

Quasi-monopole de l’ANGAP, dont la qualité de services peut être améliorée (sites de camping surchargés en haute saison) sauf à Fort-Dauphin (quasi-monopole privé).

Guides touristiquesGroupement : ANG

Peu de guides free lance, la plupart des guides sont autodidactes et travaillent à plein temps ou à temps partiel pour les agences.

Nombre limité d’acteurs indépendants et qualifiés.

Services : club de plongée, de pêche, excursions, etc.

Faible nombre des prestataires spécialisés aggravé par une dissémination sur les différents sites.

Oligopole sur les principaux sites avec une qualité de service variable. Excellente qualité de service pour les clubs de plongée grâce aux systèmes d’accréditation internationaux.

RestaurantsGroupement : FHORM

Petites structures, le plus souvent intégrées à des activités d’hébergement. Marché concurrentiel sur les sites les plus importants.Oligopoles sur les sites les plus enclavés.

Unités d’hébergementGroupement : FHORM

Petites et moyennes structures. Faible capacité d’hébergement (10.000 chambres au total) aggravé par une répartition le long des principaux circuits : déficit de chambres sur les principaux sites.

Oligopole des hôtels aux normes internationales sur les sites importants. Monopole sur les zones les plus enclavées.Marché concurrentiel pour les destinations de tourisme national.

Agences de voyageRéceptifGroupement : TOP

Une vingtaine d’agences de taille importante et de taille moyenne, concentrées pour la plupart sur Antananarivo. Tendance de spécialisation par marché émetteur.

Marché concurrentiel pour la France, l’Italie et l’Allemagne. Oligopole pour les marchés anglo-saxons et asiatiques. Quasi-monopole pour les agences basées en dehors d’Antananarivo, le cas échéant.

BilletterieGroupement : AAVM

Près de 500 agences de billetterie existent à Madagascar avec une forte concentration à Antananarivo et les chefs-lieux de province.

Marché fortement concurrentiel, dominée par une vingtaine de grosses agences. Activité souvent intégrée par les agences réceptives.

DistributeursTour Opérateurs internationaux (TO)

Quelques TO généralistes (Nouvelles Frontières, Jet Tours) mais le plus souvent des TO spécialisés Afrique et Océan Indien, ou par type de produits (pêche, plongée, surf, ornithologie, etc.) toujours en partenariat avec des agences locales.

Marché concurrentiel pour la France, l’Italie et l’Allemagne.Oligopole pour les marchés anglo-saxons et asiatiques.

36

Page 53: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Le secteur se divise en deux marchés principaux, d’importance inégale : le tourisme

international et le tourisme national. Les données exactes sur le tourisme national sont

inexistantes, il est évalué à moins de 10% du volume d’affaires généré par le tourisme

international. Les touristes nationaux ou résidents se rendent généralement sur des sites

différents de ceux fréquentés par les touristes internationaux pour des raisons d’accès et

surtout de coûts.

Le tourisme international est toutefois plus profitable et attire plus d’investisseurs. Mais

il est également plus exigeant en termes de qualité de service et de capacités techniques

et financières, ce qui exclu le plus souvent les opérateurs nationaux ; le faible nombre

d’organismes de formation ne leur permet pas d’accéder à un certain niveau de

professionnalisme, et l’accès au crédit est un problème récurrent pour les opérateurs

malgaches tous secteurs confondus.

De ce fait, une grande partie des acteurs liés au tourisme international à Madagascar est

le plus souvent étrangère à deux exceptions près : les agences de billetterie, où les

opérateurs nationaux dominent, et les parcs naturels dont la gestion a été confiée par

l’Etat à une association nationale d’utilité publique, l’Association Nationale pour la

Gestion des Aires Protégées (ANGAP).

§2- Une industrie concentrée sur le marché français

Les opérateurs français sont majoritaires dans l’industrie touristique malgache orientée

vers le marché international. La principale ligne long courrier desservie par les

compagnies aériennes présentes à Madagascar est Paris – Antananarivo. Madagascar est

un pays a priori francophone. Tout cela contribue à faire de la France (la Réunion

compris) le principal marché émetteur de Madagascar (69% des visiteurs en 2005)

comme l’indique le tableau 7.

Les autres marchés émetteurs européens ne représentent pour le moment que des

marchés de niche même si les études marketing effectuées dans le cadre du Plan

Directeur pour le Tourisme montrent une demande potentielle importante. L’ouverture

récente d’une ligne directe entre Milan et Antananarivo s’est immédiatement traduite

par un accroissement du nombre de touristes italiens sur des sites touristiques comme

37

Page 54: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Nosy Be où les opérateurs touristiques d’origine italienne sont aussi très présents, au-

delà du vol charter hebdomadaire Milan – Nosy Be affrété par l’hôtel Venta Club.

Tableau 7 : Répartition des visiteurs par pays de résidence.

Pays 2000 2001 2002 2003 2004 2005France 55% 56% 52% 58% 58% 57%Réunion 9% 10% 5% 11% 10% 12%Amérique 4% 4% 5% 3% 4% 5%Angleterre 3% 3% 4% 2% 3% 2%Suisse 2% 2% 4% 2% 2% 2%Allemagne 4% 4% 5% 3% 4% 3%Italie 5% 5% 5% 7% 7% 6%Autres 18% 16% 20% 14% 12% 13%Source : MCT.

Section 3 : Analyse des recettes en devises

Le tourisme faisant partie des trois premiers secteurs pourvoyeurs de devises, une

analyse des recettes s’avère indispensable.

§1 - Prédominance des recettes provenant des touristes européens

D’après le tableau 7, l’Europe domine le marché international du tourisme à

Madagascar et une grande majorité des devises proviennent des touristes du vieux

continent.

Tableau 8 : Evolution des recettes en devises au titre du tourisme (En millions de DTS)

Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005Total 91,90 90,20 27,80 54,00 104,30 124,0

Taux moyenFmg/DTS

8934 8376 8773 8675 13828 14494,5

Equivalent Fmg**

821,0 755,5 243,88 468,35 1442,2 1797,3

** en milliards de nos francs.Source : MCT, Février 2006

38

Page 55: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

A spécifier que ces recettes n’incluent pas les titres de transports internationaux. Par

contre, elles comprennent les devises procurées par les prestations suivantes : agences

de voyages, hôtels, transactions sur titres de transports intérieurs, opérations de transfert

à caractère touristique (virement, chèques de voyages, cartes de crédit), opérations de

billets de banque étrangers. Graphiquement, les recettes se présentent comme suit :

Graphique 2 : Progression des recettes en devises de 2000 à 2005.

050

100150200250300350400

2000 2001 2002 2003 2004 2005

Progression des recettes en devises de 2000 à 2005

DTS (Millions DTS)Ariary (Milliards d'Ariary)

Source : MCT, Février 2006

Parmi les non-résidents européens, il est à indiquer que ce sont les Français qui sont

prédominants, puisque ces derniers représentent plus de 50% des visiteurs qui voyagent

à Madagascar. Les recettes ont connu une croissance de près de 11% en 2000, par

rapport à 1999, passant de 72,9 millions de DTS à 91,9 millions de DTS.

La chute des entrées en devises en 2002 est de près de 72%. Si les recettes étaient de

90,2 Millions de DTS en 2001, elles ont été évaluées à 27 Millions en 2002. Cette nette

régression est due à la diminution considérable des visiteurs étrangers pendant la crise.

En 2003, lorsque le gouvernement et le secteur privé ont entrepris des initiatives tendant

au redressement et à la redynamisation du secteur, cela l’a de nouveau remis sur la voie

de la croissance. Les 139 230 entrées de cette année ont généré 54 millions DTS de

recettes. La reprise s’est faite grâce également aux efforts de l’Etat à instaurer un

environnement incitatif aux actions de promotion à l’extérieur, ainsi qu’à une stabilité

politique qui a fait gagner la confiance des touristes.

39

Page 56: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

§2 -Accroissement résultant d’une dépréciation à partir de 2003

Le pays a traversé une grave crise économique en 2004. La situation en matière de

changes s’est détériorée. L’offre n’arrivait pas à satisfaire la demande sur le marché

interbancaire, ce qui a engendré une appréciation non négligeable de l’Euro et du Dollar

et par conséquent du DTS. Pour stabiliser la monnaie, la Banque Centrale a dû procéder

à l’achat de monnaie nationale et injecter près de 20 millions d’€ sur le marché36.

La récession en 2004 a été caractérisée par une situation de forte inflation. L’économie

a également subi les impacts de certains évènements conjoncturels comme la flambée

du prix du baril de pétrole sur le marché international, passant de 40 USD à 50 USD37.

Les importations pétrolières étant facturées en dollar, le pays a éprouvé un besoin

important de devises pour couvrir les dépenses, ce qui a provoqué une forte appréciation

de l’Euro. Par ailleurs, la politique de détaxation initiée par le gouvernement a entraîné

un accroissement considérable des importations, impliquant une sortie importante de

devises.

La dépréciation monétaire a entraîné des répercussions sur le tourisme, puisque le taux

de change de la période était de 13828 Fmg pour le DTS, alors qu’il était de 8675 Fmg

en 2003. La monnaie nationale a perdu près de 60% de sa valeur, ce qui a été constaté

au niveau des recettes s’élevant à 104,3 millions de DTS soit 1442,2 Milliards de Fmg.

Ainsi, l’année 2004 est un pseudo-pic en raison de l’instabilité du taux de change : c’est

cette dépréciation qui a provoqué une variation interne sur le volume des recettes, et non

la croissance des entrées de visiteurs.

Par ailleurs, la compétitivité des produits touristiques malgaches s’est accrue avec cette

perte notable de la valeur de notre monnaie nationale qui a connu entre 2003 et 2005

une dépréciation de 79% par rapport au dollar américain. Ainsi, considérant la crise, on

ne peut se fier au volume, mais au nombre de touristes.

36 MEFB, Rapport Economique et Financier 2003-2004.37 MEFB, Rapport Economique et Financier 2003-2004.

40

Page 57: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Section 4 : Analyse des entrées dans les Parcs Nationaux

Madagascar possède 46 Aires Protégées (AP) qui sont gérées par l’ANGAP. Sur ces 46

AP, 5 Réserves Naturelles Intégrales (RNI) ne sont pas accessibles aux visiteurs. Les 41

sites restants se répartissent en 18 Parcs Nationaux et 23 Réserves Spéciales38. Les

analyses suivantes montrent l’évolution des statistiques sur les entrées dans les Parcs

Nationaux.

§1- Evolution des entrées dans les Parcs Nationaux

Tableau 9 : Statistiques des entrées dans les Parcs Nationaux :Année 2000 2001 2002 2003 2004 2005ISALO 23 904 27 678 4 257 19 324 24 098 29 031ANDASIBE 24 408 26 478 6 952 23 257 25 561 24 273RANOMAFANA 13 145 15 668 2 964 11 768 15 613 14 741MONT. D'AMBRE 8 837 8 170 2 129 6 229 7 820 10 105BEMARAHA 2 888 3 351 385 6 731 4 392 6 224ANKARAFANTSIKA 2 404 4 617 1 440 6 252 8 095 5 951ANKARANA 6 257 6 898 1 171 4 657 5 750 5 869ANDRINGITRA 1 495 1 750 304 2 221 2 330 2 940MASOALA NMangabe 1 518 1 951 559 1 184 2 246 2 880ANDOHAHELA 533 1 637 331 1 299 1 310 1 336TSIMANAMPETS 405 253 481 1 195 1 104MAROJEJY 384 597 259 3 595 831 603ZOMBITSE 643 718 591CAP Ste MARIE 104 227 50 13 223 329AMBOHITANTELY 192 149 87 314 326 215BEZA MAHAFALY 22 73 19 37 287 164MANOMBO 29 23 56 51 128MANANARA-NORD 48 65 101 125ANDRANOMENA 34 16 2 75 62ANALAMERA 14 18 37 0 7 15KIRINDY MITEA 45 4 0 2 6KALAMBATRITRA 29 0Namoroka/Baiedebaly 14 88 0 22 0MIDONGY du SUD 20 0MANONGARIVO 83 19 16 0 0 0LOKOBE 6 0 0 0 0BETAMPONA 56 19 0 0ZAHAMENA 82 0 12 0 0TOTAL 86 408 99 780 21 344 88 159 101 102 106 692Source : PNM-ANGAP

38 Selon l’ANGAP, les RNI ne sont pas encore aménagés pour recevoir des touristes et sont encore considérés comme zones sensibles. La qualité de « Réserves Spéciales » a été conférée à certains parcs suivant des études et critères sur la superficie et les potentialités que peuvent offrir les sites.

41

Page 58: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Tableau 10 : Comparaison des statistiques sur les visites de parcs par rapport aux arrivées touristiques.

Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005Visites 86408 99780 21344 88159 101102 106692Touristes 160071 170208 61674 139230 228784 277051Taux de visite* 53,98% 58,62% 34,60% 63,31% 44,19% 38,50%

Source : INSTAT et PNM-ANGAP.

Le tableau 10 évoque l’attrait que les Parcs Nationaux exercent sur les vacanciers. En

effet, en faisant abstraction des visites en 2002, les visites des Aires Protégées

représentent en moyenne les 51,72%39 des arrivées touristiques. Ces chiffres évoquent

une fois de plus l’importance de l’écotourisme car c’est à travers ces parcs que les

visiteurs étrangers apprécient la biodiversité en faune et flore du pays. De même, le

nombre de non résidents ayant visité les Parcs Nationaux a enregistré une croissance de

23,47%40, soit près de 4,69%41 par an.

Graphique 3 : Histogramme de comparaison entre les entrées dans les Parcs et le nombre de touristes.

0

50000

100000

150000

200000

250000

300000

2000 2001 2002 2003 2004 2005

Histogramme de comparaison entre les entrées dans les parcs et le nombre des touristes

VisitesTouristes

Source : PNM-ANGAP.

En effectuant une analyse des visites des Aires Protégées par province, il ressort que la

partie Sud constituée par les provinces de Fianarantsoa et Tuléar attire le plus de

visiteurs non résidents. En effet, cette zone concentre ensemble en moyenne entre 45%

et 56% du nombre total de visites. Cette dominance s’explique par l’existence de

39 Calcul effectué : moyenne des taux de visite sur ces six dernières années.40 Calcul effectué : on prend comme base le nombre d’entrées en 2000, la croissance étant la différence entre ceux de 2005 avec ceux de l’année de base, exprimée en pourcentages.41 S’obtient en divisant la croissance globale de la période par le nombre d’années concernées c’est-à-dire 5.

42

Page 59: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

certains sites comme l’Isalo qui a reçu plus de 1900042 visiteurs sauf en 2002, ainsi que

Ranomafana qui en a accueilli plus de 1150043.

Par ailleurs, les ventes de tickets constituent aussi une autre manière de démontrer

l’importance de ces Aires Protégées, ainsi que la passion de nos hôtes pour les

attractions naturelles.

§2 – Evolution des ventes de tickets

Tableau 11 : Evolution des ventes de Tickets dans les Parcs.(En millions d’Ariary)

Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005Vente 533,419 561,716 86,291 427,223 532,144 1 896,558Recettes* 164 200 151 100 48 776 93 690 288 440 343 000Taux 0,32% 0,37% 0,17% 0,45% 0,18% 0,55%Source : INSTAT et PNM-ANGAP.* Recettes du tourisme.

Graphique 4 : Courbe des ventes de tickets dans les Parcs. (En millier d’Ariary).

Ventes

0

500000

1000000

1500000

2000000

2000 2001 2002 2003 2004 2005

Ventes

Source : PNM-ANGAP.

En observant le graphique 4, les ventes de tickets dans les Parcs Nationaux ont suivi une

évolution relativement identique aux arrivées de non-résidents pour la période de 2000 à

2005. De 2000 à 2001, les ventes ont augmenté de 18,83% soit un accroissement de 9%.

En 2002, à cause de la crise, elles ont régressé de 84,63% avec seulement 86 291 040

Ariary contre 561 716 760 Ariary en 2001.

42 Voir tableau 9.43 Voir tableau 9.

43

Page 60: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Ainsi, l’effet négatif de la crise sur le secteur touristique a aussi été ressenti à travers la

chute des ventes de tickets dans les réserves naturelles. A partir de 2003, la reprise s’est

confirmée et a connu une forte augmentation atteignant presque le niveau de 2001.

L’impact de ces sites au niveau communal mérite une attention particulière. En fait,

l’ANGAP répartit la moitié (50%) des droits d’entrées recueillis dans les parcs

nationaux au profit des communautés environnantes. De 1992 à 2004, le montant alloué

au titre des 50% DEAP était de 353 622 811 Ariary selon un responsable du PNM-

ANGAP. Les deux provinces qui ont le plus bénéficié de l’allocation des revenus issus

des droits d’entrée sont Fianarantsoa et Toamasina44. Notons que l’objectif d’une telle

politique est l’amélioration du niveau de vie des populations locales.

Cependant, bien que les efforts entrepris par cet organisme aient pour but de réduire la

pauvreté, le tableau 10 met en exergue une certaine contradiction entre l’intérêt pour la

biodiversité et le montant des ventes réalisées. En effet, une grande partie des touristes

vient à Madagascar pour y découvrir la faune et la flore. Or, les ventes n’ont contribué

en moyenne qu’à hauteur de 0,37% du montant des recettes sur ces cinq années.

Par ailleurs, les parcs et sites non exploités entraînent un véritable manque à gagner,

alors qu’ils constituent de nouvelles opportunités en matière de visites, de création

d’emplois et de recettes. Cela résulte une fois de plus du manque d’infrastructures

d’accueil et de la pratique de bas tarifs pour les visiteurs.

44 Etude du secteur tourisme à Madagascar, Banque Mondiale, Novembre 2003.

44

Page 61: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

PARTIE II :

TOURISME ET DEVELOPPEMENT RURAL

45

Page 62: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Chapitre 5 : Impacts du tourisme sur l’économie de Madagascar

Le tourisme est considéré comme un secteur économique à part entière. Ses impacts

économiques pour une région se mesurent à travers l’apport de devises, la création

d’emplois directs et indirects, l’attraction d’investissements, la diversification de

l’économie et la participation à la réduction de la dette extérieure. Ainsi, le tourisme

peut être un puissant catalyseur du progrès économique.

La contribution économique du tourisme s’estime à travers son apport dans le PIB, et

dans les échanges extérieurs du pays, ainsi que l’importance des opérations de change

effectuées par les non résidents. Le tourisme se situe dans l’industrie des services qui a

représenté près de 56%45 et 52%46 du PIB respectivement en 1999 et en 2000.

Section 1 : Situation générale de l’économie malgache

La potentialité économique de Madagascar est considérable. Ses ressources naturelles

abondantes et diversifiées lui offrent un potentiel fort de croissance pour l’agriculture, la

pêche, l’exploitation minière et le tourisme. Il peut également bénéficier de la proximité

des pays avoisinants tels que l’île Maurice pour développer des exportations à faibles

coûts, à fort coefficient de main d’œuvre et non traditionnelles.

Pourtant, en général, la performance économique de Madagascar avait été désastreuse

au cours des trois dernières décennies. Depuis les années 1970, le pays a subi un long

déclin économique qui a principalement été dû à l’échec d’une stratégie de substitution

à l’importation, de l’interventionnisme caractérisé par des distorsions générales de prix

et à une mauvaise gouvernance sous forme de capture d’état, qui a mené à un système

de rente profondément enraciné. La croissance économique de Madagascar était de

0,5% par an au cours de cette période contre un taux de croissance démographique

d’environ 2,8%. Reflétant ce déclin, la consommation par habitant a diminué de plus de

moitié, de 473 USD en 1970 à environ 230 USD en 2003. Actuellement, le PIB par

45 Source : INSTAT46 Idem.

46

Page 63: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

habitant est inférieur à la moitié de la moyenne des pays moins développés, classant

Madagascar parmi les pays les plus pauvres du monde.

Des périodes de réforme à partir de la seconde moitié des années 1990 ont été

accompagnées de reprises économiques sporadiques et ont montré un potentiel de

croissance indéniable. En effet, des changements structurels vers une politique plus

pragmatique ont eu lieu à partir de la deuxième moitié des années 1980 : (i) l’abolition

des prix administrés et le flottement du taux de change, (ii) la libération de l’économie –

y compris des échanges extérieurs et le désengagement de l’Etat des secteurs clés tels

que l’exploitation minière, la pêche et la privatisation des principales sociétés d’état, y

compris du secteur financier, (iii) l’établissement de la Zone France Industrielle (ZFI)

qui a permis le développement rapide des filières textile et crevettière dans la dernière

partie des années 1990.

