Sciences Occultes

536
Migne, abbé (dir.) - Collin de Plancy, Jacques. Dictionnaire des Sciences occultes.... 1846. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés sauf dans le cadre de la copie privée sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source Gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue par un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected].

description

Dictionnaire des Sciences Occultes

Transcript of Sciences Occultes

Migne, abb (dir.) - Collin de Plancy, Jacques. Dictionnaire des Sciences occultes.... 1846.

1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numriques d'oeuvres tombes dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur rutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n78-753 du 17 juillet 1978 : *La rutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la lgislation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La rutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par rutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits labors ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accder aux tarifs et la licence

2/ Les contenus de Gallica sont la proprit de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code gnral de la proprit des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis un rgime de rutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protgs par un droit d'auteur appartenant un tiers. Ces documents ne peuvent tre rutiliss sauf dans le cadre de la copie prive sans l'autorisation pralable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservs dans les bibliothques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signals par la mention Source Gallica.BnF.fr / Bibliothque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invit s'informer auprs de ces bibliothques de leurs conditions de rutilisation.

4/ Gallica constitue une base de donnes, dont la BnF est producteur, protge au sens des articles L341-1 et suivants du code la proprit intellectuelle. 5/ Les prsentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont rgies par la loi franaise. En cas de rutilisation prvue par un autre pays, il appartient chaque utilisateur de vrifier la conformit de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage respecter les prsentes conditions d'utilisation ainsi que la lgislation en vigueur, notamment en matire de proprit intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prvue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute dfinition, contacter [email protected].

DICTIONNAIRE V.DES

Q~T171\f~T7Q Tri7Q SCIENCESft~~T~T OCCULTES, DE SAVOIR,AROMANCIE, ALCHIMIE, ALECTRIOMANCIE, ALEUROMANCIE, ALFRIDARIE.ALGOMANENCIE, ALOMANC1E, ALOPCIE, ALPHITOHANCIE, A1JNIONIANC1E, ANTHROPOMANCIE, APANTOHANCIE, ARITHMANC1E, AHMOMANC1E, ASPIDOMANCIE, ASTRAGALOMANCIE, BASCANIE, BLOMANCIE, BIBLIOMANBR1ZOMANCIE CABALOMANCIE CAPNOHANC1E, CIE, BOTANOMANCIE, BOUZANTHROPHIE CRAUNOCAUS1MOJIANC1E CPHALONOMANClE CARTOMANCIE, CATROPTOUANCIE CHIROMANCIE, CLDONISI1ANCIE CLEDOUANCIE CLROUANC1E, SC(IPIE, CROMANCIE, CHIMIE, DACTYCROMMOMANCIE, CYNANTHROPIE CRITOMANCIE CO-QUINOJUNCIE CR1STALOSIANCIE FANTASMADf.MOMOGUAPHIE, DMONOUANC1E ENGAbTRIMISHE 1.OMANCIE, DAPHNOMANCIE', DJIONOCBATIE GMATRIE, GOMANCIE, GROSUNCIE 1IPATO COPIE, GORIE, FATALISME, GARO5MANCIE GLOSCOP1E U.I^POMANCIE, IIDROMANCIE, 1CHTHVOMANCIE, ILLUMINISME, LAMPADOMANCIE, LCANOMANC1E LIBANOMANCIE, LITIIO UANCIE, LYCANTIIROPI, LYSIHAGHIE, MAGIE, MAGNTISME, MARGARITOMANCIE, MATRIMONANCIE, MCAMIMIQUE, MONARCHIE INFERNALE, MYOMANCIE, NAYRANIS,iJlA.NClE, MGALANTHROPOGNIE, MTOPUSCOPIE CIE, NCROMANCIE, NIGROMANCIE, OCULOMANCIE, OENONOMANCIE, OLOLYGMANCIE, OMOMANCIE, OMPIIALOMANCIE, ONEYROCRITIQUE, ONOMANCIE, ONCHOMANCIE, OOMANCIE, OPHIOMANCIE, OPIITHALMOSCOPIE, ORDALIE, ORNITHOBIANCIE, OV1NOMANCIE, PALINGNSIE, PALMO-COPIE, P.ARTHENOMANCIE, PGOMANCIE, PETCHIMANCIE, PELTIHANCIE, PHARMACIE, PHRNOLOGIE, PIIYLLORUOOOMANCIE PHYSIOGNOMONIE, PIERRE PHILOSOPHALE', PYROHAtiCIE, RABDOMANCIE, RIIAPSODOMANCIE, SCIAMANCIE, SEXOMANCIE, SIDROSPODOMANTIE MANCIE, SOMNAMBDLISME STGANOGRAPHIE STOLISOMANCIE, SUPERSTITIONS, STERNOMANCIE STOICHOHANC1E, SYCOSIANSIE, SYMPATHIE, TACITURNAHANCIE, TAUPOMANCIE, TPHRAMANCIE, TRATOSCOP1E, TUALMUDANC1E, THOMANCIE, THURGIE, THURIFUMIE, TIROMANCIE, UROTOPGNIE, UTSTURE, VAIIP1RISHE, VNTRILOQUIE, VISIIMANCIE, XYLOMANCIE, ZAIRAGIE J O.U

RPERTOIRE

UNIVERSEL,

ILS {1TBES DES PERSONNAGES, DES.LIVRFS, DES FAITS ET DES CHOSES QUI TIENNENT AUX APPARITIONS, AUX D:VI14ATIONS, A LA MAOlt AU COMMERCEDE L'ENFEIl, AUX DMONS, AUX SOR6!ERS, AUX SCIENCES OCCULTES, AUX GnWMBKS, A LA CADALE, AUX ESPRITS LMENTAIRES, AU GRAND UVRE, AUX PRODIGES, AUX ERREURS, AUX PR1UCS, AUX IMPOSTURES, AUX ARTS DES BOHMIENS, AUX SUPERSTITIONS DIVERSES, AUX CONTES POPULAIRES, AUX PRONOSTiC!^ ET GNRALEMENTA TOUTES LES FAUSSES CROYANCES MERVEILLEUSES, SURPRENANTES, MYSTRIEUSES OU SURNATURELLES.

publiDITEUR DES COURS

pa SOI. l'abb SOtigue,SUR CHAQUE BRANCHE DB LA SCIENCE RELIGIEUSE.

COMPLETS

-of9!I~

TOME

PREMIER.

w

~IQ~2 VOL. PRIX 16 FRANCS.

L'DITEUR, AUX ATELIERS CATHOLIQUES U PETIT-MONTROUGE, D DE BARRIRE D'ENFER PARIS. 184C

CHEZ

ENCYCLOPEDIE .,E.NC

C

OP

DI

THEOLOGIQUE, or'SRIE EDICTIONNAIRES BRANCHE DELASCIENCE D SUR RELIGIEUSE, CHAQUE EH OKFRANTFRANAISLA PLUS CLAIRE, LA ET LA PLUS LA PLUS COMMODE, FACILE, PLUS COMPLTE DES THOLOGIES; BONT CES DICTIONNAIRES l'CRlTCRE DE PHILOLOGIE SACRE, DE LITURGIE, DE DROIT CANON, DE RITES ET SAINTE, DE DE CONCILES, d'HKESIES ET DE SCHISMES, DE LGISLATION RELIGIEUSE, CRMONIES, THOLOGIE DOGMATIQUE ET morale, DES PASSIONS, DES vertus et DES VICES, de CAS DE CONSCIENCE, D'HISTOIRE D'ORDRES RELIGIEUX ECCLSIASTIQUE, (HOMMES ET DE musique D'ARCHOLOGIE sacre, RELIGIEUSE, DE gographie FEMMES), ET DE NUMISMATIQUE RELIsacre ET ECCLSIASTIQUE, d'hraldique DES DIVERSES v ET MIS A L'INDEX, GIEUSES, DES LIVRES jansnistes chrtienne DE PHILOSOPHIE, DE DIPLOMATIQUE RELIGIONS, ET DES SCIENCES OCCULTES, LA PLUS VARIE

PUBLIE PAR

M. L'ABB

M1GNE,

DITEURDES COURSCOMPLETS SUII CHAQUE BBANCUE LA SCIENCERELIGIEliSU. DR

50 PIlll

VOMMES

IN-4V

A 6 FR. LE VOL. POUR LE SOUSCRIPTEUR LA COLLECTIONENTIERE, 7 FR-, 8 FR., ET MME10 Fil. POUR LE A SOUSCRIPTEUR TEL OU TEL DICTIONNAIRE PARTICULIER.'

TOftlEQUARANTE-HUITIME.DICTIONNAIREDES SCIENCESOCCULTES.TOME PREMIER.

2

VOL,

PRIX

1G FRANCS.

L'DITELR, AUX ATELIERS CATHOLIQUESDU PET1T-MONTROUGERUE D'AUBOISE UA'.nlRE D'ENFER DE PARIS.

CHEZ

iG

Imprioierie rie Vhaiet dk Suncr el Cl ru dfi-Svrw, 57, i Paris.

'> DICTIONNAIRE SCIENCES OCCULTES ET DES PlIDES SUPERSTITIEUSES. AAAMON. Voy. Amon. AAHON, magicien du Bas-Empire, qui vivait du temps de l'empereur Manuel Comnne. On conte qu'il possdait les Clavicules de Salomon, qu'au moyen de ce livre il avait ses ordres des lgions de dmons, et so mlait de ncromancie. On lui fit crever les yeux; aprs quoi on lui coupa encore la langue. Mais n'allez pas croire que ce ft il fut une victime de quelque fanatisme condamn comme bndit car on trouva chez lui un cadavre qui avait les pieds enchans, le cur perc d'un clou, et d'autres abominations (Nictas, Annales, liv. 4.) ABADDON, ou le destructeur, chef des dmons de la septime hirarchie. C'est le nom de l'ange exterminateur dans l'Apocalypse. ABADIE (JEANNETTE), jeune fille du village de Siboure, en Gascogne. Delancre, dans son Tableau de l'inconstance des dmons, raconte que Jeannette Abadie, dormant, un dimanche, pendant la messe, dans la maison de son pre, un dmon profila du moment et l'emporta au sabbat (quoiqu'on ne ft le sabbat ni le dimanche ni aux heures des saints offices, temps o les dmons ont peu de joie). Elle trouva au sabbat grande compagnie et vit que celui qui prsidait avait la tte deux visages, comme Janus. Du reste, elle ne fit rien de criminel et fut remise son logis par le mme moyen de transport qui l'avait emmene. Elle se rveilla alors et ramassa une petite relique que le diable avait eu la prcaution d'ter de son cou avant de l'emporter. Il parait que le bon cur qui elle confessa son aventure lui fit comprendre qu'elle n'avait fait qu'un mauvais rve; car elle ne fut aucunement recherche, quoique Delancre dise qu'elle avait commenc l le mtier de sorcire. Voy. CRAPAUD. ABALAM, prince de l'enfer, trs-peu cone J H) Hrodote, amblique,Clmentd'Alexandrie, lc. Le livre trs-rare d'Abdeelest intitul DasBuch (2) rede der versiegelten des prophetenDanielis, etc. Le. DICTIONN. SCIENCES CCULTES, de; O nu. Il est de ta suite de Paymon. Voy. ce mot. ABANO. Voy. PIERRE D'APONE. ABARIS magicien scythe et grand-prtre d'Apollon, qui lui donna une flche d'or sur laquelle il chevauchait par les airs avec 1,-t ce qui a fait que les rapidit d'un oiseau Grecs l'ont appel l'Arobate. Il fut, dit-on, matre de Pythagore, qui lui vola sa flche, dans laquelle on doit voir quelque allgorie. On ajoute qu'Abaris prdisait l'avenir, qu'il apaisait les orages, qu'il chassait la peste; on conte mme qu'il vivait sans boire ni manger. Avec les os de Plops, il fabriqua. une Cigure de Minerve, qu'il vendit aux Troyens comme un talisman descendu du ciel: c'est le Palladium qui avait la rputation de rendre imprenable la ville o il se trouvait (1). ABDEEL (Abraham), appel communment Schnewald (Beauchamp), prdicateur Cuslrin dans la marche de Brandebourg fit imprimer harn, en 1572, le Livre de lu parole cachete, dans lequel il a fait des calculs pour trouver qui est l'antechrist et quelle poque il doit paratre. Cette mthode consiste prendre au hasard un passage du prophte Daniel ou de l'Apocalypse, et donner chaque lettre depuis a jusqu' z, sa valeur numrique. A vaut 1, 6 vaut 2, c vaut 3, et ainsi de suite. Abdeel dclare que l'antechrist est le pape Lon X. Il trouve de la mme manire les noms des trois anges par lesquels l'antechrist doit tre dcouvert. Ces trois anges sont Huss, Hulhen et un certain No qui nous est inconnu. Ces trois insenss ne s'en doutaient probablement pas. A la fin de son livre, Abdeel prend l'engagement de dcouvrir le vrai nom de ce certain No, ainsi que d'autres secrets, par les nombres cabalistiques du prophte Daniel il no parait pas qu'il ait jamais rempli cette promesse (2). a livrede la parolecachetedu prophteDaniel u in' cha. o clairement omment n peut reconnatra c pitre, exposant l'antechrist. 1

t

il

MCTiONNAinEDES SCIENCESOCCULTES.

