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Le Magazine N°106 Mars 2008 ——————————— www.aide-et-action.org

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Le Magazine N°106Mars 2008———————————

www.aide-et-action.org

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Lettre ouverte

>> DOSSIER : L’éducation des femmes et des filles :réalités, droits, pratiques

Éducation des femmes et des filles: une conquête permanente 8-10

La communauté internationale et la cause des femmes 11

Éducation des filles: la preuve par l’exemple 12-13

Trois femmes engagées 14-15

CITOYENNETÉDe retour du Sénégal, les six gagnants nous racontent… 16-17

EN BREF 18-19

URGENCEBilan tsunami: les populations maîtrisent leur avenir 20-21

Urgence Togo: la mobilisation continue 22

BOÎTE AUX LETTRES 23

Le magazine se recycle

Nous y pensions depuis longtemps, aujourd’hui c’est fait. Depuis

le dernier numéro (105), et comme vous l’avez peut-être

remarqué, le magazine est imprimé sur du papier recyclé. Il est m

oins brillant, plus léger, mais ne perd aucune des qualités

qui nous semblent indispensables à une lecture agréable.

De nos jours et dans le monde, 42% du bois exploité commerciale

ment sert à fabriquer du papier,faisant de cette industrie

l’une des activités les plus énergivores au monde. Le recyclage pe

rmet de limiter la déforestation,de favoriser les processus

de fabrication propres et d’encourager la collecte sélective et le

tri des déchets.

Le processus est le suivant : les journaux et magazines à recycler

sont broyés dans l’eau, à laquelle on ajoute du savon. Si

du papier teinté (chemises, dossiers cartonnés…) est mélangé à la

masse, le chargement est renvoyé au centre de tri. Après

plusieurs bains, l’encre disparaîtet laisse une pâte suffisamment

blanche pour permettre la fabrication de papier journal.

Le processus de fabrication du papier recyclé consomme deux foi

s moins d’énergie et près de six fois moins d’eau. Il génère

25 fois moins de pollution chimique et 6 fois moins de pollution

biologique.

Pour les prochains numéros, nous utiliserons donc du papier re

cyclé à 100% Eural Premium fabriqué par Arjowiggins.

Le logo que vous verrez désormais figurer sur le magazine est celui

de l’APUR (Association des producteurs et des utilisateurs

de papiers-cartons recyclés), l’un des deux labels permettant de

reconnaître du papier recyclé.

Enfin, et ce n’est pas négligeable, l’utilisation de ce papier nous perm

et aussi de baisser nos coûts d’impression. Et n’oubliez pas:

ce n’est pas parce que le magazine est recyclable qu’il faut le jet

er. Donnez-le plutôt à votre voisin !

L’équipe magazine

SommaireMOBILISEZ-VOUS !

Rhône, fleuve solidaire! 4-5

«Mon défi pour l’éducation»: allez les jeunes! 6

Photo de couverture : A.-E. Thion

ERNIÈRE MINUTE… DERNIÈRE MINUTE… DERNIÈRE MINUTE… DERNIÈRE MINUTE… DERNIÈRE MINUTE…

Un prix pour la publicité la moins sexiste

Aide et Action a remporté le prix Femino de bronze 2008 grâce à sapublicité «Benita ». Le prix Femino est décerné chaque année parl’association La Meute qui lutte contre les visuels sexistes dans lapublicité. Cette reconnaissance fait suite au Femino d’argent reçu parl’association en 2006.

Retrouvez les commentaires desmembres du jury sur www.lameute.fr

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J’ai gardé des images fortes de quelquesfemmes rencontrées lors de voyages.

Je me souviens de cette vietnamiennequi était fière de me montrer son poulailleret son lopin de terre planté de maïs.Elle avait emprunté la somme nécessairegrâce au micro-crédit, remboursée parla vente de ses œufs et de quelques poulets.Elle avait surtout amélioré l’alimentationde ses enfants.

Je me souviens de ces Togolaisesqui organisaient le jardin d’enfants,libérant les jeunes filles de la gardedes petits frères et sœurs, leur permettantainsi d’aller à l’école.

Je me souviens de cette autre jeune femmequi m’a déclaré fièrement que depuis qu’ellesavait lire les étiquettes des médicaments,ses enfants se portaient mieux, car ils étaientmieux soignés.

Je me souviens de ces Indiennes des Nilgirisqui avaient franchi, grâce à l’éducation,les barrières culturelles et sociales, et avaientété élues au panchayat local pour y exercerune représentation et une gestion locales.

Le chemin du développement est long,mais plus encore pour les femmes !«Envoyer ta fille à l’école, c’est commearroser l’arbre de ton voisin» : ce dictontraduit bien le chemin à parcourir pourparvenir à l’égalité d’accès à l’éducationentre les filles et les garçons. L’éclairageculturel qu’il donne à cette problématiquen’est cependant pas le seul pertinent.Les difficultés socio-économiques pèsentaussi sur l’accès des filles à l’école ;elles conduisent les familles à privilégierles garçons et à confier les tâchesdomestiques aux filles. Beaucoup d’autresfacteurs internes et externes à l’écoleinterviennent et sont souvent imbriquésles uns dans les autres.

En faisant de l’égalité d’accès des femmeset des hommes à une éducation de qualitéune composante majeure de son action,Aide et Action est fidèle à sa mission,confirmée par les États Généraux de 2004.Le dossier de ce magazine doit nouspermettre une lecture « intelligente»de la problématique de l’éducation des filles.Il doit permettre d’éviter les simplismeset donner la capacité d’un plaidoyerpertinent auprès de nos concitoyens.

Éditorial

Jacques Lemaréchal,présidentd’Aide et Action France

Agréée par :

Aide et Action, magazine trimestriel mars à juin 2008 publié par l’association Aide et Action. - 53, boulevard de Charonne - 75545 Paris Cedex 11 -Tél. : 0155257000 - Internet : www.aide-et-action.org - E-mail : [email protected] - Représentant de l’association : Jacques Lemaréchal, président - Directeur dela publication : Florent Marcoux, directeur France - Co-rédaction en chef : Nancy Barrett Saint-Laurent et Antoine Bordallo Labal - Ont participé à la rédaction :S. Amadou - N. Barrett Saint-Laurent - A.Tom-Iteng - A. Bordallo Labal - I. Boustouler - A. Cassiot - A. Croiset - R. Jannel - Jacques Lemaréchal - A. Martinenq -S. Miot - V. Prabakar - S. Raman - S. Bernard-Srinivasan - Commission paritaire : 0708G 83 404 - Prix au numéro par abonnement : 1 € - Abonnement de soutien : àpartir de 16 € - Tirage: 80000 exemplaires - ISSN: 1761-1024 - Dépôt légal: premier trimestre 2008 - Conception-réalisation: . Tél. : 01 77 75 65 45 - Imprimeur:Imaye, boulevard Henri-Becquerel, 53000 Laval.Aide et Action, première association française de parrainage pour le développement par l’éducation, est une association libre de toutes attaches religieuses et politiques.Aide et Action est une association reconnue d’utilité publique. Elle est, ainsi, habilitée à recevoir des legs et des donations exempts de tous droits de mutation.Aide et Action est agréée par le ministère de l’Éducation nationale.Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à contacter Aide et Action France (voir adresse ci-dessus) - Tél. : 0155257000 et Aide et Action Suisse -rue des Pâquis, 11 - 1201 Genève, Suisse - Tél. : +41 22 716 52 10 - Fax : +41 22 716 52 11.Les coûts de réalisation, d’impression et de diffusion du magazine, sans cesse optimisés, sont intégralement pris en charge dans l’abonnement des parrainset donateurs d’Aide et Action. En application de la loi du 06/01/1978, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification ou de suppression pour les informationsvous concernant en vous adressant à notre association.

Jacques Lemaréchal

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4 AIDE ET ACTION - NUMÉRO 106

Mobilisez-vous !

Rhône,fleuve solidaire !

Les équipes bénévoles de la région Rhône-Alpes vont sensibiliser les riverainsdu Rhône à la solidarité internationale grâce à l’éducation à l’environnement.En lien avec le Niger et la République dominicaine, elles prévoient expositions,interventions dans des écoles et événements grand public sur le thèmede l’eau. Coup d’envoi de l’opération le 24 mai prochain.

L e projet «Rhône fleuve solidaire» estné d’un constat : l’importance vitalede l’eau et l’impact que représente

son manque ou sa mauvaise utilisation surl’éducation. La région Rhône-Alpes, leNiger et la République dominicaine s’al-lient par le biais des salariés et bénévolesd’Aide et Action, pour réaliser le matérielpédagogique et planifier les événementsqui visent à sensibiliser le public du 24 maiau 5 juillet 2008 (voir encadré ci-dessous).

Toutes générations confonduesDans une vingtaine d’établissementsscolaires, des volontaires de l’associationUnis-Cité, formés par Aide et Action,interviendront auprès de 2000 élèves,voisins du Rhône. En se basant sur lesprojets liés au manque d’eau potable et àl’amélioration des conditions d’hygièneet d’assainissement au Niger (voir p. 5)et en République dominicaine, les ani-mateurs expliqueront pourquoi il est quasiimpossible d’aller à l’école quand on n’apas accès à l’eau et éveilleront les cons-ciences sur les freins à l’éducation.