Grâce aux réformes et aux opportunités d’échanges préférentiels telles que l’AGOA,

quelques sous secteurs industriels orientés vers l’exportation et les services se sont

développés rapidement au cours de la période 1997-2001. En ce sens, les textiles et/ou

habillement et le tourisme ont eu respectivement des taux de croissance moyens de

24,5% et 11%, le secteur bancaire et la construction ont eu un taux moyen de 8 pour

cent. Les exportations ont considérablement augmenté et ont représenté 24% du PIB en

2001, contre 13% du PIB en 1980, avec une part croissante des biens manufacturiers et

des exportations non traditionnelles. Cette période a également vu une poussée des

investissements privés, en particulier les IDE qui sont passés de presque zéro dans les

années 1980 à 2,1% du PIB en 2001. Par conséquent, pour la première fois après

presque deux décennies de déclin économique, Madagascar a vécu une période de

croissance soutenue, avec un taux moyen de croissance de 4,6% du PIB contre une

moyenne de 0,4% au cours des années 1980.

Mais le profit de la croissance a révélé une économie à deux vitesses47. L’agriculture

détient une place importante dans l’économie avec une part importante en terme de

main d’œuvre (76% en 2001) et de contribution au PIB (30% en 2001). A la différence

de l’industrie manufacturière et des services, la performance de l’agriculture a été

faible. Malgré un fort potentiel, l’agriculture ne s’est développée qu’à un taux annuel de

47 Revue Economie de Madagascar n°3, Octobre 1998.

47

Page 64: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

1,2% depuis les années 1980 et de 1,8% entre 1997 et 2001. En outre, les produits

d’exportation provenant des produits traditionnels tels que le café, la vanille, le girofle

et le poivre ont diminué depuis le milieu des années 1980. Cependant, ces produits

tiennent encore une place assez importante dans les exportations. En effet, les

exportations de vanille et de girofle représentent, à eux seuls, 27% des recettes

d’exportation en 2001. Par ailleurs, il y a également une part croissante des exportations

agricoles non traditionnelles telles que les légumes, les fruits et les huiles essentielles,

bien qu’elles soient encore petites.

Madagascar a rompu le cercle vicieux de faible taux de croissance grâce à l’impulsion

donnée par le secteur d’exportation et par les investissements. Indéniablement, les

perspectives de croissance sont plus brillantes étant donné les changements structurels

qui ont eu lieu. Malgré une grave contraction de l’économie due à la crise politique en

2002, la reprise s’est faite avec un taux record de croissance de 9,8% en 2003, 5,3% en

2004 et 4,6% en 2005.

Mais le développement récent indique que la réduction de la pauvreté reste un challenge

difficile. Le taux de pauvreté a diminué de 74% à 68,7% entre 2004 et 2005. Cependant,

la grande majorité de la population a été exclue des bénéfices de la croissance avec un

taux de pauvreté de 75,3% en milieu rural (contre 52,3% en milieu urbain) au cours de

l’année 2005. Il est donc permis de dire que la pauvreté est surtout rurale à Madagascar.

La persistance de la pauvreté dans le milieu agricole et dans le milieu rural est tout

d’abord due à la faiblesse de la performance dans l’agriculture. Mais un certain nombre

de faits ont contribué à cette situation. La distribution des bénéfices de la croissance a

été inégale avec une réduction de la pauvreté principalement attribuable aux secteurs de

l’industrie et des services. Primo, bien qu’il se soit développé rapidement, l’emploi dans

les ZFI n’a représenté que 1% du travail en 2001. Secundo, une analyse de la

dynamique du marché du travail dans la manufacture et les services montre que le

salaire réel et les taux de croissance de l’emploi dans ces secteurs ont été élevés par

opposition à la stagnation dans le secteur agricole. Tertio, le mouvement de la main

d’œuvre de l’agriculture vers le secteur moderne n’a pas joué un rôle important. Il y a

peu de contacts entre les marchés du travail urbain et rural étant donné qu’il y a peu de

migration temporaire ou permanente du milieu rural vers le milieu urbain. Cela est dû

48

Page 65: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

en partie aux faiblesses des liens entre les secteurs en développement en milieu rural.

Quarto, il y a un écart important entre l’offre de main d’œuvre rurale et la demande

émanant des secteurs porteurs. En effet, la moyenne d’accomplissement éducatif dans

les secteurs en développement avoisine 8 ans par opposition à 4 ans dans toutes les

activités agricoles, ce qui a pu, en partie, expliquer la faible intégration de la main

d’œuvre provenant du milieu rural vers le secteur en développement.

Compte tenu de cette situation, le développement rural est devenu un élément clé de la

réduction de la pauvreté avec la majorité des pauvres de la population vivant en milieu

rural. Dans ce sens, l’objectif du Gouvernement est d’améliorer la productivité et

l’accès au marché. Parmi les mesures prévues dans la stratégie de développement rural

(PADR) du Gouvernement figurent la mise en place d’infrastructures, routes rurales,

irrigation et micro crédit, de réformes institutionnelles pour améliorer la vulgarisation

agricole et la promotion d’une agriculture commerciale dynamique. La réussite de ces

mesures nécessite qu’elles soient accompagnées par des mesures institutionnelles visant

à renforcer les services déconcentrés et décentralisés afin que la priorisation des

programmes tienne compte des spécificités des régions, des types de producteurs, et afin

que les ressources et les investissements publics (routes, irrigation) puissent répondre

aux besoins des paysans. Non seulement cette approche permettra d’améliorer par

exemple l’approvisionnement en intrants, y compris les microcrédits, mais elle aidera

également à orienter l’agriculture vers la commercialisation. En effet, il en sera attendu

une diversification des activités agricoles, une meilleure intégration des filières où les

risques seront amoindris que ce soit pour les paysans que pour les opérateurs dans les

agrobusiness. La protection de l’environnement est également parmi les priorités du

Gouvernement afin de capturer la plupart des services économiques (tourisme, barrages,

système d’irrigation et adduction d’eau) dérivés des écosystèmes. Le défi de la

protection de l’environnement consiste à développer des réseaux d’aires protégées et à

renforcer la coordination institutionnelle pour un système renforcé de conservation. Un

autre défi se rapporte à la mise en place des mécanismes de financement durables pour

protéger l’écosystème à long terme.

Section 2 : Evolution du taux de croissance du PIB

49

Page 66: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Le premier indicateur qui permet d’appréhender la situation économique du pays est le

Produit Intérieur Brut (PIB). Le PIB regroupe la somme des valeurs ajoutées dans une

économie et représente donc la valeur des biens et services produits par des unités

résidentes et disponibles pour des emplois finals. La croissance économique se définit

par une augmentation intérieure de biens et services, généralement chiffrée par

l’accroissement du PIB d’une année sur l’autre. Le taux de croissance est la croissance

annuelle du PIB en termes réels.

Graphique 5 : Taux de croissance économique durant les 10 dernières années

Evolution du taux de croissance

-15

-10

-5

0

5

10

15

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Source : INSTAT

Tableau 12 : PIB Origines et emploi des ressources aux prix constants de 19842001-2005 (En milliards de FMG aux prix de 1984)

2001 2002 2003 2004 2005Secteur PrimaireSecteur SecondaireSecteur tertiaire

774,3303,91 196,3

764,3240,91 016,3

774,2275,91 123,8

798,1294,01 191,0

826,8328,61 279,7

PIB au coût des facteurs 2 228,1 1 972,5 2 118,9 2 225,3 2 273,0Taxes indirectes 243,3 185,6 250,6 269,4 295,3PIB aux prix du marché 2 471,4 2 158,2 2 369,5 2 494,7 2 668,2Consommation Gouvernement Privée

2 142,8225,11 917,6

1963,9191,91 772,1

2 093,6241,71 851,9

2 193,4229,11 964,3

2 356,6229,12 127,5

Investissement Intérieur Public Privé

371,0168,3202,7

258,0102,3155,7

416,7203,3213,4

502,3229,4272,9

612,7233,5379,3

Exportations nettes de bsnf Exportations de bsnf Importations de bsnf

-42,3472,0514,3

-63,7249,4313,1

-40,8344,4485,2

-201,0338,6539,5

-301,1364,6665,8

Epargne domestique 328,6 194,2 275,9 301,3 311,6Source : Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget

Tableau 13 : Récapitulation suivant les taux de croissance (en %)

50

Page 67: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005

RESSOURCESPib au prix du marchéPrimaire SecondaireTertiaire

Importations bsnf

4,71,07,15,0

16,6

6,04,07,66,1

11,9

-12,7-1,3-20,8-15,0

-25,0

9,81,314,610,6

48,8

5,33,16,56,0

11,2

7,03,611,87,4

23,4

EMPLOISExportations bsnf

ConsommationEtatPrivée

Investissement PublicPrivé

13,4

4,64,1

-1,828,3

9,6

30,02,5

29,364,6

-47,2

-14,8-7,6

-39,2-23,2

38,1

26,04,5

98,837,1

-1,7

-5,26,1

12,927,9

7,7

-8,3

1,839,0

Source : INSTAT, 2005.

Tableau 14 : Taux de croissance du PIB par secteur d’activités, 2001-2005 Variations annuelles en %

Secteurs 2001 2002 2003 2004 2005* PrimaireAgriculture Elevage –pêcheSylviculture

4,05,86,0-6,4

-1,30,82,6-19,9

1,32,64,1-15,0

3,03,53,20,0

3,64,03,52,0

SecondaireZone FrancheHors ZF

7,526,75,6

-20,7-40,0-18,5

14,575,89,4

6,527,94,0

11,845,06,3

TertiaireBTPTransports :marchandises voyageursTélécommunications

6,217,3

6,7-3,911,7

-15,0-15,1

-21,1-35,5-5,6

10,630,0

15,913,18,3

6,029,0

5,17,54,0

7,418,5

8,99,46,7

PIB au prix du marché (%)

6,0 -12,8 9,8 5,3 7,0

Source : Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget*Prévisions

51

Page 68: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Tableau 15: Apport du tourisme dans le PIB

Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005*Apports (%) 2,3 2,5 0,8 1,6 2,3 3,0

Source : INSTAT, 2004

§1-Un taux de croissance plus élevé avant 2002

Pendant la période 1997-2000, les taux de croissance ont dépassé ceux des années

précédentes : entre 3% et 5%, contre 2% et 2,5 % pour les années 1995 et 1996. En

2001, le Pib a enregistré un taux de 6%, dépassant le niveau moyen de 4,2% pendant les

4 années précédentes. L’activité économique a connu de bonnes performances dans les

3 secteurs d’activités. Dans le secteur primaire, la production rizicole a repris grâce aux

bonnes conditions climatiques. Pour le secteur secondaire, l’admission de Madagascar à

l’AGOA en 2001 a entraîné un accroissement des investissements étrangers, de la

production des industries manufacturières et des exportations des entreprises franches.

Le secteur tertiaire a conservé son dynamisme notamment dans les branches BTP,

transport, tourisme, commerce, banques et Assurances avec 6,2%48.

§2- Chute du taux à cause de la crise

En 2002, à cause de la crise politique, la croissance économique a chuté, se chiffrant à

un taux de -12,8%. Le taux de pression fiscale est descendu à 7,7% du PIB, les recettes

ayant baissé de 20,7%. Les secteurs secondaire et tertiaire ont été sérieusement touchés

par la crise, enregistrant respectivement -20,7% et -15% de baisse. La contribution du

secteur touristique à travers la branche « transport de voyageurs » s’est révélée

désastreuse avec une croissance négative de -35,5%, cela peut s’expliquer par la baisse

considérable des arrivées de touristes. Pour le commerce, sa chute est la suite de la mise

en chômage technique voire la fermeture de plusieurs entreprises franches. Le secteur

primaire a peu subi les effets de la crise avec -1,3% : la production agricole ayant été

jugée bonne en 2002.

48 INSTAT : REF : Bilan de la situation macroéconomique, 2001-2002

52

Page 69: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

§3- Reprise certaine de la croissance à partir de 2003

Conscient d’une telle régression, le gouvernement a entrepris en 2003 un certain

nombre d’actions telles que la création d’un fonds de garantie bancaire pour satisfaire

les besoins de financement des entreprises, la révision à la baisse du taux d’IBS…49 Ces

mesures ont visé pour objectif de contribuer à faire émerger l’économie de la récession.

Ainsi, la croissance a repris puisque le taux a atteint 9,8%50 soit un gain de 22,4 points

par rapport à 2002, ce qui a dépassé la prévision de 7,8%51.

Pour l’année 2003, la croissance économique a été tirée essentiellement par

l’investissement et les exportations. En fait, on a pu constaté un accroissement de 5,3%

des investissements publics par rapport à 2002. Cela résulte de la remise en état ainsi

que de la construction d’infrastructures sociales (écoles, centre de santé, …) et

d’infrastructures routières. En outre, on a aussi constaté une reprise des investissements

privés notamment dans les secteurs textile, télécommunication et tourisme. Pour les

exportations, l’accroissement était de 50,9% par rapport à l’année précédente. De même

pour les importations, l’accroissement était assez significatif : une hausse de 51,3% en

raison principalement des achats d’équipement et de matières premières. Enfin, le

déficit courant extérieur est passé de -6,2 % en 2002 à -4,9% en 2003.

Dans la poursuite des efforts de relance économique (prévision de 6% en 2004), l’Etat a

pris en Septembre 2003 des mesures incitatives telles que : la détaxation des produits

importés touchant l’agriculture, l’industrie, le transport et les travaux publics.52

L’objectif était de promouvoir le secteur privé et de favoriser l’ouverture de l’économie

à la concurrence extérieure. Ensuite, le gouvernement a mis en place un régime foncier

offrant la possibilité aux investisseurs d’acquérir des terrains pour drainer plus

d’investissements étrangers, afin de compenser la faiblesse de l’épargne intérieure53.

49 INSTAT : Bilan de la situation macroéconomique, et Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP), Deuxième édition, Mai 2003.50 Ministère de l’Economie, des Finances et du Budget (MEFB) : Rapport Economique et Financier 2003-200451 MEFB : Rapport Economique et Financier (REF)52 INSTAT : Bilan de la situation macroéconomique et REF, MEFB.53 Texte : loi n°2003-029 du mois d’Août 2003 relative à la propriété foncière étrangère et PDT 2004.

53

Page 70: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

§4- Une croissance consolidée en 2004

Accroître les performances économiques et attirer davantage les capitaux privés

étrangers constituent les ambitions de Madagascar. La croissance sera désormais tirée

par le développement des secteurs porteurs tels que celui de la pêche et halieutiques,

l’industrie manufacturière tournée vers l’exportation, et les services englobant les

transports, les télécommunications et surtout le tourisme.

Pour l’année 2004, l’objectif d’atteindre un taux de croissance d’au moins 6 pour cent

n’a pas été atteint. Cela est dû principalement à des catastrophes naturelles qui ont

frappé le pays ainsi qu’à des problèmes conjoncturels internationaux. En fait,

Madagascar a été frappé par deux violents cyclones successifs (Elita et Gafilo) au cours

du premier trimestre de l’année 2004. Les impacts sur les activités socio-économiques

du pays étaient très importants, principalement pour le secteur agricole qui a vu près de

300 000 hectares de superficie agricole détruite. De plus, d’autres phénomènes tels que

la hausse du prix international des produits pétroliers ont été néfastes pour le pays.

Malgré ces évènements, Madagascar a pu réaliser une croissance économique de 5,3%

qui est encore tirée par les investissements. En fait, les investissements publics en

matière de réhabilitation et de construction d’infrastructures (route, école, centre de

santé, …) se sont intensifiés. D’autre part, les investissements privés ont vu une nette

amélioration probablement à cause des mesures de détaxation prises par le

gouvernement.

Le secteur primaire s’est mieux comporté: 3,5% contre 2,6%54 en 2003 pour

l’agriculture. Le secteur secondaire a presque retrouvé son niveau d’avant crise. Les

entreprises franches ont dépassé leur rythme de production de 2001 en affichant une

croissance de 27,9%.55 La valeur des exportations de produits textiles s’est élevée à 340

millions de DTS en 2004.

Le secteur tertiaire a enregistré une bonne performance surtout pour la branche BTP

avec 29%, grâce aux projets comportant des travaux de réhabilitation et de construction.

Ce résultat est aussi à mettre à l’actif des branches « transport de marchandises » et

54 MEFB : Rapport Economique et Financier 2003-2004, MEFB.55 INSTAT : Bilan de la situation macroéconomique.

54

Page 71: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

« transport de voyageurs », respectivement 5,1% et 7,5%56. Les branches d’activité du

transport et du tourisme ont affiché un réel dynamisme du fait d’une part, de la

réhabilitation et construction de routes, et d’autre part, de l’ouverture de nouvelles

lignes aériennes extérieures (Milan et Bangkok)57.

§5- Une croissance positive en 2005

En 2005, le taux de croissance économique prévu était de 7,0%. Les conséquences du

phénomène de délestage et du démantèlement de l’Accord multifibre ont été néfastes

pour l’économie malgache. Cependant, la croissance économique enregistrée pour

l’année 2005 est de 4,6%. Celle-ci est tirée plus particulièrement par les investissements

privés qui ont réalisé un taux de 12,3% contre 12,2% l’année précédente. Il est à noter

que c’est le secteur tertiaire qui a le plus contribué à la croissance du PIB, avec une

hausse de 6,1% de sa production.

Par ailleurs, cette année a été caractérisée par une stabilité relative au niveau des prix et

du taux de change du fait du resserrement de la politique monétaire combiné à la baisse

du prix du riz. Le taux d’inflation en 2005 était de 11,5%. A la fin de l’année, la

dépréciation de la monnaie nationale était de l’ordre de 7,2% par rapport à l’Euro et au

dollar. Quant aux recettes d’exportations, on a enregistré un recul de 20,7% en terme de

DTS par rapport à 2004. Les principales causes étaient le démantèlement de l’Accord

multifibre et l’effondrement du prix de la vanille sur le marché international. Il en est de

même pour les importations qui ont connu une baisse par rapport à l’année précédente.

Cette baisse est imputable à la suppression de la détaxation des biens d’équipements et à

la diminution de l’importation de biens de consommation. Le taux de pression fiscale

est de 10,1% et n’a pas connu d’amélioration par rapport à 2004 malgré les efforts du

gouvernement en matière de recouvrement. En matière de dépenses, le taux de dépenses

totales est réduit à 21,2% du PIB en 2005 contre 25,9% en 2004. Ainsi, le déficit

budgétaire sur base engagement se trouve à -4,7% du PIB contre -5,1% du PIB l’année

précédente.

56 Même source.57 Même source.

55

Page 72: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

§6- Part du tourisme dans le PIB

Enfin, le tableau 15 permet de constater que le tourisme a contribué en moyenne à

2,08% du PIB au cours de ces six dernières années. Son apport est plus ou moins

constant sur la période étudiée, sauf en 2002 (0,8%), période de crise. Cependant, il faut

souligner que ces données relatives à la part du secteur touristique au PIB ne sont que

des estimations. En effet, un Compte du Tourisme Satellite (CTS58) pour donner une

mesure crédible de la contribution du secteur touristique à l’économie nationale n’existe

pas encore à Madagascar. L’expérience de nombreux pays développés et en voie de

développement qui utilisent ce CTS montre généralement que les contributions en

pourcentage du tourisme au PIB sont considérablement plus élevées dans un CTS que

dans les calculs conventionnels qui se basent uniquement sur les estimations des

dépenses touristiques directes. Notons que le terme comptabilité des industries satellites

mesure la taille des activités économiques qui ne sont pas inclues de leur plein droit

dans les comptes publics. Pour le cas de Madagascar, le tourisme est compris dans le

PIB sectoriel « Commerce, Hôtel et Restaurant ». Tout laisse à croire donc que la

contribution du tourisme dans le PIB serait plus importante que ces estimations.

Section 3 : Tourisme et Balance des Paiements.

La Balance des Paiements est un état comptable qui retrace l’ensemble des flux

économiques entre un pays et l’extérieur au cours d’une année donnée. Elle exprime la

participation de l’économie nationale aux échanges internationaux. Plus précisément

dans cette étude, le tourisme étant classé dans le commerce des services, elle enregistre

les transactions internationales impliquant les exportations et importations de biens et

services.

