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Principales conclusions 2

Résumé 4

Chapitre 1 Vision du marché du haut débit de nouvelle génération 11

Développement du marché du haut débit de nouvelle génération 16 1.1 Abonnés et pénétration 16 1.2 Services et applications 19 1.3 Bande passante 21 1.4 ARPU 24

Environnement concurrentiel 2011 – Développement de scénarios 26 1.5 Scénario A1 : Évolution vers l’intégration (domination du fixe) 26 1.6 Scénario A2 : Évolution vers l’intégration (domination du mobile) 28 1.7 Scénario B : Transfert de valeur 29 1.8 Scénario C : Environnement subventionné 33

Chapitre 2 La notion de réseaux de nouvelle génération 38

Les motivations des entreprises pour passer aux NGN 40 2.1 Moteurs stratégiques du DSL 40 2.2 Moteurs stratégiques du HFC 41 2.3 Moteurs stratégiques du FTTH 42 2.4 Moteurs stratégiques du sans-fil 42

Modèles et développement des NGN 42 2.5 Modèle d’infrastructure d’accès du DSL 42 2.6 Modèle d’infrastructure d’accès du HFC 45 2.7 Modèle d’infrastructure d’accès du FTTH 48 2.8 Modèle d’infrastructure d’accès du sans-fil 50

Chapitre 3 Evaluation de la concurrence NGN 53 3.1 Indicateurs de comparaison technologique 54 3.2 Comparaison de la compétitivité des différentes infrastructures 56

Chapitre 4 Politiques publiques et recommandations réglementaires 61 4.1 Introduction 61 4.2 Des évolutions de marché qui influent sur les politiques et la réglementation 62 4.3 Une tendance à la dérèglementation : vers une concurrence durable 65 4.4 Phase de migration vers les NGN : politique et recommandations en matière de réglementation 68

Annexe A Méthodologie 71

Annexe B Définitions et abréviations 72

Annexe C A propos d’Arthur D. Little 77

Annexe D Contacts 78

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Principales conclusions

1. Les réseaux de nouvelle génération (Next Generation Networks, NGN) sont des réseaux très haut débit caractérisés par leur architecture évolutive, leur mobilité intégrée sans interruption, leur compatibilité quadruple play et des services haut de gamme.

2. Après des années de commoditisation et de déclin de l’ARPU (revenu moyen par utilisateur), les réseaux de nouvelle génération offriront de nouvelles possibilités de croissance au marché du haut débit.

3. D’ici 2010-2012, la plupart des pays européens (y compris les retardataires) auront atteint un taux de pénétration du haut débit de 80-90 % des foyers. Le potentiel de croissance supplémentaire viendra surtout des services additionnels, qui connaîtront une croissance de 30 % en moyenne d’ici 2011

4. La bataille pour le client se passera sur le front des contenus et des services, et non sur celui de l’accès. Les offres multiple play évolueront en termes de qualité, de dispo-nibilité, de convergence et de mobilité et constitueront le principal facteur de crois-sance vers des niveaux supérieurs de bande passante d’ici 2011.

5. On s’attend à une croissance des services haut débit innovants, des services video haut de gamme (HD, DVR et VOD) et des services de la convergence fixe/mobile. En plus des fournisseurs de services et des opérateurs d’infrastructure classiques, de nouveaux acteurs « over-the-top » comme Google, Yahoo, MSN, Apple/iPod, etc. devraient profiter de cette croissance.

6. Entre opérateurs convergents et nouveaux acteurs, la concurrence sera très forte, ainsi que le jeu d’alliances. Le marché se consolidera et convergera.

7. Les NGN en Europe reposeront sur trois architectures d’infrastructures : le VDSL, le câble et le FTTH. Les plans de déploiement des nouvelles technologies d’accès sont déjà prêts et indiquent la voie pour l’Internet très haut débit. Plusieurs exten-sions sans-fil occuperont un rôle essentiel dans ce déploiement, formant ainsi de véri-tables « grappes NGN » autour de chacune de ces infrastructures.

8. Le temps que ces infrastructures mettront pour atteindre le stade de « réseau de nou-velle génération » ne dépendra pas de leur débit ou de leur largeur de bande (ces der-niers répondront entièrement à la demande du marché en matière de débit jusqu’à 2011 et au-delà), mais davantage de leur capacité à intégrer une offre de service et à la développer, en veillant à la rendre accessible « n’importe où et n’importe quand ».

9. Même si tous les réseaux sont dans une position concurrentielle équivalente et qu’on ne peut distinguer de vainqueurs clairs, on constate que:

a. Le VDSL devrait dominer du fait de son extensibilité plus importante

b. Le câble excellera dans les services vidéo haute définition de nouvelle génération

c. Le FTTH sera surtout déployé à une échelle régionale ou locale, à condition de pouvoir proposer davantage qu’un débit important.

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10. Les architectures haut débit existantes devront obligatoirement être mises à niveau et migrées vers les NGN. Elles devront :

a. Proposer de la convergence fixe/mobile, améliorer l’extensibilité de leur bande passante et leur QoS

b. Répondre au défi du triple et du quadruple play, et faire face à la vive concurrence des fournisseurs « over-the-top » (Google, Yahoo, MSN, Apple/iPod etc.).

11. L’objectif des politiques de déploiement du haut débit de nouvelle génération devrait être de maximiser les opportunités de croissance du marché. A mesure que les élé-ments de réseaux, les plateformes d’accès et les services deviennent plus modulaires et plus standard, de nouvelles sources de revenus apparaissent, comme le confirme la tendance à la stabilisation de l’ARPU haut débit après des années de diminution et de commoditisation du marché.

12. Le subventionnement des réseaux urbains FTTH par l’État dans des zones où la con-currence est déjà importante pourrait se révéler préjudiciable. À l’heure actuelle, les motifs de ces subventions sont plus politiques qu’économiques. Une large majorité de ces initiatives sont loin du niveau requis d’intégration et n’ont pas une taille suffi-sante pour être compétitives au niveau national. Pour que ces réseaux soient viables, les opérateurs historiques doivent faire alliance avec eux, les racheter (dans les limi-tes autorisées par la réglementation et l’état de la concurrence), ou construire leur propre infrastructure FTTH.

13. La migration vers les NGN est cependant une condition préalable à la croissance. Avant d’envisager d’investir à grande échelle dans les NGN, les opérateurs d’infras-tructure ont besoin de s’assurer que les politiques des pouvoirs publics préserveront la proposition de valeur inhérente au business model des opérateurs intégrés.

14. Toute politique nouvelle en matière de NGN en Europe devra trouver un équilibre entre, d’une part, autoriser un certain niveau de dérèglementation afin de stimuler les investissements, tout en préservant les acquis de la politique traditionnelle, et d’autre part, maintenir le niveau de concurrence entre les infrastructures, issu du cadre régle-mentaire existant.

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Résumé

Quel avenir pour le haut débit ? Le cabinet de conseil Arthur D. Little a réalisé, pour la publication « Liberty Global Policy », une revue objective des évolutions actuelles de ce que l’on appelle génériquement « le marché du haut débit de nouvelle génération ». Les résultats de cette étude devraient intéresser tous les acteurs majeurs du marché, qui s’interrogent sur les évolutions du haut débit à court et moyen terme, sur le rôle des auto-rités de régulation et sur les prochaines décisions à prendre.

Le marché continue de croître et offre des opportunités à de nouveaux entrants

Le haut débit devient peu à peu le principal moyen d’accès à Internet. D’ici 2010 - 2012, bon nombre de pays (y compris les retardataires) atteindront un taux de pénétration par foyer de 80 à 90 %. Le potentiel additionnel de croissance des revenus, dont la moyenne atteindra 30 % en Europe de l’Ouest d’ici 2011, proviendra majoritairement des services additionnels.

Le nombre d’abonnés au haut débit a augmenté de façon impressionnante ces dernières années et cette croissance devrait se prolonger pour atteindre des valeurs à deux chiffres sur la plupart des principaux marchés internationaux. En nous appuyant sur le modèle développé par Arthur D. Little, nous estimons l’ensemble des revenus du marché mon-dial du haut débit à 75 milliards de dollars US en 2006. Ces revenus devraient dépasser les 145 milliards de dollars d’ici 2010. Cette croissance rapide incite fortement les acteurs des autres industries à rentrer sur le marché du haut débit.

Le haut débit fournit également des opportunités attractives pour de nouveaux entrants attirés par un nombre de clients en croissance continue (environ 200 millions de ménages dans le monde actuellement). Sur certains marchés, le nombre de clients haut débit pour-rait dépasser le nombre des ménages en raison du taux de pénétration élevé des disposi-tifs mobiles/sans-fil ayant des capacités haut débit. Les nouveaux entrants ont développé des business models innovants qui challengent ceux des acteurs déjà établis et qui les obligent à repenser leurs stratégies.

La bataille pour le client se passera sur le front des contenus et des services, et non sur celui de l’accès

La croissance du haut débit s’inscrira dans des environnements concurrentiels variés, selon les pays considérés. Les Pays-Bas, la Suisse et la France vont présenter la croissance la plus rapide en Europe. Dans les pays « matures », la concurrence ne se fera plus sur les tarifs et le débit mais sur les contenus et la convergence des services. L’ARPU actuel dans le secteur des télécommunications est aujourd’hui de 50 EUR/mois par client (voix et data fixes et mobiles). Il devrait augmenter de seulement 0,8 % par an jusqu’à 2010, dont 2 % attribués aux contenus et aux services en 2006. L’ARPU haut débit continue de diminuer (au moins en Europe), tandis qu’en Asie, la baisse se stabilise. Cette stabili-sation devrait atteindre l’Europe d’ici 2008-2009.

L’offre multiplay évoluera en termes de qualité, de disponibilité, de convergence et de mobilité et constituera le principal facteur de la croissance des besoins en débit d’ici 2011. Le terme « haut débit » couvrira un large éventail de domaines de services, avec des débits allant de 1 Mbit/s à 100 Mbit/s. Néanmoins, nous pensons que les offres de débit les plus élevées dépasseront à moyen terme les besoins des utilisateurs et les capac-ités des fournisseurs de services à leur délivrer du contenu et des services. La demande

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de débit pour les services et applications de nouvelle génération n’augmentera pas de façon exponentielle malgré toute la publicité faite actuellement autour du haut débit. Les facteurs principaux de la future demande de débit sont les services vidéo pour l’aspect divertissement et les services de recherche sur fichiers vidéo pour l’aspect information et transaction. Comme la majorité des utilisateurs du haut débit ne disposent que d’un débit de moins d’1 Mbit/s, la migration vers des débits plus élevés n’est pas envisagée dans un avenir immédiat. Elle s’effectuera de façon plus évidente dans quelques années. Sur la plupart des marchés tels que la Suisse, la France et l’Autriche la majorité de la demande en 2011 sera dans la gamme des 1 à 6 Mbit/s. Toujours est-il qu’en 2011, 30 à 50 % des ménages équipés auront une connexion de 6 à 30 Mbit/s et probablement 10 % au max-imum auront une connexion supérieure à 30 Mbit/s. Une analyse des besoins de débit pour les flux montant et descendant (upload/download) relatifs à la nouvelle génération de services haut débit montre qu’un débit de 8 Mbit/s en flux montant et de 50 Mbit/s en flux descendant sera suffisant d’ici 2011 et pourra être fourni par les réseaux HFC et DSL.

Les services haut débit de nouvelle génération se caractérisent par un accès de plus en plus souvent basé sur IP via des plateformes convergentes à accès multimode (fixe et mobile). La vente conjointe des services aura un impact sur la croissance des revenus, mais sera surtout indispensable pour réduire le taux de résiliation. De même, la concur-rence s’intensifiera sur les offres multiplay intégrées sans-fil. Elles incluront la télépho-nie groupée, dont la qualité ira en s’améliorant (y compris la visiophonie), des services audio/vidéo personnalisés (télévision haute définition, diffusion, IP-TV, services vidéo/audio à la demande, magnétoscope numérique PVR, guide électronique de programmes EPG, etc.), ainsi qu’un accès Internet haut débit. Nous pensons que les clients demand-eront une flexibilité toujours plus grande pour leur permettre de créer leur propre pack de services en tout lieu et à tout moment.

De nouveaux services à valeur ajoutée tels que le transfert d’appel (fonction follow-me), la personnalisation, le partage des fichiers, etc. continueront de se développer, et seront probablement dominés dans un premier temps par les acteurs Internet dits « Web 2.0 ». Toutefois, aucun de ces services ne devrait être très répandu d’ici 2011. Néanmoins, le rôle de ces nouveaux acteurs, d’abord aux États-Unis puis en Europe, est peut-être le plus facteur le plus incertain dans l’avenir du haut débit. Ils pourraient en effet concur-rencer sérieusement les business models des opérateurs traditionnels. Google, par exem-ple, renforce ses ressources Internet aux États-Unis pour soutenir son énorme potentiel de traitement de l’information, afin de s’assurer une position de force dans les négoci-ations avec les opérateurs réseaux. Google veut garantir un débit le plus élevé possible pour le contenu qu’il propose sur Internet. Les opérateurs réseaux de leur côté cherch-ent à développer de nouvelles techniques de gestion du trafic pour améliorer leur qual-ité de service vis-à-vis de l’utilisateur final et le fournisseur de contenu. Un tel scénario peut-il également se réaliser en Europe ?

Il faut rappeler que les revenus et les bénéfices des opérateurs télécom dépendent encore largement des services d’accès bas débit (voix, SMS), qui ne constituent pas une source de revenus directs pour les nouveaux acteurs du marché. Si ces nouveaux entrants offraient des services bas débit à grande échelle pour compléter leur offre et compléter leurs ser-vices et applications, ils pourraient porter un coup fatal aux opérateurs de réseaux leaders. Ces derniers doivent donc choisir entre développer de nouvelles voies de collaboration avec les nouveaux acteurs qui puissent être mutuellement bénéfiques, ou les combattre directement sur leur propre terrain, ce qui aurait d’énormes implications sur la culture et l’organisation qu’ils devront mettre en place.

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En Europe, la situation des câblo-opérateurs est beaucoup plus hétérogène que celle des opérateurs télécom car leurs forces et leurs faiblesses, leur environnement réglemen-taire, leur histoire et un certain nombre d’autres variables concurrentielles sont extrême-ment variables d’un pays à un autre.

Les opérateurs convergents et les nouveaux acteurs vont mener une lutte intense, mais ils devront aussi coopérer. Le

marché doit se consolider et converger

Depuis quelques années, l’industrie parle beaucoup de l’arrivée de la convergence et des médias convergents. Aujourd’hui, la convergence commence à jouer un rôle important dans les développements futurs du marché. Ce sont à la fois les services et les réseaux d’accès qui convergeront, en raison de la demande croissante de services accessibles en tout lieu et à tout moment. La capacité de répondre à cette demande sera un facteur essentiel pour fidéliser la clientèle.

La convergence provoquera une compétition intense et, inévitablement, une consolida-tion « convergente » du secteur. La pression sur les prix sera donc intensifiée et les mar-ges déclineront dans un premier temps. Mais, progressivement, le secteur devrait se sta-biliser.

Les opérateurs d’infrastructure existants doivent concentrer leurs efforts pour fournir un accès intégré et homogène tout en restant attentifs aux stratégies et aux tactiques des acteurs innovants des autres industries. Chaque opérateur se trouvera face à un choix, soit tenter de conclure des partenariats avec de nouveaux acteurs performants, soit réori-enter sa propre activité et se donner les capacités de bénéficier de nouvelles sources de revenus, tout en repoussant les assaillants par des procédures réglementaires, des inno-vations marketing et des techniques de gestion du débit.

En 2011, les caractéristiques du marché du haut débit dépendront des changements qui auront eu lieu dans l’environnement concurrentiel. Arthur D. Little estime que le marché évoluera vers la convergence et la consolidation. Dans ce contexte, nous avons développé trois scénarios qui illustrent les différentes directions que le secteur pourrait prendre :

« Évolution vers l’intégration » (les opérateurs sont en position dominante) ;

« Transfert de valeur » (les fournisseurs de contenu/de services et les acteurs Inter-net sont en position dominante) ;

« Environnement subventionné » (les entreprises publiques entrent en concurrence avec le marché privé).

Jusqu’ici, rien n’indique quel scénario ni quel business model s’imposera au final et la lutte pour le partage du portefeuille clients promet d’être intense entre les opérateurs et les nouveaux fournisseurs de services. Il faut voir notamment dans quelle mesure le ris-que de désintermédiation est vraiment réel, alors que ce scénario ne semble pas vraiment réaliste à moyen terme. Les scénarios seront très différents d’un opérateur à l’autre, en fonction de la nature de leurs décisions stratégiques individuelles et de la réussite de leur mise en œuvre. Les entreprises de téléphonie et les câblo-opérateurs n’ont pas un des-tin commun écrit à l’avance.

Le scénario d’un environnement subventionné, avec un engagement de la puissance pub-lique, est très peu probable et ne serait pas logique économiquement à l’échelle europée-nne. De plus, un tel scénario risque à terme de ralentir le développement du marché car il oblige les acteurs majeurs à réduire leurs marges, au lieu de créer une situation équi-table.

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Selon nous, les mieux placés pour dominer le paysage concurrentiel en 2011 sont les opérateurs « convergents », notamment les opérateurs historiques majeurs d’aujourd’hui qui pourraient proposer une plus large palette de services et élargir leur couverture géographique. De nombreux faits soutiennent cette hypothèse. D’un côté, les opéra-teurs de téléphonie fixe tendent à compléter leurs offres par des services mobiles, tandis que les opérateurs de téléphonie mobile tentent de gagner un accès au haut débit fixe. Par ailleurs, plusieurs fournisseurs de contenu développent des business models MVNO (Mobile Virtual Network Operator, opérateur de réseau mobile virtuel) pour créer des plateformes qui leur permettent de délivrer leur contenu.

Les acteurs Internet tels que Google, Yahoo, eBay, Apple/iPod et Microsoft ne se con-tenteront pas de mettre sous pression les entreprises DSL pour accélérer le développe-ment de la prochaine génération de services haut débit chez celles-ci. Ils deviendront également des partenaires incontournables dans le développement du haut débit de demain.

D’un autre côté, pour fidéliser leurs clients, les opérateurs auront tendance à offrir du contenu spécifique. Ils pourront aussi choisir d’ouvrir leurs réseaux à des fournisseurs de services sélectionnés afin d’améliorer leur niveau de service.

La convergence et la consolidation devraient en théorie créer des opportunités de syn-ergies en matière de marketing, d’approvisionnement en équipement et en contenu, de R&D, d’opérations, ainsi que de fonctions liées au suivi administratif. Le niveau de ces synergies dépendra de l’engagement de la haute direction des entreprises concernées, telles que France Telecom, British Telecom, Deutsche Telekom, Vodafone, Telefónica et potentiellement Liberty Global. Les autres acteurs importants (Telenor, Telecom Italia, KPN, Swisscom, Telekom Austria, etc.) sont susceptibles d’être rachetés ou de créer des partenariats résistants.

Les réseaux de nouvelle génération qui seront déployés dans les années à venir permettront de répondre aux besoins des

utilisateurs feront face à la croissance escomptée, mais aucune technologie d’accès ne sera prédominante

Lorsque nous parlons des réseaux de nouvelle génération, nous faisons référence à l’évolution progressive des réseaux traditionnels à liaison commutée et des réseaux de diffusion (respectivement pour la voix et la vidéo) vers des réseaux multiservices à com-mutation de paquets basés sur le protocole Internet.

On associe généralement le terme « réseaux de nouvelle génération » (NGN) aux réseaux futurs des opérateurs historiques de télécommunications. Toutefois, Arthur D. Little pense que la notion de NGN devrait être étendue pour couvrir non seulement les opérateurs historiques de télécommunications, mais également tous les opérateurs haut débit (infrastructure) considérés comme des concurrents importants pour ce qui con-cerne :

les implications de la mise en œuvre d’un réseau de nouvelle génération pour chaque opérateur d’un point de vue technologique (mise à niveau) et les investissements cor-respondants ;

les raisons qui motivent le choix d’investir dans un NGN du point de vue des facteurs de stratégie d’entreprise relatifs à chaque infrastructure (câble, télécommunications, FTTH, sans-fil) afin d’anticiper l’évolution future du marché du haut débit ;

le choix d’un moment et d’un point d’entrée prometteur

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Cette théorie d’Arthur D. Little repose sur l’hypothèse qu’il n’existe pas de définition unique et universelle d’un NGN, et que ce concept peut être interprété de façon dif-férente par chaque opérateur, actuel ou futur, d’infrastructure haut débit. Ainsi, les dif-férences au niveau des échéanciers technologiques et des objectifs de stratégie d’entreprise se retrouveront au niveau des NGN concurrents présentant des technologies et des argu-ments publicitaires uniques (APU) différents. Nous pensons que des services similaires seront proposés sur trois plateformes concurrentes (DSL, HFC et FTTH) pour un haut débit ultraperformant présentant des différences minimes en termes de caractéristiques et de spécificités. L’utilisateur ne percevra quasiment pas la différence entre les différents produits. Toutefois, le coût du déploiement des améliorations réseau du point de vue de l’opérateur varie significativement, notamment en termes d’extensibilité. Cependant, des signes laissent supposer que les améliorations envisagées pour FTTH, VDSL2 (20-100 Mbit/s en téléchargement) et EuroDOCSIS3.0 (jusqu’à 400 Mbit/s en téléchargement) permettraient de répondre au moins jusqu’en 2011 aux besoins en tout débit. Par con-séquent, la notion de NGN est multidimensionnelle, et non unidimensionnelle ou exclu-sivement basée sur les avancées technologiques.

Quelques points clés relatifs aux réseaux haut débit de nouvelle génération ont ici besoin d’être précisés :

les réseaux haut débit de nouvelle génération offriront la mobilité et la mise à dispo-nibilité en continu de services pour l’utilisateur ;

les réseaux haut débit isolés vont évoluer progressivement vers des réseaux de nou-velle génération multiples, sans-fil et accessibles en tout lieu ;

toutefois, les opérateurs doivent choisir avec attention le moment de mettre à jour les réseaux d’accès ou d’étendre leur capacité de transmission et les serveurs de con-tenu.

Le passage aux NGN permettra de fournir de nouveaux services sur Internet. Il permet-tra donc aux utilisateurs de choisir séparément leur fournisseur de services et leur fournis-seur de connectivité. Ils disposeront ainsi de davantage de liberté et de flexibilité pour sélectionner les offres des différents fournisseurs de services et créer ainsi leur propre « pack de services dynamique ». Cette désintermédiation potentielle exercera forcément une pression additionnelle sur les prix, ce qui obligera les opérateurs à revoir sérieuse-ment leurs futurs business models et à ajouter des aspects innovants à leurs réseaux (par ex. l’approvisionnement dynamique, la garantie de la qualité des services (QoS), etc.).

L’indifférenciation progressive des accès réseaux marque l’arrivée d’une nouvelle ère de l’industrie des télécommunications convergente, qui annonce une transformation sans précédent de l’industrie actuelle. Le terme « haut débit » couvrira, pour les NGN, un large éventail de domaines de services qui ira, en termes de débit, de 1 Mbit/s à 100 Mbit/s.

Toutefois, nous pensons que l’offre maximale de débit finira par dépasser les besoins de la grande majorité des utilisateurs et, à moyen terme, les fournisseurs de services ne seront pas en mesure de répondre à cette capacité par du contenu et des services suffisants.

Actuellement, nous ne pensons pas qu’une technologie unique puisse être universellement supérieure aux autres en matière d’approvisionnement futur en produits et services haut débit. L’avantage concurrentiel d’une technologie sur une autre dépend des scénarios d’usage : le point fort du réseau HFC réside dans ses services d’émission haut débit avec les services IP interactifs additionnels, tandis que la technologie xDSL est mieux implan-tée en Europe (mais pas aux EU ou en Inde) en tant qu’infrastructure d’accès basée sur l’IP pour répondre aux services à la demande. Les câblo-opérateurs doivent être extrême-

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ment attentifs aux services convergents et réfléchir sérieusement au développement d’une stratégie mobile si ce n’est déjà fait. Les réseaux d’accès sans-fil ne sont pas directe-ment en concurrence avec les NGN fixes en raison de leurs capacités limitées, mais les NGN fixes qui offrent un accès sans-fil disposeront d’un sérieux avantage sur les réseaux autonomes fixes. Même si, dans les 3 à 4 années à venir, les opérateurs devront inévita-blement investir dans le développement des réseaux FTTX (ou au moins FTTC), aucun plan commercial technique ou financier ne sera proposé de façon claire dans les pro-chaines années. Le phénomène Web 2.0, qui se caractérise par un rôle croissant accordé au contenu généré par l’utilisateur, soulève une question intéressante. Si la tendance per-siste, de plus en plus d’utilisateurs risquent de demander un transport haut débit symé-trique plutôt qu’asymétrique, ce que fournissent le plus souvent les services actuellement basés sur l’ADSL et le modem câble.

Les pouvoirs publics doivent stimuler une transition de marché en faveur des NGN

Le Groupe des régulateurs européens (ERG) a adopté cette année un rapport sur les principes de réglementation des réseaux de nouvelle génération (NGN), qui place ainsi les débats sur la réglementation des NGN au cœur des problématiques de 2006. Pour tous les acteurs du marché, l’anticipation des développements dans le domaine réglemen-taire constitue un élément essentiel de leurs stratégies concurrentielles.

Du point de vue consommateur, il y a certains aspects auxquels l’utilisateur final est par-ticulièrement attentif, comme le degré de concurrence, l’interopérabilité, l’ouverture des plateformes et une forte flexibilité en matière d’offres bundlées. Il existe également certaines dispositions que les utilisateurs souhaitent éviter: les jardins clos (« walled gar-dens »), les goulots d’étranglement (« bottlenecks ») et les situations de dépendance à l’égard des technologies ou d’opérateurs spécifiques.

La réglementation est l’étape logique pour évoluer des situations monopolistiques vers la concurrence. Dès que les marchés réglementés commencent à croître, l’intensité concur-rentielle s’accélère. À ce moment, le régulateur peut intervenir et prendre des mesures de dérèglementation. Cette étape n’a été, en revanche, franchie de manière significative que dans un nombre réduit de marchés matures, comme les États-Unis, Singapour et Hong-Kong. La dérèglementation peut également être un instrument efficace pour garantir à long terme l’intérêt des utilisateurs de nombreux marchés européens.

À l’heure actuelle, plusieurs autorités de régulation expérimentent différentes approches dans toute l’Europe.

Nous pensons que chaque approche doit s’inscrire dans une politique équilibrée basée sur une compréhension approfondie des dynamiques de marché du haut débit de nou-velle génération, et favoriser au maximum son développement.

Avant de voir les opérateurs d’infrastructure réaliser des investissements massifs dans les NGN, ces derniers ont d’abord besoin de s’assurer que les politiques des pouvoirs publics préserveront la proposition de valeur inhérente au modèle des opérateurs inté-grés. Cela signifie qu’ils n’envisageront pas de se fixer des obligations de vente au détail ou en gros qui risqueraient d’entraîner une désintermédiation et un transfert de valeur disproportionné vers les fournisseurs de services indépendants, opérant au niveau de la couche d’application. Un équilibre pourrait être atteint en promouvant les accords com-merciaux tels que ceux portants sur la qualité de service (« QoS ») entre les fournisseurs d’infrastructure et les fournisseurs « over the top » (ainsi nommés parce que leurs ser-

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vices sont transmis sur l’infrastructure des propriétaires du réseau, profitant du débit proposé par ces derniers) pour offrir des produits haut débit innovants.

L’hypothèse d’une dérèglementation semble être le meilleur moyen d’accélérer les investissements européens dans les NGN. Le « concept de l’échelle », qui implique l’instauration de régimes complexes de régulation de la concurrence, ne semble pas fonc-tionner de façon optimale pour la plupart des marchés haut débit Européens. Par ail-leurs, l’idée sous-entendue derrière l’approche américaine de « laissez faire », à savoir que les forces du marché et les changements technologiques contrebalancent à terme la puissance de marché des acteurs dominants, semble prendre davantage corps en Europe, compte tenu de la vitesse de déploiement de l’IP et des changements concurrentiels sur le marché du haut débit de nouvelle génération. Toutefois, la situation varie considérable-ment entre les pays Européens. En particulier, l’intensité concurrentielle entre les câblo-opérateurs et les entreprises de téléphonie peut, selon les pays, s’avérer inexistante ou à l’inverse, très forte. Les régulateurs pourront être amenés à intervenir plus fortement afin de stimuler davantage la concurrence entre câblo-opérateurs si cette dernière se révèle insuffisante, et à mettre en avant par exemple le besoin de spectres de fréquence adaptés et de conditions d’investissement attractives en matière de haut débit sans-fil.

Résultat attendu de la révision actuelle du cadre de réglementation – Partout en Europe, le cadre de réglementation est depuis longtemps défavorable à l’investissement dans les réseaux d’accès locaux. Comme l’indique plus loin ce rapport, plusieurs marchés présentent une pénétration insuffisante des infrastructures haut débit locales concurren-tes. L’Ofcom a été critiqué pour avoir mis en place une politique qui soutient en théo-rie la concurrence basée sur les réseaux, mais encourage en réalité la concurrence basée sur les services. Cette situation se retrouve dans d’autres pays de l’UE. Cette dernière est d’autant plus préoccupante que la migration vers les NGN est également un prob-lème d’investissement. Un cadre réglementaire qui offre un large espace pour la con-currence basée sur les services ne favorise pas un environnement propice aux investisse-ments d’infrastructure. Les opérateurs de réseaux mobiles préfèreront conserver le statu quo, avec un marché concurrentiel, qui est prévisible et qui leur est favorable. La régle-mentation dans l’UE restera donc largement influencée par la concurrence basée sur les services et l’investissement dans les télécommunications européennes se maintiendra en deçà des niveaux américains ou asiatiques. Les fournisseurs de services survivront donc plus longtemps dans l’UE et ne favoriseront par l’émergence de services innovants ni de débits supérieurs, portés par les réseaux existants. Les règles d’interconnexion entre les réseaux basés sur IP et les réseaux PSTN peuvent influencer la faisabilité des busi-ness models qui dépendent de la puissance du marché de chaque réseau. La convergence fixe/mobile va réorganiser la structure de l’industrie vers davantage de consolidation et une puissance de marché accrue pour les acteurs intégrés. La télévision par câble risque également d’être affaiblie par l’IP-TV (baisse déjà ressentie à Hong-Kong).

D’après ce que nous venons de voir, nous conseillons aux régulateurs d’adopter les quatre propositions suivantes pour encourager la migration vers les NGN haut débit :

Stimuler une transition vers les NGN conforme aux principes du marché ;

Limiter l’aide du gouvernement pour les NGN aux cas de réelle défaillance du marché ;

Stimuler la progression de la concurrence basée sur les infrastructures NGN ;

Elargir les méthodes de définition des marchés de l’Union européenne – « Thinking Outside the Box (Penser au-delà des limites) ».

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Chapitre 1 Vision du marché du haut débit de nouvelle génération

Quelle nouvelle direction le marché du haut débit va-t-il prendre ? Dans ce chapitre, nous esquissons notre vision du marché du haut débit de nouvelle génération. Cette vision repose sur des développements actuels du marché et s’inspire d’un large éventail de scénarios qui mettent en évidence les défis que chaque infrastructure haut débit devra relever pour rester compétitive.

Services et applications – La nouvelle génération de services haut débit se caracté-rise par la disponibilité des services d’accès haut débit via les plateformes convergen-tes à accès multimodes (fixes et mobiles), ainsi que par le potentiel de business models commerciaux très innovants. Les services vidéo joueront un rôle majeur dans le proces-sus d’accélération de la tendance multimédia via toutes les infrastructures. « Tout réussir dès la première fois » est essentiel : les fournisseurs de l’IP-TV et d’autres futurs services doivent éviter à tout prix les problèmes technologiques ou de qualité, car cela pourrait entraîner un revers pour tous les opérateurs des télécommunications dans leur course contre les fournisseurs de programmes vidéo traditionnels telles les entreprises de câble TV. À Taiwan par exemple, l’absence de contenu attractif a considérablement réduit le nombre d’abonnés prévu par Chunghwa. Les exploitants d’infrastructures existants doi-vent concentrer leurs efforts pour fournir un accès intégré et continu tout en restant attentifs aux stratégies et aux tactiques des acteurs innovants des autres industries. Ils devront ainsi choisir entre tenter de conclure des partenariats avec des acteurs étrang-ers performants et réorienter leur propre activité et se donner les capacités de bénéfic-ier des nouvelles sources de revenus en ligne, tout en repoussant les assaillants par des procédures réglementaires, des initiatives de vente et de marketing et des techniques de gestion du débit. Les principales innovations en matière de services vidéo sont attendues des fournisseurs de services travaillant sur la couche application tels que Google, Yahoo, Apple/iPod et Microsoft, qui exploitent ainsi leur expérience Internet. Les services de géolocalisation et les contenus auto-générés pourraient exiger une capacité d’exportation très fortement accrue. En effet, le contenu stocké (qu’il soit téléchargé ou enregistré par PVR/RVP) doit pouvoir être accessible via toutes les connexions haut débit. Le dével-oppement rapide de ces fonctions pourrait entraîner des incertitudes et des perturbations dans l’industrie des télécommunications, même s’il n’est pas encore certain que de tels services seront disponibles à grande échelle avant 2011.

