Saint-Sébastien, charme de l'hiver - Semana Grande

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PRIX : 1.05 - N° 1241 MARDI 19 JANVIER 2021 HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS TAURINES ET CULTURELLES Saint-Sébastien, charme de l'hiver Inlassable plaisir que celui de déam- buler dans Saint-Sébastien, avec tant d'endroits somptueux au coeur de cette ville où la vie est si agréable. L'immen- sité de la plage de la Concha surpren- dra toujours, et l'on pourrait y rester des heures. Si depuis 1998, année de reprise de la tradition taurine, les corridas sont données dans les arènes modernes et excentrées d'Illumbe, qui surplombent le stade d'Anoeta des bleus et blancs de la Real Sociedad, la ville comporte de nombreux vestiges en la matière. Et en arpentant les rues de la vieille ville, sur la place de la Constitution, là où étaient célébrées les courses à l'époque, on retrouve des balcons, tous numérotés. C'est sur cette place qu'a lieu chaque année le temps fort de la fête de Saint-Sébastien, le 20 janvier. Mais cette année, les festivités sont suspendues et les tambours resteront rangés... Et puis, il y a bien évidemment le Chofre, une arène que beaucoup d'afi- cionados auraient aimé connaître, proche du centre-ville et du littoral. Quel gâchis lorsqu'on voit les images d'archives de ce joyau, et des corridas des fêtes de la... Semana Grande. À l'emplacement de cette arène, il existe toujours un bar "Tendido 5", avec à l'intérieur une fresque représentant la plaza. Et à l'endroit où étaient les arènes, il y a dorénavant des apparte- ments et un parking public, dont une journée de stationnement coûte approxi- mativement... une place de corrida. Quel plaisir de déambuler en bord de mer, en contemplant le relief du Monte Igueldo, ou bien en devinant les cités portuaires à l'horizon. Et car un peu plus loin se dressent Zarautz, Geta- ria, Zumaia, Deba... et toute la richesse des paysages du Pays Basque. J'en oubliais presque que chez nous, la limite est fixée à 18 heures, soit l'heure d'un paseo en été. On ferme la boutique. À San Sebastián, ce samedi, la limite est fixée à 22 heures, tandis que les bars et restaurants doivent baisser le ri- deau à 20 heures. Il y a là un parfum étrange, à la fois victorieux et ridicule, de profiter de ce qui ailleurs est interdit. Et puis, les aficionados s'y connais- sent en interdits, pour une passion qui pourrait parfaitement être clandestine. D'ailleurs à San Sebastián, l'ancienne municipalité voulait carrément prohiber les corridas. Alors, il est vrai que les interdits du fait d'impératifs de santé publique ne sont pas anodins. Mais l'on ne peut pas renier de trouver ailleurs une parcelle de liberté un peu plus étendue... Au rythme des vagues sur la grande plage, la douce soirée de janvier était belle. L'été dernier, dans la même ville de Saint-Sébastien, un commerçant me di- sait que c'était un désastre pour la presse, avec beaucoup de titres qui ne paraissaient plus. Quelle stupéfaction de découvrir alors des kiosques ne pro- posant pas une seule revue taurine... a fortiori en Espagne. "Lo de Aplausos, lo de 6 Toros 6... hace un momento que no lo recibimos" me confiait-il. La revue Aplausos, basée à Valencia, est depuis parvenue à sortir un numéro spécial, MANIZALES : SORTIE EN TRIOMPHE DE JOSÉ ARCILA ENTRETIEN : BERNARD MARSELLA, DIRECTEUR DES ARÈNES D'ISTRES ARÈNES DE NOVILLADAS : SAMADET

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PRIX : 1.05 € - N° 1241 MARDI 19 JANVIER 2021

HEBDOMADAIRE D’INFORMATIONS TAURINES ET CULTURELLES

Saint-Sébastien, charme de l'hiverInlassable plaisir que celui de déam-

buler dans Saint-Sébastien, avec tant d'endroits somptueux au coeur de cette ville où la vie est si agréable. L'immen-sité de la plage de la Concha surpren-dra toujours, et l'on pourrait y rester des heures.

Si depuis 1998, année de reprise de la tradition taurine, les corridas sont données dans les arènes modernes et excentrées d'Illumbe, qui surplombent le stade d'Anoeta des bleus et blancs de la Real Sociedad, la ville comporte de nombreux vestiges en la matière.

Et en arpentant les rues de la vieille ville, sur la place de la Constitution, là où étaient célébrées les courses à l'époque, on retrouve des balcons, tous numérotés. C'est sur cette place qu'a lieu chaque année le temps fort de la fête de Saint-Sébastien, le 20 janvier. Mais cette année, les festivités sont suspendues et les tambours resteront rangés...

Et puis, il y a bien évidemment le Chofre, une arène que beaucoup d'afi-cionados auraient aimé connaître, proche du centre-ville et du littoral. Quel gâchis lorsqu'on voit les images d'archives de ce joyau, et des corridas des fêtes de la... Semana Grande.

À l'emplacement de cette arène, il existe toujours un bar "Tendido 5", avec à l'intérieur une fresque représentant la plaza. Et à l'endroit où étaient les arènes, il y a dorénavant des apparte-ments et un parking public, dont une journée de stationnement coûte approxi-mativement... une place de corrida.

Quel plaisir de déambuler en bord de mer, en contemplant le relief du Monte Igueldo, ou bien en devinant les

cités portuaires à l'horizon. Et car un peu plus loin se dressent Zarautz, Geta-ria, Zumaia, Deba... et toute la richesse des paysages du Pays Basque.

J'en oubliais presque que chez nous, la limite est fixée à 18 heures, soit l'heure d'un paseo en été. On ferme la boutique.

À San Sebastián, ce samedi, la limite est fixée à 22 heures, tandis que les bars et restaurants doivent baisser le ri-deau à 20 heures.

Il y a là un parfum étrange, à la fois victorieux et ridicule, de profiter de ce qui ailleurs est interdit.

Et puis, les aficionados s'y connais-sent en interdits, pour une passion qui pourrait parfaitement être clandestine. D'ailleurs à San Sebastián, l'ancienne municipalité voulait carrément prohiber les corridas.

Alors, il est vrai que les interdits du fait d'impératifs de santé publique ne sont pas anodins. Mais l'on ne peut pas renier de trouver ailleurs une parcelle de liberté un peu plus étendue...

