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IMPACT PR"EVISIBLE D'AGENDA 2OOO SUR LA COMPETITIVITE DES VIANDES DE VOLAILLES EN FRANCE Porin Françols, Mainsant Pascal INRA, Laboraûoire dEconomie Industrielle Agro-Alimentaire, 65boulewral d€Brandebourg, 94205 Ivry-sur-Seine Résumé La simulatlon dc l'lmpact potentlet d'Agenda 2000 sur les cotts de prod_uctlo-n -dcs volallles et ieur répercusslon rur consommateurs montre qu'cn France- les prlr de détall des volallles pùtt*I"t balsser d'envlron 27o; dans le même tlmps, la balsse du boeuf avolslnerelt 12 V.. ll Itt vralsemblable, ccpendant, au vu des compoltements dlfférents des opérateurs d'eval (tndustriels et disiributturs) dans ta fitière volallle et dans la fllière bovlne que cet tvttrttge ihéorique donné I la vlande rouge ne pulsse srexprlmer que partiellemelt. Abstract Theoretically Agenda 2000 would glve rn importsBt competitive advantage to the beef meat: the simulrtion àt tne potentirl effects of tùe CAP reform otr the different merts retall prlces shows that poultry pricis might be only 2o/octut; meanwhile the beef price frll would be about 1127o. Howevcr, owlng the differences of market situations and corporate strtt^egles between beef and pouliry chains, lt is likely that the actual competltlve rdvantage of the red meat would be less important. I. Impact d'agenda 2000 sur les cotts de production des monogastriques 1.1. Méthode générale de mesure des varlations des cotts de production L'objectif étantd'explorer les conséçences Cegenda 2000 sur l'évolution des cotts de production,note souci est demesurer, non pas les niveaux exactsè ces coûts mais plutôt les amplitrdes possibles & leurs variations causéespar I'application de la réforme.Dans ccme optique, on peut Èire certaines hlpothèses simplificaticæ : - a) Iâ baisse des cotts de production est assimilée à la seulevariation ôr cott alimentaire; les autres paramètres ggaf maint€Nlus oonstatb. - b) Les prix ù blé et ûr ûourhalrde soja sont considérés commetlirecaus dcsprix d'quilibre des autes matièrespr€mièrcsincorporées dæs les aliments ôr bétail, le blé pour les natià€s éneqgétiçes, le ûout€au desojapour lesprotéines. Iadémarcbedesimulationréalisée sur trois €sÈes , le porc, le pouletet la dinde,est la sufuante : - éûablissemeirt des hfrpothèses str lesprix directeurs; - dérirationdes prix dÊs auû€s matièr€s prcmièrce; - calcul par opti'nisation dcs cote matière des difrér€nûes rations arx ditrércnts prix; - calcul 6le ['imFact de ces variations sur les cotts totaux t'sortie élevage". 1.2. Les hypothèses retenues sur les prir directeurs Iæshlpothèses doiventporter,non seule,nent sru les évolutions des prix du blé, maisaussi sur les niveaux d€s prix à la fois des céréales et du tourîpau de sojq des nivearx dopnx tnès difrércots affectant les variations relatives dcscotts de formules. Introduction Dans sa version actuelle,Agenda 2000 pévoit une baissedesprixdesoutien &30o/o pour le bozuf et ë 207o pour les cér,éales. Ce projet marçerait rme rupûrc par raprport à la politique agricole ûr passé. En effet, I'ampleur de la baisse de prix & boeuf Èvoriserait un rééquilihagpde la consommation è viande aubénéfice de la viande bovine. Dans le passé, au contraire, les prix à la production d€s viand€s blanches, bénéficiant non seulement de gains è productiviéimportants maisaussi desbaisses des prix des cérâles décidées à Bnrxelles, ont baissé de manià€ significative, alors que ceux & boeuf étaieirt mainfeuu,s par des prix d'intervention élwés. Du frit de perspectives d'excéden8 structurels tant €a viande bovine qtr'eircéréales au niveau euopéÊn, on peutûire I'hlpothèsed'ajusbme,nc rapides desprix de msché arx prix d'objectif. Cette nouvelle dore devrant avoir un impact sur les coûb dc productionà l'élerage dcs viand€s blanches, se rÉperuû€r sur les prix dedétaildes différentes viaûdes et donc modifierle jeu de leus substitrtions. Note objectif est ici de mesurerles coséquenccs d'Agsoda 2000, sur les prix relati$ dcs ditréænæs viandes au déail et, par là" sur la compétitivité des volailles. Dans un prcmier t€Nnps, nous calculercns I'impact théorique d'Agenda 2000, ,lans I'hypothèse d'rmetlpcrcussioninÉgrale des baisses programmées jusqr'arx prix è détail pour les différentes viandes; pour les monogastriçes, cela passe par l'évaluation 1lrréalable d€s consQuences sur les coûts depoôrction en élorage. Dans un deuxiè,me temps, ces résulats scront discutés à la lumièrc des e,nseigne,mens tirés des comport€,m€Nrts réc€nb des opérataus et des p€rsfsdves demarché. Trokièmes Journées de la Recherche Avicole,St-MaIo, 23-25mars 1999

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IMPACT PR"EVISIBLE D'AGENDA 2OOOSUR LA COMPETITIVITE DES VIANDES DE VOLAILLES

EN FRANCE

Porin Françols, Mainsant Pascal

INRA, Laboraûoire dEconomie Industrielle Agro-Alimentaire,65 boulewral d€ Brandebourg, 94205 Ivry-sur-Seine

RésuméLa simulatlon dc l'lmpact potentlet d'Agenda 2000 sur les cotts de prod_uctlo-n -dcs volallles et

ieur répercusslon rur consommateurs montre qu'cn France- les prlr de détall des volallles

pùtt*I"t balsser d'envlron 27o; dans le même tlmps, la balsse du boeuf avolslnerelt 12 V.. ll

Itt vralsemblable, ccpendant, au vu des compoltements dlfférents des opérateurs d'eval(tndustriels et disiributturs) dans ta fitière volallle et dans la fllière bovlne que cet tvttrttge

ihéorique donné I la vlande rouge ne pulsse srexprlmer que partiellemelt.

AbstractTheoretically Agenda 2000 would glve rn importsBt competitive advantage to the beef meat:

the simulrtion àt tne potentirl effects of tùe CAP reform otr the different merts retall prlces

shows that poultry pricis might be only 2o/o ctut; meanwhile the beef price frll would be about1127o. Howevcr, owlng the differences of market situations and corporate strtt^egles betweenbeef and pouliry chains, lt is likely that the actual competltlve rdvantage of the red meatwould be less important.

I. Impact d'agenda 2000 sur les cotts deproduction des monogastriques

1.1. Méthode générale de mesure desvarlations des cotts de productionL'objectif étant d'explorer les conséçences Cegenda2000 sur l'évolution des cotts de production, notesouci est de mesurer, non pas les niveaux exacts èces coûts mais plutôt les amplitrdes possibles &leurs variations causées par I'application de laréforme. Dans ccme optique, on peut Èire certaineshlpothèses simplificaticæ :

- a) Iâ baisse des cotts de production estassimilée à la seule variation ôr cott alimentaire; lesautres paramètres ggaf maint€Nlus oonstatb.

- b) Les prix ù blé et ûr ûourhalr de sojasont considérés comme tlirecaus dcs prix d'quilibredes autes matières pr€mièrcs incorporées dæs lesaliments ôr bétail, le blé pour les natià€séneqgétiçes, le ûout€au de soja pour les protéines.

Iadémarcbe de simulationréalisée sur trois €sÈes ,le porc, le poulet et la dinde, est la sufuante :- éûablissemeirt des hfrpothèses str les prix directeurs;- dériration des prix dÊs auû€s matièr€s prcmièrce;- calcul par opti'nisation dcs cote matière desdifrér€nûes rations arx ditrércnts prix;- calcul 6le ['imFact de ces variations sur les cottstotaux t'sortie élevage".

1.2. Les hypothèses retenues sur les prirdirecteursIæs hlpothèses doivent porter, non seule,nent sru lesévolutions des prix du blé, mais aussi sur les niveauxd€s prix à la fois des céréales et du tourîpau de sojqdes nivearx do pnx tnès difrércots affectant lesvariations relatives dcs cotts de formules.

Introduct ionDans sa version actuelle, Agenda 2000 pévoit unebaissedesprixdesoutien &30o/o pour le bozuf et ë207o pour les cér,éales. Ce projet marçerait rmerupûrc par raprport à la politique agricole ûr passé.En effet, I'ampleur de la baisse de prix & boeufÈvoriserait un rééquilihagp de la consommation èviande au bénéfice de la viande bovine. Dans le passé,au contraire, les prix à la production d€s viand€sblanches, bénéficiant non seulement de gains èproductivié importants mais aussi des baisses des prixdes cérâles décidées à Bnrxelles, ont baissé de manià€significative, alors que ceux & boeuf étaieirtmainfeuu,s par des prix d'intervention élwés.

