Revue de presse « Défense - union-ihedn.org · Arianespace lancera SES-12, le premier satellite...

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Revue de presse « Défense » (contact : [email protected] ) Votre avis nous intéresse : si vous voulez réagir à un article de la Revue de presse, vous pouvez soit contacter directement le responsable de thème de Défense soit réagir en adressant un courriel à l’adresse indiquée ci-dessus. L’équipe de la Revue de presse Défense vous remercie de votre confiance et de votre intérêt pour son travail, toutes vos suggestions sont les bienvenues. Cette revue de presse paraît désormais sur le site de l’UNION-IHEDN, à l’adresse : http://www.union-ihedn.org/ Stendhal naît le 23 janvier 1783 Date : 23 janvier 2015 Attention : il n’y aura pas de revue de presse défense pendant 48 heures la prochaine revue de presse défense sera diffusé&e le lundi 26 janvier 2015. Sommaire des articles proposés 1) Enjeux de la Défense, Doctrine, Concepts, Missions : La non-déflation des effectifs n’est pas financée Quand la France redécouvre enfin l’importance de son armée 2) Relations internationales - Europe de la défense - OTAN : Merkel, la forteresse allemande assiégée entre BCE, Ukraine et …internet Qui est Salmane Ben Abdel Aziz, le nouveau roi saoudien ? L’OTAN veut rétablir des relations avec Moscou 3) Armements - Industries - Économie : DCNS plonge dans le rouge et plombe Thalès Le porte-avions indien Vikrant équipé de chasseurs et d’hélicoptères russes Arianespace lancera SES-12, le premier satellite tout électrique de l’opérateur SES

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Revue de presse « Défense »

(contact : [email protected])

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adressant un courriel à l’adresse indiquée ci-dessus.

L’équipe de la Revue de presse Défense vous remercie de votre confiance

et de votre intérêt pour son travail, toutes vos suggestions sont les bienvenues.

Cette revue de presse paraît désormais sur le site de l’UNION-IHEDN, à l’adresse :

http://www.union-ihedn.org/

Stendhal naît le 23 janvier 1783

Date : 23 janvier 2015

Attention : il n’y aura pas de revue de presse défense

pendant 48 heures – la prochaine revue de presse défense

sera diffusé&e le lundi 26 janvier 2015.

Sommaire des articles proposés

1) Enjeux de la Défense, Doctrine, Concepts, Missions : La non-déflation des effectifs n’est pas financée

Quand la France redécouvre enfin l’importance de son armée

2) Relations internationales - Europe de la défense - OTAN : Merkel, la forteresse allemande assiégée entre BCE, Ukraine et …internet

Qui est Salmane Ben Abdel Aziz, le nouveau roi saoudien ?

L’OTAN veut rétablir des relations avec Moscou

3) Armements - Industries - Économie : DCNS plonge dans le rouge et plombe Thalès

Le porte-avions indien Vikrant équipé de chasseurs et d’hélicoptères russes

Arianespace lancera SES-12, le premier satellite tout électrique de l’opérateur SES

Le rachat d’actifs par la BCE, « bon pour l’économie réelle »

4) Les forces armées - Air - Marine - Terre - Gendarmerie : Réserve opérationnelle : état des lieux

Vigipirate : le défi relevé par les opérationnels du soutien interarmées

Corymbe : Entraînement avec la marine camerounaise

Opération Chammal : point de situation du 22 janvier 2015

5) Zones de conflits : La pieuvre Boko Haram s’étend

"Seule une solution au conflit israélo-palestinien peut apaiser le Moyen-Orient"

Rébellion houthiste au Yémen : quel jeu politique entre les forces en place ?

(Reportage) Boko Haram au Niger : Ibrahim Ousmane, réfugié et handicapé

6) Renseignements et menaces : Le ralentissement chinois n’inquiète pas les patrons européens

Washington tenté de revoir son alliance stratégique avec Riyad

Bientôt une base navale chinoise en Namibie ?

L’Algérie renforce la lutte contre le financement du terrorisme

7) Sécurité intérieure : Terrorisme : la France veut renforcer les dispositions « antiblanchiment »

8) Énergie environnement climat : Investissements records dans les énergies renouvelables en 2014

Des Objectifs pour le développement aux Objectifs du développement durable

Les marchés pétroliers dans le doute après la mort du roi Abdallah

9) Géopolitique de la culture : Bilan décevant du dispositif égalité des chances pour les bacheliers

Mall of Arabia : bienvenue dans le monde arabe de demain

10) Géopolitique de l’information : Surface Hub : le tableau numérique selon Microsoft

Ddos : le site de l’Afnic visé par une attaque

Office apps : les premières applis universelles de Microsoft

Des millions d’ordinateurs potentiellement infectés à travers #je suis Charlie

Inventaire des priorités législatives

11) Jour après Jour : le 23 janvier

12) Revue de presse internationale en langue étrangère :

China would welcome Kim Jong-Un Visit to Moscow

Russia Ready to Supply India With Anaerobic Submarines

Russia and India are negotiating construction of new frigates – CAWAT

Iran’s emerging empire

The West’s four-part strategy to deal with radical Islam

Defence Minister promises ‘conservative’ approach to submarines following tour of ASC

13) Liste d’articles non retenus mais pouvant être consultés sur demande.

***** Votre avis nous intéresse : si vous voulez réagir à un article de la Revue de presse, vous

pouvez contacter directement le responsable de la revue, en adressant un courriel à :

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1/ ENJEUX DE LA DEFENSE - DOCTRINE - CONCEPTS – MISSIONS

THEME 1 - 1 : La non-déflation des effectifs n’est pas financée Source, journal ou site Internet : l’Opinion

Date 23 janvier 2015

Auteurs : Adressé par Jean-Claude Tourneur – François Jouannet sur un article de l’AFP :

« Ralentissement des baisses d’effectifs des forces armées françaises » - autre article : « Défense :

les vœux aux armées du Président de la république place la Défense dans une impasse

budgétaire » (François Cornut-Gentille)

L'annonce d'une réduction de 7500 postes de la baisse programmée des effectifs a été,

mercredi, une heureuse surprise à l'issue du conseil de défense, qui se tenait à l'Elysée. La

semaine dernière, lors des voeux aux armées sur le Charles-de-Gaulle, le président de la

République s'était contenté d'évoquer une baisse du rythme des réductions, et non une

diminution de celles-ci. Le ministère de la défense a, de nouveau, remporté une belle victoire,

au delà même des espérances des états-majors. Ceux-ci voulaient deux choses : D'abord, un

étalement des suppression des postes sur la durée de la loi de programmation militaire : moins

en 2015/16/17 et plus en en 2018/19. Ensuite, et peut-être même surtout, une réduction de la

baisse de 5000 postes. C'est ce qu'ils avaient identifié comme impossible à réaliser, alors que

le gouvernement ne veut plus de nouvelles fermetures de garnison. Ils en obtiennent 50% de

plus. Les déflations restant à réaliser étaient jusqu'à présent les suivantes : 2015 : 7500. 2016

: 7400. 2017 : 7400. 2018 : 3500 et 2019 : 0. On devrait être aujourd'hui sur le schéma : 2015

: 6000 puis en moyenne 3000 par an, les quatre années suivantes. Reste un problème de taille :

le financement de cette mesure. «Pour l'instant, ce n'est pas financé» reconnait-on dans

l'entourage de Jean-Yves Le Drian. Le mesure qui s'applique dès cette année (1500 postes à

supprimer en moins) devrait facilement absorbable par le budget. Mais pour l'ensemble des

7500 postes, «il faudra adapter le budget à cette non-déflation» explique la même source. La

première chose consistera à déterminer quelles fonctions seront épargnées. La suppression

d'un poste de colonel n'a pas la même conséquence budgétaire que celle d'un matelot. Si l'on

se rapporte aux grandes masses (masse salariale globale et effectifs du ministère de la

Défense), 7500 postes représentent un peu moins de 300 millions d'euros par an. Ce n'est pas

négligeable, sans être insurmontable. Ces 300 millions ne sont qu'une faible partie des 2,2

milliards d'euros qui manquent dès le budget 2015, faute des recettes exceptionnelles

envisagées et qui ne seront pas au rendez-vous. Comme cela était prévu lors de son adoption

en 2013, la Loi de programmation militaire va être révisée cette année. Et sans doute à la

hausse. Ce serait du jamais vu... En attendant et pour boucler ses fins de mois, le ministère de

la Défense planche sur la mise en place de sociétés de projets pour l'acquisition de ses

matériels. Nous y reviendrons dans un prochain post.

THEME 1 - 2 : Quand la France redécouvre enfin l’importance de son armée Source, journal ou site Internet : La Tribune

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Michel Cabirol Adressé par Jean-Claude Tourneur et François Jouannet sur un article de l’AFP : « Projet

de location de matériel militaire pour maintenir le budget de la Défense »

Le ministère de la Défense mobilise depuis le 7 janvier 10.500 militaires dans le cadre de

"Vigipirate alerte attentat" | Pour faire face aux menaces, François Hollande a décidé

d'alléger les réductions d'effectifs dans les armées de 7.500 hommes. Pourtant elles étaient

déjà connues au moment de la préparation du Livre blanc sur la défense. Bercy-Brienne, on

refait le match... Deux ans après une guerre en coulisse homérique entre le ministère de la

Défense et celui des Finances à l'occasion de la préparation du Livre blanc sur la défense, puis

de la loi de programmation militaire (LPM), qui définit le cadre budgétaire sur la période

2014-2019, les deux ministères s'affrontent à nouveau pour dégager des marges de manœuvre

au regard des menaces qui pèsent sur la France. Elles ne sont pourtant pas nouvelles, elles

avaient été même parfaitement diagnostiquées dans le Livre blanc de 2013. Et pourtant, ces

menaces ont systématiquement été sous-estimées avec des budgets contraints votés puis

largement sous-exécutés au fil des révisions générales des politiques publiques (RGPP). Il

suffit pourtant de relire le livre blanc de 2013 et de trouver des passages sur la faiblesse d'un

État - on le voit avec l'Irak, la Libye, le Mali... - et sur la menace terroriste. "La publicité qui

est donnée (aux terroristes, ndlr) concourt à entretenir le phénomène terroriste. Elle favorise

en effet l'auto-radicalisation d'individus isolés qu'attire la perspective d'avoir, par leurs

actions, un impact global à la mesure du ressentiment qui les habite". L'attaque contre

Charlie Hebdo est là pour illustrer le diagnostic établi en 2013 et on ne peut que regretter la

pauvreté de la réponse de l'État face à cette menace avec la diminution des effectifs des

armées. Les gouvernements de gauche comme de droite ont préféré réduire les effectifs, et

donc les contrats opérationnels des armées au profit des économies budgétaires exigées par

Bercy. François Hollande tout comme Nicolas Sarkozy n'ont pas compris toute l'importance

d'un outil militaire suffisamment doté pour remplir ses missions fondamentales. Des armées

qui pour autant doivent poursuivre leur indispensable optimisation. Dans les armées, on

commence même à évoquer de plus en plus d'interventions extérieures low-cost. Au Mali, par

exemple, les soldats sont restés huit mois à manger matin, midi et soir leur ration de combat.

ARMEE : PLUS LES MOYENS D'ASSURER SES MISSIONS SUR LE LONG TERME

Aujourd'hui, l'État s'aperçoit naïvement (beaucoup trop d'ailleurs) qu'il n'a pas les moyens

d'assurer plus d'un mois le plan "Vigipirate alerte attentat", qui mobilise depuis le 7 janvier,

10.500 militaires et coûte 1 million d'euros par jour au ministère de la Défense. "C'est la

première fois qu'une mobilisation (militaire) de cette ampleur (intervient) sur notre

territoire", avait expliqué le ministre de la Défense, jan-Yves Le Drian. Mais cette

mobilisation ne peut qu'être exceptionnelle. "Nous avons fait savoir que ce dispositif était

exceptionnel", souligne-t-on dans l'entourage du ministre. Nous pouvons garantir un mois".

Car la mobilisation de 10.500 soldats, ajoutés à celle des effectifs en opérations extérieures

(9.000 militaires actuellement), entraine déjà un certain nombre de problèmes pour le

ministère de la Défense. "Cela ne pourra pas durer ad vitam æternam, assure-t-on au

ministère de la Défense. Il faut trouver la meilleure façon d'assurer la protection des

Français. Car d'ici une semaine à quinze jours, il faudra remettre en cause des exercices

importants, des permissions, s'il n'y a pas de relève". D'autant que l'armée a dû également

redéployer entre 1.000 à 1.500 militaires supplémentaires pour protéger ses sites et forces.

"Les tensions sont extrêmement fortes pour tenir tous nos engagements", précise-t-on.

ALLEGEMENT DES DEFLATIONS D'EFFECTIFS

Last but not least, les 33.675 suppressions d'effectifs annoncées dans la LPM 2014-2019

(environ 7.900 en 2014, 7.500 en 2015, 7.400 en 2016 et 2017 et enfin 3.500 en 2018) sont

visiblement celles de trop après les 48.325 effectuées par les gouvernements Fillon entre 2008

et 2012. Soit 82.000 entre 2008 et 2019. "Les tensions nous apparaissaient de plus en plus

insupportables pour remplir nos engagements extérieurs et il fallait actualiser le contrat

Protection défini dans la LPM (dans le cadre de Vigipirate alerte attentat, ndlr), note-t-on

dans l'entourage de Jean-Yves Le Drian. L'équation devient de plus en plus difficile. Plus on

avançait, plus on mettait le dispositif militaire à l'os". C'est pour cela que François Hollande a

demandé mercredi lors d'un conseil de défense à Jean-Yves Le Drian "de lui proposer

quelque chose qui répond à cette préoccupation". D'ores et déjà ce qui a été acté lors du

conseil de défense, c'est une moindre déflation de 7.500 militaires sur la période 2015-2018,

dont 1.500 dès 2015. "Cela nous permet de retrouver un peu d'oxygène pour que les

restructurations puissent être vécues plus sereinement, pour que l'on garde la qualité de nos

interventions à l'extérieur, pour mobiliser à tout moment 10.000 hommes pour un mois", a-t-

on souligné au ministère de la Défense. Et en prime, cela permet enfin de "formaliser le

contrat protection". Ce qui n'avait pas été le cas jusqu'ici... Enfin, le ministère pourra

également recruter 250 postes supplémentaires dans le domaine du renseignement : 185 à la

DGSE ert 65 à la DPSD (direction de la protection et de la sécurité de la défense). Ce qui

permettra d'accélérer "l'élan" vers la cyberdéfense et d'embaucher des experts et des analystes

pour traiter les flux de plus en plus d'informations.

VERS LA REACTUALISATION DE LA LPM

Ce "quelque chose", ce n'est ni plus ni moins une "actualisation" de la LPM sur la base d'une

nouvelle analyse des menaces et des contrats opérationnels des armées. Et le ministère de la

Défense veut aller vite. "Beaucoup plus tôt que prévu, explique-t-on dans l'entourage du

ministre. L'actualisation de la LPM doit se faire avant l'été, il faut qu'elle soit au Parlement

au mois de juin". C'est certainement dans ce cadre que Bercy risque de freiner des quatre fers.

Car l'Hôtel de Brienne a de grandes ambitions. Tout peut être mis sur la table. Enfin presque.

"Nous pouvons avancer la livraison de certains matériels, faire des achats d'urgence (...).

Tout le monde sait que nous sommes en manque d'hélicoptères. Il n'y a pas de conclusions

pour le moment".

CREATION DE SOCIETES DE PROJETS

Lors de conseil de défense, l'Hôtel de Brienne a proposé de créer deux sociétés de projets à

capitaux publics (SPV ou Special Purpose Vehicle) pour trouver les 2,2 milliards d'euros qui

lui manquent dans son budget 2015 au titre des recettes exceptionnelles. Car il est probable

que le produit de la cession des fréquences TNT de la bande 700 Mhz (environ 2,6 milliards

d'euros) n'arrive pas à temps cette année pour compléter le budget du ministère. L'Hôtel de

Brienne a besoin d'un "dispositif mis en place rapidement. Nous pensons l'avoir trouvé".

L'idée de ces SPV est d'acheter à l'État des matériels militaires pour les relouer dans la foulée

à l'armée. ce qui permettra de stabiliser le budget du ministère de la Défense à 31,4 milliards

cette année comme François Hollande l'a promis à plusieurs reprises, notamment lors du

dernier conseil de défense. En pratique, l'armée française pourrait louer sept à huit avions de

transport militaire A400M et trois frégates multimissions auprès d'une ou deux sociétés

publiques à partir de cet automne, a-t-on expliqué au ministère de la Défense. La France

possède déjà six A400M livrés par Airbus Group et compte en réceptionner un ou deux de

plus d'ici à l'automne, tandis que les trois frégates sont construites par le groupe naval DCNS.

Les SPV seront capitalisées grâce à la cession de nouvelles participations de l'Etat dans des

sociétés publiques n'appartenant pas forcément au secteur de la défense. "Le schéma est

simplissime : une ou deux sociétés publiques françaises pour du matériel militaire destiné à

l'armée française", a-t-on souligné. Les autres recettes des cessions identifiées de bien

immobiliers devraient avoisiner 500 millions d'euros, notamment avec l'ensemble Bellechasse

(Pavillon de Penthemont, Abbaye de Penthemont et Hôtel du génie). En revanche, le

gouvernement ne souhaite pas lancer un nouveau programme d'investissements d'avenir

(PIA), a-t-on précisé au ministère de la Défense, ni octroyer de nouveaux crédits budgétaires.

BERCY RENACLE

Une proposition qui n'avait pas été mercredi validée par François Hollande. La réponse de

Bercy est pour l'instant plutôt négative, en raison du surcroît de dépenses que la location

induira et de son impact sur les déficits publics, au moment où Paris doit donner des gages de

sérieux budgétaire à Bruxelles. "Soit le ministère des Finances fait une contreproposition, soit

il n'en fait pas et nous mettrons en place le dispositif des SPV (sociétés de projet). Il n'y a pas

d'autre solution à ce stade", martèle-t-on à l'Hôtel de Brienne, qui a besoin en outre d'un

nouveau cadré législatif. "Tout ceci demande à être peaufiné", explique-t-on au ministère.

C'est pour cela que le ministre de l'Economie Emmanuel Macron, en faveur de cette

proposition contrairement à Michel Sapin, et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian

recevront mardi prochain lors d'un déjeuner les dirigeants des six groupes français de défense

concernés par les sociétés de projet - Airbus Group, Safran , Thales, DCNS, Dassault

Aviation et le groupe de formation et d'assistance DCI. Dans un second temps, la France

pourrait envisager d'ouvrir le capital des sociétés de projet à des investisseurs privés ou des

fonds, étendues à des prestations de services, a précisé la même source. Des SPV pourraient

même être créées pour louer des matériels militaires à d'autres États, faute de pouvoir les

vendre.

2/ RELATIONS INTERNATIONALES - EUROPE DE LA DEFENSE - OTAN :

THEME 2 - 1 : Merkel, la forteresse allemande assiégée entre BCE, Ukraine et …internet Source, journal ou site Internet : La Tribune

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur

A propos de la Grèce, qui vote ce dimanche, Angela Merkel a adressé un message de

soutien, sans rééditer les menaces d'abandon de son ministre des Finances Wolfgang

Schauble. Philippe Mabille |

Sous le choc de l'annonce des 1.000 milliards d'euros d'assouplissement quantitatif de la BCE,

la chancelière a tenté de faire bonne figure au Forum économique mondial. Et prévenu que ce

soutien de la banque centrale ne devait pas dissuader les pays de la zone euro d'achever leurs

réformes structurelles... Pauvre Angela. Habituée du Forum économique mondial où sa parole

d'une orthodoxie raisonnable séduit une audience acquise à la culture de stabilité allemande,

la chancelière a subi le supplice du pal de jeudi à Davos, intervenant exactement un quart

d'heure avant Mario Draghi, invité habituel lui-aussi, mais retenu à Francfort pour la réunion

de la BCE. Et, évidemment, pendant toute l'intervention d'Angela Merkel, la nombreuse

assistance venue en masse dans la grande salle du Congress Hall n'avaient d'yeux que pour

leurs smartphone, attendant avec impatience la décision de l'oracle de Francfort sur le montant

des rachats de dettes de la BCE. La banque centrale avait bien préparé le terrain et ménagé le

suspense en faisant "fuiter" la veille auprès du Wall Street Journal et de l'agence Bloomberg

un chiffre de 50 milliards d'euros par mois sur 2015. Du coup, en plein discours de la

chancelière, vêtue de jaune, le montant réel de 60 milliards par mois de mars à septembre

2016 a fait frissonner le public qui a sans doute passé plus de temps à regarder s'envoler le

dollar et le cours de leurs actions qu'à entendre les avertissements d'Angela Merkel à l'égard

de ce ralliement de la banque centrale européenne à la politique de la "planche à billets"

destinée à faire remonter l'inflation... Certes, dans le détail, les annonces de Mario Draghi sont

bien encadrées : les achats de dettes publiques et privées ne concernent que des titres

"investment grade", ce qui exclu d'emblée la Grèce, du moins à ce stade, et ne pourront

dépasser certains seuils par émission et par émetteurs. En outre, les Bunds allemands en

seront en volume, les principaux bénéficiaires.

REFORMES : "NE PAS DEVIER DU CHEMIN"

Touchée dans ses principes, Angela ne s'est pas laissée émouvoir pour autant et elle a resservi

au public l'antienne traditionnelle de l'ordo-libéralisme allemand : les décisions de la Banque

centrale européenne (BCE) ne doivent pas "faire dévier du chemin des réformes" les pays

européens, a-t-elle prévenu. Et rappelant à l'ordre les gouvernements qui, comme Matteo

Renzi la veille avait appelé la BCE à un geste fort (et au passage la France qui a aussi poussé

en ce sens allant jusqu'à annoncer le QE européen avant l'heure), Merkel a souligné, surtout à

l'intention de l'opinion publique allemande, que la décision prise par la BCE "sera une

décision prise en toute indépendance". Une précaution qui ne trompe personne, la plupart des

experts estimant que la BCE n'a jamais que deux ans de retard sur la Fed dans ce type d'action

trop longtemps reportée. Dans une autre session, Christine Lagarde, la directrice générale

française du FMI a tenté de réconcilier tout le monde en soulignant que l'assouplissement

quantitatif ("QE") de la Banque centrale européenne (BCE "fonctionne déjà, dans la mesure

où les anticipations de son annonce ont commencé à agir sur le niveau de l'euro", tombé

même sous les 1,15 face au dollar quelques minutes après le discours de Mario Draghi.

L'ancien secrétaire américain au Trésor Lawrence Summers a pour sa part mis en garde contre

"l'erreur de croire que le QE est une panacée ou sera suffisant" pour relancer l'économie

européenne. Selon lui, il y a "toutes les raisons de croire" que l'assouplissement quantitatif de

la Banque centrale européenne "aura moins d'impact" que celui mené par les Etats-Unis ces

dernières années. Avec ces 1.000 milliards d'euros mis sur la table par la BCE, les taux

d'intérêt en Europe pour les États et, c'est toute la question, pour les entreprises, devraient

quand même continuer à chuter, ce qui est propice à un redémarrage de l'investissement privé.

Dans ce contexte, Angela Merkel a défendu la position de l'Allemagne qui "assume ses

responsabilités" comme ancre de stabilité pour toute l'eurozone et tout en acquiesçant à la

solidarité pour protéger l'euro, à aussi ses intérêts propres. Ainsi, si en 2014, "pour la première

fois depuis 40 ans, l'Allemagne n'a pas créé de nouvelle dette", c'est parce que son pays doit

se préparer à une transition démographique qui va lui faire perdre 6 millions de travailleurs

dans les prochaines années. Angela Merkel a donc appelé chaque pays à ses propres

responsabilités pour préparer l'avenir en investissant dans la R&D (l'Allemagne a porté son

effort à 3% du PIB) et en protégeant sa compétitivité. Elle a décerné un satisfecit aux pays qui

ont mené des réformes structurelles comme l'Irlande, l'Espagne, le Portugal "et même la

Grèce" et encouragé la France et l'Italie à ne pas différer leurs efforts au prétexte du soutien

apporté par la BCE qui n'aura qu'un temps. "Il faut agir maintenant pour ne pas être pris au

d'époux quand les taux d'intérêt remonteront à leur niveau normal de 4 à 5%", car alors ce

sera beaucoup plus coûteux et "désagréable" de porter des endettements publics de près de

100% de sa richesse nationale. A propos de la Grèce, qui vote ce dimanche, Angela Merkel a

adressé un message de soutien, sans rééditer les menaces d'abandon de son ministre des

finances Wolfgang Schauble : " la majorité de la population en Grèce est contente de se

trouver dans l'Union européenne et dans l'euro. "L'Allemagne est prête à continuer de faire

preuve de solidarité", à condition bien sûr que le gouvernement grec issu du scrutin se montre

de son côté "responsable". Un message d'apaisement en direction de la gauche radicale qui

pourrait emporter les élections avec Qlexis Tsipras (Syrisa)

UKRAINE: COMMENT SORTIR DE LA CRISE ?