Au rythme des vagues sur la grande plage, la douce soirée de janvier était belle.

L'été dernier, dans la même ville de Saint-Sébastien, un commerçant me di-sait que c'était un désastre pour la presse, avec beaucoup de titres qui ne paraissaient plus. Quelle stupéfaction de découvrir alors des kiosques ne pro-posant pas une seule revue taurine... a fortiori en Espagne. "Lo de Aplausos, lo de 6 Toros 6... hace un momento que no lo recibimos" me confiait-il. La revue Aplausos, basée à Valencia, est depuis parvenue à sortir un numéro spécial,

MANIZALES : SORTIE EN TRIOMPHE

DE JOSÉ ARCILA ENTRETIEN :

BERNARD MARSELLA, DIRECTEUR DES ARÈNES

D'ISTRES ARÈNES DE

NOVILLADAS : SAMADET

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ÉDITO (SUITE)

ACTUALITÉS

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AU MEXIQUE . Jesús María (Aguascalientes) . Dimanche 17 JANVIER. Cortijo Las Fuentes. Novillada avec pica-dors. Beau temps. Entrée limitée. 5 novillos de Puerta Grande et Santa Bárbara pour Jorge DIDIER (ovation) Emmanuel CUENCA (ovation) Daniel MENÉS (une oreille) Juan Francisco Martínez "EL PAPO" (ovation) Tomás MARTI-NEZ (deux oreilles). Heureuse réapparition du novil-lero madrilène Daniel Menés, qui effectuait son retour dans une arène habillé de lumières après la grave blessure du 28 septembre 2019 à Arnedo. Ce jour-là, il avait reçu un coup de corne en estoquant un novillo de Partido de Resina.

EN COLOMBIE

. Manizales . Lundi 11 JANVIER. Temps frais, ciel variable avec averses. Huis-clos. 2 toros de Santa Bárbara (1er et 3e), 2 d'Ernesto Gutiérrez (2e et 4e), et 2 de Juan Bernardo Caicedo (5e et 6e), pour José AR-CILA, noir et or (silence et deux oreilles) Juan de CASTILLA, gris plomb et or (un avis avec silence et silence) Sebastián HERNAN-DEZ, gris perle et or souligné de noir (une oreille et silence). José Arcila et Juan de Castilla ont dédié le 1er et le 2e au ciel. José Arcila est sorti en triomphe. Intéressante seconde corrida de Manizales, et disposition des trois matadors colombiens à l'affiche. José Arcila fit ses deux faenas avec la montera sur la tête, et il

toréait avec un brassard noir en hommage au matador Edgar Gar-cía "El Dandy", récemment dis-paru. Ce dernier était à la fois le beau-père et l'apoderado de José Arcila, et le fit venir en Europe. On vit ainsi toréer plusieurs fois Arcila près de chez nous en Na-varre, à Tafalla et à Sangüesa, en 2017. À Manizales, José Arcila a montré de la personnalité, avec un toreo de cape varié, des gallosinas, des gaoneras, et un toreo profond. C'est face au peu armé et noble quatrième, du fer d'Ernesto Gutiér-rez, qu'il put donner les séries les plus épurées. Il coupa deux oreilles et put sortir en triomphe. Après la corrida, il scella un ac-cord avec le matador colombien Alejandro Gaviria, pour que celui-ci devienne son apoderado. Bonne impression de Juan de Cas-tilla, torero de Medellín, d'abord face au manso deuxième, et en-suite devant le cinquième, exi-geant, de Juan Bernardo Caicedo. Avec ce dernier, Juan de Castilla fut dominateur mais il perdit un tro-phée avec l'épée. Détermination de Juan Sebastián Hernández, qui toréa avec envie face au troisième de Santa Bárbara, de bonne corne droite et compliqué à gauche, dont il reçut une oreille. Le dernier toro fut difficile, et il mit un terme à ce format inédit de la feria du Café, hélas sans son fidèle pu-blic. Il convient de

rappeler qu'avant la pandémie, Manizales était de loin l'une des ferias du continent Américain de plus grand succès populaire, avec à chaque fois de grandes af-fluences aux corridas. RESEÑA des TOROS. 1. (Santa Bárbara) "Jarrero", n°946, jabo-nero sucio, 480 kg (né en octobre 15). 2. (Ernesto Gutiérrez) "Flo-rista", n°286, negro, 570 kg (né en octobre 16). 3. (Santa Bárbara) "Facundo", n°855, negro, 460 kg (né en novembre 15). 4. (Ernesto Gutiérrez) "Trompetillero", n°293, negro, 482 kg (né en octobre 16). 5. (Juan Bernardo Caicedo) "Ru-mano", n°53, negro, 450 kg (né en juillet 16). 6. (Juan Bernardo Caicedo) "Lanzado", n°112, negro, 512 kg (né en juin 16).

mais qu'il est difficile de se procu-rer. Aplausos va tout de même ten-ter de rebondir en 2021.

Cette fois, dans les kiosques de la ville, et notamment celui situé à l'en-trée du marché de la Bretxa, on pou-

vait apercevoir sur les étagères le "Planeta de los Toros", avec en cou-verture le matador sévillan Juan Or-tega. Quel plaisir de revoir à cet endroit, en kiosque, le papier glacé d'une revue taurine. Ce qui n'aurait

jamais dû disparaître. Et avec l'envie que tout recommence, que l'on parle pour de bon d'une nouvelle saison, et que l'on se tourne vers l'avenir...

Florent MOREAU

Juan de Castilla

José Arcila

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SEMANA GRANDE : En 2020, Istres a été la première arène à annon-cer un cartel alors que la plupart des aficionados pariaient sur une saison blanche… BERNARD MARSELLA : On restait sur la déception de l’annulation de la Feria en mars car 70 % du travail était réalisé. Pendant le confine-ment, Juan Leal a proposé de toréer gracieusement six toros pour la bonne cause. Le maire, François Bernardini, a va-lidé le projet et on s’est projeté rapi-dement pour annoncer des toros, les premiers post-pandémie en France. Ce fut une belle réussite avec le pu-blic qui a répondu présent, une bonne météo et un résultat artistique à la hauteur des espérances. Avec une matinée intéressante avec Maxime Solera et El Rafi et Juan Leal qui a livré une grande corrida l’après-midi. Un solo n’est jamais simple et il a démontré tout son ta-lent dans une course qui est allée "a más" pour envoûter le public. Il est définitivement rentré dans le cœur des Istréens.

