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1 ECONOMIE POLITIQUE Robert Plasman BA2

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ECONOMIE POLITIQUE

Robert Plasman

BA2

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PREMIERE PARTIE : LES BIENS ET SERVICES

 CHAPITRE  1  :  LES  BIENS  ET  SERVICES  

1. ECHANGES ET MARCHÉ Dans tous les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les échanges monétisés constituent la règle. Les consommateurs achètent des biens et des services de consommation, qui revêtent une certaine utilité, une certaine valeur d’usage. Il existe différentes bourses : lieu où l’offre et la demande d’un bien sont confrontées et où, quotidiennement, se fixe un prix qui vaut, en général, pour la journée. Il y a des bourses pour les matières premières, les produits énergétiques, les produits agricoles et les oléagineux (céréales, riz, maïs,…) etc… Rem : si l’offre d’un bien se contracte, son prix hausse. Il existe également différents marchés (immobilier, mobilier- qui porte sur des transactions de « titres », d’actions de société, d’obligations ou de fonds d’Etat-, des devises,…) Rem : l’appréciation d’une monnaie signifie une augmentation de son prix en devises étrangères.

2. BIENS ET SERVICES

Les biens sont des marchandises matérielles, palpables, dotées d’un certain poids, d’un certain volume.

Les services sont des « biens immatériels » qu’on ne peut ni peser, ni mesurer, ni stocker.

La distinction entre bien et service n’est pas toujours aisée : o Tout service n’est réalisable que grâce à des biens matériels o On constate une secondarisation du secteur tertiaire, l’importance des outils, qu’on

y utilise, ne cesse de croître. Et inversement on constate une tertiarisation du secteur primaire et du secteur secondaire, qui font de plus en plus appels à des services.

Rappel : Secteur primaire : matières premières Secteur secondaire : activités liées à la transformation des matières premières issues du secteur primaire (industrie manufacturière, construction) Secteur tertiaire : production des services

3. VALEUR, PRIX ET COÛT

L’utilité d’un bien ou d’un service est définie comme la capacité de satisfaire des besoins, de façon directe s’il s’agit de moyens de consommation ou de façon indirecte s’il s’agit de moyens de production.

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Pour qu’un objet acquière le statut de marchandise, il doit avoir la faculté d’être échangé. Et sa valeur s’exprime par un prix exprimé en unités monétaires. Valeur d’usage est variable selon les individus, les groupes sociaux, les pays, etc. Même si le prix du bien est le même pour tous, à savoir la valeur d’échange, la valeur d’usage n’est pas toujours la même.

Le prix d’un produit dépendra de différents facteurs de production (+ mécanismes de marché) : - L’amortissement des biens de capital fixe (A) est ce qui correspond en gros à l’usure, à

la dépréciation d’un bien d’équipement. - Les inputs matériels (inputs) sont ce qui correspondent aux produits intermédiaires

constituant le produit fini (Ex : la farine dans le pain) - Les coûts énergétiques (En) (Ex : l’électricité, Les coûts du facteur travail (W) et les

profits)

Exemple : Prix du pain = Coût farine + Coûts énergétiques + Coût du travail + Amortissements + Profits

Prix = Inputs + En + W + A + π (profit)

4. LA CHAINE DES PRIX : DE LA MATIERE PERMIERE AU PRIX DE DETAIL

Le prix défini est le prix du producteur. Il peut y avoir une différence entre ce prix et le prix de détail payé par le consommateur final.

4.1 Du prix du pétrole raffiné au prix à la pompe

44.26%   34.60%  

0%  

20%  

40%  

60%  

80%  

100%  

Essence  98  oct  10pm  

Diesel  10  ppm  

TVA  (21  %)  

Accises  +cot.  Diverses  

Marge  de  distribuFon  

Prix  produit  ex-­‐raffinerie  

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Accises : Les accises sont des taxes indirectes sur la consommation ou l'utilisation de certains produits. Contrairement à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), il s'agit principalement de taxes spécifiques, c'est-à-dire exprimées en tant que montant monétaire par quantité de produit. Concernent généralement :

- les boissons alcoolisées - les tabacs manufacturés, et - les produits énergétiques

Marge de distribution : j’achète des produits à un prix P, que je revends un peu plus cher (un prix P+(1+x%) à mes clients. Elle comprend en effet les coûts de distribution et les bénéfices de compagnies pétrolières ainsi que la marge du détaillant. La TVA (taxe sur la valeur ajoutée) est l’impôt direct par excellence. La formule suivante reprend les principaux éléments du prix de l’essence :

Prix maximum = Prix de base + Stockage + MD + Tc

Stockage : reprend les prix de stockage MD : marge de distribution Tc : l’ensemble des impôts (accises + taxes) perçus par la pays consommateur

Rem : Le prix peut subir une évolution en fonction des grands événements mondiaux

4.2 Du prix d’extraction au prix du produit raffiné

Ne pas confondre prix du brut avec prix du produit raffiné et encore moins prix du brut et prix d’extraction du pétrole.

Prix du brut = Prix d’extraction + Fret + Tp

Fret : inclut les frais d’assurance Tp : impôts perçu par le pays producteur

On retrouve des structures similaires pour les biens et services : au prix du producteur, on ajoute les frais de transport et d’assurance, les marges de la distribution et les impôts.    

4.3 Conséquences économiques des fluctuations du prix du brut

- Une hausse du prix favorise les exportations (OPEP, Grande Bretagne, Norvège, Russie,…) - Une hausse du brut défavorise les importateurs (OCDE, Brésil, Inde, Turquie, Corée du

sud) → détérioration balance commerciale et des termes d’échange - Une hausse importante du brut a des effets inflationnistes qui se diffusent dans

l’ensemble de l’économie mondiale. Les gouvernements mettent alors en place une politique restrictive qui freine l’inflation mais engendre des tendances à la récession, c-à-d au ralentissement de la croissance économique (Chocs pétroliers 1973 et 1981)

- Une hausse du brut augmente la marge bénéficiaire des compagnies pétrolières.