12

ABDEL -AZYS, .astrologue arabe du dixime sic.lo, plus connu en Europe sous le nom d'Alchabitius. Son Trait d'astrologie judiciaire a t traduit en latin par Jean de .Sville (Hispalensis). L'dition la plus recherche de ce livre Alchabitis, cum commento, est celle de Venise, 1503, in-4 de 140 pages. ABR1AS DE BABYLONE. On attribue un crivain de ce nom l'histoire du combat merveilleux que livra saint Pierre Simon le magicien. Le livre d'Abdias a t traduit par Julius Africanus, sous ce titre Historia cerlaminis aposlolici 1566, in-8. ABEILARD. Il est plus clbre aujourd'hui par ses tragiques amours que par ses ouvrages thologiques, qui lui attirrent justeet qui ment les censures de saint Bernard 11 taient pleins d'erreurs trs-dangereuses. mourut en 1142. Vingt ans aprs, Hlose ayant t ensevelie dans la mme tombe, on conte qu' son approche la cendre froide d'Abeilard se rchauffa tout coup, et qu'il tendit les bras pour recevoir celle qui avait t sa femme. Leurs restes taient au Paraclet, dans une prcieuse tombe gothique que l'on a transporte Paris en 1799, et qui est au cimetire du Pre-Laprsentement chaise. ABEILLES. C'tait l'opinion de quelques dmonographes que si une sorcire, avant d'tre prise,avait mang la reine d'un essaim d'abeilles, ce cordial lui donnait la force de supporter la torture sans confesser (1) mais celte dcouverte n'a pas fait principe. Dans certains cantons de la Bretagne, on prtend que les ,abeilles sont sensibles aux plaisirs comme aux peines de leurs matres, et qu'elles ne russissent point si on nglige de leur faire part ds vnements qui intressent la maison. Ceux qui ont cette croyance ne manquent pas d'attacher leurs ruches un morceau d'loffe noire lorsqu'il y a une mort chez eux, et un morceau d'toffe toute rouge lorsqu'il y a un mariage,ou autre fte (2). Les Circassiens, dans leur religion mle de mahomtisme et d'idode christianisme, ltrie, honorent la Mre de Dieu sous le nom de Mrimc ou de Melissa. Ils la regardent comme la patronne des abeilles, dont elle sauva la race en conservant l'un d'elles un jour que le tonnerre dans sa manche menaait d'exterminer tous les insectes. Los revenus que les Circassiens tirent de leurs ruches expliquent leur reconnaissance pour le bienfait qui les leur a conserves. Solin a crit que les abeilles ne peuvent pas vivre en Irlande; que celles qu'on y amne y meurent tout coup; et que si l'on porte de la terre de cette le dans un autre pays, et qu'on la rpande autour des ruches, la les abeilles sont forces d'abandonner place, parce que cette terre leur est mortelle. On lit la mme chose dans les Origines d'Isidore. Faut-il examiner, ajoute le pre Lebrun (3), d'o peut venir cette malilib. (1)Wierus,De Praestigiis VI, cap. 7. le Finlslrc Il p. 16. dans U) Cambrj,Voyage

gnit de la terre d'Irlande? Non, car il suffit de dire que c'est une fable et qu'on trouve en Irlande beaucoup d'abeilles. ABEL, fils d'Adam. Des docteurs musulmans disent qu'il avait quarante-huit pieds de haut. Il se peut qu'ils aient raisonn d'aprs un tertre long de cinquante-cinq pieds, que l'on montre auprs de Damas, et qu'on nomme la tombe d'Abel. Les rabbins ont crit beaucoup de rveries sur le compte d'Abel. Nos anciens, qui lui attribuent un croyaient tant de choses livre d'astrologie judiciaire qui lui aurait t rvl et qu'il aurait renferm dans une pierre. Aprs le dluge, Herms-Trismgiste le trouva il y apprit l'art de faire des talismans sous l'influence des constellations. Ce livre est intitul Liber de virtutibus planetarum et omnibus rerum mundanarum virtutibus. Voy. le trait De Essentiis essentiarum qu'on dcore faussement du nom de saint Thomas d'Aquin pars 4, cap. 2. Voy. aussi Codex pseud. Vet. Testam. Fabricius ABEL DE LA RUE, dit le Casseur, savetier et mauvais drle qui fut arrt, en 1582, Coulommiers, et brl comme voleur, noueur d'aiguillettes. sorcier magicien Voici sa lgende Le noueur d'aiguillettes. C'tait grand deuil Coulommiers, dans la maison de Jean Moureau le 15 juin de l'an de grce 1582. Le petit homme s'tait mari la veille, plein de liesse et se promettant son 'heureux mnage avec Fare t'ieuriot, pouse. Il tait vif, homme de tte, persvrant dans ses affections comme dans ses haines et il se rjouissait sans mnagement de son succs sur ses rivaux. Fare qui semblait partager son bonl'avait prfr, heur et ne se troublait pas plus que lui des alarmes que les menaces d'un rival ddaign avaient fait natre chez leurs convives. Fare Fleuriot, habile ouvrire en guipure, n'avait pu hsiter dans son choix entre Jean Moureau, armurier fort son aise, et ce concurrent redout, nomm Abel de la Rue, surnomm le Casseur, cause de sa mauvaise conduite; homme rduit au mtier de savetier, et qu'on accusait de relations avec le circondiable cause de ses dportements stance mystrieuse qui effrayait les amis de l'armurier. Vous avez supplant Abel, lui disaientils il vous jouera quelqu'un de ses mauvais tours. Les gens de justice de notre roi, Henri troisime, nous sauront bien rendre raison du Casseur rpondit Jean Moureau. -Et qui sait, dit une vieille tante, s'il ne vous jetterait pas un sort? -Patience telle avait t la rponse du jeune mari. Mais Fare tait pourtant moins rassure la noce toutefois s'tait faite joyeusement. Or, le lendemain, comme nous avons dit, c'tait dans la maison grand deuil et pleine (3) Histoire critique des pratiques superstitieuses liv. I, chap.5s. ur l'Amrique,ch. xxxv et xxxvi.Boguet.Dise (2) Wierus, in Pseudomonarch. dsem. Dise.et Itisi.des spectres, liv. TU,ch. v. (3)Leloyer, dessorciers,cli. vu. (i) Leloyer,Dise.etbisl. des spectres,liv. VIII, cl),vi.

0") 85 AGR 11 mauvais traitements de la populace, qui l'accusail de sorcellerie, n'est-il pas permis de croire ou que son esprit caustique, et peut-tre ses murs mal rgles, lui faisaient des ennemis ou que son caractre d'agent diplomatique le mettait souvent dans des situations prilleuses, ou que la mdecine empirique, qu'il exerait, l'exposait des moins qu'il ne faille croire, catastrophes en effet, que cet homme avait rellement tudi la magie dans ces universits mystrieuses dont nous ne savons pas encore les Quoi qu'il en secrets? Voy. Universits. soit, Louise de Savoie, mre de Franois l" le prit pour son mdecin. Elle voulait qu'il ft aussi son astrologue, ce qu'il refusa. Et pourtant on soutient qu'il prdisait au trop fameux conntable de Bourbon' des succs contre la France. Si cette allgation est vraie, c'tait semer la trahison, et Agrippa tait un fripon ou un fourbe. Mais on tablit encore l'loignemcnt d'Ades sorciers grippa pour le charlatanisme en rappelant ce fait, que, pendant le sjour qu'il fit Metz, remplissant les fonctions de syndic ou avocaUgnral (car cet homme fit tous les mtiers), il s'leva trs- vivement contre le rquisitoire de Nicolas Savin, qui voulait faire brler comme sorcire une paysanne. La spirituelle et vive loquence d'Agrippa fit absoudre cette fille. A cela les partisans de la sorcellerie d'Agrippa rpondent qu'il n'est pas tonnant qu'un pareil compre ait dfendu ceux qui pratiquaient la magie, puisqu'il la pratiquait lui-mme. Ils ajoutent que, tandis qu'il professait l'universit de Louvain, il infecta ses coliers d'ides magiques. Un de ses lves, lisant auprs de lui un certain livre de conjurations, fut trangl par le diable. Agrippa, craignant qu'on ne le souponnt d'tre l'auteur ou la cause de cette mort arrive dans sa chambre, commanda l'esprit malin d'entrer dans le corps qu'il venait d'touffer, de ranimer le jeune homme et de lui faire faire avant de le quitter sept ou huit tours sur la place publique. Le diable obit le corps du jeune trangl aprs avoir parad pendant quelques minutes tomba sans vie devant la multitude de ses camarades, qui crurent que ce n'tait l qu'une mort subite (1). Ce ne fut pas pourtant cause de semblables faits qu'il partit de cette ville savante. Ce fut parce qu'il s'y tait fait des ennemis, qui il donna un prtexte par la publication de son ouvrage de la Philosophie occulte. On accusa ce livre d'hrsie et de magie et, en attendant qu'il ft jug, l'auteur passa une anne dans les prisons de Bruxelles. Il en fut tir par l'archevque de Cologne, qui .avait accept la ddicace du livre, dont il reconnut publiquement que l'auteur n'tait pas sorcier. Les penses de ce livre et celles que le mme savant exposa dans son commentaire In arlem brevem Raymundi Lullii, ne sont que des rveries. Ce qui surtout a (t) Delrio,Disquisit. mag.,lib. II, qust.39. Ajione. (2j Voyez

1. AGR 54

fait passer Agrippa pour un grand magicien, c'est un fatras plein de crmonies magiques et superstitieuses qu'on publia sous son nom, vingt-sept ans aprs sa mort, qu'on donna comme le quatrime livre de sa Philosophie occulle, et qui n'est qu'un ramassis de fragments dcousus de Pierre d'Apone, de Pictorius, et d'autres songes creux (2). Cependant Delancre ne porte son accusation que sur les trois premiers livres. Agrippa, dit-il (3), composa trois livres assez grands sur la magie dmoniaque mais il confessa qu'il n'avait jamais eu aucun commerce avec le dmon, et que la magie et la sorcellerie (hors les malfices) consistaient seulement en quelques prestiges, au moyen desquels l'esprit malin trompe les Thev.ct n'admet pas ces palignorants. liatifs. On ne peut nier, dit-il, qu'Agrippa n'ait t ensorcel de la plus fine et excrable magie, de laquelle, au vu et au su de chacun, il a fait profession manifeste. Il tait s: subtil, qu'il grippait de ses mains crochues des trsors que beaucoup de vaillants capitaines ne pouvaient gagner par le, cliquetis de leurs armes et leurs combats furieux. 11 composa le livre de la Philosophie occulte, censur par les chrtiens, pour lequel il fut *t chass'de Flandre; oil ne putdornavant tre souffert; de manire qu'il prit la route d'Italie, qu'il empoisonna tellement que plusieurs gens de bien lui donnrent encore la chasse, et il n'eut rien de plus htif que de se retirer Dole. Enfin il se rendit Lyon, dnu de facults; il yemployatoutes sortes de moyens pour vivoter, remuant le inieux.qu'il pouvait la queue du bton mais.il gagnait si peu, qu'il mourut en un chtif cabaret, abhorr de tout le monde, et dtest comme un magicien maudit, parce que toujours il menait en sa compagnie un diable sous la figure d'un chien noir. Paul Jove ajoute qu'aux approches de sa mort, comme on le pressait de-se repentir, il ta ce chien, qui tait son dmon familier, un collier garni de clous qui formaient des inscriptions ncromantiques, et lui dit Vat'en malheureuse bte, c'est toi qui m' m perdu; qu'alors le chien prit aussitt la fuite vers la rivire de Sane, s'y jeta la tte en avant et ne reparut plus. Delancre rapporte autrement cette mort, qui n'eut pas lieu dans un cabaret de Lyon, 'mais comme nous l'avons dit Grenoble. Ce misrable Agrippa, dit-il, fut si aveugl du diable, auquel il s'tait soumis, qu'encore qu'il connt trs-bien sa perfidie et ses artifices, il ne les put viter, tant si bien envelopp dans les rets d'icelui diable, qu'il lui avait persuad que, s'il voulait se laisser tuer, la mort n'aurait nul pouvoir sur lui, et qu'il le ressusciterait et le rendrait immortel ce qui advint autrement, car Agrippa s'tant fait couper la tte, prvenu de cette fausse esprance, le diable se moqua de lui et ne voulut (aussi ne le pouvait-il) lui rliv. d (3) Tableaude l'inconstance es dmons, V.