« Rhône fleuve solidaire » a, par ailleurs,souhaité s’associer à des événements« grand public » connus des Rhône-Alpins en y incluant une dimension desolidarité internationale. Le Marathondu Haut-Rhône, entre Seyssel et Yenne etle Triat’rhône à Serrières-de-Briord enseront les plus emblématiques. Sur des

espaces ouverts, vous pourrez à la foisvous informer grâce à des expositions, desvidéos ou des conférences et découvrirde manière ludique les réalités des paysdu Sud. Vous y retrouverez égalementles réalisations des enfants effectuéesau cours des séances de sensibilisationdans les écoles. ■

L’eau, une question mondiale.

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En République dominicaine, les trajets pour aller chercher de l’eau peuvent être très longs.

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Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à contacter Jean-Pierre Argoud, responsable de l’équipe bénévolede Chambéry : [email protected]

Les grands rendez-vous

• Lyon, 24 mai : lancement de l’opération « Rhône fleuvesolidaire », sur une péniche sur les berges du Rhône.

• Seyssel (74), 31 mai et Yennes (73), 1er juin : expositionet film à l’occasion du Marathon du Haut-Rhône (descentedu Rhône en canoë par équipe de deux – parcours de 30 km –ou en famille – parcours de 10 à 12 km).

• Givors (69), 21 et 22 juin : exposition et espace ludique àl’occasion de la Fête du Rhône de Givors.

• Serrières-de-Briord, 29 juin : exposition et film présentésà l’occasion du Triat’rhône organisé par le collège de Lagnieu.

• Miribel, 5 juillet : clôture de l’opération sur les bergesdu Rhône.

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Pas d’eau, pas d’écoleSoufiyane Amadouest responsable des partenariats et financements institutionnels d’Aide et Action Niger. Dans le cadre du projet «Rhône fleuve solidaire», il est notre interlocuteur sur le terrain.

Aide et Action : En quoi l’eau peut-elleconstituer un frein à l’éducation dans lazone de Zinder?Soufiyane Amadou: 43% des villages dela région de Zinder ne disposent pas depoint d’eau moderne, ce qui fait que 57 %de la population n’a pas accès à l’eaupota ble. Du coup, la corvée d’eau, sur delongues distances et durantdes heures, devient laprin ci pale activité. Elletouche parti culiè rementles fem mes et les fillesen âge d’aller à l’école.Cela entrave énor mé -ment la scolarisation desfilles (64% des filles ne vont pas à l’écoleet moins d’une fille scolarisée sur troisatteint la cinquième année de l’écoleprimaire). Il est à noter aussi que laconsommation d’eau non potable affecte

la santé des élèves, ce qui freine leurrégularité et leurs performan ces scolaires.

AEA : Quelles réponses apporte oucompte apporter Aide et Action à cetteproblé matique?S. A. : Aide et Action déve loppe, encofinan cement avec la coopération danoise

et en par tenariat avecl’État nigé rien notam -ment, un projet depro motion d’hygiène-assai nissement sco lai reet com mu nautaire. Pré -vu sur cinq ans, ce

projet s’attelle à atténuerl’impact des problèmes d’eau et d’hygiène-assainis sement sur la sco la risation, par -ti cu lièrement celle des filles. Chacune des300 écoles touchées par le projet est dotéed’infras tructures, soit deux blocs de latrines

scolaires avec robinet pour se laver lesmains ainsi que des postes d’eau potable.Les élèves, les enseignants et les parentssont soutenus afin qu’ils adoptent descompor te ments positifs en matière d’hy -giène individuelle, de gestion de l’eau et deconnaissance de la chaîne de l’eau. Enoutre, le projet travaille de façon trans -versale à la prise en compte du genre enterme d’acces sibilité aux infrastructures,mais aussi d’allègement de la pénibilité dela corvée d’eau pour les filles et les femmes.

AEA : Pourquoi est-ce important pour leNiger de voir s’impliquer les bénévolesd’Aide et Action et plus largement le grandpublic en France sur cette question? S. A.: L’engagement des bénévoles d’Aideet Action et du grand public français surcette problématique est extrêmement im -portant pour le Niger et pour l’ensemble despays sous-développés quand on sait que«l’eau, c’est la vie» et que près de la moitiéde leurs populations n’a pas accès à l’eaupotable. Cette soli da rité interna tionale auraalors le double avan tage de mobiliser desressources additionnelles pour améliorerl’accès pour tous à l’eau potable, maisaussi de conscientiser les populationsdu Nord sur la nécessité d’une gestionrationnelle de la principale ressource pourl’homme : l’eau. ■

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Bloc sanitaire: favoriser les comportements positifs en matière d’hygiène.

La corvée d’eau touche principalement les femmes et les filles en âge d’aller à l’école.

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« La consommation d’eau non potable affecte la santé des élèves,

ce qui freine leur régularité et leurs performances scolaires. »

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Les exclus de l’éducation sont nom -breux. Ils sont aussi très divers : lesfilles représentent près de 60 % des

enfants non scolarisés ; 90 % des enfantshandicapés et 75 % des enfants issus desminorités ethniques vivant en zone ruralen’ont pas accès à l’éducation dans lemonde; 77% des enfants exclus de l’écolesont issus d’un milieu pauvre. Ces chiffres(1)

pourraient se multiplier à l’infini. La Cam -pagne mon diale pour l’édu cation a choisi,cette année, de mobi liser sur le thème :«Une éducation de qualité pour mettre finà l’exclusion». Enfants han dicapés, enfantstravailleurs, orphelins, filles, enfants desrues, enfants issus de popu lations auto ch -tones… autant de caté gories marginaliséesque cette campa gne se propose de mettre enavant et de défendre.

Permettre aux jeunes de s’engager concrètement

Donnez l’occasion aux jeunes de s’engagerpour que tous les enfants du monde aient accèsà une éducation de qualité en orga nisant,

avec eux, leur défi pour l’édu cation. Riende plus simple. Parmi les idées pro posées,la marche parrainée et la dictée solidaireont déjà fait leurs preuves. En 2007, lamarche parrainée réalisée à Bordeaux apermis de collecter 16500 euros au profitde l’édu cation. Pour la marche commepour la dictée, le principe est simple : lesjeunes trouvent un ou plusieurs «parrains»(voisins, parents, commerçants, etc.) quis’engagent à reverser une somme parkilomètre par couru ou par mot bien écrit.Les sommes récoltées seront utilisées par Aide et Action pour financer desprojets de scolarisation en faveur desenfants exclus. Mais rien n’em pêched’innover : si vous avez d’autres idées dedéfi parrainé, n’hésitez surtout pas à lesmettre en œuvre !

Un kit pour agirPour mener à bien votre défi, Aide et Actionmet à votre disposition un kit d’actioncomplet. Il contient un guide d’animationsur le droit à l’éducation pour sensibiliserles jeunes, préalable nécessaire pour qu’ilsse mobilisent effi cacement. Ce guide estaccompagné d’une vidéo d’une dizaine deminutes, d’un livret pour les jeunes appro -fondissant les ques tions liées à l’exclusionde l’éducation, d’un guide pratique d’or -ga nisation des défis solidaires et d’unen semble d’affiches. Parce que l’éducation est un droit fonda -mental pour tous, l’organisation de ce défipour l’éducation s’avère nécessaire. À vous de jouer ! ■

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Aujourd’hui, 80 millions d’enfants en âge d’être scolarisés restent exclusd’une éducation de qualité. À l’occasion de la Campagne mondiale pour l’éducation (CME) 2008, Aide et Action lance l’opération «Mon défi pour l’éducation», de fin avril à mi-juin. Vous êtes enseignant(e)? Vous animezdes groupes de jeunes? Vous avez des enfants qui pourraient transmettrel’information? Alors cette page vous est destinée!

«Mon défi pour l’éducation» :allez les jeunes !

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Date des défis : de fin avril à mi-juin. Pour recevoir le kit d’action, envoyez-nous,dès aujourd’hui, un e-mail à l’adresse : [email protected] ou demandez-le par téléphone au : 01 55 25 70 23

Opération « Mon défi pour l’éducation»

Agenda des actions localesNous engageons nos lecteurs à visiter la rubrique régulièrement mise à jour«Agenda des actions bénévoles» sur le site www.aide-et-action.org

Aide et Action en Isère (38) :

Grande soirée découverte « Aide etAction en Inde » le samedi 29 mars de18 h à 22 h 30 à la cinémathèque deGrenoble - 4, rue Hector Berlioz (salleJuliet Berto).Contact : Guy Venin, [email protected]

Équipe de la Gironde (33) :

Marche parrainée le 5 avril au Parc deMussonville à Bègles, de 9 h à 15 h 30,avec la participation des élèves desétablissements scolaires de l’agglo -mération bordelaise.Contact : [email protected]

Équipe de Haute-Garonne (31) :

Journée des parrains le samedi 7 juinà la Maison des associations à Toulouseavec la participation d’un membred’Aide et Action Togo.Contact : [email protected]

Rassembler les jeunes et organiser leur défi pour l’éducation.

(1) Chiffres Unesco, « Rapport mondial de suivi sur l’Éducation pour tous », 2007.

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Le déni du droit à l’éducation maintientles femmes d’aujourd’hui et de demaindans une situation de dépendance vis-à-visde leur famille comme de la société.Il les enferme dans un rôle économiqueet social défini sans elles.Il les empêche de développer un espritcritique leur permettant de défendreleurs droits.Il leur confisque les moyens de lutterpour le respect de ces droits.Lutter contre l’exclusion des femmes,c’est agir sur des facteurs sociologiques,politiques, culturels, etc.Et c’est aussi permettre à la moitiéde l’humanité de choisir avec l’autre moitiéleur avenir commun.

