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ORGANE DE LA SOCIETE ROMANDE D’APICULTURE Revue suisse d’apiculture 140 e année n Paraît 10 fois par an n N o 1407 N o 8 / 2019 n Août www.abeilles.ch

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ORGANE DE LA SOCIETE ROMANDE D’APICULTURE

Revue suisse d’apiculture

140e année n  Paraît 10 fois par an n  No 1407

No 8 / 2019 n Août

www.abeilles.ch

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140e année n  N° 8 / 2019 n  Août 2019

Revue suisse d’apicultuReFondateur Ed. Bertrand (1878-1903)

sOMMaiRe Page

Les articles publiés dans la Revue suisse d’Apiculture sous une signature individuelle n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs. Néanmoins, comme nous répondons juridiquement de tout ce qui est publié, selon la jurisprudence, nous nous réservons le droit de ne pas publier certains textes, documents, lettres !Photo couverture : Prédation par un frelon d’Europe (Vespa crabo) sur un nid de guêpes (juin 2019). En quelques jours, le nid a été vidé de toutes ses ouvrières. On distingue les incisions faites par les mandibules du prédateur dans la construction pour accéder à ses proies. Photo F. Saucy

Editorial 4

Conseils aux débutants 5

SAR 9

apiservice 12

Centre de recherche apicole 16

Brevet fédéral d’apiculteur/trice 33

Contrôle des pesées et stations d’observations 34

Les produits de la ruche 38

Si le miel m’était conté… 45

Portrait 48

Vie des cantons 49

Dates à retenir 50

Mots croisés 51

Erratum 53

Marketing 54

Renseignements administratifs 55

Les annonces et articles à publier doivent être adressés à la rédaction :Francis Saucy, rue des Châteaux 49, 1633 Vuippens, [email protected]

Délais : Sept. N° 925 juillet

Oct. N° 1029 août

Nov.-Déc. N° 11-1225 octobre

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Chères lectrices, chers lecteurs,Vacances obligent, ce numéro d’août a été bouclé fin juin déjà, avant même que le numéro de juillet ne soit parvenu dans vos boîtes à lettres. Il est donc un peu plus maigre que les précé-dents et ne permet pas de refléter vos éventuels récents com-mentaires qui seront regroupés dans le bulletin de septembre.Juillet et août, c’est le plein été, les mois les plus chauds, les

« grandes » vacances et, espérons-le, les grandes miellées. Pourtant, déjà on parle de retirer les hausses, de nourrissement, de traitements et de la fin de la saison apicole. C’est bien connu, les résultats de la saison prochaine dépendent en grande partie de la qualité des travaux effectués en fin d’été. Et dans cette préparation, la formation continue n’est pas la moindre. En plus des formations et animations offertes par les instances nationales (cours de base, stamms men-suels, brevet, causeries), les plus férus d’entre vous iront s’informer des dernières découvertes lors de conférences et congrès dans les pays voisins, voire à l’autre bout du monde. Pour recharger ses batteries, votre rédacteur participera (à ses frais) à plusieurs d’entre elles : Apimondia à Montréal en septembre, puis peut-être le congrès de la FNOSAD à Macon en octobre et/ou les journées d’études de l’ANERCEA en novembre en Bretagne.En quelques mots, la FNOSAD (Fédération Nationale des Organisations Sani-taires Apicoles Départementales) se concentre sur les questions sanitaires et regroupe des praticiens (professionnels et amateurs) de toute la France, alors que l’ANERCEA (Association Nationale des Eleveurs de Reines et des Centres d’Ele-vage Apicoles) se préoccupe d’élevage et de sélection. Fer de lance des éleveurs en France, l’ANERCEA organise deux fois par an, en février et en novembre, ses fameuses journées d’études avec des invités de prestige qui animent des confé-rences, des discussions et des séminaires où l’échange, la qualité et la tolérance sont de rigueur, que l’on soit éleveur de carnolienne, de Buckfast ou d’abeille noire. On y retrouve régulièrement une belle tablée d’Helvètes, valaisans et fribourgeois surtout, d’humeur studieuse le jour, et festive en soirée. Bel été à toutes et tous.

Francis Saucy

editorial

Couleurs de marquage des reines

2018

2014

2019

2015

2016

2017

Vacances apicoles à Montréal

impressumEditeur : Société Romande d’Apiculture (SAR)

Rédaction : Francis Saucy, rue des Châteaux 49, 1633 Vuippens [email protected]

Mise en page et impression :Centre d’impression Le Pays, Allée des Soupirs 2, CP 1116, 2900 Porrentruy

Changements d’adresse :David Gillon, Avenue du Guintzet 22, 1700 Fribourg, [email protected]

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conseils aux débutants

AoûtC’est fait, juillet est passé. Avec août, on entre dans la grande préparation à l’hivernage. Peut-être avez-vous déjà vu les ouvrières sortir manu militari les mâles devenus d’inutiles bouches à nourrir ? Ces derniers se regroupent comme ils peuvent sur les planches de vols ou aux alentours. Si les abeilles savent se montrer impitoyables, c’est parce qu’elles sont conscientes des enjeux que représente l’hiver. A nous d’en prendre la mesure et de les aider à affronter cette épreuve. En août, ce sont les abeilles d’hiver qui commencent

à naître, c’est-à-dire celles qui sont appelées à vivre pendant plus de trois mois. Comme le dit le proverbe chinois : un seul grain de riz suffit à faire pencher la balance. Laquelle est-elle cette petite abeille qui pourra faire la différence entre une ruche vivante et une ruche morte au printemps ? Dans le doute, soyez encore plus vigilants que d’habitude et n’en écrasez aucune. Comme le disait mon maître en apiculture (que je salue au passage) : à cette saison ce sont des abeilles à 2 francs pièce !

evaluer les réservesEn août votre mission principale, outre effectuer les traitements contre le varroa (cf. conseils de juillet), c’est de vous assurer que vos ruches disposent de suffisamment de nourriture. Une colonie de production sur ruche Dadant doit compter sur 18-20 kg de nourriture pour la morte saison. En ruche suisse, ce chiffre passe à 14-16 kg. Les nuclei sur 6-7 cadres peuvent se contenter d’environ 10 kg. La première chose à faire est donc de faire le point sur les réserves déjà pré-sentes. Le principe est simple : 3 dm2 de miel operculé de chaque côté d’un cadre représentent environ 1 kg de miel mûr. 1 dm2, c’est un carré de 10 cm x 10 cm. Pre-nez donc un repère : mesurez vos mains. Si comme moi vous avez de grosses paluches, cela représente une paume, si vous avez les mains plus fines, c’est peut-être votre main en entier. Une fois que vous avez le dm2 dans l’œil (ou dans la main), allez au rucher avec du papier et un stylo et faites le compte. Prenez chaque cadre un à un, et évaluez le nombre de dm2 puis notez-le. Une fois toute la ruche passée en revue, vous

Sur un cadre comme celui-ci, on comptera 3 dm2, c’est-à-dire 1 kg de miel.

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avez le total des dm2. Vous n’avez plus qu’à le diviser par 3 pour savoir de combien de miel dispose votre ruche. Cette informa-tion très précieuse vous indiquera quelle quantité de sirop vous devez donner pour parvenir à un stock suffisant. 1 l de sirop 3:2 (3 kg de sucre pour 2 l d’eau) donnera l’équivalent de 0.9 kg de miel, 2 l donneront 1,8 kg, etc. En gros, enlevez un dixième de la quantité liquide pour obtenir la quantité finale. A vous de faire le calcul pour arriver aux réserves nécessaire.Si vous souhaitez préparer le sirop vous-même, rien de plus facile : faites chauffer 2 l d’eau jusqu’aux premiers signes d’ébul-lition, et ajoutez, hors du feu, 3 kg de sucre. Le sirop en lui-même ne doit pas être porté à ébullition. Mélangez bien jusqu’à ce que tout le sucre ait fondu. Et voilà ! Le sirop doit toujours être donné le soir pour éviter

le pillage. Idéalement, si vous pouvez vous déplacer facilement à votre rucher, nourrissez tous les 2-3 jours et pas plus que ce que les abeilles peuvent emmagasiner en une nuit. Si votre rucher est éloigné, donnez-leur des seaux de 6 à 7 kg à la fois. Réglez néanmoins le débit en conséquence si vous ne souhaitez pas un bourrage trop rapide du corps. La reine doit encore pouvoir pondre jusqu’à mi-novembre. Plus le sirop est donné tôt, moins les abeilles d’hiver seront mises à contribution pour le maturer, ce qui augmente leur chance de bien hiverner. La nourriture devrait avoir été donnée intégralement avant le 15 septembre.

eliminer les vieux cadresCe moment où vous passez les cadres en revue est une très bonne occasion de faire une der-nière visite approfondie. Vous pouvez en profiter pour éliminer vos vieux cadres. En théorie, les cadres doivent être renouvelés selon un cycle de trois ans, mais un cadre de rive qui n’a connu que de la nourriture peut rester clair pendant longtemps alors qu’un cadre au cœur du nid à couvain qui a fait plusieurs cycles de ponte peut devenir noir en une saison. C’est donc l’aspect général qui doit vous décider : si en plaçant le cadre entre vous et une source lumi-neuse vous n’arrivez pas à voir votre main passer derrière, le cadre mérite d’être changé quel que soit son âge. Pour le renouvellement, il y a deux écoles : ceux qui retirent en automne et ceux qui retirent au printemps. En pratique, on est souvent obligé de faire un peu les deux. C’est souvent la présence de couvain qui oriente notre choix. Quelle que soit la période où vous visitez ne ratez jamais une occasion de retirer un vieux cadre momentanément dépourvu de couvain, quitte à le laisser un moment derrière la partition pour que les abeilles en récu-pèrent les provisions.

Certaines zones de ce cadre ne laissent déjà plus passer la lumière, il est en fin de vie et il faudra bientôt le remplacer…

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changer les reinesC’est un point toujours un peu sensible pour les débutants, mais je ne saurais trop insister sur l’avantage de marquer vos reines. Une multitude d’opérations en apiculture nécessite de savoir où elles se trouvent. Marquer les reines, c’est s’ouvrir une multitude de possibilités qui vous permettront de progresser. Bien entendu, et comme en tout, le problème vient de la peur de la première fois : comment trouver cette fameuse reine parmi toutes les abeilles ? Au début, trouver une reine peut sembler un exploit qui fait passer les dernières pages des albums de « Où est Charlie ? » pour de la rigolade. Mon maître (encore lui) m’avait imposé un exercice : lors d’une belle journée ensoleillée et chaude, quand les butineuses sont au travail, ouvre une ruche et ne la referme pas avant d’avoir trouvé la reine. Ça peut être un peu stressant, ça peut coûter une piqûre ou deux, mais je vous assure que c’est béné-fique à la longue. Après en avoir trouvé quelques-unes, on se fait l’œil. Une fois que vous l’avez trouvée, capturez-la avec une grille en forme de pince ou un autre outil permettant de le faire tout en douceur (dis-ponible dans le commerce), et n’hésitez pas à employer un piston permettant d’immobi-liser la reine entre une grille souple et un

Les reines marquées sont infiniment plus facile à trouver…

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peu de ouate ou de mousse (la douceur et encore la douceur). Guidez-la pour qu’elle laisse son thorax bien visible dans une maille et posez-y juste une goutte de peinture de l’année (vert pour 2019, n’utilisez que de la peinture spéciale provenant des magasins apicoles). Laissez-la se balader dans le piston quelques minutes le temps que la peinture sèche, et remettez-la dans la ruche. Si vous avez l’impression qu’elle a fait une attaque d’apoplexie et qu’elle ne bouge plus : pas de panique, ça arrive… Mettez-la tout doucement sur un cadre : les ouvrières auront tôt fait de l’aider à retrouver ses esprits.Marquer ses reines permet de les trouver et de les changer au besoin. Août est un mois très propice pour le faire. Si vos reines ont trois ans ou plus, tenter l’hivernage présente un risque : en l’absence de mâles matures jusqu’au printemps prochain, les jeunes reines élevées pour remplacer une éventuelles reine décédée pendant cette période ne pourront pas être fécon-dées. Suivant ce scénario catastrophe, c’est toute la colonie qui se voit condamnée.La vieillesse est donc un premier critère pour se décider à se procurer une nouvelle reine chez un éleveur. N’hésitez pas non plus à changer les reines des colonies sans vitalité qui ont stagné pendant que les autres se développaient : c’est par ces colonies-là, qui risquent de se faire piller et de devenir vectrices de propagation de maladies et de varroas, que des problèmes sanitaires s’introduiront dans votre rucher. Une colonie vraiment trop mal en point devrait d’ailleurs être soufrée à ce stade. C’est aussi notre rôle d’apiculteur que de faire passer le bien commun (de notre rucher et de celui de nos voisins) au-dessus de celui d’une ruche individuelle. Il existe ensuite d’autres critères qui peuvent vous décider : les abeilles sont-elles « méchantes » ? Tombent-elles du cadre quand vous le manipulez ? Ont-elles essaimé dans l’an-née ? A vous de décider si ces critères vous importent, mais sachez que les jeunes reines de sélection ne présentent en principe pas ce genre d’inconvénients. Personnellement, j’ai passé mes 10 premières années apicoles avec des abeilles croisées, bâtardes et très franchement méchantes. Puis avec l’expérience, je n’ai plus eu que des reines de race. Je me dis souvent que j’avais fait les choses à l’envers. En m’y mettant depuis le début, je me serais évité bien des périodes de découragement.Par manque de place, je ne détaille pas maintenant la méthode pour changer et introduire une nouvelle reine : référez-vous à la documentation disponible sur www.abeilles.ch et deman-dez conseil à l’éleveur chez qui vous vous fournissez.Vous voilà maintenant aux portes de septembre, l’occasion de jouir des derniers rayons de soleils avec la satisfaction d’un travail bien fait. Profitez des joies automnales et faites goûter votre miel à vos amis : nul doute qu’ils le trouveront délicieux et vous en achèteront quelques pots !

Texte et photos : Guillaume Kaufmann

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Procès-verbal du comité du 3 juillet 2019 à 17 h 15 à Neuchâtel

Personnes présentes :Pour le comité : Sonia Burri-Schmassmann, Isabella Moretti, Benoît Droz, Oli-vier Mooser, David Gillon, Guillaume Kaufmann, Francis Saucy et Max Huber.

1. PV du 15 mai 2019Il est accepté sans modification.

2. Assurance RC SARCertaines offres nous sont déjà parvenues et d’autres sont en attente. Ce dossier sera repris lors de notre prochaine séance de comité au mois d’août.

3. Premiers soins en cas de piqûre d’abeillesLa version française du document est présentée et acceptée par le comité. Le document fera l’objet d’un article dans la revue.

4. Tarifs annoncesLa nouvelle grille, qui nous été soumise en juin, n’a fait l’objet d’aucun commentaire de la part du comité, elle est donc acceptée. Les nouveaux tarifs seront transmis aux publicitaires avec la facturation du premier semestre.