Développement d’un scénario – Environnement

concurrentielImpératifs stratégiques

Abonnés & PénétrationLa croissance continue du marchéoffre des opportunités à ses nouveaux acteurs

Services & ApplicationsLa bataille pour la clientèle se déroulera en termes de contenu et de services, et non d’accès àl'Internet

DébitLa demande de capacité ne va pas exploser en Europe dans les 5 prochaines années

ARPULes revenus moyens continuent de diminuer, mais devraient se stabiliser en 2008/2009

Développement du marché

� Investissements dans la R&D et le contenu

� Amélioration des infrastructures et partenariats

� Consolidation de l’industrie

� Amélioration des infrastructures pour résister àla concurrence

� Réduction des coûts devant les capacités subventionnées

� Exclusivité du contenu� Modèle d’entreprise

transformation en média� Partenariats intelligents

« Intégration »Domination du fixe ou du mobile

« Transfert de valeur »Les nouveaux acteurs des autres

industries définissent les directions des activités des télécommunications et du

service haut débit

« Environnement subventionné »Des entreprises publiques et des

opérateurs partenaires public-privéentrent massivement sur le marché

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Abonnés et pénétration – Le haut débit est en passe de devenir le principal moyen d’accès à Internet. D’ici 2010-2012, un certain nombre de pays (même les plus retarda-taires) avec des taux de pénétration de 80 à 90 % pour les foyers connectés via des plate-formes fixes ou sans-fil pourront considérer l’accès haut débit comme un service acces-sible partout. Un autre facteur de croissance potentielle vient des nouveaux abonnés. Une croissance de 30 % supplémentaires parmi les foyers est attendue dans tous les pays benchmarkés d’Europe de l’Ouest et du Nord, la Norvège (taux de pénétration addition-nel de 32 %), l’Allemagne (32 %) et le Royaume Uni (31 %) se plaçant au dessus de la moyenne. La fracture technologique actuelle en termes d’utilisateurs du haut débit a ten-dance à se maintenir à son niveau actuel, avec une influence limitée des réseaux FTTH et mobiles haut débit. Concernant le FTTH, les entretiens avec certains acteurs de l’industrie confortent nos estimations de moins de 5 % de déploiement du FTTH haut débit, le plus souvent dans les zones à équiper, affichant des paramètres économiques favorables. Avec un taux de pénétration du FTTH estimé à 13 % en 2011, la Norvège fait figure d’exception. Dans le secteur du haut débit, nous prévoyons un maximum de 10 % de substitution par le mobile dans des pays particulièrement développés en haut débit mobile et disposant de bandes passantes fixes inférieures à 10 Mbit/s. Le mobile pourra également constituer un réseau complémentaire. Tous les téléphones mobiles dispose-ront d’une capacité haut débit.

Services et applications – La nouvelle génération de services haut débit se caractérise par la disponibilité des services d’accès haut débit à travers des plateformes d’accès con-vergentes multimodes (fixes et mobiles), ainsi que par un potentiel élevé en nouveaux business models rémunérateurs. Les services vidéo joueront un rôle majeur dans ce pro-cessus d’élargissement du multimédia à toutes les infrastructures. « Tout réussir dès la première fois » est essentiel : les fournisseurs de l’IP-TV et d’autres futurs services doi-vent éviter à tout prix les problèmes technologiques ou de qualité, car ils pourraient entraîner un revers pour les opérateurs des télécommunications dans leur course avec les fournisseurs de programmes vidéo traditionnels, tels que les entreprises de télévision par câble. À Taiwan, par exemple, l’absence de contenu attractif a considérablement réduit le nombre d’abonnés prévu par Chunghwa. Les opérateurs d’infrastructures existants doivent concentrer leurs efforts pour fournir un accès intégré et continu tout en restant attentifs aux stratégies et aux tactiques des acteurs innovants des autres industries. Ils dev-ront ainsi choisir entre conclure des partenariats avec des acteurs étrangers performants ou alternativement, réorienter leur propre activité et se donner les capacités de bénéfi-cier de nouvelles sources de revenus en ligne, tout en repoussant les nouveaux entrants par des procédures réglementaires, des initiatives marketing audacieuses et une gestion complexe de la bande passante. Les principales innovations en matière de services vidéo sont attendues des fournisseurs de services travaillant sur la couche d’application tels que Google, Yahoo, Apple/iPod et Microsoft, qui capitalisent ainsi sur leur expérience Inter-net. Les services de géolocalisation et les contenus auto générés pourraient potentielle-ment exiger une capacité de flux de connexion montante fortement accrue, puisque ce contenu de stockage (qu’il soit téléchargé ou enregistré par PVR/RVP) est généralement sollicité par les consommateurs disposant de connexions haut débit. Un développement rapide dans cette direction pourrait entraîner de fortes incertitudes et ruptures dans l’industrie des télécommunications, même s’il n’est pas encore certain que de tels ser-vices seront lancés à grande échelle avant 2011.

Bande passante – Le terme « haut débit » couvrira dans les réseaux de nouvelle généra-tion un nombre important de niveaux de services allant, en termes de débit, de 1 Mbit/s à 100 Mbit/s. Néanmoins, nous pensons que les offres de débit les plus importantes dépas-seront à moyen terme les attentes des utilisateurs et la capacité des fournisseurs de ser-vices à leur délivrer du contenu et des services. La demande de débit pour la nouvelle

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génération de services et d’applications n’augmentera pas de façon exponentielle malgré toute la publicité faite actuellement. Les facteurs majeurs de demande de bande passante sont les services vidéo pour l’aspect divertissement et les services permettant la recherche sur fichiers vidéo pour l’aspect information et transaction. Comme la majorité des utilisa-teurs du haut débit ne disposent que d’une bande passante de moins d’1 Mbit/s, la migra-tion vers des bandes passantes plus élevées n’est pas envisagée dans un avenir immédiat. Elle deviendra plus évidente dans quelques années. Les Pays-Bas devraient être en tête de la demande des abonnés au haut débit, avec un peu plus de 50 % souhaitant une con-nexion de 6 à 30 Mbit/s. La plupart des marchés tels que la Suisse, la France et l’Autriche auront en 2011 des demandes maximales de 1 à 6 Mbit/s. Toujours est-il qu’en 2011, 30 à 50 % des ménages équipés auront une connexion de 6 à 30 Mbit/s et probablement 10 % au maximum auront une connexion supérieure à 30 Mbit/s. Une analyse des besoins de bande passante en sens montant et descendant pour les nouveaux services haut débit montre qu’un débit de 8 Mbit/s vers l’amont et de 50 Mbit/s vers l’aval sera suffisant d’ici 2011 et pourra être fourni par les réseaux HFC et DSL.

ARPU – Le revenu moyen par utilisateur (ARPU) du haut débit continue de diminuer en Europe, tandis qu’en Asie, la baisse se stabilise. Les facteurs essentiels pour la croissance du revenu moyen ne sont pas l’accès, mais la vente croisée et les offres convergentes. Les opérateurs d’infrastructures réaliseront de nouveaux revenus en développant, à partir du haut débit, des services à valeur ajoutée et des services basés sur l’IP, ainsi qu’en passant des accords commerciaux de qualité de service (QoS) avec des fournisseurs de services d’application, aboutissant à de nouvelles possibilités de segmentation des clients (haut débit à la demande). Ces nouveaux services représentent le principal moyen d’éviter une banalisation supplémentaire du marché du haut débit. Les câblo-opérateurs devraient pouvoir augmenter quelque peu les revenus moyens pour les services de télévision pay-ante, mais ce ne sera pas suffisant pour les placer au-dessus de 55-75 euros, à l’exception des revenus générés par la minorité d’utilisateurs grands consommateurs. Une chose est sûre, la bataille pour le partage des revenus moyens va s’intensifier et dépendra du scé-nario industriel retenu (entre convergence ou transfert de valeur), ainsi que des services et du contenu mis à la disposition par les différents acteurs.

L’évolution rapide de l’environnement des télécommunications pourrait entraîner d’ici 2011 des changements significatifs au sein de la chaîne de valeur. Que ce soit au niveau des infrastructures ou des services, les acteurs de l’industrie des télécommunications et des autres industries sont prêts à gagner des parts de marché sur les leaders établis du haut débit (c’est-à-dire les titulaires et les opérateurs historiques). Par conséquent, les opéra-teurs du haut débit ne peuvent s’autoriser aucun retard pour remettre à jour les infrastruc-tures ni pour évoluer vers les services convergents. L’inaction n’est pas une solution !

Développement de scénarios – Environnement concurrentiel

Le développement d’une vision objective du haut débit pour l’année 2011 dépend forte-ment des changements de l’environnement concurrentiel. Nous avons pris en compte cette incertitude pour développer quatre scénarios afin de mieux illustrer notre évalua-tion du futur. Dans le scénario A1, les opérateurs des télécommunications sont aux com-mandes, tandis que dans les scénarios A2, le nombre de conducteurs et de véhicules est bien plus important. Dans les scénarios B et C en revanche, l’industrie des télécommu-nications devient potentiellement un passager sans aucun privilège :

Scénario A1–Évolution vers l’intégration (domination du fixe)) Les opérateurs fixes « gagnent des clients » grâce à leurs offres de communication

entièrement convergentes et à leurs solutions de divertissement.

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Scénario A2 – Évolution vers l’intégration (domination du mobile) Les opérateurs exclusivement mobiles entrent massivement sur le marché du haut

débit et s’attribuent une large part de la valeur commerciale, ce qui aboutit à un envi-ronnement dominé par le mobile mais encore convergent.

Scénario B – Transfert de valeur L’industrie des télécommunications est intégrée à un terrain plus vaste et les nou-

veaux acteurs des autres industries (Google, Yahoo, eBay, Apple/iPod, Microsoft, Nintendo, etc.) définissent les directions des activités des télécommunications et du service du haut débit.

Scénario C – Environnement subventionné Des entreprises publiques et des opérateurs partenaires public-privé entrent massive-

ment sur le marché, étendent des réseaux de communication extensifs, souvent sub-ventionnés par les villes et les gouvernements locaux pour entrer en concurrence, sur un marché libéralisé, avec les infrastructures traditionnelles du haut débit existantes.

Les scénarios décrits ci-dessus produisent différentes combinaisons de gagnants et de per-dants dans un environnement dominé par le haut débit. Leurs caractéristiques spécifiques ont différentes implications pour les acteurs du marché dans la mesure où ils tentent d’identifier et d’exploiter les lacunes stratégiques, pour influencer à leur faveur l’issue du scénario. Nous considérons le scénario A « Convergence » comme le plus probable, suivi par le scénario B « Transfert de valeur », puis par le C « Environnement subven-tionné ».

Scénario A1 – Évolution vers l’intégration (domination du fixe) : Dans ce scénario, les opérateurs fixes « disposent de leurs abonnés » grâce à leurs offres de communica-tion entièrement convergentes et à leurs solutions de divertissement. Les acteurs qui dominent ce scénario sont importants et disposent d’une capacité financière et opéra-tionnelle suffisante pour proposer des solutions « tout en un » (opérateurs historiques, câblo-opérateurs). La motivation principale de ces acteurs est d’élargir leur activité de base grâce à la valeur ajoutée d’autres marchés (p.ex. les télécommunications mobiles ou la télévision pour les opérateurs historiques et la téléphonie pour les câblo-opérateurs). D’autres acteurs peuvent intervenir dans ce scénario en signant des « partenariats intel-ligents » avec les acteurs dominants (p. ex. les producteurs de contenu), en développant un secteur niche (p. ex. les acteurs mobiles no-frills, qui proposent des services de base à des prix réduits) ou encore en se retirant du marché (p. ex. les petits opérateurs fixes qui n’ont pas su s’imposer sur le terrain de la convergence et qui vendent leur principal actif, leurs clients, à des acteurs consolidés majeurs).

Scénario A2 – Évolution vers l’intégration (domination du mobile) : Dans ce scé-nario, les opérateurs exclusivement mobiles entrent massivement sur le marché du haut débit et s’attribuent une large part de la valeur commerciale, ce qui aboutit à un envi-ronnement dominé par le mobile mais encore convergent. Le scénario est dominé par les opérateurs exclusivement mobiles d’aujourd’hui qui disposent d’une puissance finan-cière et opérationnelle suffisante pour investir le segment fixe à grande échelle. Le pre-mier objectif de ces acteurs est d’étendre leurs services aux plateformes d’infrastructures fixes (p. ex. DSL, HFC) afin de fournir de plus hauts débits. La motivation principale de ces opérateurs est de croître en s’attribuant la valeur des autres marchés (p. ex. les télé-communications fixes, la télévision). D’autres acteurs peuvent intervenir dans ce scénario en signant des « partenariats intelligents » avec les acteurs dominants (p. ex. les pro-ducteurs de contenu), en développant un secteur niche (p. ex. les acteurs exclusivement fixes) ou encore en se retirant du marché (p. ex. les petits opérateurs mobiles qui dispo-sent pas d’un alignement stratégique approprié et deviennent la cible d’acquisitions par des concurrents).

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Scénario B – Transfert de valeur : Dans ce scénario, le marché est dominé par une nouvelle génération d’acteurs. Les sources de revenus sont fragmentées, ce qui oblige à renoncer au modèle de clientèle traditionnel. Le scénario est dominé par de nouveaux acteurs orientés vers le service et des fournisseurs de contenu (p. ex. Google, Yahoo, Apple/iPod et Microsoft) qui exploitent leurs actifs actuels en s’appropriant la chaîne de valeur des télécommunications et en la présentant comme un simple élément du por-tefeuille global de services et de capacités qu’ils offrent à leurs clients. Ces nouveaux acteurs utilisent les opérateurs existants comme un moyen d’accéder aux clients, voire ils développent eux-mêmes des infrastructures performantes (p. ex. Google, aux EU, via le projet WiFi à San Francisco). L’accès Internet devient une matière première tandis que le choix et le comportement des clients sont motivés par le contenu et les services pro-posés. Les opérateurs historiques DSL quittent peu à peu leur siège conducteur pour celui de passager (et ne dominent rien ou presque depuis la banquette arrière). Tel est par exemple le cas pour les entreprises américaines Vonage, Novus et Shaw Communi-cations. La motivation principale de ces nouveaux acteurs est d’accroître leurs revenus en s’attribuant la valeur des opérateurs du haut débit traditionnels et surtout en créant de nouveaux marchés pour le contenu et des business models innovants qui reposent sur des sources de revenus autres que la bande passante (publicité et pourcentage sur la val-eur des transactions de personne à personne). Ce scénario aboutira sur une consolida-tion massive des opérateurs réseaux, impliquant une réduction significative de leur nom-bre et des marges potentielles.

Scénario C – Environnement subventionné : Des entreprises publiques et des parte-nariats public-privé (PPP) entrent sur le marché et déploient des réseaux de communi-cation extensifs souvent subventionnés par les villes et les collectivités locales. Ils élar-gissent leur assise et se concentrent sur les services intégrés triple play et sur le premier niveau de la chaîne de valeur du haut débit. Ces opérateurs utilisent les réseaux FTTH du dernier kilomètre pour raccorder l’abonné. Le scénario est dominé par plusieurs inté-ressés (entreprises publiques, villes, sociétés de logement, investisseurs privés et fournis-seurs de la technologie par fibres). Les motivations de chacun diffèrent considérable-ment. L’objectif des entreprises publiques est d’accroître leurs revenus en s’attribuant la valeur des entreprises de télécommunications. Les investisseurs privés espèrent un retour sur investissement, tandis que les sociétés de logement tentent d’élever la valeur de leurs biens. Pour des raisons politiques, les gouvernements locaux et les villes cher-chent à renforcer l’économie locale en plaçant leur région ou ville à une position remar-quable en termes de capacité et de couverture des réseaux en fibres, ainsi qu’en termes d’options d’accès haut débit pour les PME, les ménages, les touristes et les institutions (publiques).

Ce scénario est le moins souhaitable en raison du rôle majeur que les gouvernements dev-ront jouer en intervenant directement pour élargir le marché et du manque d’expérience dont disposent de telles entreprises pour respecter les règles de la concurrence sur des marchés risqués. Il est peu probable que des réseaux FTTH subventionnés parviennent à se maintenir économiquement après les phases pilotes. Néanmoins, dans la première phase du développement des NGN par des fournisseurs d’infrastructures traditionnels, qui concernera probablement dans un premier temps les grandes zones métropolit-aines, la concurrence des réseaux fibre locaux subventionnés par les villes pourrait avoir un impact significatif sur l’environnement concurrentiel. Les situations les plus favor-ables sur le long terme au scénario C sont limitées à certaines zones géographiques où ces réseaux fibre pourraient répondre à une demande que les opérateurs réseaux com-merciaux ne peuvent traiter rapidement. Les réseaux seraient ainsi mis à la disposition des fournisseurs de services et d’applications sur une base concurrentielle et attractive en termes temporels et économiques.

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Développement du marché du haut débit de nouvelle génération

Quels défis les infrastructures du haut débit devront-elles relever pour rester compé-titives ? Nous esquisserons dans ce chapitre les principales caractéristiques du futur marché du haut débit de nouvelle génération :

développement des services/applications et des besoins correspondants en termes de bande passante et d‘interactivité ;

développements de l’ARPU pour chaque type de service et de connectivité ;

entrée sur le marché de nouvelles plateformes convergentes haut débit, ainsi que des fournisseurs de services d’applications, augmentant le risque de désintermédiation pour les opérateurs réseaux ;

évolution de la demande des clients et des exigences qui reflète la convergence des pla-teformes d’accès (la vitesse seule n’est plus l’aspect essentiel de l’argumentaire concur-rentiel, le consommateur exige de la qualité de service, un regroupement de la connec-tivité et des services, un approvisionnement continu des services et un accès disponible en tout lieu).

1.1 Abonnés et pénétration

Pleins gaz – le moteur de la croissance du haut débit tourne à plein régime

Croissance actuelle – Les Pays-Bas, la Norvège, la Suisse et la France sont les marchés les plus dynamiques en termes de croissance du haut débit, ce qui se traduit par un taux de pénétration particulièrement élevé. En 2005, le taux de pénétration de ces pays a aug-menté de 13 à 16 %, plus ou moins comme en 2004. Le taux de pénétration atteint au cours des neuf premiers mois de l’année 2005 était supérieur à celui atteint au cours des neuf premiers mois de 2004, comme dans la plupart des autres pays européens.

Croissance future – Aucun retournement de situation concernant la croissance du haut débit n’est encore apparu en Europe, alors que le marché devrait atteindre sa maturité dans les années à venir. Plusieurs facteurs continuent de soutenir cette croissance positive surprenante : une baisse considérable des prix, une offre de bande passante plus élevée, de grandes opérations de marketing, des offres spéciales et des innovations supplémen-taires dans le secteur des services. Une croissance de 11 % chaque année jusqu’en 2008 puis de 6 % jusqu’en 2011 est prévue sur l’ensemble du marché du haut débit en Europe occidentale

Taux de pénétration futurs – Nous prévoyons que des pays tels que la Suisse, la Suède et la Norvège atteindront un taux de pénétration des ménages de plus de 90 % d’ici 2011, tandis que les Pays-Bas pourraient surpasser tous les autres marchés européens et attein-dre sur la même période un taux de presque 100 %. Ces taux de pénétration remarqua-blement élevés pourront être atteints grâce aux trois tendances majeures suivantes :

Premièrement, le nombre croissant d’ordinateurs personnels, notamment les porta-bles ;

Deuxièmement, l’introduction d’appareils supplémentaires compatibles avec le haut débit pour l’IP-TV ;

Troisièmement, la demande permanente de packs haut débit pour les logements pri-vés provenant des petits entrepreneurs.

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« Nous pensons que le taux de pénétration de 50 % généralement prévu pour 2008 en Europe occidentale est sous-estimé. »(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des fabricants d’équipement)

Base des abonnés haut débit – En termes de base d’abonnés, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France sont largement en tête du marché européen du haut débit. À la fin de l’année 2005, l’Allemagne, qui dispose du plus grand marché du haut débit en Europe, comptait à elle seule plus de 11 millions d’abonnés.

Facteurs de croissance de la pénétration – Les pays d’Europe occidentale présentent différents schémas concurrentiels : concurrence en termes d’infrastructure, de prix ou d’innovations dans le secteur des services. Des entretiens avec des experts de l’industrie montrent que chaque marché est porté par un schéma concurrentiel dominant, tandis que les autres schémas sont également présents, mais revêtent une importance moindre. Aux Pays-Bas, par exemple, la concurrence s’applique principalement sur les prix pour le con-sommateur final, tandis qu’en France, les offres de services sont déjà fortement influencées par la demande d’innovations telles que les services convergents et l’IP-TV. À long terme, au fur et à mesure de la maturité des marchés du haut débit, nous pensons que la tendance

Commentaires

Source : Étude haut débit exclusive Arthur D. Little

� Le pourcentage de pénétration devrait progressivement décroître d’ici 2011, avec la stabilisation de la croissance et la saturation des marchés

� L’Autriche et l’Allemagne n’ont pas encore atteint leur phase de croissance principale en raison du ralentissement de la pénétration en 2005

� Déclaration d’un expert suisse : « La pénétration devrait augmenter en 2006 et en 2007 au même rythme qu’en 2005, aucun ralentissement n’est prévu actuellement »

Augmentation du pourcentage de pénétration (% des ménages)

Augmentation du pourcentage de pénétration

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Moyenne6%

Moyenne11%

Phases de développement du haut débit en 2005

Source : Étude haut débit exclusive Arthur D. Little

Pénétration du haut débit fin 2005

croissantémergeant

Phases du développement de la large bande

Corée 78%Hong Kong 78%

Taiwan 61%

Japon 47%

Singapour 50%Suisse 53%

Pays-Bas 61%

Belgique 48%

USA 40%Suède 42%

Autriche 35%RU 38%

Espagne 24%Allemagne 30%

France 40%Italie 31%

Malaisie 8%République tchèque 10%

Croatie 7%

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Chine 11%

Portugal 30%

Norvège 48%

Danemark 53%

Concurrence des infrastructures

Concurrence des services et

innovations

Concurrence des prix

Concurrence des prix

Concurrence des ventes en gros

Concurrence des infrastructures

Concurrence des infrastructures

maturePays de référence Autres pays intégrés à ce graphique

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générale favorisera les innovations dans le secteur des services, permettant aux clients d’expérimenter des services sur HFC, DSL, voire FTTH, similaires à la TV numérique.

« Dans les années à venir, la concurrence des tarifs (pour une connectivité basique) évoluera vers une concurrence sur la bande passante avec services intégrés. Le fac-teur déterminant de la compétitivité d’un accès haut débit sera la disponibilité des services et du contenu, et non les capacités de l’infrastructure. » (Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des fabricants d’équipement)

Aucune révolution technologique en vue

Des changements généraux en termes de technologie – Aucun changement rapide en termes de technologies d’accès n’est prévu sur les marchés européens du haut débit dans les années à venir. Les opérateurs DSL et HFC se sont positionnés comme les lead-ers du haut débit, en étendant leur territoire par d’importants moyens de marketing qui leur ont permis d’imposer leur marque et d’obtenir la reconnaissance des abonnés. Néan-moins, les opérateurs historiques disposent d’une puissance commerciale bien inférieure dans le haut débit que sur les autres segments des télécommunications. Un opérateur his-torique dispose normalement de plus de 85 % des parts de marchés dans le secteur du bas débit et possède sa base de clients sur ces lignes, tandis que sur le marché du haut débit, les parts de marché atteignent en moyenne 46 %, selon nos estimations de 2005. Comme la majorité des utilisateurs du haut débit ne disposent que d’une bande passante de moins d’1 Mbit/s, la migration vers des bandes passantes plus élevées n’est pas envisa-gée dans un avenir immédiat. Elle deviendra plus évidente dans quelques années. La plu-part des marchés tels que la Suisse, la France et l’Autriche auront en 2011 des demandes maximales dans la gamme des 1 à 6 Mbit/s. Toujours est-il qu’en 2011, 30 à 50 % des ménages équipés auront une connexion de 6 à 30 Mbit/s et probablement 10 % au maxi-mum auront une connexion supérieure à 30 Mbit/s. Les exigences du haut débit de nou-velle génération peuvent être remplies par les réseaux HFC et DSL.

DSL contre HFC – Nous pensons de façon générale que la technologie d’accès DSL devrait rester dominante en termes d’abonnés, avec plus de 60 % des parts des technol-ogies en 2011. La part du HFC devrait se maintenir au même niveau dans la plupart des pays. Nous ne prévoyons pas un transfert significatif de la technologie DSL vers le HFC, même dans les pays disposant de réseaux câblés sous-développés comme l’Allemagne.

Commentaires

Source : Étude haut débit exclusive Arthur D. Little

� L’Allemagne et la France disposeront de plus de 80 % d’abonnés DSL et de moins de 15 % de parts HFC

� La Suède atteindra 13 % de parts FTTH en 2011, se plaçant ainsi au premier rang

� La Norvège devrait acquérir 10 % de parts FTTH, principalement aux dépens du DSL

� En Suisse, les parts du HFC restent au même niveau� Les autres technologies incluent l’accès sans fil fixe et par

satellite� Déclaration d’un expert suisse : « Nous attendons une

croissance de la pénétration de 80 % à 90 % sur le long terme. Bien sûr, nous discutons régulièrement de notre expansion, bien que l’écart avec les opérateurs historiques se maintienne »

� Déclaration d’un expert autrichien : « Le mobile risque d’augmenter d’un tiers en 2011 mais le FTTH jouera toujours un rôle mineur. Le HFC pourrait atteindre 20 % et le DSL 40 % »

� L’Autriche a connu une forte croissance du DSL en 2005 et devrait la maintenir, puisque la croissance y a surtout lieu dans les zones rurales dominées par le DSL

Autriche

Pays-Bas

France

Suisse

Suède

Allemagne

RoyaumeUni

Norvège

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DSL HFC FTTH Autre

Parts des technologies (% des abonnés)

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Impact du FTTH – D’après les développements actuels et les entretiens avec les experts, nous pensons que le FTTH n’atteindra pas une part de marché considérable dans la plu-part des pays, notamment en raison d’une situation économique défavorable et de prob-lèmes prévisibles liés aux déploiements déjà entrepris localement. Toutefois, des excep-tions se présenteront. Dans les pays scandinaves par exemple, les entreprises publiques ont acquis près de 200 000 abonnés FTTH en 2005, ce qui nous amène à penser que ce modèle alternatif pourrait se développer (au moins dans certains pays) et atteindre 13 % des parts de marché en Norvège d’ici 2011 et environ 5 % en Suède.

1.2 Services et applications

Triple play – une offre tendance devenue standard. Le développement repose sur les plateformes d’accès convergentes et sur les nouveaux acteurs du marché

Évolution du triple play – Les services haut débit actuels sont définis par les trois pointes du triangle « Triple Play » : accès Internet haut débit, téléphonie et télévision numérique. Le triple play a dépassé le stade du phénomène de mode pour devenir une offre standard qui touche toutes les catégories de fournisseurs de services.

« Notre produit de base était le groupement du haut débit et de la télévision. Puis nous avons lancé la voix et désormais 90 % de nos nouveaux abonnements com-prendront également la téléphonie. »(Citation tirée d’un entretien avec un câblo-opérateur)

Dans les années à venir, le triple play deviendra un facteur important de croissance de la bande passante et évoluera en termes de qualité, de disponibilité, de convergence et de mobilité. Une nouvelle génération de services convergents permettra de modifier de façon significative l’équilibre actuel du marché des télécommunications. Un fournisseur de services convergents devrait pouvoir offrir une valeur utilisateur plus élevée tout en restant compétitif par rapports aux acteurs déjà existants. Le quotidien des abonnés en sera modifié dans le sens où l’information et les divertissements seront disponibles à tout moment et en tout lieu.

Développement futur de la téléphonie – On peut supposer que la téléphonie attein-dra très bientôt le statut de « commodité », notamment en raison de l’érosion des prix introduite par le développement de la voix sur IP. Les packs VoIP à prix fortement dis-countés, désormais largement répandus en Europe, constituent une menace croissante pour les opérateurs traditionnels basés sur la voix, car ils cannibalisent l’essentiel de la valeur existante sur ce marché.

« La voix deviendra progressivement un revenu sans bénéfice et la seule concurrence possible repose sur les services à valeur ajoutée tels que l’IP-TV. » (Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des fabricants d’équipement)

Développement futur de la télévision – En 2011, la télévision sera dominée par la norme HDTV, qui offre une multitude de possibilités de divertissements. Les chaînes HDTV seront proposées par les câblo-opérateurs et les acteurs des télécommunications, à l’instar de ce qui s’est produit pendant la Coupe du monde de football 2006.

« La norme HDTV ne devrait pas atteindre une large échelle avant la fin 2007. »(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs du haut débit)

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Développement futur de l’accès Internet – L’accès Internet restera un produit clé pour les opérateurs car de nombreux utilisateurs continueront de solliciter un contenu Internet libre. Il bénéficiera d’améliorations en termes de rapidité de flux montant et descendant, offrant progressivement de nombreux nouveaux services et applications.

Fournisseurs de services potentiels – Les futurs fournisseurs de services haut débit ne se limiteront pas forcément aux acteurs traditionnels déjà existants. Actuellement, le marché du haut débit est divisé entre les opérateurs fixes et mobiles, qu’il s’agisse ou non d’opérateurs historiques. À l’avenir, nous pensons que quatre groupes d’acteurs offriront des services convergents passant par l’infrastructure des télécommunications :

les opérateurs de lignes fixes DSL et câble (p. ex. France Telecom, UPC) ;

les opérateurs mobiles (p. ex. Vodafone, T-mobile) ;

les acteurs Internet/contenu (p. ex. Yahoo, Google, Apple/iPod, Microsoft, Warner Bros.)

les fabricants (p. ex. Nokia, Cisco, Apple).

Le stade de développement de ce marché – Les opérateurs fixes et mobiles étendent déjà leur domaine d’activités afin de se positionner au mieux pour offrir des services con-vergents, tandis que les acteurs Internet/contenu établissent de nombreux partenariats pour assurer la disponibilité de leurs contenus les plus importants. En lançant des con-soles de jeux pouvant accéder à Internet via la technologie WiFi, Nintendo constitue l’exemple typique d’un fabricant qui crée sa place sur la chaîne de valeur des télécommu-nications. Davantage d’appareils hors ligne pourront prochainement accéder à l’Internet mobile. L’un des exemples majeurs est bien sûr Apple avec sa gamme d’iPod et ses pro-jets de téléphone mobile.

Des applications de nouvelle génération enrichiront l’expérience des utilisateurs

Les applications basées sur la vidéo et le contenu écrit par l’utilisateur deviennent essentiels – En plus des services « triple play », une grande variété d’applications util-isant la technologie haut débit viendront enrichir l’expérience des utilisateurs d’ici 2011. Ces applications pourront être proposées par des opérateurs du haut débit traditionnels ou par des acteurs de nouvelle génération. Elles incluent par exemple les services de mes-

Source : Arthur D. Little

Accès

Télévision

Téléphonie

Hier(avant 2006)

Aujourd’hui(2006)

Demain(2011)

Accès Internet àbas débit

Vidéo sur Internet(taille timbre-poste)Audio sur Internet(qualité FM)

Téléphonie(VoIP simple, basse qualité)

Accès Internet àmoyen débit

TV/Vidéo à la demande/Audio(qualité TV)

Téléphonie/Visiophonie(plein écran, qualitéXGA/VGA)

Accès Internet àhaut débit

TV/Vidéo à la demande/Audio(qualité TVHD)

Téléphonie/Visiophonie(qualité HD)

>1 Mbit/s < 10 Mbit/s > 10 Mbit/s

Évolution du triple play d’ici 2011

Commentaires

� Les services triple play vont évoluer significativement d’ici 2011 en termes de qualité et de disponibilité

� La téléphonie basique devrait évoluer vers la visiophonie

� La télévision sera dominée par la norme TVHD permettant le groupement de solutions de divertissement

� L’accès connaîtra des améliorations progressives en termes de débit, ce qui permettra de proposer divers services et applications

Demande de débit

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sagerie instantanée/de collaboration, les plateformes de partage de contenu et les jeux interactifs. Ces applications peuvent être classées par catégories : « communication », « information » et « style de vie ».