Éducation des femmes et des filles: une conquête permanente p. 8-10

La communauté internationale et la cause des femmes p. 11

Éducation des filles: la preuve par l’exemple p. 12-13

Trois femmes engagées p. 14-15

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DOSSIER :DOSSIER :L’éducation des femmesL’éducation des femmes et des filles : réalités, et des filles : réalités, droits, pratiques droits, pratiques

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Dans le monde, 41 millions defilles sont exclues de l’éducation,515 millions ne savent ni lire ni

écrire et 60 pays ne seront pas enmesure d’atteindre les objectifs de paritéd’ici 2015.Ces chiffres attestent de l’inégalité subieet de l’urgence de la situation. L’éducationest pourtant la condition sine qua non quiamène un individu à pouvoir faire des choixpour son avenir et celui des siens. Le dénidu droit à l’éducation emprisonne donc defait les individus qui n’y accèdent pas. L’en-jeu est de taille. Alors pourquoi, aujourd’huiencore, des millions de femmes et de fillessont-elles exclues de l’éducation?« Les filles continuent à consacrer denombreuses heures aux travaux ména-gers. Les parents préfèrent donner uneéducation aux garçons. En plus, il y a lacrainte que nous, les filles, soyons abuséespar les hommes ou nos enseignantsmasculins. Vous savez, une fois qu’ellesont leurs règles, les parents n’envoientplus leurs filles à l’école pour qu’elles ne

tombent pas enceintes. Comme si le faitd’être une fille était une malédiction » (1),témoigne cette femme de 38 ans. Lesraisons de l’exclusion peuvent être édu-catives, culturelles, sociales… externes etinternes à l’école. Préférence aux garçons,mariage et grossesse précoces, insécuritéà l’école, travaux ménagers, stéréotypes,pauvreté désignent autant de freins àl’éducation des filles, dès leur plus jeune âge.

Seuls le mari et sa familleen profiteront

Dans de nombreux pays, l’école estobligatoire. Mais pour certaines familles,la scolarisation des filles peut représenterun manque à gagner car elle les prived’une main-d’œuvre gratuite. Pour d’autresfamilles, le mariage est une priorité.L’avenir de la femme repose alors sur leseul apprentissage à être une bonneépouse, à bien savoir s’occuper d’un foyer.Investir dans l’éducation des filles devientpeu rentable car, dans ce modèle, seulsle mari et sa famille en profiteront. Et si

la volonté et les moyens pour inscrire lesfilles à l’école sont là, reste la questionde la proximité des établissements,surtout dans les zones rurales. Pour s’yrendre, les petites filles doivent souventmarcher des kilomètres sur le bord desroutes. La peur de l’accident ou del’agression retient alors les parents deles envoyer à l’école.

Éducation des femmes et des filles :une conquête permanente

Le droit à l’éducation est un droit fondamental. Pourtant, des millions de femmes et de filles restent excluesd’une éducation de qualité. Facteurs culturels, sociaux ou économiques, les raisons d’un tel déni de droit sontmultiples. Constat d’une urgence aux quatre coins de la planète.

Madagascar : une petite fille déscolariséedont la journée est vouée aux travaux ménagers.

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L’éducation des femmes et des filles:réalités, droits, pratiquesDOSSIER

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Cambodge : en milieu rural, les filles participent souvent au travail des champs.

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L’institution n’a pas non plus toujours unebonne réputation. Le pouvoir des hom-mes dans la société se reflète géné-ralement dans la gestion et l’organisationde l’école, avec des tâches collectivesdévolues aux filles, des brimades etpunitions, voire des abus sexuels. Lesprogrammes des cours ne sont presquejamais sensibles à la question du genreet reflètent une vision stéréotypée de lafemme et des tâches qui lui incombent.« Lorsque vous regardez un manuel sco-laire, vous vous rendez compte quel’image qu’il donne des femmes est uneimage grossièrement stéréotypée qui

contribue à les inhiber » (2), souligne uneassistante sociale togolaise. Enfin, quandles classes sont surchargées, lesinstituteurs ont tendance à être plusattentifs aux garçons. « Il n’y a guèred’intérêt pour les questions de genre. Àl’école, l’enseignant n’expliquera jamaispourquoi un ingénieur homme gagneraplus qu’un ingénieur femme, même s’ilsont reçu le même niveau d’éducation.(…) On n’incite pas les garçons et lesfilles à se poser des questions sur cettesituation et à les remettre en cause »,insiste cette jeune brésilienne de25 ans (3).

Au-delà des stéréotypes, les enseigne-ments dispensés à l’école sont souventtrès éloignés des savoirs locaux. Cettequestion de la proximité de l’école etdes familles est fondamentale par rapportà la scolarisation des filles. Certainsparents peuvent penser que l’école vadétourner leur fille du droit chemin, dela bonne morale. D’autres y envoientleurs filles mais ne les y laissent pas.Après une ou deux années de scolari-sation, elles prennent plus d’assurance,sont plus curieuses. Elles ne sont plusaussi malléables. Les parents identifientalors un danger suite à ce changement

1- Quelles réponses Aide et Actionapporte-t-elle aux problèmes liés à lascolarisation des filles?Nous menons de nombreux projets liésà la scolarisation des filles : accès etmaintien des filles à l’école, sensibili-sation, renforcement des capacités descommunautés pour qu’elles soient enmesure de laisser leurs filles aller àl’école, etc. L’association a une approchemultiacteur, multiéchelle. Cela signifieque nous travaillons avec tous lesacteurs de l’éducation et à toutes leséchelles: locale, nationale, internationale.Par exemple, au Sénégal, Aide et Actiona appuyé les inspections départe-mentales et des associations localeslorsqu’elles ont décidé de mener unecampagne de sensibilisation pour lascolarisation des filles.À ce jour, près de 2000 filles ont prisle chemin de l’école grâce à cette actionde plaidoyer.

2- Ces actions sont-elles regroupéesdans une politique globale « genre » ?Non, mais aujourd’hui la volonté est là.L’association mène depuis longtempsde nombreux projets en faveur del’éducation des femmes et des filles. Laquestion du genre est perceptible danstous nos projets. La sortie du livre « Ellechange le monde…» (cf p.18) présentenotre vision sur le lien entre les femmes,la gouvernance et l’éducation. La théma-tique liée au genre a aussi été inscritedans les États Généraux de 2004. Cesexemples prouvent que la réflexions’intensifie au sein d’Aide et Action etque la question du genre va irriguerl’ensemble des thématiques (VIH/SIDA,qualité de l’éducation, éducation inclu-sive, etc.). Car le constat est très souventétabli : quels que soient les problèmesliés à l’éducation, quand ils sont subispar les hommes, ils sont subis deux foispar les femmes.

Hélène Rama Niang, responsable des stratégies et des partenariatsinstitutionnels à la direction Afrique d’Aide et Action, est spécialistedes questions liées au genre. Elle nous éclaire sur nos stratégies en matièred’éducation des femmes et des filles.

Éducation et genre :de la pratique à l’expertise

Le but n’est pasd’arracher

du pouvoir aux hommes…« Il ne s’agit plus seulement pour la femmede revendiquer un statut valorisant dans lasociété et au sein du foyer mais bien desortir de son aire d’action pour l’élargir àd’autres sphères, économiques, socialeset politiques. Pour autant, il ne s’agit pasde mettre l’homme au foyer. Le but n’estpas d’arracher du pouvoir aux hommesmais bien de l’exercer avec eux, en cons-truisant des espaces nouveaux danslesquels leurs relations ne seront plusrivales mais bien complémentaires. »

Claire Calosci, directrice généraleinternationale d’Aide et Action.Extrait de la conclusion de l’ouvrage« Elle change le monde… ».

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Plus d’infos sur Elle change le monde… page 18

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10 AIDE ET ACTION - NUMÉRO 106

L’éducation des femmes et des filles:réalités, droits, pratiquesDOSSIER

Les garçons toujours majoritaires à l’école primaire Carte © Unesco

Indices de parité dans le primaire en 2005. Par exemple : un indice de 0,6 indique qu’il y a 6 filles pour 10 garçons.

Les femmes et l’éducation en France: un long chemin…Au XVe siècle, Gerson, grand chancelierde l’université de Paris, déclare : « Tout enseignement pour les femmesdoit être considéré comme suspect ».

XVIIIe siècle : aux théories de Diderot,qui affirment que la subordination de la femme à l’homme est une tyrannie,s’oppose l’antiféminisme de Rousseau, pour qui ce sexe ne peut prétendre à l’égalité, surtout en matière d’éducation.1808 : les filles et les femmes sontinterdites dans l’enceinte des lycées.

1850, la loi Falloux impose auxcommunes de plus de 800 habitantsd’ouvrir une école de filles.

1882, la loi Ferry reconnaît l’égalité des sexes devant l’instruction.

1924 : unification des programmes pour les filles et les garçons. 1938 : les femmes peuvent s’inscrire à l’université sansl’autorisation de leur mari (suppression de l’incapacité civile).

1989 : la loi d’orientation sur l’éducation rappelle la mission de mixité et d’égalité de l’enseignement.Les établissements scolaires« contribuent à favoriser l’égalité entre les hommes et les femmes ».

de compor tement et les retirent im -média tement de l’école.

Lutter contre l’ignorance,l’intolérance

Celle-ci doit offrir une forme et un contenuédu catifs adaptés aux contextes danslesquels elle évolue. Si elle répond auxattentes des communautés et qu’elle saitévoluer, l’école permettra aux filles derester et de réussir. Car seule une édu -cation de qualité, proche des com munautés,peut permettre de combattre les inégali -tés et lutter contre l’ignorance, l’into lé-rance, la discrimination et les stéréotypes.Allez les filles ! ■

(1) Iris Ancajima Calero, 38 ans. Témoignage issu de«L’Éducation des femmes, l’espoir du futur», édité parActionaid Alliance en 2001.(2) Awa Bodjona, assistante sociale, Togo. Opus cit.(3) Mônica de Souza Pontes, 25 ans, assistante socialeau Brésil. Opus cit.