Mais pour un discours sur le nouveau contexte global, Angela Merkel ne pouvait passer sous

silence la question de l'Ukraine. Elle a appelé à une solution pacifique négociée avec la Russie

dans laquelle l'Europe ne précipiterait pas la négociation sur l'entrée de l'Ukraine dans l'UE,

mais maintiendrait les sanctions contre la politique de Poutine tant que les causes n'auront pas

disparu. Pour sortir de cette crise, "il faut deux parties autour de la table", il faut "que les

armes se taisent" et "que l'intégrité territoriale de l Ukraine garantie par le traité de

désarmement nucléaire du pays soit respectée". Pour retrouver la stabilité dans la région, il

faut aussi definir une "coopération de Vladivostok à Lisbonne comme dit Poutine", a-t-elle

défendu, sans pour autant considérer comme acquise l'annexion de la Crimée.

NUMERIQUE : L'EUROPE DOIT SE REVEILLER

Enfin, sur le thème principal de son intervention, l'économie numérique, Angela Merkel a

exhorté l'Europe a prendre en main son destin face aux géants américains du net. "La

numérisation va prendre toute son importance dans la nouvelle commission", a-t-elle avancé,

se félicitant du fait que le Commissaire au numerique soit allemand. C'est la confirmation que

l'Allemagne, grande puissance industrielle, veut aussi s'affirmer comme une des grandes

puissances technologiques du monde futur. Alors que l'Allemagne est parmi les pays les plus

virulents contre la position de plus en plus dominante des GAFA (Google, Facebook, Apple,

Amazon), Angela Merkel a réclamé que l'Europe fixe les conditions-cadre de l'économie

digitale en promouvant "un bon mix entre la protection des données individuelles et la liberté

du net". "Le monde est de plus en plus petit, on le mesure à Davos. À nous de trouver des

solutions en Europe sinon nous serons marginalisés car notre environnement actuel n'est pas

suffisamment attractif pour devenir des champions du numerique", a-t-elle conclu. "L'Europe

doit avancer plus vite, réduire la bureaucratie et se fixer un agenda stratégique pour ressortir

de cette crise plus compétitive

THEME 2 - 2 : Qui est Salmane Ben Abdel Aziz, le nouveau roi saoudien ? Source, journal ou site Internet : La Tribune

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur – François Jouannet sur un article du Monde : « Salman

succède à Abdallah sur le trône saoudien »

Le prince Salmane a multiplié les visites en Occident et en Asie au cours des précédentes

années.

Abdallah, qui gouvernait officiellement le royaume saoudien jusqu'à présent est décédé. Son

successeur, le prince Salmane Ben Abdel Aziz, 79 ans, gouverneur de Ryad pendant 50 ans,

est considéré comme un homme doté d'une stature internationale. "Avec une grande tristesse,

son Altesse Royale, le prince héritier Salmane Ben Abdel Aziz, Al-Saoud et tous les membres

de la famille et la nation expriment des condoléances au Gardien des deux mosquées sacrées,

le Roi Abdallah Ben Abdel Aziz Al-Saoud, qui est décédé à 01H00 vendredi" (22H00 GMT,

jeudi 22 janvier, ndlr) Ainsi, un présentateur à la télévision d'État saoudienne a annoncé la

mort du dirigeant saoudien, après 10 ans de règne. Salmane Ben Abdel Aziz, prince héritier

depuis juin 2012 lui a directement succédé. Il s'est placé sur le devant de la scène ces

dernières années, présidant souvent le Conseil des ministres et représentant à l'étranger le roi

Abdallah qui, du fait de sa santé fragile, avait considérablement réduit ses activités publiques.

Il était aussi premier vice-Premier ministre, poste obtenu en même temps que celui d'héritier

du trône en 2012 à la mort de son frère Nayef. Il cumulait également les fonctions de ministre

de la Défense depuis octobre 2011.

STATURE INTERNATIONALE

Le prince Salmane a multiplié les visites en Occident et en Asie, ajoutant une stature

internationale à sa carrière, focalisée jusqu'en 2012 sur les affaires intérieures. En dépit d'une

santé fragile, il a tenu à montrer "sa détermination à devenir roi ou, plus probablement,

l'ambition de ses proches pour qu'il apparaisse ainsi", estime Simon Henderson, spécialiste

du Golfe au Washington Institute. Sa stature a toutefois été quelque peu fragilisée par la

décision prise en mars 2014 par le roi Abdallah de nommer futur prince héritier son demi-

frère Moqren, le plus jeune des 35 fils du fondateur du royaume.

"IL A SUPERVISE L'EMERGENCE DE RYAD COMME CAPITALE"

Né à Ryad le 31 décembre 1935, le prince Salmane a été gouverneur de la capitale pendant

près de 50 ans, la plupart des provinces saoudiennes ayant à leur tête des membres de la

famille royale avec rang de ministre. "Ce poste lui a donné de l'expérience et il a supervisé

l'émergence de Ryad comme capitale", souligne Eleanor Gillespie dans la Gulf States

Newsletter basée à Londres. Il est considéré comme l'artisan du développement de cette cité

bâtie en plein désert par la dynastie des Al-Saoud pour en faire une ville moderne. Mais son

poste lui a surtout donné l'opportunité de "jouer le rôle d'arbitre très respecté des affaires de

la famille Al-Saoud", ajoute-elle assurant que le prince Salmane "a une réputation de

probité". Jane Kinninmont, experte à Chatham House à Londres, précise que Salmane est

"considéré comme relativement libéral" et pourrait à ce titre "adopter une approche plus

réformatrice, mais dans le cadre des limitations et des lignes rouges du système".

HAUSSE DES COURS DU PETROLE APRES LE DECES D'ABDALLAH

Les prix du brut se sont orientés à la hausse vendredi dans les premiers échanges sur les

marchés asiatiques en raison de l'incertitude provoquée par le décès du roi Abdallah d'Arabie

saoudite et l'accession au trône de son frère Salman. L'indice américain WTI s'appréciait de

plus de 2% à 47,76 dollars le baril dans les premiers échanges. Le Brent a ouvert en hausse de

près de 1,5% à 49,10 dollars à 01h00 GMT. "La peur de l'inconnu va soutenir les prix du

pétrole brut", a jugé John Kilduff, partenaire chez Again Capital à New York. "Le roi

Abdallah était l'architecte de la stratégie actuelle visant à maintenir une production élevée et

à évincer les petits producteurs plutôt que réduire la production

THEME 2 - 3 : L’OTAN veut rétablir des relations avec Moscou Source, journal ou site Internet : Le Figaro

Date : 22 janvier 2015

Auteur : avec AFP

Adressé par François Jouannet

Les responsables militaires de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord souhaitent rétablir

des relations avec leurs homologues russes, suspendues en raison du conflit en Ukraine, a

déclaré aujourd'hui le commandant en chef de l'Otan. "Nous avons énormément discuté du

moyen de renouer le contact et du fait que la communication avec nos interlocuteurs militaires

en Russie est importante", a déclaré le général Philip Breedlove pendant une conférence de

presse à Bruxelles. Le haut gradé américain a précisé que des échanges avec le général Valéry

Guerasimov, commandant en chef de l'armée russe, avaient encore eu lieu après l'annexion de

la région ukrainienne de Crimée par la Fédération russe l'an dernier. "Nous allons renouer

cela, nous avons discuté entre nous des moyens de le faire (...) mais, oui, nous allons rétablir

le contact avec Valéry (Guerasimov)", a-t-il dit. L'Allemagne a évoqué des "progrès" à l'issue

d'une réunion à quatre (Ukraine, Russie, Allemagne et France), qui s'est tenue mercredi soir à

Berlin, avec la conclusion d'un accord sur l'établissement de zones de sécurité entre

séparatistes pro-russes et troupes gouvernementales dans l'est de l'Ukraine.

3/ ARMEMENTS - INDUSTRIES – ECONOMIE THEME 3 - 1 : DCNS plonge dans le rouge et plombe Thalès Source, journal ou site Internet : La Tribune

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Michel Cabirol Adressé par Jean-Claude Tourneur et François Jouannet – autre article : « DCNS envoie la

marge de Thales par le fond ALAIN RUELLO, les Echos »

Le siège social de DCNS à Paris |

Le groupe naval devrait enregistrer des pertes de 300 millions d'euros en 2014. La

contribution de DCNS à l'EBIT de Thales qui est actionnaire à hauteur de 35%, sera négative

d'environ 100 millions d'euros. DCNS lance un plan d'économies de court terme de 100

millions d'euros. Ce n'est pas une surprise. DCNS, dont Thales est actionnaire à hauteur de

35%, estime que l'exercice 2014 devrait se solder par une perte nette de l'ordre de 300

millions d'euros, compte tenu de l'enregistrement de charges et provisions complémentaires,

ainsi que l'avait révélé "La Tribune". Le groupe naval a mené au cours des derniers mois un

examen approfondi de la situation financière et contractuelle de plusieurs activités et

programmes complexes qui connaissent des difficultés. Les principales conclusions de ces

audits ont été communiquées aux instances de gouvernance de DCNS. L'une d'entre elle est

même plutôt rassurante pour le groupe naval, qui garderait "la maîtrise technique de son cœur

de métier" alors qu'au sein de Thales, certains commençaient à avoir des doutes. Pour Thales,

qui consolide DCNS par mise en équivalence, la contribution de DCNS à l'EBIT du groupe

d'électronique "serait ainsi négative d'environ 100 millions d'euros sur l'exercice 2014, contre

une contribution attendue proche de l'équilibre (et une contribution positive de 40 M€ en

2013)", a expliqué Thales dans un communiqué publié ce vendredi. Hors cet impact

exceptionnel, Thales confirme que sa performance en 2014 devrait être conforme aux

objectifs annoncés d'une stabilité des prises de commandes et du chiffre d'affaires et d'une

progression de 5 à 7% de l'EBIT. La publication des comptes consolidés de l'exercice 2014

arrêtés par le conseil d'administration est prévue le 26 février 2015

LE NUCLEAIRE CIVIL PLOMBE DCNS

Sur la base des éléments fournis au comité central d'entreprise (CCE), les difficultés sur

certains programmes se concentrent dans les activités de diversification dans l'énergie,

essentiellement dans le nucléaire civil. L'ampleur des difficultés d'exécution rencontrées par

DCNS depuis 2013 devrait conduire "à revoir significativement à la hausse les coûts à

terminaison des projets en cours", notamment le réacteur de recherche Jules Horowitz pour le

Commissariat à l'Energie Atomique et aux Energies Alternatives (CEA), a expliqué Thales.

Pour autant, DCNS devrait rester dans le nucléaire civil, qui participe au maintien des

compétences du groupe. Sur les programmes navals, les audits ont mis en évidence une

augmentation des coûts à terminaison, tout particulièrement sur le programme de sous-marins

nucléaires d'attaque Barracuda pour la France. Pour remettre d'équerre ce programme, DCNS

a changé le directeur du programme. En revanche, le programme de sous-marins au Brésil,

qui connait aussi quelques difficultés d'exécution, n'est pas un programme en péril, explique-t-

on à "La Tribune".

UN PLAN D'ECONOMIES COURT TERME DE 100 MILLIONS D'EUROS

Pour renforcer sa compétitivité à court terme, DCNS a lancé un plan d'économies de 100

millions en vue d'améliorer les résultats dès 2015. Il ne doit pas "altérer" les compétences et

l'emploi au sein du groupe naval, explique-t-on au sein de DCNS. Les salariés devront se

serrer le ceinture, la direction suspend toutes les augmentations individuelles et un "travail"

avec les fournisseurs est lancé pour trouver des économies de court terme. Au-delà, la

direction du groupe a lancé depuis quelques jours un plan de progrès pour dégager des

économies sur le moyen et long terme. Entre autre, un tri dans les énergies marines

renouvelables va être réalisé : hydrolien, éolien off-shore, énergie houlomotrice et énergie

thermique des mers. Plus généralement, le PDG de DCNS, Hervé Guillou, compte aussi sur sa

nouvelle stratégie basée sur quatre axes pour rendre DCNS plus efficient : renforcement de la

maîtrise industrielle avec la création d'une direction industrielle, développement à

l'international, diversification et enfin simplification du fonctionnement et développement de

la culture économique. En outre, il pourra se reposer pour atteindre ces objectifs sur les trois

nouveaux arrivants : Marie-Pierre de Bailliencourt (directeur général adjoint), Frank Le

Rebeller (directeur général adjoint en charge des finances et du juridique) et Olivier de la

Bourdonnaye (direction industrielle). Ce dernier assurera la cohérence et l'efficacité de

l'action entre les bureaux d'études, les équipes programmes et la supply chain. Enfin, DCNS a

créé une direction de programmes en vue d'améliorer les performances techniques,

calendaires et économiques des programmes dans le respect des engagements auprès de ses

clients.

THEME 3 - 2 : Le porte-avions indien Vikrant équipé de chasseurs et d’hélicoptères russes Source, journal ou site Internet : RIA Novosti

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Adressé par François Jouannet

© REUTERS/ Sivaram V

Le porte-avions indien INS Vikrant sera équipé de chasseurs russes MiG-29K et MiG-29KUB

et d'hélicoptères Ka-31, a annoncé mercredi à Moscou un responsable du Service fédéral russe

pour la coopération militaire et technique (FSVTS). "La Russie accorde une aide technique à

l'Inde dans la création du premier porte-avions de fabrication nationale Vikrant. Le navire sera

doté d'avions MiG-29 et d'hélicoptères Ka-31", a indiqué le responsable à RIA Novosti. "Les

spécialistes russes préparent en outre des propositions concernant la livraison de systèmes et

d'équipements supplémentaires à l'Inde", a-t-il ajouté. Les travaux de construction du porte-

avions INS Vikrant, destiné à devenir le navire-amiral de la Flotte occidentale de la Marine

indienne, touchent à leur fin en Inde. Le navire sera remis à l'armée en 2018. L'INS Vikrant a

un déplacement de 37.400 tonnes et possède un tirant d'eau de 12 mètres. Sa vitesse de

croisière étant de 28 nœuds, le navire a une autonomie de 7.500 milles à une vitesse de 18

nœuds. Son équipage comptera 1.400 matelots et 160 officiers. En novembre 2013, la Russie

a remis à l'Inde le porte-avions modernisé Vikramaditya (ex-Admiral Gorchkov) doté

d'avionsMiG-29K, MiG-29KUB et d'hélicoptères Ka-28 et Ka-31.

THEME 3 - 3 : Arianespace lancera SES-12, le premier satellite tout électrique de l’opérateur SES Source, journal ou site Internet : Arianespace

Date : 22 janvier 2015

Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur

L’opérateur SES a choisi Arianespace pour le lancement de son nouveau satellite de

télécommunications, SES-12. Ce contrat est le 40è signé par Arianespace avec SES. SES-12 sera lancé par un lanceur Ariane 5 fin 2017 depuis le Centre Spatial Guyanais, Port

Spatial de l'Europe, à Kourou en Guyane française. Arianespace et SES ont développé depuis

plus de vingt-cinq ans avec le lancement d’Astra 1A un partenariat exceptionnel. Le satellite

SES-12 est le 40è satellite confié à Arianespace par une entité du groupe SES (Euronext Paris

et Bourse du Luxembourg : SESG). Le satellite SES-12, d’une masse au lancement de 5,3

tonnes, sera positionné à côté de SES-8 sur une orbite géostationnaire à 95° Est. SES-12

remplacera le satellite NSS-6 de SES. Construit par Airbus Defence & Space à partir d’une

plateforme Eurostar E3000 dans sa version 100% électrique, SES-12 sera équipé de 68

répéteurs en bande Ku et 8 répéteurs en bande Ka. D’une durée de vie de 15 ans, SES-12

assurera des services de télédiffusion directe (DTH) pour 20 millions de foyers en Inde et en

Asie du Sud-Est. Martin Halliwell, Directeur Technique Central de SES, a déclaré : « Nous

sommes très heureux de pouvoir travailler à nouveau avec Arianespace et Airbus Defence &

Space, des partenaires de longue date. L’ajout de SES-12 à notre flotte nous permettra

d’accroître notre offre sur l’Asie, en accord avec notre plan de croissance dans la région.

Grâce à sa conception hybride DTH/HTS, SES-12 augmentera notre capacité en plateformes

DTH et fournira des produits HTS à un moindre coût, répondant aux objectifs de croissance

de nos clients. » A l’occasion de cette signature, Stéphane Israël, Président Directeur Général

d’Arianespace, a souligné : « Nous sommes très fiers que SES, client d’Arianespace depuis

plus de 25 ans et premier opérateur européen, nous ait confié cette mission stratégique. Avec

ce lancement du premier satellite tout-électrique de la flotte SES, Ariane 5 confirme qu’elle

est parfaitement adaptée à l’évolution du marché et des technologies des satellites. Merci à

SES pour avoir fait de nouveau le choix d’Arianespace. »

THEME 3 - 4 : Le rachat d’actifs par la BCE, « bon pour l’économie réelle » Source, journal ou site Internet : Le Monde

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Cédric Pietralunga

Adressé par Elie Billaudaz

La Banque centrale européenne, le 22 janvier. AP/Michael Probst

Après des semaines de rumeurs, la Banque centrale européenne (BCE) a dévoilé, jeudi 22

janvier, son nouveau plan, qui prévoit le rachat de 60 milliards d'euros de dette chaque

mois. Etalé sur dix-huit mois, jusqu'en septembre 2016, le programme pèse au total plus de 1

000 milliards d'euros.

Jean-Michel Six, économiste en chef de l'agence Standard & Poor's pour la zone Europe,

Moyen-Orient et Afrique, estime que la BCE s'est engagée dans « un programme très agressif

».

Quel sera l'impact des mesures annoncées par la BCE sur les pays du sud de l'Europe ?

Il s'agit d'un programme très agressif de par sa taille. A ce titre, il va permettre de comprimer

un peu plus l'écart de taux sur les emprunts d'Etat – le fameux « spread » – entre les pays les

plus vertueux, comme l'Allemagne ou les pays nordiques, et le reste de l'Europe. Les

investisseurs auront l'assurance que la BCE achètera sur le marché secondaire une partie de

leurs créances. Ils devraient donc se montrer plus prolixes et prendre davantage de risques. Il

est difficile de prévoir l'ampleur de ce mouvement mais cela peut donner un coup de pouce

supplémentaire aux pays en plein retournement, comme l'Espagne.

La population de ces pays verra-t-elle les choses changer ?

En rachetant de la dette d'Etat, notamment aux banques qui la détiennent, la BCE va leur

permettre de nettoyer un peu plus leurs bilans. Là aussi c'est difficile à quantifier mais cela

devrait permettre aux organismes financiers d'injecter plus de liquidités dans l'économie et

donc profiter à la population. Les gens auront à nouveau la possibilité d'obtenir un crédit pour

acheter une maison ou une voiture. C'est bon pour l'économie réelle.

L'Allemagne craint que ces mesures ne profitent essentiellement à la Grèce et ne la

détournent des réformes. Trouvez-vous cela justifié ?

Non, car 80 % de la dette grecque se trouve déjà dans les mains de la BCE ou des Etats

européens. Le pays ne bénéficiera donc pas directement de la politique de rachat décidée par

Mario Draghi [le président de la BCE]. Je ne pense pas non plus que cela va faire revenir les

investisseurs, en tout cas pas tout de suite : ils sont encore trop échaudés. Néanmoins, si la

Grèce ou d'autres pays européens pensent que la BCE va tout régler et qu'ils n'ont plus besoin

de rien faire, on va à la catastrophe. La BCE ne pourra pas réussir toute seule à relancer la

croissance.

4/ Les forces armées- Air - Marine - Terre – Gendarmerie

THEME 4 - 1 : Réserve opérationnelle : état des lieux Source, journal ou site Internet : TTU Online

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Mis en place vendredi dernier dans le cadre du plan Vigipirate “Alerte Attentat”, le dispositif

Guépard Réserve comprend actuellement trois compagnies de 61 militaires, plus un état-

major tactique (EMT), les effectifs provenant de trois brigades différentes. Créé à l’été 2011,

Guépard Réserve est le dispositif d’alerte de la réserve opérationnelle de l’armée de Terre sur

le territoire national. Il permet de disposer d’un vivier de volontaires issus des unités de

réserve des régiments, capables d’être engagés sous un préavis de 48 heures et durant 8 jours.

Si le dispositif engagé aujourd’hui semble limité au regard des 10 000 militaires d’active, il

est important d’avoir en tête plusieurs éléments au sujet de la réserve opérationnelle : un

budget en diminution depuis quatre ans (37,86 millions d’euros pour l’armée de Terre en

2013), des activités en baisse, un «turn over» très important (11 599 contrats non reconduits

en 2013), des effectifs également en diminution (15 425 réservistes dans l’armée de Terre en

2013 pour une cible de 21 000). Mais aussi un dispositif légal peu adapté aux situations de

crise : l’employeur a obligation de libérer son salarié pour une durée maximale de 5 jours par

an et ce avec un préavis d’un mois, au-delà de 5 jours, l’accord de l’employeur est obligatoire.

Le bataillon de réserve Ile-de-France — 24e régiment d’infanterie — ne sera pas engagé dans

le cadre de Vigipirate Attentat. L’explication serait que la majorité des personnels du bataillon

n’a pas encore les qualifications nécessaires. Depuis le 1er

juillet 2014, le bataillon appartient

à la 1ère

brigade logistique (1ère

BL). Il existe deux autres unités de réserve de l’armée de Terre

en Ile-de-France, l’escadron de réserve du 121e régiment du train de Montlhéry et le 8

e

régiment de transmissions (Suresnes), qui dispose d’un élément de protection et de sûreté

opérateur (EPSO). Le coût moyen journalier d’un réserviste opérationnel de l’armée de Terre

est de 100 euros, 81 pour un gendarme, 106 pour un marin et 98 pour un aviateur.

THEME 4 - 2 : Vigipirate : le défi relevé par les opérationnels du soutien interarmées Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr

Date : 23 janvier 2015

Auteur : armée de terre

Adressé par André Dulou

Dans le cadre du renforcement Vigipirate (opération Sentinelle), les armées ont déployé en

quelques jours sur le territoire national plus de soldats qu’elles n’ont en OPEX. Ainsi, plus de

10 000 soldats servent actuellement dans cette opération intérieure d’une ampleur sans

précédent en métropole comme outremer. Quelque 6 000 d’entre eux ont rejoint l’Ile de

France et sécurisent des sites sensibles en région parisienne. Ils proviennent des différentes

garnisons réparties sur l’ensemble du territoire national. Les soldats qui patrouillent sont les

plus visibles, mais en coulisse, les chaînes logistique et de soutien se sont également

massivement mobilisées pour organiser, sous très faible préavis, ce déploiement, transporter,

accueillir équiper les soldats, les héberger et les nourrir.

Fournir, acheminer

Afin de relever ce défi, l’État-major des armées (EMA) a sollicité les États-majors

opérationnels (EMO) des armées et du service du commissariat des armées (SCA) pour

fournir les ressources humaines et matérielles nécessaires (gilets pare-balles, matériels de

campement, etc…). Le Centre du soutien des opérations et des acheminements (CSOA) a

ordonné le transport par voie aérienne militaire des premiers échelons du dispositif renforcé.

