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Santé et Ramadan : COmment S’y pRépaReR ? aCtU beaUté de beaUx CheveUx en été ! p. 16 p. 10 p. 18 p. 8 Imprimé sur du papier recyclé. Ne jetez pas ce mensuel sur la voie publique : donnez-le. Merci ! N° 17 – JUILLET 2010

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FOCUS Santé et

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SOMMAIRE ÉDITOSALAMNEWS N° 17 / JUILLET 2010

Chaud, chaud !

Salamnews : 113-115, rue Danielle-Casanova – 93200 Saint-Denis – www.salamnews.fr Directeur commercial : Mourad Latrech – Publicité : 01 48 09 53 24 – [email protected] Rédaction : [email protected] – 01 70 24 39 46 Directeur de la publication : Mohammed Colin. Rédactrice en chef : Huê Trinh Nguyên. Journalistes : Leïla Belghiti, Hanan Ben Rhouma, Nabil Djellit, Antoine Dreyfus, Nadia Moulaï, Assmaâ Rakho-Mom. Ont participé à ce numéro : Franck Frégosi, Chams en Nour. Photo de couverture : Baltel/SIPA. Conception graphique : Pierre-André Magnier. Chef de projet : Sandrine Mayen. Imprimé en France. Tirage : 110 000 exemplaires. Éditeur : Salamnews est édité par Saphir Média, SARL de presse au capital de 10 000 euros. N° ISSN : 1969-2838. Dépôt légal : juillet 2010.

HORIZONS

6 La success story de l’islam de France

ACTU

8 François Fillon inaugure la mosquée d’Argenteuil

Le transfert d’argent arrive dans les bureaux de tabac

SPORTS

12 L’Algérie, une exception culturelle française

UNE VILLE UNE MOSQUÉE : PARIS 15e 14 Ar-Rahma, la mosquée des diplomates

TÊTE D’AFFICHE

16 Kad Merad : « Quand je jouais je priais, j’étais bien »

BEAUTé

18 De beaux cheveux en été !

CULTURE

20 Sur les routes d’Arabie

De VOUS À NOUS

22 La question du respect

FOCUS Spécial SAnté et RAMADAn

10 Ramadan : un mois pour se préparer !

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C ’est sous les palmes des ven-tilo ou bien avec la clim à plein régime (sic) que nous

entamons cette période estivale. Les yeux rivés sur les thermomètres numé-riques de nos téléphones portables, nous guettons la baisse des tempéra-tures, tout en songeant au 11 août, premier jour hypothétique du mois de Ramadan. On redoute tous les fortes chaleurs qui s’annoncent. Beau-coup d’ailleurs ont décalé en juillet ou en septembre les vacances au bled, ou bien encore les ont annulées tout de go. Toutefois, faire le Ramadan là-bas en aura tenté plus d’un. Les plus téméraires goûteront aux plaisirs d’une société tout entière qui vit au rythme du lever et du coucher du soleil. Ironie du sort, ceux qui restent en France n’échapperont pas aux affres de la canicule. Chaud, chaud, le Ramadan ! Pour l’affronter, nous avons compulsé une série de conseils à suivre pour en tirer tous les bénéfi-ces et ne pas mettre en danger sa santé. Il ne reste qu’un mois pour s’y prépa-rer. Ce n’est pas si mal comparé à Dino-Mourad, incarné par l’excellent Kad Merad, qui s’initie du jour au lendemain au jeûne et à la prière. Kad livre son expérience aux lecteurs de Salamnews. Et puis il y a celles et ceux qui, sans oser se l’avouer, veulent tout : le rama-dan, notre douce France, l’évasion en pays musulman. Salamnews leur sug-gère de prendre les routes d’Arabie. Départ assuré tous les jours, du 14 juillet au 27 septembre, au musée du Louvre… ■

Mohammed Colin

Salamnews recruteUn(e) Chargé(e) de clientèle.CDI (35 h).Pour la vente de petites annonces. Bac + 2 formation commerciale et 2 années d’expérience exigées.Envoyez CV et LM à [email protected]

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HORIZONSFranck Frégosi, directeur de recherche au CNRS, chargé de cours à l’IEP d’Aix-en-Provence, est l’auteur, notamment, de Bruno Étienne, le fait religieux comme fait politique (Éd. de l’Aube, 2009) et de Penser l’islam dans la laïcité (Fayard, 2008).6

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LL’habitude est prise de ne voir L’isLam qu’au travers du prisme déformant et dépréciatif des polémiques (foulard dans les écoles, horaires aménagés des piscines, voile intégral…) et des querelles médiatisées (caricatu-res du Prophète…), qui attisent les phobies de certains : « islamisation rampante », « menace communautariste », « effondrement du modèle républicain »… Cela nous laisse la désagréable impression que, décidément, les musulmans peinent à trouver leur place dans une France devenue profondément sécularisée… et pourtant religieusement plurielle.

pourtant, cet isLam de france véhicuLe aussi son Lot de satisfactions, d’acquis positifs, et est tout aussi porteur d’espoirs. Tout d’abord, la question de la légitimité de la présence et de la visibilité des mosquées sem-ble ne plus être une source majeure de tensions. Les articles parus dans la presse ne cessent d’égrener les mosquées sorties de terre, avec l’aval et souvent le soutien financier indirect – laïcité oblige ! – des élus. On serait même tenté de s’étonner devant tant d’empressement à bâtir des mosquées. Faut-il y voir une manière de rattraper le déficit passé en matière de lieux de culte musul-man ? Ou bien la manifestation intéressée d’une stratégie visant à se fidéliser un hypothétique vote musulman ?

ensuite, L’isLam de france est devenu acteur de sa propre sécuLarisation. Cela se traduit par la diversité des manières de décliner dans le quotidien son appartenance à l’islam, selon des registres plus ou moins religieux, plus ou moins observants, plus ou moins culturels et identitaires. Par-delà les clichés et les tendances bien réelles à la standardi-sation de la pratique de l’islam, on observe que les musulmans de France semblent réfractaires à tout processus d’uniformisation de leurs comportements.

heureusement, Les musuLmans ne sont pas pLus encLins à accepter La stigmatisation grossière dont ils sont parfois la cible qu’à se voir dicter leurs comportements par d’autres, ni dupes envers les discours naïve-ment émancipateurs qu’on leur adresse. Ils ne sont guère plus sensibles à la logique d’embrigadement jihâdiste comme à la dyna-mique maximaliste de type salafiste, les incitant à se tenir en retrait des sociétés et des débats citoyens qui s’y déroulent. Ils ne sont pas plus enthousiasmés par les discours de ceux qui leur enjoignent de se délester d’une part de leur religion pour devenir de meilleurs citoyens.

cet isLam de france est résoLument pLurieL. iL est riche de parcours cuLtureLs, de pro-fils intellectuels et de figures militantes. Du slameur soufi à la rappeuse convertie ; de l’imam dénonçant les sollicitations abusi-ves des sources de la religion au philosophe aux accents existentialistes ; du président d’un CRCM engagé dans le dialogue isla-mo-chrétien au juriste spécialiste du fiqh sur le Net, en passant par les nombreux acteurs associatifs et politiques… Sans oublier les musulmans lambda, révoltés par le drame de Gaza mais qui ne mettent jamais les pieds à la mosquée… Tous ces visages font l’islam de France d’aujourd’hui.

c’est peut-être d’abord ceLa, La véritabLe success story de L’isLam en france : un islam pluriel et des musulmans qui ne sont pas nécessairement d’accord entre eux sur ce que représente l’islam mais qui agissent et par-ticipent aux débats de notre société d’aujourd’hui, tout en étant porteurs de projets et d’espérances pour la société de demain. ■

La success story de l’islam de France

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CULTE François Fillon inaugurela mosquée d’Argenteuil

