S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance...

23
S A N D R A L O R E N Z I

Transcript of S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance...

Page 1: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

S A N D R A L O R E N Z I

Page 2: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

«En réalité, la dignité de l’espace est tellement bien établie et associée à celle des étoiles, qu’il est incongru d’affirmer que l’espace peut devenir un poisson qui en mange un autre.» 1

à travers une pratique pluridisciplinaire : volume, installation, écriture, photographie, je questionne notre rapport à la culture et à ses fondements, nos comportements et leurs ori-gines. Tout ce qui prétendrait «définir» l’Homme, l’humain ou l’individu, rentre de ce fait dans mon champ d’étude. Grâce à mon double cursus, Beaux-Arts et philosophie, j’ai conservé une méthodologie propre au travail de la théorie : l’hybridation des concepts. La matérialisation de «l’objet de pensée» est donc primordiale pour moi, et qu’elle s’exprime par le verbe ou par la glaise, le geste fait toujours état d’un questionnement, d’une réflexion ouverte et critique, contre le principe même d’une «réduction en art».

Le Politique, l’Histoire, l’habitabilité, le Bien commun, le jeu ou encore le symbolique, sont des notions et thèmes récurrents qui s’entremêlent dans mon travail. En ce sens, mes oeuvres font écho à de multiples codes : surréalisme, absurde, space opera, minimalisme, anticipation, dystopie... Chacune étant travaillée à partir d’une narration et d’une esthétique propres, elles s’immiscent dans notre quotidien, prennent à partie le corps du visiteur et convoquent notre in-conscient. Elles rendent compte d’un certain état des choses, d’une période parfois nébuleuse, dont les personnages issus eux-même de ma pratique sont les témoins tragi-comiques d’un changement lent, d’une remise en question des valeurs établies, vers l’écriture possible d’une poétique renouvellée de l’existence.

Et si aujourd’hui l’espace artistique peut être perçu comme «un poisson qui en mange un autre», j’aime penser la pratique comme un idéal fuyant sa propre consommation, loin de cette voute étoilée, où les philosophes toujours perchés, s’acharnent à régler le monde.

___________________

1. G.Bataille, article Espace, les chroniques, Documents, 1930, n°1, p.43.

Page 3: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Sur le mur extérieur face à l’entrée, inscription spéculaire au pochoir : « Oh la toujours plus rase solitude des larmes qui montent aux cimes », extraite du poème de René Char Les Inventeurs.

Antichambre, 2011

Bois, peinture, dibond noir réfléchissant, 400 x 400 x 400Co-production Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne, pour Rendez vous 2011

Par une entrée haute et étroite, le visiteur pénètre dans la pièce cubique et se trouve face à une plateforme circulaire, un escalier, qu’il peut gra-vir et arpenter en revenant toujours à son point de départ. Des plaques de dibond noir réfléchissant placées au sol et au plafond créent l’illu-sion d’un gouffre obscure et multiplient les dimensions de l’espace.

L’antichambre s’ouvre sur une architecture de passage, monolithique, et juxtapose en un seul lieu plusieurs espaces eux-mêmes incompa-tibles dans l’espace réel : celui de l’expérience inédite du spectateur. Aucun instant de pause n’est alors permis dans cet hors-champ uto-piste, où les repères se brouillent. Le trajet continu, abrupte et absurde, nous permet seulement d’envisager la sortie sur un lieu « autre ». L’an-tichambre renoue ainsi avec sa fonction initiale : fabricatrice d’ellipses imaginaires et fantasmées.

Installations

Page 4: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Cabinet de réflexion, 2012

Tube néon, gellatine, métal, bois, peinture satinée,220 x 92 x 165Co-production National Gallery, Cape Town, pour Rendez-vous 2012

Le Cabinet de réflexion est né de l’étude du moblier de détention, dont celui plus particulièrement présent dans les cellules individuelles des quartiers disciplinaires. Un mobilier élémentaire, à l’esthétique minimale pourrait-on dire, qui, au-delà du contexte dans lequel il s’inscrit, traduit bien la réduction des besoins humains à leurs plus simples degrés d’expression. Le ca-binet de réflexion, sorte de mini-maison modulaire, réduit ici l’individu à un standard implacable d’humanoïde pensant.Une lumière intense et violacée transforme l’intérieur en une zone cathartique, sorte « d’interzone » chère à William Burroughs, où la psyché bien sur est elle aussi convoquée.