Web 2.0 – Le terme « Web 2.0 » est souvent employé dans un sens erroné. Il s’agit d’un concept sans limites claires, dont le principe consiste à regrouper des contributions le plus souvent décentralisées. Internet y est considéré comme une plateforme informatique, à part entière, fournisseur d’applications web, plutôt que comme une structure de diffu-sion de contenu. Les principes de base sont le partage, l’ouverture à tous, la flexibilité et la décentralisation. Du point de vue sociétal, le Web 2.0 constitue un changement de modèle qui reflète les évolutions actuelles de la société vers davantage de liberté d’expression, d’individualisme et de mise en avant de soi.

Le Web 1.0 reflétait une époque où les gens pensaient qu’une entreprise de logiciels (p. ex. Netscape) pourrait revendiquer le leadership de l’industrie. Le Web 2.0 reflète au contraire une époque où les gens se rendent compte que le leadership dans l’industrie informatique est passé de ces entreprises traditionnelles à un nouveau type d’entreprises de services Internet. De nos jours, Internet est de plus en plus utilisé comme un moyen de communication ouvert présentant un aspect social plus important. Il existe de nom-breuses « entreprises - Web 2.0 » dont beaucoup participent avec succès à cette évolu-tion et s’adaptent en fonction (voir le tableau ci-dessous).

1.3 Bande passante

La demande de capacité ne connaîtra pas de croissance exponentielle en Europe dans les cinq prochaines années,

les offres « bundlées » et l’ubiquité d’accès renforceront l’attractivité des produits haut débit.

Approvisionnement actuel en bande passante – Les opérateurs ont augmenté en permanence l’offre de bande passante dans le but de stabiliser les revenus moyens par utilisateur. Jusqu’à présent, la bande passante disponible était toujours supérieure aux besoins des applications. En 1995, la bande passante maximale disponible en Europe était d’environ 64 kbit/s, puis de 0,5 Mbit/s en 2000 et de 1,5 Mbit/s en 2002. Aujourd’hui, la vitesse maximale offerte est de 20 Mbit/s dans les pays benchmarkés, tandis que les opérateurs se concentrent sur des produits d’entrée bas débit de 1 Mbit/s. Par ailleurs,

Exemples

� BitTorrent� ESPN Mobile� Disney Mobile� IAC Interactive� AOL� Akamai� Yahoo� Google� Verizon� Sprint-Nextel, MSO

Joint Venture� Groove Mobile� etc.

Entreprises « Web 2.0 »

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le bénéfice marginal, soit l’augmentation de valeur entraînée par chaque augmentation de débit significative, baisse systématiquement. Toutefois, comme le développement des applications et les besoins de débit correspondant ne nécessitent pas une forte augmen-tation des services de connexion haut débit actuellement disponibles, les opérateurs dev-ront trouver de nouveaux moyens d’améliorer l’attractivité de leurs produits via le bun-dle des offres et l’ubiquité d’accès.

Demande globale de bande passante – Les applications standards de navigation, de messagerie électronique, de messagerie instantanée et de peer-to-peer peuvent fonction-ner correctement avec une capacité de téléchargement de 2 à 3 Mbit/s. Cette capacité peut normalement suffire pour plusieurs utilisateurs dans un même foyer. L’accès à un site Internet ne demande pas plus de 200 kbit/s et les échanges moyens sont encore en des-sous de 1 GB par mois. En outre, la valeur client d’une bande passante supérieure en flux descendant décroit de manière proportionnelle par rapport à cette progression, puisque l’utilisateur ne perçoit plus les différences de débit pour des applications basiques. Ainsi, après avoir augmenté leur capacité, de nombreux abonnés diminuent à nouveau leur demande de débit et reviennent à des packs offrant des vitesses moindres afin de réduire leurs coûts. Cette tendance se retrouve sur de nombreux marchés européens.

Offres de débit maximales et minimales

Source : Analyse haut débit exclusive Arthur D. Little – Août 2006

Pays-Bas Suisse France

Débit descendant/montant

20Mbit/s

2Mbit/s

10Mbit/s

5Mbit/s

375/128kbit/s150/50kbit/s

6/0,6Mbit/s

18/0,8Mbit/s20/2Mbit/s

6/0,768Mbit/s

20/1Mbit/s

0.5Mbit/s

1,5/0,256Mbit/s

4/0,256Mbit/s

384/128kbit/s

5/0,3Mbit/s

300/100kbit/s

512/128kbit/s

24/1Mbit/s

16/0,5Mbit/s

128/128kbit/s

1,5/0,256Mbit/s

Source : Ericsson, Alcatel, Arthur D. Little ; *) D’après les offres standard actuelles KPN (3 Mbit/s) et UPC (8 Mbit/s)**) Aujourd’hui :principalement la navigation

Moteurs de capacitéactuelle et future

Demande actuelle

Demande future

Demande moyenne par ménage 3- 8 Mbit/s* < 50 Mbit/s

Sens descendant

Demande future

Sensmontant

Évolution de la demande de débit

Navigation & MessagerieTVHDContenu personnel/Partage de données P2PVoIPJeux interactifsMessagerie instantanéeAudio, Webradio, Podcast

0,2-1 Mbit/s–

0,2-1 Mbit/s

< 1 Mbit/s0,2-1 Mbit/s

< 1 Mbit/s< 0,5 Mbit/s

0,2-5 Mbit/s8-10 Mbit/s0,2-5 Mbit/s

< 1 Mbit/s2 Mbit/s

< 1 Mbit/s< 0,5 Mbit/s

Impôts en ligne/Administration etc.

– ** < 5 Mbit/s

2 Mbit/s0,5 Mbit/s

2 Mbit/s

< 0,5 Mbit/s3 Mbit/s

< 1 Mbit/s< 0,5 Mbit/s

< 0,5 Mbit/s

Conférence vidéo 0,2-1 Mbit/s 2 Mbit/s 3 Mbit/s Home Monitoring 0,2-1 Mbit/s 2 Mbit/s 0,5 Mbit/s

< 8 Mbit/s

Commentaires

� La TVHD demandera tout d’abord le plus de capacité, une chaîne nécessitant 8-10 Mbit/s en MPEG-4. Un grand utilisateur recevant simultanément 3 chaînes ne demandera pas plus de 30 Mbit/s pour la TVHD

� La vitesse actuelle en upload représente environ 15 % de la capacité en download

� Avec 50 Mbit/s en download moyen en 2011, environ 8 Mbit/s seraient destinés à l’upload (approvisionnement)

� La demande future dans le sens montant pourrait être parfaitement délivrée par les réseaux DSL et HFC

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Les moteurs de la bande passante – L’évolution de la capacité haut débit sera princi-palement entraînée par les services TV et vidéo. Une chaîne HDTV devrait nécessiter 8 à 10 Mbit/s grâce à la technique de compression MPEG-4, ce qui donne 30 à 50 Mbit/s par foyer pour 4 chaînes et une connexion Internet haut débit. D’autres applications non vidéo nécessitent une moindre capacité de téléchargement. Les besoins des entreprises de petite taille seront équivalents à ceux d’un foyer, tandis que les exigences spécifiques des gros clients seront traitées par des opérateurs de services professionnels comme c’est déjà le cas aujourd’hui. Les services de type « Follow-Me », qui permettent aux données stockées sur des appareils fixes à domicile d’être accessibles sur les équipements mobiles des utilisateurs, demanderont bien plus de capacités de téléchargement montant car les données stockées (créées par l’utilisateur, téléchargées ou enregistrées sur PVR) seront acheminées vers tout lieu disposant d’une connexion haut débit.

Développement futur de la bande passante – Des entretiens avec des experts de l’industrie montrent que la majorité des abonnés de la plupart des pays auront encore en 2008 des débits allant jusqu’à 6 Mbit/s. Cela pourrait se maintenir ansi jusqu’en 2011. Néanmoins, des packs offrant des capacités bien plus élevées seront disponibles pour les gros utilisateurs. Nous prévoyons également que les demandes seront différentes d’un pays à l’autre. Les abonnés hollandais pourraient par exemple demander des débits de plus de 6 Mbit/s en 2011. En effet, comme la pénétration du haut débit est plus avancée, une demande de bande passante plus élevée pourrait être plus précoce.

« En 2008, 20Mbit/s seront suffisants aux Pays-Bas. Mais d’ici 2011, la demande sera plus proche des 30 à 50 Mbit/s. »(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des fabricants d’équipement)

Approvisionnement futur en bande passante – Grâce aux projets d’amélioration des infrastructures et des mesures d’optimisation des réseaux, il devrait être assez facile de répondre aux futurs besoins de bande passante. Les experts du marché indiquent claire-ment que la bande passante disponible dépassera les besoins des applications prévues pour demain, répétant ainsi le schéma d’origine.

« La plupart des utilisateurs disposeront d’une bande passante de 1 à 6 Mbit/s en 2008 et en 2011, mais la part des abonnés à 6 à 30 Mbit/s devrait augmenter. »(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des fabricants d’équipement)

Répartition des abonnés par segments de débit2005 2008 2011 Commentaires

� Bien que des offres de débit de plus de 6 Mbit/s soient disponibles, la demande devrait rester dans le segment des 1 à 6 Mbit/s jusqu’en 2011

� La demande moyenne des abonnés néerlandais devrait dépasser 6 Mbit/s d’ici 2011 car la pénétration est plus avancée et la demande de plus de débit devrait être plus précoce

� Déclaration d’un expert néerlandais : « En 2008, 20 Mbit/s seront suffisants alors que d’ici 2011, la demande sera plus proche des 30 à 50 Mbit/s »

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Source : Analyse haut débit exclusive Arthur D. Little

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1.4 ARPUARPU : une lueur au bout du tunnel ?

Tendances antérieures du développement de l’ARPU pour le haut débit – Si l’on considère les revenus moyens par utilisateur du haut débit uniquement, on constatera que, ces dernières années, la tendance est à la baisse dans toute l’Europe. Les revenus moyens de l’accès haut débit ont diminué parallèlement à la croissance de la pénétra-tion du marché, ce qui reflète la sensibilité des prix pour l’accès de base sur les marchés matures. Le revenu moyen lié à l’accès Internet est par conséquent largement plus élevé sur les marchés embryonnaires.

Les moteurs de l’ARPU pour le haut débit – Les revenus moyens du haut débit ont été fortement touchés par foyer ; en Europe. L’évolution des prix de vente varie consi-dérablement d’un pays à l’autre, mais la tendance à la baisse des prix continue. Les pays qui présentent la plus forte baisse en 2005 sont l’Allemagne (32 %), le Royaume Uni (25 %), les Pays-Bas (15 %) et l’Espagne (12 %). Conséquence de la baisse des prix, les abon-nés obtiennent plus d’avantages à moindre coût. La bande passante augmente fortement sur de nombreux marchés sans entraîner un surcoût pour l’utilisateur et les appels illimi-tés depuis un fixe sont de plus en plus souvent proposés contre un forfait mensuel bas ou sont inclus dans le forfait haut débit mensuel. En France, les abonnés disposent égale-ment de 90 chaînes TV « gratuites ». Quoi qu’il en soit, cette évolution semble particu-lièrement bénéfique pour le client.

Prévisions de l’ARPU dans le haut débit – À l’avenir, les revenus moyens exclusifs du haut débit connaîtront une baisse constante, passant à 15-25 euros par foyer ; en revanche, les revenus des offres haut débit fixes multiple-play et liées aux services tels que l’accès haut débit, la vidéo, la TV, les jeux et la téléphonie) augmenteront en perma-nence, atteignant ainsi un revenu moyen global de 55 à 75 euros d’ici 2011. La plupart des experts de l’industrie, qui partagent une vision plutôt conservatrice des revenus moy-ens du haut débit, partagent cette thèse.

« Il n’existera pas d’application vedette, mais la TV offrira un bon potentiel de revenus. Sur le long terme, nous pensons que l’ARPU atteindra environ 45 à 70 euros. Nous attendons cette nouvelle tendance à la hausse pour 2008. »(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des fabricants d’équipement)

Commentaires

Source : Analyse haut débit exclusive Arthur D. Little; Les drapeaux indiquent la position des pays (nb d’années après le lancementdu haut débit, p. ex. les EU ont lancé le haut débit en 1994 et sont actuellement (2006) dans leur 12ème année)

Développement de l’ARPU pour le haut débit

ARPU total pour le haut débit (accès, trafic et SVA) en PPP-EUR ; ajusté au niveau des prix des pays

� Des entretiens avec des experts de l’industrie montrent que l’ARPU devrait se stabiliser d’ici 2008/2009 sur la plupart des marchés

� Un expert néerlandais : « Nous pensons que le déclin de l’ARPU se stabilisera en 2008 grâce aux SVA »

� Un expert suisse : « Les offres TV vont augmenter l’ARPU mais n’influenceront pas le résultat net car les coûts du contenu sont souvent élevés (p. ex. les droits numériques)

Nb d’années après le lancement de la

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Deux études de cas montrent différentes évolutions de l’ARPU. Iliad/Free a réussi à relever son ARPU grâce à des services à valeur ajoutée (SAV), tandis que les revenus de KDG, qui n’a développé aucune offre similaire, ont baissé.

Dépenses totales en télécommunications – Si l’on observe le marché global des télé-communications dans les pays benchmarkés (incluant la voix, les données et tout autre contenu/TV pour les opérateurs fixes et mobiles), on constatera que les revenus moyens par tête générés actuellement sont d’environ 50 euros par mois. Bien que la convergence apporte de nouvelles opportunités dans le secteur des services, la croissance prévue du marché des télécommunications ne devrait atteindre que 3,1 % par an d’ici 2011 en rai-son de la baisse attendue dans les segments traditionnels (p. ex. la voix fixe).

Revenus moyens par habitant en Europe

Commentaires

� Substitution fixe-mobile continue en raison de la réduction des taux mobiles (p. ex. en Allemagne, Espagne)

� Fort développement du haut débit nomade et mobile

� Augmentation du partage de la valeur avec les fournisseurs Internet et de contenu

� Services nouveaux ; services existants plus accessibles

Source : Exane BNP Paribas, Analyse d’Arthur D. Little ; 2006 ; *) Compound Annual Gross Rate : Taux de croissance annuelle composé

Euro

CAGR* (2005 – 2010) = 3,1%

Voix fixe Voix mobile P2P & Internet fixeP2P & Internet mobile IP TV & contenu fixe TV & contenu mobileCâble TV (analogue+numérique) DTH numérique (satellite)

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Commentaires

Développement de l’ARPU total du haut débit

� Iliad propose des SVA tels que l’IPTV et la VoD et son ARPU devrait croître

� La croissance de l’ARPU d’Iliads’explique pour une part par l’augmentation des utilisateurs de SVA, et par une plus grande utilisation par les abonnés existants

� L’ARPU de KDG a baissé au cours des 5 derniers trimestres

� Les SVA n’ont pas encore pu stabiliser l’ARPU de KDG car l’offre VoIP n’est disponible que depuis la mi-2005

� Bien qu’Iliad opère sur le marché français très concurrentiel, les SVA ont permis d’accroître son ARPU

� KDG ne propose pas encore une offre intégrée de SVA et son ARPU est en baisse depuis 2005

ARPU mensuel en EUR ARPU mensuel en EUR

Source : Analyse haut débit exclusive Arthur D. Little

Étude de cas

30,10 30,60 31,10 32,20

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T1 2005 T2 2005 T3 2005 T4 2005

27,60 25,84 26,51 25,8522,50

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Iliad – FR KDG – DE

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Environnement concurrentiel 2011 – Développement de scénarios

L’environnement des télécommunications subit une transformation massive (aussi bien quantitative que structurelle) : les excès des investissements frénétiques de la fin des années 1990 font désormais partie du passé et les investisseurs adoptent des business models entièrement nouveaux. Les opérateurs du haut débit ne peuvent accepter un retard au niveau de l’amélioration des infrastructures, ni le développement lent des ser-vices convergents. En termes d’infrastructures et de services, les acteurs des autres indus-tries sont prêts à reprendre des parts de marchés aux opérateurs du haut débit existants.

La vision du haut débit pour l’année 2011 dépendra des changements anticipés dans un environnement de concurrence. Nous avons pris en compte cette incertitude pour dével-opper trois scénarios qui illustrent les différentes directions que l’industrie pourrait pren-dre. La réalisation de scénarios est un exercice structuré qui donne une image claire de la complexité et de l’incertitude du futur. Nous espérons ainsi aider les entrepreneurs et les investisseurs à mieux anticiper les risques, les opportunités et les conséquences de leurs actes :

1.5 Scénario A1 : Évolution vers l’intégration (domination du fixe)

La revanche de la téléphonie fixe

Expérience de l’utilisateur – L’expérience de l’utilisateur sera bien plus attractive que l’expérience actuelle basée sur l’accès et offrira un style de vie complètement nouveau. L’objectif majeur des opérateurs n’est pas seulement de proposer une offre de produits groupés, mais aussi de fournir des services continus (« seamless »). La connectivité IP est assurée par une seule plateforme et permet l’accès à de multiples appareils d’utilisateurs finaux. Ainsi, les abonnés ont accès à une vidéo depuis une télévision fixe installée à leur domicile et peuvent passer directement sur un appareil mobile lorsqu’ils quittent l’endroit, tout en continuant de regarder la vidéo. Les photos prises à partir d’un appareil mobile ou d’un appareil photo numérique peuvent également être téléchargées automa-tiquement sur le disque dur personnel dès que la personne entre dans la maison, tandis

Source : Arthur D. Little

Évolution vers l’intégration

Domination du mobileDomination du fixe

Transfert de valeurEnvironnement subventionné

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Implications stratégiques des scénarios

� Investissements dans la R&D et les droits sur le contenu� Révision du modèle d’entreprise actuel pour s’adapter au futur

environnement des services convergents� Infrastructure améliorée/complétée ou partenariats pour

améliorer le plan d’action général� Transformation en entreprise TI/IP� Consolidation de l’industrie autour de quelques grands acteurs de

contenu convergent

� Exclusivité du contenu (période de temps, modérateur)

� Révision des modèles d’entreprise, passage d’opérateur à entreprise « média » riche en contenu

� Partenariat intelligent (avec des acteurs Internet, des entreprises média, etc.)

� Amélioration massive des infrastructures existantes pour faire face au débit subventionné. Bénéfices réduits

� Scission de l’activité d’accès ?� Réduction des coûts et

réorganisation pour améliorer la compétitivité

� Nouveaux produits convergents, éloignés de l’approche centrée sur l’accès

� Services continus� 1 plateforme pour connecter

plusieurs appareils d’utilisateur final (mobile, console de jeux, appareil photo numérique, caméra vidéo, etc.)

� La baisse des prix de la voix et des données mobiles stimule le trafic mobile

� Davantage de services mobiles provenant d’un plus grand nombre d’acteurs offensifs (p. ex. Disney MVNO)

� Monde centré sur le contenu� Contenu en téléchargement

descendant depuis des moteurs de recherche (Google, Yahoo) ou des générateurs de contenu

� Accès sans fil depuis des réseaux en patchwork (sources alternatives)

� Débit plus important et subventionné

� Fournisseurs d’accès local plus nombreux

� Désintermédiation potentielle entre les fournisseurs d’accès et les fournisseurs de servicesExpé

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que le même appareil informe l’utilisateur de ses nouveaux e-mails et lui demande quel appareil activer pour effectuer une lecture simultanée. Ce ne sont que quelques exemples caractéristiques de ce scénario qui témoignent des changements qui pourraient apparaî-tre au niveau de l’utilisateur.

Impact sur le marché – L’impact de ce scénario sur l’ensemble du marché du haut débit sera considérable. Généralement, les offres de services s’améliorent nettement en termes de quantité, de qualité et de prix, tandis qu’augmente la demande de nouveaux services et de vitesses de haut débit. Les consommateurs sont prêts à payer pour des ser-vices numériques attractifs toujours plus nombreux, en rajoutant des packages premium et interactifs à leur abonnement de base. Par conséquent, les taux de pénétration de la TV numérique et du haut débit devraient croître rapidement, tandis que le prix moyen par service devrait continuer de baisser. Les tarifs sont le plus souvent basés sur des tarifs forfaitaires groupés qui ne dépendent pas directement de l’usage individuel.

Importance du contenu – Le contenu est un important facteur de compétitivité dans ce scénario et appartiendra (dans une certaine limite) aux principaux opérateurs des télé-communications. Les acteurs des télécommunications semblent gagner toujours plus de droits sur le contenu majeur et tentent de l’exploiter sur toute la gamme de leurs plate-formes d’accès haut débit fixe, de mobile, de TV payante, etc. (voir le graphique suivant pour les accords sur le contenu récents) :

Implications stratégiques – Pour ce scénario, les acteurs ont besoin d’investir dans la R&D et dans les droits sur le contenu pour repenser leur business model actuel pour se mettre en adéquation avec le futur environnement convergent. Les réseaux et l’infrastructure en général doivent être adaptés aux nouveaux besoins des abonnés. La diversité croissante des services caractérisée par ce scénario ne peut être gérée sur une seule plateforme traditionnelle. Par conséquent, la capacité à exploiter les solutions fixes/mobiles offrant un accès continu au contenu devient un facteur stratégique de la concur-rence. Il devient essentiel d’offrir un spectre de fréquence supplémentaire et d’obtenir des capacités grâce à des technologies efficaces sur ces plateformes, afin de répondre aux besoins des clients à domicile et en-dehors.

Preuve – Il existe de vraies différences entre le premier et le second scénario : dans le second scénario, les opérateurs mobiles « disposent du client » en leur offrant des solu-tions de communication et de divertissement entièrement convergentes. Par exem-

Accords sur le contenu récents – Exemples choisis

Source : Deutsche Bank

Étude de cas

Accords sur le contenu actuels

Opérateur Type de contenu

36 millions d’euros pour obtenir les droits de diffusion pendant 3 ans des matchs des 18 clubs de la ligue belge. Belgacom a lancél’IPTV via le réseau ADSL en juin 2005.

Droits du football sur IPTV

Commentaires

Belgacom

TIM

Vodafone

Mobistar

Orange

BT

BT

Viatel

Hutchison

Proximus

Vodafone

Vodafone

TIM diffuse en qualité télévision les trois chaînes TV de Mediaset et le football pour cinq ans à compter de 2006.TV en direct

TV mobile, lancée en novembre 2004. La TV mobile Vodafone propose 15 chaînes en ligne et 4 chaînes en direct.TV mobile

Mobistar a signé un contrat avec Belgian Business Television pour diffuser la TV via les téléphones portables.TV mobile

Orange offre 18 chaînes TV.TV mobile

BT prévoit d’offrir la télévision et la vidéo à la demande d’ici l’été 2006. Selon BT, les essais devaient commencer début 2006.IPTV

BT développe un produit mobile (BT Livetime) permettant de diffuser la TV mobile et le GSM sur un seul appareil basé sur la norme Diffusion audio numérique (DAB).

TV mobile

Grâce à un partenariat avec Chelsea, Viatel offre des services à large bande qui incluent l’accès à tous les matchs de football de Chelsea.

Droits du football

Services de football incluant les moments forts en vidéo, des alertes par sms, l’actualité des clubs, des alertes vidéos pour les buts, des entretiens avec les entraîneurs, des avant-première vidéos et des analyses. Moments forts de la Ligue des champions de l’UEFA et contenu de football, Sky Sports et Football 365.

Droits du football

Donne accès à CNN, Euronews EN, Euronews FR, FashionTV, JIM, RTL-TVI, TLB, Trace TV, Vitaya et VTM depuis septembre 2005.

TV mobile

Vodafone et l’émetteur par satellite BSkyB ont annoncé le lancement le 8 novembre 2005, via le réseau 3G de Vodafone, d’un service de télévision mobile comprenant 19 chaînes.

TV mobile

Un accord de trois ans pour sponsoriser la Ligue de champions de l’UEFA à compter du 1er juillet 2006. Vodafone peut fournir des alertes vidéos des buts, les moments forts en vidéo, des packs avant-première, ainsi qu‘un texte officiel détaillé et des services.

Droits du football

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ple, la « Live box » et le « Live Phone » de France Telecom permettent aux utilisateurs d’interconnecter plusieurs appareils personnels en continu. Le « Home Access Point » de Telecom Italia offre un accès sans-fil pour faire converger les services à domicile. Le « Blue phone » de British Telecom fournit une solution de voix entièrement intégrée, qui est devenue l’un des services convergents les plus reconnus sur le marché. « Blue phone » est une application de convergence fixe-mobile tandis que la convergence décrite dans le reste du paragraphe renvoie davantage aux divertissements et à la convergence des télé-communications. Une preuve supplémentaire de ce scénario est apportée par la fusion de NTL et de Virgin, qui a permis à l’opérateur de ligne fixe NTL d’acquérir l’opérateur MVNO Virgin pour entrer sur le marché mobile.

1.6 Scénario A2 : Évolution vers l’intégration (domination du mobile)

Le mobile prend finalement l’avantage

Différences entre le premier et second scénario – Il existe de vraies différences entre le premier et le second scénario : dans le second scénario, les opérateurs mobiles « dis-posent du client » en leur offrant des solutions de communication et de divertissement entièrement convergentes. Toutefois, ils commencent à exploiter leurs réseaux de grande capacité en offrant autant de trafic que possible (p. ex. via les cartes de données mobiles). Par rapport au premier scénario, cela retarde l’avènement de services entièrement con-vergents. Tandis que le premier scénario fait évoluer la valeur commerciale entre les réseaux, le second scénario conduit à une lutte acharnée pour le trafic entre les opéra-teurs fixes et mobiles.

Preuve – Il existe déjà des preuves de l’« Évolution vers l’intégration » sur les marchés actuels : les opérateurs mobiles majeurs pénètrent le marché du haut débit fixe et anal-ysent les options de dégroupage des boucles locales. Le groupe Vodafone a, par exem-ple, annoncé en avril 2006 la création d’un service commercial dédié aux services con-vergents. Parallèlement, O2 a étudié l’option du dégroupage, ce que confirme la réponse à l’appel d’offres de l’opérateur par le fabricant Fujitsu. Enfin, depuis 2005, l’entreprise belge Mobistar a acquis le DSLAM d’Alcatel et se diversifie vers le DSL en dégroupant la boucle locale.

LivePhone

La musique via votre réseau

directement sur votre chaîne Hi-Fi

Téléchargement d’images depuis votre téléphone

portable vers cotre album photo Internet

Imprimante partagée disponible

depuis tous les PC

Image de la caméra WiFi disponible

depuis le téléphone portable

masterUSB

Livebox®

� Le premier téléphone haut débit avec connexion sans fil reliée à la Livebox qui signale les nouveaux emails et actualise automatiquement la liste de contacts Wanadoo

� Accès à du contenu utile sans mettre en marche l’ordinateur

Source : Arthur D. Little ; *) France Telecom prévoit de vendre 12 millions de Liveboxes d’ici 2008

Le concept de la Livebox* Livephone : le premier téléphone sur Internet

France Telecom : Concept de convergence totale Étude de cas

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1.7 Scénario B : Transfert de valeur

La domination mondiale des Google et autres Yahoo ?

Expérience de l’utilisateur – Dans le scénario « Transfert de valeur », l’expérience de l’utilisateur est centrée sur le contenu ; l’accès devient une matière première et les opéra-teurs jouent je rôle d’un « pipeline ». Le moyen de gagner des clients est d’offrir du con-tenu exclusif et extensif (p. ex. vidéo, musique et jeux) ; les principaux droits sur le con-tenu sont détenus par la nouvelle génération des acteurs du marché. Le marché sera fragmenté car il est très peu probable qu’un seul fournisseur arrive à obtenir les droits sur tous les contenus. Des acteurs Internet tels que Google, Yahoo, Apple/ippon et Micro-soft se placeront comme revendeurs de contenu et gagneront certains droits tels que la Coupe du monde de football et les courses de Formule 1. Les studios hollywoodiens tels que Paramount ou Universel pourraient également distribuer leurs superproductions directement via Internet, ce qui entraînerait la désintermédiation et le contournement des vendeurs traditionnels.

Captures d’écran

Étude de cas

Source : Light Reading, Company Information, Arthur D. Little

Vodafone évolue vers le haut débit fixe ?

Commentaires

� Vodafone a annoncé en avril 2006 la création d’un nouveau service intitulé « New Businesses and Innovation »

� Ce service sera consacré aux services convergents et IP afin de trouver de nouvelles sources de revenus

� Cela signifie pour certains analystes que Vodafone revendrait des services haut débit dégroupés dans un pack fixe/mobile

� D’autres pensent que Vodafone pourrait tenter d’acquérir des spécialistes du haut débit fixe pour s’assurer immédiatement une position sur le marché DSL

Situation Conséquence

� Tout comme les opérateurs fixes, les opérateurs exclusivement mobiles doivent offrir des services de télécommunications convergents

� Deux facteurs motivent ce besoin : la demande de convergence des utilisateurs et la pression exercée par les investisseurs pour plus de croissance

� Les acteurs exclusivement mobiles doivent définir des scénarios de services convergents et trouver des alternatives pour générer des revenus autres que les services sans fil conventionnels

� Les stratégies LLU permettent aux opérateurs mobiles de fournir des services convergents, ce qui serait impossible en revendant le DSL des opérateurs historiques

� Les acteurs mobiles ont deux options pour pénétrer le marché LLU :– Développer leurs propres

capacités haut débit et s’appuyer sur leur marketing

– Acquérir puis investir dans des fournisseurs de services haut débit basés sur le LLU

Source : Light Reading, Company Information, Arthur D. Little

Exemples

Vodafone a annoncé la création en avril 2006 d’un service dédié aux services convergents

Simultanément, O2 a étudié l’option LLU, le fabricant Fujitsu lui en vantant les avantages

Depuis 2005, l’entreprise belge Mobistar a acquis le DSLAM d’Alcatel et se diversifie vers le DSL en dégroupant la boucle locale

Extension des opérateurs mobiles vers le haut débit fixe

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Tendances majeures – Deux tendances majeures de ce « monde du contenu » sont observées autour des services on-the-go (instantanés) et du contenu généré par l’utilisateur. « On-the-go » signifie que les utilisateurs peuvent accéder à leur contenu personnel en tout endroit du monde en utilisant les services de téléchargement mon-tant basés sur IP. La « Sligo » (de Slang Media) constitue déjà un moyen éprouvé de distribuer la TV en direct et du contenu enregistré depuis le domicile d’un utilisateur dans le monde entier vers n’importe quel point d’accès haut débit. Le partage du con-tenu signifie que les abonnés partagent toutes sortes de contenu (p. ex. audio, vidéo) via des applications dédiées. Aujourd’hui, l’introduction massive du partage vidéo pair à pair (peer-to-peer) constitue un progrès majeur dans le partage des services et présente un potentiel de marché considérable. Ces deux tendances majeures résulteront par un plus grand intérêt pour le flux montant.

Google – On peut observer que Google (ainsi que d’autres acteurs Internet) risque de perturber le secteur des télécommunications, non pas parce que ces derniers s’imposent face aux opérateus DSL, mais parce qu’ils ont des raisons de s’impliquer eux-mêmes directement dans la fourniture de services de télécommunications, qu’elles soient pure-ment agressives (afin d’augmenter leurs rôles dans l’esprit et le comportement des clients) ou défensives (inquiétudes vis-à-vis des intentions des opérateurs DSL de défavoriser le trafic qui dessert leurs services de base). Pour Google, les services de télécommunications ne constitueraient qu’une application Internet en plus, davantage un complément ou un facilitateur, permettant d’élargir ou d’enrichir ses services de base, qu’une source majeure de revenus supplémentaires. Google risque ainsi, presque par inadvertance, de perturber les sources de revenu et de réduire les marges des opérateurs DSL.

