Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans...

27

Transcript of Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans...

Page 1: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

0

Page 2: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

1

ETUDES TOGOLAISES

Revue Togolaise des Sciences

Publication semestrielle

Institut National de la Recherche Scientifique. INRS BP 2240 LOME – TOGO

Tél. (228) 22 21 01 39 / (228) 22 21 39 94 Email: [email protected]

Vol 9, n°2 – Juillet– Décembre 2015 - ISSN 0531 - 2051

Page 3: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

2

ETUDES TOGOLAISES

Revue publiée sous le haut patronage du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

Directeur de Publication : Prof. Kouami KOKOU

Rédacteur en chef : Dr. Sénamé Dodzi KOSSI

Responsables Administratifs et Financiers : M. Frédéric Adjagnon NADOR/ M. BONFOH Wakilou

Comité scientifique de lecture

- Pr. Messanvi GBEASSOR, Lomé – Togo - Prof. Kouami KOKOU - Pr. Fidèle Messan NUBUKPO, Lomé – Togo - Pr. Mireille PRINCE-DAVID, Lomé – Togo - Pr. Kossi KOUMAGLO, Lomé – Togo - Pr. KASSE, Dakar – Sénégal - Pr. Adolé GLITHO, Lomé –Togo - Pr. Kossi NAPO, Lomé – Togo - Pr. Comla de SOUZA, Lomé – Togo - Pr. AMOUSSOUGA-GERO, Cotonou – Bénin - Pr. Akuetey SANTOS, Lomé – Togo - Pr. Nandedjo BIGOU-LARE, Lomé – Togo - Pr. TCHOMBIANO, Ouagadougou – Burkina Faso - Pr. Koffisa BEDJA, Lomé - Togo - Pr. Mawuena GUMEDZOE, Lomé – Togo - Pr. Koffi NDAKENA, Lomé – Togo - Pr. Koffi AKPAGANA, Lomé – Togo - Pr. M’BAYE, Dakar – Sénégal - Pr. Komi TCHAKPELE, Lomé – Togo - Pr. AGBOBLI, Lomé –Togo - Pr. GOGUE, Lomé –Togo - Pr. KOFFI-TESSIO, Lomé – Togo - Pr. BIAOU, Cotonou – Bénin - Pr. AHADZI-NONOU, Lomé – Togo - Pr. Tcham BADJOW, Lomé – Togo - Pr. Kokou Folly Lolowou HETCHELI, (MC) Lomé – Togo - Pr. Edinam KOLAH (MC) Lomé – Togo - Prof. Kokoutsè, Lomé – Togo - Prof. Adou Yao, Abidjan – Côte d’Ivoire Prix du numéro : 2 500 Fcfa - Abonnement : 4 500 Fcfa / An Toute correspondance concernant la revue doit être adressée à : Etudes Togolaise « Revue Togolaise des Sciences », BP 2240 LOME – TOGO ; Tél. (228) 22 21 01 39 / (228) 22 21 39 94 Email: [email protected]

Page 4: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

3

ETUDES TOGOALISES

Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

SOMMAIRE

Note sur les auteurs ………………………………………………………..…..5

1. Dépendance des personnes âgées diabétiques et réponses familiales, Une expérience en milieu urbain Abidjanais (Côte d’Ivoire), DAYORO Zoguéhi Arnaud Kevin, AMON Apo Rosine & ABODO Jacko Rhedoor Fete, Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire)…………..…7

2. Les conduites sexuelles à risque des patients séropositifs pris en charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, KANATI Lardja, Université de Kara (Togo)……………………...30

3. Les pratiques corruptives ambiantes dans les interactions entre soignants et soignés autour des soins hospitaliers à Parakou et environ, IMOROU Abou-Bakari, Univsersité d’Abomey Calavi (Bénin) ………………………………………………….…………47

4. L’agriculture Familiale à L’épreuve de la pression foncière dans les terroirs de la région des savanes au Togo, KONLANI Nayondjoa, Université de Lomé (Togo) …………………………………...…..67

5. Innovations technologiques, logiques et pratiques sociales de production vivrière en milieu rural Akye (côte d’ivoire), AFFESSI Adon Simon, Université Peleforo GON COULIBALY - Korhogo (Côte d’Ivoire) …………………………………………..87

6. La prolifération des puits-forages à Agoè Assiyéyé, banlieue Nord de Lomé : évaluation du risque de maladies liées à l’eau, ADJOUSSI Pessiezoum & HOUEDAKOR Koko Zébéto & BAKOUNSOGA Yamba, Université de Lomé (Togo) ……………………………..….102

7. Influence des relations de pouvoir dans la gestion de la forêt des marais Tanoe-Ehy (FMTE) au Sud-Est de la Côte d’Ivoire, MOUROUFIE Kouassi Kouman & ADJE N'GORAN Pascal (Université Félix Houphouët Boigny (Côte d’Ivoire) ………………………………….117

8. Les organisations riveraines de gestion du complexe d’aires protégées Oti-Keran-Mandouri : les organisations riveraines de gestion du complexe d’aires protégées Oti-Kéran-Mandouri : quelle place dans la participation communautaire ?, BANKATI Bolagbédé (Université de Lomé) & SOUBEIGA Kamba André Marie (Université de Ouagadougou)………………………………………………………. 136

Page 5: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

4

9. Les fruits et légumes : atouts, contraintes et perspectives pour le développement de Bobo-Dioulasso et de sa banlieue au Burkina Faso, THIAMOBIGA D. Jean, Institut Polytechnique SHALOM (Burkina Faso) ……………………………………………………156

10. La représentativité des femmes dans les instances décisionnelles en politique au Gabon, MAVIOGA Soumaho Martial Orphée & MBOULA Matsiégui Fortuné, Université Omar Bongo (Gabon)…...173

11. Quel engagement organisationnel pour les salariés précaires ? Etude auprès des enseignants vacataires des universités, OUYI Badji INSE/Univsersité de Lomé (Togo) ………………………………193

12. Statut hiérarchique des personnages dans le terroriste noir et les soleils des indépendances, BOULAMA Kaoum, Université Abdou Moumouni (Niger) ……………………………………………… 203

13. Analyse de contenu d’un extrait de « un piège sans fin », de Olympe Bhêly-quenum, ADIGRAN Jean-Pierre, Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle (Côte d’Ivoire) ……………….219

14. Romans africains postcoloniaux face aux valeurs romanesques traditionnelles, MOUMOUNI-AGBOKE Ayaovi Xolali, Université de Lomé (Togo) ………………………………………………… 235

15. Les constructions focalisées dans les parlers gangam (Gur, Togo), BAKPA Mimboabe, Université de Kara (Togo) ……………….. 255

16. An iconographic articulation of african neo-colonial predicament in Ola Rotimi’s the gods are not to blame, LARE Damlègue, Université de Lomé(Togo) ……………………………………... 270

Page 6: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

5

Note sur les auteurs M. DAYORO Zoguéhi Arnaud Kevin est enseignant-chercheur, Maître-assistant au département de Sociologie de l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan en Côte d’Ivoire. L’auteur est membre du Laboratoire d’Etude et de Recherches Interdisciplinaires en Sciences Sociales (LERISS) et du Groupe de recherches en socio-anthropologie Appliquées à la santé et au Vieillissement (GRESA).

