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Épreuve de production orale Page 1 sur 14 DOCUMENT RÉSERVÉ AUX EXAMINATEURS DALF C1 - Sciences TP9201318 25 points Cette épreuve se déroulera en deux temps : EXPOSÉ À partir des documents proposés, vous préparerez un exposé sur le thème indiqué, et vous le présenterez au jury. Votre exposé présentera une réflexion ordonnée sur ce sujet. Il comportera une introduction et une conclusion et mettra en évidence quelques points importants (3 ou 4 maximum). Attention : Les documents sont une source documentaire pour votre exposé. Vous devez pouvoir en exploiter le contenu en y puisant des pistes de réflexion, des informations et des exemples, mais vous devez également introduire des commentaires, des idées et des exemples qui vous soient propres afin de construire une véritable réflexion personnelle. En aucun cas vous ne devez vous limiter à un simple compte rendu des documents. Préparation : 60 minutes Passation : 30 minutes environ 1 ENTRETIEN Le jury vous posera ensuite quelques questions et s’entretiendra avec vous à propos du contenu de votre exposé. 2 ! SCIENCES

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25 points

Cette épreuve se déroulera en deux temps :

EXPOSÉ

À partir des documents proposés, vous préparerez un exposé sur le thème indiqué, et vous le présenterez au jury.Votre exposé présentera une réflexion ordonnée sur ce sujet. Il comportera une introduction et une conclusion et mettra en évidence quelques points importants (3 ou 4 maximum).

Attention :Les documents sont une source documentaire pour votre exposé.Vous devez pouvoir en exploiter le contenu en y puisant des pistes de réflexion, des informationset des exemples, mais vous devez également introduire des commentaires, des idées et des exemples qui vous soient propres afin de construire une véritable réflexion personnelle.En aucun cas vous ne devez vous limiter à un simple compte rendu des documents.

Préparation : 60 minutes

Passation : 30 minutes environ

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ENTRETIEN

Le jury vous posera ensuite quelques questions et s’entretiendra avec vous à propos du contenude votre exposé.

2

! SCIENCES

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SUJET ?

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SUJET 1

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé : y a-t-il une vraie alternative aux énergies fossiles ?

LA GÉOTHERMIE FAIT SON CHEMINCertaines grandes villes se chauffent enfin à cette

énergie non polluante. Mais pourquoi la taxer plusque le gaz naturel ?

Près de 20 000 habitants de Villejuif, au sud deParis, seront bientôt reliés à un réseau géother-mique. Ils pourront ainsi se chauffer et se laver sansémettre de gaz à effet de serre. Déjà, une trentainede communes d’Île-de-France bénéficient de cettesource d’énergie non polluante, puisée dans lacroûte terrestre. La technique est simple. Un puitspermet de pomper, à 2 kilomètres de profondeur,l’eau chaude stockée dans une nappe souterraine.Sa chaleur est récupérée à la surface grâce à un« échangeur thermique ». Une fois l’opérationeffectuée, le liquide est réinjecté dans son milieud’origine grâce à un deuxième forage. Commel’Aquitaine, la région parisienne est située au-dessus d’une importante nappe d’eau chaudedont la température est comprise, selon la Semhach,l’une des sociétés spécialisées dans la géothermie,entre 43 C (à -1 000 mètres) et 70 °C (à -2 000mètres).

En raison de ce contexte géologique favorable,les premières applications ont été lancées au début des années 1970. Dans les années 1980, descontraintes techniques et économiques ont ralentile développement de cette source d’énergie. Sur les 150 puits envisagés, seuls une trentaine fonc-tionnent. Aujourd’hui, les procédés d’exploitationsont bien maîtrisés. Reste l’obstacle financier : le taux de TVA* est élevé (abonnement taxé à19,6 %, contre 5,5 % pour le gaz) et l’investissementcoûteux. « La géothermie n’est pas une énergie suffisamment prise en compte par les pouvoirspublics », regrette Jean Lemale, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie(Ademe). Les communes d’Île-de-France qui veulent bénéficier de ce système doivent s’endetterpour de nombreuses années pour le financer. Àquand une vraie reconnaissance de cette richessedormant sous nos pieds ?

Anna Musso, L’Express, 11 septembre 2003

* TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

DOCUMENT 2

LE CHIFFRE16 000 milliards de dollars à investir d’ici à 2030pour un avenir énergétique « durable et sûr ».

Pour assurer un avenir énergétique « durable etsûr », l’Agence internationale de l’énergie (AIE), quireprésente les pays consommateurs de pétrole,estime qu’il faudra investir 16 000 milliards de dol-lars d’ici à 2030 dans le secteur énergétique. Les 26pays membres de l’agence se sont engagés, hier àParis, à promouvoir les investissements afin d’as-surer leur approvisionnement dans un contexte deprix du pétrole très élevés. « Il est en notre pouvoird’assurer un avenir énergétique durable et sûr et nousy parviendrons par des actions plus vigoureuses enga-gées dès aujourd’hui pour alléger notre dépendance

croissante à l’égard des importations d’énergie », ontestimé les ministres dans une déclaration com-mune. Le sous-investissement dans le secteurpétrolier ces dernières décennies est considérécomme l’une des causes de la flambée des prix dupétrole. Les pays consommateurs de pétrole veu-lent également « réduire l’impact produit sur l’envi-ronnement par le recours de plus en plus important auxcombustibles fossiles dans le monde ». « Ce sera un défide taille que d’alimenter la croissance de la Chine etdu reste du monde », ont-ils souligné, tout en se féli-citant que la Chine soit déterminée à constituer desréserves stratégiques de pétrole.

Libération, 4 mai 2005 (Agence France Presse)

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DOCUMENT 3

MOULINS ÉLECTRIQUESPropriétaires de petites centrales contre défenseurs des rivières :

la relance de la micro-hydroélectricité suscite un débat.

C’est le grand retour des moulins. Le Sénat exa-mine cette semaine, en deuxième lecture, la loid’orientation sur l’énergie (LOE). Une occasion derenforcer la place de la micro-hydroélectricitédans l’Hexagone. La France compte 1 730 petitescentrales produisant moins de 8 mégawatts, dontplus de 1 400 appartiennent à des particuliers. Cetteproduction d’énergie renouvelable se monte à7,5 milliards de kilowattheures, soit 1,5 % de la production d’origine hydraulique. La LOE, commela loi sur l’eau qui vient d’être adoptée par le Sénat,relance cette activité au nom de la lutte contre lesgaz à effet de serre. Au grand dam des environne-mentalistes et des pêcheurs.

