Sables dormants

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Receuil de poèmes

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�entin LeGuennec

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Quentin Le Guennec Sables dormants

Laika - La vague

Où étiez-vous? Qui sont ces charognes?Sommes-nous fruit d’une atroce cigogne?Quel est ce regard qui nous condamne;Qui déchire notre coeur et déchire notre âme?

Sentez-vous la pluie s’abbatre sur vous?La terre qui se transforme en gadoue?Ce sont nos larmes qui vous mutilent;Colorent vos coeurs d’un gris indélébile.

Entendez-vous la vague se dresser?La terre se fendre sous vos pieds?Entendez-vous Laika chanter?

Laika - L’enfant de l’éclipse

Laika, me rendras-tu un jour mon regard?Quand tu te réveilleras, serais-je un viellard?Je ne puis te laisser braver seule ce désert,Ce rêve de loups-garous et de mystères.

Ce rêve d’esprits et de chauve-souris terribles,De lunes et d’étoiles au calme tangible,Là où ton regard d’azur enflamme les pieux,Là où la réalité a fait ses adieux.

Jamais je ne regarderaiAveuglement ton regard adoucirMa peine, éteindre tous mes vices,Les cacher à jamais, les faire souffrir.

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Laika - La tombée de la nuit

Sur les cratères de désespoir coule le sangDes amitiés oubliées et du rire des enfants.Puisse-t-il couler à flots, et laver le pêchéDes fleurs séchées et des clichés en noir et blanc.

Quelle douleur fait donc courber la lumière,Crier les insectes et grincer des dents?Pourquoi transformons-nous en poussièreLe rire merveilleux des enfants?

Dans l’espace se trouve cette essenceConvoitée pour son antique puissanceQui permet de voir l’amour là où l’amour est,Qui permet d’entendre Laika chanter.

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Plus jamais je ne te reverrai

Dans mes rêves elle s’est endormieDe mon cœur elle s’est enfuie. Vers desHorizons plus sombres elle a bondi.L’azur de son regard s’est enflammé

Quand, pour la dernière fois, elle m’aDévisagée, la Mort m’a ramassé,Elle m’a tuée et mon cœur, blesséAbandonné dans un jardin de lilas

Bat à jamais dans un rythme deMort, et ma personne, prisonnière àPerpétuité du paradis sépulcral,Perdue dans sa peine, pensant à

L’impensable, son regard toujoursSous la dépendance du tien, nu,Esclave de tes cheveux, sourdDe ta voix, aveugle de tes yeux crus.

Ô, mourante Santé, Ô, réjouiDésespoir, Ô Humilité vaniteuseRévélez moi vos énigmes mystérieuses,Murmures assourdissants les cris

Proférés par tous mes sens, les vainsSupplices de mon ardeur enfermée,Les tintements de mon cœur hautain,Plus jamais je ne te reverrai.

Plus jamais je ne regarderaiAveuglement ton regard adoucirMa peine, éteindre tous mes vices,Les cacher à jamais, les faire souffrir.

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Danse avec les corbeaux

Maintenant que je perçois la lumièreJe peux voir ton vrai visageSombre comme une nuit d’orageAcide comme une les yeux d’une vipère

Tu es mon désir le plus profondCelui qui me draine dans les tréfondsPoète déchu, mon linceul est d’ÉtherEt mon corps danse dans de sombres lumières.

Je ressens toutes les pulsations de ton corpsEt la noirceur de ton âme. Je nage dans ton sang.Je te hais. Meurs, tu es la sorcière de l’aurore.L’ombre du vent qui souffle les jours de beau temps.

Je ressens toutes les pulsations de mon corpsEt la noirceur de mon âme. Je nage dans mon sang.Je me hais. Meurs, cupide créature rampante.Tu n’es plus rien, car le soleil est mort.

Eveil mystérieux de la nuit qui narreLes valses léthargiques des corbeaux hilaresJe danse avec eux. C’est toi qui me berceVicieux plaisirs et illusions perverses.

Mon corps se balance dans le vide apathiqueEt dessine la mort dans un sourire oniriqueJe suis inerte mais je danse. Le rêve est mon cerceuil.

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Aube

Dès les premiers rayons de soleil de l’aube bienfaisanteJe perçois ton regard chargé d’amour et tristesseJe prie les chœurs pour qu’ils chantent.Je prie mon cœur pour qu’il te délaisse.

Empathie, prison karmique des lyriques éternelsTu écrases mon cœur dans l’étau de l’abandon.Il ne bat plus qu’au rythme d’elle,Elle dont je ne connais plus le nom.

Ce nom qui résonne à travers mon âme,Déferle contre mon cœur, et infâmeQue je suis, je tente de ne plus y songer,D’ignorer ta présence qui exalte mes pensées.

Mais rien ne peut combler ce vide plein de passion.Reste, je te prie. Je ne peut vivre sans toi.T’oublier serait la pire des transgressions.

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Salomon de Carthage

Dès lors qu’idée et réel façonnèrent Carthage,L’étrange Salomon fit écume de leur sillage.Il verrouilla l’ouvrage et signa ses contreforts.Salomon fut justice, honneur, piété. Ton corps,

Insupportable et écrasante réalitéSemble à même de défier les lois du concret,Reflet sur des eaux brûlées que mon regard vise,Mon désir vicié, ma révérence soumise.

Le peuple des contrées oubliées et sans visageSoumirent à la tentation le sultan de Carthage,Qui pêcha de luxure sur la pute aux yeux d’or.Salomon fut délice, frayeur, pêché. Ton corps

Est serti des sables atomes du ciel abstrait,Superbes grains cendre-argent dénués de trait,Lustrés de nouvelles lunes que mon regard vise,Mon misère désir, que ton désert attise.

La fille, son tableau achevé signa l’imageEn exilant le sultan de Carthage.Salomon tentait d’échapper à son sort.Salomon fut exil, fraîcheur, été.

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