Web 2.0 – Le terme « Web 2.0 » a déjà été introduit précédemment dans ce rapport. Avec le Web 2.0, Internet est considéré comme une plateforme informatique, à part entière, fournisseur d’applications web, plutôt que comme une structure de diffusion de contenu. Les principes de base sont le partage, l’ouverture à tous les participants, la flex-ibilité et la décentralisation. D’un point de vue sociétal, le Web 2.0 constitue un change-ment de modèle qui reflète les évolutions actuelles de la société vers davantage de lib-erté, d’individualisme, de mise en avant de soi, etc. Le Web 2.0 reconnaît le changement et l’usage d’Internet dans la direction d’une communication ouverte présentant un carac-tère social plus marqué. Il est essentiel de comprendre la tendance Web 2.0 car elle ajoute de nombreux éléments nouveaux à la dimension du contenu généré par l’utilisateur, à l’importance de la capacité de flux montant haut débit et de l’accès sans-fil en tous lieux.

Universal Pictures : download-to-own

Source : Golem, CNN, Arthur D. Little

Commentaires

� Universal Pictures lancera un service de download-to-ownde films au RU en mai 2006

� À terme, les 6 500 films du catalogue Universalpourraient être disponibles

� Les autres portails connus sont Movielink (premier producteur de film aux EU) et In2Movies (Warner Bros)

� Une étude menée par Goldmedia en avril 2006 montre que les consommateurs préfèrent acquérir du contenu plutôt que simplement consommer du contenu (comme pour la vidéo à la demande)Les préférences des consommateurs et le développement du marché

actuel indiquent que les modèles « download-to-own » pourraient prendre de l’importance dans le futur environnement du haut débit

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elàPour disposer d’une image plus précise de la position actuelle des services et des acteurs

de Web 2.0, nous avons défini six catégories :

1. Média social : La nouvelle culture du Web favorise la création de contenu par les util-isateurs. La preuve en est les quelque 30 millions de blogs existants et les 70 millions de photos disponibles sur Flickr.com. En un clic de souris, chacun peut devenir journaliste, photographe ou DJ. Le public, plus d’un milliard de personnes reliées par le Web, est en train de créer un nouveau type de média social pour ses propres besoins. Cela permet en retour la création de centaines d’entreprises Web 2.0 prometteuses.

2. Applications Web hybrides et filtres (« Mashup and Filters ») : Alors que nous évoluons vers le Web 2.0, certains des sites les plus fréquentés contribueront au « mash up » – c’est-à-dire au mélange et à l’harmonisation – des contenus / applications prove-nant d’autres zones du Web ou joueront le rôle d’un « filtre » pour trier les montagnes d’informations désormais disponibles. Ces entreprises utilisent le contenu déjà présent sur le Web comme point de départ, puis l’améliorent en mettant en place une nouvelle organisation.

3. Le nouveau téléphone : Depuis près d’un siècle, l’association du téléphone et de la voix telle que nous la connaissons a pu fonctionner à grande échelle grâce à un fil en cuivre très fin. Désormais, les fournisseurs de services sont capables de convertir la voix en petits paquets Internet et de les laisser circuler sur des connexions rapides, reprenant ainsi l’expérience traditionnelle de la voix sans dépenser des centaines de millions dans les infrastructures. Tout le matériel requis se limite à des ordinateurs puissants mais peu onéreux équipés de logiciels spécialisés. Le Web 2.0 sera le téléphone de demain, offrant ainsi un terrain propice pour de nouveaux entrepreneurs.

4. Le Webtop : Les applications basées sur le navigateur Web sont la grande tendance du moment. Une application phare ne demande plus d’employer des centaines de pro-grammateurs, se tuant à la tâche pour produire des millions de lignes de code. Plusieurs entreprises Web 2.0 disposent de moins de 10 ingénieurs et peuvent, avec un peu de cré-ativité, créer rapidement de nouveaux sites Internet populaires. Ce qui a changé, c’est la façon dont les applications Internet fonctionnent aujourd’hui de façon presque aussi con-tinue que les programmes utilisés sur le bureau avec le signal audio, la vidéo et la fonc-tion glisser-déposer intégrés.

5. Sous le capot : Un nombre croissant d’entreprises se proposent comme plateformes basées sur Internet sur lesquelles construire d’autres logiciels et activités ou dévelop-

� Agrégation d’actualités� Radio « sociale »� Éditeur collaboratif� Réseaux sociaux� Partage de vidéos

� Lecteur de feeds� Mashup de recherche� Moteur de recherche d’emploi� Moteur de recherche de blogs� Mashup de biens immobiliers

� Logiciel open-source de téléphonie

� Logiciel de téléphonie par Internet� Logiciel de gestion de la présence� Technologie de voix en pair-à-pair

� Sites Wiki et tableurs en ligne� Calendrier en ligne� Gestion de projets en ligne� Traitement de texte en ligne� Messagerie en ligne

� Distributeur de TV sur Internet� Base de données de contacts

professionnels� Marketing RSS par adhésion� Plateforme pour les logiciels

d’entreprise en ligne� Outils de blogage

non exhaustif

� Combinaisons de plateformes, de communautés, de moteurs de recherche, de services de téléphonie, de services de messagerie, etc.

Services « Web 2.0 » – catégories possibles

Acteurs majeursActeurs de niches

Média social Mashup et filtres Le nouveau téléphone

Le web top Sous le capot Multi catégories

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pent des outils basiques qui permettent de disposer de certaines des principales caracté-ristiques Web 2.0.

6. Multicatégories : Les entreprises multicatégories combinent plusieurs ou toutes les catégories mentionnées ci-dessus – ces entreprises sont normalement une des grandes entreprises Internet internationales.

Toutes les tendances incluses dans le Web 2.0 touchent certains services intelligents présentant une grande valeur ajoutée pour le consommateur, qui font toujours aug-menter l’effet communauté. Ainsi, les opérateurs ont la possibilité d’inclure et de faciliter de tels services dans leur portefeuille produits, voire de développer et de commercialiser de tels services innovants comme des moyens de prendre des mesures de verrouillage et de génération de trafic pour l’utilisateur. L’écosystème Web 2.0 a déjà créé un volume important de contenu (blogs, podcasts sur iTunes, vidéos sur youtube.com, etc.) et il ne fait qu’augmenter. La preuve provient des journeaux, qui diffusent déjà des vidéos you-tube sur leur portail de contenu. De telles tendances doivent être étudiées soigneusement car elles décident de la stratégie de partenariat à adopter.

Implications stratégiques – Pour le scénario « Transfert de valeur », les acteurs actuels du haut débit doivent soit se positionner en tant qu’acteurs du contenu de nouvelle génération, soit réduire leur business model pour devenir de plus petits fournisseurs d’accès. L’impact de ce scénario sur le marché global du haut débit sera immense. Le ris-que de désintermédiation et le modèle « dumb pipe » vont obliger les opérateurs actuels du haut débit à ouvrir leurs nouvelles sources de revenus potentiels par des accords com-merciaux de QoS entre les opérateurs réseaux et les fournisseurs over-the-top, ce qui entraînera sur une segmentation supplémentaire de la clientèle. De façon générale, le contenu offert aux clients s’améliore considérablement en termes de quantité, de qual-ité et de prix. La diversité du contenu augmente largement pour répondre à toutes les demandes de divertissement des clients. Les utilisateurs dépensent de l’argent pour des contenus exclusifs et premium, tandis que le prix moyen de l’accès haut débit est en baisse et devient un service de base. Les taux de pénétration du haut débit s’accroissent forte-ment, tandis que le prix moyen par service diminue. De façon générale, l’infrastructure ne jouera qu’un rôle mineur car ce scénario pour le haut débit repose sur les services et non les réseaux. Toutefois, la convergence est bien moins générale que dans les deux pre-miers scénarios. Les concepts de fréquence et de capacité autorisées par des technologies efficaces ne sont pas essentiels, contrairement à la propriété du contenu.

Preuve – Les preuves de ce scénario émergent déjà sur les marchés actuels : une nou-velle génération d’acteurs renforce son assise dans les télécommunications. Par exemple, la capacité de Yahoo à signer des accords exclusifs au niveau global (p. ex. l’émission en direct de Howard Stern) a déjà amené un nombre important de téléspectateurs devant leur écran d’ordinateur. Les studios hollywoodiens, même s’ils hésitaient à vendre leurs superproductions sur Internet dans le passé, mettent en place des portails « download-to-own » (copie non limitée dans le temps) de plus en plus connus du public (p. ex. War-ner Bros, Universal).

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1.8 Scénario C : Environnement subventionné

Dans le scénario « Environnement subventionné », les déploiements du FTTH se dével-oppent en Europe sous forme de micro réseaux régionaux et locaux, constituant ainsi souvent un doublon avec l’infrastructure haut débit déjà présente sur les marchés où un ou plusieurs opérateurs réseaux haut débit fixes sont déjà actifs. Deux modèles généri-ques existent pour l’exploitation de ces réseaux :

Dans le modèle « Vente en gros », les opérations réseaux passives et actives, ainsi que l’approvisionnement en services sont séparés en trois couches autonomes.

Dans le modèle « Vente au détail », le processus général se trouve principalement entre les mains d’un unique opérateur intégré

En Europe, les municipalités et les entreprises publiques de l’énergie impliquées dans l’installation du FTTH déploient le plus souvent le modèle de vente en gros, ce qui sig-nifie que le processus « end-to-end » est divisé entre les différentes parties prenantes (« stakeholders »), avec une séparation claire entre accès et services.

Expérience de l’utilisateur – L’expérience de l’utilisateur ne changera pas vraiment, contrairement aux trois premiers scénarios. L’environnement des services ne devrait pas évoluer significativement pour deux raisons : premièrement, il n’existe aucun véritable moteur en termes d’innovation des services (comme c’est le cas actuellement avec les câblo-opérateurs et les opérateurs historiques ; deuxièmement, les réseaux FTTH sub-ventionnés n’offrent aucun accès convergent, mais se contentent d’approvisionner les services « triple play » via une connexion fixe. Le bénéfice pour le client n’est pas évi-dent. En raison de leur portée généralement régionale ou locale, ces réseaux sont moins attractifs pour les fournisseurs de services qui distribuent du contenu ou développent des applications à des prix compétitifs et qui exploiteraient largement le potentiel d’un bande passante d’une connexion en fibre de bout en bout (« end to end »).

Implications stratégiques – Dans le scénario « Environnement subventionné », les opérateurs d’infrastructure existants doivent réagir par de larges programmes d’amélioration pour rester compétitifs : en effet, la plus grande capacité de bande pas-sante favorisée par les partisans du FTTH donne le sentiment que la compétitiv-ité du haut débit de nouvelle génération s’organisera uniquement autour de la capac-ité. L’impact des câblo-opérateurs et des entreprises titulaires est clairement négatif car

� 6,4 millions de sources vidéos en direct au 16-12-2005� Détient le record du plus grand nombre de spectateurs d’émissions

web simultanés (> 350 000) � Des millions d’offres de produits de marque hors ligne� 580 millions occasions de voir (ODV) en ligne sur plus de 20 services

Y! (Valeur de 2,4 millions de dollars US)� 75 millions ODV PR� Produits 12+ Y! inclus au site Howard Nation

Étude de cas

Source : Arthur D. Little

Yahoo : Nouvelle activité de contenu

� Mission– Fournir la solution vidéo la plus globale et la plus sécurisée pour

offrir un maximum de valeur aux utilisateurs, aux éditeurs et aux publicitaires

� Stratégie– Élaborer un sommaire détaillé et ouvert permettant aux utilisateurs de

trouver et d’utiliser la vidéo, encourageant les éditeurs à partager, promouvoir, protéger et monétiser la vidéo et donnant aux publicitaires un moyen d’atteindre le public et d’élargir leur audience

� Objectifs– Devenir n°1 des solutions de recherche de vidéos en ligne via des

mesures de parts de marché, de couverture, d’importance et d’actualité

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ils risquent d’être obligés d’investir dans des améliorations de la capacité avant que la demande ne se fasse ressentir, ainsi que de perdre des revenus potentiels en raison des clients qui tardent à souscrire des abonnements à ces nouveaux services à valeur ajou-tée ou résilient leur abonnement pour se tourner vers les réseaux FTTH subventionnés. Les acteurs existants risquent de perdre leurs parts de marché, et seront obligés de rédu-ire leurs coûts et de prendre des mesures de réorganisation. L’impact global sur les reve-nus et les bénéfices dépendra de l’étendue des déploiements de fibre indépendants. Pour des raisons de coûts, ces déploiements risquent de se limiter aux zones urbaines densé-ment peuplées. Dans les zones où la concurrence s’intensifie de la part des autres acteurs d’infrastructures (notamment les réseaux du câble TV), les entreprises titulaires envis-agent de déployer des réseaux de fibres proches de leurs abonnés, afin de leur proposer des vitesses de haut débit supérieures grâce à la technologie VDSL.

Arguments – Les arguments en faveur du scénario « Environnement subventionné » se trouvent sur les marchés actuels : en effet, un nombre croissant de grandes villes et d’entreprises publiques européennes se sont préparées à la mise en œuvre des réseaux de microfibres.

Grâce aux partenariats public-privé ou aux entreprises publiques, les municipalités pren-nent nettement la tête des réseaux FTTH construits en Europe. Par exemple, la ville d’Amsterdam a annoncé son intention d’installer dans toute la ville un réseau FTTH (« Citynet ») qui connecterait 40 000 foyers lors de la première phase de développe-ment. La ville de Vienne a également commencé à développer un réseau de fibres munic-ipal. Wien Strom, une entreprise publique détenue par la ville, agit comme un fournis-seur de vente en gros et propose ce réseau de fibres aux fournisseurs de services Internet et autres fournisseurs de services pour offrir dans les foyers des services triple play. De récents communiqués de presse indiquent que le déploiement de 50 000 foyers a débuté au printemps 2006. D’ici la fin projet, 950 000 foyers et 70 000 PME seront connectés aux réseaux (100 % des foyers).

Malgré les bonnes intentions à l’origine des réseaux FTTH subventionnés, on peut se demander si cette volonté de favoriser la concurrence subventionnée sur le marché du haut débit est vraiment positive ; certaines études de cas (p. ex. la Suède et les Pays-Bas) semblent montrer que leur impact économique est négatif.

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13,8%

11,2%

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Répartition

Opérateurs historiques

Opérateurs alter-natifs/fournisseursde services Internet

Municipalités/Entre-prises publiques

majeures

Sociétés de loge-ment & autres

Nombre d’acteurs(Juin 2006)

Source : Idate

Total

Municipalités/Entreprisespubliques majeures

Sociétés de logement & autres

Opérateursalternatifs/fournisseurs de services Internet

Opérateurshistoriques

Initiatives FTTH de différents types d’acteurs

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Cas de la Suède : Au vu d’une chute des revenus de la ligne fixe et de la pénétration mobile de près de 100 %, les fournisseurs de services de télécommunications scandinaves sont obligés de chercher de nouvelles opportunités de croissance. L’industrie a adopté une stratégie triple play pour saisir le potentiel de croissance du marché du haut débit et a ajouté une offre TV à son portefeuille traditionnel de services. En conséquence, tous les opérateurs ont développé de nouvelles capacités ou amélioré leurs réseaux pour fournir des packs de services attractifs à des prix compétitifs en adoptant de nouvelles technol-ogies qui permettent de réduire les coûts de production par octet. Par ailleurs, d’autres capacités d’infrastructures alternatives sont développées par des entreprises de télévision par câble, des distributeurs locaux d’électricité ainsi que des programmes de développe-ment municipaux et régionaux (p. ex. Stokab). Toutes ces initiatives ont conduit à une situation de surcapacité massive du haut débit sur le marché, ce qui aboutit finalement à une baisse significative des prix

Par ailleurs, si l’on considère les cinq dernières années de déploiement de réseaux de Haut Débit en Suède, on constate qu’un grand nombre de réseaux FTTH ont été prin-cipalement financés par les finances publiques. Ces déploiements ont été concentrés sur des zones géographiques plus petites et n’ont pas eu pour ambition d’étendre une couverture de Haut Débit au niveau national pour les foyers Suédois. Seules certaines régions ont été équipées avec des réseaux de Très Haut Débit, proposant des largeurs de bande de 20 à 100 Mbit/s, à des prix subventionnés. En ce qui concerne les besoins des

Commentaires

Étude de casFTTH à Amsterdam – Pays-BasAperçu

Plus de 75 fournisseurs de services proposant des réseaux ouverts

BBned a été choisi devant KPN pour gérer le réseau de fibres et fournir une connectivité fédératrice

Glasvezelnet Amsterdam prévoit de déployer le FTTH à Zeeburg, ostwatergraafs-meer et Osdorp. Van den Berg Infrastructuren (BAM) et Draka Comteq Telecom installent le réseau de fibres

Fournisseur d’accès réseau

passif

Fournisseur de vente en gros

Fournisseurs de services

Interface standard

Interface standard

� Les conseillers municipaux de la ville d’Amsterdam prévoient de mettre en œuvre la première phase du réseau FTTH de la ville en 2006 en reliant 40 000 foyers

� La construction devrait commencer au 2e semestre 2006 et durer 18 mois

� Les coûts de 30 millions d’euros seront pris en charge par la ville, cinq sociétés de logement et ING

� L’entreprise aura recours aux capacités de vente en gros et aux services opérationnels de BBned ainsi qu’aux composants technologiques de Cisco

� Le réseau FTTH devrait s’étendre aux 420 000 foyers et PME de la capitale

� Le « Smart Digging » comme la pose des câbles avec les services collectifs sera mis en œuvre aussi souvent que possible (méthode de proche en proche)

� La ville déclare ne pas subventionner ni gérer le projet selon le « principe d’investissement de l’économie de marché »

� D’autres initiatives FTTH sont lancées aux Pays-Bas (p. ex. Rotterdam, Nuenen)

Commentaires

Étude de cas

� Vienne a annoncé des plans FTTH pour plusieurs années – le déploiement pour 50 000 foyers commencera fin 2006

� 950 000 foyers et quelque 70 000 PME seront reliées au réseau d’ici la fin du projet (100 % des ménages)

� Le réseau sera une plateforme ouverte offrant un accès à tous les utilisateurs dans des conditions identiques

� Comme WienEnergie dispose d’un bon savoir-faire dans les projets pilotes, la société lancera la première phase de construction (50 000 foyers) d’ici fin 2006 –indépendamment des discussions avec d’autres acteurs du marché

� Des négociations avec des propriétaires de biens immobiliers importants sont déjà en cours

� Un autre projet FTTH autrichien qui éveille l’intérêt du pays est prévu dans la ville de Ried

Captures d’écran

Site de l’utilisateur

Agrégation Ethernet

Portail de sélection du service

Approvisionnement en services

Fournisseurs de services Internet

en accès libre

Fournisseurs de services en

accès libre

Fournisseur de contenu en accès libre

Services municipaux

FTTH à Vienne – Autriche

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utilisateurs en termes de largeur de bande passante et de services, ces derniers étaient largement comblés par la largeur de bande offerte par les connexions FTTH.

Ainsi, ces offres ont abouti progressivement à une érosion des prix continue et à une demande de largeur de bande supérieure même en dehors des zones FFTH. Les opéra-teurs privés FTTH et les autres opérateurs de Haut Débit, auraient continué à inve-stir massivement dans des réseaux Haut Débit de nouvelle génération avec la perspec-tive d’une baisse continue des prix, qui n’aurait pas permis la viabilité du business model à long terme. C’est pourquoi les opérateurs et les opérateurs de câble ont arrêté leurs investissements. Conséquence d’une politique publique d’accès Haut Débit à bas prix, la plupart des opérateurs FTTH ont fait faillite et ont été rachetés par les principaux opéra-teurs historiques et les câblo-opérateurs, à l’exemple de Telenor rachetant Bredbands-bolaget (B2). Après cette vague de consolidation sur les deux dernières années, la Suède manquait d’une infrastructure haut débit national et était devenu un marché relativement économiquement difficile, peu favorable à de futures dépenses d’infrastructure.

Cette situation présente des implications stratégiques importantes : L’investissement dans les infrastructures alternatives (coaxiale, fibre ou cuivre) entraîne des coûts irré-cupérables. L’objectif du propriétaire est de couvrir ses coûts variables, qui sont mar-ginaux. La lutte pour les offres triple play compétitives ressemble au jeu du « gagnant remporte la mise » : les services offerts sont similaires et indépendants de la technolo-gie sous-jacente. L’opérateur/la technologie gagnant(e) récupère l’ensemble des sources de revenus des abonnés, tandis que les autres réseaux risquent de perdre le trafic et leurs revenus, et de devenir inutiles. Une concurrence tarifaire féroce risque ainsi de se mettre en place. Les développements décrits ont déjà entraîné une consolidation au sein de l’industrie et la concurrence s’intensifie :

TeliaSonera (acteur dominant du marché) : les partenaires Telia et Sonera ont été obligés de se séparer d’actifs de la télévision par câble afin que l’autorité de régula-tion concernée donne son approbation à la fusion. Plus récemment, le groupe Telia-Sonera a été cité dans les médias suédois car il prévoit de mettre en œuvre dans les cinq années à venir un réseau NGN entièrement basé sur l’IP (fixe et mobile).

ComHem (troisième acteur du marché) : l’entreprise de câble TV a été acquise par le fonds d’actions privé EQT, totalement contrôlé par Investor, qui, en retour, participe à hauteur de 40 % à 3, une start-up mobile de 3e génération. ComHem était le premier fournisseur à proposer des solutions « triple play » en octobre 2004. Depuis, une guerre du « triple play » a confronté ComHem, Bredbandsbolaget/Bos-tream (le second acteur du marché) et GlocalNet.

Télé2 : souffrant d’un accès insuffisant à une plateforme d’accès haut débit compé-titive, Télé2 a pénétré le marché en mars 2005 grâce à un accord avec Telenor visant à dégrouper ses produits ADSL pour 35 % des ménages suédois. Il devrait tout met-tre en œuvre pour gagner des parts de marché.

L’économie des réseaux FTTH sans subvention semble par conséquent très faible. Le fait que le principal fournisseur indépendant de services triple play via les réseaux FTTH, à savoir Fastweb en Italie, ait stoppé le déploiement de son réseau de fibres, est à cet égard très illustratif. Fastweb élargit désormais son réseau par des lignes dégroupées DSL, car la baisse des coûts sur les lignes de boucles locales dégroupées rendent les connexions de fibres « end to end » économiquement inintéressantes. Environ 35 % des clients de Fast-web sont actuellement connectés via le FTTH.

L’aspect économique de la viabilité sur le long terme des réseaux FTTH subventionnés semble également peu intéressant, vu le degré de concurrence actuelle et future entre les

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infrastructures haut débit existantes. Dans le cas de la ville d’Amsterdam, la concurrence sur le marché de l’accès haut débit entretenue par les opérateurs alternatifs est intense ; elle l’est également au niveau du marché interentreprises de l’accès par fibres.

En dehors de Priority Telecom (UPC) et KPN, de nombreuses entreprises de services

locaux concurrentiels disposent de leur propre réseau de fibres à Amsterdam, desser-vant d’importants utilisateurs professionnels directement dans les parcs d’activités d’Amsterdam. Plus de 10 fournisseurs haut débit sérieux sont en concurrence à Amster-dam. Tous disposent d’un réseau principal qui suit le boulevard périphérique de la ville, l’A10, reliant tous les parcs d’activités majeurs. De plus, les bâtiments publics tels que les écoles, les universités, les hôpitaux universitaires et les bibliothèques d’Amsterdam reçoi-vent une attention toute spécifique de la part des opérateurs.

Aperçu des parcs d’activités et des zones industrielles dans la région d’Amsterdam

� Plus de 10 fournisseurs de haut débit sérieux sont en concurrence à Amsterdam

� Tous disposent d’un réseau principal qui suit le boulevard périphérique de la ville, l’A10, reliant tous les parcs d’activités majeurs Zones industrielles et parcs d’activités

Principales CLECs* à Amsterdam

Source : Arthur D. Little Research ; *) Entreprises de services locaux concurrentiels

Commentaires

� 6 fournisseurs proposent 60 offres d’accès haut débit différentes (mars 2006)– 4 revendeurs– 4 propriétaires de réseaux– 2 propriétaires de boucle

locale� Au moins 250 points d’accès

sans fil commerciaux dans la ville fournissent un accès haut débit sans fil

� 4 possibilités d’émission : UPC/Câble, Satellite, Digitenne, fournisseurs d’IPTV (p. ex. Télé2), fournisseurs de DTT tels que KPN-TV et Scarlet TV

� Au moins 5 fournisseurs de connexions par fibre fixes avec leur propre réseau

Tarifs contre offres haut débit fixe – Amsterdam

Source : Arthur D. Little Research, www.2surf.nl : basé sur 1054 EC ; mars 2006

Tarif de l’accès haut débit (Euro/mois)

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Chapitre 2 La notion de réseaux de nouvelle génération

On associe généralement l’expression « réseaux de nouvelle génération » (NGN) aux réseaux futurs des opérateurs historiques de DSL. Toutefois, Arthur D. Little estime que la notion de NGN doit être étendue pour englober non seulement les opérateurs histo-riques mais également tous les opérateurs (d’infrastructure) haut débit considérés comme des concurrents importants pour ce qui concerne :

Les implications de la mise en œuvre d’un réseau de nouvelle génération pour cha-que opérateur d’un point de vue technologique (mise à niveau), et les investissements correspondants ;

Les raisons qui motivent le choix d’investir dans un NGN du point de vue des fac-teurs de stratégie d’entreprise relatifs à chaque infrastructure (câble, télécommunica-tions, FTTH, sans-fil) afin d’anticiper l’évolution future du marché du haut débit ;

Le choix d’un moment et d’un point d’entrée prometteur.

Cette théorie d’Arthur D. Little repose sur l’hypothèse qu’il n’existe pas une définition unique et universelle d’un NGN. Chaque opérateur, actuel et futur, d’infrastructure haut débit en a une interprétation différente. Les différences au niveau des échéanciers tech-nologiques et des objectifs stratégiques d’entreprise se retrouveront au niveau des réseaux de nouvelle génération en compétition, promouvant des technologies et des arguments publicitaires uniques (APU) différents. Par conséquent, la notion de NGN est multidi-mensionnelle et non unidimensionnelle, ou exclusivement basée sur les avancées tech-nologiques.

Les technologies DSL et HFC devraient poursuivre leur domination du marché de l’infrastructure haut débit tandis que dans certains cas, les technologies sans-fil introdu-iront le complément important de la mobilité, et soutiendront l’extension de services fixes dans les zones où une infrastructure filaire n’est pas viable économiquement. Le rôle du FTTH se concentrera dans les quelques années à venir sur les zones non encore équi-pées (nouveaux bâtiments et zones d’habitation) et sur des initiatives locales et régionales. Cependant, selon certains indices, les mises à niveau prévues des infrastructures pour inté-grer le FTTH, le VDSL2 (20-100 Mbit/s descendants) et l’EuroDOCSIS 3.0 (jusqu’à 200 Mbit/s descendants) pourraient excéder les besoins de débit au moins jusqu’en 2011.

Moteurs stratégiques des opérateurs historiques de DSL et échéancier du pas-sage au NGN – En rapprochant la fibre optique des foyers, les opérateurs historiques et alternatifs surmontent les difficultés techniques de la technologie xDSL. On s’attend à ce que l’ADSL2+ et le VDSL2 couvrent plus de 50 % des foyers dans la plupart des pays d’ici trois ans. En raison de structures de coûts peu favorables, le déploiement du FTTH, piloté par des analyses économiques visant des retours sur investissement long terme supérieurs, jouera un rôle limité dans les zones non équipées et un rôle marginal dans les zones déjà équipées (constructions existantes). Au niveau du réseau dorsal, les opérateurs historiques de DSL migreront peu à peu vers un réseau de nouvelle généra-tion (NGN) par paquets, auquel on accèdera, pour tous les types de service, via un accès IP xDSL unifié. Les principales technologies d’accès seront l’ADSL2+ dans les zones rurales et le VDSL2 dans les zones urbaines concurrentielles, où l’infrastructure d’accès en cuivre existante des opérateurs sera mise à profit.

Les offres de télévision et de contenu sont un moyen pour les opérateurs historiques de contre-attaquer face aux offres triple play du câble et de se différencier sur le marché du DSL. Ces opérateurs portent de plus en plus leur attention sur les droits du football,

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jusqu’alors domaine réservé des médias. Alors qu’ils investissent dans les contenus, les enchères pour les droits de diffusion du football national sont aujourd’hui beaucoup plus encombrées. Deutsche Telekom (DT), Belgacom, Telenor, Telecom Italia et British Tele-com (BT) ont tous acheté des droits récemment : DT a acquis les droits de multidiffusion IP de la Bundesliga pour la somme de 50 millions d’euros, contre 200 millions dépensés par Arena pour les droits du câble ; Canal Digital (groupe Telenor) a créé une coentre-prise de football ; Belgacom a obtenu les droits du football belge ; KPN a créé Club TV, une chaîne transmise par IPTV ; BT a fait un premier pas avec l’acquisition des droits du « quasi-direct » avec BSkyB; enfin, PT Multimedia possède les droits pour le Portugal.

Moteurs stratégiques du HFC et échéancier du passage au NGN – Les capaci-tés élevées de transmission des réseaux à câble coaxial ont permis aux câblo-opérateurs d’introduire une variété croissante de services de télécommunications et de divertisse-ment. Les services numériques (télévision payante, haut débit, pay per view, téléphonie par câble, etc.) sont responsables de la croissance du revenu moyen par abonné sur le câble aux Etats-Unis tandis que le marché des abonnés au service de base du câble est saturé. En Asie, les opérateurs poursuivent la même stratégie en recherchant des moy-ens d’accroître leur revenu sur les marchés saturés. En raison de l’amélioration constante des technologies, le passage des services analogiques tels que la télévision et la radio aux nouveaux services numériques s’est accéléré. Aujourd’hui, les câblo-opérateurs peuvent proposer la quasi-totalité des types de services numériques.

Il existe trois manières principales de mettre à niveau les réseaux câblés, qui peuvent être déployés en parallèle :

mise à niveau en fonction des améliorations à venir de la norme EuroDOCSIS ;

réduction de la taille des segments (nombre d’abonnés desservis par un nœud) ;

et réallocation de la bande passante.

En Asie, les principaux changements constatés semblent être d’une part, le passage aux services numériques afin de stimuler le revenu et de réduire le taux de désabonnement, et d’autre part, le passage à la télévision numérique afin de libérer de la bande passante. La flexibilité et l’extensibilité élevées des réseaux permettront aux câblo-opérateurs de les adapter aux demandes des clients et de prioriser les offres de produit correspondant. Une des fenêtres d’opportunité sera l’introduction simplifiée et plus rapide de la radiodiffu-sion par TVHD, fondée sur la structure partagée d’accès média et une réallocation aisée de la bande passante sur la ligne. L’obligation pour un trop grand nombre d’abonnés de partager la capacité disponible totale du réseau d’accès coaxial pourrait constituer un facteur de limitation des services des câblo-opérateurs (tels que la vidéo à la demande et l’accès à Internet). Un autre facteur est la réglementation de la disponibilité des canaux analogiques qui limite sévèrement l’efficacité des câblo-opérateurs en Europe.

Moteurs stratégiques du FTTH et échéancier du passage au NGN – En Europe, le déploiement du FTTH est principalement le fait du service public, des municipalités et des associations de construction et de gestion de logements sociaux, pour lesquels le retour sur investissement à court terme n’est pas une préoccupation de premier ordre. En Asie et aux Etats-Unis, il est plus souvent commandé par des partenariats com-merciaux et public/privé. Cependant, le déploiement du FTTH en Europe se canton-nera à des zones locales ou régionales et à l’exception de la Norvège (13 %), en 2011 il n’excédera pas 5 % des foyers dans les pays benchmarkés. L’impact du déploiement (subventionné) du FTTH est très incertain, mais il pourrait entraîner une baisse des prix (ex : baisse de 50 % du revenu moyen par abonné au Japon) et une augmentation du débit, avec pour conséquence, déjà observée en Suède et au Japon, une consolidation de l’industrie. En général, le FTTH fournira ces prochaines années une surcapacité car

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aucun service ne nécessitera des débits si élevés. Si sur le long terme, la pénétration de la fibre optique dans les foyers devrait malgré tout augmenter de manière continue, c’est malgré l’absence de besoin du FTTH pour fournir ces services.

Moteurs stratégiques du sans-fil et échéancier du passage au NGN – Le sans-fil est un complément inhérent aux réseaux haut débit fixes ; il ajoute l’élément de mobilité nécessaire aux zones à forte demande de débit. Les réseaux sans-fil devraient cannibaliser le haut débit filaire dans certaines zones géographiques tandis qu’ils devraient permettre son extension dans d’autres zones non rentables par ailleurs. Trois normes mobiles en concurrence accéléreront la dynamique de mise à niveau technique :

la norme de la famille UMTS évoluera, d’abord en HSPA puis en norme LTE (Évo-lution sur le long terme) dès 2009/10 pour finalement prendre en charge des débits pouvant atteindre jusqu’à 100 Mbit/s ;

la norme CDMA EVDO évoluera par paliers au fil des révisions pour atteindre des pics de débit oscillant entre 70 et 200 Mbit/s en 2009/2010 (Rev. C/Phase 2) ;

le WiMax évoluera vers une mobilité totale avec un débit de 50 Mbit/s et plus (norme 802.16e).