Mme AMON Apo Rosine est doctorante au département de Sociologie de l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan en Côte d’Ivoire. L’auteur est membre du Laboratoire d’Etude et de Recherches Interdisciplinaires en Sciences Sociales (LERISS) et du Groupe de recherches en socio-anthropologie Appliquées à la santé et au Vieillissement (GRESA).

M. ABODO Jacko Rhedoor Fete est Maître de Conférences Agrégé au Département de Médecine Interne-Endocrinologie-Diabétologie Maladies Métaboliques et Gériatrie (Service Endocrinologie-Diabétologie du CHU Yopougon Abidjan, Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan).

M. KANATI Lardja est enseignant-chercheur, Assistant au département de sociologie et d’anthropologie à l’Université de Kara au Togo.

M. IMOROU Abou-Bakari est Enseignant-chercheur au département de sociologie anthropologie de la FLASH-UAC au Bénin. L’auteur est en outre chercheur au LASDEL.

M. KONLANI Nayondjoa est enseignant-chercheur, Assistant au Département de Géographie de la Faculté des Sciences de l’Homme et des Sociétés de l’Université de Lomé au Togo. L’auteur est membre du Laboratoire de Recherche sur la Dynamique des Milieux et des Sociétés (LARDYMES)

M. AFFESSI Adon Simon est enseignant-chercheur à l’Université Peleforo GON COULIBALY à Korhogo en Côte d’Ivoire.

M. ADJOUSSI Pessièzoum est enseignant-chercheur, Maître-Assistant at Département de Géographie de la Faculté des Sciences de l’Homme et de la Société de l’Université de Lomé au Togo.

Mme HOUEDAKOR Koko Zébéto, enseignant-chercheur, Maître-Assistante au Département de Géographie de la Faculté des Sciences de l’Homme et de la Société de l’Université de Lomé au Togo.

M. BAKOUNSOGA Yamba est enseignant-chercheur au Département de Géographie de la Faculté des Sciences de l’Homme et de la Société de l’Université de Lomé au Togo.

Page 7: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

6

M. MOUROUFIE Kouassi Kouman Vincent est enseignant – chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody en République de Côte d’Ivoire.

M. ADJE N'GORAN Pascal est enseignant-chercheur, Assistant de sociologie de l’environnement à l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan-Cocody en République de Côte d’Ivoire.

M. BANKATI Bolagbédé est docteur en sociologie de l’environnement et du développement.

M. SOUBEIGA André Marie Kamba est Maître de conférences de sociologie à l’UFR/SH de l’Université de Ouagadougou. L’auteur est membre du Laboratoire de Recherches Interdisciplinaires en Sciences Sociales et de Santé de l’Université de Ougadougou au Burkina Faso.

M. THIAMOBIGA D. Jacques est Ingénieur d’Agriculture et Docteur de Socio-anthropologie du Développement, Directeur Académique et Scientifique de l’Institut Polytechnique SHALOM de Ouagadougou au Burkina Faso.

M. MAVIOGA Soumaho Martial Orphée est enseignant-chercheur en Sociologie à l’Université Omar Bongo de Libreville. M. MBOULA Matsiégui Fortuné est enseignant-chercheur en Sociologie à l’Université Omar Bongo de Libreville.

M. OUYI Badji est enseignant-chercheur, Assistant de Psychologie Appliquée à l’Institut National des Sciences de l’Education de l’Université de Lomé au Togo.

M. BOULAMA Kaoum est enseignant-chercheur, Maître-Assistant au département de Lettres, Art et communication à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Abdou Moumouni de Niamey au Niger. Ses domaines de recherche sont entre autres la llittérature africaine, générale et comparée.

M. ADIGRAN Jean-Pierre est enseignant-chercheur à l’Institut National Supérieur des Arts et de l’Action Culturelle d’Abidjan (INSAAC) en Côte d’Ivoire.

M. MOUMOUNI-AGBOKE Ayaovi Xolali est enseignant-chercheur, Maître-assistant et chef du département des Lettres modernes de l’Université de Lomé au Togo.

M. BAKPA Mimboabe est Docteur en Sciences du langage et enseignant-chercheur à l’Université de Kara. En dehors de l’enseignement et de la recherche, il s’intéresse à l’alphabétisation, aux projets de développement et aux négociations internationales.

M. LARE Damlègue est enseignant-chercheur, Assitant au département d’Anglais de l’Université de Lomé au Togo.

Page 8: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

117

INFLUENCE DES RELATIONS DE POUVOIR DANS LA GESTION DE LA FORET DES MARAIS TANOE-EHY (FMTE) AU SUD-EST

DE LA CÔTE D’IVOIRE

MOUROUFIE Kouassi Kouman & ADJE N'GORAN Pascal [email protected]

Résumé L’objectif de l’étude vise à analyser l’implication des relations de pouvoir dans la conservation à long terme de la FMTE. Pour ce faire, l’étude s’est appuyée sur la démarche qualitative pour consulter les données dans les neufs villages périphériques de la FMTE. Les données ont été consultées selon le mode de l’échantillonnage raisonné, ce qui a permis d’interroger 49 personnes. Les outils de collecte des données sont la recherche documentaire, l’observation et le guide d’entretien. La triangulation des données a été privilégiée dans l’étude. Les résultats de l’étude ont montré que le programme pilote de gestion communautaire de la FMTE met en relation des acteurs d’origines diverses avec des pouvoirs et des logiques probablement convergentes ou diverses. Ce qui pourrait avoir un effet sur la conservation durable de la FMTE.A travers cet article, nous démontrons l’effet des relations de pouvoir sur la gestion communautaire de la FMTE. Les résultats de l’étude permettent d’identifier les facteurs déterminant la réussite et la durabilité de la mise en œuvre de la gestion communautaire en Côte d’Ivoire. Mots clés : influence, relation de pouvoir, gestion de la FMTE, sud-est, Côte d’Ivoire. Abstract The objective of the study is to analyze the involvement of power relations in the long-term conservation of FMTE. To do this, the study was based on qualitative approach to observe data in the nine villages outlying FMTE. The sample used was created through the method of purposive sampling. It allowed to interview 49 participants. Data triangulation was favored in the study. Then, the instruments of documents review, observation and interview guide were selected to collect the data. From this study, it emerges that community management pilot program of FMTE connects actors from various origins with convergent or various authority and logic. That could affect the sustainable conservation of FMTE. Through this article, the impact of power relations on the community management of FMTE was demonstrated. Its outcomes allow identifying the factors determining the success and the sustainability of community management implementation in Côte d'Ivoire. Keywords: Influence, power relations, management of FMTE, South-eastern, Côte d’Ivoire.