VEILLE Un suivi statistique des actes anti-musulmans

ACTU8

CommUnion. Pour la première fois sous la Ve République, un Premier ministre est venu inaugurer une mos-quée de France, à Argenteuil, dans le Val-d’Oise, lundi 28 juin. Plus connue sous le nom de la mosquée Renault (elle avait remplacé un ancien garage de la marque), la mosquée Al-Ihsan (« la bienfaisance ») est enfin achevée [voir Salamnews n° 14, mars 2010]. Dotée d’un dôme et d’un minaret de 15 m de haut, d’une superficie totale de 8 000 m², elle peut accueillir jusqu’à 2 500 fidèles.Objectif non avoué de cette soudaine attention du gouvernement ? Rassu-rer la communauté musulmane en mal d’amour, après la débâcle du débat sur l’identité nationale et un climat imprégné d’islamophobie.Lors de l’inauguration, M. Fillon a ainsi plus que jamais réaffirmé, tout en délicatesse, sa détermination de voir disparaître du territoire français le voile intégral. « Cette pratique mino-ritaire, qui bafoue les règles fondamen-tales du vivre-ensemble et qui heurte

nos concitoyens, correspond à un com-portement radical qui ne reflète pas la réalité de l’islam », a-t-il martelé. « Le drapeau tricolore est assez large pour rassembler et pour respecter chacun dans ses différences, pour unir tous ceux qui, de toutes origines et de toutes confessions, sont la France d’aujourd’hui et la France de demain », a déclaré le chef du gou-vernement, qui a fait de son mieux pour vendre à tout prix le projet de loi « anti-burqa » aux musulmans, qui allait être débattu une semaine plus tard, le 6 juillet, à l’Assemblée nationale. ■

Hanan Ben Rhouma

ConVEnTion. Le 17 juin, le ministère de l’Intérieur et le Conseil français du culte musulman (CFCM) ont signé une convention-cadre sur « le suivi statistique et opérationnel des actes hostiles aux musulmans de France ». Pour l’année 2009, 1 026 actes racis-tes ont été recensés, répartis entre « 220 actions et 806 menaces », dont « au moins 30 % concernent la compo-sante musulmane ». 143 personnes ont été interpellées en 2009. Des réunions régulières, « au moins une par trimestre », seront organisées entre le CFCM et les services de l’In-térieur pour des échanges de statis-

tiques. Des partenariats locaux seront noués entre les services de l’État et les conseils régionaux du culte musul-man (CRCM).Cette convention signée − qui n’a, pour les plus sceptiques, qu’une portée sym-bolique – intervient à l’heure où des rapports européens épinglent l’Hexa-gone. Ainsi, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) s’inquiète de la banalisation du racisme : « les membres de la com-munauté maghrébine sont les plus tou-chés » et c’est surtout « la religion musulmane qui suscite une méfiance croissante en France ». ■

Leïla Belghiti

CINÉMA

L’ItalienUne comédie sociale, d’Olivier Baroux, avec Kad Merad. À 42 ans, Dino Fabrizzi a tout pour être heureux. Vendeur numéro un d’une concession automobile, en passe d’en devenir le directeur ; amoureux et plein d’argent. Sauf que Dino Fabrizzi n’est pas italien. Il est arabe et s’appelle en réalité Mourad Ben Saoud. Il vit sereinement jusqu’au jour où son père malade lui fait tenir une promesse : faire le jeûne du mois de ramadan à sa place…Un film, qui fait écho au débat sur les questions d’identité, à voir absolument, en famille ou entre potes.w En salles le 14 juillet

EXPOSITION

« Routes d'Arabie »300 œuvres venues d’Arabie Saoudite, pour la plupart exposées pour la première fois à l’étranger. Conçue telle une succession d’étapes dans quelques-unes des grandes oasis de la péninsule, l’expo retrace les différentes cultures de l’Arabie Saoudite, depuis la préhistoire jusqu’à l’orée du monde moderne. Le rôle de l’Arabie comme berceau de l’islam est mis en évidence, notamment par des vestiges archéologiques et une très belle porte de la Ka‘ba du XVIIe siècle.w Du 14 juillet au 27 septembreMusée du Louvre Hall NapoléonParis 1er M° Palais-Royal/ Musée du Louvrewww.louvre.fr

AGENDA

SALAMNEWS N° 17 / JUILLET 2010

ÉCONOMIE Transférer son argentPRoXimiTÉ.MoneyGram, numéro deux mondial du transfert d’ar-gent derrière Western Union, a conclu un partenariat de cinq ans avec SRD MP et Bimedia, fournisseur de ser-vices à valeur ajoutée pour les buralistes et les kiosques de presse de France. MoneyGram espère déve-lopper ainsi son activité dans 2 500 bureaux de tabac d’ici à septembre 2010.Mais Western Union, son concurrent direct et leader du marché, n’a pas dit son dernier mot. Il a annoncé la baisse de ses tarifs d’envoi d’argent, allant jusqu’à 20 % vers l’étranger, via les 6 000 agences de la Banque postale où il est implanté depuis 1994.Western Union a aussi signé un accord pour la distribu-tion des services de transferts d’argent avec Keyyo, premier e-opérateur français de télé-phonie sur IP. L’offre Western Union se déploiera dans 200 taxiphones en France, sur les cinq prochaines années. Avec 8 milliards d’euros, le marché français des transferts d’argent, bien supérieur à celui du halal (5,5 milliards d’euros) mais aussi à l’aide publique au développement, fait de la France le 5e pays envoyeur au monde, grâce à la présence des quelque 6 millions de migrants.Devant la multiplication des offres, le site www.envoi dargent.fr, qui couvre 21 pays et 12 établissements, permet aux particuliers de comparer les prix des com-missions. ■

H. B. R.

w Pour plus d’actus, saphirnews.com,le premier quotidien musulman d’actualité

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ÉCONOMIE Transférer son argent

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SALAMNEWS N° 17 / JUILLET 2010

FOCUS10 spécial SANTé eT RAmAdAN

Tous inégaux devant le jeûne ? Qu’il soit religieux ou thérapeutique, ce qui est sûr, c’est qu’il se prépare en amont. Certains vont identifier les risques encourus.

d’autres, les conséquences attendues.

Ramadan : un mois pour se préparer !

Selon un sondage IFOP paru en août 2009, 70 % des musulmans de France affirment observer le jeûne du ramadan. Un chiffre global qui ne dit rien des pra-tiques particulières. Car s’ils sont effec-tivement 70 % à jeûner, les musulmans de France n’observent pas ce pilier de l’islam dans les mêmes conditions. Une femme enceinte prend des dispositions autres que celles qui sont prises par une femme qui travaille. La santé, l’état d’esprit de chacun ou encore le lieu où l’on se trouve sont autant de variables

à prendre en compte. Chacun, selon son cas, se prépare en conséquence. Et n’oublions pas que le mois de ramadan tombe cette année en plein été (du 11 août au 9 septembre). Une donnée non négligeable, qui aura également ses effets.

Attendre bébé et jeûnerSamira, 33 ans, manager, sera enceinte de neuf mois au mois d’août. Elle « ne compte pas jeûner ». Son médecin lui « a déconseillé en raison des risques de dés-

hydratation » et de ses « antécédents de santé ». Il y a quatre ans, la jeune femme avait jeûné en étant enceinte de quatre mois. Un imam le lui avait pourtant déconseillé. Mais « cela n’a pas été du tout difficile », selon elle. En islam, une femme enceinte peut, elle seule, décider si elle est en mesure d’observer le jeûne ou pas. Les jours manqués devront néanmoins être rattrapés avant l’avène-ment du mois de ramadan suivant. Et comme il n’est rien de mieux que d’être aidé dans ses choix, un avis mé-

Par Assmaâ Rakho-Mom

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dical s’impose. Car « pour les femmes enceintes il vaut mieux ne pas dépasser un grand maximum de 12 heures sans boire » et il faut veiller à « stocker dans son organisme une importante provi-sion d’eau, grâce notamment aux bouillons et aux soupes épaisses », conseille le Dr Alain Delabos, auteur de La Chrononutrition, spécial ramadan (Albin Michel, 2007). Une femme enceinte doit « cesser immédiatement le jeûne en cas de malaise ou de signes de déshydratation intense, ne surtout pas faire de sport, ne pas s’exposer au soleil, faire une sieste en milieu de journée, ou au moins rester à l’ombre et dans un endroit frais », rappelle encore le médecin.

