ROYAUME DU MAROC MINISTERE DE LA SANTE...

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ROYAUME DU MAROC MINISTERE DE LA SANTE INSTITUT NATIONAL D’ADMINISTRATION SANITAIRE INAS Septième Cours National de Formation en Administration Sanitaire et Santé Publique (2002-2004) Mémoire présenté pour l’obtention du Diplôme de Maîtrise en Administration Sanitaire et Santé Publique Option : Santé Publique Elaboré par : Dr Ahmed BOUGATAYA Juillet 2004 EVALUATION DES RISQUES PROFESSIONNELS A L’HOPITAL CAS DU SERVICE DES URGENCES DE L’HOPITAL MOULAY ABDELLAH DE SALE

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ROYAUME DU MAROC MINISTERE DE LA SANTE

INSTITUT NATIONAL D’ADMINISTRATION SANITAIRE INAS

Septième Cours National de Formation en Administration Sanitaire et Santé Publique

(2002-2004)

Mémoire présenté pour l’obtention du Diplôme de

Maîtrise en Administration Sanitaire et Santé Publique

Option : Santé Publique

Elaboré par : Dr Ahmed BOUGATAYA

Juillet 2004

EVALUATION DES RISQUES PROFESSIONNELS A L’HOPITAL

CAS DU SERVICE DES URGENCES

DE L’HOPITAL MOULAY ABDELLAH DE SALE

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A mes parents A ma famille A mes amis

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REMERCIEMENTS

A notre directeur le Professeur. N. FIKRI BENBRAHIM. Nous avons pu apprécier vos qualités humaines et professionnelles, l'intérêt que vous portez à la réussite de cette institution et l'intérêt que vous n'avez cessé d'accorder à notre formation. Veuillez trouver ici l'expression de notre estime et de notre profond respect. A notre encadrant le Docteur N. JBARA. Nous tenons à vous exprimer nos vifs remerciements pour l'intérêt que vous avez accordé à l'élaboration de ce travail. Vous nous avez guidé à chaque étape de sa réalisation avec bienveillance, disponibilité et courtoisie. Nous vous prions de trouver ici le témoignage de notre reconnaissance et respect. A tous nos enseignants de l'INAS. Veuillez accepter le témoignage de notre reconnaissance pour l’intérêt que vous avez toujours manifesté pour notre formation. A tout le personnel du service des urgences de l’hôpital Moulay Abdellah de Salé. A tous ceux qui ont contribué de prés ou de loin à la réalisation de ce travail. Aux membres du jury qui ont bien voulu lire ce travail et le juger. A tous les collègues de la septième promotion, que les liens tissés entre nous durant ces deux années soient éternels. A tout le personnel de l'INAS et du CDS.

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RESUME

Les risques professionnels sont très nombreux à l’hôpital ; ce dernier constitue un

milieu de travail à haut risque. Il cumule les risques inhérents à toute activité de

travail et les risques liés à sa spécificité.

L’exposition du personnel hospitalier aux risques professionnels et la création d’un

service central de santé au travail, contrastent avec une grande variation dans

l’implantation des unités de santé au travail, chargées de la surveillance du

personnel, de l’évaluation et de la prévention des risques professionnels auxquels

il est exposé.

Cette étude s'inscrit dans le domaine de la santé et la sécurité au travail. Elle se

propose de faire une évaluation des risques professionnels (EvRP) à l'hôpital

public marocain en proposant une démarche d'EvRP et en réalisant une EvRP au

niveau d'un service des urgences.

L'étude commence par présenter une typologie des différents risques

professionnels auxquels est exposé le personnel hospitalier : accidents, risques

biologiques, risques physiques, risques chimiques, risques psychologiques, etc.

Ensuite, l'étude propose la démarche d’EvRP à l'hôpital. Cette démarche

comporte plusieurs étapes :

Etape 1 : La préparation de l’EvRP.

Etape 2 : L’identification des risques, qui comporte deux phases :

- la phase de connaissance scientifique et technique,

- la phase d'évaluation en situation réelle de travail.

Etape 3 : Le classement des risques, qui se fait par :

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- l’estimation de la gravité du dommage,

- l’estimation de la probabilité d'apparition du dommage,

- la hiérarchisation des risques.

L’EvRP pratiquée au niveau du service des urgences a montré que le personnel

de ce service est exposé surtout aux risques biologiques, aux risques liés à

l'exposition aux rayons X et au stress. Il est également exposé à d'autres risques

liés aux postures, aux bruits, à l'éclairage et aux ambiances thermiques.

L'étude propose enfin un classement des risques professionnels recensés au

niveau de ce service, permettant d'orienter les plans d'action de prévention.

L'adoption de cette démarche d'EvRP permettra une meilleure surveillance du

personnel et une meilleure prise en charge des risques qu'il encourt.

Mots clés : Démarche - Evaluation - Gestion – Prévention - Risques Professionnels - Hôpital - Médecine du Travail - Santé et

Sécurité au Travail.

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LISTE DE TABLEAU, FIGURES ET GRAPHIQUES

Tableau 1 : Classement des risques professionnels identifiés au

service des urgences.

Figure 1 : Exemple d’estimation de la probabilité d'apparition du

dommage.

Figure 2 : Exemple d’hiérarchisation des risques professionnels.

Graphique 1 : Répartition des victimes d’AES et degré de

connaissances des procédures à suivre en cas d’AES.

Graphique 2 : Estimation de la gravité et de la probabilité du risque

biologique par le personnel.

Graphique 3 : Exposition du personnel aux rayonnements ionisants.

Graphique 4 : Exposition du personnel au risque lié aux postures.

Graphique 5 : Exposition aux risques liés aux ambiances thermiques.

Graphique 6 : Estimation de la gravité et de la probabilité du risque

physique par le personnel.

Graphique 7 : Exposition au risque chimique.

Graphique 8 : Estimation de la gravité et de la probabilité du risque

chimique par le personnel.

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Graphique 9 : Répartition du personnel ayant présenté des problèmes

dermatologiques.

Graphique 10 : Répartition du personnel se plaignant de stress.

Graphique 11 : Exposition du personnel au risque d’agression.

Graphique 12 : Estimation de la gravité et de la probabilité des risques

psychologiques par le personnel.

Graphique 13 : Degré d’information du personnel sur les risques

professionnels.

Graphique 14 : Formation du personnel en matière des risques

professionnels.

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LISTE DES ANNEXES ANNEXE 1 : NOMBRE DE CAS D’AT ET DE MP DECLARES A LA DRH ENTRE 2000 ET 2003. ANNEXE 2 : ARTICLES 42 A 45 DU STATUT GENERAL DE LA FONCTION PUBLIQUE. ANNEXE 3 : ARTICLES 25 ET 26 DE LA LOI 011-71 INSTITUANT UN REGIME DES PENSIONS CIVILES. ANNEXE 4 : TABLEAUX DES MALADIES PROFESSIONNELLES. ANNEXE 5 : LES TABLEAUX DES MALADIES PROFESSIONNELLES

CONCERNES PAR LE RISQUE BIOLOGIQUE. ANNEXE 6 : MESURES DE PRECAUTION UNIVERSELLES DE

SECURITE VIS-A-VIS DE TOUS LES LIQUIDES BIOLOGIQUES.

ANNEXE 7 : LA CONDUITE A TENIR EN CAS D’AES. ANNEXE 8 : PROPHYLAXIE APRES EXPOSITION ACCIDENTELLE AU VIH. ANNEXE 9 : PRINCIPES GENERAUX DE PREVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS. ANNEXE 10 : QUESTIONNAIRE. ANNEXE 11 : GRIILLE D’OBSERVATION. ANNEXE 12 : PLAN DES LOCAUX DU SERVICE DES URGENCES. ANNEXE 13 : PROGRAMME D’ACTION DE PREVENTION.

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ABREVIATIONS AES : Accident Exposant au Sang. AS : Agent de Service. ARECLIN : Association Régionale des Comités de Lutte contre l’Infection Nosocomiale. ARN : Acide RiboNucléique. AT : Accident de Travail. ATP : Agent Temporaire Permanent. AVP : Accident de la Voie Publique. CHSCT : Comite d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail. CHU : Centre Hospitalo-Universitaire. CIRC : Centre International de Recherche sur le Cancer. CLIN : Comité de Lutte contre l’Infection Nosocomiale. CMV : CytoMégaloVirus. CRAM : Caisse Régionale d’Assurance-Maladie. DRH : Direction des Ressources Humaines. DP : Délégué du Personnel EvRP : Evaluation des Risques Professionnels. FM : Femme de Ménage. GERES : Groupe d’Etude sur le Risque d’Exposition au Sang. HPMA : Hôpital Prince Moulay Abdellah. Inf : Infirmier. INRS : Institut National de Recherche et de Sécurité. IPP : Incapacité Partielle Permanente. MBF : Manger, Boire ou Fumer. Méd : Médecin. MP : Maladie Professionnelle. MPI : Maladie Professionnelle Indemnisable. RI : Rayonnement Ionisant. RX : Rayons X. SST : Santé et Sécurité au Travail. TMS : Troubles Musculo-Squelettiques. UST : Unité de Santé au Travail. VHA : Virus de l’Hépatite Virale A. VHB : Virus de l’Hépatite Virale B. VHC : Virus de l’Hépatite Virale C. VIH : Virus de L’Immunodéficience Humaine.

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TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION.................................................................................................... 9

PROBLEMATIQUE.............................................................................................. 14

OBJECTIFS DE L’ETUDE................................................................................... 15

1- OBJECTIF GENERAL ....................................................................................................................... 15

2- OBJECTIFS SPECIFIQUES ............................................................................................................. 15

ETAT DES CONNAISSANCES ........................................................................... 16

1- DEFINITION DU RISQUE PROFESSIONNEL............................................................................... 16 1.1- Définitions littéraires du risque ........................................................................................... 16 1.2- Le concept de risque professionnel ................................................................................... 16 1.3- Les risques professionnels .................................................................................................. 17

2- TYPOLOGIE DES RISQUES PROFESSIONNELS A L'HOPITAL ............................................ 20 2.1- Les accidents de travail ......................................................................................................... 20 2.2- Le risque biologique ............................................................................................................... 21 2.3- Les accidents exposant au sang......................................................................................... 27 2.4- Le risque physique.................................................................................................................. 29 2.5- Le risque chimique.................................................................................................................. 31 2.6- Les dermatoses ....................................................................................................................... 32 2.7- Les difficultés psychologiques............................................................................................ 32

3- DEMARCHE D’EVALUATION DES RISQUES PROFESSIONNELS........................................ 33 3.1- Cadre réglementaire ............................................................................................................... 33 3.2- L'évaluation des risques professionnels en entreprise ................................................ 35 3.3- Evaluation des risques professionnels à l’hôpital.......................................................... 40 3.4- Exemple d’une démarche d’EvRP menée dans un centre hospitalier....................... 43

CADRE DE REFERENCE.................................................................................... 45

1- ETAPE 1 : PREPARER L’EvRP ..................................................................................................... 45

2- ETAPE 2 : IDENTIFIER LES RISQUES ......................................................................................... 46 2.1- Phase de connaissance scientifique et technique ......................................................... 46 2.2- Phase d'évaluation en situation réelle de travail............................................................. 46

3- ETAPE 3 : CLASSER LES RISQUES ............................................................................................ 47 3.1- Estimation de la gravité ......................................................................................................... 47 3.2- Estimation de la probabilité d'apparition du dommage ................................................ 47 3.3- Hiérarchisation des risques.................................................................................................. 47

METHODOLOGIE ET PLANIFICATION OPERATIONNELLE DE L’ETUDE...... 48

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1- ÉTAPE 1 = phase de préparation .................................................................................................. 49

2- ÉTAPE 2 = Evaluation des risques dans le service des urgences....................................... 49 2.1- Approche sur la santé au travail : Diagnostic médical .................................................. 50 2.2- Approche organisationnelle : Diagnostic par l’analyse du travail.............................. 50 2.3- Outils de collecte des données ........................................................................................... 50

3- METHODES D'ANALYSE DES DONNEES ................................................................................... 54

4- LIMITES DE L’ETUDE ....................................................................................................................... 54

RESULTATS........................................................................................................ 55

1- CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION ETUDIEE ............................................................ 55 1.1- Répartition du personnel par fonction et par sexe ......................................................... 55 1.2- Répartition du personnel par fonction et par tranche d’âge ........................................ 56 1.3- Répartition du personnel en fonction de l’ancienneté dans le service ..................... 56

2- STRUCTURATION ET ORGANISATION DU SERVICE.............................................................. 56 2.1- Locaux et Espace de travail.................................................................................................. 56 2.2- Horaires de travail ................................................................................................................... 58 2.3- Postes de travail ...................................................................................................................... 58 2.4- Relations .................................................................................................................................... 61 2.5- Interdépendance du service des urgences avec les autres services ........................ 62 2.6- Circulation des personnes .................................................................................................... 62

3- EVALUATION DES DIFFERENTS RISQUES PROFESSIONNELS ......................................... 63 3.1- Risque biologique ................................................................................................................... 63 3.2- Risque lié à l’exposition aux rayonnements ionisants.................................................. 65 3.3- Risque lié aux postures ......................................................................................................... 66 3.4- Risque lié au bruit ................................................................................................................... 66 3.5- Risque lié à l’éclairage ........................................................................................................... 67 3.6- Ambiances thermiques .......................................................................................................... 68 3.7- Estimation de la gravité et de la probabilité du risque physique................................ 69 3.8- Risque chimique ...................................................................................................................... 69 3.9- Autres risques .......................................................................................................................... 71

4- INFORMATION ET FORMATION DU PERSONNEL ................................................................... 74 4.1- Information du personnel sur les risques professionnels ........................................... 74 4.2- Formation du personnel sur la prévention des risques professionnels................... 74

5- CONDITIONS D'HYGIENE................................................................................................................ 75

6- GESTION DES DECHETS DANS LE SERVICE ........................................................................... 76

7- ACCIDENTS ET MALADIES CONTRACTES DANS LE SERVICE .......................................... 76 7.1- Les accidents en service ....................................................................................................... 76 7.2- Les maladies contractées dans le service ........................................................................ 77 7.3- Registre de déclaration.......................................................................................................... 77

8- CLASSEMENT DES RISQUES PROFESSIONNELS AU SERVICE DES URGENCES........ 78 8.1- Les risques professionnels identifiés et les facteurs de dangers recensés ........... 78

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8.2- Classement et hiérarchisation des risques professionnels identifiés ...................... 80

DISCUSSION....................................................................................................... 83

CONCLUSION ..................................................................................................... 88 BIBLIOGRAPHIE ANNEXES GLOSSAIRE

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INTRODUCTION

D’importants progrès ont été réalisés depuis un demi-siècle en matière de

prévention de la santé et la sécurité au travail (SST), mais ce n’est que depuis une

dizaine d’années que l’attention des pouvoirs publics, des partenaires sociaux et

des organismes de prévention et de santé au travail s’est particulièrement

attachée à la notion de prévention des risques professionnels dans les entreprises

privées et les établissements publics.

L’évolution de la nature des risques professionnels, les progrès des

connaissances sur les facteurs de risques et l’accroissement de la sensibilité aux

risques sanitaires, industriels et écologiques ont contribué à la perception du fait

que la SST constituent un véritable problème de santé publique. A notre époque,

la garantie de la santé et de la sécurité des salariés apparaît ainsi comme un réel

enjeu social.

Dans le domaine de la santé, outre les professions de soins (médecin, infirmier,

etc.), tous les métiers sont représentés à l’hôpital. La plupart y sont exercés avec

des contraintes particulières (blanchisserie, cuisine, atelier de réparation des

matériels, secrétariat, standard téléphonique, jardinage, etc.), certains sont

exposés à des risques complètement inattendus comme ceux des animaleries,

chez les hospitalo-universitaires, par leur activités extrahospitalières de recherche

[7].

Les risques professionnels sont très nombreux à l'hôpital ; ce dernier constitue un

milieu de travail à haut risque. Il cumule les risques inhérents à toute activité de

travail (accident de travail (AT) classique, accident de trajet) et les risques liés à

sa spécificité. Celle-ci tient à la présence d'agents pathogènes, d'allergènes, de

dispositifs médicaux potentiellement dangereux; elle tient également à la

composante du travail hospitalier qu'est la relation d'aide à autrui, dans ses

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aspects physiques (manutention) ou psychiques (stress). Enfin, les horaires de

travail et le vieillissement du personnel infirmier ont également des conséquences

sur l'état de santé.

Au Maroc, la SST ont été instituées par une loi1 depuis 1957 dont les modalités

d’application ont été précisées par le décret du 08 février 1958. Cependant la

couverture médicale préventive assurée aux travailleurs dans le cadre de la

médecine du travail ne dépasse guère 3,5% de la population active urbaine [12].

De plus les dispositions de cette loi sont particulièrement orientées vers la

promotion de la santé au travail dans les entreprises privées. L’administration

publique, y compris le secteur sanitaire public, n’a pas reçu une grande

importance dans cette loi. Pourtant le personnel de santé est exposé à ces

nombreux risques.

L’exposition à ces différents risques et la gravité de certaines pathologies

professionnelles imposent la mise en œuvre et l’utilisation des connaissances sur

le terrain, en ce qui concerne notamment l'évaluation de ces risques et l’éventail

des possibilités de surveillance du personnel tant sur le plan individuel que

collectif.

La création d’un service central de santé au travail et surtout l’implantation des

unités de santé au travail (UST) du secteur sanitaire public, au niveau de toutes

les délégations du ministère de la santé, constituent une prise de conscience de

l’importance de la promotion et la protection de la santé au travail du personnel de

santé.

1 Dahir du 08 juillet 1957 relatif à l’organisation des services médicaux du travail.

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PROBLEMATIQUE

Cette étude s'inscrit dans le domaine de la SST pour le personnel hospitalier.

La finalité de l’étude vise l’amélioration de la prise en charge des risques

professionnels à l'hôpital, la protection de la santé du personnel et l’amélioration

des conditions de travail du personnel.

Le personnel de santé est exposé à plusieurs risques dus plus particulièrement

aux accidents, aux produits biologiques, aux nuisances physiques, aux

intoxications chimiques et au stress.

L'hôpital, milieu à risques, peut être une source d'AT et de maladies

professionnelles (MP) pour le personnel qui y exerce. Chaque année près de 1000

accidents exposant au sang (AES) sont déclarés aux hospices civils de Lyon [13].

Au Maroc, 905 accidents en service et 55 maladies contractés dans le service ont

été déclarés à la direction des ressources humaines du ministère de la santé en

2003, avec une nette augmentation chaque année (annexe 1). Ces chiffres,

relativement bas, sont dus à une sous déclaration comme le montre quelques

études nationales, notamment celle [43] qui montre que seuls 2,63% des victimes

d'AES ont déclaré leurs accidents et 6,57% ont négligé leurs blessures.

