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EXEMPLAIRE DE DÉMONSTRATION Ce spécimen ne présente que de courts extraits d’articles

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3La Salida • n°105 • 15 septembre à novembre 2017

L’ÉDITO

VoixElle l’invita à flâner avec elle aux Champs-Élysées. Ils s’attardèrentdans des magasins de disques. Elle lui offrit un vinyl de Jean-LucPonty. Ils dinèrent dans un restaurant vietnamien. Ils rejoignirentson appartement où ils écoutèrent de la musique jusqu’à l’aube.Il se sentait « comme Gérard Philipe » mais se quittèrent en toutbien tout honneur. « Je ne suis pas un sportif de l’amour. En plus,je suis timide... » écrivit-il un peu plus tard. En vérité, elle le fascina.Sa beauté, le magnétisme de cette voix sans égale...

Elle s’appelait Jeanne Moreau. Il s’appelait Astor Piazzolla.

Nous étions en 1975. Elle lui avait demandé d’écrire la musiqueoriginale de son film, Lumière. Il lui offrit quatre pièces que sonbiographe juge d’une « exquise combinaison de délicatesse et deprofondeur »* : Soledad, Muerte, Lumière et La evasión, quatremouvements comme en miroir de la Suite troileana. Elle l’avait priéde mettre dans sa musique « beaucoup de bandonéon » car elleaussi était fascinée par la voix de cet instrument enjôleur.

Le décès de l’actrice au cœur de l’été nous a renvoyés à l’immenseempreinte du compositeur argentin dans la musique contemporaine.Moreau, Piazzolla, il était une voix, une musique, une époque...

Mais en cette rentrée, c’est une tout autre antienne que nousvoyons courir sur nos connexions argentines avec les réseauxsociaux. On exige que la lumière se fasse mais ce n’est plus unfilm, ou alors un très mauvais film. Un homme a disparu, il s’appelleSantiago Maldonado, militant de la cause mapuche. Il a été arrêté,on ne l’a plus revu. Tout ce que l’Argentine compte de défenseursdes libertés exige sa réapparition. Et c’est là une drôle de musiquequi réveille les fantômes d’une sale époque, celle qui, précisément,débuta peu après Lumière. l

JEAN-LUC THOMAS

* In Astor Piazzolla, su vida y su música, p. 298, éd. El Ateneo, 2002

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P. 10 DJ GUS ET ODILE

P. 25 M. MONNIER

P. 42 Y. LE GUEN

P. 3 L’ÉDITO

P. 6 FLASH

P. 9 LE BILLET DE

P. 10 DOSSIERDJ GusOdile Fillion

P. 18 DANSE - HISTOIRE

P. 22 SPECTACLEEl Baile

P. 25 ENTRETIENMathilde Monnier

P. 28 ON A VULuces de la calle

P. 30 REPORTAGELa Colombie

P. 32 CAFETÍN DE BUENOS AIRESEduardo Arolas

P. 40 BUENOS AIRES HORA CEROPascual Contursi

P. 42 SON TANGO À LUIYvon Le Guen

P. 44 ON A VU ON A LU

P. 50 ANNIVERSAIRE20e Festival Paris Banlieues Tango

P. 52 DISCOGRAPHIE

P. 55 L’AGENDA

5La Salida • n°105 • 15 septembre à novembre 20174 La Salida • n°105 • 15 septembre à novembre 2017

Sommaire

Illustration de couverture : Quand les DJ mènent la danse- Odile Fillion - facebook.com/odile.fillion

(photo France Garcia-Ficheux)- DJ Gus - tangosenvinilos.com.ar

(photo Gustavo Rosas)

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9La Salida • n°105 • 15 septembre à novembre 2017

Le billet de

Les vacances ont été pour nous, de nouveau, l’occasion deretrouver avec plaisir de nombreux adhérents de notre associationLe Temps du Tango lors de notre festival de Prayssac.Dans un contexte où les propositions concernant le tango sontnombreuses, nous pouvons dire que ce festival a été une réussite,avec de nombreux nouveaux venus. Nous profitons de ce motpour remercier très chaleureusement tous les présents qui ontlargement contribué à la très bonne ambiance de ce rendez-vousainsi que l’ensemble des professeurs qui nous ont apporté toutleur savoir. Nous avons déjà fixé les dates du prochain festivalde Prayssac, retenez bien, ce sera du 14 au 28 juillet 2018.