Du frit de perspectives d'excéden8 structurels tant €aviande bovine qtr'eir céréales au niveau euopéÊn, onpeutûire I'hlpothèse d'ajusbme,nc rapides desprix demsché arx prix d'objectif. Cette nouvelle doredevrant avoir un impact sur les coûb dc production àl'élerage dcs viand€s blanches, se rÉperuû€r sur lesprix de détail des différentes viaûdes et donc modifierlejeu de leus substitrtions.

Note objectif est ici de mesurer les coséquenccsd'Agsoda 2000, sur les prix relati$ dcs ditréænæsviandes au déail et, par là" sur la compétitivité desvolailles. Dans un prcmier t€Nnps, nous calculercnsI'impact théorique d'Agenda 2000, ,lans I'hypothèsed'rme tlpcrcussion inÉgrale des baisses programméesjusqr'arx prix è détail pour les différentes viandes;pour les monogastriçes, cela passe par l'évaluation1lrréalable d€s consQuences sur les coûts de poôrctionen élorage. Dans un deuxiè,me temps, ces résulatsscront discutés à la lumièrc des e,nseigne,mens tirésdes comport€,m€Nrts réc€nb des opérataus et desp€rsfsdves de marché.

Trokièmes Journées de la Recherche Avicole, St-MaIo, 23-25 mars 1999

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1.2.1. Les prir du tourteau de soia.L'instabilité des prix drr tourt€all de soja nous aimposé de reænir deux hlpothèscs de prix' un prix depenruie relative sitré à un écart-t5pe au dessus de laâoyenne des prix observés sur la période 1990'97 etun prix de relative abondance siûré à un écart-t1pe audessous de la moye,nne des prix. lamoyenne a étéestimée à 136,6 FRF par quinal et l'écart-tlpe à21,5.

1.2.2. Les prir du blé. La baisse & 20o/o ùprix de malché &r blé constitue I'hlpothèse centrale.Elle est appliçée à tois niveaux de prix avantréforme:a) IICP/o du PSA Génurie relative),

( PSI = Prix de SoutienActuel des céréales)b) 100% du PSA (excédent limité),c) 88% du PSA (situation r'ecentQ

Uenserrble de ces hlpottrèses génère un premier jeude six évolutions. Enfin, pour tenfu compte èI'actualité, nous avons ajouté une septième hypothèsequl æste une conjoncture deprimée où secumuleraient un prix de céreales sensiblementinftrieur au prix de soutien (0,88 PSA) et un prix ôttourteau de soja à 100 ERF le quintal.

1.3. La dérivation des prix des différentesmatières premières destinées à I'alimentationrnimale à partir des prix directeun du blé et étourteau de soja. La méthodologie reùenue est baséesur les principes suivants :-l) utilisation de prix moyens annuels assimilés àdes prix d'ftuilib're;-) hypothèse de séparabilité entne les matièrespremières énergétiques dont les prix ne seraientinfluencés dans le contexte de la réforme çe par celuiôr blé, et les matières pre,mières riches en proéinest1ræ par celui du tourteau de soja. Seuls çelquesproduiæ (pois ,graines oléagineuses) sont influencéspar les deru produits directeurs.-3) utilisation d'un modèle de regression simple(imposépar le nombre linité de données observees).Les estimations ont été Éalisées sur différentespériodes : 1980-96, 1985-96, et 1990-97.

1.4. Les calculs de coûts

1.4.1. Les coûts matières premières. A partirdes jeux de prix de matières F€mièæs éablis pourchaque hlpothèse de conjoncture, sont calculés lacomposition et le coût des rations optimisées pour lesporcs et les volailles. Ces calculs ont éte réalisésrreqrectivement par I'ITAVI et par I'ITP.

1.4.2. Les prir des aliments composés sontd&hrig des coiits matières penières en ajoutant tmemarge couvrant les frais de transport des matièrespremières,les coûts de fabrication et de distibution deI'industie de I'aliment ôr bétail. Cette narge a été

absolue avant et après la éforme.

1.4.3. Les cotts de productlon << sortleélevages D ont été estimés sur les données èI'année 1996.Pour les porcs, les élémenæ de prix de rwientretenus sont ceux des résultats des élevages naisseursengraisseun suivis en gestion tecbniçe (GTE). I3coût de production au Kg-carcasse C = 3,54 + 4,63 *

Prix du kg d'aliment porc charcutier.Pour les volailles, les éléments de prix de rwie'ntretenus sont ceux de I'ITAVI. Ils sont coniges dapèsles normes établies par Mainsant et Sinquin (1996)pour rÉinægrer datts le coût alimsaffis, lesconsommations d'aliments inhérentes à la productionde poussin ou de dindonneau dlm jour. Le cott èproduction du kg-carcasse est alors:en poulet : C = 2,24 + 3,18 * Prix aliment pouleqendinde : C=2A9 +3,41 * Prixalirnentdinde.

1.5. Les résultats (tableau 1)

Le constat1) Iæs baisses des coûts << sortie élevage D der/raietûs'établirpour I'ense,mble des monogastriçes dans unefourchetæ de 3,7 à 6,90/o.2) Les coûts de production du porc baissemientdavantage que cerx des volailles.3) Iæs résultats sont assez homogènes, et finalerrentpeu influencés par le choix de conjontures quiparaissaient a priori très contrastées.

Par ailleurs4) D'auûes hypothèses d'évolution des prix d€ narchéôr blé ont été testées (dans une plage de variationsaUant de -9 à -29,6yù,çi metteirt cn évideirce çe lesélasticités des cotts << sortie élevage D par r4portaux prix des céréales (i.e. les rapports de la variationrelative du cott de production à lavariationrelative duprix fu blé) sont pratiçement oomtantes ets'établissent respective,meirt ù 0,25 poru le pouleÇO,22povrla dinde et 0,33 pour le porc.

TABLEAU 1

BAISSEDES

COUTS (EN'/")

PORC POT'LET DINDE

moy. extrêmes moy. extrêmes moy. extrênesIv1afières premières

Alime,nt

Sortie élevage

13,9

10,9

6 ' 5

13,4-14,4

10,6-l1,4

6,1-6,9

9,27r5

419

9,2-10,56,7-8A4,6-5A

719

6,5

413

6,8-10,0

5,6-8,1

3,7-5,2

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5) Ia conjonctue ùr soja a une influe,nce au moinsanssi importanæ qæ la PAC sur les cotb èproduction; les élasticités par rapport aux prix ûr sojasont demême o'rdre çre les élasticités par rapport auxprix des cér,éalcs (respestiv€,merf 0,23 pour le poulet026 pou la dinde et seule,meirt 0,15 pour le porc) *la volatilité des cours bie,n zupérieure è ceux dæc&Éales.

2. Le répercusslon intégraleconsommateurs des balsses de prir àproduction

Dæs lhypothèse dune répercussion intégrale (i.e.se',svaiæiondesDalges en raleur absolue des opérateurs)dTmerariation de prix à la production sur les prix èdétail" à volume constant, on peut écrire:

d=p f VL/VC où:d = variation relative fu prix de détailp = variation relative du prix à la proôrction\fL = raleur des livraisons agricolesVC = valeur à la consommation ôr ou dæ

proaùdts conespondansUn coefficie,nt multiplicateur global moyen VL I VCa été établi pour chnque filière à partir des valeurscorrigfu (notamment des écbanges exérieurs et dæutilications auûEs que la consomnation dæ ménages)dÊs livraisons agricoles d€s difrerent produib(Co'aptes de I'Agdculture) et des consommations dæménages (INSEE). Les coefficieirts multiplicateursleûenus et présentés TABLEAU 2 sont calctrlés surI'année 1997. Dans le cas du porc, les domées ont éÉdésagrégées poru Ie porc ûais et la cbarcuterie.Dans I'hypoûèse de rÉpercussions intégrales dæbaisses, I'irnpact d'Agenda 2000 sru les prix détail estpréscnté dans le TABLEAU 3. L'impact potentiel resûetrès &ible pour les monogasûiçs, & - lYo à - 3 o/oalors quï se,raittnès sensible pou la viande de boeuf,- ll,6 7o. Pour la charcuErie il serait négligeable,

alors qu'en viande ûalche de porc et e[volaille il seraitde I'ordrede- 2 à - 3 %, ce qui reste malgré tout ûèsmodesæ au regard de la baisse & - 20 % ùr prix dæcérréales.Agende 2000 offte donc en théofie ù lcfïlière viande bovine la possibilité debaîsser ses prb relatifs de 10 o par rapltoîtà ceux des ftlières concaûentes.