35

DICTIONNAIRE DES SCIENCESOCCULTES.

36

rend si furieux ceux donner la vie pour lui laisser le moyen de et mange en ragot dplorer ses crimes. qui se sont permis ce rgal qu'ils s'arradit chent les cheveux et se dchirent jusqu' ce Wicrns qui fut disciple d'Agrippa qu'ils aient compltement achev leur digesqu'en effet cet homme avait beaucoup d'aftion. Le livre qui contient cette singulire fection pour les chiens, qu'on en voyait constamment deux dans son tude, dont l'un se recette (2) donne pour raison de ses effets nommait Monsieur et l'autre Mademoiselle que la grande chaleur de la cervelle de et qu'on prtendait que ces deux chiens noirs l'aigle forme des illusions fantastiques en Tout cela bouchant les conduits des vapeurs et en remtaient deux diables dguiss. plissant la tte de fume. C'est ingnieux n'empche pas qu'on ne soit persuad, dans et clair. Voy. Pierre D'AIGLE. qu'Agrippa quelques provinces arrires On donne en alchimie le nom d'aigle difn'est pas plus mort que Nicolas Flamel, et frentes combinaisons savantes. L'aigle cqu'il se conserve dans un coin, ou par l'art leste- est une composition de mercure rduit magique, ou par l'lixir de longue vie. Voy. en essence, qui passe pour un remde uniCYRANO. versel l'aigle de Vnus est une composition AGUAPA, arbre des Indes orientales dont on prtend que l'ombre est venimeuse. Un de vert-de-gris et de sel ammoniac, qui forhomme vtu, qui. s'endort sous cet arbre, se ment un safran l'aigle noir est une composition de cette cadmie vnneuse qui se nomme relve tout enfl et l'on assure qu'un homme nu crve sans ressource. Les habitants cobalt, et que quelques alchimistes regardent attribuent la mchancet du diable ces comme la'matire du mercure philosophicruels effets. Voy. Bohon-Upas. que. Henri IV, dans cette parAGUERRE. Sous AIGUILLES. On pratique ainsi, dans queltie des Basses-Pyrnes qu'on appelait le ques localits, une divination par les aiguilles. On prend vingt-cinq aiguilles neuves; pays de Labour, on fit le procs en sorcellede soixante-treize ans, on les met dans une assiette, sur laquelle on rie un vieux coquin verse de l'eau. Celles qui s'affourchent les qui se nommait Pierre d'Aguerre, et qui causait beaucoup de maux par empoisonneunes sur les autres annoncent autant d'enments, dits sortilges. On avait arrt, en nemis.. On conte qu'il est ais de faire mermme temps que lui, Marie d'Aguerre et veille avec de simples aiguilles coudre, en Jeanne d'Aguerre, ses petites-filles ou ses leur communiquant une vertu qui enchante. petites-nices, avec d'autres jeunes filles, et Kornmann crit ceci (3) Quant ce que les sorcires qui les avaient menes au sab- les magiciens et les enchanteurs font avec bat. Jeanne d'Aguerre exposa les turpitudes l'aiguille dont on a cousu le suaire d'un caqui se commettaient dans les grossires or- davre, aiguille au moyen de laquelle ils peugies o on l'avait conduite; elle y avait vu vent lier les nouveaux maris cela ne doit le diable en forme de bouc. Marie d'Aguerre pas s'crire., de crainte de faire natre la dposa que le dmon ador au sabbat s'appnse d'un pareil expdient. AIGUILLETTE. On appelle nouement de pelait Lonard, qu'elle l'avait vu en sa forme de bouc sortir du fond d'une grande cruche l'aiguillette un charmn qui frappe tellement qu'il lui l'imagination de deux poux ignorants ou place au milieu de. l'assemble avait paru prodigieusement haut, et qu' la qu'il s'lve entre eux une superstitieux fin du sabbat il tait rentr dans sa cruche. sorte d'antipathie dont les accidents sont trs-divers. Ce charme est jet par des malDeux tmoins ayant affirm qu'ils avaient vu Pierre d'Aguerre remplir au sabbat le veillants qui passent pour sorciers. Voy. Ligatures. personnage de matre des crmonies, qu'ils dor AIMANT (MAGNES),principal producteur avaient vu le diable lui donner un bton Il comme un mestrede la vertu magntique ou attractive. avec lequel il rangeait et y a sur t'aimant quelques erreurs populaires de-camp, les personnes et les choses qu'il est bon de passer en revue. -On rapqu'ils l'avaient vu la fin de l'assemble rendre au diable son bton de commandeporte des choses admirables, dit le docteur ment (1), Pierre d'Aguerre fut condamn Brown (4)', d'un certain aimant qui n'attire mort comme sorcier avr. Voy. Bouc et pas seulement le fer, mais la chair aussi. C'est un aimant trs-faible, compos surtout SjABBAT. de terre glaise seme d'un petit nombre de AIGLE. L'aigle a toujours t un oiseau de prsage chez les anciens. Valre-Maxime lignes magntiques et ferres; La terre glaise rapporte que la vue d'un aigle sauva la vie qui en est la base fait qu'il. s'attache aux au roi Djotarus qui ne faisait rien sans lvres, comme l'hmatite ou la terre de consulter les oiseaux comme il s'y connaisLemnos. Les mdecins qui joignent cette sait, il comprit que l'aigle qu'il voyait le dpierre l'atile lui donnent mal propos la tournait d'aller loger dans la maison qu'on vertu de prvenir les avortements. lui avait prpare, et qui s'croula la nuit On a dit, de toute espce d'aimant, que l'ail peut lui enlever sa proprit attractive; suivante. De profonds savants ont dit que entre fausse quoiqu'elle l'aigle a des proprits surprenantes opinion certainement autres celle-ci que sa cervelle dessche nous ait t transmise par Solin, Pline, Plumise en poudre imprgne de suc de cigu tarque, Mathiole, etc. Toutes les exprience d e de (t) Delancre,Tableau l'inconstanceesdmons, tc., (3)De Mirab.mort., parsV, cap. xxu. i. Jiv.II, discours (i) Essaisur les erreurs, etc., liv. II, cb.iu. mes religieuses aucun sige. Entends-moi; prince de menterics, de mauvais jours en-> vieilli. Tu es destructeur de vrit et cotta trouveur d'iniquit; coute donc quelle sentence aujourd'hui nous prononcerons contre tes fraudes. Pourquoi donc, esprit damn, ne seras-tu pas soumis notre Crateur? Par la vertu de celui qui toute choses a cr, va-t-en d'ici, fugitif, en nous laissant les siges du paradis pour les reai plir c'est d'o procde ta rage contre nous. P.ir l'autorit de Dieu; nous te coinmana dons que si tu n'as bti aucune trahison par tes cautclles contre les servantes de Jsus Christ, tu t'en ailles subitement, et les laisses servir Dieu en paix. Adjur de par celui qui viendra juger les vivants et les morts, et le a sicle par le feu. Amen. Aprs qu'il eut ainsi conjur le mauvais1' sui-. esprit, il pronona l'excommunication vante Oh 1maudit esprit, reconnais que tu es celui qui jadis fus, aux dlices du paradis de Dieu, parfait en tes uvres, depuis ! temps que tu fus cr jusqu'au temps qu'il a t trouv mauvaiset en toi; Tu as p^ ch, et tu as t jet de la sainte montagne a de Dieu jusqu'aux abimes tnbreux et aux gouffres infernaux.- Tu as perdu ta sagesse et recouvr' en place les ruses- damnables. v Maintenant donc, misrable crature, qui que tu sois, ou de quelque infernale hic rarchie tu puisses tre, qui, pour affliger te humains-, as pris puissance de la permis sion divine, s'il est ainsi que, par si subtil j fraude, tu as dlibr de te jouer de ces re>< ligieuses, nous invoquons le Pre tut puissant, nous supplions le Fils notre Rc dempteur, nous rclamons le Saint-Esprit consolateur contre toi, afin que de sa droite a puissante il commande que la mauvaiset

de tes efforts soit annihile, afin que tu ne suives plus les pas de notre sur Antoi nette, si, par ci-devant, tu les as'suivis; et nous, serviteurs de Dieu tout-puissant, quoillue pcheurs, quoique iitdignes, tou tefois en nous confiant en sa spciale mis ricorde, nous te condamnons, par la vertu de Notre-Seigneur Jsus-Christ, que tu laisses en paix.ces pauvres religieuses. Oh 1 antique serpent, eu t'anathmatisant, nous l'excommunions, et en te dlestant et rc non.int tes uvres, sous l'extermination dn souverain jugement, nous-t'excrons, t'interdisant ce lieu et ceux et celles qui y demeurent, te maudissant au nom de Notre Seigneur Jsus-Christ, afin que, par ces im prcaliohs, perturb, confus, extermin, tu t'enfuies htivement aux lieux trangers dserts et inaccessibles, et l tu attendras a le terrible jour du jugement dernier, en te cachant et rongeant le frein de ton mor tel orgueil; et l sois enferm et musel avec ta fureur dam'nablc, adjur, excommuni, condamn, anathmatis, interdit et extermin par ce mme Dieu Notre-Sei gneur Jsus-Christ, qui viendra juger Tes vivants et lS morts, et le sicle par le feu. Tous rpondirent Amen. Lors, en signe de maldiction, furent teintes h's chandelles, la cloche en dtestation fut sorihe, et l'vque frappa la terre plusicurs fois du talon, en excrant le diable, l'excommuniant et chassant s'il tait autour d lt jufe sur. 11 prit de t'cau bnite, la rpandit et la jeta eu 'aiT, et sur nous et sur la terre, criant haute voix Discedite rrines qui opramini iniquilalemt De plus, il envoya tris prtres, vtus d'aubes et ayant chacun l'tole au cou, pour rpandre l'eau linile par tous les lieux de l'abbaye. Ils furent longuement en cl1 labeur, parce que fe couvent est assez spacieux et, comme ils Discedite jetatent leur eau bnite, disant omnes qui oprclmini iniquilatsm, voil subitement aucuns diables, esprits mauvais, fuyant et chasss par eux, qui vinrent prendre une jeune religieuse encore novice, genlil-femme qui, outre son gr, par ses parents, l dedans avait t mise. .Celait horreur de la voir. Tous furent pouvants et troubls, et les plus hardis eussent voulu tre bien loin. Les pauvres religieuses piirent, ayant peur incomparable elles se serraieut l'une contre l'autre, comme brebis au troupeau desquelles le loup s'est subitement jet. La' jeune fille se dfendait comme elle pouvait. J'ordonnai que l'on prit trois toles dont elle ft lie; et lorsque nos prtres furent revenus, je leur donnai eu garde ladite religieuse dmoniaque. L'vque s'appareilla de tous ornements pour clbrer l sainte messe, et quand ce vint l'offratide, la sur que l'me suivait se leva et vint offrir un pain blanc et un pot de vin, laquelle offrande fut incontinent donne aux pauvres pour l'amour de Dieu. Comme nous tions tous assis, voici quatre personnes qui apportrent les ossements