S.G : Vous avez annoncé les cartels de votre ambitieuse temporada 2021 très rapidement avec trois week-end taurins malgré le contexte sanitaire… B.M : Ne pouvant pas organiser la traditionnelle soirée de gala fin janvier, nous avons décidé d’anti-ciper l’annonce pour donner un élan d’optimisme pour le secteur taurin et un cadeau avant Noël à l’afición. Annoncer nos cartels rapidement est aussi un impératif dans notre modèle économique pour démar-cher tous nos partenaires qui sont nécessaires pour ces ferias. Le maire a validé la feria, accepté de célébrer une corrida pour les vingt ans de la feria d’Istres et souhaité renouvelé le week-end de l’an der-nier pour clôturer la temporada française. Istres n’est plus seulement une feria mais une véritable arènes de temporada avec de l’ambition et de l’optimisme, même s’il faudra s’adapter au contexte sanitaire du moment. Peut-être la jauge sera ré-

duite en juin mais on a vu en octo-bre que l’ambiance restait au ren-dez-vous malgré la situation. S.G : Vous respectez votre tradition en mettant en avant les corridas de vedettes mais vous offrez de nombreuses opportunités aux ga-naderos et toreros français cette année… B.M : Nous sommes dans une année de transition dans le contexte actuel et compte tenu des performances des fers français l’an dernier, nous avons souhaité promouvoir nos professionnels. Il faut trouver un bon équilibre entre les corridas de vedettes et tendre la perche aux français en souf-france mais qui sont remplis de qualités. Je suis fier d’alterner entre les cartels de figuras et de belles histoires à raconter et offrir des opportunités à de nouveaux talents. Ainsi, un torero français confirmera l’alternative à México après la corrida des six matadors et deux autres seront répétés au mois d'août.

ENTRETIEN

Bernard Marsella, l'audace des arènes d'Istres

Paseo de la novillada matinale du 18 octobre 2020 à Istres

Les arènes d'Istres s’apprêtent à célébrer leurs vingt ans d’existence en s’appuyant sur leur "architecte", Bernard Marsella, et une municipalité qui souhaite promouvoir la tauromachie. Istres a déjà annoncé la plupart de ses cartels pour 2021 et se veut

volontariste malgré le contexte sanitaire qui invite les empresas à la prudence. Ce ne sont pas moins de trois week-end taurins qui sont programmés au cours de cette temporada 2021 en respectant l'identité de la tauromachie locale avec des corridas de

figuras, mais en mettant également en lumière les ganaderías et les toreros français. Un bel équilibre, un exemple à suivre.

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ENTRETIEN

S.G : Vous avez, malgré tout, orga-nisé deux cartels de figuras dans la tradition d’Istres… B.M : Le premier jour d’une feria est toujours compliqué au niveau de la taquilla. On a donc investi pour donner envie au public de venir dès le vendredi. Avec cette corrida symphonique avec le bary-ton Cornille et la danseuse Blasco, ainsi que l’orchestre Chicuelo. Un beau lancement pour mettre les to-reros dans un contexte différent. Je suis heureux du retour de Mo-rante de la Puebla à Istres, il est unique et donne du prestige à la feria. Antonio Ferrera est un génie qui est dans sa plénitude. Et la présence de Juan Leal est une juste récompense de ses dernières temporadas et de son geste de l’an dernier. Avec les toros de Zal-duendo, on est confiant sur la qua-lité de la corrida qui sera combattue. S.G : Pour la clôture, vous organi-sez une nouvelle corrida mexi-caine. Pourquoi reconduire ce format de corrida ? B.M : La première en 2019 a été un grand succès avec ce contexte différent (musique, costumes…) et on a souhaité la renouveler. Elle montre le lien que l’on a tissé avec le Mexique. Enrique Ponce devait la toréer en 2019, mais il était blessé (substitution par El Juli), il devait revenir en 2020 mais la Feria a été annulée, et donc il sera dans cette arène car il existe une histoire très forte avec Istres. Il a toujours triomphé et toute l’afición se souvient de ce solo historique. Il sera accompagné de Paco Ureña, le numéro un de 2019 qui avait triomphé avec un Adolfo Martín à Istres, et Luis David Adame qui re-présentera le Mexique. Il revient à Istres pour la troisième fois avec six oreilles et aussi un grave coup de corne. S.G : Le samedi, il y aura une cor-rida pour offrir des opportunités dans un cartel essentiellement français… B.M : Il faut investir dans ce sens pour offrir des opportunités et dé-couvrir de nouveaux talents. Beau-coup d’aficionados se plaignent

d’avoir les mêmes figuras depuis vingt ou trente ans. C’est l’essence d’une arène comme Istres et de cette corrida de "los tres caminos". Avec trois destinées avec le triom-phateur qui confirmera à México en fin d’année et deux autres tore-ros qui seront répétés pour la cor-rida des fêtes en août. Sachant que Leo Valadez est hors-concours pour la México et qu'Adrien Sa-lenc est déjà engagé pour la cor-rida d’août. C’est une corrida où il n’y aura pas de sorteo car les toros ont été choisis selon la per-sonnalité de chaque torero. Nous avons programmé les cinq mata-dors français que nous souhaitions mettre en lumière. S.G : Un sujet qui fait débat, et pourtant semble logique dans toute activité de spectacles (sports, concerts…), il y aura des tarifs dif-férents selon les corridas. B.M : On assume cette décision qui fait débat. Avec un tarif pour les plateaux avec les figuras et un autre avec des maestros en deve-nir. C’est une logique qui s’ap-plique dans tous les secteurs économiques. D’autant qu’avant la pandémie, la situation était déjà compliquée dans le secteur taurin et il faut s’adapter avec cette crise si on veut que notre passion per-dure. S.G : Un focus sur la novillada. Où vous avez privilégié les décou-vertes aux novilleros installés… B.M : Il faut programmer cette nouvelle génération avec beau-coup de talent et je suis confiant en ce cartel pour le trophée Pierre Pouly. Adam Samira a marqué plus de points en deux novilladas que certains qui en ont toréé dix fois plus. Manuel Perera, apodéré par Juan José Padilla, a un gros poten-tiel, tout comme Christian Parejo que j’ai suivi en sans picadors. D’autant que les Pagès-Mailhan sont dans un bon moment et repré-sentent une garantie. Je veux d’ail-leurs souligner la place accordée aux novilladas avec la novillada sans picadors la veille et la novil-lada piquée d’octobre. Le nombre de novilladas se réduit et il faut aider ces jeunes à se construire. Cela devient problématique et on