Toute construction de petits barrages est en effetinterdite depuis 1919 sur la plupart des rivières et,depuis vingt ans, les centrales existantes doivents’assurer qu’un dixième de l’eau arrivant à la rete-nue ne passe pas par la dérivation de la centrale.Ce « débit réservé » permet d’éviter que les alevins*et les poissons ne soient précipités dans les palesde la turbine*. Or ces deux règles sont chahutéespar la LOE. « Nous redoutons le tronçonnage desdernières et rares rivières encore naturelles denotre pays, tonne France Nature Environnement(FNE). Et avec l’abaissement de la valeur du débitréservé, c’est la biodiversité dans le milieu aqua-tique que l’on menace. » Les membres du Grou-pement des producteurs autonomes d’énergie

hydroélectrique (GPAE) affirment au contraire nerechercher qu’un peu de souplesse afin de produire7 milliards de kilowattheures supplémentairesd’énergie renouvelable. « Nous demandons à turbiner au-delà du débit réservé quand les rivièressont pleines et nous prônons la remise en état d’unepartie des 30 000 moulins hors service que comptela France », résume Anne Pénalba, vice-présidentedu GPAE. Le GPAE s’appuie par ailleurs sur les progrès accomplis par les constructeurs. Les turbinesont gagné 20 % en puissance en trente ans. « Lesprogrès dans la mécanique des fluides permettentd’optimiser les pales des turbines, explique MaryseFrançois, directeur produit chez Alstom PowerHydro. Et l’utilisation de moyeux sphériques réduitsensiblement la mortalité des alevins. Enfin, nousavons réussi à remplacer l’huile des engrenages parde l’eau afin de réduire la pollution. »

Ces arguments ne convainquent ni les pêcheursni les défenseurs des rivières. Les sénateurs relaie-ront-ils leurs craintes ? C’est peu probable. Lors dela précédente discussion parlementaire, ils ontdonné la priorité à la production d’énergie.

Loïc Chauveau, L’Express, 02 mai 2005

* alevins : jeunes poissons destinés au peuplement des rivières et des étangs

* turbine : dispositif rotatif destiné à utiliser la force vive d’un fluideet à transmettre le mouvement pour produire de l’énergie

SUJET 1

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SUJET 2

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé : La recherche universitaire se suffit-elle à elle-même ?

LA RECHERCHE UNIVERSITAIRE VEUT S’ÉMANCIPERFaut-il confier la recherche aux universités ? La

question est iconoclaste, dans un pays dont le système scientifique s’est construit autour de grands organismes publics, qu’ils soient généralistescomme le plus important d’entre eux, le Centrenational de la recherche scientifique (CNRS), oudédiés à des domaines particuliers, comme l’Inserm(santé), l’INRA (agronomie), le CEA (nucléaire), leCNES (espace), l’Inria (informatique) ou l’Ifremer(milieu marin).

Les responsables universitaires français n’hési-tent plus à revendiquer le premier rôle. « Le plusgrand organisme de recherche en France, ce sont, defait, les universités, plaide Yannick Vallée, vice-président de la Conférence des présidents d’université (CPU). Le nombre de leurs enseignants-chercheurs est très supérieur à celui des chercheurs desorganismes ; 80 % de la recherche se fait sur les campus universitaires, et plus de la moitié des publications scientifiques sont signées ou cosignées par des universitaires. » Compte tenu de ce rapportde forces, estime Yannick Vallée, « la recherche française ne pourra faire de véritable bond en avant,quantitatif et qualitatif, qu’avec les universités ». Ce qui exige, à ses yeux, que ces dernières aient la maîtrise de leur politique scientifique, grâce à unbudget de recherche globalisé. Faute de quoi, pré-vient-il, « on passera à côté d’une vraie révolution ».

Les 82 universités émaillant le territoire natio-nal souffrent, en effet, de se sentir tenues pour desacteurs mineurs de la recherche, placés « soustutelle » par le ministère. Leur marge de manœuvretient tout entière dans le « bonus qualité recherche »(BQR) : un pourcentage de 15 % qu’elles sont auto-risées à prélever sur le budget de recherche que leuralloue l’État, dans le cadre de contrats quadrien-naux, et à redistribuer selon leurs propres priori-tés. Tout le reste, c’est-à-dire l’essentiel, est répartidirectement par le ministère, laboratoire par labo-ratoire, en fonction de leur évaluation.

Ce dispositif français, qui tranche avec lemodèle en vigueur dans les pays anglo-saxons, oùles grandes universités constituent le creuset de larecherche, a des raisons historiques. Si le CNRS, pourles disciplines fondamentales, puis des organismes

finalisés ont été créés, c’est précisément parce queles universités françaises n’étaient pas en mesurede mener une politique scientifique au meilleurniveau.

En sont-elles capables aujourd’hui ? Sans doute,pour un petit nombre d’entre elles : Paris, Lyon, Aix-Marseille, Grenoble, Toulouse, Montpellier, Lille,Bordeaux, Strasbourg ou quelques autres encore,pour ne citer que les plus reconnues. Mais beau-coup de responsables scientifiques – y compris universitaires – considèrent que la plupart des facultés qui ont accompagné, dans les régions, ledéveloppement d’un enseignement supérieur demasse, sont actuellement inaptes à prendre le relais des grands organismes. Faute, notamment,d’outils d’évaluation satisfaisants.

Ce constat n’a pas empêché certains présidentsd’université de partir en guerre contre ces orga-nismes, à commencer par le CNRS. Dans un docu-ment adopté en mai 2004, visant à « repositionnerl’institution universitaire comme le fer de lance de larecherche », la CPU se fixait pour objectif, à l’hori-zon 2010, que tous les laboratoires soient placés« sous la responsabilité des universités ». Les orga-nismes étaient transformés en simples agences demoyens, distributrices de crédits mais dépourvuesde personnels et d’activité scientifique propres. Etun statut unique était créé pour les enseignants-chercheurs et les chercheurs, tous recrutés par lesuniversités.