58 Le développement CTS était initié par les Nations Unies en 1993 pour tous les pays possédant des systèmes d’information sur les données économiques et statistiques crédibles au secteur du tourisme donnant ainsi une légitimité à ce secteur en tant qu’industrie à part entière et acteur actif du développement.

56

Page 73: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Tableau 16 : Balance des Paiements, 2000-2005 (Biens et Services)(En millions de DTS)

Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005BIENS ET SERVICES -209,6 -114,3 -224,8 -393,9 -458,7 -364,2BALANCE COMMERCIALE

-78,6 11,6 -90,5 -181,4 -284,2 -193,6

EXPORTATIONS 628,5 757,9 375,0 611,3 596,4 737,9IMPORTATIONS -707,1 -746,3 -465,5 -792,7 -880,6 -931,5SERVICES NETS -131,0 -125,9 -134,3 -212,5 -174,5 -170,6EXPORTATIONS* (Services) Dont Transports Voyages

276,0

38,991,9

276,3

48,290,2

173,1

33,727,9

228,9

41,654,0

256,7

50,079,1

287,1

54,3100,4

IMPORTATIONS* (Services)Dont Transports Voyages

-407,1

-158,6-85,1

-402,2

-182,1-102,1

-307,4

-128,0-70,0

-441,4

-164,4-45,6

-431,2

-170,1-54,9

-457,7

-180,2-55,3

Source : BANQUE CENTRALE

* Les branches Privés et Publics dans les services n’ont pas été pris en compte.

La Balance commerciale est exceptionnellement positive en 2001 avec 11,6 Millions de

DTS. Sur les autres années, elle est déficitaire. Cela résulte de la prépondérance des

importations sur les exportations de marchandises.

§1- Les exportations de services

Les exportations de services ont chuté en 2002, à cause de la crise pour se chiffrer à

173,1 millions de DTS, soit une diminution de 37% par rapport à 2001 où elles étaient

évaluées à 276,3 millions de DTS. Cela provient de la baisse considérable aussi bien de

la demande touristique que des recettes en devises pour cette année. Etant donné que les

importations de services s’élèvent à 307,4 millions de DTS à la même période de 2002,

les services nets se sont soldés à -134,3 millions de DTS. Ensuite, les exportations ont

repris en 2003, avec une augmentation de 32%59 par rapport à 2002. Ce nouvel élan de

croissance est le fruit de la performance de certains secteurs comme la banque, les

assurances, les télécommunications et surtout le tourisme.

Toutefois, bien que la reprise des exportations dans la rubrique « voyages » ait été

importante en 2005 (100,4 millions de DTS), le déficit de -170,67 millions de DTS

constaté cette année résulte de l’accroissement des importations dans les rubriques

59 Calcul effectué.

57

Page 74: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

« transports » et « publics », (respectivement 180,2 et 111,3 millions de DTS) du fait de

l’expansion des travaux de construction et de réhabilitation.

Tableau 17 : Pourcentage des recettes touristiques par rapport aux exportations de biens et de services (En %)

Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005Recettes (en millions de DTS) 91,9 90,2 27,8 54,0 104,3 124,0Par rapport aux exportations de biens

14,6 11,9 7,4 8,8 17,4 16,8

Par rapport aux exportations de services

33 32,6 16 23,5 40,6 43,2

Source : BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR, 2005.

Selon une étude ETV du projet MADIO en 1998, les recettes touristiques procurées par

les touristes étrangers ont atteint 480 milliards de Fmg en 1997, soit 65,27 millions de

DTS. Cette somme a occupé 37% des exportations totales de services et près de 20%

des exportations de marchandises. A noter que le tourisme se situe dans l’industrie des

services qui a représenté 57,8% du PIB en 1999.

Le tableau 17 permet de constater que les recettes générées par les flux de non résidents

ont représenté en moyenne près de 10,8% des exportations de marchandises, et 31% des

exportations de services sur ces quatre dernières années, exception faite pour 2002.

§2- Services nets dans « transports » et « voyages »

Tableau 18 : Balance des services « Transports » et « Voyages »

Rubriques 2000 2001 2002 2003 2004 2005Transports -119,7 -133,9 -94,3 -122,8 -120,1 -125,9Voyages 6,8 -11,9 -42,1 8,4 24,2 45,1

Source : BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR, 2005.

La balance des services est pratiquement déficitaire sur toutes les années, cela a toujours

pour origine la prépondérance des importations de prestations étrangères. La balance

des services nets dans la branche « voyages » est exceptionnellement excédentaire en

2000 avec 6,8 millions de DTS et les trois dernières années avec respectivement 8,4

millions de DTS en 2003, 24,2 millions de DTS en 2004 et 45,1 millions de DTS en

2005. Pour cette dernière année, ce bon résultat est le fruit de la concrétisation des

58

Page 75: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

actions de promotion par la participation aux salons commerciaux, ainsi que l’ouverture

de nouvelles lignes aériennes.

Cependant, la prédominance des déficits surtout dans la branche « transports » dans les

services nets (autour de -100 millions de DTS) rend difficile d’estimer si le tourisme

rapporte effectivement aux échanges extérieurs du pays. En effet, dans la branche

« transports », les opérateurs privés locaux restent encore très dépendants des services

liés au commerce international pour les transports de marchandises, et ont rarement

recours à un certain mécanisme tel que le crédit documentaire60.

Section 4 : Tourisme et Investissements.

Les recettes et les entrées de devises du tourisme supposent des investissements. Ceux-

ci sont, par rapport à d’autres branches, élevés. En effet, le tourisme est une branche

fortement capitalistique. L’ouverture de l’économie vers l’étranger se reflète à travers

les échanges commerciaux de biens et de services, ainsi qu’aux échanges de capitaux.

Pour sa part, le secteur du tourisme bénéficie aussi de l’injection de capitaux étrangers

et possède sa propre rubrique dans la répartition des entreprises des IDE par branche. Le

tableau ci-dessous fait ressortir une répartition des flux d’IDE par composante.

Tableau 19 : Flux d’IDE par composantes de 2000 à 2005.(En milliards d’Ariary)

RUBRIQUES 2000 2001 2002 2003 2004 2005Apport en capital 2,3 9,9 29,4 16,4 34,4 55,1Bénéfice réinvesti 38,76 33,52 19,4 -7,4 25,3 52,2Autres transactions 54,97 68,25 34,7 109,2 218 64,3Total des Flux 95,13 111,73 83,5 118,2 177,7 171,6

Source : Enquête sur les IDE et les IPF.-INSTAT- Banque Centrale de Madagascar- 2005

60 Le crédit documentaire est un moyen de financement du commerce international qui donne à l’exportateur la certitude d’être payé à l’échéance contractuelle, pour autant qu’il remette à sa banque les divers documents prévus dans l’ouverture d’un tel crédit à son profit.

59

Page 76: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

§1 -IDE : répartition selon leur composante et par branche

Les stocks d’IDE de Madagascar sont constitués essentiellement de la composante

« Capital Social ». Ce dernier couvre près de 50% des stocks61, puis les rubriques

« autres transactions62 » occupant entre 19% et 34%, et le reste les bénéfices réinvestis

dont la part se situe entre 16% et 31%. La répartition des stocks d’IDE suivant leur

composante et la contribution de la branche « Hôtel et Restaurant », comparée avec

celle des branches « Commerce » et « Pêche Aquaculture » se présentent comme suit :

Tableau 20 : Ventilation des stocks d’IDE et comparaison des parts respectives des branches Hotel-Restaurant, Commerce et Pêche Aquaculture dans le stock.

(En milliards d’Ariary).

RUBRIQUES 2000 2001 2002 2003 2004 2005Stocks de capital 91,6 101,3 130,8 147,2 199,4 254,5Bénéfices réinvestis 38,8 19,5 38,9 31,5 56,8 93,8Autres transactions 54,1 68,3 62,6 137,2 223,5 199,7Stock d’IDE 184,5 189,1 232,3 315,9 479,7 548,1

Branche « Hôtel-restaurant » dans le stock

0,250,27%

0,240,24%

0,40,18%

-1,2-0,43%

0,20,05

1,30,23

Commerce 16,417,92%

17,116,92%

47,422,25%

48,017,32%

80,316,39%

104,319,02

Pêche & Aquaculture 9,810,68%

9,89,66%

9,64,5%

8,43,0%

12,62,7%

37,36,84

Répartition des entreprises d’IDE Hôtel-restaurant 4,7% 5,4% 2,1% 2,5% 2,1% __Commerce 22,1% 22,3% 30,9% 30,4% 32,5% __Pêche & Aquaculture 2,9% 2,5% 2,7% 2,5% 2,1% __Source : Enquête sur les IDE et les IPF.-INSTAT- Banque Centrale de Madagascar- 2005

§2-Prépondérance de la branche « commerce »

Une étude par branche d’activité constitue une des pistes d’analyse de l’investissement

étranger. En ce sens, les nouveaux opérateurs étrangers ont souvent tendance à investir

dans le secteur tertiaire. Cela s’observe à travers la part de la branche « commerce »

avec en moyenne 70 milliards d’Ariary de part entre 2002 et 2005. Ainsi elle a absorbé

61 BCM/INSTAT : Résumé des enquêtes sur les IDE et les IPF.62 Suivant l’enquête de la BCM, la rubrique « autres transactions » regroupe les emprunts à LMT, les apports en compte courant d’associés et les prêts accordés aux actionnaires.

60

Page 77: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

près de 18% des capitaux étrangers entre 2002 et 2005. La position confortable de cette

branche s’explique aussi à travers les sociétés de distribution pétrolière à Madagascar,

qui concentrent 71% de participations étrangères63.

En outre, le secteur primaire qui regroupe l’agriculture, l’élevage et la pêche est

faiblement financé par les IDE. En effet, la part de ces branches n’a représenté en

moyenne que 2,4% dans le stock des IDE, ce qui est très faible comparé aux

potentialités agricoles du pays.

§3-Financement par IDE peu élevé dans la branche « hôtels restaurants »

Le tableau 20 permet de constater que le tourisme, représenté par la branche « Hôtel et

Restaurant », ne suscite pas suffisamment l’intérêt des investisseurs. Au cours de ces 6

dernières années, les IDE (Stock et Flux confondus) n’ont représenté en moyenne que

5,34% du PIB. Cela peut s’expliquer par la forte dépendance des sociétés étrangères aux

importations de biens d’équipement et de consommation. La répartition des entreprises

d’IDE n’a pas évolué de manière significative. Les sociétés d’IDE dans cette branche

représentent en moyenne 5,05% du total en 2000 et 2001. Ce pourcentage a encore

baissé à 2,1% en 2002 à cause de la crise. Les capitaux étrangers se déplacent surtout

dans les branches « Activités de Fabrication » et « Commerce ». En l’espace de 5 ans,

l’ « Hôtel Restaurant » n’a occupé en moyenne que 3,36% des entreprises d’IDE, avec

une évolution négative de -2,6%.

Cette analyse permet de mettre en exergue la difficulté du secteur tourisme à attirer des

investisseurs étrangers. Pourtant, le développement du secteur nécessite d’importants

investissements pour renforcer l’offre touristique du pays et faire face à une demande en

croissance continue (cf chapitre 4). En outre, cette part peu élevée des IDE dans la

branche « Hôtel-restaurant » justifie aussi l’existence de nombreuses entreprises

touristiques qui sont des investissements à petite échelle.

Section 5 : Tourisme et emplois.

63 BCM/ INSTAT : Résumé de l’enquête sur les IDE et les IPF.

61

Page 78: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

L’impact du tourisme en matière d’emplois permet d’évaluer la place du secteur dans

l’économie. Comme la plupart des agrégats relatifs au tourisme, le nombre de ceux-ci

est très difficile à évaluer. Cette difficulté résulte d’abord de la frontière des activités

touristiques, qu’il n’est pas facile de crever de façon indiscutable. On peut en effet

prendre en compte les seuls emplois directes, c'est-à-dire ceux des activités dites

caractéristiques du tourisme, ou y ajouter les emplois indirects dans les autres secteurs

liés au tourisme comme les transports, les services, la fabrication et la vente des biens

consommés par les touristes. Une difficulté provient du caractère à temps partiel,

saisonnier, ou temporaire de nombreux emplois liés au tourisme, comme de cette

activité elle-même. Cependant, les emplois nécessitent une prise en compte dans

l’ensemble de la filière touristique, incluant les emplois directs, et les emplois indirects

générés par le développement du secteur dans différentes branches d’activités.

§1- Les emplois directs

Les emplois directs sont les activités qui sont liées à la demande immédiate des touristes

tels que l’hébergement, la restauration, les transports, les agences de voyages et les

tours. Ils entrent directement dans la consommation touristique. D’un point de vue

général, on peut dire que le tourisme, en comparaison à d’autres secteurs d’activité

économique, se caractérise par une intensité en main d’œuvre relativement élevée

proportionnellement au volume du chiffre d’affaire et au capital investi. Le tableau

suivant résume les chiffres relatifs aux emplois directs créés dans le secteur.

Tableau 21 : Statistiques sur les emplois directs générés par le secteur (cumul).

Années 2000 2001 2002 2003 2004 2005Hôtels 13 628 14 010 14 031 14 809 15 906 16 877EVPT 3 231 3 554 3 563 3 781 3 939 4 290Total 16 859 17 564 17 594 18 590 19 845 21 167Taux de croissance

8,2% 4,3% 0,17% 5,6% 6,7% 6,7%

Source : MCT, Février 2006.

Tableau 22 : Répartition des emplois créés dans les établissements hôteliers en 1999

62

Page 79: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Catégories Nombre d’emploisHôtels classés en étoiles 4 990Hôtels classés en Ravinala 911Hôtels non classés 6 739 emplois dans 335 établissements

Source : MCT

Les emplois créés dans les établissements d’hébergement et de restauration, ainsi que

dans les Etablissements de Voyages et de Prestations Touristiques (EVPT) ont toujours

augmenté au cours de ces six dernières années, même en 2002, bien que l’accroissement

y ait été minime comparé aux autres. Notons que ces emplois ne prennent pas en

compte l’emploi généré par le tourisme dans l’agriculture, la pêche, l’agro-industrie et

les industries de transformation, dans le transport et autres prestations de services

rattachées au tourisme, et le secteur de l’artisanat.

Il est plus important d’observer le rythme de croissance de la création d’emplois. En

effet, si 15 574 ont été créés en 1999, hôtellerie, restauration et voyages confondus, ce

chiffre s’est remarquablement accru pour atteindre 21 167 en 2005, soit une croissance

de 35,91%64. Par ailleurs, une étude65 réalisée en 2003 révèle que les salaires dans

l’industrie hôtelière ont une majoration de 40% par rapport au salaire minimum. Cela

reflète à la fois la rareté du personnel hôtelier qualifié mais aussi l’énorme potentiel de

ce secteur en terme de création d’emploi.

§2- Les emplois indirects

Les emplois indirects sont, à l’inverse, ceux qui sont créés dans les branches liées à

l’activité touristique et aux loisirs. Ils couvrent un éventail diversifié : agriculture,

artisanat, pêche, commerce et les services avec une multitude de métiers liés aux

infrastructures : l’entretien immobilier et la production de matériels.

Tableau 23 : Proportion des branches d’activités concernées par les emplois indirects.

Branches PourcentagesAgriculture, élevage, pêche et activités connexes 75,4%

64 Calcul effectué65 Etude sur le secteur tourisme à Madagascar, Banque Mondiale, Novembre 2003.

63

Page 80: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Administration publique 12,6%Commerce 5,7%Autre services 6,3%

Source : INSTAT, enquête prioritaire, 1999.

Ainsi, ce tableau fait constater que ce sont les emplois créés dans les secteurs de

l’agriculture, de l’élevage, de la pêche qui sont prépondérants puisqu’ils occupent

75,4% des emplois indirects créés par le tourisme.

Section 6 : Tourisme et change.

Le change permet d’évaluer la place du tourisme dans l’économie nationale. Une grande

partie des transactions s’opère auprès des banques dont quelques-unes seront

sélectionnées.

§1-Transactions effectuées par les non résidents

Le tableau suivant fait ressortir l’évolution des opérations de changes effectuées par les

non résidents, au cours de la période étudiée. Il englobe toutes les transactions

effectuées aussi bien auprès des établissements non bancaires que bancaires.

Tableau 24 : Opérations en billet de banque effectuées par les non résidents de 1999 à 2003.(En milliers de DTS)

Rubriques 1999 2000 2001 2002 2003 2004Changes 49143,9 68238,2 71392,14 22546,13 409956,05 __Taux DTS 8586 8934 8376 8773 8675 13828Changes * 421 949 609 643 597 980 197 797 355 636 __Tourisme** 625 000 821000 755 500 243 880 468 450 1442,2En %*** 67,41 74,25 79,15 81,10 75,91 __Source : Banque Centrale.

*Valeur de change en millions de Fmg.**Recettes du tourisme en millions de Fmg.***Pourcentage des changes dans les recettes du tourisme.

Et la figure suivante résume graphiquement l’évolution des changes par rapport aux

recettes du tourisme.

64

Page 81: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Graphique 6 : Comparaison des transactions avec les recettes du tourisme.

Source : MCT-ANGAP.

Le tableau 24 permet d’observer que les transactions de change ont suivi une évolution

relativement identique à l’arrivée des touristes et aux visites de parcs. Les chiffres

montrent également qu’en moyenne, les touristes échangent plus de 70% de leurs

devises en monnaie nationale. Le change a représenté en moyenne 75,5% des recettes

au titre du tourisme. Le reste non échangé résulte du développement du change

informelle.

65

Page 82: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Chapitre 6 : Piste de croissance Tourisme et Développement Rural

Compte tenu des différentes analyses réalisées ci-dessus, il s’est avéré que le tourisme à

Madagascar est en plein essor et qu’il est porteur de croissance économique en créant

des emplois, entraînant des investissements et surtout en apportant des devises. On se

demande alors si ces impacts peuvent profiter aux plus pauvres c'est-à-dire à la

communauté rurale. Les sections suivantes essaient d’apporter les réponses à cette

question.

Section 1 : Tourisme pour la réduction de la pauvreté (TFP)

Le tourisme pour la réduction de la pauvreté pourrait engendrer des externalités

positives pour les communautés riveraines dont les conditions de vie sont assez

précaires. Une telle initiative, plus connue sous le nom de « Tourisme en faveur des

Pauvres » (TFP66) serait opportune. Dans cette optique, l’écotourisme représente le seul

volet qui puisse apporter de l’argent dans les économies de subsistance des régions

éloignées.

§1- Définition et objet du TFP

Selon ses initiateurs, le TFP « n’est pas un produit ou un secteur spécifique du tourisme,

mais une approche générale. Plutôt que d’élargir la taille du secteur, les stratégies du

TFP visent à libérer pour les pauvres des opportunités – de gain économique, d’autres

moyens d’existence, ou d’engagement dans la prise de décision –. »

Certaines caractéristiques du tourisme constituent des opportunités pour les pauvres.

Cela peut être l’intensité de main d’œuvre, incluant les femmes et le secteur informel, se

66 Dans le contexte malgache et pour les besoins de ce mémoire, les termes « tourisme en faveur des pauvres », tourisme basé sur les communautés ou villages et tourisme en milieu rural sont utilisés de façon interchangeable.

66

Page 83: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

basant sur le capital naturel ou culturel des pauvres et adapté aux zones pauvres. C’est

l’une des raisons pour lesquelles il faut apporter une dimension concernant la pauvreté

au tourisme. Aussi, faudrait-il capitaliser ces caractéristiques, tout en réduisant les

impacts négatifs sur les pauvres, pour que la croissance du tourisme soit bénéfique pour

eux.

En ce sens, les forces du TFP identifiées jusqu’à présent sont :

- la diversification vers des produits reposant sur la culture, l’extension des liens

d’affaires, la redistribution des capitaux (fonds, terre, …) aux pauvres, et

l’intégration de leur voix dans la planification constituent des opportunités pour

les pauvres.

- La capacité d’augmenter la demande des biens et services fournis par les

pauvres et d’augmenter leur capital de base.

- Son soutien en faveur de la diversification et sa pertinence pour les zones

éloignées.

- La contribution du TFP aux changements de politiques et procédures tant que la

participation des pauvres est prise en considération.