La réalité du risque professionnel chez le personnel hospitalier et la création d’un

service central de santé au travail, contrastent avec une sous déclaration des

risques professionnels [43] et une grande variation dans l’implantation des UST du

secteur sanitaire public au niveau de toutes les délégations du ministère de la

santé [1]. Autrement dit, vu la réalité et l’importance de ce phénomène, on devrait

s’attendre à ce que les responsables des UST donnent plus d’importance à

l’implantation de ces structures, chargées de la surveillance de la santé et la

sécurité du personnel et sensées évaluer, prévenir et prendre en charge ce

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phénomène. Or ce n’est pas le cas globalement. Sachant que l’évaluation des

risques professionnels (EvRP) constitue une étape fondamentale dans le

processus de prévention des risques. Ceci pourrait être, entre autre imputé au

manque d'information et de sensibilisation des responsables locaux et du

personnel en matière de risques professionnels hospitaliers [1].

Ce travail constituera une ébauche d'un document englobant les types de risques,

certains moyens de prévention et la démarche d’évaluation des risques

professionnels hospitaliers. Ce document pourrait être utile aux gestionnaires en

leur permettant d’évaluer les risques au niveau de leurs établissements. Il serait

également utile pour le personnel en matière d'information et de sensibilisation,

pour prendre en charge adéquatement les risques avec réduction de l'exposition.

Une gestion adéquate des risques professionnels est un facteur d'amélioration des

conditions de travail permettant à notre personnel de travailler en toute sécurité.

C'est également un facteur de motivation du personnel contribuant à améliorer la

productivité et la qualité des soins dispensés à nos patients.

OBJECTIFS DE L’ETUDE 1- OBJECTIF GENERAL :

Évaluer les risques professionnels à l’hôpital. Cela revient à proposer et

appliquer une démarche d’évaluation des risques professionnels (EvRP) à l’hôpital

prince Moulay Abdellah de Salé.

2- OBJECTIFS SPECIFIQUES :

Proposer une démarche d’évaluation des risques professionnels (EvRP) à

l’hôpital public marocain.

Evaluer les différents risques professionnels au niveau du service des

urgences de l’hôpital prince Moulay Abdellah de Salé.

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ETAT DES CONNAISSANCES

1- DEFINITION DU RISQUE PROFESSIONNEL :

La notion de risque peut sembler évidente ; quotidiennement il est question de

risques. Et pourtant, appliquée à la SST cette notion est moins simple à définir

qu’il ne paraît.

1.1- Définitions littéraires du risque :

Le risque est défini par le dictionnaire Robert comme "le danger éventuel plus ou

moins prévisible". Quant au dictionnaire Hachette il précise que c’est le "danger

dont on peut, jusqu’à un certain point, mesurer l’éventualité". Enfin pour le

Dictionnaire Larousse c’est le "danger plus ou moins probable auquel on est

exposé".

On peut trouver d’autres définitions [38] :

• toute situation qui pourrait être à l’origine de survenue d’événement

indésirable,

• combinaison de la gravité du dommage potentiel et de sa probabilité

d’apparition,

• Pour l’épidémiologiste, il s’agit de la probabilité de survenue d’un problème

défini, au sein d’une population déterminée, située dans un environnement

dangereux, pendant une période donnée.

1.2- Le concept de risque professionnel :

- Le danger est la propriété ou capacité intrinsèque d’un équipement, d’une

substance, d’une méthode de travail, de causer un dommage pour la santé des

travailleurs. Le danger correspond à une situation, il se constate [38].

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- Le risque est l’éventualité d’une rencontre entre l’homme et un danger auquel il

peut être exposé [17] ; il naît mathématiquement de la multiplication d’un danger

par la probabilité de survenue de ce dernier. Il peut s’évaluer et être modulé par

des mesures de protection adaptées. S’il n’y a pas de risque sans danger, il peut

par contre exister des dangers sans risque [38].

- Analyser les risques, c’est étudier les conditions d’exposition des travailleurs à

ces dangers (durée, fréquence).

- Evaluer les risques professionnels, c’est appréhender, mesurer les risques

créés pour la santé et la sécurité des travailleurs par l’existence des conditions de

réalisation du danger sur le lieu de travail, dans tous les aspects liés au travail

(organisation, rythme et durée du travail compris) [38].

- Prévenir les risques professionnels, c’est mettre en œuvre un ensemble de

mesures techniques et organisationnelles (collectives et individuelles) susceptibles

de supprimer (ou de limiter) les risques pour les travailleurs exposés à des

dangers [38].

1.3- Les risques professionnels :

De part l’évolution de la technologie, de la structure des métiers et des modes

d’organisation du travail, les situations de travail actuelles sont susceptibles

d’exposer le travailleur à différents risques. Différentes classifications de ces

risques peuvent être proposées selon les critères retenus.

En terme de réparation médico-légale, l’expression "risques professionnels"

désigne trois types d’évènements : l’accident du travail, l’accident de trajet, la

maladie professionnelle.

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1.3.1- Notion d’accident ou de maladie contractée en service :

C’est le cas du fonctionnaire, contrairement aux autres salariés où la présomption

d’imputabilité au travail est reconnue, c’est à l’agent de fournir un dossier complet

avec témoignages afin de statuer sur l’imputabilité au service.

La déclaration d’un accident ou d’une maladie contractée en service en relation

avec le travail doit être faite par l’agent au service du personnel de l’établissement

public de soins.

Les modalités de réparation et d’indemnisation sont prévues par les articles 42 à

45 du statut général de la fonction publique (annexe 2) et les articles 25 et 26 de

la loi n° 011-71 instituant un régime de pensions civiles (annexe 3). Le

fonctionnaire reçoit l’intégralité de ses émoluments jusqu’à ce qu’il soit en état de

reprendre son service ou jusqu’à ce qu’il soit reconnu définitivement inapte et

admis à la retraite. En cas d’invalidité, seules les fonctionnaires, ayant une

incapacité au moins égal à 25%, peuvent prétendre à une pension temporaire ou

définitive d’invalidité.

La commission de réforme statue sur la réalité des infirmités, sur l’imputabilité de

l’accident ou de la maladie contractés en service au travail et sur le taux

d'invalidité. C’est la commission de réforme qui décide sur ces différents éléments.

Alors que le conseil de santé, qui instruit les dossiers des accidents et des

maladies, donne uniquement son avis au sein de cette commission dont il est

membre. Pour donner ses avis le conseil de santé s’inspire du tableau des

maladies professionnelles (annexe 4).

1.3.2- La classification des risques professionnels :

La classification selon la nature du risque présente un intérêt évident pour son

identification et l’application des mesures de prévention.

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• Les risques biologiques :

Ils correspondent aux risques dus à une exposition à des agents biologiques. On

entend par agents biologiques les micro-organismes, y compris les organismes

génétiquement recombinés, les parasites et les cultures cellulaires susceptibles de

provoquer une infection, une allergie ou une intoxication [38].

• Les risques physiques :

On entend généralement ainsi les risques induits par une exposition

professionnelle à des sources d’énergie. Ce sont les risques dus aux ambiances

de travail (ambiance thermique, ambiance sonore, les vibrations, ambiance

lumineuse) et les risques dus aux rayonnements (rayonnements ionisants,

ultraviolets et infrarouges, ondes électromagnétiques). Les risques liés à la

manutention de charges figurent souvent dans cette catégorie [38].

• Les risques chimiques :

Ce sont les risques liés à une exposition professionnelle à des substances

chimiques. L’identification des dangers induits par ces substances a permis de les

distinguer en substances explosives, comburantes, inflammables, toxiques,

nocives, corrosives, irritantes, sensibilisantes, cancérogènes, mutagènes, toxiques

pour la reproduction, dangereuses pour l’environnement [38].

D’autres types de risques, spécifiques ou non d’une situation de travail

déterminée, existent bien évidemment, comme les risques généraux (incendie,

explosion, électrocution, travail en hauteur, circulation, etc.) ou encore les risques

de stress et de situations de violence.

A côté de ces différentes catégories de risques, aux conséquences graves pour la

santé et la sécurité des travailleurs, des risques liés à l’organisation du travail, au

temps de travail, à l’intensification du travail, au vieillissement des travailleurs

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paraissent de plus en plus fréquents ; les troubles musculo-squelettiques (TMS)

en sont un exemple caractéristique.

2- TYPOLOGIE DES RISQUES PROFESSIONNELS A L'HOPITAL :

2.1- Les accidents de travail (AT):

2.1.1- Définition :

La législation marocaine (article 3 du Dahir du 25 juin 1927) définit l’AT de la

manière suivante : "est considéré comme AT, quelle qu’en soit la cause, l’accident

survenu par le fait ou à l’occasion du travail, à toute personne salariée ou non,

travaillant en quelque titre et en quelque lieu que se soit, pour un ou plusieurs

employeurs ou chefs d’entreprise".

2.1.2- Causes des accidents de travail :

Les AT ont des causes multiples :

- Pour les activités de soins, les piqûres et coupures par matériel médical, par la

verrerie de laboratoire sont les plus fréquentes. Les électrisations par matériel de

moniteur, lors des chocs électriques externes, par électrodes manipulées par les

chirurgiens sont rares.

Les incendies dans les hôpitaux ont souvent de lourds bilans. La mise en

conformité aux normes "incendies" et "électricité" est très avancée maintenant.

Les laboratoires doivent conserver leurs réserves de solvants selon des règles

fixées [7].

- Hors secteur de soins, les accidents de circulation peuvent advenir aux

ambulanciers et au personnel transporté.

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Les AT des jardiniers, garagistes, laveurs de vitres, agents des ateliers de

réparation sont sans particularité.

Pour faire bénéficier le travailleur des réparations et indemnisations des AT, la

législation marocaine (articles 14, 15, 28 et 30 du Dahir du 25 juin 1927) a prévu

un certain nombre de formalités auxquelles il faut souscrire et notamment :

l’information de l’employeur, la consultation médicale, un certificat initial approprié,

etc. Selon le type d’incapacité, les réparations sont différentes, les prestations de

réparation peuvent être en nature ou en espèces (indemnités journalières, rentes)

[4].

2.2- Le risque biologique :

Le personnel de l’hôpital est en permanence en contact avec des produits

biologiques engendrant un risque pour la santé. En France un salarié sur 10 est

exposé au risque biologique [26].

Les professionnels particulièrement exposés au risque sont les médecins

cliniciens, les chirurgiens, les chirurgiens dentistes, les médecins phtisiologues,

les sages femmes, les accoucheuses, le personnel de laboratoire, le personnel

des salles de soins, surtout ceux qui travaillent sans gants et le personnel qui

manipule les déchets contaminés.

2.2.1- La classification des agents biologiques :

Les agents biologiques sont classés en quatre groupes en fonction du risque

d’infection qu’ils présentent, selon la gravité, le traitement et la contagiosité [26].

Les agents biologiques des groupes 2, 3 et 4 sont considérés comme agents

pathogènes.

En France les agents biologiques pathogènes sont répertoriés par l’arrêté du 18

Juillet 1994. Les pathologies possibles sont nombreuses. Certaines sont

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reconnues comme maladies professionnelles (en 1995, 129 maladies infectieuses

professionnelles ont été reconnues au titre des tableaux de maladies

professionnelles indemnisables [19].

2.2.2- Les modes de contamination :

Les principales sources de contamination sont le sang et les produits biologiques

contaminés.

On distingue plusieurs voies de contamination [35] dont :

La voie cutanée ou percutanée : soit par piqûre lors de l’utilisation

d’aiguille pour injections ou par coupure avec le matériel

tranchant, soit à la suite de projection de sang ou autre liquide

biologique sur une peau lésée du soignant. La voie respiratoire ou aérienne à partir des aérosols. La voie conjonctivale : redoutable, par projection de matériel

contaminé dans l’œil. La voie orale dite par ingestion qui résulte le plus souvent du non

respect de certaines règles élémentaires dans les établissements

de santé (pipetage à la bouche dans le laboratoire, alimentation

ou tabagisme dans les lieux de travail), mais aussi du port des

mains souillées à la bouche.

2.2.3- Les risques infectieux et professionnels et les principaux tableaux de maladies professionnelles concernant le personnel de l’hôpital (annexe 5) :

En France les maladies infectieuses professionnelles reconnues au titre des

tableaux des maladies professionnelles indemnisables (MPI) correspondent à

1,5% de l’ensemble des MPI [19].

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Les principaux agents biologiques responsables sont les virus des hépatites, le

bacille tuberculeux, les Brucella et le bacille du rouget du porc.

2.2.3.1- Principales infections bactériennes :

Les principales infections bactériennes, contractées en milieu de soins sont la

tuberculose, les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes, la brucellose et la listériose.

o La tuberculose :

Au Maroc, la tuberculose représente un fléau de santé publique, son taux

d’incidence en 2001 a été de 96,8 pour 100 000 habitants soit 28282 cas (Santé

en chiffres 2002). En plus certaines études montrent que l’incidence de la

tuberculose est quatre fois plus importante chez le personnel de soins travaillant

dans un hôpital général [27] et cinq fois plus importante chez le personnel de

soins travaillant dans un hôpital de phtisiologie que chez la population générale

[33].

En France l’enquête réalisée par la médecine du travail de l’Assistance Publique-

Hôpitaux de Paris entre 1987 et 1991 retrouvait 72 cas de tuberculose

professionnelle : 49% concernaient des infirmières, 24% des aides soignantes,

10% des personnels de laboratoires [37].

o La fièvre typhoïde et paratyphoïde :

Le risque est surtout important dans les laboratoires, la transmission au personnel

du laboratoire peut se faire par les selles, les urines, la bile et le sang contenant

une charge infectieuse élevée, suite à une ingestion accidentelle, mains sales

portées à la bouche, pipetage buccal ou à une inoculation parentérale.

Les moyens de prévention concernent les mesures d’hygiène personnelle, le

lavage correct et fréquent des mains et le vaccin pour les personnes

régulièrement exposées à Salmonella typhi [11].

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o La brucellose :

Elle est due aux bactéries du genre brucella ; elle touche environ 5000 personnes

par an en France, avec une importante sous déclaration : 127 cas déclarés en

1991. Des cas de brucelloses professionnelles ont été décrits chez les personnels

de laboratoire de bactériologie [31].

o La listériose :

La bactérie peut être isolée dans les sécrétions vaginales, mais aussi dans les

selles de patients porteurs asymptomatiques, là encore des mesures

prophylactiques particulières seront prises pour les femmes enceintes (port de

gants, blouses) [37].

2.2.3.2- Principales infections virales :

Les professionnels de la santé sont confrontés aux risques de contamination virale

par l’intermédiaire du sang et des liquides biologiques, notamment l’hépatite B, C

et le VIH [15].

o Les hépatites virales :

Les hépatites virales occupent une place importante parmi les risques

professionnels encourus par le personnel de santé [16].

Ce sont des maladies professionnelles dont la fréquence, en France, a été réduite

de façon considérable grâce à une politique vaccinale active. [19].

L’hépatite virale A :

L’hépatite A est due à un virus à ARN appartenant à la famille des entérovirus,

c’est un virus très résistant à la température ambiante et aux agents chimiques

habituels [41].

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L’incidence de l’hépatite A est variable d’une région à l’autre et beaucoup plus

élevée dans les pays en voie de développement, ainsi à l’âge de 30 ans la

proportion d’individus qui ont des anticorps dirigés contre le VHA (témoignant

d’une infection ancienne) dans la population générale est de 10% en Suède, 30%

aux Etats-unis, 80% en Grèce et 100% environ en Ethiopie et au Brésil [18].

L’hépatite virale B :

La transmission de l’hépatite B peut se faire par voie parentérale (le risque en cas

d’AES d’un patient porteur du virus est estimé à 30%), parfois foeto-maternelle,

mais aussi par voie orale, bien que dans ce cas le risque soit très inférieur.

L’exposition au virus de l’hépatite B (VHB) est un risque sérieux dans les

professions de santé. On a constaté que la prévalence des marqueurs sériques du

VHB est significativement plus élevée chez les personnels hospitaliers que dans la

population générale [22].

Pour certains auteurs [8, 25], le risque de transmission du VHB est de deux à dix

fois plus important chez le personnel de soins que dans la population générale.

L’hépatite virale C :

Le risque de contamination par le virus de l’hépatite C (VHC) doit être envisagé,

après tout AES, le nombre de personnes infectées par le VHC et le taux de

transmission après accident sont plus importants que pour le VIH [5], ce risque est

évalué à 3% pour le VHC [19].

Dans 80% des cas, l’infection primaire évolue vers une hépatite chronique laquelle

évolue dans 60 à 90% vers une maladie hépatique fibrosante [32]. Ces infections

chroniques à VHC sont caractérisées par la présence constante de virus infectieux

libres [34].

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Autres hépatites virales :

- L’hépatite virale E : c’est une maladie à transmission oro-fécale, un risque

transfusionnel très faible est maintenant reconnu. De même, des études [37] ont

décrit des cas de contamination professionnelle pour les membres du personnel

de santé.

- L’hépatite virale F : encore mal individualisée.

- L’hépatite virale G : due à un virus avec transmission parentérale et un passage

à la chronicité, dans 80% des cas environ.

o Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) :

On estime que 35 millions de personnes sont contaminées par le VIH dans le

monde et c’est en Afrique que la situation est la plus grave.

En milieu de travail ordinaire, le risque de transmission est limité aux cas de

piqûres ou coupures accidentelles avec du matériel souillé (par exemple : agents

de nettoyage et d’entretien ramassant des seringues abandonnées).

En milieu de soins, le risque de transmission du VIH après AES par piqûre ou

coupure est évalué à 0,32% [19], soit 100 fois moins que l’hépatite B. En cas de

contact muqueux sur une peau lésée, le risque de contamination est estimé à

0,04% [18]. La plupart des accidents contaminants sont en rapport avec des

piqûres profondes avec inoculation de sang issu d’aiguilles creuses au contact de

patients à virémie importante. Les accidents survenant pendant les gestes de

soins ou de prélèvement comptent environ pour 40%, et ceux survenant une fois

le geste effectué pour 44 à 60%. [19].

A l’échelle mondiale, 286 cas d’infection à VIH d’origines professionnelles ont été

cumulés en fin 1997. Le nombre de cas le plus important a été observé dans les

zones à haut risque.

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En France, il y aurait 37 cas dont 10 prouvés, tous chez des infirmières. La

majorité des cas (69%) concerne les personnels infirmiers et préleveurs blessés

par piqûre [19].

o Les infections à Cytomégalovirus (CMV) :

Plusieurs enquêtes épidémiologiques montrent que la séroprévalence de CMV

chez les personnels de santé varie entre 50 et 90%, cette infection est

potentiellement grave chez les femmes enceintes (danger pour le fœtus) et chez

les personnes immunodéprimées [37].

o Autres infections à virus :

En milieu de soins, le personnel est susceptible de contracter ou de transmettre la

rougeole, les oreillons, la rubéole et la varicelle. Les tests sérologiques ont été

positifs à 98,2% pour la rougeole, 85,9% pour les oreillons 97,6%, pour la rubéole

et 97,9% pour la varicelle, le plus haut risque a été observé aux services de

pédiatrie, oncologie, radiothérapie, maladies infectieuses et le laboratoire [20].