La répercussion lncomplète des baissesprir

On a pu observer e'lr Francc çe, d?ns gn passé Éc€ût,les baisses de prix de cérâles ou de viædcs à laproduction ont été dp€rcuÉes au détail ûèsinégalement selon les espèces considâécs. tvlainsæt etco (1994) I'ont monûé pour la pâiode 1985-92. Irstravaux d'évaluation des coefficien6 multiplicateusarrivent par une méthode ditrrenæ à des conchsionsvoisinespourlapériode 1985-95. Iæ constat à gnndstaiæ est le suivant:En volailles, les baisses de cotts à la production,mais aussi une partie des g3ins de productivité réalisésà I'aval (transformation et disEibution) ont ærÉp€rcutées aux consommatcurs. La marge unitair€ èI'aral (en francs constants) arait diminué de plus èl5%o de 1985 à 1995. Cette évolution doit être reliée àla situation & marché a\roc une ofte ex-antegénéralement occédentaire et des statégies de fortcpression par les cotts de cerains opérateurs dominanbEn porc, la répercrssion des baisses de cota èproduction dans les prix agricoles est tout aussicomplèæ ç'en volailles; elle s'opère cependant ènani&e discontinue et peut eûe occultéet€,mporairem€nt par le cycle porc. A I'anal, par conûela situation est difrér€nûe: Iæs marges unitaires èI'aval ont fortemeirt progressé tant pour le porc Êaisçe pour les profuits Eansformés.

turla 3.

de

Iæs coefficients multiplicateurs en L997

Vateurs des viandcedesdnéæ à la consommationdesménages

source :INRA d'après lr Compabilité nationale

ImFact d'Agenda 2000 zur les prix des viandes et produits calnésBoanf Porc Volailles

(t)Frais Charcuterie ToalImpact sur prix production - 30 o/o - 6,5 yo - 4,7 yo

Coeffi cient multiplicateur 0,39 0,41 0,175 023 0,45Impactswprbde d&ail - ll,6 vo -2,7yo - L.l o/o - lr4 o/o - 2'lo/o(l) avec ""e pondération 60% poulet et 40lo dinde

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En boeuf, tout se passe coûune si la seule stratégiede I'aval éait la conservation de sa marge globale enûmcs constants: pour gomp€nser la régression envolumg on tend à accroîte la marge unitaire lorsçecela est renùr possible par la baisse des prix à laproduction I-a marge unitaire aurait ainsi progresséparpaliers; en dix ans (de 1985 à 1995) sa progressionserait de I'ordre & 20%; pour I'essentiel la haussesemit due à la distribution

Les perspectives

Pourl'avenir, les comportements des opérateurs daralparaissent devoir ête ditrér€, ts selon les especes.

En volallles, on peut pe,ns€r qæ I'aval, tout drmoins I'industrie, continuera à répercuter les baissesde coûts de production dans ses prix de vente. Iæcontexte de concurrence denrait, eneffeg peu changec- Du àit d'AgÉnda 2000 qui ne àvorisera pasI'exportation de produits avicoles européens sur lespays tiers. En effet, si on propose une baisse ù prixdes céréales qui amène le prix du blé à un niveauproche du cours mondial, on n'envisage pas de metteà disposition de l'élevage europée,n une céréalefourragère au prix du mais américain (qui se situe eirlongue période environ 25 Vo en dessous de celui ôtblé). Ce surcoûÇ associé à une sous-évaluation quasip€rman€nte ôr dollar US et à une évenhrellesrppression des restitutions, créerait un bandic4concrrrentiel important. Les exportateurs devrai€ntpoursuirne alors leur recentrage sur le marché intérieureuropée4 avec des risques de surproduction.- Du âit d'une concenhation sectorielle qui est loind'€te achevée tant au niveau français çr'européen, ilest rraiscmblable que les principau group€spoursuivront leurs shatégies de pression par les coûts.- Du fait d'une plus large ouverûrre prérnre ôr marchéeuropée,o, certains sous-produits de I'industrie avicoleUS (cuisse de poulet notamment) dewaient être eirmesure d'exercer une pression supplémentaire sur lesprix intérieurs européens.En ce qui conceme la distribution, par contre, il n'estpas cerhin çr'elle continue dans le futur sa politiçede marge modérée en volailles. Certains sipesappilus réce,mme,nt donnent plutôt à p€trser que lesbaissesrécentedesprix de gros, en volailles, ont éémoins bien rÉpercutées aux consommateurs qtæ par lepas$é.

En porc, I'ampleur des dérègle,nenb actuels,conjugrrée à la montée e,n puissance de fqcespolitiques liées à l'écologie, se,mble der/oir conùrfte àune politiçe euro@ne è contôle plus strict dæcapacités de production. Alors que dans la criseacûrelle la quasi-totalité des baisses de prix à laprcduction sont répercutées aux consommateurs, lamaîtise de la production pourrait permettre auxoperaæus de la filière de conserrær une partie dægains générés par AGENDA 2000. Iæs produis ècharcuterie qui valorisent esseirtiellement leurs qualitésde sendce e,n seraientpzu atrecÉs; la position ùr porcûais dnmait par contre êtne fragilisée.

4

En boeuf, la baisse de prix programmée à laproôrction dernait ête rép€rcuté€ au stade de gros dæsdes délais assez courts apnès I'an 2000. Une inconnuedemeure surle comportemeirt des disEibuæun : vont-ils saisir foppornrnité dïrne baisse substantielle drprix du bozuf pour en relancer la consommation?Uaccroisscment des ventes permettrait de mainte'lrir,voire augmenter, leru marge Clobale tout €n diminuantleurs marges unitaires. Rien n'est moins str: toute lapolitique de consolidation de la filiàe bovine ap'rèsI'ESB a conduit à augmenter les mârges desopérateurs.

En conclusion générale

AGENDA 2000 n'autoriserait à la filièrevolailles qu'une baisse très faible de sescoûts (l'équivalent d'environ 20Â des prix dedétail). La réforme donnerait, Par confre' enthéorîe, un tvantage concaûentîelimportant ù la viande de boeulCependant, l'ëvolution des prix de détailn'est pas conditionnée que Par la sealepolitique agficole; elle dépend aussi, biensûr, de la conjoncturc - Ies bsisses de 1998-99 en sont la démonstration ' mais peutêtre davantage encore de la sfihtégie desopératears et des conditions de concartenceau sein de chaque ftlière.En effiet, si les opérateurs de I'aval dechaque filièrc (îndustriels et distributeurs)maîntenaient, à I'avenh, les politiques de,narges observées depuis vingt ans' laftlière volailles aurait gommé en moins de5 ans I'avantage conlérê à Ia viande deboeuf par AGENDA 2000.

Références

Mninsant P., De Fontgryon,1994, Les divergences deprix dans les filières viandes de 1985 à 1991, INRA-IAA, 171p.Mainsant P., Sinquin J-P., 1996, AIP AII[,IA]I,module 4, Besoins théoriçes d'alime'ûs volailles.Marouby H., 1996, Réforme de la PAC et alime'lrtporc en France, ITP-OFIVAL, ITP.Porin F., Mainsant P., 1998, 56ème séNninaireAEEA,INRA, pp. 125-136.Porin F., Mainsant P., 1999, Ifrpact prévisibledAesnda 2000 sur la compétitivité des vimd€s èvolailles en France, version exharstive - à paraibe,INRA.Prin S., Koehl P.F., 1997, Joumées nationalesvolailles de chair, Rennes,ITAVI, 15 p.

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SITUATION A,STI'ELLE ET POTENTIBL DE DEVELOPPEMENT DE L'AVICI]LTTJRE CHAIRDANS LES PAYS EN TRAIYSMON : L'EXEMPLE DE QUATRE FILIERES D'ET,ROPE CENTRALE

Magdelaine Pascaleà potir d'enquêtes réalisées par Frarc GUERDER, Stéphanie BARC (ESûPQ,

AuréIie BRUGGER (ESA) et Katell CHERNERE (INA PG)

ITAVI, 28 rue du Rocher - 7500E Paris

Résumé

Dans les quatne pays énrdiés, le début de la tansition économique yers une économie de marché s'est traduite parune chute des productions avicoles. Depuis 1993-94,1e dynamisme de la production polonaise s'oppose à unecroissance modérée des filières avicoles hongroises et tchèques, et à la chute continue de la production roumaine.La privuisation de l'économie est effective en Pologre, Hongrie et République Tchèque, même si I'Etat conser-ve une participation dans certaines enteprises hongroises. En Roumanie, la privatisation et la resûucturation sontencore loin d'être achevées. L'avantage concurrentiel conféré par des disponibilités importantes et des prix basdes céréales ænd à se réduire et est souvent compensé par des cotts de fabrication de I'aliment élevé. Les perfor-mances æchniques et les cotts de production sont très variables mais la comparaison tourne cependant nettementen faveur des élevages tchèques et hongrois. Ces deu filières sont concentrées et dotées d'outils adaptés austandards de qualité de I'Union Européenne, andis que la Pologne bénéficie d'un marché intérieur dynamique.