§2- Un catalyseur de croissance économique

Promouvoir les secteurs dans lesquels le tourisme exerce de fortes interactions :

artisanat, agriculture, élevage, pêche, transport, culture, éducation aiderait beaucoup les

communautés vivant dans l’extrême pauvreté à améliorer leurs conditions de vie. Ainsi,

le tourisme peut créer des poches de croissance économique au profit de ces

communautés. En absorbant les intrants locaux, il crée des emplois et pourrait réduire la

pauvreté en diversifiant les sources de revenus. Les avantages d’un tel projet sont

multiples et remarquables, si on ne cite que les suivants :

- le tourisme crée directement des emplois dans le secteur touristique, et dans

les secteurs auxiliaires de gestion de ressources,

- il diversifie l’économie et peut favoriser une demande supplémentaire de

produits agricoles et des apports plus conséquents de capitaux,

- il pousse au perfectionnement des réseaux de communication (routes, …),

- il peut contribuer au développement local en incitant à la construction

d’infrastructures socioéconomiques (écoles, centres de santé, …)

67

Page 84: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

§3- Une politique participative

Une politique participative de la population à la préservation de l’environnement serait

incontournable pour faire du tourisme un vecteur de développement et de croissance.

Dans cette optique, il serait opportun que les populations riveraines contribuent

activement à la gestion des aires protégées se trouvant à proximité. Cette politique

permettrait aussi aux communautés concernées de maîtriser par elles-mêmes le nombre

de touristes qui arrivent dans leur localité.

Promouvoir l’éducation au respect de l’environnement et à la préservation des

écosystèmes dans les écoles rapporterait beaucoup. Dans certaines régions, cette

politique s’est déjà concrétisée, notamment à Nosy Sakatia. En effet, cette perle

insulaire au large de Nosy Be possède une inestimable richesse en faune et flore, aussi

bien terrestres que marines, dont la gestion a été transférée en 2004 à la population elle-

même. Cette responsabilisation constitue la meilleure garantie de conservation du

milieu naturel.

§4-Parcs Nationaux et recettes écotouristiques

La coopération de l’ANGAP avec les communautés locales à hauteur de 50% des

recettes est à poursuivre pour élever leur niveau de vie, mais à condition que celles-ci

participent activement à la préservation de la biodiversité dans ces parcs, et surtout à

réduire le braconnage d’animaux sauvages et la destruction de leur habitat naturel.

Les prix d’un ticket pour les non résidents varient de 25 000 Ariary pour une journée, à

37 000 Ariary pour deux jours, 40 000 Ariary pour trois jours et 50 000 Ariary pour

quatre jours et plus67. Ces coûts, qui représentent environ 12 à 20 USD restent faibles

comparés aux parcs du Kenya et d’Afrique du Sud où un droit d’entrée est à

25/30USD68. Ainsi, pour combler les manques à gagner, serait-il plus appréciable de

67 Tarifs fixés par l’ANGAP.68 Lain Christie, Elisabeth CROMPTON, République de Madagascar, Etude du secteur tourisme.

68

Page 85: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

revoir les tarifs à la hausse et les afficher en dollars US ou en Euro. Une autre formule

serait d’inclure le prix d’entrée dans le planning de séjour du touriste.

Pour accroître davantage les ventes de billets, il est primordial d’exploiter les nouvelles

opportunités, en aménageant les parcs non encore visités de manière à être accessibles

aux non-résidents. Ainsi, améliorer les infrastructures routières menant aux nouveaux

sites deviendrait incontournable. Développer des chaînes de prestations de qualité

supérieure et homogène liées aux services dans les parcs rapporterait beaucoup. De ce

fait, une diversification des prestations dans les aires protégées rendrait un projet

touristique plus rentable.

Il serait aussi souhaitable de susciter la philosophie, la pratique et l’éthique de

l’écotourisme. Il s’agit de promouvoir une nouvelle conception de l’écotourisme et

d’établir entre visiteurs et populations locales une relation durable de confiance qui se

situe au-delà du simple passage des non résidents dans les parcs. L’attribution de

certifications ISO ou d’écolabel pour les entreprises respectueuses de l’environnement

encouragerait aussi la préservation de la biodiversité et du milieu. Le tourisme nature

serait ainsi un vecteur de développement durable et de croissance de l’économie.

§5- Une promotion de l’artisanat pour diversifier les exportations

L’artisanat nécessite davantage de faire partie des produits d’exportation. Madagascar

peut largement tirer profit des opportunités offertes par l’AGOA, où elle dispose d’un

avantage comparatif spécifique. En effet, cette filière, pourtant créatrice de valeur

ajoutée, est restée au stade traditionnel et est destinée exclusivement à des fins

touristiques. Aussi, serait-il appréciable d’inciter les investisseurs touristiques/hôteliers

eux-mêmes à créer des emplois dans l’artisanat pour la main d’œuvre locale, et de les

convaincre à s’intéresser, tout comme les opérateurs commerciaux, aux avantages

découlant des traitements préférentiels d’accès aux marchés. Madagascar pourrait ainsi

bénéficier de l’érosion des préférences commerciales grâce en partie aux investisseurs

touristiques. La diversification permet d’éviter la concentration de nos exportations sur

certains secteurs (en l’occurrence le textile). Une concentration qui est fortement

stimulée par les Accords de Partenariat Economiques (APE) régionaux et internationaux

(COMESA, ACP/UE, AGOA, SADC…) auxquels Madagascar a adhéré. Une

69

Page 86: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

promotion des exportations de produits artisanaux favoriserait un apport plus

conséquent de devises. La diversification de la base de nos exportations permettrait de

pallier le déficit structurel de notre offre de devises, tout en contribuant à réduire le

déficit de notre balance commerciale et à soutenir l’équilibre de la Balance des

Paiements.

Section 2 : Tourisme et Développement Rural

Le tourisme à Madagascar devrait être naturellement lié au développement rural, dans la

mesure où les touristes traversent essentiellement des zones rurales pour parvenir aux

sites d’attraction touristique, représentés essentiellement par les parcs nationaux sous la

tutelle de l’Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées (ANGAP). Selon

un principe établi, 50% des droits d’entrée dans les aires protégées (DEAP) perçus par

l’ANGAP sont reversés aux communautés avoisinant le parc pour financer des projets

communautaires. Il s’agit le plus souvent de projets sociaux, et même si le système n’a

que peu d’impacts sur les activités de production en dehors des emplois de guides

freelance créés, les résultats sont cependant perfectibles.

En effet, les prestations touristiques disponibles à proximité des parcs nationaux sont

limitées, les touristes ne font souvent que passer et les populations rurales ne bénéficient

que très peu des retombées. Les raisons sont nombreuses : le manque d’infrastructures

rend le montant d’investissement plus élevé qu’il ne devrait l’être et seul un petit

nombre de promoteurs disposent des capacités financières requises. Par ailleurs, les

communautés rurales n’ont pas une idée précise des besoins des touristes et ne disposent

pas toujours des capacités techniques nécessaires pour mettre en œuvre leurs projets.

Seuls les artisans bénéficient des retombées effectives au même titre que les guides,

mais les traditions artisanales ne sont pas présentes dans toutes les communautés, et

même, l’inexistence de points de vente dédiés rend leurs activités aléatoires. Par

exemple, « quand elles ne travaillent pas sur leurs métiers à tisser, les femmes artisanes

font du porte à porte dans les hôtels pour vendre leurs articles ».

70

Page 87: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Le cas du parc national de l’Isalo est particulièrement illustratif69 : ce parc est une étape

du circuit Sud, le plus fréquenté par les touristes internationaux, (38% d’entre eux) et

accueille environ 30 000 visiteurs par an. La création en 1990 d’un hôtel de 46

chambres a permis aux touristes de rester deux nuits en moyenne, alors qu’auparavant,

ils ne faisaient que passer. Le projet hôtelier en lui-même est une réussite avec un taux

d’occupation annuel de l’ordre de 85%, étant la seule structure d’hébergement aux

normes internationales de la région. L’hôtel ne peut s’approvisionner en denrées

alimentaires auprès des communautés villageoises pour des raisons de disponibilité et

de qualité, et par ses propres moyens logistiques doit aller dans la ville la plus proche,

Fianarantsoa, située à 280 km. L’hôtel n’emploie que très peu de personnes provenant

de l’Isalo car elles ne disposent pas des qualifications requises. Le succès de ce premier

hôtel a cependant généré la création d’autres unités d’hébergement, proposant des

prestations de qualité moindre mais à des prix également moins élevés. Elles ont recours

à la main d’œuvre locale, mais ont plus de difficultés à rentabiliser leurs activités.

Les activités touristiques et les touristes sont des débouchés naturels pour les activités

de production en zone rurale : ils ont l’avantage de venir sur les lieux de production,

contrairement au schéma de commercialisation classique où les producteurs ne

perçoivent qu’une marge réduite au profit de nombreux intermédiaires. Les touristes en

tant que marché potentiel ont cependant des exigences de qualité, de quantité et

d’authenticité que les producteurs ruraux n’ont pas toujours la capacité de satisfaire,

créant une insatisfaction tant au niveau des touristes et des prestataires hôteliers qu’à

celui des communautés rurales.

Le pays doit pourtant tendre à mettre en valeur les produits locaux (produits du terroir

comme par exemple le vary mena). La gastronomie locale, les moyens de transports

existants, les formules d’habitats légers, les produits artisanaux, etc. ont la capacité de

marquer un tourisme typiquement malgache. Les touristes sont à la recherche de ces

originalités tout en demandant un minimum de confort. Aussi s’avère-il primordial de

garantir la qualité des biens et des services. Par conséquent, un plan d’aménagement de

l’espace est nécessaire, conciliera le social (la population locale) et évidemment

l’économie. Le tourisme permettra ainsi un " développement harmonisé " du monde

rural.

69 Etude du secteur tourisme de Madagascar. Banque Mondiale, 2003.

71

Page 88: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

En effet, le monde rural malgache n’est pas préparé pour répondre aux besoins des

touristes, mais la contribution du tourisme et des loisirs au développement rural devrait

figurer dans la relance des activités agricoles. L’aménagement de ces zones devrait

intégrer certaines actions, à savoir notamment :

- un soutien actif à l’aménagement de l’espace,

- le développement des services d’hébergement avec un renforcement de la petite

hôtellerie rurale,

- le développement d’activités de loisirs (randonnées, tourisme de nature, etc.) et

de services visant à faire connaître les produits du terroir et les grandes

réalisations du monde rural (rizières en terrasse, etc.),

- la promotion des activités agricoles pour assurer l’approvisionnement des hôtels.

La population rurale contribuera ainsi au développement en tant qu’acteurs actifs

(producteurs et fournisseurs de produits agricoles et artisanaux du secteur hôtelier,

salariés, prestataires de services divers, etc.). On pourra ainsi développer un tourisme

basé sur des petites unités moins coûteuses et plus intégrées dans le cadre de la vie

rurale. On augmentera aussi la distribution locale des revenus, donc une amélioration du

niveau de vie de la population rurale.

Ce projet permettrait aux ruraux d’améliorer leur patrimoine immobilier, de lutter

contre l’exode rural tout en procurant un complément de revenus et aussi de sortir de

leur isolement. Par ailleurs, cette formule d’habitat ne sera pas seulement réservée aux

visiteurs étrangers ; le projet permettrait également de promouvoir un tourisme

national " Facteur d’échanges et de compréhension mutuelle ". Les ruraux pourront

visiter d’autres régions, apprendre à mieux connaître les autres et eux-mêmes, et à

mieux se comprendre.

Une collaboration plus étroite entre le tourisme et le monde rural renforcerait le

positionnement du produit en terme d’authenticité pour peu que les opérateurs

touristiques existants arrivent à intégrer de nouveaux entrants, à se structurer et se

professionnaliser. Certaines expériences en Afrique australe ont été probantes sur ce

plan.

72

Page 89: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Le monde rural est, souvent à son insu, le dépositaire du patrimoine culturel et naturel

de ce pays, et il est important qu’il puisse être en mesure de jouer son rôle dans la

préservation de ce patrimoine, pour les touristes étrangers mais d’abord pour les

Malgaches eux-mêmes, dans le cadre d’une démarche de retour aux racines et aux

valeurs et d’une affirmation d’une identité : c’est également l’enjeu du développement

du tourisme national.

Section 3 : Perspectives et stratégies de développement rural par le tourisme

§1 : Perspectives de développement du tourisme

Les actions prioritaires pour le développement touristique ont été définies, par le Plan

Directeur pour le Tourisme (PDT) de Madagascar, comme suit :

« La mise en place de meilleures infrastructures dans l’ensemble du pays est cruciale

pour un développement touristique réussi. A court terme, il faudra assurer une bonne

accessibilité par voie terrestre ou aérienne et toute une variété d’hébergement de

qualité. Afin de pouvoir offrir certains produits, il est nécessaire de construire ou

élargir les facilités correspondantes (par ex. des facilités de sports aquatiques et

nautiques, ports de croisières). Il faudra imposer des politiques et directives de

protection de l’environnement valables pour touristes, tour-opérateurs et écolodges.

(…).

Les touristes devront aussi être encouragés à passer plus de temps, voire dépenser plus

d’argent, dans les centres urbains et autres agglomérations. Ceci peut être réalisé par

une amélioration des infrastructures, la restauration des bâtiments intéressants, la

prolongation des heures d’ouverture des magasins et l’introduction d’activités

culturelles. En ce qui concerne les parcs nationaux, il faudra mettre en place des

panneaux indicateurs et des tableaux d’illustration pour sensibiliser les touristes et la

population locale à la découverte de la nature extraordinaire de la région visitée.

Le comportement de la population locale est primordial si on veut relever le défi

touristique dans l’avenir. Ainsi, le plan directeur détermine quelques mesures de

73

Page 90: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

lancement à bas budget durant les premiers six mois de la mise en œuvre de ladite

stratégie afin de démontrer les effets positifs du tourisme à la population locale. »

Les objectifs et les stratégies de développement touristique national sur un court, moyen

et long terme sont résumés dans les tableaux suivants d’après les travaux réalisés par le

cabinet allemand GATO AG et les ateliers de validation des rapports présentant le PDT.

Tableau 25 : Objectifs de développement du tourisme à Madagascar (modèle ambitieux)

2001 2004 2009 2014Taux de croissance 6% 64% 15% 12%Nombre de visiteurs 160.071 228.784 342.500 620.000Nombre de chambres70 3.374 4.100 9.610 20.000Nombre d’emplois directs 17.564 19.845 23.571 42.857Nombre d’emplois indirects 52.692 59.535 70.714 128.571Source : GATO AG /PDT

Tableau 26 : Récapitulatif des stratégies de développement à Madagascar

Court terme Moyen terme Long terme- Renforcement des infrastructures de base au niveau global- Amélioration de l’accès aux principaux sites touristiques existants- Amélioration de la qualité des services touristiques : mise aux normes et programme de formation

- Focalisation du développement sur les sites et axes accessibles- Meilleure gestion du flux touristique sur les sites prioritaires et augmentation de la durée de séjour- Renforcement et diversification des modes de transport (public et individuel)

- Diversification des produits touristiques au fur et à mesure de l’accessibilité des sites- Augmentation des revenus issus du tourisme

Source : GATO AG (PDT)

§2- Trois axes stratégiques de développement touristique pour le court

terme

Sur le court terme, toutes les stratégies de développement du tourisme s’orientent vers

une consolidation des acquis et un développement progressif des capacités pour

préserver l’expérience actuelle des touristes tout en augmentant la qualité des services.

70 Il s’agit des chambres aux normes internationales, évaluées à 40% des chambres existantes actuellement.

74

Page 91: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Il faudrait alors mettre l’accent sur le développement du tourisme de qualité, compétitif

et durable.

Dans le cadre d’une stratégie de consolidation des acquis, trois axes d’intervention ont

été identifiés visant à lier Tourisme et Développement rural pour plusieurs critères :

- ils concentrent une grande partie des flux de touristes internationaux, comme l’indique

le tableau suivant, et donc dispose d’un noyau d’opérateurs privés sur lequel le secteur

peut s’appuyer. En même temps ces trois axes présentent des combinaisons différentes

de tourisme national et international.

Tableau 27 : Les circuits les plus visités

Sud Nord Est Ouest Hautes terres38,40% 21,10% 19,30% 13,90% 7,30%Source : MCT, Février 2006

Tableau 28 : Répartition des capacités hôtelières par région sur les circuits les plus

visités

Circuit Faritany Régions Hôtels % total hôtels

Chambres % total chambres

Antananarivo Renivohitra 163 19% 2736 26,5%

Sud (950 km)

Antananarivo Analamanga 0 0% 0 0%Vakinankaratra 40 4,5% 370 3,5%

Fianarantsoa

Amoron’i Mania 12 1,5% 91 1%Vatovavy Fitovinany

9 1% 85 1%

Haute Matsiatra 37 4,5% 560 5,5%Ihorombe 8 1% 102 1%

Toliara Atsimo Andrefana 46 4,5% 523 5%Nord (320 km71)

Antsiranana Diana 151 17,5% 1804 17,5%

Est (535 km)

Antananarivo Analamanga 3 0,5% 52 0,5%

ToamasinaAlaotra Mangoro 11 1,5% 122 1%Atsinanana 64 7,5% 826 8%Analanjirofo 58 6,5% 472 4,5%

Madagascar 861 100% 10287 100%Source : MCT, Mai 2005

71 Joffreville compris

75

Page 92: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

- ils concentrent la majeure partie des attractions touristiques du pays, dont 8 parcs

nationaux parmi les plus visités de l’île72, le principal site d’observation des baleines à

Madagascar, les meilleurs sites de plongée de l’île (Mitsio, Ifaty, Ste Marie).

- ils disposent des infrastructures de base nécessaires notamment au niveau des voies

d’accès pour permettre des résultats rapides.

- ils concentrent 75% des capacités d’hébergement du pays (voir Tableau 28).

- ils présentent des possibilités d’expansion naturelle sur le moyen terme : vers

Tolagnaro73 pour le Circuit Sud, vers Mahajanga pour le Circuit Nord et vers

Maroantsetra pour le Circuit Est.

§3- Stratégies de développement rural par le tourisme

Rapporté au développement rural à court terme, on peut identifier trois stratégies

d’intervention pour concrétiser les liens évidents entre le tourisme et le monde rural.

- Stratégie n°1 : Promotion des activités de production rurale par le biais de

partenariat avec les opérateurs touristiques sur place.

Cela consiste essentiellement à ce que le monde rural puisse être en mesure

d’approvisionner correctement les hôtels et restaurants en denrées alimentaires,

en articles artisanaux, en main d’œuvre, etc.

Sur les trois axes de développement préalablement identifiés, cela consiste à

faire une analyse des marchés (existants ou potentiels) à travers un inventaire de

l’offre (produits disponibles, identification des producteurs et des zones de

production, des quantités produites, des prix pratiqués) et de la demande sur les

principales zones touristiques.

72 Voir tableau 8, le nombre de visiteurs dans les parcs naturels.73 Autre pôle d’intervention du projet PIC.

76

Page 93: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

L’objectif est d’aboutir à ce que les acteurs ruraux aient la capacité d’intervenir

sur les opportunités de marchés présentés par les activités touristiques, qu’il

s’agisse d’hôtels, de restaurants ou de prestations de services dédiés aux

touristes comme les boutiques ou les activités d’animation.

Le schéma inverse est également possible : les structures hôtelières peuvent être

en mesure d’approvisionner les villages ruraux en eau ou en électricité. Cela

implique l’existence de mesures d’incitation et de facilitation.

- Stratégie n°2 : Appui aux activités rurales à vocation touristique.

Il s’agit de faire en sorte que le monde rural puisse devenir des prestataires de

services touristiques en créant des attractions ou des activités destinées aux

touristes : aménagement de points de vente d’artisanat ou de produits

alimentaires (mofo gasy, haninkotrana, voankazo isan-karazany) à consommer

sur place, création de gîtes d’étape gérés par les communautés, promotion des

troupes folkloriques (vakodrazana, hira gasy, zafindraony, etc.), facilitation de

l’accès des touristes aux fêtes traditionnelles, etc.

Ici encore, un inventaire du patrimoine culturel et historique, des spécificités

régionales en terme de contes et légendes, d’artisanat et de cuisine, et des

évènements culturels est nécessaire afin d’évaluer de quelle manière elles

pourraient être valorisées et présenter un intérêt pour les touristes, cela en

collaboration avec les entreprises de voyage.

Dans les cas où des activités sont déjà identifiées, un cadre de travail et de

sensibilisation des acteurs ruraux sont essentiels pour éviter l’effet inverse

d’harcèlement où le touriste est sans cesse sollicité sans ménagement (privilégier

le « pull » au « push »).

- Stratégie n°3 : Financement des activités rurales grâce aux revenus générés

par le tourisme.