Page 9: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

118

1. Problématique La Forêt des Marais Tanoé-Ehy (FMTE) située dans le sud-est de la Côte d’Ivoire a été identifiée comme un site viable et prioritaire pour la conservation des primates en Afrique de l’ouest et de la biodiversité (Gonedele Bi et al., 2008).

C’est une forêt à haute valeur de conservation, mal connue et en péril dans l’extrémité sud-est de la Côte-d’Ivoire (Koné et al, 2004). C’est à juste titre, qu’en 2006, l’équipe du Programme de Recherches et Actions pour la Sauvegarde des Primates en Côte d’Ivoire (RASAP-CI) a initié un programme pilote de gestion communautaire de cette forêt qui comporte plusieurs volets à savoir les activités de recherche, la surveillance de la forêt, l’appui au développement et la sensibilisation de la population.

Un comité de gestion durable de cette forêt est mise en place depuis 2008 par les populations riveraines des sous-préfectures de Noé et Nouamou en collaboration avec des partenaires extérieurs dont le Centre Suisse de Recherches Scientifiques (CSRS), la Conservation des Espèces et des Populations Animales (CEPA), West African Primates Conservation Action (WAPCA), SOS Forest etc. Cependant, ce comité de gestion durable de la FMTE est menacé en ce sens qu’il n’existe véritablement pas un sentier de cohabitation pacifique et durable entre la FMTE et ses populations riveraines mais aussi et surtout entre les populations elles-mêmes. Aussi, les relations de pouvoir ou rapports de force des acteurs impliqués dans la conservation de cette forêt sont souvent source de conflits ou de leaderships. En effet, le programme de gestion communautaire de la FMTE met en relation des acteurs d’origines diverses, avec des logiques probablement convergentes ou divergentes (Vidal, 2006). Ces acteurs peuvent être divisés en trois (3) groupes qui sont entre autre les acteurs étatiques (l’Etat et ses structures dérivées), les acteurs non étatiques (les chercheurs, les conversationnistes, les partenaires au développement) et les acteurs périphériques (les autochtones, les allochtones et les allogènes).

Ces relations de pouvoir, objet de l’article, permet d’analyser les conditions de durabilité de la gestion communautaire de la FMTE. Cela suscite la question suivante à savoir : comment les relations de pouvoir des acteurs impliqués dans la gestion de la FMTE peuvent influencer la gestion communautaire durable de cette forêt ? En d’autres termes, comment se structurent les relations de pouvoir des acteurs étudiés ? Comment ceux-ci agissent sur la conservation à long terme de cette forêt en général et la fédération des associations inter-villageoise de gestion de la FMTE en particulier ?

2. Méthodologie

La présente étude s’appuie sur la démarche qualitative pour collecter des données dans les villages.

Page 10: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

119

2.1. Population cible et échantillonnage Les données ont été collectées selon le mode de l’échantillonnage non probabiliste précisément l’échantillon à choix raisonné. Ce qui a permis d’interroger 32 personnes issues d’une population diversifiée et impliquée dans la gestion durable de la FMTE. Cette population est composée :

- au niveau communal, des communes ;

- au niveau déconcentré du Préfet, du sous préfet, du régisseur ;

- des instituions Etatiques (Ministère de l’Environnement, de la salubrité et du développement durable (MLSDD°), Direction de la Protection de la Nature (DPN), Eaux et forêt) ;

- de chercheurs (Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire (CSRS), Recherches et actions pour la sauvegarde des primates en Côte d’Ivoire (RASAP-CI) ;

- d’ONG (Action pour la Conservation de la Biodiversité en Côte d'Ivoire (ACB-Côte d'Ivoire) (ACB-CI), SOS FOREST) ;

- du Comité de gestion (Fédération des Associations Inter-Villageoises de Gestion de la FMTE (FAIVG), d’Associations Inter-Villageoises de Gestion de la FMTE (AIVG), Comité Local de Gestion (CLG)) ;

- de bénéficiaires : association de femme, de jeunes, leaders communautaires (chefs de villages ou quartiers, leurs conseillers).

2.2. Techniques et Instruments de collecte des données et leur administration

Les techniques et instruments utilisés pour la collecte des données sont : la recherche documentaire, l’observation et le guide d’entretien. La période de collecte se situe entre le 27 juillet 2014 et le 07 janvier 2015.

Entretiens individuels et de groupes

Des entretiens semi-directifs individuels ou de groupes (focus group) ont eu lieu dans la zone périphérique (villages autour de la FMTE).

Des interviews avec les membres des Equipes Villageoises d’appui à la Sensibilisation, à la Surveillance et à la recherche (EVSS), établies dans les villages, ont été réalisées de février 2008 à décembre 2011. Des entretiens de type semi-structurés qui se sont faits individuellement ou en groupe ont permis d’appréhender les méthodes utilisées par les EVSS pendant les séances de sensibilisation et de comprendre les rapports de domination et d’obéissance entre ces EVSS et la notabilité. Ces entretiens ont aussi été réalisés avec certains chercheurs de l’équipe RASAP-CI et les partenaires de la RASAP-CI (CEPA et WAPCA). Des entretiens ont également été réalisés avec les acteurs privés dont SOS FOREST et ACB-CI.

Page 11: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

120

Des enquêtes par entretien ont été par ailleurs réalisées avec l’Etat ivoirien et ses structures dérivées (Direction de la Protection de la Nature (DPN), Eaux et Forêts, Sous-préfectures (Noé et Nouamou).

Un guide d’entretien a été soumis à la population locale autour de la FMTE pour avoir des informations sur la légitimité de leur pouvoir ainsi que sur leurs pratiques culturales. Cette population comprend les autochtones (autorités coutumières, président d’association de jeunesse, président d’association de femme des neufs villages), les allochtones et les allogènes. Cela nous permet aussi de voir comment les autorités coutumières et associations des villages riverains entendent gérer leur patrimoine forestier (FMTE).

Observations directes

Des observations directes ont été faites lors des enquêtes de terrain et des campagnes de sensibilisation afin de voir les rapports de force des acteurs dans la mise en œuvre du programme de conservation de la FMTE. Ces observations nous ont permis de compléter des informations fournies par les personnes et groupes interrogés ou d’en vérifier la fiabilité.

2.3. Plan d’analyse des données Le plan d’analyse privilégie la triangulation de ces différentes sources d’information. Ce qui a permis de constituer des analyses reflétant la réalité. Les données qualitatives ont été transcrites pour ce qui est des entretiens avant d’être codées pour faire l’objet d’une analyse de contenu à l’aide d’une grille d’analyse. Les données issues de la recherche documentaire ont aussi fait l’objet d’une analyse de contenu. Cette analyse de contenu a permis d’étudier les idées, les pensées, les conceptions et les valeurs des enquêtés à travers le contenu manifeste ou latent de leur discours. Ce plan d’analyse a été déterminé en fonction des objectifs de l’étude.