Trois rotations aériennes ont été nécessaires pour la seule région Ile de France. Il a par ailleurs

fait acheminer la ressource logistique des établissements et dépôts métropolitains vers les

zones d’engagement. Ainsi plus de 8 000 soldats ont été acheminés en cars militaires depuis

les garnisons jusqu’aux points de regroupement avant engagement, principalement vers la

région parisienne : 170 cars provenant de 35 groupements de soutien de base de défense

(GSBdD) et 340 conducteurs ont aussi été mobilisés. Une fois sur zone, sur la base de Satory

pour la région Ile de France, les moyens ont été répartis et déployés sur les sites à protéger par

les états-majors interarmées de zones de défense et de sécurité (EMIA-ZDS), en charge de la

conduite des opérations.

Héberger, nourrir

L’hébergement des militaires en région parisienne a imposé le recours à des capacités

d’hébergement que les restructurations et réorganisations de nos armées avaient laissées

vacantes. Certains de ces lieux manquant d’installations disponibles pour offrir des conditions

durables d’hébergement, quelques jours ont été nécessaires pour fournir la totalité des services

attendus (douches, laveries, réfrigérateurs, etc…). Tous les soldats engagés en Ile de France

dorment aujourd’hui sous un toit, 25% d’entre eux passent leur nuit sur des lits de camp.

Soutenir médicalement

Le soutien médical déployé en Ile de France comprend notamment trois équipes médicales

mobiles qui arment une antenne médicale de circonstance à Satory, Brétigny, ainsi qu’au Fort

de l’Est. Par ailleurs, les antennes du SSA de Villacoublay et de St Germain en Laye ont été

renforcées. Durant cette opération de projection, les GSBdD, coordonnés par l’EMO-SCA,

ont été particulièrement efficaces pour assurer la projection et l’accueil des renforts et pour

délivrer aux militaires venant de toute la France l’ensemble du matériel nécessaire à

l’exécution de leur mission de protection des sites sensibles et de nos concitoyens. Les

femmes et les hommes impliqués dans cette manœuvre n’en ont que plus de mérite, eux qui

portent au quotidien la transformation du soutien interarmées.

THEME 4 - 3 : Corymbe : Entraînement avec la marine camerounaise Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr

Date : 23 janvier 2015

Auteur : marine nationale

Adressé par André Dulou

Le 20 janvier 2015, l’équipage de l’aviso Lieutenant de Vaisseau Lavallée, a ouvert l’exercice

naval NEMO 2015 dans le golfe de Guinée, en participant à un exercice d’évolution tactique

avec un patrouilleur de la marine camerounaise Les deux équipages se sont livrés à cette

manœuvre tactique au sud ouest de l’île de Bioko (Guinée Equatoriale), en ouverture de

l’exercice multinational NEMO 2015 (Navy’s exercise for maritime operations). Cet exercice

vise à développer la coopération et la coordination opérationnelle entre marines des pays

côtiers dans le cadre de la surveillance et de la sécurisation de l’espace maritime du golfe de

Guinée. Pendant plusieurs jours, les deux unités françaises actuellement engagées dans la

mission Corymbe, le BPC Tonnerre et l’aviso Lieutenant de vaisseau Lavallée, enchaîneront

divers exercices avec les marines d’Afrique centrale et d’Afrique de l’ouest : Congo, Gabon,

Cameroun, Nigéria, Benin, Togo et Ghana. En place depuis 1990, la mission Corymbe est un

déploiement naval quasi-permanent, en mesure de soutenir les forces armées françaises dans

le golfe de Guinée, zone d’intérêt stratégique pour la France. Le dispositif est armé par un

bâtiment de la Marine nationale, ponctuellement renforcé par des moyens terrestres et

aéromobiles embarqués, et peut soutenir à tout moment tout type d’opérations dans la région.

De plus, cette présence quasi-permanente permet de coopérer avec les marines régionales

amies, et ainsi de participer à leur montée en puissance et au développement de capacités

africaines autonomes.

THEME 4 - 4 : Opération Chammal : point de situation du 22 janvier 2015 Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr

Date : janvier 2015

Auteur : armée de l’air

Adressé par André Dulou

Du 15 au 22 janvier 2015, la force Chammal a réalisé 22 missions aériennes au-dessus du sol

irakien. Dans la nuit du 21 au 22 janvier, les avions français ont contribué à un raid de la

coalition dans le nord du pays, dans la région de Sinjar. En fin de soirée, une patrouille a

décollé pour un raid aérien planifié visant à détruire des positions de combat de Daech. Une

dizaine d’objectifs ont été détruits par les chasseurs français au moyen d'AASM (armement

air-sol modulaire). Tiré à distance de sécurité et autonome, l’AASM atteint une cible fixe ou

mobile avec une très haute précision, de jour comme de nuit et par tous les temps. Cette

opération aérienne combinée (COMAO) a été précédée, le 20 janvier, d’une mission de

reconnaissance (Intelligence, Surveillance and Reconnaissance - ISR) effectuée par un

Atlantique 2 de la marine nationale. Cette mission, longue de plus de sept heures, a permis de

rafraîchir et de confirmer la position des objectifs, quelques heures avant leur neutralisation.

Hormis ce raid, les Rafale et Mirage 2000D de l’armée de l’air ont conduit quotidiennement

des vols de reconnaissance armée, contribuant de façon complémentaire au recueil du

renseignement sur le groupe terroriste Daech, en étroite coordination avec nos alliés présents

dans la région. Lancée le 19 septembre 2014, l’opération Chammal vise, à la demande du

gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, à

assurer un soutien aérien aux forces armées irakiennes dans leur lutte contre le groupe

terroriste autoproclamé Daech. Le dispositif est structuré autour de neuf avions Rafale, six

avions Mirage 2000D, un ravitailleur C-135 FR, un avion de patrouille maritime Atlantique 2

et la frégate anti-aérienne Jean Bart, intégrée dans le groupe aéronaval américain constitué

autour du porte-avions USS Carl Vinson.

5/ ZONES DE CONFLITS THEME 5 - 1 : La pieuvre Boko Haram s’étend Source, journal ou site Internet : Mondafrique

Date : 22 janvier 2015

Auteur : Alain Chouet

Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Le Tchad a déployé un contingent de 2500 hommes au Cameroun pour lutter contre les

djihadistes de Boko Haram dont la menace dépasse désormais le Nigéria. Alain Chouet,

ancien chef du "service de renseignement de sécurité" à la DGSE (services français), se

penche sur les objectifs de Boko Haram, sur ses soutiens et sur ses modes de financement.

Crédit photo: Tous droits réservés d.r.

L’effervescence médiatique et « pipole » mondiale suscitée, avec d’ailleurs beaucoup de

retard, par l’enlèvement et la séquestration de 250 jeunes filles dans le nord du Nigeria a

présenté toutes les caractéristiques d’un feu de paille. Violente et brève. Elle a donné lieu à

une profusion de plateaux télé à l’occasion desquels une kyrielle d’experts - ou soi-disant tels

- de l’Afrique et du terrorisme sont venus doctement nous expliquer que les preneurs d’otages

et surtout leur chef, Aboubakar Shekau, sont une bande de fous furieux bien décidés, sans

doute sous l’empire de stupéfiants, à islamiser l’Afrique par le fer et le feu et à y délocaliser

l’organisation de feu Ben Laden dont personne ne sait plus très bien où elle se trouve.

L’explication est donc fort simple : les militants de Boko Haram sont des abrutis méchants qui

veulent reconstituer Al-Qaïda en Afrique par une alliance que l’on subodore d’ouest en est

avec AQMI au Sahel et les shebab somaliens. L’horreur délirante de leurs actions relève donc

d’un traitement par drones, surveillance satellitaire, forces spéciales forcément occidentales

puisque le gouvernement local n’en possède pas ou, à défaut, sociétés militaires privées

anglo-saxonnes. Il faut bien sûr espérer que les drones seront suffisamment précis pour

neutraliser les preneurs d’otages en épargnant plus ou moins les lycéennes qu’ils gardent à

côté d’eux. Mais, l’affaire étant ainsi entendue, il ne reste plus qu’à passer à un autre dossier

brûlant.

Shekau, un "drogué" doublé d'un inculte

L’ancien responsable d’un service de sécurité que je suis a tout de même du mal à se

contenter d’analyses aussi sommaires, fussent-elles émises par des grandes vedettes du

cinéma, des épouses de Présidents ou des analystes patentés du petit écran. On nous a décrit

Aboubakar Shekau comme un chef de gang des cités, drogué jusqu’aux yeux et ne parlant -

comme l’a relevé une éminente spécialiste de la zone - qu’un « Haoussa de banlieue ». Ne

parlant pas "Haoussae, je ne suis pas à même d’en juger, mais j’ai parfaitement entendu

Shekau formuler ses dernières revendications en un arabe classique tout à fait respectable, ce

qui n’est pas si fréquent aux alentours du 10e parallèle en Afrique. D’autre part il est évident

qu’un psychopathe drogué ne saurait durablement imposer son commandement à des

centaines, voire des milliers de militants en armes. Shekau n’est peut-être pas Götz von

Berlichingen mais il y a déjà presque six ans qu’il a pris la tête d’un mouvement politico-

militaire actif et il s’y maintient apparemment sans difficulté.

Les "valises" des pétromonarchies

Une telle longévité à la tête d’une « grande compagnie » suppose de la part de son chef une

certaine habileté à lever des fonds pour entretenir et rémunérer ses mercenaires. Les activités

de brigandage, de trafics et de prises d’otages contre rançon peuvent y pourvoir en partie mais

leur rendement est aléatoire, souvent insuffisant pour fidéliser les troupes et doit être complété

par des sources de revenus plus fiables et régulières qui ne peuvent provenir que de riches

sponsors étrangers intéressés à un titre ou un autre par les activités du mouvement. Encore

faut-il pour cela que les dites activités aient une visibilité suffisante pour attirer l’attention au-

delà des frontières. Faute d’avoir compris ce ressort essentiel de la subversion, des

mouvements nigérians comme le MOSOP (Mouvement pour la survie du peuple Ogoni) ou le

MEND (Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger) ont sombré dans l’indifférence et

l’oubli, tout comme la révolte biafraise des années 60. En ce sens, l’enlèvement spectaculaire

de 250 lycéennes accompagné de revendications provocantes théâtralement orchestrées et

largement médiatisées est un coup de maître formidablement magnifié par l’effet

multiplicateur de l’émotivité occidentale. Déclinées en boucle par les télévisions du monde

entier, les réactions indignées de toutes les élites d’Europe et d’Amérique ainsi que la mise en

œuvre de moyens militaires internationaux lourds, constituent pour Boko Haram autant de

brevets d’existence, de reconnaissances de son importance et de sa capacité de nuisance, tous

éléments qui sont à la base de toute stratégie terroriste bien comprise. L’affaire est d’autant

mieux menée qu’elle risque de durer longtemps. Il paraît à peu près évident que, faute de

moyens et de volonté politique, personne ne paiera de rançon pour libérer les jeunes filles. Il

faudra donc soit céder aux exigences des ravisseurs, en particulier, libérer leurs militants

emprisonnés, ce qui contribuera à l’autorité et au prestige du chef, soit se lancer dans des

opérations militaires incertaines et probablement tragiques pour les otages, surtout si les

ravisseurs ont pris la précaution élémentaire de les disperser. Les péripéties à venir seront

donc pour Shekau d’utiles prétextes pour aller tirer par la manche les généreux sponsors du

djihadisme international qui - ce n’est plus un secret pour personne malgré une décennie de

déni - se trouvent dans les riches pétromonarchies de la Péninsule arabique. Certes l’Arabie et

le Qatar ont récemment revu leurs positions officielles à cet égard sous la pression

internationale ou suite à de tardives prises de conscience, mais les riches donateurs privés y

demeurent encore légion, en particulier ceux qui dépendent de l’industrie du pétrole et pour

lesquels le Nigeria pose un problème particulier.

Un mouvement insurrectionnel "local"

Contrairement à ce que racontent les experts apocalyptiques du terrorisme qui veulent voir

depuis 2001 une toile d’araignée verte recouvrant peu à peu la planète, Boko Haram n’a

jamais manifesté le moindre intérêt pour le djihadisme international ou le terrorisme salafiste

visant l’Occident. Ses liens souvent invoqués avec les djihadistes sahéliens ou les islamistes

somaliens ne sont pas avérés au-delà de quelques connivences logistiques telles que celles

qu’on pouvait constater entre euro-terroristes et terroristes palestiniens dans les années 70. De

fait, Boko Haram est d’abord un mouvement insurrectionnel local à base économique et

sociale. Il recrute ses membres exclusivement au Nigeria en surfant sur les criantes inégalités

socio-économiques locales, une criminalité endémique et la corruption généralisée de son

système politique et administratif. Aucun des militants de l’organisation ne s’est jamais mêlé

d’action internationale et le mouvement a toujours borné ses cibles au territoire nigérian ou à

des raids de pillage sur ses frontières immédiates. Cette désaffection clairement affichée pour

le « clash des civilisations » et le devenir du reste du monde musulman devrait interpeller les

analystes et les conduire à s’interroger sur les objectifs réels de la secte au-delà des

proclamations volontairement hallucinées de son chef.

Le contrôle de la rente pétrolière

À y regarder de plus près, les opérations de Boko Haram s’inscrivent dans un double

contexte : d’une part un rapport de force politique et militaire entre le nord du pays musulman

(45% de la population) et le sud christianisé (35%) ou animiste (20%), et d’autre part, par

voie de conséquence, un problème de contrôle des ressources hydrocarbures dont le pays est

le 6ème exportateur mondial mais qui se trouvent essentiellement au sud. Depuis une

quinzaine d’années, les nordistes musulmans qui contrôlaient historiquement les postes de

responsabilité de l’armée et de l’administration au sein de l’État ont progressivement perdu

leur position de dominance au profit d’élites sudistes. Cette perte de statut, de prestige et

surtout d’un contrôle de la rente hydrocarbure qui permettait de fidéliser politiquement les

populations du nord a suscité de vives réactions et largement contribué à alimenter le courant

extrémiste musulman incarné dès 2002 par Boko Haram. Et au-delà des frontières du pays,

cette inversion des pouvoirs menaçait de soustraire le pays à l’influence des pays de la

Péninsule Arabique et du Golfe membres de l’OPAEP. La crainte des pétromonarchies

arabes, et sans doute de leurs clients des majors du pétrole, était qu’un Nigeria soustrait à

l’influence islamique régulée depuis Ryadh et soumis au pouvoir de ses dynamiques

entrepreneurs sudistes se lance dans des formes d’indépendantisme économique et politique

contraires aux intérêts bien compris de la majorité des membres de l’OPEP. Il fallait donc

éviter tout risque que le Nigeria, à l’exemple de l’Iran (2e exportateur mondial) ou du

Vénézuela (5e) se lance dans des aventures « fractionnelles » au pire en nationalisant son

pétrole, au mieux en ne respectant pas les quotas de production destinés à maintenir en

permanence le prix du baril à son maximum internationalement supportable ou en refusant de

garantir l’acceptation du paiement de son pétrole en dollars qui permet aux États-Unis

« d’exporter » leur abyssale dette intérieure.

Dans l'orbite de l'OTAN

Compte tenu des divisions du pays, de la gabegie régnant au niveau de l’État fédéral et de la

corruption sévissant à tous les niveaux de la vie publique et en particulier de l’armée, il n’était

pas très difficile d’affaiblir le pouvoir central, de démontrer son impotence, de lui interdire

tout « aventurisme » politique ou économique, de le rendre totalement dépendant de

l’assistance militaire et sécuritaire des membres de l’OTAN. C’est bien ce à quoi on assiste

aujourd’hui et c’est là le plus clair résultat de l’action d’Aboubakar Shekau et de ses nervis

qui se révèlent être un instrument de subversion efficace et peu coûteux. Dans un tel contexte,

il n’est pas surprenant que l’on évoque avec de plus en plus de précision les allers-retours,

entre Ryadh et Kano, de porteurs de valises remplies de beaux dollars chargés de soutenir

l’action du Robin des Bois du Califat de Sokoto, ce sultanat djihadiste et esclavagiste qui

englobait au XIXe siècle le nord du Nigéria, le nord du Cameroun, le sud du Niger et du

Tchad. On a vu des valises identiques avec des porteurs différents se promener un peu partout

(Soudan, Afghanistan, Libye, Syrie, Mali, Tunisie, etc.) dans les endroits où l’Arabie ou le

Qatar le jugeaient utile à leurs intérêts. Shekau ne survivra peut-être pas au coup politique

décisif qu’il vient de porter au Président Goodluck Jonathan, à l’armée et à l’administration

du Nigeria. Cela n’a pas grande importance. Comme tous les djihadistes inspirés du salafisme

wahhabite, il est un outil jetable et remplaçable au service des intérêts des pétromonarques. Si

nécessaire, on lui trouvera un successeur et destinataire de valises comme il avait lui-même

succédé à Mohammed Yusuf, abattu par la police en 2009.

THEME 5 - 2 : "Seule une solution au conflit israélo-palestinien peut apaiser le Moyen-Orient"

Source, journal ou site Internet : Le Point

Date : 22 janvier 2015

Auteur : propos recueillis par Arminb Arefi Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Le journaliste Ignace Dalle explique ce que la France doit changer dans sa diplomatie

pour apaiser les tensions au Moyen-Orient et dans l'Hexagone.

Le journaliste Ignace Dalle estime que la France doit rééquilibrer

sa politique au Proche-Orient. © RONEN ZVULUN / AFP PHOTO

Les attentats terroristes de Paris doivent-ils amener la France à changer de politique au

Moyen-Orient ? Ce souhait a été formulé cette semaine par l'ancien Premier ministre François

Fillon, qui a appelé à un rapprochement de Paris avec la Russie et l'Iran contre les djihadistes

de l'organisation État islamique (EI). Grand spécialiste du monde arabe, le journaliste Ignace

Dalle vient de publier La Ve République et le monde arabe (éditions Fayard), ouvrage dans

lequel il retrace soixante années de politique étrangère française au Moyen-Orient. Dans une

interview au Point.fr, il explique ce que la France doit changer dans sa diplomatie pour

apaiser les tensions dans la région et dans l'Hexagone.

Le Point.fr : François Fillon a-t-il raison d'appeler à un aggiornamento de la diplomatie

française ?

Ignace Dalle : Il a tout à fait raison quand il appelle à prendre davantage en compte les points

de vue russe et iranien, notamment sur le dossier syrien. Ce qui me frappe en revanche, c'est

qu'il ne mentionne pas du tout Israël. Or, nombre d'anciens ministres français des Affaires

étrangères que j'ai interrogés estiment que le conflit israélo-palestinien est éminemment

central au Moyen-Orient, car seule une solution à cette crise pourrait contribuer à apaiser la

région. Pour les opinions publiques arabes, l'Occident et surtout les États-Unis donnent

l'impression d'être totalement alignés sur Israël. Or, je ne pense pas que notre silence face au

développement des colonies serve la paix. D'ailleurs, je cite dans mon livre un sondage de la

BBC, selon lequel les opinions publiques européennes considèrent qu'Israël est l'un des trois

pays qui menacent le plus la paix dans le monde, au même titre que la Corée du Nord ou

l'Iran.

Mais la France considère Israël comme un allié, ainsi que comme pays démocratique.

Oui, mais passer ce message aux opinions publiques arabes est difficile. En Afrique du Nord,

par exemple au Maroc, il est assez stupéfiant de constater le nombre de personnes qui se

montrent compréhensives à l'égard de l'organisation État islamique (EI).

Mais quel rapport entre Israël et l'organisation État islamique ?

Depuis l'assassinat de Yitzhak Rabin, la politique israélienne a malheureusement contribué au

développement de l'islamisme radical, notamment à Gaza. D'autre part, lorsqu'on écoute le

discours de l'EI, "l'ennemi sioniste" est souvent évoqué. Le non-règlement de ce conflit

touche énormément les opinions publiques arabes.

En quoi cela concerne-t-il la France ?

Ce même mal-être est exprimé chez nous en France. Beaucoup de jeunes qui n'ont pas

beaucoup de culture politique et réagissent de façon très affective estiment tout de même qu'il

y a un deux poids deux mesures flagrant à cet égard. Et il y a des gens comme Dieudonné qui

jouent d'une façon très malfaisante sur ces sentiments. La question israélo-palestinienne est

manipulée par des fanatiques souvent assez habiles qui influencent des esprits fragiles. Je suis

toujours frappé, lors de mes voyages en Afrique du Nord notamment, de l'indulgence, pour ne

pas dire de la complaisance, à l'égard de l'islamisme radical. Je pense que le monde arabe va

très mal et qu'il n'y a pas un régime pour racheter l'autre. Les populations ont toujours le

sentiment d'être humiliées. Le philosophe Michel Onfray a d'ailleurs déclaré récemment que

les populations arabes avaient le sentiment que l'Occident passait son temps à les bombarder.

Ce n'est pas entièrement faux. Le chaos actuel dans la région est largement dû à l'intervention

américaine en Afghanistan et en Irak.

Justement, en Syrie, Barack Obama n'a-t-il pas précipité la radicalisation de

l'opposition en refusant d'intervenir en 2013 ?

Je ne suis pas certain qu'une intervention militaire aurait changé quoi que ce soit. J'estime, au

contraire, que l'on aurait dès le départ dû essayer de trouver une solution transitoire avec la

Russie et l'Iran.

Mais ces deux pays, en soutenant tous azimuts Bachar el-Assad, n'ont-ils pas contribué

au pourrissement de la crise syrienne ?

J'ai eu l'occasion de parler au Liban avec nombre de politiciens proches de la Syrie. Tous

déplorent que l'on n'ait pas assez exploité les filières russe et iranienne. Moscou et Téhéran ne

sont pas fous et se rendent bien compte que Bachar ne pourra tenir à long terme à la tête de

son pays, avec le bilan effroyable qu'il a derrière lui. Nous n'avons pas été assez loin dans ce

sens. Il faut chercher des interlocuteurs au sein du régime syrien qui n'ont pas de sang sur les

mains. Cela peut changer aujourd'hui avec la baisse du prix du pétrole qui pénalisent la Russie

comme l'Iran. Il y a peut-être une opportunité à saisir. Plus globalement, je crois que les

Occidentaux apparaissent tout d'abord comme trop souvent alignés sur la politique

américaine.

François Hollande a-t-il raison de ne pas bombarder les djihadistes en Syrie pour ne pas

conforter Bachar el-Assad ?

Sur ce point, je pense que François Hollande a tout à fait raison, d'autant que la France n'a pas

les moyens militaires et financiers pour le faire. Nous sommes actuellement embarqués dans

des conflits au Sahel, sans compter que 10 000 soldats ont été appelés en renfort pour la

sécurité du territoire français après les attentats.

Concernant l'Iran, l'Élysée pointe davantage le rôle de nuisance de l'Iran dans la région

plutôt que celui de stabilisation.

L'Iran défend avant tout ses intérêts. Les vrais patrons en Syrie sont les Iraniens. Tant sur le

plan politique que militaire, Bachar el-Assad demeure entre leurs mains.

Comment expliquez-vous que la France soit plus pro-israélienne que les États-Unis sur

le dossier du nucléaire iranien ?

Il y a effectivement une sensibilité assez forte de la France à l'égard du point de vue israélien.

Mais je pense que le dossier nucléaire en lui-même est une farce. Les Iraniens sont beaucoup

trop intelligents pour essayer de jouer un jour avec une arme nucléaire, ce qui aurait pour

conséquence sa disparition immédiate. D'autre part, le monde musulman ne comprend pas

pourquoi Israël possède la bombe atomique, alors que l'Iran et l'Égypte n'y ont pas droit. Il ne

faut pas oublier que l'Iran, c'est quand même les Perses, une puissance régionale importante

dont il faut tenir compte pour l'avenir. Enfin, peut-être la position française s'explique-t-elle

également par l'amitié que la France porte envers les monarchies du Golfe, très hostiles à

l'égard de l'Iran. Nous possédons tout de même énormément d'investissements qatariens en

France, mais aussi français au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite, ce qui

pèse beaucoup.

Le "double jeu" dont sont accusés les pays du Golfe vis-à-vis du terrorisme est-il, selon

vous, réel ?