Le tourisme a la capacité de générer des revenus qui peuvent financer les

activités de production dans le monde rural, sur le modèle de l’ANGAP ou la

77

Page 94: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

création à terme d’un Fonds du Tourisme pour le Développement alimenté par

les dons des touristes eux-mêmes.

Les visiteurs étrangers sont souvent sensibles au niveau élevé de pauvreté à

Madagascar et tentent de contribuer à un allègement de cette pauvreté par des

dons en nature (distribution de stylos, de vêtements, etc.). Comme dans le cas de

la lutte contre le SIDA ou d’aide aux victimes du tsunami en Asie, le but est

d’utiliser des modes de mobilisation occidentaux pour soutenir une cause

légitime (par exemple, les cas d’obtention de l’autorisation de Dreamworks

Animation pour utiliser les droits du dessin animé à Madagascar, ou pour

revendre les produits dérivés du film à des fins de collecte de fonds).

La mise en place d’un système institutionnel de réception des dons visera à

rassurer le touriste quant à l’utilisation de son don et à financer effectivement

des projets susceptibles de préserver et d’améliorer la qualité des services

touristiques. Un partenariat avec la totalité des acteurs de l’industrie est

nécessaire.

Tableau 29 : Récapitulatif des propositions de stratégies de croissance Tourisme et Développement Rural

Stratégies

Descriptif succinct Avantages escomptés Obstacles & risques

S1 : Promotion du partenariat entre producteurs ruraux et hôteliers, restaurants ou autres opérateurs touristiques.

Concrétisation de contrats d’approvisionnement, de sous-traitance ou de maintenance des voies d’accès, avec toutes les mesures d’accompagnement nécessaires.

Intégrer le monde rural à la filière tourisme en amont.

Manque d’information et de communication. Problème logistique de livraison des produits (machine à glace pour les pêcheurs par ex.)Non respect des contrats.Caractère informel des fournisseurs (pas de facture).

S2 : Appui aux activités rurales à vocation touristique

Augmentation du nombre d’activités touristiques de qualité (culturelles, commerciales, etc.)

Augmenter la durée de séjour et les dépenses des touristes. Renforcer et valoriser l’identité culturelle

Méconnaissance du marché : produit peu adapté.Ne pas respecter les normes de qualité.

78

Page 95: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

gérées directement par le monde rural.

des communautés rurales.Canaliser l’approche du touriste par les opérateurs locaux.

Pas de relation avec les agences prescriptives. Transformer et dénaturer les villages.Harcèlement des touristes (cf. plage d’Andilana à Nosy Be)

S3 : Financement des activités rurales par le tourisme.

Préservation du monde et de l’environnement rural en tant que capital touristique par les touristes eux-mêmes.

Canaliser les dons des touristes et promouvoir le tourisme solidaire.Préserver les sites touristiques en appuyant des activités génératrices de revenus.

Mauvaise gestion des dons et perte de crédibilité de la destination.Récupération abusive à des fins marketing.Gouvernance du projet.Manque de transparence dans l’allocation des fonds.Misérabilisme

Section 4 : Etude de cas : le projet « Pôles Intégrés de Croissance »

Le projet PIC est un cas démontrant l’importance du tourisme en tant que secteur

porteur de croissance partagée. Le projet a été élaboré en étroite collaboration avec la

Banque Mondiale.

§1- Domaine de définition du projet

I- Cadre général

Le projet PIC s’inscrit dans la mise en œuvre de l’axe stratégique n°02 du Document de

Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) : « susciter une croissance

économique à base sociale élargie » en soutenant l’émergence de pôles de

développement régionaux par l’intégration de la fourniture d’infrastructures, la

dynamisation des secteurs porteurs à l’exportation et de la décentralisation du

Partenariat Public Privé (PPP).

II- Les objectifs du projet

79

Page 96: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

L’objectif principal du PIC est de mettre en place un environnement qui stimule et

permet un développement durable dans les trois sites sélectionnés à savoir Nosy Be,

l’axe Antananarivo-Antsirabe et Fort Dauphin.

Spécifiquement, ses objectifs consistent à :

- construire et réhabiliter les infrastructures de base pour appuyer une activité

économique durable dans le secteur touristique, l’industrie, l’agrobusiness

/agroalimentaire et les mines.

- mettre en place des mesures incitatives pour acquérir un développement

rapide et durable ;

- développer les instruments pour pérenniser un développement harmonieux et

supportable ;

- renforcer la capacité des autorités locales en vue de la formulation, la

préparation, et la conduite des projets à moyen et long terme de

développement régional.

L’objectif du projet est donc de promouvoir l’économie malgache par le biais de

l’exploitation des avantages compétitifs de chaque pôle, dont l’essor permettra le

développement des PME locales :

- l’industrie manufacturière et l’agro-industrie à Antananarivo et Antsirabe ;

- le tourisme à Nosy Be et Fort Dauphin ;

- Les mines à Fort Dauphin.

§2- Coûts et financement

Le coût du projet sera réparti suivant les rubriques suivantes :

Tableau 30 : Ventilation du coût total du projet PIC par composante (en millions de US D)

Composantes Montant En %Infrastructures publiques 158,25 70,8Promotion des activités économiques 29,62 13,3Renforcement institutionnel 35,50 15,9TOTAL 223,37 100,0Source : Vice-Primature / BANQUE MONDIALE.

80

Page 97: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

En matière de financement extérieur, la Banque Mondiale, à travers l’Association

Internationale pour le Développement (IDA), sera le principal bailleur de fonds du

projet. Les investissements prévus s’échelonneront sur six années.

Tableau 31 : Ventilation des crédits suivant leur origine (En millions de Fmg)

AnnéesOrigines

2005 2006 2007 2008 2009 2010 TOTAL

IDA 88 610 346 458 627 700 476 386 173 617 51 530 1 764 302Etat Malagasy 42 223 163 251 318 777 269 227 96 665 26 054 916 197Total 130 833 509 709 946 477 745 613 270 282 77 584 2 680 499

Source : Vice-Primature / BANQUE MONDIALE.

§3- Les bénéfices économiques des trois pôles

Tableau 32 : Répartition des bénéfices suivant les secteurs porteurs.(En millions US $)

Nosy Be Tana/Antsirabe Fort Dauphin TotalTourisme 85,4 _ 31,4 116,5Agro-industrie _ _ 20,0 20,0Mines _ _ 42,1 42,1Textile 17,2 _ 17,6Total 85,4 17,2 93,5 203,8Source : BANQUE MONDIALE.

Ce tableau permet de constater que le tourisme reste de loin le secteur le plus

prometteur, par rapport au textile et aux mines, en termes de retombées économiques

surtout à Nosy Be. Cela signifie que les emplois générés par le secteur touristique

seront plus productifs dans cette localité.

Il est à spécifier, à titre d’information pour le projet PIC, que les pôles de Nosy Be et de

Fort Dauphin seront axés entièrement ou en grande partie sur le tourisme. La promotion

du secteur sera privilégiée à travers la création d’un Centre d’Information et de

Communication. Véritable comptoir de renseignements et d’échanges, celui-ci est

destiné à orienter les demandes et à assister efficacement les investisseurs potentiels et

autres porteurs de projets, en leur fournissant toutes les données et formalités

administratives nécessaires.

81

Page 98: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

§4- Analyse « coût avantage »

L’impact d’un tel projet est d’améliorer durablement les conditions de vie des

populations concernées, et de faire reculer la pauvreté dans les pôles en diversifiant les

sources de revenus par les emplois créés. Les retombées économiques sont multiples.

La fourniture d’infrastructures et de services publics, la facilitation de l’accès au crédit,

la création de centres de documentation et d’information constitueront un

environnement favorable et apte à stimuler l’investissement privé national et étranger.

L’intensification du projet encouragera l’émergence de Zones d’Investissement

Régionales (ZIR) pouvant favoriser l’expansion économique des Pôles en question.

Cependant, le projet PIC est aussi susceptible d’entraîner un déséquilibre au détriment

du volet social. En effet, les investissements prévus sont axés dans le domaine purement

économique, sans prendre en compte les retombées sociales. Par ailleurs, l’implantation

d’usines et d’infrastructures touristiques pourrait porter préjudice à l’équilibre

écologique et environnemental, et léser les populations locales. Cela constitue une

contradiction avec les objectifs du projet qui sont la prospérité économique régionale,

ainsi que l’amélioration du bien-être des communautés dans la préservation de

l’environnement et du milieu.

Le PIC pourrait contribuer à pallier aux aspects négatifs générés par le secteur

touristique (prostitution, pédophilie, consommation de drogue et d’alcool…). En effet,

la population associée au projet pourrait maîtriser par elle-même les flux de visiteurs.

Le projet permettrait aussi aux communautés concernées de participer activement à la

préservation de l’environnement. Il serait cependant recommandé que les autorités

locales procèdent à un contrôle strict des papiers des visiteurs (visa de séjour,

passeport), et du motif de leur venue. Enfin une prévision de sanctions à l’encontre des

visiteurs récalcitrants aiderait beaucoup à préserver l’équilibre environnemental et

social du milieu.

82

Page 99: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Chapitre 7 : LES OBSTACLES ET LES PROPOSITIONS

D'ACTIONS

Malgré tous ses atouts, le tourisme à Madagascar est encore peu développé, même s’il a

connu une évolution spectaculaire au cours de ces dernières années. Les sections

suivantes abordent plusieurs obstacles majeurs à la croissance du tourisme qu’il faudrait

surmonter.

Section 1 : Les obstacles majeurs.

§1- L’accès aérien

Les tarifs aériens vers Madagascar sont plus élevés par rapport aux autres destinations,

même au sein de la région Océan Indien. D’abord, Air Madagascar et Air France se

partagent l’exclusivité du trafic international sur l’axe Antananarivo-Paris, ce qui

explique l’absence de concurrence. Ensuite, la capacité limitée de la première de par la

taille de sa flotte la contraint à pratiquer des tarifs coûteux.

Par ailleurs, dans le cadre des relations bilatérales, Aéroports de Paris (ADP) et Air

France elle-même sont actionnaires dans le capital d’ADEMA et de la SOFITRANS74

Les coûts élevés d’entretien et réparation, de carburant et de rotation, les taxes

d’atterrissages, assurances passagers et les prestations liées aux assistances en escale

obligent les deux sociétés à appliquer des tarifs prohibitifs.

Tableau 33 : Comparaison des tarifs aller/retour vers Antananarivo avec ceux vers d’autres destinations (vols Air France en classe économique) :

Compagnie Air France/ AFAnnées 2004 2005Périodes Basse saison Haute saison Basse saison Haute saisonParis – New York 2 952 € 2 952 € 2 971 € 2 971€Paris – Tana 3 748 € 3 748 € 3 791 € 3 791€Paris – Maurice 1485 € 2 122 € 1 460 € 2 116 €Paris- Réunion 3017 € 3225 € 3311 € 3418 €Paris - Hong Kong 5 310 € 5 310 € 4 587 € 4 587 €Source : AIR FRANCE.

74 Société Financière pour le développement du Transport aérien et du Tourisme/ Suivant les informations recueillies auprès de la compagnie elle-même

83

Page 100: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Sur le réseau intérieur, Air Madagascar dispose du droit exclusif pour le service au sol

sur chaque aéroport qu’elle dessert. Mais tant que ce monopole subsiste, peu

d’investisseurs (voire aucun) tenteront de créer des sociétés privées de ligne intérieure

qui soient aptes à satisfaire la demande, ne serait-ce que dans le domaine de l’aviation

légère et du tourisme d’affaires.

Par ailleurs, en tant que compagnie nationale, Air Madagascar a l’obligation de

maintenir ses lignes à vocation sociale, bien que celles-ci soient financièrement peu

rentables. Les charges budgétaires y afférentes lui font subir des pertes.

§2- Le problème des infrastructures : capacité et qualité

Le manque d’infrastructures d’hébergement continue de représenter une entrave au

développement de cette industrie. La grande majorité des 937 établissements ont une

capacité moyenne de 11 chambres par hôtel.75 Les investissements hôteliers privés

demeurent minimes et n’ont enregistré qu’une croissance de 0,5%.76

Il est difficile d’établir un aperçu détaillé du standard hôtelier sur toute l’île,

sachant que seulement 4378 chambres à étoiles et 1521 chambres Ravinala sur les

10879 ont été inventoriées en 2005 (cf. tableau 4). Sur les 937 établissements recensés,

soit 10879 chambres en 2005, seulement près d’une quarantaine ont été classés 3 étoiles

et plus (cf. : tableau 4), la grande majorité, ne respectant pas les normes de qualité

internationales, est à classer « bas de gamme »77.

§3- Le problème de la propriété foncière.

L’accès à la terre devient de plus en plus difficile, en raison de la croissance

démographique au cours de ces dernières années. Parmi les lacunes invoquées par les

investisseurs, le problème fondamental réside dans l’acquisition du titre foncier. La

notion de propriété collective et l’attachement aux traditions ancestrales figurent parmi

les raisons de cette réticence à vendre le terrain.

75 MCT, 2003.76 PDT, Novembre 2004.77 PDT, Novembre 2004.

84

Page 101: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Pour contourner les difficultés, les lois foncières ont toujours prévu le bail

emphytéotique (Loi N°62-064 de 1962, revue en 1996)78, renouvelable à long terme, qui

court sur une période de 15 à 99 ans, mais cette garantie ne semble pas rassurer les

investisseurs actuels ou les porteurs de projets.

Un système de Guichet Unique pour Bail Emphytéotique (GUBE) permet d’obtenir le

bail en 60 jours. Une telle facilité n’est possible que dans le cas d’un terrain domanial.

S’il s’agit pourtant d’un terrain appartenant à l’Etat, il est nécessaire de soumettre la

demande plusieurs fois à l’approbation des communautés environnantes, ce qui

prendrait plusieurs années. Les opérateurs étrangers déplorent aussi que la surface

accordée, environ 2,5 ha.79, ne correspond pas au besoin de leurs investissements.

§4- L’environnement des affaires.

I- Un climat macroéconomique défavorable

Le climat des affaires à Madagascar laisse encore à désirer. Les opérateurs non-

résidents se découragent souvent devant la quantité considérable d’impôts auxquels

leurs activités sont soumises. Le tableau ci-dessous fait ressortir le nombre de taxes que

doit payer un investisseur hôtelier/ restaurateur sur un produit donné avant d’y ajouter

sa marge bénéficiaire.

Tableau 34: Taxes appliquées à un produit d’importation : le champagne.

RUBRIQUES PRIXPrix unitaire non taxé (CAF Madagascar) Taxes d’importations (20%)Taxe douanière (10%)Droit d’Accises (150%)SOUS TOTAL

10,00 €. 2,00 € 1,00 €15,00 €33,00 €

Marge du grossiste (15%)Total sans TVAMarge (profit) de l’HôtelTVA (20%)

4,95 €37,95 €20,00 € 7,59 €

Prix pour le touriste à l’Hôtel 67,54 €Source : PDT 2004.

A travers ces chiffres, l’application de taxes trop élevées entraîne une augmentation de

575% du prix du produit, complique le commerce international et l’investissement dans 78 PDT, Novembre 2004.79Les contraintes et les atouts du secteur, MCT

85

Page 102: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

le tourisme, puisque aucun touriste ne serait prêt à payer à ce prix. Ainsi les taxes

portent atteinte à la compétitivité dans la mesure où les activités touristiques des Etats

de la même région en sont exonérées.

II- Le financement bancaire

Les coûts très élevés du crédit bancaire restreignent le nombre de PME qui peuvent y

accéder. A titre d’exemple, l’Union Commercial Bank (UCB) applique le taux directeur

de la Banque Centrale, augmenté d’une marge de 23,25%, ce qui est très onéreux.80 Par

ailleurs, la banque finance au maximum 70% du projet81, et exige que le promoteur

apporte 20 à 30% du montant sollicité. Une telle condition est au-dessus des possibilités

financières des PME qui manquent déjà de fonds propres. Les banques exigent en outre

des garanties de remboursement très élevées (citons entre autres les cautions,

hypothèques, nantissements, assurances…) qui peuvent représenter 100 à 125% du

montant du prêt.

Les autres mécanismes de financement d’investissements tels que le crédit-bail

(financement en biens d’équipement et de location), le capital-risque (concours du

banquier qui participe au lancement et à la vie de l’entreprise à ses risques et périls), le

marché financier sont inexistants à Madagascar. Ce dernier, appelé encore « Bourse des

valeurs » est déjà monnaie courante dans les pays industrialisés et dans certains Etats

d’Afrique. Certaines entreprises éprouvant un besoin de financement se procurent des

liquidités sur le marché boursier (ou marché obligataire) qui n’entraîne pas de processus

inflationniste82.

Section 2: Propositions d’actions.

80 Avec un taux directeur de 16%, le taux d’intérêt s’élèverait à 39,25%. Un PME qui désire solliciter un financement de 200 millions sur 4 ans doit rembourser 50 millions par an, mais aussi 19,625 millions d’intérêts par an, ce qui s’élèverait à 78.5 millions au bout des 4 ans. Au total, elle remboursera 278,5 millions.81 MICDSP, Direction Générale du Développement du Secteur Privé : « Structure d’Appui Financier ».82 A titre d’illustration, dans un souci de modernisation, la compagnie aérienne Air Algérie a contracté en 2003 un emprunt obligataire de 150 millions US $ pour financer le renouvellement de sa flotte.

86

Page 103: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Des recommandations seront avancées pour remédier aux freins majeurs qui limitent le

développement touristique. Ensuite, cette section sera consacrée à l’importance des

actions de promotion et de communication.

§1- Le domaine du transport aérien.

Une stratégie de libéralisation de l’espace aérien83 permettrait d’instaurer la

concurrence par l’entrée de nouvelles compagnies étrangères, et par conséquent

d’adopter des tarifs plus compétitifs. Madagascar aura, par ailleurs, besoin de

renégocier les traités bilatéraux conclus avec la France et certains Etats d’Afrique

Australe, et d’y assortir les clauses de conditions plus libérales. Une autre proposition

serait aussi d’envisager une alliance régionale avec les autres transporteurs aériens dans

l’Océan Indien, une formule déjà adoptée par de grandes compagnies aériennes en

Europe, aux USA et en Asie/ Australie.84

Les travaux d’extension et de modernisation des aéroports nécessitent d’être

poursuivis pour faire face à l’accroissement de la demande. Il conviendrait aussi de

pourvoir les Services de Police, de Douanes et de Phytosanitaire de guichets

supplémentaires pour faciliter les procédures d’octroi de visas aux frontières, pour

éviter la saturation et réduire le délai de traitement à chaque arrivée internationale. Les

services commerciaux incluant les agences de change, les boutiques et espaces

commerciaux Duty Free Shops et transitaires nécessitent d’être développés dans les

aéroports provinciaux, pour rendre ceux-ci plus attrayants aux yeux des touristes, ainsi

que les services d’escale dont le catering.

Exploiter dans les meilleurs délais l’aviation légère constituerait une option de choix

surtout pour les sites difficilement accessibles. Les hôteliers eux-mêmes pourraient

affréter des avions légers qui puissent transporter leur clientèle vers leurs établissements

83. Les accords bilatéraux entre Madagascar et la France datent de 1962, suivant les informations de l’ACM. 84 Il y a déjà Skyteam, une alliance comprenant Air France, KLM Royales, Delta Airlines, Alitalia, KoreanAir, Aeromexico, Northwest, Continental et Japan Airlines. Il y a aussi le réseau Star Alliance englobant Lufthansa, United Airlines, SAS, Air Canada, Thaïs Airways, Varig, Ansett Australia et Air New Zealand. Enfin, British Airways, American Airlines, Virgin Atlantic, US Airways, Swiss, Qantas Airways et British Caledonian sont déjà partenaires dans le réseau OneWorld. L’objectif de ces alliances commerciales est de faciliter les transits et vols par correspondance et promouvoir les avantages découlant des accords de partage de code.

87

Page 104: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

quand l’accès en voiture y est difficile. Il serait même plus profitable qu’ils créent de

petites compagnies de type « Air Hôtel » suivant leurs possibilités financières. Les

promoteurs sont ainsi sollicités à redoubler d’efforts et de persévérance dans la

promotion des sites d’intérêt majeur.

§2- Les infrastructures hôtelières.

La mise en place de normes et lignes directrices serait indispensable pour le futur

développement de l’industrie du tourisme. La classification hôtelière se révèle être un

outil de marketing important pour améliorer les critères de qualité au niveau national.