2.4. Méthodes et théories d’analyse des données Trois méthodes d’analyse ont été utilisées:

La théorie de la domination de Weber

Selon Weber (1994), trois types « purs » de légitimité de la domination sont par exemple dégagés et testés : celle ancrée dans la tradition, prescrivant l’obéissance sans souffrir la contestation (c’est ainsi et pas autrement) ; celle légale, fondée sur des règles rationnelles, que requièrent les systèmes de commandement des organisations bureaucratiques modernes ; et enfin celle tout entière fondée sur le charisme d’une personne (chef, sauveur, prophète, héros…).

En s’appuyant sur cette théorie Wébérienne, autour de la FMTE, l'autorité d'un acteur sur un autre reposerait sur sa légitimité.

Page 12: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

121

La théorie des logiques d’acteurs

Pierre Bourdieu (1999) pour cerner la logique des acteurs met le concept de champs au centre de son analyse. Pour lui, ces champs sont dotés d’une autonomie relative envers la société prise dans son ensemble. Ils sont hiérarchisés et leur dynamique provient des luttes de compétition que se livrent les agents sociaux pour y occuper les positions dominantes.

Autour de la FMTE, la compétition entre les différents utilisateurs des ressources de la FMTE entraîne des rapports de domination et conduit à des conflits de leaderships. Aussi, cette approche nous a permit de relever les divergences inéluctables des intérêts, des stratégies des divers partenaires ou adversaires que le projet de conservation met en rapport dans un contexte de mutation.

La théorie de l’interaction symbolique

Pour Blumer (1969), les individus agissent en fonction des significations qu'ils construisent. Ces significations sont changeantes avec le temps. Elles se constituent, d'autre part, dans le processus d'interaction avec d'autres acteurs sociaux. Il affirme que les humains agissent à l’égard des choses en fonction du sens que les choses ont pour eux. Et que ce sens est dérivé ou provient des interactions de chacun avec autrui. Selon l’auteur, c’est dans un processus d’interprétation mis en œuvre par chacun dans le traitement des objets rencontrés que ce sens est manipulé et modifié.

Cette théorie a permit de cerner dans le cadre de l’étude comment les acteurs interagissent et la manière dont ils construisent leur sens au sein des interactions sociales. Ainsi, les acteurs impliqués dans la gestion de la FMTE construisent leurs actions en fonction des interprétations qu'ils font des situations où ils sont insérés.

La méthode compréhensive

La méthode compréhensive de Weber (1987) basée sur le postulat selon lequel l’action humaine est essentiellement l’expression d’une conscience, la résultante de motivations, bonnes ou mauvaises.

Ici, l’approche compréhensive au sens wébérien du terme consiste à comprendre les relations de pouvoir des individus dans leur propre perspective en explicitant les valeurs auxquelles ils se réfèrent pour légitimer leur pouvoir. Cela a permis de comprendre les déterminants des pouvoirs des acteurs et leur implication dans le processus de conservation de la FMTE.

2.5. Site d’étude

La Forêt des Marais Tanoé-Ehy est située au Sud-est de la Côte d’Ivoire entre la lagune Ehy (à l’Ouest) et le fleuve Tanoé (au Sud et à l’Est). Ayant une superficie de 12 000 hectares, elle a un caractère marécageux qui la rend

Page 13: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

122

impraticable par endroit (voir figure ci-dessous). Les villages les plus proches de la Forêt des Marais Tanoé-Ehy (FMTE) sont : Kadjakro, Kongodjan-Tanoé, YaoAkakro, Kotouagnouan, Dohouan, Atchimanou et à quelque dégré moindre Nouamou, Saykro et Ehania (voir carte ci-dessous).

Conception : RASAP-CI : Réalisation, Mouroufié Kouassi, 2012

Page 14: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

123

3. Résultats et discussion

3.1. Résultats

3.1.1. Catégories et rôles des acteurs autour de la FMTE

a) Catégories des acteurs La gestion forestière n’est plus l’apanage d’un acteur unique, l’Etat, mais plutôt un processus multi acteurs. Les acteurs impliqués dans la gestion de la FMTE peuvent être classés en acteurs institutionnels, en acteurs privés, en acteurs de la société civile et en acteurs locaux. Il s’agit des acteurs suivants : les communautés villageoises, les ONG, les collectivités locales décentralisées et déconcentrées, et l’État.

Les acteurs institutionnels comprennent l’Etat et ses structures dérivées dont la DPN représentant le ministère de l’environnement et le ministère des eaux et forêts. Les acteurs privés sont les multinationales, les entreprises dont la PALM CI. Les acteurs locaux ou les communautés villageoises en tant que premières propriétaires et gardiennes des Forêts sont représentées ici par les ménages, la notabilité et les associations communautaires, collectivités locales décentralisées et déconcentrées. Les acteurs de la société civile sont les ONG, les associations et autres organisations créées pour développer des lobbies : la RASAP-CI représentant le CSRS en Côte d’Ivoire, ONG ACB-CI, SOS Forest.

b) Rôle des acteurs étudiés Dans le cadre de la gestion communautaire de la FMTE, les acteurs concernés par l’étude jouent chacun un rôle de façon spécifique mais en interaction.

Les acteurs institutionnels tels que suscités décident de l’élaboration, l’adoption et la promulgation/ratification des conventions/accords internationaux et régionaux, des directives ainsi que des textes législatifs et réglementaires qui régissent la gestion des ressources naturelles au plan des droits international, national et local. Ils constituent le centre des décisions, desquelles dépendent tous les autres acteurs et même la bonne santé des ressources forestières.

Quant aux acteurs privés, ils sont les multinationales, les entreprises et sociétés qui exploitent les ressources forestières et qui en tirent le maximum de profit sans toujours observer les principes du développement durable ainsi que les règles de gestion mises en place par les acteurs institutionnels.

Les acteurs de la société civile par contre eux, sont les ONG, les associations et autres organisations créées pour développer des lobbies et servir de contrepoids aux actions parfois néfastes des gouvernements et surtout des privés. Ils s’érigent comme défenseurs des intérêts des populations et groupes vulnérables.

Page 15: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

124

Page 16: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

125

Les acteurs locaux ou communautaires sont ceux qui vivent en contact direct avec la nature et qui seront les premiers à subir les conséquences de leur dégradation ou de leur disparition.

Actuellement, autour de la FMTE, les communautés villageoises, les collectivités locales et le programme RASAP-CI conjuguent leurs efforts pour mettre en place une faitière dans chacune des deux sous-préfectures (Noé, Nouamou). Un président sera élu par ces communautés villageoises pour représenter les deux faitières.

Toutefois, les responsabilités des acteurs sont interdépendantes et pour arriver au développement durable, chaque acteur doit jouer pleinement et franchement son rôle et assumer ses responsabilités.