milite pour la tauromachie et on a besoin que les aficionados soutien-nent ces initiatives. S.G : Le 1er août devrait séduire l’afición torista avec le défi gana-dero Concha y Sierra / Robert Margé… B.M : Ce sont deux ganaderías im-portantes en France. On a souvent fait lidier à Istres les toros du Curé de Valverde et on a cette fois sou-haité célébrer les 150 ans de la création du fer de Concha y Sierra, avec ce "desafío" avec Margé qui est l'une des meilleures ganaderías en France, si ce n’est la meilleure. C’est un cartel plus "torista" avec un prix au meilleur toro et un prix à la meilleure pique, qui vient s’inscrire dans l’anniversaire du Palio dont la belle aventure a dé-buté en 2001. Adrien Salenc sera présent avec deux triomphateurs de la feria. C’est une volonté pour respecter le niveau de chacun car Adrien a triomphé à Arles et tra-verse un beau moment. Tout comme pour Juan Leal qui a gagné sa place avec les figuras. Ce jour-là, nous annoncerons aussi les cartels d’octobre et propose-rons une becerrada en matinée. S.G : La temporada doit se conclure mi-octobre avec un troisième ren-dez-vous taurin ? B.M : En effet, le matin nous orga-nisons une novillada de Jalabert puis on clôturera la temporada avec une corrida de Virgen María, propriété de Jean-Marie Ray-mond. On va se laisser du temps pour désigner les deux novilleros et les trois matadors. Certainement avec des jeunes en devenir qui au-ront brillé au cours de la tempo-rada. Je voudrais juste adresser un brin-dis à Jean-Marie Magnan, disparu l'été dernier, qui nous a offert la possibilité de communiquer sur trois œuvres de sa collection pri-vée de Jean Cocteau pour nos trois évènements de 2021.

Propos recueillis par Stéphan GUIN

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SUR LES RÉSEAUX

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Notre ami Yannick Florenza partage une impres-sionnante image de corrida à Collioure dans les an-nées 50, dans des arènes qui étaient situées en plein centre-ville, près de l'actuelle Poste.

Durs entraînements dans la neige pour Rafael Rubio "Rafaelillo", qui prépare son retour.

De nombreux hommages le 14 janvier en mémoire de Julio Robles, pour les vingt ans de sa disparition.

Andrés Roca Rey chez Rocío de la Cámara, un élevage prisé des arènes toristas pendant plusieurs années, notamment en France à Hagetmau et Vic-Fezensac.

La ganadería française de Tardieu, située à Mas-Thi-bert, va fêter cette année ses soixante-dix ans.

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Samadet et ses novilladas d'hiver

ARÈNES DE NOVILLADAS

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Dans la série des arènes de novil-ladas, on ne peut occulter Sama-det, qui de nombreuses années durant, fut celle qui inaugurait la temporada française en matière de paseos avec picadors. Depuis 2017, les novilladas ont laissé place à un festival de bien-faisance célébré chaque automne, si bien que la tradition taurine se perpétue dans ce village des Landes. On ignore s'il pourra être célébré à cette date, mais un festival est à l'affiche pour le 14 février pro-chain. Samadet, c'est un "gymnase-arène", multi-fonctions, permettant à la fois la pratique du basket-ball, et la tenue de courses landaises, novilladas et festivals. Situé en pays de Tursan, et limi-trophe avec la Chalosse, Samadet est au coeur d'une zone très tau-rine. Et il faut dire aussi que sa voi-sine Hagetmau a pendant de longues années été l'une des capi-tales de la novillada. En discontinu dans le temps, les novilladas de Samadet ont parfois attiré un nombreux public, celui de l'afición Sud-Ouest, quand l'hiver lui paraissait trop long. Pendant plusieurs années, le biter-rois Francis Andreu y a organisé en collaboration avec la Peña mu-sicale Al Violin, qui joue désor-

mais dans de nombreuses arènes du Sud-Ouest. Différentes empresas se sont succé-dées pour organiser les novilladas de Samadet. En 1989, et alors qu'un autre festi-val y avait eu lieu deux ans aupara-vant, José María Manzanares y fit gracier le novillo "Jaquerito", nu-méro 60, de pelage noir, de l'éle-vage de Sepúlveda. L'indulto, qui était encore une chose rare à cette époque-là, intervint à la demande du matador, et le novillo fut ensuite rebaptisé "Samadeteño" (!) par son éleveur au retour au campo, après le festival. Entre temps, en 1988, André Viard avait toréé en corrida un seul contre six, où il fit le paseo le poing levé, et coupa une oreille au lot de Pourquier auquel il était opposé. La seule autre corrida de toros or-ganisée à Samadet fut également un seul contre six, quatre ans plus tard, le 2 février 1992 avec le ger-sois Michel Lagravère. Une cor-rida dramatique, puisque Lagravère, en vert pistache et or, ne put estoquer que quatre toros de Sotillo Gutiérrez, d'encaste Santa Coloma (une oreille, silence, tour de piste, blessure, silence et blessure), les deux autres étant combattus par le sobresaliente ar-lésien Paquito Leal, en rouge et noir (silence et ovation). Michel Lagravère fut blessé deux fois lors de cette corrida, avec un coup de corne à la cuisse gauche face au quatrième, et une blessure à porta-gayola en accueillant le sixième. Il fut porté inconscient à l'infirmerie. La première des vingt novilladas piquées de Samadet avait été célé-brée en matinée de ce 2 février 1992, sous un froid glacial et avec une faible entrée, avec six novillos de l'élevage français de L'Esterel pour Frédéric Leal, Manuel Ro-mero et Julián Zamoza (tour de piste et une oreille). Une autre novillada fut program-mée l'année suivante, le 14 février 1993, là-encore avec une entrée restreinte. Un exemplaire de Tar-dieu frères était destiné au rejo-neador gardois Damien Donzala, et six novillos de Collado Ruiz fu-rent combattus à pied par Niño