Je pense que les dirigeants - émir du Qatar, roi d'Arabie saoudite - ne sont pas du tout

favorables à l'EI. Les monarchies du Golfe se rendent bien compte qu'ils sont une cible

privilégiée de l'organisation État islamique. En revanche, certains milliardaires locaux les

financent effectivement, notamment en raison de la doctrine wahhabite (ultra-rigoriste de

l'islam, NDLR) très présente au Qatar et en Arabie saoudite et qui les lie. Il est difficile de

contrôler ces flux et un effort doit être fourni sur ce point. On peut parler en revanche de

"double jeu" de la part de la Turquie (qui laisse nombre de djihadistes transiter par son

territoire, NDLR). Mais il faut la comprendre. Le régime syrien n'a cessé de manipuler les

populations kurdes de Syrie contre Ankara. Toutefois, les Turcs ont enfin consenti à mieux

surveiller leurs frontières, sous la pression des États-Unis et de l'Europe.

Ignace Dalle vient de publier La Ve République et le monde arabe (Éditions Fayard).

THEME 5 - 3 : Rébellion houthiste au Yémen : quel jeu politique entre les forces en place ? Source, journal ou site Internet : IRIS

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Didier Billion

Adressé par Jean-François Mazaleyrat

La transition politique mise en œuvre depuis 2012 semble avoir vécu. Le Yémen fait il

face à un coup d’Etat aujourd’hui ? Qui sont ces rebelles houthis et quelles sont leurs

revendications ?

La transition politique a pris une forme particulière en 2011-2012 et a abouti à la démission

du chef de l’Etat, Ali Abdallah Saleh, en novembre 2011, après une vague de contestations

liées à l’onde de choc politique qui traversait alors le monde arabe. La transition avait été

négociée avec une forte pression, à la fois des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite, qui

nourrissaient une véritable inquiétude quant à la déstabilisation du pays, considérant que le

Yémen est situé face à la corne de l’Afrique, à l’ouverture de la mer rouge qui aboutit au

canal de Suez et est un pays d’une grande importance stratégique. Les choses avaient, dans un

premier temps, pu se régler par un compromis mais en réalité on constate que, depuis lors,

cette transition a eu beaucoup de mal à se mettre en œuvre. Le président élu début 2012,

Mansour Hadi était, par exemple, l’unique candidat aux présidentielles. Depuis son élection, il

a du mal à s’imposer dans cette situation complexe car le Yémen est un pays où la structure

de l’Etat est historiquement très faible et où les luttes de clans et de tribus sont les marqueurs

du fonctionnement de la société. Il est vrai qu’Ali Abdallah Saleh avait réussi pendant plus de

33 ans à jouer un rôle d’unificateur entre ces multiples composantes et on peut considérer que

son successeur n’y réussit pas de la même façon. Concernant les Houthistes eux-mêmes, ce

sont des chiites, un groupe qui représente environ un tiers de la population yéménite. Ce sont,

plus spécifiquement, des zaydites, une branche du chiisme et ils sont, depuis 2004, en guerre

contre ce que j’appellerais, faute de mieux, « l’Etat central ». Il y a eu dans ce cadre des

combats jusqu’à la signature d’un cessez-le-feu favorable au régime en février 2010. Mais les

milices houthistes, profitant du vide relatif au pouvoir à cause de la crise politique, ont relancé

leur combat pour aboutir, finalement, à prendre la capitale de la province du Nord, Saada, au

début de l’année dernière, mais surtout à s’implanter puis contrôler la capitale du pays, Sanaa,

depuis le 21 septembre 2014. Depuis lors, il y a un bras de fer entre les Houthistes et le «

pouvoir central » et il est clair que les milices chiites sont parvenus à s’imposer comme une

force politique et militaire et exercent une pression de plus en plus forte sur le président. Ces

derniers jours, ils sont arrivés notamment à entourer le palais présidentiel et à y pénétrer. Est-

ce alors un coup d’Etat ? Non au sens où, visiblement, un compromis politique a été trouvé

entre le président de la République et les rebelles. Sera-t-il appliqué ? Les prochains jours

nous le diront mais il semble que les Houthistes aient accepté de desserrer l’étau qu’ils

exerçaient sur le périmètre immédiat du palais présidentiel. Concernant leurs revendications,

ils considèrent qu’en tant que chiites, ils sont mal considérés par le « pouvoir central » et

qu’ils ne sont pas représentés en tant que tels au niveau de l’appareil d’Etat. Il y a donc des

revendications à la fois sociales, politiques et sur fond confessionnel. Deuxièmement, et c’est

le point qui a accéléré le processus ces dernières semaines, un projet de réforme

constitutionnelle était en train de se mettre en place. Celui-ci était notamment basé sur la

perspective d’une structure fédérale comptant six grandes provinces. La fédéralisation est

refusée par les Houthis car ils considèrent que les provinces seraient alors en réalité

découpées sur la base de la possession de richesses qui profiteraient à certaines régions et pas

à d’autres. Les rebelles préfèreraient une division du pays en deux provinces, ce qui pourrait

donner crédit à une perspective sécessionniste et nous rappelle au passage que le Yémen ne

s’est réunifié qu’en 1990. S’il y avait à nouveau deux grandes provinces, on peut craindre que

la logique revienne à une nouvelle partition. Enfin, les Houthis se battent pour un retour de

l’imamat, régime théocratique, dans lequel pouvoirs spirituel et politique seraient dictés par

les imams. Voilà donc un environnement infiniment complexe, où se mêlent enjeux claniques

et tribaux mais aussi religieux, sociaux et économiques. Je me permettrais enfin de rappeler la

formule utilisée par l’ancien président Ali Abdallah Saleh : « Pour gouverner de Yémen, il

faut savoir danser sur un nid de serpents ». Je pense que nous nous trouvons, aujourd’hui plus

que jamais, dans cette situation.

Existe-t-il une collusion d’intérêts entre l’ancien président déchu en 2012, Ali A. Saleh et

les rebelles houthis ?

Oui, bien que ce soit toujours très difficile à décrypter, tous les indices concordent plutôt sur

ce point. Ali Abdallah Saleh, qui avait été contraint à la démission pour les raisons déjà

évoquées, vit désormais reclus dans sa résidence à Sanaa depuis 3 ans et visiblement ronge

son frein. C’est un homme de pouvoir, il l’a occupé 33 ans durant et a mal vécu son éviction.

Il avait été obligé, à l’époque, d’accepter un compromis, tant les pressions sur lui étaient

fortes. Nous sommes donc dans un paradoxe complet, qui fait tout le sel de la situation : Ali

Abdallah Saleh avait, en effet, mené lui-même la guerre contre les Houthistes entre 2004 et

2011. Un conflit par ailleurs assez violent, notamment entre 2004 et 2008. Désormais, il y a

visiblement une alliance objective avérée, et en réalité largement subjective, entre l’ancien

président et les milices houthistes. Visiblement le projet d’Ali Abdallah Saleh est de profiter

de cette situation de tension pour revenir au centre du jeu, voire même reprendre les rênes du

pouvoir. Nous n’en sommes certes pas encore là mais au Yémen, une anecdote populaire dit

que si l’on souhaite que son fils soit rusé, il faut l’appeler Ali, du nom du président Saleh, car

c’est une de ses caractéristiques. Il est vrai qu’il est resté au pouvoir, dans une situation

terriblement complexe, pendant de très nombreuses années et a certainement pour projet d’y

revenir. Je ne pense pas, cependant, que ce soit pour demain mais il y a visiblement une

convergence d’intérêt objective pour chasser ceux qui ont pris les rênes du pouvoir depuis 3

ans.

Quelle peut être la répercussion de cette crise sur l’autre grand acteur de la région, lui,

sunnite, Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (AQPA) ?

AQPA n’est pas un nouveau venu sur le terrain yéménite, puisque formellement proclamé en

tant que telle en 2009. On sait qu’elle y est établie depuis longtemps et qu’elle avait été,

relativement, affaiblie au cours de ces dernières années, en tout cas jusqu’en 2011. Il y a eu

une lutte entre AQPA et le « pouvoir central » mais aussi avec les Etats-Uniens qui utilisent

massivement des drones à leur encontre. Le Yémen est, rappelons-le, un des théâtres

d’utilisation privilégié des drones par les Etats-Unis, avec la zone frontière Afghanistan-

Pakistan. Ceci étant, au vu des soubresauts politiques qui se déroulent depuis 2011, le groupe

terroriste a repris l’offensive. Il y a, en ce moment, des jeux d’avancées, de reculs, de prises et

de pertes de territoires. Ce qui est clair, et c’est très inquiétant, c’est le fait que les Houthistes,

d’obédience chiite, sont en train de conquérir des parties importantes du territoire à partir de

leur base du Nord et jusqu’à la capitale, ce qui colore les enjeux tribaux et claniques de

facteurs confessionnels et religieux, ce qui constitue un élément relativement nouveau dans ce

pays. Evidemment, dans un contexte très tendu, non seulement au Yémen mais dans

l’ensemble de la région, AQPA voit là un moyen de recruter et de se constituer une base

sociale clanique et tribale, en agitant le facteur confessionnel qui devient de ce fait un

paramètre important pour décrypter les évolutions au Yémen. Evidemment AQPA considère

les Houthistes comme des hérétiques qu’il faut chasser et exterminer, d’autant que le groupe

est une organisation sanguinaire, qui a utilisé des moyens dignes de Daesh à l’encontre des

Chiites et des soldats de ce qui reste de l’Armée nationale yéménite. Ainsi, la complexité de la

situation que nous avons tenté de brièvement tracer est renforcée par la dimension

confessionnelle puisque c’est un des fonds de commerce des organisations djihadistes

sunnites : toujours tenter de cliver les aspects religieux pour recruter et élargir leur base. Nous

sommes là dans cette situation qui est difficile et qui peut donc déraper sans que nul ne puisse

dire exactement dans quelle direction, car l’appareil d’Etat n’existe pas véritablement. La

sortie de crise, et c’est difficile à comprendre pour nous Occidentaux, ne se fera qu’au prix de

compromis entre les différentes factions tribales et claniques yéménites. C’est ainsi qu’est

basée la structuration sociale du pays qui est aujourd’hui compliquée par la dimension

religieuse, par des extrémistes, notamment sunnites, essayant de profiter de la situation pour

renforcer leur implantation.

THEME 5 - 4 : (Reportage) Boko Haram au Niger : Ibrahim Ousmane, réfugié et handicapé Source, journal ou site Internet : RFI

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Nicolas Champeaux

Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Ibrahim Ousmane, 28 ans, a fui l'attaque de Damasak en novembre.RFI/Nicolas Champeaux

Au Niger, les autorités ont donné le feu vert à l’ouverture de camps de réfugiés à grande

échelle. Trois sites ont été identifiés qui auront une capacité maximale de 10 000 lits. Pour des

raisons de sécurité, ils sont situés dans les terres, à cinquante kilomètres de la frontière avec le

Nigeria. Pour l’heure, seul le camp de Sayam Forage, au nord de Diffa, accueille des réfugiés.

L'envoyé spécial de RFI y a rencontré Ibrahim Ousmane, 28 ans, rescapé, réfugié et

handicapé Le vent fait claquer les bâches des hangars d’enregistrement des réfugiés. Ibrahim

Ousmane nous y rejoint, il se déplace péniblement avec une canne. Ibrahim est handicapé. Il

vit dans une petite tente qui lui est réservée avec ses enfants et sa femme pygmée. Il tenait à

être le plus loin possible de Boko Haram. Il a survécu de justesse à l’attaque du

village Damasak au Nigeria en novembre. « Au départ je ne pensais pas fuir, raconte Ibrahim

Ousmane, je pensais qu’ils n’ allaient pas s’en prendre à un handicapé comme moi. Mais je

les ai vus tuer un enfant, et un aveugle. Alors j’ai fui avec les autres. Je me suis d’abord

caché dans une rizière, d’où je les ai vus tuer encore d’autres villageois, puis j’ai pu

reprendre la route et m’enfuir. » Ibrahim se sentait mal à l’aise dans le camp de réfugiés de

Gagamari à la frontière où il a d’abord logé, car la menace, dit-il, était à l’intérieur même du

camp. « Des insurgés avec de mauvaises intentions se mêlent aux réfugiés. On les reconnaît,

on vient tous des mêmes villages. Ils ont kidnappé des gens, ils menacent aussi des réfugiés,

ils viennent aussi pour recruter. Nous en avons dénoncé aux autorités qui les ont interrogés. »

Des confettis jaunes recouvrent toute la zone frontalière du sud-est du Niger sur les cartes du

Haut Commissariat aux réfugiés. Ils désignent les 126 sites d’accueil où logent environ cent

mille réfugiés. Ils sont aussi des milliers à être hébergés chez des amis ou de la famille. Les

mêmes populations Kanouri habitent de part et d’autre de la frontière entre le Nigeria et le

Niger. Il est donc difficile pour les autorités de savoir qui est qui et d’identifier les infiltrés...

6/ RENSEIGNEMENTS ET MENACES : THEME 6 - 1 : Le ralentissement chinois n’inquiète pas les patrons européens Source, journal ou site Internet : Le Monde

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Cédric Pietralunga

Adressé par Elie Billaudaz

Le ralentissement de l’économie chinoise ne se dément pas. En janvier, la production

manufacturière s’est contractée, selon HSBC, qui a publié, vendredi 23 janvier, son indice

PMI préliminaire des directeurs d’achat. Le niveau de cet indicateur (qui doit encore être

confirmé, le mois de janvier n’étant pas encore fini) s’établit à 49,8. C’est toutefois un peu

mieux qu’en décembre (49,6). Un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l’activité

manufacturière, tandis qu’un indice inférieur à ce seuil signale une contraction. « Le

ralentissement manufacturier se poursuit donc dans un contexte de demande intérieure en

berne », a souligné Qu Hongbin, économiste chez HSBC. Selon lui, la situation laisse

présager de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire et de nouvelles mesures fiscales

dans les mois prochains. La Banque centrale chinoise (PBOC) a déjà procédé, en

novembre 2014, à une baisse inattendue de ses taux d’intérêt, une mesure inédite depuis 2012.

Elle vient de prendre des mesures pour soutenir les banques. Annoncé la veille de l’ouverture

du Forum mondial de l’économie de Davos, le chiffre de la croissance chinoise en 2014 (+

7,4 %, contre 7,5 % officiellement attendus), qui est le plus mauvais résultat enregistré depuis

24 ans, a alimenté les conversations dans la station suisse. Présent mercredi à Davos, le

premier ministre chinois Li Keqiang s’est voulu rassurant. Oui, la Chine ralentit, mais « le

train avance toujours à grande vitesse. Il aura juste un rythme plus égal », a-t-il assuré (en

chinois) devant une assemblée de plusieurs centaines de dirigeants venus l’écouter dans la

salle du palais des congrès de la ville des Grisons, transformé en véritable bunker durant

quatre jours. « Il ne faut pas oublier que la Chine est la deuxième puissance économique

mondiale : 7 % de croissance, cela représente 800 milliards de dollars d’activité

supplémentaire, a rappelé M. Li. C’est plus qu’il y a cinq ans lorsque nous avions 10 % " «

Ne faisons pas la fine bouche » S’ils se disent attentifs à l’évolution de l’économie chinoise -

le Fonds monétaire international (FMI) prévoyant que la croissance ne devrait être que de

6,8 % cette année et de 6,3 % en 2016 - les chefs d’entreprise croisés à Davos se montrent

également rassurants. « La croissance chinoise reste formidable, estime Jean-Louis

Chaussade, PDG de Suez Environnement, le numéro 2 français de la propreté, qui emploie

7 000 personnes en Chine et y gère quelque 200 unités de traitement d’eau. Le pays a

tellement de projets liés à l’environnement, en cours ou à venir, que ce ralentissement n’aura

pas d’impact dans nos métiers. » « Au-delà des aléas conjoncturels, les perspectives sont

bonnes en Chine, comme au Brésil ou en Russie, confirme Carlos Ghosn, PDG de Renault

Nissan, venu à Davos débattre de l’avenir des BRICS [acronyme désignant les grands pays

émergents que sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du sud]. Il n’est pas

question pour nous de changer de stratégie : dans l’industrie automobile, on investit pour dix

ou vingt ans, pas pour deux ans. » « Ne faisons pas la fine bouche, même à 6 % ou 7 % de

croissance, la Chine reste un pays très attrayant », abonde Jean-Pierre Clamadieu, PDG du

chimiste belge Solvay, qui possède 17 sites industriels et 4 centres de recherche dans l’Empire

du milieu. Selon différents interlocuteurs, les mesures anti-corruption adoptées par Xi Jinping,

le président chinois, sont la preuve que Pékin a pris la mesure de l’essoufflement de son

économie. « Les « coûts de frottement » étaient devenus tels que cela entravait le

développement de nos activités, reconnaît le patron d’une entreprise de la construction. Il

fallait y mettre le holà. » D’autres louent également la politique d’augmentation des salaires

menée par l’exécutif. « Cela va permettre à la classe moyenne de grossir et donc soutenir la

consommation, qui sera demain un facteur de croissance primordial, peut-être plus important

que les exportations », estime Mario Polegato, créateur de la marque de chaussures Geox.

L’italien a d’ailleurs de grandes ambitions en Chine : il compte doubler le nombre de ses

points de vente en deux ans et atteindre 400 magasins fin 2016. « Un sans-faute en matière de

politique économique » « Un rythme de croissance de 12 % à 13 % par an n’était de toute

façon pas soutenable, notamment parce que cela provoquait trop d’inflation », explique

Justin Lin, ancien chef économiste de la Banque mondiale, aujourd’hui professeur à

l’université de Pékin, venu lui aussi arpenter les rues verglacées de Davos. « Mais la Chine a

le potentiel pour croître de 7 % à 8 % par an, poursuit-il, ce qui continuera d’en faire le pays

le plus performant au monde. À la condition que la consommation intérieure augmente car

les exportations seront moins un facteur de croissance qu’avant. » « Les enjeux sociaux sont

tels que les dirigeants chinois n’ont pas d’autre choix que de réussir un atterrissage en

douceur, estime M. Clamadieu. Mais je fais confiance au gouvernement : depuis quatre ans,

Pékin a réalisé un sans-faute en matière de politique économique. » « On sent qu’il y a

aujourd’hui un pilote aux commandes, confirme Charles-Edouard Bouée, PDG du cabinet

allemand Roland Berger, qui vit à Shanghai depuis 2006.Alors que le pays s’était développé

depuis trente ans par le biais de l’enrichissement personnel, les dirigeants se sont rendus

compte que cela engendrait trop de dérives : corruption, pollution, inégalités sociales… Le

pays veut aujourd’hui se développer globalement et non plus par le biais des individus. C’est

un changement fondamental qui, s’il est bien géré, peut entraîner un nouveau cycle de dix ans

de croissance. »

THEME 6 - 2 : Washington tenté de revoir son alliance stratégique avec Riyad Source, journal ou site Internet : Le Figaro

Date : 22 janvier 2015

Auteur : Laure Mandeville

Adressé par Elie Billaudaz

La progression des idées de l'EI au sein de l'armée du royaume inquiète les États-Unis.

Depuis les attaques terroristes qui ont frappé leur partenaire français, le rôle de l'Arabie

saoudite - un autre allié de l'Amérique - dans l'exportation d'un «wahhabisme et d'un

néosalafisme» qui s'étendent à travers le monde et les banlieues d'Europe comme un poison

est au cœur des réflexions et des dilemmes de l'Administration Obama ainsi que de la

communauté de sécurité nationale à Washington. Selon une source proche du renseignement

américain, qui s'est confiée au Figaro et tient à souligner que les Américains «sont aux côtés

de la France pour aider», «un basculement stratégique est en cours à Washington concernant

l'évaluation du rôle des Saoudiens dans la promotion du terrorisme djihadiste». «Alors qu'il y

a encore cinq à sept ans, les liens entre la promotion du wahhabisme saoudien et les groupes

comme al-Qaida étaient généralement vus comme distants, aujourd'hui ces liens sont

largement avérés et mènent à un changement de stratégie qui reconnaît que la propagation du

wahhabisme et du néosalafisme est une menace majeure de long terme, qui doit être défaite»,

dit cette source.

Évaluer l'ampleur du «virus salafiste»

Les services de renseignement américains se disent particulièrement inquiets «sur la question

de la fiabilité des forces armées saoudiennes», dans le contexte de «la lutte interne pour la

succession du roi», très malade. Depuis l'époque de Roosevelt, les Américains ont toujours

servi de protecteurs de la famille royale des Séoud. Mais la progression des idées de l'État

islamique au sein de l'institution militaire du Royaume est jugée très «préoccupante».

«L'assassinat par des commandants de l'EI d'un général saoudien envoyé sur la frontière nord

du pays pour évaluer la loyauté de certaines unités jugées non fiables révèle l'ampleur du

problème», poursuit la source proche du renseignement américain au Figaro. Une évaluation

de«l'ampleur du virus salafiste dans les rangs» est «en cours». L'attaque menée par l'EI à

travers la frontière contre le général Oudah al-Belawi a été bien planifiée, dit-il. «Elle était

fondée sur des informations précises communiquées de l'intérieur de l'armée»… Ces récents

développements marquent un vrai dilemme pour une Amérique qui, depuis l'époque de

Roosevelt, est toujours restée fidèle à son alliance avec la famille royale saoudienne, malgré

de nombreuses crises, dont la plus grave a été le11 Septembre, quand s'est posée la question

de l'implication des Saoudiens dans l'organisation de l'attentat, avant que ce dossier ne soit

prestement enterré, au nom de la realpolitik. Dépendants du pétrole saoudien et attachés à leur

relation avec la famille royale, les Américains ont hésité à remettre en cause leur alliance avec

Riyad et décidé de garder secrètes les informations qu'ils détenaient sur le rôle des Saoudiens.

«Il y a une bataille interne en cours en Arabie saoudite pour la succession, et les Américains

sont impliqués car ils veulent préserver, comme ils l'ont toujours fait, la stabilité de la famille

royale, il ne s'agit plus de pétrole. Nous savons que l'Arabie saoudite fait partie du problème,

mais nous ne voulons pas d'un changement de régime, car nous pensons que cela serait bien

pire et donnerait la main à l'État islamique», décrypte notre interlocuteur proche du

renseignement. En réaction à la guerre civile syrienne et ce qu'ils voient comme l'échec de

l'Amérique à l'arrêter, les Saoudiens ont commencé par soutenir l'État islamique et d'autres

groupes sunnites radicaux engagés dans la lutte contre le président Bachar el-Assad et le

régime chiite en Irak, perçu comme une marionnette de leur grand ennemi chiite, l'Iran. Mais

le gouvernement saoudien a opéré récemment un virage musclé, rejoignant la coalition

américaine mise en place pour défaire Daech. Un mur de 700 kilomètres est en construction

sur la frontière nord. «Ce tournant s'explique par la peur des répercussions internes à l'Arabie

que pourrait avoir l'État islamique», a expliqué récemment à la radio NPR le professeur

Gregory Gause, de l'université AM du Texas. Début 2014, l'Arabie saoudite a mis l'EI sur la

liste des organisations terroristes. «Mais il va être beaucoup plus difficile pour les autorités

religieuses d'Arabie de se distancier de l'EI parce que, de fait, leur vision de la manière dont

“la politique doit être organisée dans un État islamique” est la même que celle de l'EI», dit

Gause. C'est sans doute la raison pour laquelle un fort courant politique s'est réveillé au

Congrès pour révéler les «sombres coulisses» de la politique saoudienne. La semaine

dernière, l'ancien sénateur Bob Graham, qui présidait la commission du renseignement du

Sénat après le 11 Septembre, a solennellement appelé à déclassifier les 28 pages du Rapport

parlementaire sur ces attentats de 2001, qui avaient été éliminées de la version rendue

publique. Encadré par les représentants républicain Walter Jones et démocrate Stephen Lynch,

lors d'une conférence de presse, Graham a affirmé que ces pages restées secrètes «pointent le

doigt vers l'Arabie saoudite comme principal financier». «Ce sujet peut paraître dépassé à

certains, mais il est d'une actualité aussi brûlante que les titres actuels des journaux», a dit

l'ancien sénateur démocrate, en référence au massacre perpétré à Charlie Hebdo.Ces pages

ont été classifiées «pour raisons de sécurité nationale, mais le vrai danger pour la sécurité

nationale est de ne pas les rendre publiques», a affirmé Graham, dénonçant une «tendance

générale» à garder les Américains dans l'obscurité. En avril 2014, Barack Obama avait confié

aux familles des victimes du 11 Septembre être en faveur d'une déclassification de ces

fameuses pages. Interrogée par Le Figaro sur la position de l'Administration, la Maison-

Blanche a jugé ce vendredi ne pas avoir d'éléments à communiquer à ce stade.