Diabète, jeûnerest risquéMais les malades les plus à risques sont les diabétiques. Sur ce sujet, « une conférence de consensus a eu lieu à Casablanca en 1995, réu-nissant des savants musulmans et des médecins » rapporte le Dr Aziz Chaib, membre de l’Association médicale Avicenne de France (AMAF). Une conférence qui a abouti à l’interdiction du jeûne chez les patients diabétiques de type 1 (insulino-dépendants), de type 2, non insulino-dépendants mais non équilibrés. En revanche

peuvent jeûner les diabétiques non insulino-dépendants stables et bien équilibrés ainsi que ceux ne présentant pas de risques de « complications dégénératives ». « Chaque cas doit être jugé de façon individuelle », souligne tout de même le Dr Chaïb, et « toute personne diabétique qui désire jeûner doit en informer son médecin et suivre les directives de ce dernier ».

Sida, un jeûne à surveillerAutre traitement, autre patho-logie : le sida. Comment jeûne-t-on quand on est porteur du VIH sida ? « Cela va dépendre de l’état de santé global », ex-plique le Dr Michel Ohayon, coordinateur médical à Sida info service. « Si l’immunité est altérée (CD4 < 350), le jeûne peut fragi-liser. La question se pose moins si la phase sida est ancienne et que l’immunité est redevenue correcte. L’avis du médecin est nécessaire pour pouvoir prendre la décision la plus adaptée à la situation. »Pour Reda Sadki, responsable et présentateur de l’émission « Survivre au sida », certains sé-ropositifs « veulent montrer qu’ils sont comme les autres » et jeûner quoi qu’il en coûte. « Sur le plan médical, il n’y a à priori pas de

contre-indication : tout dépend de l’état de santé », précise-t-il.

Jeûner sous sermentRetrouver une sérénité ! C’est jus-tement ce vers quoi tendent ceux qui perçoivent l’arrivée du mois de ramadan comme celle d’un nou-veau départ. Les bonnes intentions sont alors légion. Leur mise en œuvre autrement plus fastidieuse, voire aléatoire. Il y a ceux qui se sont promis de profiter de l’abs-tinence qu’impose le jeûne pour arrêter le tabac. Karim, 34 ans, secrétaire médical, est de ceux-là. Pour lui, ne plus fumer sera cette année « relativement plus facile », car il « prépare le terrain depuis un mois en réduisant sa consommation et, de fait, sa dépendance ».Il y a ceux aussi qui ont juré qu’on ne les y reprendrait pas : cette année, coûte que coûte, les jours manqués seraient rattrapés en temps et en heure ! Myriam, 46 ans, sans profession, s’est promis qu’à compter de ce mois de rama-dan elle ferait « encore plus de bien à ses proches ». En attendant, la jeune femme jeûne « quelques jours cha-que début de mois » pour rattraper les jours manqués l’an passé. Pour beaucoup, cependant, le rattrapage est judicieusement planifié durant les journées d’hiver, plus aisées pour le jeûne puisque plus courtes. ■

11www.salamnews.fr

1On ne peut pAs mAngeR devAnt

quelqu’un qui jeûne.le jeûneur s’abstient de manger et de boire par conviction. Ceux qui ne la partagent pas peuvent tout à fait manger devant lui.

2On n’A pAs le dROit de mAngeR,

mAis On peut bOiRe.ni boire ni manger, du lever au coucher du soleil. et le Ramadan 2010 aura lieu en plein été : courage !

3 On ne dOit pAs AvOiR de RelAtiOns

sexuelles.l’abstinence est observée durant la journée seulement !

4 On mAnge COmme quAtRe Au mOment

de lA RuptuRe du jeûne.Certains mangent comme quatre, mais pas vous !

5 On mAnge tOute lA nuit AvAnt le

leveR du sOleil.nul besoin d’en arriver là !

6 On est mOins pROduCtiF.

des repas équilibrés, le matin et le soir, n’entament en rien la productivité de chacun.

7On ne se bROsse pAs les dents.

si, si. le musulman considère son corps comme un dépôt, dont il doit prendre soin. les dents en font partie.

8On ne peut pAs se mARieR.

bien sûr que si ! le repas de noces peut être servi au coucher du soleil.

9On peut FumeR.On ne peut rien ingérer ni

mastiquer durant la journée. pas de patch de nicotine non plus.

10les enFAnts jeûnent Aussi.

le jeûne ne devient obligatoire que pour ceux qui ont atteint la puberté.

15 h w C’est le nombre moyen d’heures que le musulman jeûnera par jour, en France, durant ce mois de ramadan 2010. Il démarrera avec 16 h 15 de jeûne d’affilée le premier jour et finira avec 14 h 30 sans boire ni manger le dernier jour.

Ramadan : un mois pour se préparer !

Le jeûne, entre ascétisme et phénomène de modeABSTinEnCE TEnDAnCE. La santé empêche les uns, la foi anime les autres. À l’inverse des personnes malades, souvent inter-dites de jeûne, certains ont fait de cet état d’abstinence une philoso-phie de vie. Leur credo ? Jeûner mieux, pour vivre mieux. Sur Facebook, il se crée des grou-pes intitulés « Actes sunnah : jeû-ner le lundi et le jeudi » ou encore « Achoura : un grand jour de jeûne ». Avec près de 1 200 mem-bres pour le premier et quelque

700 pour le second. Pour eux, le jeûne ne se limite pas au mois de ramadan. Durant toute l’année, il est des dates clés qu’ils ne rate-raient pour rien au monde. C’est le cas du jour d’Achoura (dixième jour de l’année lunaire) : selon la tradition musulmane, le jeûne de ce jour efface les péchés de l’année précédente.Autre mode de vie et autre prati-que, celle qui allie jeûne et ran-donnée. En France, ces stages font un tabac. Une Fédération jeûne

et randonnée (FJR) a même été créée en 2004. Au menu : ran-donnée plusieurs heures durant la journée, jeûne, cours de cuisine pour apprendre à mieux s’alimen-ter et autres tisanes et bouillons. Le but ? Purifier son organisme, en éliminant les toxines, et retrou-ver une sérénité physique et men-tale. Même les peoples se mettent à pratiquer le jeûne : Yannick Noah, Madonna ou encore Muriel Robin… Quand le jeûne devient phénomène de mode… ■

iDéEs rEçuEs

sur lE rAmADAN10

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L’Algérie, une exception culturelle françaisePassionnées, les relations franco-algériennes ont trouvé un vrai terrain d’entente : le football.

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SpORT12

TALEnTS. Dix-huit des vingt-trois joueurs de l’équipe nationale d’Algérie sont nés en France. Un cas unique dans l’histoire du football. Sur l’autre rive de la Méditerranée, ils ont un nom, on les appelle les binationaux. Malgré une colonisation de cent trente-deux ans et une guerre larvée de huit ans qui n’a

jamais dit son nom, être algérien et français, c’est possible ! De Gaulle, Ben Bella et les accords d’Évian ont bien fait les choses. À défaut d’un retour définitif comme pou-vaient le penser des générations de tra-vailleurs immigrés algériens, leurs enfants leur offrent un retour aux sources pendant cette Coupe du monde. Être derrière ce pays qu’ils ont quitté et être fier de ses origines. Un sentiment à contre-courant, au moment où la France s’enferme dans un débat sur sa propre identité. Déjà, par le passé, l’infernal couple algéro-français – qui oscille chroniquement entre fascination et répulsion – avait vécu un psychodrame footballistique. Au plus fort de la guerre, les meilleurs talents d’origine algérienne avaient quitté la France en 1958 pour rejoindre l’équipe du FLN (Front de libération nationale). Parmi eux, le Moné-

gasque Mustapha Zitouni et le Stéphanois Rachid Mekhloufi sont à la veille d’une par-ticipation acquise au Mondial suédois. Cinquante ans plus tard, l’histoire bégaie une seconde fois. Même si le contexte n’est plus le même. Cette diaspora franco-algé-rienne est, aujourd’hui, un exemple de com-