09

ALI

ALI

70

de sur Alis, tant dans un cercueil de bois Oui. couvert d'un' drap mortuaire. Sitt que le Dis-moi, n'est-ce pas le bon ange qui n mauvais esprit, qui tait au corps de la relila "vie avait t dput te garder par la providence divine? gieuse novice, aperut lesdits ossements', sans autrement s'mouvoir, il dit Oui. -Ah! pauvre mchante, s-tu l? Dis-moi, comment a nom ce bon ange? Puis il se tint tout coi (1). Point de rponse. se prparait conDis-moi si le bon ange n'est pas de la Cependant monseigneur jurer t'esprit de ladite dfunte, dont les ossepremire hirarchie ? ments taient prsents; et premirement eh Point de rponse. bnissant l nom de Di, dit tout haut en Dis-moi s'il est de a seconde Hirarchie? latin SU nomen Domini benediclurri. Puis Point de rponse. Dis-moi s'il est de l tierce hirarchie? Adjutrim noslrum in npm'ine fiomini. Et les assistants lui rpondaient. FI commena Oui. ensuite conjurer ri cette manire Dis-moi si ce bon ange fut spar de toi 0 esprit, quer que tu puisss tre, incontinent quand tu fus morte? d'adverse partie o de Dieu, qui de longNon. Dis*-moi s'il ne t'a point laisse quelpar . temps suis cette jeune religieuse, i( celui qui fut men devant Caphe, prince quefois? l fut accus et interrog, des prtres juifs, Non. mais rien ne voulut rpondre jusqu' ce Dis-moi si ton bon ange te rconforte qu'il ft conjur au nom de Dieu vivant, et te console en tes afflictions et peines? il auquel il rpondit que vritablement Oui. lait Fils de Dieu le tout.- puissant Dis-moi si tu peux voir d'autres bons l'invocation duquel terrible nom, au cief, anges que le tien ci si tu en vois? en terre et en enfer, soit rvrence faite, Oui. par la vertu d'icelui mme Dieu, NotreDis-moi si l'ange de Satan n'est boiht Seigneur Jsus-Christ avec toi? (alors tous s'age nouillrent) Point de rponse. je te conjure et te commando que tu me rpondes apcrteinent, ainsi que Dis-moi, ne vis-l point t diable? tu potirras et que par l vtnt divine il Oui. te demn te sera permis, de tout ce que je Dis-moi, adjur par les hauts noms de derai, sans rien scller, tellement que. j Dieu, s'il y a vritablement un lieu particu puisse entendre clairement toutes les flier qui soit appel purgatoire, auquel puisafin sent tre toutes les ms qui par la justice ponses, et avec moi tous les assistants, que chacun de nous ait occasion de louer divine l sont condamnes? et magnifier les hauts secrets de Dieu, noOui. et par tre Crateur, lui rgne :amais Dis-moi, n'as-lu point vu punir aucu tous temps infiniment. nes mes en purgatoire? Non. Et nous rpondmes amen. Alors lous les assistants, dsirant entendre Dis-moi, n'as-tu point vu au puigatoiro se dlibrent de aucuns que tu aies vus en ce monde? les rponses de l'esprit Oui. prter grand silence, et vous n'eussiez pas Dis-moi s'il y a douleur ou affliction en ou crature en celte compagnie qui ft aucun bruit, mais tous ouvraient les oreilles et ce monde, qui puisse tre compare aux peitenaient leurs yeux fixs eut la sur Antoines du purgatoire? nette. Point de rponse. Dis-moi si tu as eu repos c jour du Premirement, il lui lut demand en celle manire Dis-moi, esprit, si tu es vritaVendredi-Saint, en rvrence de la Passion de Noire-Seigneur? blement l'esprit de sur Alis, depuis longOui. temps morte? Dis-moi si tu fus en repos le jour fie. Oui, rpondit l'esprit. Dis-moi si de ton corps ces ossements Pques, pour l'honneur de la glorieuse ront t ici apports? surrection ? Oui. Oui. tu sortis de Dis-moi si incontinent que Dis-moi si repos te fut effoy l jour ton corps, tu vins suivre cette jeune sur? de l'Ascension? Oui. Oui. avec toi? Dis-moi s'il y a aucun ange Dis-moi, si le jour de la Pentecte? Oui. Oui. Dis-moi, cet ange est-il des bienheuDis-moi si le jour de Nol tu as repos? reux ? Oui. Dis-moi si, pour l'honneur de la sainte Oui. Dis-moi, ce bon ange te conduit-il parvierge Marie tu as eu repos en ses ftes? tout o il te convient d'aller2 Oui. dit peu tendu c'est que cet (1) Adriende Montalembertu iciqu'il parleradansun Si on trouve cet article unsembl a d digne tl'trceiitiercdmoniaque ouvragetrs-curieuxnous autreouvragede l.ipossession c:ellc.jeunenu n':r Inmiscet autn; ouvi-ago ilpoint,paru),cl il s'occupe rcnirnl analys. lungutHimnl riiisloirc. lius (jucdeso;ur Alis,dont lr.;il

71

DES SCIENCESOCCULTAS. DICTIONNAIRE

-.1

--Ah! sire Dieu, bon Jsus, qui tes Dis-moi si tu as eu allgement la Toussaint? prince de tous les rois, qui nous avez tant aims Oui. que vous nous avez lavs de nos Dis-moi, connais-tu le temps o tu se- pchs en votre prcieux sang, je vous appelle en tmoin de vrit au nom de votre ras dlivre de ta peine? pauvre crature. Je vous invoque contre Non. i le faux ennemi accusateur de notre sur, Dis-moi si tu, pourrais tre dlivre par comment la mre abbesse prsentement et jenes? toutes les religieuses lui ont pardonn et Oui. Dis-moi si tu pourrais tre dlivre par consentison absolution. Puis dit: Amen. Dominus retribuat pro te, soror charissima. oraisons? La jeune sur, qui tait genoux, se leva, Oui. et, en joignant les mains, chanta hautement Dis-moi si par aumnes tu serais dliDeo gratias. Aprs quoi, elle dit le Confiteor, vre ? et sitt qu'elle eut achev, l'vque reprit Oui. Que le Dieu tout-puissant ait merci de Dis-moi si par pelermages tu rchaptrs-chre sur qu'il vous veuille vous Derais? pardonner tous vos pchs et en vous dOui. Dis-moi, le pape a-l-u pu.ssance de te livrant detout mal, qu'il veuille vous mener la vie ternelle dlivrer par son autorit papale? Et la sur rpondit Amen. Oui. Le seigneur vquo tendit alors sa main A chaque rponse de oui ou de non, l'vdroite sur le cercueil en disant que avait encre et papier pour marquer , anges gardiens jusqu' cent soixante. Les Siamois divisent les anges en sept ordres, et les chargent de la garde dos, plantes, des villes, des personnes. Us disent que c'est pendant qu'on ternue que les mauvais anges crivent les fautes des hommes. Les thologiens admettent neuf churs les sraphins, d'anges, en trois hirarchies les trnes; les dominales chrubins, tions, les principauts, les vertus des cieux; les puissances, les archanges et les anges. Parce que des anges, en certaines occasions o Dieu l'a voulu, ont secouru les Juifs contre leurs ennemis, les peuples modernes ont quelquefois attendu le mme prodige. Lo jour de la prise de Constantinople par Mahomet H, les Grecs schismatiques comptant sur la prophtie d'un de leurs moines, se persuadaient que les Turcs n'entreraient pas dans la ville, mais qu'ils seraient arrts aux murailles par un ange arm d'un glaive, qui les chasserait et les repousserait jusqu'aux frontires de la Perse. Quand l'ennemi parut sur la brche le peuple et l'arme se rfugirent dans le temple de Sainte-Sophie, sans avoir perdu tout espoir: mais l'ange n'arriva pas, et la. ville fut saccage. (1) Lux magicaacademica, lestium,terresuium et nise, 1687.Cesdeuxvol.sont in-4. c infernorum origo,ordo et iiiborilinatio cunctorunl uad t 2) Bergier,Dictionnairehologique. q fieriet operari, XXIV voluminibus divisa. Pars 1, vers. 18. esse, (3) Coloss., ap.h, c Teuise,1686,sous le nomde LivioBetani; pars 2, Veleurs htes au march aprs les avoir changs en cochons de lait, en poulets en moutransforma un tops.. Uned'elles, ajoutc-l-il comdjen en 'ne et, comme il 'conservait ses talents sous sa nouvelle peau, ellele menait dans les foires ds environs, o il lui gadans foires des o it tni ga. gnait beaucoup d'argent. Un voisin acheta trs-cher cet ne savant. En le lui livrant, la sorcire se borna lui recommander de ne pas le laisser entrer dans l'eau, ce que le nouveau matre de l'ne observa quelque temps. Majs'un jour le pauvre animal, ayant trouve moyen de rompre son licou, se jeta dans un lac ou il reprit sa form naturelle, au gr.and lonnement de so'n .conducteur. L'affaire, dit le conte, fut porte au juge, qui fit chtier les deux sorcires. Les rabbins font trs-grand cas de l'nessc de Balaam. C'est disent-ils., un animal privilgi que Dieu forma la fin du sixime jour. Abraham 'se servit d'elle 'pour porter le bois destin au sacrifice d'Isaac elle porta ensuite la femme et le fils de Mose dans le dsert. Ils assurent que cette nesso est soigneusement nourrie et rserve dans un lieu secret jusqu' l'avnement du Messie juif, qui doit la monter pour soumettre toute la terre. Voy. Borack'. ANGAT. Nom du d'iable Madagascar, o il est regard comme un gnie sanguinaire et cruel. On lui donne la figure du serpent. ANGELIERI,Sicilien du dix-septime sicle j qui n'est connu que par un fatras dont il publia deux volumes, l. dontil en promettait vingt-quatre, sous le titre de Lumire magique, ou origine, ordre et gouvernement de toutes les choses clestes, terrestres et infernales, etc. (1'). Mongitore en parle dans le tome I" de sa Bibliothque sicilienne. ANGLIQUE plante qui passe pour un prservatif contre les fascinations de la niagie. On la mettait en manire d'amulette au cou des petits enfants pour les garantir des malfices. ANGERBODE ou ANGURBODE, femme gigantesque qui se maria avec le diable, selon et qui enfanta l'opinion des Scandinaves le loup Fenris 'le serpent trois monstres Jormungahdur et la dmone Hla, qui garde le monde souterrain. ANGES. Les Juifs, l'exception des saducens, admettaient et honoraient tes anges en qui ils voyaient, comme nous des substances spirituelles, intelligentes, et les premires en dignit entre les cratures. Les rabbins qui depuis la dispersion ont tout altr, et qui placent la cration des anges au second jour, ajoutent qu'ayant t appels au conseil de Dieu, lorsqu'il voulut former l'homme, leurs avis furent partags, et que Dieu fit Adam leur insu pour viter-r leurs murmures. Ils reprochrent nanmoins Dieu d'avoir donn trop d'empire Adam. Dieu soutint l'excellence de son ouvrage parce que l'homme devait le louer sur la

