Rézonance

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Rézo nance fête les 20 ans du droit de publication lycéen LE JoURnaL InTER-RédacTIonS dU Rézo îLE-dE-FRancE 30 mars 2011 Après avoir importé du pé- trole et des diamants du grand continent appelé l'Afrique, les grands politi- ciens d'Occident ont décidé de ne pas trop aider leurs voisins dans leur grand pro- jet démocratique : la révolu- tion ! Mais certains petits politiques ont décidé par charité (et non par intérêt économique) de s'en mêler. Michèle Alliot-Marie, jusqu'alors ministre des af- faires étrangères, n'a pas su protéger son club de va- cances préféré (club MAM, pour les intimes). François Fillon a choisi comme à son habitude, de garder le si- lence comme moyen de Vous l’avez sans doute re- marqué, nos ondes ont été envahies par le petit pro- tégé d’Usher, plus connu sous le nom de Justin Bie- ber. Pré-pubère imberbe à la voix « angélique », il dé- chaîne les foules sur son passage. Vous le reconnai- trez facilement, enfin surtout sa coupe, caractéristique de l’emo, cette mode des mèches que tout le monde porte… Derrière la mèche se cache la voix, on ne s’at- tardera pas dessus… Cela n’en vaut pas tellement la peine ! Son premier tube « Baby » semble inspiré d’un scénario de film interdit aux moins de 18 ans. Pour- tant, ses fans sont encore loin de la majorité. Ce qui ne les empêche pas d’être prêts à tout, pour réussir à le voir en concert : certaines couchent avec les vigiles, d’autres s’évanouissent de fatigue. Il faut dire que cam- per devant une salle telle que Bercy n’est pas de tout repos… Et cela change du couvre-feu parental. Avec un look qui entre tout à fait dans la mode pourrie ac- tuelle, Justin Bieber est un parfait stéréotype de l’ado moyen. Surtout si on aime les histoires d’horreur et les contes de fée. Bien qu’il ne soit pas très grand, Justin Bieber fait suer les policiers. Suite aux nombreux pro- blèmes causés par l’hysté- rie de ses fans, la police s’est vue obligée de mena- cer Justin et son entourage d’emprisonnement s’il fai- sait ne serait-ce qu’une ap- parition à son balcon. En bref, JB a beau être le lea- der de la jeunesse, il est loin de faire l’unanimité chez les plus âgés d’entre nous. Alors, boycottons Justin Bieber et sa mêche dévas- tatrice. Anthony Yonnet Joanna Agostinho Grace Lomingo Elodie Briffard paiement pour ses va- cances en Egypte. Notre président a mué et est de- venu, dans les derniers mois, la girouette de l'Ely- sée. Les américains, indem- nisant l'armée égyptienne, ont voulu que l'ancien pays de Moubarrak devienne une démocratie. Ils souhaitent en même temps sauver leurs puits de pétrole. L'ONU, organisation très sérieuse, s'est révélée constituée uniquement d'in- décis et n'a donc en rien aidé les peuples révolution- naires. Notre Président, suite à de nombreux débats au sein du conseil, a émis l'idée qu'il serait utile de se bouger pour les Libyens. Il lui semblait aussi utile de se retourner contre un ancien locataire de sa pelouse pour à son tour, installer sa tente sur sa dune de sable, afin de sauver quelques intérêts économiques. La "guerre" a donc été déclarée par plu- sieurs pays -pas tout le monde, hein, faut pas pous- ser ! Plusieurs