Saison 11-12 | Le menteur

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Le Passe-Plat LE PETIT JOURNAL DU SPECTATEUR QUI PREND DE LA HAUTEUR I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I MA 8 & ME 9 MAI 2012 · 20H Le menteur de Carlo Goldoni mise en scène François Marin © Mercedes Riedy Durée: 2h équipe de création mise en scène François Marin scénographie Elissa Bier lumières William Lambert costumes Scilla Ilardo administration Gwénaëlle Lelièvre interprétation Caroline Althaus (Colombine) Mélanie Bauer (Béatrice) Pierre Bauer (Le facteur) Gabriele Bazzichi (Florindo) Vincent Brayer (un voiturier napolitain) Frédéric Lugon (Brighelle) Marc Mayoraz (Arlequin) Virginie Meisterhans (Rosaura) Franck Michaud (Octave) Julie Rahir (une fille de boutique) Jacques Roman (Pantalon Bisognosi) Nicolas Rossier (Lelio Bisognosi) Edmond Vuilloud (Docteur Balanzoni) coproduction Compagnie Marin Théâtre du Crochetan Théâtre Kléber-Méleau soutiens Etat de Vaud Ville de Lausanne ThéâtrePro Valais Loterie Romande Pour-cent culturel Migros Corodis Fondation Leenaards Fondation Artephilia L e Passage a souvent accueilli dans sa petite salle des spectacles de François Marin, tels que La haute cîme, Le bonheur du vent, ou d’autres, destinés au jeune public, Pacamambo, Le pays des genoux, révélant des auteurs contemporains parmi les plus intéressants de leur génération. Notre public a ainsi pu apprécier le sens de la direction d’acteur et l’esprit facétieux de François Marin qu’il met cette fois au service d’un classique, porté par une distribution nombreuse, que nous sommes heureux d’accueillir dans notre grande salle. Après une série de représentations au théâtre Kléber-Méleau et une jolie tournée en Suisse romande, Le menteur vient clôtu- rer avec élégance et légèreté notre douzième saison. Bonne soirée et à bientôt, j’espère. Robert Bouvier | directeur Recette maison D ans un temps où je cherchais des sujets de comédies partout, je me rappelle avoir vu jouer à Florence Le menteur de Corneille tra- duit en italien. Je me rappelle avoir dit en la voyant: “Voilà une bonne comédie, mais le caractère du Menteur serait susceptible de beaucoup plus de comique.” Mon imagination, qui était dans ce temps- là très vive et très prompte, me fournit sur le champ une telle abondance de comique, que j’étais tenté de créer un nouveau Menteur. Mais je rejettai mon projet. Corneille m’en avait donné la première idée. Je respectai mon maître et je me fis un honneur de travailler d’après lui, en ajoutant cependant ce qui me paraissait nécessaire pour le goût de ma nation et pour la durée de ma pièce. Carlo Goldoni, Mémoires Mise en bouche

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Programme de soirée «Le Passe-Plat» | 39 Le menteur

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Le Passe-PlatLE PETIT JOURNAL DU SPECTATEUR QUI PREND DE LA HAUTEUR I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I MA 8 & ME 9 MAI 2012 · 20H

Le menteurde Carlo Goldoni mise en scène François Marin

© M

erce

des

Ried

y

Durée: 2h

équipe de créationmise en scène François Marinscénographie Elissa Bierlumières William Lambertcostumes Scilla Ilardoadministration Gwénaëlle Lelièvre

interprétationCaroline Althaus (Colombine)

Mélanie Bauer (Béatrice)

Pierre Bauer (Le facteur)

Gabriele Bazzichi (Florindo)

Vincent Brayer (un voiturier napolitain)

Frédéric Lugon (Brighelle)

Marc Mayoraz (Arlequin)

Virginie Meisterhans (Rosaura)

Franck Michaud (Octave)

Julie Rahir (une fille de boutique)

Jacques Roman(Pantalon Bisognosi)

Nicolas Rossier (Lelio Bisognosi)

Edmond Vuilloud(Docteur Balanzoni)

coproductionCompagnie MarinThéâtre du CrochetanThéâtre Kléber-Méleau

soutiensEtat de VaudVille de LausanneThéâtrePro ValaisLoterie RomandePour-cent culturel MigrosCorodisFondation LeenaardsFondation Artephilia

Le Passage a souvent accueilli dans sa petite salle des spectacles de François Marin, tels que La haute cîme, Le bonheur du vent, ou

d’autres, destinés au jeune public, Pacamambo, Le pays des genoux, révélant des auteurs contemporains parmi les plus intéressants de leur génération. Notre public a ainsi pu apprécier le sens de la direction d’acteur et l’esprit facétieux de François Marin qu’il met cette fois au service d’un classique, porté par une distribution nombreuse, que nous sommes heureux d’accueillir dans notre grande salle. Après une série de représentations au théâtre Kléber-Méleau et une jolie tournée en Suisse romande, Le menteur vient clôtu-rer avec élégance et légèreté notre douzième saison. Bonne soirée et à bientôt, j’espère.