2.2.3.3 - Infections parasitaires :

Des infections parasitaires sont possibles chez le personnel hospitalier. Après des

expositions accidentelles surtout dans les laboratoires, il peut s’agir de mycoses

cutanées [23]. Des cas de gales sont également possibles [42].

2.3- Les accidents exposant au sang (AES) :

Selon le Groupe d’Etude sur le Risque d’Exposition au Sang (GERES), on appelle

les accidents exposant au sang, tout accident survenant au contact avec du sang

et comportant une effraction cutanée ou une projection sur une peau lésée ou une

muqueuse.

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Une étude au CHU Ibn Rochd de Casablanca [29], a comparé le risque d’AES

entre les différents services. Ainsi les services de médecine infectieuse,

d’hématologie et de néphrologie sont qualifiés de services à haut risque. Les

services de cardiologie, de dermatologie et de pneumologie sont qualifiés de

services à bas risque.

L’enquête menée au centre hospitalier de Lens entre 1990 et 1995 a pu mettre en

évidence une évolution du nombre de déclarations d'AES avec une tendance à

l'augmentation pouvant correspondre soit à une augmentation réelle des AES, soit

à une augmentation des déclarations due à une plus grande sensibilisation du

personnel [21].

La déclaration des AES, permet à elle seule un suivi sérologique adapté et la

reconnaissance d’une séroconversion pour le VIH par exemple, en vue d’une prise

en charge au titre d’un AT [14]. La sous déclaration de ces accidents reste un

problème pour toutes les enquêtes par incidence.

Au Canada, la comparaison des AES déclarés par les soignants par

questionnaires anonymes, et les déclarations effectuées pendant le même temps

au service de médecine du travail de cinq hôpitaux de Montréal, de novembre

1991 à octobre 1992, cette étude a retrouvé un taux de sous déclaration de 60,6%

pour les expositions percutanées et de 86,4% pour les expositions cutanéo-

muqueuses. En France, les travaux de GERES de 1993 rapportent aussi une

sous déclaration des AES [14].

Donc les AES restent fréquents malgré les recommandations et les efforts

d’information.

Le risque biologique dans les milieux de soins existe du fait de la diversité des

activités, de la manipulation du sang et des produits biologiques qui doivent être

considérés comme contaminés quelle que soit leur provenance et en plus des

études [28] ont révélé que la moitié des AES sont évitables. Pour cela il faut

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insister sur les mesures de précaution universelles de sécurité vis-à-vis de tous

les liquides biologiques (annexe 6) et la conduite à tenir en cas d’AES (annexes 7 et 8)

2.4- Le risque physique :

Le risque physique peut être lié aux rayonnements ionisants, aux postures, au

mauvais éclairage, au bruit, au milieu hyperbare et aux brûlures thermiques.

2.4.1- Les rayonnements ionisants (RI) :

Les sources les plus dangereuses sont celles des chirurgiens-dentistes, lesquels

parfois, ne prennent pas les plus élémentaires précautions pour protéger leurs

mains. Les chirurgiens orthopédistes, eux aussi, restent notablement exposés,

surtout lors des réductions de fractures sous scopie. Pour les autres catégories

d'utilisateurs, essentiellement médecins radiologues et manipulateurs radio

bénéficiant d’une certaine surveillance (dosifilms), le risque est moindre.

Les pathologies qui peuvent être secondaires à l’exposition aux RI sont des :

radiodermites, épithéliomas, hémopathies malignes, néoplasies et cataractes [7].

La protection contre les RI est régie au Maroc par la loi 005 du 12 octobre 1971,

qui fixe les principes généraux de protection contre les dangers pouvant résulter

de leur utilisation, mais l’application des dispositions fixées par cette loi n’est pas

de règle.

2.4.2- Les postures :

L’importance et la fréquence des tâches réalisées dans des conditions posturales

fatigantes et contraignantes, peuvent être des sources de plaintes ou de troubles

ostéo-articulaires à type de dorsalgie, de lombalgie ou de sciatique, etc. Les

lombalgies du personnel hospitalier sont les plus fréquentes et varient selon les

études entre 8,7% et 62,4% [36]. Une étude marocaine a révélé que 10,1% du

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personnel médical et 30,9% du personnel paramédical se plaignent de douleurs

lombaires [39].

Les TMS se retrouvent aussi avec certains travaux de ménage ou de cuisine [7].

Devant la fréquence de ces troubles, la formation à la manutention est à conseiller

fortement.

2.4.3- L'éclairage :

Il est souvent mauvais (plafonds trop élevés, tubes néons qui clignotent, etc.). Il

peut être excessif avec certains microscopes, scialytiques ou négatoscopes. La

nature même des locaux est souvent en cause (services enterrés, salles de

radiologie, etc.). La fatigue visuelle en est la conséquence [7].

Certaines contraintes visuelles constituent aussi un risque chez les praticiens qui

font des gestes minutieux (microchirurgie, soins dentaires et microscopistes). Elles

peuvent entraîner une accommodation permanente et variable, dans un champ

opératoire réduit. Elles peuvent être également source de myopie et

d’angiopathies [7].

2.4.4- Le bruit :

Le bruit constitue un risque pour les professionnels et plus particulièrement dans

les soins dentaires, mais peut aussi être dû aux cris des enfants ou de douleur,

lamentations, altercations dans les services d’urgences, sonnettes, téléphones,

bips, etc. Il peut être responsable de fatigue auditive et psychique, des difficultés

de concentration et à long terme de présbyacousie [3].

2.4.5- Le milieu hyperbare :

Il concerne les médecins et infirmiers qui accompagnent parfois les patients dans

les caissons soumis à 2 ou 3 atmosphères. Il occasionne dans l'immédiat des

douleurs digestives, de rares otites.

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Le risque ne serait pas fréquent au Maroc, à cause de la rareté des caissons

hyperbares.

2.4.6- Les brûlures thermiques :

Les brûlures thermiques provoquées par la chaleur sont fréquentes surtout chez le

personnel de laboratoire (flamme directe ou matériel chauffé).

2.4.7- Les odeurs :

Elles sont souvent puissantes, parfois associées à des souvenirs ou sensations

désagréables.

2.5- Le risque chimique :

De nombreux agents chimiques sont utilisés à l’hôpital, anesthésiques, produits

pour stérilisation, médicaments, agents cytostatiques, etc.

On avait prêté peu d’attention aux effets négatifs possibles de l’exposition

professionnelle à ces agents chimiques à l’hôpital. Des études épidémiologiques,

de plus en plus rigoureuses, ont été conduites dans les pays scandinaves puis

anglo-saxons, permettent de mieux cerner les risques. Dans certains cas, les

résultats sont contradictoires mais, lorsque l’expérimentation animale a mis en

évidence la survenue de pathologies graves, ces pays ont considéré que l’on ne

pouvait prendre le risque d’exposer le personnel [22].

La manipulation de ces substances chimiques peut être la cause d’irritation et

d’allergie touchant la peau et les muqueuses respiratoires (anesthésiques,

antiseptiques, …). De même, le contact avec les substances caustiques peut

provoquer des brûlures chimiques surtout chez le personnel de laboratoire, ces

effets sont de plus en plus dangereux quand il s’agit d’acide fort ou de base.

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Certains produits peuvent être responsables d’atteintes beaucoup plus graves,

c’est le cas de l’oxyde d’éthylène ou du formol qui sont classés cancérogènes par

le centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

2.6- Les dermatoses :

Ce sont des affections fréquentes en milieu de soins. Elles touchent deux fois plus

de sujets que dans la population générale. Les activités de ménages (mains

constamment humides avec des substances irritantes) favorisent les

sensibilisations. L'allergie au latex est aussi en pleine expansion [7].

Les produits, les plus souvent responsables sont le formol (40%), les autres

désinfectants (36%), alors que les médicaments sont en régression (5%) [22] : les

nouvelles présentations évitent les manipulations et préparations et donc

l'exposition [7].

Les fréquents lavages des mains favorisent aussi les dermatoses. Ils sont souvent

mal effectués : temps de rinçage insuffisant et séchage par frottement au lieu de

tamponnement. Si les conseils donnés par les comités de lutte contre les

infections nosocomiales (CLIN) étaient strictement appliqués, on arriverait dans

certains secteurs à 60 lavages par jour (au lieu des 25 à 30 de moyenne actuelle).

On créerait alors deux risques : risque infectieux car après 25 lavages le risque de

portage infectieux réaugmente, risque de dermatoses car après 20 lavages, 73%

des soignants se plaignent de dermatoses d'irritation. Les services où les plaintes

sont les plus fortes : maternité, pédiatrie, les plus faibles gériatrie (moins de

lavage de mains) chirurgie (port de gants) [7].

2.7- Les difficultés psychologiques :

Elles sont d'abord liées au métier lui-même. La rencontre fréquente du handicap,

de l'agonie, de la mort, des autopsies (et de leurs risques septiques) peut être

difficile à tolérer à certaines étapes de la vie ou dans certains types de service

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(pédiatrie, gériatrie, cancérologie, hématologie). Par ailleurs, une pensée

rationnelle concernant sa propre santé est difficile. L'angoisse en est la plus

grande conséquence [7].

Elles sont aussi liées aux conditions d'exercice. La fatigue est une plainte

fréquente. Tout y concourt : le travail posté (troubles du sommeil), les gardes et

astreintes (dettes de sommeil), la station debout quasi permanente, les activités

irrégulières, hachées en petites séquences par les appels téléphoniques, les soins

plus urgents, les demandes des médecins, des malades et des familles. La charge

mentale est donc très forte. Pour les médecins il faut être attentif à l'apparition

d'une éventuelle dépression d’épuisement [7].

Les relations humaines peuvent être difficiles, les agressions par les malades ou

leurs familles (elles touchent la moitié des psychiatres, les jeunes, les débutants et

les femmes).

Le retentissement est difficilement quantifiable, les indicateurs habituels très

contestables séparément sont rarement publiés (alcoolisme, tabagisme, prise de

psychotropes, absentéisme, nombre d'arrêts de travail). Notons une particularité :

le taux de suicide est supérieur chez les psychiatres et les anesthésistes par

rapport au reste des médecins [7].

3- DEMARCHE D’EVALUATION DES RISQUES PROFESSIONNELS :

3.1- Cadre réglementaire :

Nous allons nous limiter à étudier la réglementation française2 qui suit la directive

européenne. En effet, l’un des aspects novateurs introduit dans le droit français

dans le cadre de la transposition des normes communautaires dans le domaine de

la santé et de la sécurité au travail est l'évaluation a priori des risques, qui

2 Source des différents textes cités : Site www.travail.gouv.fr.

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constitue un des principaux leviers de progrès de la démarche de prévention des

risques professionnels au sein de l'entreprise.

La directive n°89/391/CEE du Conseil des Communautés Européennes du 12

juin 1989, dite "directive - cadre", définit les principes fondamentaux de la

protection des travailleurs. Elle a placé l'EvRP au sommet de la hiérarchie des

principes généraux de prévention, dès lors que les risques n'ont pas pu être évités

à la source.

La loi n°91-1414 du 31 décembre 1991, entrée en vigueur le 31 décembre 1992,

a permis de transposer, pour l'essentiel, les dispositions que la directive cadre

ajoutait au droit français. S'agissant de l'EvRP, c'est l'article L. 230-2 du code du

travail qui traduit le droit communautaire (article 6 de la directive - cadre), au

regard de trois exigences d'ordre général :

• Obligation pour l'employeur d'assurer la santé et la sécurité des travailleurs

(I de l'article L. 230-2)

• Mise en œuvre des principes généraux de prévention des risques

professionnels (II de l'article L. 230-2)

• Obligation de procéder à l'évaluation des risques (III de l'article L. 230-2).

Le décret 2001- 1016 du 5 novembre 2001, portant création d'un document

relatif à l'évaluation des risques pour la santé et la sécurité des travailleurs, prévue

par l'article L. 230-2 du code du travail introduit deux dispositions réglementaires

dans le code du travail.

• L'obligation pour l'employeur de créer et conserver un document

transcrivant les résultats de l'évaluation des risques à laquelle il a procédé.

• Les sanctions pénales prévues en cas de non-respect par l'employeur des

différentes obligations, auquel celui-ci est dorénavant soumis en matière

d'évaluation des risques.

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La circulaire DRT N° 6 du 18 avril 2002, vise à fournir des éléments de droit et

de méthode utiles pour promouvoir cet outil et en faciliter la compréhension par les

acteurs.

L'obligation de transcrire dans un document les résultats de l'évaluation des

risques n'est pas qu'une obligation matérielle. Elle représente la première étape

de la démarche générale de prévention qui incombe à l'employeur. Mais cette

formalisation doit aussi contribuer au dialogue social au sein de l'entreprise, sur

l'évaluation elle-même, et au-delà sur la conception et la réalisation des mesures

de prévention qui devront faire suite à l'évaluation des risques.

3.2- L'évaluation des risques professionnels en entreprise :

L'EvRP consiste à identifier et classer les risques dans l'entreprise en vue de

mettre en place des actions de prévention pertinentes. C'est l'étape initiale d'une

politique de SST.

Le chef d'entreprise doit préserver la santé et la sécurité des salariés. Pour cela, il

organise la prévention des AT et des MP au sein de son entreprise.

L'EvRP figure au nombre des principes généraux de prévention (annexe 9). C’est

une étape essentielle de la démarche de prévention. Elle s'inscrit naturellement

dans la démarche de gestion dans de l'entreprise. Elle est devenue une obligation

légale imposée à l'employeur. Elle repose sur le respect de principes et la mise en

oeuvre d'une approche structurée [24].

3.2.1- Les principes à respecter :

L’EvRP en entreprise repose sur les principes suivants [24] :

Le chef d'entreprise s'engage :

Il affiche sa volonté de réaliser une EvRP auprès des salariés.

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L’entreprise choisit ses outils pour l'évaluation :

Le chef d'entreprise utilise des outils adaptés à sa situation (organisation, taille,

nature des activités, nature des risques, climat social, culture, sécurité...).

L'entreprise s'organise pour être autonome dans sa démarche :

La réalisation de l'EvRP par l'entreprise elle-même doit être privilégiée.

Le chef d'entreprise associe les salariés à l'EvRP:

Des échanges avec le personnel doivent être organisés en procédant à une

analyse de leur poste et de leur situation de travail. Ces échanges permettent de

croiser les savoirs et les savoir-faire professionnels des salariés et ceux des

experts.

Le chef d'entreprise décide des actions de prévention à mettre en place :

L'EvRP conduit à choisir des actions de prévention appropriée afin de préserver la

santé et la sécurité des salariés de l'entreprise.

Cette démarche est anticipatrice, dynamique et évolutive.

3.2.2- Les étapes essentielles pour réussir :

Préparer l'évaluation des risques : - En définissant le cadre de l'évaluation des risques préalablement à son

déroulement.

- En précisant les objectifs et les moyens.

Identifier les risques :

Il s'agit de repérer les dangers et de se prononcer sur l'exposition à ses dangers.

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L'identification s'appuie [24] :

• sur la documentation disponible (statistiques des AT et des MP, analyse

des dysfonctionnements, documentation sur les dangers propres aux

secteurs d'activité et sur les risques pour la santé, fiches de produit,

diagnostics médicaux, fiches d’entreprise...),

• sur l'observation des situations de travail,

• sur l'écoute des opérateurs, l'étude de leur poste et de leur situation de

travail, afin de pouvoir :

o connaître l'écart par rapport au travail prescrit,

o analyser les conséquences des risques non évalués,

o déterminer les conditions d'une situation dangereuse et la façon dont

elle est ressentie par les salariés.

Classer les risques :

Une estimation des risques identifiés dans l'étape précédente est réalisée. Elle

consiste à donner une valeur à des critères propres à l'entreprise et caractérisant

le risque (probabilité d'occurrence, gravité, fréquence, nombre de personnes

concernées...).

Les risques sont ensuite classés. Le système d'estimation comporte une part de

subjectivité liée en particulier à la perception du risque par les intéressés, à leur

niveau de connaissances et de formation et aux fonctions occupées dans

l’entreprise [24].

Le classement permet de débattre des priorités et d'aider à la planification des

actions de prévention.

La CRAM des pays de la Loire présente [10], dans son guide d'EvRP, une

méthode d'estimation et d’hiérarchisation des risques :

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• Estimation de la gravité :

1- Faible : AT ou MP sans arrêt de travail. 2- Moyen : AT ou MP avec arrêt de travail. 3- Grave : AT ou MP entraînant une incapacité permanente

partielle (IPP). 4- Très grave : AT ou MP mortels.

• Estimation de la probabilité d'apparition du dommage :

Figure 1 : Exemple d’estimation de la probabilité d'apparition du dommage.

L’analyse statistique des incidents et AT dans l'entreprise, ou à défaut dans la

profession, est également judicieuse. Elle permet une première approche pour

l'identification des dangers, l'estimation de la gravité et de la probabilité.

Certaines entreprises ne tiennent compte que de la fréquence et/ou de la durée

d'exposition au danger.

Départ

Fréquence et/ou durée d’exposition au phénomène dangereux

Probabilité d’apparition d’un événement dangereux

Probabilité d’apparition du dommage

1 Très ImprobableRare et/ou courte durée d'exposition

Fréquent et/ou longue durée d’exposition

Faible

Faible

Élevée

Élevée

2 Improbable

3 Probable

4 Très Probable

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Exemple :

1- Très Improbable : une fois par an ; 2- Improbable : une fois par mois ; 3- Probable : une fois par semaine ; 4- Très Probable : une fois par jour.

• Hiérarchisation des risques :

L’ hiérarchisation des risques est nécessaire pour déterminer les priorités de plan

d’action. Elle se fait en fonction de la gravité potentielle et de la probabilité

d’apparition.

Il faut définir un niveau d’action de prévention prioritaire : par exemple pour un

risque probable ou très probable et aux conséquences graves ou très graves

(classé 1) [30]. Les risques peuvent être classés de 1 à 4. Le guide d'EvRP de la

CRAM des pays de la Loire [10] présente l’hiérarchisation suivante :

Figure 2 : Exemple d’hiérarchisation des risques professionnels3.

3 Source : Guide d'EvRP de la CRAM des pays de la Loire.

Priorité 1

Priorité 2

Priorité 3

NIVEAU DE GRAVITE

NIVEAU DE PROBABILITE

Très Grave 4

Moyen 2

Grave 3

Faible 1

4 Très

Probable

1 Très

Improbable

2 Improbable

3 Probable

Suivant les cas cette zone est en priorité 1 ou 2

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Proposer des actions de prévention :

Toute mesure de prévention pertinente est discutée. Elle s'appuie sur la

compréhension des situations à risques et sur les résultats de l'évaluation des

risques.

Après avis des instances représentatives des salariés, le choix des actions (de la

responsabilité du chef d'entreprise) est formalisé [24].

Les résultats de l'EvRP contribuent à alimenter le plan annuel de prévention, dans

lequel les décisions, la hiérarchisation et la programmation des actions

(échéancier, budget, ressource responsable de l'application des décisions et du

pilotage des actions) ainsi que leur mise en oeuvre sont établies.