Page 5: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Make it rain, 2012

Installation pour l’exposition DEMEURE, Cité Internationales des Arts, 2012Sable, tapis, bambous, fruits, judas,Dimensions variables

Page 6: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Cubilinctus, 2012

Vin, pompe, métal, vernis, peinture, bois, parpaings,513x 220 x 212Co-production Voyons Voir pour « Rien comme quelque chose se produit quelque part », Trets, Château Grand Boise, 2012

Page 7: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Garden Party, 2011

Matériaux et objets divers Installation in-situ, galerie Sintitulo, Mougins

«

Rien est vrai tout est permis (1)

Il lui semblait, par rapport à d’autres vernissages, que le brouhaha était plus où moins vif ; l’ambiance était concentrée, presque recueillie, beaucoup regardaient les œuvres, c’était probablement bon signe. (2) » Le vernissage est un rituel sous le signe de la prospérité, l’annonce d’un nouveau cycle, les mondanités des petits fours règlent sa-gement les comportements. Mais ce soir, on ne vous laissera pas seulement interdits ou prolixes devant les œuvres. Loin des territoires autoritaires, le fondement corporel et charnel va se nouer comme une nécessité. Bacchus pertur-bateur résonne dans les âmes.

La fin des grands récits n’est pas encore venue, l’homme éprouve toujours le besoin de se rassurer sur sa place envers les objets. Garden Party noue une communauté provisoire et devient le lieu d’une performance alimentaire. Le repas, principe même du rituel, définit la place de l’humain, du divin et du bestial. Libations du Cubilinctus, possession des Spy Fruits et plaisirs d’une Vénus attestent de l’union prolifique des hommes avec les dieux. Cabotinage gastronomi-que, la théâtralisation de cette scène de genre se manifeste à travers l’imbrication d’éléments naturels et artificiels, le gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré.

On rentre dans ce cérémonial comme un Des Esseintes se repliant dans son univers d’objets scénarisés. Fusion des objets et du décor, les stimuli sont aux aguets. Le grotesque, dans le respect de son étymologie, est à l’origine une décoration murale aux figures extravagantes, formes végétales, personnages fantastiques. Ce terme garde en lui la puissance d’une régénération. Dans Garden Party, une imbrication harmonieuse caractérise la tablée et son décor, c’est le corps qui devient grotesque, participe du monde dont il n’est plus exactement distinct. Le grotesque s’em-pare alors des vanités fétichistes, la senteur lourde du Boli révèle cette fécondité joyeuse. Mais trop d’intrusion met en péril la relation de possession, la consommation devient étouffante. Dans cette communion avec la nature, vous reprendrez bien un peu de mondanité ?

L’objet, l’artiste l’entrevoit dans son rapport à la tradition, exploité et transcendé. Les œuvres placées dans cet en-vironnement de fiction domestique peuvent être lues comme séduisantes, sulfureuses, contemplatives. Sandra Lo-renzi essaime la beauté, la violence, le masque, la nature, ingrédients éternels des scènes primitives. On tombe alors dans l’ivresse : « L’essentiel dans l’ivresse, c’est le sentiment de la force accrue et de la plénitude. Sous l’emprise de ce sentiment on donne aux choses, on les force à prendre de nous, on les violente (3) » . L’intimité disparaît, la possession est mise en péril. Les objets activés contaminent, écœurent les prisonniers de cette mise en scène. L’excès du vivre s’accompagne de l’excès du rejet. Pourrissement, amoralité et frénésie, la décadence est imminente.

