Dictionnaire de sciences occultes 1

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DICTIONNAIRE V. DES Q~T171\f~T7Q ft~~T~TTri7Q SCIENCES OCCULTES, SAVOIR, DE AÉROMANCIE, ALCHIMIE, ALECTRIOMANCIE, ALEUROMANCIE, ALFRI- DARIE.ALGOMANENCIE, ALOMANC1E, ALOPÉCIE, ALPHITOHANCIE, A1JNIONIANC1E, ANTHROPOMANCIE, APANTOHANCIE, ARITHMANC1E, AHMOMANC1E, ASPIDOMANCIE, ASTRAGALOMANCIE, BASCANIE, BÉLOMANCIE, BIBLIOMAN- CIE, BOTANOMANCIE, BOUZANTHROPHIE BR1ZOMANCIE CABALOMANCIE CAPNOHANC1E, CARTOMANCIE, CATROPTOUANCIE CAUS1MOJIANC1E CÉPHALONOMANClE CÉRAUNO- SC(IPIE, CÉROMANCIE, CHIMIE, CHIROMANCIE, CLÉDONISI1ANCIE CLEÏDOUANCIE CLÉROUANC1E, CO-QUINOJUNCIE CR1STALOSIANCIE CRITOMANCIE CROMMOMANCIE, CYNANTHROPIE DACTY- 1.OMANCIE, DAPHNOMANCIE', DÉJIONOCBATIE Df.MOMOGUAPHIE, DÉMONOUANC1E ENGAbTRIMISHE FANTASMA- GORIE, FATALISME, GARO5MANCIE GÉLOSCOP1E GÉMATRIE, GÉOMANCIE, GÏROSUNCIE 1IÉPATO COPIE, U.I^POMANCIE, IIÏDROMANCIE, 1CHTHVOMANCIE, ILLUMINISME, LAMPADOMANCIE, LÉCANOMANC1E LIBANOMANCIE, LITIIO UANCIE, LYCANTIIROPIË, LYSIHAGHIE, MAGIE, MAGNÉTISME, MARGARITOMANCIE, MATRIMONANCIE, MÉCA- IS,iJlA.NClE, MÉGALANTHROPOGÉNIE, MÉTOPUSCOPIE MIMIQUE, MONARCHIE INFERNALE, MYOMANCIE, NAYRAN- CIE, NÉCROMANCIE, NIGROMANCIE, OCULOMANCIE, OENONOMANCIE, OLOLYGMANCIE, OMOMANCIE, OMPIIALOMANCIE, ONEYROCRITIQUE, ONOMANCIE, ONÏCHOMANCIE, OOMANCIE, OPHIOMANCIE, OPIITHAL- MOSCOPIE, ORDALIE, ORNITHOBIANCIE, OV1NOMANCIE, PALINGÉNÉSIE, PALMO-COPIE, P.ARTHENOMANCIE, PÉGOMANCIE, PETCHIMANCIE, PELTIHANCIE, PHARMACIE, PHRÉNOLOGIE, PIIYLLORUOOOMANCIE PHYSIOGNOMONIE, PIERRE PHILOSOPHALE', PYRO- HAtiCIE, RABDOMANCIE, RIIAPSODOMANCIE, SCIAMANCIE, SEXOMANCIE, SIDÉRO- MANCIE, SOMNAMBDLISME SPODOMANTIE STÉGANOGRAPHIE STERNOMANCIE STOICHÉOHANC1E, STOLISOMANCIE, SUPERSTITIONS, SYCOSIANSIE, SYMPATHIE, TACITURNAHANCIE, TAUPO- MANCIE, TÉPHRAMANCIE, TÉRATOSCOP1E, TUALMUDANC1E, THÉOMANCIE, THÉURGIE, THURIFUMIE, TI- ROMANCIE, UROTOPÉGNIE, UTÉSÉTURE, VAIIP1- RISHE, VËNTRILOQUIE, VISIIMANCIE, XYLOMANCIE, ZAIRAGIE J O.U RÉPERTOIRE UNIVERSEL, ILS {1TBES DES PERSONNAGES,DES.LIVRFS, DES FAITS ET DES CHOSES QUI TIENNENT AUX APPARITIONS, AUX D:VI14ATIONS, A LA MAOlt AU COMMERCE DE L'ENFEIl, AUX DÉMONS, AUX SOR6!ERS, AUX SCIENCESOCCULTES, AUX GnWMBKS, A LA CADALE, AUX ESPRITS ÉLÉMENTAIRES, AUGRAND ŒUVRE, AUX PRODIGES, AUX ERREURS, AUX PRÉ1UCÉS, AUX IMPOSTURES, AUX ARTS DES BOHÉMIENS, AUX SUPERSTITIONSDIVERSES, AUX CONTES POPULAIRES, AUX PRONOSTiC!^ ET GÉNÉRALEMENT A TOUTES LES FAUSSESCROYANCES MERVEILLEUSES,SURPRENANTES, MYSTÉRIEUSES OU SURNATURELLES. publié paï SOI. l'abbé SOtigue, ÉDITEURDES COURS COMPLETS SUR CHAQUEBRANCHE DB LA SCIENCERELIGIEUSE. -of9!<J[(!t>I~ TOME PREMIER. w ~I<:JŒX>Q~ 2 VOL. PRIX 16 FRANCS. CHEZ L'ÉDITEUR, AUX ATELIERS CATHOLIQUES»DUPETIT-MONTROUGE, BARRIÈRED'ENFER DEPARIS. 184C

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DICTIONNAIRE V.DES

Q~T171\f~T7Q Tri7Q SCIENCES ft~~T~T OCCULTES, DE SAVOIR,AROMANCIE, ALCHIMIE, ALECTRIOMANCIE, ALEUROMANCIE, ALFRIDARIE.ALGOMANENCIE, ALOMANC1E, ALOPCIE, ALPHITOHANCIE, A1JNIONIANC1E, ANTHROPOMANCIE, APANTOHANCIE, ARITHMANC1E, AHMOMANC1E, ASPIDOMANCIE, ASTRAGALOMANCIE, BASCANIE, BLOMANCIE, BIBLIOMANCIE, BOTANOMANCIE, BOUZANTHROPHIE BR1ZOMANCIE CABALOMANCIE CAPNOHANC1E, CAUS1MOJIANC1E CPHALONOMANClE CRAUNOCARTOMANCIE, CATROPTOUANCIE CLEDOUANCIE CLROUANC1E, CHIROMANCIE, CLDONISI1ANCIE SC(IPIE, CROMANCIE, CHIMIE, DACTYCO-QUINOJUNCIE CR1STALOSIANCIE CRITOMANCIE CROMMOMANCIE, CYNANTHROPIE Df.MOMOGUAPHIE, DMONOUANC1E ENGAbTRIMISHE FANTASMA1.OMANCIE, DAPHNOMANCIE', DJIONOCBATIE 1IPATO COPIE, GORIE, FATALISME, GARO5MANCIE GLOSCOP1E GMATRIE, GOMANCIE, GROSUNCIE U.I^POMANCIE, IIDROMANCIE, 1CHTHVOMANCIE, ILLUMINISME, LAMPADOMANCIE, LCANOMANC1E LIBANOMANCIE, LITIIO UANCIE, LYCANTIIROPI, LYSIHAGHIE, MAGIE, MAGNTISME, MARGARITOMANCIE, MATRIMONANCIE, MCAIS,iJlA.NClE, MGALANTHROPOGNIE, MTOPUSCOPIE MIMIQUE, MONARCHIE INFERNALE, MYOMANCIE, NAYRANCIE, NCROMANCIE, NIGROMANCIE, OCULOMANCIE, OENONOMANCIE, OLOLYGMANCIE, OMOMANCIE, OMPIIALOMANCIE, ONEYROCRITIQUE, ONOMANCIE, ONCHOMANCIE, OOMANCIE, OPHIOMANCIE, OPIITHALMOSCOPIE, ORDALIE, ORNITHOBIANCIE, OV1NOMANCIE, PALINGNSIE, PALMO-COPIE, P.ARTHENOMANCIE, PGOMANCIE, PETCHIMANCIE, PELTIHANCIE, PHARMACIE, PHRNOLOGIE, PIIYLLORUOOOMANCIE PHYSIOGNOMONIE, PIERRE PHILOSOPHALE', PYROHAtiCIE, RABDOMANCIE, RIIAPSODOMANCIE, SCIAMANCIE, SEXOMANCIE, SIDROSTGANOGRAPHIE MANCIE, SOMNAMBDLISME SPODOMANTIE STERNOMANCIE STOICHOHANC1E, STOLISOMANCIE, SUPERSTITIONS, SYCOSIANSIE, SYMPATHIE, TACITURNAHANCIE, TAUPOMANCIE, TPHRAMANCIE, TRATOSCOP1E, TUALMUDANC1E, THOMANCIE, THURGIE, THURIFUMIE, TIROMANCIE, UROTOPGNIE, UTSTURE, VAIIP1RISHE, VNTRILOQUIE, VISIIMANCIE, XYLOMANCIE, ZAIRAGIE J O.U

RPERTOIRE

UNIVERSEL,

ILS {1TBES DES PERSONNAGES,DES.LIVRFS, DES FAITS ET DES CHOSESQUI TIENNENT AUXAPPARITIONS, AUX D:VI14ATIONS,A LA MAOlt DE AU COMMERCE L'ENFEIl, AUX DMONS,AUX SOR6!ERS, AUX SCIENCESOCCULTES, AUX GnWMBKS, A LA CADALE,AUX ESPRITS LMENTAIRES, AUGRAND UVRE, AUX PRODIGES, AUX ERREURS, AUX PR1UCS, AUX IMPOSTURES,AUX ARTS DES BOHMIENS,AUX SUPERSTITIONSDIVERSES, AUX CONTES POPULAIRES, AUX PRONOSTiC!^ A ET GNRALEMENT TOUTES LES FAUSSESCROYANCES MERVEILLEUSES,SURPRENANTES, MYSTRIEUSES OU SURNATURELLES.

publiDITEURDES COURS

pa SOI. l'abb SOtigue,SUR CHAQUEBRANCHE DB LA SCIENCERELIGIEUSE.

COMPLETS

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TOME

PREMIER.

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~IQ~2 VOL. PRIX 16 FRANCS.

L'DITEUR, AUX ATELIERS CATHOLIQUESDU PETIT-MONTROUGE, BARRIRE D'ENFERDEPARIS. 184C

CHEZ

ENCYCLOPEDIE .,E.NC

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OP

DI

THEOLOGIQUE, or'SRIE DEDICTIONNAIRES SUR BRANCHE LASCIENCE DE RELIGIEUSE, CHAQUE EH OKFRANTFRANAISLA PLUS CLAIRE, LA PLUS FACILE, LA PLUS COMMODE, ET LA PLUS COMPLTE DES THOLOGIES; BONT CESDICTIONNAIRES l'CRlTCRE DE DROIT CANON, DE RITES ET SAINTE, DE PHILOLOGIE SACRE, DE LITURGIE, DE DE CONCILES, d'HKESIES ET DE SCHISMES, DE LGISLATION RELIGIEUSE, CRMONIES, THOLOGIE DOGMATIQUE ET morale, DES PASSIONS, DES vertus et DES VICES, de CAS DE CONSCIENCE, D'HISTOIRE D'ORDRES RELIGIEUX ECCLSIASTIQUE, (HOMMES ET DE musique D'ARCHOLOGIE sacre, RELIGIEUSE, DE gographie FEMMES), sacre ET ECCLSIASTIQUE, ET DE NUMISMATIQUE RELId'hraldique v DES DIVERSES ET MIS A L'INDEX, GIEUSES, DES LIVRES jansnistes DE PHILOSOPHIE, DE DIPLOMATIQUE chrtienne RELIGIONS, ET DES SCIENCES OCCULTES, LA PLUS VARIE

PUBLIE PAR

M.

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DITEURDES COURSCOMPLETS SUII CHAQUE BBANCUE LA SCIENCERELIGIEliSU. DR

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6 FR. LE VOL. POUR LE SOUSCRIPTEUR LA COLLECTIONENTIERE, 7 FR-, 8 FR., ET MME10 Fil. POUR LE A A SOUSCRIPTEUR TEL OU TEL DICTIONNAIRE PARTICULIER.'

TOftlEQUARANTE-HUITIME.DICTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES.TOME PREMIER.

2 VOL,

PRIX

1G FRANCS.

L'DITELR, AUX ATELIERS CATHOLIQUES DU PET1T-MONTROUGERUE D'AUBOISE UA'.nlRE D'ENFER DE PARIS.

CHEZ

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Imprioierie rie Vhaiet dk Suncr el Cl ru dfi-Svrw, 57, i Paris.