THEME 6 - 3 : Bientôt une base navale chinoise en Namibie ? Source, journal ou site Internet : Zone militaire

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Laurent Lagneau

Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Les relations entre la Namibie et la Chine sont au beau fixe. D’ailleurs, Windhoek, qui adhère

à la politique d’une seule Chine, a cessé ses relations diplomatiques avec Taïwan. En retour,

Pékin investit massivement dans le pays, qui, au passage, est le quatrième producteur mondial

d’uranium, et lui fournit du matériel militaire. Justement, en la matière, Windhoek et Pékin

discuteraient d’un projet visant à installer une base navale chinoise à Walvis Bay, qui est le

principal port namibien. Deux journaux locaux – Informante et The Namibian – ont

récemment évoqué cette éventualité à quelques jours d’intervalle. Ainsi, ces deux quotidiens

ont cité une lettre confidentielle de Ringo Abed, l’ambassadeur de Namibie à Pékin, adressée

à son ministère de tutelle selon laquelle « une délégation chinoise se rendrait prochainement à

Windhoek pour des discussions sur la suite à donner au projet d’une base navale à Walvis

Bay ». Le diplomate y aurait également fait état d’une réunion avec Geng Yansheng,

responsable du ministère chinois de la Défense. Seulement, Pékin a démenti cette information.

« L’échange entre les responsables de la Défense chinoise et des fonctionnaires de

l’ambassade de Namibie tels que rapporté par The Namibian est une pure fabrication », a

affirmé le ministère chinois de la Défense. Même chose du côté de Windhoek. « Depuis que

j’ai été nommé ministre de la Défense en 2012, il n’y a pas eu de discussion avec les Chinois

au sujet de la construction d’une base navale. Je ne suis vraiment pas au courant d’un tel

projet », a précisé Nahas Angula, le ministre namibien de la Défense. Ce dernier a même

ajouté, dans les colonnes d’Informante, que la Constitution namibienne n’autorise pas

l’implantation de base militaire étrangère sur le sol namibien. Pour autant, le journal a

maintenu ses informations en affirmant que Pékin était en train de rédiger un projet

d’accord… « Je ne sais rien à propos de la base navale, je vais devoir suivre cela et mener une

enquête pour en savoir plus », a par ailleurs réagi Netumbo Nandi-Ndaitwah, Mme le la

ministre namibien des Affaires étrangères à l’article de The Namibian. Ce dernier, s’appuyant

sur la lettre de l’ambassadeur, a noté que cette base navale chinoise viserait à dissuader la

pêche illégale dans les eaux namibiennes (ce qui ne manque pas de sel quand l’on sait que des

chalutiers chinois ne se privent pas de se livrer à ce type d’activité, comme récemment dans

les eaux ivoiriennes) et former la marine namibienne. Une autre question se pose : pourquoi la

Chine aurait-elle besoin d’une base navale donnant sur l’Atlantique alors que ses intérêts

prioritaires se trouvent dans le Pacifique et dans l’océan Indien? « En Océan Pacifique ses

intérêts sont, face aux Etats-Unis, stratégiques, et par conséquent vitaux. En Océan indien ses

intérêts sont vitaux et par voie de conséquence stratégiques comme ils pourraient le devenir

de plus en plus en Atlantique avec l’ouverture des voies chinoises d’acheminement

d’hydrocarbures et de matières premières tant depuis les côtes Est de l’Amérique latine que

des côtes Ouest de l’Afrique », explique le général (2S) Daniel Schaeffer, dans un article

publiée par la revue de l’IHEDN en avril 2009.

THEME 6 - 4 : L’Algérie renforce la lutte contre le financement du terrorisme Source, journal ou site Internet : Magharebia

Date : 22 janvier 2015

Auteur : Nazim Fethi Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Le gouvernement algérien a présenté mardi 20 janvier une nouvelle stratégie visant à porter

un coup d'arrêt au blanchiment d'argent et au financement du terrorisme. Ce projet de loi,

présenté par le ministre de la Justice Tayeb Louh, a pour but "la définition de l'infraction de

financement du terrorisme conformément aux normes internationales, ainsi que le

renforcement du mécanisme de gel et/ou de saisie des fonds appartenant aux terroristes".

Ainsi, les banques pourront désormais disposer d'un ancrage juridique dans leur lutte contre le

blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Louh a précisé que ce projet de loi

"tient compte de l'équilibre entre le régime constitutionnel algérien et les engagements

internationaux du pays". Le ministre a par ailleurs expliqué que ce nouveau texte propose

trois amendements fondamentaux, dont le premier est une définition "précise et globale" du

délit de financement du terrorisme. Cet amendement "considère le financement du terrorisme

comme un crime, que l'auteur et le commanditaire se trouvent en Algérie ou à l'étranger". Le

deuxième amendement, qui concerne la définition des procédures juridiques et administratives

relatives au gel ou à la saisie des avoirs, propose que le président du tribunal d'Alger soit

habilité à prendre cette décision. Le troisième porte sur 'le parachèvement des procédures de

prévention relatives au devoir de vigilance concernant les transactions financières suspectes".

Le Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT), basé à Alger, a établi

un constat très clair de la situation actuelle. Selon son directeur Francisco José Madeira, on

assiste à un changement dans la nature des groupes terroristes. Leur indépendance vis-à-vis de

l'organisation-mère al-Qaida signifie également qu'ils ont désormais besoin de financements

locaux, ce qui les oblige à se tourner vers les trafics de drogue et d'armes, ainsi qu'à recourir à

des enlèvements, explique-t-il. "Au moment où les Etats multiplient les efforts de lutte des

deux côtés de l'Atlantique, des groupes criminels puissants profitent de la vulnérabilité de nos

pays pour utiliser le Golfe de Guinée comme un itinéraire d'accès à la cocaïne provenant de

Colombie et d'Afghanistan vers la vaste zone sahélienne", ajoute-t-il. "Les conflits politiques

en Afrique de l'Ouest ont eu pour conséquence le développement inquiétant du trafic d'armes

non répertoriées, qui constituent une source d'approvisionnement importante pour les

terroristes", explique-t-il à Magharebia. "Un deal existe bel et bien entre les trafiquants de

drogue, d'armes, d'êtres humains et les terroristes." Les experts estiment que pour les pays

confrontés à la menace terroriste, les enlèvements pourraient être réduits par une révision de

la politique concernant le paiement des rançons. Selon Kamal Rezzag Bara, conseiller à la

présidence algérienne, "le paiement des rançons est la voie ouverte à encore plus de prises

d'otages et facilite le financement du terrorisme". "On estime que près de 150 millions d'euros

de rançons auraient été versés aux groupes terroristes actifs dans la région du Sahel",

souligne-t-il.

7/ SECURITE INTERIEURE THEME 7 - 1 : Terrorisme : la France veut renforcer les dispositions « antiblanchiment »

Source, journal ou site Internet : Le Monde

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Cécile Ducourtieux

Adressé par Elie Billaudaz

La France veut profiter de l’Ecofin, la réunion des 28 ministres des finances européens, à

Bruxelles, mardi 27 janvier, pour faire des propositions afin de mieux lutter contre le

financement du terrorisme. Un projet de directive « antiblanchiment » de la commission

européenne est actuellement en cours d'adoption au Conseil (réunion des Etats membres). Elle

devrait être formellement adoptée mardi, par les 28. Elle propose notamment - c'est l’une de

ses principales avancées-, la mise en place de registres listant les "trusts", ce qui devrait

permettre, dans une certaine mesure, de remonter jusqu'à leurs bénéficiaires effectifs. Les

Français plaidaient pour un texte demandant que le registre soit davantage public mais les

Britanniques s'y sont opposés, au motif que les trusts sont très répandus au Royaume-Uni et

que cela revenait à ficher une bonne partie de leur population. Pas question, à ce stade, pour

Paris, de revenir sur ce texte législatif, qui a demandé des mois de négociation. Mais ils

suggèrent d'autres dispositions pour mieux "tracer" les flux financiers. Les Français

demandent ainsi à la Commission européenne de définir, pourquoi pas par un acte délégué

(modifiant, a posteriori, un acte législatif) une liste des pays non coopératifs, au regard de

l’échange des informations sur le financement du terrorisme.

Cibler le Bitcoin

Autre suggestion : que la Commission se saisisse de la question des monnaies virtuelles,

particulièrement du Bitcoin, qui sert aussi à financer des activités illicites (trafic de drogue,

etc.), au travers de transactions sur Internet difficiles à tracer. Et qu’elle renforce les moyens

d’action des douanes, notamment pour mieux identifier les transferts de fonds physiques (or,

billets) aux frontières. Autre souhait : une meilleure coordination au niveau européen

des agences nationales de renseignement financier, un meilleur échange d’informations entre

l’agence française Tracfin (Traitement du Renseignement et Action contre les Circuits

FINanciers clandestins, dépendant du ministère de l’économie et des finances) et ses

équivalents étrangers. Les Européens pourraient aussi se doter de fichiers de comptes

bancaires, du type Ficoba en France, gérés par l'administration des finances, ce qui

permettrait, là encore, de mieux identifier, et plus vite, les bénéficiaires de certains flux.

Enfin, les Français veulent suggérer que les dispositifs déjà existants pour geler les avoirs des

terroristes, fonctionnent mieux. De fait, la Cour de justice de l’Union européenne, à

Luxembourg, s’est, à plusieurs reprises, prononcée contre le gel d’avoirs, pour des motifs de

non-conformité avec le droit européen. Ces chantiers considérables, sur des domaines très

sensibles, regardant aux données privées, prendront sans doute du temps à aboutir à Bruxelles.

Même s’il existe indéniablement un « momentum » politique en Europe, suite aux attentats

parisiens de début janvier.

8/ ENERGIE - ENVIRONNEMENT – CLIMAT THEME 8 - 1 : Investissements records dans les énergies renouvelables en 2014 Source, journal ou site Internet : Le Marin

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Adressé par François Jouannet

Les énergies renouvelables ont bénéficié de 19,4 milliards de dollars d’investissement dans le

monde en 2014 (16,5 milliards d’euros). Le précédent record datait de 2010 avec 12,8

milliards de dollars. Deux domaines sont à l’origine de ces fortes évolutions de l’année 2014 :

le développement du solaire en Chine et celui de l’éolien offshore aux Etats-Unis.

L’enveloppe consacrée sur la planète au développement de ces énergies est en hausse de 16%

pour atteindre un total de 310 milliards de dollars (265 milliards d’euros). Autre zone

contributrice du développement des énergies marines, l’Europe avec « 7 milliards de dollars

de projets de parcs qui ont atteint la décision finale d’investissement durant l’année ».

THEME 8 - 2 : Des Objectifs pour le développement aux Objectifs du développement durable Source, journal ou site Internet : IRIS

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Pierre Jacquemot

Adressé par Jean-François Mazaleyrat

Approuvée en 2000 par 193 Etats et par 23 grandes institutions mondiales de développement,

la Déclaration du Millénaire et les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) ont

largement contribué à sensibiliser la communauté internationale à l’obligation de lutter contre

l’extrême pauvreté dans les pays du Sud, sous toutes ses formes. L’approche a séduit par sa

simplicité et son ambition. L’intérêt de la démarche est d’avoir introduit la mesure, donc

l’évaluation régulière des performances, un outil pour peser sur les gouvernements. La

définition des huit OMD reposait sur la notion de trappe à pauvreté : si certains pays sont dans

la trappe, ils ne peuvent s’en sortir sans un formidable apport d’aide, notamment dans les

domaines sociaux essentiels. Pour chaque objectif des cibles à atteindre ont été fixés pour

l’année 2015. Le bilan est contrasté selon les objectifs et les pays. L’amélioration générale de

la situation est incontestable. En 1990, 43% des habitants de la planète vivaient avec moins de

1,25 dollar par jour. En 2010, ils n’étaient plus que 21%. En vingt ans, le nombre de

personnes vivant dans l’extrême pauvreté – les en-bas d’en-bas comme on dit à Kinshasa - est

tombé de 1,9 milliard à 1,3 milliard alors que la population mondiale bondissait de 5,3 à 6,9

milliards. Cependant, une évaluation trop optimiste masquerait qu’aucun OMD n’a vu toutes

ses cibles atteintes. La baisse de la pauvreté est en trompe-l’œil puisqu’elle est surtout le fait

de l’Asie du Sud - et notamment de la Chine - et que malgré une amélioration des indicateurs,

870 millions de personnes souffraient de sous-alimentation et 6,9 millions d’enfants de moins

de cinq ans mourraient chaque année. Si la population ayant accès à l’eau potable a augmenté,

il n’en est pas de même pour l’accès à l’assainissement. Si de nombreux pays ont obtenu des

résultats exceptionnels, d’autres, partant d’un niveau plus bas ont un plus long chemin à

parcourir. Les contre-performances des pays les plus vulnérables, pourtant visés par l’aide au

développement, sont les plus évidentes. En Afrique subsaharienne, 48% de la population

vivait en 2015 avec moins de 1,25 dollar par jour. Et les inégalités sociales ont progressé à

l’intérieur de presque tous les pays. S’ils ont permis de préparer les esprits, d’attaquer de front

certains problèmes de développement et de fixer des points de repères utiles, les OMD ont

mis l’accent sur les symptômes davantage que sur les causes. Le paradigme des OMD est en

réalité fragile et réducteur. En se centrant sur le seul « social » perçu en statistique

comparative (avant/après), ils ne précisaient pas les moyens (politiques, mesures,

financements) nécessaires pour parvenir aux objectifs définis en 2015. Le processus

d’élaboration des réformes requises n’étant pas précisé, il n’était pas possible de faire la

distinction entre ce qui serait la « bonne » pratique et la « mauvaise ». Une politique de

scolarisation massive peut se faire selon diverses méthodes et ne dit rien des apprentissages

effectivement acquis. Plus globalement, un gouvernement autoritaire peut réduire de moitié le

taux de pauvreté en privilégiant un groupe - ethnique ou régional - contre les autres, avec un

résultat formellement meilleur qu’un gouvernement qui tente de faire participer

démocratiquement la population à la recherche de solutions pérennes. Préparés sur la base

d’une longue concertation impliquant pendant deux ans de multiples acteurs, les Objectifs du

développement durable (ODD) qui vont être adoptés en septembre 2015 par les Nations unies

ont une vocation universelle qui transcende le clivage Nord-Sud, avec des « ambitions

partagées pour un avenir commun » (all the voices). Alors que les OMD qu’ils remplacent,

étaient des « objectifs pour les autres », les ODD seront des « objectifs pour tous », le Nord y

compris. L’ambition est colossale : « mettre fin aux fléaux immémoriaux de l’extrême

pauvreté et de la faim plutôt que de continuer à détériorer notre planète et à laisser

d’intolérables inégalités créer du ressentiment et semer le désespoir » (Rapport du SG des

Nations unies, décembre 2014, p.3). Dans un horizon allant jusqu’à 2030, une série

d’objectifs globaux (17 proposés par les experts) sont énoncés, assortis de cibles (169)

dessinant chacun les composantes d’un nouveau développement universel, intégré et fondé

sur les droits de l’homme et respectueux de l’environnement.

L’approche combine plusieurs idées :

> « ne laisser personne en arrière », achever la lutte contre la pauvreté extrême, celle du

dernier quintile, et pour cela « terminer le travail » engagé depuis 2000 avec les OMD ;

> définir des « planchers individuels» constitués d’un ensemble de droits et de services

auxquels doivent avoir accès, à terme, tous les individus sans exclusion, éducation, santé,

sécurité alimentaire, étendus à d’autres sujets comme l’énergie et la protection sociale ;

> sauvegarder l’environnement et combattre les causes du dérèglement climatique ;

> établir des « plafonds collectifs » prenant en considération dans chaque domaine des limites

imposées par la nature et la capacité des technologies disponibles à les faire reculer et à créer

des emplois ;

> enfin renforcer les capacités de mise en œuvre et s’appuyer sur des institutions efficaces,

redevables et ouvertes.

L’élargissement de la matière à tous les domaines et la manière négociée de définir les ODD a

fait craindre de subir le « syndrome de l’arbre de Noël » - chacun y trouve son compte ! S’ils

sont atteints, les ODD conduiront construire une planète sans pauvreté, sans famine ni

malnutrition, sans mort évitable des enfants de moins de cinq ans, sans VIH-Sida, tuberculose,

paludisme et autres maladies tropicales négligées, sans discrimination de genre et de race.

L’accès à l’eau potable sera universel et l’assainissement étendu, l’accès à la santé

reproductive, à la couverture sanitaire, à l’électricité, au transport et à l’habitat seront aussi

universels. Le travail des enfants et l’esclavage n’auront plus cours. Les pays les moins

avancés seront deux fois plus industrialisés qu’aujourd’hui. Les inégalités seront atténuées et

dans tous les pays, le revenu des quatre premiers déciles de la population croîtra plus vite que

la moyenne domestique. Les limites planétaires seront respectées, l’appauvrissement de la

diversité biologique sera stoppé, la désertification et la surexploitation des terres recevront des

solutions appropriées. L’ambition est mobilisatrice mais elle n’a de vraisemblance et de

portée que si à l’énoncé de chaque objectif sont associés des politiques pour y parvenir, des

financements pour les supporter et des indicateurs pour en évaluer les résultats. Sans ces trois

éléments, il est inapproprié de parler d’objectifs crédibles. Quelles politiques avec quelles

institutions ? L’exercice des ODD n’entre pas dans le détail du « comment » parvenir aux

objectifs mais il est clair qu’il ne peut trouver sa pertinence que s’il repose d’abord sur le

renforcement des capacités locales dans la définition et la mise en œuvre des politiques

publiques appuyant la réalisation des ODD, sur la participation des acteurs à la base et des

modalités de partenariat appropriées, et aussi sur la R&D, la capitalisation des actions et le

partage des informations et des connaissances. Quels financements ? Les estimations des

besoins financiers liés aux ODD, le « post 2015 », se chiffrent en dizaines de trillons de

dollars. Il est clair que la réalisation des objectifs arrêtés ne pourra pas être financée par une

source unique. L’aide au développement - même avec la réalisation de l’engagement

international, devenu incantatoire, d’une contribution à hauteur de 0,7% du PIB - est loin de

répondre aux besoins et doit être concentrée sur les pays les plus vulnérables. Les ODD

supposent de faire intervenir une pluralité de sources de financement du développement:

nationales publiques et privées, internationales publiques et privées. Quels indicateurs de

résultats ? Les cibles doivent être quantifiables afin de mesurer les résultats obtenus, ce qui

suppose l’acquisition d’une nouvelle connaissance statistique, partagée et uniformisée,

demandant un effort important de tous les Etats pour améliorer leurs instruments et adopter

des standards communs. Le caractère volontariste des ODD est transparent : « le statu quo

n’est pas une option ! ». L’exercice relève aussi de l’unanimisme (« un pacte universel qui

nous rassemble tous ») de bon aloi au sein du système des Nations unies. Derrière le discours

sur les effets ambivalents de la mondialisation (avec d’un côté « son cortège de progrès

extraordinaires » et de l’autre « ses injustices criantes et son attitude irresponsable envers

l’environnement ») et sur la « transformation » nécessaire porté par les ODD, il n’y a pas

véritablement d’interrogation sur les mécanismes du modèle d’accumulation et de régulation

dominant, qui pourtant ont conduit les hommes à subir tant d’inégalités et la planète à

supporter tant de risques systémiques. Les ODD sont politiquement compatibles avec la

mondialisation, sous réserve d’en corriger les excès et les déviances.

THEME 8 - 3 : Les marchés pétroliers dans le doute après la mort du roi Abdallah Source, journal ou site Internet : Le Figaro

Date : 23 janvier 2015

Auteur : AFP agence

Adressé par Elie Billaudaz

Les cours du baril hésitent sur la marche à suivre ce vendredi, à la suite du décès du roi

Abdallah d'Arabie Saoudite, premier pays exportateur mondial de pétrole. Les marchés

pétroliers ne savent plus sur quel pied danser. Peu après l'annonce de la mort du roi Abdallah

d'Arabie saoudite, chef de la première puissance exportatrice de pétrole au monde, ce

vendredi, le baril de «light sweet crude» (WTI) s'appréciait de 2,09%, à 47,30 dollarstandis

que le baril de Brent de la mer du Nord montait de 2,08%, à 49,53 dollars. Mais quelques

minutes après l'allocution télévisée du nouveau roi Salman, les cours ont à nouveau marqué

un recul. Vers 10h30, ils tentaient u nouveau rebond, plus fragile que celui qui a suivi

l'annonce du décès: +0,45% pour le Brent à 49,22 dollars et +0,26% à 46,76 dollars. Dans sa

première déclaration, le nouveau roi a assuré qu'il n'y aurait pas de changement dans la

politique saoudienne, y compris dans la politique pétrolière. «Nous allons, avec l'aide de

Dieu, poursuivre sur le chemin sur lequel ce pays a avancé depuis son établissement par feu le

roi Abdelaziz», le fondateur de la dynastie des Saoud, a-t-il déclaré . Cette succession ouvre

toutefois une période d'incertitude sur les marchés. «Le décès du roi survient à un moment

délicat pour l'Arabie saoudite», souligne Neil Beveridge, analyste de Sanford C. Bernstein &

Co. à Hong Kong, cité parBloomberg. Le royaume tente en effet de réaffirmer son leadership

sur une industrie mondiale en plein changement. L'Arabie Saoudite est le premier pays

exportateur mondial d'or noir (devant la Russie et les Emirats arabes unis) et le deuxième

producteur (derrière les États-Unis). Mais comme les autres monarchies du Golfe, le royaume

souffre de la concurrence du schiste américain. Sous la pression de Ryad, l'Organisation des

pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé fin novembre de maintenir sa production

inchangée à 30 millions de barils par jour, accélérant la chute des cours à des niveaux inégalés

depuis la crise de 2008. Les prix ont ainsi baissé de 50% entre juin et décembre. Les membres

influents du cartel, Saoudiens en tête, préfèrent rogner sur les marges pour préserver leur

avantage concurrentiel. Certains experts ont notamment vu dans cette décision de maintenir

coûte que coûte le niveau de leur production une volonté d'affaiblir l'exploitation des gaz de

schiste aux Etats-Unis. La prochaine réunion de l'Opep cette année est programmée pour le

mois de juin.

L'avenir du ministre du pétrole en jeu

En attendant, un élément clé dans les jours ou les semaines à venir sera de savoir si le roi

Salman, qui est monté sur le trône, confirmera dans ses fonctions l'actuel ministre du pétrole,

Ali al-Naimi, artisan de la stratégie pétrolière du pays depuis 1995. «Il est possible qu'Ali al-

Naimi soit remplacé» après qu'il a laissé entendre qu'il souhaitait consacrer davantage de

temps à ses activités universitaires, soulignait Phil Flynn, analyste de Price Futurs à Chicago.

Selon le chef économiste de l'AEI, Fatih Birol, aucun revirement dans la politique pétrolière

du royaume n'est toutefois attendu. «Après la mort du roi, je ne m'attends pas à un

changement significatif de la politique pétrolière de l'Arabie saoudite, et j'espère qu'ils

continueront à être un facteur de stabilité sur les marchés pétroliers, particulièrement en ces

jours difficiles», a-t-il déclaré en marge du forum économique mondial. Jeudi, les cours du

pétrole avaient fortement baissé sous l'effet d'un bond des stocks de brut aux Etats-Unis et

d'un net regain de vigueur du dollar après l'annonce par la Banque centrale européenne d'un

programme de rachats massifs de dette qui a pour conséquence de renforcer le dollar, rendant

plus onéreux les achats de brut libellés dans la monnaie américaine.