5. Agenda apicoleLe comité a accepté le budget de CHF 4’200.- pour la version papier de l’agenda apicole, faisant suite au point 5 du compte-rendu de la séance du 9 avril 2019 publié dans la revue. Concernant les annonceurs, un courrier leur a été envoyé avec un délai de réponse fixé au 30 juillet. Toutes les annonces figureront sur la partie « donnée administrative.

6. DicastèresIsabellaSa prochaine visite de ruchers est fixée au 19 juillet. Le palmarès du concours des ruchers 2019 sera envoyé à Aude Steiner.

MaxIl relate la visite au Palais Fédéral du 5 juin, ainsi que l’audition au Grand Conseil genevois à propos de l’impact des néonicotinoïdes sur les abeilles.Il n’a toujours pas de nouvelles concernant la demande qu’il a faite auprès de l’administration fiscale fribourgeoise pour l’imposition fiscale de la SAR !

FrancisAprès le test de la nouvelle mise en page de la couverture, le comité a décidé de revenir à l’ancienne version. La commission de relecture de la revue RSA est composée d’Isabella, de Sonia et d’Eric Marchand.

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Francis doit également revoir si le nombre de revues imprimées est optimum, compte tenu des nouveaux membres qui rejoignent la SAR et qui ont droit à l’ensemble des revues de l’année. Enfin, le comité aborde l’idée d’avoir la revue en format A4. Ce point sera mis à l’ordre du jour de la séance du mois d’août.

OlivierConcernant l’informatique, il n’a reçu aucune réponse suite à sa demande d’éclaircissement sur le mode de facturation. Une lettre recommandée avec accusé de réception a donc été envoyée à la société concernée. Il est noté que la BienenSchweiz a eu également quelques problèmes ! Concernant l’élevage : les tests ADN ont donné des résultats réjouissants sur les ruches à mâles et les reines primées. On n’a constaté qu’un seul cas d’hybridation. Enfin, il y a lieu de faire une modification dans le texte figurant dans la revue de mai au sujet de la montée en station du Petit-Mont. Un rectificatif figurera dans une prochaine édition. De plus, il est à noter que la commission d’élevage d’apisuisse désire établir une carte des stations de fécondation pour toute la Suisse.

GuillaumeIl nous fait part de la réunion du comité de la fédération neuchâteloise auquel il a participé.

BenoîtLa réunion de la séance avec les représentants des fédérations aura vraisemblablement lieu dans la commune d’Oron à Palézieux.Les cours de formation des conseillers apicoles sont terminés et prochainement les partici-pants recevront leur attestation.

SoniaSuite aux bénéfices réalisés avec la vente des timbres postaux et conformément à la décision du comité d’investir cet argent dans un document didactique, notre présidente a pris contact avec des responsables du journal « La Salamandre ». Ils seraient intéressés à un partenariat concernant la création d’un document pour les enfants. Une prochaine rencontre avec les collaborateurs de la Salamandre est agendée au 13 août à Neuchâtel.Avenir de la SAR : lors du dernier comité, il a été évoqué de mettre en place un sondage rela-tif à l’avenir de la SAR. Sur proposition de la présidente, les membres ont accepté de mettre en place ce sondage. Sonia a demandé le document de BienenSchweiz qui a effectué un tel sondage en automne 2018. Aude Steiner va traduire ce document pour la prochaine séance de comité. Ce document servira de base pour notre audit.Journée des Abeilles 2020 à Lyss : il a été décidé d’uniformiser les stands de la STA, de BienenSchweiz et de la SAR avec l’utilisation des panneaux, roll-on, et bâches apisuisse. Chacun des membres du comité se voit attribuer une tâche pour cette manifestation. Une information sera publiée prochainement dans la revue.

7. apiserviceUne séance relative à la consultation de l’ordonnance SSA avec le directeur de l’OSAV, M. Hans Wyss, a eu lieu le mardi 2 juillet. Différents points ont été mis en évidence concer-nant l’apiculture :

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• pasd’élevagefermé• lesdétenteursd’abeillessontpresqueexclusivementdesapiculteursquipratiquentcelaà

titre de hobby• la solution actuelle garantit un effet maximal avec un minimum d’efforts financiers et

administratifs• inscriptionsàtitreindividuel• financementdescantonsetdelaConfédération.Sur la base de cette rencontre et des résultats de la consultation, des propositions seront soumises à apisuisse en août 2019.

8. apisuisseVisite au Palais fédéral : infos de Max comme relatées précédemment ainsi que dans la dernière revue. Le contre-projet aux initiatives « Contre les pesticides » a été refusé par la Chambre nationale ; il passera prochainement au Conseil des Etats. Un contact a été établi avec IP suisse pour une collaboration dans le cadre du programme label d’or. Les propositions seront traitées par la commission du miel apisuisse lors de la séance d’automne.

9. Cas de vols annoncéLe cas présenté a été traité selon les règlements en cours.

10. Divers et courriers.Prochaine séance, mercredi 7 août 2019.

Le secrétaire, Max Huber

Lu et répondu pour vousLe miel, meilleur que le sucre ? C’est sous ce titre provocateur que le magazine Coo-pération a publié un article qui a surpris les amateurs de miel et fâché le monde apicole. Voici la réponse envoyée au magazine par votre rédacteur :« Votre article peu nuancé du 25 juin assimile les miels au simple sucre de cuisine. Si sucre et miels sont en effet très proches du point de vue des calories, ils se différencient toutefois par la qualité et la diversité de leurs sucres, ainsi que par la présence de sels minéraux, de vitamines et d’enzymes, tous absents du sucre blanc. Comme le pain blanc et les corn flakes, le saccharose se situe dans la gamme des sucres très rapides. En revanche, les miels ont une vitesse d’absorption modérée comme la plupart des fruits, les céréales et le pain complet. Pour toutes ces raisons, les miels sont donc préférables au sucre blanc du point de vue diététique.

Francis Saucy, rédacteur de la Revue suisse d’apiculture »

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Abeilles urbaines en bonne santé à LucerneStefan Jans, conseiller régional pour la Suisse centrale, Service sanitaire apicole (SSA), [email protected] Lucerne, l’apiculture urbaine invalide sa réputation d’apiculture purement idéa-liste qui recourt à des systèmes de ruches non conventionnels. Luki Riechsteiner y contribue activement. Il plaide pour la mise en réseau des apiculteurs, une coopéra-tion de quartier ouverte et transparente en ville mais aussi et surtout avec de futurs apiculteurs.

pratiquer l’apiculture en villeLuki Riechsteiner s’occupe d’environ 70 colonies de production et jeunes colonies sur 10 sites en ville de Lucerne. Fort de ses douze années d’expérience, il a commencé l’apiculture avant même le grand essor apicole. Il produit son propre miel à partir de chacun de ses emplace-ments urbains. Il centrifuge au total 18 à 20 récoltes par saison. « Même si les ruchers sont distants de seulement quelques centaines de mètres entre eux, on peut quand même perce-voir la différence », dit-il. Ses abeilles et lui sont présents à Lucerne et, de par son attitude exemplaire, ouverte, tolérante et communicative, il influence et façonne l’apiculture dans la ville.

Miel et mielléeLes grandes miellées, par exemple de colza, ne se produisent pas en ville. En revanche, la cité offre une miellée constante et variée grâce aux parcs, allées, balcons, îlots de circulation et autres jachères. « En matière d’apiculture urbaine, une nouvelle approche s’est développée au cours des 20 dernières années. Les prés et les îlots de circulation sont plantés de fleurs sauvages et de jardin et sont moins fauchés. Les mesures d’économie présentent ici un avan-tage », dit en souriant Riechsteiner. En ville, les températures sont en moyenne plus élevées et les abeilles peuvent sortir plus souvent, ce qui peut certainement aussi contribuer à un bon rendement de miel.

Le miel est commercialisé exclusivement au plan local et Luki peut compter sur un réseau développé de longue date. Avec la transfor-mation d’une étable, il investit dans l’avenir. Une salle d’extraction carrelée et une chambre de refroidissement font partie de son équi-pement d’exploitation moderne. Il garde ses abeilles dans des ruches conventionnelles sur les toits, dans des cours et des jardins abri-tés. Il peut vendre une partie de sa production directement à des entreprises locales. C’est

BIENENGESUNDHEITSDIENSTSERVICE SANITAIRE APICOLESERVIZIO SANITARIO APISTICO

apiservice

L’apiculteur urbain Luki Riechsteiner en observation devant le trou de vol

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ainsi que, sur mandat de Tavolago AG, quelques colonies se trouvent sur le toit du chantier naval de la Société de navigation du lac des Quatre-Cantons.Luki utilise volontiers ses diverses apparitions médiatiques à la radio, à la télévision et dans les journaux pour faire son marketing. Cependant, il s’agit bien plus d’informer la population et les éventuels nouveaux apiculteurs. En tant qu’apiculteur urbain, il est souvent sollicité pour informer ou organiser des visites guidées en ville. « Il y a un engouement certain pour l’apicul-ture urbaine », constate Riechsteiner, même s’il se préoccupe davantage de l’artisanat (l’art et la manière de faire) que de l’endroit précis où cela se passe.

travail et artisanatPour Luki, l’apiculture n’est pas un passe-temps, c’est une passion, un métier. Il gagne sa vie en tant que paysagiste indépendant. Ce statut lui permet de travailler de manière flexible et de consacrer du temps à ses abeilles quand c’est nécessaire. Mais sans un travail en fin de journée, il serait impossible d’effectuer les tâches idoines à accomplir durant la haute saison.Les tâches à accomplir et l’afflux de travail en mai et juin sont évidemment aussi de mise en campagne. Fondamentalement, l’inspecteur de Lucerne, Christoph Bünter, confirme éga-lement que les problèmes en ville et à la campagne sont les mêmes à Lucerne. D’après son expérience, que des maladies apparaissent ou non n’a généralement rien à voir avec la race

Examen des colonies sur le toit

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d’abeilles, le type de ruche ou l’élevage en ville ou à la campagne. Il s’agit plutôt de la for-mation et de l’expérience des apiculteurs. « La moyenne d’âge des apiculteurs urbains est généralement plus basse et la fluctuation a tendance à être plus forte », explique Bünter.

promouvoir le dialogue et la prise de conscience de la réalitéCes observations, Luki les fait aussi. La densité d’abeilles le préoccupe également. Celle-ci est généralement plus forte en ville que dans la plupart des régions rurales. Fondamentalement, Luki est d’avis que : « plus la densité d’abeilles est forte, plus le risque est élevé. Nous n’avons pas besoin de plus d’abeilles et d’apiculteurs ». Lorsqu’il reçoit des demandes de personnes intéressées par l’apiculture, il prend son temps. Il montre volontiers son exploitation apicole, mettant en exergue l’investissement en temps et en argent. Dialoguer avec la nouvelle géné-ration est indispensable. Cela permet de couper court à des illusions et de montrer concrète-ment ce qu’est le métier d’apiculteur.Il y a quelques années, Sibylle n’a malheureusement pas pu bénéficier d’une telle introduction. Au terme du cours de base, elle a pratiqué l’apiculture durant deux ans en ville de Lucerne. « Je m’intéressais aux abeilles et je voulais découvrir l’apiculture par un biais ou un autre. Après ma conversation téléphonique avec l’instructeur du cours de base, j’ai suivi la première journée de cours, puis le cours en entier. » Elle a fait ses expériences : « l’apiculture a toujours été un passe-temps pour moi. Mais même quelques ruches nécessitent un soin particulier. Cette tâche à haute responsabilité est cependant devenue trop chronophage pour moi. » Elle a transmis son matériel et ses colonies à un nouvel apiculteur urbain. Ce faisant, Sibylle n’est pas la seule dans ce cas. Selon apisuisse, trois ans après le cours de base, deux bons tiers des diplômé/es possèdent encore leurs propres abeilles.De plus, certaines organisations d’apiculteurs urbains offrent des cours express. L’objectif est d’apprendre le métier aux nouveaux apiculteurs en quelques heures. A titre de comparaison, le cours de base de la SAR dure 18 demi-journées et nécessite en outre un auto-apprentissage de 20 à 40 heures. Les inspecteurs des ruchers constatent dans différentes villes que les apiculteurs urbains sont en partie mal ou pas du tout formés. Avec la forte densité d’abeilles dans les villes, cela entraîne plus rapidement des problèmes qu’en milieu rural.Chaque apicultrice, chaque apiculteur est responsable de la relève. Une marraine ou un par-rain apicole serviable et engagé/e a déjà préservé maints nouveaux apiculteurs d’insomnies. Informer les personnes intéressées de manière pragmatique avant l’inscription au cours de base et leur donner un aperçu du métier passionnant et varié qu’est l’apiculture, est à mon avis un devoir. Cela permet de clarifier des attentes bien à l’avance et de gagner des apiculteurs actifs et bien formés pour l’avenir. Le savoir existe, il suffit de le diffuser, et pas seulement parmi les jeunes apiculteurs.

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Points importants pour les personnes intéressées par l’apiculture urbaine• S’informer au préalable de ce que signifie s’occuper d’abeilles (en temps et en argent)• Si l’investissement semble trop important, mieux vaut cultiver des plantes mellifères

indigènes pour abeilles ou promouvoir les abeilles sauvages• En cas d’intérêt pour les abeilles mellifères : choisir un emplacement de telle

manière que personne ne se sente molesté par les abeilles (p. ex. allergies) – de plus, un site sur toit n’est pas toujours idéal en raison du microclimat pour les abeilles et de l’accessibilité pour l’apiculteur

• Suivre un cours de base de 18 demi-journées pour apprendre le métier d’apiculteur• Lors de l’acquisition de ses propres abeilles : annoncer l’emplacement des colonies à

l’office vétérinaire cantonal (obligatoire)• Devenir membre de la société apicole locale (vous restez ainsi informé/e et pouvez

échanger avec d’autres apiculteurs)• Lors du choix de la ruche, veiller à ce que les cadres puissent être retirés pour

examiner les colonies et permettre ainsi de contrôler la santé des abeilles• Respecter les autres prescriptions légales• Empêcher/prévenir l’essaimage• En cas d’incertitudes, adressez-vous au SSA (0800 274 274 ou à votre conseiller

régional du SSA), au conseiller apicole de la société locale ou à l’inspecteur des ruchers en cas de suspicion d’épizootie

Dernières découvertes et déceptions de la sciencevarroa se nourrit du corps gras et non de l’hémolymphe des abeilles !

Au début de l’année, on apprenait dans un article publié dans une grande revue scientifique américaine que, contrairement à ce que l’on croyait depuis toujours, Varroa ne se nourrit pas de l’hémolymphe (ou « sang ») des abeilles, mais du corps gras de l’insecte, un organe qui joue un rôle analogue à notre foie. On ne connaît pas encore les conséquences de cette décou-verte, mais certains craignent que la nocivité du parasite soit bien plus élevée que ce que l’on supposait jusqu’à présent, en particulier pour les abeilles d’hiver. Ce qui est terriblement navrant est que l’hypothèse erronée reposait sur des travaux très anciens, écrits en russe, mal traduits ou jamais lus, mais cités et répétés à l’envi par les chercheurs occidentaux qui n’ont jamais pris la peine d’en vérifier la pertinence.