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«Rien ne vaut une conférenceinternationale pour éveiller lesconsciences, susciter les

analyses et développer leshabiletés en matière deplaidoirie, de lobbying etde négo cia tion. » Cetteaffirmation de PeggyAntrobus (1) traduit l’undes principaux avantagesde fond de ces grandes réunions. Le cadreinternational, s’il ne fait pas tout, estclairement porteur d’avancées. Exemple:la déclaration de Beijing (Pékin), issued’un sommet organisé par l’ONU. Signéeen 1995, elle s’accompagnait d’un pland’action ambi tieux pour que les Étatss’engagent à mettre en œuvre desinitiatives en faveur des femmes. Lesavancées sont réelles : globalement,l’espérance de vie des femmes s’allonge,elles sont plus nom breu ses à êtredevenues autonomes financièrement etbeaucoup de pays ont lancé des réformespolitiques et juridiques, par exemplecontre les mutilations génitales au Ghana,en Tanzanie, en Côte d’Ivoire, au Nigeret au Bénin.

Le suivi du plan d’action adopté lors dela rencontre de Beijing fait cependantressortir les limites de ce type de

mobilisation. Des obstaclesà l’amé lioration des condi -tions de vie des femmespersistent : la répartitionstéréo typée des rôles etdes fonctions dans les

écoles ; les pra ti ques discri -minatoires tra di tionnelles qui conduisentles filles à ne pas intégrer l’école ou àl’abandonner trop tôt ; les faibles progrèsen matière d’alpha bétisation, qui empê -chent les femmes de prendre leur placedans la société ; la féminisation de lapauvreté et de la migration, phéno mènesnouveaux et de plus en plus visibles, etc.

Faire pression sur les ÉtatsLes sommets internationaux ne peuventporter seuls les solutions à l’éradicationde la pauvreté, à l’élimination des injus -tices, notamment envers les femmeset les filles. Néanmoins, leur actionsemble indispensable, comme le précisePeggy Antrobus : «Une conférence mon -diale permet d’élaborer des normes

interna tio nales établissant un cadre pournégo cier à l’échelon local et inciter lesgouver nements et les agences interna -tionales à respecter leurs enga gements.Elle constitue aussi un lieu propice à lacréa tion de réseaux, d’alliances et decoali tions, qui bâtissent le capital politiquedes mouvements ». ■

(1) Peggy Antrobus, économiste haïtienne, est impliquéedans de nombreux réseaux de femmes et s’est fortementengagée à l’ONU (voir bibliographie p. 15).

La communauté internationale et la cause des femmes

À l’origine de nombreuses décisions prises par les États, des sommets internationaux tentent de faire progresser la cause des femmes. Les obstacles sont nombreux, mais les progrès ne le sont pas moins…

En 1910, l’Internationale socialiste réunieà Copenhague instaure une Journée dela femme, de caractère international,pour aider à obtenir le suffrage universelpour les femmes.

La conférence comprenait plus de 100 fem mes venant de 17 pays. Aucunedate précise n’est alors fixée pour cette célé bration. En 1911, la premièreJournée internationale de la femme a lieule 19 mars, en Allemagne, en Autriche,au Danemark et en Suisse, où plus d’unmillion de femmes et d’hommesassistent à des rassemblements.

Outre le droit de voter et d’exercer unefonction publique, elles exigent le droitau travail, à la formation professionnelleet la cessation de la discrimination surle lieu de travail. Pendant tout le XXe siècle,la Journée prend de plus en plus d’am -pleur, dans de nombreux pays. C’est en 1977 que l’ONU l’officialise. Elleest désormais célébrée dans le mondeentier et certains États, comme le BurkinaFaso, en ont même fait un jour férié. ■

8 mars : la Journée inter nationale des femmes

«Le cadre international,s’il ne fait pas tout,

est clairement porteurd’avancées. »

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55e session de la Commission sur le statut des femmes, Nations unies, New York, 26 février 2007.

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Les clubs Arumbu(1)

sont des centresd’études et de loi -sirs destinés auxenfants des bidon -villes de Chen nai,

ouverts de 17 h à 19 h 30. Ils accueillent aprèsl’école les enfants âgés de 6 à 18 ans.Les 30 clubs dédiés aux filles sont géréspar Aide et Action en collaboration avecla police de Chennai. Kannagi, enseignante,témoigne: «Trente filles du quartier vien -nent donc le soir après l’école. (…) Pourles mères aussi il est important que leursfilles viennent à Arumbu. Elles peuventse libérer du temps pour faire leursactivités. Et surtout, elles savent que leurs

filles y trouvent tout ce dont elles ontbesoin pour leur développement ».Les mères, de leur côté, préparent laJournée internationale des femmes, le 8 mars. «Nous aimons bien nous voir etnous réunir pour parler des droits desfemmes. Cette année, nous parleronssûrement des lois qui sont en train dechanger sur l’accession des femmes àla propriété en Inde. Chaque année, on aun peu plus de courage que l’annéed’avant pour parler. Même si nous sommesconvaincues qu’hommes et femmessont égaux, ce n’est pas si facile de ledire, même entre nous ! » ■

(1) Arumbu signifie «éclosion» en langue tamoule.

Éducation des filles : la preuve par l’exemple

Sur le terrain, les actions en faveur de l’éducation, au sens large, des femmes ou des filles, sont nombreuses. La diversité et le partage de ces expériences permettent à chaque région du monde de développer son expertise dans ce domaine. Morceaux choisis.

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Des femmes se retrouvent pour célébrer le 8 mars.

Bénin : FM Solidarité, la radio qui sensibilise

Aide et Action estpar tenaire de FMSo li darité, une radiobéninoise de la régionde Djougou, qui parlede la scola risationdes filles. Nombred’entre elles quittent

le système trop tôtet les objectifs de parité ne sont pasatteints. La radio permet donc de sen -sibiliser les différentes entités sociales àtravers les programmes eux-mêmes oupar des annonces, pour lutter contre lespesanteurs sociologiques. Les chefs religieux sont particulièrementvisés: il faut les convaincre que l’éducationn’est pas l’ennemie de la religion. Demême, les parents sont sensibilisés àl’importance d’envoyer leurs enfants àl’école. Aujourd’hui, les résultats sont là,puisque les taux de scolarisation aug -mentent. Mais il reste beaucoup à faire. ■

1,20Indice de parité

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0,20

0,001991 1999 2000 2001 2002

Année2003 2004 2005

Togo Bénin Inde

Exemple : au Bénin, en 2005, 8 filles pour 10 garçons vont à l’école (indice 0,8).Source : Unesco.

BÉNIN

Inde : «Chaque année on a un peu plus de courage»

Parité filles-garçons à l’école : Bénin, Togo, Inde, un léger mieux

L’éducation des femmes et des filles:réalités, droits, pratiquesDOSSIER

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AEA: Quels obtacles voyez-vous à l’éducation des filles dansle système éducatif haïtien?G.S.P.: Statistiquement, il y a autant ou parfois plus de filles quede garçons à l’école. Les obstacles ne sont pas du côté de l’accès,ils sont du côté de l’assiduité et de la poursuite des étudesjusqu’au bout du cycle primaire et du cycle secondaire. Dansnotre région, le vrai défi est le suivant : faire que les filles restentà l’école bien au-delà de l’âge de la puberté.

AEA: Quels débouchés permet l’école haïtienne pour les filles? G. S. P. : Les justifications économiques poussent encoreaujourd’hui beaucoup de familles à conseiller à leurs filles de nepas trop rompre avec les tendances domi nantes. On trouveranombre de parents souhaitant voir leurs filles faire une écolede secrétariat (…). Au niveau du supérieur, les parents sontbeaucoup plus enclins à se sacrifier pour un garçon que pourune fille. La fille est encouragée à «se caser» et à attendre de soncompagnon les ressources dont elle a besoin. Le travail de la

femme, surtout en milieu urbain, est vu comme un complé -ment dans la famille. Tout se passe comme si la frontière desétudes secondaires du siècle dernier s’était déplacée àl’enseignement supérieur.

AEA: Avez-vous des conseils à donner aux décideurs de ce payssur l’éducation des filles et des femmes?G.S.P. : En tant qu’homme, enseignant, engagé pour l’éducationde tous, je ne veux pas parler de conseils que j’aurais à formulerpour les femmes. Un conseil est donné par celui qui se considèreextérieur au système. (…). L’éducation en général et l’éducationdes filles en particulier nous concernent tous. Nous devons donctous participer à des actions de plaidoyer auprès de chaque acteurdu système: les décideurs politiques, certes, mais égalementles maires et les mairesses, les directeurs et les directrices d’école,les enseignants et les enseignantes, les pères et les mères. ■

(1) Retrouvez le témoignage intégral de Guy-Serge Pompilus dans «Elle change le monde…»,une co-édition Aide et Action et Un, Deux… Quatre Éditions.

Haïti : « Nous devons tous participer »Guy-Serge Pompilus (1) est coordonnateur pédagogique au Centred’études secondaires et consultant auprès de différentes ONG ou organisations internationales ou nationales.