9/ GEOPOLITIQUE DE LA CULTURE : THEME 9 - 1 : Bilan décevant du dispositif égalité des chances pour les bacheliers Source, journal ou site Internet : le Figaro étudiant

Date : 22 janvier 2015

Auteur : Amélie Petitdemange Adressé par André Dulou

Des étudiants passent leur baccalauréat, en juin 2014. Photo: AFP.-

20FREDERICK FLORIN/AFP-

La loi ESR votée en juillet 2013 voulait combattre l’auto-censure en réservant des places en

filières sélectives aux meilleurs bacheliers. Mais à la vue du bilan 2014, le dispositif prônant

l’égalité des chances a peu de succès. Seuls 223 élèves sur 6000 en ont bénéficié. La loi pour

l’Enseignement Supérieur votée en juillet 2013 prévoit notamment de réserver des places dans

les filières sélectives aux 10% des meilleurs bacheliers . Un système qui devait permettre de

combattre l’auto-censure de certains lycéens, qui n’osent pas postuler pour ce type d’études.

Ce dispositif «d’égalité des chances» devait ouvrir les portes des BTS, IUT et prépas à des

élèves méritant. Mais le bilan de l’année 2014 est peu rejouissant, révèle le site Educpros. Les

recteurs ont contacté plus de 1 000 bacheliers pouvant bénéficier du dispositif en 2014, c’est à

dire n’ayant pas obtenu de places en filières selectives - ou n’ayant pas postulé- à l’issu du

processus APB. En effet, sur les 5 907 bacheliers «méritants», la moitié s’étaient déjà inscrits

dans des filières sélective, une autre parti avaient fait un autre choix d’études, hors filières

sélectives. Mais seuls 223 élèves sur 1 000 en ont profité. Un chiffre très décevant. «Le

système éducatif français choisit déjà les meilleurs, les élites. Le dispositif des quotas ne vise

que la sélection des plus brillants, mais ce sont les plus fragiles qu’il faut aider à réussir et à

s’orienter», analysent Sophie Béjean et Bertrand Monthubert, membre du comité StraNES

(Stratégie nationale de l’enseignement supérieur). Quant aux bacheliers susceptibles de

s’auto-censurer, ils préconisent plutôt une meilleure orientation ainsi qu’une aide financière,

le manque d’argent étant souvent un frein aux études longues. «Soutenir quelques élèves

modestes et brillants nous donnera peut-être bonne conscience et montrera l’exemple de

belles réussites mais ne résoudra ni les défis sociétaux, du climat, de la citoyenneté... Ni le

problème d’une économie qui a besoin de jeunes compétents, innovants et capables de

s’adapter à une évolution rapide des besoins de compétences face à la révolution numérique»,

dénoncent-ils.

Trois-quarts des bénéficiaires sont en filières professionnelles

Autre leçon de la loi ESR: les bacheliers de filières professionnelles ont été bien plus

nombreux à bénéficier du dispositif que ceux des filières générales ou techniques. «Ce n’est

pas étonnant car ce sont ceux qui subissent le plus un effet d’éviction inhérent au

fonctionnement du système. Ce sont les plus fragiles qui pâtissent du système et cela qui

aboutit à un gâchis social et individuel avec des jeunes qui arrivent par défaut dans des filières

pour lesquelles ils ne sont pas armés (moins de 5% des bacheliers pros réussissent en filière

universitaire)», analysent les membres du StraNES. Pour Sophie Béjean et Bertrand

Monthubert, ce bilan «confirme que les meilleurs bacheliers généraux ne sont en général pas

écartés des filières sélectives. Au contraire. Pour ces bacheliers généraux brillants, il faudrait

les inciter à aller vers les sciences et les études universitaires longues, qui sont aussi des

filières d’excellence.» Enfin, ce système a finalement dirigé très peu d’étudiants en prépa ou

en IUT, puisqu’ils sont 85% à avoir intégré un BTS. Seul 10% des étudiants concernés se sont

inscrits en prépas, et 5% en IUT. Le ministère espère renforcer le dispositif au cours des

prochaines années, afin qu’un maximum de bacheliers «méritants» puissent profiter de leur

chance. Une communication plus efficace et en amont auprès des lycéens sera mise en place.

Les recteurs pourraient ainsi informer les intéressés de leur droit dès le début du mois de

juillet, lorsque les premiers résultats d’APB (Admission Post Bac) sont disponibles.

THEME 9 - 2 : Mall of Arabia : bienvenue dans le monde arabe de demain Source, journal ou site Internet : slate

Date : 22 janvier 2015

Auteur : Frédéric Martel Adressé par Elie Billaudaz

6h October City (Égypte)

Un glacier dans le désert! Rien de plus normal. Mais une pelouse verte? Des «Frozen

Yogurts» roses? Un cabinet de blanchissement de dents? Un parc d’attraction couleur

Rainbow? On ne s’attend guère à les y trouver. Il y a pourtant tout cela, et bien davantage,

au Mall of Arabia. Et même, en ce début janvier 2015, d’exotiques Pères Noël rouges!

Mohamed Saeed, 25 ans, est le manager d’une petite boutique de glaces installée porte 23, au

milieu d’une allée très fréquentée. Un magasin? C’est beaucoup dire. Un «étal», une

«échoppe», un simple «contenant» conviendraient mieux. C’est un minuscule stand fixe, mais

que l’on dirait démontable, presque ambulant, comme sur roues. Le soir, après le travail,

Mohamed fait sa caisse, compile les tickets de ventes et «transmet les comptes du jour par

internet au patron». Ce glacier, une franchise du Suisse Mövenpick, ferme vers minuit, mais,

lui, consciencieux, continue à travailler «plusieurs heures encore au cours de la nuit».

Comme beaucoup ici. Pour se rendre au centre commercial, il faut une petite heure de route

depuis le Caire. En chemin, on longe les pyramides égyptiennes, puis on s’engage dans le

désert à l’extrême orient du Sahara Occidental. Le paysage est mi-désertique, mi-urbain, de

manière intermittente, jusqu’à ce qu’on arrive à 6th October City, une nouvelle ville qui a

poussé sur le sable. C’est là que l’hypermarché du futur a été bâti. Un hypermarché arabe: un

Hyper Halal. Mall of Arabia est une vitrine arabe de la prospérité et du consumérisme. Du

mauvais goût? Sans doute. L’hypermarché ressemble à un aéroport ou, si l’on ose dire, à une

pyramide moderne. Tout est gigantesque, hors-norme, hors-gabarit. C’est une version

égyptienne de«la synthèse parfaite de consommation, de divertissement et d’urbanisme

spectaculaire à une échelle absolument pharaonique», pour reprendre la formule de Mike

Davis dans son livre Le stade Dubaï du capitalisme. Quelle folie a pu traverser l’esprit du

prince millionnaire arabe qui a construit ce complexe commercial? Quel délire a pu naître

chez ses promoteurs immobiliers? En fait, ils ont bâti une ville! Les autoroutes qui y mènent

ne sont pas encore achevées et les feux de signalisation sont installés sur des routes non

encore goudronnées. Le shopping-mall comprend son propre centre-ville, ses avenues,

ses main streets et ses artères de contournement. C’est le mall qui «fait ville»: il donne sa

touche «urbaine» à l’ensemble. Le centre commercial, c’est la ville qui arrive. Une fois dans

l’hyper-hypermarché, auquel on accède par l’une des vingt-trois entrées, l’atmosphère est

grandiose et la température fraîche. Les clients sont guidés vers les magasins par des lignes au

sol, un peu comme dans les aéroports. On peut accéder à tout. On n’a que l’embarras du

choix. L’uniformité est pourtant la règle. On trouve au Mall of Arabia les mêmes marques de

mode que partout dans le monde (Adidas, Bershka, GAP et GAP Kids, Levi's, Timberland,

Tommy Hilfiger, Zara, etc.), les mêmes capsules Nespresso, les mêmes téléphones Samsung

et les mêmes Virgin Megastores (ici, une franchise du Golfe qui survit, alors que la marque a

été liquidée en Europe et en Amérique du Nord). Mais il y a surtout le «Food Court»,

inimaginable, comme si l’essentiel du commerce ne résidait pas dans l’habillement, mais la

restauration. Le «Food Court», c’est la place du village. Il n’y a pas seulement une dizaine de

restaurants, comme dans tous les hypermarchés similaires à travers le monde, mais une

cinquantaine, à l’intérieur et à l’extérieur! J’observe l’affluence Chez Paul, mi-boulangerie,

mi-restaurant, de tradition française, qui est classé ici, comme à Beyrouth, parmi les lieux

chics. Non loin, des restaurants libanais, syriens, et surtout japonais –les sushis étant très à la

mode en Égypte. En revanche, les cafés typiquement arabes, ceux de la porte 2 par exemple,

sont peu fréquentés, comme s’ils n’étaient pas assez exotiques. On leur préfère les fast-foods

américanisés avec, comme partout, les mêmes logos: Burger King, McDonald’s, Subway,

Baskin Robbins et les deux «franchises» du groupe Pepsi Cola, KFC et Pizza Hut. Sans

compter les cafés Starbucks, nombreux, tous identiques: le monde arabe se croyait différent

de l’Amérique et se découvre quelconque.

L'exemple vient d'ailleurs

Aux États-Unis, il y avait huit shopping centers, comme on les appelait encore, en 1945.

Depuis, leur nombre n’a cessé de croître: 3.000 en 1958, plus de 7.000 en 1963, 22.000 en

1980 et près de 45.000 aujourd’hui. L’Égypte, pays pré-émergent, suit timidement le modèle

américain. Le shopping mall résume à lui seul, croit-on, le développement économique. Il en

serait même l’un des symboles. Au Mall of Arabia, un petit train permet aux enfants de

circuler d’un restaurant à l’autre dans les espaces extérieurs de l’hypermarché. Quant aux

clients les plus fortunés, ils peuvent emprunter un «Mall taxi» pour se déplacer dans le

supermarché en Golf Cart. Est-ce le futur de la consommation, ou le symbole de la

décadence? Celui de l’ultra-capitalisme qui vient, ou celui de sa dégénérescence?

L'intérieur du Mall of Arabia (DR).

L’exemple vient pourtant d’ailleurs. Appartenant à un Saoudien, qui en fait actuellement une

franchise partout dans le Golfe, Mall of Arabia emprunte son nom à Mall of America, le plus

grand centre commercial au monde lors de sa création en 1992. Situé à 18 km au sud de

Minneapolis, aux États-Unis, ce méga-mall compte 520 magasins, 50 restaurants et 12.000

places de parking. Lorsque je l’ai «visité», il y a quelques années, j’ai vu un immense

rectangle, assez laid, de trois étages, avec au milieu un parc d’attraction entièrement couvert

avec manèges et grande roue. A l’extérieur, c’était quelconque, sinon hideux. Mais à

l’intérieur, c’était luxueux, et même luxuriant. 40 millions de personnes s’y rendent chaque

année, des clients et des consommateurs, bien sûr, mais aussi des touristes qui viennent du

monde entier le visiter en raison de sa taille et de sa portée historique, comme on visite le

Louvre ou les pyramides. En Égypte, pourtant, si Mall of Arabia est une pâle copie du modèle

américain qu’il a imité, il en diffère par un aspect important: l’islam. Mais gare aux préjugés!

Si l’Égypte est un pays où un étudiant vient d’être emprisonné pour s’être déclaré «athée», et

si l’on y a exécuté depuis deux ans des centaines de Frères musulmans, le shopping mall

apparaît plutôt comme un traité de tolérance en miniature. Dans les allées de l’hypermarché

halal, je vois des femmes voilées, d’autres qui ne le sont pas et de rares femmes portant la

burqa. Sans avoir pu faire de statistiques précises, il m’a semblé que la moitié au moins des

femmes que j’ai croisées avaient leurs cheveux en liberté –les plus jeunes, surtout. Dans le

règlement intérieur du magasin, on peut lire pourtant qu’il est recommandé de porter

des«habits respectables» («respectful clothing»), avec «les épaules et les genoux

couverts», sans précision du sexe. On ne doit pas faire preuve de signes excessifs d’affection

en public («no overt displays of affection»), mais j’ai vu de nombreux adolescents tenir leur

copine par la main.

Nombreux artistes arabes

La jeunesse, semble-t-il, vient au shopping mall comme elle sortirait «en ville». Loin des

parents, loin des familles. Les teenagers portent des chaussures Converse non lacées et des

casques Dr. Dre. Ils traînent au rayon musique du Virgin Megastore mais achètent peu de

produits culturels, à l’heure du téléchargement de masse. Sur les CD de la principale maison

de disques arabes (le géant saoudien Rotana du prince Al Waleed), on peut d’ailleurs lire en

anglais et en arabe: «Merci de soutenir l’industrie musicale en achetant des produits

originaux». Dans les rayons, bien pourvus, les artistes arabes sont nombreux: une preuve que

la culture continue à être très territorialisée. Les nouveaux albums d’Amr Diab et Tamer

Hosny, les stars nationales, et le tout premier album du jeune chanteur palestinien vainqueur

de l’Arab Idol de 2013, Mohamed Assaf, apparaissent comme les meilleures ventes du

moment. Un rayon musique «islamique» est bien achalandé –avec un magnifique coffret du

«Holy Coran» en 40 CD. Au Mall of Arabia, on peut vivre sa religion, ou pas; acheter halal,

ou pas. Et si le marché et le commerce étaient les signes d’une évolution plus ouverte, plus

tolérante, du monde musulman? Même les rayons de la librairie sont consacrés aux auteurs

arabes, hormis les inévitables best-sellers internationaux (Cinquante nuances de gris, Moi

Malala ou l’autobiographie de One Direction). Plusieurs livres d’Alaa Al Aswany,

mondialement connu pour son romanL’immeuble Yacoubian –et qui habite à seulement

quelques kilomètres– sont disponibles, mais uniquement en arabe. L’auteur décrit un Orient

tolérant, ouvert, cosmopolite, où toutes les cultures et toutes les religions cohabitaient

ensemble. Avant l’islamisme. Le reste du Virgin Megastore, l’un des rares espaces culturels

de Mall of Arabia, est dédié aux devices: un tiers pour les contenus, deux tiers pour les

appareils! Les consoles, les téléphones portables, les ordinateurs, les casques hifi occupent le

gros du magasin. Sans compter la papeterie, les T-shirts, les souvenirs, les machines

Nespresso et des centaines, sinon des milliers, d’étuis pour smartphones et tablettes. Le futur

de la librairie et du magasin de disques à l’âge numérique? De petits signes attirent mon

regard. Des pictogrammes verts comportant quatre piliers et un croissant. Ils indiquent la

direction des mosquées. Les principales sont situées porte 23: une pour les femmes et une

pour les hommes. Devant cette dernière, une vaste salle dont le sol est recouvert de tapis,

comme il se doit, j’observe les hommes faire leurs ablutions avant d’entrer. Marwan, un

vendeur du magasin Zara, fume une cigarette discrètement avant de s’y rendre. Comme s’il

culpabilisait –mais juste un peu. Il faut dire que l’ensemble du shopping-mall est non-fumeur,

ce qui est encore rare au Proche-Orient. De toute façon, l’interdiction semble peu respectée.

La police du centre commercial, omniprésente, se soucie peu de ces règles perçues comme

occidentales. Et elle a d’autres Frères à fouetter.

Sécurité, climatisation, divertissement

Le succès de Mall of Arabia tient en trois mots: sécurité, climatisation, divertissement. Pour

entrer dans l’hyper-hypermarché, il faut montrer patte blanche: on est fouillé deux fois. La

première au niveau du parking, où chaque voiture est inspectée avec des chiens renifleurs, les

malles ouvertes et le dessous des véhicules contrôlés avec des sortes de poêles magnétiques

détectant les explosifs. A l’entrée du magasin, les clients doivent franchir des portiques de

sécurité et les sacs sont fouillés. A l’intérieur, les caméras de surveillance sont innombrables.

On a donc toutes les raisons de se sentir en sécurité dans le Mall, en dépit des risques de

provocations, sinon d’attentats, dit-on, des Frères Musulmans. Ils étaient encore au pouvoir il

y a quelques mois; leurs leaders sont aujourd’hui en prison. Et si leurs coreligionnaires se

mettaient à frapper? En réalité, la vraie menace vient plutôt de groupes djihadistes du Sinaï,

liés, ou non, à l’organisation Etat islamique ou à la mouvance al-Qaida au Yémen. Autre

risque: celui des groupes takfiristes ou salafistes, voires les actes des trafiquants d'armes qui

profitent du chaos égyptien pour terroriser les populations du désert. Un vendeur interrogé me

dit toutefois que, selon lui, la menace principale vient «de la pauvreté», endémique en

Égypte, laquelle se traduit par des vols et de petits larcins et «un climat d’insécurité

grandissant à l’intérieur même du shopping mall». Au-delà de la sécurité, il y a la

température, et c’est également l’une des clés du succès de Mall of Arabia. 6h October City

est une ville du désert et, dans l’hypermarché, la climatisation est de règle. Lorsque j’y étais,

début janvier, la température, certes, ne dépassait guère les 10 degrés, mais il y fait chaud, très

chaud, le reste de l’année, souvent près de 40 degrés en été. Alors, le shopping mall est un

havre de fraîcheur. L’air conditionné permet aux clients de se sentir à l’aise. L’ensemble du

centre commercial est tempéré mais il est également d’une rare propreté, pour un pays où tout

est joyeusement sale: on y voit constamment de jeunes agents nettoyer le sol en marbre rose

avec de petits véhicules électriques Kärcher. Et puis, enfin, il y a l’entertainment, le

divertissement. Dans ce centre commercial se trouve un immense multiplexe qui compte à lui

seul, me dit-on, pour une part non négligeable du box-office égyptien. Le cinéma Galaxy

Cineplex, à la porte 22, est l’un des espaces les plus fréquentés de l’hypermarché, avec ses

pyramides de pop-corn et ses photos au mur qui évoquent le cinéma égyptien des années

1960, à l’époque des studios nationalisés Misr. Avec treize salles et quarante films projetés

par jour, il offre un cinéma composé quasi exclusivement des plus récents blockbusters

américains (Hobbit 3 et La Nuit au Musée 3, lorsque j’y étais). Le temps des films avec Omar

Sharif, adulés par les Égyptiens, n’est plus. Qu’à cela ne tienne: le cinéma peut bien être

installé en légère périphérie du shopping-mall, il n’en est pas moins le centre. Le multiplexe

est le centre-ville d’une ville qui n’a plus de centre; et c’est, là, bien sûr, que les jeunes se

retrouvent. Ils apprécient le choix infini des films, comme pour les marques d’habillement ou

les fast-foods, même si ce sont les mêmes produits partout. Le nombre de toilettes a été

calculé au plus près (on estime qu’il faut un W.C pour 45 femmes présentes dans le

multiplexe, me dit-on). De beaux escaliers mécaniques conduisent les spectateurs vers les

salles du haut et, en fin de soirée, le manager a l’intelligence d’inverser tous les escalators afin

de conduire pacifiquement tout le monde vers la sortie. Reste alors «The Dancing Fountain»,

l’attraction préférée des familles. Dès que la nuit tombe, une immense fontaine d’une grosse

centaine de mètres s’anime. C’est la fontaine des automates de Niki de Saint Phalle et de Jean

Tinguely en version beauf, mais puissante dix. Les sons et lumières de Versailles, en mode

dégénéré. Toutes les heures, pendant une dizaine de minutes, une centaine de jets d’eaux

s’illuminent et s’animent, dans un désert où l’eau est pourtant si rare. La musique n’est pas

signée Jean-Baptiste Lully mais Adele (Rolling in the Deep) pi Shakira, quand ce n’est pas la

bande originale de Pirates des Caraïbes! Comme si on aimait les pirates ici, dont les derniers

survivants en Égypte sont les terroristes du désert du Sinaï. «The Dancing Fountain» est ce

qu’on appelle letheming du shopping mall: donner un thème à un espace commercial en

exagérant les stéréotypes d’un lieu imaginaire. Et puisqu’on est dans le désert, le thème

choisit ne pouvait être que celui de l’eau. La voici, sous nos yeux, en quantité illimitée; la

voici gaspillée vers le ciel; en bouquets, en jets continus ou intermittents, comme un vrai feu

d’artifice liquide. Il faut se frotter les yeux pour y croire.

Mall of the World

«Je ne crois pas qu’on va construire le second étage», me dit Mohamed depuis son minuscule

stand Mövenpick. Selon une rumeur, un projet de développement du méga-mall consisterait à

lui ajouter un étage. «Seul Allah le sait», me dit un employé du «Management Office», où est

située la direction de l’hypermarché et où un porte-parole me confirme, un peu plus tard, que

le seul développement en chantier est une vaste aile au sous-sol. Je verrai en effet une

cinquantaine de magasins en construction au niveau –1, et même une mosquée. Mall of

Arabia est un méga-mall en travaux, ce qui pourrait lui valoir le surnom de «mega-mess», ou

«méga-bordel», à cause des retards pris dans sa mise en service.

Un commerce pour classes émergentes, le modèle rêvé du général al-Sissi,

le nouveau président égyptien

Mais qu’on ne s’y trompe pas. Mall of Arabia n’est pas un hypermarché du grand luxe. Pas

non plus un supermarché du faux, du kitsch, du «fake» ou du toc. On est entre les deux. Il est

fréquenté par des familles aisées, dont les plus riches ont fait leur fortune dans le Golfe. On y

vient de toute l’Égypte pour y acheter la plupart des marques internationales et, comme

partout, un peu du rêve américain. C’est donc d’abord un commerce pour classes émergentes:

le modèle rêvé du général al-Sissi, le nouveau président égyptien. Loin des islamistes, Mall of

Arabia est-il l’un des symboles d’une nouvelle ou d’une autre Égypte? Celle qui croit au

marché et au commerce pour sortir les pays arabes de la misère et de la symbolique de

l’échec. Déjà, une quinzaine de méga-malls de ce type existent dans la région, dont un Mall of

Arabia du même groupe à Djedda, en Arabie Saoudite, et un Mall of Arabia d’un groupe

concurrent à Dubai. D’autres sont en construction. Récemment, l’émir de Dubaï a annoncé la

création de Mall of the World, le plus grand shopping-mall du monde, qui contiendra pas

moins de 100 hôtels. La concurrence s’annonce rude. Bientôt, le Mall of Arabia égyptien de

6th October City sera peut-être un modèle miniature de ce qui sera fait, ailleurs, dans la

région. Plus grand, plus haut, plus beau, plus cher! Mais il n’est pas certain que dans cette

course mégalomane, l’écho de ce capitalisme arabe de la démesure ne se perde pas dans les

dunes de sable, oubliant les classes populaires et n’étant plus qu’un mirage dans le désert.

10/ GEOPOLITIQUE DE L’INFORMATION : THEME 10 - 1 : Surface Hub : le tableau numérique selon Microsoft Source, journal ou site Internet : ZDnet

Date : 22 janvier 2015

Auteur : Olivier Chicheportiche

Adressé par Elie Billaudaz

Révolutionner le tableau blanc utilisé dans toutes les entreprises lors de réunions ou de

brainstorming, telle est l'ambition de Microsoft avec Surface Hub, présenté ce mercredi. Et on

peut dire que cet appareil risque bien de séduire nombre de professionnels. Il s'agit

concrètement d'un écran tactile ultra haute définition (4K) de 55 ou 84 pouces intégrant un

ordinateur sous Windows 10 et qui peut remplir de multiples tâches : afficher des fichiers, les

annoter directement grâce à un stylet (écriture naturelle), faire des schémas, partager des

contenus, utiliser des applications Windows (bien sûr) mais aussi lancer des vidéoconférence

grâce à des caméras et des micros intégrés.

Skype for Business et Office 365 sont évidemment intégrés, "afin de permettre à chacun — à

distance ou sur site — de se sentir dans un même espace de collaboration", explique

Microsoft.Les fonctions collaboratives ont également été soignées avec la possibilité de

partager à distance et d'éditer un contenu sur l'écran à partir d'un ordinateur portable, d'une

tablette ou d'un téléphone Microsoft n’a pas indiqué quand Surface Hub serait disponible, ni

communiqué de prix. Le tarif sera néanmoins déterminant pour favoriser la pénétration de ce

type d'appareil dans les entreprises.

