Sciences économiques et sociales Chapitre 7 : La conflictualité sociale : pathologie, facteur de cohésion ou moteur du changement social ?

Indications complémentaires : On montrera que les conflits peuvent être appréhendés à partir degrilles de lecture contrastées : comme pathologie de l’intégration ou comme facteur de cohésion ;comme moteur du changement social ou comme résistance au changement. On s’intéressera plusparticulièrement aux mutations des conflits du travail et des conflits sociétaux en mettant enévidence la diversité des acteurs, des enjeux, des formes et des finalités de l’action collective. Acquis de Première : ConflitsNotions : Conflits sociaux, mouvements sociaux, régulation des conflits, syndicat.Plan du chapitre :

I/ Les conflits sont-ils un danger pour la cohésion sociale ?A/ Les conflits peuvent être le signe d’un affaiblissement du lien social…B/ … mais ils sont inévitables et peuvent contribuer à la cohésion sociale.

II/ Le conflit : moteur du changement ou résistance au changement ?A/ Les conflits peuvent être moteurs du changement social. B/ Mais ils prennent parfois pour enjeux la résistance au changement.

III/ Comment ont évolué les conflits sociaux en France ?A/ L’évolution des conflits du travailB/ L’émergence de nouveaux acteurs et de nouveaux enjeux de conflitsC/ La diversification des formes d’action collective

III/ Comment les conflits sociaux sont-ils régulés ?A/ L’institutionnalisation des conflits sociauxB/ Les modes de régulation des conflits

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I) Les conflits sont-ils un danger pour la cohésion sociale ?A) Les conflits peuvent être le signe d’un affaiblissement du lien social…

Doc 1 : Les conflits sociaux favorisés par des formes pathologiques de division du travail.Comme tous les faits sociaux [la division du travail] présente des formes pathologiques qu'il estnécessaire d'analyser. Si, normalement, la division du travail produit la solidarité sociale, il arrivecependant qu'elle a des résultats tout différents ou même opposés. [...]. L'antagonisme du travail et ducapital est un autre exemple, plus frappant, du même phénomène. À mesure que les fonctionsindustrielles se spécialisent davantage, la lutte devient plus vive, bien loin que la solidarité augmente.Au Moyen Âge, l'ouvrier vit partout à côté de son maître, partageant ses travaux [...]. Tous deuxfaisaient partie de la même corporation et menaient la même existence [et] les conflits étaient tout àfait exceptionnels. [... ] A mesure que le marché s'étend, la grande industrie apparaît. Or elle a poureffet de transformer les relations des patrons et des ouvriers. [...] Le travail à la machine remplacecelui de l'homme [et] l'ouvrier est enrégimenté, enlevé pour toute la journée à sa famille [...]. Cesconditions nouvelles de la vie industrielle réclament naturellement une organisation nouvelle ; maiscomme ces transformations se sont accomplies avec une extrême rapidité, les intérêts en conflit n'ontpas encore eu le temps de s'équilibrer.

Emile Durkheim, De la division du travail social (1893), PUF, 1973.* Phénomène social pathologique : Pour Durkheim, phénomène qui s'éloigne de son type « normal »,une fréquence ou des manifestations inhabituelles. Ainsi le divorce devient un phénomène social pathologique s'il augmente brusquement.* Intégration sociale : Degré d'appartenance de l'individu à la société : plus une société est intégrée, plus ses membres partagent des convictions et des buts communs. Elle est assurée par la socialisation.

1) Rappel : Comment définir la solidarité organique ?2) Pourquoi la division du travail est elle parfois pathologique selon Durkheim ?3) Pourquoi les progrès l'industrialisation favorisent-ils la conflictualité au travail ?4) A quelle théorie peut-on confronter à cette analyse ?

