Roger Blanchette Lise Careau Les ombres invisibles · le droit d’être au monde, c’est tout...

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Roger Blanchette Un peu d’histoire bien à nous Histoire régionnale Aimé Sansoucis Troix niveaux Mode de vie sain Roger Blanchette Les ombres invisibles Actualité sociale Dossier spécial Volume 0 Numéro promotionnel septembre 2015 3 $ Francine Chatigny est arrivée à la Quête de Québec par pur hasard Lise Careau La Maison des Auteurs, site enchanteur LA GRANDE ENTREVUE Visitez notre site web www.leportaildeloutaouais.org

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Roger BlanchetteUn peu d’histoire bienà nous

Histoire régionnale

Aimé SansoucisTroix niveaux

Mode de vie sain

Roger BlanchetteLes ombres invisibles

Actualité sociale

Dossier spécial

Volume 0Numéro promotionnel

septembre 20153$

Francine Chatignyest arrivée à la Quête de Québec par pur hasard

Lise CareauLa Maison des Auteurs, site enchanteur

LA GRANDE ENTREVUE

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L’instigateur du projet et fondateur de Le Portail de l’Outaouais :

Christian Gosselin n’a pour « crédits » à son curriculum dans cette aventure que son expérience de vie minée par l’alcoolisme. Une expérience qui l’aura mené à la rue, en situation d’itinérance à quatre reprises. En 2010, à la suite d’une dernière rechute qui le ramène au Gîte Ami, en l’espace d’un instant, il trouve enfin ce qu’il a si douloureusement cherché toutes ces années, années qu’il caractérise comme une visite interminable en enfer, habité par une soif insatiable, obsessive et progressive en intensité. Depuis, il n’a plus soif, pour un alcoolique cela représente une liberté intérieure indicible. Jusqu’en 2012 Christian ne se concentre que sur son rétablissement, rien d’autre n’est plus important que sa sobriété. Christian mets donc tout en œuvre pour demeurer loin de son premier verre. Pendant ces deux années l’aide sociale, dit-il, lui aura sauvé la vie. L’intuition lui indique de se remettre au travail. Il reprend donc son métier de peintre en bâtiment mais quelque chose cloche, quelque chose manque. Pour la première fois depuis le 28 juin 2010, un sentiment de ne pas être à la bonne place l’habite. Tout au fond, il sait très bien ce qu’il doit faire, retourner sur les bancs d’école. En septembre 2012 il s’assoit donc dans une classe de La Cité collégiale pour en ressortir avec un diplôme d’une technique de travail social en avril 2014. C’est à l’automne 2013 qu’un article de l’Itinéraire lui indique clairement ce qu’il doit faire maintenant, lancer à Gatineau un propre journal de rue. Le projet Le Portail de l’Outaouais est né. Le 7 janvier 2014 il obtient les lettres patentes. Puis le 16 mars l’organisme est fondé où un bon nombre de citoyens ont manifesté leur intérêt en devenant membre et où un conseil d’administration fort crédible fut élu en place.

Christian, qui en 2002, cherche une étoile quelconque, il la dessine.

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SOMMAIRE

ÉDITORIAL

Christian GosselinÉditeur

Roger BlanchetteHistoire régionnale

Aimé SansoucisBiologique, psychologique et spirituel

Mode de vie sain

Roger BlanchetteLes ombres invisibles

Actualité sociale

Dossier spécialFrancine Chatignyest arrivé à la Quête de Québec par pur hasard

Place au citoyen

La grandeentrevue

Les billets de C

Le Portail vous présente...L’itinérance et autresprobématiques connexes

Rétablissement

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Sachez d’abord que je suis beaucoup de choses, mais je ne suis pas journaliste ni écrivain. Ici, je suis le fondateur, directeur et éditeur de ce tout nouvel organisme communautaire qui produira et publiera mensuellement ce journal de rue et j’aime écrire, rien de plus. Nous tenterons de garder ça simple, accessible à tous. Je ne suis pas non plus un être scientifique. Rien contre, ce n’est tout simplement pas moi, aucune résonnance. Pour les articles plus scientifiques et recherchés, des partenariats avec les écoles régionales en journalisme sont établis où les étudiants sont invités à nous écrire sur différents sujets variés, pertinents, en lien avec notre contexte. Le Portail de l’Outaouais lance également l’appel à tout citoyen qui désire participer à cette publication en nous proposant des articles spontanés ou des rubriques mensuelles. Ce que je tenterai de transmettre via cet éditorial mois après mois sera basé entièrement sur du vécu, mon vécu ainsi que de ressentis profonds, intuitifs, puis selon ma perception. Il y a autant de perceptions que de codes génétiques, je ne m’attends donc pas à toucher tout le monde ni à ce que tout le monde soit d’accord. Ce n’est pas le but non plus. Ce journal, cet espace se veut une plage ouverte où tous, avec leur mot à dire, où toutes les perceptions sont bienvenues, un espace qui offre une opportunité de libre expression, là où la liberté s’arrête où elle empiète sur celle des autres. Toute perception sera publiée, dans le respect qu’on lui doit et qu’elle-même doit aux autres.Il est probable que certains propos choqueront, car nous travaillons ici avec des phénomènes souvent controversées. Je vous invite à nous partager votre vision et à accueillir celle d’autrui comme une opportunité de se remettre en question, une action saine, individuellement et collectivement.Cette édition promotionnelle a pour but premier de solliciter le secteur privé afin de réussir à amasser les fonds nécessaires à notre survie pour notre première année d’opération concrète. Ce manque à gagner de $40 000 n’est pas énorme en comparaison avec l’argent qui est dépensé à d’autres fins, souvent beaucoup moins louables et nobles que de tenter d’offrir un chemin plus lumineux à un bon nombre d’individus qui vivent dans l’obscurité et qui souffrent énormément, qui souvent ignorent à quel point un peu de lumière est douce à l’âme et qui ignorent surtout, qu’eux aussi, y ont droit si seulement ils pouvaient s’en sentir dignes.

Au plaisir…

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Lise Careau, une femme belle, souriante, pleine de joie de vivre, une artiste, une poète…-» Lise, que peut-on rajouter, qui es-tu?- » :« Je SUIS, c’est déjà un verbe, le verbe être, un verbe d’état, oui, mais surtout un verbe d’action; être en mouvement, être vers soi-même, être vers l’autre, être en découverte, être en apprentissage, être en création permanente de la vie, donc je suis. »Lise est née dans « le p’tit Québec » en Ontario, à Sturgeon Falls, mais elle a grandie dans les campagnes de l’Abitibi. Elle affi rme par contre que ses racines sont ici, en Outaouais, une ville nature, diversifi ée, une ville qui répond parfaitement à ses besoins à pleins de niveaux. Jeunesse en Abitibi, une petite maison sur le bord de la route, donc à l’écart des voisins où chaque famille est à son histoire, à ses affaires. Le bébé de douze enfants, elle grandie dans une famille aimante et violente; ces deux engrais l’auront nourri et auront fait d’elle la femme présente devant moi aujourd’hui. Son père, comme le décrit Lise, était fort probablement un artiste caché qui en portait trop lourd sur les épaules, avec la violence comme seule option pour faire passer son autorité. Sa mère chantonnait tout le temps. Son ordre méticuleux où chaque objet avait sa place donnait à la maisonnée une forme de sécurité et de rondeur à cet environnement

La grandeentrevue

émotionnellement très instable. Dans ces éclats de violence, Lise fi geait sur place, sans autre option que de se sauver par en dedans. Ça a creusé un chemin et a permis à des semences de germer. Introvertie, Lise s’est beaucoup refugiée dans la lecture, l’écriture, lui permettant d’ouvrir ces portes vers l’inconnu, source d’espérance, tout comme

la voie ferrée l’autre côté du chemin et qui venait de qui sait où et qui allait encore une fois, ailleurs. Ce chemin de fer démontrait à la petite fi lle de six ou sept ans que le monde était beaucoup plus grand que ce qu’elle pouvait percevoir ou même concevoir.« Les mots » dit-elle, « On ne sait pas d’où ça vient. Ça vient du brin d’herbe, du scintillement de la neige, ça vient du regard que je porte au loin, dans cet inconnu. Écrire pour moi est ce besoin vital de liberté, de me donner le droit de vivre, le droit d’être au monde, c’est tout simplement un chemin. J’aime les mots. Ça m’a amené dans ce couloir, ça a engendré des p’tits et me voilà. »Lise coordonne La Maison des Auteurs depuis sa création en 2006 jusqu’en

2008. La Maison est ouverte au public du printemps à l’automne. Lise s’en occupe encore, à différents niveaux et surtout par sa présence. Elle aime s’engager, elle aime créer de nouveaux projets, relever de nouveaux défi s, elle aime bâtir, elle aime les mots. En 2006 tout était à faire : le recrutement, la mission, la programmation, la promotion de

La Maison des Auteurs, site enchanteur.