Depuis, la CPU a été contrainte de battre enretraite, devant l’hostilité d’une grande partie dela communauté scientifique. Les États généraux dela recherche, réunis en octobre 2004 à Grenoble,ont certes affirmé que « les universités devront, àterme, jouer un rôle plus important dans le dispositifde recherche français ». Mais, ils ont aussitôt ajoutéque « cela ne pourra se faire qu’après une réforme profonde de leur fonctionnement ».

Cette réforme pourrait passer par une harmo-nisation des procédures d’évaluation, aujourd’huidistinctes pour les laboratoires associés à un orga-nisme (le CNRS possède à cet effet un Comité natio-nal de la recherche scientifique) et pour les unitéspropres des universités (évaluées par le ministère).

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DOCUMENT 2

« Jongler avec les normes comptables,les appels d’offres… C’est ce qui nous tue »

Des souris, crânes à vif, deux électrodes fichéesdans le cortex, reposent dans une pièce carrelée deblanc. Dans la fenêtre se découpent les pentes enneigées du massif de Belledonne. Sur un écrande contrôle, les électro-encéphalogrammes desrongeurs dessinent des courbes moins paisibles.

Ces cobayes ont été rendus épileptiques, par l’injection de neurotoxines, et les chercheurs étudient leur activité cérébrale. Ils se livrent auxmêmes expériences sur des rats parkinsoniens*.Objectif : mieux comprendre les processus neuro-naux, chimiques et électriques, impliqués dans ces deux pathologies du mouvement.

Le Laboratoire de dynamique des réseaux neu-ronaux, unité mixte de l’université Joseph-Fourier(Grenoble-I) et de l’Institut national de la santé etde la recherche médicale (Inserm), est une parfaiteillustration de la vitalité de la recherche universi-taire, mais aussi de ses limites.

Née le 1er janvier 2005 de la fusion de deuxjeunes équipes, cette unité de pointe de 28 personnes(5 chercheurs de l’Inserm et du CNRS, 2 ensei-gnants-chercheurs, 4 hospitalo-universitaires et 2 ingénieurs, auxquels s’ajoutent 13 thésards et 2 post-doctorants), a bénéficié d’un soutien impor-tant de l’université grenobloise, qui l’a dotée delocaux neufs et d’une plate-forme expérimentale.

« L’université Joseph-Fourier mène une vraie politiquescientifique, qui s’exerce de plusieurs manières, décritson vice-président, Pierre Bérard. Elle permet de sou-tenir ou de faire émerger des thématiques, de leur affec-ter des crédits, des postes ou du matériel, mais aussid’organiser des colloques ou d’accorder des décharges

d’enseignement ». Mais, ajoute-t-il, « sur les 6 mil-lions d’euros par an que nous recevons du ministère,notre marge de liberté est faible ». L’université alpine,qui regroupe plus d’une centaine de laboratoires– pour la plupart associés au CNRS, à l’Inserm, auCEA ou à plusieurs de ces établissements à la fois –,et qui accueille 850 enseignants-chercheurs (rattachés à l’université) et autant de chercheurs(rattachés à un organisme), vit mal de se sentir ainsibridée. « Nous essayons de développer une politiquede site, associant les collectivités territoriales et les entreprises régionales. C’est ce que nous faisons, parexemple, avec le projet Nanobio. Mais cette politiques’accommode mal des logiques nationales du CNRS et du ministère », regrette Pierre Bérard.

« La recherche universitaire souffre d’un manque devisibilité », renchérit Marc Savasta, directeur duLaboratoire de dynamique des réseaux neuronaux.« Le rattachement administratif et financier à plusieursinstitutions est source d’une extrême complexité de gestion, soupire-t-il. Je passe le plus clair de mon tempsà jongler avec des normes comptables, des procéduresd’appel d’offres et des logiciels différents. C’est ce quinous tue. »

Autres doléances : le manque de personnels techniques – 180 seulement pour tous les labora-toires grenoblois – et la charge d’enseignement des maîtres de conférences. « Les deux enseignants-chercheurs de mon labo sont au top niveau. Ils ont publiédans les meilleures revues. Mais, regrette le biologiste,ils sont dévorés par leurs cours. »

Pierre Le Hir, Le Monde, 11 mai 05* parkinsonien : atteint de la maladie de Parkinson

SUJET 2

Les États généraux ont en outre préconisé une forteréduction de la charge d’enseignement des jeunesmaîtres de conférences. Ceux-ci sont aujourd’huitenus d’assurer 192 heures annuelles de travauxdirigés, ce qui laisse peu de temps, si l’on tientcompte de la préparation des cours et du suivi péda-gogique, pour la recherche pure.

Pressés par la préparation de la loi d’orientationet de programmation de la recherche, les deuxcamps s’efforcent de parvenir à un compromis. (…)

Ce n’est qu’à l’issue de cette évaluation [de l’en-semble des unités de recherche], qui prendrait aussien compte la « pertinence de la politique scientifiquede l’établissement », en termes de recrutements, d’actions de recherche et de procédures, quechaque université connaîtrait « le périmètre de maîtrise de ses moyens ». Une façon de créer un cerclevertueux pour la recherche universitaire.

Pierre Le Hir, Le Monde, 11 mai 2005

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SUJET 3

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé : Pourquoi léguer son corps à la science ?

CES CORPS QUE L’ON CONGÈLE POUR LA SCIENCEÀ Strasbourg, un équipement pas banal entre

en fonction à l’institut d’anatomie : d’une capacitéde 30 places, cette salle de congélation conserverales corps donnés à la science en Alsace. Dans desconditions plus propices à leur étude.

La mort ici est scrutée, auscultée. Offerte, en uncurieux paradoxe, aux sciences du vivant. Et,désormais, précieusement préservée au grandfroid. Derrière une porte assez quelconque, à l’ins-titut d’anatomie de l’hôpital civil de Strasbourg, une trentaine de tiroirs coulissants réfrigérés à - 28 degrés attendent depuis peu leurs « destina-taires » : les cadavres légués à la science en Alsace.