Dans les années 90,le nord du Togo pré -sentait les taux descola ri sation les plusbas du pays. Les

filles étaient particulièrement touchées.Avec l’appui de l’Unicef, Aide et ActionTogo a initié en 1994 le programme«Scolarisation de la jeune fille». Il consistaità alléger les tâches des femmes et desfilles, améliorer le revenu des parentsd’élèves et l’image de la jeune fille. Ce futle lancement de la construction degarderies pour « libérer » les mères etles grandes sœurs, de moulins pourréduire les distances, de puits, de canti -nes scolaires. Sur ce dernier point, une élève de CM2témoignait alors : «Nos déplace ments àmidi sous le soleil chaud pour allerchercher des repas incertains à la maisonont pris fin. Il n’est plus question de fumer (1)

les morceaux d’igname à l’école. Lesinterclasses de midi nous servent soit ànous reposer soit à réviser nos leçons».Les efforts ont aussi porté sur la motivation

des filles. Il était essentiel de revaloriserleur image en faisant prendre conscienceà toute la communauté de l’importancedu rôle des femmes dans la société. Celavoulait dire favoriser une meilleure répar -tition des tâches entre garçons et filles,ainsi que promouvoir la réussite des filles.L’introduction du volley-ball a par exemple

donné envie à de nombreuses filles defréquenter l’école. Une joueuse a mêmeavoué: «Avant, les filles ne jouaient jamaisau ballon. Maintenant, nous pouvons aussijouer et nos mamans sont contentes. Mamère a dit un jour : Aide et Action finirapar mettre aux filles le sexe mâle à laplace du sexe féminin »…En 2003, Aide et Action met l’accent surla mobilisation sociale : formation desassociations de parents d’élèves pour lagestion et l’aménagement de l’école, desenseignants et directeurs d’école pour unmeilleur encadrement pédagogique,ouverture de centres d’alphabétisation,etc. La méthode? Dans chaque village ouquartier ciblé, l’association anime desréunions collectives pour rappeler lesobjectifs de la sensibilisation, insister surl’importance de la scolarisation des filles,discuter des problèmes de l’école, enrechercher les causes et trouver dessolutions. Une tâche immense, à la hau -teur des enjeux… ■

(1) Fumer les morceaux d’igname sert à les sécherpour les conserver.

Aujourd’hui, des petites filles peuvent se rendre à l’école grâce au programme « Scolarisation de la jeune fille » lancé au Togo.

Photo : AEA

Golfe du Bénin

HAÏTI

Port-au-Prince

Togo :« Libérer les mères et les grandes sœurs»

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14 AIDE ET ACTION - NUMÉRO 106

Marie-Claire Ehako a rejoint Aideet Action Bénin en 1995 en tantqu’animatrice en milieu rural.

Aujourd’hui, son engagement personnelet professionnel s’est focalisé en grandepartie sur la promotion de l’éducationdes femmes et des filles. Marie-Claire adû s’éloigner de sa famille pour pour -suivre son idéal au sein du program meAide et Action au Burkina Faso. En tre -tien avec la responsable des opé rationsau Burkina Faso.

AEA: Marie-Claire, comment gérez-vousvotre engagement professionnel etvotre vie familiale ?M.-C.E. : Ce n’est pas chose facile, maisc’est une affaire de volonté et de convic -tion. Entre le professionnel et le familial, ily a des frictions car il y a des engagementsde part et d’autre. Avec mon mari, c’estune histoire de négociation et de com -préhension mutuelle. En général, l’hommetravaille, bouge, et la femme doit suivre.Dans mon cas, c’est l’inverse. Je pensequ’on doit arriver à modifier l’ordre deschoses, sans tout chambouler bien sûr,mais petit à petit changer ce qui estrétrograde dans une société. Mon statutest une chance, une opportunité de fairecomprendre aux autres que le changementest possible. Mais il faut que je m’affirmeaussi pour faire accepter cette situation.C’est une question d’équité car certainesfemmes sont pénalisées dans leurascension professionnelle parce qu’ellesse laissent assujettir.

AEA : Vous luttez quotidiennement enfaveur de l’éducation des femmes et desfilles. Il ne vous arrive jamais de vouloirbaisser les bras?M.-C. E. : L’autre jour, mon benjamin m’adit : « Maman, est-ce que tu ne vas paschanger de travail ? ». Pourune mère, ces propos inter-pellent. Et j’espère qu’ilcomprendra un jour le sensde mon engagement. C’estdur, mais je n’aban donnepas. Il y a mille et une raisons de tenir. AuBénin, à l’instar de la plupart des paysd’Afrique, les femmes constituent 52%

de la population. Malheureusement, cettemajorité est en marge des sphères dedécision. Le développement de l’Afriquedoit passer par l’implication des femmes.Nous, les femmes, nous devons donnerla preuve de notre capacité. Mon enga -

gement va au-delà desfron tières. Au travail, si jesuis dans un groupe etqu’il y en a une qui faiblit,je lui tiens ce discours: «Si

tu ne te bats pas pour l’édu -cation et le développement en Afrique,alors qui le fera?». Sans eux, sans nous,il n’y aura pas de progrès. ■

La promotion de l’éducation des femmes et des filles, une des priorités de Marie-Claire.

Trois femmes engagées

Au Bénin, au Cambodge et en Chine, trois femmes nous dévoilent leurs forces, leur ténacité et leur engagement. L’éducation a changé leur vie. Aujourd’hui, ces femmes ont la volonté de changer la vie des autres. Parcours d’exception.

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Nom : Marie-Claire Ehako, épouse HouenouPays : Bénin

Signe particulier : responsables des opérations d’Aide et Action

Burkina Faso. Au centre de sa vie : l’éducation.

«C’est une affaire de volonté

et de conviction. »

L’éducation des femmes et des filles:réalités, droits, pratiquesDOSSIER

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Le SIPAR cherchait à l’époque unefemme de ménage. (…) Mon sa lairene me permettait même pas d’aider

ma famille et mes horaires ne me laissaientpas le temps de poursuivre des études.Voulant m’aider, le directeur du SIPAR m’aproposé un poste au sein de l’organisationet a décidé de me financer une formationen français au Centre culturel français. Jesuivais en même temps une formation debiblio thécaire à Kampong Speu. Monentourage s’y est opposé. Mon mari medisait toujours : «Tu as déjà un emploi, tun’as plus l’âge de faire des études. Ça sertà quoi ? ». Il pensait que je délaissais lafamille. Mais je me suis accrochée. Mêmesi mes études ne me garantissaient pasun nouvel emploi, je savais que je pourraistransmettre mon savoir à mes enfants.Finalement, nous avons divorcé. Connais -sant l’impor tance de l’éducation, je n’aijamais regretté ma décision. (…) Grâceà l’éducation, [les femmes] prennent

con fian ce en elles et participent à leursociété en délaissant le rôle traditionnelde femme au foyer. Ce sont des femmesactives, travaillant à l’extérieur, qui peuventdevenir des modèles pour leur famille ettransmettre cette volonté aux autresfemmes. Ce fut mon cas. Mon mari ne m’apas soutenue. Il voulait que je reste simplefemme de ménage et rien de plus. Et pour -tant, je me suis battue, je me suis opposéeà lui, j’ai défendu mes idées et aujourd’hui,je suis devenue ce dont je rêvais ! ■

Grâce à Nhem Sothea, ces enfants peuvent avoir accèsà la lecture.

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Nom : Nhem Sothea (1)

Pays : Cambodge

Signe particulier : employée du programme

d’éducation non formelle de SIPAR (ONG

partenaire d’Aide et Action) ; est devenue

ce dont elle rêvait grâce à l’éducation.

Je viens d’une famille qui a toujoursprivilégié l’éducation. Mes trois frères,mes trois sœurs, moi-même ainsi

que nos enfants travaillons tous dansl’éducation ou la médecine. Aujourd’hui,je suis enseignante et formatrice bénévole,chargée de cours d’alphabétisation pourfemmes. En 1968, en tant que jeune

femme éduquée, je me suis inspirée dela politique gouvernementale et suis partietravailler en milieu rural. À l’époque, j’étaisla seule dans mon village à avoir étudié.Au moyen d’images, j’ai réussi à enseignerquelques mots aux femmes du village. En1971, je suis deve nue insti tutrice. Je necessais d’en courager mes élè -ves à prendre la relève et àtransmettre leur savoir à leurmère (…). En 2006, j’ai prispart au programme d’alphabé ti sation menépar Aide et Action et le Centre de déve -loppement culturel pour les femmesrurales. (…) Des générations entières defemmes n’ont eu d’autre choix que derester à la maison, cantonnées aux four -neaux et aux tâches ménagères. Ellessouffrent tant, sont épuisées et ignorenttout du monde extérieur. (…) Une telle

situation a des conséquences graves surl’éducation des enfants. Les hommestravaillent généra lement à l’extérieur tan -dis que les femmes restent cloîtrées à lamaison pour s’occuper des enfants. Ellesne savent pas parler correctement et neconnaissent ni la lecture ni l’écriture. (…)

Ces femmes me sont devenuestrès proches. Beau coup d’entreelles me disent que je leur aitransmis le savoir. Elles ont

changé, leur regard et même la manièredont elles se tiennent! Elles me regardentdroit dans les yeux maintenant et viennentassister aux réunions des parents d’élèves,marquant leur présence en signant parleur nom. Auparavant, seuls les pèresassistaient aux réunions et ce changementm’enchante. En apportant le changement,j’ai réussi à atteindre mon but. (…) ■

Ma Xin Lan enseigne dans le cadre du programmed’alphabétisation mené par Aide et Action et le Centrede développement culturel pour les femmes de la province de Weizhou en Chine.

