salvatore simonelli antonella cambria atelier culturel · de l’Union européenne ... limites...

salvatore simonelli antonella cambria

atelier culturel

21

une relation

les ob

jectif

s

le pla

n du

parco

urs

1. Qu’est-ce quel’Europe?

2. L’espacenaturel français en Europe

3. L’Europe: undébat ouvert

4. Le poids de la France en Europe

• S’interroger sur l’espaceeuropéen et sur lesdifférentes visions de l’Europe

• Connaître l’espacephysique français etapprécier la diversité des paysages

• Aborder le débatculturel actuel surl’Europe

• Comprendre le rôle de la France dans laconstruction de l’Europe

les fi

nalit

és

1. Réfléchir sur les facteursgéographiques,économiques et culturelsqui ouvrent l’espacefrançais sur l’Europe

2. Prendre conscience que la France, comme d’autrespays, a eu un rôleimportant dans laconstruction permanentede l’Union européenne à un niveau politique,culturel et économique

3. Mettre en évidence lesrelations existant entrel’espace géographiquefrançais et l’espaceeuropéen

France -

3

dynamique

parcours3

1 Quelles définitionsgéographique et culturellepeut-on donner del’Europe ?

2 Quel espacegéographique occupe la France en Europe ?

3 Quelles sont lesinquiétudes à propos de l’élargissement de l’Europe ?

4 Quelles ont été lespolitiques européennesles plus importantes ?

5 Quel a été le rôle de la France dans laconstruction européenne ?

6 Quels facteurs ontdéterminé l’ouverture de son marché ?

7 Quels sont les points fortsde son économie face à ses partenaireseuropéens ?

Quesuestions-cléstions-clés

1

e mot Europe ne désigne pas un continent avec deslimites définies, ni une seule identité marquée par descaractéristiques culturelles précises. Sur son espacegéographique plusieurs cultures coexistent avec leurs

diversités et forment un ensemble complexe avec néanmoins destraits communs qui la différencient des autres espaces du monde.La France est l’un des principaux pays du monde contemporain. Sonhistoire est étroitement mêlée à celle de l’Europe dont elle est unepartie importante par sa position géographique et par le rôled’architecte dans sa construction.Sa triple ouverture, sur la Mer du Nord et la Manche, l’OcéanAtlantique, la Mer Méditerranée, facilite ses relations avec l’Europedu Nord, l’Amérique et l’Afrique. La France a été l’un des piliers dans la construction de l’Europeavec les politiques plus ou moins intransigeantes des présidents de laRépublique, et comme tous les autres pays européens, son économiea dû accomplir des changements notables pour pouvoir s’imposerdans un marché en concurrence.Par son produit intérieur brut (PIB), la France est la deuxièmepuissance économique de l’Europe derrière l’Allemagne, la sixièmepuissance mondiale, le cinquième pays exportateur de biens(principalement biens d’équipement) dans le monde, le quatrièmeen ce qui concerne les services et le troisième pour l’agriculture(notamment céréales et agro-alimentaire). La France reste le premierproducteur et exportateur agricole européen.Par ailleurs, elle réalise 66 % de ses échanges commerciaux avec sespartenaires de l’Union européenne (50 % avec la zone euro). Après le traité de Rome en 1957, créant la CEE (CommunautéÉconomique Européenne), le projet de l’UE (Union Européenne),mis en place par le traité de Maastricht 1992, repris par les successifstraités d’Amsterdam (1997), Nice (2001) et Lisbonne (2007), est undébat encore ouvert : comment intégrer des territoires et des identitésdiverses dans l’ensemble plus vaste de l’Union européenne ?

L

Europe :

1. Quelles limites ?L’Europe est dans le langage courant désignée comme un continent. Maispeut-on fixer ses limites ? À l’est celles-ci sont impossibles à tracer et lesréponses sont variées selon les atlas et les époques. Les détroits de la MerNoire au Sud-est, l’Oural à l’est ont été retenus pour la séparer de l’Asie. L’Europe n’est donc pas une évidence de la nature: elle se définit par sonhistoire où chaque époque a inventé une idée d’Europe.

2. Plusieurs visions de l’EuropeOr, cette manière de voir n’est pas suffisante aujourd’hui. Seulle croisement des données culturelles, historiques, géo-graphiques, sociales, peut rendre compte des sens multiplesdu mot « EUROPE ». Il existe plusieurs visions de l’Europequi sont devenues parfois des réalités politiques ou qui sontdemeurées encore à l’état actuel de projets. Depuis un demi-siècle s’est forgé un nouveau projet pour l’Europe sous laforme d’une construction volontaire d’États, qui, petit à petit,a supplanté la définition de continent. Sa définition spatialeest déterminée par le nombre d’États qui y participent. Ainsidéfinie l’Europe apparaît comme un projet ou une idée dont les li-mites sont par conséquent variables.

3. L’identité européenne, une et plurielleL’Europe est riche de son extraordinaire diversité. On parleplus de 40 langues, rattachées à trois ensembles linguistiques :roman, germanique et slave. La trame des langues ne corre-spond pas à celle des États.Elle est caractérisée par une très grande diversité culturelle etpolitique à travers le grand nombre d’États qui la constitue.Cette diversité forme un ensemble culturel complexe qui per-met de différencier l’Europe d’autres espaces. Cependant lesEuropéens partagent le sentiment d’appartenir à une commu-nauté de culture, formée à partir de foyers de création et dif-fusée à l’ensemble de l’Europe. Sur quoi repose alors l’identitéeuropéenne ?