Introduction

En 1997 et 1998, alon que débutaient les premièresnégociations d'adhésion des pays d'Euope Centaleet Orienale à I'Union Européenne, I'ITAVI a réalisé,avec la participation financière de I'OFIVAL, desétudes de filièrc dans les quatre principaux paysproducEurs avicoles candidats à I'intégration :Pologne, Hongrie, Roumanie et République Tchèque.Iæs évolutions économiques et politiques de chacunde ces pap ont éé analysées ainsi que leur impact surles filières avicoles, I'ampleur des modificationsstnrcûnelles et organisationnelles subies par cesfilièr€s et les évolutions de flux (production, échangeset oonsommation) en résultant. L'objectif de cettesynthèse est d'apprécier le niveau de compétitivitéacnrel des filières étudiées et leur potentiel dedéveloppement à moyen terme.

l - Bilan de la production et des marchés avicolecdepuis le début de la transition économique

Ia transition d'une économie centalement planifiéevers une économie de marché s'est traduite, dans unpremier temps (usqu'en 1993), par un effondrementdes productions (- 25 %o sur I'ensemble des quatnepays étudiés), me détérioration du solde des échangesextérieurs et une chute de la consommation

Cependant, depuis 1994, le dynanisme de laproduction polonaise s'oppose à une qoissancemodérée des filières avicoles hongroises et tchèques età la chte continue de la production roumaine.

Parmi les principaux facæurs explicatifs deI'effondrement des productions avicoles, au début dela période de transition, on peut avancer :

o La libéralisation de l'économie : diminution dessubventions à la production et à la tansformation,dévaluation des monnaies générant une inflæionimportée et un ciseau de prix défavorable arurproducteurs, le prix des intans augnentant Plusrapidement que les prix à la production, et enfinI'ouvefture des frontières.

o Ia privatisation de l'économie et la désintégrationdes complexes de production et de tansformationenmlnant une désorganisation des circuitsd'approvisionnement et de commercialisation.

o Le brusque effondrement des expottations verc lespays de I'ex CAEM (Conseil d'Assistance Econo-mique Muhrelle) et la diminution de la demandeintérieure liée à une baisse du pouvoir d'achat

La précocité et le caractère plus ou moins radical desréformes entreprises e:çliçent en grande partie lasihration économique actuelle des filières éûdié€s.L'endettement des différents paYs, le degré initial decollectivisation et d'intégration des économies par lepouvoir central et leurs capacités à auirer des capitauxétrangers ont été également déterminants.

L'agriculture tchèque pèse peu dans l'économienationale et est peu soutenue par les politiquespubliques. Pour les trois autres pays, le poids deI'agricultre dans le PIB est supérieur à celui dusecteur dans I'Union Européenne, avec des niveaux desoutien inférieurs.

Troisièmes Journées de Ia Recherche Avicole, St-MaIo, 23-25 mars 1999

Page 6: Résumé - journees-de-la-recherche.org

FIGT RE I : Evolution des bilans production-consommation depuis 1990(millier de tonnes éq carcasse)

POLOGNE HONGRIE

450400350300250200150r00500

t00

450400350300250200150100500

-50

160140120r00806040200

-20

300

Production l-l Solde des éch. ext-Total Consom. tntérieurc

REPUBLIQUE TCHEQUE

t990 l99l t992 t993 1994 1995 1996 1997 t998

@Prcduûion Elsotdedeséch.o<t-Toat Consom. Intérieure

Cependant à I'inverse de la situation européenne,I'aviculture bénéficie, en Pologne et Hongrie, d'unniveau de soutien élevé, bien qu'en diminution sur lesdemières années.

Ce soutien se taduit par une protection du marchéintérieur (introduction de ta(es compensatoires,licences d'importation) en Pologne et des subventionsà I'exportation en Hongrie.

Ceue dernière bénéficie jusqu'au 0l/0112002, d'uneexemption de ses engagements antérieurs au GATT enmatière de subventions à I'exportation : I 19 produitsen bénéficient pour un montant de 5l milliards deforints (au lieu de 22 milliards initialement).

Production ESolde des éch. ort-Totrt Consom. Inérieure

ROUMAI\IE

t990 t99t t992 t993 1994 t99s t996 1997 1998

éch. cxt-toal Consom. tntérieure

Sources : USDA - FAO - ZMP et Statistiques Nationales

2 - Bilan structurel et organisationnel des litièresétudiées

2.1 Evolution des élevages de production

En Pologne, le secteur production a été peu concernépar la privatisation, à I'exception des fermes d'Etat etdes coopératives qui ne représentaient gue l0 % de laproduction avicole en 1989.

Une concenûation horizontale s'est amorcée, parrachat, par les plus dynamiques de ces sructures, debâtiments d'élevage à des agriculteurs privés. Cesenteprises, de taille importante, assurent près des ?3de la production. Iæs structures individuelles deproduction demeurent cependant assez atomisées.

1990 l99l 1992 1993 1994 l99s 1996 t997 1998

Page 7: Résumé - journees-de-la-recherche.org

TABLEAU I : Principaux indicateurs macro-économiques

Sotrces : OCDE - Eurostat - Sources Nationales - Bilans du Monde 98'99

TABLEAU II : Place de I'agriculture dans les économies nationales et évolution du soutien à I'agriculture

(l) dans laprcduction agricolc

@) Equivalcnt subvcntion à la production cxprimé en % de la valeur des productions agricolcs

Sources : OCDE - Statistiques Nationales

Uindusûidisation de I'aviculture hongroise, au débutdes années 70 s'est appuyée sur de grandes stnrcturescollectives (fermes d'Etat et coopératives), héritéesdes nastes domaines féodaux. Cependant 50 o/o de laproduction de volailles demeuraient assurés en 1989,par des éleveurs individuels. Dès 1990, laprivatisation est mise en oeuwe, 800 000 perconnesbénéficie,nt de bons d'indemnisation corespondant àune redisribution des biens confisqués lon de lacollectivisation. Ces bons se concentrent dans lesmains de quelques investisseurs et contribuent àl'émergence d'un secteur privé dynamique. Dès 1995,90 % d€s stuctures de production étaient privatisées.Iæs élevages individuels assurEnt aujourd'hui 60 o/o delaproduction

Avd 1989, I'essentiel de la production avicoletchèque était réalisé par 400 unités de production"fermes d'Etat ou coopératives, qui ont été privatiséesplus Edivernent que les secteurs amont et aval. Lagiwtisation a peu modifié les stnrctures deproduction qui se sont transformées en SA ou SARL.Iæs anciens propriétaires qui ont bénéficié de larestitrsion de leurs biens se sont le plus souventconstihrê en coopératives de propriétaires.

En Roumanie, I'essentiel de la production avicole étaitréalisé dans des combinats (60 environ) intégrant tousles maillons. La privatisation ou la liquidation de cescomplexes sont intervenues assez tardivement (à patir

-

de 1992). Aujourd'hui, seulement tm tien d'entre euxest privatisé (ou en cous de privatisation), un tiers aété liquidé, le dernier tiers demeurant sow contrôle deI'Etat. Parallèlement à cæ démantèlement descomplexes, de petits élevages privés se sontdéveloppés, qui produisent pour I'autoconsommatiotlmais dont la part de production marchande tend àaugmenter.

Ainsi coexisten! dans les quatre pays énrdiés, desélevages industriels issus des anciennes structuresd'Etat ou coopératives, des élevages frmiliau semiindustriels bénéficiant ou non de contats avec lesabattoirs et des basses cours produisant pourI'autoconsommation. A la concentration naissante desstructut€s polonaises, on peut opposer une relativedéconcentration des stnrchres hongoises, tchèques etsurtout roumaines où le développement des bassescours est favorisé par la pénurie alimentaire.

POI,OGNE HONGRIE REP. TCIIEOUE ROTJMAI\IE

97 9t 97 9t 97 98 97 9t

EvohrtionduPlB %inflation 7oChômase %

6.913.510.3

5.7<l0Vo< l0o/o

3.018.09.7

4.615.0E.0

1.08.55.2

-2.07.57.0

- 6.615r.89.0

- 4.060.0

Nb hab 98 (millions)PIB/hab 97 en PPAÛeno/o de la moyenne UE

38.5

32

l0. l

37

10.5

58

22.5

22

* parité de pouvoir d'achat

POLOGNE HONGRIE REP.TCHEQUE ROUMANIE TJE

Part de I'agriculturedans ls PIBo/odans lapop. aûiveo/o

Part de I'aviculture (l)

ESPoglobalESP 0) volailles

62572237

78t4l 654

345l ll 4

t938

i2.55554226

Page 8: Résumé - journees-de-la-recherche.org

2.2 Evolution structurelle de I'amont et de I'avaldes lilières avicoles

Dans les quate pays étudiés, avant 1989, les activitésd'amont (sélection, accouvage, fabrication d'aliment)€t d'aval (abattage, transformation, disfibution,import, e:çort) relevaient de I'Etat et faisait l'objetd'une planifi cation cenûale.

Quand il existait des producteurs privés individuels(en Pologre principalement, mais aussi en Hongrie etplrs marginalement en République Tchèque ou enRormranie), ces derniers étaient sous contrôt avec lesenteprises d'Etat d'amont ou d'aval, qui lesfournissaient en poussins et aliment et écoulaientI'essentiel de leur production.