D’ici 2011, ces trois normes mobiles concurrentes prendront en charge des débits théoriques de 70-200 Mbit/s. Le débit réel pour les particuliers restera cependant inféri-eur à 10 Mbit/s, en raison des limitations techniques des combinés et du partage des capacités. Outre les normes mobiles sans-fil mentionnées plus haut, le Wifi, et notam-ment les réseaux maillés ont beaucoup gagné en popularité ces dernières années. À Tai-pei, la pénétration du Wifi atteint 50 %. À Hong-Kong et à Singapour, les pouvoirs pub-lics investissent dans des réseaux sans-fil à l’échelle de la ville. De manière similaire, les Etats-Unis comptent toujours davantage de villes équipées, particulièrement sous forme de réseaux maillés.

Les motivations des entreprises pour passer aux NGN

Qu’est-ce qui motive les acteurs clés à décider, à un certain moment, de se diriger vers ou d’investir dans un réseau de nouvelle génération ? Dans ce chapitre, nous anticiper-ons l’évolution à venir du marché du haut débit en analysant la manière dont les acteurs du marché répondent aux moteurs stratégiques économiques propres relatifs à chaque infrastructure (opérateur historique de DSL, HFC, FTTH et sans-fil).

*) EuroDOCSIS 3.0, à venir : 200 Mbit/s max. descendants, 100 Mbit/s montants ; **) VDSL2, à venir : 100 Mbit/s max. descendants et 100 Mbit/s montants ; Source : Analyse d’Arthur D. Little, UPC, KPN

Bas débit Haut débit

Fixe

Nomade

Mobile

sans-fil

+ transfertintercellulaire

0,1 1 10 100 1 000 Mbit/s

ADSL

Accès satellite

**ADSL 2+ VDSL VDSL

2

*

500

EuroDOCSIS 2.0 EuroDOCSIS 3.0

802.11b/g (WLAN)

FTTH

ISDN

802.16e (WiMAX) 3GUMTSHSxPA

2G/2,5GGSM/GPRS

Besoins de débit attendus pour 2011 :

50 Mbit/s

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2.1 Moteurs stratégiques du DSL

Évolution des réseaux de télécommunications vers les NGN – Les opérateurs histo-riques de DSL ont hérité de plusieurs réseaux existants pour divers types d’offre de ser-vices (réseau TDM voix ; réseaux de données tels qu’ATM, SDH, DWDM, FR, et X.25 ; réseaux IP ; etc.), dont les coûts d’exploitation sont élevés et la capacité d’intégration de nouveaux types de services limitée. Les réseaux par paquets étant plus souples et offrant désormais la possibilité de mettre en œuvre la QoS (avec par ex. la norme MPLS), le remplacement des réseaux obsolètes a déjà commencé. Cette évolution est résumée au chapitre « Les réseaux de nouvelle génération » (NGN).

Grâce à une diminution du nombre d’éléments réseaux et à une mise en place souple de nouvelles plateformes de services, les réseaux unifiés par paquets réduiront les coûts d’exploitation. Ces mesures bénéficieront aussi aux services mobiles et constitueront en outre la prochaine étape vers la convergence fixe/mobile (FMC). Afin d’apporter ces ser-vices au client, l’accès IP haut débit via le xDSL gagnera à l’avenir en importance.

Dans le réseau d’accès, les opérateurs historiques de DSL resteront fidèles aux infrastructures existantes – Les opérateurs historiques s’attacheront à mettre à niveau l’infrastructure cuivre existante afin d’y développer les réseaux d’accès haut débit à l’épreuve du temps (min. ADSL, max. VDSL2 avec FTTN/C). Une raison en est la pression exercée par les investisseurs pour générer un flux de trésorerie disponible (ori-enté donc vers des retours sur investissement à plus court terme) ; une autre en est que ces mises à niveau seront tout à fait adaptées aux services de nouvelle génération (ex. : IPTV). Certains de ces opérateurs, tels que KPN, Bell, Telenor et BT choisiront le FTTH pour les zones non équipées mais feront évoluer les infrastructures existantes dans les zones équipées. Quelques opérateurs comme la Deutsche Telekom réaliseront ces prochaines années des investissements agressifs afin de mettre à niveau leur réseau d’accès (budget prévu : 3 milliards d’euros) via FTTN et VDSL2.

2.2 Moteurs stratégiques du HFC

De la télévision aux réseaux de télécommunications et de divertissement – Les capacités élevées de transmission des réseaux coaxiaux ont permis aux câblo-opérateurs d’introduire progressivement un nombre croissant de services de télécommunications et de divertissement. Cela a démarré avec l’ajout de signaux numériques bidirection-nels à la télévision analogique en streaming permettant l’arrivée de nouveaux services comme l’Internet et la voix haut débit. La technologie ayant continué de s’améliorer, la transition des services analogiques (tels que la télévision et la radio) vers de nou-veaux services numériques s’est accélérée ; aujourd’hui, presque tous les types de ser-vices numériques peuvent être fournis par les câblo-opérateurs. Un facteur de limitation pourrait être la nécessité pour un trop grand nombre d’abonnés de se partager la capacité totale du réseau d’accès coaxial. La restriction la plus importante semble cependant être l’obligation réglementaire d’offrir la télévision analogique, sans quoi un débit suffisant serait déjà disponible. Les câblo-opérateurs américains et asiatiques bénéficient d’un avantage concurrentiel dans la mesure où la longueur des boucles locales DSL utilisées par les opérateurs historiques de télécommunications sont plus longues qu’en Europe, ce qui entrave les performances de ses principaux acteurs en termes de vitesse du haut débit. Un nouvel avantage du câble est également la possibilité d’introduire en une fois la TVHD auprès d’un grand nombre d’abonnés grâce à la simplicité de réallocation de capacité sur le réseau câblé.

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Utilisation supplémentaire du potentiel élevé du câble coaxial – Le réseau d’accès des opérateurs de HFC présente une bonne évolutivité. Plusieurs mesures, d’une part en augmentant et en optimisant la capacité disponible du dernier 1,5 km de ligne coax-iale et d’autre part en augmentant la densité des nœuds de fibres (FTTN) à l’endroit où les câbles coaxiaux sont connectés, amèneront un accroissement sensible de la capacité en haut débit. Toute augmentation du nombre de noeuds entraîne automatiquement une augmentation du débit car il permet de partager les tailles de segments et de réduire le nombre d’abonnés par segment de câble sur une même ligne d’accès coaxiale partagée.

2.3 Moteurs stratégiques du FTTH

Déploiement de l’infrastructure d’accès fibre – L’infrastructure fibre optique pour-rait gagner en importance à long terme tandis qu’à moyen terme elle restera partiellement déployée de manière éparpillée dans les zones non équipées. Cependant, l’avenir de la fibre optique et son impact économique restent douteux. Certaines initiatives locales ont con-duit à des déploiements de fibre basés sur des programmes politiques. L’Europe compte au moins 13 parties prenantes de tout type intéressées par le FTTH, allant des collectivi-tés locales aux associations de construction et de gestion de logements sociaux en passant par les opérateurs télécom et les fournisseurs de services existants. Ces parties prenantes du FTTH semblent motivées par des préoccupations de développement local et par le désir de contrôle des politiciens locaux. Un soutien financier est toutefois incertain.

2.4 Moteurs stratégiques du sans-fil

Rôle futur du sans-fil – Le sans-fil gagnera en importance sans pour autant remplacer les technologies filaires pour les services à débit élevé. Il restera donc un réseau dédié et d’extension, particulièrement pour les services à fort débit tels que les services vidéo. Il peut être intégré à une infrastructure fixe ou prendre en charge la mobilité si la fonc-tionnalité de transfert intercellulaire est incluse. Particulièrement sur les marchés où la demande de services Internet haut débit se maintiendra entre 1 et 4 Mbit/s, les produ-its sans-fil entraîneront une substitution du type de produits correspondant. En 2010, les appareils mobiles (cartes PCMCIA, combinés, modems mobiles et puces incorporées des ordinateurs portables) prendront uniquement en charge les hauts débits n’excédant pas 10 Mbit/s, et ce malgré la disponibilité de normes mobiles dépassant les 100 Mbit/s. Nous restons toutefois d’avis que le débit devrait rester inférieur à 10 Mbit/s en raison des limitations techniques des combinés et au partage des capacités.

Modèles et développement des NGN

Quelles implications aura la mise en œuvre d’un réseau de nouvelle génération pour chaque opérateur ? Dans ce chapitre, nous abordons cette question depuis la double per-spective de la technologie et de sa mise à niveau, et de celle du niveau d’investissement requis.

2.5 Modèle d’infrastructure d’accès du DSL

Technologie d’accès dominante des opérateurs historiques de DSL – Plus simple et moins cher à déployer que le VSDL2, l’ADSL2+ sera la technologie dominante des pro-chaines années. Dans les zones rurales notamment, les opérateurs historiques de DSL

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pourront se contenter de passer de l’ADSL à l’ADSL2+. Le déploiement de la couver-ture du VDSL2, qui se concentrera principalement sur les zones urbaines, conduira à des offres de débit de l’ordre de 100 Mbit/s par foyer. Avec pour conséquences, la réduction de la longueur des boucles d’accès, une meilleure attractivité financière ainsi qu’une inten-sification de la concurrence, en raison principalement de la pénétration élevée du câble.

Capacités du xDSL – Des méthodes de modulation plus efficaces et un meilleur usage du spectre de fréquence avec le VDSL2 permettent des vitesses d’accès extrêmement élevées via le fil de cuivre. L’effet de ces méthodes étant optimisé avec l’utilisation de boucles de faible longueur, les noeuds d’accès (DSLAMs) requièrent souvent d’être situés plus près du client (FTTC/N), ce qui peut nécessiter des investissements supplémen-taires significatifs. Avec des boucles plus longues, le VDSL2 perd son avantage face à l’ADSL2+ comme le montre le graphique ci-après :

Comme le débit dépend fortement de la longueur du fil de cuivre, les situations de départ pour la mise à niveau des réseaux d’accès sont très variables selon le pays. Par

Technologie future adaptée à chaque zone

Commentaire

� Du fait du schéma concurrentiel, l’échéancier de Telco diffère souvent entre les zones rurales et urbaines

� Le FTTH n’est générale-ment déployé que dans les zones non équipées. Raison : le léger surcoût par rapport à une nouvelle infrastructure cuivre

� Zones rurales : l’ADSL2+ sera surtout employé pour son faible coût face au VDSL2 et à sa longueur de boucle supérieure (qui réduit le débit de VDSL2 jusqu’au niveau de l’ADSL2+)

Commentaire : rouge : fibre ; jaune : cuivre ; FTTN: fibre jusqu’au noeud ; FTTC: fibre jusqu’au trottoir ; FTTH: fibre jusqu’audomicile ; FTTP: fibre jusqu’aux locaux

Technologie actuelle marché

de masse

Technologie la plus récente actuellement

déployée

Il n’existe actuellement que des projets pilotes pour le VDSL2 et la fibre n’est déployée que sur des zones limitées

Technologies cuivre

FTTN/FTTCZonesrurales

Zonesurbaines

Zonesnon équipées

ADSLADSL2+

VDSL2

FTTP/H

ClientArmoire(Noeud/Trottoir)

Central téléphonique

Transition sélective futureTransition actuelle

Tout optique

� La norme VDSL2, baptisée ITU-T G.993.2 a été autorisée le 27 mai 2005 – la ratification est en cours

� Cette norme combine trois caractéristiques essentielles d’un déploiement de masse réussi :– Une portée accrue de la boucle à grande

distance (type ADSL)– Des débits extrêmement élevés sur les

boucles courtes– Des fonctionnalités QoS sophistiquées,

ex. : double latence� Code en ligne DMT* : bénéficie du DSM**� Compatibilité amont avec l’ADSL2+

(compatibilité spectrale)

Sources : Telenor, analyse d’Arthur D. Little ; Comment:aires * Discrete Multitone (multitonalité discrète) ; **Dynamic Spectrum Management (gestion dynamique du spectre) ; FTTC: fibre jusqu’au trottoir ; FTTN: fibre jusqu’au noeud

Débit descendant en Mbit/s

150

100

50

00 500 1 000 1 500 2 000 2 500 3 000 3 500

Portée/m

DS ADSL2+ (2.2 MHz)DS VDSL1 (12 MHz)DS VDSL2 (30 MHz)

AWGN/-140dBm/Hz/ANSI-TP1

250

200

Performances du VDSL2Commentaires

100 Mbit/s symétriques dus àune bande passante de 30MHz à < 500 m

Une performance améliorée du milieu de gamme par codage Trellis/Viterbi et entrelaceur convolutifgénérique

Performance longue portée de type ADSL par codage Trellis et suppression d’écho

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exemple, la longueur moyenne d’un fil de cuivre aux Etats-Unis est d’environ 3,5 km ; en Europe, elle est d’environ 1,6 km ; une mise à niveau des technologies DSL est donc moins séduisante, en termes de débit accessible, aux Etats-Unis qu’en Europe. Dès lors, l’introduction de services haut débit y nécessitera des investissements plus importants. Comme certains investissements doivent de toute façon être réalisés afin de rapprocher la fibre de l’abonné, beaucoup d’opérateurs aux Etats-Unis ont choisi d’entrée de jeu la technologie Fibre-To-The-Premises (FTTP) afin de se démarquer de leurs concurrents (voir sur le graphique suivant une comparaison des longueurs de lignes) :

Études de cas d’opérateurs historiques DSL qui se concentrent sur les zones non équipées – British Telecom (BT) continuera d’utiliser l’ADSL (2/2+) comme technolo-gie d’accès à son offre haut débit dans les zones équipées ; elle commencera à déployer le FTTH dans certaines zones non équipées spécifiques en 2007.

Bell Canada ne déploiera la fibre optique que dans les zones non équipées tandis qu’elle recourra à l’extension de son réseau cuivre dans les zones équipées, exploitant ainsi son avantage de coûts.

Source : Analyse d’Arthur D. Little, newstreetresearch

Longueurs de ligne en Europe Longueurs de ligne aux États-Unis

Comparaison des longueurs de ligne d’accès

longueur en km

partage de lignes en %

longueur en km

partage de lignes en %

0

10

20

30

40

50

60

70

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0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

Évolution du réseau Commentaires

En raison du faible coût différentiel de la fibre par rapport au cuivre dans les zones non équipées, BT passera au FTTH aux alentours de 2007. Dans les zones équipées, elle restera fidèle au cuivre avec l’ADSL (2/2+)

� À compter de 2007, BT commencera le déploiement du FTTH dans les zones non équipées ; dans les zones équipées, elle restera fidèle à la technologie ADSL

� La seule chose qui pourrait pousser BT à déployer le FTTH dans les zones équipées serait la pression exercée par les câblo-opérateurs

� L’ADSL2 sera la principale technologie d’accès (66 %), devant l’ADSL2+ (33 %) en raison d’un coût attendu supérieur de l’ADSL2+

� British Telecom commencera en 2008 la construction de son réseau du 21ème siècle basé sur IP

� Ce réseau prendra en charge toute sorte de technologies d’accès

� À très long terme, un accès fibre est prévu

BT – Le FTTH dans les zones à construire

Sources : Présentation accessible au public réalisée lors d’une conférence organisée par BT, entretien Arthur D. Little, mars 2006

Étude de cas

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L’opérateur historique norvégien « Telenor » est un autre exemple d’opérateur télé-com qui tente de réduire ses risques d’investissement en restant fidèle à l’infrastructure cuivre existante le plus longtemps possible. La stratégie de Telenor est également de ne prévoir la technologie fibre-to-the-customer que dans certaines zones non équipées car l’infrastructure cuivre, moins coûteuse, lui permet également de délivrer son portefeuille de produits. Avec cette stratégie, Telenor s’attend à couvrir moins de 20 % de son réseau norvégien en 2011 avec le FTTB (fibre jusqu’à l’immeuble) et le FTTH (fibre jusqu’au domicile) (voir le graphique ci-après) :

2.6 Modèle d’infrastructure d’accès du HFC

Nouvelle norme EuroDOCSIS 3.0 – Une mesure importante sera l’introduction de la plateforme du modem câble EuroDOCSIS 3.0 en 2007/8, qui multipliera le débit par 4 environ par rapport à EuroDOCSIS 2.0 pour atteindre 200 Mbit/s par canal (voir tab-leau ci-après) :

Commentaires

Étude de cas

Source : Présentation accessible au public réalisée lors d’une conférence organisée par Bell, juin 2005 ; NGDLC : Next Generation Digital Loop Carrier, équipement de raccordement de la boucle locale de nouvelle génération

Coûts d’une première installation

zones équipées zones non équipéesCoût par abonné haut débit

22-25 Mbit/s400-500 €

Solution préférée,

déploiement rapide et rentable

50-100 Mbit/s3 000-4 000 €

(2010)

(2015)

Infra

stru

ctur

e

FTTN FTTP

Solution préférée,

protection àlong terme

50-100 Mbit/s1 300-1 500 €

22-25 Mbit/s900-

1 200 € (2010)

(2015)

Infra

-st

ruct

ure

Cuivre

NGDLCFTTN

FibreFTTP

� Introduire le FTTP dans les zones équipées revient beaucoup plus cher à Bell (3 000-4 000 €/abonné) que de l’introduire dans les zones non équipées (1 300-1 500 €/abonné)

� En raison des coûts et des temps de déploiement beaucoup plus élevés, Bell Canada a décidé de renoncer au FTTP dans les zones équipées

� Bell Canada déploie le FTTP dans les zones non équipées car les coûts différentiels y sont plus faibles et la technologie de la fibre optique est sûre à long terme

� Les coûts devraient baisser

Bell – Cuivre dans les zones équipées, fibre ailleurs

Bell Canada veut progressivement augmenter la vitesse et viser en premier les zones les plus rentables. Elle étendra son investissement au fur et à mesure.

Commentaire

Prévisions de couvertures technologiques de Telenor

20%

40%

60%

80%

100%

Aujourd’hui 0-2 ans 1-3 ans 2-5 ans > 5 ans

Couverture ADSL actuelle

Augmentation de la couverture

ADSL

DSL rentable, ex. : Reach-Extended

ADSL

1re phase du déploiement du

VDSL2

2de phase du déploiement du

VDSL2

VDSL2 : fibre dans des tuyaux

existants reliés àdes équipements

de rue

VDSL2 : fibre dans des nouveaux

tuyaux reliés à des équipements de rue

FTTB/H dans des zones rénovéesFTTB/H

zones non équipées

� Pas de déploiement agressif de l’accès fibre (FTTP)

� Le portefeuille de produits de Telenor ne nécessite pas d’accès fibre pour les années à venir

� La pénétration de la fibre n’est beaucoup plus forte qu’en Suède grâce àl’acquisition par Telenor de « Bredbandsbolaget » et àl’emploi d’offres fibre «de gros »

� Le VDSL2, principale technologie d’accès pour la clientèle haut de gamme (FTTN)

Étude de cas

Source : Présentation accessible au public réalisée lors d’une conférence organisée par Telenor, entretien Arthur D. Little, mars 2006

ADSL ADSL2+ VDSL2 FTTB/H Autre technologie

0%

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Mesures concernant la modulation et la taille des segments – Une autre mesure est le passage de la modulation QAM 64 à QAM 256, qui peut déjà être mis en œuvre dans les réseaux EuroDOCSIS plus anciens et qui permet d’augmenter le débit par canal d’environ 40 Mbit/s à 50 Mbit/s. Le réseau d’accès câblé étant commun, une façon très efficace d’accroître le débit est de réduire la taille des segments, c’est-à-dire le nombre d’abonnés partageant une même ligne coaxiale. Il suffit pour cela de diviser les nœuds de fibres. On peut connecter à un nœud de fibres jusqu’à 8 câbles avec leurs amplificateurs de groupe. Reste qu’à diviser par deux le nombre de foyers desservis par un nœud en dou-blant le débit total partagé, on double également les coûts d’accès partagés par abonné.

Réorganisation du spectre de fréquences – Puisque le spectre de fréquences total du câble coaxial est partagé par de nombreux services analogiques et numériques (TV, radio, voix, Internet haut débit, etc.), la réaffectation des fréquences de la bande passante a des répercussions notables sur la capacité disponible par produit et dès lors, sur la con-figuration de l’offre de produits. Ceci va de pair avec des conflits stratégiques entre ces groupes de services. Les autorités de régulation, en imposant le maintien de services tels que la télévision analogique pour les quelques années à venir, ont également une influ-ence. Réduire graduellement le nombre de canaux vidéo analogiques jusqu’à leur arrêt complet permettra cependant de libérer de la capacité pour de nouveaux services nova-teurs (voir figure ci-dessous) :

* Commentaire : là où le QAM 256 est déjà en place ; Source : entretien avec Arthur D. Little

Développement d’EuroDOCSIS

Débit montant

Débit descendant

Équipement de l’abonné

Services

Euro-DOCSIS 3.0

Euro-DOCSIS 2.0

Euro-DOCSIS 1.1

Euro-DOCSIS 1.0 Commentaires

� La spécification est encore à l’état de brouillon

� Une solution intermédiaire à large bande de Cisco (groupage de canaux descendants) pourrait être mise en place au 3ème trimestre 2006 dans les zones très concurrentielles

� La mise en place d’EuroDOCSIS3.0 est attendue pour 2008/2009

� EuroDOCSIS 2.0 délivre un débit montant de 30 Mbit/s par canal et de 170 Mbit/s par noeud

� EuroDOCSIS 3.0 délivre un débit montant de 100 Mbit/s par canal et de 450 Mbit/s par nœud, et un débit ascendant de 200 Mbit/s par canal et de 6.3 Gbps par nœud (basé sur 256QAM)

Internet haut débitServices progressifsVoIPVidéoconférenceServices commerciauxServices d’itinéranceVidéo de divertissement

Modem câbleTéléphonie VoIP (MTA)Passerelle résidentielleVisiophoneAppareils mobilesAdaptateur IP

Mbit/s/canalGbit/s/noeud

Mbit/s/canalMbit/s/noeud

� � � ���

����

������

� � � ���

���

�����

40 40 40 (50*) 2005 5 5 6,3

10 10 30 10080 80 170 450

L’attribution des fréquences du spectre aux différents services est critique pour la définition de ces services

Spectre de fréquences Commentaires

� Une grande partie de la bande descendante est actuellement utilisée par la vidéo analogique héritée

� Une réduction progressive du nombre de canaux télévisés de 38 à environ 6 en 2011 libérera de nouveaux canaux pour d’autres services tels qu’IP (l’arrêt total de la télévision analogique est impossible dans de nombreux pays pour raisons réglementaires)

� Ces canaux analogiques consomment plus de bande passante que les canaux numériques

� L’éventail de la VoD passera de 40 canaux supportés simultanément à 216 environ

� La TVHD sera mise en place mi-2006 (à l’occasion de la Coupe du monde de football) avec le MPEG-4 (> 8 Mbit/s par flux)

Source : entretiens Arthur D. Little, mars 2006

Réduction du nombre de canaux TV analogiques

5

5-65 MHz montants

Bande de garde

Vidéoanalogique

Bande de garde

Vidéoanalogique IP TV num.

5-65 MHz montants

Bande de garde IP TV num.

5-65 MHz montants

65 88 860Fréquence (MHz)

+/-3 bits/s/Hz +/-6 bits/s/Hz180 Mbit/s 4.8 Gbps

FM

FM autres

autres…

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Cette souplesse de réallocation du spectre de fréquences permettra aux câblo-opéra-teurs d’introduire facilement la TVHD dans la ligne d’accès coaxiale, leur fournissant un avantage concurrentiel dû à la hausse de la demande de TVHD et à la baisse des prix de l’équipement correspondant attendus.

Agrégation de canaux – Grâce à l’agrégation de plusieurs canaux EuroDOCSIS en un seul canal virtuel à haut débit, les câblo-opérateurs peuvent continuer d’augmenter leur capacité IP (voir diagramme ci-dessous) :

Étude de cas tout-IP : Essent Kabelcom – Une solution différente de EuroDOCSIS consiste à employer Ethernet sur le câble coaxial et de fournir à l’abonné des services tout-IP. Cette offre est basée sur un réseau Ethernet de bout en bout qui ne prend pas en charge les services analogiques. Exemple : Essent Kabelcom, qui procède déjà à Boxmeer aux Pays-Bas à des expérimentations de technologie ETTH (Ethernet jusqu’à l’abonné) avec des connexions 10 Mbit/s. Essent Kabelcom veut désormais déployer une solution d’accès résidentiel basée sur ETTH et une infrastructure coaxiale 100 Mbit/s, permet-tant des solutions IP triple play (voir figure ci-dessous) :

Étude de cas : Cablecom – La concurrence dans le secteur de l’infrastructure haut débit oblige l’opérateur suisse Cablecom à devenir l’un des premiers opérateurs euro-

Commentaires

� Sans agrégation de canaux, un modem câble unique ne peut accéder qu’à un seul canal et ne peut donc recevoir plus de 40 Mbit/s (avec EuroDOCSIS 2.0)

� L’agrégation de canaux autorise des débits plus élevés par la création d’un « canal logique » unique composé de plusieurs canaux 6 MHz

� Le modem câble doit donc être capable de recevoir des données depuis plusieurs canaux 6 MHz installés en parallèle et de remettre les paquets de données dans l’ordre dans lequel le CMTS les a reçues

� L’agrégation de canaux accroît le débit entre un modem câble et un CMTS en envoyant des paquets simultanément sur plusieurs flux. Elle utilise un algorithme souple fonctionnant par paquets, qui met en commun la capacité de plusieurs canaux montants ou descendants afin d’obtenir le même débit qu’un canal large bande

Agrégation de canaux

Canauxagrégés

40 Mbit/s DS

40 Mbit/s DS

40 Mbit/s DS

40 Mbit/s DS

160 Mbit/s vers 1 ou plusieurs foyers

CMTSModem câble

Source : Motorola ; CMTS : Cable Modem Termination System, équipement terminal sur un réseau de type câble ; DS : DOCSIS

Source : Informations sur l’entreprise Essent, Teleste

� Essent Kabelcom a déjà offert l’ETTH avec des connexions de 10 Mbit/s lors d’une expérimentation sur le réseau câblé de Boxmeer aux Pays-Bas

� Les abonnés au câble utilisent leur connexion existante et se passent d’un modem pour accéder à Internet à une vitesse symétrique de 100 Mbit/s

� L’ETTH sur câble est une alternative aux solutions DOCSIS et EuroDOCSIS. Le système ETTH est un réseau Ethernet de bout en bout qui supporte les solutions IP Triple Play

� L’offre inclut des produits pour le transport de données Ethernet à très grandes vitesses (jusqu’à 100 Mbit/s) entre le noeud optique et les emplacements stratégiques de l’installation câble coaxiale (dite « Mini-POPs »)

� L’offre actuelle d’Essent Kabelcom contient des solutions pour la télévision et la radio analogiques et numériques, Internet haut débit, des services téléphoniques et des applications d’entreprise

Étude de casEssent Kabelcom

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péens à déployer la technologie EuroDOCSIS 3.0. Cette initiative est due à la structure du marché suisse, particulièrement concurrentielle dans la mesure où la Suisse est l’un des pays où la pénétration du haut débit est la plus élevée. Cablecom désire également renoncer dès que possible aux services analogiques afin de ne faire passer que des services numériques de bout en bout sur son réseau d’accès câblé. Cette approche est globale-ment en ligne avec celle de tous les câblo-opérateurs concernant l’avenir du tout numéri-que, où la capacité de transmission théorique élevée via les câbles coaxiaux autorisera les services qui nécessitent des débits élevés (>6 Gbits).

2.7 Modèle d’infrastructure d’accès du FTTH

Comparatif de coûts entre déploiement de la fibre optique et infrastructure d’accès traditionnelle – Puisque des infrastructures d’accès cuivre et pour de nombreux pays, des infrastructures coaxiales sont déjà déployées et accessibles à l’abonné, l’analyse de rentabilité du déploiement de la fibre optique appelle une approche différente : les opérateurs comparent les coûts du déploiement de nouveaux réseaux d’accès fibre avec ceux d’une mise à niveau des réseaux existants. Déployer la fibre optique revenant deux fois plus cher que mettre les réseaux coaxiaux et cuivre au niveau des nouvelles technolo-gies, le FTTH ne peut être une option séduisante que dans des zones non équipées (voir diagrammes ci-dessous) :

Le cell-splitting coûte cher aux opérateurs mais beaucoup moins qu’un déploiement du FTTH ; si on y ajoute l’introduction de EuroDOCSIS 3.0, Cablecom est paré pour la concurrence à venir dans le haut débit

Échéancier Commentaires

� Le signal de la télévision analogique sera éteint à l’avenir, mais l’arrêt total est soumis àréglementation

� Quelques canaux analogiques ont déjà étééteints

� Les futurs réseaux seront numériques de bout en bout

� Les premiers déploiements d’EuroDOCSIS 3.0 sont attendus pour début 2007

� Le HFC a une capacité de 50-100 Mbit/s� Le VDSL2 a une capacité comparable au HFC

Cablecom – Échéancier technologique Étude de cas

Réduction du nombre decanaux vidéo analogiques

Arrêt de la télévision

analogique(*)

EuroDOCSIS 3.0EuroDOCSIS 2.0

2007/2008Aujourd’hui 2011 ?

Source : entretien Arthur D. Little, mars 2006 ; (*) commentaire : selon dispositions réglementaires

Dépense d’investissement par abonné Coût total du FTTH

Comparatif des coûts

Source : Communications today

44%

53%

95%

100%

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Fibre

DSL vianouveau

cuivre

mise àniveau

réseau HFC

DSL viacuivre

existant

1 122

EUR

(source : Idate2006)

(source : entretien KPN, 2006)

(source: Visiongain 2005)

(source : Verizon 2005)

1 3001 200

1 000 990

0

200

400

600

800

1 000

1 200

1 400

KPN Fastweb Visiongain Verizon

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Les coûts de câblage (ex. : à l’intérieur des bâtiments) constituent une part importante des coûts de déploiement du FTTH. Ils peuvent beaucoup varier selon la condition des bâtiments.

Modèles FTTH – Deux modèles d’accès pour le FTTH coexistent : le modèle « de gros » et le modèle « de détail ». Dans le modèle « de gros », l’exploitation des réseaux et l’approvisionnement de services sont distincts tandis que dans le modèle « de détail », un opérateur unique assume toute la responsabilité. En règle générale, les collectivités locales, les municipalités et les associations de construction et de gestion de logements sociaux optent pour le modèle « de gros » : les opérateurs historiques de DSL ou les fournisseurs d’accès à Internet peuvent délivrer leur portefeuille de produits à l’abonné via l’infrastructure fibre optique ; dans ce scénario, les collectivités locales et autres n’ont pas besoin de construire des gammes de produits et d’acquérir l’expertise correspondante mais se consacrent uniquement à mettre en place l’infrastructure fibre de base.

Au plan mondial, le rôle du FTTH varie selon la situation particulière de chaque pays considéré. Le FTTH est commercialisé aux Etats-Unis notamment par quelques com-pagnies de téléphone avec pour principal objectif de différencier leur offre de celle des câblo-opérateurs. Au Japon, c’est une option d’accès pour la clientèle haut de gamme. En Europe en revanche, il sert de marque de prestige.