Chaque étape peut conduire à mettre en oeuvre des outils différents.

Au cours des étapes d'identification des risques, de classement des risques, et de

propositions d'actions, des questions sont posées, notamment sur [24] :

• l'identification des dangers, • le nombre de personnes potentiellement exposées, • le lieu d'exposition, • la durée d'exposition, • les circonstances d'exposition, • la compréhension des situations dangereuses.

3.3- Evaluation des risques professionnels à l’hôpital :

3.3.1- Pratique de l'évaluation des risques :

Il importe de distinguer deux étapes différentes dans le processus d'évaluation

des risques. Seule la seconde concerne la responsabilité "de terrain" du directeur

d'établissement [6].

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3.3.1.1- étape de connaissance scientifique et technique :

Cette étape consiste à [6] :

• Identifier les dangers et décrire les conditions dans lesquelles elles sont

susceptibles d'entraîner des effets néfastes ou dommages, ce qui revient à

déterminer si tel ou tel produit ou processus peut générer un effet néfaste,

et dans quelles circonstances ;

• Etablir la courbe mesurant la relation entre l'intensité de l'exposition et la

gravité et la probabilité de survenue de l'effet ;

• Caractériser le risque, c'est-à-dire, à partir des mesures ci-dessus, la nature

et l'importance du risque sans oublier d'inclure les facteurs d'incertitude qui

président à cette caractérisation.

Elle résulte de la mise en commun d'un ensemble de savoirs techniques,

biologiques, statistiques. Cette connaissance, sans cesse actualisée, est publiée

dans les revues et livres scientifiques et techniques. Elle doit être connue des

professionnels de santé au travail, surtout les médecins du travail, et transmise de

façon compréhensible à l'ensemble des parties prenantes de l'évaluation des

risques [6].

3.3.1.2- étape d'évaluation en situation réelle de travail.

Elle comporte [6] :

L’identification des dangers dans la situation de travail observée. C’est le

préalable, et en même temps le travail le plus simple, consistant parfois à

partir de listes préétablies, à dresser l'inventaire des dangers rencontrés.

La quantification de l'importance de l'exposition aux dangers identifiés dans

la situation de travail observée, en marquant la différence entre la situation

théorique et la situation réelle. Elle suppose en première intention la

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description des sujets exposés, puis des temps d’exposition, complétée

chaque fois que possible de mesures quantitatives objectives.

La caractérisation finale du risque qui est l'application des connaissances

de la caractérisation du risque telle que résultant de l'étape scientifique et

technique à la réalité des expositions constatées dans la situation de travail

observée.

Elle fait appel à un grand nombre de méthodes applicables en fonction de la

nature des risques.

3.3.2- les acteurs de l'évaluation des risques :

L’employeur (le directeur d'établissement), disent les textes, est responsable de

l'évaluation des risques. L'apport de spécialistes (professionnels de santé au

travail) pour aider les employeurs à assumer leurs responsabilités et les

personnels et leurs représentants à participer à l'évaluation des risques et à

l'ensemble des activités de prévention est une condition indispensable de la

réussite qui peut, car c'est là tout le sens des dispositions légales et

réglementaires sur la SST, se traduire par la diffusion d'une véritable culture de

prévention au sein du système de production de soins [6].

D'autres acteurs doivent aussi être mobilisés. Certains sont prévus dans les

textes, tels les membres des CHSCT, mais les personnels eux-mêmes ont un rôle

indispensable à jouer [6].

La contribution du corps médical est également indispensable. Les médecins

responsables de services ou d'unités de soins jouent un rôle majeur dans

l'organisation du travail de leur personnel et doivent être conscients des risques

auxquels ils sont eux-mêmes soumis et auxquels leurs collaborateurs sont

exposés [6].

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3.4- Exemple d’une démarche d’EvRP menée dans un centre hospitalier :

En France la loi n° 91-1414 du 31 décembre 1991, entrée en vigueur le 31

décembre 1992, a modifié le Code du travail et le Code de la santé publique

rendant l’obligation d’évaluation des risques applicables aux établissements

publics de santé.

3.4.1- La démarche

La mise en place d'une conduite de projet s'avère une véritable construction dans

le temps et ne peut s'envisager sans la prise en compte de la dimension sociale

de l'établissement.

La phase de préparation (février à juillet 2001) a été indispensable pour construire

la pérennité de la démarche [40]. Elle a permis de s'assurer de l'engagement de

l'établissement, de l'accord sur la méthode, et de construire les groupes (Comité

de pilotage et groupe(s) de travail).

La deuxième phase de ce projet, consacrée au travail d'identification et

d'évaluation des risques (septembre à décembre 2001) a consisté à réaliser une

formation-action, avec une alternance de temps collectifs et de temps individuels,

pour la recherche de données sur le terrain [40].

La troisième phase a consisté en un accompagnement par l'intervenant du groupe

de travail. Ce dernier devait rédiger et formaliser le document unique

correspondant à l'évaluation des risques dans le service choisi au préalable. De

fait, l'appropriation de la méthode par le groupe a pu être validée à cette étape du

projet. La position de l'intervenant est devenue satellite dans la conduite de projet

[40].

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3.4.2- Points de vue des partenaires du projet :

- Pour le directeur des services économiques : "Le schéma de la démarche correspond à des conduites de projet déjà menées en

interne. Toutefois, les projets menés jusqu'à maintenant n’impliquaient pas

systématiquement les agents du service. La question des risques professionnels

était traitée selon une approche risque / risque (à chaque risque, sa solution) et

non dans une approche globale. Par ailleurs, la question de l'engagement de la

Direction dans la conduite de projet paraît déterminante.

L'approche pluridisciplinaire permet aussi de considérer les médecins du travail

non plus comme les uniques porteurs de la prévention des risques mais comme

un des éléments porteurs incontournables" [40].

- Pour les médecins du travail rencontrés : "Dans le cadre de cette démarche, nous avons activement participé à la

construction et à la mise en place de cette conduite de projet. La richesse de la

démarche a consisté en une mise en réseau des différentes approches. Elle a

permis un décloisonnement du service de médecine du travail. Le travail réalisé et

sa présentation à la direction et au CHSCT, a permis de faire reconnaître, au

niveau institutionnel, le rôle et les missions des médecins du travail” [40].

- Pour le cadre infirmier et le représentant du CHSCT : "Avec cette démarche, on met en cohérence les différents dysfonctionnements

(lien avec l'absentéisme, etc.).Les problèmes ne sont plus traités de manière

individuelle. Un service fait partie d'un tout” [40].

De nombreux éléments positifs ressortent de ces points de vue, il n’en reste pas

moins vrai que la question de la pérennité de la démarche reste posée : rien n’est

gagné !

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CADRE DE REFERENCE

La revue de la littérature a permis de mettre en évidence un certain nombre de

variables liées à l’évaluation des risques, comme elle nous a aidé à élaborer une

démarche de cette évaluation en nous inspirant de celles expérimentées en

entreprise et dans les centres hospitaliers ; Il en est ressorti des facteurs

communs qui ont constitué l’ossature de la démarche que nous exposons dans ce

qui suit. La démarche, qui va suivre, nous servira de véritable cadre de référence

pour le travail de recherche que nous nous proposons de faire. Elle comporte

plusieurs étapes :

1- ETAPE 1 : PREPARER L’EvRP :

Cette première étape consiste à [24] :

Construire les groupes :

Le Comité de pilotage : désigner le responsable d’un rang

hiérarchique élevé dans l’administration de l’établissement et

donc doté de l’autorité nécessaire à la conduite de

l’évaluation, associer le médecin du travail à titre de conseiller

et s’entourer de compétences internes et externes;

Le groupe de travail, en tenant compte de la représentativité

des catégories professionnelles.

Choix de l'unité de travail (par service, par fonction, par poste…) ;

Définition des informations à recueillir et le mode de recueil des données ;

Choix des outils et leur mise en œuvre ;

Moyens financiers alloués ;

Organisation de la communication et la diffusion des résultats ;

Formation des acteurs internes.

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2- ETAPE 2 : IDENTIFIER LES RISQUES :

Cette deuxième étape comporte deux phases [6] :

2.1- Phase de connaissance scientifique et technique :

Identifier les dangers et décrire les conditions dans lesquelles elles sont

susceptibles d'entraîner des effets néfastes ;

Établir la courbe dose/réponse : mesurer la relation entre l’intensité de

l’exposition et la gravité et la probabilité de survenue de l’effet ;

Caractériser le risque : nature et importance du risque.

2.2- Phase d'évaluation en situation réelle de travail :

Identification des dangers dans la situation de travail observée : dresser

l’inventaire des dangers rencontrés au niveau des unités de travail (unité de

soins ou service).

Quantification de l'importance de l'exposition aux dangers identifiés dans la

situation de travail observée :

Quantification des expositions (opération longue et difficile) :

o Description des sujets exposés ;

o Description des temps d’exposition ;

o Mesures quantitatives objectives (si possible) ;

o Analyse de l’activité des opérateurs, en situation réelle de travail ;

o Effet des protections collectives et individuelles.

Quantification des effets des expositions sur les personnels, complète

les mesures décrites et fait appel aux indicateurs systématiques :

o Accidents de travail ;

o Maladies professionnelles et maladies contractées en service ;

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o Congés de maladie et de longue durée ;

o Étude des incidents survenus à l'occasion du travail ;

o Études ponctuelles visant à identifier l'effet de tel ou tel risque ;

o Absentéisme ou le turn-over du personnel.

Caractérisation finale du risque : appliquer les connaissances de la

caractérisation du risque telle que résultant de l'étape scientifique et technique

à la réalité des expositions constatées dans la situation de travail observée.

3- ETAPE 3 : CLASSER LES RISQUES [10] :

3.1- Estimation de la gravité :

Niveau 1 : Faible (AT ou MP sans arrêt de travail).

Niveau 2 : Moyen (AT ou MP avec arrêt de travail).

Niveau 3 : Grave (AT ou MP entraînant une IPP).

Niveau 4 : Très Grave (AT ou MP mortels).

3.2- Estimation de la probabilité d'apparition du dommage :

Niveau 1 : Très Improbable (une fois par an) ;

Niveau 2 : Improbable (une fois par mois) ;

Niveau 3 : Probable (une fois par semaine) ;

Niveau 4 : Très Probable (une fois par jour).

3.3- Hiérarchisation des risques :

Les risques seront classés en 3 ou 4 niveaux de priorité, en fonction du niveau de

gravité et du niveau de probabilité (voir figure 2). Cette hiérarchisation des risques

permet de débattre et de déterminer les priorités des plans d’action, et aide ainsi à

la planification des actions de prévention.

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METHODOLOGIE ET PLANIFICATION

OPERATIONNELLE DE L’ETUDE

Notre étude pourrait s'inscrire dans le cadre des études épidémiologiques,

puisqu’elle s’intéresse à l’impact de certains facteurs sur la santé des populations

de professionnels travaillant dans les hôpitaux. Mais, l’étude touche également

des volets managériaux, ergonomiques, environnementaux, etc. c’est dans ce

sens que nous menons notre recherche comme une recherche exploratoire.

En effet, elle est exploratoire car elle se propose d'explorer le domaine des

facteurs de risques auxquels sont exposés les professionnels à l'hôpital. Elle l’est

également parce qu’il n'y a pas eu, jusqu'à présent dans le milieu hospitalier

marocain, d'étude qui évalue l'ensemble des risques professionnels réellement

encourus par le personnel.

Les objectifs spécifiques de l’étude, tels qu’ils sont précisés dans ce qui précède,

visent à explorer le domaine des risques professionnels à l’hôpital. En effet, cette

recherche nous permet de :

Proposer une démarche d’EvRP à l’hôpital public marocain.

Evaluer les différents risques professionnels au niveau du service des

urgences de l’hôpital prince Moulay Abdellah de Salé.

Une revue exhaustive de la littérature, nous a permis de proposer une démarche

d’EvRP des risques qui s’inspire de différents contextes, dont celui de l’hôpital. Et

l’utilisation de cette démarche en pratique, en tant qu’outil d’évaluation, nous a

permis d’évaluer les risques auxquels sont exposés les professionnels au niveau

du service des urgences de l’hôpital prince Moulay Abdellah de Salé.

Pour l'opérationnalisation de notre étude sur le terrain, nous avons suivi la

démarche proposée, qui nous a servi de véritable cadre de référence :

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1- ÉTAPE 1 = phase de préparation :

Cette étape est indispensable pour :

• Choisir le périmètre d’action ou le site de l’étude. Notre choix s’est porté

sur un service de soins, en l’occurrence le service des urgences de l’hôpital

prince Moulay Abdellah de Salé. Le choix d’un service de soins est retenu

en raison de la possibilité d’appréhender la majorité des risques auxquels

sont exposés les professionnels travaillant sur ce site, en insistant sur les

risques biologiques. Le service des urgences est un site où sont exercées

des activités hospitalières aussi multiples que variées: soins, brancardage,

radiologie, réanimation, prélèvements pour examens biologiques…Cette

multiplicité et cette variété nous permet de couvrir le plus grand nombre de

risques auxquels sont exposés les professionnels hospitaliers.

• Mettre en place un groupe de travail dont le rôle est de réaliser

l’évaluation des risques, ce groupe a été composé du chef du service des

urgences, d’un médecin, d’un cadre infirmier du service et de moi-même.

• Se mettre d’accord sur la méthode : les intervenants sus cités devaient

intégrer la démarche, en comprendre et l’utilité et la logique. Leur apport a

été important dans l’étude du fait qu’ils avaient à réaliser un certain nombre

d’activités inhérentes à l’évaluation des risques dans leur propre service.

Théoriquement, une formation est nécessaire pour cela. Cependant, et vu

la limite du temps, nous leur avons procuré des documents aussi simples et

didactiques que possible afin de contribuer à leur mise à niveau en la

matière. Cela les a aidé à s’acquitter au mieux de la mission qui leur a été

attribuée durant cette étude.

2- ÉTAPE 2 = Evaluation des risques dans le service des urgences :

La méthode proposée est une approche globale des risques qui combine 2

niveaux:

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2.1- Approche sur la santé au travail : Diagnostic médical.

Analyser les indicateurs d’effets des risques professionnels encourus par le

personnel. L’UST devrait disposer normalement de ces indicateurs. Cela revient à

analyser les données concernant les indicateurs liés aux évènements suivants :

• Les accidents du travail ;

• Les Maladies professionnelles ;

• Les études sur l’absentéisme

• Les incidents signalés, les plaintes des agents…

2.2- Approche organisationnelle : Diagnostic par l’analyse du travail.

L’évaluation des risques peut se faire par poste ou par activité, elle comprend :

• L’identification et le recensement des dangers ou facteurs de risques

existants au niveau de ce site. La typologie rapportée par la revue de la

littérature sert de modèle.

• L’analyse des modalités d’exposition aux dangers, en insistant sur

l’observation des situations concrètes de travail (les activités réelles) et

l’interrogation directe du personnel. Des questions ont été posées sur

l’environnement de travail : pour identifier un éventuel risque, les produits

utilisés, les équipements, les méthodes d’organisation, le nombre de

personnes potentiellement exposées, le lieu d’exposition, la durée

d’exposition, les circonstances d’exposition, les dysfonctionnements,

incidents et accidents, les mesures de prévention, l’existence de

procédures, l’aménagement ou le réaménagement des lieux de travail et

des installations, et sur la définition des postes de travail.

2.3- Outils de collecte des données :

L'implication et la contribution du groupe de travail seraient d'une grande utilité

pour le recueil des données.

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La collecte des données s’est basée sur des entretiens avec le personnel et

l’observation des situations concrètes de travail.

- Les entretiens : la population cible a été constituée par toutes les catégories de

personnel du service des urgences (site de l’étude). Ces entretiens ont été menés

en utilisant un questionnaire rempli par moi-même (annexe 10).

- L’observation : a porté sur certaines situations de travail, sur les locaux, sur les

différentes relations du service des urgences. Elle utilisera une grille d’observation (annexe 11).

Ce recueil de données doit se faire en respectant certains principes clés :

• L’analyse du travail réel, vise le travail réellement effectué et les

postures et les moyens d'adaptation utilisés par le personnel, qui est

différent du travail prescrit.

• L’implication des opérateurs dans le groupe du travail. Ils

connaissent mieux les dysfonctionnements grâce à leur expérience.

Le recueil de données portera sur :

o Le travail lui même : Nous aurons à décrire en premier lieu le travail

réellement effectué par l’intéressé. Ce travail comporte un certain nombre

d’activités et de gestes, et utilise des outils ou des produits pouvant être

porteurs de risques. La manière dont le personnel effectue les activités et

les tâches qui composent le travail qui lui est attribué, ou utilise les outils et

les produits dont il a besoin pour réaliser son travail peut l’exposer à des

risques. Ce sont ces risques que nous allons identifier en observant

l’exécution des composants du travail du personnel. o Les composants de la situation de travail :

Ambiances et environnement de travail : il aurait été

intéressant de procéder à une métrologie des ambiances.

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Mais, devant la difficulté de réaliser cette métrologie par

manque de moyens, nous nous sommes limités à des

estimations. Lesquelles se sont basées sur l’observation et

les entretiens avec le personnel. Elles ont concerné

notamment le bruit, l’éclairage et la chaleur. Espaces de travail : nous avons observé la disposition des

mobiliers de bureaux et des matériaux et dispositifs médicaux.

Ceci pour estimer à quel degré cela peut nuire à la santé du

personnel. Une occupation inadéquate des espaces par le

mobilier existant peut gêner les déplacements du personnel

et être porteuse de risques (accidents de toutes sortes).

Effectifs et attitudes du personnel : nous avons recueilli

des données sur le personnel que ce soit sur le plan

quantitatif ou qualitatif, pour évaluer le degré d’influence

des effectifs sur la santé du personnel. Les effectifs ont une

relation directe avec la charge de travail, les horaires utilisés.

L’inadéquation entre les effectifs et le volume de travail à

réaliser peut exposer le personnel au stress, à la fatigue professionnelle, et aux conséquences néfastes de ces deux

éléments. Nous recueillerons également des informations sur

le comportement du personnel vis-à-vis des risques.

Organisation : nous relèverons des informations sur le temps

et les horaires du travail, ainsi que sur la polyvalence du

personnel.

Information, formation : types, modes et nombre de

sessions de formation sur les risques professionnels dont a

bénéficié le personnel, ou qu’il aimerait avoir.

Relations : nous avons recueilli également des données sur

les différentes relations qui lient le personnel avec leurs

collègues, avec la hiérarchie et surtout avec les malades et

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leurs familles. Ce contact avec la population peut être source

de disputes et d’agressions verbales ou physiques envers le

personnel.

o Les locaux : nous avons recueilli des informations en rapport avec :

Les plans ;

Les affectations des locaux (affectation première, affectation

réelle) ;

Ce à quoi ils servent.