'> DICTIONNAIRE SCIENCES OCCULTES ET DES PlIDES SUPERSTITIEUSES. AAAMON. Voy. Amon. AAHON, magicien du Bas-Empire, qui vivait du temps de l'empereur Manuel Comnne. On conte qu'il possdait les Clavicules de Salomon, qu'au moyen de ce livre il avait ses ordres des lgions de dmons, et so mlait de ncromancie. On lui fit crever les yeux; aprs quoi on lui coupa encore la langue. Mais n'allez pas croire que ce ft une victime de quelque fanatisme il fut condamn comme bndit car on trouva chez lui un cadavre qui avait les pieds enchans, le cur perc d'un clou, et d'autres abominations (Nictas, Annales, liv. 4.) chef des ABADDON, ou le destructeur, dmons de la septime hirarchie. C'est le nom de l'ange exterminateur dans l'Apocalypse. ABADIE (JEANNETTE),eune fille du village j de Siboure, en Gascogne. Delancre, dans son Tableau de l'inconstance des dmons, raconte que Jeannette un Abadie, dormant, dimanche, pendant la messe, dans la maison de son pre, un dmon profila du moment et l'emporta au sabbat (quoiqu'on ne ft le sabbat ni le dimanche ni aux heures des saints offices, temps o les dmons ont peu de joie). Elle trouva au sabbat grande compagnie et vit que celui qui prsidait avait la tte deux visages, comme Janus. Du reste, elle ne fit rien de criminel et fut remise son logis par le mme moyen de transport qui l'avait emmene. Elle se rveilla alors et ramassa une petite relique que le diable avait eu la prcaution d'ter de son cou avant de l'emporter. Il parait que le bon cur qui elle confessa son aventure lui fit comprendre qu'elle n'avait fait qu'un mauvais rve; car elle ne fut aucunement recherche, quoique Delancre dise qu'elle avait commenc l le mtier de sorcire. Voy. CRAPAUD. ABALAM, prince de l'enfer, trs-peu conH) Hrodote,Jamblique,Clmentd'Alexandrie,elc. (2) Le livre trs-rare d'Abdeel est intitul Das Buch rede des propheten Danielis, etc. Le. der versiegelten DICTIONN. e; SCIENCES CCULTES, d O nu. Il est de ta suite de Paymon. Voy. ce mot. ABANO. Voy. PIERRE D'APONE. ABARIS magicien scythe et grand-prtre d'Apollon, qui lui donna une flche d'or sur laquelle il chevauchait par les airs avec 1,-t ce qui a fait que les rapidit d'un oiseau Grecs l'ont appel l'Arobate. Il fut, dit-on, matre de Pythagore, qui lui vola sa flche, dans laquelle on doit voir quelque allgorie. On ajoute qu'Abaris prdisait l'avenir, qu'il apaisait les orages, qu'il chassait la peste; on conte mme qu'il vivait sans boire ni manger. Avec les os de Plops, il fabriqua. une Cigure de Minerve, qu'il vendit aux Troyens comme un talisman descendu du ciel: c'est le Palladium qui avait la rputation de rendre imprenable la ville o il se trouvait (1). ABDEEL (Abraham), appel communment Schnewald (Beauchamp), prdicateur dans la marche de Brandebourg Cuslrin fit imprimer harn, en 1572, le Livre de lu parole cachete, dans lequel il a fait des calculs pour trouver qui est l'antechrist et quelle poque il doit paratre. Cette mthode consiste prendre au hasard un passage du et prophte Daniel ou de l'Apocalypse, donner chaque lettre depuis a jusqu' z, sa valeur numrique. A vaut 1, 6 vaut 2, c vaut 3, et ainsi de suite. Abdeel dclare que l'antechrist est le pape Lon X. Il trouve de la mme manire les noms des trois anges par lesquels l'antechrist doit tre dcouvert. Ces trois anges sont Huss, Hulhen et un certain No qui nous est inconnu. Ces trois insenss ne s'en doutaient probablement pas. A la fin de son livre, Abdeel prend l'engagement de dcouvrir le vrai nom de ce certain No, ainsi que d'autres secrets, par les nombres cabalistiques du prophte Daniel il no parait pas qu'il ait jamais rempli cette promesse (2). livre de la parolecachetedu prophteDanielau in' cha. pitre, exposantclairementcommenton peut reconnatra l'antechrist. 1

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MCTiONNAinE DES SCIENCES OCCULTES.

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du ABDEL -AZYS, .astrologue arabe dixime sic.lo, plus connu en Europe sous le nom d'Alchabitius. Son Trait d'astrologie Jean de judiciaire a t traduit en latin par .Sville (Hispalensis). L'dition la plus recherche de ce livre Alchabitis, cum commento, est celle de Venise, 1503, in-4 de 140 pages. ABR1AS DE BABYLONE. On attribue un crivain de ce nom l'histoire du combat merveilleux que livra saint Pierre Simon le magicien. Le livre d'Abdias a t traduit par Julius Africanus, sous ce titre Historia cerlaminis aposlolici 1566, in-8. ABEILARD. Il est plus clbre aujourd'hui par ses tragiques amours que par ses ouvrages thologiques, qui lui attirrent justeet qui ment les censures de saint Bernard 11 taient pleins d'erreurs trs-dangereuses. mourut en 1142. Vingt ans aprs, Hlose ayant t ensevelie dans la mme tombe, on conte qu' son approche la cendre froide d'Abeilard se rchauffa tout coup, et qu'il tendit les bras pour recevoir celle qui avait t sa femme. Leurs restes taient au Paraclet, dans une prcieuse tombe gothique que l'on a transporte Paris en 1799, et qui est au cimetire du Pre-Laprsentement chaise. ABEILLES. C'tait l'opinion de quelques que si une sorcire, avant dmonographes d'tre prise,avait mang la reine d'un essaim d'abeilles, ce cordial lui donnait la force de supporter la torture sans confesser (1) mais celte dcouverte n'a pas fait principe. Dans certains cantons de la Bretagne, on prtend que les ,abeilles sont sensibles aux plaisirs comme aux peines de leurs matres, et qu'elles ne russissent point si on nglige de leur faire part ds vnements qui intCeux qui ont cette ressent la maison. ne manquent pas d'attacher leurs croyance ruches un morceau d'loffe noire lorsqu'il y a une mort chez eux, et un morceau d'toffe toute rouge lorsqu'il y a un mariage,ou autre fte (2). dans leur religion mle Les Circassiens, de mahomtisme et d'idode christianisme, ltrie, honorent la Mre de Dieu sous le nom de Mrimc ou de Melissa. Ils la regardent comme la patronne des abeilles, dont elle sauva la race en conservant l'un d'elles un jour que le tonnerre dans sa manche menaait d'exterminer tous les insectes. Los revenus que les Circassiens tirent de leurs ruches expliquent leur reconnaissance pour le bienfait qui les leur a conserves. Solin a crit que les abeilles ne peuvent que celles qu'on y pas vivre en Irlande; amne y meurent tout coup; et que si l'on porte de la terre de cette le dans un autre pays, et qu'on la rpande autour des ruches, la les abeilles sont forces d'abandonner place, parce que cette terre leur est mortelle. On lit la mme chose dans les Origines d'Isidore. Faut-il examiner, ajoute le pre Lebrun (3), d'o peut venir cette malilib. (1) Wierus, De Praestigiis VI, cap. 7. dans le Finlslrc Il p. 16. U) Cambrj,Voyage

gnit de la terre d'Irlande? Non, car il suffit de dire que c'est une fable et qu'on trouve en Irlande beaucoup d'abeilles. ABEL, fils d'Adam. Des docteurs musulmans disent qu'il avait quarante-huit pieds de haut. Il se peut qu'ils aient raisonn d'aprs un tertre long de cinquante-cinq pieds, que l'on montre auprs de Damas, et qu'on nomme la tombe d'Abel. Les rabbins ont crit beaucoup de rveries sur le compte d'Abel. Nos anciens, qui lui attribuent un croyaient tant de choses livre d'astrologie judiciaire qui lui aurait t rvl et qu'il aurait renferm dans une pierre. Aprs le dluge, Herms-Trismgiste le trouva il y apprit l'art de faire des talismans sous l'influence des constellations. Ce livre est intitul Liber de virtutibus planetarum et omnibus rerum mundanarum virtutibus. Voy. le trait De Essentiis essentiarum qu'on dcore faussement du nom de saint Thomas d'Aquin pars 4, cap. 2. Voy. aussi Codex pseud. Vet. Testam. Fabricius ABEL DE LA RUE, dit le Casseur, savetier et mauvais drle qui fut arrt, en 1582, Coulommiers, et brl comme voleur, noueur d'aiguillettes. sorcier magicien Voici sa lgende Le noueur d'aiguillettes. C'tait grand deuil Coulommiers, dans la maison de Jean Moureau le 15 juin de l'an de grce 1582. Le petit homme s'tait mari la veille, plein de liesse et se promettant son 'heureux mnage avec Fare t'ieuriot, pouse. Il tait vif, homme de tte, persvrant dans ses affections comme dans ses haines et il se rjouissait sans mnagement de son succs sur ses rivaux. Fare qui l'avait prfr, semblait partager son bonheur et ne se troublait pas plus que lui des alarmes que les menaces d'un rival ddaign avaient fait natre chez leurs convives. Fare Fleuriot, habile ouvrire en guipure, n'avait pu hsiter dans son choix entre Jean Moureau, armurier fort son aise, et ce concurrent redout, nomm Abel de la Rue, surnomm le Casseur, cause de sa mauvaise conduite; homme rduit au mtier de savetier, et qu'on accusait de relations avec le circondiable cause de ses dportements stance mystrieuse qui effrayait les amis de l'armurier. Vous avez supplant Abel, lui disaientils il vous jouera quelqu'un de ses mauvais tours. Les gens de justice de notre roi, Henri troisime, nous sauront bien rendre raison du Casseur rpondit Jean Moureau. -Et qui sait, dit une vieille tante, s'il ne vous jetterait pas un sort? -Patience telle avait t la rponse du jeune mari. Mais Fare tait pourtant moins rassure la noce toutefois s'tait faite joyeusement. Or, le lendemain, comme nous avons dit, c'tait dans la maison grand deuil et pleine (3) Histoire critique des pratiques superstitieuses liv. I, chap. 5.Miii'S quandil a .contemul le ^lobe terrestre

exemple, il y est dit qu'Alexandre, enferm dans une caisse de verre que l'eau ne pouvait pntrer, se fit descendre au fond de la mer, ou, ajoute l'auteur, il vit beaucoup de choses qu'il ne voulutjamais dire, car il comprit qu'on ne voudrait pas les croire. On le dans une f.iit encore s'enfermer lui-mme grande cage de fer treillage ( une autre histoire met une cage de cuir ), et se laissant emporter dans les airs par deux griffons Alexandre s'lve assez haut pour que toute soit la terre, sous la.forme d'une pomme em'brasse par un regard (1). Alors la nature, alarme de ce qu'un mortel ose tenter si hardiment de contempler ses mystres, descend aux enfers et obtient de Bclzbub le poison qui termine les jours du hros(2j imALXANDUE DE PAPHLAGONH posteur, n au douzime sicle., en Paphlagonie, dans le bourg d'Abonotique. Ses parents, qui taient pauvres, n'ayant pu lui donner aucune ducation, il profita, pour se pousser .dans le monde, de quelques dons qu'il tenait de la nature. Il avait le teint blanc, l'il vif, la voix cjaire, la taille belle, peu de barbe et peu de cheveux, mais un ar gracieux et doux. Se sentant des..dispoil sitions .pour le -charlatanisme mdical s'attacha, presque enfant, une sorte de magicien qui dbitait des secrets et des .philtres pour produire l'affection ,ou la haine, dcouvrir les trsors, obtenir les successions, perdre ses ennemis, et autres rsultais de ce genre. Cet homm,e ayant reconnu dans Alexaadr.c un esprit adroj.t, une ml'initia m,oir,e vive et beaucoup, d'effronterie, aux ruses .du son mtier. Aprs Ja mort t du yieux j.o.ugleur, Alexandre se lia avec un dont les rcils font un certain Coconas chjoniqu.eur byzantin e un homme aussi ils parcoururent enmaliu qu'audacieux. semble divers pays, .tudian.t l'art de fa.ire des dupes. une vi.ci,lie femme riche, rIls ren.uon trient ,une vieille (jnme riebe, que Jeurs prtend us secrets charmren.t, et qui les fit voyager ses dpens depuis Ja .Arrivs en Bilhyeie jusqu'en Macdoine. e pays,, ils remarqurent qu'on y leyait de grands serpents, si familiers, qu'ils jouaient avec les enfants sans leur faire e mal.; iis en achetrent un des plus beaux pour les scnes qu'ils se proposaient de jouer. Ils avaient conu un projet hardi. L'embarras tait de dcider quel lieu serait leur thtre. le personnage de Coconas, qui s'attribuait prophte en tilre, prfrait -Calcdoine, ville de Paphlagonie, cause du concours de diAlexanverses nations qui l'environnaient. dre aima mieux son pays, Abonolique, parcs que les esprits y laieni plus grossiers. Son avis ayant prvalu, les deux fourbes cachrent des lames de cuivre dans un vieux ils temple d'Apollon qu'on .dmolissait; i d'un pointtrs-ley,jl abaissesa .lanceef. lescoursier ailsle ramnentvers la terre. Voici,dit un critlifis., les aiglons un arostat aussiingnieusementinvent que d'Esope. i(2)Asialicjournal,,traduit avec plus d'tendue ,par les uteurs.dela Rt'vue hriian\rique.