THEME 10 - 2 : Ddos : le site de l’Afnic visé par une attaque Source, journal ou site Internet : ZDnet

Date : 22 janvier 2015

Auteur : Louis Adam

Adressé par Elie Billaudaz

Le Ddos est la nouvelle tendance de ce début d'année 2015. Enfin, le défacage de sites fait

également un retour en force mais depuis le début de l’année, les attaques de déni de

service se succèdent et se ressemblent un peu. L’Afnic n’y a pas échappé : hier à la mi-

journée, le site web de l’association Française pour le nommage Internet en coopération était

inaccessible. Une maintenance provoquée par une attaque Ddos comme l’explique l’Afnic sur

son site : plusieurs services ont été interrompus brièvement, il était par exemple devenu

impossible d’enregistrer des noms de domaines en .fr sur le site de l’Afnic dans le courant de

l’après midi et les services tels que le whois étaient inaccessibles. La résolution DNS en

revanche n’a pas été affectée, ce qui limite fortement la visibilité de l’attaque au grand public.

Les perturbations sur les autres services du site se sont poursuivies tout au long de la journée

avant un retour à la normale dans la soirée. Interrogé par nos confrères de Next Inpact, Pierre

Bonis directeur adjoint de l’Afnic est revenu sur l’attaque « Nous avons régulièrement des

attaques DdoS, mais celle-ci nous est parue plus importante. Elle a fait tomber un de nos

pares-feu » explique-t-il dans leurs colonnes. Face à l’ampleur de l’attaque, le directeur

adjoint explique que l’Afnic a préféré mettre son site web en maintenance afin de protéger le

reste des services. L’attaque n’a pour l’instant pas été revendiquée et les investigations et

analyses sont encore en cours, l’Afnic ayant fait part de son souhait de porter plainte suite à

cette attaque. Dans le contexte actuel, on serait tenté de faire le lien entre cette attaque et la

récente vague d’attaques subie par les sites web français à la suite des attaques terroristes de

début janviermais pour l'instant aucun élément concret ne vient étayer cette hypothèse.

THEME 10 - 3 : Office apps : les premières applis universelles de Microsoft Source, journal ou site Internet : ZDnet

Date : 22 janvier 2015

Auteur : La rédaction

Adressé par Elie Billaudaz

Pour trouver sa place sur les terminaux mobiles (tablettes et smartphones), Microsoft a besoin

de l'appui des développeurs. Sa stratégie repose ainsi sur la mise en place d'un socle Windows

commun aux différents terminaux, permettant la conception d'applications dites universelles.

Et pour faire la démonstration pratique de ces apps, l'éditeur développe ses propres

applications universelles. Microsoft commence avec Office, l'adaptation tactile de sa suite

pour les terminaux tactiles sous Windows.

Utiliser Office sans heurt d'un terminal à l'autre

Office tactile pour Windows a ainsi fait l'objet d'une présentation lors de la grande conférence

Windows 10 du 21 janvier. Avec cette version des outils de bureautique, l'éditeur met en

avant une expérience d'utilisation "pratiquement sans compromis" selon le terminal. Les

nouvelles applications Office ont été pensées pour un usage tactile et seront intégrées dans

Windows 10 sur téléphones et tablettes. Microsoft continuera néanmoins de développer les

versions Win-32 de ces logiciels pour les usages avancées sur PC. Selon le vice-président de

la division OS de l'éditeur, Joe Belfiore, ces applications universelles proposeront une

"expérience cohérente, très riche et très complète d'Office" sur les terminaux mobiles. Cela

passe notamment par une option d'affichage (Reflow) optimisée pour la visualisation de

documents sur appareils mobiles. Le ruban d'Office persiste, mais forcément adapté à ces

écrans. A noter aussi que les documents récemment synchronisés sont accessibles facilement

afin de permettre à un utilisateur de les retrouver d'un terminal à un autre.

THEME 10 - 4 : Des millions d’ordinateurs potentiellement infectés à travers #je suis Charlie Source, journal ou site Internet : Silicon

Date : 22 janvier 2015

Auteur : Christophe Lagane

Adressé par Elie Billaudaz

Le malware DarkComet caché dans une photo taguée #JeSuisCharlie et largement relayé sur

la Toile pourrait avoir infecté des millions de PC. Autour de Charlie Hebdo, les charognards

ne sont pas les seuls à tenter de tirer profit de la marée médiatique qui a suivi l’attaque de la

rédaction du journal satirique le 7 janvier dernier (notamment en cherchant à vendre le

numéro « historique » à des prix indécents). Les pirates informatiques aussi. La société de

sécurité Blue Coat a annoncé, le 14 janvier soit trois jours après le défilé hommage relayé à

l’échelle planétaire, avoir découvert un malware affublé du slogan « JesuisCharlie » utilisé

par tout un chacun pour exprimer tour à tour son soutien à l’hebdomadaire et son indignation

face aux attentats qui ont fait 17 victimes. Un slogan qui a fait le tour du monde, notamment

sur les réseaux sociaux. Selon Blue Coat, le malware en question est construit à partir du

fameux DarkComet RAT (également baptisé Fynloski), un outil d’administration système à

distance doublé d’un puissant cheval de Troie qui installe des backdoor. Il se glisse dans une

photo (ci-dessous) où l’on voit la main d’un nouveau né avec un bracelet marqué du slogan

hommage au lieu du traditionnel prénom. Une photo qui, rien que sur Twitter, aurait été

relayée plus de 5 millions de fois sachant que #JeSuisCharlie est devenu le hashtag le plus

populaire de la plate-forme de microbloging en quelques jours. Si l’utilisateur clique sur la

photo pour la télécharger, un pop-up surgit indiquant, en français, que le fichier a été créé

dans une version antérieure de MovieMaker et est impossible à ouvrir. Mais DarkComet est

activé. Une méthode d’infection d’autant plus redoutable que les utilisateurs se méfient

rarement des risques liés aux images en ligne. De plus, développé en Delphi, le malware est

glissé dans une enveloppe (wrapper) .NET. Ce qui le rend difficilement détectable par les

antivirus courant. Blue Coat rapporte que seuls 2 des 53 scanners en ligne du service

VirusTotal ont réussi à repérer l’agent malveillant. L’hôte du système de Command and

Control se rapporte à un sous-domaine du service d’adresse IP dynamique No-IP. Un service

légitime de DNS dynamique « souvent utilisé par des acteurs malveillants », souligne Blue

Coat. Ce qui rend quasi impossible la traçabilité des auteurs. « Ces organisations

malintentionnées peuvent bouger très vite, a déclaré à Forbes Hugh Thompson, le responsable

de la stratégie sécurité de l’éditeur américain. L’infrastructure qu’ils ont construite est très

dynamique. Ces gens sont de véritables prédateurs. »

Les Français ciblés

A l’heure où l’entreprise de sécurité enquêtait, l’adresse utilisée par DarkComet était associée

aux services d’Orange. « L’adresse IP française et le message d’erreur en français renforce

l’impression que ce fichier cible les utilisateurs français, bien que nous n’avons aucune

indication sur l’origine des assaillants et ce qu’ils cherchent », indique Blue Coat qui a

évidemment alerté les autorités françaises. Le lendemain du post de BlueCoat, près de 20 000

sites français étaient attaqués dans le cadre de la guerre numérique que mènent plusieurs

groupes de pirates sous la bannière #OpFrance. Même si la plupart du temps il s’agissait

d’opérations peu complexes de défaçage (défiguration de la page d’accueil), ou de déni de

service, la campagne a surpris par son ampleur. Le tout dans un climat d’opposition entre

les Anonymous et les cyber-djihadistes. Plus de 1300 attaques ont été revendiquées par

ces derniers. Mais aucun lien n’est à ce jour établi entre cette campagne d’attaque et le

malware DarkComet à l’origine écrit par le Français DarkCoderSc qui a abandonné le

projet en 2012. Un projet qui n’a visiblement pas été perdu pour tout le monde. L’élan autour

de JeSuisCharlie constitue une nouvelle occasion pour les cybercriminels d’exploiter

l’émotion internationale pour élargir leurs méthodes infectieuses. Ce fût déjà le cas lors du

séisme qui touchait Haïti en 2010 (avec l’exploitation de faux liens d’appels aux dons vers la

Croix rouge) ou, plus récemment, lors la propagation du virus Ebola (liens vers des contenus

soi-disant à sensation). Autant d’événements qui nous rappellent que, malgré l’émotion, il faut

redoubler de vigilance.

THEME 10 - 5 : Inventaire des priorités législatives Source, journal ou site Internet : assemblée nationale

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Commission de réflexion et de propositions sur le droit et les

libertés à l’âge numérique

Adressé par Jean-Claude Tourneur

La commission de réflexion et de propositions sur le droit et les libertés à l’âge numérique,

coprésidée par M. Christian Paul et Mme Christiane Féral Schuhl, a établi un « inventaire des

priorités législatives » dont vous trouverez lecture ci-dessous

Commission de réflexion et de propositions sur le droit et les libertés à l’âge numérique

Inventaire des priorités législatives

La Commission ad hoc de réflexion et de propositions sur le droit et les libertés à l’âge

numérique a été créée par décision de la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale

en février 2014 et a débuté ses travaux en juin 2014. À l’issue de six mois de travaux, la

Commission a identifié plusieurs sujets majeurs dont elle invite le législateur à se saisir dans

les prochaines années, en particulier dans le futur projet de loi relatif au numérique ou dans

d’autres textes à venir, et sur lesquels elle se prononcera de manière plus détaillée dans un

rapport d’étape qui sera publié en début d’année. Le législateur devra tenir compte des

discussions en cours au sein des institutions de l’Union européenne, qui portent notamment

sur la définition du principe de neutralité de l’internet proposée par le projet de règlement

relatif au marché unique des télécommunications, l’actualisation du cadre de protection des

données personnelles opérée par la proposition de règlement relatif à la protection des

personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel et à la libre

circulation de ces données, ou la mise en œuvre pratique du droit au déréférencement

consacré par l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne du 13 mai 2014 Google

Spain c. AEPD.

1) Dans les prochaines années, dans le contexte de l’explosion de l’usage des

données à caractère personnel et du big data, le législateur devra renforcer la protection

des droits fondamentaux face à l’utilisation de ces données à des fins industrielles et

commerciales et la maîtrise par les individus de leurs informations personnelles.

En 2015, l’Europe va se doter d’un nouveau cadre pour la protection des données

personnelles. Notre rapport s’attachera à déterminer les principes directeurs qui doivent régir

la protection des données personnelles, dans le prolongement des principes toujours pertinents

posés par la loi du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés mais

aussi en recherchant des réponses adaptées aux nouveaux défis.

Sans attendre l’adoption du futur règlement, notre Commission proposera plusieurs

adaptations au législateur et à l’Union européenne. S’agissant des instruments de cette

protection, il convient tout particulièrement :

–– de promouvoir l’utilisation et la certification de technologies améliorant la

protection de la vie privée (privacy by design) et la maîtrise des personnes sur l’utilisation de

leurs données (par exemple, privacy by default) : minimisation des données, architectures

décentralisées, chiffrement de bout en bout, anonymisation, etc. ;

–– d’instaurer des actions efficaces - y compris les actions collectives inspirées du

droit de la consommation - pour faire cesser les violations de la législation en la matière ; dans

cet objectif, augmenter les pouvoirs de sanction de la Commission nationale de l’informatique

et des libertés (CNIL).

Enfin, en articulation avec le projet de règlement européen sur la protection des

données personnelles, la Commission rappellera la nécessité de responsabiliser les acteurs en

fixant des règles (transparence, conformité, etc.) pour la mise en œuvre des traitements ayant

recours à des algorithmes à caractère décisionnel ou prédictif ayant un effet sur les personnes.

2) Les évolutions technologiques et législatives récentes ont renforcé les pouvoirs de

surveillance et d’enquête des services de sécurité sur internet. Dans un contexte marqué par

les révélations d’Edward Snowden sur la surveillance en ligne massive et généralisée des

individus ainsi que par les menaces terroristes toujours présentes, il apparaît nécessaire de

redéfinir et d’encadrer le régime d’interception des communications et d’accès aux données

techniques de connexion, insuffisamment encadré par la loi de 1991 et modifiée par la loi de

programmation militaire du 18 décembre 2013. Face aux inquiétudes croissantes que suscitent

ces activités, il apparaît nécessaire de définir un nouvel équilibre entre les nécessités de la

sécurité nationale et de préservation de l’ordre public d’une part et la protection des

droits et des libertés des citoyens d’autre part (respect de la vie privée, de la

correspondance, du domicile, des données personnelles, etc.). Compte tenu des questions

spécifiques et délicates qu’elles soulèvent, les activités de renseignement doivent faire l’objet

d’un projet de loi spécifique, qui devra déterminer avec précision les motifs de cette

surveillance et sa durée, le champ des informations susceptibles d’en faire l’objet ainsi que les

modalités d’un contrôle indépendant et continu, en amont et en aval, des actions entreprises

par les services concernés. Un tel contrôle n’est pas incompatible avec les impératifs de

rapidité et de secret nécessaires aux activités de renseignement

3) Sans préjuger des compétences nationale et européenne sur cette question, le

législateur devra prendre position sur l’opportunité d’inscrire dès maintenant dans la loi le

principe de neutralité des réseaux dans une rédaction suffisamment générale pour être

applicable dans la durée, au-delà des évolutions technologiques.

4) Le travail législatif relatif au numérique pourra renforcer le cadre légal du droit à

l’information et instaurer le « droit de savoir » à l’ère numérique. Ainsi ce volet devra

également proposer, dans le respect de la protection de la vie privée, un élargissement de la

catégorie des documents administratifs communicables et des modalités de communication

des documents d’intérêt public, détenus notamment par des acteurs publics ou des acteurs

privés exerçant des missions de service public. La Commission appelle aussi de ses vœux un

volet législatif destiné à généraliser l’ouverture des données publiques dans le prolongement

du mouvement d’open data engagé au niveau mondial et local.

5) La Commission souhaite également que le législateur précise les principes

permettant de concilier la lutte contre les contenus, les activités et les services en ligne

illégaux et la préservation des droits et libertés sur internet, notamment la liberté d’expression.

Le législateur doit notamment garantir la proportionnalité des mesures destinées à renforcer la

lutte contre les contenus illégaux. À cet égard, la Commission recommande en particulier que

le recours au blocage de contenus sur internet ne soit utilisé qu’à titre subsidiaire et sur

décision judiciaire.

6) La Commission invite le législateur à se saisir de la question du droit d’auteur et

de ses évolutions à l’ère numérique, notamment des droits d’usage des œuvres

numériques. Dans ce contexte, il faudra définir les conditions à réunir pour donner un statut

de droit positif aux biens communs ou encore reconnaître l’existence d’un domaine public

informationnel.

7) Le législateur devra adapter les règles de pluralisme et de concurrence à l’âge

numérique :

–– en prévenant les risques de concentration via les procédures de contrôle

applicables à l’industrie des médias ;

–– en sanctionnant les abus de position dominante auxquels peuvent se livrer les

plateformes.

–– en veillant à préserver le principe de diversité des cultures et des opinions

11/ JOUR Par JOUR ... le 23 janvier 2015 THEME 11 - 1 : Evénements dont c’est aujourd’hui l’anniversaire Source, journal ou site Internet : l’internaute histoire

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Adressé par André Dulou

98 23 janvier

Trajan devient empereur de Rome

Marcus Ulpius Trajanus est proclamé empereur romain à la mort de Nerva. Il

entraînera l'Empire dans une politique de conquêtes si intense que le royaume

romain atteindra des dimensions jamais égalées. Souverain provincial, Trajan

brillera aussi par sa simplicité et sa tolérance. L'empereur Hadrien lui succèdera.

1340 23 janvier

Édouard III d'Angleterre prend le titre de Roi de France à Gand

A la mort du Roi Charles IV de France en 1328, le trône aurait dû revenir au

dernier descendant encore en vie de Philippe le Bel, le roi Édouard III

d'Angleterre. Mais il fut évincé au profit de son cousin éloigné Philippe VI de

Valois. En 1338, Édouard III d'Angleterre se déclare héritier légitime du trône de

France, ce qui sera l'élément déclencheur de la guerre de Cent Ans. Le 23 janvier

1340, il prend le titre de roi de France à Gand, après la Révolution dans le comté

de Flandre.

1556 23 janvier

haanxi victime du séisme le plus meurtrier de l'histoire

La province de Shaanxi, au centre de la Chine, est secouée par un terrible

tremblement de terre, considéré comme le plus meurtrier de l’histoire. Entre 800

000 et un million de victimes auraient été dénombrées.

1570 23 janvier

Assassinat du régent Moray

L'assassinat du régent Moray, chef des protestants écossais, le 23 janvier 1570,

par James Hamilton, à Linlithgow, engendre une guerre civile en Ecosse. Il

s'agirait pour l'anecdote, du premier assassinat par arme à feu. Matthew Stuart,

comte de Lennox, reprend cette fonction à partir du 12 juillet 1570 mais est

assassiné, dès 1571, par le parti de la reine d'Angleterre. Il faut attendre 1603

pour que Jacques VI ramène de la stabilité en mettant fin aux régences.

1571 23 janvier

Création de la Bourse de Londres

Le financier Thomas Gesham fonde, le 23 janvier 1571, la Royal Exchange, la

Bourse de Londres. Le marchand anglais travaille successivement pour le roi

Edouard VI puis pour la reine Elisabeth Ire. Son travail est valorisé grâce à

l'intérêt qu'il porte aux questions monétaires et à la gestion des devises. La

Bourse de Londres est aujourd'hui une des plus solides du monde. Thomas

Gresham meurt le 21 novembre 1579, en laissant une loi économique à son nom.

1631 23 janvier

Signature du Traité de Barwald entre la France et la Suède

En 1631, le roi de France Louis XIII décide de soutenir le roi de Suède Gustave

Adolphe II dans son combat contre le Saint-Empire romain germanique. La

France entre ainsi dans la Guerre de Trente Ans contre les Habsbourg. Le 23

janvier, les deux souverains signent le Traité de Barwald qui donne naissance à

une alliance politique, militaire et commerciale. Le cardinal de Richelieu va

pouvoir, grâce au matériel donné par les Suédois, équiper la marine royale en

plein essor. La Suède doit également conduire une armée de 30 000 soldats et 6

000 chevaliers en Allemagne. La France, quant à elle, contracte une dette de 1,5

million de livres tournois par an envers la Suède. Ce Traité durera jusqu'au

rétablissement de la paix.

1656 23 janvier

Les Lettres provinciales de Pascal

Lorsque Blaise Pascal publie "Les Lettres provinciales", il cherche à défendre

son ami Antoine Arnauld, un janséniste condamné par la Sorbonne pour ses

opinions jugées hérétiques. Sous le pseudonyme de Louis de Montalte, il publie

dix-huit lettres qui s'adressent aux Pères jésuites, et dont la première est datée du

23 janvier 1656. La controverse naît entre la vision catholique de l'homme guidé

par Dieu et sur le libre-arbitre défendu par les jansénistes.

1662 23 janvier

Décès de Jean Kemény

Le 23 janvier 1662, Jean Kemény, prince de Transylvanie, meurt à la bataille de

Nagyszölös contre les envahisseurs Ottomans. Né le 14 décembre 1607, Jean

Kemény est chef de guerre de Georges II Rákóczy, avant de se retourner contre

lui et d'être élu voïevode en décembre 1660. Suite à son décès, les Ottomans

placent Michel Ier Apafi, ou Abaffi Ier, sur le trône du royaume de

Transylvanie.

1668 23 janvier

Signature de la triple alliance à La Haye

Le 23 janvier, une triple alliance est scellée entre les Provinces-Unies,

l'Angleterre et la Suède par le traité de La Haye. Durant la guerre de Dévolution,

Louis XIV conquiert des territoires au détriment des Pays-Bas espagnols et

menace les Provinces-Unies (Hollande). De plus, il a signé un pacte secret avec

Léopold Ier du Saint-Empire pour partager les Pays-Bas espagnols. Les

Hollandais demandent à leurs alliés, l'Angleterre et la Suède, d'agir pour que la

France et les Provinces-Unies ne soient pas voisins, au cas où les Pays-Bas

espagnols tomberaient aux mains des Français.

1677 23 janvier Don Juan d'Autriche (1629-1679) entre dans Madrid en compagnie de dix-huit

Grands et s'empare du pouvoir en Espagne

Don Juan d'Autriche, fils bâtard du roi Philippe IV et opposant au gouvernement

mis en place par la régente, devient le leader d'une révolte en Catalogne et en

Aragon. Il réussit à faire tomber du pouvoir le conseiller de la reine. En 1677,

cette dernière est bannie de la cour et le gouvernement élit Don Juan comme 1er

ministre qui fait son entrée dans la capitale espagnole le 23 janvier et prend la

tête du royaume

1693 23 janvier

Naissance de Georg Bernhard Bilfinger

Georg Bernhard Bilfinger naît le 23 janvier 1693 à Cannstatt. Philosophe,

mathématicien et homme d'Etat allemand, il enseigne la philosophie à Halle

avant de devenir le conseiller privé de Charles-Alexandre, duc de Wurtemberg.

A la mort de celui-ci, Bilfinger prend en charge la réorganisation du duché de

Wurtemberg. Il entreprend des réformes fructueuses, devenant ainsi le chef de

l'Etat.

1719 23 janvier

Création du Liechtenstein

Les seigneuries de Schellenberg et de Vaduz, acquises par les princes autrichiens

de Liechtenstein, sont érigées en principauté d'empire indépendante sous le nom

de Liechtenstein par l'empereur d'Allemagne, Charles VI.

1783 23 janvier

Naissance de Marie-Henri Beyle, dit Stendhal, écrivain français

Marie-Henri Beyle, dit Stendhal, fut un écrivain français né le 23 janvier 1783.

Après avoir servi dans l'armée, il écrivit quelques essais consacrés à la peinture,

la musique ou la littérature. A partir de 1827, il sa consacra au roman, signant,

avec "Le Rouge et le Noir" (1830) et "La Chartreuse de Parme" (1837) deux

grands classiques du roman français. Auteur d'une œuvre caractérisée par un

style bref, une recherche psychologique et des thèmes romantiques, Stendhal

mourut en 1842.

1790 23 janvier

Fletcher brûle le "Bounty"

Afin d'échapper aux autorités britanniques et à la prison, le maître d'équipage du

"Bounty" Christian Fletcher, ainsi que huit de ses compagnons et leurs épouses

tahitiennes débarquent sur l'île déserte de Pitcairn à plus de 2000 kilomètres de

Tahiti. Dès leur arrivée, les mutins décident de brûler la frégate pour ne jamais

être retrouvés. La petite colonie vivra en autarcie jusqu'en 1808, date à laquelle

un baleinier américain, le Topaz, fera escale à Pitcairn. Le capitaine du Topaz

retrouvera le dernier survivant de la mutinerie, John Adams et 34 femmes et

enfants métis de sang tahitien. Fletcher était mort deux ans après son arrivée sur

l'île. Sa femme, Maimiti, vivra jusqu'à 90 ans.

1793 23 janvier

Second partage de la Pologne

Suite à la confédération de Targowica, de 1792, qui s'oppose à la nouvelle

constitution polonaise, le comte Potocki reçoit l'aide de la Russie puis de la

Prusse. Les deux puissances envahissent la Pologne en mai 1792. Cet événement

aura pour conséquence le second partage de la Pologne, ratifié par la diète

polonaise, le 23 janvier 1793. La Russie obtient l'annexion des territoires de

l'ouest ukrainien et de la Biélorussie lituanienne. La Prusse reçoit Dantzig, Thorn

et la Grande-Pologne.

1832 23 janvier

Naissance d'Edouard Manet, peintre français

Edouard Manet était un peintre né en 1832, considéré comme un initiateur de la

peinture moderne. Il présenta ses premières toiles à partir de 1860 et réalisa

plusieurs tableaux qui firent scandale, tels que "Le Déjeuner sur l'Herbe" ou

"Olympia". Il créa plus de quatre cent toiles, se distinguant des impressionnistes

par son souci du réel et un traitement particulier de la lumière. Atteint de

syphilis, il mourut de la gangrène en 1883.