forces, à la fois terrestres, marines et aériennes ont été mobili- sées pour défaire les forces potentielles de Kadhafi composées de merce- naires. Yacine Siaci Ivan Domenech 2 La France s’emmêle JUST(e) 1 BIEBER(on) L’année 2011 marque les 20 ans de la circulaire sur les droits de publication ly- céenne, mais des pro- blèmes importants reviennent régulièrement dans la presse jeune. D’abord, les rédacteurs pei- nent à construire une équipe motivée, soudée et structurée. Pour Grâce, ré- dactrice en chef du P’tit Pablo, le journal est mainte- nant en danger à cause de conflits internes : « on n’a pas de structure, » déplore- elle, « le journal aurait mieux réussi si on avait été au courant des moyens à notre disposition, comme ceux offerts par Jets d’en- cre. » Ensuite, il faut obtenir la reconnaissance des lec- teurs, mais de préférence aussi du proviseur : « L’ad- ministration est vraiment contre nous », affirme Steve, rédacteur en chef du journal Prométhée. Les journalistes doivent encore faire face à des problèmes de censure voire d’autocen- sure. Joanna, rédactrice en chef du Zeugma, affirme ne pas avoir ce genre de pro- blème avec l’administration, bien qu’elle ait elle-même déjà voulu censurer un arti- cle qu’elle trouvait polé- mique. Savoir gérer son temps et assurer le renou- vellement de l’équipe sont aussi des priorités. Le jour- nal Dis Leur !, créé il y a plus de cinq ans, a disparu suite à un désaccord sur la ligne éditoriale entre les an- ciens et les nouveaux. C’est face à ces problèmes que la circulaire prend tout son sens, bien qu’elle reste trop peu connue des équipes administratives et des jeunes eux-mêmes, qui re- grettent d’ailleurs ne pas avoir eu connaissance de leurs droits dès le départ. Faire vivre un journal ly- céen, c'est un combat quo- tidien contre soi, entre jeunes et avec l'administra- tion. Eve Zuckerrman tout n’est pas rose C’était ce que Giscard refu- sait à Mitterrand en 1974, le monopole du cœur. A cette époque, c’était le cœur qui comptait. Mais ces derniers temps, à l’occasion des cantonales, nous avons pu entendre certaines phrases -pas perdues pour tout le monde-, prononcées par des personnalités politiques de droite et de Bretagne, parlant de « remettre dans des bateaux» les immigrés, « d’immigration incontrô- lée » et s’en prenant même aux descendants de Vercin- gétorix, les auvergnats… Et Marine Le Pen de flotter sur sa « vague bleue marine » avec la force d’un séisme du Pacifique contre lequel on ne semble pas pouvoir lutter. Même l’équipe de France de football (pourtant plutôt constituée de français « non français de souche ») s’habille désormais avec des marinières. Marine est pour l’esclavage, mais contre la présence d’immi- grés à asservir. Elle est pour les cloches, mais contre les minarets. Enfin, et surtout, elle n’aime pas les Egyp- tiens, mais reste Sarko- phage. Et la majorité elle-même flotte sur cette vague, se fait l’instrument de la polémique, et verse dans le populisme pour pré- parer les présidentielles. Alors, en 2012, qui sera le premier à dire « Vous n’avez pas le monopole du racisme » ? Rémi Carton Adrien Champougny Le monopole du coeur Dans une société autori- taire, une voix s’est élevée, celle des jeunes