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• Favorise les exportateurs : Dimp> 0 avec B.C . Inchangée

Prix brut surplus Russie

– mars 1999 : 11$/barril 2.5 Mia $

– Mars 2001 26 $/barril 5.7 Mia $

Ce tableau 2 montre l’impact qu’a eu la hausse du prix de pétrole brut sur les importations belges des produits énergétiques entre le deuxième trimestre 2003 et le deuxième trimestre 2005. On remarque une augmentation du montant d’exportation, cela à cause de l’augmentation du prix du pétrole et non pas à cause de l’augmentation des exportations. 5. COMMENT MESURER LES PRIX ET LEUR EVOLUTION ?

Puisque les prix sont exprimés en unité monétaire par unité de biens, pour les comparer, ou voir comment ils évoluent, on ne peut pas se baser sur ces données indépendantes. Tout doit être ramené à une chose comparable. Pour chacun des biens, on va ramener les différents prix à une base commune. On va donc considérer une année de référence. Toute la série de prix va être divisée par l’année de référence. On va ensuite multiplier par 100 pour obtenir l’indice à base 100.

ð Les prix sont exprimés en unité monétaire par unité de bien (litre, poids, unité…) : pour comparer, on construit des indices de prix en ramenant les différents prix à une base commune, généralement 100 pour une année (mois, jour…) donnée.

𝐈𝐧𝐝𝐢𝐜𝐞𝐏𝐫𝐢𝐱𝐭,𝐚𝐧𝐧é𝐞  𝐝𝐞  𝐛𝐚𝐬𝐞!𝟏𝟎𝟎 =  𝑷𝒓𝒊𝒙𝒕

𝑷𝒓𝒊𝒙𝒂𝒏𝒏é𝒆  𝒅𝒆  𝒃𝒂𝒔𝒆×𝟏𝟎𝟎

L’indice prix en année t est égale à 100 fois le prix de l’année t divisée par l’année de base.

Les produits énergétiques sont constitués uniquement de pétrole et de charbon. Pour connaître l’indice des prix, il faudra tenir compte du poids de ces deux types de produits dans le commerce mondial et pondérer l’indice de prix de chacun de ces deux produits par leur part relative dans le commerce mondial.

Tableau 2 Evolution de la valeur et de la part relative des importations de produits énergétiques de la Belgique ( juillet 2000 et juillet 2008) Importations de

produits énergétiques (millions d’euros)

Importations totales (millions d’euros)

% Indice du prix des importations énergétiques (2000 = 100)

Indice des importations énergétiques en volume (2000=100)

Taux de change ($/euro)

Juillet 2000 1206,2 12477,6 9,7 93,3 91,9 0,940 Juillet 2008 4809,6 23301,5 20,6 239,4 138,8 1,577

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L’indice des prix des produits énergétiques pourra alors être calculé, pour chacune des années considérées par la formule suivante :

Indice Prix pour les Produits énergétiquest

=

Part Pét. brutt x Indice Px Pét. brutt

+

Part Charbont x Indice Px Charbont

Part du Pétrole brut = pourcentage de pétrole que j’importe par rapport au total de mes importations de produits énergétiques. Exemple : 50% de pétrole.

X Indice de prix du pétrole brut

+ La Part du Charbon dans le total des importations.

X Indice du prix du Charbon.

Exemple :

Prenons l’année 2004 : 0,07 x 205,2 + 0,93 x 132,8 = 137,9 Prenons l’année 2000 : 0,07 x 100 + 0,93 x 100 = 100

Utilisation des indices : • • Mesure sans unité, donc nécessité d’une référence : année de base =100. Sans l’année

de base, il est impossible d’étudier l’évolution des prix. Si nous avons le prix de 2000, il suffit de multiplier ce prix par l’indice de l’année 2004, pour connaitre le prix en cette année. Seulement alors nous pouvons effectuer une comparaison.

• Indice n’est pas un prix

Tableau 3 : Indice des prix des produits énergétique et part relative des échanges

Part du charbon dans les échanges

commerciaux

Indices des prix des matières premières,

Matières énergétiques, Charbon -

Indices des prix des matières premières,

Matières énergétiques, Pétrole brut -

Indices des prix des matières premières,

Matières énergétiques, Total -

1996 7,0% 142,2 71,1 76,1

1997 7,0% 135,2 68,4 73,1

1998 7,0% 114 47,2 51,9

1999 7,0% 99,8 64 66,5

2000 7,0% 100 100 100

2001 7,0% 125,2 86,6

89,3 2002 6,7% 102,9 88,0 89,0 2003 6,2% 107,9 101,4 101,8 2004 7,0% 205,2 132,8 137,9

Source : chiffres BELGOSTAT

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• Permet de comparer des évolutions de niveau différent • Permet d’agréger des « pommes et des poires » : la seule possibilité est de construire

un indice composit

6. L’INDICE DES PRIX À LA CONSOMMATION

L’indice des prix à la consommation est construit sur le même principe que celui qui permet de mesurer l’évolution du prix d’un ensemble de produits à des millions de produits différents sont représentés par un panier de conso représentatif des habitudes de conso, dans une entité donnée à une époque donnée. Cet indice fût construit pour des raisons sociales, pour maintenir le pouvoir d’achat des salariés.

6.1 Historique et évolution de l’indice des prix à la consommation  En Belgique, la première élaboration de l’indice des prix à la consommation date de 1919. On la doit au Ministre de l’Industrie, du Travail et du Ravitaillement de l’époque, Joseph Wauters. Publié en 1920, cet indice ne comptait qu’un nombre très limité de biens : 56 produits, pour la plupart alimentaires. Contrairement à notre indice actuel, tous les produits y étaient placés sur un pied d’égalité, leur pondération était identique au sein du panier. Malgré ce manque de nuances, ce premier indice avait un objectif pratique: le maintien du pouvoir d’achat. En effet, le pouvoir d’achat étant la capacité d’acheter un certain nombre de biens, avec une somme déterminée, si les prix des biens augmentent, le pouvoir d’achat diminue, à moins que les salaires et prestations sociales n’augmentent eux aussi. ð Résultat d’une pression sociale : assurer le maintien du pouvoir d’achat des salariés. Il

s’agit d’ajuster les salaires par rapport à l’évolution des prix.