3.1.2. Légitimité du pouvoir des acteurs

a) Acteurs institutionnels

Dans la gestion des ressources naturelles au niveau villageois, l’Etat représente le plus haut niveau de prise de décision en ce sens qu’il est le garant des dispositions juridiques et pénales (code de l’environnement).En tant que structure dérivée de l’Etat, elle influence les décisions des communautés locales par l’application de RNV. La DPN fait appliquer les lois en vigueur sur la préservation du patrimoine forestier. Elle oblige donc les populations à observer une gestion rationnelle de la faune et de la flore. La sous préfecture qui représente également l’Etat va plus loin dans la sauvegarde des ressources naturelles forestière. Dans le cadre de la gestion de la FMTE, il y a trois sous préfectures qui interviennent dans la gestion de cette forêt (Tiapoum, Nouamou, Noé). Elles rappellent la part que doit jouer la population dans la préservation de la forêt au niveau local à travers le respect les lois en vigueur et la gestion participative des populations. C’est ce que soutient le sous préfet dans ces propos :« Les populations doivent respecter les lois concernant la protection de l’environnement. A cet effet, ils doivent aider l’Etat à protéger les ressources forestières en luttant contre toute exploitation abusive de ces ressources sans permission de l’Etat. Les populations doivent aussi dénoncer toute personne en train d’exploiter sans autorisation les ressources forestières et cette personne sera pénalisée à cause des lois en vigueur» (Propos d’un SP, 2014).

Quant au pouvoir des eaux et forêts, il se résume à l’application des dispositions règlementaires dont le code forestier.

b) Acteurs privés

Les responsables de la PALM-CI ont signé un protocole d’accord avec la notabilité des différents villages riverains impliqués dans la conservation de la FMTE dans le but d’exploiter cette forêt à travers une vaste plantation de palmier à huile. La légitimité de leur pouvoir se résume au fait que cette

Page 17: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

126

structure dispose des ressources matérielles et financières qui lui permet d’influencer le comportement et les décisions des riverains.

c) Acteurs de la société civile

Ce pouvoir se résume au fait qu’ils sont des chercheurs appartenant à des structures de recherches dont le Centre Suisse de Recherches Scientifiques et des laboratoires de recherches de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody. Les programmes de recherche, les moyens financiers, techniques, logistiques dont ils disposent ou qu’ils peuvent apporter aux riverains leur confèrent un certain pouvoir et qui les permet d’influencer l’Etat et les institutions villageoises. La pression internationale pour assurer la conservation des ressources naturelles a permis de mobiliser d’importantes somme d’argent afin d’appuyer la mise en place d’un modèle de gestion communautaire des ressources naturelles.

d) Acteurs locaux

Dans le processus de gestion de cette forêt, le pouvoir du chef et de ses notables se résume à l’influence qu’ils ont sur la gestion foncière, qui varie d’un village à l’autre selon l’existence et le pouvoir actuel d’un chef de terre. Le chef de village est en particulier l’intermédiaire entre le village et l’administration centrale. Le chef du village use du pouvoir coutumier qu’il détient pour sauvegarder la forêt et amener les populations à protéger la forêt qui constitue pour le village un patrimoine traditionnel d’héritage qu’on doit perpétuer de génération à génération.

Chez les peuples adouvlê du département de Tiapoum, le chef de terre a un pouvoir légitime en ce sens qu’il est issu de la lignée du père ou de la tante qui a créé le village. Il a un pouvoir sacerdotal dans la périphérie de la FMTE. Le pouvoir des associations (jeunes/femmes) se résume par la création de l’association qui leur donne la capacité d’entraide et le renforcement de la collaboration entre les jeunes eux-mêmes. L’association des jeunes (jeunes/femmes) appuie ses associés dans la défense de leurs droits d’accès, d’exploitation et de gestion des ressources forestières. Cette réalité est mise en exergue par le président des jeunes :« Nous sommes une association qui lutte pour les jeunes à tous les niveaux d’intérêt. Notre pouvoir d’action s’étend aussi sur l’aspect de l’accès à la préservation des richesses forestières car nous sommes la génération qui doit prendre la relève plus tard. A ce titre, nous nous devons d’être rigoureux dans notre implication à la conservation de la biodiversité pour la promotion d’un développement durable profitable à tous les jeunes». (Propos de DV, 2014).

Le pouvoir des EVSS se résume au fait qu’ils sont désignés par les populations de chaque village (au nombre de cinq (5). Cela leur donne le plein pouvoir de mener des actions en faveur de la conservation de la FMTE. Ils représentent la RASAP-CI du CSRS sur le terrain.

Page 18: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

127

Autour de la FMTE, les élites regroupent l'ensemble de personnes qui ont soit fait des études, travaillent en ville, possèdent des biens et exercent une quelconque influence sur les populations, soit des personnes du terroir qui vivent au village où elles ont une position socio-politique privilégiée. Le pouvoir légitime de ces élites se résume au fait que ceux-ci jouissent d'un capital intellectuel et symbolico-idéologique qui les situent plus ou moins au-dessus des notabilités et des leaders villageois.

3.2. Discussion Les résultats de l’étude se résument d’abord à la multiplicité d’acteurs impliqués dans la gestion, ensuite au rôle qu’ils jouent dans la périphérie et enfin la légitimité de leur pouvoir. Dans la périphérie de la FMTE, chaque acteur a un pouvoir et des intérêts complémentaires ou antagonistes. Ces résultats feront l’objet d’analyse et d’interprétation.

3.2.1. Intérêt des acteurs autour de la FMTE Le programme de conservation de la FMTE a mobilisé plusieurs d’acteurs venus d’horizon divers. Le rôle que ces acteurs jouent dans la zone dépend de leurs intérêts à l’égard de la FMTE qui sont à la fois divergente et convergente.

a) Etat et ses dérivés

Dans les villages riverains autour de la FMTE, le gouvernement ivoirien, à travers la DPN et les ministères de l’environnement, des Eaux et Forêt ainsi que les collectivités locales ont pour devoir de faire respecter les règles de gestion par les communautés locales et de promouvoir la question de Reserve Naturelle Volontaire. Cela contribue à la préservation de cette forêt et peut entrainer le développement durable. Elle peut permettre ainsi de minimiser les risques liés à l’effet de serre.

b) Acteurs privés

La PALM CI vise une logique marchande à travers la création d’une vaste plantation de palmier à huile dans la FMTE. La logique de préservation de cette forêt et l’idée de développement durable est quasiment inexistante.

c) Acteurs de la société civile Pour le CSRS, par l’entremise du programme RASAP-CI, les ONGs ACB-CI et SOS FOREST, l’intérêt ici est d’exploiter la forêt à des fins purement académique et professionnel (recherches, projets, publication). Ces structures ont aussi une logique de développement durable. Car elles ont mené de vastes campagnes dans les neuf villages périphériques afin de faire comprendre aux populations riveraines l’intérêt de la préservation de la forêt et ses espèces, et permettre à celle-ci d’avoir un statut national et international.