des pays arabes. Qui a dit que les jeunes étaient tous des chô- meurs ? A présent, ceux-ci s’insurgent. En trois mois, petit à petit, le monde arabe s’est enflammé. D’où vient l’étincelle ? Pourquoi s’est- elle propagée si vite ? Les nouveaux médias sont indé- niablement le combustible d’une telle réaction. Ce sont les réseaux sociaux qui ont craqué l’allumette pour ré- veiller la flamme révolution- naire. C’est ainsi que les jeunes sont descendus dans la rue. Alors, nous ai- merions nous battre contre les préjugés sur ces der- niers. Car nous avons bien vu ces derniers temps que les jeunes sont l’avenir de la société. Pas encore déçue par la vie, ou résignée par un train-train quotidien, la jeunesse est encore pleine d’idéaux. Au Maghreb, mal- gré le danger, malgré les ré- gimes dictatoriaux, ils ont osé exprimer leur ras-le bol. C’est la force de la jeu- nesse, véritablement, qui a permis ce souffle démocra- tique. Même si les nouvelles générations peuvent parfois faire preuve de naïveté, c’est cette dernière et le courage de ceux qui reven- diquent la liberté qui for- ment un monde nouveau. Justine Bohbote Thomas Benatar Pour un monde nouveau 2 3 4 Jets d'encre est une asso- ciation nationale pour la promotion et la défense de la presse d'initiative jeune. C’est pompeux, mais bon, en attendant, ils organisent des trucs cools avec les journalistes lycéens, on fait des goûters. On visite des rédac' professionnelles, on rencontre des journalistes, on se réunit et on discute tranquillement, un café à la main, de nos droits et de nos devoirs, mais surtout de nos droits. Sinon, on bosse aussi, ce journal en est la preuve.... Enfin j'espère. On s'amuse bien, mais on est productifs, on arrive même à organiser un forum régio- nal des journaux lycéens, fait par les jeunes et pour les jeunes. Vous n'êtes pas jeunes..? Et bien tant mieux, c'est une bonne ma- nière de mettre un terme à toutes les idées précon- çues. Vous pourrez enfin découvrir la circulaire de 1991 qui donne droit à nous, tous petits et tous mi- gnons, journalistes lycéens, de publier un journal sans l'accord et la relecture préa- lable de tout membre de l'administration ou de l'équipe pédagogique. Nous sommes donc libres de voler de nos propres ailes. Et contrairement à ce que certains pourraient penser, les journalistes jeunes sont capables d’exprimer avec pertinence un avis décalé sur la société. Morgane Roturier Juliette Ezdra 20 Piges ! L’évolution des mœurs se fait toujours grâce à des conflits. Ceux-ci peuvent prendre diffèrentes formes et toucher divers sujets. Si les jeunes sont ici aujourd’hui, c’est pour défendre les droits de la presse lycéenne. Mais les combats sont vastes et ce journal le montre. Il est le produit de longues heures de travail avec un moral à toute épreuve! Ces témoignages sont réalisés par des jeunes, souvent sur des thèmes sérieux et engagés, mais aussi décalés et quoti- diens. La jeunesse n’est pas un groupe homogène mais un ensemble de personnalités compo- sites. Ce journal ne tente pas de donner la parole vraie mais de réprésenter des luttes parfois drôles, mais aussi importantes pour la démocratie. Morgane Roturier Juliette Ezdra Rézonance:Rézonance 23/03/2011 17:32 Page 1