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Nom : Ma Xin Lan (1)

Pays : Chine

Signe particulier : bénévole formatrice en alphabétisation.

(1) Retrouvez l’intégralité des témoignages de Nhem Sothea et de Ma Xin Lan dans l’ouvrage « Elle change le monde… », une co-édition Un, Deux… Quatre Éditions et Aide et Action. Pour le commander, voir le verso du porte-adresse de ce magazine ou sur : www.aide-et-action.org et www.un-deux-quatre.com

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Bibliothèque d’un autre genre

Le Mouvement mondial des femmes,Peggy Antrobus, Enjeux Planète,Édition de l’Atelier, 2007.

Elle change le monde… Aide et Action et Un, Deux… Quatre Éditions, 2008.

Quoi de neuf chez les filles ? Entre stéréotypes et libertés, Christian Baudelot et Roger Establet,Nathan, 2007.

Madame Bâ, Erik Orsenna, LGF, 2005.

Nous partirons dans l’ivresse, Lucie Aubrac, Seuil, 1984.

Le Silence de l’innocence, Somaly Mam, Éditions Anne Carrière,2005.

La Fille du pays des neiges, He Zhihong, Éditions du Sorbier,2007, à partir de 8 ans.

« Elles me regardentdroit dans les yeux

maintenant. »

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De retour du Sénégal,les six gagnants nous racontent…

En juin 2007, les 6 gagnants du concours «L’éducation, pour toi, c’est quoi? (1)»,se sont vus embarquer pour un voyage au Sénégal, plein de découverteset d’échanges… sous le signe de l’éducation. Objectif du séjour : appréhenderun pays, ses caractéristiques, ses habitants, etc. Cascade de témoignages.

Le parcours des lauréats au Sénégal.

Élise Céline Simon Klara Emeline Sarah

Klara et Sophie, très concentrées lors de la confectiond’un lézard en perles à l’école associative de Thiaroye(banlieue de Dakar).

Photo:AEA

« Faire un lézard en perles a ététrès dur pour moi à cause dema dyspraxie. Mais maman

était là pour m’aider et aussi des enfantsm’ont montré et m’ont aidé à compterles perles. »

Klara

Illustration tirée du carnet de voyage de Sarah.

16 AIDE ET ACTION - NUMÉRO 106

Citoyenneté

Thiaroye: travauxpratiques en commun

Île de Gorée: «Nous avons visité la Maison des esclaves»

«L’île de Gorée est très petite. Nous avons fait la traversée Dakar-Goréeen chaloupe. Nous avons visité la Maison des esclaves. Ils étaient serrés

dans les cellules. Ils étaient mesurés, pesés, triés comme des animaux. Les enfantsétaient séparés de leurs parents. C’était très triste pour eux.»

«Les esclaves étaient enchaînés, mis dans des bateaux et transportés afin d’êtrevendus sur les marchés. Enfants vendus au Brésil, femmes vendues à Cuba,hommes vendus aux États-Unis pour travailler dans les champs de coton.»

Simon

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M’Bour: rencontre d’une élève ministre

«Nous visitons une ville impor-tante à 80 km de Dakar, c’est

M’Bour : nous sommes accueillis enchanson par une école primaire. Nouséchangeons sur le gouvernement scolaireau Sénégal et ce qu’est pour nous l’éduca-tion. J’ai rencontré Ndeye Astou Sene.Elle est ministre de la Culture : elle orga-nise des kermesses et des sorties cultu-relles. Pour elle, l’éducation c’est: “une basepour l’enfant. L’enfant doit venir à l’écolepour apprendre et pour savoir respecterles gens, etc.”. Puis, à notre tour de chan-ter Aux arbres citoyens deYannick Noah.Après nous visitons une case commu-nautaire pour les enfants de 2 à 6 ans. Ilsétaient trop mignons et on a joué aveceux. Sur le chemin du retour, nous posonsdevant une forêt de baobabs gigantesques.Et comme d’habitude, gros dodo.»

Élise

Les Petits Citoyens et les membres du gouvernementscolaire de M’Bour se posent mutuellementla question: «l’éducation, pour toi, c’est quoi?».

Simon en train de présenter l’opération «L’éducation,pour toi, c’est quoi?» et sa vie d’écolier en France.

Photo:LaurenceClément

« Ça se voit qu’ils sont très engagés »Maïmouna Diouf est une des enfants membres de l’association EDENqui travaille dans la promotion et la protection des droits des enfants.Elle s’est exprimée sur le blog http://lespetitsblogs.com/voyageausenegal

« Moi j’étais très contente du dialoguequ’on avait effectué avec les PetitsCitoyens. Surtout de leurs réponses carça se voit qu’ils sont très engagés et

maîtrisent les droits des enfants. Doncfélicitations (…).Je n’avais jamais vu des petits enfantsparticiper comme ça. (…)» ■

3 questions à Pierre Clot,accompagnateur et père de Simon

(1) La mise en place d’un gouvernement scolaire con-siste à élire les élèves ministres de l’Eau, de l’Hygiène,du Sport, etc. Il y a autant de ministères que de domai-nes d’action identifiés par les élèves.

Qu’est-ce que ce voyage a changépour Simon?Avant d’aller au Sénégal, Simon percevaitl’école comme une contrainte. Lorsqu’il arencontré les enfants là-bas, il s’est renducompte que des petits de son âge n’avaientpas toujours la possibilité d’y aller et queleurs conditions d’apprentissage étaientbien moins confortables.Cette expérience et ces rencontres ontchangé son positionnement vis-à-vis del’école. Je pense qu’il a bien comprisqu’aller à l’école était une chance.

Et de votre côté, qu’est-ce quece voyage a changé pour vous?Lors de la visite de l’école de M’Bour, nousavons échangé avec les enseignants. Je suismoi-même professeur et je les ai question-nés sur leur statut, leur formation et leurspratiques pédagogiques. J’ai été surpris parleur niveau de compétences et leur implica-tion dans la vie de leur classe. Ils disposentde peu de moyens pour enseigner et leur ré-munération est très faible. Pourtant, malgréces conditions difficiles, quelle énergie,quelle volonté ils mettent dans l’exercice deleur métier! Une belle leçon que j’ai rame-née en France…

Est-ce qu’il y a une pratiquepédagogique qui vous aparticulièrement intéressé?Oui, le concept de gouvernement scolaire (1).Les enfants sont directement impliqués dansla vie et la gestion de l’école et mêmeau-delà puisqu’ils vont aussi former lespopulations. Cette pratique place vérita-blement les enfants comme acteurs porteursd’initiatives. En France, la méthode estconnue mais nous ne sommes pas encorearrivés, à ma connaissance, à un tel niveaud’implication des enfants. ■

L’éducation selon Emeline.

Emeline

«L’éducation? Pour moi, c’est quelque chose qui nous aide à grandir, qu’onapprend dans les écoles ou à la maison.»Céline

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Photo:LaurenceClément

(1) L'opération «L'éducation, pour toi, c'est quoi?» a été réalisée en partenariat avec l'association Les Petits Citoyens.Voir aussi magazine Junior inséré dans le magazine 104.

Photo:LaurenceClément

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EN BREF

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À l’occasion du 8 mars 2008, 31e anniversaire de la Journéeinternationale de la femme, Aide et Action a publié Elle change lemonde…, avec 30 portraits de celles qui luttent, en Afrique, enEurope, en Asie et dans les Caraïbes, pour la promotion et la défensedu droit à l’éducation des filles.Ce livre, co-édité avec Un, Deux… Quatre Éditions, est dédié à toutesles femmes qui se battent partout dans le monde pour le respect dudroit fondamental à l’éducation.

«L’éducation joue un rôle fondamental dans l’évolution des sociétés.Priver les femmes d’éducation, c’est retirer à la moitié de l’humanitétoutes les chances de construire avec l’autre moitié ces nouvelles sociétés.»Claire Calosci, directrice générale internationale d’Aide et Action.

Elle change le monde… 30 témoignages pour 30 Journées interna-tionales de la femme. Une co-édition Un, Deux… Quatre Éditionset Aide et Action. Préface de Valérie Toranian, directrice de larédaction du magazine ELLE et vice-présidente de la Fondationd’entreprise ELLE.

Commandez Elle change le monde… au prix de 18 € via lecoupon-réponse placé sur le verso du porte-adresse de cemagazine. Disponible aussi sur www.aide-et-action.orget sur www.un-deux-quatre.com

Aide et Action publie le rapport Éducationet droits humains. L’ouvrage aborde les poli-tiques publiques et de développement dans lesecteur de l’éducation à travers deux questionsmajeures : en quoi ces politiques respectent-ellesles droits humains? En quoi contribuent-elles àleur exercice?Il propose aussi une grille de lecture pouranalyser et évaluer la contribution de tousles acteurs de l’éducation à la promotiond’une éducation respectueuse des droits. Avec30 recommandations concrètes, le lecteur/acteur est invité à évaluer, enrichir et partagerses pratiques. Acteurs de l’éducation et dudéveloppement, enseignants, chercheurs oujournalistes y trouveront des pistes de réflexionoriginales pour que le droit à l’éducation soitréellement pris en compte.Rapport téléchargeable sur www.aide-et-action.orgContact : [email protected]

Rapport «Éducation et droits humains»:outils et pistes de réflexion à partager

AVRIL :- 7 avril : Journée mondiale de la santé

(ONU)- 25 avril : Journée mondiale de lutte

contre le paludisme- Du 26 avril au 11 mai : Quinzaine

du commerce équitable

MAI- 7 mai : Journée mondiale des orphelins

du SIDA- 21 mai : Journée mondiale

de la diversité culturelle pourle dialogue et le développement

- 25 mai : Journée de l’Afrique

JUIN- 15 juin: Journée internationale

contre la faim.