Mais l’objet principal de notre travail actuellement estl’organisation de notre festival de fin d’année au manoir de Kerallicà Plestin-les-Grèves, près de Morlaix. Pour ceux qui neconnaissent pas cette rencontre, il se déroule au bord de la merdans un village de vacances et l’ambiance y est toujourssympathique et studieuse. Si vous voulez améliorer de façonsignificative la qualité de votre danse, c’est une bonne opportunité.Il se déroulera du 25 décembre 2017 au 1er janvier 2018, nousy passerons donc le réveillon de la Saint-Sylvestre ensemble.Pour donner la possibilité à ceux qui le désirent d’arriver unpeu plus tard, nous commencerons les cours le 26 décembreaprès-midi ; ainsi tous les participants profiteront de la totalitéde l’enseignement des 4 couples de professeurs que nousavons invités.

À Paris, nous continuons nos stages d’initiation, nos coursréguliers, nos stages avec des professeurs que nous invitonspour les intermédiaires-avancés et, bien sûr, notre pratique rue deLa Sourdière. Et n’oubliez pas de faire connaître notre magazineLa Salida si vous souhaitez améliorer la diffusion de la culture dutango que tous nous apprécions tant. l

LE TEMPS DU TANGO

Après les vacances,point de pénitence

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Dossier

L a Salida a commencéà vous présenter tout cequi fait l’histoire et la viedu tango dans son numérod’été. Elle poursuit en cetterentrée en abordant la

musicalisation, indispensable àtoute pratique, ainsi que l’histoiredu tango dansé, ici à des débuts…Sans oublier de s’intéresser auxspectacles importants de l’heureet aux pratiques des grands paysde tango comme la Colombie.Nous poursuivrons notre voyagedans le prochain numéro enquestionnant de nouveau l'histoire,mais aussi les danseurs, lesorganisateurs de milongas…Et en nous interrogeant sur ce qu'ilpourra advenir du tango dans lecontexte compliqué de notremonde actuel.

‘Tu te dois au public,qui dépend de toi’

Gustavo Rosas musicalise les milongas avec desvinyles. Ce qui lui impose une concentration

et un regard très acérés. Être DJ, c’est êtreen mission…

P ARMI TOUTES LES ACTIVITÉS deGustavo Rosas – danseur, profes-seur, le tout en couple avec GiselaNatoli... –, Gustavo Rosas exerce laprofession de DJ. Mais il n’est pasn’importe quel DJ. Ses outils : les

vinyles. Dans cet entretien, il nous expliqueson parcours et son choix.

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Rencontre

O N DIT SOUVENT QUELE HASARD FAITbien les choses.Mais parfois, celui-ci a de la chance.C’est ce qui s’est

passé lorsqu’il a rencontréOdile Fillion. C’était dans lesannées 2000. Odile, journa-liste, réalisatrice, directricegénérale Jean NouvelDesign, découvre le tango.La danse. Elle prend descours avec Ana Gutiérrez etRicardo Daloi. À cetteépoque, les cours et milongassont moins développés quemaintenant en France et trèsvite, élèves et professeurssympathisent. Ils se retrou-vent dans des réunions entreamis. Odile y passe du tango.« Au début, je mettais de lamusique avec trois CD, puisj’en ai eu quatre, puiscinq... » se souvient-elle. Ellepoursuit : « Nous avions peude choses. On nous parlaitpeu musique. Même les pro-fesseurs et les DJ semblaientdonner plus d’importance à ladanse qu’à la musique. »

C’est également dans cesannées-là qu’Odile Fillion faitson premier – il y en a eudepuis une bonne douzaine –voyage à Buenos Aires et fré-quente les milongas, notam-ment celles de l’après-midi.« C’est là que j’ai découvert

l’univers musical du tango,sa culture... » C’est aussi làqu’elle fait connaissanceavec celui qu’elle considè-re comme son “maître”,Mario Orlando, le DJ de laConfiteria Ideal, qu’elleretrouve dans de nom-breux festivals.