4. Un nouveau modèle d’identité collectiveAu fond les Européens ont surtout en commun le sentimentd’avoir un passé aussi lointain que complexe. Les jeunes, eux,ont une vision pratique de l’Europe. Ils voyagent d’un pays à l’autre et prennent part à des échanges entre universités

4 France-Europe : une relation dynamique

1un

ité 1 l’Europe ?Qu’est-ce que

L’Europe de Charlemagne

L’Europe de Napoléon

européennes. Ils se marient entre eux et ont des enfantsbilingues.La détermination des frontières des nations fut à l’origine denombreux conflits sanglants… Le nazisme, qui fondait l’ap-partenance nationale sur des pseudo-critères raciaux, a fait bas-culer l’Europe dans l’horreur de la guerre et du génocide. Leprojet européen marque la volonté d’une rupture décisive aveccette histoire tragique. Pour constituer l’Europe en espacepublic et politique, il faut inventer un nouveau modèle d’i-dentité collective. De l’histoire des peuples européens, nousretenons un patrimoine de valeurs humanistes et universellessur la base desquelles s’est construite une identité ouverte, in-tégratrice et tolérante. Devant d’autres systèmes identitaires,qui sont en train de s’esquisser aujourd’hui, l’identité eu-ropéenne sera conjugaison de l’un et du divers et devra com-biner souplement les particularismes de chaque culture dansun projet de citoyenneté active commun.

5. Une communauté de culture ?Les humanistes, la Renaissance, plus les lumières, ont diffusé,à l’échelle européenne, des idéaux et des valeurs à portée uni-verselle (la liberté, la démocratie, les droits de l’homme). Ilsreprésentent un aspect essentiel de l’identité européenne. Sile christianisme a été souvent assimilé à l’identité eu-ropéenne, d’autres religions sont présentes en Europe delongue date : le judaïsme, la religion musulmane. Tous ces ap-ports donnent un fond culturel commun à l’Europe, issu d’unmélange de religion et de philosophie. Par delà les divisionset les guerres, le thème de l’unité des Européens revient aucours de l’histoire. Il repose sur l’existence d’une identité quicombine sans les exclure des identités et des appartenancesmultiples.

Spécificité de l’espace européen1. Un foyer de peuplementL’Europe est un des espaces de forte densité de la planète. La réparti-tion des populations est loin d’être uniforme. On repère deuxaxes de forte densité : un axe Ouest-Est de l’Angleterre jusqu’àl’Ukraine ; un axe Nord-Sud, plus peuplé, du Sud-est anglaisjusqu’à la plaine du Pô. C’est l’axe des mégalopoles, l’espaced’innovations permanentes dès le Moyen-âge. Les littoraux del’Ouest et du Sud sont aussi de forte densité.La ville est l’espace de vie de plus de 80 % d’Européens. Les villes secaractérisent par une très forte densité surtout dans le centre an-cien. Le patrimoine historique, symbole de la civilisation euro-péenne, apparaît dans les paysages urbains. Cette spécificité vade pair avec l’importance des fonctions culturelles et politiquesdes villes européennes.

5Qu’est-ce que l’Europe ?

1unité 1

L’Europe selon de Gaulle :« de l’Atlantique à l’Oural »

L’Union européenne à 25 membres

2. Le peuplement : combinaison de différents facteursÀ l’échelle de l’Europe les facteurs de peuplement sont d’abord historiques.Ce sont les grands courants économiques qui expliquent l’Europe des fortesdensités entre la Manche et la Mer Méditerranée. Le Massif montagneuxet les oppositions climatiques ont joué leur rôle. La contrainte climatiqueest ressentie au Nord. Les populations se concentrent dans les vallées desgrands fleuves. Les changements qui affectent la société modifient la dis-tribution des hommes. À l’échelle régionale on observe des discontinuitésdémographiques entre les bassins intérieurs peuplés et certains massifs tou-chés par la méprise des hommes en raison d’évolutions économiques (exoderural, au profit des vallées et des plaines les plus attractives). L’attrait des so-ciétés européennes pour les rivages méditerranéens a modifié le rapportentre le littoral, devenu attractif et peuplé, et l’intérieur délaissé.

3. L’Europe, un des centres du mondeL’Europe demeure un des centres du monde. C’est le premier pôle du commercemondial et l’un des deux foyers de richesse. Ces aspects expliquent l’attrac-tion qu’elle exerce sur une grande partie du monde. Mais les situations sontvariables entre les régions et les États, entre un Ouest riche et développé etdes États du Sud et de l’Est plus pauvres, aux économies en transition.


1

Dites si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses.

Parlez de l’idée de l’Europe qui, depuis un demi-siècle, a supplanté la définition de l’Europe comme un continent.

– Démontrez pourquoi l’Europe est riche en diversités.– Expliquez l’expression : « l’Europe est une communauté de cultures ».

1

Vrai Faux

1. La définition spatiale de l’Europe est déterminée par ses limites.

2. La définition des frontières a été mise en cause par des conflits dans le passé.

3. Un patrimoine de valeurs humanistes est à la base de l’identité culturelle européenne.

4. Les divisions et les guerres ont empêché l’unité des Européens.

5. Par rapport à d’autres continents l’Europe n’est pas le pôle du commerce mondial.

6. L’Europe est caractérisée par une grande diversité culturelle et politique.

2

Applications

unité

71

2 cadre naturelLe

L’ouverture de l’espace français1. La position géographiqueLa France s’étend sur 550 000 km2 environ, ce qui en fait le plus vaste paysd’Europe devant l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et la Suède. Située à l’Ouest ducontinent européen, elle a pour voisins six États : la Belgique et le Luxembourgau nord, l’Allemagne etla Suisse à l’est, l’Italieau sud-est et l’Espagneau sud-ouest. Sa situa-tion géographique luiconfère deux atouts es-sentiels. Placée au cœurde l’Union européenne,elle bénéficie d’abordd’une position de carre-four continental valori-sée par d’excellentsréseaux de communica-tion.