Le démantèlement des monopoles d'Etat par ailleurschargés de la planification de la production(POLDROB en Pologne, Xaverov en RépubliqueTchèque et la Centale Avicole en Roumanie) afortement contribué à la désorganisation des circuitsd'approvisionnement et de commercialisation desélevages. Le modèle hongrois se caractérisait par uneplus grande autonomie des Entreprises d'Etat parrapport au pouvoir Cental et a permis une fiansitionplus graduelle.

TABLEAU III : Degré de privatisation des anciennes structures d'Etat (en o/o)

Une analyse structurelle des différents maillons met enévidence des similitudes ou des différences ente lesfilières étudiées :

o Le secteur de la sélection et de I'accouvage secaractérise par une forte dépendance des souchesoccidentales en Pologre (100 % en dinde, 60 Yo enpoulet) et en République Tchèque @our lessouches industrielles), une domination du marchépar la joint venture hongroaméricaine Babolna-Arbor Acres, qui détient 55 %o de pafis de marchépour les souches poulet de chair en Hongrie ; alorsque les souches indigènes dominent le marché enRoumanie, les souches occidentales ne dépassantpas l0 Vo de part de marché. Ia RépubliqueTchèque conserve cependant un fort potentiel desouches indigènes << fermières >, par ailleursIargement exportées.

Les structures d'accouvage sont hétérogènes enPologne et en Hongrie où coexistent petitscouvoirs et grosses unités. En Hongrie, trois entre-prises intégratrices produisent chacune plus de15 millions d'OAC par an et détiennent 50 % departs de marché. La concentration du secteur estégalement forte en République Tchèque et enRoumanig où les structures d'accouvage sont deplus en plus intégrées aux complexes de sélection.

Parmi les participations financières étrangères, onpeut citer Arbor Acres (joint venture avecBabolna), et Ross et ISA en Rép. Tchèque,respectivement au capital de Xaverov et Integra.

Le secteur de I'alimentation animale estcertainement le maillon ayant subi les plus fortesrestructurations dans chacun des pays étudiés. EneffeÇ le démantèlement et la privatisation desanciens complexes, conjugués à des problèmes dequalité des aliments, ont favorisé le développe-ment de micro fabricants d'aliment, de niveautechnologique variable, contribuant à un renfor-cement de la sous-exploiation des anciennesusines d'Etat et à la diminution de leur rentabilité(sauf en Rép. Tchèque). On note une présenceforte de groupes éFangers en Pologne (CentalSoya" Hendrix, Cargill) et en Hongrie (CentralSoya" Purina), moins nette en République Tchèqueet en Roumanie, à I'exception des fabricants deprémélanges.

A I'exception de la Roumanie (et de Babolna enHongrie), le secteur abattage-transformation estfortement privatisé. En Pologne, la privatisation aété rapide et la concentration effective à partir de1992 : en 1995,25 abattoin assuraient 60 o/o desabattages.

POLOGNE HONGRIE REP. TCHEOUE ROUMAI\IESélectionAlimentation AnimaleEleuageAbattage-TransformationDistribution

100

100100

faible759070100

100100100100100

07

lg(r)l 870

(l) hors liquidaions - Données 97 pour la Hongrie ct la Pologrg 98 pour la République Tchèque et la Roumanic

Page 9: Résumé - journees-de-la-recherche.org

Prmi er4 2 mobilisaient des capitaux étrangen.Les enteprises du secteur demeurent cependantfagiles €t sous capitalisées.

En Hongrie, la concentration est effective autourde trois grands groupes, Babolna, Hadjubet aConavis qui assurent 53 % des ventes sur lemarché intérieur et 5E o/o des etçortations. Cesgrands groupes mobilisent I'essentiel des capitauétrangerq l/3 des investissements du secteur en1995 : les principaux investisseurs sont anglais(Matthana, Tyndall), allemands ou des banquesd'investissement (BERD, IFC). Les grandsabaroirs soufrent cependant de la concurrence depetits outils échappant souvent aux prélèvementssociarx et fiscaux et aux contraintes sanitaires.

La structue de I'abattage tchèque n'a pas étébouleversée après la nansition. Vingt abattoirsassurent I'essentiel de la production. Les plusimportants sont regroupés en 2 associationscommerciales nationales qui représentent 55 % depart de marché. On note une tendance à unedéspécialisation des outils et un fort développe-ment de la découpe et des produits élaborés.

En Ronmanie, l'abattage est resté une fonctionintégrée dans les complexes de productiorS dontune paft importante, 20 sur 60 environ, ont étéliquidég mais qui assurent encore 80 % de laproduction marchande. Certains abattoirs privéssont apparus, liés à des investissements éfrangen(ailemands, américains, libanais ou grecs), leurftnportance reste faible.

r Iæ secterr de la distibution est privatisélotalement, sauf en Roumanie. Il est ûès atomiséen Pologne, où la part des GMS demeure faiblebien qu'en forte croissance. La distibutionmoderne se développe en Hongrie et enRépublique Tchèque où les GMS assurent 40 %des vent€s de volailles et favorisent ledéveloppement du frais. Elle est absente enRormanie où subsisrcnt des magasins d'EtalBeaucoup d'abattoirs hongrois ou roumainspossèdent leun propres magasins. Enfin, dans tousles pala éûrdiés, le monopole d'Etat sur lecomfileroe extérieur a laissé la place à denombreuses sociétés d'import+xport.

23 Aspecb organisationnels

A me intégræion forte par I'Etat et une planificationcentrale de la production sous le régime communiste,a succédé ure désorganisation des filières plus oumoiDs nette selon les pays.

Actuellement, les éléments dynamiques des filièrespolonaises, hongroises et tchèques tendent à nouveauà s'organiser en filière, autour de pôles intégrateursqui sont le plus souvent les abattoin, avec laparticipation de capitaux étrangen.

Les éleveurs individuels, malgré parfois une réticenceenveni I'intégration qui leur rappelle lacollectivisation, sont fortement incités à passer descontats avec les abattoirs, pour bénéficier par exem-ple de crédits à taux préférentiels @ologne, Hongrie).En Rép. Tchèque, où le système bancaire a longtempsété exclu de la privatisation et est peu efficienÇ lesabattoirs jouent souvent le rôle de trésoriers de lafilière en garantissant les créances des fabricantsd'aliment et des couvoirs sur les éleveurs et initientainsi un début d'intégration. Les écarts tendent à secreuser ente les éleveurs intégrés dans une filière,accédant à des financements adaptés, et les inorga-nisés : on peut ainsi parler d'aviculnre à deu vitessesen Pologne et en Hongrie. En Rép. Tchèque,I'intégration est plus récente, et les abattoirsrenconrent encore des problèmes d'approvisionne-ment (absence de régularité quantitative et qualita-tive). Le cas de la Roumanie est différent. L'inté-gration verticale opérée par les complexes subsisants'est renforcée, alors que parallèlement se développaitune aviculture d'autosubsistance à partir des bassescours familiales.

Les organisations professionnelles ou interpro-fessionnelles existent même si elles ne sont pastoujours représentatives. Les mieux structurées sontles organisations hongroises : Conseil de produits dela volaille, inrcrprofessionnel, et I'Association de lavolaille (abatæurs-tansformateun), qui représententles % de la production et ont un rôle de représentationet de négociation auprès des pouvoirs publics.

3 - Analyse des facteurs de compétitivité desdilférentes lilières

3.1 La compétitivité prix

Iæs enquêtes réalisées dans les quatre Pays ont permisde recueillir des indicateurs æchnico.économiques enélevage.

Toutefois, les comparaisons entre pays demeure'lrtdélicates pour différentes raisons : niveaux variablesde représentativité des données recueillies, hétéro-généité forte des systèmes de production (et la faiblevaleur intinsèque d'une moyenne dans cesconditions), enfin, matériels génétiques souventdifférents ne permettant pas une comparaison dir€ctedes performances obtenues.

Page 10: Résumé - journees-de-la-recherche.org

TABLEAU IV : Principaux indicateurs techniques en élevage de poulet de chair

POLOGI\E HONGRIE REP. TCITEOUE ROUMAI\IE

Densité à la mise en place(adm)

17.2(13.8 à 20.4) (16 à 20)

20 22 (sol)à 32 (batterie)

Age àl'abattage (j) 5r.3(39.s à 49)

39(38 à 42)

42(38 à 46)

Poids vif à I'enlèvement 1.88(r.48 à 2.0s) (r.8 à2.21

1.8fi.1 ù2.2\

1.6(1.5 à 1.8)

Indice de consommation 2.4Q.2à2.61 (r.7 à2.25\

2 2.81Q.2à3.81

Mofialité (/o) 9.4(s.4 àr2.7) (4 à l0)

5 12.9(s à24)

Index de performance (t) 138 209 2t9 l l 8

(l) tr = [poids vif (g) x viabilité]/âgre O x IC x l0

Sotrces : entretiens réalises en 97 (chifres 96) pour la Hongrie et la Pologne, en 1998 (chffies 97) pour la

Roumanie et Ia Répubtique Tchèque, IJCPR : organisation professionnelle roumaine, CSHZ :

organisation publique polonaise réalisant Ie suivi de 2 600 élanges, Association de la volaille et

Université de Debrecenpour la Hongrie.