De cette manière, les tarifs correspondront au nombre d’étoiles. Il est souhaitable

de revoir et d’actualiser la classification hôtelière existante à Madagascar de manière à

être conforme aux standards internationaux.

Des descentes sur terrain nécessitent d’être accomplies au niveau de certains

établissements pour évaluer la qualité des prestations offertes aux touristes, et d’y

attribuer le nombre d’étoiles correspondant. Il serait aussi profitable de diversifier et

normaliser les services de restauration, d’hébergement, de partenariat. Pour une

meilleure professionnalisation du secteur hôtelier, il s’avère indispensable d’assurer des

formations

§3-Le domaine de la propriété foncière

Pour mieux faciliter l’accès à la terre, instaurer des règles plus souples en matière de

propriété foncière, et créer des commodités relatives aux RFT au profit des étrangers

s’impose. Si l’Administration faisait preuve de générosité, il aiderait beaucoup en

augmentant les superficies consenties pour encourager davantage les investisseurs. En

dernier lieu, une des conditions indispensables pour gagner la confiance des opérateurs

serait de garantir la sécurité des investissements étrangers. Ainsi les RFT nécessitent

d’être légalement définies, titrées et bornées.

§4- L’environnement des affaires.

88

Page 105: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Le climat des affaires fait partie intégrante des conditions incontournables à l’essor du

tourisme à Madagascar. Il est fondamental que l’Etat soit en mesure d’instaurer un

environnement sain et incitatif (stabilité sociopolitique et macroéconomique)

permettant de mettre en confiance les investisseurs potentiels.

Une révision et une actualisation de la Loi N° 89.026 du 29 Décembre 1989 seraient

adéquates. Ce texte définit un programme d’avantages fiscaux accordés aux

investisseurs touristiques. Un environnement incitatif implique que les projets

d’investissement à Madagascar bénéficient d’exonérations fiscales. L’Etat aidera

beaucoup les promoteurs touristiques en leur accordant le privilège d’octroi des terres

au même titre que ceux de la Zone Franche. Des concours de la Banque Européenne

d’Investissements (BEI), qui finance déjà la pêche et l’industrie agroalimentaire, pour le

secteur touristique seraient aussi sollicités.

Section 3 : Les actions de promotion

§1- Une campagne active et agressive

La production de la destination Madagascar reste encore insuffisante. Aussi, serait-il,

plus judicieux que l’Office du Tourisme se dote de quelques antennes à l’extérieur.

Ainsi, ses succursales vont coopérer étroitement avec les grands groupes internationaux

et rester régulièrement en contact avec le marché. Il serait aussi avantageux que ces

agences soient financièrement autonomes ; ce qui leur permettrait de coordonner leurs

activités de communication et marketing avec leur propre budget.

La présence continue de ces agences pourrait aussi faciliter la participation de

Madagascar aux prochains salons internationaux du tourisme et des voyages. Elles

pourraient aussi produire et distribuer des brochures touristiques vers les principaux

marchés émetteurs. Les salons commerciaux permettent également d’effectuer à

l’avance les réservations sur clients potentiels. Adhérer au réseau www. WorldHotel-

Link.com permettrait aux antennes régionales d’avoir un accès direct et élargi aux

clients à travers l’Internet, ce qui contribuerait à accroître les ventes en ligne et par

conséquent des parts de marché plus importants.

89

Page 106: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

§2- Gestion de la demande

Les actions de communication seront orientées vers une clientèle cible. Aussi,

proposons-nous d’intégrer la diversité de la demande touristique et ses attentes, tout en

la segmentant pour mieux déterminer les touristes potentiels. La réussite de la vente

d’une destination passe impérativement par un positionnement par rapport au marché.

Encore faudrait-il qu’il existe un prix qui soit accepté par ce marché, pour une

destination de choix comme Madagascar. Un tourisme sélectif privilégiant une clientèle

haut de gamme, dont les intérêts convergent vers des produits spéciaux (circuits à

thèmes, ornithologie…) est aussi à envisager.

L’intégration régionale devenant incontournable, mondialisation oblige, organiser des

circuits régionaux avec les îles voisines serait aussi très bénéfique pour le pays. En

effet, le tourisme étant un marché en forte expansion, les produits touristiques dans les

îles de l’Océan Indien seraient plus compétitifs en passant du stade de simples

concurrents à celui d’atouts complémentaires. Les formules émergeant sur les marchés

étant les voyages de courte durée sur de longues distances, un circuit inédit comprenant

un séjour balnéaire à la Réunion ou à Maurice (incluant plages exotiques, sports

nautiques et plongée sous-marine), et un tour pour la biodiversité et les trésors culturels

de Madagascar serait créateur de valeur ajoutée et de qualité supérieure.

Promouvoir et développer les services de location de voitures constituerait aussi une

stratégie prometteuse. Il s’agit de proposer à l’avance des opérations « contrat-

vacances » sur clients potentiels. Les prestataires concernés (Eurorent, Rent a car,

AVIS) sont aussi sollicités à établir un partenariat commercial avec la compagnie Air

Madagascar, ce qui est une stratégie déjà adoptée par certaines entreprises de services

implantées à la Réunion.85

§3- La délocalisation des services

85 Escales australes, le magasine de la compagnie Air Austral, n°13, Octobre 1998. Il s’agit d’un partenariat entre Air Austral et Budget, une société spécialisée dans la location de voitures. Sur présentation du billet d’avion Air Austral, Budget fait profiter au client des tarifs préférentiels particulièrement intéressants.

90

Page 107: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Il serait aussi plus rentable pour Madagascar d’investir dans les services à vocation

exportatrice, surtout dans le domaine du transport aérien. Pour être plus compétitive, Air

Madagascar pourrait transférer sa comptabilité recettes dans certains marchés émetteurs

tels que Paris, Milan, Bangkok, et étendre son réseau vers d’autres marchés (Francfort,

Singapour, Hong Kong…) suivant la progression de la demande . Elle pourrait aussi y

délocaliser ses services billetterie et relation avec la clientèle, ce qui est un marketing

pouvant promouvoir la qualité de ses prestations, et inciter les touristes internationaux à

voyager sur ses lignes.

La délocalisation internationale des services est remarquablement facilitée par la

réduction rapide des coûts des services de télécommunication et la réalisation

d’économies d’échelle. En effet, les fonctions de services peuvent être délocalisées au

niveau international dans des conditions de pleine concurrence auprès d’un prestataire

indépendant (entreprises locales ou à capitaux étrangers). Air Madagascar pourrait

adopter cette politique, qui est une formule déjà usitée par de grandes compagnies

aériennes.86 Une attention particulière mériterait toutefois d’être accordée à certains

éléments tels que le coût et la qualité de l’infrastructure et de la main-d’œuvre, les

réglementations en vigueur et les stratégies de promotion des investissements. Les

décisions de délocalisation devraient aussi tenir compte de l’environnement

réglementaire régissant les activités économiques et commerciales, qui englobe le

régime fiscal, la législation foncière, la politique de concurrence, la législation du

travail, les permis de résidence et les droits de propriété intellectuelle.

§4- Valorisation des autres atouts

86 NATIONS UNIES/CNUCED/Conseil du Commerce et du Développement, L’IED et le développement : questions de politique générale d’accroissement des IED dans les services, Novembre 2003. A titre d’exemples, American Airlines a créé une filiale à la Barbade pour le traitement de ses comptes matériel et billet. En 1996, British Airways a ouvert un centre de traitement (call center) à Mumbai (Inde), où elle a transféré certaines tâches liées aux activités de transport aérien telles que les relations avec la clientèle. Les transporteurs Swiss International Airlines, Austrian Airlines et Scandinavian Airlines System (SAS) ont aussi délocalisé leurs comptabilités recettes et trafic, les services de billeterie et le soutien à la navigation auprès de prestataires indiens. Delta Airlines a décidé de transférer ses activités de sous-traitance en Inde en 2003.

91

Page 108: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Madagascar pourrait aussi se positionner sur certains segments de demande très

prometteurs comme le tourisme d’affaires. En effet, celui-ci n’est influencé ni par les

actions de promotion ni par le marketing. Son essor est plutôt stimulé par des facteurs

d’ordre conjoncturel comme la stabilité politique et macroéconomique, ainsi que le

potentiel d’investissement que peut présenter le pays d’accueil. L’île offre une

multitude d’opportunités d’investissement qui méritent d’être exploitées et peut

largement diversifier ses partenaires commerciaux. De plus, le tourisme d’affaire ne se

soucie pas du coût du voyage, en ce sens que c’est la société émettrice qui couvre tous

les frais, tandis que les investisseurs peuvent compléter leur séjour par d’autres activités

(excursions, shopping, sports…). Il peut aussi contribuer à un taux d’emploi très élevé

dans l’hôtellerie. Ainsi, serait-il nécessaire d’établir un programme spécial de

promotion des investissements.

Une évaluation du potentiel du tourisme de croisière rapporterait aussi beaucoup pour

notre nation insulaire. En effet, bien que la taille d’une telle industrie soit encore

relativement faible dans l’Océan Indien, comparée à celle des Caraïbes qui concentrent

40% du marché mondial, quelques lignes internationales desservent la grande île.87 Des

navires de croisière accostent dans certains ports locaux. Le tourisme de croisière peut

rapporter d’importants bénéfices financiers pour les entités portuaires tout en créant des

emplois directs. Une étude d’impacts environnementaux concernant l’industrie des

croisières nécessite toutefois d’être effectuée et approfondie, pour préserver l’équilibre

du littoral et l’écologie marine. Parallèlement, il serait temps d’envisager la construction

de ports de plaisance à Madagascar, tout comme à Maurice. Ceux-ci pourraient

s’inscrire dans l’organisation de circuits originaux à très forte valeur ajoutée.

87 Voire Annexe : Liste des lignes de croisière internationales qui desservent Madagascar.

92

Page 109: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

CONCLUSION

Au terme de cette étude, nous avons pu mettre en exergue les opportunités que

représente le secteur du tourisme pour le développement rural à Madagascar.

Il a été constaté que le secteur touristique malgache est très dynamique et qu’il

représente une importante marge de progression dans les années à venir. En effet, le

nombre de touristes non résidents arrivés à Madagascar a avoisiné 280 000 en 2005. La

période 2003-2005 a vu une progression accélérée (25,8%) après la crise de 2002. La

compétitivité des produits touristiques malgaches s’est accrue avec la perte notable de la

valeur de l’Ariary qui a connu en deux ans une dépréciation de 79% par rapport au

dollar américain.

En outre, les motifs de voyage des visiteurs sont divers : 63% des visiteurs sont venus

principalement pour le tourisme tandis que les 37% restant étaient venus pour d’autres

raisons, le tourisme étant pour eux un motif secondaire. La durée moyenne de leur

séjour en terre malgache tourne autour de 20 jours. La région la plus visitée est le Sud,

ensuite le Nord, puis l’Est, l’Ouest et enfin les Hautes terres.

L’ordre par pays d’origine n’a pas pratiquement changé depuis 1999. En effet, la grande

majorité des touristes venant à Madagascar sont des français (de France et de la

Réunion) qui représente presquent 70% de l’ensemble. Puis vient l’Italie qui a une part

de 6% en 2005 et ensuite l’Amérique avec une part de 5%.

Les recettes touristiques évoluent naturellement avec le nombre des touristes : de 72,9

millions de DTS en 1999, elles sont passées à 124 millions de DTS en 2005 selon la

Banque Centrale de Madagascar. Ce résultat classe le tourisme parmi les trois secteurs

pourvoyeurs de devises étrangères à Madagascar. On observe cependant une tendance

générale vers la baisse des recettes moyennes par touriste venu à Madagascar. Ce qui

veut dire que les budgets des touristes venus à Madagascar deviennent de plus en plus

légers. Cela confirme le gain de compétitivité des produits touristiques malgaches.

Autrement dit, ces produits sont de plus en plus accessibles avec des budgets de moins

en moins consistants.

93

Page 110: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

En dépit de ce dynamisme, le présent mémoire adopte le point de vue selon lequel le

secteur du tourisme fonctionne bien en deçà de son potentiel étant donné ces atouts

considérables. Madagascar dispose en effet des potentiels requis pour devenir une des

destinations les plus compétitives de l’Océan Indien. Les principaux obstacles au

développement du secteur se situent aussi bien du côté de l'offre que de celui de la

demande. Ses principaux obstacles concernent le domaine de l’accès extérieur, le

déplacement intérieur, de l’hébergement, et surtout de l’absence d’un environnement

macro-économique incitatif pour promouvoir les investissements privés dans le secteur.

En effet, les investissements publics sont minimes et les investissements privés restent

de taille modeste à de rares exceptions près. A la suite de quoi, le potentiel de la

demande paraît illimité à cause de la qualité, de la variété et de la spécificité du capital

touristique, à la fois en augmentant le nombre de touristes venant à Madagascar et en

augmentant les dépenses par tête de touriste à travers des services à plus haute valeur

ajoutée.

Par ailleurs, le tourisme pourrait être un outil de développement efficace pour

Madagascar parce qu’il peut constituer un catalyseur pour la croissance économique,

notamment dans les zones rurales, et peut créer un nombre d’externalités positives pour

réduire la pauvreté et protéger l’environnement. L’analyse des impacts du secteur

touristique sur l’économie malgache nous permet d’affirmer que ce secteur peut avoir

un impact positif sur la vie économique des populations locales en créant des emplois et

en proposant des sources de revenus supplémentaires, et par la création de richesses.

Cependant, la pertinence de notre analyse est limitée par la fiabilité des données

statistiques relatives au secteur du tourisme. En effet, les données propres au secteur du

tourisme, particulièrement du côté de la demande, sont médiocres et les informations ne

sont pas fiables. Il faut toutefois souligner que peu de pays, sinon aucun, ne peut

prétendre disposer de statistiques touristiques parfaites.

A Madagascar, où la pauvreté rurale est largement répandue et où les pauvres font

pression sur les ressources naturelles, le tourisme pourrait susciter des externalités

positives. D’une part, le tourisme crée des poches de croissance économique dans des

régions qui n'ont pas d'autres sources de revenus ou d'emplois du fait de la répartition

94

Page 111: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

dans toute l’île du capital touristique malgache. Dans les régions reculées en particulier,

le tourisme contribue à limiter la pauvreté en diversifiant les sources de revenus.

D’autre part, le tourisme, géré de façon correcte, peut contribuer à la préservation de

l'environnement, que ce soit l'écotourisme ou le tourisme balnéaire. Le secteur possède

en outre le potentiel pour attirer les investissements vers une gamme d'hébergement et

de services, pour générer les investissements en infrastructure qui profitent aussi à

d'autres secteurs et aux communautés.

Naturellement, à Madagascar, le tourisme et le développement rural doivent être de pair.

En effet, presque tous les sites d’attraction touristique malgaches se trouvent dans des

zones rurales. De ce fait, les activités touristiques et les touristes constituent des

débouchés naturels pour les ruraux et ont l’avantage d’être proches des lieux de

production. Malheureusement, une distorsion existe, car les producteurs ruraux

n’arrivent pas à satisfaire les exigences du marché du tourisme notamment en matière

de la qualité des services offerts.

Aussi, des stratégies reposant sur la consolidation des acquis s’avèrent-elles plus que

nécessaires. A court terme, ces stratégies seront basées sur trois axes géographiques

préalablement identifiés comme pôle de développement touristique. Trois stratégies de

piste de croissance liant développement touristique et développement rural sont

proposées comme suit :

- Stratégie n°1 : Promotion des activités de production rurale par le biais de

partenariat avec les opérateurs touristiques sur place.

- Stratégie n°2 : Appui aux activités rurales à vocation touristique.

- Stratégie n°3 : Financement des activités rurales grâce aux revenus générés par

le tourisme.

En bref, le secteur du tourisme à Madagascar est très dynamique et son développement

est prometteur dans les années à venir. Cependant, le renforcement des mesures de

promotion du secteur est nécessaire pour répondre aux obstacles entravant son

développement. Par ailleurs, le secteur du tourisme constitue effectivement une piste

pour le développement rural malgache si des stratégies adéquates sont mises en œuvre

pour augmenter les retombées positives du tourisme sur les populations rurales.

95

Page 112: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

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Madagascar ; Résumé directeur : Novembre 2004

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et Financier 2002-2003

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Septembre 2000

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(OMT) : 1995

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DMD Magazine (Dans les Médias Demain) : Hebdomadaire Economique n°896,

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98

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GO TO MADAGASCAR, Le Trimestriel du Groupement des Opérateurs du

Tourisme de Madagascar, n°07, Octobre 2004.

GO TO MADAGASCAR, Le Trimestriel du Groupement des Opérateurs du

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http://www.tourisme-durable.net

http://www.world-tourism.org

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http://www.madagascar.gov.mg/atelier

http://www.tourisme.gov.mg

99

Page 116: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

ANNEXES

Page 117: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Annexe 1

CLASSEMENT DES AIRES PROTEGEES SUIVANT LEURS PARTICULARITES ET LE NOMBRE DE VISITEURS

Niveau 1 : Noms des Parcs

Localisation et superficie Attractions et particularités

Parc National d’Ankarana

150 Km d’Antsiranana18 225 ha.

Ensemble de canyons, de rivières et de grottes qui sont des sanctuaires des croyances ancestrales ;

- forêt dense et sèche ;- faune : crocodiles et chauves-souris6898 visiteurs en 2001

Parc National Montagne d’Ambre

45 Km au Sud d’Antsiranana18 200 ha.

- forêt dense humide sur un massif volcanique ;- lémuriens, oiseaux (ibis huppé, martin chasseur…)

Lacs, cascades, cratère volcanique et espèces exotiques8 170 visiteurs en 2001

Parc National Tsingy de Bemaraha

152 000 haPatrimoine mondial de l’UNESCO en 1990Patrimoine culturel national en 1991

Tsingy : formation de calcaires, avec réseau de failles, de crevasses, de surfaces de blocs calcaires sculptées en aiguilles acérées.

- forêt dense semi-caducifoliée-13 espèces de lémuriens, mammifères,- colonies d’oiseaux terrestres et aquatiques : aigle pêcheur, hérons, aigrettes (vano),7 circuits écotouristiques3350 visiteurs en 2001.

Parc National Ankarafantsika

Sur la RN4, à 450 Km de la capitale60 520 ha

-forêt dense sèche, baobab ;-lémuriens, oiseaux et crocodiles ;5 circuits proposés, 2 sites de camping4 617 visiteurs en 2001.

Parc National Andasibe-Mantadia

Sur la RN2, 150 Km à l’Est de la capitale12 181 ha

-végétation luxuriante : forêt dense verte, lichens, lianes, fougères ;- 11 espèces de lémuriens (célèbre Indri Indri, maki, lemur catta..), oiseaux, reptiles et insectes.Parc à orchidées, musée rural.8 circuits possibles26 478 visiteurs en 2001.

Parc National Ranomafana

60 Km au Sud de Fianarantsoa41 000 ha.

- les dernières forêts de nuages au monde ;-lémurien (Hapalémur doré…), oiseaux ;Eaux thermales, collection d’orchidées.15 668 visiteurs en 2001

Parc National Isalo

300 Km au Sud de Fianarantsoa81 540 ha

Composé de grès continental, de canyons au fond desquels coulent des rivières.

- types de végétations divers : étendues herbeuses et forêts.

1

Page 118: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

- lémuriens, oiseaux.Visites : Grottes, canyons, piscine naturelle, descente vers les rivières souterraines.

4 circuits proposés27 678 visiteurs en 2001

Parc National d’Andringitra

Autour du Mont Boby (2658 m)31 160 ha

- écosystème diversifié : forêts pluviales, prairies des hautes montagnes ;

-lémuriens, oiseaux et mammifères.6 circuits proposés1750 visiteurs en 2001

Parc National Andohahela

Dans le Grand Sud76 020 ha

- écosystèmes variés : forêt pluviale, forêt sèche, bush…

- lémuriens (Lemur à collier roux, lemur de bambou, lemur doré, maki…), oiseaux

1637 visiteurs en 2001.Source : ANGAP-PNM.

Niveau 2 :

Noms des Parcs

Localisation et superficie Attractions et particularités

Parc National Masoala/Nosy Mangabe.

Sur la baie d’Atongil210 000 ha (Le plus grand de Madagascar)

-forêt dense à feuilles persistantes, mangroves & palétuviers ;-célèbre pour ses Aye-Aye et ses baleines ;-oiseaux exotiques (hibou rouge, le vivy…), reptiles et grenouilles.

