Saison 11-12 | Les mains sales

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Le Passe-Plat LE PETIT JOURNAL DU SPECTATEUR QUI PREND DE LA HAUTEUR I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I ME 19 & JE 20 OCTOBRE 2011 · 20H Les mains sales de Jean-Paul Sartre mise en scène Guy Pierre Couleau © Grégory Brandel Durée: 2h30 équipe de création mise en scène Guy Pierre Couleau dramaturgie Guillaume Clayssen scénographie Raymond Sarti costumes Laurianne Scimemi lumière Laurent Schneegans musique Philippe Miller vidéo Michel Fouquet interprétation Serge Tranvouez (Hoederer) Xavier Chevereau (Le prince, Ivan) Michel Fouquet (Louis) François Kergourlay (Georges) Flore Lefebvre des Noëttes (Olga) Anne Le Guernec (Jessica) Olivier Peigné (Karsky) Nils Ohlund (Hugo) Stéphane Russel (Slick) production Comédie de l’Est coproduction Cie des Lumières & des Ombres Théâtre d’Angoulême Théâtre la Passerelle L’Atelier du Rhin – CDR d’Alsace coréalisation Athénée – Théâtre Louis Jouvet accueil en collaboration avec D epuis plusieurs années, j’ai envie de faire découvrir au public d’ici le travail de Guy Pierre Couleau, homme de théâtre que j’estime pro- fondément pour l’attention qu’il porte aux textes et à la justesse de ses interprètes. Point d’esbroufe avec lui mais la recherche exigeante et aimante de ce que l’on peut appeler le cœur et le nerf d’une œuvre, et une troupe à l’unisson pour rendre toute la complexité des questions soulevées par Jean-Paul Sartre. Robert Bouvier | directeur Recette maison «L e théâtre n’est fait ni pour la démonstra- tion ni pour les solutions. Il se nourrit de questions et de problèmes. (…) Comme dans Sophocle, aucun de mes personnages n’a tort ni raison. Un mot de Saint-Just, «nul ne gouverne innocemment», m’a fourni le thème des Mains sales. Partant de lui, j’ai mis en scène le conflit qui oppose un jeune bourgeois idéaliste aux nécessités politiques. Ce garçon a déserté sa classe au nom de cet idéal et c’est encore en son nom qu’il tuera le chef qu’il admirait mais qui a préféré la fin au choix des moyens. J’ajoute que ce droit, il le perdra en l’exerçant. A son tour, il aura les mains sales.» Extrait d’un entretien avec Jean-Paul Sartre paru dans Le Figaro en 1948 Mise en bouche

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Programme de soirée «Le Passe-Plat» | 04 Les mains sales

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Page 1: Saison 11-12 | Les mains sales

Le Passe-PlatLE PETIT JOURNAL DU SPECTATEUR QUI PREND DE LA HAUTEUR I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I ME 19 & JE 20 OCTOBRE 2011 · 20H

Les mains salesde Jean-Paul Sartre mise en scène Guy Pierre Couleau

© G

régo

ry B

rand

el

Durée: 2h30

équipe de créationmise en scène Guy Pierre Couleaudramaturgie Guillaume Clayssenscénographie Raymond Sarticostumes Laurianne Scimemilumière Laurent Schneegansmusique Philippe Millervidéo Michel Fouquet

interprétationSerge Tranvouez (Hoederer)

Xavier Chevereau (Le prince, Ivan)

Michel Fouquet (Louis)

François Kergourlay (Georges)

Flore Lefebvre des Noëttes (Olga)

Anne Le Guernec (Jessica)

Olivier Peigné (Karsky)

Nils Ohlund (Hugo)

Stéphane Russel (Slick)

productionComédie de l’Est

coproductionCie des Lumières & des OmbresThéâtre d’AngoulêmeThéâtre la PasserelleL’Atelier du Rhin – CDR d’Alsace

coréalisationAthénée – Théâtre Louis Jouvet

accueil en collaboration avec

Depuis plusieurs années, j’ai envie de faire découvrir au public d’ici le travail de Guy Pierre Couleau, homme de théâtre que j’estime pro-

fondément pour l’attention qu’il porte aux textes et à la justesse de ses interprètes. Point d’esbroufe avec lui mais la recherche exigeante et aimante de ce que l’on peut appeler le cœur et le nerf d’une œuvre, et une troupe à l’unisson pour rendre toute la complexité des questions soulevées par Jean-Paul Sartre.