Francis Saucy, rédacteur

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Rapport annuel 2018

Charrière J.-D., Dietemann V., Kast Ch., Droz B., Dainat B., Jeker L. Agroscope, Centre de recherche apicole, 3003 Berne

Exploitation apicole et infrastructure d’essai

B. Droz, J. Rust

Les pertes hivernales dans nos sept ruchers au cours de l’hiver 2017/2018 se sont élevées à 8 %. Celles-ci sont dues en grande partie aux pertes de reines ainsi qu’à quelques ruches trop faibles. 130 colonies étaient donc disponibles au printemps 2018 pour la réalisation des essais de terrain. Plus de 50 nucléi et près de 150 reines ont été produits au cours de la saison pour les besoins des essais et le renouvellement du cheptel. A l’automne 2018, nous avons hiverné 100 colonies de production, 25 nucléi ainsi qu’une quinzaine de colonies en ruchette Mini-Plus. La miellée de printemps a été variable selon les régions : particulièrement généreuse dans le Seeland, mais plus limitée dans d’autres ruchers. La miellée tardive de miellat dans certaines régions n’a concerné nos ruchers que partiellement. Un de nos ruchers ayant présenté un cas de loque européenne, un assainissement complet de celui-ci a été réalisé avec succès (voir § Assainissement de la loque européenne par la méthode des essaims ouverts).

• Pathologies apicolesTraitement à l’acide formique des ruchettes à nuclés

J.-D. Charrière., B. Droz, R. Lerch (Service sanitaire apicole)

La création de jeunes colonies en nombre suffisant pour renforcer certaines colonies de production ou pour rempla-cer des colonies perdues est une mesure importante de la conduite moderne de son cheptel. L’apiculteur-trice dispose par contre de peu de recommandations pour traiter à l’acide formique ses jeunes colonies logées en ruchettes. En 2017, nous avons réalisé un essai préliminaire pour aborder cette question, ce qui nous avait permis de retenir deux diffuseurs à acide formique pour la suite des essais. En automne 2018, nous avons travaillé avec 24 apiculteurs-trices de toute la Suisse et utilisant des ruchettes à nucléi de type suisse et Dadant. Nous avons évalué pour les diffuseurs « Liebig » et « MAQS » l’efficacité sur Varroa, la survie des reines et des colonies ainsi que l’impact sur la force des colonies à l’entrée et à la sortie de l’hiver 2018/2019. Les résultats sont actuellement mis en valeur et seront présentés pro-chainement dans la presse apicole. L’essai sera vraisembla-

centre de recherche apicole

Les recommandations pour traiter à l’acide formique les ruchettes à 5-6 cadres sont très empiriques actuellement.

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blement reconduit en 2019, car il est généralement préférable de répéter de tels essais qui sont fortement influencés par les conditions climatiques.

Facteurs influençant l’efficacité des diffuseurs d’acide formiqueV. Dietemann, B. DainatDans l’article de la RSA 6/2016, nous avions présenté les résultats de nos essais pour tester l’efficacité des différents diffuseurs d’acide formique disponibles sur le marché et pour identi-fier les facteurs qui influencent cette efficacité. Au cours de l’année 2017, nous avons récolté et analysé les résultats des essais effectués dans les autres pays participant (Allemagne, Italie, Autriche) à ce projet dans le cadre du réseau COLOSS. Cette analyse est encore en cours et les conclusions seront publiés dans une revue scientifique puis communiquées via la presse apicole.

Consulting pour des projets externesB. Droz, J.-D. Charrière, ApizoomLes comptages de la chute naturelle ou de traitement des varroas est un travail fastidieux et chronophage. Ils demandent également de l’observateur des capacités visuelles qui, avec l’âge, ne sont plus toujours présentes. Un outil de comptage automatique de ces chutes serait donc d’un grand intérêt pour connaître l’infestation des colonies par Varroa, information indispensable pour une lutte conséquente et efficace. Nous collaborons avec le firme suisse Apizoom et l’EPFL au développement de cet outil de reconnaissance visuelle sur la base de photos des fonds grillagés. L’année 2018 a été l’occasion de récolter encore plus de données de terrain pour améliorer les performances de cet outil. En effet, l’intelligence artificielle uti-lisée dans le programme informatique se base au départ sur d’innombrables observations et corrections faites par l’homme. Nous espérons que cet outil pourra être mis à disposition des apiculteurs-trices dans un proche avenir.

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Aluen CAPB. Droz, J.-D. Charrière, B. Dainat en collaboration avec J. Vallon de l’ITSAPUn nouveau produit argentin de lutte estivale contre les varroas à base d’acide oxalique en lanière (Aluen CAP) est commercialisé en Amérique du Sud et l’efficacité semble être bonne sous ces latitudes. L’application en lanière permet un traitement à long terme sur plusieurs générations de couvain, ce qui devrait compenser l’absence d’efficacité de ce produit sur les varroas se trouvant dans les cellules operculées. Nous avions déjà testé ce produit en 2015 afin d’évaluer son efficacité dans les conditions suisses avec des résultats prometteurs. Nous avions répété ces tests en 2016 avec 70 colonies disposées dans 4 ruchers. Les critères d’évaluation étaient l’efficacité contre les varroas, la tolérance des abeilles et le risque de résidus dans les miels du printemps suivant. La moitié des colonies ont été traitées avec ces lanières et l’autre moitié ont été traitées de façon conventionnelle à l’acide formique en août et en septembre. Nous n’avons pas observé de différences entre les deux groupes concernant la force des colonies lors de la mise en hivernage et à la sortie de l’hiver ainsi que pour les teneurs en acide oxaliques des miels. L’efficacité des traitements avec les lanières à base d’acide oxalique s’est révélée par contre 15 à 20 % inférieure à celle obtenue avec l’acide formique, ce qui rendait ce produit peu intéressant. Des collègues français ayant réalisé des essais similaires arrivaient à des résultats beaucoup plus probants, mais avec une nouvelle formulation. En 2018, nous avons donc refait une série de test avec la nouvelle formulation dans 36 colonies réparties sur trois ruchers. La mise en valeur des résultats de l’essai n’est pas encore terminée, mais il apparaît déjà que l’efficacité est à nouveau inférieure à celle obtenue

Les lanières du produit argentin sont placées durant 42 jours dans les ruches

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avec les traitements classiques à l’acide formique. Nous rapporterons les résultats de cet essai dans la presse apicole dans le courant de 2019.

Résistance contre les varroas

V. Dietemann, B. Droz, IBH Uni Berne

Nous collaborons avec l’Institut sur la santé de l’abeille (IBH) de l’Université de Berne qui dirige un projet européen, dont le but est de déterminer l’importance du bagage génétique et de l’environnement dans la résistance des colonies face à Varroa. Pour cela, les instituts de sept pays (Allemagne, Suède, Hollande, Norvège, Suisse, France et Belgique) ont importé ou ont échangé des reines de populations résistantes. Ces reines de Gotland, d’Avignon et de Norvège ont été introduites dans des essaims locaux. Une fois les colonies peuplées des descendantes de ces reines résistantes, leur développement et leur taux d’infestation par les varroas ont été suivis sur plus d’une année et comparés à ceux de colonies locales servant de contrôle. Aucune des colonies dans cet essai n’a été traitée. Si ces colonies résistantes sur-vivent sans traitement dans leur nouvel environnement, cela signifie que leurs caractéristiques de résistances sont majoritairement génétiques et peu influencées par l’environnement. Si elles succombent au parasite, nous aurons progressé dans la compréhension de la résistance, dont la composante environnementale aura été mise en évidence. Ces observations influence-ront la façon de sélectionner la résistance des abeilles face aux varroas. Au printemps 2018, 16 colonies étaient encore en vie sur les 48 qui ont démarré l’essai en été 2016. Les résultats de ces tests sont en cours d’analyse et nous les communiquerons ultérieurement.

Une meilleure compréhension de la résistance face aux varroas peut aussi être acquise par l’étude de leur hôte d’origine, l’abeille asiatique Apis cerana, naturellement résistante à son parasite. Nos essais en Thaïlande et en Chine nous ont montré une haute sensibilité du couvain d’ouvrières face à l’infestation par V. destructor. Ce phénomène inconnu jusqu’alors est très certainement le déclencheur du bien connu comportement d’hygiène d’Apis cerana, entraînant le retrait du couvain et de son parasite et empêchant ainsi la reproduction de ce dernier.

Afin de déterminer si les colonies d’Apis mellifera pourraient aussi être protégées par des larves plus sensibles à Varroa (mieux vaut moins d’ouvrières saines que davantage en mau-vaise santé), nous avons développé une méthode pour mesurer la sensibilité des larves à une blessure légère en nous inspirant du « pin-test » classique. Nous utilisons actuellement ce test pour mesurer la variation de sensibilité larvaire dans la population d’A. mellifera suisse. Les résultats sont pour l’instant ambivalents et nous essayons de standardiser davantage le test. Une mise en relation de ce caractère avec le taux d’infestation par Varroa des colonies nous donnera une première estimation du potentiel de ce nouveau caractère pour la sélection de la résistance.

D’autres résultats sur la reproduction et la diversité génétique des espèces de Varroa en Asie ont été analysés et les articles scientifiques correspondants sont en préparation. Lors de nos récoltes de Varroa destructor dans le couvain de faux bourdons d’Apis cerana en Chine, nous avons occasionnellement trouvé Varroa underwoodi, une autre espèce de varroa qui parasite A. cerana en Asie. Nous avons profité de ces échantillons pour étudier la distribution, la struc-

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ture génétique des populations et la reproduction ce cette espèce peu connue afin de détermi-ner si elle pourrait aussi représenter un danger pour A. mellifera. Nous n’avons pas détecté de changements d’hôtes vers A. mellifera, mais une haute diversité génétique des populations, qui pourrait faciliter un tel événement. Cette espèce de varroa ne se reproduit que dans le couvain de faux bourdons, comme les espèces mieux connues, mais est trouvée à des taux d’infestations inférieurs. Bien qu’un danger de changement d’hôte ne puisse être écarté, le risque posé par cette espèce semble faible. Une publication scientifique en 2019 dans la revue « Journal of Economic Entomology » décrit ces résultats en détail (DOI : 10.1093/jee/toy288).

Varroa vs néonicotinoïdesV. Dietemann, IBH Uni BerneLes pertes de colonies sont attribuées à des phénomènes multifactoriels. Deux des facteurs les plus cités sont le parasitisme par Varroa et l’exposition aux insecticides de la famille des néonicotinoïdes. Il n’existe pas de travaux qui démontrent l’importance d’un de ces facteurs par rapport à l’autre, ni si ceux-ci agissent en synergie. Ces questions ont été abordées lors d’un projet en collaboration avec l’IBH. Un article scientifique est sorti en 2019 dans la revue « Scientific reports » (doi.org/10.1038/s41598-019-44207-1) et les résultats seront prochaine-ment communiqués dans la presse apicole.

Vaccin contre la loque européenneV. Dietemann, S. Thurnheer (Master Uni Lausanne), V. Kilchenmann, B. DainatLa loque européenne pose de graves problèmes dans certaines régions de Suisse. Il n’existe à ce jour pas de médicament autorisé pour traiter les colonies contre cette maladie. Dans le cas de la loque américaine, des publications scientifiques ont montré qu’il pourrait être possible de vacciner la reine afin de transmettre une immunité augmentée à sa descendance ouvrière. Nous avons voulu déterminer si un tel transfert d’immunité intergénérationnel pouvait éga-lement être observé dans le cas de la loque européenne. Avec le travail de Sarah Thurnheer, étudiante en Master à l’Université de Lausanne, nous avons tout d’abord étudié l’effet sur la santé des reines d’une exposition à plusieurs concentrations de bactéries de la loque qui serait nécessaire à une telle vaccination. Les résultats sont en cours d’analyse. Il est prévu qu’une nouvelle étudiante en Master reprenne le projet en 2019 pour vérifier que la concen-tration qui n’a pas eu d’effets négatifs sur les reines permette bien un transfert d’immunité.

Assainissement de la loque européenne par la méthode des essaims ouvertsB. Droz, J.-D. Charrière, V. KilchenmannLa loque européenne est un problème pour l’apiculture suisse et, lorsqu’un rucher est touché, les colonies présentant des symptômes de la maladie doivent être détruites. De plus, si plus de la moitié des colonies d’un rucher sont déclarées malades, c’est l’entier du rucher qui doit être détruit. Par l’élimination des colonies atteintes de loque, les plus importantes sources de bactéries sont éliminées, mais les colonies saines du rucher sont souvent également por-teuses de la bactérie. Ceci peut engendrer une récidive de la maladie.

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L’assainissement par la formation d’essaims artificiels de toutes les colonies asymptoma-tiques du rucher peut permettre d’éviter la destruction de l’entier des colonies dans le cas où plus de la moitié sont atteintes et de réduire le risque de récidive.En 2017, nous avions assaini un rucher malade par la méthode des essaims claustrés et le suivi de la charge bactérienne des colonies par la méthode PCR avait démontré le succès de la démarche. En 2018, en raison d’un cas de loque européenne dans l’un de nos ruchers, un assainissement complet a été effectué par la méthode des essaims ouverts. Le protocole était le suivant :- Former un essaim artificiel avec chaque colonie dans une ruche propre contenant des cadres

avec amorces de cire (la reine est encagée).- Fondre tous les cadres, nettoyer et désinfecter tout le matériel.- Ne pas nourrir les colonies pendant 48 h.- Transférer les essaims dans les ruches propres contenant des cires gaufrées et les nourrir.Cette procédure a permis de réduire très fortement la charge bactérienne des 33 colonies assainies. Les analyses effectuées après assainissement ainsi qu’au printemps suivant se sont toutes avérée négatives.

• Biologie de l’abeilleLongévité des abeillesV. Dietemann, M. Eyer, B. DainatNos précédents travaux sur l’effet de la longévité des abeilles en fonction du contexte démo-graphique de la colonie ont suscité l’intérêt de collègues étrangers. Ainsi, un doctorant d’un laboratoire brésilien spécialisé dans la physiologie de l’abeille a passé plusieurs semaines dans notre équipe pour étudier plus en détail la physiologie du vieillissement chez les ouvrières. Il a pu montrer un lien entre changements épigénétiques (modification de l’activité de l’ADN, mais non de sa constitution) et contexte social. Une publication scientifique décrit ces résul-tats (Scientific Reports, DOI : 10.1038/s41598-018-29377-8). Par ailleurs, nous continuons nos travaux sur l’établissement d’un marqueur physiologique de la vieillesse chez les ouvrières qui permettrait de mieux étudier ce phénomène. Une publication scientifique est en préparation et ce thème fera l’objet d’une présentation à la conférence Apimondia à Montréal.