Gamme de coûts du câblage par foyer Gamme de coûts des composants par foyer

Exemples choisisRépartition des coûts du FTTH

Source : Ventura Team LLP, janvier 2006 ; ONT : Optical Network Termination (terminaison de réseau à fibre optique)

en EUR en EUR

0 200 400 600 800

Réseauurbain fibre

Câblage au sein des

bâtiments

Câblage entre les

bâtiments

0 100 200 300 400 500

Commutationoptique

Équipementprivé

d’abonné(ONT)

Convertisseur fibre (ONT) 100-200

250-300

350-450500-600

150-350

50-100

Modèles de marché du FTTH Description

Modèle de gros

Modèle de détail

� L’exploitation des réseaux et l’approvisionnement de services sont clairement répartis entre plusieurs fournisseurs

� L’accès au réseau est ouvert à tous les fournisseurs de services selon les mêmes termes

� L’infrastructure est construite puis louée à bail à des opérateurs de réseau privés qui en assurent l’accès àdes tiers

� La fibre est considérée comme un « service public » au même titre que l’électricité, l’eau et la voirie

� L’exploitation des réseaux et l’approvisionnement de services sont dans une même main

� Le réseau n’est que partiellement ouvert (ex. : pour les applications Internet)

� Les opérateurs télécom utilisent généralement leur propre infrastructure

� Le réseau est considéré comme un investissement privé, exploité dans l’attente d’un profit

1

2

Source : Analyse d’Arthur D. Little

Exploitation des réseaux (réseau

ouvert)

Approvisionnement de services

Exploitation des réseaux & approvisionnement de

services

Approvisionnement de services

Illustration

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Étude de cas de FTTH – Fastweb est l’un des opérateurs commerciaux de FTTH les plus prospères au monde ; il ne se contente plus de déployer la fibre optique mais utilise le DSL en fonction des diverses conditions locales qui jouent sur la rentabilité économique du FTTH. Fastweb (anciennement eBiscom), fondé en 1999, est le premier opérateur haut débit fixe alternatif d’Italie (Milan). Il fournit des services triple play à tous les segments du marché des particuliers et des entreprises avec son propre réseau de fibres optiques. Fastweb a complété son réseau de fibres optiques avec l’ULL (dégroup-age de la boucle locale) là où la fibre n’était pas rentable. Environ 35 % des abonnés ont une connexion de fibre optique ; le revenu moyen par abonné, de 903 € par an et par abonné compte parmi les plus élevés du haut débit européen.

2.8 Modèle d’infrastructure d’accès du sans-fil

Famille UMTS (3GPP) – D’ici 2010, la norme UMTS évoluera, d’abord en HSPA puis finalement en norme LTE (Super 3G) pour atteindre une capacité d’environ 100 Mbit/s descendants et 50 Mbit/s montants avec une couche transport basée sur IPv6. La figure ci-après détaille le développement de la norme 3GPP :

Statut du FTTH

Explication

Exemples

� Domination du modèle concurrentiel

� Le marché du FTTH rattrape son retard depuis 2005

� Les opérateurs utilisent le FTTH afin de se démarquer des câblo-opérateurs

� Domination du modèle concurrentiel� Le FTTH domine le marché

(disponible depuis 2001)� 4,3 Mio de foyers connectés via le

FTTH mi-2005� La croissance du FTTH excède celle

du DSL

� Le câble domine les marchés du haut débit (59 % en 2004) mais l’écart se réduit

� La longueur de la boucle locale US� Pas d’obligation de dégroupage

pour l’infrastructure FTTx

� Forte concentration de population� La plupart des habitants vivent

dans des immeubles� Une longue « tradition de la fibre »� Connexion aérienne possible

« Facteur de différentiation entre les operateurs »

« Option d’accès de l’opérateur historique »

États-Unis Japon

� Déploiements extensifs du FTTH : Verizon (stratégie clairement axée FTTH)

� Verizon compte 150 000 foyers connectés + 3 Mio supplémentaires au 1er semestre 2006

� 15 Mbit/s coûtent 40 euros/mois

� Déploiements extensifs du FTTH : NTT, USEN (et divers revendeurs)

� 2,7 Mio de foyers connectés avec NTT en octobre 2005 (38 mrdsd’euros investis d’ici à 2010)

� 100 Mbit/s coûtent 40 euros/mois

� Domination du modèle ouvert� Faible couverture du FTTH et 1er

stage de développement� De rares cas de FTTH privé� Des partenariats public/privé

attirent l’attention sur la fibre

« Prestige pour les municipalités »

Europe

� Opérateurs locaux leaders du marché du FTTH : Fastweb (Italie) et Bredbandsbolaget (Suède)

� Fastweb : 793 700 abonnés fin mars 2006

� 100 Mbit/s coûtent 34 euros/mois (Bredbandsbolaget, Suède)

Sources : iDate, Heavy Reading, Corning, ING, Arthur D. Little

� Équilibre des forces du marchéentre opérateurs historiques et câblo-opérateurs

� Infrastructures existantes bien développées (HFC et DSL)

� Incertitude réglementaire

Rôle du FTTH

W-CDMA

HSDPA

HSUPA

Super 3G

4G?

2005

2005-06

2006-07

2008-15

2015-17

� Sens descendant : 144-384 kb/s en ville, 64-144 kb/s en zone rurale

� Zone de couverture comparable au GSM

� Capacité des réseaux généralement double de celle du GSM

� Généralement, < 0.05 €/Mo sur tout le réseau

� Temps de latence >200 ms� Soutien d’applications

ATM/IPv4

� Sens descendant : jusqu’à14 Mbit/s. Généralement 1-1.5 Mbit/s

� Au bord de la cellule, le débit retombe à celui du W-CDMA

� Généralement 0.025 €/Mo sur tout le réseau

� Temps de latence >100 ms

� Évolution du 3G à l’insti-gation des opérateurs, etc.

� Changement radical de stade– 100 Mbit/s descendants– 50 Mbit/s montants– Temps de latence : 10

ms– Services IP

� Réseau d’accès radio basésur IPv6– Gb, lu, …

� Avion de transport basésur IPv6 (interfaces de signalisation)

� Pilote OFDMA/MIMO : infrastructure tout-IPv6

� Objectifs larges :– Tout-IP– 100 Mbit/s mobile– 1Gbit/s fixe– TVHD

� OFDMA/MIMO� Technologies distributives

intégrées et concepts d’expérimentations au Japon, en Corée et en Chine

� Augmentation jusqu’à 50% du débit W-CDMA dans le sens montant

� Augmentation de 50-70% de capacité dans le sens montant

� Baisse de 20-55% du retard de communication par paquet des utilisateurs de den

Note : TD-SCDMA ; Edge, Phase 2 ; HSDPA 2 ne sont pas indiqués

Status Quo

Développement du 3GPP (famille UMTS)

� LTE : Des premières études et un plan de travail doivent être terminés pour juin 2006. Objectif : développer les normes pertinentes d’ici juin 2007

� Intérêt marqué de l’industrie pour avancer ces échéances et rendre cette technologie opérationnelle d’ici à 2008

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Famille CDMA (3GPP2) – La technologie CDMA2000 1XEV-DO a été lancée par de nombreux opérateurs dans le monde dont l’objectif était de répondre rapidement et de manière rentable à la demande croissante de services haut débit. En Europe de l’Ouest, la pénétration du 3GPP2 est marginale dû à la prédominance – voire dans certains pays à l’exclusivité – des réseaux GSM existants (famille 3GPP) et à leur migration vers UMTS/HSPA. La norme 3GPP2 évoluera de sorte à prendre en charge des pics de débit situés entre 70 Mbit/s et 200 Mbit/s en 2009/10.

WiMax – Jusqu’à récemment, le déploiement du WiMax était limité à des expérimen-tations et des projets pilotes. Mi-2006 cependant, le Pakistan a passé une première commande de norme « e » (dite norme mobile). D’ici la fin de l’année, Motorola aura déployé un large réseau WiMax dans les trois premières villes pakistanaises.

Comme le 802.16e semble déjà prêt pour recevoir les commandes, le 802.16d n’est plus une option aujourd’hui pour le déploiement de nouvelles infrastructures, même pour le haut débit fixe car la norme « e » permet des économies d’échelle et des équipements privés d’abonnés accessibles et économiques. Tous les principaux distributeurs histo-riques sont directement passés à cette norme.

Échéancier Commentaires

� Les opérateurs de CDMA étendent rapidement la couverture des zones peu desservies et introduisent des services avancés de données ; le CDMA fonctionne également avec de basses fréquences rentables (450 MHz, 800 MHz, 850 MHz)

� Avec « l’évolution vers la phase 2 du 3GPP2 » (également appelée Révision C) compatible avec le MBWA à grande vitesse, Qualcomm améliore le chemin 3GPP2 au-delà de la révision B de l’EV-DO (Multiporteuse CDMA)

Phase 2 du 3GPP2 :� Compatibilité amont avec les normes EV-DO Rév. 0, A et B� Des pics de débit et une capacité du système plus élevés

– Les pics de données cibles vont de 70 Mbit/s à 200 Mbit/s, selon la mobilité, pour la liaison aller et 30 à 45 Mbit/s pour la liaison retour

– Débit de la couche d’application 60/30 Mbit/s DL/UL� Mobilité accrue (jusqu’à 250 km/h)� Produit disponible en 2009/2010

3GPP2 CDMA EVDO

2000 2004 2006 2007

Tout-IP, débit élevéen liaison

aller

QoS,débit élevéen liaison

retour

Nombreux opérateurs télécom,meilleure

performance par opérateur

Service au mieux

descendant (http, VoD,

MoD)

Comm. àfaible temps

d’attente(VT, VoIP,PTC, jeux)

Multiples applications haut débit

Applications haut débit évoluées

Rel 0 Rév. A Phase 1 Rév. B

Phase 2 Rév. CEV-DO

Normali-sation par année

Caracté-ristiquesclés

Services clés

Commentaire : statut en janvier 2006, source : Qualcomm, Groupe de développement CDMA

+ +

+ + +

La phase 1 et 2 supportent efficacement tous les services IP à des débits élevés et peuvent être facilement mises à niveau à partir de réseaux FDD EV-DO existants

Source : Analyse Kapsch/ADL

Norme

Couche physique (extrait)

Taille des canaux

Mode duplex

Couche de convergence

Scénarios d’application

Facteur de forme client

Modulations

Fonctions du système

Techniques radio obligatoires(vagues de certification ult.)

WiMAX fixe (802.16d) WiMAX mobile (802.16e)

IEEE 802.16-2004

256 FFT OFDM

3.5 MHz, 7 MHz et 10 MHz

FDD, TDD

Ethernet (couche 2)

Fixe et Nomade

Modem CPE en extérieur, modem de bureau en intérieur

64 QAM dans les sens montant et descendant

Routage transparent, itinérance Nomade, auto-installation

Diversité émetteur et récepteur, subchannelisation dans le sens montant

IEEE 802.16e

512 FFT SOFDMA

3.5, 5, 7, 10, 20 MHz

FDD, TDD

IP (couche 3)

Portable et mobile

Carte pour ordinateur portable, USB, mini-PCI (pour portable), PDA, combiné

64 QAM dans le sens descendant, 16 QAM dans le sens montant

Support transfert intercellulaire, radiomessagerie, mode Veille

AAS, MIMO

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En Corée, dont le marché mobile haut débit est le plus avancé au monde, KDDI et Korea Telecom (KT) envisagent d’utiliser plusieurs plateformes en parallèle pour, notamment, réduire les problèmes de capacité. Les deux opérateurs bénéficient d’échéanciers pré-cis (concernant les réseaux et les équipements privés d’abonnés) pour l’intégration du WiMax à leur stratégie d’accès réseau. Le B3G (« Beyond 3G », technologie multimédia très grande vitesse) de KDDI fonctionne déjà sur le PDA et sur des appareils combinés qui prendront en charge l’EVDO Rev. A, le WiMax et le Wifi lors d’expérimentations. Une combinaison de technologies diffusion individuelle (unicast), multidiffusion (multi-cast) et haut débit (broadcast) pourrait bientôt permettre à l’utilisateur final de regarder 2 ou 3 vidéos en parallèle sur plusieurs bandeaux, plus le portail dans un seul service con-tinu. KT intègre la même technologie et ajoute même le DMB en parallèle à toutes les technologies mentionnées plus haut.

Il reste cependant de nombreuses incertitudes quant au spectre ; les Asiatiques par exem-ple ont d’énormes difficultés à affecter les fréquences. Des doutes existent sur la majeure partie du marché quant à la bande qu’il faut choisir : 2,4 GHz, 3,4/3,5 ou 3,6 GHz ; les organismes de réglementation ont des vues très divergentes qui compliquent et rendent coûteuse l’acquisition de combinés qui prendraient en charge les bandes choisies par ces organismes.

Contrairement à KDDI et KT en Corée, StarHub (deuxième opérateur mobile à Sin-gapour) pense que le WiMax n’est pas rentable sur son marché intérieur : en effet, la pénétration du Wifi y est élevée, les temps de commutation réduits et l’infrastructure haut débit fixe excellente. En tant qu’opérateur « quadruple play » il prévoit de lancer le HSDPA et en outre de mettre leur réseau filaire HFC au niveau de la version EuroDOC-SIS 3.0 qui paraîtra sous quelques semaines. Cette amélioration permettra à StarHub de proposer des services 100 Mbit/s ; à ce titre, ils tentent de prévenir tout développement du FTTH.

En termes strictement d’accès et de pénétration du haut débit mobile, l’Europe est bien placée. C’est le cas notamment en Autriche, en République tchèque, en Irlande, au Por-tugal et en Slovaquie, où au moins trois plateformes sont en concurrence (HSDPA, EVDO, IPW, F-OFDM, etc.) et où les services haut débit mobiles, déjà sur le marché, bénéficient d’un accueil encourageant.

Comment

Source : Analyse Arthur D. Little

2004 2005 2006 2007 2008

Jan 2005Sélection of

Cetecom Labs

Norme & procédures

decertification

ProduitsWiMAX

Développement du WiMAX

� Le WiMAX, très efficace et en principe moins cher que les technologies CDMA grâce au standard ouvert, possède un fort potentiel de par son adaptation à la norme 802.16e

� Cependant, le temps de mise sur le marché est un aspect critique – par le passé, le WiMAX n’a pas pu tenir son échéancier et a perdu du temps face au CDMA EVDO, disponible plus tôt que le HSDPA et au spectre de fréquence plus souple et qui a donc pu pénétrer de nombreux marchés

� Le rôle du WiMAX à l’avenir dépendra du moment de sa mise sur le marché et des économies réalisées avec la norme 802.16e

Fin 20041ers points d’accès

sans fil et CPE pre-WIMAX

2ème sem. 20041er jeux de puces

802.16-2004

1er sem.20061ers points

d’accès sans fil pour des tests sur le

802.16e

2-3ème 2005802.16-2004 jeux de puces disponibles en

quantité

Juillet 2004802.16-2004

ratifié par l’IEEE

4ème trim.2005802.16e ratifié

par l’IEEE

Juillet 20051ère étpae de la certification du

WiMAX fixe2ème sem. 20061ère étape de la certification du

802.16e

Mi-20071ers ordinateurs

portables compatibles WiMAX

20081ers assistants

personnels compatibles WiMAX

1er sem. 20071ers points d’accès et EPA

802.16e certifiés par le forum WiMAX

2-3ème trim. 20061ers jeux de puces

802.16e

4ème trim. 20051ers points d’accès

sans fil et EPA 802.16-2004 certifiés par le forum WIMAX

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Chapitre 3 Evaluation de la concurrence NGN

Dans le chapitre 3, nous comparons les échéanciers de plusieurs infrastructures haut débit. Nous essaierons ainsi de fournir un outil permettant de prévoir l’évolution de la compétitivité d’un certain nombre d’architectures de réseaux concurrents et parfois com-plémentaires. Nous nous attacherons en particulier à analyser les améliorations et les voies d’évolution du câble et des réseaux de télécommunications et à étudier les opéra-teurs travaillant uniquement avec la fibre ainsi que les opérateurs de téléphonie mobile et sans-fil, ceci dans le cadre d’un scénario pour le haut débit de nouvelle génération.

Nous avons mis au point deux indicateurs clés permettant de faire des prévisions sur la compétitivité de différentes technologies de réseaux dans le cadre d’un scénario pour le haut débit de nouvelle génération :

architecture / plan de déploiement de l’infrastructure ;

compétitivité technologique.

En notant les technologies d’accès (ADSL2+, VDSL2, EuroDOCSIS 2.0, EuroDOCSIS 3.0 et FTTH) en fonction de ces indicateurs, nous pouvons déterminer leur performance future par rapport à certains facteurs de développement pour les NGN et aux besoins du marché du haut débit de nouvelle génération, incluant ainsi entre autres :

la capacité à fournir les produits et les services haut débit (spécifiés) actuels et à venir ;

l’offre de solutions (spécifiques) de connectivité continue ;

la capacité à fournir de la QoS.

Pour l’instant, nous ne considérons aucune technologie comme universellement supéri-eure aux autres pour fournir à l’avenir des produits et des services haut débit. L’avantage concurrentiel apporté par une technologie dépend de scénarios d’utilisation ; par con-séquent, le DSL pourrait devenir la plateforme technologique multiservice et le HFC la plateforme vidéo dominante. Les points forts du HFC et de son standard, l’EuroDOCSIS (Data over Cable Interface Specification), sont les services de diffusion haut débit avec des fonctionnalités IP interactives complémentaires, alors que la technologie xDSL (Dig-ital Subscriber Line) est plus forte en Europe (mais pas aux Etats-Unis ou en Inde) en tant qu’infrastructure d’accès IP de base avec possibilités de services à la demande. La compétition entre systèmes d’infrastructure fixe (DSL, HFC et FTTH) stimule la crois-sance de la capacité et du débit. L’élément clé en matière de compétitivité est donc une transition rapide d’un service centré sur les réseaux à un accès continu n’importe où et n’importe quand, puis à des services continus intégrés et convergents. Il y a deux dimen-sions à la convergence, l’une étant relative à la technologie et l’autre aux services. S’il est vrai que les opérateurs historiques DSL ont souvent une position solide en matière de convergence technologique (réseaux fixes et mobiles), c’est aux câblo-opérateurs que revient l’avantage pour ce qui est de la convergence des services (vidéo, données et voix), puisqu’ils ont accès à des contenus et disposent d’un avantage relatif en termes de coûts.

Les échéanciers des opérateurs historiques et des câblo-opérateurs en matière de réseaux devraient être flexibles et adapter étroitement le niveau des investissements en infrastruc-tures en fonction de l’évolution des besoins de débit. Les opérateurs historiques devront bientôt choisir entre l’ADSL2+ et le VDSL2 pour les zones déjà équipées, et entre le xDSL et le FTTH pour les zones à équiper. Les câblo-opérateurs, en revanche, devraient accorder une attention toute particulière aux services convergents, et sérieusement envis-ager l’élaboration d’une stratégie mobile, si ce n’est déjà chose faite. Pour la plupart des partenaires, la recherche du retour sur investissement continue d’empêcher que le FTTH passe du stade des essais à celui du déploiement massif sur le marché. Souvent, voire dans

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la plupart des cas, les initiatives locales en matière de FTTH ne paraissent pas viables économiquement. Puisqu’elles entraînent une surcapacité et sont à l’origine d’une compé-tition féroce capable de compromettre le retour sur investissement dans le haut débit, elles pourraient même avoir des effets négatifs sur le développement de ce dernier dans cer-taines zones. En raison de leurs capacités limitées, les réseaux d’accès sans-fil ne sont pas directement en concurrence avec les NGN filaires. Cependant, les NGN fixes offrant un accès sans-fil disposeront d’un avantage concurrentiel face aux réseaux autonomes fixes.

3.1 Indicateurs de comparaison technologique

Nous avons mis au point des indicateurs permettant de faire des prévisions de compé-titivité pour plusieurs technologies de réseau dans le cadre de scénarios pour le haut débit de nouvelle génération pour les catégories « architecture / plan de déploiement de l’in-frastructure » et « compétitivité technologique ».

Premier groupe d’indicateurs – Le premier groupe d’indicateurs concerne la catégorie « architecture / plan de déploiement de l’infrastructure» et couvre le niveau de densité/pénétration de la fibre, l’extensibilité, l’interopérabilité et la standardisation, le temps de latence, la couverture, la capacité/le débit supportés, la capacité de bout en bout et le coût total de possession.

Niveau de densité/pénétration de la fibre : Ce niveau se rapporte au nombre de points de périphérie de réseau connectés par la fibre. Une densité de pénétration de la fibre élevée permet un déploiement FTTP plus aisé et moins onéreux.

Extensibilité : Se réfère à la capacité d’adaptation devant une augmentation ou une dim-inution des volumes de données échangées et du nombre d’utilisateurs, c’est-à-dire la possibilité d’augmenter ou de diminuer la taille ou la capacité par incréments rentables avec un effet minimal sur les coûts unitaires et les frais d’achat de services complémen-taires. Une meilleure extensibilité mène à plus de flexibilité, en particulier pour les vol-umes réduits, ce qui joue également sur les économies d’échelle.

Temps de latence : Le temps de latence est le temps de transfert entre la source et la destination. Concernant les transferts d’information en réseau pour lesquels le facteur

Description qualitative Importance Justification de l’importance

Coût total de possession par abonné

Capacité de bout en bout

Capacité/débit supportés –QoS

Couverture (zones rurales/ urbaines) & échelle

Temps de latence

Interopérabilité & standardisation

Extensibilité

Niveau de densité/ pénétration fibre

C’est le coût nécessaire pour posséder, faire fonctionner et entretenir le réseau, rapporté au nombre d’abonnés. Le CTP inclut les coûts avancés pour le matériel et les logiciels, ainsi que les coûts d’installation, de formation, d’assistance, de mise à jour et de réparation

Performance garantie du réseau de la source au récepteur (en tenant compte des performances et des éventuels goulots d’étranglement)

Il s’agit d’obtenir et de garantir des niveaux de performance spécifiques et quantifiables dans un réseau partagé. Les performances peuvent être évaluées par des mesures physiques sur le réseau, ou en analysant les méthodes utilisées pour le hiérarchiser et le gérer

Portée géographique des abonnés au réseau (habituellement mesurée en pourcentage du nombre total de foyers)

Pour les transferts d’information en réseau pour lesquels le facteur temps est critique, le temps de transfert entre source et destination, ou temps de latence, est essentiel (ainsi, pour lesappels vocaux, il doit être inférieur à 150 ms)

L’interopérabilité, qui repose sur la standardisation, garantit au consommateur un usage flexible de différents appareils d’utilisateurs finaux et ne dépend donc pas du fournisseur, contrairement aux technologies propriétaires

Aptitude à s’adapter à l’augmentation ou diminution des volumes de données échangées/quantités d’utilisateurs, possibilité d’augmenter ou de diminuer la taille ou la capacitépar incrémentations rentables, avec effet minimal sur les coûts unitaires et frais d’achat de services complémentaires.

Indication, combien d’extrémités du réseau sont connectés par la fibre.

Définit le retour sur investissement du produit

La capacité de bout en bout est cruciale pour les produits gourmands en capacité et pour lesquels le temps de latence est un facteur important

Le débit supporté est un facteur très important quand plusieurs produits partagent en parallèle la même ligne d’accès. Certains produits ont besoin d’un débit garanti, d’autres d’un temps de latence court; ainsi, chaque produit bénéficie des performances qui lui sont nécessaires

Une couverture élevée entraîne une augmentation du potentiel clients et de la flexibilité des stratégies marketing

Le temps de latence est particulièrement important pour la communication interactive, comme dans le cas des audioconférences ou des visioconférences

La standardisation des technologies entraîne une diminution des coûts du fait de la concurrence et de la plus grande variété de composants compatibles

Une meilleure extensibilité mène à plus de flexibilité, en particulier pour les volumes réduits, ce qui joue également sur les économies d’échelle

Une forte densité de pénétration de la fibre permet un déploiement plus aisé et moins onéreux du FTTP

basse élevée

Description & Importance: Architecture / Plan de déploiement de l’infrastructure

Indicateurs

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temps est critique, il est essentiel que les délais de transfert soient courts (ainsi, pour les appels vocaux, le temps de latence, exprimé en ms, devrait être inférieur à 150 ms). Cette variable joue un rôle très important pour la communication interactive, par exemple dans le cas des audioconférences ou des visioconférences.

Interopérabilité et standardisation : L’interopérabilité, qui repose sur la standardisa-tion, garantit au client un usage flexible de différents appareils d’utilisateurs finaux et ne dépend donc pas du fournisseur, contrairement aux technologies propriétaires. La stan-dardisation des technologies entraîne une diminution des coûts du fait de la concurrence et de la plus grande variété de composants compatibles.

Couverture (zones rurales/urbaines) et échelle : Se réfère à la quantité d’abonnés résidant dans la portée du réseau (habituellement mesurée en pourcentage du nombre total de foyers). Une couverture élevée augmente le potentiel client et améliore la flex-ibilité des stratégies marketing.

Capacité/débit supportés – Qualité du service : Il s’agit d’obtenir et de garantir des niveaux de performance spécifiques et quantifiables sur un réseau partagé. Les per-formances peuvent être évaluées au moyen de mesures physiques sur le réseau, ou en analysant les méthodes utilisées pour le hiérarchiser et le gérer. Le débit supporté est un facteur très important quand plusieurs produits empruntent en parallèle la même ligne d’accès. Certains produits ayant besoin d’un débit garanti et d’autres d’un temps de latence court, il est important que chaque produit puisse bénéficier des performances technologiques nécessaires.

Capacité de bout en bout : C’est la performance garantie du réseau de la source au récepteur, en tenant compte des performances et des éventuels goulots d’étranglement. Cette capacité de bout en bout est décisive pour les produits gourmands en capacité et pour lesquels le temps de latence est un facteur important.

Coût total de possession par abonné : C’est le coût nécessaire pour posséder, faire fonctionner et entretenir le réseau, rapporté au nombre d’abonnés. Le CTP inclut les coûts avancés pour le matériel et les logiciels, ainsi que les coûts d’installation, de forma-tion, d’assistance, de mise à jour et de réparation. Il détermine le retour sur investisse-ment du produit.

Échéancier technologique comparaison des

indicateurs de résultatsDescription qualitative Importance Explication de l’importance

Coût des CPE/disponibilité

Personnalisation des services

Expérience de l’usager/ richesse des fonctionnalités

Temps de mise sur le marché

Capacité à fournir du triple play et du quadruple play

Solution d’accès continu

Débit réel (sens montant/descendant)

Coût des équipements privés d’abonnés (CPE) et moment où un CPE standardisé est disponible.

Capacité à adapter spécifiquement le service aux besoins individuels.

Expérience qu’un usager/abonné fait d’un produit ou service. En évaluation de la convivialité, on définit généralement cette expérience en termes de facilitéd’utilisation. Elle dépasse toutefois le fonctionnement et la fluidité et inclut la compréhension acquise au moyen de tous nos sens.

Temps nécessaire pour passer du concept à la première livraison d’un produit.

Transfert intercellulaire fluide et sans interruption, pour les usages mobiles.

Quantité d’information ou de données pouvant être envoyée par un réseau dans une période de temps donnée. Le débit est habituellement exprimé en bits par seconde (bit/s), kilobits par seconde (kbit/s) ou mégabits par seconde (Mbit/s).

Le moment de disponibilité des CPE et les coûts par CPE influent beaucoup sur les dates de lancement et l’avantage du premier entrant.

Permet l’APU (argument publicitaire unique) grâce àde nouveaux services interactifs.

Pour qu’un produit soit accepté et ait du succès, il est important que l’usager fasse une bonne expérience.

Joue un rôle important pour la compétitivité(avantage du premier entrant).

Directement lié à la capacité et au débit supportés et à la QoS, puisque ces services nécessitent des niveaux variés de performance technique garantie.

Particulièrement important pour que les produits mobiles soient utilisables.

C’est un paramètre important pour les services qui nécessitent la transmission d’un volume important de données sur de courtes périodes de temps.

faible élevée

Description & Importance: Compétitivitétechnologique

Capacité à fournir suffisamment de débit et une QoSsuffisante, ainsi que la hiérarchisation du trafic et le temps de délai nécessaires à ces services.

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Second groupe d’indicateurs – Le second groupe d’indicateurs concerne la catégorie « compétitivité technologique », et couvre le débit réel, l’existence d’une solution d’accès continu, la capacité à fournir du « triple play » et du « quadruple play », le temps de mise sur le marché, l’expérience de l’usager et la richesse des fonctionnalités, la personnalisa-tion des services et le coût et la disponibilité des CPE (équipements privés d’abonné).

Débit réel (sens montant/descendant) : Quantité d’information ou de données pou-vant être envoyée par un réseau dans une période de temps donnée. Le débit est habitu-ellement exprimé en bits par seconde (bit/s), kilobits par seconde (kbit/s) ou mégabits par seconde (Mbit/s). C’est un paramètre important pour les services qui nécessitent la trans-mission d’un volume important de données sur de courtes périodes de temps.

Solution d’accès continu : Se réfère à un transfert intercellulaire fluide et sans interrup-tion, pour les usages mobiles. Particulièrement important pour que les produits mobiles soient utilisables.

Capacité à fournir du triple play et du quadruple play : C’est la capacité à fournir suffisamment de débit et une QoS suffisante, ainsi que la hiérarchisation du trafic et le temps de délai nécessaires à ces services. Ce paramètre est directement lié à la capacité et au débit supportés et à la QoS, puisque ces services nécessitent des niveaux variés de performance technique garantie.

Temps de mise sur le marché : C’est le temps qu’il faut pour passer du concept à la première livraison d’un produit. Joue un rôle important pour la compétitivité (avantage du premier entrant).

Expérience de l’usager/richesse des fonctionnalités : Se réfère à l’expérience qu’un usager/abonné fait d’un produit ou d’un service. Quand il s’agit d’évaluer la convivialité, on définit généralement cette expérience en termes de facilité d’utilisation. Il faut toute-fois remarquer que l’expérience recouvre davantage que le fonctionnement et la fluidité ; elle inclut la compréhension acquise au moyen de tous nos sens. Pour qu’un produit soit accepté et ait du succès, il est important que l‘utilisateur soit satisfait.

Personnalisation des services : C’est la capacité à adapter spécifiquement le service aux besoins individuels. La personnalisation des services permet l’APU (argument publici-taire unique) grâce à de nouveaux services interactifs.

Coût des CPE/disponibilité : Se réfère au coût des équipements privés d’abonnés (CPE) et au moment où un CPE standardisé est disponible. Le moment de disponibil-ité des CPE et les coûts par CPE influent considérablement sur les dates de lancement et sur l’avantage du premier entrant.

3.2 Comparaison de la compétitivité des différentes infrastructures

En notant les diverses technologies d’accès (ADSL2+, VDSL2, EuroDOCSIS 2.0, EuroDOCSIS 3.0 et FTTH) en fonction des indicateurs comparatifs mis au point pour les deux catégories (architecture/plan de déploiement de l’infrastructure et compétitivité technologique), on montre dans quelle mesure elles répondent aux attentes du marché pour un certain nombre de facteurs clés de succès des NGN et pour le haut débit de nou-velle génération, selon :

leur capacité à fournir les produits et les services haut débit (spécifiés) actuels et à venir ; leur offre de solutions (spécifiées) de connectivité continue ; leur capacité à fournir de la QoS.

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L’ADSL2+ obtient les meilleurs résultats du fait de sa disponibilité et de sa couverture importante. Il convient aux services en streaming ou à la demande nécessitant un débit moyen ou élevé (SDTV) car la vitesse de transmission de ligne dépend largement de la distance entre le central et l’abonné. Il est recommandé pour tous les services liés à la QoS (comme le VoIP), grâce à une qualité garantie par une ligne d’abonné dédiée.

LE VDSL2 fait aussi bien que l’EuroDOCSIS 3.0 et le FTTH, mais pas autant que des services établis comme l’ADSL ou l’EuroDOCSIS 2.0, pour des raisons de disponibil-ité, de temps de mise sur le marché et de standardisation. Le VDSL2 est très adapté à la visioconférence du fait de sa capacité importante (non partagée) dans le sens montant ; il s’adapte parfaitement aux services à la demande (la distance entre la central et l’abonné étant raccourcie grâce au FTTN).

L’EuroDOCSIS 2.0 est légèrement moins bien classé que l’ADSL2+ de par sa couver-ture moins importante. Ce format autorise des pics de débit élevés pour les services Internet au mieux (« best effort »), mais ne convient que modérément aux produits à la demande fonctionnant selon un mode d’accès partagé (même si les limites n’ont pas encore été atteintes). Le point fort du HFC est son large éventail de produits fournis, mais de par sa capacité restreinte dans le sens montant, il ne répond pas aux exigences techniques de la visioconférence.

L’EuroDOCSIS 3.0 fait aussi bien que le VSL et le FTTH sans être au niveau de ser-vices établis comme l’ADSL 2+ ou l’EuroDOCSIS 2.0 pour des raisons de disponibilité, de temps de mise sur le marché et de standardisation. L’EuroDOCSIS 3.0 est très adapté aux services en streaming gourmands en débit, en raison de la topologie de réseau et d’un usage optimisé du spectre, d’où une bande passante autorisée très élevée pour l’Internet à haut débit. Du fait de son infrastructure d’accès partagée, il est moins adapté aux ser-vices à la demande à fort débit.

