S. Nieto-Pelletier B .Gratuze Et G. Aubi

1 Chargée de Recherche CNRS, IRAMAT, Centre Ernest-Babelon, UMR 5060 CNRS-Université d’Orléans, 3D rue de la Férollerie, F-45071 Orléans cedex 2. [email protected]

2 Directeur de Recherche CNRS, directeur de l’IRAMAT, Centre Ernest-Babelon, UMR 5060 CNRS-Université d’Orléans, 3D rue de la Férollerie, F-45071 Orléans cedex 2. [email protected]

3 Conservateur général du patrimoine, Ministère de la Culture, membre du CREAAH, UMR 6566, 1 rue Stanislas Baudry, F-44035 Nantes. gerard.

[email protected] L’étude de ce dépôt nous a été confi ée par le SRA Bretagne. Nous

remercions Eddy Roy pour avoir mis à notre disposition l’ensemble des données archéologiques. Les photographies de chacune des monnaies ont été réalisées à l’IRAMAT-Orléans par A. Arles et G. Sarah.

5 Etude actuellement en cours.6 Cf la parution d’une version remaniée de la thèse de doctorat d’Histoire

de Ph. Abollivier consacrée au monnayage osisme (Abollivier 2008).

LE DÉPÔT MONÉTAIRE GAULOIS DE LANISCAT (CÔTES-D’ARMOR): 547 MONNAIES DE BAS

TITRE. ÉTUDE PRÉLIMINAIRE

SYLVIA NIETO-PELLETIER1, BERNARD GRATUZE2 ET GÉRARD AUBIN3

Découvert au printemps 2007 sur le site de Rosquelfen (‘Haut Kerrault’, commune de Laniscat, Côtes-d’Armor), dans le cadre d’une opération d’archéologie préventive dirigée par Eddy Roy (INRAP), ce dépôt monétaire se compose de 547 monnaies en alliage de bas or réparties en 57 statères et 490 quarts de statère attribuables aux Osismes.4 Le site de Laniscat, situé en limite est du territoire traditionnellement attribué aux Osismes, à proximité des Vénètes et des Coriosolites, a livré plusieurs bâtiments à l’intérieur d’un enclos de plus de 7000 m2. Cet établissement, inter-prété comme une grande ferme aristocratique, est implanté à la fi n du IIe-début du Ier siècle av. J.-C. et occupé sans transformation majeure jusqu’au milieu du Ier siècle av. J.-C., période à laquelle de profondes modifi cations interviennent (installation notamment d’un système de voieries et d’un nouvel enclos) (Roy et al. 2009, pp. 35-296). Les monnaies ont été découvertes lors du décapage mécanique des terres arables et leur dispersion, conséquence très probable de travaux agricoles et de l’arasement du talus lors de la mise en place du parcellaire moderne, ne permet pas de situer précisément le dépôt, ni même de le rattacher à une structure du site. D’après les observations archéologiques, il devait néanmoins se localiser au niveau du talus de l’enclos établi vers le milieu du Ier siècle av. J.-C. (Roy et al. 2009, p. 434).

Si les articles et communiqués de presse qui ont annoncé la découverte du dépôt en ont quelque peu surestimé l’importance, comme à chaque fois qu’il est question de ‘trésor’ et ‘d’or’, il n’en reste pas moins que cet ensemble monétaire est d’un intérêt majeur pour l’étude du monnayage osisme. D’abord par sa localisation, à l’intérieur de l’enclos d’une grande ferme aristocratique. Il s’agit également du plus important dépôt de monnaies attribuées aux Osismes qui fait l’objet d’une étude exhaustive à la fois typologique, et notamment des liaisons de coins,5 et analytique. Ainsi, ce dépôt comporte des variantes inédites de types déjà répertoriés qui permettront de compléter et d’affi ner le tableau du monnayage attribué aux Osismes. Enfi n, les séries de quarts de statère sont en nombre suffi sant pour commencer à reconstituer des émissions et à les ordonner afi n d’éclairer le monnayage des Osismes qui est abondant, diversifi é et fi nalement qui restait jusqu’à une date récente encore assez mal connu.6

SYLVIA NIETO-PELLETIER, BERNARD GRATUZE ET GÉRARD AUBIN1218

7 Chaque exemplaire porte actuellement un numéro provisoire, qui correspond au numéro d’analyse. L’attribution des numéros défi nitifs ne sera faite qu’à l’issue de l’étude.