Robert Bouvier | directeur

Recette maison

Dans un temps où je cherchais des sujets de comédies partout, je me rappelle avoir vu jouer à Florence Le menteur de Corneille tra-

duit en italien. Je me rappelle avoir dit en la voyant: “Voilà une bonne comédie, mais le caractère du Menteur serait susceptible de beaucoup plus de comique.” Mon imagination, qui était dans ce temps-là très vive et très prompte, me fournit sur le champ une telle abondance de comique, que j’étais tenté de créer un nouveau Menteur. Mais je rejettai mon projet. Corneille m’en avait donné la première idée. Je respectai mon maître et je me fis un honneur de travailler d’après lui, en ajoutant cependant ce qui me paraissait nécessaire pour le goût de ma nation et pour la durée de ma pièce.

Carlo Goldoni, Mémoires

Mise en bouche

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Prochainement · hors saison

t h é â t r e f a m i l l e (dès 7 ans)

L’eau de la vied’Olivier Py, d’après Les frères Grimm

A partir de ce conte magnifiquement réécrit par Olivier Py, qui ose dire aux enfants ce qu’ils n’osent pas deman-der, la Cie Gaspard explore joliment le théâtre choral.

me 23 mai | 17h · petite salle

Présentation de saison

2012-2013 Lever de rideau sur la nouvelle saison du Passage. Bienvenue à toutes et tous!

ma 19 juin | 20h · grande salle

En bref

Festival d’Avignon La Compagnie du Passage présente sa nouvelle création, Doute de John Patrick Shanley, mise en scène par Robert Bouvier – du 7 au 28 juillet au Théâtre GiraSole | DVD Au répertoire de la Compagnie du Passage, François d’Assise a fait l’objet d’une récente captation de la COPAT – en vente (25.–) auprès de notre billetterie.

Entrée r é s u m é

L’ aventure se passe à Venise, place Saint-Marc, aux premiers jours

de la foire de l’Ascension. Le Docteur Balanzoni a deux filles à marier, Béatrice et Rosaura, la première courtisée par Ottavio, la seconde par Florindo. Survient Lélio, un jeune et fringant Napolitain, plein d’assurance, beau parleur, qui ment comme il respire. Jouant les séducteurs auprès des deux jeunes filles, il va, à la suite d’une foule de mensonges, jeter le trouble dans les esprits et dans les

cœurs. Se prenant à son propre jeu, il tombe réellement amoureux de Rosaura et récupère la sérénade et les cadeaux du farouche Florindo qui n’ose sortir de l’ombre. Arlequin, serviteur de Lélio, s’ins-pirant des prouesses de son maître, tente de son côté de séduire la servante de la jeune fille… Il s’en suivra une suite de quiproquos, de fantaisies burlesques qui seront mis à mal par l’arrivée de Pantalon, le père de Lelio, et la découverte des multiples inventions du menteur.

Plat principal n o t e d ’ i n t e n t i o n

La grande révolution de Goldoni a été de purger le théâtre des masques et

de ses figures anciennes de la commedia dell’arte. Il nous apparaît donc normal de ne pas proposer de jeu masqué ou d’italianiser le jeu. On ne saurait monter Goldoni sans évoquer la pureté du jeu et l’exigence qu’ont déployé des grands maîtres comme Visconti et Strehler. Ils ont débarrassé Goldoni de tout ses oripeaux de spectacle de foire et uniquement divertissants. Le menteur possède une langue extrêmement moderne, facilement préhensible pour l’acteur et pour le public. C’est du théâtre pur, jouissif et

vivant. Il s’agira de développer un jeu exigeant, précis et léger. La rythmique du spectacle est à penser dans l’ordre musical, qui sera leste et rapide avec quelques moments en point d’orgue pour les instants où l’émotion ou le tragique affleure. Les costumes et les décors ne seront pas naturalistes, mais donneront une évocation de la Venise du XVIIIe, notamment par le choix des matériaux des costumes et de la scénographie que nous voulons poétique et développant l’imaginaire du spectateur.

François Marin | metteur en scène

Dessert é c l a i r a g e

L e mensonge chez Goldoni procède d’un goût pour la fiction, pour l’en-

jolivure de la réalité. Lelio travestit les choses, s’invente un nom très alambiqué, une filiation fantasque et noble, un héri-tage fabuleux, des sentiments passionnés. C’est par goût du rêve, pour le jeu de mot et d’esprit. Il ne s’agit pas de calculs froids ou cyniques. Chez Lelio, le men-songe n’a pas de connotations morales,

il n’est que le vêtement changeant et cha-toyant de sa vérité. Il nomme cela non pas mensonge, mais “inventions spirituelles produites par son génie vif et brillant” (I, 4). Le modèle de ce hâbleur semble être le soldat fanfaron (miles gloriosus) de Plaute dont s’inspira aussi Corneille pour Matamore dans L’illusion comique. Mais Lelio possède bien plus de charme et de persuasion.

I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I I MA 8 & ME 9 MAI 2012 · 20H

032 717 79 07 | [email protected] | www . theatredupassage . ch | iPhone app «Passage» gratuite

Pour d’autres plats,avant ou après les spectacles

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énél

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iot