La grandeentrevuePar: Christian Gosselin

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La roche ne représente pas un cœur de pierre, mais le

côté solide de la nature

l’association, faire connaître ce bâtiment patrimonial qu’est la Maison Charron, la plus vielle de Gatineau.Lise a comme aspiration de continuer à faire ce qu’elle aime, de pratiquer à respirer par le nez malgré la charge parfois lourde du quotidien, de capter les petits espaces à travers les petits trous où elle peut, même quelques secondes, regarder dehors, vraiment vivre ces petits moments camoufl és dans le reste. Elle cajole cette ambition d’être présente à ces choses-là, d’augmenter sa confi ance en la vie, beaucoup plus intelligente et encore beaucoup grande qu’elle, que nous tous. Elle veut mourir heureuse, mourir parce qu’elle aura vécue pour la peine, nourrie à fond par la création, la sienne et celle des autres. Pour elle la création est fondamentale. En ses mot : « Mon docteur et mon église. » Elle observe beaucoup la souffrance qui selon elle, est source d’espérance avant tout. La souffrance ne mène pas seulement ni toujours à l’éteignoir, mais elle se présente à nous plutôt comme une obligation de transformer des choses, C’est une source d’espérance et d’entraide. « Le Portail est lui-même un tel seuil »,

ajoute-t-elle.Sa peur : la peur de mourir à côté d’elle-même, d’avoir marché à côté de ses souliers. Elle avoue l’avoir déjà fait. Aujourd’hui, elle se permet autant que possible d’être au présent et d’ainsi marcher dans ses propres souliers. Elle a aussi peur de ne pas se pardonner. Comme elle dit : « Se

tromper c’est OK, ce sont des leçons de vie, c’est correct. » Elle aurait peur également d’être totalement handicapée, elle aimerait au moins demeurer lucide. « Si je ne l’étais pas, je ne le saurais pas donc ça ne me dérangerait pas », me dit-elle en riant. Mais une très grande peur, réelle, une qui l’habite, elle n’en sait trop rien. « Lorsque je la rencontrerai, je te le

dirai », encore en riant.Lise, où va l’humanité?Aucune réponse. Elle croit que l’humanité existe depuis un bon bout de temps, qu’à travers ses catastrophes elle rebondit, mais selon sa perception, plus l’ombre grandit, plus la lumière grandit et donc plus l’ombre grandit. Nous en sommes dans une période de l’humanité parmi tant d’autres, une où la conscience grandit, le mouvement

l’association, faire connaître ce bâtiment patrimonial qu’est la Maison Charron, la plus vielle de Gatineau.Lise a comme aspiration de continuer à faire ce qu’elle aime, de pratiquer à respirer par le nez malgré la charge parfois lourde du quotidien, de capter les petits espaces à travers les petits trous où elle peut, même quelques

ajoute-t-elle.Sa peur : la peur de mourir à côté d’elle-même, d’avoir marché à côté de ses souliers. Elle avoue l’avoir déjà fait. Aujourd’hui, elle se permet autant que possible d’être au présent et d’ainsi marcher dans ses propres souliers. Elle a aussi peur de ne pas se pardonner. Comme elle dit : « Se

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social s’épanouit, un éveil collectif prend forme et grâce à des organisations comme « Avaaz », ça nous permet d’exprimer notre mot à dire. En même temps, Lise parle également de déshumanisation à grande échelle, ce côté sombre de l’humain qui se manifeste. « Nous n’avons plus l’encadrement religieux pour tenir les balises. » Elle ne parle pas de cet encadrement religieux autoritaire, mais de cette connexion à la verticale, à une certaine spiritualité qui nous permet de réduire nos peurs et du même coup, augmenter notre solidarité. Elle croit par contre que si individuellement nous brillons notre propre univers personnel, on peut alors faire pencher la balance vers la lumière. De son côté, Lise s’accroche aux fl eurs, à la nature, c’est son cap. Elle s’accroche aussi à ses relations qui l’entourent et bien entendu, à la création.« Ah oui » s’exclame-t-elle, « je m’accroche aussi au tofu, au tofu aux légumes, mmm!» On l’a bien rit. On a bien rigolé?

Je demande à Lise comment elle perçoit cette explosion exponentielle de fragilité mentale. « Il y en a beaucoup, en effet », répond-t-elle. Elle parle de familles fragmentées qui n’offre plus de soutien à ce niveau, de notre dissociation d’avec la religion, ou plutôt d’avec la spiritualité comme nous en avons parlé, du phénomène du « chacun ses bébelles », mais elle associe beaucoup fragilité mentale avec fragilité physique dans de nombreux cas. Pour Lise, comme solution, ça prend beaucoup plus que notre bonne volonté, ça prend de bonnes ressources, une vision claire et sans jugements, ne pas imposer nos choix. Les médicaments peut-être, mais si c’est seulement ça, non. « Que plus de personnes publiques en parlent ouvertement, que ce soit ouvertement exposé, ça c’est bon » dit-elle. Ça nous sort du « j’en parle pas » et nous donne la force, la permission de dire « OK, j’ai besoin d’aide pour un bout ». Quant à l’exclusion sociale et l’itinérance, Lise est souvent mal à l’aise avec cette réalité, elle l’avoue sans gêne, avec toute l’humanité qui l’habite. Elle voit ça comme un nuage sombre qui ne sait pas trop de quel côté aller. «Ça dépends beaucoup de l’énergie que l’individu dégage, je vais souvent donner un p’tit quelque chose, mais si la personne crie, chiale et engueule les passants, je me tasse, je ne peux pas, ça me fait profondément souffrir, trop pour moi. » Par contre, elle se souvient d’un épisode où un type quémandait sur le trottoir, ignoré de tous. Le type s’est mis à s’exprimer haut et fort : « tabarnak, on dirait que chus transparent, que chus invisible ». Ce n’était pas le fait de ne rien recevoir mais de ne même pas être vu. Alors Lise s’est dit : « OK, au moins un regard, un sourire, un acte

de j’te vois. » D’après elle, et je suis d’accord, la première action pour aider est la reconnaissance d’une entité, de reconnaître sa présence. Si on peut plus tant mieux, mais on commence par un minimum. « C’est triste » fi nit-elle par dire.Ça revient encore et toujours à un meilleur partage des richesses. Lise croit qu’avec le retrait graduel mais constant de l’État dans l’octroi d’aide fi nancière aux organismes qui desservent ces clientèles fragilisées, il revient au secteur privé de tendre la main. La responsabilité nous revient à nous comme individu et comme citoyen, beaucoup ont plus de biens qu’ils n’en auront jamais besoin. Mais il incombe aussi aux entreprises de redonner une partie de leur profi t, que d’ailleurs nous avons-nous-mêmes fournis. « La responsabilité de nos plus démunis nous revient à nous, le secteur privé, beaucoup au secteur privé, oui. Il y en a qui sont plus chanceux. Nous sommes tous inter-reliés, il y a un prix à payer, nous sommes tous sur le même bateau sur cette petite boule ronde. On ne sait pas d’où on vient ni où on va, la vie c’est ici, c’est maintenant » nous dit-elle. Et elle ajoute : « D’ailleurs, les biens c’est bien, mais jamais ils ne pourront combler le trou dans le cœur, c’est un fond sans fonds, une faim sans fi n. » Comment ignorer la pauvreté? Elle est partout, elle nous côtoie, on la voit.