Doc 2 : Les émeutes de 2005, produit de la ségrégation urbaine ?Sur les émeutes de 2005, des analyses statistiques ont été conduites, notamment par HuguesLagrange1, qui permettent de dégager des corrélations entre les caractéristiques des villes qui ont ététouchées par les émeutes et celles qui n'ont pas été touchées. Trois cents communes ayant étéconcernées par des violences collectives, l'étude statistique était possible. Parmi le cocktail desfacteurs déterminants, bien évidemment les émeutes se déroulent dans les villes qui ont des zonesurbaines sensibles, mais surtout dans les villes où l'écart de richesse entre les zones urbainessensibles2 et le centre-ville est le plus fort, c'est-à-dire des villes qui ont un fort indice de ségrégationsociale.

Ensuite, les villes qui ont connu des émeutes ont une forte population de jeunes - mais ce sont surtoutles zones urbaines sensibles dans lesquelles la part des moins de 20 ans est supérieure à 30 %. Ce sontdes villes où l'on a une forte proportion de familles supérieure à six membres. On a retrouvé cetteproportion dans les personnes déférées en comparution immédiate au tribunal de Bobigny. La tailledes fratries est très élevée. Ce qui est un indicateur approximatif, de l'immigration subsaharienne. Letrait saillant des émeutes de 2005, c'était qu'elles touchaient des villes qui accueillaient uneimmigration récente. Les villes qui n'ont pas connu d'émeutes en 2005, ont généralement connu desémeutes dans les années 1980 ou 1990. Ce qui est une bonne nouvelle : les enfants de ceux qui ont prispart à des émeutes dans les années 1980 ou 1990 n'ont eux-mêmes pas pris part aux émeutes. Ce quivoudrait peut-être dire que les émeutes sont un mode d'entrée en politique, ou un mode d'expressionpolitique qui correspond à des classes d'âge particulières, dans des quartiers particuliers, et qui viventune histoire migratoire particulière. C'est un petit moment dans une vie. Et après, on ne recourt plus àce mode d'expression.

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Entretien avec le sociologue Fabien Jobard : « Les émeutes sont un mode d'entrée en politique »,Libération, 4 décembre 2007.

Notes : 1. Sociologue français contemporain, spécialiste de la jeunesse dans les quartiers difficiles ; ilconsidère que les sociologues doivent tenir compte des différences de culture, d'origine pourcomprendre les phénomènes de délinquance et de ségrégation.2. Les zones urbaines sensibles sont des quartiers en difficulté où se mêlent problèmes de logement, depauvreté et d'emploi, qui ont droit à des aides spécifiques, dans le cadre de la politique de la ville.1. Qu'est-ce que la ségrégation sociale ?2. Quelles sont les spécificités des quartiers qui ont connu le plus d'émeutes urbaines en 2005 ?3. Dans quelle mesure les émeutes de 2005 peuvent-elles être liées à un affaiblissement de l'intégrationsociale ?4. Analyser » Pourquoi l'auteur considère-t-il que les émeutes « sont un mode d'entrée en politique » ?

B) … mais ils sont inévitables et peuvent contribuer à la cohésion sociale.

Doc3p221 : Le conflit peut être facteur de cohésion selon Simmel.Dans un tableau montrer l’opposition entre l’analyse de Simmel et l’analyse fonctionnaliste du conflit.

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II. Le conflit : moteur du changement ou résistance au changement ?

A) Les conflits peuvent être moteur du changement social...

Doc2 p 222 : La lutte des classe comme moteur du changement social ? Doc3 p 223 : Les mouvements sociaux selon Touraine.

B) … Mais ils prennent parfois comme enjeu la résistance au changement.

Document 1 : Des conflits offensifs aux conflits défensifs

Document 2 : Les éoliennes : « pas dans mon jardin »

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►Bilan : Remplir le tableau ci-dessous.

Thèse Arguments ExempleLe conflit est un signede résistance au changement

Le conflit est un moteur du changement

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III/ Comment ont évolué les conflits sociaux en France ?

A/ L’évolution des conflits du travail

Document 1 p. 224 : Un syndicalisme en crise ?Q1 : Présentez le document et caractérisez le phénomène qu’il met en évidence.Q2 : Peut-on dire que le syndicalisme en France est en crise ?