del Tentadero (une oreille), Frédé-ric Leal et Adolfo de los Reyes, en blanc et or, qui se présentait en France (une oreille et deux oreilles). Lors des novilladas de 1998 et 1999 apparut deux fois sur les af-fiches des novilladas piquées le nom de "García Poveda". De son nom complet Néstor Nahún Gar-cía, et qui allait devenir bien plus tard l'apoderado d'Iván Fandiño. Il se présenta en France lors de la novillada du 8 février 1998 à Sa-madet. Ce jour-là, le lot de l'éle-vage salmantin de Manuel González Mateos fut combattu par Juan José Rueda "El Ruso", en vert jade et or souligné de noir, qui se présentait aussi en France et deviendra par la suite banderillero (silence et tour de piste) García Poveda, en paille et or (tour de piste et tour de piste), et l'arlésien Charlie Laloé "El Lobo", en violet et or (une oreille et silence). Le 14 février 1999, la novillada de Marqués de Albayda est affrontée par Pedro José Perea (silence et si-lence), Gilles Marsal (une oreille et tour de piste) et García Poveda (silence et une oreille). La période forte et le succès des novilladas de Samadet commence réellement le 17 février 2002, où devant des arènes quasiment pleines, Julien Lescarret, en vert bouteille et or, et Manuel Escri-bano, en rouge et or, se mesurent en mano a mano à un lot de Gar-cigrande. L'aquitain obtient trois oreilles, alors que l'andalou, qui toréait pour la première fois en France avec picadors, repart avec quatre trophées. C'est lors de cette novillada qu'est annoncée pour la première fois sur l'affiche la "Feria de la faïence", car telle est la spécialité de Samadet. Nouveau triomphe le 9 février 2003 pour Manuel Escribano avec trois oreilles face à une novillada de José Luis Osborne, complétée par Paco Ramos (une oreille) et Ja-vier Perea (une oreille). Le matin, une non piquée avait été proposée avec deux erales et un becerro d'El Serrano pour Carlos Doyagüe, Ekaitz Rodríguez et Ju-lien Dusseing "El Santo".

Débuts avec picadors d'Alejandro Talavante à Samadet, en 2004, dans un costume rouge et or ©bernard

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ARÈNES DE NOVILLADAS

Le 1er février 2004 voit les débuts avec picadors d'un certain Alejan-dro Talavante, dans un costume rouge et or, face à une novillada de Pedro y Verónica Gutiérrez Lo-renzo. Talavante, qui connaît un échec avec l'épée, effectue deux tours de piste. Manuel Escribano participe cet après-midi là à sa troisième novillada à Samadet, tandis qu'Antonio Caro Gil passe un moment inconfortable en écou-tant les trois avis face au deuxième novillo. L'année 2005 sera la révélation de l'élevage d'Antonio Palla, d'ori-gine Jandilla, basé dans la pro-vince de Salamanque, et qui se présente en France à Samadet. Deux des six novillos, le qua-trième et le sixième, sont honorés d'un tour de piste, et le mayoral sort en triomphe. La novillada fut combattue par Salvador Cortés (une oreille et deux oreilles), José Luis Torres et Alejandro Morilla (deux oreilles). Morilla se blessa au pied avec son épée face au troisième. Le 12 février 2006, les novillos d'Antonio Palla sont reconduits à l'affiche pour les débuts en piquée du landais Julien Dusseing "El Santo". Le lot, bravito au cheval, noble et offrant de nombreuses possibilités, profite essentiellement à Antonio López "El Moronta", novillero an-dalou accompagné par José Luis Galloso, qui ce jour-là, dans un costume turquoise et or, est pré-sent dans tous les tercios et coupe un total de quatre oreilles. Son se-cond adversaire, le cinquième,

"Media Caña", numéro 33, est ho-noré d'un tour de piste. Marco Antonio Gómez, en vert pis-tache et or souligné de noir, salue au premier et coupe l'oreille du qua-trième. Quant à El Santo, en blanc et or, il obtient un trophée du novillo de son début en piquée, "Canario", numéro 24, et fait silence à l'autre. Il prendra ensuite l'alternative à Aire-sur-l'Adour en 2008 avant de devenir banderillero. El Moronta quitta les arènes de Samadet en triomphe en compa-gnie du mayoral de l'élevage, Emi-lio Enrique Morán. Il y avait ce jour-là une grande entrée. La ganadería d'Antonio Palla est programmée ensuite une troisième fois le 4 février 2007, avec au car-tel Manuel Jesús Pérez Mota, Pepe Moral et El Santo, qui obtien-nent une oreille chacun.

El Moronta et le novillo "Media Caña" d'Antonio Palla en 2006 Le 10 février 2008, devant des arènes quasiment pleines, un lot d'Escudero de Cortos est annoncé pour Pepe Moral, Rubén Pinar (une oreille) et le français Román Pérez (trois oreilles).

Le 9 février 2009, la novillada est de l'élevage gersois de Camino de Santiago (le premier comme so-brero), pour Román Pérez, Thomas Joubert, qui à l'époque se faisait annoncer "Tomasito" sur les af-fiches, et coupe une oreille au cin-quième, et les débuts avec picadors de Mario Guirao, d'Hagetmau, qui obtient un trophée face au sixième. Le 14 février 2010, c'est la présen-tation en France de l'élevage d'An-tonio López Gibaja, avec un lot bien présenté et maniable en géné-ral pour Patrick Oliver (une oreille et une oreille) qui sort en triomphe, le mexicain Angelino de Arriaga et Miguel de Pablo (une oreille). Oli-ver est désigné triomphateur de l'après-midi. En partie à cause du grand froid de février, la novillada de Samadet est déplacée au mois de mars les saison suivantes. A partir de 2011, c'est l'arlésien Juan Leal qui s'y impose. Il débute par ailleurs en piquée dans cette même plaza le 20 mars 2011, et coupe une oreille à un no-villo d'Antonio López Gibaja. Ses compagnons de cartel sont Thomas Dufau et Fernando Adrián (une oreille), alors que le quatrième exemplaire de l'après-midi, "Ro-ciero", numéro 6, castaño, est ho-noré d'un tour de piste. Le 18 mars 2012, l'élevage choisi est celui de Pedrés et les novilleros qui font le paseo sont le biterrois Tomás Cerqueira (une oreille), Ángel Puerta (une oreille) et Juan Leal (quatre oreilles et prix au triomphateur). Le matin, le jeune novillero landais Louis Husson avait