merce équitable entre les deux pays. Formés dans les meilleurs centres de formation fran-çais, ces jeunes à l’identité partagée, et par-fois tiraillée, viennent de représenter l’Algé-rie au Mondial, en Afrique du Sud. Diversité hexagonalePourtant, la composition de cette équipe ne fait pas l’unanimité. Une voix dis-corde. Rabah Madjer, référence absolue pour les Algériens et marque déposée pour le football depuis sa célèbre talon-nade, sous les couleurs du FC Porto face au Bayern, en finale de la Coupe d’Euro-pe des Champions : « Je ne partage pas du tout ce choix. Mais je le respecte. En Algé-rie, nous avons des talents. Il faut les mettre en avant et arrêter de les marginaliser. La seule CAN (1990) remportée par l’Algérie l’a été avec des joueurs du cru… Quant à

ceux qui sont passés par les catégories jeunes de l’équipe de France et qui, aujourd’hui, jouent le Mondial avec l’Algérie, j’estime que c’est en quelque sorte de l’opportunisme », explique-t-il.Faisant certainement référence à certains joueurs, qui n’ont fait la demande du pas-seport algérien qu’à quelques semaines de l’événement… Mais il faudra s’y faire. L’Al-gérie est désormais une nation arc-en-ciel. Elle est à la couleur de la diversité hexago-nale. Mondialisation oblige. Aucun « Beur » en équipe de FranceRévélation algérienne du Mondial, le gar-dien de but Raïs M’bolhi est l’illustration la plus frappante de cette évolution socio-logique. Français de vécu, il est aussi le fruit d’une union algéro-congolaise. Le sé-lectionneur Rabah Saâdane et le président de la FAF Mohamed Raouaoura ont brisé un mythe. Ils ont fait confiance aux profes-sionnels évoluant en Europe. Et, au fond, c’est comme un clin d’œil de l’Histoire et un retour sur investissement pour l’Algérie. Une évolution qui pourrait désormais être un recours naturel. Même si, par le passé, le flux ne s’est jamais tari.La France pourrait, quant à elle, voir fuir des talents : « J’ai fait très vite le choix de l’Algérie. Je n’avais pas envie de me retrouver comme certains qu’on appelle une fois ou deux, et puis plus rien », fait remarquer le latéral gauche des Fennecs, Nadir Belhadj. Une défiance que les choix de Raymond Domenech pour ce Mondial n’ont fait qu’accentuer. Car, au-delà de l’engoue-ment autour des Fennecs, l’absence de joueurs d’origine maghrébine en équipe de France n’est pas passé inaperçue. Ryad Boudebouz, nouveau chouchou du public algérien, corrobore ce nouvel état d’esprit. « L’Algérie, c’est mon choix. Avec l’Équipe de France, c’est trop compliqué », dit-il. Cer-tainement une manière de dire qu’il n’a pas envie de compter pour du « beur » en France. Le mythe de Zidane a, lui, bel et bien vécu… ■

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18 w C’est le nombre de joueurs ayant représenté l’Algérie lors du Mondial 2010 et qui sont nés en France.

l’équipe d’Algérie, juste avant le lancement du match contre l’Angleterre, le 18 juin. le score sera de zéro partout. battus par la slovénie (0-1), puis par les États-unis (0-1), les verts ont quitté le mondial 2010 dès le premier tour. présents pour la première fois depuis 24 ans, les Fennecs, toutefois, « ont donné le meilleur d’eux-mêmes », selon leur sélectionneur Rabah saâdane. une équipe promise à un bel avenir !

Par Nabil Djellit

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L’Algérie, une exception culturelle française

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aAu pied d’un immeuble Art déco en brique blanche de l’OPAC [office de HLM, ndlr], la salle de prière Masjid ar-Rahma est l’uni-que lieu de culte musulman du 15e arron-dissement de Paris qui a pignon sur rue. L’entrée principale, celle des hommes, donne sur l’étroite rue de Javel. Une fois le hall passé, on accède à la salle de prière par un escalier. Ici tout se passe au sous-sol.

En bas des marches, « la salle d’eau, à droite, est ultra high-tech », s’exclame Tayeb Benali, vice-président de l’Association sociocul-turelle des jeunes du 15e et de leurs parents. Robinetterie infrarouge pour éviter tout gaspillage, carrelage dernier cri. À gauche, éclairée par une grande verrière, la salle principale baigne dans la lumière du jour. « Cette baie vitrée a été financée

par différents donateurs », confie Tayeb. Au sol, la moquette est directement impor-tée de Belgique. Particularité du revête-ment ? « La moquette reproduit des tapis de prière individuels offrant plus de confort aux fidèles. » Les femmes, quant à elles, empruntent un escalier à l’abri des regards, derrière une balustrade métallique noire. Au bout des

PARIS 15e14 Spécial

SALAMNEWS N° 17 / JUILLET 2010

Nichée au cœur du 15e arrondissement de Paris, la salle masjid ar-Rahma accueille des fidèles du monde entier.

Habitants du quartier ou hauts fonctionnaires consulaires des émirats, tous se pressent le vendredi. en attendant, l’ouverture d’une mosquée…

2003 : ouverture de la salle Masjid

ar-Rahma

Capacité d’accueil : 350 personnes

Dimension de la salle des hommes : 600 m2

Dimension de la salle des femmes : 90 m2

Nombre total de salles : 4

Horaires d’ouverture : 15 minutes avant l’heure de chaque prière

Montant du loyer : 24 000 euros par an

Reportage de Nadia Moulaï Photos de Lahcène Abib

Une ville, unemosquée

La mosquée des diplomates

rEPÈrEs

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marches, une minuscule salle aménagée, avec moquette beige et tableaux coraniques au mur. Un rideau de tissu bleu coupe une partie de la pièce, permettant aux hommes de rejoindre la salle principale, mitoyenne. En ce vendredi, une certaine effervescence règne dans la rue. Une atmosphère qui tranche avec les façades froides des immeubles alentour. Musul-mans du quartier ou personnels diplomatiques, les fidèles du vendredi viennent de tous les horizons. Qataries, Saoudiens ou Comoriens, tous ont leurs habitudes à Ar-Rahma, souvent appelée la « mosquée des ambas-sades ». Déposés en véhicules privés ou en minicar, « comme les employés de l’Unesco »…

Diplomates et habitants, une mixité inattendueUn mélange social qui passe, désormais, inaperçu auprès des fidèles du quartier. « Ils sont habitués à l’arrivée de ces person-nalités en voiture de luxe avec chauffeur », lance Tayeb. La salle est inaugurée en 2003, grâce à la pugnacité de Mohamed Benali, président de l’association. « Je me suis appuyé sur les élus, notamment Anne Hidalgo, pour plaider en faveur des musulmans du 15e », relate le vieil homme aux accents franco-marocains. « Je suis allé voir l’OPAC. »

Le bailleur, d’abord hésitant, cédera contre 6 000 euros de loyer par trimestre, soit 24 000 euros à l’année. Une somme à laquelle s’ajou-tent les travaux d’aménagement. « Jeunes et anciens du quartier, tous ont mis la main à la pâte », se rappelle Tayeb. Pendant trois mois, entre 60 et 80 personnes se sont relayées pour réaménager les espaces intérieurs en salle de prière… « Avec une nécessité : optimiser l’espace pour gagner le moindre centimètre », fait obser-ver Tayeb. Il avait vu juste : la salle est aujourd’hui largement saturée lors de la grande prière hebdomadaire.