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Journal inter-rédactions réalisé par 17 journalistes lycéens, venant de 6 rédactions d'Ile-de-France différentes, dans le cadre du 20ème anniversaire du droit de publication lycéen.

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Rézonance

fête les 20 ansdu droit de publication lycéen

LE JoURnaL InTER-RédacTIonS

dU Rézo îLE-dE-FRancE

30 mars 2011

Après avoir importé du pé-trole et des diamants dugrand continent appelél'Afrique, les grands politi-ciens d'Occident ont décidéde ne pas trop aider leursvoisins dans leur grand pro-jet démocratique : la révolu-tion ! Mais certains petitspolitiques ont décidé parcharité (et non par intérêtéconomique) de s'en mêler.Michèle Alliot-Marie,jusqu'alors ministre des af-faires étrangères, n'a pas suprotéger son club de va-cances préféré (club MAM,pour les intimes). FrançoisFillon a choisi comme à sonhabitude, de garder le si-lence comme moyen de

Vous l’avez sans doute re-marqué, nos ondes ont étéenvahies par le petit pro-tégé d’Usher, plus connusous le nom de Justin Bie-ber. Pré-pubère imberbe àla voix « angélique », il dé-chaîne les foules sur sonpassage. Vous le reconnai-trez facilement, enfin surtoutsa coupe, caractéristique del’emo, cette mode desmèches que tout le mondeporte… Derrière la mèchese cache la voix, on ne s’at-tardera pas dessus… Celan’en vaut pas tellement lapeine ! Son premier tube« Baby » semble inspiréd’un scénario de film interditaux moins de 18 ans. Pour-

tant, ses fans sont encoreloin de la majorité. Ce quine les empêche pas d’êtreprêts à tout, pour réussir àle voir en concert : certainescouchent avec les vigiles,d’autres s’évanouissent defatigue. Il faut dire que cam-per devant une salle telleque Bercy n’est pas de toutrepos… Et cela change ducouvre-feu parental. Avecun look qui entre tout à faitdans la mode pourrie ac-tuelle, Justin Bieber est unparfait stéréotype de l’adomoyen. Surtout si on aimeles histoires d’horreur et lescontes de fée. Bien qu’il nesoit pas très grand, JustinBieber fait suer les policiers.

Suite aux nombreux pro-blèmes causés par l’hysté-rie de ses fans, la polices’est vue obligée de mena-cer Justin et son entouraged’emprisonnement s’il fai-sait ne serait-ce qu’une ap-parition à son balcon. Enbref, JB a beau être le lea-der de la jeunesse, il est loinde faire l’unanimité chez lesplus âgés d’entre nous.Alors, boycottons JustinBieber et sa mêche dévas-tatrice.

Anthony Yonnet

Joanna Agostinho

Grace Lomingo

Elodie Briffard

paiement pour ses va-cances en Egypte. Notreprésident a mué et est de-venu, dans les derniersmois, la girouette de l'Ely-sée. Les américains, indem-nisant l'armée égyptienne,ont voulu que l'ancien paysde Moubarrak devienne unedémocratie. Ils souhaitenten même temps sauverleurs puits de pétrole.L'ONU, organisation trèssérieuse, s'est révéléeconstituée uniquement d'in-décis et n'a donc en rienaidé les peuples révolution-naires. Notre Président,suite à de nombreux débatsau sein du conseil, a émisl'idée qu'il serait utile de se

bouger pour les Libyens. Illui semblait aussi utile de seretourner contre un ancienlocataire de sa pelouse pourà son tour, installer sa tentesur sa dune de sable, afinde sauver quelques intérêtséconomiques. La "guerre" adonc été déclarée par plu-sieurs pays -pas tout lemonde, hein, faut pas pous-ser ! Plusieurs forces, à lafois terrestres, marines etaériennes ont été mobili-sées pour défaire les forcespotentielles de Kadhaficomposées de merce-naires.

Yacine Siaci

Ivan Domenech

2La France s’emmêleJUST(e) 1 BIEBER(on)

L’année 2011 marque les 20ans de la circulaire sur lesdroits de publication ly-céenne, mais des pro-blèmes importantsreviennent régulièrementdans la presse jeune.D’abord, les rédacteurs pei-nent à construire uneéquipe motivée, soudée etstructurée. Pour Grâce, ré-dactrice en chef du P’titPablo, le journal est mainte-nant en danger à cause deconflits internes : « on n’apas de structure, » déplore-elle, « le journal auraitmieux réussi si on avait étéau courant des moyens ànotre disposition, commeceux offerts par Jets d’en-

cre. » Ensuite, il faut obtenirla reconnaissance des lec-teurs, mais de préférenceaussi du proviseur : « L’ad-ministration est vraimentcontre nous », affirmeSteve, rédacteur en chef dujournal Prométhée. Lesjournalistes doivent encorefaire face à des problèmesde censure voire d’autocen-sure. Joanna, rédactrice enchef du Zeugma, affirme nepas avoir ce genre de pro-blème avec l’administration,bien qu’elle ait elle-mêmedéjà voulu censurer un arti-cle qu’elle trouvait polé-mique. Savoir gérer sontemps et assurer le renou-vellement de l’équipe sont

aussi des priorités. Le jour-nal Dis Leur !, créé il y aplus de cinq ans, a disparusuite à un désaccord sur laligne éditoriale entre les an-ciens et les nouveaux. C’estface à ces problèmes que lacirculaire prend tout sonsens, bien qu’elle reste troppeu connue des équipesadministratives et desjeunes eux-mêmes, qui re-grettent d’ailleurs ne pasavoir eu connaissance deleurs droits dès le départ.Faire vivre un journal ly-céen, c'est un combat quo-tidien contre soi, entrejeunes et avec l'administra-tion.