En choisissant un contexte chic et raffiné, pour mieux le saper, Sandra Lorenzi exploite des œuvres organiques, fossi-les dont la décomposition se fait sous nos yeux, et rappelle que l’homme restera à jamais séduit par le grand jeu des masques et des récits.

Sandra Doublet

---------------------------------

(1) Formule attribuée à Hasan-i-Sabbâh(2) Michel Houellebecq, La carte et le territoire, Flammarion, 2010, p.83

(3) Friedrich Nietzsche, Le Crépuscule des idoles, « Flâneries d’un inactuel », Oeuvres II, p.995

Page 8: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Soli sol soli, 2011

Métal, bois, peinture, miroir, suie, ballast, brique, plâtre, résine,Dimensions variables,Espace de l’art concret, pour Collectionneurs en situation, 22.06/30.10/2011

« Soli sol soli...»

Les rails du chemin de fer sortent du gouffre béant de la vieille cheminée. Ils s’élancent à travers l’espace sombre pour venir se heurter à un mur. Le passage fut condamné jadis, et seuls quelques agrégats au sol subsistent de l’activité des mineurs. Ces passants de l’obscurité chargeaient cette matière inconnue vers la grande bibliothèque. Le meuble austère et implaca-ble, assurait toujours le passage d’un lieu à l’autre. La chambre murée de briques noires a depuis lors cessé son activité. Les vestiges demeurent inchangés, figés dans le souvenir d’une période, d’une formulation, «...longue vie au roi, longue vie au travail...», mais pour que vive le roi et persiste le travail, le royaume doit achever sa métamorphose. à travers ce va et viens incessant, d’une dimension à l’autre du temps et de l’espace, l’alcôve du château revient dans l’ombre du pouvoir. Drainant tout un imaginaire de sens et de formes, l’installation questionne ici l’objet dans son rapport à l’archi-tecture, à la fondation, et va chercher dans les profondeurs de notre inconscient « le seul soleil de la terre » qui sommeille toujours sous les décombres.

Page 9: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Holy Holes, 2010

Installation in-situ, galerie Visite Ma Tente, Berlin 2010

L’installation Holy Holes met en lumière le trou comme élément fondamental de l’architecture.

Ces trous que l’on creuse, calfeutre, bouche et contourne...L’ espace vidé et origi-nel, à partir duquel la construction est rendue possible ; le trou sacré, autrement dit, qui porte en lui-même la structure efficiente de toute chose. L’installation questionne en ce sens ces espaces troués auxquels nous confronte le quotidien, ces ruines contemporaines, site de chantier, ou intérieur déguisé en maison té-moin. Entre le modèle antique ou celui du design de masse, ces espaces oscillent entre deux temps, une construction fantasmée ou un délabrement futur. La structure en bois déroutante et bizarre évoque cet entre-deux. Elle impose au vi-siteur une déambulation contraignante, qui ne lui laisse entrevoir que les résidus

et déchets de ces signes lointains et familiers.

Page 10: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Travaux, vues d’exposition

H U M O R M E L A N C H O L I C U S

Sandra Lorenzi fabrique des mondes, déploie des formes archétypales et originelles, entre Histoire et philosophie, connaissance et imaginaire, comme des antichambres du réel. Pénétrer ces interzones * c’est traverser une expérience initiatique où la perte de repère conduit à bousculer toute valeur établie. Narra-tions et volumes, mises en scène et mises en espace, les oeuvres de Sandra Lorenzi constituent des outils propres à contrarier l’ordonnance du réel, comme à le transformer. De ces mondes, surgissent des person-nages tragi-comiques, tels les Jizo gisants (2008), moinillons décalottés en bronze, ces actants de la comé-die humaine, témoins d’un processus en marche vers l’écriture d’une poétique renouvelée de l’existence.