8 Chaque série comprend un renvoi, lorsqu’il existe, à des études, atlas

et catalogues avec dans l’ordre: BnF: Muret et Chabouillet 1889; LT: La Tour 1892; Rennes: Gruel / Morin 1999; Colbert 1953 et 1957; DT: Delestrée / Tache 2004.

Catalogue sommaire du dépôt (Pl. I)

526 exemplaires, sur les 547 que compte le dépôt, ont pu être identifi és. Ils se répartissent en 8 séries monétaires.7

Les statères:

Série au cavalier armé: 56 exemplaires; Colbert 1953, p. 315, pl. A, n°14, 17-20; Colbert 1957, pp. 67-68, no 2-8 (= DT 2234-2235)8

Poids moyen: 6,50 g (± 0,72)Droit: Tête humaine nue à gauche ou à droite, barbue ou non. Revers: Cavalier à gauche, tenant bouclier et lance; au-dessous, motif triangulaire avec présence ou non d’un sanglier-enseigne au-dessus.• Variante 1 (type principal de Laniscat): 44 exemplaires• Variante 2 (variante du type de Laniscat): 1 exemplaire• Variante 3 (type de Jersey-11): 9 exemplaires• Variante 4 (variante du type de Jersey-11): 2 exemplaires

Les quarts de statères:

Série au taureau-enseigne: 42 exemplaires; BnF 6580-6584; LT XXII, 6584; Rennes 144-147 (= DT 2224-2225)Poids moyen: 1,49 g (± 0,10)Droit: Tête à gauche, entourée de cordons perlés; grand œil ovale vu de face; croix devant le visage. Une petite tête en cimier est visible sur quelques exemplaires.Revers: Cheval androcéphale à gauche avec petite tête ou croix devant le poitrail; au-dessus, oiseau rapace; au-dessous, taureau-enseigne à droite.• Variante 1: 6 exemplaires• Variante 2: 22 exemplaires• Indéterminé: 14 exemplaires

Série à l’oiseau rapace sur le cheval: 118 exemplairesPoids moyen: 1,45 g (± 0,11)Droit: Tête à droite ou à gauche.Revers: Cheval androcéphale à droite ou à gauche; devant cercle, parfois radié; sur le dos du che-val, oiseau rapace, le bec dirigé vers l’encolure; dessous, lignes se croisant, se réduisant parfois à un X bouleté.• Variante 1: 88 exemplaires • Variante 2: 30 exemplaires

Série au personnage allongé ailé: 92 exemplaires; Rennes 117-120 (= DT 2208)Poids moyen: 1,43 g (± 0,12)Droit: Tête à droite; deux grandes mèches de cheveux partent du sommet de la tête; sur plusieurs

LE DÉPÔT MONÉTAIRE GAULOIS DE LANISCAT (CÔTES-D’ARMOR): 547 MONNAIES DE BAS TITRE. ÉTUDE PRÉLIMINAIRE 1219

exemplaires, une petite tête est visible devant la tête principale.Revers: Cheval androcéphale à droite ou à gauche; au-dessus, cercle perlé; au-dessous personnage ailé recroquevillé. Sur plusieurs exemplaires, une petite tête est visible au-dessus du cercle perlé et devant le poitrail du cheval.• Variante 1: 66 exemplaires• Variante 2: 26 exemplaires

Série à la roue pleine à rais: 10 exemplaires Poids moyen: 1,49 g (± 0,08)Droit: Tête à droite ou à gauche, précédée sur quelques exemplaires d’une petite tête.Revers: Cheval androcéphale à gauche; au-dessous, roue à 7 ( ?) rais simple ou entourée d’une ligne perlée.• Variante 1: 4 exemplaires• Variante 2: 6 exemplaires