L’appareil de congélation qui vient d’être ins-tallé, par sa taille, ne passe pas inaperçu. Sa miseen place a nécessité d’associer plusieurs concours.La faculté de médecine a fait effectuer des travauxde consolidation du sol, le plancher devant pou-voir supporter la charge. L’hôpital de Strasbourg,de son côté, a donné un « appui majeur » sur le planlogistique. L’institut d’anatomie est aussi service demorphologie appliquée des hôpitaux universi-taires – l’un et l’autre étant dirigés par le professeurJean-Luc Kahn.

Demande croissante

Mais la difficulté principale tenait à l’achat decet équipement de congélation-décongélation.L’Association de sauvegarde et d’enrichissement descollections anatomiques de Strasbourg (Asecas),déclarée d’utilité publique, l’a pris en charge.Coût total : 100 000 euros, réunis grâce à la par-ticipation de mécènes privés, qu’ils soient fournis-seurs d’équipements chirurgicaux ou sociétéssavantes.

Il était temps, saluent les scientifiques. Aux yeuxdes médecins et chercheurs, les corps recueillis ontde la valeur à plus d’un titre. Ils ne servent pas seulement aux leçons de dissection des futurs toubibs – cinq à six y sont affectés, tout au plus,par an. Ils sont aussi utilisés, partiellement, par deséquipes de recherche. Surtout, une autre demandeaugmente : celle des chirurgiens. Des spécialistesveulent se former, au plus près des conditions

morphologiques réelles, à certains gestes devenustrès techniques.

Orthopédie, médecine thoracique, neurochi-rurgie, reconstruction de visages : ces disciplinesnotamment se peaufinent sur des corps sans vie.Par exemple, des expériences d’implantation deprothèses peuvent être effectuées ici, avant d’êtrerépliquées en bloc opératoire.

Les dépouilles aussi parlent

Solidité, adaptabilité, adhérence d’un genou oud’une hanche artificiels sont mesurées dans leurcontexte biologique. Les dépouilles ont une façonde donner leur avis.

De tels essais deviennent courants, comme entémoigne encore, le week-end dernier, un courseuropéen donné à Strasbourg. Une trentaine de praticiens « seniors » (traduire : expérimentés) enchirurgie maxillo-faciale se sont retrouvés dans lessalles de l’institut.

Aujourd’hui même, dans le cadre d’un congrèsréunissant 800 neurochirurgiens français et alle-mands, des « ateliers » sont prévus toute la jour-née, par groupes de 30 médecins, au même endroit.Des travaux très pratiques, sur pièces, qui expli-quent aussi pourquoi les corps donnés à la sciencesont trop rares. « Le besoin avoisine 50 corps paran. On y répond environ au tiers. L’année passée,nous avons reçu 16 dépouilles », explique le pro-fesseur Jean-Luc Kahn.

60 promesses

Dans le même temps, pour la médecinemoderne, la préservation des corps dans un liquidealcool-formol a atteint ses limites. En clair, et sansdétours, les textures évoluent à la longue, alors queles chirurgiens exploitent des méthodes de plus enplus fines. Les voilà demandeurs de tissus au plusproche du vivant.

Tel est le progrès scientifique qu’apporte àStrasbourg la nouvelle morgue à capacité decongélation. Elle permet une conservation plus res-pectueuse des corps et de leurs organes. Ainsi queleur décongélation au moment de la manipulation.

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L’opération, aller et retour, peut être répétée autantde fois que nécessaire. En réponse à l’« urgentbesoin » manifesté par les praticiens.

De récents appels ont fait monter le chiffre despromesses de dons de corps à une soixantaine cetteannée. Mais, on le comprend bien, l’effet de cette

hausse n’est pas immédiat pour l’institut d’ana-tomie. Donner son corps à la science est « un actede générosité réfléchie », sans aucun doute. Maison se montre rarement pressé de concrétiser un siradical engagement…

Dernières Nouvelles d’Alsace, 8 mai 2005

SUJET 3

DOCUMENT 2

ACTE À ASSUMERLéguer son corps à la science n’est pas un acte

gratuit. Sur le plan moral, bien sûr : il faut s’y sentir prêt, et l’assumer. Mais aussi au chapitreadministratif. Pour marquer cette décision, ilconvient, au mieux, de remplir une attestation dedon. Le formulaire d’une page est à demander, pour l’Alsace, au laboratoire d’anatomie normalede la faculté de médecine de Strasbourg, 4 rue Kirschleger, 67085 Strasbourg cedex.

Dans certaines facultés est réclamée une contri-bution aux frais. Par exemple, à Paris, 250 euroslors de l’inscription. Plus les futurs coûts de trans-port du corps.

À Strasbourg, on souhaite solliciter une parti-cipation à des dépenses que l’institut d’anatomies’engage à prendre en charge : la principale est sansdoute l’incinération des dépouilles sur lesquelles ont été effectuées études ou recherches. En tout étatde cause, ce concours éventuel reste bien inférieuraux sommes auxquelles exposent des funérailles.

Ne pas confondre

En matière de don de corps, la confusion peutgagner… les esprits. Léguer sa dépouille à lascience est une chose. Autoriser à prélever desorganes à son décès en est une autre – les deuxn’étant pas forcément incompatibles.

On peut d’une part s’inscrire au fichier des dons

d’organes et ainsi accepter qu’à sa mort une ou plusieurs transplantations soient effectuées (numéro vert : 0800 20 22 24). Sont alors opéréesdes greffes à des receveurs vivants. Le déficit de donneurs d’organes est alarmant, et source d’in-quiétude pour les médecins.

Par ailleurs, et totalement indépendamment, onpeut faire don de son corps à la science. La facultéde médecine de Strasbourg reçoit les corps léguésen Alsace.

Une carte sur soi

On peut donc entreprendre l’une ou l’autredémarche, voire les deux, le laboratoire d’anato-mie s’engageant, dès réception, à « un respect dela dépouille ». À noter que le geste altruiste du donde soi reste révocable, même après avoir rempli undossier. Il vaut mieux en avoir parlé à sa famille,puisque elle aussi peut devoir prendre une décision.

Comme pour les organes, le donateur de soncorps à la science a la possibilité de porter sur luiune carte. Mais sa volonté n’est pas automati-quement suivie d’effet : les scientifiques évitent lescorps atteints de maladies contagieuses ou trans-missibles. Pour des raisons évidentes de sécurité despersonnels.

Dernières Nouvelles d’Alsace, 8 mai 2005

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SUJET 4

DOCUMENT 1Thème de l’exposé : Un vaccin contre le tabac ?