2. Des frontières ouvertesPar ses régions orientales, la France est liée au vaste espace industriel eturbain qui s’étend de l’embouchure du Rhin à la plaine du Pô. Au Nord-ouest, elle est proche des pôles industriels du Royaume-Uni et, au sud, elles’intègre dans l’Arc méditerranéen, qui va de la Catalogne à l’Italie. Elledispose par ailleurs d’une triple ouverture maritime, sur la Mer du Nord etla Manche, sur l’Océan Atlantique et sur la Mer Méditerranée, qui figurentparmi les mers les plus fréquentées du globe. Ces étendues maritimes fa-cilitent les relations avec l’Europe du Nord, l’Amérique et l’Afrique.

3. L’ouverture maritimeCette triple ouverture lui a permis de s’intégrer, au Sud, aux civilisationsméditerranéennes, de bénéficier à l’Ouest, aux XVIIe et XVIIIe siècles, dudéveloppement des ports sur l’Océan Atlantique et au Nord, du dévelop-pement précoce de l’économie des échanges.Grâce à sa position de promontoire occidental de l’Eurasie, elle a vu venirdes vagues de populations de l’Europe du Nord et du Centre : Celtes, peu-ples germains, Scandinaves et même Mongols ; du Sud : Romains aux IIe etIer siècles avant Jésus-Christ et Arabes, aux VIIe et VIIIe siècles.Le territoire français s’inscrit dans un hexagone dont les dimensions ne dé-passent pas 1000 km de côté mais qui offre une exceptionnelle diversité depaysages. Cette situation contribue largement au développement touris-tique, d’autant que s’y ajoute un riche patrimoine culturel.

Des divisions naturelles1. ReliefLa plupart des frontières terrestres ont été établies suite à des victoires mi-litaires, négociées par les traités ou par rattachement de provinces lors demariages. Leur tracé s’appuie parfois sur des éléments naturels, comme lescours d’eau et les lignes des montagnes.Les divisions naturelles du territoire sont d’abord liées au relief et au climat.Si on trace hypothétiquement un axe sud-ouest-nord-est, le relief voit s’op-poser un territoire de bas pays à un territoire montagneux et accidenté au-tour des Alpes et du Massif Central.

2. ClimatLe climat instaure une division plus complexe. Le climat océanique dominesur une bonne moitié ouest de la France et se dégrade à l’Est avec l’éloigne-ment de la mer. Les hivers sont tempérés et les étés frais et pluvieux. L’humi-dité est une constante en toute saison. Le climat continental concerne l’intérieur et l’Est de la France et se caracté-rise par des hivers rigoureux, moins humides, des étés chauds avec de nom-breuses averses estivales.Le climat méditerranéen domine sur le Sud de la France et s’insinue le longdu couloir rhodanien : les hivers sont doux, les étés secs. Le ciel bleu, parfoisbalayé par le mistral et la tramontane, donne une luminosité particulière aux ré-gions méridionales.

3. Réseau hydrographiqueLe réseau hydrographique, organisé en fonction des montagnes et des régionsélevées de l’Est et du Sud, détermine une division en bassins hydrographiques.

1

Menez-Kador, dans presq’îlede Crozon, Bretagne

9Le cadre naturelunité 2

1

Un relief diversifié1. Les plateaux et les plainesLes plaines et les bas plateaux du Bassin Parisien etdu Bassin Aquitain couvrent la majeure partie duterritoire. Ils présentent des altitudes faibles mais despaysages contrastés, en partie liés à leur origine variée.Certaines plaines littorales, comme celles de Flandres,sont d’origine fluviale ou maritime.Des bas plateaux, comme ceux de Beauce, de Brieet de Picardie, sont d’origine sédimentaire. Ils ontété façonnés dans les calcaires et les argiles déposésau fond des mers lors des ères secondaires et ter-tiaires. S’ajoutent à cela de belles plaines alluviales commecelles de la Seine et de la Loire. À la périphérie duBassin parisien, on monte en altitude. C’est le cas auNord, dans les Ardennes, vieux massif hercynien,au Nord-est sur le versant lorrain des Vosges, auSud en bordure du Massif Central et à l’Ouest dansle Massif Armoricain.

2. La moyennemontagneLa moitié sud-est du pays présente desmodelés plus accidentés. Les moyennesmontagnes ont des altitudes comprisesentre 500 et 1700 mètres. Certainesd’entre elles sont constituées de vieuxmassifs hercyniens. C’est le cas desVosges et du Massif Central, engen-drés par le soulèvement des chaînes al-pines. Ils présentent des sommets auxformes lourdes et des vallées encaisséesqui constituent de rudes obstacles auxcommunications. Le Massif Centralcomporte en outre de nombreux volcansaujourd’hui éteints, comme le Cantalet le Puy de Dôme. D’autres massifs de faible altitude sont moins étendus,comme les Maures et l’Estérel, situés en Provence, offrent des formesplus spectaculaires bien que les sommets ne dépassent pas 900 mètres. LeJura constitue aussi, par ses altitudes, une moyenne montagne, mais ils’agit d’un massif récent, formé à l’ère tertiaire qui présente des reliefs plusaccidentés, marqués par l’alternance de monts et de vallées et par des creuxparfois vertigineux. Les plis sont souvent traversés par des vallées étroites,les cluses, qui constituent des axes de communication privilégiés. Ces pay-sages de moyenne montagne se retrouvent dans les Préalpes du Nord etdu Sud qui offrent des altitudes souvent supérieures à 2000 mètres. Lesplissements plus violents et l’érosion plus active y ont façonné des reliefsescarpés qui prennent localement l’allure de la haute montagne.