Robert Bouvier | directeur

Recette maison

«Le théâtre n’est fait ni pour la démonstra-tion ni pour les solutions. Il se nourrit de questions et de problèmes. (…) Comme

dans Sophocle, aucun de mes personnages n’a tort ni raison. Un mot de Saint-Just, «nul ne gouverne innocemment», m’a fourni le thème des Mains sales. Partant de lui, j’ai mis en scène le conflit qui oppose un jeune bourgeois idéaliste aux nécessités politiques. Ce garçon a déserté sa classe au nom de cet idéal et c’est encore en son nom qu’il tuera le chef qu’il admirait mais qui a préféré la fin au choix des moyens. J’ajoute que ce droit, il le perdra en l’exerçant. A son tour, il aura les mains sales.»

Extrait d’un entretien avec Jean-Paul Sartre paru dans Le Figaro en 1948

Mise en bouche

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Prochainement

t h é â t r e f a m i l l e (dès 8 ans)

Les bijoux de la Castafiored’après Hergé par Am Stram Gram Le Théâtre

Tonnerre de Brest! Dix ans après sa création et près de 180 représentations en Suisse et en Europe, la Diva est de retour! Tintin est sidéré, Milou goguenard, Nestor fataliste et le professeur Tournesol ravi... La marche brisée, les téléphones en cascade, le perro-quet tonitruant ses «Ciel! Mes bijoux!», le phénomène Lampion, le Supercolor-Tryphonar, l’invasion des médias, les lapsus en tous genres, rien ne nous sera épargné... pour notre plus grand plaisir!

du 18 au 20 novembre | ve 19h, sa & di 17h

En bref

Festival de la marionnette Ouverture, au Passage avec Hand stories et Court-Miracles, de la 14e édition, qui se tiendra du 28 octobre au 6 novembre dans plusieurs théâtres du canton.

Entrée r é s u m é

En 1943, en Illyrie, Etat f ictif d’Europe centrale occupé par les

armées allemandes. Hugo Barine, jeune militant communiste d’origine bourgeoise, se propose pour assassiner Hoederer, l’un des chefs du Parti, qui conduit une politique d’alliance avec les forces conser-vatrices et fascistes, considérée comme une trahison. Accompagné de sa femme, Jessica, il est introduit auprès de Hoederer comme secrétaire. Après plusieurs jours

d’atermoiements, il est sur le point de se laisser convaincre par celui-ci du bien-fondé de sa politique, lorsqu’il le surprend embrassant Jessica. Estimant avoir été joué, il l’abat.Après deux ans de prison, il se retrouve chez les militants qui l’ont chargé de l’as-sassinat. Leur ligne politique a changé, ils ont adopté celle qui était préconisée par Hoederer. Sommé de choisir entre l’ali-gnement et la mort, Hugo choisit la mort.

Plat principal n o t e d ' i n t e n t i o n

Le théâtre de Sartre est celui de l’abondance, de la profusion, du

baroque peut-être. Il n’y a que peu de lignes droites dans ses pièces, les pensées s’articulant sans cesse autour de circonvo-lutions, de volte-face, d’hésitations et de changements de rythme. Son théâtre vire de bord scène après scène pour inventer une forme bien à lui, très vivante et très concrète, en référence à une esthétique cinématographique parfois. Mais Sartre le disait lui-même, «le théâtre ne s’occupe pas de la réalité mais seulement de la vérité. Le cinéma, par contre, cherche une réalité qui contient des moments de vérité.» Alors il écrit en surprenant le spectateur.

Il s’autorise le comique en plein milieu de la tragédie et convoque le burlesque là où l’on attendrait le dramatique. (...) Sartre écrit dans une tension permanente entre plaisir et brutalité. Jean Vilar disait: «Peut-être est-ce là la raison profonde du succès de Sartre au théâtre: puisqu’on ne peut rassembler, brutalisons. Toute œuvre de Sartre est une œuvre de combat, n’est-ce pas?» C’est ce combat, cette lutte en scène qui me semble fascinante dans Les mains sales, le fait que chaque réplique trouve sa légitimité dans sa propre capacité à remuer sens et pensée.

Guy Pierre Couleau | metteur en scène

Dessert e x t r a i t

Hugo — Bien sûr: toi, tu tiendras ta langue. Tu es comme Louis: ils te tue-raient sans que tu parles. Qui vous prouve que je parlerais? Comment pour-rez-vous me faire confiance si vous ne me mettez pas à l’épreuve?

Olga — Le Parti n’est pas une école du soir. Nous ne cherchons pas à t’éprouver mais à t’employer selon ta compétence.Hugo (désignant la machine à écrire) — Et ma compétence, c’est ça?Olga — Saurais-tu déboulonner des rails?

I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I ME 19 & JE 20 OCTOBRE 2011 · 20H

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a lire aussi

- Les mains sales de Jean-Paul Sartre, de Jean Labesse, éd. Ellipses- Les justes, d’Albert Camus, éd. Gallimard (créé en diptyque par G. P. Couleau avec Les mains sales)

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