DES SCIENCESOCCULTES. 6 ACTIONNAIRE J95 ou par suite des doccardan raconte qu'un jour qu'il tait par reconnaissance, Chaque dieu Milan, le bruit se rpandit tout coup qu'il y trines de la mtempsycose. avait un ange dans les airs au-dessus de la avait uu animal qui lui tait dvou. Les anciens philosophes avaient parfois au suville. Il accourut et vit, ainsi que deux mille jet des animaux, de singulires ides. Celse, personnes rassembles, un ange qui planait soutedans les nuages arm d'une longue pe et qui a t si bien battu par Origne nait trs-srieusement les ailes tendues. Les habitants s'criaient que les animaux ont et la conplus de raison, plus de sagesse, plus de vertu que c'tait l'ange exterminateur; sternation devenait gnrale que l'homme (peut-tre jugeait-il d'aprs luilorsqu'un jurisconsulte fit remarquer que ce qu'on voyait mme), et qu'ils sont dans un commerce plus intime avec la Divinit. Quelques-uns ont n'tait que la reprsentation qui se faisait cherch dans de telles ides, l'origine du culte dans les nues d'un ange de marbre blanc que les Egyptiens rendaient plusieurs aniplac au haut du clocher de Saint-Gothard. maux..Mais d'autres mythologues vous diront Vov. Armes PRODIGIEUSES. NGEWEILLER. Voy. FES. que ces animaux taient rvrs, parce qu'ils ANGUEKKOK, espce de sorcier auquel les avaient prt leur peau aux dieux gyptiens en droute et obligs se travestir. Groenlandais ont recours dans tous leurs embarras. Ainsi, quand les veaux marins ne Voy, AMEDES BTES. Divers animaux sont trs-rputs dans la se montrent pas en assez grand nombre on comme le coq le chat le crava prier l'anguekkok d'aller trouver la femme sorcellerie paud, le bouc, le loup le chien ou parce prodigieuse qui, selon la tradition, a tran la grande le de Disco, de la rivire de Baal., qu'ils accompagnent les sorcires au sabbat, ou pour les prsages qu'ils donnent, ou parce o elle tait situe autrefois pour la placer plus" de cent lieues de l, l'endroit o elle que les magiciens et les dmons empruntent leurs formes. Nous en parlerons leurs arse trouve aujourd'hui. D'aprs la lgende, ticles particuliers. cette femme habite au fond de la mer, dans Dix animaux sont admis dans le paradis de une vaste'maison garde par les veaux mala baleine de Jonas, la fourmi de rins des oiseaux de mer nagent dans sa Mahomet lampe d'huile de poisson et les habitants de Salomon, le blier d'Ismal, le veau d'Abrareine de Saba la chal'abme se runissent autour d'elle attirs ham, l'ne d'Aasis melle du prophte Saleh le buf de Mose, par son clat, sans pouvoir la quitter, jusqu' te chien des sept dormants le coucou de ce que l'anguekkok la saisisse par les cheveux, et lui enlevant sa coiffure rompe le- Belkis et l'ne de Mahomet. Voy. Borack. Nous ne dirons qu'un mot d'une erreur charme qui les retenait auprs d'elle. populaire qui aujourd'hui, n'est plus trsQuand un Groenlandais tombe malade, c'est enracine. On croyait autrefois que toutes encore l'anguekkok qui lui sert de mdecin il se charge galement de gurir les maux du les espces qui sont sur la terre se trouvaient aussi dans la mer. Le docteur Brown a prouv corps et ceux de l'me (1). Voyez Torngarsur. que cette opinion n'tait pas fonde. II serait bien difficile, dit-il, de trouver l'hultre sur Les livres de secrets merANGUILLE. la terr et la panthre le chameau la veilleux donnent l'anguille des vertus surtaupe ne se rencontrent pas dans l'histoire prenantes. Si on la laisse mourir hors de l'eau, qu'on mette ensuite son corps entier dans du naturelle des poissons. D'ailleurs le renard, le chien l'ne le livre de mer ne ressemfort vinaigre ml avec du sang de vautour, blent pas aux animaux terrestres qui portent et qu'on place le tout sous du fumier, cette composition fera ressusciter tout ce qui lui le mme nom. Le cheval marin n'est pas plus sera prsent, et lui redonnera la vie comme un cheval qu'un aigle le buf de mer n'est qu'une grosse raie le lion marin, une espce auparavant (2). Des autorits de la mme force disent end'crevisse; et le chien marin ne reprsente core que celui qui mange le cur tout chaud pas plus le chien de terre que celui-ci ne ressemble l'toile Sirius qu'on appelle aussi d'une anguille sera saisi d'un instinct prole chien (4). phtique, et prdira les choses futures. II serait long et hors de propos de rapporLes Egyptiens adoraient l'anguille, que ter ici toutes les bizarreries que l'esprit huleurs prtres seuls avaient droit de manger. main a enfantes par rapport aux animaux. On a beaucoup parl, dans le dernier sicle, des anguilles formes de farine ou de jus de Voy. BTES, etc. ANJORRAND. Voy. Denis. mouton c'tait une de ces plaisanteries qu'on ANNEAU. Il y avait autrefois beaucoup appelle aujourd'hui un canard. d'anneaux enchants ou chargs d'amulettes. N'oublions pas le petit trait d'un avare, Les magiciens faisaient des anneaux constelrapport par Guillaume de Malmesbury, doyen d'Elgin dans la province de Murray ls avec lesquels on oprait des mrveilles. en Ecosse, lequel avare fut, par magie, chang Voy. ELAZAR. Cette croyance tait si ren anguille et mis en matelolte (3). pandue chez les paens, que leurs prtres ne moins qu'ils ANIMAUX. Ils jouent un grand rle pouvaient porter d'anneaux ne fussent si simples qu'il tait vident qu'ils dans les anciennes mythologies. Les paens en adoraient plusieurs ou par terreur, ou ne contenaient pas d'amulettes (5). du (1) Expdition capitaineGraahdansle Groenland. t. I, p. 523. l Admirables Secretsd'AlbertIp. rand,liv. Il, ch.m. G (4) Brown,DesErreurs populaires,iv.III, ch. xnr. (2) lib. X, cap. xxv. (5) Aulu-Gelle, 13) Citpar 41.Salgues. DesErreurs et des Prjugs,

97

ANC

ANG

98

Les anneaux magiques devinrent aussi de quelque usage chez les chrtiens, et mme beaucoup de superstitions se rattachrent au simple anneau d'alliance. On croyait qu'il y avait dans le quatrime doigt qu'on appela spcialement doigt annulaire ou doigt destin l'anneau, une ligne qui rpondait directement au cur on recommanda donc de mettre l'anneau d'alliance ce seul doigt. Le moment o le mari donne l'anneau sa jeune pouse devant le prtre ce moment dit un vieux livre de secrets est de la plus haute importance. Si le mari arrte l'anneau l'entre du doigt et ne passe pas la seconde jointure, la femme sera matresse; mais s'il enfonce l'anneau jusqu' l'origine du doigt, il sera chef et souverain. Cette ide est encore en vigueur, et les jeunes maries ont gnralement soin de courber le doigt annulaire au moment o elles reoivent 1 anneau de' manire l'arrter avant la seconde jointure. Les Anglaises qui observent la mme superstition, font le plus grand cas de l'anneau cause de ses proprits. Elles d'alliance croient qu'en mettant un de ces anneaux dans un bonnet de nuit, et plaant le tout sous leur elles verront en songe le mari qui chevet leur est destin.' LesOrientaux rvrcntlesanncauxclles bagues, elcioienlaux anneaux cnchanls. Leurs contes sont pleins de prodiges oprs par ces anneaux.Ils citent surtout,avec uneadmiration sans bornes, l'anneau de S alomon, par la force duquel ce prince commandait toute la nature. Le grand nom de Dieu est grav sur cette bague, qui est garde par des dragons, dans le tombeau inconnu de Salomon. Celui qui s'emparerait de cet anneau, serait matre du monde et aurait tous les gnies ses ordres. A dfaut de ce talisman proVoy. Sakhar. digieux, ils achtent des magiciens des anneaux qui produisent aussi des merveilles. Henri V11I bnissait des anneaux d'or, qui avaient, disail-il, la proprit de gurir de la crampe (1). Les faiseurs de secrets ont invent des bagues magiques qui ont plusieurs vertus. Leurs livres parlent de Vanneau des voyageurs. Cet anneau, dont le secret n'est pas bien certain, donnait celui qui le portait le moyen d'aller sans fatigue de Paris Orlans, et de revenir d'Orlans Paris dans la mme journe. Mais on n'a pas perdu le secret de l'anneau d'invisibilit. Les cabalistes ont laiss la manire de faire cet anneau, qui plaa Gygs au trne de Lydie. Il faut entreprendre cette opration un mercredi de printemps sous les auspices de Mercure, lorsque cette plante se trouve en conjonction avec une des autres plantes favorables, comme la Lune, Jupiter, Vnus et le Soleil. Que l'on ait de bon mercure fix et purifi; on en formera une bague o puisse entrer facilement l doigt du milieu on enchssera dans le chaton une petite pierre que l'on trouve dans le nid de la huppe, et on gravera autour de la bague ces paro(1) Misson, oyage d'Italie,t. III, p. 16, la marge. V cb. iy, versei30. (2) Siiut Luc,

ls Je'sus passant t ait milieu d'eux f s'en alla (2) puis, ayant pos le tout sur une plaque de mercure fix on fera le parfum do Mercure; on enveloppera l'anneau dans un taffetas de la couleur convenable la plante, on le portera dans le nid de la huppe d'o l'on a lire la pirre, on l'y laissera neuf jours et quand on le retirera, on fera encore le parfum comme la premire fois; puis on le gardera dans une petite boite faite avec du mercure fix, pour s'en servir l'occasion. Alors on mettra la bague son doigt. En tournant la pierre au dehors de la main, elle a la vertu de rendre invisible aux yeux des assistants celui qui la porte; et quand on veut tre vu, il suffit de rentrer la pierre en dedans de la main, que l'on ferme en forme de poing. Porphyre, Jamblique, Pierre d'Apone et Agrippa, ou du moins les livres de secrets qui leur sont attribus, soutiennent qu'un anneau fait de la manire suivante a la mme proprit. H faut prendre des poils qui sont au-dessus de la tte de la hyne, et en faire de petites tresses,avec lesquelles on fabrique un anneau, qu'on porte aussi dans le nid de la huppe. On le laisse l neuf jours; on le passe ensuite dans des parfums prpars sous les auspices de Mercure (plante). On s'en sert comme de l'autre anneau, except qu'on l'te absolument du doigt quand on ne veut plus tre invisible. Si, d'un autre ct, on veut se prcautionner contre- l'effet de ces anneaux cabalistiques, on aura une bague faite de plomb.raffin et purg; on enchssera dans te chaton un il de jeune belette qui n'aura port des petits qu'une fois; sur le contour on gravera les paroles suivantes Apparuit Dominus Simoni. Cette bague se fera un samedi, lorsqu'on connatra que Saturne est en opposition avec Mercure. On l'enveloppera dans' un morceau de linceul mortuaire qui ait envelopp un mort; on l'y.laissera neuf jours puis, l'ayant retire, on fera trois fois le parfum de Saturne, et on s'en servira. Ceux qui ont imagin ces anneaux ont raisonn sur le principe de l'antipathie qu'ils supposaient entre les matires qui les com la posent. Rien n'est plus antipathique hyne que la belette et Saturne rtrograde, presque toujours Mercure; ou, lorsqu'ils. se rencontrent dans le domicile de quelques signes du zodiaque, c'est toujours un aspect funeste et de mauvais augure (3). On peut faire d'autres anneaux sous l'influence des plantes, et leur donner des vertus au moyen de pierres et d'herbes merveilleuses. Mais dans ces caractres, herbes cueillies, constellations et charmes, le diable se coule, comme dit Leloyer, quand ce n'est;pas simplement le dmon de la grossire imposture. Ceux qui observent les heures des astres, ajoute-t-il, n'observent que les heures des dmons qui prsident aux pierres, aux herbes et aux astres mmes. Et il est de fait que ce ne sont ni des (3) Petit Albert.