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avaient. crit dessus qu'Esculape et son pre viendraient bientt s'tablir dans la ville. Ces lames ayant t trouves, le bruit s'en rpandit aussitt dans les provinces; les ha-. biiants d'Abonotique se htrent de dcerner un temple ces dieux, et ils en creusrent les fondements. Coconas, qui s'apprtait faire merveilles', mourut alors, de la morsure d'une vipre. Alexandre se hta de prendre son rle, et, se dclarant prophte avant de se rendre au lieu de sa naissance, il se montra avec une longue chevelure bien peigne, une robe de pourpre raye de blanc; il tenait dans sa main une faux, comme on cn donne une Perse, dont il prtendait descendre du ct de sa mre; il publiait un oracle qui le disait fils de Podalyre, leqtiel, a la manire des dieux du paganisme, avait pous sa mre en secret. Il faisait dbiter en mme temps une prdiction d'une sibylle qui portait que, des bords du Pont-Euxin, il viendrait un librateur d'Ausonie. Ds qu'il se crut convenablement annonc, il parut dans Abonotique o il -fut accueilli comme u;i dieu. Pour soutenir sa dignit il mchait la racine d'une certain herbe qui le faisait cumer, ce que le peuple attribuait l'enthousiasme surhumain dont il tait possd. Il avait prpar en secret une tte habilement fabrique dont les traits reprsentaient la face d'un homme, avec une bouch qui s'ouvrait et se fermait par un fil cach. Avec cette tte et le serpent apprivois qu'il avait achet en Macdoine, et qu'il cachait soigneusement, il prpara un grand prodige. H se transporta de nuit' l'endroit o l'on creusait les fondements du temple, et dposa, dans une fontaine voisine, un uf d'oie o il avait enferm un petit serpent qui venait de natre. Le lendemain matin, il se rendit sur la place publique, l'air agit, tenant sa faux la main, et couvert seulement d'une charpe dore. 11 monta sur un autel lev, et s'cria que ce lieu tait honor de la prsence d'un dieu. A ces mots, le peuple, accouru pour l'entendre, commena faire des prires, tandis que l'imposteur prononait des mots en langue phnicienne, ce qui ser11 vait redoubler l'tonnement gnral. courut ensuite vers le lieu o il avait cach son uf, et, entrantdans l'eau, il commena chanter les louanges d'Apollon et d'sculape, et inviter ce 'dernier se montrer aux mortels; puis, enfonant une coupe dans la fontaine, il en retira l'uf mystrieux. Le prenant dans sa main, il s'cria Peuples, voici votre dieu Toute la foule attentive poussa des cris de joie, en voyant Alexandre casser l'uf et en tirer un petit serpent, qui s'entortilla dans ses, doigts. Chacun se rpandit en bndictions, les uns demandant au dieu la sant, les autres les honneurs ou des richesses. Enhardi par ce succs, Alexandre fait annoncer le lendemain que le dieu qu'ils avaient vu si petit la veille, avait repris sa grandeur naturelle. Il se plaa sur un lit, aprs s'tre revtu

de ses habits prophtiques; et, tenant. dans son sein le serpent qu'il avait apport de Macdoine, il le laissa voir entortill autour de son cou et tranant une longue queue; mais il en cachait ta tte sous son aisselle, et faisait paratre la place la tte postiche figure humaine qu'il avait prpare. Le lieu de la scne tait faiblement clair; on entrait par une porte et on sortait par une autre, sans qu'il fut possible de s',arrter longtemps. Ge spectacle dura quelques jours; il se renouvelait toutes les fois qu'il arrivait quelques trangers. On lit des images du dieu en cuivre et en argent. Le prophte, voyant les esprits prpars, annona que le dieu rendrait des oracles, e.t qu'ou et lui crire des billets cachets. Alors, s'enfermant dans le sanctuaire du temple qu'on venait de btir, il faisait appeler ceux qui avaient donn des, billets, et les leur rendait sans qu'ils parussent avoir t ouverts, mais accompagns de la rponse du dieu. Ces billets avaient t lus avec tant d'adresse qu'il tait impossible de s'apercevoir qu'on et rompu te cachet. Des espions et des missaires informaient le prophte de tout ce qu'ils pouvaient apprendre, et l'aidaient rendre ses rponses, qui d'ailleurs taient toujours obscures ou ambigus, suivaut la prudente coutume des oracles. On apportait des victimes pour le dieu et des prsents pour le prophte. Voulant nourrir l'admiration par une nouvelle supercherie, Alexandre annonce un en personno rpondrait jour qu'Esculape aux questions qu'on lui ferait : cela s'appelait des rponses de la propre bouche du1 dieu. On oprait cette fraude par 'le moyen de quelques artres d grus qui aboutissaient d'un ct la tte du dragon postiche, et de l'autre la bouche d'un hoonne cach moins pourdans une chambre voisine tant qu'il n'y et dans son fait quelque maLes rponses se rendaient en gntisme prose ou" -en vers, mais toujours dans un style si qu'elles prdis.iient galement le revers ou le succs. A'insi l'empefaisant la guerre aux GerreurMarc-Aurle, main?, lui demanda un oracle. On dit mme qu'en 174, il fit venir Alexandre Home, le' de J'imregardant comme le dispensateur mor-lalil. L'oracle, sollicit, disait qu'il fallait, aprs 'les crmonies prescrites, jeter deux lions vivants dans leDanube, et qu'ainsi l'on aurait l'assurance d'une- paix prochaine, prcde d'une .vicloir-cclatanle. Ou' excuta la prescription. Mais les deux lions traversrent le fleuve la nage, les barbares les turent et .mirent ensuite ..l'arme du l'crn^ pereur. en droute; quoi te prophte rpliqua qu'il avait annonc la ^victoire, mais qu'il n'avait pas dsign le vainqueur. Une autre fois, un illustre personnage fit demander au dieu quel prcepteur il devait donner Pyson.fils, il lui fut rpondu thagore etHomre. L'enfant mourut .quelque L 'or-aclc aiMMinit'la .chose, temps aprs. dit le pre, en donnant au pauvre enfant deux prcepteurs morts depuis longtemps

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DICTIONNAIREDES SCIENCES OCCULTES.

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S'il et vcu, on l'et instruit avec les ouet l'oravrages de Pythagore et d'Homre cle aurait encore eu raison. le prophte ddaignait d'ouQuelquefois vrir les billets lorsqu'il se croyait instruit de la demande par ses agents, il s'exposait de singulires erreurs. Un jour il donna un remde pour le mal de ct, en rponse une lettre qui lui demandait quelle tait vritablement la patrie d'Homre.. On ne dmasqua point cet imposteur, que l'accueil de Marc-Aurle avait entour de vnration. Il avait prdit qu'il mourrait cent cinquante ans, d'un coup de foudre, comme il mourut dans sa soixanteEsculape dixime anne, d'un ulcre la.jambe, ce qui n'empcha pas qu'aprs sa mort il eut, comme un demi-dieu, des statues et des sacrifices. ALEXANDRE DE TRALLES, mdecin, n Tralles, dans l'Asie-Mineure, au sixime sicle. On dit qu'il tait trs-savant, ses ouvrages prouvent au moins qu'il tait trscrdule. Il conseillait ses malades les amulettes et les paroles charmes. Il assure, dans sa Mdecine pratique (1), que la figure d'Hercule touffant le lion de la fort de Nme, grave sur une pierre et enchsse dans un anneau, est un excellent remde contre la colique. Il prtend aussi qu'on gurit parfaitement la goutte, la pierre et les fivres par des philaclres et des charmes. Cela montre au moins qu'il ne savait pas les gurir autrement. ALEXANDRE III, roi d'Ecosse, qui pousa, en 1285, Yoletto, fille du comte de Dreux. Le soir de la solennit du mariage, on vit entrer la 6n du bal, dans la salle o la cour tait rassemble, un spectre dcharn qui se mit danser. Les gambades du spectre troublrent les assistants; les ftes furent suspendues, et des habiles dclarrent que cette apparition annonait la mort prochaine du roi. En effet, la mme anne, dans une partie de chasse, Alexandre, montant un cheval mal dress, fut jet hors de selle et mourut de ta chute (2). ALEXANDRE VJ, lu pape en 1492 pontife qui. a t jug souvent avec beaucoup (l'exagration (3). Quelques sols crivains affirment qu'il avait ses ordres un dmon familier (4.) qui passa ensuite aux ordres de Csar Borgia. dans la ALFADER, dieu trs-important thogonie scandinave. Avant de crer le ciel et la terre, il tait prince des gants. Les .mes des bons doivent vivre avec lui dans Simle ou Wingolff; mais les mchants passent Hlan, de l Niflheim, la rgion des nuages infrieursau neuvimemonde.L'Edda lui donne divers noms Nikar (le sourcilSvider (l'inleux), Svidrer (l'exterminateur), Oske ( celui qui choisit les cendiaire ) nom d'AIfader a t donn morts), etc.-Le aussi Odin. cl ALFARES, gnies scandinaves. Les bons (l)Liv. X, eh. I. (2) liector de Boce, in Annalibus Scot. (3) Woytik osco, dans son histoire du pontificatde R

sont appels lios ou lumineux, les mchants docks ou noirs. ALFHIDAR1E, espce de science qui tient de l'astrologie et qui attribue successivement quelque influence sur la vie aux diverses_ plantes, chacune rgnant son tour un certain nombre d'annes. Voyez PlanTES. ALGOL. bes astrologues arabes ont donn ce nom au diable. AL1S DE TLIEUX, nonne du monastre de Saint-Picrrc-de-Lyon, qui s'chappa de son couvent au commencement du seizime sicle, en un temps o cette maison avait besoin de rforme, mena mauvaise vie et mourut misrablement, toutefois dans'le repentir. Son me revint aprs sa mort. Cette histoire a t crite par Adrien de Montalembert, aumnier de Franois I". Lgende d'Alis de Tlieux. C'est un extrait fidle d'un livre trs-rare, imprim Paris, en 1528, petit !'M-4 gothique, et intitul -La merveilleuse histoire de s'est apparu au l'esprit qui, depuis nagure monastre des religieuses de Saint-Pierre-deLyon, laquelle est pleine de grande admiration, comme on pourra voit' par la lecture de ce prsent livre, par Adrien de Montalembert, aumnier du roi Franois l" Avant que le monastre des nonnes de sur le Rhne ft rSaint-Pierre-dc-Lyon form ( en 1513) il y avait en ce couvent grands dsordres, chacune vivant son plaisir et il n'y avait abb abbesse ou vque qui pt rgler le gouvernement desdites nonnes. Elles menaient donc piteuse religion, dsole et mchante; et quand arrivrent l d'autres bonnes religieuses qui vivaient saintement, les nonnes drgles emportrent ce qu'elles purent, et s'en allrent. Entre les autres il en tait une nomme Alis-de Tlieux, sacristine de l'abbaye, qui avait les clefs des reliques et des ornements. Celle-l sortit du monastre telle heure malheureuse que jamais depuis en vie n'y rentra. Saisie d'aucuns parements d'autel, elle les engagea pour certaine somme. Je ne voudrais pour riep au monde raconter la dplorable vie que depuis elle mena. Elle y gagna de grandes maladies dont son pauvre corps fut mis en telle sujtion, .qu'il n'tait nulle part sans ulcres et sans douleurs. Noire-Seigneur, par sa bont, rappela pourtant cette malheureuse et lui reprsenta sa grande misricorde en lui inspirant la pense de rclamer sa douce Mre. II est bon d'avoir servi Notre-Seigncur quelquefois, car il en fait rcompense, et l'heure que l'on en a le plus. grand besoin. La pauvre soeur Alis soupira, pleura, et pria dvotement la sainte Mre de Dieu qu'elle ft son avocate envers son cher Fils. Elle rendit l'esprit alors, non pas en l'abbaye, non pas en la ville mais abandonne de tout le monde, en un petit village, o elle fut enterre sans LonX. (4) Curiositsde la litlrntnre, trad. de l'anglais pal Berlin, t. 1.|i. 51.