Différences entre l‘evaluation 2006 et l‘evaluation 2010 : Il existe plusieurs différences entre les indicateurs de l‘evaluation technologique actuelle et ceux de l‘evaluation de 2010 :

Niveau de densité/pénétration fibre : La densité fibre pour EuroDOCSIS aug- mentera à l’avenir ;

Interopérabilité et standardisation : Les standards VDSL2 et EuroDOCSIS seront finalisés/appliqués ;

FTTHEuroDOCSIS 3.0

EuroDOCSIS 2.0 VDSL 2ADSL2+

Architecture / Plan de déploiement de l’infrastructure

Compétitivité technologique

Coût total de possession par abonné(situation actuelle)

Capacité de bout en bout

Capacité/débit supportés

Couverture (zones rurales/urbaines) & échelle

Temps de latence

Interopérabilité & standardisation (situation actuelle)

Extensibilité

Niveau de densité/pénétration fibre

Coût des CPE/disponibilité

Personnalisation des services

Expérience du consommateur/richesse des fonctionnalités

Temps de mise sur le marché situation actuelle)

Capacité à fournir du 3play & du 4play

Débit réel (sens descendant et montant)

faible/basseTechn. « actuelles » Technologies « futures »

forte/élevée

élevée

bassebasse

Com

pétit

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Tech

nolo

giqu

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Architecture /Plan de déploiement de

l’infrastructure

élevée

VDSL 2ADSL2+

Euro-DOCSIS 2.0

Euro-DOCSIS 3.0

FTTH

Evaluation 2006

Evaluation 2010

Evaluation relative technologies d’accès

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Couverture (zones rurales/urbaines) La couverture VDSL2 et FTTH augmen- et échelle : tera grâce au déploiement du FTTN/ FTTH ;

Coût total de possession par abonné : Les coûts élémentaires du VDSL2 et de l’EuroDOCSIS, ainsi que le coût total de possession, baisseront ;

Temps de mise sur le marché Les temps de mise sur le marché du VDSL2 et de l’EuroDOCSIS 3.0 seront meilleurs en raison d’une technologie arrivée à maturité ;

Coûts des CPE/disponibilité Les modems EuroDOCSIS 3.0 seront aussi bon marché que les EuroDOCSIS 2.0 le sont actuellement, le prix des FTTH diminuera, mais moins que pour l’Euro- DOCSIS, car les économies d’échelle seront moindres.

Topologie du réseau d’accès – forces et faiblesses spécifiques – Du fait de leurs types topologiques différents, les réseaux d’accès DSL et HFC ont des forces et des faiblesses différentes, ce qui a une influence sur le produit proposé. Comme le montre la figure sui-vante, le réseau d’accès DSL suit une topologie en étoile, où chaque ligne d’abonné est raccordée au multiplexeur DSLAM (Digital Subscriber Line Access Multiplexer). D’où l’existence de lignes d’abonné dédiées, indépendantes des autres utilisateurs (à l’exception des phénomènes d’interférence entre lignes). Comparée à la topologie en étoile du DSL, la topologie du câble (du nœud fibre aux amplificateurs puis aux modems usagers) res-semble à un arbre dont chaque branche est partagée par plusieurs utilisateurs. Cette infra-structure est donc particulièrement adaptée aux services de diffusion gourmands en débit, mais propose moins de QoS puisque les lignes sont partagées.

Coût des équipements privés d’utilisateur (CPE) – Les coûts des CPE sont égale-ment un facteur important pour comparer les technologies d’accès. Les coûts actuels des CPE varient fortement en fonction du standard technologique employé, puisque les standards traditionnels induisent des prix nettement moins élevés que les standards innovants. Toutefois, les prix décroissent à mesure du déploiement en masse, principale-ment en raison des économies d’échelle effectuées. Les CPE de type EuroDOCSIS 3.0

Infrastructure d’accès DSL Infrastructure d’accès câble

Topologie de l’infrastructure d’accès

DOCSIS CMTS Sens

descendantSens

montantEuroDOCSIS1.0 Modem

câble

EuroDOCSIS1.0 Modem

câble

EuroDOCSIS2.0 Modem

câble

HFC

256 QAM

DSLAM

Modem DSL

Modem DSL

Modem DSL

Lignes cuivrePD

DP : Point de distribution, DSLAM : Digital Subscriber Line Access Multiplexer (multiplexeur d’accès de ligne d’abonné numérique) ; CMTS : Cable Modem Termination System

Topologie en étoile Topologie en arbre

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coûtent environ 160 euros au départ, à comparer aux 25 euros des EuroDOCSIS 2.0. En contraste, les coûts unitaires des CPE de type ADSL sont de 35 euros en moyenne, et de 110 euros environ pour les modèles VDSL. Ces coûts influent sur les décisions straté-giques au sujet de la date d’introduction de nouvelles technologies et des services qu’elles rendent possibles. En effet, certains opérateurs attendent que la production en masse ait fait descendre le prix à un niveau de CPE normal.

Accent mis sur la puissance technologique – En nous basant sur les différences topologiques déjà décrites et les différentes technologies utilisées, nous avons évalué les produits haut de gamme des offres triple play à venir selon les critères suivants : capacité de bout en bout ; retard et temps de latence, diffusion individuelle (unicast), multidiffu-sion (multicast), capacité de diffusion, QoS, capacité dans le sens montant, disponibilité et coût des CPE. Ce cadre général de haut niveau a été mis au point par Arthur D. Little afin de comparer les différents réseaux de nouvelle génération qui sont présentés en détail dans notre rapport.

Comme le montre la figure ci-dessus, l’EuroDOCSIS 3.0 et le VDSL2 sont les technol-ogies les plus avancées ; ils répondent aux besoins de quasiment tous les produits évolués du futur avec toutefois quelques petites nuances : l’EuroDOCSIS dépasse le VDSL2 pour les services de diffusion gourmands en débit (comme la TVHD), et le VDSL2 est très adapté aux services gourmands en débit et à diffusion individuelle (comme la VoD) et aux services où la QoS est alliée à une capacité importante dans le sens montant (comme la visioconférence).

La possibilité d’introduire rapidement et facilement des services de diffusion TVHD sera pour les opérateurs câble une occasion à saisir, puisque la TVHD, dont les prix sont appelés à diminuer, a un potentiel de marché important sur les prochaines années.

Fournir des services vidéo de haute qualité – Dans le domaine de la vidéo, les seuls acteurs proposant des produits de haute qualité sont les fournisseurs d’accès, étant donné que des services en temps réel de haute qualité nécessitent un stockage sur le réseau pro-pre et qu’Internet regorge pour l’instant de goulots d’étranglement et n’a pas d’assurance qualité. Les nouveaux fournisseurs de services ne peuvent donc pénétrer le marché qu’au moyen de partenariats avec les fournisseurs d’accès. Ce genre de services nécessite des capacités de bout en bout avec QoS, avec pour conséquence une forte charge sur les réseaux périphériques (surréservation) et le serveur vidéo (voir la figure ci-dessous).

EuroDOCSIS3.0

EuroDOCSIS2.0

VDSL2

ADSL2+

Critèretechnologique

TVHDSDTVTVHDSDTV

VisioconferenceInternetHaut débitVoIPVoDTV Broadcast

Concordance produits/services et technologies d’accès

Forte concordanceFaible concordance

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Afin que les usagers continuent à bénéficier de la large variété de contenu proposée par Internet, des systèmes leur permettant de télécharger des vidéos sur des serveurs locaux, en contournant les goulots d’étranglement, feront leur apparition. Les films seront d’abord téléchargés et stockés sur un serveur média local avant d’être visionnés. Puisqu’il n’y a aucune garantie de qualité pour ces films (qualité de conversion inégale), ces sys-tèmes dépasseront les besoins plus que nécessaires (par exemple, ceux des passionnés), en plus de fournir un contenu de divertissement de haute qualité proposé par les fournis-seurs d’accès en collaboration avec les groupes média.

� Des services de grande qualité ne peuvent être proposés qu’au sein du réseau de l’opérateur local

Client N°2

Client N°3

xDSL

Client N°1

HFC

ModemDSL

xDSL POP

RDSLAM

2 1

tête de réseau

RCMTS

2 1

dialup POP

RBaie de modems

2 1

Modemcâble

modem

ferme de serveursZone de mémoire préférée pur du contenu critique concernant QoS

(p. ex. VoD)

espace de stockage

centralisé (moins de garantie QoS)

R

NAP

R réseau

RR

RNAP

NAP

réseau

réseau

réseau

R

R

R

R

R

ferme de serveurs

R

Pas de contrôle de la

QoS sur Internet

ConnectivitéInternetlimitée

Connectivitédu fournisseur

de services limitée

Internet

POP : point of presence, NAP: network access Point (point d’interconnexion Internet), QoS : quality of service

Serveur

Cache R Routeur

1

2

12

1

12

Structure Internet – Goulots d’étranglement

Commentaires

� Connectivité Internet de chaque opérateur domestique limitée (partage entre tous les utilisateurs du réseau)

� Pas de garantie de qualité sur Internet (délai de bout en bout, instabilité, pas de hiérarchisation et goulots d’étranglements)

� Connectivité Internet et capacités du fournisseur de services limitées (partage avec tous les utilisateurs du service)

Les facteurs limitants :

Contrôle de la QoS d’un opérateur de réseau

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Chapitre 4 Politiques publiques et recommandations réglementaires

Quel sera l’impact des politiques publiques et des recommandations réglementaires sur l’environnement haut débit à l’avenir ? Cette quatrième partie portera tout d’abord sur la façon dont les politiques, les décisions en matière de réglementation et les initiatives peu-vent stimuler l’investissement dans les NGN. Nous nous intéresserons ensuite à différen-tes manières de permettre une transition vers le haut débit de nouvelle génération selon les lois du marché. Enfin, nous essaierons d’évaluer l’impact exercé par ces politiques et réglementations sur les positions concurrentielles des différentes infrastructures de haut débit les unes par rapport aux autres, ce qui constitue l’une des questions sous-jacentes de la dernière révision du cadre réglementaire de l’UE (2006). Notre recherche s’appuie sur l’analyse de marché, la vision du haut débit et la comparaison des technologies.

Pour débattre avec pertinence du régime de réglementation le plus adapté pour faciliter l’évolution du marché européen des communications électroniques vers le haut débit de nouvelle génération, il faut prendre en compte les points de vue de tous les acteurs du marché. De fait, des approches différenciées sont peut-être nécessaires pour établir un équilibre entre risque à l’investissement et incitation réglementaire, qui préserve la con-currence sur les infrastructures dans les zones NGN (y compris l’évaluation de la valeur du dégroupage de la boucle locale).

Selon les études de marché, la vision du haut débit et la comparaison des technologies, les problèmes suivants doivent être abordés dans le cadre du débat actuel sur les poli-tiques publiques :

a) Comment stimuler une transition vers les NGN selon les lois du marché

b) Comment limiter l’aide publique pour les NGN aux cas de défaillance flagrante du marché

c) Comment stimuler la concurrence sur les infrastructures NGN

d) Comment élargir l’approche qu’a la Commission Européenne de la définition des marchés – Penser au-delà des limites (« Thinking out of the Box »)

4.1 Introduction

Les hypothèses réglementaires sont un moteur clé du développement des NGN

Les fournisseurs d’infrastructure haut débit déjà existants, s’ils souhaitent rester compé-titifs et anticiper les changements fondamentaux qui affecteront le marché du haut débit d’ici 2011, devront adapter leurs réseaux de diverses façons.

En prenant les décisions nécessaires en matière d’investissement dans les NGN, les exploitants d’infrastructure devraient non seulement anticiper sur l’évolution du marché dans un avenir proche, mais également tenir compte de la politique de réglementa-tion. Le débat sur les politiques publiques et les réglementations en Europe est large-ment dominé par la question du régime le plus à même de stimuler les investissements en NGN. La révision imminente du cadre réglementaire communautaire pour les com-munications électroniques joue un rôle crucial à cet égard. En 2006, le Groupe des régu-lateurs européens adoptera les conclusions d’un rapport sur les principes de réglemen-tation pour les NGN. Les exploitants d’infrastructure souhaitent un niveau de sécurité

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juridique harmonisé, qui inspirerait suffisamment confiance pour permettre les inves-tissements considérables nécessaires.

L’UE : différentes expériences en matière d’approches réglementaires

Les premières tentatives de stimulation de l’investissement dans les NGN qu’on peut observer en Europe reflètent un double besoin : d’une part, l’obligation de trouver un juste équilibre entre dérèglementation et une confiance renforcée dans l’application ex post du droit de la concurrence d’autre part, la nécessité de préserver les acquis d’une réglementation ex ante portée par les directives de l’UE (c’est-à-dire, principalement, la concurrence introduite par le dégroupage de la boucle locale).

Notre analyse montre une orientation grandissante vers les NGN. D’ailleurs, certains opérateurs historiques de télécommunications, dont Belgacom et Swisscom, ont déjà pris des engagements fermes d’investissement dans ce domaine. La raison en est, entre autres, l’absence d’obligation réglementaire d’offrir des services de gros à des prix reflétant les coûts sur les réseaux d’accès mis à niveau. Jusqu’ici, Belgacom n’a pas été obligé de ven-dre ses services haut débit FTTN en gros. Swisscom opère en Suisse, donc en dehors de l’UE, et n’est donc pas tenu d’obéir aux réglementations européennes. Il n’a par con-séquent aucune obligation légale de dégrouper ses lignes et on ne s’attend pas à ce qu’il fournisse ses services FTTN en gros.

D’autres opérateurs historiques, évoluant dans des environnements davantage réglemen-tés, en sont encore à tâter le terrain avec leurs autorités de régulation. Ainsi, L’opérateur télécom néerlandais KPN a mis en place une stratégie « tout IP ». Au vu de ce que la réglementation sur les lignes non dégroupées de KPN a pu faire naître comme con-currence de la part de FAI solides et indépendants, nous pouvons toutefois nous mon-trer sceptiques quant à la volonté de l’OPTA (autorité néerlandaise de régulation des télécommunications) de remettre totalement en question son approche actuelle afin d’encourager les investissements dans les NGN de KPN. Cela s’appliquerait également aux NRA (autorités de régulation nationales) de pays où la réglementation a entraîné un fort niveau de dégroupage de la boucle locale, comme la France, l’Italie ou les pays scan-dinaves. Pour l’instant, l’OPTA insiste sur l’importance de préserver la variété de produ-its d’accès à Internet proposée par les fournisseurs passant par les lignes des opérateurs historiques du fait de la co-localisation et de l’accès par MDF (répartiteur principal). L’OPTA cherche à éviter que les accords de vente en gros sur les NGN ne deviennent exclusivement des arrangements entre revendeurs et pourrait envisager de mandater l’accès par nœuds fibre.

En revanche, au Royaume-Uni, la mise en place de la réglementation sur le dégroupe-ment de la boucle locale a été un échec relatif. Les retards pris par l’opérateur histo-rique BT pour fournir des produits en gros adaptés semblent avoir condamné l’ULL à un départ au ralenti en comparaison de la France. Mais désormais, BT en est au stage plus avancé de la mise au point d’une approche réglementaire avec son autorité de régu-lation. BT s’est mise d’accord avec l’OFCOM pour établir une structure organisation-nelle interne appelée « Openreach » afin de garantir la séparation opérationnelle et l’approvisionnement en produits (de gros) équivalents (pour lui-même et pour ses ache-teurs en gros) en vue de maintenir un niveau de concurrence adapté. L’institutionnalisation des obligations réglementaires par le biais d’une organisation indépendante, dotée de son propre compte de profits et pertes, au sein du groupe BT, est vue comme une mesure incitative d’autorégulation destinée à stimuler le développement des NGN. BT n’a toutefois pas décidé quelle technologie NGN elle implantera.

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4.2 Des évolutions de marché qui influent sur les politiques et la réglementation

Nous pensons que toute démarche réglementaire doit reposer sur une politique saine et une profonde compréhension des lignes de force du marché du haut débit de nouvelle génération. Notre analyse de la concurrence et de ses moteurs nous a permis de dégager un certain nombre d’évolutions qui pourraient servir de point de départ à de nouvelles politiques pour le soutien du développement des NGN et le choix des nouveaux instru-ments réglementaires.

Il y aura coexistence et concurrence de plusieurs NGN

Même si les réseaux FTTH sont souvent dépeints comme étant les seules infras-tructures à l’abri du vieillissement, notre comparaison des indicateurs de ressources employées et de résultats obtenus en ce qui concerne les technologies d’infrastruc-tures a montré que d’ici 2011, le FTTH, le VDSL2 (télécommunications) et l’Euro-DOCSIS 3.0 (câble) seront en mesure de proposer des fonctionnalités similaires.

Avec la demande de services accessibles en tous lieux, la concurrence sur le tri-ple play passe un cap

Notre analyse des marchés montre que le déploiement en masse du standard IP fera passer la concurrence sur le « triple play » du stade d’une offre tendance à celui d’une présence établie (« mainstream ») sur le marché. La principale évolution du marché du haut débit de nouvelle génération est la demande de services haut débit de nou-velle génération accessibles de façon continue par le biais de plateformes d’accès con-vergentes. Ceci nécessitera de la part des opérateurs d’infrastructure d’accélérer la mise en oeuvre de leurs strategies de convergence fixe mobile.

Le revenu moyen par utilisateur pour le haut débit se stabilisera grâce à des services à valeur ajoutée

La vente croisée et les offres convergentes, et non l’accès, seront les moteurs de la croissance de l’ARPU. Les exploitants d’infrastructure trouveront de nouvelles sour-ces de revenus en associant une connectivité haut débit avec des services IP à valeur ajoutée et grâce à de nouvelles possibilités de segmentation des clients du fait de con-trats QoS commerciaux passés avec des fournisseurs de services basés IP (tels que Yahoo, Google, Apple/iPod et Microsoft).

Tout ne tournera pas autour du débit Le principal moteur de la migration vers les réseaux de nouvelle génération n’est pas

le besoin de débit. Selon nos analyses, la majorité des usagers restera dans la four-chette des 1-6 Mbit/s jusqu’à 2008 et même, dans la plupart des pays (à l’exception des Pays-Bas), jusqu’à 2011. Les prévisions actuelles portant sur l’évolution des ser-vices nous permettent d’attendre des besoins en débit supérieurs à 50 Mbit/s dans le sens descendant et à 8 Mbit/s dans le sens montant.

Davantage de possibilités d’entrée sur le marché Alors que les réseaux existants sont étroitement liés à des services spécifiques, avec

des équipements et des BSS/OSS différents créés pour chacun des services, les NGN peuvent passer par la même plateforme et utiliser des plateformes serveur pour défi-nir les services. La prolifération du standard IP dans les architectures d’accès NGN, ainsi que dans les flux de transport, donnera aux fournisseurs d’accès par IP indépen-dants plus de possibilités de pénétration du marché à très bas prix. L’offre et la mise à disposition de services IP continus peut se faire à travers les couches application IP de n’importe quelle plateforme fixe ou mobile. Ces acteurs du marché de nouvelle géné-ration n’ont pas besoin, contrairement aux acteurs du marché de la première géné-

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ration, d’un accès physique au réseau. L’interconnexion des réseaux deviendra donc moins importante que l’échange de trafic IP.

Les politiques publiques concernant le haut débit de nouvelle génération devraient rechercher la maximisation des occasions de croissance du marché. De nouvelles sources de revenus apparaissent à mesure que les éléments de réseaux, les plateformes d’accès et les services deviennent plus modulaires et plus génériques, comme le confirme la ten-dance à la stabilisation du revenu moyen par abonné pour le haut débit après des années de diminution et d’indifférenciation.

Toutefois, avant de pouvoir investir dans les NGN à grande échelle, les opérateurs d’infrastructure doivent être rassurés dans une certaine mesure sur la capacité des poli-tiques publiques à préserver la proposition de valeur inhérente au business model des opérateurs intégrés. C’est pourquoi ils n’envisageront pas de se fixer des obligations de vente au détail ou en gros qui risqueraient d’entraîner une désintermédiation et un trans-fert de valeur disproportionné vers les fournisseurs de services indépendants, opérant au niveau de la couche d’application. Un équilibre pourrait être atteint en promouvant les accords commerciaux tels que ceux portants sur la qualité de service (« QoS ») entre les fournisseurs d’infrastructure et les fournisseurs « over the top » (ainsi nommés parce que leurs services sont transmis sur l’infrastructure des propriétaires du réseau, profitant du débit proposé par ces derniers) pour offrir des produits haut débit innovants. Pour un bon exemple d’accord Qos, voir l’étude de cas sur Shaw Communications, Vonage et Novus, au Canada (cf. graphique dessous). Au contraire des États-Unis, où le problème de l’accès des opérateurs « over-the-top » aux abonnés a poussé certains à réclamer une réglementation sur la « neutralité Internet » pour empêcher une priorisation du trafic sur Internet, il nous semble que le niveau élevé de concurrence sur les infrastructures en Europe exercera une influence stimulante sur le marché.

Pour ce qui est de la vente en gros, les revenus actuels des opérateurs (en interconnex-ion) subissent directement la pression exercée par les réseaux alternatifs haut débit fixes ou mobiles, qui fournissent des possibilités d’interconnexion IP directe. Les opérateurs chercheront à conclure des accords d’échange de trafic, tout en respectant les accords d’interconnexion prévus par la réglementation sur les plateformes déjà existantes. D’autre part, du fait du peu d’intérêt des fournisseurs « over-the-top » pour l’accès par des réseaux physiques traditionnels, les problèmes d’accès sont en train de changer de nature.

Commentaires

Concurrence triple play au Canada

� Vonage a réussi à faire alliance avec Novus, une petite entreprise nouvellement arrivée sur le marché de l’accès haut débit

� Novus opère principalement àVancouver et est largement financé par Terry Hui, un magnat de l’immobilier

� Novus est une société locale fondée en 1996. Elle fournit la télévision par câble et des services Internet au centre de Vancouver

� En novembre 2005, Novus et Vonage ont conclu un partenariat qui autorise Novusà offrir un pack triple play comportant le service VoIP de Vonage

� Vonage est un fournisseur VoIP canadien de premier plan. Il propose 500 minutes d’appel pour 19,99 dollars canadiens et les appels illimités pour 39,99 dollars.

Étude de cas

Offre triple play Offre triple play

� Shaw Communications Inc. est une entre prise canadienne de télécommunications fournissant un accès Internet haut débit, de la téléphonie numérique, la télévision analogique et digitale et des services VoD

� Même s’il fournit son propre service VoIP, Shaw recommande à ses abonnés de faire appel au service VoIP de Vonage et de payer 10 dollars canadiens en plus pour une meilleure qualité de service

Source : Étude haut débit exclusive Arthur D. Little

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Nous pensons que l’entrée sur le marché est amplement facilitée par la mise en place de la norme IP. Face à cette situation, il est nécessaire de prendre des mesures favorisant la dérèglementation pour les NGN, et de se débarrasser des obligations réglementaires reflétant des impasses structurelles héritées du passé ou des marchés isolés, étroitement liés aux infrastructures.

4.3 Une tendance à la dérèglementation vers une concurrence durable

« Nous nous attendons à une très forte accélération de la dérèglementation des marchés européens dans les années à venir. Les arguments parlant en faveur d’une dérèglementation sont tout simplement trop nombreux ».(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des fabricants d’équipement)

La dérèglementation, qui joue un rôle moteur pour les nouveaux investissements en infrastructure, est l’un des sujets brûlants dans l’univers des marchés des télécommuni-cations aujourd’hui. Elle fait d’ailleurs l’objet de débats passionnés dans de nombreux pays, notamment en tant qu’outil pour inciter à l’investissement dans les nouvelles infra-structures comme le VDSL ou le FTTx. Le cadre de réglementation actuel, qui envis-age un partage des réseaux des opérateurs historiques, incite assez peu les propriétaires de réseaux à l’investissement, soit parce que le retour sur investissement est moindre, ou que la période de paiement est plus longue que prévue.

Les décideurs ont le choix entre mettre en place une réglementation qui préservera la concurrence sur des marchés statiques, ou déréglementer pour accélérer la concurrence sur des marchés dynamiques. Toutefois, une évolution vers le marché et la convergence technologique, telle qu’elle est prévue en Europe dans les années à venir, a plus de chance de se produire sur des marchés dynamiques. Augmenter les incitations à l’investissement dans un marché déréglementé crée une dynamique de marché positive, et par conséquent plus de satisfactions pour le client.

« En augmentant le niveau de concurrence sur les infrastructures, on augmente le bien-être des abonnés et les opérateurs seraient prêts à investir si leur retour sur investissement est correct. Il ne faut donc pas que la réglementation gêne l’investis-sement. »(Citation tirée d’entretiens avec des opérateurs, des régulateurs, des fournisseurs de contenu et des fabricants d’équipement)

Points de repère internationaux pour une dérèglementation réussie

Les points de repère internationaux montrent des exemples de dérèglementations menées avec succès, dont on peut tirer des leçons pour le cas de l’Europe. Des pays comme les États-Unis (voir figure ci-dessous) ou Hong-Kong ont déjà considérablement déréglementé leur marché. Les États-Unis, qui ont déjà déréglementé la majeure partie de leur secteur des télécommunications, sont actuellement les leaders dans ce domaine. Les investissements dans les infrastructures fibre sont totalement déréglementés, et la réglementation obligeant les opérateurs historiques à accorder à leurs concurrents l’accès à l’infrastructure cuivre a été fortement allégée par l’autorité de régulation américaine, la Federal Communications Commission (FCC), en réaction à la diminution rapide des investissements dans l’infrastructure de communication filaire ces dernières années. Il

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était en effet à craindre que les États-Unis ne se retrouvent sous-équipés par rapport aux autres pays en matière de diffusion haut débit, ce qui aurait fait diminuer la compétitiv-ité du pays sur le plan international.

En Europe, l’approche sera différente et visera à préserver le niveau de concurrence créé par le cadre de réglementation existant. Vu l’importance des investissements néces-saires pour migrer vers les NGN, il sera extrêmement important que les autorités natio-nales de régulation tiennent compte du profil de risque de ces investissements lors de l’établissement des tarifs réglementaires dans les cas d’obligations d’accès imposées et des-tinées à favoriser la concurrence. Pour des informations plus spécifiques sur la dérègle-mentation, reportez-vous à l’analyse « Deregulation of the Telecom Sector and its Impact on the Overall Economy » (La Dérèglementation du secteur des télécommunications et son impact sur l’économie globale » publiée en décembre 2005 par Arthur D. Little.

Comme le montre l’étude d’un cas américain ci-dessous, les mesures de dérèglementa-tion annoncées par la FCC ont été suivies d’annonces d’investissements non néglige-ables ; d’abord par les opérateurs historiques en télécommunications, puis par leurs con-currents et les infrastructures alternatives telles que le câble.

Pays Statut

EU

Hong-Kong

Australie

Canada

Allemagne

Réalisée

Réalisée ; fin du dégroupement obligatoire en 2008

Doit être approuvée

En examen, décision en 2006

Doit être approuvée par l’UE ; Inclusion dans la loi allemande des télécommunications

Stade de la déréglementation Contexte/Objectifs

� Fin des obligations de dégroupage, de partage de ligne et de co-localisation pour le haut débit

� Pas d’obligation de dégroupage pour les infrastructures FTTx à venir

� Fin des obligations de dégroupage pour le FTTx� Plus d’obligation de fournir des lignes dégroupées

� Permettre à de potentiels investisseurs de préciser leurs termes et conditions avant d’investir

� Cadre permettant plus de clémence pour les services numériques internes à haut débit

� Déréglementation partielle du marché télécom local

� « Vacance réglementaire » , c’est à dire tolérance vis-à-vis de l’obligation de dégroupage pour l’investissement en infrastructure FTTx/VDSL

� Déréglementation des appels internationaux

� Nécessité de permettre l’investissement dans l’infrastructure de réseau grâce à des rendements proportionnels au risque encouru

� Investissements sûrs pour les réseaux additionnels

� La réaction de Bell Canada devant la tarification et une concurrence féroce

� Besoin de stimuler l’investissement � Sûreté en matière de réglementation� Perte significative de puissance de marché pour

l'opérateur historique sur le marché de la voix àl'international

� Diminution de l’investissement� Décalage entre les réglementations câble et

télécommunications

Source : Organismes nationaux de réglementation 2005

Débats actuels sur la déréglementation

2003 2004 20052002

Août : déclaration

Verizon

Juin : déclaration BellSouth

Octobre :déclaration SBC

12

3

Août : la FCC déréglemente l’accès Internet filiaire haut débit (DSL cuivre)

Décembre : la FCC introduit des amendements aux

obligations de dégroupage

Octobre : la FCC confirme la

déréglementation des connexions

FTTC

Août : déréglementation de la fibre jusqu’àla maison par la

FCC

Février : déréglementation des obligations nouvelles

pour le FTTx sur les nouvelle connexions, le

partage de lignes et la co-localisation par la FCC

Mars : le modem câble déclaré « service

d’information » par la FCC*

*La Cour suprême a confirmé en juin 2005 la décision de la FCC sur le câble (cas Brand X ) ; Source : FCC – Moments forts de la période oùMichael K. Powell était à la tête de la FCC (2005) ; communiqués de presse et site de la FCC; Arthur D. Little analysis

Chronologie déréglementation et réaction des marchés

Déc

isio

ns F

CC

R

éact

ions

Inve

stis

sem

ent Juin annonce

d’investissement de BellSouth

Octobre : annonce d’investissement de

Verizon

Octobre : annonce d’investissement de

SBC45 6

� Les dépenses en nouvelles infrastructures sont d’environ 1 milliard de dollars en 2004 et d’1,3 milliards en 2005

� Installations de FTTC en 2004 :126 000 ; estimations pour 2005 :200 000

� Projet Lightspeed : L’objectif est d’atteindre 18 millions de foyers d’ici 2007/2008 (17 mio FTTN et 1 mio FTTH)

� L’investissement cumulé attendu sur trois ans est d’environ 4 milliards de dollars + 1 milliard de dollars de mises en service.

� Objectif : équiper 15 millions de foyers, soit environ la moitié de la zone couvertes, soit, en FTTH ou en FTTN d’ici la fin 2008

� Investissement total : 15 à 20 milliards de dollars� Intention d’embaucher entre 3 000 et 5 000

nouveaux employés d’ici fin 2005

45 6

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Une étude récente menée pour la London School of Economics (Robert W. Crandall, The Brookings Institutions – « USA Broadband after 10 years of Confusing (and Con-fused) Regulatory Policy », 25 mai 2006) montre que les investissements des opérateurs historiques sur les marchés déréglementés comme les États-Unis ou les Canada dépas-sent ceux effectués sur les marchés très réglementés de l’Union Européenne.

Pertinence pour le débat sur la politique NGN en Europe

En raison de différences importantes entre les approches américaine et européenne en matière de régulation, l’application en Europe d’une méthode à l’américaine n’est guère envisageable. Ainsi, les États-Unis ont adopté une politique très libérale, arguant que les conséquences négatives d’une intervention des organismes de régulation dépasse-raient celles d’une position dominante. En revanche, l’UE a mis au point un ensem-ble très élaboré d’obligations réglementaires taillées sur mesure, que les États-membres ont appliquées avec plus ou moins de succès. L’objectif recherché par ces obligations était d’empêcher les opérateurs historiques d’abuser de leur position dominante, tout en encourageant l’investissement dans des infrastructures alternatives. La notion d’« échelle d’investissement » était l’expression théorique de l’idée selon laquelle les opérateurs

� Installation d’équipements haut débit additionnels dans environ 200 centraux dans tout le pays, ce qui porte le réseau national Covad à plus de 2 000 centraux.

� Un agrandissement du réseau d’accès permet àCovad d’utiliser son réseau d’infrastructure ATM plus efficacement.

Covad Annonce une extension de son réseau en 2004Covad … a annoncé aujourd’hui son intention d’étendre sa couverture géographique et humaine pour le DSL, l’accès aux données et le T1.Communiqué de presse, 7 Janvier 2004

� Accord avec Level 3 pour couvrir sa zone de couverture

� Extension du réseau incluant la capacité fibre, le routage et l’équipement optique.

Comcast Aggrandit son infrastructure fibre Extends National Fiber Infrastructure… pour fournir de la fibre noire dans les réseaux inter-bains et métro dans le cadre de l’extension de sa zone de couverture fibre. Cela permet à Castcom de disposer d’un réseau haut débit couvrant tout le pays et améliorable.Communiqué de presse, 7 décembre 2004

� OEN prévoit de proposer un service IPTV intégré, l’Internet 10 Mbit/s à 100 Mbit/s, la voix, la vidéo àla demande (VOD) et d’autres services haut débit

� OEN a déclaré avoir reçu des autorisations pour distribuer par IP plus de 400 chaînes de TV.