L’indice des prix à la consommation a donc été créé entre autres, afin que les salaires et prestations sociales puissent être adaptés à l’évolution du coût de la vie. Depuis sa version de 1919-1920, son objectif n’a certes pas changé, mais l’indice lui-même a beaucoup évolué. L’ensemble des biens et services s’est considérablement élargi, passant de 56 produits en 1919 à 507 en 2004. Une pondération différente à été attribuée aux divers produits et services afin de représenter au mieux les dépenses des ménages.

Année de base 1920 1953 1976 1981 1988 1996 2004 Nombre de produits 56 79 359 401 429 481 507

Composition en % 1937 1953 1981 1988 1996 2004 Produits alimentaires 60 54 22 19 21 19 Non alimentaires 40 39 43 40 44 44 Services 7 28 34 29 30 logement 6,5 7 6 6

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Comment savoir ce que les dépenses de santé représentent en 2004 ?

Sur 10.000 personnes on calcule la consommation de chaque ménage, et on voit qu’en moyenne chaque ménage va consommer 42,49% de dépenses de santé. C’est une structure de la consommation de ménage. Ce sont les quantités que les ménages belges consomment.

On se rend compte alors des changements des paniers de ménage chaque année. En utilisant les différents poids et produits témoins, cela permet d’établir la façon dont évoluent les prix. Pour calculer l’indice de prix, sur la base des produits retenus, on récolte pour chacun de ces produits, une série de prix de produits de ce type, dans de nombreux points de vente répartis géographiquement sur l’ensemble du territoire.

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La hausse des prix alimentaires a eu plus de répercussion sur les ménages moyens, qui consomment beaucoup plus pour l’alimentation.

Exercices : • Prix des produits alimentaires et du logement : + 5% • Prix des autres biens et services : + 1.5% • Quelle est l’augmentation du prix des paniers de consommation du 1er et 5e quintile ? • Quelle est la perte de pouvoir d’achat en supposant que les revenus ont été indexés sur

l’indice santé-lissé soit +2.78%

7. INDICE DES PRIX ET INDEXATION DES SALAIRES

La Belgique est avec le Luxembourg, le seul pays de l’Union européenne où les salaires sont adaptés automatiquement à l’évolution des prix à la consommation, c-à-d à l’inflation. Ce système permet de garantir aux salariés un maintien de leur pourvoir d’achat, quels que soient les accords salariaux conclus entre employeurs et salariés des différents secteurs et entreprises. C’est ce système qu’on résumé très souvent par la formule « indexation automatique des salaires ».

Idée générale : x% de variation Indice => x % de variation de salaire

Chaque fois que l’indice des prix indique une augmentation générale des prix de 2%, les salaires sont augmentés de 2%. L’adaptation n’est pas continue et se base sur des indices-pivot qui déterminent la limite atteinte par l’indice des prix à partir de laquelle se feront les adaptations des salaires de 2%.

𝐼𝑛𝑑𝑖𝑐𝑒 − 𝑝𝑖𝑣𝑜𝑡:  𝑰𝑷𝟐 =   𝑰𝑷𝟏×(𝟏+ 𝟎.𝟎𝟐)

On prend un pivot qui joue sur 2%. Quand l’indice pivot de 0,2% est atteint, il y aura adaptation des salaires

Exemple : si 150 constitue le dernier indice-pivot ayant déclenché une adaptation des salaires de 2%, le prochain indice-pivot sera atteint à : 150 + (0.02 x 150) = 153.

Attention que l’indice des prix et mécanisme d’indexation sont deux choses différentes. Ne pas confondre le mécanisme d’indexation automatique des salaires à la

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notion d’indice. L’indice est une mesure qui reflète le plus objectivement possible l’évolution générale des prix, alors que l’indexation des salaires est un mécanisme qui résulte de négociations entre employeurs, salariés et pouvoirs publics sur l’adaptation des salaires et qui utilise l’indice des prix comme instrument

L’indice des prix et le mécanisme qui lie l’évolution des salaires à l’évolution de l’indice des prix sont donc deux choses différentes.

Après la seconde guerre mondiale, on a instauré une indexation automatique pour tous les secteurs économiques, y inclus les services publics. L’indexation se faisait à partir de l’indice des prix du dernier mois.

• Suspension temporaire de certains produits : Pendant les périodes de très forte inflation, cette indexation doit avoir un effet négatif. (surtout dans les périodes de sécheresse des années 70). Le gouvernement décide alors de retirer temporairement l’effet de la hausse des prix du calcul de l’indice pour éviter qu’on ait une auto inflation des indices. Cette idée revient notamment plusieurs fois dans l’histoire. Elle revient actuellement dans les discussions.

Il faut éviter une nouvelle hausse des coûts salariaux et un emballement de la spirale inflatoire à une hausse des prix entraîne une hausse des salaires que les entreprises répercutent dans leurs prix de vente, entraînant une nouvelle hausse des prix, entraînant à son tour une indexation des salaires.

Tout ceci a conduit à l’adoption en 1981 d’un mécanisme de lissage de la liaison des salaires au prix.

Indice lissé : (= la valeur moyenne de l’indice santé des 4 derniers mois) sert de base à l’indexation des salaires et des traitements. L’indice lissé est aussi parfois appelé la moyenne mobile.

Indice lisséavril = !! (Indice Prixjanvier + Indice Prixfévrier + Indice Prixmars + Indice Prixavril)

Il s’agissait alors, au moment du deuxième choc pétrolier, de prévenir un emballement des prix et des salaires en amortissant les hausses de prix.

On va retirer du calcul de l’indice une série de produits dont on considère que certains sont nuisibles à la santé (alcool, tabac, carburants, etc.) On les retire du calcul de l’indice santé en particulier parce que ce sont des produits qui sont frappés d’accises. Une augmentation des accises va créer une augmentation des prix.

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Indice des prix à la consommation : Cet indice est destiné à mesurer de manière correcte l’évolution du coût de la vie. En tant qu’indicateur économique, il mesure l’évolution des prix d’un panier de biens et services acquis par les ménages et représentatifs de leurs habitudes de consommation et le panier de produit reste représentatif pendant toute la période comprise entre 2 années de base.

L’indice mesure non seulement le niveau des prix mais aussi les fluctuations entre deux périodes : l’année de base 2004 (=100) et le prix actuel. Depuis 2008, la composition du panier de l'indice est évalué tous les 2 ans en fonction des changements d’habitudes de consommation des ménages. L’indice tient ainsi davantage compte des nouveaux produits sur le marché de la consommation.