Eve Zuckerrman

tout n’est pas rose

C’était ce que Giscard refu-sait à Mitterrand en 1974, lemonopole du cœur. A cetteépoque, c’était le cœur quicomptait. Mais ces dernierstemps, à l’occasion descantonales, nous avons puentendre certaines phrases-pas perdues pour tout lemonde-, prononcées pardes personnalités politiquesde droite et de Bretagne,parlant de « remettre dansdes bateaux» les immigrés,« d’immigration incontrô-lée » et s’en prenant même

aux descendants de Vercin-gétorix, les auvergnats… EtMarine Le Pen de flotter sursa « vague bleue marine »avec la force d’un séismedu Pacifique contre lequelon ne semble pas pouvoirlutter. Même l’équipe deFrance de football (pourtantplutôt constituée de français« non français de souche »)s’habille désormais avecdes marinières. Marine estpour l’esclavage, maiscontre la présence d’immi-grés à asservir. Elle est pour

les cloches, mais contre lesminarets. Enfin, et surtout,elle n’aime pas les Egyp-tiens, mais reste Sarko-phage. Et la majoritéelle-même flotte sur cettevague, se fait l’instrumentde la polémique, et versedans le populisme pour pré-parer les présidentielles.Alors, en 2012, qui sera lepremier à dire « Vousn’avez pas le monopole duracisme » ?

Rémi Carton

Adrien Champougny

Le monopole du coeur

Dans une société autori-taire, une voix s’est élevée,celle des jeunes des paysarabes. Qui a dit que lesjeunes étaient tous des chô-meurs ? A présent, ceux-cis’insurgent. En trois mois,petit à petit, le monde arabes’est enflammé. D’où vientl’étincelle ? Pourquoi s’est-elle propagée si vite ? Lesnouveaux médias sont indé-niablement le combustibled’une telle réaction. Ce sontles réseaux sociaux qui ont

craqué l’allumette pour ré-veiller la flamme révolution-naire. C’est ainsi que lesjeunes sont descendusdans la rue. Alors, nous ai-merions nous battre contreles préjugés sur ces der-niers. Car nous avons bienvu ces derniers temps queles jeunes sont l’avenir de lasociété. Pas encore déçuepar la vie, ou résignée parun train-train quotidien, lajeunesse est encore pleined’idéaux. Au Maghreb, mal-

gré le danger, malgré les ré-gimes dictatoriaux, ils ontosé exprimer leur ras-le bol.C’est la force de la jeu-nesse, véritablement, qui apermis ce souffle démocra-tique. Même si les nouvellesgénérations peuvent parfoisfaire preuve de naïveté,c’est cette dernière et lecourage de ceux qui reven-diquent la liberté qui for-ment un monde nouveau.

Justine Bohbote

Thomas Benatar

Pour un monde nouveau

234

Jets d'encre est une asso-ciation nationale pour lapromotion et la défense dela presse d'initiative jeune.C’est pompeux, mais bon,en attendant, ils organisentdes trucs cools avec lesjournalistes lycéens, on faitdes goûters. On visite desrédac' professionnelles, onrencontre des journalistes,on se réunit et on discutetranquillement, un café à lamain, de nos droits et denos devoirs, mais surtout denos droits. Sinon, on bosse

aussi, ce journal en est lapreuve.... Enfin j'espère. Ons'amuse bien, mais on estproductifs, on arrive mêmeà organiser un forum régio-nal des journaux lycéens,fait par les jeunes et pourles jeunes. Vous n'êtes pasjeunes..? Et bien tantmieux, c'est une bonne ma-nière de mettre un terme àtoutes les idées précon-çues. Vous pourrez enfindécouvrir la circulaire de1991 qui donne droit ànous, tous petits et tous mi-

gnons, journalistes lycéens,de publier un journal sansl'accord et la relecture préa-lable de tout membre del'administration ou del'équipe pédagogique. Noussommes donc libres devoler de nos propres ailes.Et contrairement à ce quecertains pourraient penser,les journalistes jeunes sontcapables d’exprimer avecpertinence un avis décalésur la société.