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funrailles, ni obsques, ni prires, comme la plus mprise crature et, pendant l'espace d deux ans, elle a t ainsi enterre sans que mmoire d'elle et rgnen la souvenance d'aucun. Mais en cette abbaye, il y avait une jeune religieuse de l'ge d'environ dix-huit ans, nanommeAnloineUc Grolle,gcnlil-fcmme, tive du Dauphin, sage, dvoteet simple. Seule, elle gardait mmoire d'Alis et priait pour elle. Une nuit qu'elle tait toute seule dans sa chambre, en son lil couche, et qu'elle dormait, il lui sembla que quelque chose lui levait son couvre-chef, et lui faisait au front le signe de la croix; elle se rveille, non effraye, mais seulement point grandement bahie, pensant part soi qui pouvait tre celle qui l'aurait de la croix signe enfin elle n'aperoit rien, et ne sait ce qu'elle doit faire. Elle crut qu'elle avait song, et ne parla personne. Un autre jour qu'elle entendait autour d'elle quelque chose faisant des sons, et sous ses pieds frappant de petits coups, comme si on et heurt d'un bton sous un marche-pied; quand elle eut plusieurs fois ou ce bruit trange, elle commena s'tonner, et tout pouvante le conta la bonne abbesse, laLedit esprit ( car quelle la sut rconforter. c'en tait un ) faisait signe de grande rjouissance, quand on chantait le service divin et quand on parlait de Dieu, l'glise ou autre part. Mais jamais il n'tait entendu si la jeune fille n'tait prsente; jour et nuit il lui tenait compagnie,' et jamais depuis ne l'abandonna en quelque lieu qu'elle ft. de cette Je vous dirai grand'merveille bonne me. Je lui demandai, en la conjurant au nom de Dieu, si, incontinent qu'elle fut partie de son corps, elle suivit cette jeune religieuse? L'me rpondit que oui vritablement, ni jamais ne l'abandonnerait que pour la conduire au ciel. Aprs que la bonne abbesse eut aperu la vrit et pris conseil, car le cas lui tait fort admirable, grand en fut le bruit par la ville de Lyon, o accoururent maints hommes et maintes femmes. Les pauvres religieuses furent perdues de prime face, ignorant encore ce que c'tait. Antoinette fut interroge pour savoir ce qu'elle pensait de cette aventure? 2 Elle rpond qu'elle ne savait ce que ce pourrait tre, si ce n'tait sur Alis, la sacristine; d'autant que depuis son trpas souvent elle avait song elle et l'avait vue en dormant. L'esprit, conjur alors, rpondit qu'il tait en effet l'esprit de sur Alis, et en donna signe vident. L'abbesse envoya donc qurir le corps de la trpasse, et pour ce fut enquise l'me, premirement, si ellevoudrait que son corps ft enterr l'abbaye ? Elle donna signe qu'elle le dsirait. Alors la bonne dame abbesse le fit emmener honntement. L'me faisait bruit autour de la jeune fille, mesure que son corps approchait de plus en plus; quand il fut la porte de l'glise du monastre, l'esprit se dmenait en frappant et en heurtant plus fort sous les pieds d'Antoinette.

C6 Le samedi, seizime jaur de fvrier mil cinq cent vingt-sept, monseigneur l'vque coadjuteur de Lyon et moi partmes le plus secrtement qu'il nous fut possible vers deux heures aprs midi pour l'abbaye. Le ils accoururent htipeuple nous aperut vement et cheminrent aprs nous en diligence, au nombre de prs de quatre mille personnes, tant hommes que femmes. Sitt que nous arrivmes, la presse tait si grande, que nous ne pouvions entrer en l'glise des religieuses lesquelles taient averties de notre venue et incontinent vint nous leur pre confesseur, auquel fut charge d'ouvrir un petit huis pour entrer par le chur. Le peuple s'en aperut, et par force voulut entrer aussi. Nous trouvmes l'abbesse accompagne de ses religieuses, qui se mirent genoux en grande humilit et salurent le rvrend vque et sa compagnie. Aprs le salut rendu par nous, elles nous menrent en leur chapitre. Incontinent la jeune sur fut prsente l'vque, qui lui demanda comment elle se portait; elle rpondit -Bien, Dieu merci 1 II lui demanda ensuite ce que c'tait que l'esprit qui la suivait? Aussitt ledit esprit heurta sous les genoux de la sur, comme s'il et voulu dire quelque chose. Il fut tenu maints propos concernant la dlivrance de cette pauvre me. Plusieurs disaient qu'elle soutenait grande peine. Nous avismes que premirement on prierait Dieu pour elle, et l'vque commena le De profundis. Pendant ce psaume, la jeune religieuse demeura genoux devant lui; l'esprit heurtait incessamment comme s'il et t sous terre. Aprs , fernales, etc. (1'). Mongitore en parle dans le tome I" de sa Bibliothque sicilienne. anges gardiens jusqu' cent soixante. Les Siamois divisent les anges en sept orANGLIQUE plante qui passe pour un prservatif contre les fascinations de la niadres, et les chargent de la garde dos, plantes, des villes, des personnes. Us disent que c'est gie. On la mettait en manire d'amulette au cou des petits enfants pour les garantir des pendant qu'on ternue que les mauvais anmalfices. ges crivent les fautes des hommes. Les thologiens admettent neuf churs ANGERBODE ou ANGURBODE, femme giles sraphins, gantesque qui se maria avec le diable, selon d'anges, en trois hirarchies les chrubins, les trnes; les dominaet qui enfanta l'opinion des Scandinaves les vertus des cieux; trois monstres le loup Fenris 'le serpent tions, les principauts, les puissances, les archanges et les anges. et la dmone Hla, qui garde Jormungahdur le monde souterrain. Parce que des anges, en certaines occasions o Dieu l'a voulu, ont secouru les Juifs ANGES. Les Juifs, l'exception des saducontre leurs ennemis, les peuples modernes cens, admettaient et honoraient tes anges ont quelquefois attendu le mme prodige. Lo en qui ils voyaient, comme nous des substances spirituelles, intelligentes, et les prepar Majour de la prise de Constantinople mires en dignit entre les cratures. homet H, les Grecs schismatiques comptant Les rabbins sur la prophtie d'un de leurs moines, se perqui depuis la dispersion ont tout altr, et qui placent la cration des ansuadaient que les Turcs n'entreraient pas dans la ville, mais qu'ils seraient arrts aux ges au second jour, ajoutent qu'ayant t apmurailles par un ange arm d'un glaive, qui pels au conseil de Dieu, lorsqu'il voulut former l'homme, leurs avis furent partags, et les chasserait et les repousserait jusqu'aux que Dieu fit Adam leur insu pour viter-r frontires de la Perse. Quand l'ennemi parut leurs murmures. Ils reprochrent nanmoins sur la brche le peuple et l'arme se rfu Dieu d'avoir donn trop d'empire Adam. girent dans le temple de Sainte-Sophie, sans Dieu soutint l'excellence de son ouvrage avoir perdu tout espoir: mais l'ange n'arriva parce que l'homme devait le louer sur la pas, et la. ville fut saccage. (1) Lux magica academica,clestium, terresuium et nise, 1687.Cesdeux vol.sont in-4. infernorumorigo, ordo et iiiborilinatiocunctorunlquad 2) Bergier, Dictionnaire thologique. d esse, fieri et operari, XXIVvoluminibus ivisa. Pars 1, c (3) Coloss., ap.h, vers. 18. Teuise,1686, sous le nom de Livio Betani; pars 2, Ve-

6 ACTIONNAIRE DES SCIENCES OCCULTES. J95 tait par reconnaissance, ou par suite des doccardan raconte qu'un jour qu'il trines de la mtempsycose. Chaque dieu Milan, le bruit se rpandit tout coup qu'il y avait uu animal qui lui tait dvou. Les avait un ange dans les airs au-dessus de la anciens philosophes avaient parfois au suville. Il accourut et vit, ainsi que deux mille un ange qui planait jet des animaux, de singulires ides. Celse, rassembles, personnes arm d'une longue pe et soutedans les nuages qui a t si bien battu par Origne nait trs-srieusement les ailes tendues. Les habitants s'criaient que les animaux ont et la conplus de raison, plus de sagesse, plus de vertu que c'tait l'ange exterminateur; sternation devenait gnrale que l'homme (peut-tre jugeait-il d'aprs luilorsqu'un jurisconsulte fit remarquer que ce qu'on voyait mme), et qu'ils sont dans un commerce plus intime avec la Divinit. Quelques-uns ont n'tait que la reprsentation qui se faisait cherch dans de telles ides, l'origine du culte dans les nues d'un ange de marbre blanc Saint-Gothard. que les Egyptiens rendaient plusieurs aniplac au haut du clocher de maux..Mais d'autres mythologues vous diront Vov. Armes PRODIGIEUSES. NGEWEILLER. Voy. FES. que ces animaux taient rvrs, parce qu'ils avaient prt leur peau aux dieux gypANGUEKKOK, espce de sorcier auquel les tiens en droute et obligs se travestir. Groenlandais ont recours dans tous leurs embarras. Ainsi, quand les veaux marins ne Voy, AME DES BTES. on Divers animaux sont trs-rputs dans la se montrent pas en assez grand nombre comme le coq le chat le crava prier l'anguekkok d'aller trouver la femme sorcellerie ou parce paud, le bouc, le loup le chien prodigieuse qui, selon la tradition, a tran la grande le de Disco, de la rivire de Baal., qu'ils accompagnent les sorcires au sabbat, ou pour les prsages qu'ils donnent, ou parce o elle tait situe autrefois pour la placer plus" de cent lieues de l, l'endroit o elle que les magiciens et les dmons empruntent leurs formes. Nous en parlerons leurs arse trouve aujourd'hui. D'aprs la lgende, ticles particuliers. cette femme habite au fond de la mer, dans Dix animaux sont admis dans le paradis de une vaste'maison garde par les veaux mala baleine de Jonas, la fourmi de des oiseaux de mer nagent dans sa Mahomet rins Salomon, le blier d'Ismal, le veau d'Abralampe d'huile de poisson et les habitants de attirs reine de Saba la chal'abme se runissent autour d'elle ham, l'ne d'Aasis melle du prophte Saleh le buf de Mose, son clat, sans pouvoir la quitter, jusqu' par te chien des sept dormants le coucou de ce que l'anguekkok la saisisse par les cheveux, et lui enlevant sa coiffure rompe le- Belkis et l'ne de Mahomet. Voy. Borack. Nous ne dirons qu'un mot d'une erreur charme qui les retenait auprs d'elle. n'est plus trsQuand un Groenlandais tombe malade, c'est populaire qui aujourd'hui, enracine. On croyait autrefois que toutes encore l'anguekkok qui lui sert de mdecin il se charge galement de gurir les maux du les espces qui sont sur la terre se trouvaient aussi dans la mer. Le docteur Brown a prouv corps et ceux de l'me (1). Voyez Torngarsur. que cette opinion n'tait pas fonde. II serait bien difficile, dit-il, de trouver l'hultre sur Les livres de secrets merANGUILLE. la terr et la panthre le chameau la veilleux donnent l'anguille des vertus surSi on la laisse mourir hors de l'eau, taupe ne se rencontrent pas dans l'histoire prenantes. qu'on mette ensuite son corps entier dans du naturelle des poissons. D'ailleurs le renard, le chien l'ne le livre de mer ne ressemfort vinaigre ml avec du sang de vautour, blent pas aux animaux terrestres qui portent et qu'on place le tout sous du fumier, cette le mme nom. Le cheval marin n'est pas plus composition fera ressusciter tout ce qui lui un cheval qu'un aigle le buf de mer n'est sera prsent, et lui redonnera la vie comme le lion marin, une espce qu'une grosse raie auparavant (2). Des autorits de la mme force disent end'crevisse; et le chien marin ne reprsente core que celui qui mange le cur tout chaud pas plus le chien de terre que celui-ci ne ressemble l'toile Sirius d'une anguille sera saisi d'un instinct proqu'on appelle aussi le chien (4). et prdira les choses futures. phtique, II serait long et hors de propos de rapporLes Egyptiens adoraient l'anguille, que ter ici toutes les bizarreries que l'esprit huleurs prtres seuls avaient droit de manger. main a enfantes par rapport aux animaux. On a beaucoup parl, dans le dernier sicle, des anguilles formes de farine ou de jus de Voy. BTES, etc. ANJORRAND. Voy. Denis. mouton c'tait une de ces plaisanteries qu'on ANNEAU. Il y avait autrefois beaucoup appelle aujourd'hui un canard. d'anneaux enchants ou chargs d'amulettes. N'oublions pas le petit trait d'un avare, Les magiciens faisaient des anneaux constelGuillaume de Malmesbury, rapport par ls avec lesquels on oprait des mrveilles. doyen d'Elgin dans la province de Murray en Ecosse, lequel avare fut, par magie, chang Voy. ELAZAR. Cette croyance tait si ren anguille et mis en matelolte (3). pandue chez les paens, que leurs prtres ne moins qu'ils ANIMAUX. Ils jouent un grand rle pouvaient porter d'anneaux ne fussent si simples qu'il tait vident qu'ils dans les anciennes mythologies. Les paens en adoraient plusieurs ou par terreur, ou ne contenaient pas d'amulettes (5).du dans le Groenland. (1) Expdition capitaine Graah S (2) Admirables ecretsd'Albert Ip.Grand,liv. Il, ch. m. 13) Cit par 41.Salgues. DesErreurs et des Prjugs, t. I, p. 523. (4) Brown,Des Erreurs populaires,liv. III, ch. xnr. (5) Aulu-Gelle,lib. X, cap. xxv.