• Produits apicolesAlcaloïdes pyrrolizidiniques dans les produits apicolesC. Kast, V. Kilchenmann en collaboration avec K. Bieri (Institut de biologie pour l’analyse du pollen)De nombreux aliments d’origine végétale comme le thé ou le miel peuvent contenir des com-posants végétaux secondaires indésirables, appelés alcaloïdes pyrrolizidiniques (AP). Lorsque les abeilles recueillent du pollen contenant des AP sur les fleurs qu’elles butinent, ces compo-sants indésirables parviennent dans le pollen, qui peut être ensuite vendu comme complément alimentaire.

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En Europe, la vipérine est souvent à l’origine de la présence d’AP dans le pollen. C’est pourquoi nous avons analysé des pelotes de pollen de vipérine récolté sur des sites au Tessin et près de Bâle, où la vipérine se trouve en abondance. Pour notre étude, nous avons pu compter sur l’aide de quelques apiculteurs-trices, qui ont récolté pour nous, entre 2012 et 2014, du pollen toutes les semaines pendant la floraison de la vipérine. Sur les sites tessinois, les abeilles ont récolté 74 espèces différentes de pollen, parmi lesquels le pollen de châtaignier (Casta-nea sativa) était la source de pollen la plus importante pour les abeilles, et cela malgré que les châtaigniers étaient infestés par le cynips pendant les années d’observation et ont donc produit moins de fleurs. D’autres sources importantes de pollen étaient l’érable, le chêne et diverses plantes de la famille des rosacées (baies, arbres fruitiers, buisson ardent). Le spectre de pollens récoltés à Bâle, avec 134 espèces de pollen différentes, était plus diversifié qu’au Tessin. Il comprenait le pollen de plantes cultivées telles que le colza et le maïs ainsi que des plantes de prairie comme le pissenlit, le trèfle blanc et le plantain. Il y avait également d’autres sources importantes de pollen, telles que l’érable, le cornouiller, les arbres fruitiers, les baies et le lierre.Nos investigations sur tous les sites ont montré que les abeilles ont récolté très peu de pelotes de pollen de vipérine pendant sa période de floraison. Le pollen de vipérine contient cepen-dant des teneurs très élevées en AP, de sorte que très peu de pelotes de pollen suffisent pour contaminer un lot entier de pollen. Si une analyse chimique des AP dans le pollen est effec-tuée pour en déterminer la qualité, cette analyse devrait absolument inclure l’échivulgarine/échivulgarin-N-oxyde, le principal alcaloïde du pollen de vipérine.

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Légende : survie des larves et taux d’éclosion des abeilles : le pollen de vipérine contient de l’échivulgarine qui, dans l’alimentation des larves d’abeilles, est toxique même en petites quantités. Le taux de survie des larves ainsi que le taux d’éclosion des abeilles ont été fortement réduits avec une dose d’échivulgarine de 14,1 µg/larve (courbe bleue) ou de 28,2 µg/larve (courbe rose). Aucun effet négatif sur la survie des larves n’a été observé pour une dose allant jusqu’à 7,1 µg d’échivulgarine par larve (courbe verte). Le taux d’éclosion des abeilles après 21 jours pour ce dosage était comparable à celui des abeilles témoins (courbe noire) ou à celui des abeilles ayant été soumises à des doses plus faibles (courbe jaune et rouge).

En outre, nous avons résumé nos études d’AP présents dans le miel suisse dans un chapitre de livre : Pyrrolizidine alkaloids – a case study of Swiss honey (2019) In : Chemical hazards in foods of animal origin, (https ://doi.org/10.3920/978-90-8686-877-3_21).

Les alcaloïdes pyrrolizidiniques sont-ils toxiques pour les abeilles ?M. Lucchetti, V. Kilchenmann, C. Kast en collaboration avec G. Glauser et C. Praz (Uni Neuchâtel)La vipérine est une plante mellifère très appréciée des abeilles. Cependant, elle contient des composants végétaux secondaires, appelés alcaloïdes pyrrolizidiniques (AP). Lorsque les abeilles récoltent du pollen et du nectar de vipérine, elles rapportent ces AP dans la colo-nie. Matteo Lucchetti, doctorant chez Agroscope, a isolé divers AP de fleurs de vipérine afin

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de tester la toxicité du pollen de vipérine pour les abeilles. Il a mélangé les AP isolés avec du pollen exempt d’AP, mélange qu’il a ensuite donné en nourriture aux abeilles fraîchement écloses. Ses essais ont montré que les abeilles adultes tolèrent relativement bien les AP. Il est donc probable que la vipérine présente un faible risque pour les abeilles adultes. Comme elles récoltent différents types de pollen, le pollen de vipérine se mélange avec le pollen d’autres espèces végétales, ce qui « dilue » les AP toxiques.

Par contre, pour les larves, même de petites quantités d’alcaloïdes pyrrolizidiniques, comme l’échivulgarine, dans la nourriture étaient mortelles.

Matteo Lucchetti a pu démontrer que seule une petite fraction des AP présents dans le pollen et le pain d’abeilles parvient effectivement dans la gelée larvaire produite par les nourrices. Aussi ces toxines végétales ne présentent-elles guère de risque pour les larves sensibles. Au cours de l’évolution, les abeilles mellifères se sont bien adaptées à ces toxines végétales, en nourrissant leurs larves de gelée larvaire contenant peu de AP. Nous avons publié ces résultats en mars 2018 dans la revue « Proceedings of the Royal Society B » (DOI : 10.1098/rspb.2017.2849). Vous trouverez le lien vers cette publication sur notre site Internet (www.apis.admin.ch : Abeilles > Produits apicoles > Miel > Résidus dans le miel > Alcaloïdes pyrro-lizidiniques).

Programme national de surveillance de la cire d’abeille suisseC. Kast, V. Kilchenmann

Dans le cadre d’un programme de surveillance à l’échelle suisse, le Centre de recherche api-cole, en collaboration avec des transformateurs de cire suisses, analyse depuis plus de 25 ans des échantillons de cires gaufrées à la recherche de résidus de produits de traitement contre les varroas. Ces analyses permettent d’évaluer la qualité de la cire d’abeilles suisse et donnent un aperçu des méthodes de traitement utilisées dans l’apiculture suisse. Les conta-minations de la cire d’abeilles suisse par le bromopropylate (Folbex VA, n’est plus autorisé), le fluvalinate (Apistan, n’est plus autorisé) et le coumaphos (CheckMite+, autorisé depuis 2006 ; Perizin, n’est plus autorisé) ont régulièrement diminué entre 1998 et 2013 pour se stabiliser à un faible niveau. Ces dernières années cependant, on a observé une augmentation des résidus de coumaphos due à l’utilisation de produits contenant cette substance, tels que le CheckMite+, pour lutter contre les varroas. Afin que la cire d’abeilles suisse reste de bonne qualité à l’avenir aussi, nous déconseillons d’utiliser ce produit.

Au Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires du canton de Fribourg, les échantillons moyens de cires gaufrées ont été analysés quant à la présence de résidus d’ami-traz et de métabolites d’amitraz. Des traces de métabolites d’amitraz ont été détectées dans certains échantillons. Autrement dit, des produits non autorisés en Suisse à base d’amitraz sont probablement utilisés.

De plus, nous avons fait examiner les échantillons moyens de cires gaufrées au « Lände-rinstitut für Bienenkunde Hohen Neuendorf » (Allemagne) quant à la falsification avec de la paraffine et de la stéarine. Aucun additif de paraffine ni de stéarine n’a été trouvé au-dessus de la limite de détection.

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L’application du CheckMite+ entraîne des résidus élevés dans la cireC. Kast, V. Kilchenmann, B. Droz

Afin de déterminer les quantités de résidus dans la cire après une seule application de Check-Mite+, nous avons traité 15 colonies avec ce produit. Immédiatement après le traitement et au cours de la saison suivante, nous avons analysé plusieurs échantillons de cire prélevés dans le couvain et la hausse à miel à la recherche de résidus. Nos analyses confirment que l’utilisation de CheckMite+ entraîne des niveaux de résidus très élevés dans la cire. Dans un test en labo-ratoire, nous avons pu démontrer que ces quantités de résidus portent préjudice au couvain. Nous avons trouvé des niveaux de résidus particulièrement élevés dans les rayons qui ont été en contact avec les bandes de CheckMite+ pendant le traitement. Après l’application de CheckMite+, les anciens rayons ne doivent donc pas être transformés en nouvelles cires gau-frées. Il est important que la cire qui a été au préalable en contact avec le CheckMite+ n’entre pas dans le cycle suisse de la cire.

Nous conseillons donc fortement aux apiculteurs-trices de ne pas utiliser de CheckMite+ pour lutter contre les varroas, car des quantités élevées de résidus de coumaphos dans la cire ont un effet négatif sur le développement des larves. De plus, les résidus peuvent également passer dans le miel et nuire à sa qualité.

Passage d’amitraz de la cire dans le mielC. Kast, V. Kilchenmann, B. Droz en collaboration avec le Service de la sécurité ali-mentaire et des affaires vétérinaires du canton de Fribourg

L’amitraz n’est pas autorisé en Suisse en tant que médicament vétérinaire pour les abeilles. Une campagne intercantonale menée par les cantons romands laisse supposer que certains produits contenant de l’amitraz sont utilisés en Suisse.

Il se pourrait cependant que les résidus détectés dans le miel soient dus à de la cire contami-née (par exemple, provenant de pays voisins). Nous avons voulu éclaircir cette question dans un essai en laboratoire. A cette fin, de l’amitraz a été ajouté à diverses concentrations dans la cire fondue. Des « sandwiches » composés de cire - miel – cire ont été confectionnés dans des boîtes de Pétri. Ils ont été ensuite conservés dans un incubateur à 30°C pendant un mois. Dans cet essai en laboratoire, nous avons pu démontrer qu’environ 1/10 des métabolites d’amitraz peuvent passer de la cire dans le miel. Par conséquent, la cire contaminée peut entraîner des résidus d’amitraz dans le miel. Nous déconseillons donc d’acheter de la cire à l’étranger, car contrairement à la Suisse, dans certains pays, les produits contenant de l’amitraz sont auto-risés en apiculture.

• Protection de l’abeille et pratiques apicoles

Pertes hivernalesJ.-D. Charrière, R. Sieber (BienenSchweiz)

Pour la onzième année consécutive, BienenSchweiz et le CRA ont mené l’enquête sur les pertes hivernales en recueillant et en analysant les données de 1155 apiculteurs-trices suisses

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(Revue suisse d’Apiculture 9/2018). Le questionnaire destiné à quantifier ces pertes se base en grande partie sur les propositions émises par le réseau international COLOSS, ce qui per-met des comparaisons avec les autres pays européens. Les pertes de colonies durant l’hiver 2017/2018 se sont élevées en moyenne à 13,8 %, ce qui représente 7 points de pourcentage en moins par rapport à l’année précédente, mais reste tout de même trop important.

Les données de 36 pays, dont celles de la Suisse, ont été publiées dans la revue scientifique « Journal of Apicultural Research » DOI : 10.1080/00218839.2019.1615661).

Evaluation des risques pour les abeilles des produits phytosanitairesL. Jeker, M. Eyer

Le CRA a été mandaté par l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) afin d’évaluer les risques potentiels des produits phytosanitaires pour les abeilles avant leur mise sur le marché. Les produits déjà sur le marché doivent également être réévalués, si de nouvelles preuves sug-gèrent une mise en danger des pollinisateurs. Dans le cadre de cette tâche légale, le CRA a effectué en 2018 pas moins de 80 expertises et, si nécessaire, a émis des restrictions d’utili-sation des produits concernés (phrases de sécurité SPe 8).

Les exigences en matière d’évaluation des risques pour les abeilles ont changé depuis 2016, tant dans l’UE qu’en Suisse ; des données supplémentaires sont donc nécessaires pour la soumission d’un dossier d’homologation. Afin de recueillir ces nouvelles données, de nou-velles méthodes doivent être mises au point et testées dans plusieurs pays dans le cadre d’un processus de validation pluriannuel (essais interlaboratoire à l’échelle internationale) avant d’être reconnues comme directives internationales de l’OCDE. Agroscope participe active-ment au développement de ces méthodes.

La participation à ces essais interlaboratoire à l’échelle internationale est très importante pour les autorités suisses ; ils permettent d’obtenir et d’apporter de nouvelles connaissances

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Pertes hivernales recensées en Suisse ces onze dernières années

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en matière de protection des abeilles et d’avoir une influence directe sur le développement des méthodes. Ainsi, l’évaluation des risques pour les abeilles et l’homologation des produits phytosanitaires peuvent être adaptées et améliorées en fonction des connaissances les plus récentes.

Validation de la méthode RFID pour l’évaluation des effets sublétaux des produits phytosanitairesL. Jeker, M. EyerDepuis quatre ans, le Centre de recherche apicole par-ticipe à un essai interlaboratoire à l’échelle internatio-nale destiné à valider la méthode de test RFID. Cette méthode a pour but d’étudier les effets sublétaux (non létaux) sur les abeilles, comme leur sens d’orientation et leur capacité de mémorisation. L’essai interlabora-toire est réalisé dans douze laboratoires de cinq pays (Allemagne, Italie, Angleterre, France et Suisse) selon le même protocole. A l’aide de la technologie RFID (Radio Frequency Identification), le taux et le temps de retour des butineuses à la ruche sont déterminés. La RFID est une technologie de communication auto-matique et sans contact qui sert à l’identification des Abeille avec une puce RFID sur le dos

Ruche équipée de lecteurs RFID au trou de vol

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personnes, des animaux, des marchandises, etc. Les abeilles munies d’une puce RFID sont enregistrées et identifiées par un dispositif de lecture à leur retour dans la ruche. Ces infor-mations permettent ensuite d’étudier l’activité et le taux de retour des abeilles. La fiabilité de cette méthode doit encore être vérifiée.Nous avons également étudié divers paramètres susceptibles d’influencer la méthode ou les résultats des tests, par exemple l’influence possible de la structure paysage sur le comporte-ment de vol des abeilles. Nous avons testé la méthode RFID sur deux structures paysagères différentes (rurale et urbaine) et comparé les résultats. Nous avons également étudié si l’ali-mentation en groupe de dix abeilles ou l’alimentation d’abeilles individuelles ont une influence sur les résultats. Dans les essais avec des abeilles, il est courant de les nourrir en petits groupes de dix individus (traitement oral), car les abeilles ont la particularité d’échanger de la nourriture entre elles (trophallaxie), de sorte que toutes les abeilles reçoivent de la nourriture et que le traitement est administré de manière uniforme parmi elles.

Nourrissage des abeilles en groupe ou individuellement

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Dans notre essai cependant, il a été démontré que l’effet perturbateur d’un pesticide sur l’orientation différait significativement entre une alimentation en groupe et une alimentation individuelle. Cela indique que la trophallaxie ne garantit pas une distribution uniforme des aliments contaminés.

Nos constatations aident à améliorer les méthodes et à éliminer d’éventuelles faiblesses dans le processus de validation. Nous avons présenté nos données lors de divers congrès et le protocole d’essai international a été adapté en conséquence.

Les travaux de validation se poursuivront au niveau international en vue de soumettre d’ici un à deux ans la méthode à l’OCDE sous la forme de nouvelles lignes directrices.