Morgane Roturier

Juliette Ezdra

20 Piges !

L’évolution des mœurs sefait toujours grâce à desconflits. Ceux-ci peuventprendre diffèrentesformes et toucher diverssujets. Si les jeunes sontici aujourd’hui, c’est pourdéfendre les droits de lapresse lycéenne. Maisles combats sont vasteset ce journal le montre. Ilest le produit de longuesheures de travail avec unmoral à toute épreuve!Ces témoignages sontréalisés par des jeunes,souvent sur des thèmessérieux et engagés, maisaussi décalés et quoti-diens. La jeunesse n’estpas un groupe homogènemais un ensemble depersonnalités compo-sites. Ce journal ne tentepas de donner la parolevraie mais de réprésenterdes luttes parfois drôles,mais aussi importantespour la démocratie.

Morgane Roturier

Juliette Ezdra

Rézonance:Rézonance 23/03/2011 17:32 Page 1

Page 2: Rézonance

THaT’S WHaTTHEY SaId !

Directeur de publication :

Simon VandenbunderRédactrices en chef :

Juliette EzdraMorgane RoturierMaquettistes :

Aymeric ArnouldMorgane RoturierPhotographe :

Alizé BuisseImprimeur :

Ramon, photocopieur officiel de l’association Jets d’encre

Les filles stressantes :

Marie CamierAnna Lentzner

Rédacteurs soumis :

Rémi CartonJoanna AgostinhoThomas Benatar

Adrien ChampougnySteve Roy

Eve ZuckermanElodie Briffard

Grâce LomingoAymeric ArnouldIvan Domenech

Alice BarriosYacine Siaci

Justine BohboteAnthony Yonnet

Journal réalisé le 20 mars 2011, au local de l’association Jetsd’encre, 2 bis passage Ruelle 75018 Paris

Tous les jours nous vivonsdes combats, nous lesjeunes, eux les japonais,vous les adultes, tout lemonde. Même si on nepeut les placer sur lamême échelle de Richter.Nous nous battons avecnotre brosse à dent, euxse battent avec leur cen-trale… L’une est pour éra-diquer la mauvaisehaleine, l’autre, pour éra-diquer les survivants.Pour se rincer, on ouvre lerobinet. Eux ont oublié defermer les vannes. Lematin, beaucoup d’entrenous prennent les trans-ports en commun, les ja-ponais aussi…avant. Onremarque une différencede détermination: nous, sile RER ne vient pas, onrentre chez nous, eux …ils nagent. En France, ona plus d’uniformes, lesnippons en ont gagné unnouveau, les combinai-sons anti-nucléaires. Pas

Tandis que le Japon af-fronte la nature, les occi-dentaux luttent contre untout nucléaire qui les faitpaniquer : des dirigeablesobscurcissent même leciel d’île-de-France pourchercher des traces de ra-dioactivité existant autrepart que dans l’esprit pa-niqué des Français. Ilsemble inutile de revenirsur ce qu’il s’est passé, lapresse le fait suffisam-ment tous les jours. Sansparler des politiques quireculent face à l’opinionpublique… Round 1 : lesjaponais vs les catas-trophes naturelles. Avan-tage des japonais, lestoïcisme qui les caracté-rise en toute situations’oppose à la fureur deséléments. Détail supplé-mentaire, la philosophiejaponaise fait des mira-cles. Depuis toujours l’ar-chipel nippon est exposéà des risques naturels. Aumenu : petits séismes ausaké, tsunamis au goût desushi, siphons au thon