I-a comparaison des indicateurs techniques estnettement en faveur de la Hongrie et de la RépubliqueTchèque. Cependant, pour ce demier pays, il n'existepas de réseaux d'éleveurs permettant d'établir unréférentiel technique. Les données sont issues desentetiens réalisés, ce qui a pu conduire à unesurestimation des performances. On notera la grandevariabilité des résultats observés en Hongrie dus à lavétusté de certains bâtiments et à la variabilité de laqualité de I'aliment. Les résultats polonais sontmédiocres en moyenne, liés à une longue duréed'élevage (> 50 j) pour des poids vifs inférieun à1.9 kg ce qui conduit à des indices élevés.

Mais en Pologre, comme en Roumanie, la médiocritédes performances moyennes ne doit pas masquer lesrésultats honorables obtenus par certains élevages : uncomplexe roumain enquêté obtenait ainsi des indicesde 2.2 pour des poulets élevés au sol (et 2.4 pour ceuxélevés en batteries). On notera enfin que les mortalitéssupérieures à lO o/o enregistrées en Hongrie ou enRoumanie sont le plus souvent imputables à desventes (( au noir > par les éleveurs intégrés (Hongrie)ou même à du vol pur et simple par les salariés descomplexes @oumanie).

TABLEAU V : Indicateurs économiques en production de poulet de chair

Sources : Entretiens, CSHZ pour ta Pologne, UCPR pour la Roumanie, IFC

Ici encore, la comparaison est en faveur de la Hongrieet de la République Tchèque qui cumulent bonnesperformances techniques et aliment bon marché.

La Roumanie dispose cependant de céréales à un prixinférieur au prix mondial, mais le prix élevé du sojaimporté, la technologie dépassée des anciens FABd'Etat et la sous-exploitation des usines expliquent leprix élevé de I'aliment.

10

POLOGNE96 HONGRIE 96 REP.TCHEQUE9T ROUMAI\IE97

Prix du poussin en FF 1.36 1.34 à 1.70 1.60 2.00

Prix de I'aliment :FF/kgFF/kg de pouletvif

r.75(l)4 . t7

r .13 à 1.632.30 à 3.50

l.so (r.45 à 1.63)3 Q.eo à 3.30)

t .805.06

Cott de production FF/kg vif 6.45 4.00 à 5.20 5.10 (4.90 à s.30) 6.90 à 7.50

Cott sortie abattok FF/kg mort I1 .4 7.90 à 9.60 7.80 à 10.00 I1.00 à 12.50

(t) le prix de falimcnt polonais cst passé de l.lt F cnjanvier 95 à 1.90 F fin 96

Page 11: Résumé - journees-de-la-recherche.org

TABLEAU VI: Prix des matièrcs premières végétales dans différents pays en 1997en $llonne(le premicr prix conespond à un prix à la production, le second à un prix de marché)

POII)GNE HONGRIE REP.TCIIEQUE ROUMANIE CHICAGO

Bté t2t - t75 87 - 136 r03 - l t3 l 15 -107 t34

MaB 104 - nd 6 5 - l l l 106 - 140 9 l - 9 0 r09Soja nd nd 354 280

Sowces : Bourses de Chicago, Arad (Rotrmanie), Ministères de I'Agrianltwe Tchèque et Polonais,statistiques hongroises et Commission Européenne pour les prb, à la proùtaion

De la même façon, la variabilité des résultatséconomiques demeure importante enûe élevages d'unmême pays. Notons cependant :

. une augmentation des prix des matières premièresvégéales qui tendent à se rapprocher des prixcomrnunautaires et donc une forte inflation sur lesprix de I'aliment, d'autant plus que les usinestournent rarement à plein régime ce qui génère dessr.ucotts d'exploitation"

o un cott unitak€ de la main-d'oeuwe inférieur,compensé par une faible productivité de cettedernière et des sureffectifs. A titre d'exemple, enRoumanie sur les sites visités, le ratio superficie debâtiment/UTH éAit en moyenne de 200 m2llJTTI,et en Rép. Tchèque de 500 à I 000 m2ÂJTH,

o des charges de structure faibles, liées à I'ancien-neté des installations, amorties pour la plupart.

Ces pays sont également influencés par les défenseursdu bien-êtne animal allemands et ont pour certains miscn place des églementations contraignantes (laRépublique Tch{ue et la Pologre ont déjà interdit legarage des palmipèdes).

3.2La compétitivité hors prix

En République Tchèque, et pour les principauxopérateurs hongrois, le cadre réglementaire relatif auxnormes vétérinaires et sanitaires est tès proche decelui observé dans I'Union Européenne. EnRépublique Tchèque, teize abattoin soit près de lamoitié sont agréés pour exporter vers I'UE et unetrentaine en Hongrie. Ce dernier pays a par ailleursréussi la reconversion de ses exportations vers I'UE,après l'écroulement des marchés de I'ex CAEM, audébut des années 90. En 1997,60 oZ des oçortationshongroises (66 000 T) étaient destinées à I'UnionEuropéenne, dont 37 % à I'Allemagne, alors qu'en1998, 60 o/o des exportations hongroises étaientdestinées aux pays de I'ex CAEM.

A I'invene, les outils de tansformation polonais etroumains ne rcspectent pas tous les normes sanitaireseuropéennes. Seuls, derx abattoirs roumains sontagréés CEE et ce dernier pays ne panient pas àremplir les quotas à droits Éduits qui lui sont octroyésdans le cadre des accords d'association avec I'UE.

Source: OFIVAL

Enfin, la République Tchèque et la Pologne disposentégalement d'une gamme diversifiée en produits devolailles et d'un savoir fairp en matière de charcuterieet de produis élaborés de volailles.

TABLEAU VII : Contingents tarifaires de viande de volailles offerts aux PECO dans le cadre des accordsd'association cnl997

l l

POI.OGNE HONGRIE REP.TCIIEQUE ROTJMANIE

Volunesantorises @

Taux de réa-lisation (/ù

Volumesautorises (T)

Tau dc réa-Iisation (Yù

Volumesautorisés A

Tau de réa-lisalion (Yo)

Volwæsoutorisés (I)

Taur de réa-Iisatton (/o)

Poulet

Dinde

Canard

Oie

840014001320

17480

94

7 l

40

27

297404100

10s302ts60

85100r0023

48102504t5

1220

3436882

rt62

255

4 l

0

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POLOGNE HONGRIE REP. TCTIEOT]E ROUMANIE

Ressources en matières premières végétales + +â rmélinrer)

Etat de I'outil de production et transformation + +

Santé financière des opérateurs + l -/nès hétémsène)

+ l - +

Capacité des industriels a mobiliser descaoitaux

+ l - +

Degré intégration de la filière et organisationsintemrofessionnelle

+ +

Comoétitivité orix actuelle movenne - l + + +

ComDétitivité nrix à moyen terme(" = à * + +

Potentiel humain (dynamisme - formation) + + + -(z)

Potentiel du marché intérieurDvnamisme de l'économie

# =à+ = à * : à +(à terme)

Adaotation oualitative aux marchés exports + +

Politioue publioue favorable à I'aviculture # ?

Conclusion : Potentiel de développement des filières étudiécs

Chacune des filières étudiées se positionne par rapport à certains facteurs clés de succès déterminant leurpotentiel de développement.

(t) évolution liéc à la disparition des élevages les moins performants (+) Bon (=) moyen (-) médiocre(2) mentalités cncore réfractaires à I'organisation du travail, besoin important en formation

Malgré un niveau actuel de compétitivité plutôt faibleen moyenne, la Pologne dispose d'un potentiel humainfort (éleveun trrès motivés et dynamiques), d'unmarché intérieur en fort développement et encore sousconsommateur de volailles (12 à 13 kg/peryan), etd'un environnement économique favorable. Lesefforts de la filière polonaise dewont porter surI'organisation interprofessionnelle et I'améliorationdes sandards de qualité.

Compétitive en prix et en qualité, I'aviculturehongroise bénéficie par ailleurs de politiques publi-ques favorables, d'une capacité à attirer les capitauxétrangers, et de ressources en céréales importantes. Lapart de l'économie < grise D ou c,achée devrait êtreappelée à diminuer à moyen terme. La compétitivitéde la filière dewait surtout s'exprimer à I'exportation,le marché intérieur étant déjà fort consommateur devolailles (24 kglperclan) et moyennement dynamique.

I-a République Tchèque dispose également d'unefilière compétitive, peu aidée et d'un marché intérieurdynamique bien que peu important.

Bibliographie:

BARC S., nov 97 : La Filière Avicole Hongroise : unfutur concurrent pour I'Union Européenne,ESITPA/ITAVIGIJERDER F., nov 97 : La Filière Avicole Polonaise :vers une transition réussie ? ESITPA/ITAVIBRUGGER A., sept 98 : La Filière Avicole Tchèque :vers I'intégration à I'UE, ESA/ITAVI

t2

Enfin, la Roumanie semble durablernent renconterdes difficultés à se restructurer. L'Etat encorefortement impliqué dans I'appareil productif supportediffrcilement le poids de I'endettement des complexes.Une accélération des restructurations à court terme estprobable, entraînant la liçidation des complexes lesmoins performants. I: filière pourrait ainsi r€trouverune compétitivité accrue, d'autant plus qu'ellepossède un potentiel agricole et notarnment céréalierimportant.