3 parcs marins et plusieurs circuits de découverte au départ de Maroantsetra.1 951 visiteurs en 2001.

Parc National Tsimanampetsotse

Dans le Grand Sud275 Km au Sud de Tuléar43 200 haClassé en 1998 comme Site Ramsar. (Convention sur les Zones Humides d’Importance Internationale)

- Sis dans une région présentant un lac salé localisé sur une plaine côtière ;

- formations végétales : forêt dense sèche, fourré xérophile.

- colonie d’oiseaux migrateurs aquatiques : flamants roses, flamants nains, grèbes ;-lémuriens (Lemur Catta, lemur de bambou…)Lac saturé de sulfate de chaux et abritant des poissons aveugles.

Sert particulièrement d’habitat et de zone de pouponnière aux oiseaux aquatiques.405 visiteurs en 2001.

Parc National Zombitse-Vohibasia.

38 652 ha. (Tuléar) -forêt semi-caducifoliée :- lémuriens et oiseaux.

Source : PNM-ANGAP.

2

Page 119: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Niveau 3 :

Noms du Parc

Localisation et superficie Attractions

Réserve Spéciale Analamerana

Antsiranana34 700 ha

-forêt semi-caducifoliée ;-lémuriens et oiseaux ;18 visiteurs en 2001

Parc National Baie-de-Baly Namoroka

Mahajanga57 418 ha

-Tsingy ;- grottes14 visiteurs en 2001

Parc naturel et réserve de Zahamena

Tamatave63 899 ha

-Forêt tropicale semi-caducifoliée, fournées ;- lémuriens et oiseaux ;Pas de visites en 2001.

Réserve Spéciale Andranomena

Tuléar78 620 ha

Forêt dense sèche, baobab ;Lémuriens, reptiles et oiseaux ;45 visiteurs en 2001

Réserve Spéciale Cap Sainte Marie

Pointe Sud de l’île, Tuléar1 750 ha

Végétation : bush épineuxFaune : tortues radiéesMonuments historiques.

Source : PNM-ANGAP

3

Page 120: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Annexes 2

LISTE DES 42 TOURS OPERATORS PROFESSIONNELS RECEPTIFS DE MADAGASCAR

Nom, année de création et n° licence d’ouverture

Adresse, coordonnées, Email et sites Web.

Produits offerts

AB TOURING, 2003012/MINTOUR/SG/DG/DADI

Lot CAV 133 Ankaditany Tana 102Tél. 22 609 47/ Fax: 22 609 14Email: [email protected]: www.ab-touring.com

Circuits de découverte faune et flore, culture, plages.

ALOES TRAVEL TOURS2000028/MINTOUR/SG/DG/DADI

Lot III bis Mananjara EstTana 101Tél. 22 370 28/ Fax : 22 624 78Email : [email protected] : www.aloes-travel-tours.de.

Vente de circuits spécial « Flore et Botanique » ; propositions de nouvelles destinations.

AVENTOUR MADAGASCAR, 198801/MTMT/DTO/SP

Immeuble Fiaro Ampefiloha, Tana 101Tél. 22 317 61/ Fax 22 : 22 272 99Email : [email protected] : www.aventour-Madagascar.com.

Expérience, partenariat : circuits originaux ou à thèmes, écotourisme, balnéaire.

AZUR SERVICES TOURS 199611/MINTOUR/SG/DPI

Lot IVE 93 Soarano Tél. 22 327 74/ 22 598 91Email : [email protected] : www.azur-madagascar.com.

Circuits divers : écotourisme, plages, paysages

CAP MADA VOYAGES, 1996065/MINTOUR/SG/DG/DADI

12, Rue Rainizanabololona Antanimena, BP 7628 Tana 101Tél. :22 610 48/ Fax 22 : 610 14Email : [email protected]/[email protected]

Service Location de voitures, réservations d’hôtels de qualité, organisation de conférences, circuits, émission de billets d’avion

CORTEZ EXPEDITIONS 1992014/MINTOUR/DG/DADI

25, Rue Zafindriandiky Antanimena, Tana 101Tél. 22 632 53 / Fax : 22 213 40Email : cortez [email protected]

Site : www.cortezexpedition.net

Circuits et itinéraires d’aventure, plages, nature, culture.

DESTINATION MADA, 1995111/MCT/SG/DGTO/DP

32, Rue Andrianary Ratianarivo AmpasamadinikaBP 8335 Tana 101Tél. 22 310 72/ Fax : 22 310 67Email: [email protected]

Circuits sur les hautes terres, les paysages du Sud Ouest, le grand Sud, l’Est, l’extrême Nord.

ECOTOURS MADAGASCAR2004013/MINTOUR/SG/DG/DADI

Lot VF Mahamasina NordBP 8298 Tana 101Tél. / Fax : 22 262 15Email:

Aventures découvertes, voyage de noces, voyage d’affaires, ornithologie, plongée sous-marine, écotourisme, séjour

4

Page 121: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

[email protected]: http://madagascar.hypermat.net

balnéaire.

ESPACE MADA, 2003011/MINTOUR/SG/DG/DADI

50, Rue Général Gabriel Ramanantsoa Isoraka.BP 4161 Tana 101Tél. 22 262 97/ Fax : 22 272 96 Email : [email protected] : www.madagascar-circuits.com

Circuits brousse : fleuve Tsiribihina, Tsingy Bemaraha, trekking sur l’Andringitra, voyages et randonnées sur mesure en 4x4.

EUROPE VOYAGES, 199605/MINTOUR/SG/DG/DADI

Lot II M 84 Bis AntsakaviroBP 7533 Tana 101Tél. 22 262 21/ Fax : 22 630 49Email: [email protected]: www.europe-voyages.de

Mini croisière sur le Canal des Pangalanes, séjour à l’Auberge d’Ambohitsara, circuits classiques en groupe avec formules d’hébergement, circuit personnalisé

EVASION SANS FRONTIERES, 200329/MINTOUR/SG/DG/GUIDE

22, Rue Andrianary Ratianarivo AmpasamadinikaTél. 22 616 69 / Fax : 22 642 05Email : [email protected]

Location 4x4 et circuits “en brousse”. Sélection de circuits inédits et d’hôtels prestigieux (Océan Indien, Afrique Australe, Europe, Dubaï, Asie, Australie)

GECKOMAD MADAGASCAR, 199178/MDTU/DG/DTO

BP 7513 Antanimena, Tana 101Tél.22 260 84 / Fax : 22 263 87Email: [email protected]

Services de qualité: guides spécialisés, transport, circuits organisés.

GOOD MORNING MADAGASCAR, 1999032/MINTOUR/SG/DG/DADI

Lot IVK 152 AnkadifotsyTél. 22 385 35 / Fax : 22 385 34Email: [email protected]: www.goodmadagascar.com

Circuits standards: Sud, Nord, Sainte Marie, circuits à la carte, circuits à thèmes (rafting, trekking, plongée), circuits autour de Tana, circuits originaux: Baobab et Marojejy (Nord-Est).

HENRI FRAISE FILS TRAVEL SERVICE, 1993138/MCT/SG/DGTO

Galerie Marchande Hilton Madagascar, Tana 101Tél. 22 620 35 / Fax : 22 620 37Email : [email protected] : www.hff-madagascar.com

Croisières, écotourisme, découvertes, affaires, séjour à Maurice, Réunion, Afrique du Sud, Kenya.Aviation d’affaires.Formation d’un groupe avec Budget Location de voitures et HILTON.

ILAY TOURS, 2001003/MINTOUR/SG/DG/DADI

Lot II A 14, Rue J Andriamady Ampandrana Ouest, Tana 101Tél. 22 390 36 / Fax : 22 390 37Email: [email protected]: www.ilaytours.com

Location de voitures, chambres d’hôtes. Partenaire de plusieurs ONG. Partisan du « Voyager Solitaire ».

ISLAND CONTINENT TOURS, 1998028/MINTOUR/SG/DG/DADI

Résidence des Caraïbes Lot 002 MMA II Mamory Ivato, Tana 105Tél. 22 489 63/ Fax : 22 069 80Email : [email protected] : www.madagascar.travelmarket.com

Circuits diversifiés : botanique, ornithologie, faune & flore, plongées, trekkings, croisières en catamarans, voyages. Transferts et réservations d’hôtels, location de voitures légères.

ISLAND TOURS & SERVICES, Lot IIJ 172 Immeuble Anjarasoa Circuits et expéditions en 4x4,

5

Page 122: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

1998034/MINTOUR/SG/DG/DADI

Ivandry, BP 8793 Tana 101Tél. 22 424 89 / Fax : 22 424 46Email : [email protected]

croisières, randonnés, camping, circuits botaniques, plongée et exploration sous marine.

JACARANDA DE MADAGASCAR, 1998003/MINTOUR/SG/DG/DADI

69, Rue Général Gabriel Ramanantsoa Isoraka, BP 227 Tana 101Tél. 22 245 34 / Fax : 22 604 57Email : [email protected] : jacaranda-madagascar.fr

Transferts, hébergements, restauration, circuits, excursions, séjours balnéaires, location de voitures, voyages à la carte, à thèmes et de stimulation.

LE VOYAGEUR, 1998004/MINTOUR/SG/DADI

BP 40 Ambohimanarina, Tana 101Tél. 22 309 28 / Fax : 32 04 120 61Email : [email protected] : www.voyageurmadagascar.com

Circuits d’aventure et découvertes, randonnées, circuit VTT. Service location de voitures, réservations d’hôtels, billets d’avion.

MAD CAMELEON, 1998044/MINTOUR/SG/DG/DADI

Lot II K 6 Ankadivato, Rue Rasamoely, BP 4336 Tana 101Tél. 22 630 86 / Fax : 22 344 20Email: [email protected]: www.madcameleon.com

Safari Canoë sur fleuve Manambolo, découverte Tsingy Bemaraha, organisation de circuits découvertes : randonnées, cabotages, plongées. Location de bus et VTT ;

MAD HOLIDAYS, 199705/MINTOUR/ SG/DPI

Villa Seimad N°17, 67 Ha, BP 8335 Tana 101Tél. 22 289 03 / Fax : 22 289 09Email: [email protected] .

Assistance à l’aéroport, circuits originaux, réservation à l’hôtel.

MADAGASCAR AIRTOURS, 1968029/MINTOUR/SG/DG/DADI

33. Avenue de l’Indépendance Analakely. BP 3874 Tana 101Tél. 22 241 92 / Fax : 22 641 90Email : [email protected] : www.takelaka.dts.mg/airtours

Circuits à thèmes, découvertes, expéditions et croisières internationales.Représentant du groupe American Express.

MADAGASCAR DRONGO TOURS, 2000009/MINTOUR/SG/DG/DADI

Lot V X 50 Antsahavola Tana 101Tél. 22 363 56 / Fax : 32 02 204 45Email: [email protected] .

Tours pour les ornithologues, les amateurs de plantes tropicales, trekking, plongée sous marine.

MADAGASCAR EXPLORER198809/MTMT/SG/DTO

15, Rue Paul Dussac AnalakelyBP 3131 Tana 101Tél. 22 200 63 / Fax : 22 359 28Email : [email protected] : www.madagascar-explorer .com

Organisation de séjours touristiques : réservations, circuits, découvertes.

MADAGASCAR NEW DESTINATION, 2000015/MINTOUR/SG/DG/DADI

Lot II M 73, bis Ankadivato, Tana 101Tél. 22 666 35 / Fax : 22 666 14Email: [email protected]: www.madagascar new-destination.com

Excursions, circuits thématiques, (écotourisme, culture, croisières) découvertes, sports.

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Page 123: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

MAHERY TOURS, 1998036/MINTOUR/SG/DG/DADI

Lot IVY 165 Ampangabe, Tana 101Tél. 303546 / Fax : 22 543 72Email : [email protected]

Circuits écotouristiques (faune et flore), découvertes et cultures.

MALAGASY TOURS, 1997017/MINTOUR/SG/DG/DADI

Avaradrova VX 29, Tana 101Tél. 22 356 07 / Fax : 22 622 13Email : [email protected] : www.malagasy-tours.com

Circuits découverts, randonnées, trekking, aventure en 4x4, visite de Parcs et réserves, séjours balnéaires.

MERCURE VOYAGES, 199753/MINTOUR/SG/DG/DADI

Immeuble SICAM Analakely, 17, Rue Rabefiraisana, Tana 101Tél. 22 237 79 / Fax : 22 336 73Email : [email protected] : www.mercure-voyages.mg

Circuits individuels ou groupés, voyages d’affaires, séjours haut de gamme. Billets d’avion pour séjours hors de Madagascar (Afrique du Sud, Kenya, Tanzanie, Maurice, Thaïlande, Australie…)

OCEANE AVENTURES, 199532/MINTOUR/DG/DADI

22, Rue Andrianary Ratianarivo AmpasamadinikaTél. 22 312 10 / Fax : 22 312 22Email : [email protected]: www.oceane-aventures.com

Voyages à la carte, organisés, séjours et circuits dans toute l’îleCircuits à thèmes (botanique, ornithologie…), location de voituresConseils, informations sur PN, vente de droit d’entrées dans les AP et de Passeports pour les Parcs Nationaux.

OPHIR VOYAGES, 1999077/MINTOUR/SG/DG/DADI

BP 3677 Tana 101Tél. / Fax : 22 358 26Gsm : 033 23 00 112Email : [email protected]

Séjours à la carte, découverte, aventure, balnéaire, location de voitures, guide.

PEPPO MADA, 1999029/MINTOUR/SG/DG/DADI

Lot II B 15 Faravohitra, Tana 101Tél. 22 616 05 / Fax : 22 383 55Email: [email protected]: www.funadventure.com/madagascar/peppomada

Circuits découvertes: écotourisme, culture, balnéaireCircuits personnalisés

ROVA TRAVEL TOURS, 199090.005/MT/SG/DTO/SPF

35, rue Rabefotaka AmbatomenaBP 5179 Tana 101Tél. 22 276 67 / Fax : 22 276 89Email : [email protected]/ [email protected]

Prestations de qualité : circuits organisés pour groupes d’intérêts spécialisés, circuits écotouristiques.

SCTT-M, 1996154/MCT/SG/DGTO/DNS

Lot II U ter AmpahibeBP 1430 Tana 101Tél. 22 225 49 / Fax: 22 646 32Email: [email protected]: www.madagascar-tourisme.com/madagascar/sctt

Ecotourisme, culturel, trekking, balnéaire.

SETAM, 199090.013/MTMT/SG/DTO/SPF

56, Avenue de l’Indépendance Organisation de

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Page 124: SECTEUR TOURISTIQUE : UNE PISTE POUR LE DÉVELOPPEMENT ...

Analakely BP 1445 Tana 101Tél. 22 324 31 / Fax: 22 324 35Email: [email protected]: www.setam-mg.com

circuits:excursions de découvertes et aventures dans les sites à vocation écotouristique, culturel, historique. Visites à terre des croisiéristes, guides spécialisés.

SMTN-TOURS-TSIDIKA TRAVEL, 2000049/MINTOUR/SG/DG/DADI

Lot II L 119 Andravoahangy Ambony, Tana 101Tél.22 639 25 / Fax: 22 299 56Email: [email protected]

Emission de titres de transport (Equipée AMADEUS)Circuits dans toute l’île : visites, excursions, séminaires, location de voitures

SOMACRAM, 1975076/MICT/SG/DGTO/DP

6, rue Indira Gandhi TsaralalanaTél. : 22 265 63 / Fax : 22 287 70Email: [email protected] : www.madagascar-contacts.com/somacram

Aventures et découvertes sur l’île continent : nature, traditions

TRANSCONTINENTS, 1953040/MINTOUR/DG/DADI

10, Avenue de l’Indépendance Analakely, Tana 101Tél. 22 223 98 / Fax : 22 283 65Email : [email protected]

Excursions et Tours, location de voitures Berline, 4x4, minibusGuide multilingueMembre du Groupe RogersReprésentant de Carlson Wagonlit.

TRANS SOA EXPEDITIONS199772/MINTOUR/SG/DG/DADI

Lot II M 91 B AntsakaviroTél. 22 353 24 / Fax: 22 352 54Email : [email protected] Site: www.transsoa-madagascar.com

Circuits de découverte en voiture, à pied, en VTT.

TROPIC TOURS TRAVEL, 1994004/MTIT/SG/DGTO/DAT.2

1 bis, route de l’aéroport IvatoBP 8019, Tana 101Tél. 22 580 75 / Fax : 22 445 62Email : [email protected] : www.tropic-tours.net

Filiale du groupe MAURITOURSCircuits classiques, de découvertes de l’île tropicale, aventures, trekkings, descente en canoë, séjour balnéaire…

TROPIKA TOURING, 199090/006-MTMT/SG/DTO/SPF

Immeuble Lovasoa Mahafaly II WW 19 bis Ambodirotra Route CirculaireBP 465 Tana 101Tél. 22 032 32 / Fax 22 032 33Email : [email protected]: www.tropika-madagascar.com

Descente de la Tsiribihina en pirogue, découverte des Tsingy de Bemaraha.Randonnées et expéditions, voyages insolites, aventures, séjours balnéaires sur Nosy Be et Sainte Marie.Circuits à thèmes : trekking, rafting plongée sous marine, lémuriens, baleines, oiseaux.

VOYAGES BOURDON, 198493.002-MDUT/DG/DTO

15, rue Patrice LumumbaBP 8196 Tana 101Tél. 22 296 96 / Fax : 22 285 64Email : [email protected]

Séjours dans toute l’île : réservations hôtels, excursions, transferts, circuits hors de Madagascar (Kenya, Afrique du Sud, Maurice, Seychelles, Réunion, Singapour, Hong Kong, Australie)Séminaires d’affaires, colloques, location de voiture même hors de l’île.

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ZA TOURS, 1999024/MINTOUR/SG/DG/DADI

Lot I D 33 bis Ambohitsorohitra, Tana 101Tél. 22 656 47 / Fax : 22 656 48Email: [email protected]

Produits diversifiés: circuits nature, histoire, culture, festivals, circuits de découverte, lune de miel, plongée sous marine

Source: MTM-TOP

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Annexe 3

Les Initiatives de Tourisme en Faveur des Pauvres à Madagascar et dans d'Autres Pays Sélectionnés

Les études de cas suivantes d'initiatives touristiques existantes à Madagascar, s'appuyant sur des communautés sont exposés pour illustrer comment un capital appartenant à une communauté peut devenir partie d'un produit touristique, les avantages provenant du tourisme revenant à la communauté. Parce que le tourisme à Madagascar se base originellement sur des zones rurales assez éloignées, il existe un fort potentiel pour répéter de telles expériences, même si chaque contexte exige des concepts spécifiques. La principale exigence est une bonne assistance technique des communautés locales dans la préparation, puis dans la gestion du projet.

L'USAID a déjà contribué à financer des programmes exécutés par “Landscape Development Interventions” (LDI) qui se focalisent sur les liens entre le tourisme et la pauvreté. LDI est un programme financé par l'USAID et exécuté par Chemonics International (un bureau de consultants basé à Washington DC), sous l'égide du Ministère de l'Environnement. L'objectif du programme est de combattre la pauvreté rurale tout en protégeant les ressources naturelles uniques de Madagascar, selon les mots de LDI “pour ancrer les paysans et les activités dans la création de valeur tirée des ressources naturelles, au lieu de les diminuer”. Concrètement, LDI aide les PME/micro entreprises qui sont à la fois rentable et préserve les ressources naturelles au bénéfice d'une communauté locale. L'écotourisme est une zone privilégiée parce qu'il donne une valeur aux ressources naturelles et culturelles en tant qu'attractions touristiques, tout en les préservant. Plusieurs projets ont déjà été financés, comme ceux dans lé région d'Antsiranana qui consistent en:

• Une assistance sur des requêtes de financement qui sont soumis à un fonds revolving financé par l'USAID - Fonds d’Investissements pour les Entreprises Favorables à l’Environnement (FIEFE)• La préparation de plans de gestion de zones définies comme Zones d’Investissement Ecotouristiques (ZIEs)• La création de “Ecotourisme Nord”, une association de promotion écotouristique de la région et la mise place d'un Office du Tourisme• La construction de deux écolodges (qui peuvent accueillir 4 personnes) dans l'ouest de l'Ankarana pour assurer une participation directe de la population locale dans le développement de l'écotourisme • La préparation de prototypes d'EIEs et de plans architecturaux pour les écolodges. Dans la ZIE de l'Isalo, LDI a contribué à la préparation des plans de gestion des RFTs et a commencé la réhabilitation des pistes autour de la réserve pour permettre aux locaux de sortir leur production agricole vers les marchés. Les pistes ont été prévues représenter des preuves concrètes d'avantages pour les locaux de l'utilisation touristique des terrains. Une fois que des hôtels sont exploités dans la région, ils devraient absorber une partie de la production agricole et la main d'œuvre locale.