La télévision suisse alémanique (émission Einstein) nous a suivis et filmés lors de la réalisa-tion des essais avec la RFID. L’émission intitulée « Sind unsere Insekten noch zu retten ? » (en allemand seul.) a été diffusée sur la SRF le 11.10.2018. https ://www.srf.ch/sendungen/einstein/sind-unsere-insekten-noch-zu-retten-2Parallèlement à cet essai interlaboratoire, nous avons travaillé en collaboration avec la Haute école spécialisée de Muttenz pour savoir si l’exposition à un produit phytosanitaire avait une influence sur le taux de retour dans la ruche et sur l’expression des différents gènes. Les essais se poursuivront en 2019. Les résultats pourraient permettre de mieux comprendre les mécanismes d’action d’un produit phytosanitaire.

Evaluation des risques des biocides (Recherche bibliographique réalisée sur mandat de l’OFEV)M. Eyer, L. JekerCes travaux ont servi à établir l’état des connaissances actuelles devant permettre de déduire les mesures pertinentes d’évaluation du danger potentiel des biocides pour les abeilles mel-lifères. L’élaboration d’une évaluation des effets des biocides sur les abeilles mellifères semble être une option souhaitable qui pourra être examinée en colla-boration avec des collègues étrangers.

Brochure Agridea « Protéger les abeilles lors de l’utilisation de produits phytosanitaires »L. JekerEn collaboration avec l’OFAG et Agridea, nous avons élaboré une brochure qui fournit des informations sur les mesures de la bonne pratique agricole et des ins-tructions d’utilisation des pesticides pour la protec-tion des abeilles dans et à proximité des cultures.

www.agridea.ch/fr/publications/publications/production-vegetale-environnement/arboriculture/proteger-les-abeilles-lors-de-lutilisation-de-produits-phytosanitaires/

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Agripol, Projet Agriculture et pollinisateursV. Dietemann., J. Hernandez., Y. Jaccoud, Uni Neuchâtel, Fondation rurale interju-rassienne, PrometerreL’OFAG finance deux projets ressources destinés à évaluer l’effet de mesures agricoles de protection des pollinisateurs. Nous sommes chargés d’assurer le suivi scientifique du volet abeille domestique d’un de ces essais grandeur nature. Nos collègues d’Agroscope Recken-holz suivent le volet abeilles sauvages. Sont également impliqués la Fédération rurale inter-jurassienne, le Service de l’agriculture du canton de Vaud et l’Université de Neuchâtel pour la co-supervision d’une doctorante financée dans le cadre du projet. Neuf mesures visent à augmenter les ressources en nourriture pour les insectes pollinisateurs, à appliquer des pra-tiques agricoles respectueuses des pollinisateurs et à créer des habitats pour ces insectes. Le projet durera jusqu’en 2023.En 2018, les essais de terrain ont débuté. Les ruchers ont été établis en collaboration avec des apiculteurs-trices volontaires. Les mesures réalisées dans les ruchers concernent la force des colonies au cours de la saison. Des prélèvements réguliers d’abeilles ont aussi été réalisés afin de déterminer les taux d’infestations par Varroa et d’infection par des virus, loques et nosémas. Des prélèvements de pelotes de pollen récoltées par les abeilles permettront de déterminer quelles plantes sont butinées. Ce pollen, ainsi que du miel, seront analysés pour la présence de pesticides, afin de mesurer l’exposition des colonies au produits phytosani-taires. Les analyses statistiques des données récoltées débuteront en 2019, en parallèle des mesures et prélèvements pour la nouvelle saison.

Exemplaires de musées de la race noireM. Parejo, J.-D. Charrière, Université BilbaoL’abeille domestique Apis mellifera fait face actuellement à de multiples menaces, comme les pertes récurrentes de colonies, la forte pression sur les populations après l’arrivée du ravageur Varroa destructor et les déplacements en grand nombre et sur de grandes distances de colonies et de reines qui pourraient avoir pour conséquence une perte du patrimoine géné-tique des abeilles indigènes.En utilisant la Suisse comme étude de cas, les objectifs de ce projet sont d’examiner dans quelle mesure le déclin documenté de la population a affecté la diversité génétique des popu-lations actuelles et si et comment les abeilles se sont adaptées à l’arrivée de l’acarien Varroa. Ces questions seront abordées par l’analyse génomique de spécimens historiques d’abeilles mellifères récupérés dans des musées d’histoire naturelle. Ce projet est d’une grande impor-tance pour prendre des décisions éclairées en matière de gestion de la conservation de l’abeille domestique A. mellifera mellifera.

Phénotypes associés à une résistance à Varroa chez l’abeille noire Apis mellifera melliferaM. Guichard, M. Neuditschko, B. Droz, B. Dainat en collaboration avec Mellifera.chCette thèse de doctorat a pour but de vérifier la pertinence des phénotypes actuellement mesurés en sélection pour obtenir des abeilles résistantes à Varroa et de proposer de nou-

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velles mesures réalisables par les apiculteurs-trices dans des conditions de terrain. Ce projet est conduit en partenariat avec la société de l’abeille noire Mellifera.ch. Les résultats issus de ces travaux seront néanmoins applicables à toutes les abeilles suisses.

En 2018 des mesures de phénotypes ont été conduites à intervalles réguliers : toutes les semaines (suivi des infestations par comptage de la mortalité naturelle de V. destructor) ou toutes les trois semaines (mesures de population des colonies, tests du comportement hygié-nique, « modified pin test », désoperculation-réoperculation du couvain). Ces données ont pu être obtenues sur environ 28 des 40 colonies du rucher de testage du CRA. En effet celui-ci a été affecté par un cas de loque européenne, pathologie d’origine bactérienne obligeant à la destruction des colonies infectées.

Pour l’heure, aucune tendance claire ne se dégage concernant le lien avec l’infestation par V. destructor, même pour le phénotype « modified pin test » qui, sur la base d’essais prélimi-naires, apparaissait prometteur. Afin d’acquérir plus d’information à ce sujet, une nouvelle série d’élevage de reines a été lancée et des reines filles issues des colonies ayant les com-portements hygiéniques les plus faibles et les plus forts de même que des colonies avec le plus et le moins d’infestation par V. destructor ont été introduites dans 40 colonies expérimen-tales en fin d’été. Elles seront évaluées sur la base de leurs phénotypes au cours de la saison apicole 2019.

Pour l’étude des phénotypes liés à V. destructor à l’échelle de la population suisse d’Apis mellifera mellifera, 185 colonies au total ont pu être échantillonnées dans toute la Suisse, en vue d’une analyse phénotypique et génotypique. La grande majorité concerne des colonies incluses dans le réseau de testage de Mellifera.ch. Une trentaine de colonies ont été échantil-lonnées dans des ruchers expérimentaux non traités contre V. destructor. Bien que ceux-ci ne contiennent pas d’Apis mellifera mellifera, ils pourraient s’avérer particulièrement utiles pour identifier des phénotypes potentiellement intéressants, dans la mesure où seule la sélection naturelle s’exerce.

Enfin, l’intérêt des apiculteurs-trices suisses de Mellifera.ch pour des abeilles résistantes a été étudié au moyen d’un travail d’enquête. Les résultats de celle-ci ont été rassemblé dans un article scientifique accepté en juin 2019 dans le journal « Journal of Apicultural Research ».

Les résultats obtenus dans le cadre de ce projet seront régulièrement communiqués dans la Revue Suisse d’Apiculture.

Laboratoire de référence pour les maladies de l’abeille mellifèreB. DainatLe CRA fonctionne en tant que laboratoire national de référence des maladies de l’abeille sur mandat de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). Les maladies concernées par notre activité de référence en 2018 sont la loque européenne et la loque américaine, Tropilaelaps spp., le petit coléoptère de la ruche Aethina tumida, le varroa et l’acariose des trachées. En 2018, 4 coléoptères et 2 larves suspectes d’Aethina tumida ont été reçus pour analyse, dont les résultats ont été fort heureusement négatifs. La Suisse continue d’être officiellement exempte du petit coléoptère de la ruche. Un essai interlabora-

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toire de diagnostic a été organisé pour suivre la qualité des analyses fournies sur les loques. Tous les laboratoires ont accompli avec succès cet exercice. Deux chapitres (Aethina et Tro-pilaelaps) ont été expertisé par nos soins pour le livre de l’Office International des épizooties OIE. En outre, plusieurs articles scientifiques ont été publiés : un portant sur l’analyse des loques (Journal of Microbiological Methods, doi : 10.1016/j.mimet.2018.01.018) et l’autre pour la détection du petit coléoptère de la ruche (Pest Management Science, doi :10.1002/ps.5141), dans les deux cas par une technique de PCR quantitative. Enfin, nous avons collaboré avec le laboratoire européen de référence des maladies de l’abeille pour la publication d’un aide-mémoire sur la loque européenne. Celui-ci se trouve sur le site Internet du CRAhttps ://www.agroscope.admin.ch/agroscope/fr/home/themes/animaux-rente/abeilles/bie-nenkrankheiten/sauerbrut/sauerbrut-bekaempfung.html

Participation à la formation de base et continue des cadres apicoles (Brevet fédé-ral, inspecteurs-trices, conseilleurs-ières, moniteurs-éleveurs, monitrices-éle-veuses contrôleurs-euses d’exploitations), cours dans les universités et les hautes écoles spécialisées ainsi qu’activités de publication.

Chiffres clés du CRA pour 2018 :

Expertises 80

Publications apicoles + presse agricole 26

Publications scientifiques 12

Posters lors de congrès 5

Conférences 32

Review publications scientifiques 9

Cours / formations pour les apiculteurs-trices/inspecteurs-trices 20

Cours Uni/EPF/HES 51

Travaux de bachelor, master et doctorat 6

Le rapport annuel du centre de recherche apicole pour l’année 2017 n’a pas été publié dans les revues apicoles, mais nous vous invitons à le découvrir sur notre site internet www.apis.admin.ch sous la rubrique « Centre de recherche apicole ».

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Brevet fédéral d’apiculteur/trice

Informations sur les cours pour l’obtention du brevet d’apiculteur/triceLe programme de formation continue lancé en 2016 offre aux apicultrices et aux apiculteurs la possibi-lité d’élargir et de renforcer leurs connaissances. La formation comprend 27 jours répartis sur trois ans. Elle est constituée de cinq modules qui développe-ront et approfondiront les thèmes suivants : Module 1 : La vie des abeilles et leur

environnement Module 2 : La conduite du rucher Module 3 : Les produits apicoles Module 4 : Elevage, développement et création

de colonies Module 5 : Santé de l’abeilleVous conviendrez avec moi que cette incroyable pas-sion nous pousse à approfondir nos connaissances sur cet extraordinaire créature qu’est l’abeille.

Si vous savez que vous êtes la personne qui devien-dra ambassadeur(rice) pour les abeilles et l’apicul-ture et que vous avez envie de vous enrichir des partages d’expériences de chaque étudiant pas-sionné de leur activité, vous êtes alors convié(e) à une séance d’informations le :Samedi 28 septembre 2019 à 14 hCentre Agrilogie MarcelinAvenue de Marcelin 291110 Morges - CHSalle RP1 - 29Merci de vous inscrire à [email protected]

Quarta Vittorio, Directeur Brevet Fédéral Suisse Romande

Cours sur l’insémination artificielle

Visite d’un coin de paradis pour abeilles

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contrôle des pesées et stations d’observations

Période juin 2019

i. FribourgGrangeneuve (FR) 630 m Dominique Ruggli

Ruche Burki, balance manuelle, reine Carnica 2017Augmentation : +9,0 kgDiminution : -5,9 kgDifférence période : +3,1 kgDifférence totale : +13 kgExtrait le 17.06 : 5,5 kg

Ruche Dadant, balance électronique, reine Carnica 2017 : (www.bienen.ch/de/services/waagvoelker.html)Augmentation : +10,1 kgDiminution : -16,6 kgDifférence période : -6,5 kgDifférence totale : +3,2 kgExtrait le 17.06 : 12,3 kg

Le mois de juin était contrasté avec une météo en deux temps. La première moitié du mois a donné peu de miellée. Nous avons extrait à la mi-juin du miel bien mûr sans être tout à fait operculé produisant un miel avec une humidité moyenne de 17 % très satisfaisante. Durant la deuxième moitié du mois les températures étaient caniculaires, donnant du miel le soir. Les abeilles faisaient de belles barbes devant les ruches. Actuellement les mûriers sont en pleine fleur et il y a aussi beaucoup de pucerons. Les récolte de cerises battent le plein dans les régions épargnées par le gel du mois de mai. Nous devons de nouveau constater de fortes attaques de la drosophile du cerisier, les fruits « coulent et dessèchent » sous la chaleur.

Vuippens (FR)Au Village

700 m Ruche DBNicot 10 cadresBalance électronique

Carnica 2019 Francis Saucy

Récolte de printemps anecdotique dans cet emplacement, le nectar accumulé a été consommé durant les premières semaines de juin ou transféré avec la création des nuclei. Forte miellée depuis le 20 juin et durant tous les jours de canicule, avec une augmentation de 2 kg par jour dans la ruche sur bascule. La miellée embaume l’air à partir de 7 h du matin. Entre 200 et 600 g d’abeilles (2000 à 6000 ouvrières) sortent vers 8 h. Elles récoltent durant les deux heures qui suivent, puis la colonie s’active à la maturation du nectar jusqu’au lendemain (plus de détails sous : blogs/letemp.ch/franci-saucy). La miellée semble s’arrêter vers le 3 juillet ; augmentation de 14 kg ; pose d’une seconde hausse.

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Onnens (FR)Le Gottau

710 m Pavillon BürkiRuches magasinBalance manuelle

Carnica 2018 Francis Saucy

La première récolte est en pots avec une moyenne de 9,5 kg par ruche et un nuclei florissant par ruche. Avec la floraison du tilleul les hausses se replissent à nouveau depuis le 25 mai. Augmentation de 5,5 kg dans la ruche sur balance, nettement supérieure dans les autres.

iii. JuraCourgenayHaute Rive

460 m Ruche DB Carnica Gaëtan Gogniat

Cette année apicole est vraiment bien particulière… En effet, à cause du froid et de la pluie du mois de mai, les abeilles ont eu à peine de quoi combler le trou de miellée. Ce dernier a lieu en général les trois premières semaines de juin et n’est comblé que par la floraison des tilleuls. Cette année n’a pas fait exception, puisque du 1er au 20 juin la colonie a perdu 2,2 kg et en a gagné 6,5 kg entre le 21 et le 30 juin. La récolte de la dernière semaine de juin, coïncidant avec une canicule record, est due à la floraison des tilleuls qui ont bénéficié d’un sol humide pour produire nectar en abondance. Espérons que la miellée de forêt permette une belle récolte d’été, car aucun miel de fleurs n’a été récolté à ce rucher cette année. A noter que la dernière découpe du cadre à mâles de cette saison a eu lieu le 29 juin.