Pour sa première exposition personnelle à la galerie Martine et Thibault de la Châtre, Sandra Lorenzi pré-sente Humor Melancholicus, une proposition teintée d’humeur, d’humour et de mélancolie faisant écho à l’esprit de ses nouvelles oeuvres. En effet, derrière ce titre d’un autre temps, emprunté au savant Henri Corneille Agrippa dans son célèbre ouvrage De occulta philosophia, humour et mélancolie s’entremèlent et s’entrechoquent pour dresser un portrait critique de nos sociétés contemporaines, et ouvrir une ré-fléxion sur notre héritage historique. Collectio (2012-in progress) présente une collection de cartes postales originales, issues de la correspon-dance de la Première Guerre Mondiale. Tout indice pouvant attester du conflit est découpé, et à l’heure bientôt de la commémoration nationale, le découpage se fait automatique et sans affect, acte de néga-tion et surtout de questionnement sur «ce qu’il reste» après l’innommable. Bureau d’étude n°2 (2013) propose un espace d’expertise dédié au bonheur, ce bonheur extatique que l’artiste se plaît à interroger sous sa forme la plus clichée et communément admise. Feverhund (2013), des chenets à tête de femme sont soudés l’un à l’autre, devenant des figures bicéphales, ustensiles siamois, où l’on retrouve peut-être le plus ici l’allusion à la pensée alchimique d’Agrippa.Enfin, la Ruin’s Factory (2013) ouvre un cadre d’observation sur un distributeur automatique évidé de ses marchandises.

Suspendues alors dans ce hors-champ contemplatif, nos humeurs peuvent à nouveau se mettre en branle, et se réjouir de cet instant propice à l’expression d’une mélancolie bel et bien aiguisée.

Nathalie Ergino Directrice de l’Institut d’Art Contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes

----------------------------------

* Interzone, terme emprunté à William Burroughs, extrait du Festin nu (1959)

Page 11: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Vues de l’exposition

Galerie Martine & Tibault De La Châtre 08/ 11 - 30/ 11 /2013

Page 12: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Feuerhund, 2013

Exemplaires en bronze36 x 40 x 10Exemplaires en fonte de ferDimensions variables

Page 13: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Collectio, 2012-in progress

Structures métalliques, cartes postales, films plastic200 x 40 chaque panneau / 200 x 180 les 3 panneaux

Des cartes postales issues de la correspondance de la 1 ère Guerre Mondiale sont découpées de manière à ôter tout indice pouvant attester du conflit passé. Les images des ruines ou monuments côté recto, le témoignage des soldats côté verso, le découpage se fait automatique et se voudrait sans affect, acte de négation en somme vers une recomposition du travail de mémoire.

Ci-dessous, détails des cartes postales

Page 14: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Bureau d’étude n°2, 2013

Objets divers, Dimensions variables

«Sachez mon jeune ami que le simple fait de croire n’a jamais prouvé la moindre chose. Regardez moi. Je ne suis pas docteur. Tout le monde entre nous qui est bien une personne respectable est persuadé du contraire.Je ne suis pas docteur. On m’appelle on me désigne on m’ordonne par ce titre.

Quelle importance me direz-vous puisque je ne le suis pas. Pour tout ce monde qui doute de sa personne il est important de pouvoir se désigner lui-même par un titre. Je ne suis pas docteur je suis docteur un des meilleurs tant qu’à faire je vous laisse le choix des qualités. Très agréable très d’être traité de la sorte.

Docteur. Docteur il faut s’y habituer ça m’a surpris je ne suis pas docteur. Amusé irrité avec l’instant je me rends compte de l’inutilité de telles humeurs. A quoi bon pourquoi pas. Pourquoi pas dis-je ce titre ne m’appartient qu’au bruit. Le monde soulève du bruit donnant-donnant d’un côté la foule un bruit un lancé deux lancés docteur. Ils sont francs et enjoués docteur docteur. Un vrai plaisir je vous assure. Moi de l’autre pour mon compte. Sourire. Un temps. Gravité pas trop que cela ne se confonde pas avec le trop ostentatoire dévouement après tout je ne suis pas docteur.

Du bruit résonne j’accours pas trop vite tout de même. J’évalue la situation résonne encore un brin de professionnalisme le jugement tombe. Jugement verdict sentence conclusion diagnostic une parole se fait entendre un bruit doit raisonner. Moi le monde. Le monde soulève du bruit c’est simple un seul et même bruit.