« C’est lui qui m’aconseillée dans le choix demes premiers CD,explique Odile. Pour moi,il a toujours été un des DJles moins sectaires. Ainsi,je me souviens que lorsd’un festival à Stockholm,il avait débuté avec unetanda de Cobián, chose quine se fait quasimentjamais. Il avait comme çades choses très rares, trèsprécieuses. On sentait qu’ily mettait tout son amour pour faire découvrir...Orlando a réussi à me transmettre toute cettepassion avec beaucoup de modestie. »

‘Je redécouvre toujours tout…’Car le tango est un univers

musical qui n’est pas le nôtre...« et qui ne l’est toujourspas ! », qui n’est pas non pluscelui du XXIe siècle. Ce quifascinait Odile. « Quandon entre dans le tango,on essaie de com-prendre, expliqueOdile. J’ai passébeaucoup detemps, et j’enpasse encore àconnaître lesorchestres, car il y ena tellement, et tellement depériodes... Je reste très modeste.Même ceux que j’ai écoutés mille foiset programmés deux cents fois, il m’arri-ve de me demander qui c’est. Je redé-couvre toujours tout dans cette musique etj’y prends toujours autant de plaisir. »

Un autre homme a beaucoup aidé OdileFillion, Carlitos, qui lui a donné tous ses enre-gistrements. C’est ainsi que notre DJ amateurs’est fait une belle place dans les milongas.Elle a musicalisé au Rétro (Paris) durant plu-sieurs années. Avec Nathalie Clouet, pendantdeux ans, lorsqu’elle était au Nix Nox (Paris).Il y a également eu la période Bistrot au-des-

sus du Latina, avec Alfredo Palacios etses trois jours de musicalisation

par semaine. L’histoired’Odile est peu banale.Dans le petit monde du

tango, elle fait de nom-breuses rencontres, qui la

conduisent à des interventionsqu’elle juge improbables pour

un amateur. Le 104 et l’opéra-tion Tandem Paris / Buenos

Aires (2011). Puis GustavoMozzi, actuel directeur du Centre

culturel Kirchner, qui lui propose demusicaliser les milongas du Salon du

livre (Paris, 2014) mettant l’Argentineà l’honneur. ... Et le Mondial de tango à

Cette DJ française, amateur… mais très pro, a appris auprès de sesconfrères argentins et tracé une belle trajectoire entre Paris et

Buenos Aires. Pour elle, chaque milonga reste un défi.

Odile Fillion, en mission

Jam session au Mondial de tangoà Buenos aires. Avec Mario Orlando

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Danse - Histoire

Des danses populaires envogue en Argentine jusqu’aumilieu du XIXe siècle, le tango

a progressivement tiré leséléments fondateurs de sa

pratique en couple lié.

De lacontorsionau tango

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Danse entre hommes au début du XXe siècle

L ES DANSES DE COUPLE sont nom-breuses : salsa, cumbia, valse autri-chienne, paso-doble, rock... et, bienentendu, le tango. Certaines sont desdanses de couple lié, et le tangoargentin est probablement la danse

la plus emblématique de ce genre. La nais-sance de la danse tango n’est ni fortuite nidétachée du contexte de son apparition,qu’il s’agisse de la ville qui l’a vue naître,comme du pays dont elle deviendra l’am-bassadrice et l’un des symboles, une sorted’image internationale.

Déjà à l’époque de la colonie espagnole etjusque vers 1820, aussi bien en ville, àBuenos Aires, que dans les campagnes et enparticulier dans le nord-est argentin, on dan-sait en couple. À Buenos Aires, on pratiquaitsurtout des danses venues d’Europe : la valseévidemment, la contredanse, le menuet, lamazurka... Dans les campagnes argentines, ondansait entre autres le chamamé, la chamarri-ta, la zamba..., danses de couple, lié ou non.

La danse tango va émerger des danses decette époque. Toutefois avec le temps, etassez vite, elle devient une danse à part entiè-re, avec sa personnalité, ses particularités, sescodes, ses évolutions stylistiques, ses accom-

modements aux réalités sociales, morales etéconomiques. La part du candombe dans ladanse tango, bien que moins importante quedans la construction de la musique tango, seretrouve en particulier dans les “contorsions”et les pas courts qui formaient des “s” ; il estainsi fort probable que c’est de là que vient le“huit” de la danse tango. L’influence descontorsions et des pas courts est absolumentclaire dans le tango-milonga, et l’on tientpour vraisemblable que ces “contorsions”sont à l’origine de la quebrada. D’une autredanse pratiquée dans les campagnes, la mediacaña, danse de couple non lié et indépendant,semble provenir le corte, cette pose chorégra-phique que les danseurs exécutent parfois.On trouve toutefois le corte dans d’autresdanses que la media caña, par exemple, danscertaines contredanses comme la habanerades Antilles.