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social s’épanouit, un éveil collectif prend forme et grâce à des organisations comme « Avaaz », ça nous permet d’exprimer notre mot à dire. En même temps, Lise parle également de déshumanisation à grande échelle, ce côté sombre de l’humain qui se manifeste. « Nous n’avons plus l’encadrement religieux pour tenir les balises. » Elle

de j’te vois. » D’après elle, et je suis d’accord, la première action pour aider est la reconnaissance d’une entité, de reconnaître sa présence. Si on peut plus tant mieux, mais on commence par un minimum. « C’est triste » fi nit-elle par dire.Ça revient encore et toujours à un meilleur partage des

164, RUE LAURIER à GATINEAU(parc Jacques-Carti er)

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Par: Roger Blanchette

Les ombres invisibles

Il y a quelques années, Richard Desjardins nous présentait un documentaire saisissant, « Le Peuple invisible ». Il voulait nous faire voir la réalité des peuples autochtones, particulièrement des Algonquins, pour nous sensibiliser aux injustices dont ils sont victimes et aux conditions dégradantes et inhumaines dans lesquelles ils vivent. Ce qu’il nous montre dans ce film ne se passe pas en Afrique, en Asie ou à l’autre bout du monde, mais ici, sous nos yeux, à quelques heures de route! Et pourtant, la majorité de la population ne le voit pas, ne veut pas le voir, détourne la tête, ou le nie : d’où le titre du documentaire.

On assiste malheureusement au même phénomène avec les itinérants. On les croise tous les jours, dans tous les centres villes du monde : ici, à Hull, à Gatineau, à Ottawa. On les croise mais on ne les voit pas, on détourne la tête, on change de coté de trottoir, ou encore on les insulte avec mépris. Ce sont des « ombres » invisibles. S’ils croisent un chien ou un chat errant, les gens s’arrêtent pour voir s’il va bien et s’inquiètent pour son sort. Mais un itinérant ne mérite pas un regard.

Comment expliquer cette attitude, cette indifférence, cette déshumanisation comme dirait Primo Lévi « Si c’est un homme ». Expliquer ne veut pas dire justifier! On peut y voir de la peur, la peur de l’autre, la peur de la différence, de la non-conformité. En fait, la même peur qui conduit au racisme… Il faut dire que cette peur est largement alimentée par certains média qui véhiculent allègrement les préjugés et les clichés les plus grotesques. Il faut

dire que les gouvernements encouragent ce type de discours. On l’a clairement constaté lors de l’annonce de la réforme de l’aide sociale proposée par le gouvernement libéral! Outre la peur, certains vont invoquer une forme de malaise, comme avec les handicapés : on ne sait pas quel comportement adopter, alors on détourne le regard…

Pourtant, ni la peur, ni les préjugés, ni l’inconfort ne justifient cette attitude. Comme le dit un auteur que j’aime beaucoup, Emmanuel Levinas, « c’est le regard de l’autre qui nous donne notre humanité ». Ignorer quelqu’un, faire comme s’il n’existait pas, c’est le déshumaniser. À l’inverse, regarder quelqu’un dans les yeux, se laisser toucher par son regard, c’est lui dire « tu es un être humain, je me reconnais en toi ». Alors, regarder un itinérant, ne pas détourner le regard, ne pas l’éviter, lui dire bonjour… c’est lui redonner son humanité.

Bien sûr, ce n’est pas là que le premier pas, mais un pas essentiel. Ce n’est qu’à partir de là qu’on peut commencer à comprendre la problématique de l’itinérance, à en analyser les causes et les problématiques qu’elle soulève, et ultimement essayer de trouver des pistes de solution et d’intervention. À partir de là, on débouche sur les actions sociales et politiques; nous en parlerons bien sûr dans nos prochains textes. Mais commençons d’abord par voir l’être humain avant de voir l’itinérant.

ACTUALITÉ SOCIALE

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Par: Christian Gosselin

DOSSIER SPÉCIAL

Je vous présente Francine

Nous sommes présentement à Kamouraska, une première pour moi. Francine a d’abord accepté de m’offrir cette entrevue, et même de me conduire de Lévis où elle habite jusqu’à ma destination finale, Rivière-du-Loup où des amis tiennent un café-couette; La Sabline.

Nous sommes présentement à Kamouraska, une première pour moi. Francine a d’abord accepté de m’offrir cette entrevue, et même de me conduire de Lévis où elle habite jusqu’à ma destination finale, Rivière-du-Loup où des amis tiennent un café-couette, La Sabline.Francine Chatigny est arrivé à la Quête, journal de rue de Québec par pur hasard, si hasard existe. Elle nous a accordé cette entrevue par pur amour pour l’humain et ainsi partager sa vision sur la vie, l’itinérance et l’exclusion sociale.Francine est native de la Beauce, de St-Isidore de Beauce pour être exact. Élevée sur une ferme avec un frère et une sœur, elle dit avoir grandi dans un milieu superbe, dans la simplicité, des parents aimants, et où lui ont étés transmis le goût de la terre, du vrai et le goût d’aider.D’ailleurs lorsque je suis arrivé à Québec pour la première fois la rencontrer, elle m’a accueilli avec toute son âme dans sa générosité intrinsèque pour me guider dans mes premiers pas dans ce projet; Le Portail de l’Outaouais.Sa première question aujourd’hui : « pouvons-nous prendre la vieille route et suivre le fleuve? » . Merci Francine, moi qui n’ai jamais, par mon mode de vie antérieur, su me permettre un si beau cadeau.Quel beau coin de pays, en un mot; WOW! Nous voici donc à Kamouraska, sur le quai. Ça aurait pu être pire, en effet.

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Francine dit ne pas avoir été la meilleure à l’école, mais elle aimait apprendre. Elle a entrepris un bac en communication qu’elle n’a pas terminé totalement. Elle a obtenu un certifi cat en rédaction par la suite, ainsi qu’une formation en tant que recherchiste. Sans savoir, tout se préparait pour l’amener là où elle est aujourd’hui.Francine tente de vivre du mieux qu’elle peut en cohérence avec ses valeurs, tâche qu’elle qualifi e d’extrêmement diffi cile par moments dans ce monde capitaliste et ce qui en découle. « Je crois au vrai, je crois à l’humain », dit-elle, puis elle ajoute : « Je crois au beau, il y a quelque chose de tellement beau dans l’être humain, qui peut se traduire dans les gestes les plus simples comme se rendre au travail à pied, puis sourire et dire bonjour aux gens, même aux inconnus . Je crois en tout ce qui nous unit, fi nalement. Je crois à l’amour, pas à l’argent.»Selon elle, l’être humain se dirige tout droit vers un mur. Elle reste confi ante, mais elle a tout de même des doutes.