La Beauce

L’Auvergne

3. La haute montagneCette dernière est surtout bien représentée dansles parties centrales des Pyrénées et des Alpes,chaînes dont la formation a commencé il y a plusde 50 millions d’années, à l’ère tertiaire, dans lazone où les plaques de l’écorce terrestre qui por-tent d’une part l’Europe, et d’autre part l’Afrique,sont entrées en collision. Ces massifs, qui débor-dent les limites du territoire national, culminentà de hautes altitudes : les Alpes à 4807 mètres auMont Blanc, les Pyrénées à 3298 mètres au Vi-gnemale (3404 mètres au pic d’Aneto en Es-pagne). Ils offrent des reliefs majestueux, engrande partie hérités de l’érosion glaciaire : som-mets escarpés, lignes de crêtes déchiquetées etvallées profondes. Dans la moitié Sud-est dupays, toutes ces montagnes, anciennes ou ré-centes, ne laissent que peu de place aux plaines.Celles-ci s’étirent le long du littoral comme cellesdu Languedoc et de la Corse orientale ; d’au-tres s’étirent entre les montagnes, comme dansles vallées de la Saône et du Rhône.

4. Les fleuvesQuatre fleuves importants drainent le territoire et constituent des axes privi-légiés de développement industriel et urbain. La Loire (1 012 km) et la Ga-ronne (575 km) ont un régime assez irrégulier qui les rend inaptes à lanavigation moderne, mais leur estuaire abrite des ports actifs comme Nantes-Saint-Nazaire et Bordeaux. Les autres fleuves, bien aménagés et au régimeplus régulier, sont de grands axes de circulation. C’est le cas de la Seine (776km) qui fait de Rouen et du Havre les grands ports de la région parisienne.C’est aussi le cas du Rhône (522 km en France), bien aménagé de Lyon à lamer. Quant au Rhin, qui forme sur 190 km de son cours la frontière franco-allemande, il constitue l’une des principales artères navigables du monde.


1

La Loire

Chamonix, Mont Blanc

11Le cadre naturel

1unité 2

5. Les côtesLa diversité du relief se retrouve sur le littoral. Long de 5500 km, celui-ci offredes paysages très diversifiés. Les côtes à falaises, souvent rectilignes, bor-dent la Manche dans les régions de 1’Artois, de la Picardie et de la Haute-Nor-mandie. Échancrées par quelques estuaires, comme ceux de la Somme et dela Seine, elles reculent sous les effets de l’érosion marine et continentale. Lescôtes rocheuses, qui ourlent les massifs anciens et les montagnes jeunes, pré-sentent un tracé plus complexe. La mer y a sculpté des caps et des baies, par-fois frangés d’écueils comme en Bretagne, en Provence et à l’Ouest de laCorse. Il en résulte un tracé très irrégulier du littoral, favorable à l’implantationdes ports mais rendant la navigation délicate. Les plages de sable, quant àelles, bordent les plaines et les bas plateaux, comme en Flandre, dans lesLandes, le Languedoc et en Corse orientale. Favorables au tourisme balnéaire,ces côtes rendent en revanche difficile la construction de ports. Enfin, les côtesmarécageuses, comme en Camargue ou dans le marais poitevin, longtempshostiles à l’implantation humaine, constituent aujourd’hui des espaces touris-tiques souvent intégrés dans des parcs naturels.

6. Des paysages créés par l’hommeIl ne reste plus en France de paysages naturels.Les éléments qui constituent le paysage ont ététransformés génération après génération. Les paysages à champs ouverts des régions céréa-lières, les paysages enclos de bocage des régionshumides tournés vers l’élevage bovin, prennent au-jourd’hui la place des bois. La forêt couvrait 90 %du territoire français actuel 6000 ans avant J.-C. !L’urbanisation et l’exode rural ont permis unelente reconquête de la forêt, soutenue par l’actionde reboisement de l’État. Elle reste néanmoins laplus vaste d’Europe avec 15 millions d’hectares,soit 27 % de la superficie du territoire. En plus deson intérêt économique et touristique, elle a unefonction écologique : rétention d’eau, limitationde l’érosion, écran contre le vent.

Répondez aux questions suivantes.

1 Quels atouts confèrent à la France sa position géographique de carrefour ?2 À quels types d’échanges est-elle ouverte grâce à ses versants maritimes ?3 Quelle est la différence entre les frontières historiques et celles naturelles ?4 Quels sont les trois principaux climats en France ?

1

Applications

Le viaduct de Millau

Falaises à Bonifacio, Corse

Reportez dans la grille ci-dessous, pour chaque type de relief, sa positionet son origine.

Suivez sur la carte géographique à la page 7 le parcours des quatre fleuveset dites dans quelle mer ils se jettent et quelles sont les villes importantes

qu’ils traversent.

Décrivez :

– les caractéristiques de la géographie physique française en termes de pénétrabilité duterritoire et d’ouvertures maritimes

– les différents paysages de la France.

Associez les différents types de côtes à ceux des photos suivantes etdécrivez-les.


1Ap

plication

s

2

3

4

5

relief

plateaux

plaines

massifs:Massif CentralMaures et EstérelJuraVosgesPréalpes du Nord et du Sud

position constitution/origine

unité

13

31

L’Union européenne : un débat ouvert

1. Une communauté d’États en débatL’Union européenne est un projet qui repose sur une construction ancienneet dont les objectifs visent à tisser une union sans cesse plus étroite entreles peuples et les États d’Europe, gage de paix et de prospérité. Cetteconstruction dynamique est traversée de nombreuxdébats autour de deux questions essentielles :– Comment poursuivre l’intégration engagée dans

différents domaines, tout en associant un nombred’États de plus en plus importants ?