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ARÈNES DE NOVILLADAS

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toréé en fiesta campera. Après ses deux premiers paseos à Samadet, Juan Leal y est pro-grammé en seul contre six le 17 mars 2013 face à l'élevage de Fuente Ymbro. Dans un habit violet et or, son résultat artistique est : une oreille, tour de piste, une oreille, une oreille, deux oreilles et queue symboliques et une oreille. Le cinquième novillo "Jalado", nu-méro 224, est gracié sur demande du ganadero Ricardo Gallardo, et Juan Leal sort en triomphe en com-pagnie du mayoral à l'issue de la novillada. Juan Leal reviendra ensuite à Sama-det, l'année suivante, mais comme organisateur du concours de La Fra-gua pour novilleros sans picadors. Le 9 mars 2014, la novillada d'Al-barreal, propriété de la famille García Palacios, est combattue par Francisco José Espada (une oreille), Álvaro Lorenzo (une oreille) et Clé-ment Dubecq "Clemente" (une oreille et deux oreilles). Le matin, le fameux concours de La Fragua est remporté ex-aequo par le mexicain Leo Valadez et le fran-çais El Adoureño. Il aura lieu les an-

nées suivantes dans les arènes cou-vertes de Pontonx-sur-l'Adour. Le 22 mars 2015, ce sont six no-villos de Philippe Cuillé qui sortent du toril des arènes rectangulaires pour Borja Alvarez, Manolo Vane-gas (tour de piste) et les débuts avec picadors d'Álvaro García (tour de piste avec blessure). En 2016, Tibo García débute en pi-quée avec succès le 13 mars en coupant deux oreilles à la novillada de Sayalero y Bandrés. Partagent l'affiche avec lui Carlos Navarro (tour de piste) et Manolo Vanegas (une oreille). La veille, le novillero sans picadors Antoine Madier, de Grenade-sur-l'Adour, porte pour la première fois le costume de lumières et coupe deux oreilles. Les erales sont de Cuillé et Alma Serena, et les autres novilleros Pierre Mailhan, Tomás Ubeda et El Rafi. C'est la deuxième année de Phi-lippe Cuillé et Didier Cabanis à la tête des arènes de Samadet. Le 19 mars 2017, c'est la dernière novillada piquée à ce jour à Sama-

det, avec trois novilleros français, Andy Younès (deux oreilles), Tibo García (trois oreilles) et Adrien Sa-lenc (une oreille) qui affrontèrent cinq novillos d'Ignacio López-Chaves et un d'Alma Serena, sorti en première position. La novillada avait commencé par un hommage à Philippe Cuillé, décédé un mois au-paravant. En octobre 2016, 2017, 2018 et 2019, les arènes de Samadet ont été le théâtre de festivals de bien-faisance, avec le matador français Marc Serrano et la Peña Al Violin à l'organisation. Cela a permis de voir à l'affiche des toreros retirés comme Morenito de Maracay, Ra-fael Perea "El Boni", Alberto Agui-lar... ou des découvertes. Comme au mois d'octobre 2019, quand José Mauricio vint toréer alors qu'il était inconnu en France, et allait de-venir les mois suivants l'un des grands triomphateurs de la Tempo-rada Grande de México. Espérons enfin qu'un jour, les arènes de Samadet puissent re-nouer avec les novilladas.

Florent MOREAU

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DISPARITIONS

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José MOYA SANABRIA Le ganadero sévillan José Moya est décédé, des suites d'une longue ma-ladie, ce lundi 18 janvier à Pam-plona. Âgé de 67 ans, il était l'un des ga-naderos les plus en vue de la décen-nie écoulée. À la tête d'un élevage de création récente, El Parralejo, en 2007, celui-ci a connu une ascension fulgurante et a rapidement gravi les échelons. Aidé dans ce travail par Rafael Mo-lina – fils du ganadero Javier Mo-lina –, José Moya a fondé son troupeau avec des produits de Jan-dilla et Fuente Ymbro, à parts quasi-ment égales. Il y a trois ans, il avait fait l'acquisi-tion de la superbe finca Monte de San Miguel, à Aracena, au Nord de la province de Huelva, qui ap-partenait auparavant à Manolo González. Le fer d'El Parralejo a vite pris le chemin des grandes arènes et sa première véritable temporada a été 2011 avec deux novilladas piquées à Castellón et Pamplona.

En France, l'élevage est venu exclu-sivement en novilladas piquées à Dax le 13 août 2013 (une nocturne avec David Martín Escudero, Clé-ment Dubecq "Clemente" et Fermín Espinosa "Armillita IV"), puis en 2014 et en 2015. José Moya a pris son ancienneté à Madrid le 11 mai 2015, lors de la feria de San Isidro, avec une novil-lada combattue par Gonzalo Cabal-lero, Fernando Rey et Francisco José Espada. Il est fréquent de retrouver cet éle-vage dans les grandes arènes espa-gnoles, en novilladas, comme à Valencia, Castellón, Séville, Madrid et Pamplona. Les novillos d'El Parralejo ont reçu une mention en 2014 à Bilbao au titre du lot combattu en solitaire et sous la pluie par l'extremeño José Garrido. La première corrida de toros, en 2017 à San Sebastián, porta bon-heur à son ganadero, puisqu'elle reçut le prix Paco Apaolaza au meilleur lot de toros combattu cette année-là dans la province de Gui-

púzcoa, entre les arènes d'Illumbe et d'Azpeitia. En 2017, des toros iso-lés furent aussi combattus à San Bar-tolomé de Pinares, dans la province d'Ávila. En 2018, les toros de José Moya sortirent en corridas à San Sebas-tián et Bilbao, et en 2019 à Ali-cante, Valencia, Zalamea la Real (avec un toro "Malandar" gracié par le matador sévillan Rafael Serna) et Logroño. En 2019, l'éle-vage fut désigné triomphateur de la feria de novilladas de Guadarrama, dans la Comunidad de Madrid. Au cours de la temporada 2020, on vit plusieurs matadors dédier des toros par le biais de la télévision à José Moya, comme marques de sou-tien et d'affection. Si un toro de cette devise avait été combattu à Cantillana (province de Séville) en début d'année par Salva-dor Cortés, le ganadero n'avait pu assister à sa corrida avec quatre exemplaires, pour Juan Leal et Ginés Marín, dans le cadre du Plan de reconstruction de la temporada, le 22 octobre à Barcarrota (province de Badajoz). Qu'il repose en paix.