Vous entendez ? Il résonne pas plus tard qu’hier celui du lendemain.

Si si j’y répondrai tout à l’heure peut-être si j’ai l’instant avec moi j’en prends au temps pour y consacrer quelques minutes. Si si une ligne de temps une petite durée de temps en temps il m’arrive d’en prescrire à mes patients lorsqu’ils ne veulent pas être remis à plus tard.Classique les malades veulent se remettre rapidement tout en refusant de prendre le temps de guérir. Vous êtes jeunes vigoureux en pleine santé il est possible que vous ne fassiez pas de bruit pour le moment vous souhaitez simplement croire c’est déjà ça et ça n’est rien. Croyez-moi rien ne vaut un bruit ne serait-ce qu’un murmure pour vous occuper à l’instant de vous le monde à vos pieds parce que vous avez osé écou-ter que peut-être un jour il vous répondra.

N’attendez pas de réponse non ils attendent tous en vain selon moi. Contentez-vous simplement d’être heureux c’est un travail à plein temps.»

Texte du tableau aimanté :

Page 15: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Ruin’s factory, 2013

Distributeur automatique, métal, plexiglass, gélatine206 x 100 x 70

Installation accompagnée d’une diffusion sonore voir extrait du texte récité ci-dessous.

The Caveman, 2013

Diffusion sonore de l’Oraison funèbre de Périclès en grec ancien.15’ en boucleLecture effectuée par Cédric Hugonnet, helléniste.

Thucydide - La Guerre du Péloponnèse (II, 37- 46)

«Oraison funèbre de Périclès» - Translitération extrait -

2.37 Chrométha gar politéia ou zdélouseï tous tôn pelas nomous, paradeigma de mallon autoi ontès tisin è mimoumenoï hétérous. Kai onoma mèn dia mè ès oligous all’ ès pléionas oïkèin dèmokratia kéklètaï, métesti dé kata mèn tous nomous pros ta idia diaphora pasi to ison, kata dé tèn axiosin, os hékastos èn toï eudokimeï, ouk apo mérous to pléon ès ta koïna è ap’ arêtes protimataï, oud’aü kata pénian, échon gé ti agathon drasai tèn polin, axiomatos aphanéia kékolutai. (.....)

Page 16: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

DES CORPS COMPéTENTS, exposition au centre d’Art de la Villa Arson, 24/11/13-13/01/2014

Ci-dessous vue de l’exposition.Ci-contre à droite, la sculpture Swimming tool, activée pour le happening «Sculpture Synchronisée».

«Sculpture Synchronisée est une compétition aquatique de sculptures qui s’appuie sur les modalités des concours de natation synchronisée. Les sculptures proposées seront mises en mouvement par des nageuses de natation synchronisée.»

Rafaela Lopez / Georgia René-Worms.

Swimming Tool, 2013

PVC, résine, bois, plastique,200 x 200 x 230

Page 17: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Extra-mondaine, 2012

Bois, peinture, fonte, verre, machine à fumée90 x 45 x 60

Eppure si muove, 2012

Bois, journal, moteurDimensions variables

Logorrhée, 2012

Peinture, métal, craie, mousse, bois, journaux600 x 100 x 10

Bureau d’étude n° 1, 2012

Bois, cuir, métal, glaise, objets diversDimensions variables

Vue de l’exposition à la galerie du Passage de l’Art, Marseille, 2012

« P E T I T O R G A N O N »

Page 18: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Hystories, 2012-in progress

Diaporama de photographies, cadre photo-numériqueDimensions variables

Page 19: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Les fondations, 2013

Cartes postales découpées, encre de chine, papier ArchesSérie de 10 encadrées, 21 x 29,7

La série Les fondations s’inscrit dans la continuation du travail sur les cartes postales issues de la corres-pondance entre les soldats et leur famille durant la Première Guerre Mondiale. Ces cartes sont découpées de manière à ôter tout indice spatio-temporel pouvant attester du conflit passé. Au geste radical de la dé-coupe, se joint ici l’empreinte d’un motif abstrait : une trace, un frottement... Le motif créé occupe le vide, compléte l’absence et ré-enclenche la composition de l’image. Dés-lors, «l’inconscient collectif» peut s’ac-tiver, et tel un test de Rorschach, le regardeur reconstruit lui-même l’histoire, pose les fondations, pierre après pierre, de cet espace mémoriel.