Une mosquée victime de son succèsCar une fois le prêche entamé, c’est un flot ininterrompu de fidèles qui s’empressent de se frayer un chemin dans la salle de prière. Pas évident. La salle n’accueille pas plus de 350 fidè-les. Entre les habitants du 15e, ceux des arrondissements voisins et le personnel consulaire, le seuil est rapidement atteint. Une situation, source de tensions. Le voisinage, plutôt hostile à l’ouverture d’une salle de culte musulman, est d’ailleurs aux aguets du moindre faux pas. « Lors de l’ouverture, certains habitants ont lancé des pétitions à plusieurs reprises pour faire fermer le lieu, indignés par les

prières effectuées sur le trottoir », témoigne Tayeb Benali. Straté-gique, Tayeb, aidé de deux béné-voles, assure l’accueil des fidèles et veille à ce que personne ne prie sur le trottoir… Une exi-gence de la mairie. « Le vendredi, la prière crée du trouble en termes de stationnement et de circulation, il y a du monde », constate Hubert Martinez, adjoint au maire chargé de la tranquillité publique à la mairie du 15e arrondisse-ment. Et d’ajouter : « Nous avons donc demandé la présence de poli-ciers afin de réguler la circulation, cela rassure les habitants. » Dans ce souci de pédagogie, Mohamed Benali entretient d’ailleurs des relations étroites avec la communauté juive et chrétienne du quartier, s’ap-puyant sur le dialogue inter-religieux.Entre le regard des voisins et celui des policiers, l’association veille à prévenir tout déborde-ment et tous préjugés. D’autant que Benali père espère obtenir un espace plus grand. Objectif ? Doter le 15e arrondissement d’une véritable mosquée. En attendant, l’association s’atta-che à collectionner les bons points… ■

w C’est le nombre d’habitants du 15e. Le 15e est l’arrondissement le plus habité de Paris. Il est plus populaire que sa réputation ne le laisse penser : 17 % du parc locatif sont des logements sociaux.230 000

POrTrAiT

mOhAmed benAli préside l’Association socioculturelle des jeunes du 15e et de leurs parents créée courant 2002. né à Figuig, au maroc, en 1944, il gagne la France au début des années 1960. il occupera successivement des emplois dans le bâtiment, puis dans la sécurité. homme de religion, il oriente son travail associatif en faveur de la communauté musulmane.

À l’échelle de son quartier, dans la cité des quatre-Frères-peignot (paris 15e), il milite auprès des élus pour doter l’arrondissement d’une salle de prière. père de quatre enfants, dont tayeb benali très impliqué dans la gestion de la salle Ar-Rahma, il apparaît comme une figure fédératrice du quartier. l’homme mise aussi beaucoup sur l’interreligieux. une fois par mois, il rencontre des membres des communautés juive et catholique.

PArOlE À

Fédérer !

15www.salamnews.fr

Parler avec tout le monde »

youssef hamayet elmili 27 ans, responsable import-export

« j’habite à côté de la salle de prière. Comme je travaille souvent à la maison, c’est très pratique pour moi. la salle est bien entretenue et je m’y sens très à l’aise. je m’y rends depuis 3 ans et ne fais aucune différence entre une mosquée et une salle de prière. l’important est d’avoir un endroit pour prier et de se retrouver avec la communauté. »

yliès mendy 29 ans, chauffeur de taxi « la salle Ar-Rahma

est un peu petite. je m’en contente, c’est déjà bien dans paris. d’ailleurs, cela ne m’empêche pas de venir très souvent. je suis converti depuis cinq ans, alors prier dans une mosquée, c’est très important pour moi. »

mohamed mahr 70 ans, retraité d’une entreprise de nettoyage

« je m’occupe de la collecte et du nettoyage de la salle de mosquée. je tiens beaucoup à ce lieu, car nous nous sommes beaucoup démenés pour l’ouvrir, puis l’aménager. je m’y rends tous les jours, à chaque prière. mais, parfois, c’est difficile car gérer une mosquée suppose beaucoup de patience et d’énergie ! »

armin parsi 25 ans, chauffeur de taxi « je fréquente cette

mosquée depuis plusieurs années. quand je peux, je donne un coup de main pour assurer l’accueil des fidèles, surtout le vendredi. Cette petite mosquée est un lieu de convivialité, beaucoup se connaissent, on a tous grandi ensemble. je tente de venir aussi souvent que possible. mais j’exerce la nuit, ce qui n’est pas évident. »

salle de prière masjid ar-Rahma47, rue de Javel / 21, rue des Quatre-Frères-Peignot75015 ParisM° Charles-Michel ou Javel(ligne 10)Tél. : 01 71 50 57 89

La mosquée des diplomates

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Dans L’Italien, votre meilleur ami vous dit : « Ce qui te poursuit dans la vie, c’est pas la religion, c’est le mensonge. » Vous est-il arrivé de mentir ?Kad Merad : Oui, cela m’est arrivé deux fois. Comme Dino d’ailleurs. La première fois, j’avais 18 ans, j’étais en vacances et avais ren-contré une jeune fille. Et je n’ai pas osé lui dire que je m’appelais Kaddour. Je lui ai dit que je m’appelais François, que j’étais producteur, je me suis inventé tout un délire parce que je n’ai pas assumé.

Et ça a marché ?K. M. : Je n’ai même pas réussi à l’embrasser une fois ! Et je crois que si je m’étais appelé Kaddour, elle m’aurait embrassé pareil ! Ce n’est pas une honte de son pays d’origine, c’est une peur. Parce que toutes les images qu’on nous renvoie dans les médias sont tellement pleines de préjugés et de clichés qu’on ne veut pas y être associé.

Et la deuxième fois ?K. M. : C’était pour le boulot. Je voulais être acteur tous azimuts. Je suis métis : maman française, papa algérien. J’ai grandi en France

et, tout d’un coup, mon prénom a été un han-dicap. Je craignais que l’on me donne des rô-les bien précis de Maghrébins. D’ailleurs, mon premier rôle à la télévision s’appelait Ahmed Ben Mabrouk, un éducateur de MJC, dans Tri-bunal. J’ai flippé ! Non pas que j’eus honte de jouer ce rôle, mais je me suis dit : « Je veux bien jouer des Arabes, mais je voudrais bien jouer autre chose aussi ! »

Au final, vous ne changez pas de patronyme.K. M. : J’avais trouvé François Kaddour, Kad-dour devenant mon nom de famille. Puis je me suis dit : « Je ne vais pas revivre ce qu’a vécu mon père il y a cinquante ans ! » Mon père s’est fait appeler Rémi, il n’avait pas peur à l’époque, c’était juste pour s’intégrer, ne pas déranger. Pour ma part, c’était parce que j’avais peur des préjugés. Finalement, ce fut Kad.

Vos parents ne vous ont pas donné un deuxième prénom français ?K. M. : Non, c’est curieux. Mon père d’origine algérienne a rencontré ma mère berrichonne…et ma mère a tenu à nous donner des prénoms algériens. Je trouve cette histoire tellement magnifique !

Tête d’affiche Kad merad16SALAMNEWS N° 17 / JUILLET 2010

« Quand je jouais, je priais, j’étais bien »

Kad Merad joue L’Italien. Une comédie, qui narre l’histoire de Mourad Ben Saoud, alias Dino Fabrizzi, et dont la vie s’est construite sur une double identité. Il nous raconte combien ce film est si proche de ses questionnements et de son propre parcours. En toute confidence, doublée d’une pointe d’humour pince-sans-rire.

BIO EXPRESSné le 27 mars 1964, à sidi bel Abbes, en Algérie, Kad merad a grandi avec ses deux sœurs et son frère, son père d’origine algérienne et sa mère d’origine berrichonne, à Ris-Orangis (essonne), « une banlieue terrible » mais qui fut, pour lui, « la plus belle banlieue du monde ». dès 18-20 ans, il anime une émission de radio sous le nom de mister Kad. C’est en 1991 qu’il entre à Ouï Fm et rencontre Olivier baroux, devenu son acolyte de toujours. le duo se fait connaître pour ses sketches à se tordre de rire, depuis leur premier film commun Mais qui a tué Pamela Rose ? (2003) à leur plus récent, L’Italien, sorti en salles le 14 juillet.Après le César du meilleur second rôle masculin, décerné en 2007, c’est Bienvenue chez les Ch’tis, de dany boon, qui le consacre parmi les plus grands acteurs français. dès la rentrée de septembre prochain, Kad merad jouera au théâtre de paris, dans Rendez-vous, une comédie musicale à l’américaine. « Je chante et je danse : un vrai défi ! » il vient d’achever la réalisation de son premier film, Monsieur Papa, qui sortira en mars 2011.