Indice santé : Indice de prix utilisé par les pouvoirs publics, distinct de l’indice initial des prix en retirant du calcul de l’indice les produits nocifs à la santé comme le tabac, l’alcool et les produits pétroliers. Ceux-ci restent donc exclus de l’indice qui enclenche l’indexation. Il s’en suit que l’Etat peut, en quelque sorte, taxer impunément ces quatre produits. Il n’y a aucune répercussion ni sur l’indice santé, ni sur d’éventuelles indexations. L’indice santé est notamment utilisé pour l'indexation des loyers (pensions, allocations sociales et de certains salaires).

Rappel : L’indexation des salaires de la fonction publique et des allocations sociales est opérée dès que l’indice lissé dépasse une certaine valeur appelée l’indice-pivot.

Ø Le passage des prix aux quantités et le passage des valeurs aux volumes.

Le taux d’inflation n'est que l'augmentation en pourcentage de cet indice des prix à la consommation (augmentation des prix, taux de croissance des prix).

Il permet de faire la distinction entre deux concepts :

ð La consommation en valeur correspond aux dépenses effectuées pour la consommation à un moment donné. Une dépense en valeur est une dépense en monnaie courante donc en monnaie de l'année considérée.

exemple : 2002 2003 cons. en valeur 10000 € 11000 €

En 2002, cet individu a dépensé 10 000€ pour sa consommation. ð Une consommation en volume permet de connaître la quantité de biens et de

services consommés. Les dépenses sont alors indiquées en monnaie constante c'est-à-dire en monnaie d'une année de référence. On dit que la somme est une somme déflatée, on a supprimé l'influence de l'inflation.

Une consommation en valeur n'évolue généralement pas au même rythme qu'une consommation en volume à moins qu'il n'y est pas d'inflation.

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Ex : Si une personne a dépensé 10 000 € en 2002 contre 11 000 € en 2003 sa consommation en valeur a augmenté de 10% mais si entre 2002 et 2003 il y a eu une inflation de 10%, le fait d'avoir dépensé 10% de plus en 2003 ne lui a pas permis d'acquérir plus de produits. La consommation en valeur augmenté de 10%. La consommation en volume a connu une évolution nulle.

2002 2003

consommation en valeur 10 000 € 11 000 € consommation en monnaie constante de 2002 10 000 € 10 000 € consommation en monnaie constante de 2003 11 000 € 11 000 €

Avec 11 000 € en 2003 on achète la même quantité de biens et de services qu'avec 10 000 € en 2002. Avec une somme de 10 000 € en 2002 on a donc exactement le même pouvoir d'achat qu'avec 11 000 € en 2003.

ð Pour comparer des sommes dans le temps, il faut raisonner sur des dépenses en

volume.

Exemple : les dépenses qui ont été réalisées en termes de voitures sur une année comparé aux dépenses en voiture dix ans plus tard.

2000 10 milliards

2010 20 milliards

Cela ne veut pas nécessairement dire qu’il y a eu un doublement de la vente. En effet, cela pourrait tout simplement représenter l’effet de l’inflation. Si le prix des voitures a par exemple doublé pendant ce temps, alors il n’y a pas eu plus de vente de voitures, mais une vente d’un même nombre de voitures à un prix double.

ð On va soustraire l’effet de l’augmentation des prix pour avoir la valeur aux volumes.

La quantité de volumes va être divisée par l’indice des prix pour obtenir l’évolution en volume. Pour passer donc des prix aux quantités, des valeurs aux volumes.

Ø Quand on parle de salaires…

Le salaire nominal ou salaire horaire est le salaire perçu par unité de temps. (En général par heure ou par mois). C’est le montant indiqué sur la fiche de paye du travailleur. Mais la quantité d’argent reçue en fin de période ne correspond pas au pouvoir d’achat réel.

Le salaire réel tient compte de l’inflation et correspond à la valeur réelle de l’argent.

ð Le salaire nominal sert à calculer le salaire réel après prise en compte de l’inflation. Le salaire réel est calculé en multipliant le salaire nominal par le rapport de l’indice des prix en fin de période sur l’indice de début de période :

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𝐒𝐚𝐥𝐚𝐢𝐫𝐞  𝐫é𝐞𝐥 = 𝑺𝒂𝒍𝒂𝒊𝒓𝒆  𝑵𝒐𝒎𝒊𝒏𝒂𝒍  ×𝑰𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆  𝒇𝒊𝒏  𝒅𝒆  𝒑é𝒓𝒊𝒐𝒅𝒆𝑰𝒏𝒅𝒊𝒄𝒆  𝒅é𝒃𝒖𝒕  𝒅𝒆  𝒑é𝒓𝒊𝒐𝒅𝒆

Exemple :

§ Pour un salaire nominal de 1500€ en 2008 § Indice des prix de 2008 de 110 § Indice de base en 2007 de 100

Le salaire réel en 2008 sera égal à : 1500€*(100/110) = 1363€

Mais, pour calculer l’évolution du pouvoir d’achat, on va diviser le salaire en 2010 par l’indice des prix en 2010 ensuite le salaire en 2000 par l’indice des prix en 2000. On compare et on se rend compte de l’évolution des prix. La hausse du salaire nominal comparée à la hausse des prix donne la tendance du pouvoir d’achat.

1. Si la hausse des prix est supérieure à l’augmentation du salaire nominal, le salaire réel (le pouvoir d’achat) sera en baisse.

2. Si la hausse des prix correspond à l’augmentation du salaire nominal, le salaire réel restera inchangé.

3. Si la hausse des prix est inférieure à l’augmentation du salaire nominal, le salaire réel sera renforcé.

Remarque : La hausse des prix n'est pas toujours positive. L’inflation peut être nulle ou négative.

Ø Distinction prix courant et prix constant

L’indices des prix de gros permet de passer du PIB à prix courant au PIB à prix constant (base:1996=100) Les prix courants sont les prix tels qu'ils sont indiqués à une période donnée, ils sont dits en valeur nominale. Les prix constants sont les prix en valeur réelle c'est-à-dire corrigés de la hausse des prix par rapport à une donnée de base ou de référence. On parlera aussi de séries à prix constant et de séries à prix courant. Le concept nominal, c’est les séries à prix courant. Le concept réel, c’est les séries à prix courant.