Page 19: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

128

d) Acteurs locaux

Pour les populations riveraines autour de la FMTE, la forêt joue un rôle capital comme source de revenus, d’emplois et de matières premières. Ces populations ont pour logique de se ravitailler dans cette forêt et de profiter des bénéfices issus de celles-ci. En effet, les communautés riveraines considèrent la FMTE comme un « don naturel » de Dieu dont les humains ne sauraient les déposséder. Les liens avec la forêt sont si forts que leur survie s'avère elle-même liée à sa propre survie. Cette forêt remplit une double fonction: matérielle et structurelle. C'est un espace humanisé qui participe de la formation symbolico-idéologique des hommes de la forêt. La FMTE nourrit, soigne, habille et protège. Elle est à la fois leur milieu de vie et leur mamelle nourricière. A travers ces liens biologiques, les populations riveraines considèrent l'espace forestier comme leur patrimoine naturel. Ce patrimoine est transmissible de génération en génération.

3.2.2. Répercussion des relations de pouvoir dans la gestion de la FMTE

La compétition entre les différents utilisateurs des ressources de la FMTE (les acteurs suscités) conduit donc à des rapports de forces tels que des conflits de valeur, de pouvoir et de répartition des revenus. Ces conflits semblent être l'expression d'une confrontation de logiques et de représentation sociale. Les rapports de force influencent positivement ou négativement la gestion de la FMTE. Des facteurs dont la légalité inopérante, le conflit, l'appropriation identitaire de la forêt, le contrôle par les élites des ressources naturelles, la corruption des élites locales et le leadership peuvent influencer la FAIVG et par ricochet la FMTE.

a) Légalité inopérante Dans la quasi-totalité des pays d'Afrique occidentale, l'Etat s'est approprié des ressources naturelles en s'octroyant les pouvoirs de leur gestion, mais n'a pas été capable, en pratique, de mener à bien sa mission. Dans le programme de gestion communautaire de la FMTE, l’Etat à travers son pouvoir régalien qui se résume au code de l’environnement empêche les communautés riveraines à pratiquer certaines activités dont le braconnage, l’exploitation forestière. Pourtant, l’exploitation des ressources naturelles de cette forêt est une question de survie (Zadou et al., 2010). La privation de ces activités a entrainé des méfiances entre les communautés villageoises et les Eaux et Forêt. Ces communautés ont justifié ce comportement en s’appuyant sur l’expérience des populations riveraines autour de la forêt de Tai à l’ouest de la Côte d’Ivoire qui ont été forcées à déguerpir de cette forêt sans des mesures d’accompagnement. Des conflits sont nés entre ces communautés et les structures étatiques quant à l’application de cette règle de gestion. Cet état de fait peut influencer la conservation durable de cette forêt. C'est ce que Soumaré (1998) appelle une situation de «légalité inopérante». Car, les droits coutumiers des populations sur la propriété (ou l'usage) de la terre ou la disponibilité de la ressource ne sont pas toujours reconnus par les

Page 20: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

129

administrations. Cette situation entraîne une mise à l'écart des communautés des forêts sur la gestion des ressources forestières. En dépit du fait que le comportement des riverains a changé et ce, à travers la promotion de la RNV, l’on constate des indices de braconnage dans et autour de la forêt. C’est dans ce sens que Selon Keita (1985) et Onibon (1995), le fait que l'Etat ait privé les institutions traditionnelles de leurs droits séculaires sur les ressources naturelles, alors que ce sont elles qui les gèrent réellement, les a contraintes à être «hors-la-loi».

L'étatisation de la gestion de la FMTE est remise en cause par certains villageois et élites interne et externe qui établissent de fait leurs droits inaliénables et leur attachement naturel à la forêt. Dans les conflits qui les opposent à l'Etat, elles parlent des droits naturels sur « leurs forêts ». Une enquête menée récemment dans l'Arrondissement de Lolodorf auprès des populations Ngoumba et Pygmées Bakola sur les représentations populaires de la forêt montre que les populations forestières ont des liens particuliers avec l'écosystème forestier (Sindjoun, 1995).L’analyse de la gestion forestière décentralisée au Sud-est Cameroun a mis en évidence plusieurs impacts négatifs de la décentralisation, notamment la marginalisation des populations locales du système décisionnel des forêts communautaires et des redevances forestières et la déstabilisation des rapports de force du système d’action de gestion forestière (Oyono, 2004).Dans la périphérie de la FMTE, la décentralisation a également généré plusieurs effets pervers, en l’occurrence le contrôle du pouvoir décisionnel des forêts communautaires et des redevances forestières par deux acteurs (Sous- préfet, maire), l’ingérence accrue des élites à la gestion forestière locale. Ces effets pervers et la marginalisation des populations du système décisionnel local expliquent la faible participation locale observée à la gestion des forêts communautaires et des redevances forestières. Dans cette perspective, la tétutesse de l'Etat à vouloir tout s'approprier et tout contrôler n'y changera rien si l’on n’intègre pas les communautés locales dans la gestion de cette forêt.

b) Conflit d’intérêt L’échec du projet de création de plantations industrielles par la PALM-CI au profit de la conservation, a amené des jeunes et cadres de la localité (qui croyaient à un lendemain favorable avec cette structure suscitée) à avoir des comportements négatifs à l’égard de la conservation de la FMTE et de l’équipe du programme RASAP-CI. Ces comportements les ont amenés à agir d’une manière ou d’une autre vis-à-vis de la conservation de ladite forêt. Cela a donc une réelle influence sur la FAIVG et la RNV même si la majorité des populations adhère au projet de conservation de cette forêt.

c) Effet du capital culturel et économique

Ces acteurs, par rapport à leur savoir faire et savoir être, influencent tous les autres acteurs étudiés. Le succès de la conservation de la FMTE dépend de leur expertise, du coup ils sont incontournables dans la mise en œuvre de la

Page 21: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

130

gestion communautaire de cette forêt. Le changement de comportement des populations riveraines à l’égard de la conservation dépend en partie des vastes campagnes de sensibilisation menées par la RASAP-CI et ses partenaires (ONG ACB-CI, SOS FOREST…) et des moyens financiers reçus de la part des partenaires internationaux (WAPCA, CEPA). En effet, les populations riveraines qui avaient un sentiment de rejet à l’égard de cette forêt sont dans une logique de conservation et adhèrent à l’idéologie des acteurs de la société civile. Même si l’Etat influence cette gestion, pour les acteurs de la société civile, les règles de gestion doivent être prises au regard de l’intérêt de la communauté. En tout état de cause, si la communauté locale n’accepte pas de conserver la forêt et si les acteurs privés se retirent, ce geste est remit en cause.

d) Appropriation identitaire de la forêt

Dans presque tous les villages des pays d'Afrique de l'Ouest francophone, l'autorité des institutions locales, aussi bien traditionnelles que modernes, est reconnue par tous (CILSS, 1994). Comme les chefs traditionnels sont souvent considérés comme la représentation d'un patriarcat répressif et de l'inertie sociale, et qu'ils ont souvent été forcés par le régime colonial à recouvrer les impôts et à mobiliser de force la main-d’œuvre, ils se trouvent aujourd'hui dans une position inconfortable et ont parfois acquis leurs «électeurs» par défaut. Mais même s'il peut arriver que la légitimité de certaines institutions locales soit contestée, leur pouvoir est toujours indéniable.