Série au sanglier-enseigne: 119 exemplaires; BnF 6543-6551 (billons); LT XXII 6551 (billons) (= DT 2242)Poids moyen: 1,49 g (± 0,12)Droit: Tête à droite ou à gauche, précédée ou non d’une petite tête.Revers: Cheval androcéphale ou non androcéphale à gauche ou à droite; au-dessus, petite tête ou motif en forme de crochet; au-dessous, sanglier-enseigne à droite.• Variante 1: 23 exemplaires• Variante 2: 68 exemplaires• Variante 3: 18 exemplaires• Variante 4: 3 exemplaires• Indéterminé: 7 exemplaires

Série à la roue perlée: 86 exemplaires Poids moyen: 1,47 g (± 0,09)Droit: Tête à gauche, précédée ou non d’une petite tête.Revers: Cheval ( ?) non androcéphale ou cheval androcéphale à gauche; au-dessous, roue perlée.• Variante 1: 66 exemplaires• Variante 2: 20 exemplaires

Série à la main sur le cheval: 3 exemplaires; Colbert 1957, p. 69, pl. VII, n°26 (= DT 2241)Poids moyen: 1,65 g (± 0,11)Droit: Tête à droite précédée d’une petite tête.Revers: Cheval non androcéphale à gauche; au-dessus, main ouverte; au-dessous, sanglier.

Plusieurs variantes inédites de types déjà répertoriés sont inventoriées à Laniscat. Ainsi, les 56 statères sont regroupés dans la série au cavalier armé, qui était connue à 13 exemplaires: 6 dans le dépôt de Carantec et 7 dans celui de Jersey-11 (Colbert de Beaulieu 1953, 1958). J.-B. Colbert de Beaulieu voyait dans ces monnaies le témoin des ultimes émissions osismes en raison du caractère non androcéphale du cheval au revers et de la présence, dans les lots de Carantec et Jersey-11, de petits billons terminaux de 0,80 g (Colbert de Beaulieu 1953, pp. 328-35) et allait même jusqu’à attribuer ces exemplaires à des initiatives locales et non à l’administration de la cité (Colbert de


9 Exemplaire cassé CA1N24.

Beaulieu 1958, p. 43). On devra alors se poser la question, complexe, de savoir si la présence d’un cheval androcéphale ou non androcéphale renvoie ou non à une différenciation chronologique. À Laniscat, cette série offre quatre variétés dont deux inédites (variantes 1 et 2). Le point commun est le thème du cavalier armé; la variante est celle de l’emplacement du sanglier, (soit au droit, devant l’effi gie ou en cimier; soit au revers, à l’exergue); ce motif secondaire devient un discriminant ty-pologique. Mais la variété de Carantec n’est pas représentée. L’étude devra dire si ces variantes sont dues à l’intervention de plusieurs graveurs ou si elles correspondent à des phases d’une émission.

La même remarque vaut pour les quarts de statère, par exemple au sanglier-enseigne qui révèle des variantes inédites. Les quarts à la roue perlée (dont on ne connaîtrait essentiellement que la ‘descendance’ en petits billons), pourraient être rapprochés d’un exemplaire mis au jour sur le site de Mez-Notariou (Abollivier 2008, p. 235). Les quarts à l’aigle sur le cheval semblent être une descendance schématisée du type au taureau-enseigne et sont à rapprocher du type que Ph. Abolli-vier appelle ‘au personnage couché du Catillon’ connu à 3 exemplaires (Abollivier 2008, pp. 235-36). Les quarts à la roue pleine et à la main sur le cheval restent, quant à eux, encore rares.

Cela étant, les quarts ne se rencontrent pas très fréquemment dans le monnayage osisme et ne sont pas très bien connus, si on excepte les quarts dits ‘à la tente’ ou ‘à la barrière d’hippodrome’, plus fréquents, mais absents de ce dépôt.

Si certains types semblent assurément osismes, comme le type au cavalier armé, d’autres mé-riteraient un examen plus approfondi, comme le type à la roue pleine (LT XXIII 6793) pour lequel Colbert de Beaulieu hésitait entre une attribution osisme et une attribution ‘aux voisins immédiats’ (Colbert de Beaulieu 1957, p. 70). Ces questions d’attribution nécessitent une étude de plus grande ampleur sur les monnayages armoricains, qui dépasse le simple cadre du dépôt de Laniscat.