Ø Evolution du prix du brut en Euro courant et Euro constant Des projections sont faites en euros constants dès lors qu'elles n'incluent pas l'inflation dans leurs estimations qui ne portent donc que sur des évolutions en volumes, par opposition à l'euro courant. Des projections sont réalisées en euros courants lorsqu'elles incluent des évolutions en volumes et en prix qui correspond à la prise en compte d'une prévision d'inflation.

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8. BIENS ET SERVICES DE PRODUCTION  

8.1 Biens de capital fixe (Kf) Le bien de capital fixe est dit « fixe » parce que « fixé » dans la production pendant un temps plus long que la période de production proprement dite. Ces biens sont ceux qui, dans chaque cas précis, « durent » ou « vivent » plus longtemps que la période de production. Par commodité, on fixe cette période à un an. On considère ces biens sous deux aspects : l’aspect stock et l’aspect flux.

- Par stock, on entend ce qui existe à un moment précis - Par flux, on entend « ce qui se passe avec les biens de capital fixe pendant une

période donnée » (un an). Les investissements, ce sont les achats de biens de capital pendant un an. C’est un flux qui peut être considéré brut ou net :

IB = IN + A Avec IB : investissements bruts, IN : investissement nets, A : amortissements.

è Les amortissements couvrent la valeur des investissements de remplacement. Ils n’accroissent pas le stock des biens de capital fixe.

Ces investissements ne peuvent se faire qui via finances. Nous ne parlons que des investissements nets car l’amortissement « finance », l’investissement de remplacement. Un investissement est une dépense ayant pour but de modifier durablement le cycle d'exploitation de l'entreprise. Investir revient en effet pour celui qui s'y décide à renoncer à une consommation immédiate pour accroître ses recettes futures. Bien entendu, le surcroît de recettes occasionné par cet investissement devra être suffisant pour assurer sa rentabilité prévisionnelle. L'investissement est donc un processus fondamental dans la vie de l'entreprise, qui engage durablement celle-ci. Si dans un premier temps, il grève fréquemment les états financiers de l'entreprise, lui seul lui permet d'assurer sa croissance à long terme. L’investissement ce sont donc les achats de biens de capital pendant un an

Financement de IN = Autofinancement + Crédit + Augmentation du capital

L'autofinancement est le financement des investissements par des moyens internes à l'entreprise. Crédit : Le crédit est la faculté de mettre à la disposition d’une personne de l’argent (le plus souvent en échange d’une commission appelée intérêt). Augmentation de capital : émettre de nouvelles actions qu’elle vendra à des particuliers, à une autre entreprise, ou « en bourse » si son action est cotée en bourse. Ceux-ci deviennent alors actionnaires et perçoivent, chaque année, un dividende, c’est-à-dire une partie des bénéfices distribués aux actionnaires. Si l’entreprise ne fais pas de bénéfices, elle ne peut évidemment pas distribuer des dividendes. Voilà pourquoi ce capital (actions) est dit

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du capital à risque et pourquoi la dividende constitue un revenu variable, contrairement à l’intérêt d’une obligation qui est un revenu fixe.

8.2 BIENS DE PRODUCTION INTERMÉDIAIRES (INPUTS)

Ces biens sont intégralement consommés ou transformés pendant la période de production. Les prix des matières premières, des produits énergétiques et de nombreux produits agricoles sont extrêmement sensibles. Dans certains pays en développement, quelques matières premières ou quelques produits agricoles constituent leurs principales recettes d’exportation. On imagine qu’un effondrement des cours de ces produits peut avoir des effets particulièrement négatifs sur leur économie.

Biens et services de production : Inputs + Capital fixe

Inputs : Pour fabriquer son produit (output), chaque branche consomme une certaine quantité de produits en provenance d'autres branches (input).

Par nature, les biens et services de production ne satisfont pas directement les besoins humains. Pour les satisfaire, ils doivent encore être transformés à l’intérieur de la machine économique. Les entreprises et l’Etat apparaissent alors comme des acheteurs de biens et services de productions qu’ils vont encore transformer.

- Matières premières (fer, non ferreux) - Semi-produits (acier, fibres synthétiques) - Produits agricoles - Produits énergétiques (gaz, pétrol, charbon)

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CHAPITRE  2:  LE  MARCHÉ  :  CONFRONTATION  DE  L’OFFRE  ET  DE  LA  DEMANDE  Chapitre précédent : on a vu que l’économie se présentait comme un foisonnement d’échanges et de marchandises. Ici, on va envisager les activités économiques à partir de leur fonction principale : activité de production, de financement, et activités commerciales.

1. SPHÈRE DE PRODUCTION

1.1. Définition de la sphère de production  La sphère de production est celle où de nouvelles « valeurs d’usages » (biens et services) sont créées. Toutes les activités dites « productives » ont lieu et n’ont lieu que dans la sphère de production. On y range tout le secteur primaire et tout le secteur secondaire. Pour le secteur tertiaire, les services qui concernent A-M et M-A n’appartiennent pas, par définition, à …P…

Quant aux services aux ménages, soit ils génèrent de nouvelles utilités, soit ils permettent aux valeurs d’usage existantes d’être utilisées. Toute la sphère « entretien et réparation » appartient à cette catégorie. De même que les activités du secteur « HORECA ». Ce qui est relatif aux transports fait aussi partie de la sphère de la production.

ð Pour faciliter les choses, disons que tous les « services aux ménages » appartiennent à …P…

Quant aux services aux entreprises, soit ils se rattachent à A-M ou à M-A ; soit ils se rattachent directement à …P… comme par exemple des services de gestion du personnel, des services de placement, etc.

La sphère …P… est très vaste, le seul critère qui prévaut pour savoir si une activité économique fait partie de …P… ou non, est le critère de la valeur d’usage au sens large : créer, permettre l’utilisation, conserver ou perfectionner une valeur d’usage existante.