OEN prévoit un déploiement FTTH à large échelle àHouston… a annoncé des plans de déploiement FTTH pour 1 600 000 foyers à Houston, le 10e plus grand marchétélévisuel aux EU. L’entreprise … prévoit de lancer son offre de service aux EU décembre 2005Communiqué de presse, octobre 2005

Entreprise Annonce Détails

OEN

exemples

Source : Coupures de presse, analyse Arthur D. Little

Annonces d’investissement d’autres acteurs

0

0,05

0,1

0,15

0,2

FT

KPN

TELI

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TDC DT

T-Ita

lia BT

Tele

fóni

ca

TELU

S

BC

E

MTS

RB

OC

S

Dépenses/recettes filiaire (proportion dégroupage dans les cases)

Europe Amérique du Nord

0,30 0,28 0,30 0,16 0,21 0,12 0,01 0,08 0,01-0,02 0,04

Source : rapports d’exercice des entreprises

Dépenses/recettes filiaire 2005

proportion de lignes dégroupées

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alternatifs grimpent à l’échelle de l’infrastructure en passant par les cinq formes de con-currence réglementées que sont la revente DSL, l’accès bitstream, l’accès partagé, l’ULL et le DSL non couplé à un abonnement téléphonique, ou « DSL nu » (avec accès part-agé ou bitstream). Il était prévu que ces cinq options se distingueraient par une plus ou moins grande différenciation de services en comparaison de l’offre des opérateurs histo-riques, ainsi que par leur potentiel de marge brute (toujours minimale pour la revente, et maximale pour l’ULL). Un opérateur alternatif devrait toujours être incité à passer au barreau suivant de l’échelle pour finir par installer sa propre infrastructure. Or pour l’instant rien ne prouve que les opérateurs alternatifs progressent réellement sur l’échelle des investissements, sauf en France.

« De nombreux concurrents profitant des offres de revente ou d’accès bitstream (BSA) et présents sur le marché depuis plusieurs années ne font pas les investisse-ments nécessaires pour grimper les échelons »(Michael Bartholomew, directeur de l’association européenne des opérateurs de réseaux de télécom-munications, in Regulatory Frameworks for Promoting the Broadband Market Broadband, World Forum Europe, octobre 2005)

L’observation montre que les opérateurs alternatifs conçoivent généralement leurs busi-ness model économiques autour d’une des cinq options, sans l’intention de monter les échelons. On s’aperçoit par conséquent que la concurrence se fait généralement sur la plateforme d’infrastructure existante, et que l’objectif général de ce concept de régle-mentation ne sera pas atteint.

Toutefois, toutes les politiques NGN futures en Europe chercheront probablement à préserver les acquis de l’approche traditionnelle et à préserver le niveau de concurrence sur l’infrastructure qu’elle a créée. La politique de stimulation de l’investissement par la réglementation devra donc être plus élaborée en Europe qu’aux États-Unis. Cependant, en Europe, la dérèglementation semble être le meilleur moyen d’accélérer les investisse-ments en NGN. En effet, le « concept d’échelle », qui implique l’instauration de régimes complexes de régulation de la concurrence, ne semble pas fonctionner de façon optimale pour la plupart des marchés européens du haut débit. De plus, l’idée implicite derrière l’approche américaine de « laissez faire », à savoir que les forces du marché et les change-ments technologiques contrebalancent à terme la puissance de marché des acteurs domi-nants, semble prendre davantage corps, compte tenu de la vitesse de déploiement de l’IP et des changements concurrentiels sur le marché du haut débit de nouvelle génération.

On s’attend à ce que la Commission européenne, dans les directives qu’elle publiera à partir de 2006, propose un allègement léger ou de moyenne ampleur de la réglementa-tion dans le secteur des télécommunications. Le débat sur le bien-fondé de la dérègle-mentation se fait principalement au niveau la Commission, qui, de l’avis de la plupart des experts, devrait bientôt apporter une certaine dose de dérèglementation. Ce pronostic semble confirmé par le fait que des institutions publiques, comme l’OCDE, affirment depuis longtemps que les investissements dans les technologies de l’information et de la communication ont un effet positif sur l’ensemble de l’économie.

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4.4 Phase de migration vers les NGN : politique et recommandations en matière de réglementation

Nous nous appuyons sur nos analyses pour recommander que les réglementations et les poli-tiques publiques en matière de NGN reflètent à l’avenir un certain nombre de principes.

a) Stimuler une transition vers les NGN conforme aux principes du marchéIl paraît inévitable que les exploitants d’infrastructures dans le haut débit migrent vers les NGN. La première raison en est que les clients réclament des services accessibles en tout lieu, la seconde est la vive concurrence des nouveaux acteurs sur le marché, tels Yahoo et Google, qui travaillent à partir de la couche application et introduisent des services et des applications haut débit innovants, basés sur la vidéo. Pour les opérateurs historiques de télécommunications, l’argument le plus irrésistible en faveur des NGN est surtout défen-sif : en augmentant l’efficacité de leurs réseaux et en se créant de nouvelles occasions de vente de produits IP en gros et au détail, ils espèrent faire cesser les pertes qu’ils enregis-trent sur leurs lignes fixes traditionnelles. Pour les câblo-opérateurs, le passage aux NGN semble demander moins d’efforts. En effet, les réseaux dont ils disposent actuellement ont plus de capacité et leurs éléments constitutifs semblent les rendre plus facilement extensi-bles, même si le partage de capacité rend la gestion du débit relativement ardue. Le pro-blème principal des câblo-opérateurs en matière de concurrence n’est pas d’ordre tech-nologique : c’est la difficulté de proposer une couverture convenable quand on opère au niveau régional et non pas national comme les autres opérateurs historiques.

Nous ne nous attendons pas à ce qu’une migration vers les NGN conforme au marché prenne la forme d’une concurrence à part entière entre les infrastructures NGN à l’échelle des pays avant 2011 (à l’exception peut-être des zones à équiper). Nos analyses nous por-tent à penser que les opérateurs historiques de télécommunications, par exemple, ne pas-seront que graduellement aux NGN, en commençant par les zones où la concurrence des NGN câble est la plus rude, généralement les grandes métropoles. C’est par con-séquent au cours de cette phase de migration, où la concurrence sur les NGN n’émergera que dans des poches locales ou régionales, que les réseaux haut débit subventionnés par l’État (comme les initiatives fibre jusqu’au domicile aux Pays-Bas ou les réseaux sans-fil urbains en République Tchèque) exerceront le principal effet de distorsion de la concur-rence en retardant les investissements des exploitants d’infrastructure privés. La perspec-tive de devoir être en concurrence avec des services et des réseaux subventionnés change nettement le profil de risque de la construction de réseaux NGN privés, ce qui augmente le prix de financement des investissements NGN pour les opérateurs d’infrastructure haut débit privés. Nous pensons que les réseaux locaux publics, si tant est qu’ils puissent être un jour viables, ne sauraient le rester au-delà de la phase de migration. De part leur couverture limitée, ils ne seront pas intéressants pour les fournisseurs de services, puisque les NGN concurrents installés à plus grande échelle pourront proposer l’accès à une cli-entèle plus large avec des conditions commerciales plus intéressantes.

b) Limiter l’aide publique aux NGN en cas de défaillance flagrante du marchéAfin de stimuler un passage aux NGN conforme au marché, nous pensons que les poli-tiques publiques et les mesures de réglementation devraient limiter les subventions en cas de défaillance flagrante du marché. On parle de défaillance du marché quand il est clair que le marché n’incite pas les fournisseurs d’infrastructure privés à investir dans l’installation ou la mise à niveau d’infrastructures haut débit permettant aux abonnés d’une zone donnée d’accéder à des produits haut débit actuels et de nouvelle généra-tion. Comme le montre notre analyse, la plupart des infrastructures haut débit actuelles sont d’ores et déjà en mesure de fournir le débit nécessaire pour les services de nouvelle

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génération. L’autre argument souvent cité en faveur de l’existence de réseaux financés par des fonds publics est qu’ils permettent de faire contrepoids à la dépendance des cli-ents vis-à-vis d’offres de services passant par les infrastructures existantes, lesquelles sont entre les mains de groupes privés. Nous pensons pour notre part que les cas d’abus de position dominante doivent être résolus par le droit de la concurrence, pas par des aides publiques. Ces dernières ne doivent être envisagées pour stimuler les NGN que dans les zones où la concurrence est faible et l’économie statique. Sur les marchés concurrenti-els, elles nuiraient aux forces du marché et mettraient un coup d’arrêt à une transition conforme au marché.

c) Stimuler la progression d’une concurrence basée sur les infrastructures NGNNotre analyse montre que la coexistence de multiples NGN en concurrence sur un marché du haut débit de nouvelle génération est possible. La comparaison des échéan-ciers en matière de technologies d’accès montre que les opérateurs de câble et de télé-communications actuels sont prêts à fournir des services haut débit innovants. Même si le xDSL (technologie d’accès VDSL2) restera prédominant en Europe, le câble (grâce aux technologies d’accès EuroDOCSIS 3.0) et le FTTH offriront des possibilités similaires. Bien qu’aucune technologie ne puisse être considérée comme universellement supéri-eure, les différents scénarios d’utilisation feront émerger les avantages concurrentiels de chacune d’entre elle ; les possibilités commerciales existent donc pour chaque technolo-gie. Le cadre réglementaire actuel repose sur l’idée que la compétition sur les infrastruc-tures est la meilleure façon d’encourager l’investissement ; et nous pensons qu’il est bon de continuer ainsi. Nous pensons également que le degré de concurrence autorisée entre les réseaux de nouvelle génération est réaliste.

d) Elargir les méthodes de définition des marchés de l’Union Européenne – « Think Out the Box (Penser au-delà des limites) » La tendance actuelle à la convergence fixe/mobile joue un rôle fondamental dans la structuration des NGN. Ce changement de modèle sera marqué par le passage de réseaux haut débit isolés à des réseaux de nouvelle génération multiples, connectés de façon continue et accessibles de n’importe où, qui aideront les utilisateurs à accroî-tre de plus en plus leur mobilité. Reposant sur une décomposition très pointilleuse des marchés et des services de télécommunications, le cadre réglementaire actuel et la défi-nition des marchés concernés reflètent les caractéristiques de l’architecture des réseaux haut débit de première génération et ne tiennent pas compte des changements fonda-mentaux liés à là convergence fixe/mobile et de la raison d’être des NGN. Au contraire des réseaux de première génération, qui s’alignaient étroitement sur les services, lesquels disposaient donc chacun de leurs propres équipements, plateformes de transport et sys-tèmes de soutien, les NGN utiliseront les mêmes plateformes réseau et se serviront de plateformes serveur pour définir les services. À l’heure où la mobilité devient un facteur de concurrence crucial pour les réseaux haut débit fixes, il est vain de chercher à évaluer le pouvoir de marché pour les services de nouvelle génération à l’aune des définitions de marchés actuelles. En même temps, l’interconnectivité accrue des plateformes tech-nologiques patrimoniales et alternatives et des fournisseurs de service basés sur Internet qui arrivent sur le marché augmente la substituabilité des services et des réseaux du point de vue de l’offre et de la demande. Il faudra donc tenir compte d’un plus grand nombre d’acteurs pour anticiper les niveaux de concurrence et de domination sur les marchés pertinents de nouvelle génération.

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Annexe A Méthodologie

Ce rapport établit, pour la période 2005-2011, une comparaison entre la situation du haut débit des pays d’Europe de l’Ouest et celle de pays d’Amérique du Nord et d’Asie ayant fait l’objet d’une étude de cas. Les conclusions et les résultats quantitatifs comme qualitatifs présentés s’appuient principalement sur trois sources d’informations :

des entretiens avec des experts ;

des recherches sur des sources primaires et secondaires ;

le modèle de marché exclusif Arthur D. Little.

Entretiens avec des experts – Afin de mieux comprendre les tendances principales du marché et les stratégies d’entreprise, Arthur D. Little a organisé des ateliers et plus de 30 entretiens exclusifs dans dix pays différents auprès d’acteurs majeurs situés tout au long de la chaîne de valeur de l’industrie du haut débit. Nous avons interrogé, entre autres, des représentants des fournisseurs d’accès, des opérateurs, des fournisseurs de con-tenu, des fabricants d’équipement et des organismes nationaux de réglementation. Ces entretiens nous ont apporté un aperçu de première main sur le haut débit, ses défis, ses perspectives, ses dynamiques, considérés du point de vue des acteurs de cette industrie. Les entretiens avec les organismes de régulation nous ont aidé à mieux comprendre les politiques menées actuellement dans différents pays en matière de haut débit, ainsi que le niveau de concurrence des marchés et l’impact des réglementations sur le développe-ment du haut débit en fonction des conditions.

Recherches sur sources primaires et secondaires – Arthur D. Little a entrepris une vaste enquête et une analyse approfondie de l’industrie du haut débit sur cha-cun des marchés nationaux étudiés. À partir de sources officielles, d’éléments inédits et d’informations diffusées par les entreprises, nous avons réuni une vaste somme de don-nées. Récoltant nos informations aux niveaux régional et national ainsi qu’au sein de des entreprises, et les assortissant d’une analyse approfondie du marché pour chaque pays étudié, nous avons établi une description complète des nombres d’abonnés, des coûts d’accès et des caractéristiques principales du haut débit et testé la véracité des chif-fres publiés par les entreprises, ce qui nous a permis de dresser un tableau exhaustif de l’industrie. Un groupe de chercheurs a été constitué afin de coordonner le travail des équipes basées dans chaque pays particulier, compiler les analyses par pays et harmoniser le tout. Ce groupe a également mené une seconde vague d’études de marché pour véri-fier les chiffres ainsi consolidés.

Le modèle du marché du haut débit d’Arthur D. Little – Afin de donner une forme quantitative aux changements qui, nous le pensons, affecteront le marché du haut débit, Arthur D. Little a construit un modèle basé sur les données du secteur, les dynamiques, les facteurs de croissance, les moteurs et les inhibiteurs du marché. Il permet de se faire une idée claire et solide de l’évolution de l’industrie du haut débit sur la période étudiée. Nous avons soigneusement testé la cohérence de nos hypothèses avec l’évolution actu-elle du marché.

Les perspectives individuelles des spécialistes d’Arthur D. Little ont été filtrées au moyen de délibérations collectives extrêmement rigoureuses ; les analyses produites reflètent donc les vues de l’ensemble de nos spécialistes.

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Annexe B Definitions and Abbreviations

3GPP 3rd Generation Partnership Project, projet de collaboration de 3ème génération. Projet commun d’organismes tels que l’ETSI (European Telecommunications Standards Institute – Europe), ARIB/TTC (Association of Radio Industries and Businesses/Tele-communication Technology Committee – Japon), CCSA (Chine), ATIS (Alliance for Telecommunications Industry Solutions - Amé-rique du Nord) et TTA (Telecommunication Technology Associa-tion - Corée du Sud). L’objectif de 3GPP est de produire des spéci-fications pour les réseaux de téléphonie mobile de 3ème génération (3G) dans le cadre du projet IMT-2000 de l’International Telecom-munications Union (ITU). Les spécifications de 3GPP se basent sur les spécifications GSM améliorées, plus connues aujourd’hui sous le nom de système UMTS

3GPP2 3GPP2 est le groupe de standardisation de CDMA2000, qui ras-semble les standards 3G basés sur la technologie CDMA 2G

Accès à haut débit Connexion Internet permanente disposant d’une vitesse d’au moins 256 Ko/s*

ADSL Asymmetric Digital Subscriber Line, ligne d’abonné numérique à débit asymétrique. Version de DSL la plus fréquemment rencon-trée dont la vitesse de téléchargement est plus élevée que la vitesse d’exportation

ARPU Average Revenue per User, revenu moyen par utilisateurATM Asynchronous Transfer Mode, mode de transfert asynchrone.

Standard réseau de commutation par cellules utilisant une bande passante de 25 Mo/s à 622 Mo/s

Câble MSO Cable Multi Service Operator, exploitant du câble multi système. Exploitant du câble TV, qui offre le service triple play

Câble, HFC Hybrid Fibre Coaxial, réseau hybride câble coaxial/fibre. Techno-logie d’accès à haut débit qui combine la fibre optique et le câble TV coaxial pour transmettre des données et des programmes vidéo à haut débit passante pour le raccordement au domicile des parti-culiers

CAGR Compound Annual Growth Rate, taux de croissance annuel pon-déré

CAPEX Capital Expenditures, dépenses d’investissementCDMA, CDMA2000 Code-Division Multiple Access, accès multiple par répartition en

code. Technologie digitale cellulaire qui permet à plusieurs uti-lisateurs de partager simultanément la même fréquence sur une bande/un espace donné

Contenu haut débit Contenu numérique (musique, films, jeux, etc.) disponible via des réseaux à haut débit dont l’accès, payant, est facturé par le fournis-seur au consommateur final

Dispositifs, CPE Customer Premises Equipment, équipements privés d’abonné. Équipements à haut débit pour les utilisateurs finaux (p. ex. modem, routeur, dispositif VoIP ou tout autre équipement qui se trouve sur le site d’un client

DOCSICS Data Over Cable Service Interface Specification, norme de modem câble, spécifiant le transfert de données à haut débit sur réseau câble. Norme internationale développée par Cable Labs qui définit les con-ditions d’interface de communications et de soutien d’opération pour un système de données utilisant le système de télévision par câble

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DRM Digital Rights Management, gestion des droits numériquesDSL Digital Subscriber Line, ligne d’abonné numérique. Technologie

de transport de données à très haut débit sur une simple ligne de raccordement téléphonique

DSLAM Digital Subscriber Line Access Multiplexer, multiplexeur d’accès DSL. Mécanisme provenant du site principal d’une entreprise de téléphonie qui redirige de nombreuses lignes DSL vers une seule ligne ATM haut débit

DVB-T/H Digital Video Broadcasting – Terrestrial/Handheld, diffusion vidéo numérique – terrestre/application portable

ELT Évolution sur le long termeETTH Ethernet To The Home, Ethernet jusqu’à l’abonné. Application

spécifique de Fibre to the premises (FTTP, fibre jusqu’aux locaux) qui est apparue pour la première fois en 1999 dans un garage de Palo Alto, California. La technologie FTTP et FTTH (Fibre to the home, fibre jusqu’à domicile) repose sur une transmission par fibre optique, tandis que la technologie ETTH envisage une solution plus globale pour faire évoluer les réseaux du modèle à commutation de circuits vers un modèle à commutation de paquets utilisant l’éthernet, contrairement à l’ATM et aux autres normes concurrentes

EuroDOCSIS Data Over Cable Service Interface Specification (DOCSIS), norme de modem câble, spécifiant le transfert de données à haut débit sur réseau câble. Norme internationale développée par Cable Labs qui définit les conditions d’interface de communications et de soutien d’opération pour un système de données utilisant le système de télévision par câble. Les premières spécifications de EuroDOCSIS étaient la version 1,0, publiée en mars 1997, avec la révision 1,1 sui-vant en avril 1999. En raison de la demande croissante de services symétriques en temps réel tels que la téléphonie IP, EuroDOCSIS a été révisé une seconde fois pour améliorer les vitesses de trans-mission montante (depuis l’utilisateur vers Internet) et les capacités de la qualité du service. La version EuroDOCSIS 2.0 a ainsi été publiée en janvier 2002. La norme EuroDOCSIS 3.0 apparaîtra d’ici la fin de l’année 2006

EV-DO, 1XEV-DO Signifie « EVolution, Data-Only ». Cette norme « 3G », qui appar-tient à la famille CDMA2000, offre un accès de transmission de données uniquement (pas de la voix) à un débit très rapide (jusqu’à 2,4 Mo/s)

FBWA Fixed Broadband Wireless Access, accès sans-fil fixe à haut débitFCC Federal Communications Commission, Commission fédérale des

communicationsFFT Fast Fourier Transform, Transformée de Fourier rapideFMC Fixed/Mobile Convergence, convergence fixe/mobileFTTB Fibre to the building, fibre jusqu’à l’immeubleFTTC Fibre To The Curb, fibre jusqu’au trottoir. Renvoie à un système

de télécommunications basé sur des câbles en fibre optique reliés à une plateforme qui dessert plusieurs clients. Chacun de ces clients dispose d’une connexion à cette plateforme via un câble coaxial ou à paire torsadée

FTTH Fibre to the Home, fibre jusqu’au domicile. Technologie d’accès à haut débit capable de fournir des vitesses de transfert de données particulièrement élevées

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FTTN Fibre To The Node, fibre jusqu’au nœud. Architecture à haut débit qui fournit un accès internet et d’autres services à haut débit en fibre optique jusqu’au nœud puis par VDSL via l’installation de téléphone existante jusqu’au domicile. Le déploiement de cette architecture est moins coûteux que la technologie concurrente FTTP mais n’offre pas la capacité totale du haut débit via la fibre jusqu’au domicile. Le débit de transfert des données est limité à 25-30 Mo/s

Go GigaoctetGSM Global System for Mobile Communications, système global pour

les communications mobiles. Norme la plus utilisée dans le monde pour les téléphones portables (plus d’1,8 milliards d’utilisateurs dans plus de 210 pays et territoires). La présence généralisée de la norme GSM permet un roaming (itinérance) international très fré-quent entre les opérateurs de téléphones portables, ce qui permet aux abonnés d’utiliser leur téléphone portable presque partout dans le monde

HFC Hybrid Fiber Coaxial (HFC), réseau hybride câble coaxial/fibre. Terme de l’industrie des télécommunications désignant un réseau qui combine la fibre optique et le câble coaxial pour créer un réseau à haut débit. Il est utilisé depuis les années 1990 par les opérateurs de TV câblée

HSDPA High Speed Downlink Packet Access, accès par paquets en liaison descendante haut débit. Protocole de téléphonie mobile également appelé 3,5G (ou « 3½G »), variation de 3G qui double les capaci-tés du réseau et multiplie par cinq la vitesse de téléchargement de données

HSPA High Speed Packet Access, accès haut débit par paquetsIEEE Institute of Electrical and Electronic Engineers, Institut d’ingé-

nieurs électriciens et électroniciens. Fixe les normes de la gestion de réseaux, en particuliers les normes 802

IM Instant Messaging, messagerie instantanéeIP Internet Protocol, protocole InternetIPTV Internet Protocol Television, télévision par protocole InternetIPv6 Internet Protocol version 6, protocole Internet version 6. Norme

de couche réseau utilisée par les dispositifs électroniques pour échanger des données via un réseau à commutation par paquets. Elle prolonge la version 4 du protocole Internet et constitue la seconde version généralement utilisée

ISP Internet Service Providers, fournisseurs de services Internet. Four-nissent à leurs clients un accès à haut débit, souvent acheté auprès des fournisseurs de services réseaux

Kbit/s, Mbit/s Kilobit par seconde, mégabit par secondeKDGS Également désigné par Power 93.9. Radio diffusant de la musique

rythmée contemporaine pour le marché de Wichita, Kansas. La licence est déposée à Andover, Kansas, la radio appartient à Enter-com et la fréquence d’émission est 93.9 MHz avec une puissance d’émission effective de 25 kW

LLU Local Loop Unbundling, dégroupage de la boucle locale. Proces-sus d’autorisation des opérateurs de télécommunications à utiliser les connexions téléphoniques par paire torsadée depuis le centre d’échange téléphonique jusqu’au site du client. La boucle locale appartient à l’entreprise de services locaux titulaire (ILEC)

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MBWA, Mobile Broadband Mobile Broadband Wireless Access, accès sans-fil mobile à haut débit. Ces systèmes fournissent des débits de transmission de don-nées allant de 384 Ko/s à 4 Mo/s et permettent aux utilisateurs de circuler dans des zones larges

MIMO Multiple-input multiple-output communications, communications à entrée et à sortie multiples. En ingénierie électrique, elles ren-voient habituellement aux systèmes de communication à antennes multiples en entrée et en sortie

MoU Minutes of Use, minutes de téléphonie MPEG Moving Picture Experts Group, groupe expert d’images en mouve-

mentMPEG-4 Élargit MPEG-1 aux objets audio/vidéo, aux contenus en 3D, au

codage en réseau binaire très bas et au support de gestion des droits numériques. Comprend plusieurs normes vidéo ultraperformantes récentes (alternatives à la vidéo MPEG-2), notamment l’Advanced Simple Profile (profil simple avancé) et l’Advanced Video Coding (codec vidéo avancé)

MPLS Multiprotocol Label Switching, commutation multiprotocole par étiquette

NGN Next Generation Network, réseau de nouvelle générationNRA National Regulatory Authorities, autorité de régulation nationaleNSP Network Service Provider, fournisseur de services réseaux. Possède

et exploite le réseau et fournit un accès à haut débit à ses clientsP2P Technologie peer-to-peer (p. ex. KaZaA, Gnutella, Overnet)PCMCIA Personal Computer Memory Card International Association, nou-

velles cartes PCPDA Personal Digital Assistant, assistant numérique personnelPPP Public Private Partnerships, partenariats public privéPPV Pay-per-view, « chaînes à péage »PSTN Public Switched Telephone Network, réseau téléphonique com-

muté publicPWLAN Public Wireless Local Area Network, réseau WLAN public, hots-

potQAM Schéma de modulation qui transmet des données en changeant

(modulant) l’amplitude de deux ondes porteuses. Ces deux ondes, généralement sinusoïdales, sont déphasées de 90°, d’où leur dési-gnation d’ondes porteuses en quadrature et le nom du schéma

QoS Quality of Service, qualité de serviceR&D Research & Development, recherche & développementROI Return on Investment, retour sur investissementSatellite Broadband Broadband access via a satellite, accès à haut débit par satelliteSDH Synchronous Digital Hierarchy, hiérarchie numérique synchroneSDTV Services de diffusion à la demandeServices à haut débit Services délivrés et payés par les fournisseurs d’accès aux réseaux

à haut débit (p. ex. protection anti-virus, filtre anti-spam, contrôle parental, etc.)

Taux de désabonnement Pourcentage de clients qui résilient leur abonnement et se décon-nectent d’un service à haut débit

Taux de pénétration Pourcentage de foyers disposant d’au moins un abonnement haut du haut débit débit via une des technologies d’accès à haut débit (DSL, Cable, etc.)

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TDD Dispositif de télécommunications pour les sourds Telco Entreprise de télécommunications (opérateur de téléphonie tradi-

tionnel)TIC Technologie de l’information et de la communication, Information

and Communication Technology (ICT)TIME Télécommunications, IT, Média & ÉlectroniqueTriple Play Triple Play service, service triple play. Terme de marketing dési-

gnant l’offre de trois services. L’Internet haut débit, la télévision (vidéo à la demande ou diffusion classique) et le téléphone via une simple connexion à haut débit. Le service triple play repose sur un business model combiné plutôt que sur des solutions techniques ou une norme classique

TV TélévisionTVHD Télévision à haute définition (High-Definition television, HDTV).

Cela signifie que la résolution des signaux d’émission TV est plus grande que pour les formats traditionnels (NTSC, SECAM, PAL). À l’exception de formats analogiques récents proposés en Europe et au Japon, la TVHD est diffusée numériquement et son introduc-tion coïncide parfois avec l’introduction de la télévision numérique (DTV)

ULL Unbundling of Local Loop, dégroupage de la boucle localeUMTS Universal Mobile Telecommunications System, système univer-

sel de télécommunications mobiles, technologie mobile de 3ème génération

UMTS Universal Mobile Telecommunications System, système universel de télécommunications mobiles. C’est une des technologies de téléphonie mobile de troisième génération (3G). Elle utilise en priorité la norme W-CDMA, est normalisée par le 3GPP et cons-titue la réponse européenne et japonaise aux exigences de l’IMT-2000 de l’ITU pour les systèmes de radiotéléphonie cellulaire 3G

USB Universal Serial Bus, bus série universelUSP Unique selling proposition, argument publicitaire uniqueVAS, SVA Value added services, services à valeur ajoutéeVDSL DSL à très haut débit binaire, capable de transférer jusqu’à 52 Mo/s

en téléchargement et 16 Mo/s en transmission montanteVoD Video on Demand, vidéo à la demandeVOD Video On Demand, vidéo à la demandeVoIP Voice over Internet Protocol, voix sur protocole InternetWeb 1.0 Première génération de services disponibles sur le World Wide

Web Web 2.0 Web 2.0 renvoie généralement à la seconde génération de services

disponibles sur le World Wide Web qui permet la collaboration et l’échange d’informations en ligne. Contrairement à la première génération, Web 2.0 fournit aux utilisateurs une approche orientée davantage sur les applications de bureau que sur les pages web sta-tiques d’origine

WiMax Worldwide Interoperability for Microwave AccessWLAN, WiFi Wireless Local Area Network, technologie d’accès à haut débit qui

utilise un spectre de fréquence non licenciéxDSL xDSL fait référence aux différentes variantes de DSL telles

qu’ADSL, SDSL ou VDSL

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Annexe C A propos d’Arthur D. Little

Le pôle Télécommunications, TI, Média & Électronique (TIME) d’Arthur D. Little est un réseau d’experts de renommée mondiale. Nous proposons une combinaison sans précédent d’expertise industrielle, de compréhension des technologies sous-jacentes aux industries numériques et de maîtrise des processus opérationnels qui y ont cours. Le tra-vail de TIME pour des entreprises situées tout au long de la chaîne de valeur suit deux axes majeurs :

nous aidons nos clients à accroître leur leadership et à augmenter leur valeur, en révo-lutionnant leurs stratégies et en différenciant leurs produits et leurs services selon une approche globale ;

nous les aidons également à améliorer leurs performances et leurs profits en diffusant de meilleures pratiques dans toute leur entreprise.

Nous aidons nos clients à mieux comprendre les déterminants stratégiques, opérationnels et culturels qui impactent leur gestion des technologies, de l’innovation et des indicateurs financiers, et nous leurs transférons ces compétences afin de leur permettre d’optimiser leur création de valeur vis-à-vis de leurs partenaires.

Qui sommes nous ?

Arthur D. Little a créé en 1886 le premier cabinet de conseil à Cambridge, au Massa-chussets (États-Unis). Notre attitude pionnière et innovante, combinée à notre exper-tise technologique et industrielle et à notre expérience des secteurs concernés, nous per-met d’aider nos clients à réaliser une croissance et un gain de valeur extraordinaires. Nous nous réinventons en permanence depuis 120 ans et faisons profiter nos clients de toute notre expérience et de nos connaissances sans cesse mises à jour dans les princi-paux domaines d’activité. Nous approchons chaque mission avec un mélange de curiosité, de créativité, d’intégrité et de rigueur analytique, ce qui se traduit par des améliorations rapides et spectaculaires des résultats. Grâce à notre partenariat avec Altran Technolo-gies et Cambridge Consultants Ltd, nous avons accès à un réseau de 16 000 consultants experts répartis dans plus de 30 agences dans le monde entier.

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Annexe D Contacts

Auteurs du rapport

Konstantinos Apostolatos Karim Taga Patrick SuterDirector Benelux Managing Director Autriche Project Manager+31 10 2018 817 +43 1 515 41 43 +41 44 722 89 [email protected] [email protected] [email protected]

Les directeurs des pôles TIME dans votre zone sont :

Allemagne Arno Wilfert [email protected] Thomas Kuruvilla [email protected] Karim Taga [email protected] Jean Fisch [email protected]ésil Celso Gonzalez [email protected]ée Sungtae Jun [email protected] Eulogio Naz [email protected] Jesus Portal [email protected]États-Unis Martyn Roetter [email protected] Ignacio Garcia-Alves [email protected] Eric Hazan [email protected] Chine Hyunggee Chung [email protected] Giancarlo Agresti [email protected] Yoshikazu Matsuoka [email protected] Konstantinos Apostolatos [email protected] Grant Greatrex [email protected] Trevor Brignall [email protected] Michael Natusch [email protected] Bo Lenerius [email protected] Reine Wasner [email protected]/Colombie Adriana Acevedo [email protected]

Les auteurs tiennent à rappeler les contributions de Bertram Boelinger (Allemagne), Etienne Brumauld des Houlières (France), Sascha Frommhund (Autriche), Morgane Gaubier (RU), Beat Hangartner (Suisse), Bernhard Nagiller (Autriche), Martyn Roetter (EU), Markus Schroeter (Suisse), Ashish Sharma (Singapour/États-Unis), Nina Stanek (Suisse), Jens Wagner (Suisse), et bien d’autres dans le monde entier.

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Réseaux de nouvelle génération en EuropeLe haut débit en 2011 et au-delà