99cnnf

DICTIONNAIKE ES SCIENCESOCCULTES. D

100

saintsa ni des curs hnnles qui se mlent de ces superstitions. dmo.n des mines; il tua ANNEBERG, un jour de soii souffle douze ouvriers qui travaillaient une mine d'argent dorit il avait la garde. C'est un dmon mchant; rancunier et terrible. Il se montre surtout en Allemagne; on dit qu'il a la figure d'un cheval, avec un cou immense et des yeux effroyables (1). j. ANNE. -Plusieurs peuples ont clbr, par des crmonies plus ou moins singulires, le retour du nouvel an. Chez les Perses, un jeune homme s'approchait du prince et lui faisait des offrandes, en disant qu'il lui apportait la nouvelle anne de la part de Dieu. Chez nous, on donne encore des lrennes. Les Gaulois commenaient l'anne par la crmonie du gui de chne, qu'ils appelaient le gui de l'an neuf ou du nouvel an. Les druides, accompagns du peuple, allaient dans une fort, dressaient autour du plus beau chne un autel triangulaire de gazon, et gravaient sur le tronc et sur les deux plus grosses branches de l'arbre rvr les noms des dieux qu'ils croyaient les plus puissants Theutals, Usus, Taranis, Belenus. Ensuite l'un d'eux, vtu d'une blanche tunique; coupait le gui avec une serpe d'or; deux autres druides taient l pour "le recevoir dans un linge et prendre garde qu'il ne loucht la terre. Ils distribuaient l'eau o ils faisaient tremper ce nouveau gui, et persuadaient au peuple qu'elle gurissait plusieurs maladies et qu'elle tait efficace contre les sortilges (2). On appelle anne platonique un espace de temps la fin duquel tout doit se retrouver la mme place (3). Les uns comptent seize d'autres mille ans pour cette rvolution trente -six mille. Il y en eut aussi qui croyaient anciennement qu'au bout de cette priode, le monde serait renouvel, et que les dans leurs corps pour mes rentreraient commencer une nouvelle vie semblable la prcdente. On conte l-dessus cette petite anecdote lieuxAllemands, arrts dans une auberge amenrent la conde Chlons-sur-Marne, versation sur cette grande anne platonique o toutes les choses doivent retournera leur premier tat; ils voulurent persuader au matre du logis qu'il n'y avait rien de si vrai que cette rvolution; .de sorte, disaient-ils,, que, dans seize mille ans d'ici, nous serons boire chez vous pareille heure et dans Celle mme chambre. en L-dessus, ayant trs-peu d'argent, vrais Allemands qu'ils taient, ils prirent l'hte de leur faire crdit jusque-l. Le cabaretier champenois leur rpondit Mais, ajouta-l-il, qu'il te voulait bien. parce qu'il y a seize mille ans jour pour jour, heure pour heure, que vous tiez pareillemont boire ici, comme vous faites, et que (J) Wierus,De Pries! lib. I, cap.xxh. E (2j Saint-Foix, ssais,eic, I. II. disaient (3) .0uh1 forcer qu'on peut dcouvrir soi. xante-douze lgions lui obissent (i). On le nomme encore Chamniada et Sydona. Le Sage fait d'Asmode le hros d'Un de ses rOmns ( l Diable boiteux ). ASMONp et ASW1TH, Compagnons d'armes danois. Lis d'une troite amiti, ils convinrent, par iirt serment solennel d6 ne s'abandonner ni la vie ni l mort. 3with mourut le premier et, suivant leur accord, Asmbnd, aprs avoir enseveli son ami avec son chien et son cheval dans une grande cavefiie, y porta ds provisions pour une anne et s'enferma dans ce ionibau. Mais ajotite grvftirit un historin (2), diable, qui tait entr dans le corps du mort, tourmenta le fidle stnnd, le dchirant, lui dfigurant le visage et lui arrachant mm une oreille, sans lui donner de faisons de sa fu^ reur. Asmbnd, impatient, coupa l tte du mort, croyant rogner aussi le diable qui s'tait log l; Sur Ces entrefaites, prcisment, l roi de Sude, Eric, passant devant la caverne mure t entendant dit vacarme crut qu'elle renfermait un trsor, gard par des dmons. 11 la fit ouvrir, et fut bien SUrpris d'y trouver smond, ple, ensanglant, auprs d'un cadavre puant il lui t conter son histoire, et, ravi de sa fidlit et de son courage, il l'obligea par de bons procds, le suivre sa cour. ASMOUG, l'un des dmons qui, sous les ordres d'Arimane, sment en Perse les dissensions, les procs et les querelles. ASOORS. C'est le nom que les Indiens donnent certains mauvais gnies qui font loinber les voyageurs dans des embches. ASPAME. Zorobabel tait pris d'un si fol amour pour Aspame, qu'elle le souffletait comme un esclave et lui tait le diadme pour en orner sa tte, indigne d'un tel ornement, dit Delancre (3) elle le faisait rire et pleurer, quand bon lui semblait, le tout par philtres et fascinations. Les belles dames font tous les jours d'aussi grands excs et produisent d'aussi normes stupidits sans fascination et sans philtre. ASPICULETTE (MARIE D'), sorcire d'An* daye, dans le pays de Labour, sous le rgne de Henri IV. Elle fut arrte l'ge de dixneuf ans et avoua qu'on l'avait mene au sabbat, que l elle avait bais le derrire du diableau-dessous d'une grande queue, et que ce derrire tait fait comme le museau d'un bouc. (40 ASPIDOMANCIE divination peu connue qui se pratique aux Indes* selon quelques voyageurs. Delancre dit (5) que le devin ou sorcier trace un cercle, s'y campe assis sur un bouclier, marmotte des conjurations, devient hideux et ne sort de son extase que pour annoncer les choses qu'on veut savoir, et que le diable vient d lui rvler. ). terrible qui, selon les muASRAFIL, ange sulmans, doit sonner de la trompette et ret U) Incrdulit mcranco, tc., tr. 5. e (S) Delncfe, Tableaude l'mconstahcades muvah anges,etc., liv. Tr,ftlsc 1.

ASR

135

DICTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES.

156

veiller tous les morts pour le jugement dernier. On le confond souvent avec Asral. ASSA-FOETIDA. les Hollandais appellent cette plante fiente du diable (duivelsdrek). ASSASSINS secte d'Ismaliens qu'on enivrait de hrachick et qui on faisait un dogme de tuer. Le souverain des Assassins s'appelait le cheick ou vieux de la Montagne. Il est clbre dans l'histoire des croisades. Voy. Thuggisme. ASSHETON (GUILLAUME), thologien anglican, mort en 1711. Il publia, en 1691, un petit ouvrage peu recherch, intitul: la Possibilit des apparitions. ASTAROTH, grand-duc trs-puissant aux enfers. Il a la figure d'un ange fort laid, et se montre chevauchant sur un dragon infernal il tient la main droite une vipre. Quelques magiciens disent qu'il prside l'Occident, qu'il procure l'amiti des grands seigneurs, et qu'il faut l'voquer le mercredi. Les Sidoniens, les Philistins et quelques sectes juives l'adorrent. Il est, dit-on, grandtrsorier aux enfers, et donne de bons avis qand on met des lois nouvelles. Wierus nous apprend qu'il sait le pass, le prsent et l'avenir, qu'il rpond volontiers aux questions qu'on lui fait sur les' choses les plus secrtes, et qu'il est facile de le faire causer sur la cration, les fautes et la chute des anmais ges, dont il connat toute l'histoire dans ses. conversations il soutient que pour lui il a t puni injustement. Il enseigne fond les arts. libraux et commande quarante lgions. Celui qui le fait venir doit prendre garde de s'en laisser approcher, cause de son insupportable puanteur. C'est pourquoi il est prudent de tenir sous ses narines un anneau magique en argent, qui est un prservatif contre les odeurs ftides des dmons (1). Astaroth a figur dans plusieurs possessions. ASTART, femelle d'Aslaroth, selon quelques dmonomanes. Elle porte des cornes non difformes comme celles des autres dmons, mais faonnes en croissant. Les Phniciens adoraient la lune sous le nom d'Astart. A Sidon, c'tait la mme que Vnus. Sanchoniaton dit qu'elle eut deux fils le Dsir et l'Amour. On l'a souvent reprsente avec des rayons, ou avec une tte de gnisse. Des rudits prtendent qu'Astaroth, qui donne les richesses, est le soleil, et Astart la lune; mais dans les anciens monumensorienet taux, Astart est le mme qu'Astaroth, Astaroth le mme qu'Astart. ASTIAGES roi des Mdes. Quand Cyrus eut vaincu l'Asie, on publia qu'Astiages son grand-pre, avait song en dormant que dans le sein de sa fille Mandane croissait une vigne qui, de ses feuilles, couvrait l'Asie entire prsage de la grandeur de Cyrus, fils de Mandane. ASTRAGALOMANCIE divination par les ds. Prenez deux ds, marqus comme d'usage des numros 1, 2, 3, k, 5,' 6. On peut jeter volont un d seul, ou les deux ds la fois; on a ainsi la. chance d'amener les (1) Wierus,in Pseudomonarchia dsem,

chiffres 1 12. Vous voulez deviner quelque affaire qui vous embarrasse, ou pntrer l'es secrets de l'avenir posez la question sur un papier que vous aurez pass au-dessus de la fume du bois de genivre placez ce papier renvers sur la table, et jetez tes ds. Vous crirez les lettres mesure qu'elles se prsentent. En se combinant, elles vous 1 vaut la lettre A 2 donneront la rponse vaut E 3 vaut I, ou Y; h vaut 0 5 vaut U; 6 vaut B, P, ou V;7 vaut C,K, ou Q; 8 vaut D, ou T 9 vaut F, S, X, ou Z; 10 vaut G, ou J; 11 vaut L, M, ou N; 12 vaut R. Si la rponse est obscure, il ne faut pas s'en tonner le sort est capricieux. Dans le cas o vous n'y pouvez rien comprendre, recouLa lettre H rez d'autres divinations. n'est point marque, parce qu'elle n'est pas ncessaire. Les rgles du destin se dispensent de celles de l'orthographe. PH s'exprime fort bien par la lettre F, et CH par la lettre X. Les anciens pratiquaient l'astragalomancie avec des osselets marqus des lettres de l'alphabet, et les lettres que le hasard amenait faisaient les rponses. C'est par ce moyen que se rendaient les oracles d'Hercule en Achae. On mettait les lettres-dans une urne et on les tirait comme on tire les numros des loteries. ASTRES. La premire idoltrie a commenc par le culte des astres. Tous les peuples fourvoys les adoraient, au temps de Mose. 'Lui seul dit aux Hbreux Lorsque vous levez les yeux vers le ciel, que vous voyez le soleil, la lune et les autres astres, gardezvous de tomber dans l'erreur et de les adorer, car c'est Dieu qui les a crs ( Deutronome, chap. 4k). Ceux qui ne croient pas la rvlation devraient nous apprendre comment Mose a t plus clair que les sages de toutes les nations dont il tait environn (1) Mahomet dit dans le Koran, que les toiles sont les sentinelles du ciel, et qu'elles empchent les dmons d'en approcher et de connatre les secrets de Dieu. Il y a des sectes qui prtendent que chaque corps cleste est la demeure d'un ange, Les Arabes, avant Mahomet, adoraient les astres. Les anciens en faisaient des tres anims; les Egyptiens croyaient qu'ils voguaient dans des navires travers les airs comme nos ils disaient que le'soleil, avec aronautes son esquif, traversait l'Ocan toutes les nuits pour retourner d'occident en orient. D'autres physiciens ont prtendu que les toiles sont les yeux du ciel, et que les larmes qui en tombent forment les pierres prcieuses. C'est pour cela, ajoutent-ils que chaque toile (ou plutt chaque plante) a sa pierre favorite. ASTROLABE, instrument dont on se sert pour observer les astres et tirerleshoroscopes. Il estsouvent semblableunesphrearmillaire. L'astrologue, instruit du jour, de l'heure, du moment o est n celui qui le consulte, ou pour lequel on le consulte, met les choses (1) Bergier, Dict. tholog.,au motAstres.