Calendrier desmobilisationsinternationales :

À lire, à offrir :«Elle change le monde…»

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«lefaso.net», journal d’informationburkinabé en ligne - 7 décembre 2007

« Afin d’améliorer l’éducation préventive relative au paludisme,à la méningite et au VIH/SIDA dans sa zone d’intervention,l’ONG Aide et Action a produit et expérimenté des supports etun guide pédagogiques relatifs à cette tri-pathologie. L’ateliertechnique initié par le programme Aide et Action Burkina pourla validation de son guide pédagogique a connu la participationde près d’une quarantaine de chefs de circonscription d’éducationde base, de directeurs provinciaux et régionaux de l’enseignementde base, de maîtres expérimentateurs, d’agents du ministère dela Santé et d’autres structures de lutte contre le SIDA, lepaludisme ou la méningite. »L’éducation à la santé est l’un des axes prioritaires de l’interventiond’Aide et Action.

«Le Soleil», quotidien du Sénégal -21 janvier 2008

«La coalition Aide et Action et le groupe d’action pour ledéveloppement communautaire viennent de mettre en place unimportant programme quinquennal de quelque trois milliards de francsCFA (environ 5 millions d’euros) dans le cadre de l’Éducation pourtous dans la région de Tambacounda (ouest du Sénégal). Cette aubainede taille savamment conçue et raisonnée prend en compte les exclusdu système éducatif, les enfants en situation difficile, la Petite enfanceet en filigrane l’accès, la qualité et la gestion de l’éducation. Tout celadans l’esprit d’une intégration sous-régionale, compte tenu de laposition frontalière de Tambacounda.»Hamidou Soukouna, responsable des opérations d’Aide et ActionSénégal, rappelle dans l’article qu’il s’agit «de favoriser l’accèséquitable de tous à une éducation de qualité en relevant le tauxd’achèvement de 5% par an, d’identifier et d’intégrer les exclus dansdes programmes alternatifs avec un appui conséquent à l’enregistrementà l’état civil pour tous les enfants qui arrivent au CM2».

La presseen parle

AIDE ET ACTION - NUMÉRO 106 19

Photo:AEA

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Renaud, président du jury, et Lucie Simon, la gagnante 2008.

Cette année encore, vingt lycéens sont venus défendre des cas réelsd’atteinte aux droits de l’homme lors de la finale du concours deplaidoiries des lycéens organisé par le Mémorial de Caen – dontAide et Action est partenaire – le 1er février dernier. Devant un publicde 3 000 personnes, les finalistes ont défendu des causes qui leurtenaient à cœur : expulsion de sans-papiers, répression en Chine à laveille des Jeux olympiques, sécurité des données personnelles, enfantssoldats, droit à l’éducation bafoué… Le jury, présidé par le chanteurRenaud, a récompensé du 1er prix Lucie Simon, du lycée Jean-BaptisteDumas d’Alès, pour sa plaidoirie « Comment écrire sans-papiers?».En toute simplicité, Lucie a livré un témoignage poignant et réalistequi a su convaincre le jury et le public. Sa récompense : une visite dusiège des Nations unies à New York, mais surtout l’écoute qu’elle aobtenue lors de sa plaidoirie.

Retrouvez la plaidoirie gagnante de l’édition 2008: «Comment écrire sans-papiers?» sur www.aide-et-action.org/education-paix (aussi disponible envidéo). Toutes les plaidoiries sont sur le site www.memorial-caen.fr

Merci de retourner ce coupon accompagné d’un chèque bancaireou postal de 4€ à l’ordre d’Aide et Action à :

Aide et Action - 53, bd de Charonne - 75545 Paris Cedex 11

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Mémorial de Caen :« Comment écrire sans-papiers ? »

□ Oui, je souhaite offrir un abonnement au magazine trimestriel d’Aide et Actionà l’un de mes proches dont voici les coordonnées :

□M. □Mme □Mlle

Nom ........................................................................................................................................................... Prénom.............................................................................................................................................

N° ................................................................................................................................................................. Rue.......................................................................................................................................................

Code postal Ville.......................................................................................................................................................... Tél.

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URGENCE

Bilan tsunami : les populationsmaîtrisent leur avenir

Aide et Action et ses partenaires sont intervenus dans les zonestouchées par le tsunami en Inde et au Sri Lanka. En fonction des besoinsexprimés par les populations les plus marginalisées, les activités misesen place ont participé à la relance de l’économie et de l’éducation.Bilan de trois années d’interventions concertées…

20 AIDE ET ACTION - NUMÉRO 106

Colombo

Galle

Trincomalee

SRI LANKA

INDE

Côte de Chennai

Karaikal

Nagapattinam

Îles Andaman et Nicobar

Zones d’intervention d’Aide et Action et ses partenaires (1).

≥Soutien psychosocialet activités éducativesauprès des enfantsLa construction de centres d’accueil et desoins a permis aux enfants et aux ado-lescents d’accéder à un soutien pédago-gique, périscolaire et psychosocial. Dans unenvironnement chaleureux, chaque enfanta pu poursuivre sa scolarité dans de bonnesconditions : prise en charge des repas,adaptation des matériels pédagogiques,formation des enseignants, réalisationd’aires de jeux et d’activités sportives, suivipsychologique pour les enfants les plustraumatisés. L’engagement des commu-nautés dans ces centres s’est construitet renforcé au fil de ces trois annéesd’activités. Aujourd’hui, leur participationest totale puisqu’avec le soutien du gou-vernement pour certains des centres, lescommunautés se sont organisées pour enprendre la gestion.

centres d’accueil et de soins pour enfants.Aujourd’hui, ce sont souvent ces groupesde femmes qui en assurent la gestion.

Fait marquant :Dans son rapport public «L’Aide française aux victimes du tsunami du 26 décembre 2004», la Cour des comptes confirme la rigueur dela gestion et de la communication d’Aide et Action sur cette crise. La déclaration de conformité, sans réserves, est assortie d’unerecommandation: informer les donateurs de l’état des dépenses et, si nécessaire, les consulter en cas de réaffectation.

Pour télécharger la totalité du rapport: www.ccomptes.fr/

≥Relance del’activité économiquePendant trois ans, plus de 2000 jeunes sesont inscrits aux centres de formationprofessionnelle. Ils ont pu être formés à lamécanique, à la vente et au marketing ouau métier d’aide-soignant. 90 % de cesjeunes professionnels ont ensuite trouvéun emploi. Leurs salaires oscillent entre2 000 et 5 000 roupies par mois (entre 35et 87 euros).

≥La communauté aucentre du développementLes femmes au travers de groupesd’entraide – Self Help Groups – et leshommes via les groupes d’intérêts com-muns – Common Interest Groups – ont reçuun capital de départ qu’ils gèrent pourdévelopper une activité lucrative commela pêche, le petit commerce ou l’élevage.Toujours dans l’optique de la responsabi-lisation communautaire et du désengage-ment, Aide et Action et ses partenaires ontencouragé la création de comités d’orga-nisation villageoise regroupant ces entités.Chaque village en possède un, qui estchargé de recevoir le capital de départ, dele distribuer aux groupes d’entraide etd’intérêts communs et d’en évaluer la bonnegestion. La participation des femmes a étéparticulièrement active puisque, pendant ladurée du projet, les groupes d’entraide ontparticipé aux activités de maintien des

Histoire vécue :des récoltes repenséesaprès le tsunami

M. Sambath, âgé de 40 ans, possède unepetite exploitation agricole d’un hectare, prèsdu village de Thirumullaivasal (Inde) grâceà laquelle il fait vivre sa famille. Le sel laissépar le passage du tsunami a rendu sa terreinfertile. Aide et Action et son partenaireAVVAI ont permis la désalinisation de sonexploitation, mais il restait encore trop desel pour lui permettre de reprendre sa récoltede riz. Les associations lui ont alors fourni10 kg de graines de pois chiche et l’ontformé à la culture de la pastèque, deux cul-tures capables de pousser sur ses terres en

l’état.Aujourd’hui,M. Sambath arriveà vivre de ces nou-velles récoltes etd’un travail d’agentde sécurité.P

hoto:AEA

Dans un centre de soins pour enfants.

Photo:AEA

(1) Les associations partenaires sont AVVAI, BARATHI,Fondation Dr. Reddy, SEVAI et SUBHISHKA en Inde,SIYATH et WACCO au Sri Lanka.

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Les chiffres detrois annéesd’intervention

• Soutien à 323 villageset 334 014 personnes.

• Création de 57 centres pour enfants.

• Reconstruction et rénovationde 40 écoles (réparation des bâtiments,construction ou réparation de toilettes,accès à l’eau potable et constructionde murs d’enceinte).

• Formation professionnelle de2473 jeunes de 18 à 25 ans : mécanique,maintenance de systèmes d’airconditionné, vente et marketing,santé (aides-soignants), etc.

• Formation de 155 nouveauxGroupes d’intérêts communs (CIG)pour les hommes, avec une épargneeffective de 17605 euros.

• 643 groupes féminins d’entraide(WHSG) qui ont réussi à épargner149 802 euros.

• Désalinisation de 1884 hectaresde terres.

• Formation à l’horticultureet aux pratiques agricoles viableset durables de 25 471 fermiers.

• Creusement de 826 bassins d’irrigationet construction/rénovation de 56 pointsd’eau potable.