Dans certains villages autour de la FMTE notamment à Saykro, le pouvoir du chef de canton est contesté et ce, à cause des conflits fonciers. En effet, la forêt est devenue source de conflits entre les utilisateurs. Au cours des dernières années, les conflits liés aux ressources naturelles ont pris de l’ampleur et se sont intensifiés. En effet, dans la périphérie de la FMTE, les changements des rôles et des rapports de pouvoir qui se développent au sein, mais aussi entre les communautés engendrent des conflits latents et mènent souvent à la marginalisation de certaines communautés villageoises dont Saykro, Nouamou, Tiapoum qui sont parmi les neufs villages périphériques les plus huppés. Si ces conflits ne sont pas réglés, ils risquent de provoquer des réactions violentes, une dégradation de l’environnement et des moyens d’existence, et une interruption du projet. Reconnaître que le conflit est inhérent à tout système d’utilisation des ressources constitue une condition sine qua non pour une gestion durable, participative et équitable. Ils causent des tensions sociales entre les nouveaux arrivants et les communautés déjà sur place.

Ainsi, pour la survie de la FAIVG, il faut une cohésion interne entre les AIVG ou les CLG d’autant plus que la suprématie de certains villages (Ehanian-Tanoé et Yao-Akakro) sur d’autres (Kongodjan-Tanoé, Kotoagnuan) peut agir sur la gestion commune de cette forêt. En outre,

Page 22: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

131

certains villages dont Saykro, Nouamou sont considérés par d’autres villages suscités (Ehanian-Tanoé et Yao-Akakro) comme ne faisant pas partie du programme de gestion communautaire de la FMTE. L’opportunité pour ces villages de démontrer leur légitimité peut engendrer des conflits. Cela peut influencer le processus de mise en œuvre de la gestion communautaire de la FMTE. Par ailleurs, les autorités locales n'ont pas toujours un pouvoir de décision réel, au sein des communautés. C’est pourquoi le statut de la FMTE demeure primordial afin de permettre à la population de gérer leur propre forêt et éviter qu’elle soit hors la loi. En effet, les efforts de décentralisation ont souvent omis de tenir compte de la dimension des institutions locales. D'une façon générale, dans toute la sous-région, les institutions locales ou traditionnelles sont chargées de la gestion des ressources naturelles. Pourtant, aucun pays ne mentionne expressément ou tacitement les responsabilités de ces organisations dans ses lois de décentralisation (Mbairamadji, 2009).Il est de plus en plus important de commencer à considérer la capacité des institutions locales non pas en tant que variante, mais en tant que complément des institutions aussi bien centrales que décentralisées. Le transfert de responsabilités du pouvoir central aux institutions administratives locales ne donnera pas forcément la capacité d'agir aux acteurs locaux (Mbairamadji, idem). En réalité, cela peut même être l’inverse. C'est donc à travers l'utilisation du pouvoir que les acteurs agissent (Crozier et Friedberg). Il poursuit en ces termes : « On n'a pas de pouvoir hors de relations avec autrui, et ce que l'on appelle pouvoir, c'est une relation dans laquelle les "termes de l'échange" vous sont favorables ». Ainsi, on peut dire qu’il y a toujours de la réciprocité dans le pouvoir. Pour cela, pour une gestion optimale de cette forêt, il est primordial de tenir compte de la liberté des acteurs locaux car les valeurs endogènes dont ils disposent sont des facteurs déterminant la conservation durable de cette forêt. L’étude confirme donc que les populations riveraines sont celles qui ont le plus d’intérêts dans la conservation de leur patrimoine. Leur engagement effectif dans toute mesure de conservation de ce patrimoine en constitue donc le meilleur gage de succès (Weber, 2000). C’est pourquoi les écarter du processus de conservation de cette forêt constitue un obstacle à la réalisation de la RNV.

e) Contrôle par les élites des ressources naturelles La corruption des élites locales est une évidence dans la conquête des ressources naturelles. En effet, elles sont toutes des émanations de la bureaucratie administrative et en cela ne se sentent pas comptables à l'égard des populations de leurs logiques de positionnement. De manière générale, le comportement des élites sur la question de l'exploitation forestière est fortement décrié par les populations qui pensent qu'elles sont complices de la braderie forestière. Dans le cadre du programme de gestion communautaire de la FMTE, il est à noter que certains élites comme les députés et les maires, ne daignent pas assurer la défense des intérêts des populations

Page 23: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

132

qu'elles sont pourtant appelées à représenter au niveau local ou national. Ce cas est fréquent dans les villages périphériques de la FMTE. En ce sens, les objectifs des politiques de décentralisation ne peuvent être atteints car les élites néo-traditionnelles exploitent les mesures de décentralisation pour consolider leur pouvoir au détriment des résultats de développement rural recherchés (Abdoul, 1996). L’implication environnementale est que le comportement des élites ou des tiers-absents peut engendrer des conflits qui ont des répercussions sur la cohésion sociale. Ainsi, on ne peut pallier cet inconvénient que si l'on trouve des moyens novateurs et judicieux d'insérer correctement les institutions communautaires traditionnelles qui doivent rendre compte localement dans les processus (Ribot, 1995; Ribot, 1996).Par ailleurs, certaines élites dont les députés et les maires utilisent leur pouvoir politique pour amener les jeunes à contester l’autorité du chef de village. Ce cas est fréquent dans les villages autour de la FMTE dont le village de Saykro où l’autorité du chef est contestée par les jeunes du village. Cet état de fait constitue un frein à la collaboration entre les communautés villageoises autour de la FMTE et un danger pour la conservation à long terme de cette forêt.

Conclusion

Somme toute, les rapports de domination et de force sont déterminants pour la gestion durable de la FMTE au regard des résultats obtenus. A travers son pouvoir, chaque acteur a la capacité d’influencer l’autre dans le processus de gestion communautaire de la FMTE. L’étude a permis d’identifier le profil des acteurs : les acteurs institutionnels (dominants (l’Etat), les acteurs de relais (autorités administratives), les acteurs privés, les acteurs de la société civile, les acteurs locaux ou dominés (les populations locales). Cependant, chaque acteur a un pouvoir qui lui permet d’influencer l’autre négativement ou positivement. Les résultats de l’étude ont montré que même si les populations locales sont dominées par les institutions étatiques, elles détiennent un pouvoir en dépit de leur position. Ce pouvoir se résume au droit coutumier. Ce sont des acteurs déterminants sans lesquels la réserve naturelle volontaire serait une utopie. Elles ont la capacité d’influencer le comportement des acteurs étatiques et privés et par ricochet la mise en œuvre de la gestion communautaire de cette forêt. L’étude a montré aussi que les rapports de force créent des conflits de pouvoir, de leaderships. Cela ne favorise pas une atmosphère convenable pour la réalisation des activités prévues au niveau des différentes composantes du programme de gestion communautaire de la FMTE. La conséquence immédiate est que ces conflits seraient préjudiciables à la FAIVG et par ricochet à la mise en place actuelle des faitières dans les sous-préfectures. Les relations de pouvoir entre les acteurs privés, les élites et les communautés villageoises peuvent influencer la durabilité de cette gestion. Car les acteurs privés et les élites ont souvent une logique marchande. Les acteurs civils dont la RASAP-CI ont une logique de conservation de la FMTE et de développement durable dans la

Page 24: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

133

zone étudiée. Cet état de fait a une conséquence immédiate sur le projet de conservation de la FMTE.