Page 20: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Sub rosa, principe de précaution, 2010

Béton, acier, peinture40 x 27 x 27

Ci-dessus, Sub rosa, extrait d’une série de 6 tirages numériques, encadrés, dimensions variablesLes « Sub rosa », littéralement « sous la rose », sont des mini-bunkers à usage domestique.

L’édifice persistant, 2011

Bois, acier,210 x 200 x 200

Page 21: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Jizo gisants, 2008

Bronze60 x 30 x 30

Les « jizo » sont des petites figurines de terre qui représentent des moines gardiens et protecteurs des forêts japonaises. Généralement placés à l’entrée d’un lieu, ils sont la porte, le seuil, et marquent sym-boliquement le passage d’un espace profane à un espace consacré.

Jizo gisants empruntent esthétiquement leur forme aux personnages animés issus de la culture japonaise. Au caractère double, d’un hu-mour faussement candide et presque mélancolique, ils portent avec leur crâne décalotté la présence de l’absurdité d’être en ce monde. Mi-crâne mi-crotte, à l’état d’informe petite chose en construction, ou en délabrement selon le point de vue, ils se trouvent posés là, à se demander dans ce jeu du regardeur regardé, lequel de l’un ou de l’autre est finalement observé.

Spy fruits, principe de précaution, 2010

Fruits, judas, boisDimensions variables selon la saison

Page 22: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

Les Lumières, 2009

Buste de Kant moulé en cire, porte-cierge en métal130 x 100 x 60

Quoi de plus naturel pour un philosophe des Lumières que debrûler ?

À partir du buste du philosophe Emmanuel Kant, des bougies sont confectionnées en cire et placées une à une sur un porte-cierge d’église. Elles se consument et se déforment peu à peu jusqu’à détruire totale-ment le visage puis le corps du philosophe. Le travail d’iconoclastie est en cours. Le temps presse alors pour s’interroger à ce jour sur l’héritage de la pensée des Lumières. Ces Lumières qui empruntent au sacré ses attributs pour une plus grande force de concentration, en mémoire de « feu la philosophie », et surtout, une fois n’est pas coutume, au service de la raison.

Lorsque le philosophe n’est plus, que reste-il au fond de sa pensée ? De la matière à coup sûr, et cette pensée efficiente qui vacille au coin du feu, de quoi y déceler l’idée sous le symbole.

Lauréate 2011 du 4ème concours artistique de la Chambre de Commerce et de l’In-dustrie de Marseille Provence avec « Shell », sorte de corne d’abondance de l’ère post-industrielle.

Shell, 2011

Aluminium, bois, peinture, cire, huile de vidange120 x 70 x 100

Page 23: S A N D R A L O R E N Z I › SandraLorenzi2014.pdfle gazon côtoie les néons. De cette distance visuelle naît la distance de l’homme avec le sacré. On rentre dans ce cérémonial

www.sandralorenzi.com / [email protected] / tel : +33 (0) 615 753 154 Représentée par la galerie Martine et Thibault de la Châtre : [email protected]

Sandra LorenziNée en 1983

Vit et travaille à Montreuil

La nébuleuse de l’homoncule / Palais de Tokyo 04-27/05/2011Les modules fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent

« Sandra Lorenzi propose pour son exposition au Palais de Tokyo un ensemble d’oeuvres nouvelles et existantes au carac-tère anthropomorphe pour certaines et à la nature spatiale pour d’autres. Le titre La Nébuleuse de l’homoncule, association d’un phénomène astronomique à une création alchimique, évoque un univers étrange : les Jizo gisants, figurines de moines japonais décérébrées, côtoient une corne d’abondance en pleine mutation, mi-animale, mi-minérale, vestige éculé de nos sociétés de consommation. Les Sub rosa, sorte de bunkers à usage domestique, veillent. Chaque personnage nous indique la direction d’un autre. Et dans ce climat nébuleux voire incertain, ces homoncules persistent, à l’abri d’une vieille cabane abandonnée. »

Katell Jaffrès, curatrice.