– Comment intégrer des territoires et des identités di-verses dans l’ensemble plus vaste de l’Union eu-ropéenne ?

2. L’Union européenne avec ou sans la Turquie ?Depuis 1963 la CEE et la Turquie sont liées par un traité d’association et sacandidature officielle à l’adhésion date de 1987. En 1999, le Conseil européend’Helsinki fait passer la Turquie dans la catégorie des candidats reconnus, ellepourra entrer en négociation quand elle aura satisfait les critères d’adhésion(voire page 17).

3. L’Europe des 27 paysL’Europe des 27 est née. Le Conseil européen de Copenhague a accomplisa mission de consacrer l’élargissement de l’Union à huit pays d’EuropeCentrale et Orientale (Pologne, Hongrie, République tchèque, Litua-nie, Estonie, Slovaquie, Slovénie et Lettonie), ainsi qu’à Chypre et àMalte. En 2007 c’est au tour de la Roumanie et de la Bulgarie. La candi-dature de la Turquie est renvoyée à une étape ultérieure.

Mots et Notions-clés

gage n. m. garantie, assurance

Chefs d’État et degouvernement qui ont signé le Traité de laConstitution pour l’Europe, Rome, 29 octobre 2004


4. Une candidature qui fait débatValéry Giscard d’Estaing, ancien président de la République française, sedéclare hostile à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Il estimequ’il ne s’agit pas d’un pays européen et que sa capitale n’est pas en Eu-rope. Giscard d’Estaing entrevoit diverses conséquences en raison de sondynamisme démographique car la Turquie serait le plus grand État del’Union européenne et disposerait du groupe parlementaire le plus nom-breux au parlement européen. En outre certaines discussions sur des pointssensibles de la vie européenne seraient étendues à des pays qui, pour desraisons tout à fait estimables, ont une autre culture, une autre approche etune autre mode de vie.

D’autres pensent que la Turquie n’est pas européenne car 58 % de son ter-ritoire est en Asie, mais que sa plus grande ville Istanbul, est l’une des ca-pitales culturelles de l’Europe. Si la candidature de la Turquie est refuséeon renforcera les deux courants les plus archaïques, d’une part les islamisteset de l’autre l’armée, laïque, mais antidémocratique. Les Européens, ontintérêt à construire des relations apaisées avec l’ensemble de leur environ-nement y compris avec les pays du Caucase qui constituent la deuxièmeréserve pétrolière du monde.

L’élargissement de l’Union européenne1. Les inquiétudesL’élargissement de l’Europe à 27 pays va modifier les politiques eu-ropéennes. La Politique Agricole Commune (PAC) a fait de l’Europe la pre-mière puissance agricole du monde mais c’est aujourd’hui la plus onéreuseet la plus contestée de l’Europe. L’élargissement suscite des inquiétudeschez les agriculteurs de l’Est comme de l’Ouest.

2. L’unification de la famille européenneL’élargissement de la famille européenne aux pays de l’Europe centraleet orientale marque la réunification d’un continent longtemps coupé endeux par « le rideau de fer » limite entre l’Europe et le monde commu-niste des pays de l’Est. La chute du rideau de fer a libéré un désir d’Eu-rope. Il s’agit d’un élargissement historique, sans commune mesure avec

les précédentes vagues d’adhésion, étaléesdans le temps et de moindre ampleur.Les bases de l’élargissement ne sont ni les limitesgéographiques, ni les critères linguistiques. LesÉtats membres de l’UE doivent répondre à cer-tains critères politiques (respect de la démocratie,des droits de l’homme et des libertés fondamen-tales) et économiques (capacités de supporterl’ouverture aux produits venant d’économies plusavancées). Ces critères devraient contribuer à for-ger un sentiment d’identité partagée entre les ci-toyens européens.


étaler v. tr. disposer, déployer

rideau de fer nom donné à la frontière qui traversait l’Europe pendant la Guerre froide,séparant les États européens placés sous influencesoviétique des États européens occidentaux

1

15L’Union européenne : un débat ouvert

1unité 3

La nouvelle configuration de l’espace de l’UE pose la question de ses li-mites géographiques et de ses frontières. Toute une série d’accords créedes relations plus étroites entre l’UE et ses voisins. L’Europe intègre parélargissements successifs un nombre croissant de pays très différents éco-nomiquement et culturellement.

Les politiques européennes1. Une union économique et monétaire En 1992 le traité de Maastricht organise le processus menant à l’union éco-nomique et monétaire et à la naissance de l’euro. La Banque Centrale Eu-ropéenne (BCE) conduit désormais la politique monétaire de manièreindépendante. Les États sont liés par un pacte de stabilité et de croissancequi les oblige à coordonner leurs politiques budgétaires. Cette union éco-nomique et monétaire peut être vue comme l’aboutissement du projet desorigines. Dans l’idée de Robert Schuman et Jean Monnet, la CommunautéEuropéenne du Charbon et de l’Acier (en 1952) devait, par la mise en com-mun de production stratégique, mettre un terme aux conflits et assurer laprospérité économique. Ces objectifs ont été renforcés par le Traité deRome en 1957 et la création de la CEE. La formation d’un vaste espaceéconomique de libre circulation des personnes, des biens, des services etdes capitaux s’accélère ensuite avec la création du marché unique.

2. La construction d’un territoireL’espace européen n’est pas homogène. Au sein du marché unique les en-treprises jouent des inégalités pour procéder à des délocalisations dans desrégions où coûts salariaux et taxes sont moins élevés. Par la politique desfonds structuraux, l’UE procède à des transferts financiers des États richesvers des États et des régions plus pauvres. La politique régionale soutientle développement des régions défavorisées. Les politiques des transports des États membres se coordonnent à l’échelleeuropéenne. La modernisation et la mise en place de nouveaux réseauxs’efforcent de mieux relier les régions périphé-riques de l’Europe, en général les plus pauvres,aux régions centrales, les plus riches.