Ce qui est ciblé ici, c’est la fonctionnalité des espaces attribués pour la

réalisation d’un travail donné ; L’inadéquation entre ces deux éléments peut

nuire en portant atteinte au confort du personnel ou en entraînant une

promiscuité favorisant les contacts nuisibles ; Ceci influence directement les

conditions de travail et d’hygiène du personnel.

o Interdépendance du service des urgences avec les autres services : Radiologie ;

Laboratoire ;

Services médicaux ;

Direction ;

Pharmacie…

L’interdépendance d’un site par rapport à d’autres entraîne automatiquement

des relations et des déplacements de personnes. Ceci peut être porteur de

risques.

o La circulation des personnes, recueil des données (quantitatives et

qualitatives) sur les personnes qui vont et viennent (personnel, patients…).

o Les flux de "produits" qui entrent et sortent (déchets, linge…).

Cette démarche globale d’évaluation a pour objectif d’analyser de façon

exhaustive les risques professionnels au niveau du service des urgences.

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3- METHODES D'ANALYSE DES DONNEES :

L’analyse des données s’est basée sur une analyse qualitative et quantitative,

pour pouvoir estimer la gravité et la probabilité d’exposition aux risques

identifiés. Ce qui permet ainsi d’établir un classement des risques, par nature du

risque et par ordre de priorité décroissante, imposant des actions prioritaires.

Le volet quantitatif a favorisé l’utilisation d’outils de mesure et des

représentations graphiques donnant une image la plus précise possible du

phénomène à l’étude.

Le volet qualitatif (entretien et observation) s’est appuyé sur l’analyse des

contenus des entretiens et des observables.

La discussion vise à recouper les informations recueillies par les différents outils

de collecte de données utilisés pour documenter le phénomène à l’étude.

4- LIMITES DE L’ETUDE :

Les principales limites à notre étude sont représentées par le manque de temps

et le manque de moyens pour procéder à certaines métrologies des risques (par

exemple la métrologie des ambiances et des postures), d’autant plus que ces

risques sont variés. En effet, l’EvRP nécessite un temps considérable, l’exemple

d’EvRP présenté précédemment a nécessité presque dix mois pour sa réalisation

[40].

C’est une tache difficile, elle nécessite la mise à niveau du groupe de travail et une

présence continue sur le terrain pour mieux observer le travail réel du personnel,

les gestes et les postures adoptées.

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RESULTATS

L’objectif général de notre étude est d’évaluer les risques professionnels à

l’hôpital. Sur le terrain nous avons réalisé une évaluation de ces risques au niveau

du service des urgences de l’HPMA de Salé.

Notre étude s’est basée, comme prévu, sur l’observation de l’activité du personnel

(travail réellement effectué), l’observation des structures du service, et l’analyse

des conditions de travail. Elle s’est basée également sur des entretiens avec le

personnel à l’aide d’un questionnaire comprenant des questions fermées et des

questions ouvertes, avec un taux de réponse de 100%.

L’analyse des données collectées permet de dresser les résultats suivants :

1- CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION ETUDIEE :

En dehors des médecins, les équipes de gardes sont constituées par un agent de

service s'occupant de l'accueil et de 3 infirmiers, ce qui est insuffisant si on se

réfère aux orientations préconisées par la circulaire ministérielle4. De ce fait la

charge du travail du personnel est importante, avec aggravation durant la période

des congés où les équipes se trouvent diminuées sans aucun remplacement,

c'est-à-dire qu'en cas de congé d'un infirmier, l'équipe de garde ne se compose

alors que de deux infirmiers : un pour la salle de soins et l'autre pour la salle

d'observation. En cas de congé d'un agent de service, ce sont les infirmiers qui

s'occupent de l'accueil et de l'enregistrement des patients, en plus de leurs

activités habituelles.

1.1- Répartition du personnel par fonction et par sexe :

Le personnel des urgences est constitué de 38 personnes :

4 Circulaire ministérielle n° 55 / MTMM / 12 du 8 novembre 1999.

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o 14 médecins généralistes dont 4 médecins femmes (soit 28,5% des

médecins),

o 16 infirmiers dont 6 infirmières (soit 37,5% des infirmiers),

o 4 agents de service s’occupant de l’accueil dont 3 femmes,

o 4 femmes de ménages dont 3 dépendent d’une société de nettoyage.

Le personnel de sexe féminin constitue 44,7% de l’ensemble du personnel du

service.

1.2- Répartition du personnel par fonction et par tranche d’âge :

Le personnel des urgences est relativement jeune. 28,9% du personnel (11

membres) ont moins de 35 ans et 84,2% (32 personnes) ont moins de 45 ans. Un

âge avancé du personnel favoriserait l’apparition de TMS.

1.3- Répartition du personnel en fonction de l’ancienneté dans le service :

La majorité du personnel a une ancienneté dans le service supérieure à 5 ans soit

60,5% du personnel (23 membres) ; et 34,2% (soit 13 personnes dont 9 infirmiers)

ont une ancienneté supérieure à 10 ans.

L’ancienneté dans le service peut renseigner sur la durée d’exposition du

personnel aux risques. Le professionnel serait d’autant plus exposé aux risques

qu’il est ancien dans le service.

2- STRUCTURATION ET ORGANISATION DU SERVICE :

2.1- Locaux et Espace de travail :

Le service des urgences est constitué de (annexe 12):

- Deux bureaux (du médecin chef et du major du service),

- Un local de détente pour les médecins,

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- Un hall qui assure la fonction de salle d’attente et d’accueil en même temps,

- Deux salles communicantes. La salle de consultation, qui renferme deux bureaux

avec deux médecins qui consultent en même temps, une seule table d’examen et

un négatoscope à quatre plages. La salle de soins dispose d’une table d’examen,

d’un chariot à pansement et du matériel de soins et un poupinel,

- Une salle est destinée aux malades asthmatiques, elle contient 2 lits et un obus

d’oxygène.

- Une salle de plâtre qui dispose d’une table de soins et d’un chariot,

- Une salle de déchoquage avec un seul lit articulé, un obus d’oxygène, un

défibrillateur avec scope, un aspirateur mobile et une armoire renfermant quelques

médicaments de première urgence. Cette salle servait de seconde salle de

consultation.

- Pour la salle d’observation, elle se trouve en dehors du service sur le couloir qui

relie le service des urgences aux services hospitaliers, elle renferme 6 lits.

- Enfin un petit local à côté du bureau du major joue le rôle de la pharmacie du

service.

La disposition des mobiliers et matériels comporte des risques. En effet, pour la

salle de consultation, l’exiguïté de la salle (environ 20 m² de superficie) et

l’installation de deux grands bureaux ne laissent qu’un petit passage étroit de 40

cm pour les médecins. De plus, un bureau est placé de telle sorte que la personne

qui y est installée se trouve directement face au soleil, ce qui cause un

éblouissement important, portant ainsi atteinte au confort du personnel médical.

En ce qui concerne la salle de soins, l’exiguïté du local (d’une superficie de 16 m²

environ) et le matériel qui y est installé en plus de tous les placards du personnel

infirmier, ne laissent qu’un petit espace de déplacement pour le personnel et

l’exposent au risque infectieux par la non séparation des vêtements de travail des

vêtements de ville.

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N.B. la période de notre étude a coïncidé avec des réaménagements au niveau du

service, ce qui pourrait apporter une amélioration des conditions de travail

réduisant l’exposition à un certain nombre de risques.

2.2- Horaires de travail :

La permanence du service nécessite un système de garde. Les membres du

personnel assurant les gardes sont au nombre de trente trois. Vingt et un d’entre

eux font des roulements de jour et de nuit, huit n’assurent que des gardes de jour

dont les quatre femmes médecins et quatre membres du personnel ne font que

des gardes de nuits.

Nous remarquons que 67,8% du personnel travaillent selon des horaires de travail

de nuit, de 8 h du soir à 8 h du matin, ils sont donc exposés aux risques liés au

travail de nuit (troubles du sommeil, fatigue...).

Un médecin chef et deux infirmiers-chefs s’occupent de la gestion du service et

travaillent selon l’horaire "normal".

2.3- Postes de travail :

Il faut noter que le personnel est polyvalent, par exemple en cas de flux important

de patients, l'infirmière de la salle d'observation aide aux soins et à la consultation

et les infirmiers de la salle de soins aident à l'accueil et à l'organisation de la

consultation, etc. Cette polyvalence peut aggraver la charge mentale du travail et

être source de stress pour le personnel.

2.3.1- Le poste d’accueil :

Quatre agents de service s’occupent de l’unité d’accueil selon un roulement 12

h/36. L’unité d’accueil n’est constituée que d’une table et d’une chaise installées

devant la porte du service.

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L’accueil consiste théoriquement à accueillir et enregistrer les malades, mais en

réalité, l’agent responsable de l’unité d’accueil fait également du brancardage,

organise les consultants aide et accompagne les patients, qui ne peuvent pas se

déplacer, à la salle de consultation, à la salle de soins ou vers le service de

radiologie. Parfois il aide dans la salle de soins quand le nombre des patients est

important.

Au niveau de l’unité d’accueil, nous avons identifié un certain nombre de risques

auxquels sont exposés les agents de service s’occupant de l’accueil :

o le risque biologique (risque infectieux par contamination aérosol ou par

AES) : à cause des contacts importants avec les malades et les blessés

dus à la promiscuité créée au niveau de l’unité d’accueil.

o Le risque physique : plus particulièrement le risque lié aux postures

(brancardage et manutention des malades), mais, également le risque

d’exposition aux rayonnements ionisants (accompagnement des patients

au service de radiologie). D’autres risques physiques sont possibles,

notamment les risques liés au bruit, à l’éclairage et aux ambiances

thermiques.

2.3.2- Le poste de consultation :

La consultation est assurée par treize médecins qui font des gardes de 12 h, un

jour ou une nuit sur trois, ou selon le roulement 12 h/48 en fonction de l’effectif

disponible (ces horaires pourraient être intéressants dans la mesure où ils

permettent des périodes de repos plus longues que celles des roulements 12 h/24

ou 12 h/36).

Elle consiste à examiner et traiter les patients "tout venant". Deux médecins

généralistes par garde assurent la consultation au niveau de la salle de

consultation.

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Cette consultation nécessite un nombre important de petits déplacements entre le

bureau et la table d'examen. Elle expose au risque de traumatisme avec le coin du

bureau, surtout que l'espace par où le médecin doit passer entre le bureau et le

mur ne dépasse pas 40 cm.

La consultation expose également à des risques musculo-squelettiques par

l'adoption de certaines postures inadéquates (position accroupie pour examiner un

patient sur le chariot bas ou inclinaison à droite ou à gauche sans quitter le siège

pour inspecter une lésion).

Le risque biologique est également très possible, par le nombre important de

blessés qui sont examinés au service et par la promiscuité causée par le nombre

important de passage au niveau du service (95704 passages5 en 2003 soit une

moyenne de 262 passages par 24 h).

Aucun médecin n’a utilisé de gants pour examiner des blessés, les seuls cas où

on utilise des moyens de protection c’est quand on utilise des doigtiers pour les

examens gynécologiques et des gants pour des ponctions d’ascite.

2.3.3- Les postes de soins et d’observation :

Quatre équipes dont chacune est composée de trois infirmiers. Deux infirmiers

s’occupent des soins et une infirmière s’occupe de la salle d’observation, selon un

roulement 12 h/36. L’adoption d’autres horaires comportant des périodes de repos

plus longues serait bénéfique à la santé de cette catégorie du personnel.

- Le poste de soins :

Au niveau de la salle de soins, on délivre des soins pour les blessés (pansements,

sutures…). Le travail au niveau des soins expose aux risques suivants :

5 Source : Service des statistiques de l’HPMA de Salé.

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o Le risque biologique, surtout le risque d’AES. Les piqûres en cas

d’injections, de prélèvements pour examens biologiques, de

récapuchonnage d’aiguilles ou en cas de sutures de plaies, les coupures

(par lames de bistouri ou par ampoules de produits injectables) et les

projections de sang ou autres liquides biologiques, sont des occasions

d’expositions aux AES, lors de la dispense des soins.

o Le risque lié aux postures et à la manutention des malades est également

possible, surtout en cas de soins effectués sur des blessés inconscients.

- Le poste d’observation :

Une infirmière de chaque équipe s’occupe de la salle d’observation à tour de rôle.

A ce niveau le risque le plus important est celui des AES par piqûres à l’occasion

d’injection, de prise de voie veineuse ou de prélèvement. Ce risque, au niveau de

la salle d’observation, concerne également les médecins (ponction d’ascite).

L’infirmière de la salle d’observation est exposée à d’autres risques : le risque lié

aux postures par la manutention des malades, l’exposition aux rayonnements

ionisants au moment de l’accompagnement fréquent (plusieurs fois par garde) des

patients au service de radiologie.

2.3.4- Le poste de déchoquage :

Un infirmier s’occupe de ce poste selon l’horaire continu 8h-14h. La salle de

déchoquage est rarement utilisée, mais le travail à son niveau expose au risque

biologique (AES), il expose également aux risques liés aux postures.

2.4- Relations :

Les relations interpersonnelles en milieu de travail comportent un risque pour la

santé du personnel, surtout celles entre le personnel d’une part, et d’autre part les

patients et leurs familles.

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Ces relations sont caractérisées par des difficultés de communication, entre un

personnel dont la charge de travail est de plus en plus importante, et une

population de plus en plus exigeante. Ceci, engendre souvent des disputes

représentant une source de déceptions et de stress pour le personnel et peut

même engendrer des agressions contre le personnel.

2.5- Interdépendance du service des urgences avec les autres services :

- Service de radiologie : où le personnel accompagne les malades incapables de

se déplacer ou les malades hospitalisés au niveau de la salle d’observation, d’où

exposition aux rayonnements ionisants.

- Laboratoire : les prélèvements pour les patients des urgences sont effectués au

niveau de la salle de soins ou au niveau de la salle d’observation.

L’acheminement des flacons des prélèvements et la récupération des résultats

sont faits par le personnel. Ceci expose au risque biologique et aux accidents en

cas de déplacements.

- Services médicaux : transfert des malades à hospitalier et appels téléphoniques

des spécialistes, ce qui nécessite des déplacements fréquents exposant à des

risques d’accidents (glissades, traumatismes…).

- Pharmacie : la relation se limite à la récupération de la dotation du service en

médicaments par le major du service et l’ATP (femme de ménage) qui effectue

des courses pour le service.

2.6- Circulation des personnes :

Le nombre de passages de consultants aux urgences et leurs familles est très

important, ce qui pose des difficultés de déplacements du personnel entre les

différentes unités entraînant gène et inconfort pour le personnel.

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3- EVALUATION DES DIFFERENTS RISQUES PROFESSIONNELS :

3.1- Risque biologique :

3.1.1- Circonstances d’exposition au risque biologique :

La majorité du personnel, soit 94,7% (36 personnes), manipulent le sang ou

d’autres produits biologiques (pus, liquide d'ascite,...), seulement deux agents de

service disent ne pas être en contact avec des produits biologiques. De même,

92,1% (35 personnes) des membres du personnel manipulent du matériel piquant

ou coupant et 81,6% (31 personnes) récapuchonnent les aiguilles usagées,

certains justifient cette pratique en disant "pour éviter que les responsables du

ramassage des ordures ne soient piqués par ces aiguilles".

42,1% (16 personnes) disent manger, boire ou fumer dans les lieux de travail et

63,1% (24 personnes) disent ne pas être au courant des consignes de sécurité

interdisant de manger, boire ou fumer dans les lieux de travail.

3.1.2- Moyens de prévention du risque biologique :

68,4% soit 26 membres du personnel disent être informés sur le risque biologique

dont 12 médecins, 12 infirmiers, un agent de service est une femme de ménage.

76,3% soit 29 personnes disent utiliser parfois des gants en cas de gestes

(ponction, soins ou sutures…), ou en cas de pathologie cutanée des mains. Le

manque de gants est la première raison de non utilisation des gants.

Un médecin et un infirmier disent avoir utilisé des masques (plus particulièrement

lors de l'épidémie du SRAS et en cas de risque de projection de produits

biologiques).

55,2% du personnel (soit 21 membres) seraient à jour pour la vaccination.

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36,8% soit 14 personnes disent être au courant uniquement des consignes

interdisant de fumer dans les lieux de travail.

3.1.3- Accidents exposants au sang (AES) :

57,9% du personnel (22 membres) disent être victimes d’AES au moins une fois

durant l’exercice de leur travail. La majorité est représentée par le personnel

infirmier soit 13 personnes, mais également toutes les autres catégories du

personnel sont concernées.

Seulement 23,7% du personnel (9 membres) disent connaître la procédure à

suivre en cas d’AES, il s’agit de 7 médecins et de 2 infirmiers.

Les circonstances de ces AES sont surtout représentées par des piqûres

d’aiguilles à l’occasion d’injection, de prélèvement, de récapuchonnage d’aiguilles

ou de ramassage d’ordures à travers les sacs en plastiques. Certains AES

peuvent survenir par projection de liquide biologique dans l’œil.

6 7

14 13

2

16

1 0

42

0

4

22

9

38

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Méd Inf AG FM Total

victime d’AES Connaissance procédures AES Effectif

Graphique 1 : Répartition des victimes d’AES et degré de connaissances des procédures à suivre en cas d’AES.

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3.1.4- Estimation de la gravité et de la probabilité du risque biologique :

Les infections les plus redoutées par le personnel sont le sida, les hépatites

virales B et C, la tuberculose et la méningite.

97,3% du personnel (37 personnes) estiment que ce risque biologique est grave

ou très grave et 94,7% (soit 36 personnes) estiment qu'il est probable ou très

probable, ce qui en ferait un risque de priorité 1 (selon la classification présentée

dans la démarche d’ EvRP).

0

1

12

25

1

1

5

31

0 5 10 15 20 25 30 35

Faible

Moyen

Grave

Très Grave

Très Improbable

Improbable

Probable

Très Probable

Gra

vité

Prob

abilit

é

Graphique 2 : Estimation de la gravité et de la probabilité du risque biologique par le personnel.

3.2- Risque lié à l’exposition aux rayonnements ionisants (RI) :

86,7% du personnel (soit 33 personnes), seraient exposées au risque lié à

l'exposition aux RI. Toutes les catégories du personnel sont concernées par ce

risque.

Les circonstances de l'exposition aux RI sont représentées par l'accompagnement

des malades au service de radiologie. Elles sont également représentées par le

fait que le service des urgences avoisine le service de radiologie (les portes des

salles de radiologie sont souvent ouvertes).

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13

14

2

4

33

1

2

2

0

5

0 5 10 15 20 25 30 35

Méd

Inf

AG

FM

Totalexposés non exposés

Graphique 3 : Exposition du personnel aux rayonnements ionisants.

3.3- Risque lié aux postures :

92,1% du personnel (35 personnes), disent adopter des postures fatigantes et

contraignantes, 29 d’entre-elles (soit 76,3%) disent avoir présenté des TMS. Les

différents troubles sont en majorité représentés par les lombalgies, mais nous

avons trouvé également des plaintes en rapport avec des cervicalgies, tendinites,

sciatiques, courbatures et arthralgies.

Ce risque n’épargne aucune catégorie du personnel.