María GUIOMAR CORTÉS DE MOURA La ganadera portugaise María Guiomar Cortés de Moura est décédée le lundi 11 janvier à l'âge de 82 ans. Elle était pro-priétaire de l'élevage créé en 1962 sous le nom d'Irmãos Moura (frères Moura). Actuellement, la ganadería possède une origine Los Espartales (encaste Murube) depuis 1995, et elle sort fréquemment en corrida à cheval, en Espagne et au Portugal. Ce sont Dita et Armando João, les enfants de María Guiomar Cortés de Moura, qui en sont les successeurs. Albert CHAPELLE Le manadier et rejoneador camar-guais Albert Chapelle est décédé le 14 janvier. Né à Arles le 2 août 1934, sa

manade était basée près de Saint-Martin-de-Crau. Il embrassa une carrière de rejonea-dor en remportant notamment deux fois le Rejón d'Or à Méjanes en 1969 et 1970. En 1967 et en 1968, toujours aux arènes de Paul Ricard à Méjanes, il avait été classé deuxième. S'il toréa beaucoup de courses dites "au simulacre", c'est aux arènes de Pérols, près de Montpellier, qu'il mit à mort son premier toro, de l'éle-vage français de Pourquier. Les obsèques d'Albert Chapelle au-ront lieu ce mardi 19 janvier à Saint-Martin-de-Crau. Pablo Sáez "CHICORRO" L'ancien banderillero madrilène Pablo Páez dit "Chicorro" est mort à Alicante le samedi 16 janvier. Il avait 86 ans. Né le 25 septembre 1934, il com-mença une carrière de novillero avant de devenir banderillero. Il fut aux ordres de nombreux tore-ros comme Victoriano Valencia, Andrés Vázquez, Roberto Domín-guez et Luis Miguel Campano.

Le dernier matador avec qui il toréa fut l'alicantin Juan Antonio Esplá. Le jour de sa despedida, "Chicorro" fut invité par Esplá à banderiller et ce dernier lui coupa la coleta. C'était à Boadilla del Monte, dans la Co-munidad de Madrid, à la fin des années 80.

Juan Antonio Esplá coupant la coleta de "Chicorro"

Fer et devise de l'élevage de María Guiomar Cortés de Moura

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ÉCHOS DU CALLEJÓN

. Morante demande la corrida de Miura à Séville Dans une information parue ce di-manche 17 janvier, Morante de la Puebla a demandé à l'empresa de Séville de pouvoir estoquer cette année la corrida de Miura. Ce se-rait la première de sa carrière. Lors du festival de bienfaisance du 12 octobre 2018 à la Real Maes-tranza, Morante avait déjà été confronté à un exemplaire de Miura, un novillo, "Estanquero", nu-méro 43, de pelage sardo... mais celui-ci avait dû être renvoyé aux corrales en début de combat, pour être remplacé par un novillo de Tor-restrella. . Cartel du dimanche de Pâques à Séville D'après l'ABC de Sevilla, et le jour-naliste et ancien novillero Jesús Bayort, la corrida du dimanche de Pâques, 4 avril, à Séville, si elle peut avoir lieu – avec la condition permettant un minimum de 50 % d'affluence –, verrait fouler le sable six toros de Victoriano del Río pour Morante de la Puebla, Andrés Roca Rey et Pablo Aguado, soit le même trio que pour la corrida historique du 10 mai 2019 qui avait vu Aguado sortir par la Porte du Prince. . Saint-Martin-de-Crau au mois d'octobre La Peña La Unica de Saint-Martin-de-Crau (Bouches-du-Rhône) a dé-cidé de programmer sa feria au mois d'octobre. Le vendredi 1er octobre à 19 heures, concours de recortadores, et le samedi 2 octobre à 11 heures, encuentro taurino. Le samedi 2 octobre, à 16 heures 30, corrida de competencia, avec des toros de Gallon, Pagès-Mailhan, Alain et Frédérique Tar-dieu, Jalabert, Turquay et Tardieu frères pour Gómez del Pilar, Andy Younès et Jesús Enrique Colombo. Le dimanche 3 octobre, à 11 heures, corrida des fers d'Hubert et Christophe Yonnet pour Octavio Chacón, Alberto Lamelas et Miguel Ángel Pacheco . Corrida de Gamarde La Peña de Gamarde-les-Bains (Landes) a procédé à la modifica-tion de son cartel pour la corrida du dimanche 28 mars. Si celle-ci ne pouvait être célébrée à cette date, elle aurait finalement lieu le di-manche 13 juin. D'où la nécessité de trouver des toreros disponibles aux deux dates.

Ce sera finalement un mano a mano avec Daniel Luque et Ginés Marín, face à six toros de Zacarías Moreno. Le cartel initial – qui était aussi celui de 2020 – était un trio avec Daniel Luque, Álvaro Lorenzo et David de Miranda. L'élevage de Zacarías Moreno a fait sa présentation en France à Nîmes avec une novillada piquée le 3 juin 2017. . Garlin le 11 avril Les organisateurs de Garlin (Pyré-nées-Atlantiques) ont retenu la date du dimanche 11 avril pour leur jour-née taurine avec l'élevage de Pe-draza de Yeltes. . Francisco Montero reprend l'entraînement Deux mois après le grave coup de corne subi à Herrera del Duque (province de Badajoz), en affron-tant un novillo d'El Pilar, le 15 no-vembre, le novillero Francisco Montero a repris le chemin de l'en-traînement ces derniers jours. Dans la ganadería d'Antonio San Román, il a ainsi pu affronter et es-toquer un toro en privé. . Casa Toreros avec un projet de 61 novilleros La société taurine "Casa Toreros" va lancer un projet de formation avec 61 novilleros au Mexique à partir du 1er mars, alors que le nombre de candidatures s'élevait à près de 150. Ces novilleros sont de six nationali-tés différentes, et l'on retrouve no-tamment parmi eux les espagnols Juan Carlos Carballo, Cristóbal Reyes, Christian Parejo, ou encore les péruviens Álvaro Passalacqua et Julio Alguiar. . Antonio Ferrera quitte la FIT La carrière du matador Antonio Fer-rera ne sera plus dirigée par la FIT (Fusión Internacional por la Tauro-maquia), qui appartient à l'homme d'affaires mexicain Alberto Bail-leres. . La Casa Misericordia reconduit ses élevages pour 2021 À Pamplona, la Casa Misericordia a annoncé avoir visité les élevages déjà prévus l'an dernier pour y rete-nir un lot pour 2021.Il s'agit ainsi de corridas de Fuente Ymbro, Núñez del Cuvillo, La Palmosilla, Cebada Gago, Miura, Victoriano del Río, José Escolar Gil, Jandilla, d'une novillada de l'élevage régio-nal de Pincha, et de toros d'El Capea pour la corrida à cheval.