Légende : courbe rouge : température extérieure (°C) ; barres bleues : précipitations (mm) ; barres vertes : variations de poids (kg) ; barre brune : bilan des variation de poids

v. NeuchâtelCernier (NE)Espace Abeilles

770 m Ruche DB Carnica 2018 Gilbert Dey

Pesées : du 6 au 23 juin : moins 4 kg / du 24 juin au 30 juin : plus 5 kgLe trou de juin a à nouveau sévi, les butineuses volent sans grande conviction une bonne partie du mois. Quelques mâles se font déjà sortir manu militari. Il faut attendre le 25 juin pour que la balance retrouve un peu d’optimisme : la convergence de la canicule et des tilleuls en fleurs en est peut-être la cause. Le 30 juin, 13 kg de miel sont extrait sur 8 cadres de hausses. Une partie importante de la récolte n’a pas la maturité pour être centrifugé et restera dans la ruche pour être operculé.

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De Mireille et Jean-Pierre Maradan, Rochefort

La Côte-aux-Fées, NE (1043 m)Ruche : Dadant-Blatt 12 ; Race carnica ; Situa-tion : hors du village, exposition sud-est au milieu de forêts et pâturages orientés dans différentes directions.Les hausses commencent à être bien pleines et ont été doublées pour les colonies les plus fortes. Toutefois, le miel récolté au cours de la période précédente, pissenlit et érable, bien qu’en partie operculé donne un taux d’humidité relativement élevé. Ces derniers jours, la récolte a été bonne mais les sources de nectar sont en train de tarir. Un peu de pluie permettrait au trèfle blanc d’émerger des prairies fraichement fauchées.

La Côte-aux-Fées, balance 94Z0du 8 juin au 1er juillet 2019Jours avec pluie 12 [jours]

Précipitation Max 33 [l/jour]

Total Précipitations 126 [l/m2]

Température Min °C 5.1 [°C]

Température Max °C 35.2 [°C]

Temp. moyenne, de 7 à 19 h 19.3 [°C]

Humidité Min °C 31.0 [%]

Humidité Max °C 91.0 [%]

Humidité moyenne, de 7 à 19 h 69.5 [%]

Variation de poids min. -0.6 [kg]

Variation de poids max. 2.6 [kg]

Cumul de poids 12 [kg]

Rochefort, NE (773 m) / Neuchâtel (520 m)Ruche : Dadant-Blatt 12 ; Race carnica ; Situa-tion : en bordure de l’agglomération exposition sud-est.Toujours pas de récolte cette saison. Le colza récolté a disparu des hausses mais a permis d’éviter la famine. Les colonies sont populeuses et les jours sans s’en ressentent sur la balance. Cette dernière semaine, le tilleul à tout de même permis quelques rentrées de nectar. Les tem-pératures élevées de ces derniers jours limitent toutefois la récolte aux heures les plus fraîches de début de journée.

Rochefort, balance 8W95du 8 juin au 1er juillet 2019

Jours avec pluie 10 [jours]

Précipitation Max 48 [l/jour]

Total Précipitations 133 [l/m2]

Température Min °C 7.8 [°C]

Température Max °C 35.6 [°C]

Temp. moyenne, de 7 à 19 h 21.1 [°C]

Humidité Min °C 33.0 [%]

Humidité Max °C 92.0 [%]

Humidité moyenne, de 7 à 19 h 70.1 [%]

Variation de poids min. -1.4 [kg]

Variation de poids max. 1.2 [kg]

Cumul de poids 2.1 [kg]

vi. valaisMayoux, Anniviers 1250 m Ruche DB Carnica Pure 2017 Jean-Paul Antille,

Vissoie

Les trois premières semaines du mois de juin ont été marquées par une brise soutenue, des averses répétées et de forts orages. Tout ceci entrecoupé de quelques jours ensoleillés. Par contre, un soleil de plomb et forte chaleur ont accompagné la dernière semaine. Sous mes latitudes (1200 m) le 28 juin, le thermomètre indiquait 18.3° à 6 h et encore 32.6° à 15 h. Pour lutter contre le varroa, je pratique le blocage de la ponte en isolant la reine. Les ruchettes de retour de la station de fécon-dation de Moiry ont donné un très bon résultat et de magnifiques reines. La balance a augmenté de 8 kg. Si le beau temps se prolonge, on pourrait poser une 2e hausse.

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vii. vaudAntagnes sur Ollon 560 m Ruche DB Carnica 2018 Hervé Formaz

Saint-Maurice

Après un mois de mai avec de mauvaises conditions météorologiques, il ne restait plus qu’à espérer que le mois de juin serait meilleur et ça été le cas. En début de mois, le soleil et les températures estivales sont revenus et nos protégées ont commencé à ramener un peu de miel dans les hausses (augmentation de poids de 7 kg). La semaine du 10 juin le mauvais temps était de retour et les tem-pératures à la baisse (perte de poids de la colonie 1,8 kg). Pour la fin du mois, le soleil et la chaleur caniculaire sont revenus, les tilleuls et les châtaigniers ont commencé leur floraison avec une bonne augmentation de la balance 18 kg. Pendant cette période la coupe des cadres à mâles ont continué et un élevage de reine a été effectué.Balance : perte 1,8 kg – Augmentation : 25 kg

L’Isle (VD) 890 m Ruche DB Carnica 2018 Alain Jufer

Jusqu’au 27 juin, mon rapport devait ressembler à tous les précédents : pessimiste à outrance. La courbe de la bascule me faisait penser qu’elle devait être bloquée à 79 kg 900 depuis début juin. Mais là, depuis le 27, elle nous fait du 800 à 900 gramme par jour, laissant présager une récolte de belle facture. Les températures caniculaires empêchent les butineuses de vaquer à leurs occupations aux heures les plus chaudes de la journée. Mais de bon matin et en soirée, une activité débordante au rucher démontre qu’il y a quelque chose de plaisant, corrélé avec l’élévation du poids de la ruche.

La Conversion (Lutry) 558 m Ruche DB Carnica F1 2018 Didier Bettens

Le mois de juin a été celui des extrêmes. Du 9 au 12 juin, la température a eu parfois de la peine à dépasser les 10°C. Le 15 juin, un violent orage est passé dans la région lémanique. Ensuite, à partir du 23, une canicule inédite pour un premier mois d’été. A nouveau, les abeilles ont dû nous prouver leur remarquable capacité d’adaptation ! Elles ne sont toutefois guère récompensées de leurs efforts. Du côté de la miellée : rien d’extraordinaire ! Afin d’avoir une petite récolte de miel de printemps pour la consommation familiale, j’ai prélevé quelques cadres en veillant à ne pas les laisser sans réserve, car les corps sont vides. Une extraction mémorable de 16 kg pour 10 ruches de production a eu lieu le 14 juin. A partir du 18, la balance repart à la hausse de manière durable (entre 0.5 et 1,5 kg/jour). Cela devrait permettre une jolie récolte d’été. Ce début juillet, cela semble continuer. Le solstice passé, on sent que les colonies se préparent déjà à l’hiver. Certaines expulsent le surplus de mâles. Le cadre à mâle n’a plus sa raison d’être et il est placé hors partition lors de sa dernière découpe. Chaque colonie aura bénéficié de deux à quatre découpes.Données de la balance : Semaine 24 : -1,0 kg / Semaine 25 : +2,7 kg / Semaine 26 : +7,0 kg

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Le pain d’abeilleLe pollen récolté par les butineuses puis traité et stocké par les ouvrières est appelé pain d’abeille. Depuis le 1er mai 2017, le pain d’abeille est également défini et autorisé en Suisse en tant que denrée alimentaire. Il compte parmi les aliments les plus com-plets pour l’homme, tout comme sa matière première qu’est le pollen. Ceci, ainsi que son bon goût, mais aussi le manque d’expérience pour sa collecte en Suisse, sont autant de raisons pour se pencher sur ce produit.

Pour son travail de diplôme dans le cadre du bre-vet fédéral d’apiculteur (http://www.apisuisse.ch/bildung-wissen/brevet-federal-dapiculteurtrice.html), Olivier Adolph a produit du pain d’abeille et a essayé d’élucider différentes questions sur ce nouveau produit.

dénominationLe pain d’abeille signifie nourriture d’abeille. Le mot pain est linguistiquement souvent utilisé comme synonyme de nourriture. Nous disons « gagner son pain », « un gagne-pain » ou « donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ». Mais pain d’abeille pourrait aussi simplement signifier que son goût aigre-doux rappelle celui du pain de seigle au levain. En allemand, on utilise communé-

ment le mot Perga qui vient vraisemblablement du grec et signifie terreux1. Les Grecs ont éventuellement repris ce terme des Héthiens de la région de la Turquie actuelle, un peuple asiatique du 2e millénaire avant J.-C. Il y a aussi la ville historique de Perga située au sud de la Turquie. En plus de pain d’abeille et perga, on voit parfois le terme Ambrosia (ambroisie), qui est également utilisé en anglais. Apparemment en référence à « nectar et ambroisie », boisson et nourriture des dieux de la Grèce antique. En grec ancien, ambrosios signifie immortel.

production de pain d’abeilleLes butineuses collectent le pollen de fleurs et le transforment en pollen d’abeille2. Le pollen d’abeille est détaché des corbeilles des butineuses et porté dans les cellules ; les ouvrières font la suite de la transformation3. Ces dernières tassent des couches de pollen avec la tête dans les cellules jusqu’à ce qu’elles soient remplies aux deux tiers environ. Elles y ajoutent simultanément des enzymes et du miel. Une fine couche de propolis scelle les cellules ainsi remplies. Après 10-14 jours de fermentation enzymatique, le pain d’abeille a terminé sa matu-ration. La comparaison entre le pollen et le pain d’abeille dans le tableau 1 montre qu’un peu de sucre, à savoir le miel, y a été ajouté. Les hydrates de carbone augmentent alors que les

les produits de la ruche

Figure 1 : les abeilles récoltent le pollen et le transforment en un produit apicole précieux, le pain d’abeille.

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REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 8 / 2019 39

protéines et les lipides diminuent. Le processus de fermentation est visible par la formation d’acides lactiques.

Composants et pH Pollen [%] Pain d’abeille [%]

Protéines 24,10 20,30 – 21,70

Lipides 3,30 0,67 – 1,58

Hydrates de carbone 18,50 24,40 – 34,80

Acides lactiques 0,56 3,06 – 3,20

Sels minéraux 2,55 2,43

pH 6,30 4,20

Tableau 1 : comparaison entre le pollen d’abeille et le pain d’abeille (valeurs moyennes selon T. Cherbulier).

L’addition de miel tout au long du processus de transformation, depuis le pollen, puis le pollen d’abeille et jusqu’au pain d’abeille, se voit clairement dans les recherches d’Human4 (tableau 2). En comparaison avec le tableau 1, cet exemple est un pollen très riche en protéines.

Composants [%] du poids sec

Pollen [%]moyenne (±SD)

Pollen d’abeille [%] moyenne (±SD)

Pain d’abeille [%] moyenne (±SD)

Hydrates de carbone 34,7 (± 3,1) 59,5 (± 1,3) 60,7 (± 1,5)

Protéines brutes 50,8 (± 2,7) 31,4 (± 1,0) 28,1 (± 1,6)

Lipides 10,1 (± 1,4) 5,5 (± 1,0) 7,6 (± 0,2)

Sels minéraux (cendres brutes) 4,5 (± 0,4) 3,6 (± 0,2) 3,6 (± 0,2)

Tableau 2 : comparaison de pollen, pollen d’abeille (= pollen récolté par les abeilles dans les corbeilles) et pain d’abeille d’un aloès sud-africain Aloe greatheadii var. Davyana (SD = écart type)4.

Ainsi stocké, le pain d’abeille se conserve dans la ruche, avec les conditions d’humidité et de température requises. Les acides y jouent évidemment un grand rôle. D’autres effets sont également suspectés.

le pain des abeillesLes abeilles nourricières prennent le pain d’abeille en grattant avec leurs mandibules. Les grains de pollen gonflent dans leur poche à miel et éclatent en partie. Les composants sont ainsi accessibles aux enzymes digestives. Les nutriments sont décomposés en leurs éléments constitutifs, passent à travers les cellules de la paroi intestinale dans l’hémolymphe et sont transportés dans le corps gras, qui sert à la fabrication des substances corporelles, au stoc-kage des graisses, des protéines et des hydrates de carbone, ainsi qu’au stockage final des produits finis du métabolisme. Les abeilles d’hiver, qui vivent environ cinq fois plus longtemps que les abeilles d’été, possèdent un corps gras particulièrement grand. Les substances du corps gras parviennent par l’hémolymphe aux autres parties du corps où elles constituent la

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base pour différentes sécrétions actives, par exemple la gelée royale, ainsi que pour la pro-duction de cire et de venin d’abeille5. Si les réserves en pollen manquent dans une colonie, les abeilles ne peuvent plus élever de couvain.

le pain d’abeille dans l’alimentation humaine

En raison de ses composants, le pollen serait un des meilleurs aliments pour couvrir les besoins nutritionnels de l’homme. Cependant, comme chaque grain de pollen est entouré d’une enve-loppe extrêmement stable (exine) qui résiste aux sucs digestifs, la question se pose de savoir si ces composants deviennent accessibles pour l’homme dans l’appareil digestif, ou si le pol-len est éliminé sans être utilisé. Les spécialistes ne sont pas unanimes et la vérité se trouve probablement quelque part entre les deux. Cela signifierait que seule une partie serait acces-sible. Une dissolution de l’exine améliore ainsi vraisemblablement la digestibilité du pollen6. Le pain d’abeille a donc une meilleure biodisponibilité, car l’exine est largement détruite lors de sa production8. Des expériences in vitro avec du pollen et du pain d’abeille lituaniens montrent également que, de 100 g de protéines contenues dans le pollen, seuls 63,9 g en moyenne sont digérés, tandis que la valeur pour le pain d’abeille est de 79,1 g7.

De par ses composants, le pain d’abeille est un complément alimentaire parfait en cas de carence en vitamines. Il contient tous les acides aminés essentiels dans des concentrations nettement plus élevées et une meilleure composition que beaucoup de produits protéiques d’ori-gine animale8. De façon générale, de par sa composition, c’est un aliment idéal non seulement pour les abeilles, mais aussi pour l’homme. On lui attribue un effet global sur le renforcement et la préservation de la santé du corps. Pour les abeilles, le pain d’abeille est le seul nutriment de construction. A côté de cela, elles tirent l’énergie du miel sous forme d’hydrates de carbone.

la récolte du pain d’abeille

Le moment de la récolte et le choix des matières premières sont décisifs pour la qualité du pro-duit. Le pain d’abeille se conserve dans un temps limité aussi dans la ruche et sa valeur nutri-tive décline sensiblement après un à deux ans9. Si on veut garantir aux consommateurs une durée de conservation d’au moins quelques mois, le pain d’abeille doit être récolté pendant la même saison que celle où le pollen est rapporté à la ruche. Il est ainsi garanti que le pain d’abeille n’a pas été récolté pendant un traitement contre le varroa dans la ruche et, le cas échéant, n’est pas contaminé avec des résidus. Dans les régions où sont présentes des eupa-toires (Eupatorium cannabinum ), la récolte devrait se faire avant mi-juillet à cause des alca-loïdes pyrrolizidiniques et les régions avec des grandes surfaces de vipérines (Echium vulgare ) sont à éviter2. Lorsque l’on produit du pain d’abeille, il est clair que les abeilles ne doivent pas être nourries avec des produits de substitution de pollen. Outre le risque de dénaturer le pain d’abeille, aucun apiculteur consciencieux n’enlèvera aux abeilles, dans un emplacement où il doit avoir recours à un substitut de pollen, le reste du pollen naturel. Il n’existe aucun produit de substitution de pollen qui puisse remplacer, même approximativement, le pollen naturel5.