Le Fond revolving, le FIEFE, a débuté avec une subvention de $700,000 de l'USAID. FIEFE assiste les populations locales à préparer des études de faisabilité et des plans de gestion de projets. Une fois que le projet proposé est passé par les propres procédures de revue du FIEFE, il est présenté à une banque primaire nationale. Le Fond place l'équivalent du prêt commercial à la Caisse d’Epargne en garantie pour le promoteur. Actuellement, LDI est à la

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recherche de fonds supplémentaires pour accroître le Fond revolving à cause de la demande pour des financements.

Le WWF et le KfW. Le Parc National de l'Andringitra a été inauguré en octobre 1999. Le parc se caractérise par sa très grande diversité de plantes et de vies animales et une grande variété d'espèces endémiques—y compris un lémurien découvert récemment, qui se nourrit, sans tomber malade, d'un bambou qui a un contenu élevé en cyanure. Le Parc est propice aux randonnées et dispose d'une vue panoramique spectaculaire sur la région. Il se situe entre les Parcs Nationaux établis depuis plus longtemps de Ranomafana et de l'Isalo. Le KfW, l'agence de développement allemande, le World Wildlife Fund (WWF) et le Gouvernement ont financé le développement du Parc. Le parc primitif de montagnes est devenu accessible aux touristes après qu'un projet de réhabilitation de piste a été achevé en 1999. La réhabilitation des 47 km de route secondaire vers la vallée de Namoly a été entreprise pour faciliter le transport de produits agricoles et pour promouvoir l'écotourisme.

Avant que le Parc et les gens vivant dans la vallée isolée aient été exposés aux visiteurs, WWF a reconnu la nécessité de minimiser les changements culturels et environnementaux et d'aider les résidents à établir un plan en quatre points. • Une “association de gardiens bénévoles”, consistant en des individus vivant sur les limites du parc à des ponts stratégiques a été mise en place pour enregistrer et contrôler tout le monde qui entre dans le parc. Comme indiqué auparavant, 50% de tous les droits d'entrée dans les parcs à Madagascar reviennent aux locaux pour des projets de développement communautaire. Les gardiens enregistrent également les entrées des résidents locaux, dans le but de contrôler les activités illégales et préserver les ressources naturelles. Les gardiens ne sont pas payés avec de l'argent mais en montres, cahiers et stylos.• Un comité écotouristique pilote a été créé pour aborder les questions relatives au développement touristiques dans la zone périphérique du parc et pour établir des lignes directrices pour préserver l'environnement primitif et les occasions pour les touristes de vivre une riche culture locale. Plus de 80% des membres sont des résidents locaux et le reste des tour opérateurs, des hôteliers, des officiels du Gouvernement et des ONGs, y compris le WWF. Les lignes directrices ont été préparées pour être distribuées à chaque visiteur et expliquent l'importance de respecter les tabous locaux et pour définir un comportement de touriste acceptable. Le comité fournit également des informations au personne l du WWF pour un Plan de Gestion Ecotouristique pour le développement des infrastructures dans la zone périphérique du parc. A l'avenir, le comité contrôlera le type et l'étendue du développement hôtelier qui est admis dans la vallée et s'assurera que les résidents locaux sont pris en compte dans les opportunités d'emploi.

• Une association de guides et de porteurs a été créée avec l'assistance du WWF. Le manque d'éducation formelle des résidents locaux associé à leur isolation culturelle les a initialement handicapés en tant que guides et porteurs demandés. Se basant sur leur connaissance locale des ressources naturelles et sur une prise de conscience locale des conditions de randonnée dans les montagnes potentiellement dangereuses, le WWF a initié un programme de formation de guide, qui comprend une formation en langues, des informations sur l'histoire naturelle de la zone, les premiers secours et les techniques de relation avec les visiteurs nationaux et internationaux. Dès le départ; il a été clair que travailler en tant que guide ou porteur n'est pas un substitut aux activités agricoles mais une source de revenus supplémentaire pour les aider à nourrir leurs familles. Quand les membres de l'association ont voulu apprendre le français pour communiquer avec les touristes, ils ont payé un professeur en riz—le produit de leur agriculture de subsistance. La même association a voté d'offrir deux jours de travail tous les

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mois pour la maintenance des sentiers dans le parc. D'avril à mai 2001, plus de 120 individus ont donné 720 jours de travail gratuit pour la préparation du parc aux touristes.

• Les infrastructures du parc ont été développées par le WWF en collaboration avec les résidents locaux. En deux ans, plus de 50 km de sentiers et trois bases de campement dans la nature ont été construits dans les montagnes accidentées. Cela a donné à la population une qualification dans la conception, la construction et l'entretien de sentiers. Parmi les questions qui nécessitent encore d'être traitées figurent celles concernant les baux fonciers et les contraintes de capacité. Des conseils juridiques ont été organisés par le WWF, en collaboration avec LDI, pour s'assurer que les développements de petits hôtels, qui seront initialement effectués par des investisseurs provenant de l'extérieur de la vallée, donneront des avantages directs aux résidents et éviteront un transfert des terrains communautaires sans avantages pour les locaux. Des efforts sont en cours pour gérer un nombre croissant de touristes pour minimiser les perturbations des cultures locales et les dégradations de l'environnement.

Des Initiatives Internationales en Faveur des Pauvres Choisies

Le DFID. Un intérêt pour le “Tourisme en Faveur des Pauvres” a grandi ces dernières années. Le Département pour le Développement International - Department for International Development (DFID) - du Royaume Uni a commandé une étude sur: Le Tourisme Durable et Elimination de la Pauvreté, au début de l'année 1999. Le DFID a exposé un résumé de l'étude à la Septième Session de la Commission des Nations Unies sur le Développement durable en avril 1999. Une conclusion importante de l'étude est que le tourisme contribue actuellement de façon significative aux économies des pays pauvres: “80% des pauvres dans le monde (en dessous de US$ 1 par jour) vivent dans 12 pays. Dans 11 de ces pays, le tourisme est important et/ou en croissance. Sur les 100 et quelques pays les plus pauvres, le tourisme est important dans presque la moitié des pays à faibles revenus et virtuellement dans tous les pays à revenus moyens ou plus faibles (comptabilisé à 2% du PIB ou 5% des exportations).”

Le DFID a maintenant créé le “Tourism Challenge Fund” (Fonds de Défi pour le Tourisme), qui est géré par Deloitte & Touche, Londres (www.challengefunds.org). Le fonds vise à encourager des initiatives touristiques menées par le secteur privé qui profiteront aux pauvres dans les pays en développement où il existe une industrie touristique en croissance où le tourisme est une part importante de l'économie. Les initiatives menaient à concevoir de nouvelles approches de stratégies et activités touristiques qui profitent aux pauvres. Un panel indépendant a évalué les propositions initiales. Ceux qui figurent sur la liste courte établie par la suite et qui ont présenté des dossiers correspondants mieux aux objectifs du Fond, ont été invitées à soumettre des dossiers détaillés. Ces dossiers ont fait l’objet d’un don (à frais partagés) pour l’élaboration des projets. En décembre 2002, le TCF et le Business Linkages Fund (BLCF) ont étés fusionnés; la partie tourisme et maintenant géré par le BLCF, qui lui, a un plafond supérieur au celui du TCF, c’est à dire, jusqu'à 1 million de livres sterling. La couverture géographique se limite aux liens (a) entre l’Afrique centrale et australe, (b) les territoires des Caraïbes ; et (c) les liens avec le Royaume Uni. Le BLCF est géré par Deloitte & Touche (London), Project North-East and Enterplan. Parmi les initiatives qui ont obtenu un accord jusqu'à maintenant figure “Voyager Equitable: Développer et Commercialiser des Projets Touristiques avec les Communautés du Sud”. L'objectif est de permettre aux communautés productrices de café dans deux communautés en Tanzanie et au Pérou avec des industries touristiques établies de diversifier leurs flux de revenus en développant des entreprises touristiques appartenant aux communautés et durables. Les cours du café sont

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actuellement historiquement bas. Les communautés souhaitent développer des projets de tourisme qui seront complémentaires plutôt que conflictuels avec les activités focalisées sur le café des membres. De précédents efforts communautaires dans ce sens ont échoué à cause du manque d'expérience et des qualifications requises. Pour assurer le succès du projet proposé, Twin, le partisan de la proposition basé dans le RU, a établi:

• Un partenariat avec Tribes Travel, un tour opérateur du RU disposant de l'expertise industrielle et à qui a été attribué le statut de “Tour Opérateur Le Plus Responsable” par le Tourism Concern and International Travellers World, qui fait la promotion du tourisme “éthique”. (Ce dernier pourrait être défini comme le respect des gens et des coutumes dans les zones touristiques, et aussi comme le soutien à un tourisme durable qui paie des prix de “marché équitable” pour les biens et services et fait la promotion de la durabilité équitable).

• Un lien marketing avec l'organisation jumelle de Twin, Cafedirect, la marque leader de café en Commerce Equitable au RU (et la marque ayant la croissance la plus rapide sur le marché général du café).

• Les projets proposés seront développés dans le Kilimanjaro et le Machu Picchu, qui sont deux des destinations touristiques les plus prisées de Tribes, en même temps des zones où Cafedirect a récemment lancé des “cafés de gourmet ”. Chaque projet:

o Développera un produit touristique, c'est à dire un voyage guidé ou une excursion, en collaboration avec la communauté locale et des consultants locaux identifiés.

o Commercialisera le produit comme un segment des vacances Tribes.o Fera la promotion du produit conjointement avec les ventes des gammes de café

‘Spéciale Montagne de Kilimanjaro' et ‘Spéciale Organique Montagne du Machu Picchu’ de Cafedirect.

Rain Forest Expeditions (RFE), Pérou a gagné le Prix 2000 d'Excellence en Ecotourisme de Conservation International, dans la section société. Deux jeunes diplômés de l'Université du Pérou, Eduardo Nycander and Kurt Holle, ont fondé Rainforest Expeditions en 1989. Leur objectif est d'initier des projets d'entreprises dans le tourisme conjointement avec des communautés locales, projets qui ne sont pas seulement des succès dans le transfert de pouvoir aux communautés et la conservation des ressources naturelles, mais aussi qui représentent des pratiques saines des affaires. Le Centre de Recherche de Tambopata Le premier projet consiste en un lodge de treize chambres dans le noyau inhabité de la primitive Zone Réservée de Tambopata Candamo dans le sud-est du Pérou amazonien. Le lodge a été conçu pour établir un lien inno vateur entre la science et le tourisme. Le Centre de Recherche de Tambopata est une station de terrain biologique où les touristes peuvent vivre en forêt humide aux côtés de scientifiques au travail. La communauté locale des natifs du Ese’eja (ENC) sont en charge des guides. Les observations de la vie sauvage comprennent l'aigle harpie, des loutres géantes de rivières et des jaguars, tous étant des espèces en danger. Une douzaine et quelques articles de recherche écrits par de prestigieux académiciens ont été publiés à partir des activités du Centre de Recherche. Rainforest Expeditions (RFE) a suivi une politique de coopération et d'intégration du ENC dans son projet écotouristique à un niveau à la fois personnel et institutionnel. Le ENC compte quelques 400 individus répartis en 83 foyers. Ils vivent d'agriculture à petite échelle, d'élevage et d'exploitation forestière. La communauté a été initialement sceptique à propos de RFE parce que deux décennies d'industrie touristique orientée vers la nature, rentable pour des promoteurs extérieurs à la région, ont laissé peu d'avantages dans la communauté. Fin 1995, après deux années de

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contacts avec RFE, le président du ENC a demandé aux directeurs de RFE d'impliquer le ENC à un niveau communautaire plutôt qu'individuel dans les prévisions écotouristiques.Posadas Amazonas En résultat, le ENC et RFE ont signé un contrat de 20 ans créant une association à but lucratif en 1996, selon lequel 60% des bénéfices reviennent au EN CET la prise de décision est partagée. Posadas Amazonas (PA), le premier produit réalisé par le projet conjoint, se localise sur les terres communales du ENC sur les bordures de la Zone Réservée de Tambopata-Candamo. Le lodge dispose de 24 chambres conçues pour optimiser le confort dans perdre une authenticité, combinant une architecture et des matériaux locaux avec des techniques de construction d'écolodges. Un voyage de quatre jours vers le PA comprend l'exploration des ressources naturelles exceptionnelles de la zone, de même que des visites d'une des exploitations agricoles de la communauté et un circuit ethnobotanique guidé par un natif de Ese’eja. Les statuts donnent une réserve de 2.000 hectares autour du lodge pour assurer la protection du capital naturel qui l'entoure.

Le contrat définit les responsabilités de gestion et financières de chaque participant, les conditions d'utilisation des terrains, les droits et obligations des participants et les procédures de résolution des conflits. Les procédures de travail, les politiques de projet, la stratégie marketing, le développement des infrastructures et des itinéraires sont tous conçus et approuvés par RFE et le ENC, tels qu'ils sont représentés dans le Comité sur l'Ecotourisme de dix membres. Les membres de la communauté sont formés pour occuper toutes les fonctions du lodge, les produits sont achetés dans la communauté s'ils sont à la qualité et au prix du marché, et les ressources culturelles du ENC sont progressivement incorporées dans les programmes de circuit. Dans 20 ans, le ENC reprendra la totalité des activités. La société a recruté activement et a reçu des financements et des soutiens de la Fondation MacArthur, du Fond général de contrepartie canadien au Pérou, de la Conservation Américaines des Oiseaux et de la Fondation Backus pour la formation de la communauté, le développement des infrastructures et les recherches sur la nature. Stimulé par le succès de PA, le ENC a formé des comités pour mener des programmes d'éducation, d'artisanat, de sauvetage culturel, d'agriculture et d'urbanisation dans la communauté. Pendant sa première année d'exploitation, PA a reçu plus de 3.000 hôtes, qui ayant fait l'objet d'une enquête, ont rapporté un taux de satisfaction de plus 95% suite à leur expérience. Le taux d'occupation a été de 44%, qui s'est réduit à 33% quand seulement les hôtes payant ont été pris en compte. Les directeurs RFE sont confiants quant à la rentabilité du projet et de sa conformité avec leurs projections financières. Comme les deux promoteurs RFE le soulignent toujours29, même si la formation et le transfert de pouvoir à la communauté sont vitaux pour la réussite de l'exploitation, ils sont inutiles si Posadas Amazonas ne réalise pas de ventes sur ses chambres et n'atteint un seuil de rentabilité ou de meilleurs taux d'occupation. Cela requiert un développement du produit solide et une stratégie marketing. Le marché écotouristique de Tambopata est très concurrentiel avec plusieurs autres promoteurs vendant des produits similaires de deux à quatre jours à plus de 10.000 touristes amateurs de nature par an. Les projets RFE/ENC sont de ce fait basés sur les concepts de marché suivants:

• Le séjour doit générer d'excellentes probabilités de rencontres de qualité avec la spectaculaire et, dans certains cas, dangereuse vie sauvage amazonienne dans des endroits accessibles. Cela a été accompli en utilisant les connaissances sans égal des membres du ENC sur la forêt humide.

• Les touristes ont à disposition un lodge compétitif et exceptionnellement confortable, presque luxueux dans la zone. Les installations prévoient des salles de bain privées, de l'eau chaude, un bar et un salon. Le lodge reste rattaché au contexte de l'environnement à travers

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une combinaison de techniques de construction et de matériaux locaux et des conceptions architecturales importées.

• Un nombre croissant de touristes veut soutenir des projets écotouristiques légitimes et préfère des entreprises appartenant à des locaux. Ils veulent avoir des interactions avec des communautés locales dans un environnement authentique non artificiel comme ils le font avec le ENC pendant leur séjour. Les directeurs RFE que ces activités orientées vers le marché ont effectivement conduit à une conservation de la nature et ont stimulé les recherches scientifiques de façon similaire à ce que font les programmes de recherche et de conservation du gouvernement ou financés par les ONGs.

D'autres Exemples de TFP (Tourisme en Faveur des Pauvres) deviennent connus à travers le monde. Dans certains cas, les Gouvernements prennent l'initiative et, plusieurscas, l'objectif premier est de contribuer à préserver les ressources naturelles qui attirent les touristes en donnant aux communautés locales une raison économique de préserve le capital. L'Afrique du sud, par exemple, a créé des incitations pour les investisseurs touristiques à intégrer les communautés locales dans les projets; les gouvernements de Tanzanie et de Madagascar partagent les droits des Parcs Nationaux avec les communautés locales à des fins de développement. Une grande société en Afrique du sud, Wilderness Safaris, a créé un partenariat en capital triparti avec les communautés environnantes et l'autorité de conservation étatique. Une petite société commerciale en Equateur, Tropic Ecological Adventures, gère des prestations touristiques avec des communautés amazoniennes éloignées. Le tourisme s'appuyant sur des communautés ou villages peut être un outil pour préserver un patrimoine culturel en disparition. Le projet Wekso est un projet de tourisme s'appuyant sur les communautés en cours, qui implique une collaboration entre Conservation International (CI) et le groupe indigène Naso du Panama, et est conçu pour protéger l'écologie et le patrimoine culturel de la région. A travers Wekso, les membres de la Tribu Naso ont été formés en tant qu'écoguides et ont construit un écolodge et un musée culturel pour les hôtes et les chercheurs en visite. Les Indiens Naso ont gardé leur langue, mais les plus vieux membres de la tribu expriment uns inquiétude sur la perte des traditions tribales, et le projet touristique a contribué à revitaliser ces traditions. Le tourisme peut aussi contribuer à faire revivre ou même initier de nouvelles traditions d'artisanat dans les villages, qui peuvent être vendues aux touristes. Dans un pauvre village zambien dirigé par un chef tribal attirant les touristes à cause de sa proximité avec Lusaka, la formation en artisanat est une des quelques opportunités de créer des activités génératrices de revenus. En Jamaïque, dans les années 60, des travailleurs de paille italiens ont été invites à offrir des cours d’enseignement aux Jamaïcains l'art du chapeau de paille et la confection de sacs à main, qui sont maintenant des activités artisanales majeures sur l'île. Plus d'initiatives de ce type débutent car le potentiel du tourisme à avoir un impact économique bénéfique pour les communautés locales commence à être mieux compris. Ces initiatives internationales ont été difficiles à repérer sans un séjour dans le pays ou sur le site spécifique. Elles commencent à être plus connues et l'Année de l'Ecotourisme 2002 a sans doute conduit à la publication de plus d'expériences.

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Nom : ANDRIAMANALINARIVO

Prénoms : Nambinintsoa Harilala

Adresse : Lot SIAA 23 Ambondrona, Antananarivo 101

Titre : Secteur touristique : une piste pour le développement rural à Madagascar

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Nombre de tableaux :

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RESUME

Madagascar dispose d’une dotation impressionnante de biodiversité, de beauté

naturelle et d’un patrimoine culturel pour accueillir le tourisme comme source de

croissance économique et de réduction de la pauvreté. En fait, le tourisme peut

représenter un puissant outil de développement stimulant la croissance économique et la

diversification de l’économie contribuant ainsi à l’allègement de la pauvreté.

Pourtant, l’étude réalisée dans le présent mémoire permet d’adopter un point de vue

selon lequel le tourisme fonctionne bien au déca de son potentiel étant donné ces atouts

considérables. Des obstacles importants persistent mais des mesures ont été récemment

prises pour promouvoir le développement du secteur. Quoi qu’il en soit, le secteur est

en plein essor et ses impacts sur l’économie malgache sont promoteurs.

A Madagascar, où la pauvreté rurale est répandue, le tourisme devrait être

naturellement lié au développement rural. Dans cet optique, des stratégies sont

proposées afin de renforcer les impacts du tourisme dans les zones rurales.

En bref, l’objet de la présente étude est de faire un diagnostic du secteur touristique

à Madagascar afin d’identifier une piste de croissance du tourisme pour le

développement rural.

Mots clés : biodiversité, capital touristique, tourisme, développement rural, piste de

croissance,

Directeur de mémoire : Monsieur ANDRIANOMANANA Pépé, Professeur Titulaire

à l’Université d’Antananarivo

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