. Castellón en juin ? Le matador Alberto Ramírez, gé-rant des arènes de Castellón avec l'empresa Matilla, envisage déjà de déplacer les corridas au mois de juin, alors que celles-ci étaient pres-senties autour du week-end du 14 mars, date à laquelle aurait dû se dérouler la feria de Magdalena, également annulée en 2021. . Cartels avec tirage au sort à Évora La direction des arènes couvertes d'Évora (Portugal) va miser sur un tirage au sort entre neuf rejonea-dors pour ses trois corridas éques-tres de la temporada 2021. Si les cavaliers en lice ne sont pas encore connus, les dates et les éle-vages ont été désignés. Le dimanche 16 mai, corrida-concours avec six toros de Palha, Veiga Teixeira, Branco Núncio, Murteira Grave, Passanha et Calejo Pires. Le samedi 26 juin, défi ganadero avec trois toros de Murteira Grave et trois de Passanha Le samedi 24 juillet, corrida avec l'élevage triomphateur du défi du 26 juin. . Corridas au Pérou Les arènes de Caravelí annoncent prochainement la tenue de deux corridas. Le jeudi 4 février, avec la participation du matador espagnol Emilio Serna et Fernando Villavicen-cio, et le vendredi 5 février, avec Rafael Orellana et Fabián Pareja "El Fabi". . Les arènes de San Cristóbal rebaptisées La "Monumental Pueblo Nuevo" de San Cristóbal, au Venezuela, va être rebaptisée au nom de l'empre-sario et ganadero Hugo Domingo Molina, décédé dans les premiers jours de l'année 2021. La Monumental de San Cristóbal, d'une capacité de 17.000 places, a été inaugurée avec une corrida le 17 janvier 1967 à laquelle partici-pèrent les matadors Antonio Chenel "Antoñete", Curro Girón, Paco Ca-mino et Manuel Cano "El Píreo", face à des toros de Las Mercedes et Dosgutiérrez. . El Soro invité comme trompettiste à la Maestranza Le matador Vicente Ruiz "El Soro", qui est aussi un trompettiste accompli, a été invité par la Banda del Maestro Tejera, dirigée par Manuel Tristán Be-cerra, pour y jouer en 2021 à l'occa-sion d'une ou de plusieurs corridas à la Real Maestranza.

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À L'AFFICHE

JANVIER 2021 31. LEÓN – CAMPO ALEGRE (Mexique) (novillada) 7 Medina Ibarra. Mirafuentes de Anda, Car-los Mauricio, José Andrés Origel, Carlos Gómez Pezuela, Enrique de Ayala, Diego Garmendia, José León Arroyo FÉVRIER 2021 1. ENCARNACIÓN DE DIAZ (Mexique) (festival) 7 José Barba. El Zapata, Arturo Macías, El Chihuahua, Diego Silveti, Sergio Flores, Luis David, Tomás Bastos (nsp) 4. CARAVELI (Pérou) Emilio Serna, Fernando Villavicencio 5. CARAVELI. Rafael Orellana, Fa-bián Pareja "El Fabi" 14. SAMADET (10h30) (festival) 3 élevages différents. Rocío Romero, Manuel Diosleguarde, Carlos Enrique Carmona 14. SAMADET (15h) (festival) 6 élevages différents. Julio Aparicio, Marc Serrano, Octavio Chacón, André Lagravère "El Galo", Yon Lamothe, le triompha-teur du matin MARS 2021 7. SAINT-SEVER (15h) (novillada sp) 2 Alma Serena + 2 Casanueva. Alejandro Peñaranda, Jean-Baptiste Lucq (sobresaliente : Andoni Verdejo) 21. LIMA – LA ESPERANZA (Pérou) (festival) 4 Santa Rosa de Lima. Joaquín Galdós 28. GAMARDE-LES-BAINS. 6 Zacarías Moreno. Daniel Luque, Álvaro Lorenzo, David de Miranda

AVRIL 2021 11. GARLIN. Novillada de Pedraza de Yeltes MAI 2021 16. ÉVORA (Portugal) (rejones) Palha, Veiga Teixeira, Branco Núncio, Murteira Grave, Passanha, Calejo Pires JUIN 2021 18. ISTRES (18h30) 6 Zalduendo. Morante de la Puebla, Antonio Ferrera, Juan Leal 19. ISTRES (11h) (novillada sp) 4 Durand. Juanito, Tony Martin, Rafael Ponce de León, Antonio Plaza 19. ISTRES (18h) Cuillé, Pagès-Mailhan, Fernay, Robert Margé, Durand, Jalabert. Thomas Dufau, Andy Younès, Leo Valadez, Adrien Salenc, Tibo García, Maxime Solera 20. ISTRES (11h) (novillada) 6 Pagès-Mailhan. Adam Samira, Manuel Perera, Christian Parejo 20. ISTRES (18h) (corrida Charra) 6 Victoriano del Río. Enrique Ponce, Paco Ureña, Luis David 26. ÉVORA (Portugal) (rejones) 3 Murteira Grave + 3 Passanha JUILLET 2021 24. ÉVORA (Portugal) Corrida de rejones AOÛT 2021 1. ISTRES (18h) 3 Concha y Sierra + 3 Robert Margé. Adrien Salenc et deux triomphateurs de la feria de juin

OCTOBRE 2021 2. SAINT-MARTIN-DE-CRAU (16h30) Corrida de competencia : Gallon, Pagès-Mailhan, Alain et Frédérique Tardieu, Jalabert, Turquay, Tardieu frères. Gómez del Pilar, Andy You-nès, Jesús Enrique Colombo 3. SAINT-MARTIN-DE-CRAU (11h) 6 Hubert et Christophe Yonnet. Octavio Chacón, Alberto Lamelas, Miguel Ángel Pacheco 17. ISTRES (11h) Novillada de Jalabert 17. ISTRES (15h30) Corrida de Virgen María

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édité par la Société César ÉDITIONS S. L. Directeur Jean-Michel RIPA

Fondateur : Marc LAVIE Rédacteur en chef : Florent MOREAU

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