157

AS

ST

13

et la crmonie la place qu'elles occupaient aiors, et dresse qurent pas de la trouver du couronnement fut renouvele, la grande son thme sniva-ot la position des plantes de Schah-Sephi satisfaction et des constellalions. qui mourut Il y a eu des gens autrefois qui faisaient quelques jours aprs. II en est de mme la Chine, o l'empele mtier de dcouvrir les voleurs par le reur n'ose rien entreprendre sans avoir conmoyen d'un astrolabe. Le ciel, disaient-ils, est un livre dans lequel on voit le pass, le sult son thme natal. La vnration des Japonais pour l'astroloprsent et l'avenir; pourquoi ne pourrait-on gie est plus profonde encore chez eux perpas lire tes vnements de ce monde dans sonne n'oserait construire un difice sans un instrument qui reprsente la situation avoir interrog quelque astrologue sur la des corps clestes (t) ? dure du btiment. Il y en a mme qui, sur ASTROLOGIE, art de dire la bonne avenla rponse des astres, se dvouent et se ture et de prdir les vnements, par l'astuent pour le bonheur de ceux qui doivent pect, les positions et les influences des corps habiter la nouvel.le maison (2). On croit que l'astrologie clestes. qu'on Presque tous les anciens, Hippocrate, Virparce appelle aussi astrologie judiciaire, gile, Horace, Tibre, croyaient l'astrologie. qu'elle consiste en jugements sur les perLe moyen-ge en fut infect. On tira l'horossonnes et sur les choses, a pris naissance dans la Chalde, d'o elle pntra en Egypte, cope de Louis XIII et de Louis XIV et Boileau dit qu'un tmraire auteur n'atteint pas le en Grce et en Italie. Quelques antiquaires attribuent l'invention de cette science Gham, Parnasse, si son astre ennaissant ne l'a form fils de No. Le commissaire de Lamarre, dans pote. En astrologie, on ne connat dans le ciel son Trait de police, titre 7, chap. 1", ne que sept plantes, et douze constellations repousse pas les opinions qui tablissent dans le zodiaque. Le nombre de celles-ci qu'elle lui a t.enseigne par le dmon. Diogne Larce donne entendre que les n'a pas chang; mais il y a aujourd'hui Egyptiens connaissaient la rondeur de la douze plantes. Nous ne parlerons que des terre et la cause des clipses. On ne peut sept vieilles, employes par les astroloaucun leur disputer l'habilet en astronomie; mais, disent ils gues. Nous n'avons, au lieu de se tenir aux rgles droites de cette membre que les corps clestes ne gouverscience, ils en ajoutrent d'autres, qu'ils fon- nent. Les sept plantes sont, comme on sait, drent uniquement sur leur imagination; ce le Soleil, la Lune, Vnus, Jupiter, Mars furent l les principes de l'art de deviner et Mercure et Saturn. Le Soleil prside la de tirer les horoscopes. Ce sont eux, dit tte la Lune, au bras droit; Vnus, au bras gauche; Jupiter, l'estomac; Mars, aux parHrodote, qui enseignrent quel dieu chaMercure, au pied -droit, et que mois, chaque jour est consacr, qui ob- ties sexuelles ou bien Mars servrent les premiers sous quel ascendant Saturne, au pied gauche; un homme est n, pour prdire sa fortun, gouverne la tte, Vnus le bras droit, Jupiter le bras gauche, le Soleil l'estomac, la ce qui lui arriverait dans sa vie, et de quelle Lune les parties sexuelles, Mercure le pied mort il mourrait. J'ai lu dans les registres du ciel tout ce droit et Saturne le pied gauche. Parmi les constellations, le Blier gouverqui doit vous arriver vous et votre fils, ne la tte; le Taureau, le cou; les Gmeaux, disait ses crdules enfants Blus, prince les brasetles paules; l'Ecrevisse, la poitrine de Babylone. Pompe Csar Crassus et le cur; le Lion, l'estomac; la Vierge, le Pline en parle croyaient l'astrologie. ventre; la Balance, les reins et les fesses; le comme d'un art respectable. Cette science Scorpion, les parties sexuelles; le Sagittaire, gouverne encore la Perse et une grande parles cuisses; le Capricorne, les genoux; le tie de l'Asie. Rien ne se fait ici, dit TaverVerseau, les jambes; et les Poissons, les nier dans sa relation d'Ispahan, que de l'avis des astrologues. Ils sont plus puissants et pieds. On a mis aussi le monde c'est--dire les plus redouts que le roi, qui en a toujours empires et les villes, sous l'influence des quatre attachs ses pas, qu'il consulte sans constellations. Des astrologues allemands, au cesse et qui l'avertissent du temps u il doit seizime sicle, avaient dclar Francfort se promener, de l'heure o il doit se renfermer dans son palais, se purger, se vtir de sous l'influence du Blier, Wurtzbourg sous ses habits royaux, prendre ou quitter le celle du Taureau, Nuremberg sous les Gmeaux, Magdebourg sous l'Ecrevisse, Ulm sceptre, etc. Ils sont si respects dans cette sous le Lion Heidelberg sous la Vierge, cour, que le roi Schah-Sophi tant accabl Vienne sous la Balance Munich sous le depuis plusieurs annes d'infirmits que l'art ne pouvait gurir, les mdecins jugrent Scorpion, Stuttgard sous le Sagittaire, Augsbourg sous le Capricorne, lngolstadt sous qu'il n'tait tomb dans cet tat de dprisle Verseau," et Rastibonne sous les Poissons. sement que par la faute des astrologues, qui Herms a dit 'avaient mal pris l'heure laquelle il devait que c'est parce qu'il y a sept trous la tte, qu'il y a aussi dans le ciel tre lev sur le trne. Les astrologues reconnurent leur erreur ils s'assemblrent de sept plantes pour prsider ces trous Saturne et Jupiter aux deux oreilles, Mars et nouveau avec les mdecins, cherchrent dans Vnus aux deux narines, le Soleil et la Lune le ciel la vritable heure propice, ne man12) Essai sur les errurs et les superstitions par (1) Le pre Lebrun, Hist.des pratiquessuperst., 1.1, M. L. C., ch. 5. p. 230. & I. occultes. DICTIONN.DES SCIENCES

139

DICTIONNAIRE ES SCIENCESOCCULTES. D

140

aux deux yeux, et Mercure la bouche. aspect, parce qu'ils partagent le ciel en trois, et qu'ils sont spars l'un de l'autre par Lon l'Hbreu, dans sa Philosophie d'amour, trois autres constellations. Cet aspect est bon traduite par le sieur Duparc, champenois, et favorable. admet cette opinion, qu'il prcise trs-bien Le Soleil prside l'il droit, dit-il et Quand ceux qui partagent le ciel par1 ;l Lune l'il gauche, parce que tous ls sixime se rencontrent l'heure de l'opradeux sont 'ies yeux du ciel; Jupiter gou-' tion comme le Blier avec les Gmeaux le verne l'oreille gauche Saturne, l droite Taureau avec l'Ecrevisse etc. ils forment droit du nez Vnus, le perMars, te pertuis l'aspect sextil, qui est mdiocre. tuis gauche; et Mercure, la bouche, parce 'Quand ceux qui partagent le ciel en qua la parole; qu'il prside tre comme le \Blier avec l'Ecrevisse le Ajoutons encore que Saturne domine sur les difices et les Taureau avec le Lion les Gmeaux avec la la vie, les changements Vierge se rencontrent dans le ciel ils forsciences Jupiter, sur l'honneur, les soument l'aspect carr, qui est mauvais. haits, les richesses et la propret des habits; Quand ceux qui se trouvent aux parties Mars, sur la guerre, les prisons, les mariages, les haines le Soleil, sur l'esprance, le opposes du ciel comme le Blier avec la Balance le Taureau avec le Scorpion les bonheur, le gain, les hritages; Vnus, sur Gmeaux avec le Sagittaire etc., se rencontes amitis et les amours Mercure, sur les trent l'heure de leur naissance, ils forment maladies, les pertes, les dettes, le commerce et la crainte; la Lune, surles plaies; les sonl'aspect contraire, qui est mchant et nuisiges etles larcins. Aussi, du moins, le dcide, ble. le livre des admirables secrets d'Albert le Les autres sont en conjonction, quand deux Grand. se trouvent runies dans le mme plantes En dominant de la sorte tout ce qui arrive signe ou dans la mme maison, et en oppo l'homme, les plantes ramnent le mme sition quand elles sont deux points oppocours de choses toutes les fois qu'elles se ss. retrouvent dans le ciel au lieu de l'horosChaque signe du zodiaque occupe une cope. Jupiter se retrouve au bout de douze place qu'on appelle maison cleste ou maison ans au mme lieu, les honneurs seront les du soleil; ces douze maisons du soleil coupent mmes; Vnus, au bout de huit ans, les ainsi le zodiaque en douze parties. Chaque amours seront- les mmes, etc., mais dans maison occupe trente degrs, puisque le cerun autre individu. le en a trois cent soixante. Les astrologues N'oublions pas non plus que chaque plareprsentent les maisons par de simples nunte gouverne un jour de la semaine; le So- mros, dans une figure ronde ou carre, dileil le dimanche, la Lune .le lundi, Mars vise en douze cellules. le mardi, Mercure le mercredi Jupiter le La premire maison est celle du Blier, jeudi, Vnus le vendredi, Saturne le samedi; qu'on appelle l'angle oriental, en argot astrole jaune est la couleur du Soleil, le logique. C'est la maison de la vie, parce que que blanc celle de la Lune, le vert celle de Vnus, ceux qui naissent quand cette constellation le rouge celle.de Mars, le bleu celle de Jupidomine, peuvent vivre longtemps. >.La seconde maison est celle du Taureau 0 ter, le noir celle de Saturne, le mlang celle de Mercure que le Soleil prside qu'on appelle la porte infrieure. C'est la, maison des richesses et des moyens de forl'or, la Lune l'argent, Vnus l'tain, Mars au fer, Jupiter l'airain, Saturne au plomb, tune. Mercure au vif-argent, etc. ,La troisime maison est celle des Gmeaux Le Soleil est bienfaisant et favorable Sa- appele la demeure des frres. C'est la maison des hritages. et des bonnes successions. turne, triste, morose et froid Jupiter, temLa quatrime maison est celle de l'Ecrepr et bnin Mars, ardent Vnus, bienla Lune, visse. On l'appelle le fond du ciel, l'angle de veillante Mercure, inconstant; la terre, la demeure des parents. C'est la maimlancolique.' Dans les constellations, le Blier, le Lion et son des trsors ef des biens de patrimoine. le Sagittaire sont chauds, secs et ardents; le La cinquime maison est celle du Lion dite la demeure des enfants; c'est la maison Taureau, la Vierge et le Capricorne, lourds, froids et secs les Gmeaux, la Balance et des legs et des donations. le Verseau, lgers, chauds et humides; l'ELa sixime maison est celle de la Vierge on l'appelle Yamourd Mars. C'est la maison crevisse, le Scorpion et les Poissons, humides chagrins des revers et des maladies. des, mous et froids. Au moment de la naissance d'un enfant La septime maison est celle de la Balance, dont on veut tirer l'horoscope, ou bien au qu'on appelle l'angle occidental. C'est la mai. son des mariages:et des noces. jour de l'vnement dont on cherche prLa huitime maison est celle du Scorpion, sager les suites, il faut d'abord voir sur l'as trolab quelles sont les constellations et pla- appele la porte suprieure. C'est la maison. ntes qui dominent dans le ciel et tirer les de l'effroi des craintes et.de la mort. La neuvime maison est celle; du Sagit, consquencesqu'indiquenlleurs vertus, leurs .qualits et leurs fonctions. Si trois signes de taire, appele l'amour du soleil. C'est la mai, la mme nature se rencontrent dans le ciel., son de la pit de. la religion des voyages le Blier, le Lion et et de la philosophie. comme par exemple 'le Sagittaire, ces trois signes forment leNff in La dixime maison est celldu Capricorne,

,i

sf

AST

142

dilo le' milieu du ciel. C'est la maison des charges des dignits et des couronnes. La onzime maison est celle du Verseau qu'on, appelle l'amour de Jupiter. C'est la maison des amis des bienfaits et de la fortune. La douzime maison est celle des poissons, appele l'amo.ur de Saturne. C'est la plus mauvaise de toutes eUa plus funeste c'est la maison des empoisonnements des misres, de l'envie de l'humeur noire et de la mort violente. Le Blier et le Scorpion sont les maisons chries de Mars; le Taureau et la Balance, celles de Vnus les Gmeaux et la Vierge celles de Mercure le Sagittaire et les Poissons, celles de Jupiter; le Capricorne et' le Verseau., celles de Saturne; le Lion celle du Soleil l'Ecrevisse, celle de la Lune. Il faut examiner avec soin les rencontres des plantes avec les constellations. Si Mars, par exemple se rencontre avec le Blier l'heure de la naissance,il donne du courage, de la fiert et une longue vie s'il se trouve avec le Taureau, richesses et courage. En un mot, Mars augmente l'influence des constellaiions avec lesquelles il se rencontre, et y ajoute la valeur et la force. Saturne qui donne les peines les misres, les maladies, augmente les mauvaises influences et gte les bonnes. Vnus au contraire augmente les bonnes influences et affaiblit les mauvaises. Mercure augmente ou affaiblit les influences suivant ses conjonctions. S'il se rencontre avec les Poissons qui sont mauvais, il devient moins bon s'il se trouve avec le il devient Capricorne qui est favorable meilleur. -La Lune joint la mlancolie aux constellations heureuses; elle ajoute la tristesse ou la dmence aux constellations funestes. -Jupiter, qui donne les richesses et les honneurs augmente les bonnes influencs et dissipe peu prs les mauvaises. Le Soleil ascendant. donne les faveurs des princes il a sur les influences presque autant d'effet que Jupiter mais descendant il prsage des revers. Ajoutons que les Gmeaux, la Balance et la Vierge donnent la beaut par excellence le Scorpion, le Capricorne et les Poissons donnent une beaut mdiocre. Les autres constellations donnent plus ou moins la laidur. La Vierge, la Balance, le Verseau et les Gmeaux donnent une belle voix; l'Ecrevisse, le Scorpion et les Poissons donnent une voix nulle ou dsagrable. Les autres constellations n'ont pas d'influence sur la voix. Si ls plantes et les constellations se trouvent l'Orient, l'heure de l'horoscope, on prouvera leur influence au commencement de la vie ou de l'entreprise; on l'prouvera au milieu si ellssont au haut du ciel, et la fin si elles sont l'Occident. Afin que l'horoscope ne trompe point, il faut avoir soin d'en commencer les oprations prcisment la minute o l'enfant est n, ou l'instant prcis d'une affaire dont on veut savoir Ics suites. Pour ceux qui n'exigent pas une exactitude si svre, il y a r