3. Les approfondissementsdifficilesLes Traités de Maastricht, d’Amsterdam, de Nice,de Lisbonne, ont étendu les compétences de l’UEà de nombreux domaines.L’emploi, la protection sociale, l’égalité des chances, laformation permanente, tout au long de la vie, et doncla lutte contre toute exclusion, sont des préoccupa-tions affichées aujourd’hui par l’UE. Mais la miseen œuvre des droits sociaux reste soumise à la vo-lonté politique de chaque État. L’environnement estl’un des objectifs de l’UE et fait l’objet de direc-tives spécifiques.


aboutissement n. m. couronnement, réalisation, résultatJean Monnet (1888-1979) homme politiquefrançais, parmi les pères fondateurs de l’Europeconvaincu que les États européens devaient s’unir et former une fédération qui soit unecommune unité économique et poursuivre desobjectifs de paixRobert Schuman (1886-1963) homme politique franco-allemand, considéré l’un des pèresfondateurs de l’Europe, avec l’allemand Konrad Adenauer, les italiens Altiero Spinelli et Alcide De Gasperi

4. Un espace de libre circulationLes accords de Schengen (1985) définissent un espace de libre circula-tion des personnes par la suppression des frontières intérieures. Ils sym-bolisent le contrôle de l’immigration aux frontières extérieures et la miseen commun de moyens de lutte contre l’immigration illégale. Le premieraccord de Schengen a été signé le 14 juin 1985 par 5 des membres de lacommunauté européenne d’alors : la République fédérale d’Alle-magne, la Belgique, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas. Aprèsl’accord, sera signée la Convention de Schengen en 1990 ; celle-ci entraen application en 1995.La concrétisation de la Politique Extérieure et de Sécurité Commune(PESC), initiée par Maastricht, reste encore à réaliser, malgré la créationd’un corps armé européen (Eurocorp).

5. La Politique Agricole Commune face à l’élargissementLa Politique Agricole Commune (PAC) est l’une des plus anciennes etdes plus intégrées des politiques de l’UE, dont les objectifs figuraient déjàdans le Traité de Rome (1957). Les pouvoirs de l’UE sont dans ce domainetrès étendus. Cette politique, visant au départ l’accroissement de la producti-vité et des productions, a profondément transformé l’agriculture euro-péenne. Le succès de cette politique tient à la mise en œuvre de principespour établir un marché commun (suppression des frontières, harmonisationdes règles sanitaires et des normes techniques), unité de prix (instauration demécanismes régulateurs), préférence communautaire (achat de produits com-munautaires), solidarité financière (ressources affectés à des dépenses com-munes). La Communauté, à l’origine déficitaire, parvient à assurer sonapprovisionnement pour presque tous les produits agricoles et même à de-venir excédentaire.

Vers quelle Europe ?1. La question des institutionsL’Europe est une réunion d’États ayant mis en commun des compétences,noué des solidarités, délégué une partie de leurs pouvoirs à des institutionscommunes. Mais celles-ci sont désormais anciennes et peu compatiblesavec une Europe élargie à 27 pays. Il s’agit de redéfinir les institutions et demieux prendre en compte les différents niveaux de pouvoirs : pouvoir com-munautaire, pouvoir des États et des régions, pour l’instant régis par leprincipe de subsidiarité.

2. L’Europe comme acteur politique ?Le projet européen est concerné à la fois par l’élargissement de grande am-pleur et la volonté d’approfondir l’union politique. Des visions différentess’opposent sur ce que peut être l’Europe :– l’Europe du libre échange, une vision défendue par le Royaume Uni, li-

mitant la construction économique à un espace européen réglé par la libreconcurrence

– l’idée d’une « Europe puissance », acteur politique, capable de s’affirmersur la scène internationale, visant à renforcer l’intégration.


1

Actuellement l’Europe pourrait s’orienter vers l’une ou l’autre de ces hy-pothèses. Un pas a été fait lors du Traité de Maastricht et avec l’institutionde la PESC, qui devait donner à l’UE les moyens de s’exprimer diplomati-quement et militairement. Cependant cette politique se heurte aux intérêtsnationaux. Lors des crises au Kosovo, dans la guerre d’Afghanistan, ou enIrak l’UE s’est démontrée incapable de parler d’une seule voix.

3. Les débats de l’avenirComment avancer dans la construction euro-péenne ? Pour la France l’approfondissement del’Europe doit être le fait d’un groupe d’États pion-niers. Dès à présent il apparaît que l’Europe élar-gie ne peut pas fonctionner avec le même degréd’implication de tous ses membres.Un autre débat voit s’opposer les partisans d’uneEurope des États à ceux qui défendent le projetd’une Europe fédérale.Les premiers souhaitent une association dans la-quelle les États-nations conservent leur préémi-nence.Les fédéralistes préfèrent renforcer l’entité qu’estl’Europe, ce qui implique un affaiblissement desÉtats-nations. Actuellement elle est plus proche d’uneconfédération, ensemble plurinational où certainescompétences étatiques sont exercées en commun.

17L’Union européenne : un débat ouvert

1unité 3


confédération ensemble d’États souverains, qui, par des traités internationaux, limitent volontairement leur souveraineté au bénéficed’institutions communesétatique adj. (relatif à) de l’Étatprincipe de subsidiarité il a été introduit dans la législation communautaire par le Traité de Maastricht, instituant l’Union européenne.Il a pour objectif que les décisions prises dans l’Union européenne le soient au niveau le plus pertinent et le plus proche possible des citoyensproductivité n. f. capacité de production

Répondez aux questions suivantes.