La production de valeurs d’usage sert et ne sert qu’à la satisfaction des besoins humains. La qualité de la satisfaction des besoins dépend des caractéristiques de la valeur d’usage qui sont notamment le résultat du progrès technique. Dans un environnement compétitif, les nouvelles valeurs d’usage de qualité supérieure chassent les anciennes. Toute société hautement développée dispose d’une sphère de …P… hautement développée.

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- Sphère de production : …P… - Marchandises vendues contre de l’argent : M’ - Argent : A’ - La vente des marchandises produites = M’-A’ (qui symbolise la sphère commerciale)

Pour produire M’, les entreprises ont besoin de :

- Capital fixe : Kf → l'ensemble des actifs corporels ou incorporels destinés à être utilisés dans le processus de production pendant au moins un an (ce sont des biens durables)

- Inputs matériels : Kc

→ l'ensemble des moyens de production détruits au cours du processus de production, dont la durée d'utilisation est inférieure à un an (matières premières, biens intermédiaires, énergie…). Il est égal à la consommation intermédiaire)

- Facteur L ð Le financement de ces opérations est représenté par A-M

A l’aide des inputs matériels, dont la valeur monétaire est représentée par Kc et à l’aide de biens de capital fixe (Kf), les travailleurs produisent des marchandises (M’). Quand on se place dans l’optique de la production, on peut dire que les entreprises produisent un certain output (O). Dans notre schéma : O = M’. La valeur d’usage de M’ est différente de celle de M. Le prix des quantités produites (M’) est plus grand que celui des inputs matériels achetés.

ð La sphère de production exclut A-M et M’-A’

Pendant le processus de production, de la valeur a été ajoutée aux inputs qui ont été intégralement transformés, consommés, utilisés dans la production. Le prix des quantités produites (M’) est plus grand que celui des inputs matériels achetés. La valeur ajoutée (VA) est définie de la façon suivante :

VA = Outputs – Inputs matériels

1.2. Composition organique du capital et Capital Output Ratio On peut associer également le facteur capital et le facteur travail pour obtenir un output identique. Pour simplifier, nous allons assimiler le facteur capital aux seuls biens de capital fixe (Kf)

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18    

Le graphe illustre cette proposition. OO’ représente le lieu des points où l’output est identique. On appelle cette courbe un isoquant.

K

Production et isoquant

K2 B

K1 A

0 L2 L1 L

Les isoquants : lieu des combinaisons de KF et de L permettant de produire une même quantité O (output). Un isoquant est une courbe qui montre les diverses combinaisons de deux facteurs, par exemple le capital (k) et le travail (L), qu’une firme peut utiliser pour produire une quantité spécifique. Des isoquants plus élevés renvoient à de plus grandes productions.

1.2.1. Variante A : récolte manuelle Dans ce cas, la récolte se fait à l’aide de faux d’une faible valeur (25€ /faux) et à l’aide de 20 travailleurs, dont la qualification est inférieure à celle des chauffeurs-mécaniciens de la variante B, donc leurs salaires sera plus bas : 1 250 € par mois. La durée de la moisson dure 15 jours. On a donc

Kl = 20 faux * 25€ = 500€ Ll = 20L * 0,5 * 1250€ = 12 500€

rl = Kl/Ll = 500/12500 = 0,04 Le ratio « r » se nomme « composition organique du capital ». Il indique les proportions relatives du capital et du travail mis en mouvement. Il permet de répondre à la question : à partir d’une technique donnée, combien de capital faut-il utiliser par unité de travail engagé ?

L’output peut être calculé à partir de la valeur des 300 quintaux. Supposons qu’un quintal de blé vaut 25 €. D’où : O = 7500 €

𝑪𝑶𝑹𝟏 =  𝑲𝟏

𝑶 =5007500 = 0.066

Ce second ratio répond à la question : à partir d’une technique donnée, combien de capital faut-il pour produire un certain output ? Il s’agit du COR (capital output ratio) qui met un stock (K) en présence d’un flux (O).

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19    

1.2.2. Variante B : récolte mécanisée

Dans ce cas, le montant du capital fixe est très important (moissonneuse batteuse) mais le facteur travail est peu important, 2 travailleurs gagnant chacun 2500€ par mois.

K2 : 100 000 € L2 : 2 L * 0,5 * 2500 = 2 500 r2 : K2 / L2 = 100 000 / 2 500 = 40 COR2 : K2 / O2 = 100 000 / 7 500 = 13,33 1.2.3. De la variante A à la variante B

Dans la variante A, « r » et COR sont extrêmement faibles alors que dans la variante B, « r » et COR sont élevés. Le calcul du COR n’est pas évident. De là, l’utilisation d’un ratio fort proche : le MCOR ou marginal capital output ratio qu’on définit ainsi :

𝑴𝑪𝑶𝑹 =  ∆𝑲∆𝑶 =

𝑰∆𝑶

Le ∆K est l’investissement et ∆O, l’accroissement du chiffre d’affaires.

è Il faut X€ pour accroitre le chiffre d’affaire de Y€ : le MCOR = X 1.2.4. Du MCOR à ICOR

L’ICOR (incremental capital output ratio) est l’inverse du MCOR :

𝑰𝑪𝑶𝑹 =  𝟏

𝑴𝑪𝑶𝑹

L’output que symbolise la valeur du chiffre d’affaires, est communément remplacé par un agrégat utilisé en comptabilité nationale, à savoir le PIB. De là :

I/PIB : représente le taux d’investissement ∆PIB/PIB représente le taux de croissance de l’économie.

ð Une diminution de l’ICOR signifie qu’il faut de plus en plus investir pour obtenir la même croissance du PIB.

PNBIPNBΔPNB

IΔPNBICOR ==  

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Quand le taux d’investissement est déjà élevé – plus de 30% - et que l’ICOR diminue, on parle de surinvestissement. La situation est classique dans la période d’euphorie qui précède une crise financière. Ce fut le cas lors de la crise asiatique des années quatre-vingt-dix. Toute diminution d’ICOR ne reflète pas, en soi, un phénomène de surinvestissement… Il se peut simplement que pendant une phase de croissance, allant de pair avec l’introduction de technologie de plus en plus « capital intensive », il faille de plus en plus de capital pour produire.

