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S A N S

C O M M E N T A I R E

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En livrant au pays tout entier, impartialement et sans commen- taire, des documents incontestables dans leur intégralité..., nous avons conscience de mériter l'approbation de tous ceux qui veulent loyalement la pleine lumière...

Le Figaro.

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COMITÉ MAURICE AUDIN

SANS

COMMENTAIRE

LES ÉDITIONS DE MINUIT

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PRESENTATION

Le 21 septembre 1960, en audience publique, le président du tribunal permanent des forces armées, qui jugeait les membres du « réseau Jeanson », donnait lecture d'une lettre du co- lonel Antoine Argoud que la défense avait fait citer comme témoin. Le colonel s'étonnait de cette citation : «Je me suis cependant pré- senté, écrivait-il, à l'audience du 5 septembre ; j 'y ai vu M Roland Dumas. Celui-ci m'a avoué qu'il ne sollicitait mon témoignage qu'au tra- vers de la position qui m'était prêtée dans l'ou- vrage Barricades et Colonels sur la manière dont la justice est rendue en Algérie. Or, si je ne renie rien à ce sujet de mes opinions, assez fidèlement rendues d'ailleurs dans le livre en question, il ne m'apparaît pas souhaitable, dans l'intérêt de l'Algérie comme dans celui de l'armée, qu'un tel débat s'instaure en public. Après y avoir mûrement réfléchi, j'estime donc

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qu'il serait préférable que je ne me présente pas à la barre du tribunal dans ces condi- tions » (1).

« Documents confidentiels en main, écrit M Jacques Vergès, la défense entendait lui faire confirmer la torture et les exécutions sommaires, avant de réclamer son arrestation à l'audience pour « crime de guerre » (2). Il est en effet souvent question dans l'ouvrage des frères Bromberger du colonel Argoud, poly- technicien de quarante-six ans, considéré comme « l'arrière-cerveau du général Massu » (3), théoricien de la guerre subversive et vraisem- blablement inspirateur, en tant que chef d'état- major, d'une circulaire du général Massu par laquelle les chefs d'unité étaient invités « à instituer pour les assassins, les saboteurs, les incendiaires pris en flagrant délit, une justice immédiate, publique, officielle, qui... aux yeux des Musulmans est la seule justice efficace. Le coupable pris est jugé, condamné, fusillé sur l'heure, sur place » (4). En septembre 1960, Vérité-Liberté publiait une « fiche signalétique » remise en novembre 1959 par le colonel Argoud à M. Edmond Michelet — et qu'on lira ci-

(1) Cf. Le Monde du 24 septembre 1960. (2) « La leçon d'un procès », Les Temps modernes,

octobre-novembre 1960, p. 508. (3) Barricades et Colonels, p. 28. (4) Barricades et Colonels, p. 15.

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dessous en appendice. Le colonel y exposait ses conceptions de la justice en période de guerre révolutionnaire. L'application des idées du colonel Argoud entraînait la suppression de toutes les garanties accordées aux inculpés dans la législation des principaux pays civi- lisés (5). Il fut largement tenu compte de ces idées dans les ordonnances des 12 et 13 fé- vrier 1960 portant réorganisation de la justice militaire en Algérie (6). Ces ordonnances, rédi- gées à la suite d'une enquête dirigée par M. Gerthoffer, avocat général à la cour de cassation, n'entérinaient sans doute pas toutes les suggestions du colonel Argoud et de ses pairs : la fiche signalétique remise à M. Mi- chelet réclamait notamment la suppression pratique du droit de grâce présidentiel et de l'intervention de la cour de cassation, malgré la « rapidité » dont celle-ci avait su faire preuve (7), et ces deux demandes ne furent pas satisfaites. Mais, sur deux points essentiels, le colonel Argoud avait gain de cause : l'ins-

(5) Cf. dans Le Monde du 20 janvier 1961 une lettre du colonel Broizat formulant la même demande.