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Les anneaux magiques devinrent aussi de quelque usage chez les chrtiens, et mme beaucoup de superstitions se rattachrent au simple anneau d'alliance. On croyait qu'il y avait dans le quatrime doigt qu'on appela spcialement doigt annulaire ou doigt destin l'anneau, une ligne qui rpondait directement au cur on recommanda donc de mettre l'anneau d'alliance ce seul doigt. Le moment o le mari donne l'anneau sa jeune dit un ce moment pouse devant le prtre vieux livre de secrets est de la plus haute importance. Si le mari arrte l'anneau l'entre du doigt et ne passe pas la seconde joinmais s'il enture, la femme sera matresse; fonce l'anneau jusqu' l'origine du doigt, il sera chef et souverain. Cette ide est encore en vigueur, et les jeunes maries ont gnralement soin de courber le doigt annulaire au moment o elles reoivent 1 anneau de' manire l'arrter avant la seconde jointure. Les Anglaises qui observent la mme superstition, font le plus grand cas de l'anneau cause de ses proprits. Elles d'alliance croient qu'en mettant un de ces anneaux dans un bonnet de nuit, et plaant le tout sous leur elles verront en songe le mari qui chevet leur est destin.' LesOrientaux rvrcntlesanncauxclles bagues, elcioienlaux anneaux cnchanls. Leurs contes sont pleins de prodiges oprs par ces anneaux.Ils citent surtout,avec uneadmiration sans bornes, l'anneau de S alomon, par la force duquel ce prince commandait toute la nature. Le grand nom de Dieu est grav sur cette bague, qui est garde par des dragons, dans le tombeau inconnu de Salomon. Celui qui s'emparerait de cet anneau, serait matre du monde et aurait tous les gnies ses ordres. A dfaut de ce talisman proVoy. Sakhar. digieux, ils achtent des magiciens des anneaux qui produisent aussi des merveilles. Henri V11I bnissait des anneaux d'or, qui avaient, disail-il, la proprit de gurir de la crampe (1). Les faiseurs de secrets ont invent des bagues magiques qui ont plusieurs vertus. Leurs livres parlent de Vanneau des voyageurs. Cet anneau, dont le secret n'est pas bien certain, donnait celui qui le portait le moyen d'aller sans fatigue de Paris Orlans, et de revenir d'Orlans Paris dans la mme journe. Mais on n'a pas perdu le secret de l'anneau d'invisibilit. Les cabalistes ont laiss la manire de faire cet anneau, qui plaa Gygs au trne de Lydie. Il faut entreprendre cette opration un mercredi de printemps sous les auspices de Mercure, lorsque cette plante se trouve en conjonction avec une des autres plantes favorables, comme la Lune, Jupiter, Vnus et le Soleil. Que l'on ait de bon mercure fix et purifi; on en formera une bague o puisse entrer facilement l doigt du milieu on enchssera dans le chaton une petite pierre que l'on trouve dans le nid de la huppe, et on gravera autour de la bague ces parod'Italie, t. III, p. 16, la marge. (1) Misson,Voyage (2) Siiut Luc, cb. iy, versei30.

ls Je'sus passant t ait milieu d'eux f s'en alla (2) puis, ayant pos le tout sur une plaque de mercure fix on fera le parfum do Mercure; on enveloppera l'anneau dans un taffetas de la couleur convenable la plante, on le portera dans le nid de la huppe d'o l'on a lire la pirre, on l'y laissera neuf jours et quand on le retirera, on fera encore le parfum comme la premire fois; puis on le gardera dans une petite boite faite avec du mercure fix, pour s'en servir l'occasion. Alors on mettra la bague son doigt. En tournant la pierre au dehors de la main, elle a la vertu de rendre invisible aux yeux des assistants celui qui la porte; et quand on veut tre vu, il suffit de rentrer la pierre en dedans de la main, que l'on ferme en forme de poing. Pierre d'Apone et Porphyre, Jamblique, Agrippa, ou du moins les livres de secrets qui leur sont attribus, soutiennent qu'un anneau fait de la manire suivante a la mme proprit. H faut prendre des poils qui sont au-dessus de la tte de la hyne, et en faire de petites tresses,avec lesquelles on fabrique un anneau, qu'on porte aussi dans le nid de la huppe. On le laisse l neuf jours; on le passe ensuite dans des parfums prpars sous les auspices de Mercure (plante). On s'en sert comme de l'autre anneau, except qu'on l'te absolument du doigt quand on ne veut plus tre invisible. Si, d'un autre ct, on veut se prcautionner contre- l'effet de ces anneaux cabalistiques, on aura une bague faite de plomb.raffin et purg; on enchssera dans te chaton un il de jeune belette qui n'aura port des petits qu'une fois; sur le contour on gravera les paroles suivantes Apparuit Dominus Simoni. Cette bague se fera un samedi, lorsqu'on connatra que Saturne est en opposition avec Mercure. On l'enveloppera dans' un morceau de linceul mortuaire qui ait envelopp un mort; on l'y.laissera neuf jours puis, l'ayant retire, on fera trois fois le parfum de Saturne, et on s'en servira. Ceux qui ont imagin ces anneaux ont raisonn sur le principe de l'antipathie qu'ils entre les matires qui les comsupposaient la posent. Rien n'est plus antipathique hyne que la belette et Saturne rtrograde, presque toujours Mercure; ou, lorsqu'ils. se rencontrent dans le domicile de quelques signes du zodiaque, c'est toujours un aspect funeste et de mauvais augure (3). On peut faire d'autres anneaux sous l'influence des plantes, et leur donner des vertus au moyen de pierres et d'herbes merveilleuses. Mais dans ces caractres, heret charmes, le bes cueillies, constellations diable se coule, comme dit Leloyer, quand ce n'est;pas simplement le dmon de la grossire imposture. Ceux qui observent les heures des astres, ajoute-t-il, n'observent que les heures des dmons qui prsident aux pierres, aux herbes et aux astres mmes. Et il est de fait que ce ne sont ni des (3) Petit Albert.

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cnnf a ni des curs hnnles qui se mlent saints de ces superstitions. dmo.n des mines; il tua ANNEBERG, un jour de soii souffle douze ouvriers qui travaillaient une mine d'argent dorit il avait la garde. C'est un dmon mchant; rancunier et terrible. Il se montre surtout en Allemagne; on dit qu'il a la figure d'un cheval, avec un cou immense et des yeux effroyables (1). j. ANNE. -Plusieurs peuples ont clbr, par des crmonies plus ou moins singulires, le retour du nouvel an. Chez les Perses, un jeune homme s'approchait du prince et lui faisait des offrandes, en disant qu'il lui apportait la nouvelle anne de la part de Dieu. Chez nous, on donne encore des lrennes. l'anne par la Les Gaulois commenaient crmonie du gui de chne, qu'ils appelaient le gui de l'an neuf ou du nouvel an. Les druides, accompagns du peuple, allaient dans une fort, dressaient autour du plus beau chne un autel triangulaire de gazon, et gravaient sur le tronc et sur les deux plus grosses branches de l'arbre rvr les noms des dieux qu'ils croyaient les plus puissants Theutals, Usus, Taranis, Belenus. Ensuite l'un d'eux, vtu d'une blanche tunique; coupait le gui avec une serpe d'or; deux autres druides taient l pour "le recevoir dans un linge et prendre garde qu'il ne loucht la terre. Ils distribuaient l'eau o ils faisaient tremper ce nouveau gui, et persuadaient au peuple qu'elle gurissait plusieurs maladies et qu'elle tait efficace contre les sortilges (2). On appelle anne platonique un espace de temps la fin duquel tout doit se retrouver la mme place (3). Les uns comptent seize d'autres mille ans pour cette rvolution trente -six mille. Il y en eut aussi qui croyaient anciennement qu'au bout de cette priode, le monde serait renouvel, et que les dans leurs corps pour mes rentreraient commencer une nouvelle vie semblable la prcdente. On conte l-dessus cette petite anecdote lieuxAllemands, arrts dans une auberge la conde Chlons-sur-Marne, amenrent versation sur cette grande anne platonique o toutes les choses doivent retournera leur au premier tat; ils voulurent persuader matre du logis qu'il n'y avait rien de si vrai que cette rvolution; .de sorte, disaient-ils,, que, dans seize mille ans d'ici, nous serons boire chez vous pareille heure et dans Celle mme chambre. en L-dessus, ayant trs-peu d'argent, vrais Allemands qu'ils taient, ils prirent l'hte de leur faire crdit jusque-l. Le cabaretier champenois leur rpondit Mais, ajouta-l-il, qu'il te voulait bien. parce qu'il y a seize mille ans jour pour jour, heure pour heure, que vous tiez pareillemont boire ici, comme vous faites, et que (J) Wierus, De Pries! lib. I, cap. xxh. (2j Saint-Foix,Essais,eic, I. II. disaientque les corps clestesscu.e(3) .0uh1.La seconde maison est celle du Taureau 0 ter, le noir celle de Saturne, le mlang celle de Mercure que le Soleil prside qu'on appelle la porte infrieure. C'est la, maison des richesses et des moyens de forl'or, la Lune l'argent, Vnus l'tain, Mars au fer, Jupiter l'airain, Saturne au plomb, tune. Mercure au vif-argent, etc. ,La troisime maison est celle des Gmeaux Le Soleil est bienfaisant et favorable Saappele la demeure des frres. C'est la maison des hritages. et des bonnes successions. turne, triste, morose et froid Jupiter, temLa quatrime maison est celle de l'EcreVnus, bienpr et bnin Mars, ardent la Lune, visse. On l'appelle le fond du ciel, l'angle de veillante Mercure, inconstant; la terre, la demeure des parents. C'est la maimlancolique.' Dans les constellations, le Blier, le Lion et son des trsors ef des biens de patrimoine. le Sagittaire sont chauds, secs et ardents; le La cinquime maison est celle du Lion dite la demeure des enfants; c'est la maison Taureau, la Vierge et le Capricorne, lourds, froids et secs les Gmeaux, la Balance et des legs et des donations. le Verseau, lgers, chauds et humides; l'ELa sixime maison est celle de la Vierge crevisse, le Scorpion et les Poissons, humion l'appelle Yamourd Mars. C'est la maison des chagrins des, mous et froids. des revers et des maladies. Au moment de la naissance d'un enfant La septime maison est celle de la Balance, dont on veut tirer l'horoscope, ou bien au qu'on appelle l'angle occidental. C'est la mai. son des mariages:et des noces. jour de l'vnement dont on cherche prLa huitime maison est celle du Scorpion, sager les suites, il faut d'abord voir sur l'as trolab quelles sont les constellations et pla- appele la porte suprieure. C'est la maison. ntes qui dominent dans le ciel et tirer les de l'effroi des craintes et.de la mort. La neuvime maison est celle; du Sagit, consquencesqu'indiquenlleurs vertus, leurs .qualits et leurs fonctions. Si trois signes de taire, appele l'amour du soleil. C'est la mai, la mme nature se rencontrent dans le ciel., son de la pit de. la religion des voyages le Blier, le Lion et et de la philosophie. comme par exemple 'le Sagittaire, ces trois signes forment leNff in La dixime maison est celldu Capricorne,

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dilo le' milieu du ciel. C'est la maison des des dignits et des couronnes. charges La onzime maison est celle du Verseau qu'on, appelle l'amour de Jupiter. C'est la maison des amis des bienfaits et de la fortune. La douzime maison est celle des poissons, appele l'amo.ur de Saturne. C'est la plus mauvaise de toutes eUa plus funeste c'est la maison des empoisonnements des misres, de l'envie de l'humeur noire et de la mort violente. Le Blier et le Scorpion sont les maisons chries de Mars; le Taureau et la Balance, celles de Vnus les Gmeaux et la Vierge le Sagittaire et les Poiscelles de Mercure sons, celles de Jupiter; le Capricorne et' le Verseau., celles de Saturne; le Lion celle du Soleil l'Ecrevisse, celle de la Lune. Il faut examiner avec soin les rencontres des plantes avec les constellations. Si Mars, se rencontre avec le Blier par exemple l'heure de la naissance,il donne du courage, de la fiert et une longue vie s'il se trouve avec le Taureau, richesses et courage. En un mot, Mars augmente l'influence des constellaiions avec lesquelles il se rencontre, et y ajoute la valeur et la force. Saturne qui donne les peines les misres, les maladies, augmente les mauvaises influences et gte les bonnes. Vnus au contraire augmente les bonnes influences et affaiblit les mauvaises. Mercure augmente ou affaiblit les influences suivant ses conjonctions. S'il se rencontre avec les Poissons qui sont mauvais, il devient moins bon s'il se trouve avec le il devient Capricorne qui est favorable meilleur. -La Lune joint la mlancolie aux constellations heureuses; elle ajoute la tristesse ou la dmence aux constellations funestes. -Jupiter, qui donne les richesses et les honneurs augmente les bonnes influencs et dissipe peu prs les mauvaises. Le Soleil ascendant. donne les faveurs des princes il a sur les influences presque autant d'effet que Jupiter mais descendant il prsage des revers. Ajoutons que les Gmeaux, la Balance et la Vierge donnent la beaut par excellence le Scorpion, le Capricorne et les Poissons donnent une beaut mdiocre. Les autres constellations donnent plus ou moins la laidur. La Vierge, la Balance, le Verseau et les Gmeaux donnent une belle voix; l'Ecrevisse, le Scorpion et les Poissons donnent une voix nulle ou dsagrable. Les autres constellations n'ont pas d'influence sur la voix. Si ls plantes et les constellations se trouvent l'Orient, l'heure de l'horoscope, on prouvera leur influence au commencement de la vie ou de l'entreprise; on l'prouvera au milieu si ellssont au haut du ciel, et la fin si elles sont l'Occident. Afin que l'horoscope ne trompe point, il faut avoir soin d'en commencer les oprations prcisment la minute o l'enfant est n, ou l'instant prcis d'une affaire dont on veut savoir Ics suites. Pour ceux qui n'exigent pas une exactitude si svre, il y a r