Un vaccin contre la dépendance à la nicotine a été expérimenté par des chercheurs suisses

Vacciner contre la dépendance ? Une équipe dechercheurs suisses a fait sensation en révélant,samedi 14 mai, lors du congrès annuel de l’Ame-rican Society of Clinical Oncology qui se tientactuellement à Orlando (Floride), les résultatsqu’elle vient d’obtenir à partir d’un vaccin expé-rimental destiné à lutter contre l’addiction à la nicotine. Le principe consiste à « neutraliser »l’action de la nicotine dans l’organisme du fumeuravant que cette molécule puisse atteindre, et sti-muler de manière spécifique, certaines régions céré-brales impliquées dans la physiopathologie de ladépendance.

Selon le professeur Jacques Cornuz, du Centrehospitalier universitaire vaudois, à Lausanne(Suisse), coordonnateur de ce premier essai clinique,40 % des fumeurs volontaires vaccinés ont cessétoute consommation de tabac pendant au moinssix mois.

Les travaux de recherche en immunologie fon-damentale menés depuis plusieurs années chezl’animal laissaient penser qu’une telle approchepourrait être couronnée de succès chez l’homme.Le vaccin a été administré à 159 fumeurs parti-cipant à cette expérience, 80 autres recevant un vaccin placebo*, donc dénué de toute action biologique. Selon les résultats présentés par le pro-fesseur Cornuz, tous les fumeurs qui ont reçu le vaccin ont produit des anticorps « anti-nicotine »,dans des proportions variables. Les résultats n’ontété véritablement concluants que parmi ceuxayant développé un « taux de réponse élevé » au vaccin (57 % ont alors cessé de fumer).

« Nos résultats démontrent de manière statisti-quement très significative un lien entre le niveau d’anticorps produits contre la nicotine – mécanismed’action du vaccin – et l’effet clinique désiré », souli-gnent les chercheurs. Ces derniers reconnaissenttoutefois enregistrer, sans fournir d’explication, une« réponse élevée observée de façon inattendue » dansle groupe placebo (31 % d’arrêt).

« J’estime que les résultats de cette étude sont par-ticulièrement réjouissants car ils suggèrent clairementque les anticorps contre la nicotine sont efficaces pouraider les gens à arrêter de fumer, a dit le professeurCornuz. Il ne fait aucun doute que nous avons un besoinurgent de nouvelles approches thérapeutiques. Je suisconvaincu que l’approche vaccinale a le potentiel dechanger de manière radicale la manière dont nous pourrons à l’avenir traiter la question de la dépendanceà la nicotine. »

Le développement de ce vaccin expérimental aété assuré par Cytos Biotechnology, société suissequi vient d’annoncer le lancement d’un essai vaccinal contre l’obésité. Plusieurs autres sociétés, britanniques et américaines, mènent actuelle-ment des recherches visant à immuniser desconsommateurs de tabac contre leur dépendance :un marché pharmaceutique aux dimensions potentiellement gigantesques.

Jean-Yves Nau, Le Monde, 17 mai 2005

* placebo : substance neutre que l’on substitue à un médicamentpour en comparer les effets avec le véritable médicament

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DOCUMENT 2

TABAC : 1,8 million de fumeurs en moinsSelon l’Institut de prévention et d’éducation de

la santé (INPES), le nombre de fumeurs déclarés abaissé de 1,8 million entre 1999 et 2003 en France,passant de 15,3 millions à 13,5 millions fin 2003.Parmi les ex-fumeurs, 14,2 % ont déclaré avoirarrêté le tabac dans l’année écoulée, invoquant lahausse du prix de tabac de 8 % à 16 % début 2003,puis de 18 % à 20 % en octobre dernier, juste après

les conséquences sur la santé. Par ailleurs, une fortediminution du nombre de « nouveaux fumeurs »chez les 18-64 ans est constatée : -1 % en un an.Selon le président de l’Office français de préventiondu tabagisme (OFT), Bertrand Dautzenberg, cettebaisse de consommation devrait « conduire à uneréduction de 13 % de la mortalité liée au tabac ».

L’Humanité, 3 février 2004

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DOCUMENT 3

SUR LA PISTE D’UN VACCIN CONTRE LA NICOTINEDepuis quelques années déjà, des chercheurs sont sur la piste d’un vaccin anti-nicotine. Pour l’instant, des études sur l’animal ont montré que la quantité de nicotine parvenant au niveau cérébral pouvait ainsi être diminuée de 30 à 60 %.

Combattre les addictions à diverses substances,licites ou non, par la vaccination est une voie derecherche intéressante, et au cours de ces dernièresannées, des travaux importants ont été consacrés,sur l’animal, à développer un vaccin contre la nico-tine (un autre vaccin est aussi en cours de déve-loppement contre la cocaïne).

Comme pour toute vaccination, l’objectif estd’obtenir la sécrétion d’anticorps spécifiques, dansle cas présent, dirigés contre la nicotine. Pari partiellement gagné puisque les études sur l’ani-mal ont montré que la quantité de nicotine parvenant au niveau cérébral pouvait ainsi êtrediminuée de 30 à 60 %. Cette diminution va atté-nuer les effets de la nicotine : le plaisir de fumer seramoindre, mais la cigarette provoquera aussi moinsde dépendance, à la condition toutefois que labaisse du taux de nicotine parvenant au cerveausoit suffisante (on estime que cette baisse chezl’homme devrait être de l’ordre de 90 % pour êtreefficace).

Ce vaccin n’est pas encore disponible sur le mar-ché, et il ne le sera sans doute pas avant plusieursannées. Mais on progresse, comme en témoigne unrécent communiqué fait depuis les États-Unis par

l’entreprise Nabi Biopharmaceuticals, annonçanten février 2003 le démarrage d’une étude de phaseI/II d’un vaccin dénommé NicVax(r), chez 21fumeurs et 9 anciens fumeurs ou non-fumeurs.