Tout le monde semble être d’accord qu’un changement majeur est vital, mais ça ne se refl ète pas dans nos choix, surtout nos choix politiques. Nos choix individuels sont diffi ciles face aux contraintes sociales très puissantes. Il y a un éveil de conscience, pense-t-elle, sauf qu’encore là, nos gestes ne concordent pas. Lorsque Francine regarde les gens dans leurs moments d’arrêt, ils sont majoritairement braqués sur leurs bébelles électroniques, que ce soit dans les autobus ou dans les salles d’attentes. Les gens font leur petit bonhomme de vie. Il manque quelque chose, un sens à nos vies. Elle croit que nous avons jeté le bébé avec l’eau du bain en rejetant catégoriquement la religion. Il manque le fond, l’essence, ne serait-ce que de chercher à retrouver le pourquoi de notre passage ici-bas. Pour rester saine, Francine s’accroche à la mer, elle a un besoin vital de voir et de sentir la mer. Elle s’accroche également au beau, surtout au beau. Il y a selon elle du beau dans tout, même dans le pas beau, et je cite : « Il y a du beau même au fond de la merde. »Lorsque Francine voit un individu en situation d’itinérance, elle se demande ce qui a bien pu l’amener là, pourquoi

est-il exclu. Est-ce par le simple fait d’être différent, ne pas répondre au modèle idéal? « Plus on t’exclut, plus tu t’exclus toi-même, alors survient une perte de confi ance, une perte de contrôle, la toxicomanie. C’est diffi cile ensuite de se ramener, surtout si tu crois être inadéquat ». Selon Francine, ce n’est défi nitivement pas un choix conscient de vie. Par contre, entre eux, les marginaux et les gens en situations précaire sont très solidaires, il y a une magie qui s’installe. On doit les aider, ne serait-ce que de les regarder, leur offrir notre sourire si c’est trop pour nous de leur offrir un billet de 20. Nous n’avons pas, croit-elle, à juger ce qu’il ou elle ferait avec ce 20 dollars. Quoiqu’ils fassent, c’est là où ils en sont, aujourd’hui.La marginalité, la non-conformité, les gens coloriées attirent Francine. « Ça prend du courage pour s’affi cher ainsi. » S’il y a une seule solution à l’itinérance, c’est le partage des richesses. Quelque soit la forme, le partage est la solution. Il faut se décentrer de son nombril et arrêter

de se croire invincible, à l’abri. Un divorce, un deuil une dépression arrivent vite. Personne ne sait ce qui l’attend autour du prochain tournant… Pensez-y bien!Francine est à La Quête depuis trois ans. En pleine crise existentielle, elle se demandait si elle était vraiment utile là où elle œuvrait à l’époque. Avec une sœur en travail social qui aide les gens et un frère agriculteur qui les nourrit, elle avait un besoin urgent de se sentir utile à l’humanité. Son appel a reçu une réponse. Après avoir vagabondé de job en job, en bénévolat divers et sans vraiment chercher, Francine est tombée sur l’offre d’emploi qu’elle occupe aujourd’hui. Elle a su tout de suite que c’était pour elle.« Dans ce travail, que j’adore d’ailleurs, »me raconte-t-elle, « j’ai une réponse directe, constante et nourrissante pour l’âme. Que ce soit par les camelots (gars et fi lles), les auteurs qui me remercient d’être publiés ou les étudiants en journalisme avec qui je travaille, je suis nourrie là où j’en ai tant besoin. Les camelots sont mes amours. Lorsqu’un ou une d’entre eux disparaît un moment, je m’inquiète. Je m’attache à eux. Je les aime! »

« Je crois au vrai, je crois à l’humain »

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De ma perception et ma propre expérience, dans la plus grande majorité des cas une situation d’itinérance n’a rien à voir avec l’intelligence. Ce n’est surtout pas une simple question de volonté non plus. Il n’y a d’ailleurs absolument rien de simple dans ce phénomène. Certains se retrouvent là une fois dans leur vie et redeviennent fonctionnels plus aisément que d’autres, certains y arrivent, repartent puis reviennent régulièrement jusqu’à ce qu’ils en meurent ou jusqu’à ce qu’ils trouvent leur voie, puis certains vivent ainsi par ce qu’on pourrait appeler un choix mais finalement, il représente le seul mode de vie auquel ils peuvent adhérer. Si je parle de moi, de mes propres visites en itinérance, quatre fois en dix ans pour être précis, il était question de non-conformité, de manque de résonnance à ce qui m’était présenté, de résilience tabassée au fil des années, d’accumulation de coups durs, de blessures profondes refoulées et probablement dû aussi au bagage génétique et la mémoire cellulaire. Peut-être est-ce tout simplement dû à mon alcoolisme. Dans mon alcoolisme actif, d’un côté j’ai entendu beaucoup me dire comment eux aussi ont vécu des drames, souvent bien pires que les miens et pourtant, ils vivent aujourd’hui une vie équilibrée, pourquoi alors est-ce que moi j’ai continué à me détruire et empoisonner mon entourage? De l’autre côté du spectre, j’ai entendu un nombre aussi important d’individus me partager avoir vécu dans la ouate, matériel à volonté , avec amour parental à profusion, famille aimante, communication transparente et fluide, sept enfants mais un seul qui perd la maîtrise de sa vie par l’alcool, ou par plutôt par son incapacité à gérer sa consommation qui au fil des ans a pris de plus en plus de place jusqu’en en devenir le centre de son univers au détriment de tout le reste, de tous ceux qui l’aiment et qu’il aime, jusqu’au désespoir où boire n’est plus une option mais un besoin vital comme respirer. C’est l’alcoolisme en progression. Que ce soit par la dépendance à une substance, les désordres émotifs et mentaux ou autres, certains d’entre nous, pour un bout

de temps ou pour la vie, ne peuvent adhérer à ce que la société nous offre comme encadrement et comme mode de fonctionnement. S’ensuivent le jugement, la stigmatisation, l’exclusion, l’isolement et bien entendu, notre conviction que nous sommes inadéquats, inutiles et bons à rien, tout simplement parce que la majorité ont eu ce regard destructeur sur nous et n’ont pas voulu ou même pu voir ce que nous avions à offrir, aussi différent que cela puisse être. Une fois rendu dans l’abysse, dans ce trou noir qui nous aspire encore et toujours plus creux, dans cet espace où il ne semble y avoir aucune fenêtre, une main doit nous être tendue. Un travail est nécessaire, un travail d’équipe, un travail social puis un travail personnel. Un travail intérieur profond qui peut parfois être très ardu, très long et surtout, très difficile pour certains.

Pour d’autres, c’est la simple incapacité à cadrer dans la « boîte » qu’est le système, pure invention humaine, axée sur la performance et la rentabilité. À la source, l’humain n’est pas conçu pour performer et être rentable, mais bien pour vivre et contempler la beauté de l’expérience terrestre. Vivre tout simplement. La résonnance avec son environnement n’y est

plus. L’homme est dénaturé. Et ça, ce n’est qu’une mince pointe du problème humain, lui-même rendu fort complexe, contrairement à la simplicité à laquelle il appartient. J’ai moi-même longtemps cru ne jamais pouvoir contribuer quoique ce soit, j’ai longtemps cru ne pas appartenir à cette espèce humaine; un pas pareil. J’ai longtemps cru, comme plusieurs, que c’était moi qui était mal conçu, j’étais le rejet, rien ne résonnait juste. Après beaucoup, beaucoup d’années de perdition et de souffrances atroces, j’ai appris que je n’étais pas défectueux, mais que la condition humaine l’était, animée par l’égo. J’ai enfin trouvé ma place, ce que j’avais à offrir. J’ai appris à être moi-même, le plus près de mon essence pure, dans un monde qui ne me ressemble pas.