amer et pour le dessert unaccident nucléaire !Round 2 : Les occiden-taux vs la panique géné-ralisée. Le calme desjaponais ne semble pasinspirer les occidentauxqui perdent un match cru-cial face à l’opinion pu-blique portée par lapresse mondiale. Lajoueuse allemande An-gela Merkel opte pour lasécurité politique en arrê-tant certaines centrales.« One point » pour l’opi-nion. De l’autre côté, lejoueur Sarkozy préfère lacatégorie poids plumeavec les dirigeables men-tionnés précédemment.Dans tous les cas, la poli-tique occidentale sembleclaire : c’est la paniqueface au nucléaire, onremet en cause tous lesengagements des der-nières années et on sefiche de l’avantage envi-ronnemental du nucléaire.

Justine Bohbote

Thomas Benatar

de bol, ils sont moches.Les Japonais rient jaune :une trop forte expositionles rendraient fluores-cents. Une chance, vuqu’ils n’ont plus d’électri-cité. Pause déjeuner, onbouffe du surgelé. Surl’archipel, c’est la popula-tion qui est congelée.Pour un peu, le pays duSoleil levant ressemble-rait au frigo de familles in-fanticides, sans les glacesMiko. Vient l’heure de re-prendre les transports,pour les poissons. La meramène ces derniers direc-tement dans l'assiette. Onne garantit pas par contrela sécurité des passagers,même attachés.La journée est terminée,nous sommes crevés.Eux aussi.

Anthony Yonnet

Joanna Agostinho

Grace Lomingo

Elodie Briffard

nouvelle vague

Michael s'est acheté desRaybans Cockpit et Tracya « flashé » sur RobertPattinson. Le Blackberryde l'un d'entre eux crie ledernier tube de Usher.Lindsay s'applique àchanger son statut face-book pour afficher auxvues de tous qu'elle est« tr0p in l0v€ de $onBB <3 ». Ils parlent de lasaison 4 de Gossip Girl, ets'imaginent déjà au Star-bucks de Soho. Soyezcertains que si Blake Li-vely se prenait d'affectionpour les blattes du Sou-dan, ils se ramèneraienttous avec leur insecte enbocal. Moi, j'ai pas l'im-pression d'être un de cesmoutons, pourtant jeconnais par cœur les pa-roles de Bruno Mars,j'aime bien les bichons fri-sés, je me vois plus enBMW qu'en Twingo, etquand je me retrouve de-vant un exemplaire deCloser et Les fleurs dumal, j'avoue que je pré-fère le papier glacé. Enplus, j'ai pas aimé OrangeMécanique et c’est vraique les bouquins de Ste-phenie Meyer... j'avais

grave kiffé. Puis la vagueTwilight est née et j'ai dé-crété que c'était de lamerde. Alors, le comble,c'est qu'au final j'en de-viens tout aussi pathé-tique. Aimer parce que çapasse à la télé, c'est ab-surde, on est d'accord,mais cataloguer péjorati-vement parce que ça plaità la masse, c'est toutaussi idiot. J'ai peur de devenir un deces « intellectuels » qui àla place de s'arracher leCD de Katy Perry, ne ju-rent que par le rock desannées 60. C'est parfoisplus agréable de com-prendre un truc niais au-quel je m'identifie que defaire semblant de saisir untexte torturé, bourré desymboles bien trop mys-tiques pour qu'ils me par-lent.Le moindre de mes choixest un combat : assumerd'aimer ce que je ne de-vrais pas, ou feindre d'ap-précier ce qui me déplaît? Et si j'avais simplementle droit d'être con ?