1316

24

35

1214

1 2

29

1 02

03

0

5

10

15

20

25

30

35

40

Méd Inf AG FM Total

Exposés TMS Non exposés

Graphique 4 : Exposition du personnel au risque lié aux postures.

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3.4- Risque lié au bruit :

Tous les membres du personnel du service des urgences disent que le bruit

ambiant est continu, ce bruit gène la communication orale et pose des difficultés

de concentration.

Ce bruit est surtout dû :

- au nombre important de patients et leurs accompagnateurs au niveau de la salle

d'attente.

- aux cris au niveau de la salle de soins (soins et sutures).

- aux travaux de réaménagement au niveau du service des urgences (notre

observation a coïncidé avec ces travaux, qui sont une source importante de bruit).

Nous avons remarqué que le bruit gène considérablement le personnel dans

l'exécution de son travail. Ce qui peut être source de stress et de défaut de

concentration.

Il concerne surtout les postes d'accueil, de consultation et de soins.

3.5- Risque lié à l’éclairage :

L’éclairage est relativement faible au niveau de tous les postes, ceci peut être

source de fatigue visuelle pour le personnel. En effet, nous avons noté que la salle

de consultation ne dispose que d’une lampe au lieu des 4 prévues initialement. De

même la salle de soins ne dispose que de 2 lampes au lieu des 4 prévues. Ceci

est dû à un problème de maintenance (on ne remplace pas les lampes en panne).

Certaines zones de circulation, plus particulièrement les escaliers menant vers la

salle de repos des médecins, ne sont pas éclairés. Ceci, augmente les risques de

chute d'autant plus que ces escaliers sont étroits et contiennent des placards.

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3.5.1- Eclairage du poste du travail :

71% du personnel (27 membres), qui sont tous des médecins ou des infirmiers,

trouvent que l’éclairage des postes de travail n’est pas adapté au travail.

D’ailleurs, certains médecins affirment que, par moment, le négatoscope

constitue la seule source d’éclairage au niveau de la salle de consultation!

3.5.2- Eclairage des aires de circulation :

78,9% du personnel (30 personnes) disent que les aires de circulation (couloirs et

escaliers) ne sont pas correctement éclairées. Plus particulièrement tous les

médecins, ce qui peut être expliqué en partie par l’absence d’éclairage au niveau

des escaliers menant la salle de repos des médecins.

3.5.3- Zones d’éblouissement :

78,9% (30 membres) du personnel disent que les postes de travail présentent des

zones d’éblouissement dû au soleil, plus particulièrement les médecins et les

infirmiers car la salle de consultation et la salle de soins se trouvent face au soleil

et également le personnel d’accueil car l’unité d’accueil se trouve devant la porte

du service, face au soleil.

Cet éblouissement est une source de gêne et inconfort pour le personnel dans son

travail.

3.6- Ambiances thermiques :

Le service ne dispose d'aucun système de climatisation ou d'aération. Les

ambiances thermiques sont assez chaudes : les salles de consultation et de soins

sont directement face au soleil, en plus, le personnel ferme les fenêtres pour éviter

l'éblouissement par le soleil et ferme la porte pour éviter le bruit. Ceci est confirmé

par le personnel, en effet presque tout le personnel, 97,4% (soit 37 personnes)

affirment que la température des locaux n’est pas adaptée, 86,4% (33 personnes)

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disent que les postes de travail sont exposés aux courants d’air et 50% (19

personnes) croient que les postes du travail ne sont pas suffisamment aérés.

1

33

19

37

5

19

0 5 10 15 20 25 30 35 40

Adaptationtempérature

Exposition auxcourants d’air

Aération des postesde travail

Oui Non

Graphique 5 : Exposition aux risques liés aux ambiances thermiques.

3.7- Estimation de la gravité et de la probabilité du risque physique :

60,5% (23 personnes) estiment que ce risque physique est grave ou très grave et

97,4% (37 personnes) estiment qu'il est probable ou très probable, ce qui en ferait

un risque de priorité1.

0

15

15

8

1

0

8

29

0 5 10 15 20 25 30 35

Faible

Moyen

Grave

Très Grave

Très Improbable

Improbable

Probable

Très Probable

Gra

vité

Pro

babi

lité

Graphique 6 : Estimation de la gravité et de la probabilité du risque physique par le personnel.

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3.8- Risque chimique :

3.8.1- Exposition au risque chimique :

23,7% (9 personnes) disent être concernées par ce risque, qui concerne surtout

les femmes de ménage et à un moindre degré les médecins et les infirmiers. Il est

dû surtout à l’utilisation des produits de nettoyage et les désinfectants.

L’exposition peut se faire par contact cutané ou par inhalation.

2 30

4

912 13

40

29

0

5

10

15

20

25

30

35

Méd Inf AG FM Total

exposés non exposés

Graphique 7 : Exposition au risque chimique.

3.8.2- Estimation de la gravité et de la probabilité du risque chimique :

Ce risque chimique est plutôt rare et la gravité du dommage qu’il peut causer est

plutôt faible, ce qui en ferait un risque de priorité 3 au niveau du service des

urgences.

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29

0

3

4

2

0

1

2

6

0 5 10 15 20 25 30 35

Faible

Moyen

Grave

Très Grave

Très Improbable

Improbable

Probable

Très Probable

non

expo

sés

Gra

vité

Pro

babi

lité

Graphique 8 : Estimation de la gravité et de la probabilité du risque chimique par le personnel.

3.9- Autres risques :

3.9.1- Problèmes dermatologiques :

26,3% (10 personnes), soit environ un quart de chaque catégorie du personnel,

disent avoir présenté des problèmes dermatologiques.

Dans 80% des cas, ce sont des allergies aux gants ou aux produits de nettoyage.

4 41 1

101012

3 3

28

0

5

10

15

20

25

30

Méd Inf AG FM Total

Oui Non

Graphique 9 : Répartition du personnel ayant présenté des problèmes dermatologiques.

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3.9.2- Stress :

Le travail dans un service des urgences, qui se fait souvent dans l'urgence,

nécessitant un effort de concentration et une dextérité importante, est responsable

d'une augmentation importante de la charge mentale du travail et peut également

être source de stress. D’autres situations peuvent être source de stress pour le

personnel : contacts avec des usagers agités ou agressifs, contact de la mort,

polyvalence nécessaire pour l’accomplissement des taches, interruption fréquente

des tâches, tension due aux risques d’erreur, horaires alternants et horaires de

nuit, etc.

En effet, 89,5% du personnel (34 membres), dont tous les médecins et tous les

infirmiers, se plaignent de stress. Et souffrent de certains symptômes (troubles du

sommeil, palpitations la veille des gardes, nervosité, irritabilité, gastralgie…).

14

16

3

1

34

0

0

1

3

4

0 5 10 15 20 25 30 35 40

Méd

Inf

AG

FM

Total

exposés non exposés

Graphique 10 : Répartition du personnel se plaignant de stress.

3.9.3- Troubles du sommeil :

68,4% (26 personnes) disent avoir présenté des troubles du sommeil, à cause du

travail de nuit et du stress dus à la nature même du travail.

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3.9.4- Risque d’agression :

86,8% du personnel (33 membres) disent être exposés au risque d'agression, en

raison des disputes quotidiennes au niveau du service des urgences. Ces

agressions sont le plus souvent verbales, mais parfois, elles sont physiques.

L’analyse documentaire nous a permis de montrer qu’il y a en moyenne six

accrochages par mois entre le personnel et la population (accrochages ayant

nécessité l’intervention des agents de police). Pour les cas d’agressions

physiques sur le personnel, ils sont au nombre de deux à trois par an.

14 14

41

33

02

03

5

0

5

10

15

20

25

30

35

Méd Inf AG FM Total

exposés non exposés

Graphique 11 : Exposition du personnel au risque d’agression.

3.9.5- Estimation de la gravité et de la probabilité des risques psychologiques :

76,3% du personnel (29 membres) trouvent que ces risques sont graves ou très

graves et 89,5% (34 personnes) trouvent que ces risques sont probables ou très

probables, ce qui en ferait des risques de priorité 1.

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3

6

15

14

3

1

8

26

0 5 10 15 20 25 30

Faible

Moyen

Grave

Très Grave

Très Improbable

Improbable

Probable

Très Probable

Gra

vité

Prob

abilit

é

Graphique 12 : Estimation de la gravité et de la probabilité des risques psychologiques par le personnel.

4- INFORMATION ET FORMATION DU PERSONNEL :

En dehors des affiches interdisant de fumer dans les lieux de travail, aucune autre

consigne de sécurité du personnel n'est affichée. De même, aucune formation n'a

été assurée au personnel du service, à l'exception de certaines formations

effectuées à titre personnel.

4.1- Information du personnel sur les risques professionnels :

Moins d’un tiers du personnel dit être informé sur les différents risques auxquels il

est exposé, soit douze personnes dont la moitié est constituée par des médecins.

63 2 1

12

8

13

2 3

26

0

5

10

15

20

25

30

Méd Inf AG FM Total

informés non informés

Graphique 13 : Degré d’information du personnel sur les risques professionnels.

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4.2- Formation du personnel sur la prévention des risques professionnels :

Seulement 18,4% du personnel (7 membres) disent avoir reçu une formation en

matière de prévention des risques professionnels, toutes les formations ont été

reçues à titre personnel. Il s’agit de quatre médecins qui suivent une formation en

médecine du travail et de 3 infirmiers ayant reçu des formations à l’occasion de

stages à l’étranger ou à l’occasion de séminaires sur la sécurité sanitaires.

4

10

3

13

0

4

0

47

31

0

5

10

15

20

25

30

35

Méd Inf AG FM Total

formés non formés

Graphique 14 : Formation du personnel en matière des risques professionnels.

5- CONDITIONS D'HYGIENE :

Au niveau du service des urgences, il existe quatre sanitaires dont un seul est

fonctionnel, il se trouve au niveau de la salle d'observation et il est utilisé par les

malades.

Actuellement seul le personnel médical dispose d'une salle de repos. Il n'y a pas

de vestiaire pour le personnel, le personnel paramédical dispose uniquement de

placards installés au niveau de la salle de soins. Le réaménagement en cours du

service, prévoit une salle de repos pour le personnel paramédical.

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Le personnel mange et boit dans les lieux de travail. Il a la possibilité de se laver

les mains, mais les produits pour se laver les mains ne sont pas disponibles (un

des infirmiers avait son propre savon dans sa poche).

Ces différents déficits sont source d’inconfort et de mauvaises conditions de travail

et d’hygiène pour le personnel et l’exposent surtout au risque infectieux.

6- GESTION DES DECHETS DANS LE SERVICE :

Il n’y a pas de collecteurs des aiguilles usagées ni de conteneurs spéciaux pour

les déchets à risque. Comme le confirme 100% du personnel, qui dit ne pas

disposer de collecteurs des aiguilles usagées, ni de conteneurs pour l'élimination

des déchets piquants et coupants.

L’élimination des déchets ne se fait pas d’une manière sûre. En effet, la séparation

des déchets coupants et piquants des autres types de déchets ne se fait pas

correctement. Seules les aiguilles des seringues sont éliminés dans des flacons

de sérums vides. Tous les autres déchets sont éliminés de la même manière dans

des sacs poubelles en plastiques sans aucune séparation, exposant ainsi le

personnel du ménage au risque biologique (AES), lors du ramassage et du

transport des ordures. Ce personnel de ménage est également exposé au risque

biologique à l’occasion de changement du linge sale.

7- ACCIDENTS ET MALADIES CONTRACTES DANS LE SERVICE :

7.1- Les accidents en service :

En dehors des cas d'AES (au nombre de 22), nous avons noté onze cas

d'accidents en service dont trois uniquement ont été déclarés : un cas d'agression,

une brûlure par autoclave et un traumatisme par chariot. Les cas non déclarés

sont au nombre de huit au total, dont trois cas avec arrêt de travail (fracture de

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doigt, fracture d’orteil suite à des traumatismes et une chute ayant entraîné un

arrêt de travail de 5 jours) et cinq cas sans arrêt de travail.

De même, neuf cas d'accidents de trajet ont été décelés, dont six avec arrêt de

travail (3 AVP et 3 chutes), mais aucun de ces cas n'a été déclaré.

7.2- Les maladies contractées dans le service :

En dehors des cas d'allergies (au nombre de huit) et des cas de TMS (au nombre

de 29). Nous avons noté trois cas de maladies contractées dans le service. Deux

cas ont été déclarés (une tuberculose pulmonaire et un ictère) et un cas d'hépatite

virale B non déclaré.

7.3- Registre de déclaration :

Depuis mars 1997, un registre de déclaration des accidents en service a été

introduit par le chef du SSI sur sa propre initiative (voulant introduire une pratique

qu’il a vu à l’étranger).

Seulement 13,2% du personnel (5 membres) disent savoir qu'il y a un registre de

déclaration des accidents et maladies contractés dans le service. Il s'agit d'un

médecin, trois infirmiers (les deux majors et le troisième faisait partie du SSI) et

un agent de service.

L’analyse du registre a montré qu’il y a eu, entre mars 1997 et mai 2004, 51

déclarations dont 41 sont des AES. Les dix autres cas sont représentés par trois

cas de chutes, trois cas de traumatismes par chariots dont un cas avec plaie, trois

cas de plaies des mains (2 à l’ouverture de flacons de sérum et une à la

préparation d’une injection par l’ampoule du médicament injectable).

Les circonstances de survenue des AES sont représentées par :

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• Les piqûres par aiguilles de seringues (en cas d’injections ou de

prélèvements) ou au bloc par les aiguilles de sutures.

• Le ramassage d’ordures (surtout le matériel pour épisiotomie au niveau de

la maternité).

• La projection de produits biologiques dans l’œil.

Les cas déclarés ayant concerné le service des urgences sont au nombre de six.

En effet, quatre personnes ayant appartenu au personnel du ménage des

urgences ont déclaré des accidents (deux d’entre elles ont déclaré deux accidents

chacune). Il s’agit d’une plaie suite à un traumatisme et de cinq AES par piqûres

d’aiguilles de seringues ou plaies par bistouri survenues lors de ramassage des

ordures. Il faut noter que ces quatre personnes ne sont plus en fonction dans le

service, 2 sont des ATP et les 2 autres dépendaient d’une société de nettoyage.

8- CLASSEMENT DES RISQUES PROFESSIONNELS AU SERVICE DES URGENCES :

L’étape précédente nous a permis d'identifier les différents risques professionnels

auxquels est exposé le personnel du service des urgences de l'HPMA, elle nous a

permis également de déceler certains facteurs de dangers pour le personnel.

8.1- Les risques professionnels identifiés et les facteurs de dangers recensés :

8.1.1-Risque biologique :

AES (VIH, VHC, VHB, …) ;

Transmission aéroportée (tuberculose) ;

Transmission manuportée par contact (staphylocoque, gale…) ;

Transmission par gouttelettes (méningite) ;

Manipulation de dispositifs médicaux ou de linge souillé ;

Manipulation de déchets d’activité de soins.

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8.1.2- Risque physique :

Risques lié aux rayonnements ionisants (Rayons X),

Risques lié aux postures : troubles M-S, dus aux contraintes d’effort liées à

la manutention manuelle de patients (patients agités…), dus aux postures

(postures penchées ou en torsion, postures debout, postures accroupie ou

à genoux, gestes répétitifs …).

Risques lié aux ambiances physiques :

o Ambiance thermique : chaleur,

o Ambiance sonore : bruits gênants,

o Ambiance lumineuse : éclairage artificiel continu et insuffisant,

éblouissement.

8.1.3- Le risque chimique :

Lié au contact avec les produits de nettoyage et les désinfectants, responsables

surtout d’allergies chez le personnel.

8.1.4- Problèmes dermatologiques :

Les allergies aux gants, aux produits de nettoyage et aux désinfectants constituent

le principal risque dermatologique pour le personnel.

8.1.5- Stress :

Ce stress chez le personnel du service des urgences est lié :

o à la charge mentale élevée des postes (charge sensorielle et charge

cognitive) impossibilité d’atteindre les objectifs, interruption fréquente des

tâches, polyvalence et travail posté,

o à la charge psychologique élevée des postes : contact de mort, tension due

aux risques d’erreur…,

o aux agressions : contacts avec des usagers agressifs ou agités,

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o aux horaires alternants ou de nuit.

8.1.6- Troubles du sommeil :

A cause du travail de nuit et du stress.

8.1.7- Autres risques :

- Risque d’accidents : chutes et glissades, traumatisme par matériel ou

équipement (passages encombrés ou étroits) ou agression,

- Risque de brûlures : stérilisation du matériel…,

- Odeurs désagréables.

8.2- Classement et hiérarchisation des risques professionnels identifiés :

Après avoir identifié les risques professionnels auxquels est exposé le personnel

du service des urgences, nous allons procéder à un classement de ces risques.

Nous utiliserons la méthode proposer dans la démarche d’ EvRP, en tenant

compte de l’avis du personnel, obtenu grâce au questionnaire. Le classement des

risques est établi de façon décroissante depuis le risque 1 imposant une action

de prévention prioritaire jusqu’au risque 3 (tableau 1).

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Tableau 1 : Classement des risques professionnels identifiés au service des urgences.

NIVEAU DU RISQUE N° NATURE DU RISQUE IDENTIFIE

Gravite Probabilité

ACTION PRIORITAIRE ?

1 RISQUE BIOLOGIQUE

AES 4 4 Priorité 1

Transmission aéroportée 4 4 Priorité 1

Transmission manuportée 3 4 Priorité 1

Transmission par gouttelettes

4 3 Priorité 1

Manipulation de dispositifs médicaux ou de linge souillé

4 4 Priorité 1

Manipulation de déchets d’activité de soins

4 4 Priorité 1

2 RISQUE PHYSIQUE

Rayonnements ionisants (RX)

4 4 Priorité 1

Postures 3 4 Priorité 1

Bruit 1 4 Priorité 3

Ambiance thermique 1 4 Priorité 3

Eclairage 1 4 Priorité 3

3 RISQUE CHIMIQUE

Risque chimique 2 1 Priorité 3

4 AUTRES RISQUES

Stress 3 4 Priorité 1

Problèmes dermatologiques

2 4 Priorité 2

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Troubles du sommeil 2 4 Priorité 2

Chutes, traumatismes 2 3 Priorité 2

Brûlures 3 2 Priorité 2

Violence, agression 2 3 Priorité 2

Odeurs 1 3 Priorité 3

N.B : il serait intéressant d’ajouter au tableau une colonne précisant les catégories

du personnel concernées par chaque type de risques, mais dans notre cas toutes

les catégories du personnel du service des urgences sont exposées à ces risques.

Ce classement des risques est élaboré dans un but d’hiérarchiser les risques qui

entraînent réellement des conséquences concrètes sur le personnel. Les résultats

de ce classement seraient utilisés pour élaborer un programme d’action de

prévention ciblant les principaux risques.

La mise au point du programme d’actions consiste à rechercher des solutions

respectant les principes généraux de prévention.

Le programme de prévention des risques professionnels devra tenir compte des

éléments d’ordre technique, organisationnel et humain. Il devra planifier

l’ensemble des actions de prévention, établir des priorités d’action et décrire les

mesures envisagées permettant de supprimer ou de réduire le risque.