Le bébé commence à bougerBien que les premières “contorsions” aient

eu lieu dans les bistrots des bas quartiers oùjouait souvent un guitariste autodidacte dansune ambiance qui parodiait involontairementles pulperías de la pampa voisine où, au sonde la guitare, les payadores (troubadours)disaient leur vie en vers réguliers improvisés,il est difficile de déjà parler d’une danse quiserait du tango. Mais rapidement, vers la findu XIXe siècle, de ces “contorsions” et autres“pas lents”, et sous l’influence de danses pro-venant en particulier d’Andalousie, au sond’une musique naissante qui sera appeléetango-milonga, puis tango tout court, se dessi-ne une nouvelle danse, la danse tango telleque nous la connaissons.

Cette nouvelle danse va se construire surune musique qui naissait de façon quasimentconcomitante, même si l’on peut affirmer quec’est la musique qui l’a précédée. Certes depeu, mais sans musique... il n’y a point dedanse ! Les corps des hommes, pris souventd’alcool et de solitude, donneront naissance àune danse d’improvisation ; les couples vien-dront ensuite se former au rythme de cette

Dessin du peintre uruguayen Pedro Figariintitulé Pareja danzando candombe extraitde Tango y candombe en el río de la Plata

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Spectacle

Le nouveau ballet de Mathilde Monnier, écrit en collaboration avecl’écrivain Alan Pauls, fait écho à la pièce de Pinchenat, Le Bal,

pour s’ouvrir aux convulsions de l’Argentine contemporaine.

El baile, précipité argentin en fusion

L A VISION D’UN BALLET DE PINA BAUSCHfut l’étincelle inspiratrice de la piècesans paroles de Jean-ClaudePinchenat, Le Bal, en 1981. La piècedevint l’argument du film éponymed’Ettore Scola, puis... Non, ne dites

pas à l’écrivain argentin Alan Pauls, co-signataire avec la chorégraphe MathildeMonnier du ballet contemporain El bailequ’il prolonge l’œuvre de Scola. En vérité,pour Pauls « il était très important de savoirqu’il existait une pièce à l’origine du film deScola, car je le haïssais ».

C’est ainsi que l’écrivain expliquait audébut de l’été, à Angers, où il situait lavraie racine de ce ballet. Il y a apporté sonimaginaire et sa vision personnelle del’Argentine, croisant celle-ci avec une cho-régraphe longtemps tournée davantagevers l’Afrique que vers le rio de La Platamais qui nourrissait pour l’œuvre de Pauls,Le Facteur Borges en particulier, unelongue affection. La pièce a été créée auQuai, Centre dramatique nationald’Angers, et a tourné en France, enEurope. Elle est actuellement en Argentine

pour revenir dans l’Hexagone cet automne,à Chaillot notamment, du 22 au25 novembre. Elle aura alors patiné, sansl’éteindre espérons-le, la considérableénergie que lui insufflent ses danseurs.

El baile regroupe une douzaine dejeunes interprètes, majoritairement issusde la danse contemporaine mais aussi for-més au cirque, au théâtre, aux danses tradi-tionnelles – tango, malambo en particu-lier –, qui s’insinuent dans le spectacle.Mathilde Monnier a d’ailleurs souhaitélaisser à ses danseurs une grande liberté de

proposition. Dans un entretien pour le dos-sier de presse, elle précise : « Je suis uneétrangère dans ce projet. Cette pièce estleur pièce [...] J’ai décidé de ne pas mon-trer de mouvements car je souhaite quetoute la matière vienne d’eux. Ensemble,nous avons construit une sorte d’abécédai-re à travers lequel nous avons déconstruittoutes les danses traditionnelles [...] Et jepense qu’ensemble, nous avons sélection-né des éléments chorégraphiques disant