1852 23 janvier

La famille d'Orléans est bannie de France

Les biens de la famille d'Orléans, héritière du trône de France, sont confisqués

par l'Etat français. Toutes les recettes des ventes seront attribuées aux sociétés de

secours mutuels, à la construction de logements ouvriers et aux établissements

pratiquant le crédit foncier. Plusieurs ministres préfèrent quitter le gouvernement

plutôt qu'être associés à cette mesure voulue par Louis-Napoléon Bonaparte.

1860 23 janvier

Signature d'un traité de commerce franco-anglais

La France et l'Angleterre signent un traité de libre-échange destiné à abolir les

taxes douanières sur les matières premières et la majorité des produits

alimentaires. Une taxe de 30% est fixée pour les produits manufacturés. L'accord

est négocié par les français Rouher et Michel Chevalier et le britannique Richard

Gobden. Ce rapprochement franco-britannique voulu par la reine Victoria et

Napoléon III, confirme la volonté d'alliance et de coopération entre les deux

ennemis héréditaires.

1900 23 janvier

Bataille de Spion Kop

Les 23 et le 24 janvier a eu lieu en Afrique du Sud, la bataille de Spion Kop. Ce

conflit, qui entre dans la seconde guerre des Boers, a vu s'affronter les troupes

britanniques et les Boers. Ces derniers souhaitaient reprendre la ville de

Ladysmith à leurs ennemis. Les Britanniques subirent une défaite sévère qui les

traumatisa longtemps. Cependant, le général britannique Buller et ses troupes,

reprirent la ville quatre semaines plus tard.

1910 23 janvier

Naissance de Django Reinhard

Django Reinhard est né le 23 janvier 1910 à Liberchies, en Belgique, au sein

d'une famille tsigane. Il passe son enfance à voyager et apprend la guitare et le

banjo avec son oncle. Très jeune, il gagne sa vie en jouant dans des bals. C'est à

Paris qu'il obtient ses plus grands succès ; il y rencontre Stéphane Grapelli avec

lequel il crée un quintette à cordes. Son style manouche est unique, il est

considéré comme un des plus grands guitaristes au monde. Django Reinhard

meurt d'une congestion cérébrale en 1953. Un festival lui rend hommage chaque

année à Samois-sur-Seine.

1918 23 janvier

Proclamation de la République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie

La République socialiste fédérative soviétique de Russie (RSFSR) a été créée le

23 janvier 1918 lors du troisième congrès panrusse des soviets. Elle entrera dans

l'URSS en 1922, et sera la république la plus influente de l'Union. La guerre

civile éclatera rapidement et durera trois ans. Les monarchistes (russes blancs)

entrent en conflit avec les bolcheviks. Ces derniers remporteront la guerre et

seront à l'origine de l'entrée de la RSFSR dans l'URSS.

1930 23 janvier

Première apparition de "Quick et Flupke"

Georges Rémy, alias Hergé, publie pour la première fois les aventures de "Quick

et Flupke" dans le journal belge "le Petit vingtième", tout comme il l'avait fait

pour "Tintin" un an auparavant. Les deux garnements bruxellois resteront

pourtant dans l'ombre écrasante du jeune reporter.

1937 23 janvier

Deuxième procès de Moscou

Outil majeur des purges staliniennes, le deuxième procès de Moscou, ou procès

des 17, met en cause essentiellement des responsables économiques. En tout,

quatre procès décimeront les élites russes afin d’asseoir le pouvoir de Staline. A

chaque fois, les motifs invoqués tournent autour de trahison trotskyste et de

sabotage. Ils donnent lieu à des aveux fantaisistes pour finir dans le sang des

accusés. Le premier procès mettait en cause des hauts dirigeants politiques, ce

qui sera également le cas du quatrième. Ceci permet à Staline d’exécuter trois

responsables politiques majeurs : Zinoviev, Kamenev et Boukharine. Quant au

troisième procès, il décimera la tête de l’Armée rouge. La plupart des accusés

sont condamnés à mort et exécutés le 30 janvier.

1944 23 janvier

Décès d'Edvard Munch

Né le 12 décembre 1863 et mort le 23 janvier 1944, Edvard Munch est un

peintre norvégien, pionnier dans le mouvement expressionniste en peinture. Ce

courant, s'opposant à l'impressionnisme français, valorise la subjectivité du

peintre plutôt que le réalisme, afin de provoquer une émotion chez le spectateur.

Le Cri de Munch, son tableau le plus célèbre, illustre l'intensité expressive

recherchée par les expressionnistes à travers la déformation de la réalité.

1955 23 janvier

Premières émissions de Télé Luxembourg

La CLR, devenue CLT (Compagnie Luxembourgeoise de télédiffusion), lance

ses premières émissions de télévision et dépasse ainsi le cadre de la radio, son

activité historique. Dans les années 2000, RTL group diffuse, au travers de

l’Europe, 25 chaînes de télévision et 18 stations de radio.

1960 23 janvier

Le "Trieste" descend à 11 020 mètres

Le bathyscaphe américain "Trieste" atteint la profondeur de 11 020 mètres dans

la fosse des Mariannes dans le Pacifique Ouest. A son bord, le suisse Jacques

Picard, fils de l'inventeur du sous-marin Auguste Picard, et le lieutenant

américain Don Walsh. Les deux hommes ont commencé leur descente à 8h23. Il

leur aura fallu 5 heures pour atteindre les abysses. Le bathyscaphe refera surface

à 16h56 précises. Aucun homme au monde avant Picard et Walsh n'avait pu

observer de telles profondeurs.

1978 23 janvier

Enlèvement du baron Empain

Le baron belge Edouard-Jean Empain, 41 ans, PDG du groupe Empain-

Schneider, est enlevé à 11 heures du matin en sortant de son domicile parisien,

avenue Foch. Ses ravisseurs demanderont une rançon de 100 millions de francs

puis de 40 millions. Pour faire pression sur la famille Empain, ils n'hésiteront pas

à amputer leur otage de l'auriculaire. Au terme de deux mois de séquestration, le

Baron Empain sera libéré le 26 mars après que l'un de ses preneurs d'otage se

soit fait arrêter par la police.

1999 23 janvier

Troisième mariage de Caroline de Monaco

Veuve de Stefano Casiraghi, mort dans un accident de off-shore en 1990,

Caroline de Monaco refait sa vie avec Ernst Auguste de Hanovre. Le mariage

civil se déroule à Monaco. Ensemble, ils auront une petite fille, Alexandra.

Caroline de Monaco s’était déjà unie à Philippe Junot en 1978, avant de divorcer

en 1980. C'est en deuxième noce qu'elle épousa Stefano Casiraghi.

2002 23 janvier

Décès de Pierre Bourdieu

Le sociologue français Pierre Bourdieu s’éteint à Paris, rongé par le cancer. Il

s’est fortement impliqué dans la vie politique et sociale française, publiant de

nombreux ouvrages souvent étudiés dans les universités. Il a d’ailleurs

longtemps enseigné au Collège de France, faisant bénéficier ses élèves de ses

grandes réflexions sociologiques sur tous les domaines du monde moderne.

12/ REVUE de PRESSE INTERNATIONALE en langue étrangère

THEME 12 - 1 : China would welcome Kim Jong-Un Visit to Moscow Source, journal ou site Internet : AFP

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur

China would welcome a visit by Kim Jong-Un to Moscow, a government spokeswoman said

Thursday, amid speculation that the North Korean leader could make his international debut

in the Russian capital later this year. May 9 marks the 70th anniversary of the Soviet Union's

victory over Nazi Germany in World War II, and around 20 foreign leaders, including

Chinese President Xi Jinping, are expected to attend a commemoration event in Moscow.

Asked Wednesday about the possible attendance of Kim Jong-Un, Russian Foreign Minister

Sergei Lavrov burst out laughing before telling reporters that North Korea had given a

"positive" response to Moscow's invitation. "As a first signal, it was a positive one," Lavrov

said. If confirmed, the visit would be Kim's first foreign trip since taking power just over

three years ago following the death of his father, Kim Jong-Il. At a regular briefing Thursday,

Chinese foreign ministry spokeswoman Hua Chunying said that North Korea and Russia are

"both friendly neighbours of China and they have both made sacrifices and great

contributions" during the Second World War. A possible Kim visit to Russia, she said, would

be "conducive to regional peace and stability". Hua did not provide further details on Xi's

schedule, or on any plans for either a visit by the Chinese leader to North Korea, or by Kim to

Beijing. A trip to Moscow would signal Kim's desire to reduce his country's dependence on

China, which remains Pyongyang's main ally, diplomatic protector and economic buttress.

But Xi and Kim have kept their distance since each assumed power and the Chinese leader's

first visit as head of state to the Korean peninsula was to the capitalist South last year, rather

than the North. A potential Kim visit could also have broader repercussions for Russia and

Asia. Georgy Toloraya, head of Korean Programmes at the Institute of Economy at the

Russian Academy of Science, said opinion was divided on the benefits to Russian President

Vladimir Putin of hosting the leader of a nation viewed by most as a nuclear and human rights

pariah. "Kim's exchanging handshakes with Putin would surely give Putin's critics a pretext

for some unpleasant comparisons," he wrote on the North Korean-watching website 38 North.

"But others can say that the West's opinion of Putin is so bad right now that he has nothing to

lose by getting closer with Kim," he added. It was unclear to what extent Kim's attendance

would influence South Korean President Park Geun-Hye's decision to accept or decline

Moscow's invitation. In her annual New Year address this month, Park said she would be

willing to hold a summit with Kim without pre-conditions, and Kim has also held out the

possibility of "highest-level" talks between the two rivals. But senior government officials in

Seoul admit the chances of such a meeting are remote given the difficulty the Koreas have in

organising talks at any level.

THEME 12 - 2 : Russia Ready to Supply India With Anaerobic Submarines Source, journal ou site Internet : Sputnik

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur

Russia could supply the Indian Navy with "stealthy" submarines, equipped with air-

independent propulsion (AIP) systems if India opens a tender for them, a senior official at

Russia's Federal Service for Military-Technical Cooperation told RIA Novosti on Wednesday.

"The Russian side is ready to supply a foreign client with a submarine refitted to meet any

requests for a different exterior and equipment as formulated by the client," the source told

RIA Novosti. In 2007, New Delhi said it was considering expanding its fleet of submarines

with diesel-electric subs. One of the key requirements was for the boats to have so-called

anaerobic engines. Air-independent (closed cycle) submarines, which usually use hydrogen-

oxygen fuel cells, are quieter than conventional diesel-electric boats and do not have to

surface or use snorkel tubes to breathe air, thereby exposing themselves to detection by radar

and other sensors. A Russian design bureau, Rubin, is currently running tests on AIP systems

to be installed on the Russian Navy's Lada-class diesel-electric submarines (Project 677) in

2015, with a new class of non-nuclear submarines with AIP engines to enter the construction

phase in two years. This comes as Russian Defense Minister Sergei Shoigu arrived in New

Delhi earlier in the day to talk over the countries' joint military-technical ventures with his

counterpart, Manohar Parrikar. The ministers have agreed to "fast-track" a host of joint

projects, including work on a fifth-generation fighter jet they are building together. India is

Russia's largest military-technical cooperation partner. According to estimates by Russia's

Federal Service for Military-Technical Cooperation, the country supplied India with $4.78

billion worth of weapons and military equipment in 2013. India also leases Russian hardware,

such as the nuclear-powered Akula-class Chakra submarine.

THEME 12 - 3 : Russia and India are negotiating construction of new frigates - CAWAT Source, journal ou site Internet : Rusia and India Report

Date : 22 janvier 2015

Auteur : RIA Novosti Adressé par François Jouannet

Russia and India are negotiating construction of three additional frigates for the Indian Navy

and the lease of a second nuclear submarine, RIA Novosti learned from a spokesperson of the

Center for Analysis of World Arms Trade (CAWAT). “Negotiations are under way on the

construction of three frigates of the Project 11356 Admiral Grigorovich Class for the Indian

Navy at the Yantar Baltic Shipbuilding Plant. The Government of India is also considering

leasing a second Russian nuclear submarine, after the first nuclear submarine of the Project

971 Akula Class (formerly Nerpa, Chakra) enters service with the Indian Navy,” said the

representative of CAWAT. He recalled that the first three frigates of the Project 11356 Akula

Class were built at the Baltic shipyards in 1999-2004. The second set of three frigates was

supplied with advanced weaponry and improved operation performance characteristics.

Unlike the first set of three ships, which was equipped with the Club-N Missile Complex, this

set of ships was supplied with Russian-Indian supersonic cruise missile systems – using the

PJ-10 BrahMos.

THEME 12 - 4 : Iran’s emerging empire Source, journal ou site Internet : The Washington Post

Date :23 janvier 2015

Auteur : Charles Krauthammer

Adressé par Jean-Claude Tourneur

While Iran’s march toward a nuclear bomb has provoked a major clash between the White

House and Congress, Iran’s march toward conventional domination of the Arab world has

been largely overlooked. In Washington, that is. The Arabs have noticed. And the pro-

American ones, the Gulf Arabs in particular, are deeply worried. This week, Iranian-backed

Houthi rebels seized control of the Yemeni government, heretofore pro-American. In

September, they overran Sanaa, the capital. On Tuesday, they seized the presidential palace.

On Thursday, they forced the president to resign. The Houthis have local religious

grievances, being Shiites in a majority Sunni land. But they are also agents of Shiite Iran,

which arms, trains and advises them. Their slogan — “God is great. Death to America. Death

to Israel” — could have been written in Persian. Why should we care about the coup? First,

because we depend on Yemen’s government to support our drone war against another local

menace, al-Qaeda in the Arabian Peninsula (AQAP). It’s not clear if we can even maintain

our embassy in Yemen, let alone conduct operations against AQAP. And second, because

growing Iranian hegemony is a mortal threat to our allies and interests in the entire Middle

East. In Syria, Iran’s power is similarly rising. The mullahs rescued the reeling regime of

Bashar al-Assad by sending in weapons, money and Iranian revolutionary guards, as well as

by ordering their Lebanese proxy, Hezbollah, to join the fight. They succeeded. The moderate

rebels are in disarray, even as Assad lives in de facto coexistence with the Islamic State,

which controls a large part of his country. Iran’s domination of Syria was further illustrated

by a strange occurrence last Sunday in the Golan Heights. An Israeli helicopter attacked a

convoy on the Syrian side of the armistice line. Those killed were not Syrian, however, but

five Hezbollah fighters from Lebanon and several Iranian officials, including a brigadier

general. What were they doing in the Syrian Golan Heights? Giving “crucial advice,”

announced the Iranian government. On what? Well, three days earlier, Hezbollah’s leader had

threatened an attack on Israel’s Galilee. Tehran appears to be using its control of Syria and

Hezbollah to create its very own front against Israel. The Israelis can defeat any conventional

attack. Not so the very rich, very weak Gulf Arabs. To the north and west, they see Iran

creating a satellite “Shiite Crescent” stretching to the Mediterranean and consisting of Iraq,

Syria and Lebanon. To their south and west, they see Iran gaining proxy control of Yemen.

And they are caught in the pincer. The Saudis are fighting back the only way they can — with

massive production of oil at a time of oversupply and collapsing prices, placing enormous

economic pressure on Iran. It needs $136 oil to maintain its budget. The price today is below

$50. Yet the Obama administration appears to be ready to acquiesce to the new reality of

Iranian domination of Syria. It has told the New York Times that it is essentially abandoning

its proclaimed goal of removing Assad. For the Saudis and the other Gulf Arabs, this is a

nightmare. They’re engaged in a titanic regional struggle with Iran. And they are losing —

losing Yemen, losing Lebanon, losing Syria and watching post-U.S.-withdrawal Iraq come

under increasing Iranian domination. The nightmare would be hugely compounded by Iran

going nuclear. The Saudis were already stupefied that Washington conducted secret

negotiations with Tehran behind their backs. And they can see where the current talks are

headed — legitimizing Iran as a threshold nuclear state. Which makes all the more

incomprehensible President Obama’s fierce opposition to Congress’ offer to strengthen the

American negotiating hand by passing sanctions to be triggered if Iran fails to agree to give

up its nuclear program. After all, that was the understanding Obama gave Congress when he

began these last-ditch negotiations in the first place. Why are you parroting Tehran’s talking

points, Mr. President? asks Democratic Sen. Bob Menendez. Indeed, why are we endorsing

Iran’s claim that sanctions relief is the new norm? Obama assured the nation that sanctions

relief was but a temporary concession to give last-minute, time-limited negotiations a chance.

Twice the deadline has come. Twice no new sanctions, just unconditional negotiating

extensions. Our regional allies — Saudi Arabia, the other five Gulf states, Jordan, Egypt and

Israel — are deeply worried. Tehran is visibly on the march on the ground and openly on the

march to nuclear status. And their one great ally, their strategic anchor for two generations, is

acquiescing to both

THEME 12 - 5 : The West’s four-part strategy to deal with radical Islam Source, journal ou site Internet : The Washington Post

Date : 23 janvier 2015

Auteur : Adressé par Jean-Claude Tourneur

The conversation at Davos is often dominated by economics, and this year it’s no different.

But the shock of the Paris terror attacks lingers, and discussions at the World Economic

Forum here often turn to radical Islam. I posited in my previous column that the solution does

not lie in more American military interventions in the Middle East. What, then, is the answer?

The problem is deep and structural (as I wrote a few weeks after 9/11 in Newsweek, in an

essay titled “Why They Hate Us”). The Arab world has been ruled for decades by repressive

(mostly secular) dictatorships that, in turn, spawned extreme (mostly religious) opposition

movements. The more repressive the regime, the more extreme the opposition. Islam became

the language of opposition because it was a language that could not be shut down or censored.

Now, the old Arab order is crumbling, but it has led to instability and opportunities for jihadi

groups to thrive in new badlands. Over the past few decades, this radical Islamist ideology has

been globalized. Initially fueled by Saudi money and Arab dissenters, imams and intellectuals,

it has taken on a life of its own. Today it is the default ideology of anger, discontent and

violent opposition for a small number of alienated young Muslim men around the world. Only

Muslims, and particularly Arabs, can cure this cancer. That does not leave the United States

and the West helpless. Washington and its allies can support Muslim moderates, help their

societies modernize and integrate those that do. But that’s for the long haul. Meanwhile,

Washington and its allies must adopt a strategy that has four elements: intelligence,

counterterrorism, integration and resilience (ICIR). Intelligence is obviously the first line of

defense, but it’s also essential to the attack. We have to know where jihadis and potential

jihadis are and what they are planning. That means using sophisticated technology to search

through various kinds of communications, but it also — and crucially — means developing

good relations with communities. Most law enforcement professionals will argue that the key

is to develop trust with, and ties to, local Muslim communities to identify early on those who

might pose a threat. As the sheriff of Los Angeles County put it in congressional testimony in

2010, “Information that is relationship-derived is more reliable than information that is twice

or more removed from the original source. ” Counterterrorism is the natural follow-up to

intelligence. When you know where the bad guys are, capture or kill them. It’s easier said

than done, but the United States and other Western nations have had considerable success

with this tactic — not only in war zones like Afghanistan and Pakistan but also in intercepting

plots on their way to cities like Paris and London. All counterterrorism efforts have

downsides. While drone attacks look seamless from the skies, they inevitably produce civilian

casualties. Special forces operations are more surgical, although they risk American (or other

Western) casualties. In a revealing interview published in 2013 in Foreign Affairs, retired

Gen. Stanley McChrystal said about counterterrorism, “Americans have got to understand

that. If we were to use our technological capabilities carelessly — I don’t think we do, but

there’s always the danger that you will — then we should not be upset when someone

responds with their equivalent, which is a suicide bomb in Central Park, because that’s what

they can respond with.” Integration is something that America does well and with which

Europe struggles. One of the chief reasons that the United States has not had as many

problems as many predicted after 9/11 is that its Muslim community is well integrated and

loyal, and it largely believes in American values. Europe still faces huge challenges in

integrating those who are new or different into societies that have long been defined by blood

and soil. Finally, resilience. Terrorism is an unusual tactic. It doesn’t work if we are not

terrorized. Bouncing back and returning to normalcy are ways of ensuring that terrorism does

not have its desired effect. We have not always managed to do this. In recent months, we have

massively overreacted to the Islamic State execution videos, which was why they were

produced in the first place. The Paris attacks were barbaric, as were those in Ottawa, Sydney,

London, Madrid and Fort Hood. But one way to gain perspective might be to keep in mind the

numbers. According to the Global Terrorism Database, in the 12 years between Sept. 12,

2001, and the end of 2013, the number of Americans who died on U.S. soil due to terrorism

was 42. (And six of those were from the gruesome attack on a Sikh temple in Wisconsin in

2012.) Meanwhile, in one year alone, 2011, the Centers for Disease Control and Prevention

reports that 32,351 Americans died because of firearms. The number who died in traffic

accidents was 33,783. So “keep calm and carry on” is more than a slogan to wear on a T-shirt.

THEME 12 - 6 : Defence Minister promises ‘conservative’ approach to submarines following tour of ASC Source, journal ou site Internet : ABC news

Date : 22 janvier 2015

Auteur : Adressé par François Jouannet

Photo: Mr Andrews would not shed light on the crucial issue of

whether the next generation of submarines would be built locally or overseas.

(www.defence.gov.au)

Defence Minister Kevin Andrews has promised a "conservative" approach to deciding on

Australia's next generation of submarines, following a tour of a key shipbuilding site in

Adelaide. It was Mr Andrews' first tour of the ASC facility at Osborne since replacing former

defence minister David Johnston, who said he would not trust the firm to "build a canoe". On

a private tour of the site, Mr Andrews was shown construction of the Air Warfare Destroyer

project before inspecting the Collins Class fleet. He described the visit as a "fact-finding

mission" but would not shed light on the crucial issue of whether the future submarines would

be built locally or overseas. "We've not ruled anything in or out at this stage," he said. "We'll

do it in a very cautious, from my perspective, we'll do it in a conservative way. We'll make

sure we get the right decision for the defence of Australia. "We haven't got a specific timeline

at this stage and it's always more important to get the right decision than to be meeting any

artificial timeline." Mr Andrews was flanked by South Australian Liberal Senator David

Fawcett who said he thought Mr Andrews' visit was a "good sign" for local construction. "It's

very positive for South Australia that the minister's been prepared so early in his governorship

of his portfolio to come to South Australia and to engage with ASC on both the Air Warfare

Destroyer program and the submarine build," he said. "It's public knowledge that he doesn't

have a background in defence so for him to come and see the complexity of the projects ... I

think that's very positive." Mr Fawcett also confirmed there would be overseas input in the

design of the vessel. "We will partner with somebody, whether it be the Swedes, the Germans,

the Japanese or the French, in the design of this submarine," he said.

Hamilton-Smith says overseas design partner will be involved

State Defence Industries Minister Martin Hamilton-Smith said he had a very productive

meeting with Mr Andrews, but would not go into specific details of the discussion. After

strained relations with Mr Johnston, Mr Hamilton-Smith said he hoped "everybody has

pressed the reset button", but said he accepted there would be overseas input in the vessel's

design. "I can't think of an instance where Australia has ever built a warship without a design

contribution from an overseas partner," he said. "There will be a design partner. The key thing

though is that the 120,000 man years of work on offer here is principally carried out in

Australia." Mr Hamilton-Smith said he wanted to see the full detail of all of the possibilities

being considered. "There is a Japanese option, there is a Swedish option, there is a German

option, there is a French option. There may be other options," he said. "We'd like to see all of

that information put out there in an open and transparent way. "At the end of the day, these

are decisions for the Commonwealth and for the Navy. "Our role is to influence those

decisions in the best interests of Australians and South Australians and we'll be doing that."

13/ Titres des articles pouvant être demandés à l’adresse [email protected], qui vous les adressera dans la journée de la demande. Ces articles n’ont pu être insérés dans la revue de presse. Pour recevoir un ou plusieurs articles, il suffit d’adresser un message électronique à l’adresse :

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SKorea to develop new arms in response to NKorean nuclear

program (Sputnik)

Domestic Politics and Diplomacy Toward Tehran: Congress and the

Real Threat to an Iranian Nuclear Deal | Brookings Institution

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