L’évolution des anticorps spécifiquement dirigéscontre la nicotine sera suivie, notamment à par-tir du 9e mois, de même que le pourcentage desujets abstinents. Cette même entreprise avaitdéjà présenté des résultats prometteurs obtenus chez des non-fumeurs : une injection unique du« candidat-vaccin » avait permis d’obtenir des tauxsignificatifs, dès le 14e jour, et durables d’anticorps.(…)

Il reste à démontrer si ce vaccin tient ses pro-messes, c’est-à-dire s’il parvient à réduire suffi-samment les taux de nicotine parvenant au cerveauet donc de diminuer la dépendance à la nicotine.Si tel est le cas, les applications d’un tel vaccin serontessentiellement l’aide au sevrage tabagique et laprévention des rechutes.

Mais attention, la vaccination ne doit pas pourautant être perçue comme la « solution miracle »dans la mesure où elle ne dispensera pas le fumeurd’être motivé pour abandonner le tabac.

Dr Philippe Presles, 23 juillet 2003, e-sante.fr

SUJET 4

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SUJET 5

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé : La lutte contre l’obésité : une question de santé publique ?

Une société suisse expérimente le premier vaccin contre l’obésité

Une jeune société suisse de biotechnologie aannoncé, mercredi 11 mai, à Zurich, qu’elle mettait à l’essai un vaccin contre l’obésité. CytosBiotechnology a commencé à recruter 112 citoyenssuisses obèses. La moitié d’entre eux recevront levaccin expérimental et l’autre moitié une substanceneutre, sans que ni les volontaires ni les médecinsne sachent de quel produit il s’agit.

Quatre injections seront faites chez chaquevolontaire durant un semestre, au terme duqueltous les participants seront suivis pendant unnouveau semestre, afin d’analyser l’action duvaccin. « Durant le traitement, tous les participantsrecevront des conseils de professionnels destinés à les aider à modifier leurs habitudes alimentaires età améliorer leur activité physique, expliquent les responsables de cette expérience. L’efficacité du vaccinsera déterminée par mesure du poids corporel. » CytosBiotechnology souligne avoir « bien évidemment »demandé et obtenu les autorisations des comitésd’éthique compétents.

Cet essai clinique original est le fruit des dernières découvertes dans la physiologie des comportements alimentaires. Les biologistes ontétabli, en 1999, l’existence de la « ghréline », petitemolécule composée de 28 acides aminés, naturel-

lement synthétisée au niveau de l’estomac, maisactive au niveau cérébral. « L’administration de ghré-line stimule non seulement la sécrétion d’hormone decroissance, mais aussi la prise alimentaire, expliquentMarie-Thérèse Bluet-Pajot et Jacques Epelbaum (Inserm, centre Paul-Broca, Paris). Elle modifie l’étatveille-sommeil et augmente l’anxiété. » On croit aussisavoir que les concentrations sanguines en ghréline, chez les personnes obèses, augmententaprès une perte de poids obtenue après un régime.Ceci expliquerait l’effet « yo-yo », phénomène dereprise de poids rapide après l’arrêt du régime.

Forts de ces données, les chercheurs suisses ontconstruit une molécule qui imposera au systèmeimmunitaire de produire des anticorps spécifique-ment dirigés contre la dangereuse ghréline. « Nosétudes précliniques chez la souris ont montré qu’unetelle vaccination induit de fortes concentrations d’anticorps antighréline, expliquent-ils. Chez la sourissoumise à un régime à forte teneur en lipides, le poidsa pu être réduit de 15 % après vaccination. »

Les premiers résultats de l’expérience suisse neseront pas connus avant le second semestre 2006.

Jean-Yves Nau, Le Monde, 14 mai 2005

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DOCUMENT 2

La lutte contre l’obésité se heurte au lobby agroalimentaire

Un paquet de chips pourra-t-il être considéré unjour comme « bon pour la santé » ? Boutade ? Pasvraiment. En vidant de sa substance, jeudi 21 avril,la proposition de règlement sur les allégations nutri-tionnelles et de santé, les membres de la commis-sion environnement, santé publique et sécurité ali-mentaire du Parlement européen ont suscité la

colère des associations de consommateurs. Celles-ci dénoncent la victoire des intérêts du lobbyagroalimentaire au détriment de la santé publique.

Alors que les pays européens sont de plus en plusconfrontés à la question de l’obésité, le projet derèglement interdisait aux fabricants de produits tropgras, trop sucrés ou trop salés de mettre en avant,

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SUJET 5

sur leur emballage, des messages vantant de prétendus bienfaits comme : « Riche en calcium etmagnésium » ou « Enrichi en vitamines » – de ceuxqui fleurissent sur les paquets de biscuits et autresboîtes de céréales.

Las ! Les parlementaires européens ont rejeté leprincipe selon lequel toute allégation devait repo-ser sur les qualités nutritionnelles réelles du produit.Pour justifier leur position, ils ont repris le mêmeargument que les industriels, qui combattaientdepuis de longs mois cette disposition : il n’y a pasde « mauvais » ou de « bons » produits, mais seu-lement de bons ou de mauvais régimes alimen-taires. (…)

EFFETS DU MARKETING

« Certains industriels surfent sur la vague de l’obsession « santé « sans se soucier réellement des effetsde leur marketing sur la santé publique et notammentcelle de nos enfants », souligne Jim Murray, direc-teur du BEUC. Les agences sanitaires européennes,et notamment l’Agence française de sécurité sani-taire des aliments (Afssa), reconnaissent aussique la pression commerciale est un élément surlequel il faut agir pour lutter contre l’obésité.

En France – où 16 % des 6-15 ans présentent unexcès pondéral (contre 5 % en 1980), dont 3,8 %d’obèses –, l’obésité est qualifiée d’« épidémie » parl’Institut national de la santé et de la recherchemédicale (Inserm). Obtenues de haute lutte face àla pression de l’industrie agroalimentaire, deuxmesures, inscrites dans les articles 29 et 30 de la loidu 9 août 2004 relative à la politique de santépublique, devraient bientôt être appliquées.

Tout d’abord, à compter du 1er septembre, les distributeurs automatiques de sodas et de barreschocolatées seront interdits dans les établisse-ments scolaires. « Il est acquis que cette dispositionsera maintenue, il ne faut pas que les jeunes soient tentés », insiste-t-on au cabinet du ministre de lasanté, Philippe Douste-Blazy. (…)

« GRANDES MANŒUVRES »

La seconde mesure prévoit d’imposer, dès le 1er janvier 2006, un message sanitaire dans lespublicités télévisées ou radiodiffusées pour des boissons sucrées et des produits manufacturés. S’ilsrefusent ce message, les annonceurs devront verser une taxe, correspondant à 1,5 % des sommesinvesties dans la diffusion des spots, au profit del’Institut national de prévention et d’éducation à

la santé (Inpes) – une taxe jugée « scandaleuse » parl’Association nationale des industries alimentaires.