Par: Christian Gosselin

L’itinérance et autres probématiques connexes

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Commençons par démystifi er la notion même du mot. Selon le Petit Robert, rétablissement signifi e : « Effort pour retrouver son équilibre ». Qui parmi nous est en parfait équilibre, et ce, tout le temps? Le petit Robert nous invite également à voir « convalescence, guérison ». Qui ici peut affi rmer être en santé parfaite, physique, mentale, émotionnelle? Moi non, et pourtant je m’affi rme émotionnellement stable, centré, solidement ancré… relativement et surtout, que la plupart du temps. De plus, cette stabilité intérieure reste conditionnelle aux pratiques auxquelles je m’efforce d’adhérer régulièrement, voire perpétuellement avec assiduité, discipline et avec beaucoup d’ardeur. Dès l’instant que je me croirai « guéri », avec aucune marge pour l’apprentissage et la croissance, je mourrai, comme trop longtemps je l’ai été - mort. La rigidité qui m’habitera aussitôt et cette cloison qui se créera pour empêcher toute nouveauté, à toute circulation et à tout changement me fi gera sur place. Contrairement au principe même de la vie, le mouvement cessera. Comme un lac qui refuse l’accès à sa source, qui se vide, qui devient stagnant et se putréfi e de l’intérieur.Chaque être humain est différent. Certains naissent grands, d’autres plus petits. Certains sont forts, d’autres plus faibles, Certains avec des fragilités et d’autres semblent hériter de toutes les forces qu’un humain peut posséder. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Pour ma part, je tente de dire merci pour tout ce que j’ai et que beaucoup d’autres n’ont

malheureusement pas. Tous, sans exception je crois, ont quelque chose à apporter à ce tout qui nous relie. Peut-être serait-il temps de chercher ce que chaque individu à offrir et apprécier ce qu’il est, au-lieu de toujours chercher ce que nous voudrions qu’il ait et qu’il soit, qu’il n’a pas et surtout, qu’il n’est pas.J’ai le droit fondamental d’être. Vivre à côté de ce que je suis et de qui je suis m’a trop longtemps rendu profondément malheureux. Comme une fl eur bleue n’a pas à être une fl eur jaune et une petite fl eur n’a pas à être une grande fl eur, je suis, me voilà, je me présente à vous avec ce que j’ai à offrir, en perpétuelle évolution, en acceptant de grandir comme le créateur l’a planifi é, en acceptant chaque épreuve comme source de sagesse, dans le respect de tout ce qui est et de tout ce qui veut être, relativement calme et bien ancré dans un monde qui souvent l’est moins.

Effort pour retrouver son équilibrePar: A. Nonim

RÉTABLISSEMENT

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MODE DE VIE SAIN

Dans cet article, nous explorerons ce qu’est un mode de vie sain.

Par: Aimé Sansoucis

Nous verrons pourquoi il est vital pour chaque être humain d’atteindre un certain niveau de stabilité intérieure pour vivre une vie pleine, vraie et joyeuse, sans artifices. Nous évoquerons l’importance capitale de bien se nourrir, et ce, aux trois niveaux qui constituent chaque individu; biologique, psychologique et le grand oublié, spirituel. Ils sont tous interreliés. À la base, si le corps est bien nourri et maintenu en forme, les deux autres se trouvent par conséquent bien ancrés sur une bonne fondation. Mal nourri par contre, l’impact sur les deux autres niveaux est parfois subtil mais toujours certain, et la lutte pour un équilibre émotionnel devient alors rapidement inégale. On

a malheureusement tendance à beaucoup banaliser les effets néfastes d’une mauvaise alimentation et de l’inertie physique sur la psyché. Hélas, ils sont vrais, réels et bien plus perturbateurs mentalement qu’on puisse croire. Bien sûr, tous les propos visent l’idéal, un objectif à atteindre pour être sain, stable, calme, serein et heureux. Très peu d’entre nous, dans cet environnement occidental, peuvent pratiquer un mode de vie sain à la perfection. Nous parlerons donc d’aspiration, de croissance vers, et de pratiques à appliquer le mieux qu’on peut humainement le faire.

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BIOLOGIQUE PSYCHOLOGIQUE SPIRITUEL

Bien nourrir son corps peut effective-ment exiger une discipline rigoureuse. Les étagères des supermarchés sont bondés de produits raffinés, plus souvent qu’autrement bourrés de tous les genres de produits chimiques imaginables et inimaginables, dont les vinaigres néfastes(le vinaigre blanc a le même effet sur votre flore intesti-nale que l’eau de javel dans une fosse septique, il tue la flore bactérienne), le sel et surtout, oui surtout, ce grand banalisé, le sucre. Comme tous ce qui vit ici-bas, le corps humain est conçu spécialement pour s’alimenter d’une nourriture bien spécifique, de laquelle nous nous sommes éloignés effroy-ablement depuis l’industrialisation. Le cerveau humain, entre autres, ne peut fonctionner adéquatement s’il est nourri de produits qui lui sont inaptes. Si le moteur de ma voiture roule au diesel et que je lui fournis de l’essence régulière, je ne peux m’attendre à un bon rendement. Dans mon cas précis, si j’avais été une fourgonnette, il y a fort longtemps que ma carcasse aurait été mise à la ferraille. Dieu merci pour ce médecin intérieur, présent en cha-cun de nous qui travaille avec ardeur et acharnement à nous préserver en santé, à nous guérir et nous protéger de ces intrus que nous lui acheminons volontairement, auquel nous refusons trop souvent l’action dont il a tant besoin. Le corps humains est une machine miraculeuse, d’une puissance incroyable mais également d’une vulnérabilité indéniable.

Qui d’entre nous n’a jamais vécu l’euphorie joyeuse qu’un effort phy-sique intense lui a procuré? Quelle joie, quelle satisfaction. Un impact facilement explicable scientifiquement. L’endorphine, l’hormone du plaisir, un médicament naturel, déjà présent en nous, gratuit et tellement efficace con-tre la dépression et bien d’autres maux que seul l’environnement humain peut induire.Mais non, vivons dans l’action virtu-elle, l’inaction bien réelle. Les réseaux sociaux nourrissent le mental, nour-rissent notre quête du savoir, notre quête à vouloir « changer les choses » mais comme toute consomma-tion, nous laisse avec ce goût amer de déception, de vide et d’éternelle insatisfaction. Bougeons, respirons la vie, la vraie, la parfois difficile mais bien vécue. Prenons surtout bien soin de bien nourrir son psyché de positiv-isme, d’optimisme et de beauté. Aussi, prenons garde à ne pas le nourrir de sensationnalisme, de dramatique et de peurs. Deux nourritures possibles, deux motivations sources; la peur ou l’amour; le seul véritable choix.

Ah ce grand oublié, souvent rejeté catégoriquement et même renié. Pourtant la liaison verticale de beau-coup d’humains fait ses preuves jour après jour, siècle après siècle parc ceux qui nous semblent plus sages, plus gracieux, peut-être plus bénis, mais qui finalement, ne sont que des êtres humains comme nous tous qui ont fait le choix d’opter pour l’import-ant d’abord, soit la quiétude intérieure. Mais le temps manque, en effet, nous sommes occupés, préoccupés, surchargés et surendettés, hélas. Je dis hélas parce qu’une telle commu-nication à la verticale avec l’invisible, une fois établie, devient réelle, pal-pable. Une telle pratique n’exclut en rien tout le reste, il devient tout sim-plement secondaire, un surcroît, un bonus encore beaucoup plus apprécié puisque le besoin vital est alors déjà comblé. Idéalement, pour en arriv-er à de tels états de grâce, d’abord momentanés et aléatoires, le corps et la psyché doivent préférablement être eux-mêmes joyeux, légers, et en grande partie exempts de toxines, parce que les toxines psychologiques ont elles aussi un impact autant, voire plus, dommageables sur l’Esprit que les toxines biologiques. Tout est lié, absolument TOUT!