1 Quelles sont les questions essentielles autour desquelles se développe le débat sur l’Europe ?2 Comment pouvez-vous justifier le débat autour de la candidature de la Turquie ?3 Quels critères politiques et économiques sont à la base de l’unification des peuples européens ?4 Quels sont les domaines de compétence de l’UE ?5 Pourquoi la PAC a-t-elle transformé l’agriculture européenne ?6 Quelles visions différentes s’imposent pour la construction de l’Europe à l’avenir ?

1

Applications

Critères d’adhésion à l’UE

L’adhésion requiert des pays candidats :– la présence d’institutions stables, garantissant la démocratie, la primauté du droit,

les droits de l’homme, le respect des minorités et leur protection– l’existence d’une économie de marché viable ainsi que la capacité de faire face à la

pression concurrentielle et aux forces du marché à l’intérieur de l’Union– la capacité du pays candidat à assumer les obligations de l’adhésion et notamment

de souscrire aux objectifs de l’Union, politique, économique et monétaire.

Allez CDP1 U3T1


1un

ité

en de la Le poids FranceEurope

La France : un des piliers dansla construction de l’Europe1. Les européistes de la IVe République et les hésitations de Charles de GaulleDans les années 50, malgré le scepticisme de certains milieux, les eu-ropéistes de la IVe République ont fait de la guerre froide et de la rivalitéavec l’Allemagne, les arguments pour donner de fortes impulsions à la con-struction de l’Europe. Le Président Charles de Gaulle, malgré deux rejetssuccessifs de la candidature de l’Angleterre, qu’il considérait comme le “ porte-avions des États-Unis ”, et son désaccord avec l’idée de pouvoirsupranational, n’a jamais remis en cause les traités. Il développe l’idée d’uneEurope détachée de l’influence des États-Unis et de la Russie avec laFrance en tête. Et pour s’opposer à la politique soviétique et américaine, laFrance devait s’équiper d’armes nucléaires. Son successeur, Georges Pom-pidou, poursuit la même politique même s’il renforce la collaboration avecl’Allemagne.

2. Une politique moins intransigeante dans les années 70À partir de 1969, la politique moins intransigeante de Georges Pompidou etde son successeur, Valéry Giscard d’Estaing, a permis à la Communauté des’élargir et d’approfondir la mise en place d’une politique commune.

3. Le couple franco-allemandAu début des années 80, on entre dans une période de stagnation. Le Prési-dent François Mitterrand, élu en 1981, renforce sa collaboration avec l’Alle-magne. C’est le couple franco-allemand, François Mitterrand-Elmuth Kohl,qui assure la relance de l’Europe. En 1992, il lance un référendum pour rati-fier le traité de Maastricht. La courte victoire du “ oui ” au référendum faitapparaître un pays partagé entre les partisans de l’Europe et les euro-pes-simistes. Jacques Delors, en tant que président de la Commission Eu-ropéenne (1985-1994), est l’une des illustrations les plus parfaites de lacontribution des élites françaises au processus de construction européenne.La France a manifesté son entière adhésion au projet européen et sonavenir est lié à celui de cette construction. Sa participation à la réussite decette ambition la place à un carrefour décisif dans son histoire et constituele moteur principal de toutes les évolutions observées dans les activités, sesrecompositions territoriales, sa position comme puissance mondiale.

Charles de Gaulle

4

19Le poids de la France en Europeunité 4

1

4. Les effets de la politique communautaireÀ partir des années 50, l’économie française a dû accomplir des changementsnotables pour pouvoir s’imposer dans un marché en concurrence. L’agricul-ture française a connu une véritable méta-morphose et aujourd’hui elle occupe lerang de premier producteur et fournisseurparmi les pays européens.Dans le commerce et les services, laFrance s’est ouverte à la concurrenceétrangère, y compris dans les transports.En ce qui concerne l’industrie, elle a dé-passé le Royaume-Uni et se situe audeuxième rang après l’Allemagne. Quelquesbranches souffrent de la concurrencecomme la construction navale, le textile etle travail du cuir. D’autres ont tiré parti del’ouverture communautaire comme l’auto-mobile et l’aéronautique. La concentrationdes entreprises et l’augmentation de la pro-ductivité ont préparé l’appareil industrielfrançais à la concurrence internationale.

La France au centre de l’EuropeLa France se situe au cœur de l’Europe, passage obligé du trafic nord-sud etprincipal débouché du trafic britannique. L’important réseau romain, le rôlejoué par les foires de Champagne au Moyen Âge, attestent que l’hexagone atoujours été un carrefour important pour la circulation et le commerce eu-ropéens. Le système des transports français au cours de ces dernières annéesa été renforcé pour assurer cette fonction de carrefour des communications.

1. Réseau routier Il est le plus dense du monde et le plus long de l’Union européenne avec 1 079 072 km (voies communales, chemins départementaux, routes nationaleset autoroutes), dont 10 492 km d’autoroutes (deuxième rang européen).Si en 2006 la route représente 82 % des transports de marchandises, le trans-port combiné (ou ferroutage) progresse fortement.

2. Réseau ferroviaire31 000 km de voies (1er janvier 2006). La France détient le record de vitesse(574,8 km/h) avec le TGV (Train à Grande Vitesse), lequel circule sur unréseau spécial de 1 876 km autorisant une vitesse commerciale égale ousupérieure à 270 km/h. Trafic annuel en 2006 : 329 millions de voyageurs sur le réseau principal, 83 millions sur le réseau TGV, 572 millions sur le réseau Île-de-France et121 millions de tonnes de fret transportées.

3. Transport aérienPrès de 160 millions de passagers par an et 4,8 milliards de tonnes-km defret par an. 904 aéronefs (avions et hélicoptères) volent sous pavillonfrançais.