© F

rédéri

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C’est une preuve d’amour aussi ?K. M. : Grave ! Puis il y a eu toute cette jeunesse : quand je donnais mon prénom, les gens disaient : « Ah, oui ? » Parce que j’ai une bonne tête de français comme mon frère et mes sœurs, c’est ouf ! C’est pourquoi l’his-toire de Dino n’est pas si éloignée de la mienne.

L’Italien est une comédie sociale qui interroge.K. M. : On aimerait qu’à la fin de la projection les gens discutent et se disent : « Quand vous rencontrez quelqu’un qui s’appelle Bachir ou Brahim, ça vous fait quelque chose ? » C’est une éducation ! Les médias sont très responsables aussi. Je dis souvent : la plupart des gens qui ont des prénoms, des physiques d’origine étrangère mais qui sont bien français vivent simplement leur vie d’hommes et de femmes. C’est lourd, quand on démarre dans la vie, et qu’on nous montre des imams et des Arabes toujours vociférant, haineux. On ne montre jamais des gens cools ! Et 99 % des musulmans sont des personnes qui veulent simplement vivre. L’Italien est important pour moi, il me permet d’en parler, car ça fait longtemps que ça me saoule.

Pour jouer vos cinq prières, vous avez dû réviser vos gammes. Cela n’a pas été trop dur ?K. M. : Si ! Quand je jouais les scènes de religion, je pensais à ma grand-mère que j’avais vu prier étant ga-min : c’était émouvant de la voir se parler à elle-même. Dans ma famille, en Algérie, la plupart sont pratiquants. J’ai appris aussi des sourates, pour être le plus juste pos-sible. Je n’avais jamais prié de ma vie. Je n’ai jamais été pratiquant. J’ai grandi en France, à la française.

Mais vous ne mangiez pas de porc ?K. M. : Effectivement, mon père nous l’a inculqué. Mais depuis je me suis rattrapé !

C’est-à-dire ?K. M. : J’en mange ! Comme beaucoup de Français. Mon père l’a interdit sans doute par respect à l’égard de sa famille, une espèce de lien avec ses origines. Mais cela s’arrêtait là. On avait le couscous, le dimanche, de temps en temps, avec la musique arabe dans la cuisine.

Chabert dans Les Choristes, Philippe Abrams dans les Ch'tis, vous jouez des rôles de « bons » Français. Une revanche sur la vie ?K. M. : Je suis le parfait Français ! le Monsieur Tout-le-Monde ! J’ai quand même réussi à garder un peu de mon prénom et mon nom. Oui, je peux considérer cela comme une victoire.

Jusqu’à jouer le papa du Petit Nicolas, le bon père de famille…K. M. : J’ai une bonne tête de beauf ! C’est ça que vous voulez dire ! Je peux aussi avoir une bonne tête de mé-

chant, faites gaffe !... Au-delà du nom et des origines, je corresponds en fait à un choix de metteur en scène.

Parce que vous jouez bien, et c’est comme ça qu’on vous aime.K. M. : Il y en a plein qui aimeraient qu’on les aime dans la vie de tous les jours, qui sont avocats, méde-cins…, et qui jouent bien aussi dans leur vie. Comme Zinedine Zidane, il est Algérien. Jamel Debbouze, il est Marocain. Roschdy Zem… tous ces gens-là sont des sommités. Mais il faudrait que cette reconnaissance se fasse pour tout le monde.

Quelle impression cela vous fait-il d’être aujourd’hui l’acteur le plus « bankable » ?K. M. : Le plus bancal ! D’être dans les dix acteurs français les plus demandés, franchement cela ne me fait rien. Ce qui me fait plaisir, c’est de recevoir des coups de fil de personnes qui veulent travailler avec moi. Je ne suis qu’un artiste qui traverse la vie.

Votre marionnette est entrée aussi aux Guignolsde l’info. Une consécration ?K. M. : C’était ça ou le musée Grévin ! Ils trouvent que je travaille trop, mais je peux gagner ma vie ! Les vacances, ce sera à l’âge de la retraite… Quoique les comédiens ne s’arrêtent jamais. J’aimerais bien finir sur scène !

Quel est votre plus intime confident : votre compère Olivier Baroux ? votre épouse Emmanuelle Cosso ? ou Dieu ? K. M. : Je crois que c’est moi. Je suis le seul qui connais-se vraiment ma vie et ce que j’ai dans la tête.

Que pensez-vous de la place accordée à l’islam ?K. M. : À Marseille, je trouve que l’islam a une vraie place. On le ressent parce que l’on voit les bateaux traverser la Méditerranée. Il y a un lien très fort avec l’islam : juste la mer. Comme un vieux cordon ombi-lical entre le Maghreb et Marseille. En France, on n’est pas le plus à plaindre : l’islam y est respecté, le culte est pratiqué le plus normalement possible, les mosquées existent, d’autres vont se construire. Bien sûr, il y en a toujours qui seront choqués par la religion, mais par toutes les religions d’ailleurs.

Jeûnerez-vous au prochain mois de ramadan ?K. M. : Non, je ne suis pas du tout religieux ! J’entre dans une église, dans une mosquée, je me sens bien. Je respecte ceux qui ont la foi, ceux qui prient. Mais moi, non ! C’est vrai que, dans L’Italien quand je jouais, je priais, j’étais bien, mais je pensais tout de suite à ma famille en Algérie, des images me revenaient. Mais je ne pense pas que je me convertirai un jour. Je ne suis pas assez sérieux pour ça ! ■

Propos recueillis par Huê Trinh Nguyên

« Je trouve que l’islam en France est respecté, malgré tous les préjugés » 17www.salamnews.fr

Abcédaire

B comme BANLIEuE

S’il y a bien un sujet qui m’intéresse, c’est la banlieue. Je ne sais pas encore par quel bout prendre mon engagement, mais s’il y avait un projet d’envergure sur la banlieue et qu’il faudrait y mettre un visage, je le ferai.

C comme CONvICTIONS

Je suis en train de changer. D’être père, ça change. De vieillir aussi ! J’ai 46 ans, je commence à être plus construit dans mes convictions.

O comme OPTIMISME

La violence qu’il y a autour de nous est assez oppressante : quand elle ne vient pas des hommes, elle vient de la Nature, il n’y a jamais de répit. Pourtant, je suis joyeux et assez optimiste, ce qui permet de continuer de vivre, mais c’est chaud !

R comme RESPECT

Le respect de tous, mon père m’a toujours dit : « Tu dois toujours respecter la personne, même si c’est un moins fort, un moins riche. Tu dois toujours garder en tête que c’est un être humain. »

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LL’été, on s’occupe de soi et… de ses che-veux ! Si la saison estivale est synonyme de santé, elle ne l’est pas forcément pour la chevelure, souvent mise à rude épreu-ve par le soleil, le sel ou le chlore. Ayez le réflexe prévention, en commençant les soins avant le départ en vacances. D’autant qu’il existe une panoplie de produits pour préparer les cheveux. Une règle d’or à savoir : à chaque cheveu, son produit. Plutôt secs, optez pour un shampoing et un après-shampoing très hydratants. Car, dans votre cas, le film hydrolipidi-que du cuir chevelu est insuffisant, sur-tout il n’assure plus son rôle protecteur. D’où un cheveu fragile et terne. N’hé-sitez pas à investir dans des soins très nutritifs, type masque ou crème sans rinçage, à appliquer quotidiennement. Autre cas, les cheveux gras. En cause, une sécrétion excessive du sébum provo-quant même des chutes de cheveux ou des pellicules. Dirigez-vous plutôt vers les gammes anti-séborrhéiques.Également importante, la nature du cuir chevelu. Qu’il soit gras ou sec, à vous de trouver le produit le plus adapté à em-porter dans vos bagages !