des horoscopes tout drnsss. d'aprs les constout dresss, tellations de la naissance. Voy. Horoscope. Tels sont, en peu de mots, les principes de cet art, autrefois si vant, si universellement rpandu, et maintenant un peu tomb en dsutude. Les astrologues conviennent que 1 globe roule si rapidement, que la disposition des astres change en un moment. 11 faudra donc, pour tirer les horoscopes, que les sages-femmes aient soin de regarder attentivement les horloges, de marquer exactement chaque point du jour, et de conserver celui comme son patrimoine. qui nait ses toiles Mais combien de fois, dit Bardai, le pril des mres empche-t-il ceux qui sont autour d'elles de songer cela 1 Et combien de fois ne s'y trouve-t-il personne qui soit assez superstitieux pour s'en occuper! Supposez cependant qu'on y ait pris garde, si l'enfant est longtemps natre, et si ayant montr la tte, le reste du corps ne parait pas de suite, comme il arrive, quelle disposition des astres sera funeste ou favorable? sera-ce celle qui aura prsid l'apparition de la tte, ou celle qui se sera rencontre quand l'enfant est entirement n?. Voici quelques anecdotes sur le compte des astrologues Un valet, ayant vol son matre, s'enfuit avec l'objet drob. On mit des gens sa poursuite, et, commeon ne le trouvait pas, on consulta un astrologue. habile Celui-ci deviner les choses passes, rpondit que le valet s'tait chapp parce que la lune s'tait trouve, sa naissance, en conjonction avec Mercure, qui protge les voleurs, et que de plus longues recherches seraient inutiles. Comme il disait ces mots, on amena le domestique, qu'on venait de prendre enfin, malgr la protection de Mercure. Les astrologues tirent vanit de deux ou trois de leurs prdictions accomplies, quoique souvent d'une manire indirecte, entre mille qui n'ont point eu de succs. L'horoscope du pote Eschyle portait qu'il serait cras par la chute d'une maison; il s'alla, dit-on, mettre en plein champ, pour viter sa destine; mais un aigle, qui avait enlev une tortue, la lui laissa tomber sur la tte et il en fut tu. Si ce conte n'a pas t fait aprs coup, nous rpondrons qu'un aveugle, en jetant au hasard une multitude de flches, peut atteindre le but une fois par hasard. Quand il y avait en Europe des milliers d'astiologoes qui faisaient tous les jours de nouvelles prdictions il pouvait s'en trouver quelques-unes que l'vnement, par cas fortuit, justifiait; et celles-ci, quoique rares, entretenaient la crdulit que des millions de mensonges auraient d dtruire. tant L'empereur Frdric-Barberousse sur le point de quitter Vicence, qu'il venait de prendre d'assaut, dfia le plus fameux astrologue de deviner par quelle porte il sortirait le lendemin. Le charlatan rpondit au dfi par un tour de son mtier; il remit Frdric un billet cachet, lui recommandant de ne l'ouvrir qu'aprs sa sortie. L'empereur fit abattre, pendant la nuit, quelques toises

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de mur, et sortit par la brche. Il ouvrit ensuite le billet, et ne fut pas peu surpris d'y L'empereur lire ces mots sortira par la porte neuve. C'en fut assez pour que l'astrologue et l'astrologie lui parussent infiniment respectables. Un homme, que les astres avaient condamn en naissant tre tu par un cheval, avait grand soin de s'loigner ds qu'il apercevait un de ces animaux. Or, un jour qu'il passait dans une rue, une enseigne lui tomba sur la tte, et il mourut du coup c'tait, dit le conte l'enseigne d'un auberge o tait reprsent un cheval noir. Mais il y a d'autres anecdotes. Un bourgeois de Lyon, riche et crdule, ayant fait dresser son horoscope, mangea tout son bien pendant le temps qu'il croyait avoir vivre. N'tant pas mort l'heure que l'astrologue ui avait assigne, il se vit oblig de demander l'aumne, ce qu'il faisait en disant Ayez piti d'un homme qui a vcu plus longtemps qu'il ne croyait. Une dame pria un astrologue de deviner un chagrin qu'elle avait dans l'esprit. L'astrologue, aprs lui avoir demand l'anne, le mois, le jour et l'heure' de sa naissance, dressa la figure de son horoscope, et dit beaucoup de paroles qui signifiaient peu de chose. La dame lui donna une pice de quinze sous. dit alors l'astrologue, je dMadame couvre encore dans votre horoscope que vous n'tes pas riche. Cela est vrai, rpondit-elle. en considrant Madame poursuivit-il de nouveau les figures des astres, n'avez-vous rien perdu? J'ai perdu, lui dit-elle l'argent que je viens de vous donner. Darah, l'un des quatre fils du grand-mogol Schah-Ghan, ajoutait beaucoup de foi aux prdictions des astrologues. Un de ces doctes lui avait prdit, au pril de sa tte, qu'il porterait la couronne. Darah comptait l-dessus. Comme on s'tonnait que cet astrologue ost garantir sur sa vie un vnement aussi incertain II arrivera de deux choses l'une, rpondit-il, ou Darath parviendra au trne, et ma fortune est faite; ou il sera vaincu; ds lors sa mort est certaine, et je,ne redoute. pas sa vengeance. Heggiage, gnral arabe sous le calife Valid, consulta, dans sa dernire maladie, un astrologue qui lui prdit une mort prochaine. Je compte tellement sur votre habilet, lui rpondit Heggiage, que je veux vous avoir avec moi dans l'autre monde, et je vais vous y envoyer le premier, afin que je puisse me servir de vous ds mon arrive. Et il lui fit couper la tte, quoique le temps fix par les astres ne ft pas encore arriv. L'empereur Manuel, qui avait aussi des prtentions la science de l'astrologie, mit en mer, sur la foi des astres, une flotte qui devait faire des merveilles et qui fut vaincue, brle et coule bas. Henri VII roi d'Angleterre demandait un astrologue s'il savait o il passerait les P

ftes de Nol. L'astrologue rpondit qu'il n'en savait rien. Je suis donc plus habile que toi, rpondit le roi car je sais que tu les passeras dans la Tour de Londres. Il l'y fit conduire en mme temps. Il est vrai que c'tait une mauvaise raison. Un astrologue regardant au visage Jean Galas, duc de -Milan, lui dit Seigneur, arrangez vos affaires car vous ne pouvez vivre longtemps. Comment le sais-tu? lui demanda le duc. Par la connaissance des astres. Et toi, combien dois-tu vivre? Ma plante me promet une longue vie. Oh bien 1 tu vas voir qu'il ne faut pas se fierajix plantes et il le fit pendre sur-lechamp. Voy. Louis XI, Trasulle, etc. ASTRONOMANCIE, divination par les astres. C'est la mme chose que l'astrologie. ASTYLE, devin fameux dans l'histoire des Centaures. On trouve dans Plutarque un autre devin nomm Astyphile. Voy. Cimon. ASWITH, Voy. Asmond. ATHENAGORE, philosophe platonicien au deuxime qui embrassa le christianisme sicle. On peut lire son Trait de la rsurrection des morts, traduit du grec en franais par Gaussart, prieur de Sainte-Foy, Paris, 1574, et par Duferrier, Bordeaux, 1577, in-8. ATHENAIS, sibylle d'Erythre. Elle prophtisait du temps d'Alexandre. Voy. SibylLES. ATHENODORE, philosophe stocien du sicle d'Auguste. On conte qu'il y avait Athnes une fort belle maison o personne n'osait demeurer, cause d'un spectre qui s'y montrait la nuit. Athnodore, tant arriv dans cette ville, ne s'effraya point de ce qu'on disait de la maison dcrie, et l'acheta. La premire nuit qu'il y passa, tant occup crire, il entendit tout coup un bruit de chanes, et il aperut un vieillard hideux, charg de fers, qui s'approchait de lui pas lents. 11continua d'crire. Le spectre l'appelant du doigt, lui fit signe de le suivre. Athnodore rpondit l'esprit, par un autre signe, et continua son qu'il le priait d'attendre, travail; mais le spectre fit retentir ses chanes ses oreilles, et l'obsda tellement; .que le philosophe, fatigu, se dtermina voir l'aventure. Il marcha avec le fantme, qui disparut dans un coin de la cour. Athnodore tonn arracha une poigne de gazon pour reconnatre le lieu, rentra dans sa chambre, et le lendemain il fit part aux magistrats de ce qui lui tait arriv. On fouilla dans l'endroit indiqu; on trouva les-os d'un cadavre avec des chanes, on lui rendit les honneurs de la spulture, et ds ce moment, ajoute-ton, la maison fut tranquille (1). Voy. Atola et Arigngte. ATINIUS. Tite-Live raconte que, le malin d'un jour o l'on reprsentait les grands jeux, un citoyen de Rome conduisit un de ses esclaves travers le cirque, en le faisant battre de verges; ce qui divertit ce grand peuple romain. Les jeux commencrent la suite J (1) Plin.jun., Epist. lib. VII, ep. 27, ad Suram.

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de cette parade; mais quelques jours aprs Jupiter Capitoliu apparut'la nuit, en songe, 'un homme du peuple nomm Atinius (1), et lui ordonna d'aller dire de sa part aux consuls qu'il n'avait pas t content de celui qui menait la danse aux derniers jeux et que l'on recomment la fte avec un autre danseur. Le Romain, son rveil, craignit de se rendre ridicule en publiant ce songe et le lendemain son fils, sans tre malade, mourut subitement. La nuit suivante, Jupiter lui apparut de nouveau et lui demanda s'il se trouvait bien d'avoir mpris l'ordre des dieux, ajoutant que s'il n'obissait, il lui arriverait pis. Alinius, ne s'tant pas encore dcid parler aux magistrats fut frapp d'une paralysie qui lui ta l'usage de ses membres. Alors il se fil porter en chaise au snat, et raconta tout ce qui s'tait pass; Il n'et pas plutt fini son rcit, qu'il se leva, rendu la' sant. Toutes ces circonstances On comprit que le parurent miraculeuses. mauvais danseur tait l'esclave battu. Le matre de cet infortun fut recherch et puni on ordonna aussi de nouveaux jeux qui furent clbrs avec plus de pompe que les prcdents. An de Rome 265. ATROPOS, l'une des trois Parques c'est elle qui coupait lefil. Hsiode la peint comme on lui donne un vtement noir, trs-froce des traits rids et un maintien peu sduisant. ATTILA dit le Flau de Dieu que saint Loup, vque de Troyes, empcha de ravager la Champagne. Comme il s'avanait sur Rome pour la dtruire, il eut une vision il vit en vtu d'habits songe un vieillard vnrable sacerdotaux, qui l'pe nue au poing, le menaait de le tuer s'il rsistait aux prires du saint pape Lon. Le lendemain, quand le pape vint lui demander d'pargner Rome, il rpondit qu'il le ferait, et ne passa pas plus avant. Paul Diacre dit, dans le livre xv de son Histoire de Lombardie, que ce vieillard merveilleux n'tait autre selon l'opinion gnrale, que saint Pierre, prince des. aptres. Des lgendaires ont crit qu'Attila tait le fils d'un dmon. ATTOUCHEMENT. Pline dit que Pyrrhus gurissait les douleurs de rate en touchant les malades du gros doigt de son pied droit et l'empereur Adrien, en touchant les hydropiques du bout de l'index, leur faisait sortir l'eau du ventre. Heaucoup de magiciens et de sorciers ont su produire galement des cures merveilleuses par le simple attouchement. etc. Voy. CHARMES,CROUELLES, AUBIGN (Nathan D'), en latin Albineus, fils du fameux huguenot d'Aubign. II tait de l'alchimie. Il a publi, sous le partisan titre de Bibliothque chimique (2), un recueil de divers traits, recherch par ceux qui croient la pierre philosophale. AUBREY (JEAN), Alberius, 'savant antiquaire anglais, mort en 1700. Il a donn, en 1696, un livre intitul Mlanges sur les sujets (1) Plutarque le nomme Titus Latinusdans la Vie de Coriolan.