des horoscopes tout drnsss. d'aprs les constout dresss, tellations de la naissance. Voy. Horoscope. Tels sont, en peu de mots, les principes de cet art, autrefois si vant, si universellement rpandu, et maintenant un peu tomb en dsutude. Les astrologues conviennent que 1 globe roule si rapidement, que la disposition des astres change en un moment. 11 faudra donc, pour tirer les horoscopes, que les sages-femmes aient soin de regarder attentivement les horloges, de marquer exactement chaque point du jour, et de conserver celui qui nait ses toiles comme son patrimoine. Mais combien de fois, dit Bardai, le pril des mres empche-t-il ceux qui sont autour d'elles de songer cela 1 Et combien de fois ne s'y trouve-t-il personne qui soit assez superstitieux pour s'en occuper! Supposez cependant qu'on y ait pris garde, si l'enfant est longtemps natre, et si ayant montr la tte, le reste du corps ne parait pas de suite, comme il arrive, quelle disposition des astres sera funeste ou favorable? sera-ce celle qui aura prsid l'apparition de la tte, ou celle qui se sera rencontre quand l'enfant est entirement n?. Voici quelques anecdotes sur le compte des astrologues Un valet, ayant vol son matre, s'enfuit avec l'objet drob. On mit des gens sa poursuite, et, commeon ne le trouvait pas, on consulta un astrologue. Celui-ci habile deviner les choses passes, rpondit que le valet s'tait chapp parce que la lune s'tait trouve, sa naissance, en conjonction avec Mercure, qui protge les voleurs, et que de plus longues recherches seraient inutiles. Comme il disait ces mots, on amena le domestique, qu'on venait de prendre enfin, malgr la protection de Mercure. Les astrologues tirent vanit de deux ou trois de leurs prdictions accomplies, quoique souvent d'une manire indirecte, entre mille qui n'ont point eu de succs. L'horoscope du pote Eschyle portait qu'il serait cras par la chute d'une maison; il s'alla, dit-on, mettre en plein champ, pour viter sa destine; mais un aigle, qui avait enlev une tortue, la lui laissa tomber sur la tte et il en fut tu. Si ce conte n'a pas t fait aprs coup, nous rpondrons qu'un aveugle, en jetant au hasard une multitude de flches, peut atteindre le but une fois par hasard. Quand il y avait en Europe des milliers d'astiologoes qui faisaient tous les jours de nouvelles prdictions il pouvait s'en trouver quelques-unes que l'vnement, par cas fortuit, justifiait; et celles-ci, quoique rares, entretenaient la crdulit que des millions de mensonges auraient d dtruire. tant L'empereur Frdric-Barberousse sur le point de quitter Vicence, qu'il venait de prendre d'assaut, dfia le plus fameux astrologue de deviner par quelle porte il sortirait le lendemin. Le charlatan rpondit au dfi par un tour de son mtier; il remit Frdric un billet cachet, lui recommandant de ne l'ouvrir qu'aprs sa sortie. L'empereur fit abattre, pendant la nuit, quelques toises

143

DICTIONNAIRE DES SCIENCESOCCULTES.

144

de mur, et sortit par la brche. Il ouvrit ensuite le billet, et ne fut pas peu surpris d'y L'empereur sortira par lire ces mots la porte neuve. C'en fut assez pour que l'astrologue et l'astrologie lui parussent infiniment respectables. Un homme, que les astres avaient condamn en naissant tre tu par un cheval, avait grand soin de s'loigner ds qu'il apercevait un de ces animaux. Or, un jour qu'il passait dans une rue, une enseigne lui tomba sur la tte, et il mourut du coup c'tait, dit le conte l'enseigne d'un auberge o tait reprsent un cheval noir. Mais il y a d'autres anecdotes. Un bourgeois de Lyon, riche et crdule, ayant fait dresser son horoscope, mangea tout son bien pendant le temps qu'il croyait avoir vivre. N'tant pas mort l'heure que l'astrologue ui avait assigne, il se vit oblig de demander l'aumne, ce qu'il faisait en disant Ayez homme qui a vcu plus longtemps piti d'un qu'il ne croyait. Une dame pria un astrologue de deviner un chagrin qu'elle avait dans l'esprit. L'astrologue, aprs lui avoir demand l'anne, le mois, le jour et l'heure' de sa naissance, dressa la figure de son horoscope, et dit beaucoup de paroles qui signifiaient peu de chose. La dame lui donna une pice de quinze sous. Madame dit alors l'astrologue, je dcouvre encore dans votre horoscope que vous n'tes pas riche. Cela est vrai, rpondit-elle. Madame poursuivit-il en considrant de nouveau les figures des astres, n'avez-vous rien perdu? J'ai perdu, lui dit-elle l'argent que je viens de vous donner. Darah, l'un des quatre fils du grand-mogol Schah-Ghan, ajoutait beaucoup de foi aux prdictions des astrologues. Un de ces doctes lui avait prdit, au pril de sa tte, qu'il porterait la couronne. Darah comptait l-dessus. Comme on s'tonnait que cet astrologue ost garantir sur sa vie un vnement aussi incertain II arrivera de deux choses l'une, rpondit-il, ou Darath parviendra au trne, et ma fortune est faite; ou il sera vaincu; ds lors sa mort est certaine, et je,ne redoute. pas sa vengeance. Heggiage, gnral arabe sous le calife Valid, consulta, dans sa dernire maladie, un astrologue qui lui prdit une mort prochaine. Je compte tellement sur votre habilet, lui rpondit Heggiage, que je veux vous avoir avec moi dans l'autre monde, et je vais vous y envoyer le premier, afin que je puisse me servir de vous ds mon arrive. Et il lui fit couper la tte, quoique le temps fix par les astres ne ft pas encore arriv. L'empereur Manuel, qui avait aussi des prtentions la science de l'astrologie, mit en mer, sur la foi des astres, une flotte qui devait faire des merveilles et qui fut vaincue, brle et coule bas. Henri VII roi d'Angleterre demandait un astrologue s'il savait o il passerait les P

ftes de Nol. L'astrologue rpondit qu'il n'en savait rien. Je suis donc plus habile que toi, rpondit le roi car je sais que tu les passeras dans la Tour de Londres. Il l'y fit conduire en mme temps. Il est vrai que c'tait une mauvaise raison. Un astrologue regardant au visage Jean Galas, duc de -Milan, lui dit Seigneur, vos affaires car vous ne pouvez arrangez vivre longtemps. Comment le sais-tu? lui demanda le duc. Par la connaissance des astres. Et toi, combien dois-tu vivre? Ma plante me promet une longue vie. Oh bien 1 tu vas voir qu'il ne faut pas se fierajix plantes et il le fit pendre sur-lechamp. Voy. Louis XI, Trasulle, etc. ASTRONOMANCIE, divination par les astres. C'est la mme chose que l'astrologie. ASTYLE, devin fameux dans l'histoire des Centaures. On trouve dans Plutarque un autre devin nomm Astyphile. Voy. Cimon. ASWITH, Voy. Asmond. ATHENAGORE, philosophe platonicien qui embrassa le christianisme au deuxime sicle. On peut lire son Trait de la rsurrection des morts, traduit du grec en franais par Gaussart, prieur de Sainte-Foy, Paris, 1574, et par Duferrier, Bordeaux, 1577, in-8. ATHENAIS, sibylle d'Erythre. Elle prophtisait du temps d'Alexandre. Voy. SibylLES. ATHENODORE, philosophe stocien du sicle d'Auguste. On conte qu'il y avait Athnes une fort belle maison o personne n'osait demeurer, cause d'un spectre qui s'y montrait la nuit. Athnodore, tant arriv dans cette ville, ne s'effraya point de ce qu'on disait de la maison dcrie, et l'acheta. La premire nuit qu'il y passa, tant occup crire, il entendit tout coup un bruit de chanes, et il aperut un vieillard hideux, charg de fers, qui s'approchait de lui pas lents. 11continua d'crire. Le spectre l'appelant du doigt, lui fit signe de le suivre. Athnodore rpondit l'esprit, par un autre signe, qu'il le priait d'attendre, et continua son travail; mais le spectre fit retentir ses chanes ses oreilles, et l'obsda tellement; .que le philosophe, fatigu, se dtermina voir l'aventure. Il marcha avec le fantme, qui disparut dans un coin de la cour. Athnodore tonn arracha une poigne de gazon pour reconnatre le lieu, rentra dans sa chambre, et le lendemain il fit part aux magistrats de ce qui lui tait arriv. On fouilla dans l'endroit indiqu; on trouva les-os d'un cadavre avec des chanes, on lui rendit les honneurs de la spulture, et ds ce moment, ajoute-ton, la maison fut tranquille (1). Voy. Atola et Arigngte. ATINIUS. Tite-Live raconte que, le malin d'un jour o l'on reprsentait les grands jeux, un citoyen de Rome conduisit un de ses esclaves travers le cirque, en le faisant battre de verges; ce qui divertit ce grand peuple romain. Les jeux commencrent la suite J (1) Plin.jun., Epist.lib. VII, ep. 27, ad Suram.

U5

AUB

AUG

m

de cette parade; mais quelques jours aprs Jupiter Capitoliu apparut'la nuit, en songe, 'un homme du peuple nomm Atinius (1), et lui ordonna d'aller dire de sa part aux consuls qu'il n'avait pas t content de celui qui menait la danse aux derniers jeux et que l'on recomment la fte avec un autre danseur. Le Romain, son rveil, craignit de se rendre ridicule en publiant ce songe et le lendemain son fils, sans tre malade, mourut subitement. La nuit suivante, Jupiter lui apparut de nouveau et lui demanda s'il se trouvait bien d'avoir mpris l'ordre des dieux, ajoutant que s'il n'obissait, il lui arriverait pis. Alinius, ne s'tant pas encore dcid parler aux magistrats fut frapp d'une paralysie qui lui ta l'usage de ses membres. Alors il se fil porter en chaise au snat, et raconta tout ce qui s'tait pass; Il n'et pas plutt fini son rcit, qu'il se leva, rendu la' sant. Toutes ces circonstances On comprit que le parurent miraculeuses. mauvais danseur tait l'esclave battu. Le matre de cet infortun fut recherch et puni on ordonna aussi de nouveaux jeux qui furent clbrs avec plus de pompe que les prcdents. An de Rome 265. c'est ATROPOS, l'une des trois Parques elle qui coupait lefil. Hsiode la peint comme trs-froce on lui donne un vtement noir, des traits rids et un maintien peu sduisant. ATTILA dit le Flau de Dieu que saint Loup, vque de Troyes, empcha de ravager la Champagne. Comme il s'avanait sur Rome pour la dtruire, il eut une vision il vit en vtu d'habits songe un vieillard vnrable sacerdotaux, qui l'pe nue au poing, le menaait de le tuer s'il rsistait aux prires du saint pape Lon. Le lendemain, quand le pape vint lui demander d'pargner Rome, il rpondit qu'il le ferait, et ne passa pas plus avant. Paul Diacre dit, dans le livre xv de son Histoire de Lombardie, que ce vieillard merveilleux n'tait autre selon l'opinion gnrale, que saint Pierre, prince des. aptres. Des lgendaires ont crit qu'Attila tait le fils d'un dmon. ATTOUCHEMENT. Pline dit que Pyrrhus gurissait les douleurs de rate en touchant les malades du gros doigt de son pied droit et l'empereur Adrien, en touchant les hydropiques du bout de l'index, leur faisait sortir l'eau du ventre. Heaucoup de magiciens et de sorciers ont su produire galement des cures merveilleuses par le simple attouchement. etc. Voy. CHARMES, CROUELLES, AUBIGN (Nathan D'), en latin Albineus, fils du fameux huguenot d'Aubign. II tait partisan de l'alchimie. Il a publi, sous le titre de Bibliothque chimique (2), un recueil de divers traits, recherch par ceux qui croient la pierre philosophale. AUBREY (JEAN), Alberius, 'savant antiquaire anglais, mort en 1700. Il a donn, en 1696, un livre intitul Mlanges sur les sujets (1) Plutarque le nommeTitus Latinusdans la Vie de Coriolan.

suivants fatalit de jours, fatalit de lieux, merveilles et prsages songes apparitions prodiges; rimprim en 172t, avec des additions. AUBRY( Nicole ) possde de Laon au seizime sicle. Boulvse, professeur d'hbreu au collge de Montaigu homme qui croyait facilement et qui tait facilement dup a crit l'histoire de cette possession qui fit grand bruit en 1566. Nicole Aubry, de Vervins, fille d'un boucher et marie un tailleur, allait prier sur le tombeau de son grand-pre mort sans avoir pu faire sa dernire confession. Elle crut le voir sortir du tombeau, lui demandant de faire dire des messes pour le repos de son me qui tait dans le purgatoire. La jeune femme en tomba malade de frayeur. Ons'imagina alors que