De même que le miel, le pain d’abeille provenant de rayons sans couvain est décrit par certains commerçants comme étant de haute qualité et vendu plus cher. Mais nous, les apiculteurs,

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savons que, sans mesures apicoles, le pollen serait stocké par les abeilles de façon naturelle majoritairement dans les rayons à couvain. Cela vaut aussi pour le miel. Wolfgang Oberrisser explique comment il obtient du pain d’abeille de rayons sans couvain. Il installe au-dessous des cadres à couvain un châssis plat avec des rayons vierges et une barrière grillagée par- dessus. Par peur de perdre leurs balles de pollen en passant par la grille, les abeilles entre-posent le pollen, lors d’un grand chargement, dans ces rayons10.

collecte du pain d’abeille en suisseLa question de savoir si le pain d’abeille s’établira en Suisse est ouverte. Cela va essentielle-ment dépendre de la volonté des apiculteurs de produire un tel produit. Les essais de produc-tion qui ont été réalisés dans le cadre du travail de diplôme ont été conçus de telle sorte qu’ils tiennent compte des points suivants :1. Prendre en compte notre structure apicole : exploitations de type hobby.2. Remplir les exigences de qualité élevées (compétitif).3. Les investissements doivent être faibles compte tenu de l’évolution incertaine du marché

(budget d’environ CHF 500.-).L’exploitation d’essai utilise des ruches suisses et des ruches Dadant-Alberti installées dans un rucher, ainsi que des ruches Dadant-Blatt réparties autour du rucher. Elle comprend 15-20 colonies. Avec environ 20 kg de miel par année et par colonie, il s’agit d’une exploitation dans la moyenne de celles du Plateau suisse. Les cadres à pollen ont été congelés dans un congé-lateur usuel.

Figure 2 : pour une bonne conservation, le pain d’abeille devrait être bien protégé. Le verre représenté ici est un verre Miron (verre violet) qui procure une protection particulièrement bonne contre le processus de dégradation dû à la lumière.

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Pour briser les rayons, une machine à récolter le pain d’abeille, la « Bee Bread harvester BBM Mini » de la société lituanienne Wilara, a été utilisée. L’appareil coûte environ 200 euros, frais de livraison inclus. La société offre un séparateur adapté à l’appareil qui se place sous le « har-vester ». Le pain d’abeille encore congelé tombe devant par l’ouverture et la cire broyée est récupéré dans le tiroir inséré sous le séparateur. L’appareil est entièrement constitué d’acier inoxydable et coûte également quelques 200 euros, frais de livraison compris.Le séchage a été effectué avec un séchoir à fruits. L’électronique de l’appareil a été ajustée de manière à ce que la température maximale mesurée sur l’étage le plus bas se situe à 35 °C. En outre, des grilles en acier inoxydable ont été fixées sur le tamis en matière synthétique à maille large afin que le pain d’abeille ne tombe pas en séchant.

Conclusions/résultatsLes essais ont montré que la collecte pratique du pain d’abeille fonctionne en principe et peut être effectuée avec des moyens relativement modestes pour une exploitation moyenne.Il ne faut pas sous-estimer la gestion du processus de séchage. Dans la ruche, le pain d’abeille se conserve au moins deux ans. Dans des conditions normales, une grande partie de la produc-tion est utilisée durant la période hivernale. Plusieurs facteurs jouent un rôle dans cette durée de conservation impressionnante. Le point principal est l’environnement acide résultant de la fermentation. Là-dessus s’ajoutent des sécrétions d’abeille protectives et un « emballage » dans de la propolis. A la fin, les abeilles recouvrent le pollen stocké avec une couche fine, invisible, de propolis. Et les cellules sont elles-mêmes enrobées de propolis. Une question se

Figure 3 : la machine à pain d’abeille « Bee Bread Harvester Model BBM Mini » utilisée pour l’étude.

Figure 4 : le séparateur utilisé pour la séparation de la cire. L’appareil s’ajuste sous la machine à récolter le pain d’abeille « Bee Bread Harvester BBM Mini ».

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pose, notamment lors de la collecte du pain d’abeille : est-ce que ces couches de protection ne sont pas abîmées ? Pour ne pas finalement compromettre la durée de conservation du pro-duit, un processus de séchage serait bien la solution la plus judicieuse. Cependant, il existe à cet effet encore peu d’indications ou d’expériences concernant la teneur en eau finale. On part d’une teneur en eau moyenne de 15 %, analogue au pollen. L’ordonnance sur les denrées alimentaires d’origine animale 817.022.108 (ODAIAn) impose une teneur en eau maximale de 8 % pour le pollen séché. Il en irait de même pour la forme de pollen qu’est le pain d’abeille. Il est possible, comme montré plus haut, de sécher le pain d’abeille avec des séchoirs à fruits simples. Lors de ce processus, il perd cependant relativement vite son agréable consistance moelleuse. D’un côté, on peut se demander si cette teneur en eau maximale nouvellement définie est utile ou nécessaire. Le pain d’abeille est résistant dans la ruche dans des condi-tions de stockage extrêmes, alors que le pollen d’abeille est un produit très périssable. D’un autre côté, le réglage fin de la teneur en eau à 8 % est difficile car la mesure de ce paramètre n’est pas simple.

Le produit est encore inconnu, précisément parce qu’il vient d’être autorisé. De sorte que le marché n’existe pas encore aujourd’hui. Informer les consommateurs et les distributeurs sur le produit est d’une importance capitale. Comme chaque apiculteur possède sa propre clien-tèle qui lui fait confiance, un apiculteur qui produirait une grande quantité de pain d’abeille accroîtrait aussi sa notoriété. Il faudrait utiliser les canaux de diffusion existants comme les sociétés apicoles, l’association suisse d’apithérapie ou l’association suisse des apiculteurs récolteurs de pollen.

perspective

Il reste encore certaines questions ouvertes concernant l’optimisation de la qualité qui devraient être examinées en faisant par exemple appel au centre de recherche apicole (CRA), comme la teneur en eau et la date de péremption en relation avec la température de stockage.

Il manque en général des critères d’évaluation qualitative contraignants concernant le pain d’abeille, pas uniquement en Suisse, mais également à l’étranger. Il n’existe pas de pres-criptions appropriées, même dans les pays exportateurs de pain d’abeille comme la Lituanie. Seule la Russie possède actuellement un standard de qualité légal. On trouve dans le docu-ment « ГОСТ Р 53408-2009 Перга. Технические условия » des directives concernant l’aspect, l’odeur, le goût, les impuretés, la teneur en eau, le pH, l’oxydabilité, les flavonoïdes, la teneur en protéines, la part de cire, le stockage et la durée de conservation. Il manque en Suisse des critères d’évaluation qualitative fiables. Au mieux, ces derniers devraient être élaborés et fixés par un groupe de producteurs intéressés de façon analogue à ceux de l’asso-ciation des apiculteurs récolteurs de pollen.

Dans la situation actuelle, on pourrait imaginer qu’une association de producteurs de pain d’abeille pourrait élaborer les bases concernant la matière première, la collecte, la qualité, le prix et l’implantation sur le marché, et permettre ainsi un bon départ pour ce nouvel aliment délicieux, nourrissant et sain. Au mieux, des technologies de transformation encore plus coû-teuses et plus douces pourraient être réalisées dans un tel contexte.

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littérature1. Thayer and Smith (1999) Greek Lexicon entry for Perge. The NAS New Testament Greek Lexicon.2. Gallmann, P. (2018) Pollen, der « tierische Blütenstaub ». Schweizerische Bienen-Zeitung, 6:13-16.3. Westphal, H. ; Pritsch, G. et al. (1975) Imkerliche Fachkunde, VEB Deutscher Landwirtschaftsver-

lag Berlin, 3. Auflage, Wiederzurverfügungstellung für den Imkerverein Barnstrof-Diepholz in zeit-gemässer. Darstellung durch Anonymous Imker Group, pp. 55, 66, 73, 92-94.

4. Human, H. ; Nicolson, S. W. (2006) Nutritional content of fresh, bee-collected and stored pollen of Aloe greatheadii var. davyana (Asphodelaceae). Phytochemistry 67(14) : 1486-1492.

5. von der Ohe, W. (2004) Pollen – ein wichtiger Bestandteil der Bienen Ernährung. LAVES- Institut für Bienenkunde, Celle, pp. 1-3.

6. Urcan, A. ; Al Mãrghitas, L. ; Dezmirean, D. S. ; Bobis, O. ; Bonta, V. ; Muresan, C. I. ; Margaoan, R. (2017) Chemical composition and biological activities of beebread – review. Bulletin UASVM Ani-mal Science and Biotechnologies 74 (1) : 6-14.

7. Habryka, C. ; Kurczek, M. ; Drygaś, B. (2016) Bee products used in apitherapy. World Scientific News 48 : 254-258.

8. Zuluaga, C. ; Serrato, J. C. ; Quicazan, M. (2015) Chemical, nutritional and bioactive characterization of Colombian beebread. Chemical Engineering Transactions, 43 : 175-180.

9. Dietemann, V. ; Lehnherr, B. ; Duvoisin, N. (2011) Das Leben und die Lebewesen in einem Bienenvolk, Das Schweizerische Bienenbuch, vol. 2, BienenSchweiz, p. 64.

10. Oberrisser, W. (2015) Imkereiprodukte, Verarbeitung von Honig, Pollen, Wachs & Co. Leopold, Sotcker Verlag, pp. 68-70.

Les photos sont de O. Adolph, sauf la figure 1 de S. Bogdanov.

OLIVIER ADOLPH ([email protected]) et PETER GALLMANN ([email protected])Source : Schweizerische Bienen-Zeitung 08/2018

Traduction : Aude Steiner et Sonia Burri-Schmassmann

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si le miel m’était conté…

Analyse pollinique des miels Les Fabaceæ (sensu stricto) (suite)

3. le type « trigonella » anciennement « Melilotus »Les mélilots (Melilotus sp ) sont comme leur nom l’indique (étymologiquement « lotier à miel ») des plantes extrêmement nectarifères et toujours très visités par les abeilles d’autant plus que leur floraison est longue. Actuellement ces espèces sont rattachées au genre « Trigonella » et non plus « Melilotus », bien que cette dernière appellation soit encore couramment usitée. La France compte une dizaine d’espèces la majorité étant méditerranéenne. Deux espèces sont plus abondantes le mélilot jaune, Trigonella officinalis (= Melilotus officinalis) et le mélilot blanc, Trigonella alba (=Melilotus albus). Ces deux espèces sont beaucoup plus abondantes dans une grande moitié « Est » de la France.

•Trigonella sp (=Melilotus sp)Le novice peut facilement confondre le pollen des mélilots avec celui du trèfle blanc. Ils ont des dimensions similaires bien que celui du mélilot soit un peu plus petit. En fait le pollen du mélilot est beaucoup plus prolate que celui du trèfle blanc. Cela permet de faire la différence. (Photos ci-contre – les couleurs sont des fausses couleurs – en gris celuidumélilot•enambréceluidutrèfleblanc).Parcontre,lespollensde toutes les espèces de mélilot sont similaires.

4. le type « lotus »Il existe une douzaine d’espèces de lotiers (Lotus sp ) en France. La plus répandue est sans conteste le lotier corniculé (Lotus corniculatus) suivie par le lotier des fanges (Lotus uligino-sus ). Certaines espèces sont spécifiques à l’aire méditerranéenne alors que d’autres sont montagnardes. C’est un indicateur calcaire et si l’on peu trouver son pollen de manière isolée dans beaucoup de miels d’été de toute la France, il ne devient majo-ritaire que dans les miels de haute montagne. Son pollen est petit et ne doit surtout pas être confondu avec celui du châtaignier (Castanea sativa ) qui est un peu plus petit et beaucoup moins lumineux que celui du lotier.Il est nécessaire également de rattacher à ce type pollinique celui des hippocrépides, espèces essentiellement méditerranéennes à l’excep-tion de l’hippocrépide à toupet (Hippocrepis comosa ), également indi-cateur calcaire et présent sur l’ensemble de l’hexagone. Le pollen est tout à fait semblable à celui des lotiers mais de plus grandes dimen-sions.

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5. le type « vicia »Il existe une quarantaine d’espèces de vesces (Vicia sp ) en France et toutes possèdent un pollen similaire variant essentiellement par leurs dimensions. Le plus grand et également le plus répandu est celui de la vesce cultivée, Vicia faba. Ce sont des pollens très prolates et tricolpo-rés, les pores et les sillons étant toujours très visibles. Appartiennent également à ce type les pollens du pois (Pisum sp ) et des gesses (Lathyrus sp ). Vu le nombre d’espèces appartenant à ces différents genres, il est

indispensable de disposer de très bonnes microphotographies de ces dif-férents pollens pour les identifier précisément au niveau des espèces…

6. le type « Onobrychis »Des 5 espèces de sainfoins ou esparcettes présentes en France, le sain-foin cultivé (Onobrychis viciifolia ) est largement la plus répandue. Les 4 autres espèces sont montagnardes ou méditerranéennes. Et si le miel de sainfoin fit autrefois la renommée du Gâtinais, c’est aujourd’hui dans les miels méditerranéens ou de haute montagne que l’on rencontre le plus sou-vent sont pollen très typique. La plante est encore parfois cultivée. C’est encore un indicateur « calcaire ». Le pollen est extrêmement prolate donc toujours observé en vue équatoriale. De plus ces pollens sont tricolpés et ne possèdent donc pas de pores. Au microscope, ils apparaissent souvent assez jaunâtres lorsqu’il sont observés

sans coloration. Leur identification est assez aisée. Au montage, leurs sillons allongés laissent souvent échapper du cytoplasme. La microphotographie ci-contre représente un miel du « Grand Causse » dans l’Aveyron où le pollen de sainfoin (O) est dominant. Les autres pollens présents sont le châtaignier (C), le myosotis (M), le cynoglosse (Y) et le bleuet (Centaurea cyanus ) (B).