suivants fatalit de jours, fatalit de lieux, merveilles et prsages songes apparitions prodiges; rimprim en 172t, avec des additions. AUBRY( Nicole ) possde de Laon au seizime sicle. Boulvse, professeur d'hbreu au collge de Montaigu homme qui croyait facilement et qui tait facilement dup a crit l'histoire de cette possession qui fit grand bruit en 1566. Nicole Aubry, de Vervins, fille d'un boucher et marie un tailleur, allait prier sur le tombeau de son grand-pre mort sans avoir pu faire sa dernire confession. Elle crut le voir sortir du tombeau, lui demandant de faire dire des messes pour le repos de son me qui tait dans le purgatoire. La jeune femme en tomba malade de frayeur. Ons'imagina alors que le diable avait pris la form de Vieilliot, grand-pre de Nicole, et qu'elle tait malficie. Si cette femme jouait une comdie, elle la joua bien; car elle fit croire toute la ville de Laon qu'elle tait possde de Belzbut, deBaltazoetde plusieurs autres dmons. Elle disait que vingt-neuf diables ayant formes de chats et taille de moutons gras, l'assigeaient de temps en temps. Elle obtint qu'on l'exorcist et on publia que les dmons s'taient enfuis Astaroth sous la figure d'un porc Cerberus sous celle d'un chien, Belzbut sous celle d'un taureau. On ne sait trop comment juger ces faits inconcevables, si frquents au seizime sicle. Nicole Aubry parvint se faire prsenter, le 27 aot 1566, au roi Charles IX, qui lui donna dix cus d'or. AUGEROT, sorcier. Voy. CnoRROPiQUE. AUGURES. Les augures taient chez les Romains les interprtes des dieux. On les consultait avant toutes les grandes entreprises ils jugeaient du succs par le vol le chant et la faon de manger des oiseaux. On ni donner ne pouvait lire un magistrat une bataille, sans avoir consult l'apptit des poulets sacrs ou les entrailles des victimes. Annibal pressant le roi Prusias de livrer bataille aux Romains celui-ci s'en excusa, en disant que les victimes s'y opposaient. que C'est--dire, reprit Annibal vous prfrez l'avis d'un mouton celui d'un vieux gnral. Les augures prdisaient aussi l'avenir, par le moyen du tonnerre et des clairs par les clipses et par les prsages qu'on tirait de des comtes. Les savants n'l'apparition taient pas dupes de leurs crmonies et Cicron disait qu'il ne concevait pas que deux augures pussent se regarder sans rire il est vrai, la Quelques-uns mprisrent, science des augures; mais ils s'en trouvrent mal .parce que le peuple la respectait. On vint dire Claudius Pulcher, prt livrer bataille aux Carthaginois, que les poulets sacrs refusaient de manger. Qu'on' les s'ils ne mangent jette la mer, rpondit-il pas, ils boiront. Mais l'arme fut indigne de c (2) Bibliotheca himicacontractaex delectuet emenda. tione NatlianisAlbinei,in-8. Genve,1654et 1675.

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ce sacrilge, et Claudius perdit la batailh 3> ques anciens, que la mre de l'empereur Les oiseaux ne sont pas, chez nos bonne s Auguste, tant enceinte de lui, eut un songo .i o il lui sembla que ses entrailles taient gens, dpourvus du don de prophtie. Le Cr de la chouette annonce la mort. Le chant d portes dans le ciel, ce qi prsageait la fugrandeur de son fils. Ce nonobstant, rossignol promet de la joie; le coucou donn e ture de l'argent, quand on porte sur soi quelqu e d'autres disent qu'Auguste dmonographes Les cabalistes n'ont monnaie le premier jour qu'on a le bonheu r tait enfant du diable. pas manqu de faire de ce diable une Salale l'entendre, elc. mandre. Si une corneille vole devant vous, dit Car II y a des merveilles dans le destin d'Aui dan, elle prsage un malheur futur; si ell< vole droite un malheur prsent si ell< guste; et Boguet conte, avec d'autres bons j vole gauche, un malheur qu'on peut vite: hommes tant sur le que cet empereur, si elle vole sur la tte, elle point de se faire proclamer matre et seipar la prudence annonce la mort, pourvu toulefois qu'elle gneur de tout le monde, en fut empch par une vierge qu'il aperut en l'air, tenant en ses croasse car, si elle garde le silence, elle ne bras un enfant (2). rien. prsage On dit que la science des augures passa t Auguste tait superstitieux; Sutone, rapdes Chaldens chez les Grecs,et ensuite che2 porte (3) que, comme on croyait de son les Romains. Elle est dfendue aux Juifs pat temps que la peau d'un veau marin prservait de la foudre, il tait toujours muni d'une Je chapitre XXIX du Lvitique. Peucer dit que les augures se peau de veau marin. Il eut encore la faiblesse Gaspard 1 du ciel 2 des de croire qu'un poisson qui sortait hors d prenaient de cinq choses lui prsa3 des btes -deux pieds 4 des la mer, sur le rivage d'Actium oiseaux btes quatre pieds 5 de ce qui arrive au geait lo gain d'une bataille. Sutone ajoute qu'ayant ensuite rencontr un nier, il lui corps humain, soit dans la maison, soit hors demanda le nom de son ne que l'nier lui de la maison. Mais les anciens livres auguraux, approuayant rpondu que son ne s'appelait Nicolas, vs par Maole dans le deuxime colloque du qui signifie vainqueur des peuples, il ne douta plus de la victoire; et que, par la suite, il supplment ses Jours caniculaires, portent les objets d'augures douze chefs princilit riger des statues d'airain l'nier, l'ne selon le nombre des douze signes du et au poisson sautant. Il dit mme que ces paux, statues furent places dans le Capitole. 1 l'entre d'un animal sauvage ou zodiaque On sait qu'Auguste fut proclam dieu de domestique dans une maison; 2 la rencontre son vivant et qu'il eut des temples et des d'un animal sur la route ou dans la rue; 3 la chute du tonnerre prtres. ;'4un rat qui mange une savate un renard qui trangle une AUGUSTIN (saint), vque d'Hippone, l'un des plus illustres Pres de l'Eglise. On lit poule, un loup qui emporte une brebis, etc.; 5 un bruit inconnu entendu dans ta maison, dans Jacques de Varasc une gracieuse let qu'on attribuait quelque lutin 6 le cri gende sur ce grand saint de la corneille ou du hibou, un oiseau qui Un jour qu'il tait plong dans ses mditombe sur le chemin, etc. 7 un chat ou tout il vit passer devant lui un dmon autre animal qui entre par un trou dans la tations, qui portait un-livre norme sur ses paules. maison on le prenait pour un mauvais g11 l'arrta et lui demanda voir ce qu connie 8 un flambeau qui s'teint tout seul, ce tenait ce livre. C'est le registre de tous que l'on croyait une malice d'un dmon les pchs des hommes, rpond le dmon je 9 le feu qui ptille. Les anciens pensaient les ramasse o je les trouve et je les cris que Vulcain leur parlait alors dans le foyer; leur place pour savoir plus aisment ce que 10ils tiraient encore divers prsages lorsque chacun me doit. dit le Montrez-moi la flamme tincelait d'une manire extraorpieux vque d'Hippone, quels pchs j'ai dinaire 11 lorsqu'elle bondissait, ils s'imafaits depuis ma conversion?. Le dmon ginaient que les dieux Lares s'amusaient ouvrit le livre, et chercha l'article de saint 12 enfin, ils regardaient comme un l'agiter; o il ne trouva que cette petite Augustin motif d'augure une tristesse qui leur surve-note 11 a oubli tel jour de dire les comnait tout--coup. plies. Le prlat ordonna au diable de l'atNous avons conserv quelques traces de tendre un moment il se rendit l'glise ces superstitions qui ne sont pas sans rcita les complies, et revint auprs du dposie (1). mon, qui il demanda de lire une seconde Les Grecs modernes tirent des augures du fois sa note. Elle se trouva efface. Ah cri des pleureuses gages. Ils disent que si vous m'avez jou, s'cria le diable, mais Ion entend brairo un ne jeun, on lomon ne m'y reprendra En disant ces pltis. bera infailliblement de cheval dans la jourmots, il s'en alla peu content (4). ne, pourvu toutefois qu'on aille cheval. Nous avons dit que saint Augustin avait Voyez Ornithomancie Aigle Corneille rfut le petit livre duDmon deSocrate, d'Aetc. HiBoc Aruspices pule. On peut lire aussi de ce Pre le trait AUGUSTE. Leloyer rapporte, aprs de l'Antchrist et divers chapitres de son ad* quelr (1) Dictionnaire philosophique, motAuqures au (4) LegendaaureaJac. de Voragine,auctaa Claudino a des (2) Discours sorciers,ch. 7 nd longuement sur la thriaque, qu'il regarde comme propre pro-. longer excessivement la dure de la vie il vante la chair des serpens ails comme un spcifique contre la caiucil de l'homme, et recommande surtout l'hygine d'Artephius* qui, ce que l'on assure, dit-il, a vcu mille vingt-cinq ans, ce qui doit faire prfrer sa mthode toute autre. Quant Aristote et Platon, ajoutc-t-il encore, on ne doit pas s'tonner de ce qu'ils n'ont pas su prolonger leur vie, puisque ces philosophes fameux ainsi que tant d'autres ne connaissaient pas cette grande doctrine mdicale, et qu'Artstote dclare mme dans ses avertissements qu'il ignore la quadrature du cercle, secret fort infrieur celui d'ArJep.hius.

BAC 158 .Ce n'est pas du reste je seul passage o Bacon parle avec cette assurance de la quadrature du cercle car l'occasion d'Avicennes et d'Averrhos il fait observer que ce dernier avoue qu'il ignorait ja quadrature du cercle chose, dit Bacon, qui est sue compllement aujourd'hui. -r- Nam qardraturam circuli se ignorasse cnfitetur, quod his diebus scitur veraciter. Pour donner une ide. complte de tous les secrets, vrais ou prtendus, sur l'application dsquels Bacon voulait appeler l'attention de ses contemporains, je rapporterai quelques phrases tires d'une lettre de ce philosophe (1} par lesquelles il indique des ides de machines extraordinaires, dont-plusieurs en effet ont t mises en pratique dede nos jouru. puis lui et particulirement Aprs s'tre efforc de prouver que, par le secours des sciences, on peut excuter reW lement des choses que la magie prtend produire, mais auxquelles elle* n'atteint pas ef Parlascience fectivement, il dit: et l'art seulement, on peut faire des machines pour naviguer sans le secours de rameurs/, de manire ce que les btiments soient por ts sur les fleuves et sur la mer avec une vlocit extraordinaire, et sous la direx ction d'un seul homme. Il, est galement possible d'tablir des chars mis en mou vement avec une promptitude merveilleu se, sans le secours d'animaux de tirage, 9 seinblables ce que l'on croit qu'taient' . les chars de guerre arms de faux chez tes anciens. On pourrait faire aussi des mserait as caniijues pour voler l'homme sis au milieu et dvelopperait quelqu'un-, vention au moyen de laquelle des ailes ar tificielles frapperaient l'air. On peut faire1 un instrument trs-petit, pour lever et abaisser des poids immenses ( la grue, le cric ). Et avec le secours d'un instrument de trois doigts cubes et mme moindre il serait facile un homme de s'chapper en s'levant ou en descendant avec ses compagnons, d'un cachot ou d'une prison." On pourrait encore composer -un appa?" reil avec lequel un seul homme entrane-' rait violemment et malgr eux une foule' immense d'autres. Il est d'autres machi nos qui serviraient se promener au fond des fleuves et de la mer, sans aucun dan ger pour la vie. Ces choses ont t faites. anciennement et dans nos temps. On peut: encore en faire beaucoup d'autres, cm-. me des ponts sans piles*(suspendus) etc. etc. L'alchimie, dit-il ailleurs., nglige les) aussi -a-, moyens fournis par l'exprience rive-t-il rarement qu'elle donne de l'or vingt-quatre degrs (karts). Encore y at-il eu peu de personnes qui aient'porl l'alchimie ce point. Mais au moyen du secret des secrets d' Aristote, l science exprimentale (la chimie) a prpduit de l'or non-seulement de vingt-quatre degrs, mais de trente, de quarante et d'aussi fin que l'on veut. de (1) EpistolaFrat. 'RogeriiBaconis secretis pperlbusj artis et nature et de mitlitaiemagi, Hambourg,' 1618.