Pour être effective, cette mesure nécessite undécret et une validation interministérielle. « Le décretest techniquement prêt, maintenant il s’agit d’une décision politique », résume Serge Hercberg, vice-président du comité stratégique du Programmenational nutrition santé (PNNS). Le message à diffuser a été rédigé et validé par l’Afssa et les professionnels de la nutrition. Reprenant les préconisations du PNNS, il devrait indiquer : « Pourprotéger sa santé, manger au moins cinq fruits etlégumes par jour, pratiquer une activité physique régulière, éviter de manger trop gras, trop sucré, tropsalé. » « Tout devrait être prêt pour le 1er janvier 2006 »,assure le ministère de la santé.

En attendant, « les grandes manœuvres ont com-mencé », déplore un spécialiste de santé publique.Pour preuve, la publicité du confiturier Andros,publiée sur une pleine page du Figaro du 20 avril,avec comme slogan : « Pour votre santé, le PNNS vousrecommande de manger cinq fruits et légumes parjour. »

Au cabinet de M. Douste-Blazy, on ne cache pasque cette stratégie de récupération par l’industriealimentaire des messages du PNNS, « pose pro-blème » et constitue un sujet « très vif ». « La confi-ture c’est plus de sucre que de fruits, il faut des règles déontologiques », résume le ministère. Face aurisque de voir les industriels se servir de la cautiondu programme national lancé par les pouvoirspublics pour vanter les mérites de leurs produits,le groupe de travail chargé de rédiger les règles etla charte d’utilisation des messages du PNNS a étéappelé à « accélérer sa réflexion ». Jusqu’à présent,le PNNS était identifié comme une informationémanant des pouvoirs publics, validée par des scien-tifiques et indépendante du secteur économique. « Si rien n’est fait, demain, McDonald’s pourra dire que le PNNS recommande de manger des salades McDonald’s », résument certains nutritionnistes.

Pendant ce temps, dix villes françaises, dontBeauvais, Béziers, Evreux, membres du programmeEpode (Ensemble, prévenons l’obésité des enfants),tentent depuis un an de sensibiliser les 5-12 ans àl’importance d’une alimentation équilibrée. « Le butest de stabiliser le taux d’obésité. Cela peut paraître un objectif limité, mais on part de très haut », expliquele docteur Jean-Michel Borys, coordinateur d’Epode.À Beauvais, 22 % des enfants sont en surpoids et5 % sont obèses.

Sandrine Blanchard, Le Monde, 30 avril 2005

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SUJET 6

DOCUMENT 1

Thème de l’exposé : Les vaccins : innovation et répartition

LES VACCINS REPASSENT À L’ATTAQUEDepuis deux cents ans, ils sont l’arme la plus effi-

cace de la médecine. Après les maladies infectieuses,leurs nouvelles cibles : les cancers, Alzheimer et biensûr le sida et le paludisme, des fléaux mondiaux.

Chaque année, trois millions de vies sont sau-vées grâce aux vaccins. Avec les antibiotiques, lavaccination, initiée il y a plus de deux cents anspar un médecin de campagne britannique, le doc-teur Edward Jenner, demeure l’un des outils les plusefficaces de la médecine. Grâce à elle, la variole aété éradiquée. La polio le sera bientôt. Le tétanos,le typhus, la rougeole, la tuberculose, ou encore leshépatites A et B ne sont plus, ou ne devraient plusêtre, des fatalités. Cependant, la vaccination estencore impuissante à traiter le sida et le paludisme,deux fléaux qui font chacun trois millions de mortspar an dans le monde.

Mais les choses avancent et, surtout, la vacci-nation a toutes les chances d’emporter d’autresmaladies sur son passage. Les progrès de l’immu-nologie permettent, en effet, désormais d’aider nosdéfenses immunitaires à repousser non seulementles ennemis venus de l’extérieur, mais aussi ceuxqui se développent à l’intérieur de notre organisme.De préventif le vaccin est en passe de devenir thérapeutique. Et ses nouvelles cibles ont pour nomcancer, maladie d’Alzheimer ou encore dépendanceau tabac et à la drogue. Une seconde révolution vaccinale se profile. (…)

Les premiers candidats vaccins contre le canceront été préparés à partir de cellules tumorales pré-levées chez le malade et mélangées in vitro à diversproduits, ou bien infectées par un virus pour aug-menter leur capacité à susciter une réaction du système immunitaire. Plus récemment, des cellulescancéreuses ont été modifiées grâce à l’introductionde certains gènes.

Aujourd’hui, l’espoir se porte sur des vaccins,encore expérimentaux, dits « à ADN nu ». Cetteaventure a commencé avec les premiers essais de thérapie génique. Lors de ces tentatives, des chercheurs avaient remarqué que les protéines synthétisées par les gènes injectés pouvaient êtredétruites par l’hôte. Ils ont alors tenté d’utiliser cette

réaction pour préparer des vaccins. On n’injecte plusau patient, comme avec les vaccins classiques, laprotéine immunisante, mais le gène qui commandela synthèse de cette protéine. Elle est alors directe-ment produite par l’organisme, qui va ainsi se vac-ciner. Pratiquement, les gènes choisis sont injectésou placés à la surface de la peau ou des muqueuses.Certains parviendront jusqu’au noyau des celluleset feront perdre aux cellules tumorales leur côté« furtif » en les rendant détectables par les « radars »des « missiles » du système immunitaire.