Parcours

Formation

2004-09 DNSEP & DNAP avec Félicitations, Villa Arson, école nationale supérieure d’art contemporain, Nice2001-03 Khâgne / Hypokhâgne : Lettres modernes supérieures option philosophie, Lycée Masséna Nice

Expositions personnelles

2013 Humor melancholicus, galerie Martine et Thibault de la Châtre, Paris2012 Petit Organon, galerie du Passage de l’Art, Marseille 2011 Garden Party, Galerie Sintitulo, Mougins La Nébuleuse de l’homoncule, Module 1, Palais de Tokyo, Paris2010 Holy Holes, Galerie Visite ma Tente, Berlin

Sélection d’expositions collectives

2014 GRAPHIC DESIGN, Fondation Futura, commisaire Michal Novotny, Prague Festival des Arts Ephémères, Marseille SILENT FACES, galerie 22,48 m2, commisaire Julie Crenn, Paris2013 Sculptures Synchronisées, Les corps compétents (La Modification), Centre d’Art de la Villa Arson, Nice TO BRING A TEAR TO THE STONE, FRAME seconde édition, 6B, Paris Un patrimoine renouvelé, acquisition 2008-2012, Palais de la Bourse, Marseille Shipping Paradise, avec le collectif French Fries, Cité des Arts, Paris Slick art bruxelles, Belgique Art Genève, Suisse 2012 FRAME, Espace des arts sans frontières, Paris Les Informelles, Point Ephémère, Paris Retour de Biennale, Château de Servières, Marseille Rendez-vous 2012, National Gallery, Cape Town Voyons voir, Château de Grand Boise, Aix en Provence D E M E U R E S, Cité internationale des Arts, Paris L’Approdo, Opera all’ Umanità Migrante, Otrante2011 Biennale des jeunes créateurs d’Europe et de Méditerrannée, Thessalonique Rendez-vous 2011, I-AC, Institut d’Art Contemporain, Villeurbanne Art-o-Rama, Show room, Salon international d’art contemporain, Marseille Collectionneurs en situation, Espace de l’Art Concret, commissaire Fabienne Fulchéri, Mouans-Sartoux Hic, l’exposition de la forme des idées, Centre d’art de la Villa Arson, Nice 2009 Biennale de la Jeune Création Européenne, JCE, Montrouge Santé !, Galerie de la Marine, Nice 54e Salon de Montrouge, Montrouge2008 Une Exposition de mémoires, une discothèque silencieuse, Galerie Le Dojo, commissaire Mathieu Copeland, Nice

Résidences

2013 Cité Internationale des Arts, Paris, avec le collectif French Fries2012 Voyons voir, Aix en Provence Cité Internationale des Arts, Paris 2011 Opera all’ Umanità Migrante, Otrante

Bourses, prix, presse

2013 Finaliste du prix François Schneider pour l’art contemporain2011 Concours artistique de la CCI Marseille Provence, lauréate avec l’oeuvre Shell Bourse de l’organisme « Vacances bleues », pour Art-o-Rama2010 Bourse de l’organisme « Envie d’agir », ministère de la Jeunesse et des Sports-« La Vignette » d’Aude Lavigne, février 2014, entretien sur France Culture à propos de l’oeuvre Collectio-ArtPress n°407, Janvier 2014, article d’ Anaël Pigeat sur l’exposition «HUMOR MELANCHOLICUS»-Zibeline n°45-« La Vignette » d’Aude Lavigne, entretien sur France Culture à propos de l’oeuvre Antichambre-Vidéo - Interview réalisée par le Palais de Tokyo pour l’exposition La Nébuleuse de l’homoncule, Dailymotion