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L’engagementL’engagement, un mot qui a du chien, un mot qui mord ! Si pour la plupart d’entre nous ce mot fait peur, c’est qu’il nous force à une rencontre avec soi.Je peux m’engager envers l’autre et je peux m’engager envers moi-même. Quand je m’engage, je prends action, je fais des choix, je fais une différence dans la vie de l’autre et dans ma propre vie.S’engager, c’est se lier par une promesse, c’est donner sa parole, c’est faire alliance. Oui, l’engagement est un mot qui mord et c’est parce qu’il mord qu’on lui tourne le dos et qu’on s’enfuie. On a peur d’y laisser sa peau, on a peur d’être saigné à blanc.Le 17 août 2011, j’ai rédigé ma première lettre d’engagement avec moi-même. J’ai recensé 30 actions, grandes et petites, auxquelles pour certaines, j’ai fi xé une date butoir.Puis est venu LE MOMENT, ce moment où j’allais enfi n signer ma lettre. Je me suis d’abord positionnée debout devant le miroir, j’ai lu ma lettre à voix haute en me regardant de temps à autre, car c’est à moi que je m’adressais, c’est avec moi que je prenais alliance. Quand est venu le moment de signer, j’ai inspiré profondément, j’ai saisi fi èrement ma plume et j’ai signé allègrement en y joignant la date du jour, car c’était un grand jour. J’étais fi ère de moi. Par cette alliance, je me suis choisie, j’ai posé un geste qui m’a donné de la valeur et de l’importance. Là, c’est moi qui avais du chien, je mordais dans la vie, dans ma vie ! Ma vie, tu es la vie et je te crée à chaque instant par mes paroles et par mes actions.S’écrire des lettres d’engagement envers soi-même est un acte symbolique. Je relis mes lettres régulièrement pour demeurer connectée à mon énergie, pour entretenir la fl amme, pour célébrer mes accomplissements le moment venu et contempler le chemin parcouru pour me rendre au fi l d’arrivée. Pour les accomplissements non encore réalisés à la date butoir fi xée, je rédige une nouvelle lettre d’engagement pour ceux-là avec une nouvelle date butoir, je lis ma lettre à voix haute, je signe et j’inscris la date du jour.Par ailleurs, à plus petite échelle, à chaque jour quand je le

désire, je déclare haut et fort un ou plusieurs engagements pour le jour même, en prenant à témoin une personne dans mon entourage, car notre puissance grandit dans l’écoute de l’autre. Faites-le, déclarez votre ou vos engagements du jour même devant quelqu’un et honorez votre parole ! Cela pourrait être : Je prends l’engagement de marcher aujourd’hui deux kilomètres OU Je prends l’engagement de dire aujourd’hui deux qualités à mon amoureux (se), OU les deux.Osez ! Que chaque occasion soit une grande occasion de faire travailler les muscles de la transformation. Vous verrez, vous y prendrez goût. Votre subconscient sera alors imprégné du pouvoir de l’intention de votre engagement et tout votre être, via vos pensées, vos paroles et vos gestes, y contribuera.Le soir venu, je me félicite d’avoir tenu mon engagement ou mes engagements pris en début de journée. Je me félicite pour mon intégrité, car mon intégrité, c’est ma parole.Moi, en terminant de rédiger cet article, j’ai déclaré haut et fort devant témoin : Aujourd’hui et chaque jour de ma vie, je prends l’engagement d’être authentique et transparente.Et vous, quel engagement prendrez-vous aujourd’hui ?

Carole Verdon

PROVERBE CHINOIS

Au lieu de maudire l’obscurité, allume une

chandelle

Les billets de C

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HISTOIRE RÉGIONALE

Beaucoup de gens l’ignorent, mais l’Outaouais, Hull en particulier, a été le théâtre de plusieurs grandes luttes, et souvent de grandes avancées sur des questions sociales majeures. Les premières grandes grèves, les premiers syndicats féminins, la lutte pour le droit à l’avortement etc. Mais aussi des périodes extrêmement sombres. Qu’on pense aux bidonvilles absolument insalubres des années 1950, ou encore le saccage du Vieux-Hull et les expropriations sauvages des années 1970. Les sujets ne manquent pas! J’aurai donc amplement de matière pour meubler cette rubrique. Vous remarquerez sans doute que mon nom apparait aussi sous la rubrique « Actualité Sociale ». C’est d’ailleurs celle-ci que je remplirai régulièrement. La chronique sur l’histoire doit, en principe, être occupée par Raymond Ouimet. Raymond est un historien bien connu de la région; il a écrit plusieurs ouvrages très intéressants sur différents sujets d’histoire régionale, et il a aussi déjà été conseiller municipal. Mais je le laisserai se présenter lui-même. Pour le moment, il ne lui est pas possible de participer à la revue; je prendrai donc sa place aussi longtemps qu’il faudra. Je porterai

donc deux chapeaux; ACTUALITÉ SOCIALE et HISTOIRE RÉGIONALE. De toute façon, on ne peut parler d’actualité sociale sans faire référence à l’histoire, et l’histoire nous aide souvent à comprendre le chemin parcouru, parfois en avançant, parfois en reculant ...! Pour ceux qui ne me connaitraient pas et se demanderaient ce que je viens faire dans le décor, disons que j’ai deux formations; l’histoire et l’éthique sociale. J’ai enseigné l’histoire, dont l’histoire de l’Outaouais au CEGEP et à l’UQO; j’ai aussi publié des articles et un livre sur l’Histoire de l’Outaouais en 2009, en plus de faire plusieurs séries télévisées sur l’histoire nationale et régionale. J’ai aussi étudié l’éthique à l’Université Saint-Paul où je donne régulièrement des cours dans cette matière. Je m’intéresse particulièrement à l’éthique sociale. J’ai aussi un vécu qui me permet de porter un regard pas juste théorique sur plusieurs questions sociales; j’aurai surement l’occasion de vous en reparler.Je vous invite donc à lire et à commenter ces deux rubriques. Je serai bien sûr ouvert à vos commentaires et à vos suggestions. Et je suis convaincu que Raymond Ouimet sera d’accord avec moi là-dessus.

Par: Roger Blanchette

Bienvenue

1830 painting of Hull by Thomas Burrowes, with the Chaudière Falls and Bytown visible in the background (Crédit photo : Wikipédia)

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Centre Inter-Section

Un peu d’histoire…..

Vers la fin des années ‘80, une résidante de Gatineau, Madame Monique Cormier-Gagnon, élève sa famille, donne du temps bénévolement. Cette dame a un fils schizophrène, qui, à la suite de plusieurs invraisemblances, atterrit au Centre de détention de Hull où il se suicide.Cette dame décide alors d’amorcer un travail de deuil et elle se rend bien vite compte que le deuil par suicide est qualitativement différent d’un deuil dit « normal ». De fil en aiguille, elle décide de regarder de plus près l’organisation des services en santé mentale sur le territoire urbain (jadis Hull, Aylmer et Gatineau). Ce regard lui permet de se rendre compte qu’il n’existe pas d’organismes communautaires offrant des services d’intervention et de réinsertion sociale à la clientèle souffrant de problèmes de santé mentale en milieu urbain. En mobilisant sa communauté, elle décide de créer le Centre Inter-Section H.A.G. (Hull-Aylmer-Gatineau) qui aura pour mission la réadaptation et la réinsertion sociale d’adultes aux prises avec un problème de santé mentale. Elle élabore la programmation des services et les portes du Centre Inter-Section H.A.G. accueillent ses premiers utilisateurs le 24 août 1988. Parallèlement à ces activités, un programme de postvention suicide sera mis en place pour venir en aide aux personnes éprouvées par la perte d’un être cher par suicide : voilà l’historique du mariage santé mentale et postvention suicide. Fait anecdotique, les lettres patentes n’auront été reçues qu’au mois de janvier 1989! Il faut dire que le contexte socio-politico-économique s’y prêtait bien, car à la demande du CRSSSO (Conseil régional de la santé et des services sociaux de l’Outaouais) en mai 1988, suite à une réunion avec Claudette Gatien et Thierry Boyer, il fut convenu alors de mettre sur pied un centre pour les personnes qui avaient été victimes de la désinstitutionalisation, le tout devant être fonctionnel à la fin décembre 1988.Le premier emplacement du Centre Inter-Section H.A.G. est situé au 44 boulevard Gréber à Gatineau. Le choix de