Métrologie et composition métallique

Les poids relevés pour les statères qui composent le dépôt de Laniscat sont irréguliers et s’échelonnent de 3,80 g9 à 7,64 g avec une moyenne à 6,50 g mais une médiane de 6,75 g, ce qui semble plus conforme à la métrologie de cette série (Fig. 1).

0

5

10

15

20

25

3,8

- 4

4 - 4

,2

4,2

- 4,4

4,4

- 4,6

4,6

- 4,8

4,8

- 5

5 - 5

,2

5,2

- 5,4

5,4

- 5,6

5,6

- 5,8

5,8

- 6

6 - 6

,2

6,2

- 6,4

6,4

- 6,6

6,6

- 6,8

6,8

- 7

7 - 7

,2

7,2

- 7,4

7,4

- 7,6

7,6

- 7,8

Intervalles de poids (g)

Nbr


10 10 ppm = 0,001 %.

Fig. 1. Histogramme des poids des statèresLes observations effectuées sur chacun des statères ont mis en évidence de nombreuses irrégu-

larités concernant l’épaisseur et la forme des fl ans, témoins probables d’une production monétaire peu soignée. Les statères au cavalier armé des variantes 1, 2 et 4 présentent en outre la particularité d’avoir été frappés avec des coins de taille très inférieure au diamètre du fl an (Pl. I). Les diamètres des coins qui ont ainsi pu être mesurés sont en moyenne de 16 mm, pour un diamètre de fl an de 22 mm, et se rapprochent ainsi des diamètres de fl ans de 35 quarts de statère du dépôt, dont le diamè-tre, plus élevé que la moyenne (13,5 mm), varie entre 15 et 17 mm. Cette particularité de frappe ne semble pas propre au dépôt de Laniscat, puisque, dans le monnayage attribué aux Osismes, d’autres statères, au taureau-enseigne, au sanglier-enseigne ou au personnage allongé, présentent cette caractéristique (Gruel / Morin 1999, pp. 152-153, n° 115, 122, 124, 129-131, 138).

Enfi n, les fl ans présentent de nombreuses fi ssures qui témoignent d’un alliage dur au moment de la frappe ou de la préparation du fl an (martelage ?).

Le poids des quarts de statère varie entre 0,87 g et 1,81 g avec une moyenne et une médiane identiques de 1,47 g (Fig. 2). Très homogène pour l’ensemble des séries, à l’exception de la série à la main sur le cheval (1,65 g en moyenne), ce poids moyen renvoie à un statère de 5,88 g, donc de poids très inférieur aux poids des statères du dépôt.

020406080

100120140160180200

0,8

- 0,9

0,9

- 1

1 - 1

,1

1,1

- 1,2

1,2

- 1,3

1,3

- 1,4

1,4

- 1,5

1,5

- 1,6

1,6

- 1,7

1,7

- 1,8

1,8

- 1,9

Intervalles de poids (g)

Nbr

Fig. 2. Histogramme des poids des quarts de statère

Actuellement, 145 exemplaires, sur 547, ont été analysés par spectrométrie de masse à plasma avec micro-prélèvement par ablation laser selon la méthode des profi ls de concentration (DP-LA-ICP-MS). Cette méthode d’analyse semi-globale permet de doser, de façon qualitative et quan-titative jusqu’à l’échelle de la partie par million (ppm),10 les éléments majeurs, mineurs et traces constitutifs des alliages monétaires et d’observer l’évolution de la concentration de chacun des éléments depuis la surface jusqu’au cœur de la monnaie.

Les profi ls de concentration réalisés révèlent, dans une majorité de cas, une zone fortement perturbée depuis la surface des monnaies et sur une épaisseur pouvant atteindre 200 micromè-


11 Sur les problèmes méthodologiques concernant les alliages en or de bas titre, B. Gratuze, S. Nieto-Pelletier, M. Blet-Lemarquand ont présenté une communication au colloque Archéométrie’09 (Montpellier, 6-10 avril 2009): ‘Etude d’alliages d’or de bas titre, comparaison des résultats

obtenus par différentes méthodes d’analyse’.12 De tels écarts de composition ne peuvent s’expliquer par l’utilisation

de méthodes d’analyses différentes (DP-LA-ICP-MS pour Laniscat et activation protonique pour Aubin et Barrandon 1994).