• Formation de 713 personnesaux techniques de protectionlors de catastrophes naturelles.

AIDE ET ACTION - NUMÉRO 106 21

Photo:AEA

Après trois ans d’activité, les projets liés à la catastrophe de décembre 2004sont aujourd’hui terminés. Les parrains qui nous ont accompagnés ontreçu en ce début d’année leur «Dossier de fin de parrainage». Fidèle àsa démarche, Aide et Action se désengage comme prévu, estimant quel’aide doit déboucher sur l’autonomie des populations pour être réellementefficace. D’autres projets continuent cependant d’être menés, en Indecomme ailleurs. N’hésitez pas à contacter l’association et poursuivreautrement votre élan de solidarité!

Merci0 €

400 000 €

200 000 €

800 000 €

1 200 000 €

1 600 000 €

600 000 €

1 000 000 €

1 400 000 €

1 800 000 €

2005 2006 2007 (2)

Cumul dépenses Cumul parrainages, dons et mécénat

Dépenses sur fonds propres Aide et Action (1)

Photo:AEA

≥Renouveaude l’agriculture:mise en valeur des terreset des réserves d’eauDe grands travaux de désalinisation se sontajoutés à la rénovation du système d’irriga-tion des terres. Les résultats sont prometteurs

Creusement d’un bassin d’irrigation.

puisque la première récolte de riz a large-ment répondu aux attentes et que l’amé-lioration des canaux permettra de mieuxdrainer l’eau lors de futures inondations.Les agriculteurs ont été formés à l’horti-culture (noix de coco, mangue, noix decajou, etc.), qui garantit un revenu réguliertout au long de l’année.Aide et Action et ses partenaires ont aussisoutenu la plantation d’arbres, le long descôtes, car ils peuvent protéger les villageslors de catastrophes naturelles.

≥Prévention descatastrophes naturellesLes catastrophes naturelles sont des phé-nomènes réguliers dans cette région dumonde. Toutes les tranches d’âges de lapopulation des zones d’intervention ontreçu une formation aux techniques deprotection et de sauvetage, souvent dis-pensées dans les écoles. ■

Formation au sauvetage.

(1) Hors financements institutionnels et projets associés.(2) Estimation avant clôture et certification par les commissaires aux comptes.

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22 AIDE ET ACTION - NUMÉRO 106

URGENCE

Urgence Togo :la mobilisation continue

Les inondations d’août dernier au Togo ont ravagé les régionsdu nord du pays. Dans notre dernier magazine, nous faisions appelà votre générosité pour un projet de soutien aux écoles sinistrées.Retour sur les activités réalisées…

Au mois d’août 2007, des pluiesdiluviennes se sont abattues surplusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.

Dans la région des Savanes, au Togo, desinfrastructures scolaires, sanitaires, rou-tières, des habitations, des cultures et desélevages ont été détruits. En partenariat avecl’Unicef et en concertation avec les autoritéset les communautés, Aide et Action a définiun projet en faveur des écoles les plustouchées (voir magazine 105, p. 4 et 5).

L’impact inattendu des réunionsde sensibilisation

Aujourd’hui, le bilan est plus que satis-faisant. L’information a très bien circuléentre les différents acteurs : réunions duComité régional de gestion des inondations,réunions d’information préfectorales etvillageoises, etc. Ainsi qu’entre l’Unicef etl’association. Soulignons l’énorme avan-tage que constitue la parfaite connais-sance du terrain de la part des équipesd’Aide et Action : la mobilisation commu-nautaire s’en trouve grandement facilitée.Mais il y a eu aussi des surprises : l’impactinattendu des réunions de sensibilisation.Les parents ont inscrit en masse leursenfants à l’école. Au lieu des 7500 élèvesprévus à l’origine dans ce projet, ce sont enréalité 10 843 élèves qui ont bénéficié defournitures scolaires et de la prise en charge

des frais d’écolage grâce à la solidarité descommunautés. Dans certaines écoles,l’ensemble des parents ont partagé lesindemnités reçues de la part du projet entretous les enfants. Ils ont également répartiles fournitures.

Cette catastrophea rappelé l’essentiel

Pourtant, tout n’a pas été simple : leséquipes d’Aide et Action ont rencontré desdifficultés d’accès à certains villages du faitde la destruction des ponts et des routes. Làoù en 4x4, en moto ou à pied, on ne passaitplus, la pirogue a même été nécessaire !Les objectifs du projet ont donc largementété remplis. Deux défis majeurs ont cepen-dant été identifiés : le maintien des enfants

à l’école jusqu’à la fin de l’année scolaire,ce qui passera par un suivi particulier descomités de parents d’élèves et la réussitemassive des élèves aux examens de find’année. Et quelques défis à long terme: denombreuses écoles accueillent les élèvesdans des abris de fortune. D’autre part, lemanque d’enseignants et l’insuffisance deleur formation ne permettent pas toujoursde fournir une éducation de qualité. Desconstats qui ne sont pas nouveau pour leséquipes d’Aide et Action. Mais l’avenir estenvisagé d’autant plus sereinement que cettecatastrophe a rappelé l’essentiel: les parentsveulent que leurs enfants intègrent l’écoleet sont tout à fait prêts, pour cela, à fairejouer la solidarité. La mobilisation quoti-dienne des équipes continue! ■

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GHANABÉNIN

BURKINA

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Distribution de livres dans une école des Savanes.

Photo:AEA

Tous les moyens sont bons pour se déplacer!

Photo:AEA

Montant des dons récoltés au 19 février 2008 :14829 euros (sur 19000 recherchés) !

Rapport complet sur www.aide-et-action.org

Merci

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4x4: réponse au courrier dumagazine de décembreChantal D. (74) :

«Bonjour, je tiens à répondre à M. Oliver L. (40) :Avec mon mari, nous revenons du Bénin où nous avons rencontré nos deux filleules(à Toffo et Djougou) (…). Notre charmante interlocutrice, Patricia, nous a emmenés avecun chauffeur de l’organisation à Toffo. Le 4 X 4 avait 170 000 km et la climatisationne fonctionnait plus. Deux jours plus tard, nous avons pris le car pour aller dans le nordBénin, environ 7 heures de car (sans confort, sans climatisation) (…). À Parakou, nousavons rencontré un collaborateur du Nord qui nous a véhiculés sur les pistes dans son4X4 pick-up (+ de 100000 km).Bien sûr, ces véhicules ont dû être neufs un jour mais je pense qu’ils sont utilisés le pluslongtemps possible. Patricia nous a accueillis dans son bureau, un local correct mais sanssuperflu. (…) Nous avons été agréablement surpris car nous n’avons pas eu l’impressionque nos versements servent pour le confort de l’équipe (…). Nous parrainons aussitrois autres petites filles (Burkina, Inde et Madagascar). Nous espérons faire comme vousle voyage à Madagascar (…) et vous souhaitons en ce début d’année une bonne santépour effectuer d’autres beaux voyages. Salutations et meilleurs vœux.»

BOÎTEAUX LETTRES

«J’en profite pour protester gentiment…»Christophe W. (76) :

«Bonjour et bravo (pour votrenuméro 104). Sauf pour cettecontextualisation d’Haïti,p. 10, dans votre magazine deseptembre dernier. “ Haïti :instabilité et violence politiquedepuis 1986: effondrement…”.Avant 1986, Haïti vit pendanttrente ans sous le joug desDuvalier et de la violence maxi-mum des tontons macoutes.Environ 1000 assassinats paran. Un chiffre qui constitue unrecord, qui ne sera “battu”que sous la dictature Cédras(1991-1994). Les “valeurs civi-ques et sociales” d’avant 1986

étaient-elles meilleures? Vastesujet de débat qu’infirme en tout cas une grande partie de l’histoire de la “Perledes Antilles”. Auteur de divers ouvrages sur Haïti et collaborateur du Monde diplo-matique, j’ai eu souvent l’occasion en Haïti d’apprécier votre travail et de le signa-ler. Je suis devenu depuis longtemps un cotisant ordinaire. J’en profite pour protestergentiment… Bon vent à Aide et Action ! »

Reçu fiscalComme chaque année, nous vous enverrons finmars votre reçu fiscal au titre des sommes verséesà l’association en 2007 (exception faite de l’abon-nement au magazine, non déductible). Vous trou-verez dans l’enveloppe, en plus de ce reçu fiscal,quatre propositions pour renforcer votre engage-ment et contribuer au fait que toujours plusd’enfants aient accès à une éducation de qualité :– faire connaître Aide et Action à votre entourage;– augmenter le montant de votre soutien ;– faire un don exceptionnel ;– étudier les possibilités offertes par la transmis-sion de patrimoine.Le combat pour l’éducation est un combat de tousles instants, et ce n’est que grâce à vous que nouspourrons continuer à le mener partout où ce seranécessaire. Merci à vous!

AIDE ET ACTION - NUMÉRO 106 23

Boîte aux lettresN’hésitez pas à nous écrire en adressant vos courriers à :

Aide et Action - «Boîte aux lettres» - 53, bd de Charonne, 75011 Paris ou par internet à :[email protected]

Photo:AEA

Photo:AEA

Nous recevons de nombreuses lettres, dans l’ensemble des régions d’intervention de l’association. Si le sujet est généralou concerne le magazine, vous pouvez écrire à l’équipe de Paris. S’il concerne plus particulièrement les pays aveclesquels vous êtes en relation, n’hésitez pas à leur écrire directement, ils sont les mieux placés pour répondre !

Les enfants sont toujours contents d’accueillir des parrains. Ici au Bénin.

La situation politique d’avant 1986 en Haïti pose débat.

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