OCCULTES. 1S9 DICTIONNAIRE DES SCIENCES 160 171 rtfl cette occasion Et c'est qu'Aristote dit qui aurait t bless par un animal veniAlexandre Je veux faire connatre le meux, fait que Beda avance dans. son hiil stoire ecclsiastique et que nous savons par plus grand des secrets, car non-seulement le bien-tre de la rpublique et exprience. Tout cela prouve qu'il y a une procurerait enfoule de choses trangres dont nous ignodes particuliers, mais il prolongerait rons les proprits core la vie: car l'opration faute d'avoir recours qui purgerait les mtaux ls plus vils des parties corroml'exprience. de manire ce Voici d'autres ides de Bacon pues qu'ils contiennent, De tous les exemples, que on pour.qu'ils devinssent de l'argent ou de l'or pur, rait citer en faveur de la supriorit de laserait juge susceptible par tous les savants d'enlever les parties corrompues du corps sagesse sur la force je choisirai celui que me fournit la vie d'Alexandre. En quittant la humain si compltement, qu'elle prolongeGrce pour aller conqurir le monde, il n'arait la vie humaine pendant plusieurs si. des. vait-que trente-deux mille fantassins et quatre mille cinq cents cavaliers. Cependant, dit Passons en revue quelques autres secrets. a Le nombre des moyens trouvs pour reOrosius, lorsque l'on considre cet homme pousser et pour dtruire les ennemis de allant porter la guerre au monde avec une si petite arme on se demande ce qui doit l'Elat sans armes et sans mme les toucher tonner le plus de la hardiesse de son proest grand, dit Bacon. On pratique des oprations qui blessent exclusivement l'odorat; jet ou de sa russite. Dans le premier enga-, non pas en modifiant la qualit de l'air, gement qui eut lieu entre lui et Darius six cent mille Perses tombrent comme l'a fait Alexandre, mais eu l'infectandis que le Macdonien ne perdit que cent vingt cavatant. On possde aussi d'autres moyens pour blesser et pervertir les autres sens. Par le liers et neuf fantassins. A la seconde bacontact seul de certaines matires on comtaille, Alexandre mit quarant mille Perses hors de combat et de son ct il perdit cent on peut mme ter la vie. promet, La malthe, espce de bitume fort contrente pitons et cent cinquante cavaliers mais le rsultat fut qu'il frappa facilement nue, lance bouillante surdes hommes arms, et tout coup le monde entier de terreur. les brle. Les Romains dans leurs guerToutefois ajoute Orosius ce fut autant par res, en ont fait un frquent usage, comme l'atteste Pline. L'huile de bitume (oleum ci- la science que par le courage que le Macdonien devint victorieux. Eh 1 comment autrinum petreolum), que l'on tire de la pierre, lorsrait-il pu en tre autrement lorsque nous iiconsume tout ce qu'elle rencontre sons dans la vie d'Aristote que ce philosoqu'elle est prpare d'aprs certaine recette, et le feu qu'elle produit ne peut tre teint, phe accompagnait Alexandre dans ses expditions guerrires? mme par l'eau.Snque tient le mme D'autres oprations tonnent et blessent langage, et, selon ce dernier,- si le Macdonien remporta constamment la victoire, c'est tellement l'oue, que si l'on en fait usage avec adresse et pendant la nuit, une ville pas qu'Aristote et Callistne taient rellement les chefs, les conducteurs de ces entreprises arm", n'en peuvent supporter plus'qu'une et qu'ils enseignaient toute espce de scienles terribles effets. Aucun bruit de tonnerre ne peut tre compar celui que produisent ces Alexandre. Mais Aristote a livr principalement ces prparations. le On peut aussi imprimer la terreur par monde Alexandre; Aristote qui connaissait toutes les voies de la science dont il est le la vue, en produisant des clats de lumire qui jettent le trouble dans toutes les mes. pre. Nous empruntons cette exprience d'un jeu Les curieux recherchent, de Roger Bacon, d'enfant en usage dans presque tout le le petit trait intitul Speculum Alchimice traduit en franais par J. Girard de Tourmonde. Il consiste faire un instrument (cartouche) de la longueur du pouce d'un nus, sous le titre de Miroir d'Alchimie, in-12 homme, avec lequel on produit par la vioetin-8, Lyon, 1557; Paris, 1612. Le mme lence de ce que l'on nomme sel de pierre (sal a traduit l'Admirable puissance de l'art et de bien que l'inla nature, in-8, Lyon, 1557; Paris, 1729. De petr) un bruit si horrible, strument ne soit qu'un petit morceau de polestate mirabili artis et natur (2). On ne confondra pas Roger Bacon avec parchemin, que le bruit du tonnerre et l'clat de l'aurore ne sont ni plus grands, ni Franois Bacon grand chancelier d'Angleplus brillants que ceux que cet instrument terre, mort en 16526, que Walpole appelle le prophte des vrits que Newton est occasionne (1). II y a aussi plusieurs choses (res) dont venu rvler aux hommes. le contact le plus lger fait mourir les aniBACOTI. Nom commun aux devins et aux maux venimeux mme en ne formant sorciers de Tunquin. On interroge surtout le qu'un cercle avec ces choses les btes vebacoti pour savoir des nouvelles des morts. nimeuses que l'on y renferme ne pourront Il bat le tambour, appelle le mort grands en sortir et mourront sans, en tre touches. cris, se tait ensuite pendant que le dfunt Ces choses rduites en poudre deviennent lui parle l'oreille sans se laisser voir, et un spcifique sr pour gurir tout homme (2) Ce n'est qu'un chapitre de l'ouvrage intitul Epide (1) Onpense que Bacona trouv la recette de la pou- slola Fratris Rogerii Raconis secretisoperibusartis et dre canondansl trait d'un certainGrecnommMarco, natur et de nullitate magias.In-i. Paris, 1S42 ^Hamintitulle Livredes feux. 1608et 1618,in-8. bourg,

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donne ordinairement de bonnes nouvelles,. roastre, Pythagore, les sorciers de Pharaon, voulant singer la verge de Mose, avaient parce qu'on les paie mieux. 1 BAD. Gnie des vents et des temptes chrz une baguette Rumulus prophtisait avec les Persans. Il prside au vingt-deuxime un bton augural. Les Alains, et d'autres consultaient leurs dieux jour de la lune. peuples barbares, BADUCKE. Plante dont on prtend que te en fichant une baguette en terre. Quelques fruit, pris dans du lait, glace les sens. Les devins de village prtendent encore deviner. magiciens l'ont quelquefois employ pour beaucoup de choses avec la .baguette. Mais nouer l'aiguillette. Il suffit, dit-on, d'en faire c'est surtout la fin du dix-septime sicle boire une infusion celui qu'on veut lier. qu'elle fit le plus grand bruit Jacques Ayi BAEL. Dmon cit, dans le Grind Grimar la mit en vogue en 1692. Cependant, moire, en tte des puissances infernales. longtemps auparavant, Delrio (2) avait indiC'est aussi par lui que Wirus commence qu, parmi les pratiques superstitieuses, l'inventaire de sa fameuse Pseudomonarchia l'usage d'une baguette de coudrier pour d[dmonum. Il appelle Baelle premier roi de couvrir les voleurs mais Jacques Aymar ses Etats sont dans la partie orienl'enfer oprait des prodiges si varis et qui surpritale. Il se montre avec trois ttes, dont rent tellement, que le Pre Lebrun (3) et le l'une la figure d'un crapaud t'antre savant Malebranche au (&)les attriburent celle d'un homme la troisime celle d'un dmon pendant que d'autres les baplisaient chat. Sa voix est rauque du nom de physique occulte ou d'lectricit mais il se bat trs-bien. Il rend ceux qui l'invoquent fins souterraine. et russ, et leur apprend le moyen d'tre inCe talent de tourner la baguette divinavisibles au besoin. Soixante-six toire n'est donn qu' quelques tres privilgions lui obissent. Est-ce le mme que Baal ? lgis. On peut prouver si on l'a reu de BjETILES. Pierres que les anciens consulla nature rien n'est plus facile. Le coutaient comme des oracles et qu'ils croyaient drier est surtout l'arbre le plus propre. Il animes. C'taient quelquefois des espces ne s'agit que d'en couper une branche fourde talismans. Saturne, pensant avaler Jupichue, et de tenir dans chaque main les deux ter, dvora une de ces pierres emmaillote. Il bouts suprieurs. En mettant le pied sur y en avait de petites, tailles en forme ronde, l'objet qu'on cherche ou sur les vestiges qui cet objet, la baguette que l'on portait au cou; on les trouvait sur peuvent indiquer des montagnes o elles tombaient avec le tourne d'elle-mme dans la main et c'est, tonnerre. un indice infaillible. Souvent les btiles taient des statues ou Avant Jacques Aymar, on n'avait employ On en cite de merveilleuses la baguette qu' la recherche des mtaux mandragores. qui rendaient des oracles, et dont la voix propres l'alchimie. A l'aide de la sienne, sifflait comme celle des jeunes Anglaises. On de tout genre. Aymar fit des merveilles assure mme que quelques boetiles tombrent 11 dcouvrait les eaux souterraines les directement du ciel; telle tait la pierre bornes dplaces, les malfices les voleurs noire de Phrygie que Scipion Nasica amena et les assassins. Le bruit de ses talents s' Rome en grande pompe. tant rpandu), il fut appel Lyon en 1672, On rvrait Sparte dans le temple de pour dvoiler un mystre qui embarrassait Minerve Chalcidique, des btiles de la forme la jusljce. Le 5 juillet de cette mme anne, d'un casque s'levaient sur sur les dix heures du soir, un marchand de qui dit-on l'eau au son de la trompette, et plongeaient vin et sa femme avaient t gorgs Lyon, ds qu'on prononait le nom des Athniens. enterrs dans leur cave, et tout leur argent Les prtres disaient ces pierres trouves avait t vol. Cela s'tait fait si adroitement dans l'Eurutas (1). qu'on ne souponnait pas mme les auteurs BAGO. Devineresse que quelques-uns du crime. Un voisin fit venir Aymar. Le lieucroient tre la sybille Erythre. C'est, dit-on, tenant criminel et le procureur du roi le conla premire femme qui ait rendu des oracles. duisirent dans la cave. Il parut trs-mu en Elle devinait en Toscane, et jugeait surtout son pouls s'leva comme dans y entrant des vnements une grosse fivre sa baguette par le tonnerre. Voy. Biqu'il tenait GOS. la main tourna rapidement dans les deux BAGUE. Voy. ANNEAU. endroits o l'on avait trouv les cadavres BAGUETTE DIVINATOIRE. Rameau fourdu mari et de la femme. Aprs quoi guid chu de coudrier, d'aune, de htre ou de pompar la baguette ou par un sentiment intil suivit les rues o les assassins rieur, mier, l'aide duquel on dcouvre les mtaux, les sources caches, les trsors, les malfices avaient pass, entra dans la cour de l'archeet les voleurs. sortit de la ville par le pont du vch, Il y longtemps qu'une baguette est rpuRhne, et prit main droite le long de ce te ncessaire certains prodiges. On en fleuve. Il fut clairci du nombre des asdonne une aux fes et aux sorcires puissassins en arrivant la maison d'un jardisantes. Mde, Circ, Mercur, Bacchus, Zo- nier, o il soutint opinitrement qu'ils taient d (1) TomeIII*des Mmoires e l'Acadmiedes inscrip- in-12. Paris, 1093, et dans son Histoire des pratique. tions. superstitieuses. (2) Disquisit.magisc.,lib.III, sect. ult. (4) Dansses rponsesau pre Lebrun.On crivit une (3) Dansses Lettres qui dcouvrentl'illusiondesphilo- multitudede brochuressur cette matire. sophessur la baguette et qui dtruisentleurs systmes,

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DICTIONNAIRE DES SCIENCESOCCULTES.

ici,

trois, qu'ils avaient entour une table et vid une bouteille.sur laquelle la baguette tourfurent confirmes nait Ces circonstances par l'aveu de deux enfants de neuf dix ans, qui dclarrent qu'en effet trois hommes de mauvaise mine taient entrs la maison et avaient vid la bouteille dsigne par le paysan. On continua de poursuivre les meurtriers avec plus de conGance. La trace de leurs pas, indiqus sur le sable par la baguette, montra qu'ils s'taient embarqus. Aymar les suivit par eau s'arrtant tous les endroits o les sclrats avaient pris les lits o ils avaient terre, reconnaissant couch les tables o ils s'taient assis, les vases o ils avaient bu. Aprs avoir longtemps tonn ses guides,' il s'arrta enfin devant la prison de BeauCaire et assura qu'il y avait l un des crimi-' nels. Parmi les prisonniers qu'on amena, un bossu qu'on venait d'enfermer ce jour mme pour un larcin commis la foire fut celui que la baguette dsigna. On conduisit ce bossu dans tous les lieux qu'Aymar avait visits partout il fut reconnu. En arrivant Bagnols, il finit par avouer que deux Provenaux l'avaient engag, comme leur valet, tremper dans ce crime; qu'il p'y avait pris aucune part; que ses deux bourgeois avaient fait le meurtre et le vol, et lui avaient donn six cs et demi. Ce qui sembla plus tonnant encore, c'est que Jacques Aymar ne pouvait se trouver auprs du bossu sans prouver de grands maux de cur, et qu'il ne passait pas sur un lieu o il sentait qu'un meurtre avait t commis, sans se sentir t'envie de vomir. Comme les rvlations du bossu confirmaient les dcouvertes d'Aymar, les uns admiraient son toile et criaient au prodige, tandis que d'autres publiaient qu'il tait sorcier. Cependant on ne put trouver les deux assassins, et le bossu fut rompu vif. Ds lors plusieurs personnes furent doues du talent de Jacques Aymar, talent ignor jusqu' lui. Des femmes mmes firent tourner la baguette. Elles avaient des convulsions et des maux de cur en passant sur un endroit o un meurtre avait t commis; ce mal ne se dissipait qu'avec un verre de vin. Aymar faisait tant de bruit, qu'on publia bientt des livres sur sa baguette et ses oprations. M. de Vagny, procureur du roi Grenoble, fit imprimer une relation intitule Histoire merveilleuse d'un maon qui, conduit par la baguette divinatoir