tres (Fig. 3). Cette zone, à l’intérieur de laquelle il n’est pas possible d’obtenir des compositions métalliques fi ables et représentatives de l’ensemble de la monnaie, rend de ce f ait inopérante les méthodes dont la profondeur d’analyse est inférieure à 200 micromètres (activation protonique, fl uorescence X) et confi rme, si besoin était, l’intérêt de l’analyse par DP-LA-ICP-MS alors seule capable de déterminer la composition au cœur de chaque exemplaire.11 La corrosion de certaines phases métalliques ou des problèmes inhérents à la métallurgie de ce type d’alliage pourraient expliquer les variations observées sur les 200 premiers micromètres.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

0 50 100 150 200 250 300 350

Cu

Au

Ag

Temps (secondes)

Teneurs

Fig. 3. Profi l de concentrations obtenu pour l’exemplaire CA1N5

Les compositions obtenues pour 145 exemplaires mettent en évidence, quelle que soit la série considérée, un titre bas, mais relativement constant autour de 18 % et des variations importantes pour les concentrations en argent et en cuivre, comprises respectivement entre 5 et 35 % et entre 42 et 78 % (Fig. 4). Au vue de ces premiers résultats, si le maintien d’un titre constant, quelle que soit l’émission, semble avoir fait l’objet d’une attention particulière, il n’en est rien des teneurs en argent et en cuivre pour lesquelles la grande variabilité observée s’apparente davantage à un désordre métallique.

La comparaison des exemplaires de Laniscat avec des monnaies attribuées à différents pou-voirs émetteurs armoricains (Aubin / Barrandon 1994) souligne d’une part le faible titre et les concentrations en cuivre très élevées des monnaies de Laniscat12 et révèle d’autre part que quatre exemplaires attribués aux Namnètes (série à l’hippophore) sont de compositions similaires aux monnaies de Laniscat (Fig. 5). Ces monnaies namnètes, interprétées comme des billons, auraient succédé à des monnaies d’or (titre variant entre 41 à 57 %) de même typologie et auraient été fab-riqués à partir de ces dernières (Aubin / Barrandon 1994, pp. 213-14). Les monnaies au cavalier armé de Laniscat ont-elles suivi la même évolution à partir des statères de type de Kérilien, dont le titre semble compris entre 40 et 58 % (analyses par activation protonique, Abollivier 2008, p. 197)?


100100

94

88

82

76

70

46

52

58

64

60Au (% )

Ag (% ) C u (% )

54 4248 61218243036

6

12

18

24

30

36

42

48

60

54

Main sur le chevalSanglier-enseigneRoue pleine à raisRoue perléePersonnage allongéOiseau rapace sur chevalTaureau-enseigneCavalier armé

F ig. 4. Composition des monnaies du dépôt de Laniscat

100

90

80

70

60

50

10

20

30

40

100Au (% )

Ag (% ) C u (% )

90 7080 102030405060

10

20

30

40

50

60

70

80

100

90

Namnètes

Redons

Vénètes ?

Osismes

Laniscat Eburovices

Baiocasses

Cénomans

Aux aigrettes


Fig. 5. Monnaies du dépôt de Laniscat et monnaies armoricainesEssai de datation du depôt de Laniscat: premières approches

La diffi culté à dater de façon précise les émissions monétaires armoricaines et de déterminer avec certitude pour l’ensemble des séries du dépôt de Laniscat quelles sont celles qui ont été émises et qui ont circulé de façon concomitantes de celles qui se sont succédées ne permet pas, dans l’état actuel des connaissances, de défi nir précisément la nature et le mode de constitution du dépôt. Le frai semble indiquer que les exemplaires ont circulé un certain temps avant leur enfouissement, ce que l’étude des liaisons de coins devrait être à même de préciser.

Néanmoins, l’homogénéité pondérale (exceptée la série à la main), typologique et du titre per-mettent de poser l’hypothèse d’une proximité chronologique de ces émissions.