Gatineau pour y implanter le Centre est un choix très conscient de la part des membres du conseil d’administration. Lala plupart des organismes dits « urbains » en santé mentale sont, à l’époque,

installés à Hull. Modestes débuts, certes, mais néanmoins débuts solides vers l’accession à la crédibilité des actions de Centre et vers la clientèle souffrant de problèmes de santé mentale et confinée dans leur isolement social!En 1995, le Centre Inter-Section H.A.G. se voit touché par plusieurs changements : une relocalisation et un changement au niveau de la direction générale.La relocalisation était l’enjeu majeur. Les locaux du 44 Gréber étant rendus beaucoup trop exigus pour l’achalandage de la clientèle, il fallait penser sérieusement au déménagement des pénates! Et voilà que le Centre Inter-Section H.A.G. avait une nouvelle adresse : le 149 Chemin de la Savane, toujours à Gatineau. Parallèlement, la subvention se voit majorer d’une façon assez substantielle afin d’élargir le programme de suivi communautaire.C’est aussi en 1995 que la fondatrice et première directrice générale, Madame Monique Cormier-Gagnon, décide de prendre une retraite bien méritée tout en sachant que le Centre Inter-Section H.A.G. continuera sa mission de réadaptation et de réinsertion sociale tout en soutenant le volet postvention suicide. C’est Christyne Simard qui prend les rênes de la direction générale.Au fil des ans, les programmes se raffinent, les besoins de la clientèle sont au centre des préoccupations, et les ressources humaines se surpassent pour demeurer au faîte des techniques d’intervention appropriées. Et la clientèle double!!!!!!!!En 1998, un 3e défi se développe pour le Centre Inter-Section H.A.G. qui doit trouver des locaux mieux adaptés à l’achalandage tout en demeurant à Gatineau. Il y a un autre enjeu : diminuer les coûts souvent prohibitifs du marché locatif à Gatineau et l’espace adéquat disponible. Les coûts locatifs du 149 Chemin de la Savane s’élevaient à près de 50 000 $ par année. La course au local idéal s’enclenche mais avec des prétentions de devenir propriétaire!! Tous se mettent à la tâche de dénicher

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« le » local!L’édifice du 1232 St-René Ouest (toujours à Gatineau) a été trouvé par un utilisateur. Ancien magasin de pièces automobiles, grand rectangle vide et non aménagé, il s’avérait la solution idéale à nos besoins locatifs! De fil en aiguille, le Centre Inter-Section H.A.G. devient propriétaire du 1232 St-René Ouest et l’aménage pour y accueillir la clientèle. En 1999, une réflexion sur les services de santé mentale de proximité nous amène à nous pencher sur les services sur le territoire d’Aylmer. Il n’en fallait pas moins pour créer le « Projet d’action concertée en santé mentale à Aylmer » qui est piloté par le Centre Inter-Section. Regroupant des intervenants du CLSC Grande-Rivière (Aylmer), de la Maison Réalité, de l’Envol SRT, de la cafétéria communautaire « Les Bons Voisins », un projet d’offre de services en santé mentale est élaboré Tous mettent la main à la pâte pour la rédaction du projet. Pour les besoins du dépôt à la Régie régionale de la santé et des services sociaux de l’Outaouais, un seul organisme doit être identifié comme porteur du dossier. À l’unanimité, le Centre Inter-Section est identifié! Voilà comment est né l’Inter-Actif qui a maintenant pignon sur rue au 42 rue du Couvent et qui offre une programmation 3 jours par semaine (financement réduit oblige…).Toujours préoccupé par la situation des personnes aux prises avec un problème de santé mentale, notamment par la situation du logement, le Centre Inter-Section imagine un jour, développer du logement social.Ce jour commencera à se concrétiser lorsque le Centre Inter-Section se porte acquéreur du terrain vague jouxtant l’édifice du 1232 St-René Ouest en 2001.En 2010, un virage majeur touchera toutes les actions du Centre Inter-Section, le virage clinique vers le rétablissement et l’approche axée sur les forces, approche qui nous permet de miser encore plus sur les forces des personnes.L’année 2012 nous amène un partenariat avec l’Envol SRT afin de développer une entreprise sociale qui embaucherait des personnes ayant une problématique santé mentale. C’est ainsi qu’est née la Coopérative de solidarité Inter-Envol spécialisée dans la numérisation d’archives.Il nous faudra plus de 10 ans avant de vraiment développer le projet logement : avec un édifice qui contiendra

35 appartements, rien de moins! La chose est réalisée en 2014 alors que le Centre Inter-Section réintègre ses nouveaux locaux après une relocation temporaire d’une année, le temps de construire l’édifice. L’ensemble des locataires arrivent en juillet 2014.

En 2013, le Centre fête ses 25 ans

Les efforts déployés par Monique Cormier-Gagnon n’auront pas été vains : plus de 25 ans après la fondation du Centre, le Centre se distingue toujours tant auprès de la clientèle ayant un problème de santé mentale, qu’auprès des endeuillés par suicide qu’au niveau des services référents.Qu’y a-t-il de différent 25 ans plus tard? Toujours la même mission : Favoriser la réadaptation et la réinsertion sociale de personnes aux prises avec un problème de santé mentale et apporter soutien aux endeuillés par suicide.Un accueil chaleureux ainsi qu’une écoute empathique et confidentielle sont assurés par une équipe d’intervenants professionnels et dynamiques disponibles sur place.Si tu veux prendre la responsabilité et t’engager à faire des actions en vue d’atteindre les buts fixés, notre équipe te soutiendra.

Notre philosophie d’action est basée sur le concept du rétablissement qui met de l’avant l’appropriation du pouvoir. Nous favorisons l’utilisation d’approches thérapeutiques et humanistes.

Alors, Tu as le goût de :• Sortirdechez-toi;• Atteindrelesobjectifsquetut’esfixés;• Discuteravecdesprofessionnels;• Rencontrerd’autrespersonnes;• T’amuserenparticipantàdifférentesactivités;• Intégrerunplateaudetravail;

Appelle-nous au 819-568-4555Visite notre site Internet www.inter-section.ca.

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On est tous un peu itinérants...

Par: Kymy

Je pourrais parler de ce que je fais, de ce que j’ai envie d’accomplir. De la grande chance que j’ai d’avoir une maison, une famille extraordinaire et de mon copain. Je pourrais vous dire aussi que malgré mes nombreuses dettes d’étude, que je suis de ceux et celles qui mangent à leur faim et qui vont même parfois au restaurant, parce que j’ai un emploi. Mais je préfère et de loin, vous parlez d’où je viens et de tout ce que je suis plutôt que d’essayer de me complaire dans mon petit bonheur tranquille où trop souvent, plusieurs se perdent et arrêtent de faire vivre l’espoir.Il y a 6 ans, je n’en pouvais plus. Je souffrais. Je voyais plus le bout. Je ne rêvais plus et quand je posais enfi n l’oreille pour dormir, c’est parce que j’étais arrivée à saouler ce mal de vivre qui me dévorait de l’intérieur. J’avais perdu mon emploi; j’étais sur le point de perdre mon logement; ma meilleure amie s’appelait Cocaïne et mon grand confi dent était Christophe d’Albray (pour ceux qui ne le connaisse pas, c’est un peu comme la formule « Jean Coutu » : au dépanneur, section « Vino », on y trouve de tout, même un ami). Je naviguais entre les matins diffi ciles et les soirées qui ne fi nissaient plus, les mensonges qui s’entremêlaient et des hontes sans nom pour lesquelles ma mémoire me fait encore défaut. Pour moi, le bonheur, à ce moment précis de ma vie, c’était un concept de marde que les gens léthargiques s’étaient inventés pour se faire croire qu’ils avaient réussis. Ils n’avaient pas tort. Alors que je croyais détenir la vérité, que mon regard blasé s’était fi nalement posé sur

l’être médiocre que j’étais devenue, un seul constat demeurait : ce n’était pas la vie que j’avais voulue. Adolescente, je voulais faire partie de la clique, de ceux qui se forgent un avenir, qui ont un travail valorisant, un nom sur une porte, deux voitures dans le garage, une clôture blanche, une souffl euse pis un beau pitou, un golden. Parce qu’un golden, si tu habites dans le Plateau avec tes 2,2 enfants pis la clôture blanche, ben c’est un « statement » en soi : t’es quelqu’un.