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Cafetín de Buenos Aires

Ricardo García Blaya, historien,créateur et chroniqueur du site webTodotango.com, qui vient de nousquitter en nous laissant cettemagnifique encyclopédie numérique,prétend qu’Eduardo Arolas, par sonextraordinaire talent commecompositeur, se place une marche au-dessus des autres compositeurs de sagénération, ce qui est d’autant plusméritoire que cette génération incluedes noms comme ceux d’AgustínBardi, Vicente Greco, Juan CarlosCobián, Francisco Canaro ou RobertoFirpo, autrement dit, les plus grandscompositeurs de la période dite de lavieille garde. Il dit aussi qu’EduardoArolas est à la composition musicalece que Carlos Gardel est au tangochanté. D’après lui, Gardel et Arolasconstituent le fondement du tangomoderne, ses pierres basales. Faitnotable, le premier est né à Toulouse,alors que le second, bien que né àBuenos Aires, est fils de Français trèsrécemment immigrés. Ils témoignenttous les deux des courants migratoireseuropéens du tournant du XXe siècle etsont représentatifs de leur apportessentiel à la construction du tango.

En 1890, en provenance dePerpignan, arrivent au port de BuenosAires Henri Arola et Marguerite Sauryavec leur fils Joseph Henri, alors âgé

de 5 ans. Ils s’installent dans lequartier de Barracas, pas loin du portde La Boca où, deux années plus tard,en 1892, naît un deuxième garçon,qu’ils prénomment Lorenzo, encastillan, reflétant l’effort et la volontéd’intégration des immigrants quiarrivaient en Argentine à cette époque.On peut cependant imaginer qu’ilparlait en français avec ses parents,que cette langue fut sa première,et qu’il aurait pu parfaitement seprénommer Laurent s’il était né deux ans plus tôt, avant leur départ de Perpignan.

Le Tigre du bandonéon…Trois de ses tangos ont par ailleursdes titres en français : Comme il faut,La Marne (El Marne en castillan) etPlace Pigalle, son dernier tango, leseul écrit en France. Mais il s’appelaitLorenzo, au moins jusqu’au momentoù il choisit de changer Lorenzo parEduardo, et d’ajouter un “s“ à son nom,devenant ainsi l’Eduardo Arolas quenous connaissons. Quoi qu’il en soit,sa vie, trop courte, s’achève enFrance, plus précisément à Paris, oùil décède en 1924 à seulement 32 ans,refermant ainsi une espèce de cerclevital qui unit ses deux patries.Nous reviendrons plus tard sur les

Eduardo Arolas, trèsComme il faut…

Noctambule génial et mélancolique, compositeur prolixe et précurseur,ce fils d’immigrants perpignanais fut aussi un bandonéoniste hors pair.

Un marginal très “comme il faut”, pour emprunter le titre d’un deses grands succès.

Caricature d'Arolas, tirée de Evocación del tango, de Juan Sibildo (Buenos Aires, 1964)La suite dans La Salida sur papier...

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Directeur de la publication etresponsable des abonnementsLuis BlancoDirecteurs de la publication déléguésMarc Pianko - Francine PigetFrance Garcia-FicheuxMembres fondateursSolange Bazely - Marc PiankoRédacteur en chefJean-Luc Thomas Secrétaire de rédactionFrance Garcia-FicheuxRédactionIrene AmuchásteguiAlberto EpsteinPhilippe FassierMarie-Anne FurlanFrance Garcia-FicheuxBernardo NudelmanFrancine PigetJean-Luc Thomas

Ont participé à ce numéroLuis BlancoDominique FicheuxEvelyne VargozResponsable publicitéContactez-nous avant le 10 novembre 201706 15 15 11 25 ou 06 83 95 79 [email protected] Internet et mailingCatherine CharmontMichel VargozDirection artistiqueMarie-Françoise MarionPhotos et mise en pagePhilippe FassierImprimeurTypoform - 4 rue du Vaulorin - 91320 WissousLes informations de l’agenda sont gratuiteset publiées sans autre critère que denous parvenir avant le 10 novembre 2017et formatées comme indiqué sur le site.

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Vous pouvez commander aussi le n° hors sérieq anthologie bilingue 15€ si adresse en France

traduction de 150 tangos par Fabrice Hatem

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