L'intégration, à partir de 2002 de la Pologne, de laHongrie et de la République Tchèque, plustardivement de la Roumanie à I'Union Européenne,devrait permettre à ces filières de disposer des moyensbudgétaires nécessaires à I'achèvement de leurrestucturation et de leur modernisation' La protectiondes marchés intérieurs polonais et roumains devraitcependant s'avérer nécessaire pendant encorlequelques années.

CHERRIERE K., sept 98 : La Filière AvicoleRoumaine : une restructuration inachevée,INAPG/ITAVIBilans du Monde 1998 et 1999Politiques Agricoles des Pays de I'OCDE - Suivi etEvolution 98Base de données USDA et StatistiquesCFCETAgrostat

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DYNAMTQUES REGTONALES DES CONSTRUCTTONS DE BATTMENTS AVTCOLESEN FRANCE DE 1987 AI997

Prin Sébastien

ITAVI, 28 rue du Rocher - 75008 Paris

Résumé

L'analyse des superficies de bâtiments avicoles ayant fait I'objet d'une ouverture de chantier entre 1987 et 1997révèlent les nouvelles orientations des investissements avicoles. La baisse des constuctions à partir de 1994taduit I'essoufflement de la croissance du secteur avicole et la pression croissante des problèmesenvironnementaux. Ces diffrcultés environnementales ont conduit à un dynamisme de construction plus fort dansles zones à faible concentation avicole.

Introduction

La localisation des ateliers avicoles et leur dispersionautour des indusnies amont et aval sont un des fac-æurs primordiaux de compétitivité des filières. Depuisla création de I'aviculture, la concenhation desactivités avicoles dans quelques régions a étécroissante. Or, depuis le début des années 1990, lesfacûeurs de développement sur lesquels s'était cons-tnrite la filière avicole française sont remis en cause.L'intensification de la concurence intemationale aûagilisé les positions françaises à I'exportation. Parailleurs, la prise en compte accrue des problèmes liésà I'environnement a freiné les consûuctions. Dans cetexte, nous essaierons de mesurer I'impact de cesévolutions sur la dynamique et la localisation du parcde bâtiments.

l. Présentation de la base de données

De 1987 à 1997, les demandes de permis de consûuireet les ouvertures de chantier de bâtiments avicoles ontété recensées grâce au concours du ministère del'équipement. Ces données n'opèrent pas dediscrimination en fonction de I'affectation desbâtiments (reproductices, production d'oeu8 deconsommation ou engraissenent chair) rnaispermettent de connaltre, annuellement, pardépartement et par taille de bâtimenq les nouvellessuperficies dédiées à l'élevage avicole. Uanalyse decetæ base de données permet donc de repérer Ialocalisation et les dynamiques de constnrction desbâtiments avicoles dans les différents bassins deproduction en France. Par ailleurs, la comparaisonavec les données des enquêtes "Aviculhre" du SCEESde 1986 et 1994 pennet d'estimer les disparitions debâriments.

2. Evolution nationale du parc de bâtiments de1987 à1997

2.1 Taux de construction et taux de renouvellementdu parc avicole

De 1987 à 1997, les ouvertures de chantier debâtiments avicoles ont porté sur 10,2 millions de m2,soit un rythme moyen annuel de construction de931 000 m2. En moyenne, entre 1987 et l997,le tauxmoyen annuel de construction (rapport des superficiesconstuites au cours de la période sur la superficietotale du parc de bâtiments recensée en 1986) atteint4,6o/o.

L'enquête sur les sûïctures avicoles, réalisée en 1994par le SCEES sur les 55 départements les plus repré-sentatifs de I'activité avicole, estime une superficietotale du parc de 21,9 millions de m2. A échantillonconstant, le parc avicole de 1986 comptabilisait3,5 millions de m2 de moins et les superficies avicoles,ayant bénéficié d'une ouverture de chantier enfe 1986et 1994, ont représenté 8 millions de m2. Par diffé-rence, la disparition de surface de production sur lapériode 1987-1994 est donc estimée à 4,5 millions dem2, soit en moyenne 560 000 mt par aru soit 3o/o duparc avicole recensé en 1986 sur les 55 départemensconcemés. On considère, dans la suite du documenÇque ce seuil est le taux de renouvellement du parc.

2.2 Dynamique nationale des constructions debâtiments avicoles

Selon les années, entre 1987 et 1997, les nouvellessuperficies consûuites ont subi de foræs variations.Deux périodes peuvent toutefois être différenciées.

Troisièmes Journées de la Recherche Avicole, St-Malo, 23-2i marc 1999 l3

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De 1987 à 1992, les ouvertures de chantier concer-naient chaque année des superficies supérieures à900 000 m2 et ont atteint plus de 1,5 million de m2 en1988. Les taux annuels de construction, qui ont variéde 4,6 o/o à 6,0 o/o selon les années, ont été supérieursau taux de renouvellement. Au cours de cette période,I'expansion du parc a participé au développement desproductions avicoles.

De 1993 à 1997, les ouvertures de chantier n'ontjamais excédé 900 000 m2 et ont même plongé endessous de 600 000 m2 en 1995. Les taux annuels deconstruction, 3,4 %o en moyenne, n'ont dépassé quelégèrement les fermetures de bâtiment. La superficiedu parc avicole a donc eu tendance à se stabiliser. Ledéveloppement de la production aurait donc surtoutrésulté de I'accroissement de la productivité enélevage. Toutefois, en 1996 et 1997, une reprise desouvertures de chantier s'est amorcée.

2.3 Evolution de la taille des bâtiments avicoles

La taille moyenne des bâtiments avicoles ayant béné-ficié d'une ouverture de chantier entre 1987 et 1996est de 751 m2. Deux classes de taille de bâtiments ontconstitué I'essentiel des réalisations. L'une, avec destailles comprises entre 400 et 800 m2, conceme lesproductions de volailles labellisées, de canards et depoules snr parcours et représente en moyewre 26 o/odes superficies construites au cours de la période.L'aute, avec des tailles de bâtiment qui dépassent lesI 000 m2, concerne surtout les productions standardsen volaille de chair et représente en moyenne 60 o/odes superficies construites (voir graphique I).

Les constuctions de 400 à 800 m? ont décliné depuist987, période de fort développement des productionssous label. De 400 000 m'z en 1987-88, elles sontpassées à 300 000 m2 entre 1989 et 1992, puis à150000 m2 enûe 1993 et 1996. Toutefois, depuis1994, Ies investissements sur cette taille de bâtimenttendent à s'accroltre si bien que, dans un contexte debaisse des constructions neuves, leur part relative estpassé de 24 %o des ouvertures de chantier en 1994 à27 o/oenl997.

GRAPHIQUE I : Evolution des ouvertures dechantier de bâtiments avicoles par taille de bâtiment

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Les investissements dans des bâtiments de plus deI 000 m2 sont beaucoup plus fluctuants. Lessuperficies consûuites peuvent varier du simple audouble. Depuis 1993, elles n'excèdent toutefois pas600 000 m2 par an.

3. Dynamique et localisation régionales desconstructions de bâtiments avicoles

3.1 Dynamique des constructions avicoles enBretagne et Pays de la Loire

La répartition des constructions de bâtiments concordeavec la concentation territoriale des activités desindusries avicoles. Ainsi, sw la période étudiée, lesdeux premières régions de production, la Bretagne etles Pays de la Loire, avec 68 Yo des abattages en 1997,ont totalisé 63 % des nouvelles superficies constuitesen 87 et 97 (voir graphique II).

Première région avicole française avec 39 Yo dessuperfïcies avicoles recensées en France en 1986, laBretagne a construit, entre 1986 et 1997,3,4 millionsde m2 supplémentaires, soit 35 o/o du total français.Aussi, en dépit d'un accroissement en valeur absoluedu parc grâce à un taux moyen annuel de constructionde 4,2Yo, le poids relatifdes élevages bretons dans leparc national s'est atténué. La part en volume de laBretagre dans la production nationale de volaille dechair s'est toutefois maintenue, d'une part en raison deI'orientation dominante des exploitations vers lesproductions standards, d'auûe part en raison de labonne productivité des élevages. L'orientationrégionale vers les productions standards se traduit parla domination des constructions de plus de I 000 m2.Celles-ci représentaient 83 % des nouvelles construc-tions entre 1987 et 1996.