Avec 10 000 espèces de Fabaceæ dans le monde, il est évident qu’il existe beaucoup d’autres types polliniques représentant les genres ou espèces de cette immense famille d’un intérêt apicole majeur et que dans un laboratoire de mélissopalynologie la constitution d’une banque de données sur cette famille est un travail monumental. Pour termi-ner cette première partie consacrée aux pollens de Fabaceæ au sens

strict, voici le pollen très particulier d’une plante de grande importance en zone méditerra-néenne, celui de la Psoralée bitumineuse (Bituminaria bituminosa = Psoralea bituminosa ) qui

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Grand MERCI à la rédaction de la revue « Fruits et Abeilles » de nous accorder aimablement le droit de reproduire les articles de la série « Si le miel m’était conté… »

est un indicateur typiquement méditerra-néen bien que la plante soit également présente en Alsace !!! C’est malgré tout un excellent indicateur géographique car en zone méditerranéenne l’espèce sera accompagnée d’autres espèces méditer-ranéennes ce qui ne sera pas le cas en Alsace…

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48 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 8 / 2019

portrait

Saint Ambroise, patron des apiculteursLes Ardennes ressemblent au paysage jurassien. L’abbaye d’Orval se trouve dans un écrin de verdure situé au sein d’un petit val entouré d’une forêt paradisiaque. En son centre coule une eau très pure et la légende veut que la reine Mathilde, jeune

mariée, se penchant sur le ruisseau pour épancher sa soif, y perdit son alliance. Une truite la lui rapporta et Mathilde nomma ce lieu Val d’Or, qui par extension devint Orval. L’eau de ce ruisseau confère de nos jours encore, une exquise limpidité à la bière Orval brassée par les moines.L’abbaye fut édifiée dans les années 1226 sur les bases d’un temple romain : des vestiges sont encore visibles. Au Moyen-Age, l’abbaye d’Orval eut un

important rayonnement et fut un point de départ pour les Croisés sous l’impul-sion de Godefroy de Bouillon, chef de la première Croisade. A l’instar d’autres édifices religieux, l’abbaye d’Orval fut saccagée lors de la Révolution française, les Gilets jaunes de l’époque ! Mais, Saint Ambroise échappa au massacre.Le buste de notre saint patron se trouve dans la salle du Chapitre, un bâtiment de forme rectangulaire dans lequel les moines se réunissaient chaque matin

pour y discourir. Les plus savants (ou les plus prolixes) avaient accès au Cha-pitre, d’où l’expression « avoir voix au chapitre ».Comme le veut la légende, Saint Ambroise encore bébé dormait dans son

berceau dans la salle du Prétoire, lorsqu’un essaim d’abeilles survint tout à coup et lui couvrit le visage, de telle sorte qu’on croyait les y voir entrer et sortir de la

bouche et ce sans une piqûre. L’événement marqua si fort son père (Ambrosius, préfet des Gaules) qu’il se serait écrié : « si cet enfant survit, quelle sera un jour sa destinée ! » Les apicul-teurs le fêtent donc le 7 décembre. Et le dicton « quand Saint Ambroise voit neiger, de dix-huit jours froids, nous sommes en danger ».Au début du XXe siècle, le bon roi Léopold finança la rénovation de l’Abbaye ainsi que la modernisation de la brasserie et de la fromagerie, qui sont les deux mamelles de l’Abbaye. De nos jours, les moines exercent encore leurs activités et nombreux sont les visiteurs de ce site enchanteur. La première impression en arrivant est plutôt loufoque. Sur une centaine de mètres, la route menant à l’Abbaye est bordée de voitures garées et l’on croise toute une file de personnes revenant en portant sur les bras un carton de 10 bouteilles de cette fameuse bière « Orval ». Francis, ceci m’a donné soif et je vais vite m’en ouvrir une !

Texte et photo : Rémy Burkard

C’est à l’initiative et à la plume d’un apiculteur du Jura bernois que nous devons la photo de couverture, ainsi que l’article de la rubrique « Portrait » ce mois-ci. Merci à Rémy pour cette originale contribution. F. Saucy

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VAuDFédération Vaudoise des sociétés d’Apiculture

« LES PRODuITS DE LA RuCHE ET LEuRS TRANSFORMATIONS »le samedi 21 septembre 2019 à Agrilogie Marcelin, Morges de 8 h 30 à 12 h 30, suivi d’un apéro dînatoire.

La demi-journée débutera par un exposé de Marianne Tschuy du Service sanitaire apicole. Ensuite, les conseillers apicoles du canton de Vaud aborderont au travers de plusieurs postes différents aspects des produits de la ruche et de leurs transformations.

Personne de contact :Alain Lauritzen, 079 301 41 [email protected]

L’inscription au cours sera possible dès le 15 juillet 2019 via le site de la FVA, www.apiculture.ch, rubrique FORMATION.

La Fédération Vaudoise des Sociétés d’Apiculture a le plaisir de vous inviter à une soirée d’information sur l’apiculture dans le canton de Vaud et sur le thème suivant :

« SE LANCER DANS L’APICuLTuRE ? »L’apiculture est une activité passionnante et com-plexe qui fait actuellement l’objet d’un intérêt croissant. Cependant, cette activité exige l’acqui-sition de connaissances solides et un engagement important de la part du futur apiculteur. Une for-mation pour acquérir les compétences de bases est indispensable. La Fédération Vaudoise des Sociétés d’Apiculture (FVA) et les autres fédéra-tions de Suisse romande organisent ces cours de formation.

Pour le canton de Vaud, les inscriptions à ce cours qui se déroulera sur une période de deux ans sera possible sur le site www.apiculture.ch dès le

mercredi 18 septembre 2019. En cas d’intérêt pour ce cours, et avant de vous y inscrire, nous vous recommandons vivement de participer à une soi-rée d’information sur l’apiculture dans le canton de Vaud afin de comprendre les enjeux et les exi-gences de cette formation et de cette activité.

Cette soirée d’information sera animée par notre conseiller apicole Didier Bettens et aura lieu jeudi 12 septembre 2019 à 18 h 30, dans l’auditoire RP1-29 à Agrilogie Marcelin, Morges.

Avec nos meilleures salutationsAlain Lauritzen et Quentin Voellinger

pour la vulgarisation FVA

vie des cantons

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50 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 8 / 2019

dates à retenir

FRIBOuRg – SECTION D’APICuLTuRE DE LA gRuyèRE31.08.19 17:30 Jambon au miel

préparé par Raphaël JaquetCreux-du-Feu, Broc Inscription : Karine Sudan,

079 480 65 [email protected]

02.09.19 20:00 Conférence par Apiservice Hôtel de Ville, Bulle

JuRA – SECTION DES FRANCHES-MONTAgNES28-29.09.19 Concours suisse des produits du terroir Courtemelon Sarah Gerster

079 885 70 [email protected]

JuRA – SECTION AJOIE ET CLOS-Du-DOuBS08.09.19 10:00 Contrôle des provisions, chute des

varroas et préparation à l’hivernageLe Peu-Péquignot Gilles Courvoisier

079 268 09 70Stéphane Rubin078 707 16 76

NEuCHâTEL – FéDéRATION CANTONALE29.08.19 19:00 L’apiculture neuchâteloise sous la loupe.

Réflexion sur l’Avenir. Conférence suivie d’un débat (ouverture des portes 18:30, autres détails/www.fcna.ch)

Salle A011 – 012 du centre professionnel des métiers du bâtiment à Colombier

079 345 11 80

NEuCHâTEL – SOCIéTé D’APICuLTuRE DES MONTAgNES NEuCHâTELOISES28.08.19 20:00 Stamm Grandes Crosettes 13

La Chaux-de-FondsCorinne [email protected]

VAuD – SECTION LE CHAMOSSAIRE18.08.19 10:30 Mise en hivernage rucher d’Hervé Format à Antagnes

VAuD – SECTION LAuSANNE25.09.19 19:00 3e stamm : Apiservice (thème à confirmer) La Picholette

VAuD – SECTIONS Du NORD-VAuDOIS, MENTHuE, gROS-DE-VAuD ET ORBE5.8.19 18:00 Mise en hivernage

chez Antoine MagnenatFey, rucher 079 449 37 87

3.1.8.19 11:00 Traditionnelle fondue, apéritif offert (sur inscription)

Chalet « La Mathoulaz » 079 488 31 04

VALAIS – SECTION DE MARTIgNy10.08.19 Sortie annuelle Selon programme

VALAIS – SECTION DE SION & ENVIRONS21.08.19 19:00 Nourrissement, élevage des nuclei d’été

et préparation au 2e traitement d’étérucher école, Châteauneuf

Date Heure Manifestations Lieu Contact

Page 51: Revue suisse d’apiculture - abeilles.ch

REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 8 / 2019 51

Horizontal1. A fixer sur nos cadres – liquide extrait

du sang2. Suscription routière française –

vendit sa propriété3. N’es plus visible4. Ne réponde pas à nos attentes

(qu’il ne …) – pour une suite5. Jour de la semaine – lettre grecque6. Ville hollandaise palindrome – prise de

poids7. Rassemblé – virus mortel8. Pas d’accord ! – régiment qui marche –

cadeau pour Diane de Poitiers9. Rivière des Alpes – vieux do – lettre

pour des chiffres10. Qui ne se rencontrent pas souvent –

préfixe montagnard11. Cinéaste italien – effet qui endolorit nos

oreilles

vertical1. Gobé – après lui, il n’y en a plus2. Pour un format – produits de beauté ?3. Les petits se prennent tôt4. Pour mettre du goût – petite lumière5. Manifester sa déception6. De la famille de nos mouches à miel –

article de Tolède7. Rendu russe ou polonais – un très grand8. République d’Europe – pour se divertir9. Une poulie – paysan américain –

élément de charpente10. Mises ensemble – maladie qui ronge11. Avant d’avaler

Philippe Locatelli

Mots croisés N° 74

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

1

2

3

4

5

6

7

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10

11

Mots croisés N° 731 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

1 I N A L T E R A B L E

2 N A G E R I R I E N

3 S U E O V O I D E

4 E S O P A A U D E

5 C E T O I N E L S D

6 T E S C H U E E

7 I I V A N V M N

8 C I G A L E S P U T

9 I M A G E A N I S E

10 D A N I E L E V E E

11 E M E R I T E E R S

Mots croisés

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52 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 8 / 2019

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REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 8 / 2019 53

erratum

De M. Alain Jufer, président de la commission d’élevage (RSA N° 5/2019, p. 61)Dans la revue de mai, sous la rubrique « Commission d’élevage/stations de fécondation de reine », une grave erreur a été commise. Sur les exigences particulières pour la station du Petit-Mont, l’intitulé était « Communication importante de l’inspectorat fribourgeois des ruchers pour la station du Petit-Mont ». Cette communication n’était pas de l’inspectorat fribourgeois, mais d’une interprétation que j’ai faite d’une réponse au conseil d’état fribourgeois lors d’une inter-pellation parlementaire.

Voici le texte de l’annonce parue en 2018 et telle qu’elle aurait dû paraître en 2019 également :

« Communication importante de l’inspectorat fribourgeois des ruchers pour la station du petit-Mont »« Chaque apiculteur fribourgeois désirant monter à la station du Petit-Mont s’annonce auprès de l’inspecteur cantonal des ruchers au moins 10 jours avant la montée en station pour contrôle de leur exploitation. Les apiculteurs des autres cantons doivent fournir une attestation de contrôle, stipulant que leurs ruchers sont indemnes de maladie. »

Pourquoi les abeilles disparaissentUne conférence vidéo de 15 minutes de Maria Spivak, une remarquable scien-tifique nord-américaine, très impliquée dans la recherche de solutions à la mor-talité des abeilles.

La vidéo est en anglais avec une trans-cription en plus de 30 langues sous :

https://www.ted.com/talks/marla_spivak_why_bees_are_disappearing?language=fr

Page 54: Revue suisse d’apiculture - abeilles.ch

54 REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 8 / 2019

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REVUE SUISSE D’APICULTURE | N° 8 / 2019 55

Composition du comité de la Société romande d’apiculture : (8/2019)Site internet : www.abeilles.chPRéSIDENCE – CONTRÔLE Du MIEL – MATéRIEL DE PuBLICITé – MARKETINgMme Sonia BURRI-SCHMASSMANN, route de Bâle 10, 2805 Soyhières. Tél. 032 422 46 32.E-mail : [email protected] DES RuCHERS – PRéPOSé AuX VéTéRANS – DIPLÔMES – INSIgNES – BIBLIOTHèquE – ARCHIVESMme Isabella MORETTI, route de Lentine 36, 1950 Sion. Tél. 079 903 16 72E-mail : [email protected] / [email protected]éTARIATM. Max HUBER, chemin des Voirons 28, 1213 Petit-Lancy. Tél. 079 633 56 68. E-mail : [email protected]. Benoît DROZ, Avenue du Léman 58, 1005 Lausanne. Tél. 079 773 43 69. E-mail : [email protected]éLEVAgE – INFORMATIquE – CONSuLTANTM. Olivier MOOSER, Grienweg 2, 2572 Mörigen. Tél. 078 712 02 10. E-mail : [email protected] – CAISSEM. David GILLON, Avenue du Guintzet 22, 1700 Fribourg. E-mail : [email protected] AuX DéBuTANTS (DèS AOûT 2019)M. Guillaume KAUFMANN, Numa-Droz 27, 2300 La Chaux-de-Fonds, Tél. 079 839 37 41. E-mail : [email protected] ET CHANgEMENTS D’ADRESSESuisse : M. David GILLON, Avenue du Guintzet 22, 1700 Fribourg. E-mail : [email protected] abonnements partent toujours du 1er janvier. Les nouveaux membres reçoivent la Revue Suisse d’Apicul-ture à partir du mois pendant lequel ils ont effectué le paiement de leur cotisation. Les revues déjà parues dans l’année civile en cours peuvent être commandées gratuitement au caissier. Prix de l’abonnement annuel : 50 francs suisses à payer au CCP 10-1480-6 de la Société romande d’apiculture à Lausanne ou à la Banque Cantonale de Fribourg, de et à 1701 Fribourg.Etranger : Pas de chèques. Paiement uniquement par virement bancaire à la :Banque Cantonale de Fribourg, Boulevard de Pérolles 1, case postale, 1701 Fribourg.IBAN : CH81 0076 8111 0056 9650 6, SWIFT/BIC : BEFRCH22, Clearing : 768.Changement d’adresse : Les changements d’adresse sont gratuits. Les demandes doivent être accompa-gnées de la dernière adresse découpée dans la revue et adressée à l’administrateur.

Hors comitéADMINISTRATION – ASSISTANTE ADMINISTRATIVE – ASSuRANCESMme Aude STEINER, Les Brussattes 1, 2904 Bressaucourt, Tél. 032 466 31 20.E-mail : [email protected]. Heures de contact pour les cas d’assurances, mardi et jeudi 8 h à 11 h.RéDACTION REVuE RSA – ANNONCES – PESéES & OBSERVATIONSM. Francis Saucy, rue des Châteaux 49, 1633 Vuippens. Tél. 079 634 54 09.E-mail : [email protected]. Délai rédactionnel : voir au bas de la page 3 de chaque édition.BIBLIOTHèquE – MEDIATHèquE Du VALAISMédiathèque du Valais, Bibliothèque cantonale, rue de Lausanne 45, 1950 Sion, Tél. 027 606 45 50.E-mail : [email protected]. Site internet : www.mediatheque.ch

Renseignements administratifs

Page 56: Revue suisse d’apiculture - abeilles.ch

Envoi non distribuableRetour à : Av. du Guintzet 22 1700 Fribourg

JAB 1700 Fribourg