Jouer la carte naturelle Avec 250 000 plantes répertoriées dans la Nature, le bonheur est dans le pré. À commencer par le henné. Cette plante de la famille des lythracées est la plus naturelle des teintures. À proscrire ce-pendant sur les cheveux permanentés, colorés ou blancs. Connu pour ses bien-faits capillaires, le henné gaine le che-

veu sans attaquer la kératine. La durée de l’application varie en fonction de la couleur souhaitée.Les huiles essentielles ont aussi la cote. Romarin, citron ou bois de rose, leurs vertus sont connues pour lutter contre les effets des UV (rayonnement ultra-violet). Comme pour l’épiderme, le soleil as-sèche le cuir chevelu, causant alors des pellicules. « Les UV bloquent l’ élimina-

tion des acides gras présents dans le sé-bum », explique Souad, pharmacienne à Paris. Résultat ? « Les toxines prospèrent sous l’ épiderme, empêchant l’ irrigation des racines, fragilisant le cheveu. »Remède contre le desséchement causé par le soleil : le beurre de karité. Très facile à trouver dans le commerce, c’est le produit phare de votre été ! Produit 100 % naturel qu’utilisent les femmes africaines depuis des siècles pour avoir

pRATIQUE18SALAMNEWS N° 17 / JUILLET 2010

Soleil, sel, chlore, vent… un cocktail détonant pour les cheveux !

Heureusement, les solutions existent avant, pendant et après les vacances.

Car une belle chevelure, cela s’entretient.

Par Nadia Moulaï

spécial BeAUTé

lEs AsTucEsw Brossage primordial. Brossez vos cheveux tous les jours pour éliminer poussières, cheveux en phase de chute et cellules mortes. Un geste également important pour redonner du volume à la chevelure. Si vous utilisez des huiles essentielles, le brossage facilitera la pénétration dans la masse capillaire. Comptez 1 minute matin et soir.

w Massez-vous ! On le sait, un cuir chevelu sain, ce sont aussi des cheveux sains. Pour détendre le cuir chevelu, rien de mieux qu’un massage. Il stimule la circulation sanguine vers les racines et donc la repousse du cheveu. À noter, on masse sans frictionner pour faire glisser la peau le long du crâne.

w Limitez la chute des cheveux. Après les vacances, les traitements anti-chutes sont quasi obligatoires. Soleil, sel et changements de température dévitalisent votre belle chevelure. Sans compter que l’on perd 100 cheveux par jour en moyenne. Les pharmacies et parapharmacies regorgent de traitement anti-chutes permettant aussi de fortifier les cheveux. Comptez trois mois de traitement à partir de la rentrée.

lEs PiÈGEsw Les bons produits, un fondamental ! Cheveux secs et cuir chevelu gras ? Une combinaison possible. D’où l’importance de bien connaître sa nature. Si vos cheveux graissent rapidement, n’utilisez pas de produit trop riches et vice-versa. Sachez, par exemple, que les shampooings volumateurs ou antipelliculaires sont plutôt formulés pour les cheveux gras… N’achetez donc pas à l’aveuglette.w Limitez les shampooings. Contrairement aux idées reçues, mieux vaut éviter deux lavages successifs. Certes, le premier nettoie. Mais le second abîme la kératine. Une légende largement répandue à travers les modes d’emploi des emballages. En revanche, rien ne vous empêche, si vous le souhaitez, de laver vos cheveux tous les jours. w N’abusez pas du fer à lisser. Une belle chevelure de jais, cela fait rêver. Si vous utilisez le fer à lisser, veillez à ne pas en abuser. À terme, la chaleur détériore la qualité du cheveu. Résultat, il se dessèche et, parfois, pas d’autre solution que de les couper ! Pour les adeptes, ayez toujours un bon sérum protecteur à portée de main.

De beaux cheveux en été !

© M

&M

Page 19: Salamnews17-Nationale

une peau toute douce, très hydratant il protège aussi les cheveux. En général, un masque au karité, c’est 30 à 45 minutes de pose. À savoir aussi, à forte dose, rien n’est vrai-ment efficace contre le soleil. Le mieux est encore de se couvrir la tête. D’autant que le vent vous apportera aussi toute la poussière alentour. Foulard, casquette ou chapeau, à vous de choisir. Mais, atten-tion, veillez bien à laisser respirer les che-veux. Vous éviterez ainsi d’étouffer le cuir chevelu, tout en favorisant la repousse.

Sel ou chlore, même combatSi vous comptez vous baigner, soyez armée contre les méfaits du sel ou du chlore. Très agressifs pour le cheveu, ils déshydratent le cuir chevelu, allant même jusqu’à causer irritations et démangeaisons. Un réflexe donc, munissez-vous d’un spray à base d’huiles végétales, de type jojoba, sésame ou argan. Une fois les activités aquatiques terminées, pensez à rincer les cheveux avec de l’eau douce pour enlever le sel ou le chlore. Également utile : un coup de peigne, his-toire d’ôter les derniers résidus. Le soir, lavez les cheveux avec un sham-poing doux à base de produits naturels. Si vous en avez le courage, finissez par le jus d’un demi-citron pour lisser la kératine du cheveu.

Entretenir sur la duréeÉtape importante, le retour des vacan-ces. Si vous avez protégé les cheveux tout l’été… eh bien, continuez ! Premier geste ? Changez de shampooing. Les experts sont formels. « Un cuir chevelu habitué aux mê-mes composés actifs graisse plus vite ! », souli-gne Souad. D’autant que des gammes sont spécialement conçues pour les retours de vacances. Au palmarès des produits pha-res, toujours ceux qui sont à base de karité, d’argan ou de citron…Pour stimuler le cuir chevelu malmené durant les mois estivaux, la menthe ou le romarin. Vous les trouverez sous forme de sérum ou d’huiles essentielles.Côté soins, poursuivez les masques heb-domadaires. Enfin, un dernier conseil : à la rentrée, faites un saut chez votre coif-feur pour rafraîchir les pointes. Un petit saut pour vous, un grand pas pour vos cheveux ! ■

19w Un seul cheveu pousse de 12 cm par an, à raison d’une vitesse moyenne de 1 cm par mois. Pour l’ensemble de la chevelure, nous atteignons une pousse annuelle de 13 km !

NOs cOuPs DE cŒur

1.

www.salamnews.fr

1. bain d’hydratation cheveuxVéritable régénérant cellulaire, ce masque Nature & Découvertes hydrate et équilibre le cuir chevelu. Ses actifs : l’aloe, l’huile de jojoba et l’huile de noisette. Enrichi en extraits de menthe et d’acérola, il gorge la chevelure de vitamines essentielles A, B, C et E, afin de la renforcer et de la rendre encore plus soyeuse.Certifié bio – 100 ml Prix conseillé : 14,95 €

2. shampoing nutri-éclat à l’huile d’argan et aux huiles essentiellesPour cheveux normaux agressés, le shampooing Kaé Nutri-éclat associe l’huile d’argan, des extraits naturels de raisin et d’hibiscus et des huiles essentielles revitalisantes. Il apporte les éléments nutritifs et énergétiques indispensables à la fibre capillaire.Certifié bio – 200 ml Prix conseillé : 20,90 €

3. shampooing réparateur à l’huile d’argan et aux huiles essentiellesPour cheveux secs, très secs et abimés, le shampooing réparateur Kaé lisse les écailles, répare et protège durablement la fibre capillaire. Ses actifs sont naturels au fort pouvoir régénérant : noix de coco, extrait d’ortie, huile d’argan, huiles essentielles de bois de rose et d’ylang-ylang. Il anticipe ainsi les agressions futures et prévient la formation des fourches.Certifié bio – 200 ml Prix conseillé : 20,90 €

4. sérum cheveux nutri-éclat au jojoba et à l’huile d’arganPour cheveux normaux, ce sérum véhicule des substances fortifiantes et nutritives essentielles à la fibre capillaire. Ses actifs : les huiles de jojoba, d’argan et d’avocat, combinées aux essences aromatiques de pamplemousse et de cade. Il intervient ainsi dans la nutrition du cheveu sur toute sa longueur, tout en disciplinant la chevelure. Complément parfait au shampooing Kaé Nutri-éclat.Certifié bio – 30 ml Prix conseillé : 29,60 €

5. sérum cheveux réparateur au monoï de tahiti et à l’huile d’arganPour cheveux secs et abimés, ce sérum nourrit intensément et répare les cheveux secs et cassants. La triple association du Monoï de Tahiti, de l’huile d’argan et de l’huile d’olive lui confère une efficacité ciblée anti-pointes sèches. Complément idéal au shampooing réparateur Kaé.Certifié bio – 30 ml Prix conseillé : 29,60 €

2.