Depuis 1994, le ralentissement des constmctionsavicoles s'est accentué : de 1994 à 1997, seulement194 000 m2 ont été construits annuellement conte enmoyenne près de 400 000 m' par an au cours de lapériode 1987-1993. La superficie du parc aurait doncété en légère régression sur ces dernières annéespuisque le taux moyen annuel de construction au coursde la période 1994-1997 Q,6 yù a été inférieur autaux de renouvellemenl Les fiois départements lesplus avicoles de Bretagne, Côtes d'Armor, Finistère etMorbihan" qui représentaient 92 Vo du parc breton en1986, ont été les plus touchés par cette baisse desinvestissements. Sur la période étudiée, cesdépartements ne représentaient plus que 83 % desnouvelles superficies. Seul L'Ille et Vilaine, ledépartement breton où I'activité avicole est la moinsimportante, a conservé une tendance à la croissanceavec un taux moyen annuel de consÈuction de 6,3 %6entre 1994 et1997.

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Les Pays de la Loirg seconde région avicole enFrance, ont bénéficié d'une dlmamique de construc-tion beaucoup plus forte qu'en Bretagne. Avec un tauxmoyen annuel de constnrction de 6,5 oZ sur la période1986-1997, c'est en effet I'une des régions qui a leplus accru son poæntiel de production. Ainsi, lesnouvelles comtructions, 2,9 millions de m2, ontreprésenté 28 o/o des superficies constuites en Franceenhe 1986 et 1997 alors qu'en 1986 les Pays de laLoire ne totalisaient que 20 9/o du parc avicole. Cetæévolution est notamment liée au développement desproductions de volailles labels et de canards. Ainsi,les bâtimens de 400 à 800 m, (50 o/o des projets et36Vo des nouvelles superficies régionales su lapériode étudiée), ont été les plus fréquemmentconstruits. Les foyers de développement sont situés enVendée et en Sarthe-Maine et Loire.

A I'instar de la Bretagne, la dynanique de cons-ûuction s'est infléchie depuis 1993. De 1986 à 1992,les ouvertures de chantier atteignaient 342000 m. pararU soit un taux moyen annuel de construction de8,6%o ; de 1993 à 1997, elles ne représentaient plusque 160 000 m' pr il, soit un taux moyen annuel deconstnrction de 4,0 o/o.

GRAPHIQUE II : Evolution des ouvertures dechantier de bâtiments avicoles par grandes régions

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3.2 Dynamique des constructions avicoles dans tesautres régions françaises

Représenant 4l o/o du parc avicole national en 1986,les autres régions françaises ont consûuit 3,8 millionsde m2 entre 1987 et 1997 (37 % du total). Globa-lemenÇ elles ont toutefois moins subi la baisse desinvestissements du début des années 1990 et ontmême accru leun investissements en 1996 et 1997(voir graphique II).

Trois groupes de régions peuvent être différenciésselon leur taux annuel de constnrction et leur poidsdans le parc avicole national en 1986 (voir graphiquem).

GRAPHIQITE III : Dpamique de constmctionrégional selon le taux de construction et I'importancedu parc avicole

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c Les régions traditionnellement avicoles avec undarcloppement modéré du parc.

Dans ces régions, le parc avicole recensé en 1986représentait 3 à 8 o/o des superficies nationales(excepté en Alsace). Le taux moyen annuel deconstruction, compris enfie 3,2 o/o et 4,3 o/0, a perurisde développer modérément le potentiel de production.La dynamique des constuctions y a été tès fluctuanteen fonction des restructurations industielles, et de laspécificité locale des productions.

Les régions de la bordure Ouest (Centre et Poitou-Charentes) bénéficient de I'activité des indusûiesavicoles de I'Otrest et de la baisse des constuctions debâtiments en Bretagne et Pays de la Loire. La régionCentre, après avoir subi une très foræ restuchrationdes outils d'abattage jusqu'en 1995, a relancé sesinvestissements. De 16 000 m2 en 1995, les constuc-tions sont passées à 28 000 m2 en 1996 et 45 000 m'zen 1997. En Poitou-Charentes, I'activité est surtoutconcentrée dans les Deux-Sèues. Les ouvertures dechantier, en moyenne 39 000 mt par an ente 1987 et1996, ont considérablement régressé entre l99l et1995. Sous I'impulsion des groupes des Pays de laLoire, principaux acteurs du développement local,elles sont de nouveau en progression en 1996 et 1997.

Les régions du Sud-Ouest (Aquitaine et Midi-Pyrénées) ont oré leur développement sur les produc-tions de volailles sous label ou de canard gras. Lesbâtiments de 400 à 800 m2 ont repésenté I'essentieldes investissements, respectivement 45 o/o et 5l % dessuperficies nouvelles en Aquiaine et MidÈPyrénéesente 1987 et 1997. Malgré une restucturation dras-tique des outils indusûiels, les exploitants avicoles ontcontinué d'investir, pennettant de maintenir le poidsde la région dans la production nationale.

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Comme dans la région Cente, le développement enRhône-Alpes a été freiné par une longue et sévèrerestructuration des outils d'abattage. Les ouverturesde chantier ont ainsi régulièrement décliné pour neplus représenter qu'un taux de constuction de 1,6 Voen 1993. Depuis, les investissements ont repris et letaux de construction a dépassé le taux derenouvellement de 3 o/o en 1997.

La région Alsace bénéficie d'une tadition deproduction autow des productions labels et depondeuses. Ente 1987 et 1996, les constructions denouveau( bâtiments, en moyenne 5 000 m2 ptr m, yont été adaptées aux exigences de Ia demande.

o Les régions àfaible acttvité qvicole en déclin

Ces régions qui représentaient chacune moins de 2 %des superficies avicoles en 1986 n'ont pas développéleur parc entre 1987 et 1997. Leur taux moyen deconstruction est inférieur à3 %En Languedoc-Rous-sillon, les défaillances et restructurations successivesdes outils industriels ont conduit à une rupture de ladynamique d'investissement. Toutefois, comme enRhône-Alpes, les ouvertures de chantier redémarrentdepuis 1993. En Haute-Normandie, I'absence d'unitéimportante capable de servir de pôle d'ancrage del'activité et les déboires financiers des quelquesinitiatives pour consolider des filières chair naissantesmarquent de façon durable le déclin de la productionavicole que ne saurait masquer l'émergence dequelques unités de production d'oeufs. Parmi lesrégions non avicoles, on recense également desrégions à fort taux d'urbanisation (Ile de France,Provence-Alpes-Côte d'Azur) ou des régions loin detoutes industies avicoles (Franche-Comté, Lonaine).

. Ies régions àfaible activité avicole en progression

Dans ces régions qui, en 1986, représentaient 9 o/o dutotal national, le taux moyen de consfruction supérieurà 5 o/o, indique un développement des élevagesavicoles. En 1997, les ouvertures de chantier surI'ensemble de ces régions représentaient uniquement2l %o du total national. Le développement avicole yest souvent éûoitement lié à I'installation d'uneentreprise d'abattage dans la zone.

Les régions céréalières du pourtour Est du Bassinparisien (Nord-Pas de calais, Picardie, Champagre,Bourgogne) ont accru leur parc avicole sousI'impulsion de quelques implantations industriellesdynamiques situées dans les départements du Pas deCalais, de I'Yonne et de la Sâone et loire.

Le développement de I'aviculture dans les régions duMassif Central (Auvergne et Limousin) reposeessentiellement sur I'activité d'industies situées dansI'Allier et le Puy de Dôme.

Après wr coup d'arêt à la croissance du fait de ladéfaillance de la principale enteprise de la région, lesinvestissements ont repris avec une orientation plusmarquée vers les produits standards.

Le développement avicole en Basse-Normandie estsurtout concenûé sur le département de I'Ome. Cedépartement bénéficie de I'influence d'une industrielocale et des enteprises des régions Bretagne et Paysde la Loire. Après un important développement en1987 et 1988, les investissements se sont de nouveauaccrus entre 1994 et 1997.

Conclusion

La baisse des investissements dans les bâtimentsd'élevage avicole depuis 1994 et la récente repriseconstatée en 1996 et 1997 sont révélatrices desnouvelles orientations des investissements avicoles.

D'une part, les industries avicoles, confrontées à unralentissement de la croissance de leur secteur, inci-tent moins au développement du parc de bâtiments.Au cours des années récentes, les besoinssupplémentaires des marchés ont été principalementsatisfaits par la progression de la productivité. AI'avenil, en raison des limites dans les gains potentielsde productivité, le développement de la productiondewait être davantage assuré par I'accroissement dessurfaces d'élevage.

D'aute pa( le développement du parc se réalisedésormais plus aisément là où la concentration desélevages avicoles est la plus faible. Les containtesenvironnementales pèsent sur les décisions d'investiret expliquent en grande partie la faiblesse des inves-tissements au cours des récentes années. A une logi-que purement indusnielle de construction à proximitédes enteprises d'abattage a succédé une logiqueprenant plus en compte les aspects territoriaux etenvironnementaux.

Globalement, ces nouveaux choix d'investissementtémoignent des efforts des filières avicoles pouradapter leurs investissements quantitativement etqualitativement aux nouvelles exigences du marché etde la société.

Référence

Fabre J., 1999 : Bâtiment avicoles, consûuction etaménagement ITAVI, Tome I et II

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