1.3. Evolution historique : de la variante A à la variante B

Sur un plan tout à fait général une société passe de A à B. Bien sûr, des progrès importants peuvent être réalisés « à capital fixe constant », c’est-à-dire sans que le COR augmente. Tout ce qui a trait à l’organisation du travail proprement dite peut parfaitement diminuer les coûts et augmenter la qualité des valeurs d’usage sans pour autant modifier les biens de capital fixe.

1.4. Déterminisme technologique

En règle générale, dans un pays donné à un moment donné, une technique prévaut. Ce qu’on dit pour un pays peut être généralisé à un ensemble de pays à un niveau de développement économique similaire. Il y a donc un certain déterminisme technologique mais il n’est pas absolu. Néanmoins, la tendance est à l’harmonisation : les techniques les plus performantes chassent les techniques obsolètes et se diffusent dans l’ensemble du pays.

Ce qui vient d’être décrit pour un pays ou pour un groupe de pays à niveau technologique similaire, ne vaut évidemment pas sur le plan mondial. Selon le niveau de développement socio-économique d’un pays, on se trouve autour de la variante A ou de la variante B.

1.5. Intensité capitalistique et intensité du facteur travail

Définitions : Deux autres notions sont fréquemment utilisées en économie politique :

- l’intensité du facteur capital (« capital intensive »)  =   𝑪𝒐û𝒕  𝒅𝒖  𝒄𝒂𝒑𝒊𝒕𝒂𝒍𝑪𝒐û𝒕𝒔  𝒕𝒐𝒕𝒂𝒖𝒙

- l’intensité du facteur travail (« labour intensive »)  =   𝑪𝒐û𝒕  𝒅𝒖  𝒕𝒓𝒂𝒗𝒂𝒊𝒍𝑪𝒐û𝒕𝒔  𝒕𝒐𝒕𝒂𝒖𝒙

Les technologies p-ê capital intensive ou labor intensive : Les techniques évoluent avec le temps. Pendant une même période, certaines branches industrielles sont plutôt « labour intensive » (confection), d’autres plutôt « capital intensive » (textile). ð Quelle technique utiliser ? Celle qui minimise les coûts. ð Une augmentation salariale incitera le chef d’entreprise à remplacer le travail par du

capital

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Ø Evolution historique de la variante labour intensive vers capital intensive

Le progrès technique est INCORPORE dans Kf. Si le progrès augmente rapidement, COR croît.

Exemple l’agriculture : passage de l’agriculture extensive, avec fort travail humain à l’agriculture mécanisée et chimique (utilisation massive des engrais et pesticides) : accroissement du COR

Exemple des services : bureautisation et informatisation ; passage de la plume, à la Remington+carbone, à la machine électrique, au traitement de texte et photocopieuse, au PC + imprimante

Secteur automobile : de l’artisanat à la chaîne (Fordisme), du fordisme à la « lean production » : accroissement des investissements et des coûts d’innovation, restructuration, regroupements, absorption

Ø Passage de la production de masse à la « lean production » (le tayotisme) Au début du XXe siècle, le travail à la chaîne – le taylorisme – avait son siège chez Ford. A l’heure actuelle, on parle de tayotisme. Ce nouveau système d’organisation de la production repose sur quelques grands principes :

- L’ingénierie simultanée ou concurrent ingineering. - Le « just in time » signifie, au départ, qu’il suffit d’acheter exactement la quantité de

pièces dont on a besoin et que les fournisseurs doivent apporter les pièces au moment où on en a besoin.

- Le travail en groupe de 8 ou 15 personnes qui ont des tâches en commun se substitue au travail individuel.

- La TQM (total quality managment) : ce sont les groupes qui prennent en charge le contrôle de qualité depuis le début de l’opération de montage jusqu’à la fin.

Ces différentes caractéristiques constituent ce qu’on appelle la « lean production » ou « toyatisme ».

Ø Moteurs de l’évolution technologique et de l’innovation (exemple dans le secteur automobile)

En un bon siècle, les modes d’organisation du travail ont beaucoup changé. Et la voiture du XXIe n’a plus grand-chose en commun avec celle du début du XXe.

Il y a d’abord l’existence d’un type de marché :

o marché acheteur (buyer’s market) – où l’offre est excédentaire. C’est le cas des marchés européens au début des années 90 où les constructeurs ne travaillent qu’à 90% de leurs capacités à cause d’un tassement de la demande et d’une saturation du marché.

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ð les acheteurs décident et peuvent imposer leurs conditions aux vendeurs : innovation est un facteur de concurrence

o marché vendeur (seller’s market) – les constructeurs ont tendance à dormir sur leurs lauriers, voire à freiner l’introduction d’innovations. Ce fut le cas par exemple des boîtes de vitesse automatique dont la licence fut vendue par Davis en 1928 à General Motors et qui ne fut appliquée qu’en 1951.

ð les producteurs écoulent tous leurs produits : frein à l’innovation car produits moins sophistiqués seront vendus de toutes façons.

Deuxième élément est lié au rôle de l’Etat ou d’organismes supra-étatiques Tels que la Commission européenne. Depuis les années 80, les pouvoirs publics au sens large imposent aux constructeurs des normes sévères en matière de sécurité et de pollution. Un troisième élément est constitué par des vagues d’innovations et de nouvelles technologies qui ont leur siège dans d’autres branches industrielles + Progrès des sciences fondamentales et appliquées

CF. Article de presse : Philipe Defeyt « L’austérité va finir par détruire l’emploi ». Article qui porte à la fois sur les questions d’emploi, et est en lien direct avec l’exercice qu’il avait donné. Il se dit que les produits dont le prix a augmenté fortement à savoir l’alimentaire, cela touche directement la classe moyenne qui dépense une grosse partie de ses revenus à ça.

1.6. L’augmentation de la production de 01 à 02

On mesure le taux de croissance du PIB en termes réels (prix constant). Quand il y a croissance économique, elle va être engendrée par certains facteurs de production (utilisation de plus de travail, de plus de capital, etc.). Ces facteurs de production vont devenir de plus en plus productifs.

Il y a une accumulation de plus de connaissances au fur et à mesure du temps, il y a donc un progrès. On produit plus aujourd’hui avec le même capital. ð Croissance de la productivité

La croissance économique consiste à passer de 01 à 02. Habituellement, on évalue la croissance à l’aide des variations du PIB. On tient souvent compte aussi de la croissance de la population. Dans cette optique, on tiendra compte de la croissance du PIB par habitant. Simplifions et ramenons la croissance à 01 et 02.