Alice Barrios

Aymeric Arnould

le con bat

Combattre, c’est unechance qui n’est pas don-née à tout le monde. Lesobjets d’indignation nemanquent naturellementpas mais très peu peu-vent être combattus, carpour qu’il y ait combat, ilfaut que ces objets d’indi-gnation opposent une ré-sistance qui soit à notreportée. Or force est deconstater que ce qui nousindigne nous échappesouvent. Aujourd’hui, 49% des français estimentque la démocratie a re-culé, contre seulement14% pour ceux qui pen-sent qu’elle a progressé(la différence étant ceuxqui n’ont pas d’avis ou quiestiment qu’elle n’a ni pro-gressé ni reculé). Com-ment se battre et contrequi ? Les schémas institu-tionnels nous échappent,le sens des lois qui nousrégissent se dissout dansles structures alambi-quées du jargon législatif,le pouvoir et les respon-sabilités se dérobent dans

mandant à l’ONU d’autori-ser l’intervention militairede l’OTAN en Lybie. Levent-dal Khadafi lui aalors immédiatement de-mandé de rembourser lesgénéreux prêts consentispour financer la cam-pagne de 2007 du«clown», et les a-vent-gardes de l’armée li-byenne ont progressévers Bengazhi, capitaledes rebelles. Mais l’ONUa retrouvé un rayonne-ment Sol-Air en votant larésolution 1973. Depuis le17 mars, Khadafi croulesous les Rafales et sem-ble avoir du plomb dansl’aile. Va-t-il jouer les fillesde l’air ? Le peuple, lui, aun noir désir. Il espèrebien que le vent l’empor-tera.

Rémi Carton

Adrien Champougny

ne vous donne pas les

droits sur mes photos.

Alizé

Marie, tu peux nous trou-

ver un titre bien sale ?

Joanna croit au potentielde Marie

Il y a du gâteau sur mon

PC, vous avez fait quoi

avec ? Elodie

Ils sont en train de corri-

ger Bieber. Joanna

C’est quoi ton rapport

avec l’espagnol ? Alizé- Sexuel ? Juliette

On dit pas chemin de fer,

on dit squelette ! Anna dé-couvre le principe d’unjournal (faut dire qu’elleest seulement rédac’chef ! )

Mes amis me disent :

‘Mais Jets d’encre, c’est

une secte !’ Alizé

Tout est moche, dans le

mot ‘constipé’… L’eau

Hépar, c’est pour faire

caca. Alice se préoccupede son corps.

Si vous mettez pas ‘Kris-

prolls’ dans le journal, je

Après les catastrophes aupays du soleil levant, voilàque le vent a tourné enLybie. Khadafi le «vent-ard», d’abord acculé, adécidé de prendre un bold’air et a lancé une contreattaque. Il a fait de nom-breux discours, et ré-clamé vent-geance. Lesresponsables de la révo-lution, errants, lui ontlancé à la figure des nomsd’oiseaux, déclarant queses discours ne conte-naient «que du vent.»Mais le vent-pire libyen,assoiffé du sang de sonpeuple, a lancé ses «vét-air-ans» sur les contesta-taires, décidé à réprimerla révolte. Nicolas Sar-kozy a immédiatement re-pris les choses en main,grâce à l’intervention deBernard-Henri Lévy, (lenouveau ministre des af-faires étrangères ?), de- les jeux de miroirs d’un

monde de plus en plusfluide et opaque. Ce quinous indigne se tient ab-solument hors d’atteinte.Alors que faire ? Oubliernotre indignation, se rési-gner ? Le sentiment d’indignationqui transpire de la sociététoute entière et que lepamphlet de StéphaneHessel ne fait que maté-rialiser est une prise deconscience réelle de lapart de toute la société. Yrenoncer, c’est être docileet renier le sentiment demal être qui parcourt lasociété. Qui peut savoir sile peuple est bien dirigé,sinon le peuple lui-même ? S’indigner est unpremier pas mais combat-tre est essentiel. On peutl’exprimer de multiples fa-çons : certains font brûlerdes voitures, d’autreschantent, s’engagentdans des associations.Ma façon à moi de com-battre, c’est d’écrire.

Steve Roy

oligarchie dans le ring

oTan en emporte le vent

Un débat pas t’éthique

Rézonance:Rézonance 23/03/2011 17:36 Page 2