25 mars 1957 : signaturedu Traité de Rome

4. Aéroports de Paris(ADP) En 2006, 764 000 mouvements d’avionscommerciaux, 82,8 millions de passagerset 2,1 million de tonnes de fret et poste(premier rang européen).

5. Flotte de commerce212 navires, jaugeant au total 4,7 mil-lions de tonneaux, transportent an-nuellement 340 millions de tonnes demarchandises. La flotte française sesitue au vingt-huitième rang mondialpour le tonnage.Marseille, premier port méditerranéenfrançais, se place au quatrième rang eu-ropéen avec un trafic de marchandisess’élevant à 95,5 millions de tonnes.

La France face à sespartenaires européens1. Des points forts Par son produit intérieur brut (PIB), la France est la deuxième puissanceéconomique de l’Europe derrière l’Allemagne, la sixième puissance mon-diale. Ses atouts sont divers: transports, télécommunications, industriesagro-alimentaires, produits pharmaceutiques, mais aussi le secteur tertiaire :banque, assurance, tourisme, sans oublier les traditionnels produits de luxe(maroquinerie, prêt-à-porter, parfums, alcools...).

La France, est le cinquième exportateur de biens (principalement biensd’équipement) dans le monde, le quatrième en ce qui concerne les serviceset le troisième pour l’agriculture (notamment céréales et agro-alimentaire).La France reste le premier producteur et exportateur agricole européen.

Par ailleurs, la France réalise 66 % de ses échanges commerciaux avec sespartenaires de l’Union européenne (50 % avec lazone euro).

La France se situe au deuxième rang mondial des paysd’accueil des investissements directs provenant del’étranger. En effet, les investisseurs apprécient laqualité de la main-d’œuvre française, le haut niveaude la recherche, la maîtrise des technologies avancées,et une bonne maîtrise des coûts de production. Elle est le seul pays européen à disposer d’une forcemilitaire grâce à la possession d’une force nucléaire in-dépendante vis à vis des États-Unis. Les Nations Unies lui reconnaissent le 7e indice dedéveloppement humain et le troisième dans l’UEaprès les Pays-Bas et la Finlande.


1

L’aéroport de Lyon


jauger v. int. avoir telle capacité, en parlant d'un bateauindice de développement humain (IDH)indicateur calculé depuis 1990 par le programme des Nations Unies pour ledéveloppement, qui ne tient pas seulementcompte de la richesse des habitants mais ausside leur niveau de santé et d’éducation

21Le poids de la France en Europeunité 4

1

Dites quelles ont été les conséquences de la réalisation de la politiqueeuropéenne à l’intérieur de la France.

Repérez les points forts et les points faibles de la France au niveauéconomique et complétez le tableau suivant.

Résumez les impulsions données par la France à la construction del’Europe sous les présidences indiquées dans le tableau suivant.

La France “ un des centres de l’Europe ” : justifiez en quelques lignescette vocation.

Repérez les différents réseaux du système de transport et indiquez pourchacun d’eux, son état, son développement prévu plus complétez le

tableau suivant sur votre cahier.

1

Place occupéeen Europe dans le Monde

Pendant la présidence de Georges Pompidou (1969-1974)

Pendant la présidence de Valéry Giscard d’Estaing (1974-1981)

Pendant la présidence de François Mitterrand (1981-1995)

réseau passagers tonnestransportés

Points forts Points faibles

2

3

4

5

Applications


1

Bilan du parcoursPréparez un exposé oral, d’une durée de 5 minutes, pour présenter laspécificité de l’espace européen à un niveau géographique et culturel.

Insérez l’espace français dans l’espace européen. Définissez ses limites,ses ouvertures, la variété de ses paysages.

Définissez dans un texte écrit de 20 lignes les politiques européennes, ledébat actuel relatif à l’élargissement, les perspectives d’avenir.

Cherchez dans les textes toutes les données, les chiffres, les pourcentagespour démontrer le rôle de la France dans l’histoire de l’Europe, le dynamismede ses interactions culturelles et économiques avec les autres pays européens.Aidez-vous de la grille ci-dessous.

Répondez aux questions-clés posées avant de commencer l’étude de ceparcours.

1

2

3

4

5

rôle historique interactions avec rôle économique interactions avec les autres pays les autres payseuropéens européens

Charles de Gaulle : refus de la économie 2e puissanceidée de l’Europe candidature dedétachée des États- l’AngleterreUnis et de la Russie

Georges collaboration avec agriculture premierPompidou : même l’Allemagne fournisseur politique de l’Europe

231

Horizon bac

Parcours transversal 1Tracez les atouts d’un pays ouvert comme laFrance et au centre de l’Europe. Tracez, ensuiteles caractéristiques de l’espace italien au sein del’Europe, son ouverture et ses limites. Com-parez les positions géographiques des deuxpays et leur influence au niveau historique.

géographie

histoire

Parcours transversal 3Distinguez, avec votre professeur de droit, lestextes fondamentaux de l’Union européenneet des Communautés européennes : traitésconstitutifs, traités modificateurs, traités d’ad-hésion pour les six élargissements.

Approfondissez les traités de Nice, de Lis-bonne, et de Vienne et analysez ce qu’ils ontapporté dans le panorama de l’Union après letraité de Maastricht.

histoire

droit

Parcours transversal 2Recherchez les événements et les personnagesqui ont donné aussi à l’Italie un rôle importantdans la construction de l’Europe.

histoire

Allez CDP1 HBT1

salvatore simonelli antonella cambria atelier culturel · de l’Union européenne ... limites...

Documents

Transcript of salvatore simonelli antonella cambria atelier culturel · de l’Union européenne ... limites...