Point. J’étais pourtant très loin de cette conception du bonheur… Réalisant que je n’avais plus aucune ressource et à bout de souffl e, je me suis tournée vers la seule personne qui arrivait encore à me regarder droit dans les yeux : ma mère. Une femme forte et si fragile à la fois, qui aurait pu déplacer ces montagnes ténébreuses à ma place si elle l’avait

pu. Une femme, qui autrefois et allez savoir pourquoi, incarnait pour la jeune débauchée que j’étais la raison même de tous mes excès. Celle qui, avec le temps, deviendrait pourtant mon héroïne juste à moi, parce qu’elle est justement si forte et si fragile à la fois. Refusant l’idée que je lui avais proposée de m’accorder la permission de mettre fi n à mes jours, elle fi t des pieds et des mains pour me trouver un centre d’aide. Apeurée, j’y suis allée. J’ai purgé mon calvaire pendant près de 2 semaines, gueulé à m’en défoncer les poumons auprès des intervenants et des psychologues pendant plus d’un mois, pleuré recroquevillée quelque part dans les bois de St-Alphonse-Rodriguez, pour fi nalement accepté quelque chose qui me dérangeait étrangement : trois mois s’étaient écoulés et je me réveillais le matin avec un sentiment de bien-être. Une quiétude. Le silence ne me faisait plus peur. Une solitude rassurante et l’envie de me réinventer. C’était donc ça le bonheur.On est tous un peu itinérant dans la vie. On est tous un peu seul. On fait tous de mauvais choix. Quand on croise des personnes qui ont fait de la rue leur refuge, je crois sincèrement que le regard que l’on pose sur eux peut faire toute la différence. C’est pourquoi je les salue dignement, que je les considère en les regardant droit dans les yeux, comme ma mère a su si bien le faire il y a quelques années et qui sans le savoir, me sauva la vie. Parce que je crois encore que l’espoir passe d’abord et avant tout par le geste, essentiellement humain, de ne pas fermer les yeux ou de ne pas simplement détourner le regard.

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Le Portail de l’Outaouais - Septembre 2015 - Num

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Dans le cadre de mes engagements professionnels, j’ai toujours eu le plaisir et la chance de travailler avec des bénévoles. Que ce soit dans le milieu des arts, dans les secteurs communautaire et philanthropique, dans le sport amateur, le bénévolat a toujours fait partie de ma vie... que j’agisse à titre de bénévole ou que j’aie l’occasion de travailler en étroite collaboration avec eux.J’ai aussi la grande chance de pouvoir me promener, un peu partout au Québec, afin d’aller parler, entre autres, de bénévolat dans le cadre de différentes conférences que j’offre.Personnellement, c’est le bénévolat qui m’a mis au monde, professionnellement, car c’est de fils en aiguilles, grâce à une implication dans un comité de quartier et à l’organisation d’un festival local que j’ai eu mon premier emploi dans l’organisation d’événements et la représentation d’artistes. Par la suite, grâce au réseau que j’avais établi dans le cadre de mes fonctions, on m’a offert un contrat dans un organisme communautaire à titre d’agent de développement et ainsi de suite, jusqu’à aujourd’hui. Tout est partie d’un investissement de temps dans un comité qui pouvait, à ce moment de ma vie, me sembler un peu anodin et sans importance réelle.Je dis d’ailleurs souvent à mes étudiants

combien il est important de faire du bénévolat pour leur développement personnel et professionnel ainsi que pour bonifier leur CV. Le bénévolat nous offre des expériences que peu d’emplois permettent. Il est possible, par un engagement bénévole diversifié, de connaître divers domaines d’activités, de se développer des compétences variées, de se bâtir un réseau professionnel, d’accroître notre cercle social, ...De par mes fonctions dans le milieu philanthropique, j’ai aussi eu (et j’ai toujours) le plaisir de collaborer avec des individus généreux, compétents et dévoués desquels j’ai appris considérablement, tant de leurs expériences que de leurs expertises. Certains d’entre eux sont mêmes devenus des mentors qui m’appuient régulièrement dans mes fonctions et projets. Il y a une richesse incroyable à travailler avec des gens de divers domaines d’activités, à les appuyer dans leurs démarches, à guider certaines de leurs actions, à apprendre de leurs méthodes. C’est une grande chance pour moi de pouvoir côtoyer ces individus qui ont su me partager leurs valeurs, leurs principes, leurs visions et très souvent... leur passion. Merci!Au Canada, selon l’Enquête canadienne sur le don, le bénévolat et la participation

(2007), c’est plus de 46% de la population canadienne qui fait du bénévolat pour un total de 2 milliards d’heures de bénévolat, annuellement. Cet investissement de temps représente 1,1 million d’emplois à temps plein pour les organismes qui reçoivent ces bénévoles. Imaginez, pour quelques instants, combien de ressources financières seraient nécessaires à ces organismes pour combler ces postes. Un calcul rapide et simpliste, avec une moyenne salariale de 30 000 $ par année, nous donne un montant total de 33 milliards de dollars (calcul non scientifiquement prouvé, bien sûr). Je vous laisse donc faire votre propre analyse.Le bénévolat est une composante clé de notre société et je vous encourage, si ce n’est déjà fait, à communiquer avec les divers organismes sans but lucratif de votre région pour connaître leurs besoins en termes de bénévolat.Ce qui est intéressant avec le bénévolat est qu’il prend la forme de votre disponibilité, de vos compétences, de vos intérêts, de vos passions et de vos objectifs. L’important est de l’essayer et dites-vous que l’essayer... c’est l’adopter. Je sais. C’est cliché, mais c’est vrai.

Bon bénévolat!

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Sans eux: un manque à gagner de 33 milliards de dollars au Canada.

Source: Enquête canadienne sur le don, le bénévolat et la participation:www.donetbenevolat.ca/rapports_2007#2007nationalr

Retiré avec autorisation de Sylvain Ladouceur de son blogue ; www.sylvainladouceur.com

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Une nuit de septembre, humide et fraîche, sans endroits pour dormir, j’ai marché, marché, puis encore marché. J’ai tellement eu mal aux pieds que j’ai levé les yeux vers le ciel et je l’ai partagé : « Je suis tanné de marcher ». Quelques minutes plus tard, sur la rue Eddy, j’ai vu le conteneur où un organisme d’articles usagés jette ses vêtements en trop. On y fouillait régulièrement pour se vêtir. Idée géniale; je vais aller y dormir. Huit pieds de vêtements propres, ce sera confortable. Je m’installe, déchaussé enfi n, les yeux rivés vers le ciel étoilé. Je m’endors. Un bruit me réveille soudainement, le bruit des fourchettes du camion à déchets qui se glissent dans les œillères du conteneur et le sentiment d’élévation qui suit. Je panique. Je me sens soulevé. Mes pieds sont instables sur ce sol profond de vêtements. J’aperçois le fond du camion, non je ne vais pas là. À une seconde près, je me lance hors du conteneur. J’atterris le talon premier sur le trottoir. OUCH! Mon talon éclate. Me voilà allongé sur le trottoir en pleurs. Jamais je n’ai ressenti une telle douleur. C’est insupportable. Je rampe sur le sol en appelant à l’aide. Il est 7h du matin. Les travailleurs qui marchent en direction du bureau me contournent, ils ignorent mes cris. Je hurle à une passante : « Heiille, j’ai besoin d’aide », les yeux mouillés de désespoir. Elle me demande ; « que puis-je faire? » Je l’ai dirigé vers le Gîte-Ami, alors tout près sur la rue Wright, et c’est un usager qui est venu à mon secours. Il m’a porté dans ses bras jusqu’au Gîte. Merci encore Marc. Le ciel a entendu mon cri. Je n’ai pas marché pendant huit mois.

Une nuit de septembre

Par: Jean Névudôtre

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