4.

3.

5.

13 km

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Culture20SALAMNEWS N° 17 / JUILLET 2010

Par Huê Trinh Nguyên

ARTS ET CIVILISATION

PÉRIPLE. Stèles funéraires, peintures murales, vaisselle d’argent, bijoux précieux… Ce sont près de 300 œuvres qui sont présentées au musée du Louvre. Dans un parcours associant de grands pan-neaux photographiques (site d’al-’Ulâ, site de Hégra, site d’Al-Rabadha…) et des ob-jets archéologiques, le visiteur chemine, tel le voyageur. Étape par étape, de la période antique à la période islamique, à la dé-couverte de l’Arabie Saoudite, ce pays devenu royaume, à la croisée de l’Irak, de l’Iran, de l’Égypte, des civilisations du Levant et des grands Empires.

Des pièces inéditesExceptionnelle, l’exposition l’est : par sa scénographie et la proportion importante d’objets ici exposés, qui, pour la plu-part, sortent pour la première fois du territoire saoudien. « Ce n’est pas seulement une première pour le musée du Louvre, c’est aussi une première mondiale », déclare Carine Juvin, responsa-ble scientifique au département des Arts de l’islam du musée du Louvre et commissaire de l’ex-position. « Certaines pièces, en effet, soient n’avaient jamais été exposées dans les musées saou-diens, restant dans les réserves ; soient n’ont été retrouvées que récemment – de grandes statues, par exemple, retrouvées il y a trois ans, ont été reconstituées dans leur intégralité par le mu-

sée du Louvre. D’autres, enfin, ont été publiées mais dans des catalogues en arabe, donc peu accessibles au public non arabo-phone. »Parmi les pièces maîtresses de l’exposition : la porte de la Ka‘ba. Mais aussi des objets en provenance du sanctuaire de Médine et remontant à l’épo-que ottomane : serrures en argent gravé, brûle-encens… Véritable trésor scientifique, les nombreuses stèles funé-raires, du Xe au XVIe siècle, nous renseignent sur la société mecquoise de l’époque, consti-tuée d’artisans, de marchands, d’hommes de religion, de des-cendants des compagnons du Prophète.« Routes d’Arabie », une occasion unique de voir ces objets, à ne manquer sous aucun prétexte. ■

Loin des clichés liés au pétrole et aux pétrodollars, « Routes d’Arabie », l’exposition exceptionnelle présentée par le musée du Louvre, retrace l’Histoire, souvent méconnue, de l’Arabie Saoudite.

Horaires Du 14 juillet au 27 septembre, tous les jours, sauf le mardi, de 9 h à 18 h, les mercredis et vendredis jusqu’à 22 h

Tarifs Entrée de l’exposition : 11 €

Billet jumelé (collections permanentes + exposition) : 14 € avant 18 h ; 12 € après 18 h les mercredis et vendredisGratuit pour les moins de 18 ans et les chômeurs.

1635-1636. Porte de la Kaaba au nom du Sultan Murad IV avec sa base, argent

doré sur âme en bois, H. 342, L. 182 cm, musée national de Riyad.

IVe mill. av. J.-C. Stèle anthropomorphe, grès, H. 100, L. 36 cm, environs de Al ‘Ulâ - Mada’in Salih - Taymâ’, musée national de Riyad.

Fin Ier s. av. J.-C. Inscription de la tombe de ‘ljl bin Haf'am, calcaire, H. 26, L. 34 cm, Qaryat al-Fâw, musée national de Riyad.

Les antiques métropoles commerciales du cœur de l’Arabie

La province orientale et le monde gréco-romain

Période islamique : les routes de pèlerinage

IXe s. apr. J.-C. Feuillet de Coran écrit en lettres d’or, encre et or sur parchemin, L. 40 cm, l. 14,5 cm, provenance inconnue, musée national de Riyad.

L’Arabie avant l’Histoire

Ier s. apr. J.-C. Collier à pendentif orné d’un camée, or, perle fine, rubis, turquoise, D. 38,5 cm, Thâj, tombe de Tell al-Zayer, musée national de Riyad.

Sur les routes d’Arabie

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Musée du Louvre Hall Napoléon Paris 1er

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L’Arabie avant l’Histoire

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DE VOUS À NOUS22 Vous traversez un moment difficile ? Vos réactions et celles des autres vous surprennent ? Vous avez l’impression d’être dans une impasse ? Quelle décision prendre ?…À partir du bel islam et d’une lecture appliquée du Coran, des solutions peuvent toujours être trouvées. Posez vos questions à : [email protected]

SALAMNEWS N° 17 / JUILLET 2010

Par Chams en Nour, psychanalyste

« JE VOUS ÉCRIS POUR VOUS PARLER DE MON FILS, TAWFIQ. C’EST MON SECOND, IL A VINgT-hUIT ANS. Il est né à Tlemcen, en Algérie, mais quand il est venu me rejoin-dre avec sa mère en France, il en avait trois. Avec celui-là, je ne suis jamais arrivé à rien. Tête de mule, forte tête, toujours en opposition. Il me tape tellement sur les nerfs quand il s’oppose à moi, ce qu’il fait systématiquement, qu’il m’est arrivé de lui envoyer des coups. Mon cœur en saigne. Que Dieu me pardonne ! Je n’arrive pas à me dominer devant sa résistance. Quels conseils pouvez-vous me donner ? »

Mahmoud, 56 ans

Chams en Nour. Pardonnez-moi, mais ce petit saignement de cœur, comme vous le dites, me paraît source d’espoir. Au moins vous assumez votre limite et de cela vous pouvez être satisfait. Mais interrogez-vous sur les raisons de votre violence envers ce fils au caractère bien trempé. Auriez-vous subi vous-même la coupe d’un père tout-puissant, devant lequel vous n’avez pas osé vous révolter ? Rappelez-vous une chose essen-tielle : le cœur sait obéir quand la loi est juste. « Soyez équitable ! Dieu aime ceux qui sont équitables. » [Coran, s. 49, v. 9] ■

« JE SUIS UNE MAMAN DE TROIS GRANDS ADOLESCENTS, DEUx FILLES ET UN gARçON, DE 17, 15 ET 13 ANS. Je vous assure, je ne les comprends plus. Ils se chamaillent, ils sont jaloux, ils me volent des sous dans ma bourse, mentent et travaillent mal à l’école. Aidez-moi, je ne sais pas comment faire pour les comprendre et les aider. »

Samira, 43 ans

Chams en Nour. Je le reconnais, ce n’est pas facile de mener trois adolescents, j’espère que vous n’êtes pas toute seule pour affronter cette situation, vous ne le précisez pas dans votre lettre. Est-ce que, justement, leur père est présent ? Cet élément est capital pour que les enfants puissent intégrer par leur expérience propre l’importance du respect des règles. C’est le père qui transmet, dans toute forme d’éducation, la notion du respect de la Loi, et donc des lois. Si le père flanche sur ce point, ou s’il est absent, ou encore s’il a re-noncé à ses devoirs de père, les adolescents ont du mal à trouver leur structure, leur confiance en leurs valeurs. Cela peut entraîner vers la violence envers soi ou les autres et donc toute forme de délinquance. Parlez-leur, instaurez par vos paroles un climat de confiance et tentez de trouver dans votre entourage un homme qui puisse vous appuyer à travers un dialogue d’adulte à adulte avec vos ados. ■

La question du respect

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