Nous proposons un exemple de manière de présenter un programme d’action de

prévention (annexe 13).

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DISCUSSION

Notre étude s'était assignée pour but d’évaluer les risques professionnels

encourus par le personnel du service des urgences de l'HPMA de Salé. Nous

avons noté que le personnel du service est exposé à certains risques

professionnels.

En effet, la charge physique du travail est importante par l’insuffisance de l'effectif

du personnel par rapport aux tâches de travail demandées. De même, la charge

mentale du travail est majorée par : la contrainte de temps (gestion de l'urgence),

la gestion des imprévus, le turnover du personnel (dix médecins ont quitté le

service ces trois dernières années), exiguïté des locaux et des espaces de travail,

les nombreux déplacements lors du travail, les facteurs d'ambiance (importance

du bruit et de la chaleur), le travail posté, le travail de nuit.

La structure actuelle du service, expose le personnel à des risques liés aux

traumatismes, à l'éblouissement et à la fatigue visuelle. Ceci est dû en particulier,

à l’insuffisance d'espace par rapport au nombre d’occupants créée par l'exiguïté

des locaux, dû également au manque de rangement et la disposition inadéquate

du matériel et du mobilier de bureau, et au manque de maintenance. De même,

les réaménagements en cours au niveau du service sont source de bruit et

d'inconfort pour le personnel.

Ce personnel est également exposé aux risques biologique, physique et

psychologique au niveau de tous les postes de travail.

Le risque biologique est le plus grave et le plus fréquent. Pour les AES, qui

constituent le risque biologique le plus important, 57,9% du personnel seraient

victimes d'AES sans aucune déclaration. Les causes de ces AES sont

représentées par :

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• La non utilisation de gants, puisque uniquement 76,3% du personnel

utiliseraient des gants pour l'exécution de certains gestes ou en cas de

lésions cutanées, comme le montre l’étude faite par l’ARECLIN (association

régionale des comités de lutte contre l’infection nosocomiale) en 1997 en

révélant que le port de gants n’a été observé que dans 68% des cas [2].

• L'absence de collecteurs d'aiguilles usagées et de conteneurs pour les

déchets coupants ou tranchants et la non séparation des déchets à risque

des autres, alors que 92,1% du personnel manipulent du matériel coupant

ou tranchant. Dans l’étude réalisée par l’ARECLIN le dépôt après usage

des objets piquants ou tranchants dans des conteneurs adéquats a été

relevé dans 98,2% des cas,

• Le récapuchonnage des aiguilles usagées, que 81,6% du personnel

pratiquent, d'autant plus que 94,7% du personnel manipulent le sang ou

d'autres liquides biologiques, tandis que dans l’étude de l’ARECLIN le

récapuchonnage des aiguilles n’est observé que dans 2.7% [2].

Toujours dans le cadre du risque biologique, le personnel est exposé au risque

infectieux aéroporté (tuberculose pulmonaire...) ou manuporté (gale…). Le

personnel est également exposé au risque infectieux par les difficultés qu’il a de

se laver les mains dans les lieux de travail et le mauvais état des sanitaires.

Le risque par ingestion est présent du fait du non respect de l’interdiction absolue

de manger, boire ou fumer sur les lieux du travail, soit 42,1% du personnel du

service qui mangent, boivent et ou fument sur les lieux du travail. L’étude faite par

l’INRS en 1996 sur les risques infectieux a révélé à 8 reprises la consommation de

boisson, à 2 reprises la consommation d’un aliment ou d’une cigarette au cours du

travail ainsi que 5 récapuchonnages d’aiguilles. Cette observation a été réalisée

sur une population se sachant observée donc probablement plus attentive à ses

gestes [9].

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Ceci montre que, même si les individus connaissent et comprennent les consignes

d’hygiène, il n’est pas facile de changer les comportements et les habitudes de

travail. Ce qui souligne toute l’importance de l’intégration des bonnes pratiques de

travail dès la formation initiale.

Le risque d’exposition aux rayons X est lié aux fréquentes entrées du personnel

des urgences dans le service de radiologie, pour accompagner les patients. Ce

risque, est d’autant plus important qu’il n’y a pas eu de mesure de la radioactivité

aux environs du service de radiologie. Surtout que les portes de ce service sont

souvent ouvertes et l’équipement est vétuste. De même, l’absence de

surveillance en matière de radioprotection du personnel ne dépendant pas du

service de radiologie, augmente le risque.

Les TMS liés à l'adoption de certaines postures contraignantes et à la manutention

de malades. Ces troubles sont aggravés par l'encombrement des locaux de travail

et la difficulté de maniabilité des chariots.

Le personnel des urgences est exposé au risque de problèmes dermatologiques.

Ces problèmes sont représentés surtout par les allergies aux désinfectants et aux

gants, dont on a trouvé huit cas. Ce qui est en accord avec la littérature qui

démontre que les problèmes dermatologiques sont deux fois plus fréquents chez

les professionnels de santé que la population générale [7], comme nous l'avons

mentionné précédemment.

L'importance de la charge mentale du travail, le travail de nuit, les disputes et la

nature même du travail sont responsables de l'importance des troubles du

sommeil, de frustration et de stress. Le stress est majoré par le contact avec des

usagers agressifs ou agités, le contact de la mort, la polyvalence nécessaire pour

le travail, l'interruption fréquente des tâches et les horaires de nuit et alternants.

Dans notre étude la surveillance médicale du personnel est presque inexistante. A

part les 55,2% du personnel qui seraient à jour pour la vaccination, le personnel

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du service des urgences exposé aux nombreux risques professionnels n’est

soumis à aucun suivi médical en matière de santé au travail.

La déclaration des risques professionnels n’est pas systématique ; les seuls cas

déclarés sont trois accidents en service et deux maladies contractées dans le

service. Tandis que, les autres cas, notamment les 22 cas d’AES, n’ont pas été

déclarés. Ce qui montre une sous déclaration importante. Celle-ci peut être

expliquée par l’absence de surveillance du personnel et surtout par la faiblesse

des indemnisations et l’absence d’indemnisation des risques professionnels ayant

entraîné des IPP inférieurs à 25% (selon les responsables de la gestion des

risques professionnels au niveau de la DRH et le conseil de santé).

Alors que, pour les AES, une étude [14] montre que la déclaration permet à elle

seule un suivi sérologique adapté et la reconnaissance d’une séroconversion, par

exemple pour le VIH en vue d’une prise en charge au titre d’un AT.

La sous déclaration de ces accidents reste un problème pour toute les enquêtes

par incidence. Au Canada, on a comparé les AES déclarés par les soignants par

questionnaires anonymes, et les déclarations effectuées pendant le même temps

au service de médecine du travail de cinq hôpitaux de Montréal, en une année,

cette étude a retrouvé un taux de sous déclarations de 60,6% pour les expositions

percutanées et de 86,4% pour les expositions cutanéo-muqueuses [13].

En France, les travaux de GERES rapportent une sous déclaration des AES [13].

Donc les AES restent fréquents malgré les recommandations et les efforts

d’information [2]. Dans notre étude, aucune déclaration d’AES n’a été notée bien

que 57,9% du personnel seraient victimes d’un AES.

Concernant l’information et la formation sur les risques professionnels, notre étude

montre que seulement 68,4% du personnel seraient informés sur le risque

biologique et moins d’un tiers du personnel serait informé sur les différents risques

auxquels il est exposé, dont 50% sont des médecins. De même, aucune formation

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en matière de risques professionnels n'a été assurée au personnel du service, à

l'exception de 18,4% du personnel ayant participé à des formations à titre

personnel ou à des stages à l’étranger. Pour cela, le risque professionnel devrait

faire partie d’une réelle stratégie de formation, d’information et d’éducation pour la

santé.

Notre étude a connu certaines limites représentées par :

• L'insuffisance de l'étape de préparation par manque de formation du groupe

de travail.

• Le manque de temps pour la description des temps d’exposition aux

risques.

• La mesure et le classement des risques se sont limités à une estimation

basée sur l'observation et la perception du personnel. En effet, certains

témoignages et déclarations du personnel pourraient être exagérés par

l'insatisfaction des professionnels dans leur milieu de travail.

D’où l’intérêt d’un comité de pilotage et d’un groupe de travail formés et tenant

compte de la représentativité des catégories professionnelles.

Malgré les limites et les difficultés rencontrées par notre étude, nous estimons que

nous avons globalement atteint nos objectifs. Nous avons proposé une démarche

d’EvRP au niveau hospitalier et nous avons réalisé cette évaluation au niveau du

service des urgences.

Il s’agit d’une première en matière d’évaluation de l’ensemble des risques

professionnels encourus par le personnel exerçant dans un service de soins, nous

avons proposé aux professionnels et aux responsables sur le terrain une typologie

des risques et une appréciation des risques auxquels le personnel est réellement

exposé sur le terrain. Ce qui pourrait contribuer à l’élaboration d’un programme

d’action pour la prévention de ces risques.

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CONCLUSION

En milieu hospitalier, le personnel est exposé à un certain nombre de risques

professionnels à l’occasion de son travail. Ces risques sont dominés par les

accidents en service, le risque biologique, le risque physique et le stress. Ceci

impose la prise de mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la

santé du personnel des établissements, sur la base des principes généraux de

prévention.

L'évaluation a priori des risques représente la partie essentielle du processus

dynamique de gestion et de prévention des risques qui consiste à identifier,

analyser et enfin traiter les risques. Elle constitue un moyen essentiel de préserver

la santé et la sécurité des professionnels, sous forme d'un diagnostic en amont,

systématique, exhaustif, précis des facteurs de risque auxquels ils peuvent être

exposés. D'où l'intérêt de procéder à cette EvRP.

La démarche d'EvRP proposée est caractérisée par sa simplicité, puisqu'elle

consiste à identifier les risques auxquels le personnel est exposé en se basant sur

une typologie des risques obtenue par une revue exhaustive de la littérature.

Ensuite, il faut réaliser un classement et une hiérarchisation de ces risques par

niveau de priorité en fonction de la gravité et de la probabilité de chaque risque.

Tout en insistant sur l’intérêt de la pluridisciplinarité du groupe de travail qui réalise

cette évaluation, permettant de sensibiliser les différents acteurs aux risques

professionnels.

L’évaluation des risques ne constitue pas une fin en soi. Elle ne sert à rien si elle

n’est pas suivie d’actions de prévention. C’est un préalable à la définition des

actions de prévention fondée sur la connaissance des risques auxquels sont

exposés les professionnels. Sa finalité est la mise en œuvre de mesures effectives

visant à l’élimination des risques conformément aux principes généraux de

prévention. Elle vise donc à accroître la protection de la santé et de la sécurité du

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personnel ainsi qu’à améliorer les conditions de travail au sein de l’établissement,

en contribuant à l’élaboration du programme de prévention des risques

professionnels.

La réalisation de l'EvRP au niveau du service des urgences de l'HPMA, a permis

de déceler un certain nombre de risques professionnels auxquels est exposé le

personnel de ce service. Les risques les plus importants et les plus prioritaires

sont le risque biologique plus particulièrement les AES, le risque lié à l'exposition

aux RX, le risque lié aux postures et le stress.

L'exposition à ces risques est d'autant plus grave qu'il n'y a aucune surveillance

médicale du personnel en matière de SST. De même, cette évaluation a mis en

évidence une sous déclaration des accidents en service et des maladies

contractées dans le service, ce qui ne permet pas de refléter la réalité des risques

professionnels encourus par le personnel.

En fin, pour améliorer la prise en charge des risques professionnels en milieu

hospitalier certaines actions peuvent être entreprises :

o Formaliser l’EvRP à l’hôpital,

o Sensibiliser et former les différents acteurs en matière de SST par

l’élaboration d’un manuel dévaluation et de gestion des risques

professionnels,

o Assurer une meilleure coordination entre les différents départements

impliqués dans la gestion et la prise en charge des risques et leurs

conséquences.

o Réaliser des évaluations régulières des risques professionnels au niveau

hospitalier et faire des recherches métrologiques pour certains types de

risques, en impliquant les décideurs, les responsables des UST et ceux qui

sont exposés aux risques,

o Assurer un suivi médical régulier du personnel en matière de SST,

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o Sensibiliser et former les professionnels en matière de prévention des

risques professionnels, par l'élaboration d'affiches et de dépliants ciblés par

catégorie du personnel pour son information sur les risques et sur les

moyens de prévention,

o Encourager les déclarations des accidents et maladies contractés dans le

service en valorisant les indemnisations, pour assurer et améliorer leur

prise en charge.

o Redynamiser les UST et impliquer l’UST de chaque délégation et son

antenne hospitalière dans la mise en œuvre de ces différentes actions

proposées et dans la prise en charge des risques.

La réussite de l’EvRP dans le domaine de la santé favorisera son adoption dans

les autres secteurs d’activité.

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ANNEXES ANNEXE 1 : NOMBRE DE CAS D’AT ET DE MP DECLARES A LA DRH DE ENTRE 2000 ET 2003. Catégorie du personnel

2003

2002

2001

2000

Médical

34

18

14

4

Paramédical

752

540

284

98

Administratif

170

84

85

141

Non titulaire

4

7

-

-

Ingénieur

-

-

1

-

Total

960

649

384

243

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ANNEXE 2 : ARTICLES 42 A 45 DU STATUT GENERAL DE LA FONCTION PUBLIQUE.

ART.42-« En cas de maladie, dûment constatée, mettant le fonctionnaire dans l'impossibilité d'exercer ses fonctions, il est de droit mis en congé.

Un certificat médical indiquant la durée pendant laquelle le fonctionnaire est hors d'état d'exercer ses fonctions doit être produit à l'administration par l'intéressé. L’administration effectue, en cas de besoins, tous contrôles utiles, médicaux et administratifs. Afin de s'assurer que le fonctionnaire n'use de son congé qu'en vue de se soigner.

En cas d'inobservation des dispositions de l'alinéa précédent et sans préjudice des sanctions disciplinaires prévues par le présent statut général, les émoluments servis à l'intéressé durant le congé de maladie sont supprimés pour service non fait conformément à la législation en vigueur.

A l'exception des congés de maladie de courte durée qui sont accordés directement par le chef de l'administration, les autres congés pour raisons de santé ne peuvent être accordés par cette autorité qu'après avis conforme du conseil de santé» (1).

ART.43-« Le congé de maladie de courte durée ne peut excéder six mois par période de douze mois consécutifs. Pendant les trois premiers mois. Le perçoit la totalité de ses émoluments visés à l’article 39 ci-dessus. Ces émoluments sont réduits de moitié pendant les trois mois suivants » (1).

ART.43 bis –« le congé de maladie de moyenne durée ne peut excéder au total trois (3) ans. Il est accordé au fonctionnaire atteint d’une maladie le mettant dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions et exigeant, en outre, un traitement et des soins prolongés et présentant un caractère invalidant et de gravité confirmée.

Pendant les deux premières années de ce congé, le fonctionnaire perçoit la totalité de ses émoluments visés à l’article 39 ci-dessus. Ces émoluments sont réduits de moitié la troisième année.

La liste des maladies ouvrant droit aux congés prévus au présent article est fixée par décret » (1) (2). ART.44-« Des congés de maladies de longue durée n’excédant pas au total cinq (5) ans sont accordés aux

fonctionnaires atteints de l’une des affections suivantes : - affections cancéreuses ; - lèpre ; - sida (syndrome d’immuno déficience acquise) ; - tétraplégie ; - transplantation d’un orange vital ; - psychoses chroniques ; - troubles graves de la personnalité ; - démence. Le fonctionnaire perçoit. Pendant les trois premières années de ce congé de maladies ; la totalité de ses

émoluments visés à l’article 39 ci-dessus et, pendant les deux années qui suivent, la moitié desdits émoluments »(1). ART.45-Lorsque la maladie est contractée ou aggravée soit dans l’exercice ou à l’occasion des fonctions. Soit

en accomplissant un acte de dévouement dans un intérêt public ou pour sauver la vie d’une ou plusieurs personnes, soit la suite d’un accident survenu dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice des fonctions. Le fonctionnaire reçoit l’intégralité de ses émoluments jusqu’à ce qu’il soit en état de reprendre son service ou jusqu’à ce qu’il soit reconnu définitivement inapte et admis à la retraite dans les conditions prévues par la loi n°011-71 du 12 kaada 1391 (30 décembre 1971) précitée, telle que modifiée et complétée Le fonctionnaire a droit, en outre, dans tous les cas prévus au présent article, au remboursement par l’administration des honoraires médicaux et des trais entraînés directement par la maladie ou l’accident » (1) ______________________________________ (1) Loi n° 20-94.B.O n° 4294 du 15-2-95, cf. le décret n° 2-99-1219 du 10-5-2000 relatif aux congés pour raisons de santé en langue arabe. B.O. n°4801 du 5-6-2000 cité dans تشريعات الوظيفة العمومية (2) Le décret n°2-94-279 du 4-7-95.B.O. n° 4320 du 16-8-95 a fixé la liste des maladies – annexé.

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ANNEXE 3 : ARTICLES 25 ET 26 DE LA LOI 011-71 INSTITUANT UN REGIME DES PENSIONS CIVILES.

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ANNEXE 4 : TABLEAUX DES MALADIES PROFESSIONNELLES.

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ANNEXE 5 : LES TABLEAUX DES MALADIES PROFESSIONNELLES CONCERNES PAR LE RISQUE BIOLOGIQUE ET LE NOMBRE DE CAS RECONNUS EN FRANCE EN 1995 [19].

N° du tableau

(en France)

La numérotation

marocaine

Intitulé des tableaux de MPI Cas reconnu

s en 1995

45 39 Hépatites virales professionnelles 31 40 31 Affections dues aux bacilles tuberculeux 29 24 21 Brucelloses professionnelles 21 88 Rouget du porc (érysipéloïde de Baker-

Rosenbach) 12

76 52 Maladies liées à des agents infectieux contractés en milieu d’hospitalisation et d’hospitalisation à domicile

10

80 78 Kératoconjonctivites virales 9 46 73 Mycoses cutanées 6 19 14 Spirochétoses (leptospiroses et

spirochétosesàtiques) 4

87 79 Ornitose-psittacose 3 53 74 Affections dues aux rickettsies

(rickettsioses et fièvre Q) 2

92 - Infections professionnelles à Streptococcus suis

1

7 7 Tétanos professionnel 1 55 76 Affections professionnelles dues aux

amibes 0

28 18 Ankylostomose professionnelle 0 18 13 Charbon 0 68 26 Tularémie 0 86 - Pasteurelloses 0 56 77 Rage professionnelle 0 54 75 poliomyélites 0

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ANNEXE 6 : MESURES DE PRECAUTION UNIVERSELLES DE SECURITE VIS-A-VIS DE TOUS LES LIQUIDES BIOLOGIQUES [2].