Pour minimiser l’influence négative des relations de pouvoir dans la gestion durable de la FMTE, il faut de façon immédiate proposer un mécanisme d’autofinancement où les bénéfices de l’exploitation de cette forêt seront distribués de façon équitable entre les membres des communautés villageoises autour de la FMTE.

Remerciements Nous remercions nos Directeurs de recherche à l’Université de Félix Houphouët Boigny, et au Centre Suisse de Recherches Scientifiques en Côte d’Ivoire.

Nos remerciements vont aussi à l’endroit de la population riveraine de la FMTE, notamment aux habitants de Nouamou, Dohouan, Kotoagnuan, Yao-Akakro, Kadjakro, Kongodjan-Tanoé, Ehania-Tanoé, Saykro, et Atchimanou. Nous disons également merci aux autorités locales à savoir le Corps préfectoral et les élus locaux.

Nous ne saurons terminer les remerciements sans adresser notre profonde gratitude à la Direction Générale du Centre Suisse, à la Coordination du Programme RASAP-CI et ses partenaires dans le processus de mise en œuvre de la gestion communautaire à la Forêt des Marais Tanoé dans le sud-est de la Côte d’Ivoire.

Références

Abdoul, M., 1996, « Les communes dans le processus démocratique: la quête difficile d'un pouvoir local effectif en Mauritanie », Afr. Dev., 21(4): 75-92.

Blumer, H., 1969, "The Methodological Position of Symbolic Interactionism", Symbolic Interactionism, Prentice Hall.

Bourdieu, P., 1999, La théorie du monde social, Paris, Albin Michel, coll. « Idées », ,263 p.

Depelteau, F., 2000, La démarche d’une recherche en sciences humaines ; de la question de départ à la communication des résultats, De Boeck, Bruxelles.

Godet, M., 1997, Manuel de prospective stratégique : l’art et la méthode tome 2, Paris, Dunod, 359 p

Page 25: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

134

Gonedelé, Bi, S., Zinner, D., Koné, I., Goné Bi, Z., Akpatou, B., Béné, J.C., Sangaré, A. and Boesch C. (2006). « A West African black-and-white colobus monkey, Colobuspolykomosdollmani Schwarz, 1927, facing extinction. Primate Conservation 21: 55–61.

Harrison, P., 1991, Une Afrique verte, (traduit de l’anglais par CathérineBelvaude), Paris : Editions Karthala et CTA.

IUCN, 2004, IUCN Red list of threatened species, [En ligne], disponible sur http//www.iucnredlist.org.,( consulté le 02 octobre 2009).

Koch, V., 1994, «Aspects culturels », in:Riezebos, E.P.;Vooren, A.P. ; Guillaumet, J.L. (èds) : Le Parc National de Taï, Côte d’Ivoire, I. Synthèse des connaissances, II. Bibliographie. Tropenbos Série 8, Wageningen, Pays-Bas

Koné, I. et Akpatou, K. B., 2004, Identification des sites abritant encore les singes Cercopithecus diana roloway, Cercocebus atys lunulatus et Piliocolobus badius waldronae en Côte d’Ivoire. Rapport final CEPA. Abidjan, Côte d’Ivoire. 42p

Konstant, W. R.; Mittermeier R. A., Rylands, A. B., Butynski, T. M., Eudey A. A., Ganzhom, J. U. and Kormos, R., 2002, The World’s Top 25 Most Endangered Primates. Neotropical Primates 10(3): 128-131.

Larid, M., 2010, « Contribution méthodologique pour la connaissance du rôle des acteurs locaux dans la réalisation d’un projet de territoire : le cas du projet de la réserve naturelle de Réghaia dans la zone côtière Est de l’Algérois » ; Développement durable et territoires, Vol. 1, n° 3, ISSN électronique 1772-9971, 39p.

Mbairamadji. J. ; (2009) ; « De la décentralisation de la gestion forestière à une gouvernance locale des forêts communautaires et des redevances forestières au Sud-est Cameroun Gouvernance et environnement : quelles échelles de construction du commun ? »; in VertigO la revue électronique en sciences de l'environnement ; Volume9 Numéro1.

Mittermeier R. A.;Walladares-Pàdra C., Rylands A. B., Eudey A. A., ButynskiT. M., Ganzhom J. U., Kormos R.;Aguiar J. M. and Walker S., 2006, «Primates in peril: The World 25 Most Endangered Primates 2004-2006. »; Primate Conservation 20: 1-28.

Mittermeier, R. A. ;Ratsimbazafy, J., Rylands, A. B., Williamson, L., Oates, J. F., Mbora, D. et al., 2007, «Primates in Peril: The World’s 25 Most Endangered Primates, 2006 – 2008», Primate Conservation 22: 1-40

Page 26: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

135

N’Goran, K.G., 2010, Gestion paysanne de la biodiversité des sols et des cultures dans la zone d’Oumé. Thèse de Doctorat Unique, Université de Cocody, Abidjan, 503p

Oyono, P. R., 2004b b, Institutionaldeficit, representation, and decentralizedforest management in Cameroon. Elements of natural resource sociology for social theory and public policy, World Resources Institute, 56 p.

Ribot, J., 1995, Local forest control in Burkina Faso, Mali, Niger, Senegal and the Gambia: a review and critique of new participatory policies. Banque Mondiale, Washington.

Ribot, J., 1996, « Participation without representation: chiefs, councils and rural representation. Cultural Survival» Quarterly, Fall ; (numéro spécial)

Vidal, M., 2006, L’enseignement agricole partenaire des territoires : un guide pour l’action CEP de Florac, in www.google.fr/search?hl=Michel+Vidal+1%. Consulté en Octobre 2008.

Weber J., 2000, Conservation, développement et coordination : peut-on gérer biologiquement le social ? Gestion communautaire, conservation et développement durable, Karthala, Paris, PP. 79-105.

Weber, M., 1987, Le savant et le politique. UGE, Coll.10-18.

Weber, M., 1994; La Domination, traduction inédite par Isabelle Kalinowski, Paris, La Découverte, 2014.

Page 27: Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet ... · charge par l’association vivre dans l’esperance à Dapaong au Togo, ... Appliquée à l’Institut National des Sciences

Revue Togolaise des Sciences Vol 9, n°2 – Juillet– décembre 2015

288