Si l’on retient le principe de l’altération continue des monnayages en or comme un indicateur fi able de chronologie relative pour l’Armorique (Aubin / Barrandon 1994), le titre bas serait un argument en faveur d’une émission tardive.

Ainsi, deux hypothèses peuvent être posées quant à la période d’enfouissement du dépôt de Laniscat à partir du croisement des données typologiques, métrologiques, analytiques et ar-chéologiques. La première place l’enfouissement vers le milieu du Ier siècle av. J.-C., juste avant les restructurations importantes de la phase III d’occupation du site, à l’endroit où s’élèvera le talus du deuxième enclos. La seconde date l’enfouissement dans la seconde moitié du Ier siècle av. J.-C. (phase III) après les remaniements.

Conclusion

L’étude préliminaire du dépôt monétaire de Laniscat révèle des variantes inédites de types actuel-lement répertoriés et les premières données analytiques apportent un regard nouveau sur ce mon-nayage. Argument absolu des classements numismatiques, l’étude des liaisons de coins, actuelle-ment en cours, devrait permettre d’affi ner considérablement la typologie des séries inventoriées et, par la même, d’amorcer une réfl exion sur l’activité des graveurs. A cette étude seront associées un nombre croissant d’analyses et une attention particulière sera portée aux éléments-traces présents dans les alliages monétaires afi n d’amorcer une recherche sur la provenance du métal monnayé. A terme, nos données sur la fabrication monétaire et la chronologie de ce dépôt devraient donc pouvoir être enrichies.

A l’issue de ce premier travail, plusieurs questions se dégagent qui sont tout à la fois des pistes de recherche pour l’étude à venir: l’usage de la monnaie en Armorique (monnaies et contexte archéologique), la défi nition des pouvoirs émetteurs dans le cadre de la fabrication monétaire (pouvoir politique à l’échelle de la cité, pouvoirs locaux), le rôle et l’importance des Osismes dans cet espace.


BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

Abollivier, P. (2008), Numismatique et archéologie en Armorique occidentale à la fi n de l’âge du Fer: le monnayage des Osismes, éditions COMMIOS.

Aubin, G. / Barrandon, J.-N. (1994), ‘Les monnayages armoricains’, dans: Barrandon, J.-N. et al., L’or gaulois. Le trésor de Chevanceaux et les monnayages de la façade atlantique, Cahiers Ernest-Babelon 6, CNRS, Paris, pp. 143-267.

Colbert de Beaulieu, J.-B. (1953), ‘Notices de numismatique armoricaine’, AB LX, pp. 310-35, pl. A.

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Delestrée, L.-P. / Tache, M. (2004), Nouvel atlas des monnaies gauloises; II. De la Seine à la Loire moyenne, Saint-Germain-en-Laye.

Gratuze, B. et al. (2004), ‘Caractérisation des alliages monétaires à base d’or par LA-ICP-MS’, Journées numismatiques, Arles 4-6 juin 2004, Bulletin de la Société Française de Numismatique 6, pp. 163-69.

Gruel, K. / Morin, E. (1999), Les monnaies celtes du Musée de Bretagne, Maison Florange, Paris.

La Tour, H. de (1892), Atlas de monnaies gauloises, Paris.

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Roy, E. et al. (2009), Stockage lié à des productions meunières et dépôt monétaire osisme décou-vert à Laniscat (Côtes d’Armor), RFO, SRA Bretagne, Inrap.

PLATE I

Statères ‘au cavalier armé’

Variante 1(CA1N2) Variante 2 (CA2N1) Variante 3 (CA3N2) Variante 4 (CA4N1)

Quarts de statère

Variante 1 (TEN8)

Variante 2 (TETAN2)

Variante 1 (ACGN33)

Variante 2 (207)

Variante 1 (PAGTAN11)

Variante 2 (PADTAN13)

Variante 1 (09)

Variante 2 (174)

Taureau-enseigne Oiseau sur cheval Personnage allongé Roue pleine

Variante 1 (122)

Variante 2 (17)

Variante 3 (38)

Variante 4 (206)

Variante 1 (157)

Variante 2 (RPTA2N4) (184)

Sanglier-enseigne Roue perlée Main sur le cheval

S. Nieto-Pelletier B .Gratuze Et G. Aubi

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