(6) Voir à ce sujet l'étude de Gisèle Halimi parue dans Les Temps modernes de janvier-mars 1960 et surtout le livre de Jacques Vergès, Michel Zavrian, Maurice Cour- régé, Le Droit et la Colère (Ed. de Minuit).

(7) La chambre criminelle de la cour de cassation est présidée par M. Maurice Patin, président de la commis- sion de sauvegarde.

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t r u c t i o n conf iée à des p r o c u r e u r s mi l i t a i res ( d ' u n g r a d e i n f é r i e u r a u x c o m m a n d a n t s de sec teu r s qu ' i l s son t censés con t rô le r ) a cessé d 'ê t re con t r ad i c to i r e , et les a v o c a t s mé t ropo l i - t a ins son t p r a t i q u e m e n t é l iminés des p rocès se d é r o u l a n t en Algérie . Of f i c i eusemen t , on j u s t i f i a i t ces o r d o n n a n c e s p a r le souc i d ' en f i n i r avec les to r tu res et les exécu t i ons s o m - m a i r e s , a lo r s éva luées à e n v i r o n 300 p a r mois . Ce « bu t » ne semble p a s avo i r été a t t e in t et u n p r o c u r e u r mi l i t a i r e déc la ra i t r é c e m m e n t q u ' o n ne t o r t u r a i t p l u s d a n s son sec teur qu ' avec s o n a u t o r i s a t i o n et sous son contrô le . E n t r e les r e v e n d i c a t i o n s des mi l i t a i r e s et le « l ibé- r a l i s m e » d u min i s t è r e de la Jus t i ce , u n c o m - p r o m i s a donc été é l abo ré que le colonel A r g o u d p e u t j u g e r i n s u f f i s a n t ; m a i s , a u x y e u x d u s imp le c i toyen , c 'est b ien le « l ibéra l i sme » qu i f a i t les f r a i s de l ' opé ra t ion .

Une nouvelle fois cependant le colonel An- toine Argoud devait être appelé à témoigner en justice. Comme il s'agissait de l'affaire des barricades dans laquelle il avait joué un rôle essentiel, il n'était pas question pour lui de se dérober, et rien ne permet d'ailleurs de penser qu'il ait songé à le faire. Mais comme sa déposition risquait de porter atteinte sinon « à l'intérêt de l'Algérie et à celui de l'armée »

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et son président n'ont jamais tenté de sur- prendre en f lagrant délit les tortionnaires qu'ils ont pour mission d'empêcher de nuire.

Tous les signes d'une dégradation et d 'un avilissement du pouvoir judiciaire sont donc réunis. Devant la situation qui s'est ainsi créée, en présence d 'un drame qui explique et justifie pleinement la révolte de la partie la plus cons- ciente de la jeunesse et d'une fraction crois- sante de la nation, le comité Audin proclame solennellement que l'Etat a fait faillite dans son rôle de garant de la Justice et des droits de l'homme, que le devoir absolu du comité est de tout mettre en œuvre pour faire éclater l 'immense scandale qu'est l'emploi systémati- que de la torture dans la guerre d'Algérie et du fait même de l'existence de cette guerre, que les tortionnaires, les assassins et leurs alliés doivent être voués à l ' indignation publique, dé- noncés sans trêve à l 'opinion française et in- ternationale. A cette tâche décisive, le comité Audin ne faillira pas.

Pour le Bureau du comité Maurice Audin.

— Laurent SCHWARTZ, président ; — Jean DRESCH, Henri MARROU, vice-prési-

dents ; — Michel CROUZET, Jacques PANIJEL, Made-

leine REBERIOUX, Pierre VIDAL-NAQUET, secrétaires.

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CET OUVRAGE A ÉTÉ ACHEVÉ

D'IMPRIMER LE 14 FÉVRIER 1961

SUR LES PRESSES DE L'IMPRI-

MERIE CORBIÈRE ET JUGAIN

A ALENÇON, ET INSCRIT DANS

LES REGISTRES DE L'ÉDITEUR,

S O U S L E N U M É R O 436

Imprimé en France