De tels vaccins génétiques sont en expérimen-tation contre les tumeurs, mais aussi des maladiesdéclenchées par des virus, ou des parasites commel’hépatite B, la grippe, le sida, l’herpès, le paludisme.Mais, en ce qui concerne les cancers, les résultatsrisquent d’être limités, car les tumeurs sont souventcomposées de populations cellulaires différentes, etil est difficile d’agir sur toutes à la fois. (…)

Autre pathologie montante, autre espoir. L’étédernier, lors du congrès mondial sur la maladied’Alzheimer, à Washington, des spécialistes n’ontpas caché leur enthousiasme devant les premiersrésultats des essais vaccinaux réalisés chezl’homme. Certes, seules la tolérance et l’innocuitédu produit y ont été évaluées. Mais chez la souristransgénique, programmée pour développer lamaladie, l’efficacité a été bien démontrée. (…)

Les toxicomanes bénéficieront aussi sans doutebientôt d’un vaccin pour les aider à « décrocher ».Un tel produit est en première phase d’expéri-mentation, chez des cocaïnomanes repentis, à l’université américaine Yale, dans le Connecticut.S’il ne supprime pas l’envie de consommer de ladrogue, il devrait cependant empêcher la cocaïned’arriver jusqu’au cerveau et donc neutraliser seseffets psychiques. D’autres recherches sont encours, chez l’animal, avec un vaccin capable de bloquer, cette fois, la nicotine. Les chercheursespèrent qu’il aura un effet à la fois préventif etcuratif. Les essais chez l’homme pourraient com-mencer l’an prochain. La seconde révolution vaccinale est bien en marche.

Anne Jeanblanc, Le point, 02 février 2001, n° 1481

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DOCUMENT 2

Le vaccin l’élément de prévention par excellence à travers le monde

« Les nouveaux vaccins hors de portée pour les pays pauvres »Les vaccins constituent de puissants outils de

prévention des maladies infectieuses. Ils évoluentau fil des progrès.

Les informations concernant leur efficacité, lesmaladies contre lesquelles ils protègent, leursmodalités pratiques d’administration, mais aussileurs précautions d’emploi doivent être souventréactualisées.

Depuis le milieu des années 90, des progrèsimmenses ont été accomplis dans le domaine dela vaccination dans le monde, notamment l’éra-dication presque totale de la poliomyélite (l’OMSprévoit pour fin 2005, l’éradication mondiale de lapoliomyélite) ainsi qu’une réduction considérablede l’incidence de la rougeole et du tétanos mater-nel et néonatal dans certains pays à très faiblerevenu.

Des avancées ont également été obtenues dansla création et l’introduction de nouveaux vaccins.Malheureusement, la vaccination systématique del’ensemble des populations a baissé dans la plupart des pays les plus pauvres, et les nouveauxvaccins restent hors de portée de nombreusespopulations, notamment des enfants qui en ontparticulièrement besoin à l’exemple de l’Afriquesubsaharienne et l’Europe centrale et orientale. Faceà ces inégalités croissantes et parce que la vacci-nation est plus que nécessaire, de nouveaux partenariats internationaux se forment.

Parmi eux, l’Alliance mondiale pour les vaccinset la vaccination (GAVI), lancée au début 2000. Unecoalition unique d’organisations publiques et privées dont l’objectif est d’améliorer la couverturevaccinale au moyen de vaccins nouveaux et exis-tants et d’accélérer la recherche et le développementde vaccins prioritaires pouvant être utilisés prin-cipalement dans les pays en développement. Cettealliance intervient par l’intermédiaire d’un nouveau

dispositif de financement, le Fonds mondial pourles vaccins. Les partenaires de cette alliance esti-ment que ces investissements contribueront àaccroître de 17 % le taux de vaccination de basedans les pays bénéficiaires.

À l’échelle internationale, l’Organisation mon-diale de la santé (OMS) établit des stratégies de vaccination qui mettent en balance les bénéficeset les risques tant individuels que collectifs. Jusqu’àprésent, la variole est la seule maladie à avoir complètement disparu de notre planète. De nom-breuses autres maladies infectieuses sont contrôléesou éliminées dans les pays industrialisés, par le biais de programmes de vaccination de masse.

Le taux d’infection ou d’incidence voire de prévalence pour certaines maladies peut être dif-férent d’une région géographique à l’autre. C’estpourquoi chaque pays développe son propre programme de vaccination, avec notamment uncalendrier des vaccinations recommandées, lequelreflète les besoins d’immunisation spécifiques de sapopulation. Ce calendrier vaccinal est revu chaqueannée en fonction des résolutions de l’Organisationmondiale de la santé (OMS), des caractéristiquesde la communauté et de son environnement, desprogrès techniques, de l’évolution de l’épidémiologieet des facteurs économiques du moment.

Les programmes de vaccination constituentl’une des interventions de santé les plus sûres et lesplus efficaces. Cependant, dans de nombreuxpays, il reste difficile de garantir la sécurité des injections et la qualité des vaccins.

La chaîne du froid, bien évidemment, peut permettre d’améliorer la qualité, la sécurité et l’efficacité d’un programme de vaccination. (…)

Nabila Sadki, http://www.horizons-dz.com

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Grille d’évaluation de la production orale C1

EXERCICE EN INTERACTION : DÉBAT2

MONOLOGUE SUIVI : EXPOSÉ 1

POUR L’ENSEMBLE DE L’ÉPREUVE

0 0.5 1 1.5

0 0.5 1 1.5

0 0.5 1 1.5 2 2.5

0 0.5 1 1.5 2 2.5

Peut analyser avec un regard critique les textes sources, extraire et utiliser des informations importantes

Peut dégager le thème de réflexion et introduire l’exposé

Peut élaborer une réflexion en relation avec le thème retenu, inté-grant arguments et informations personnels et tirés du dossier.

Peut faire une présentation claire et organisée avec aisance, spon-tanéité et pertinence pour parvenir à une conclusion appropriée

Lexique (étendue et maîtrise) 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4Possède un vaste répertoire lexical et ne commet pas d’erreurssignificatives.

Morphosyntaxe 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5Maintient un haut degré de correction grammaticale

Maîtrise du système phonologique 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3A acquis une intonation et une prononciation claire et naturellesPeut varier l’intonation et placer l’accent phrastique pour expri-mer de fines nuances de sens

0 0.5 1 1.5 2

0 0.5 1 1.5 2

0 0.5 1

Peut facilement préciser et défendre sa position en répondant auxquestions, commentaires et contre-arguments

Peut faciliter le développement de la discussion en recentrant et/ou élargissant le débat

Peut choisir une expression convenable pour attirer l’attention,gagner du temps ou garder l’attention de l’auditeur

TOTAL sur 25 : –

CODE CANDIDAT :

NOM DU CANDIDAT : .............................................................................