Le dépôt après usage des objets piquants dans des conteneurs

adéquats;

Ne jamais récapuchonner les aiguilles ;

Se laver les mains avant et après chaque soin ;

Mettre les gants en cas de lésions cutanées ;

Porter surblouse, lunettes si risque de projection de sang ou de liquide

biologique ;

Transporter les prélèvements biologiques dans des sacs à usage unique

ou des récipients désinfectables hermétiques ;

Panser et couvrir toute plaie du soignant ;

Ne pas désadapter les aiguilles à la main ;

Décontaminer avec l’eau de javelle les surfaces et les objets souillés.

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ANNEXE 7 : LA CONDUITE A TENIR EN CAS D’AES.

Les mesures immédiates à prendre après un AES sont les suivantes6 :

- nettoyage de la plaie : le nettoyage immédiat est réalisé à l'eau courante et au savon. Après rinçage, une antisepsie est faite à l'aide d'un dérivé chloré (Dakin) ou à défaut à l'alcool à 70° ou à la polyvidone iodée en assurant un temps de contact cutané d'au moins cinq minutes ;

- appréciation des risques de contamination par le VIH (et autres micro-organismes pathogènes) : la victime d'un AES doit être rapidement dirigée vers un médecin référent qui appréciera l'opportunité d'un traitement antirétroviral, du suivi et de l'accompagnement psychologique ;

- déclaration : tout AES est obligatoirement déclaré dans les 24 heures comme accident de travail (établissements privés) ou dans les 48 heures comme accident de service (établissement public). Cette déclaration doit être établie de manière à protéger la confidentialité des données du patient à l'origine de l'éventuelle contamination. L'accident est notifié au service médical du travail ;

- suivi sérologique : une sérologie VIH doit être pratiquée chez le soignant avant le 8e jour qui a suivi l'accident. Si la sérologie VIH est négative, le suivi sérologique sera pratiqué au 3e et avant le 6e mois après l'accident. La recherche des Ac anti VHC et de l'Ag HBs sera rivalisée dès l'accident. Le suivi sérologique, similaire dans ses objectifs à celui du VIH, cherchera à mettre précocement en évidence une contamination par le virus des hépatites virales B et C.

La réparation de la séroconversion au VIH comme la contamination isolée ou associée par d'autres micro-organismes pathogènes (VHB, VHC, plasmodies, etc.), des complications ultérieures et le passage au sida avéré relèvent de la législation sur les accidents de travail.

6 Circulaire DGS (direction générale de la santé française) du 9 avril 1998.

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ANNEXE 8 : PROPHYLAXIE APRES EXPOSITION ACCIDENTELLE AU VIH7.

7 Circulaire n° 123 / DELM / 35 : Fiche technique n°6.

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ANNEXE 9 : PRINCIPES GENERAUX DE PREVENTION DES RISQUES PROFESSIONNELS (ART.L.230 -2 DU CODE DU TRAVAIL

FRANÇAIS). Éviter les risques ; Évaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ; Combattre les risques à la source ; Adapter le travail à l'homme, en particulier en ce qui concerne la conception des poste de travail ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé ; Tenir compte de l'état d'évolution de la technique ; Remplacer ce qui est dangereux par ce qui ne l'est pas ou par ce qui l'est moins ; Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l'organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l'influence des facteurs ambiants ; Prendre des mesures de protections collectives en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelles ; Donner les instructions appropriées aux travailleurs.

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ANNEXE 10 : QUESTIONNAIRE. LE CONTEXTE PERSONNEL ET PROFESSIONNEL Observations :

Sexe : - Homme - Femme

Tranche d'âge : - 18 à 25 ans - 26 à 35 ans - 36 à 45 ans - 46 à 55 ans - 56 ans et plus

Ancienneté dans le service : - moins d'un an - entre 1 et 2 ans - entre 2 et 5 ans - entre 5 et 10 ans - plus de 10 ans

Fonction : - médecin - infirmier - agent de service - femme de ménage

Poste de travail : - accueil - consultation - soins - observation

Horaires de travail : - normal - système de garde - nuit (fixes) - autre (précisez)

Accident de travail au sein de l'établissement, préciser le nombre en fonction de la nature : - accident sans ou avec arrêt de travail inférieur à trois jours - accident avec arrêt de travail supérieur à trois jours - accident ayant entraîné une invalidité légère - accident ayant entraîné une invalidité grave

……

……

…… ……

Accident de trajet, préciser le nombre en fonction de la nature : - accident sans ou avec arrêt de travail

……

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inférieur à trois jours - accident avec arrêt de travail supérieur à trois jours - accident ayant entraîné une invalidité légère - accident ayant entraîné une invalidité grave

……

…… ……

RISQUE BIOLOGIQUE OUI NON Observations :

Etes-vous informés sur le risque biologique ?

Manipulez-vous des produits biologiques? Si oui lesquels ? Utilisez-vous du matériel piquant ou coupant ? récapuchonnez- vous les aiguilles usagées ? Si Oui, dans quel cas ? Avez-vous des collecteurs des aiguilles usagées ? Si Non, pourquoi ? Disposez-vous à votre poste d’un conteneur pour l’élimination des déchets piquants et coupants ? Utilisez- vous des gants et masques ? Si Non, pourquoi ? Portez-vous des gants en cas de pathologie cutanée telle que plaie, excoriation, dermatose ? Etes-vous à jour de sa vaccination ? Est-ce que vous mangez, buvez, ou fumez dans les lieux de travail ? Etes-vous au courant des consignes de sécurité interdisant de boire, manger et fumer dans les lieux de travail ?

Quelles sont les infections les plus redoutées (HIV, HVB, HVC, Tuberculose ou Autres)? AES -Avez- vous été victime d’un accident exposant au sang (AES)?

-Connaissez-vous la procédure à suivre en cas d’AES? -Y a t il un registre de déclaration des AT et des MP?

Gravité Probabilité Faible Moyen

Grave Très

Grave

Très Improbable

Improbable

Probable Très Probable

RISQUE PHYSIQUE OUI NON Observations :

RISQUE LIE AU RAYONNEMENT IONISANT

Etes-vous exposés à des sources de rayonnement ionisant ? Si oui quelle fréquence ?

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RISQUE LIE AUX POSTURES OUI NON Observations :

Adoptez vous des postures fatigantes et contraignantes à l'occasion de votre travail (manutention des malades) ?

Présentez-vous des troubles musclo-squelettiques ? Si oui, lesquels ?

RISQUE LIE AU BRUIT OUI NON Observations :

Le bruit ambiant est-il continu ?

La communication orale est-elle gênée ?

Y a-t-il des difficultés de concentration?

RISQUE LIE À L’ECLAIRAGE OUI NON Observations :

Le niveau d’éclairage est-il adapté au travail demandé ?

Les aires de circulation sont-elles correctement éclairées ?

Le poste de travail présente-t-il des zones d’éblouissement (lampe nue, soleil) ?

RISQUE LIE AUX AMBIANCES THERMIQUES

OUI NON Observations :

La température des locaux est-elle adaptée au travail demandé?

Le poste de travail est-il exposé aux courants d’air ?

Le poste de travail est-il suffisamment aéré ? Gravité Probabilité

Faible Moyen Grave Très Grave Très Improbable Improbable Probable Très Probable

RISQUE CHIMIQUE OUI NON Observations :

Etes-vous en contact avec des produits irritants, corrosifs, nocifs ou toxiques ?

Etes-vous exposés à ces produits par contact cutané, inhalation ou ingestion ?

Gravité Probabilité Faible Moyen

Grave Très Grave

Très Improbable

Improbable

Probable Très Probable

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AUTRES RISQUES OUI NON Observations : Avez-vous présenté des problèmes dermatologiques (irritation, allergie…) liés à la manipulation de produits ou à l’utilisation de gants ?

Vous plaignez-vous de stress ? Avez-vous présenté des troubles de sommeil ? Etes-vous exposé à un risque de violence ou d’agression à votre poste ?

Gravité Probabilité Faible Moyen

Grave Très Grave

Très Improbable

Improbable

Probable Très Probable

INFORMATION ET FORMATION DU PERSONNEL OUI NON Observations : Etes-vous informés sur les risques auxquels vous êtes exposés à l’occasion de votre travail ? Avez-vous reçu une formation en matière de prévention des risques professionnels ? Vos demandes, relatives à la sécurité, sont-elles analysées ?

Y a t il des déclarations? Nature Année Maladies professionnelles Accidents du travail

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ANNEXE 11 : GRIILLE D’OBSERVATION.

o Le travail lui même : l’observation visera la gestuelle du professionnel durant l’exercice de sa fonction et l’utilisation qu’il fait des outils et les produits qui lui sont nécessaires.

o Les composants de la situation de travail :

Ambiances :

Estimation et appréciation du bruit, de l’éclairage et de la chaleur.

Espaces de travail : Disposition des mobiliers de bureaux et des dispositifs médicaux

Effectifs : par catégorie professionnelle (médecins, infirmiers, agents

de service, femmes de ménage) Les statistiques seront fournies par les documents. On observe comment les effectifs, c'est-à-dire le nombre de personnes travaillant dans le service, favorisent ou non l’exposition aux risques éventuels que comporterait la nature du travail à effectuer.

Organisation du travail : Y a-t-il des horaires de travail fixes de nuit ? Y a-t-il des horaires de travail de week-end ? Les pauses sont-elles réellement prises ? La polyvalence du personnel. Travaille-t-on dans l’urgence ? Y a-t-il des exigences élevées au poste de travail? Y a-t-il un risque de violence ou d’agression du personnel à son poste ? Y a-t-il contact du personnel avec le public ? Les professionnels se plaignent-ils de stress ? Les infirmiers récapuchonnent-ils les aiguilles usagées ? Les équipements de protection adéquats sont-ils portés ?

Information, formation du personnel:

Informations et formations effectuées sur les risques et sur les mesures de prévention (Réunions d’information, Affiches, Procédures écrites) : thèmes, types, nombre de formations.

Relations :

Avec collègues, la hiérarchie et les malades et leurs familles.

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o Les locaux :

Les plans ; Les affectations des locaux (affectation première, affectation réelle) ; Ce à quoi ils servent.

o Conditions d’hygiène :

Existe-t-il des sanitaires en nombre suffisant, homme/femme ? Sont-ils nettoyés et désinfectés régulièrement ? Existe-t-il des vestiaires en nombre suffisant, homme/femme ? Existe-t-il des douches dans le cas de travaux salissants ? Existe-t-il une salle de repos ? Tous ces locaux sont-ils correctement entretenus ? L’interdiction de manger au poste de travail est-elle respectée ? Le personnel a-il la possibilité de se laver les mains ? Les produits pour se laver les mains sont-ils disponibles ?

o Interdépendance du service des urgences avec les autres services :

Radio ; Laboratoire ; Services médicaux ; Direction ; Pharmacie…

o La circulation des personnes : Les zones de circulation sont-elles larges, bien éclairées avec un sol en bon état ? Nombre de passage de patients au service.

o Les flux de «produits» : qui entrent et sortent (déchets, linge…). Comment se fait la gestion du linge ? Y a-t-il des collecteurs des aiguilles usagées ? Y a-t-il des conteneurs spéciaux pour les déchets à risque ? Certains professionnels ont-ils des contacts avec des déchets (personnel de ménage, ramassage des déchets…) ? Y a-t-il séparation des déchets à risque des autres ? Comment les déchets sont-ils éliminés ?

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ANNEXE 12 : PLAN DES LOCAUX DU SERVICE DES URGENCES DE L’HPMA DE SALE.

SO

SC SS

B M/C SO2

SP

SD

Sce RX

B M

HALL

A

Entrée de l’hôpital

LEGENDE DES LOCAUX : SC : Salle de consultation SS : Salle de soins B M/C : Bureau du médecin chef SO2 : Salle d’asthmatiques SD : Salle de déchoquage V : vestiaire SP : Salle de plâtre. BM : Bureau du major SO : Salle d’observation

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ANNEXE 13 : PROGRAMME D’ACTION DE PREVENTION. Unité de travail :

PROGRAMME D’ACTIONS DE PREVENTION RISQUE N°

MESURE DE PREVENTION CHOISIE

OBJECTIF RECHERCHE

PILOTE MISE EN PLACE LE

DUREE OBSERVATIONS

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GLOSSAIRE

Accident exposant au sang :

Tout accident survenant au contact avec du sang ou un liquide biologique

contaminé par du sang et comportant une effraction cutanée ou une projection sur

une peau lésée ou une muqueuse.

Accident de service :

L'accident de service est un fait accidentel caractérisé par l'apparition soudaine

d'une lésion de l'organisme. Il doit survenir à l'occasion de l'exercice de fonctions,

sur le lieu et pendant le temps de travail.

Accident de trajet :

L'accident de trajet est considéré comme tel si l'accident est survenu pendant le

trajet d'aller et de retour entre :

- la résidence principale, une résidence secondaire présentant un caractère de

stabilité ou tout autre lieu où l'agent se rend de façon habituelle pour des motifs

d'ordre familial et le lieu d'exercice des fonctions ;

- le lieu de travail et le restaurant administratif ou, d'une manière plus générale,

le lieu où l'agent prend habituellement ses repas, et dans la mesure où le

parcours n'a pas été interrompu pour un motif dicté par l'intérêt personnel et

étranger aux nécessités essentielles de la vie courante ou indépendant du

service.

Accident de travail :

Est considéré comme AT, quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait

ou à l’occasion du travail, à toute personne salariée ou non, travaillant en quelque

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titre et en quelque lieu que se soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs

d’entreprise.

CHSCT :

Le Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT) est un

organisme technique créé dans tous les établissements, employant 50 salariés au

moins, pour associer le personnel au maintien et à l'aménagement des conditions

d'hygiène et de sécurité à l'intérieur de l'entreprise.

Le CHSCT a pour mission de contribuer à la protection de la santé, et de la

sécurité des salariés travaillant dans l'établissement. Il contribue à l'amélioration

des conditions de travail.

Les membres du CHSCT sont des :

- Membres avec voix délibérative : le comité comprend le chef d'établissement

(qui préside le CHSCT) et une délégation du personnel dont les membres sont

désignés par un collège constitué par les membres élus du comité d'entreprise.

- Membres avec voix consultative : sont membres de droit du CHSCT, avec voix

consultative. Ce sont le ou les médecins du travail, le chef du service de sécurité,

le ou les représentants syndicaux, l’inspecteur du travail et les agents du service

de prévention de la CRAM.

Charge mentale du travail :

La charge mentale ou cognitive correspond à un état de mobilisation globale de

l’opérateur humain résultant de l’accomplissement d’une tâche mettant en jeux le

traitement d’informations. Elle symbolise le coût de ce type de travail pour

l'opérateur. Les caractéristiques du milieu socio-professionnel hospitalier sans

prédominance dans la genèse de cette charge mentale de travail : l'organisation

du travail, la complexité croissante des techniques médicales et les problèmes

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hiérarchiques sont à l'origine d'une charge mentale élevée pour le personnel

soignant.

Ergonomie :

L’ergonomie (ou l’étude des facteurs humains) est la discipline scientifique qui vise

la compréhension fondamentale des interactions entre les êtres humains et les

autres composantes d’un système, et la mise en œuvre dans la conception de

théories, de principes, de méthodes et de données pertinentes afin d'améliorer le

bien-être des hommes et l'efficacité globale des systèmes.

Les ergonomes contribuent à la conception et à l’évaluation des tâches, du travail,

des produits, des environnements et des systèmes en vue de les rendre

compatibles avec les besoins, les compétences et les limites des personnes.

Fatigue auditive :

Baisse d'acuité auditive ou production d'acouphènes temporaires dus à une

surexposition au bruit.

Fatigue visuelle :

La fatigue visuelle est considérée comme un effet physiologique réversible

résultant de sollicitations excessives des muscles oculaires et de la rétine pour

tenter de conserver une image nette par des ajustements inefficaces. Cette fatigue

va se traduire par des symptômes subjectifs, des modifications physiologiques et

une baisse de la performance.

Maladie professionnelle :

Une maladie est dite professionnelle lorsqu’elle est la conséquence directe de

l’exposition d’un travailleur à un risque physique, chimique, biologique, ou quand

elle résulte des conditions dans lesquelles il exerce son activité.

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La reconnaissance de la maladie professionnelle s’effectue par référence aux

tableaux des maladies professionnelles.

La victime doit être atteinte de l’une des affections inscrites à un tableau et cette

maladie doit être médicalement constatée.

Le délai de prise en charge fixé pour chaque tableau au regard de la maladie

constatée, doit être respecté. Il s’étend du délai pendant lequel la première

constatation médicale de la maladie doit avoir lieu après que le travailleur eût

cessé d’être exposé au risque.

Presbyacousie :

La presbyacousie est la forme la plus fréquente de surdité bilatérale progressive.

C'est une baisse de l’audition lentement évolutive survenant chez des sujets âgés

de plus de 50 ans qui se plaignent d'une gêne importante dans le bruit et d'un

trouble de compréhension dans les conversations. Des acouphènes

(bourdonnements d'oreille) sont fréquemment associés.

La presbyacousie est la principale cause de surdité chez l'homme. Elle entraîne

une chute sélective dans les fréquences aiguës, celles qui sont le plus utilisées

pour la compréhension.

Travail posté :

C’est l’ensemble de travaux effectués par des équipes successives pour répondre

à des exigences de production, de coût ou de sécurité particulière. On distingue

des équipes fixes et des équipes alternantes.

Le travail posté est responsable de troubles du sommeil, impression de fatigue

chronique, trouble du caractère (de type irritabilité et agressivité) et parfois de

troubles digestifs (brûlures gastriques et troubles du transit).

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Travail prescrit :

Par opposition au travail réel, le travail prescrit est le travail tel qu’il devrait se

réaliser ; c’est la tâche théorique imposée par le chef d’entreprise, les juristes, les

ingénieurs, les cadres, etc. Alors que, le travail réel est la tâche réellement

effectuée, avec ses imprévus, ses variations, ses aléas.

On fait toujours moins que ce que l’on doit faire, mais on est toujours obligé de

résoudre des problèmes qui n’étaient pas dans le travail prescrit. C’est dans cet

écart que se produisent les apprentissages.

Troubles musculo-squelettiques :

Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont un ensemble d'affections

survenant au niveau de toutes les articulations (épaule, coude, poignet, main,

doigt, genou, cheville, pied) et engendrés par les gestes répétitifs (sursollicitation

des muscles ou des tendons).

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CURRICULUM VITAE

Nom : BOUGATAYA Prénom : Ahmed Date de naissance : 28 août 1970 Lieu de naissance : Khémisset Diplômes obtenus : - Doctorat en médecine de la faculté de médecine et de

pharmacie de Rabat en 1994. - Diplôme en médecine du travail et ergonomie de la faculté de

médecine de Rennes en 2002. Postes occupés : - Médecin aux urgences du centre hospitalier provincial de

Larache de juillet 1996 à septembre 2000. - Médecin aux urgences du centre hospitalier préfectoral de Salé

de septembre 2000 à janvier 2002. - Médecin à la CS à Salé de janvier 2002 à septembre 2002. - Intégration du septième cours national à l’INAS de septembre

2002 à ce jour.

Domaines d’intérêt : - Santé et sécurité au travail. - Santé environnementale.