Document 2 p. 224 : Des conflits sociaux restés longtemps liés à la sphère du travail et dusyndicalismeRépondre aux questions

Document 3 p. 225 : Des conflits du travail changeants mais qui persistentRépondre aux questions

B/ L’émergence de nouveaux acteurs et de nouveaux enjeux de conflit

Document 1 p. 226 : Aujourd’hui, des revendications diversesQ1 : Remplissez le tableau ci-dessous pour caractériser ces mouvements sociaux

Photo Acteurs Enjeux (revendications)1

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Document 3 p. 227 : Les mouvements des sans : la grève pour obtenir des papiersRépondre aux questions

Document 4 p. 227 : La notion de « nouveaux mouvements sociaux » a-t-elle un sens ?Répondre aux questions

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C/ La diversification des formes d’action collective

Document 1 : La diversité des formes de conflit du travai

Document 2 : Greenpeace : un mode d'action par le petit nombre Doc3p29

Document 3 : Des répertoires d’actions collectives très diversifiées

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IV/ Comment les conflits sociaux sont-ils régulés ?A/ L’institutionnalisation des conflits sociaux

Document 1 p. 230 : Beaucoup de conflits s’institutionnalisentRépondre aux questions

Document 2 : L’institutionnalisation des conflits du travail.1864 : Suppression du délit de coalition et dépénalisation de la grève (mais la grève peut donner lieu àun licenciement jusqu’en 1950).1884 : Loi Waldeck-Rousseau reconnaissant la liberté de création des syndicats.1936 : Les accords de Matignon prévoient la création d’un délégué du personnel dans toutes lesentreprises de plus de 10 salariés. C’est l’interlocuteur privilégié entre les employés et l’employeur. 1936 : Généralisation des conventions collectives à tous les employeurs dès lors que les conventions sont signées par des syndicats représentatifs au niveau salarial et patronal.1945 : Lois et ordonnances de la Sécurité Sociale créent également le comité d’entreprise pour toutesles entreprises de plus de 50 salariés. C’est un organe de consultation auxquels les employeurs doiventfaire part de toute décision.1967 : Gestion paritaire entre Etat, syndicats patronaux et syndicats de salariés, de la Sécurité Sociale.1968 : Accord de Grenelle prévoient la création d’un délégué syndical dans toutes les entreprises deplus de 50 salariés. C’est lui qui est chargé de la négociation des conventions collectives entre lesemployés et les employeurs. 1982 : Lois Auroux : obligation faite de périodiquement négocier au niveau de la branche unenouvelle convention collective sur les salaires et les grilles salariales.Q1 : Définir les termes suivants : grève, syndicat, convention collective, comité d’entreprise, délégué du personnel, délégué syndical. Q2 : Donnez des exemples d’institutionnalisation des acteurs, des conflits et des accords.

Document 4 p. 231 : L’institutionnalisation du féminismeRépondre aux questions

►Bilan : Comment les conflits peuvent-ils s’institutionnaliser ?

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B/ Les modes de régulation des conflits par la négociation.

Document 1 p. 232 : Les instances représentatives du personnel participent aux négociationsRépondre aux questions

Document 2 : Taux de couverture conventionnel et taux de syndicalisation

Q1 : Qu’est ce que le taux de couverture conventionnel ? Q2 : En quoi ce document permet de montrer l'importance de la régulation des conflits avec lessyndicats ?

Document 3 : Les conditions de la régulation des conflits.

►Bilan : Comment les conflits sont-ils régulés ?

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C) Des conflits pacifiés ?

Document 1 : Des conflits pacifiés ?

Q1 : Quelle est la tendance générale décrite par les auteurs ?Q2 : Quels sont les facteurs avancés par les auteurs pour expliquer la tendance décrite ?Q3 : Ce changement est-il inéluctable ?

Document 2p230 : Tous les conflits ne sont pas pacifiés.

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Crépy-en-Valois (Oise), 2 avril 2010. Les salariés de la Sodimatex, une fabricant de moquettes pour automobiles , menacent de faire saute une citerne de gaz à la suite de l'annonce de la fermeture de leur usine. Ils réclament et obtiennent de meilleurs primes de licenciement.