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K1, L1 : situation de base. Puis on envisage une croissance économique. Donc on se situe à un niveau plus élevé O2 (K2, L2).

1.) Kcst et L ↗ : On utilise toujours le même capital K1, mais on passe d’une quantité de facteurs travail L1 à L2. J’utilise la même sorte de capital, mais plus de travail ce qui entraine une croissance économique. Il est rare qu’une croissance économique soit engendrée uniquement par une mobilisation du facteur travail et pas d’investissements majeurs.

2.) Un peu plus de L, beaucoup de K : On passe de L1 en L2 (augmentation du travail) et de K1 à K2 (augmentation du capital utilisé). Type de croissance typique des Golden Sixties. On investit dans de nouvelles techniques de production. Augmentation du capital non seulement en quantités mais aussi un capital de plus en plus productif. Egalement croissance du travail (exemple de l’appel à la main d’œuvre étrangère).

3.) K ↗ et Lcst : Augmentation de capital et de son contenu technologique, et un travail constant. On investit, mais surtout pour substituer du capital au travail. On remplace du facteur travail par du facteur capital. La période qui a suivi le premier choc pétrolier. Le facteur travail devenant plus cher, le cout du facteur travail augmentant plus vite que celui du facteur capital, on remplace ce premier par le capital.

ð Quand le progrès technique est rapide, K augmente et peut souvent épargner beaucoup de L.

ð Quand le coût du facteur travail croît rapidement, l’entreprise est encline à remplacer L par K

4.) K ↗ et L ↙   : Facteur travail utilisé de moins en moins, et facteur travail utilisé de plus en plus. Le secteur agricole est typique de ce type de croissance. On produit beaucoup plus, mais avec une main d’œuvre très petite, mais bien sur avec des installations techniques très couteuses.

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2. LA SPHERE COMMERCIALE : M-A L’acte de vente ou d’achat (M-A) n’est en soi pas productif, mais d’innombrables activités qui se déroulent dans la sphère (M-A) le sont.

2.1. Biens de consommation Par définition, le destinataire final est l’agent économique « ménages ». Le paysage de la distribution que nous connaissons aujourd’hui est relativement nouveau. Il date de la seconde moitié du XIXe. A cette époque, on assiste « à une augmentation très forte de la masse des produits passant par les circuits du marché ». Cette augmentation est due à trois facteurs :

- l’augmentation du niveau de vie et de la croissance de la population - la progression de la population urbaine - la diminution de l’autoconsommation en milieu rural principalement mais aussi dans

les villes Tous ces éléments ont permis la naissance puis l’extension rapide des grands magasins. Le développement des réseaux de transports urbains a naturellement favorisé l’extension rapide des grands magasins. Vers la fin du XIXe, l’Europe connaît également un renforcement du mouvement coopératif et notamment les coopératives de distribution. La fonction de grossiste est cruciale : elle permet d’écouler continûment les marchandises produites dans des entreprises dispersées et de les revendre ensuite aux distributeurs.

2.2. Biens de production La destination finale est soit l’Etat, soit l’entreprise, soit le reste du monde. Les échanges peuvent se faire directement entre l’entreprise fournisseur et l’entreprise « client final ». La vente peut aussi se faire par le truchement d’un intermédiaire commercial.

3. SPHÈRE FINANCIÈRE : A – M  

3.1. Le rôle de l’intermédiation financière

Rôle de l’intermédiation financière : attirer et centraliser les surplus monétaires des agents économiques « en excédent » pour les distribuer aux agents économiques « en déficit ».

NB : « en déficit » ne signifie pas « en faillite » → ces agents ne peuvent pas, sus base de leur revenu, investir dans de gros projet.

Un surplus monétaire est le fait d’avoir plus de rentrée que de sorties. Le surplus va donc être mis à la banque. La banque va alors mettre à disposition des entreprises qui ont plus de sorties que de rentrées, ou qui veulent investir et ont besoin de financement.

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ð Récolter l’épargne des agents pour la donner aux agents qui veulent investir et emprunter.

Le rôle de l’intermédiation financière est de transformer les prêts à courts termes en des prêts à long terme.

Recettes de l’Etat – Dépenses de l’Etat : lorsque les recettes de l’Etat sont > aux dépenses, on parle d’épargne de l’Etat, ou de déficit négatif. Inversement, on parle d’Etat en déficit.

- Si > 0 : épargne de l’Etat - Si < 0 : déficit de l’Etat (déficit public)

Pourquoi un déficit ?

- Dépenses d’investissements publics : ces dépenses peuvent être des dépenses de relance économique, pour accroitre l’activité économique. Mais cela a un effet négatif sur le budget. C’est la situation qu’on connait actuellement.

- Dépenses courantes - Dépenses publiques et relance économique : crise de 2008-2010. C’est

l’augmentation des dépenses publiques pour essayer de ralentir la crise économique qui cause actuellement la situation précaire de certains pays.

Financement du déficit : emprunt (obligations, bons d’Etat…) :

- accumulation des emprunts : dette publique : Grèce, Belgique … - Coût : charges d’intérêt (augmente les dépenses)

Diminution du déficit : recettes accrues, dépenses en baisse

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3.2. Le financement des activités économiques

3.2.1. Le financement de la sphère …P… Pour fonctionner, l’entreprise de production a besoin de capital fixe (Kf), de capital circulant (Kc) et de facteurs de travail (L).

A 1ère vue, pas de problème : la valeur M’ étant plus grande que celle de M, M’ finance M. Cependant il y a un problème de délais : l’achat de M précède la vente de M’. quand il s’agit de Kc et de L, la période est courte puisque l’intégralité de Kc et de L se retrouve dans M’. Avec Kf, le problème est plus compliqué : seule une partie de Kf (son usure) se retrouve dans M’ après une période de production → ce n’est qu’au moment où on doit remplacer Kf existant que toute sa valeur aura été transmise dans M’.

ð Financement à court ou long terme résout le problème de délais→ opérations effectuées par les intermédiaires financiers

Si la période de production est courte et que l’entreprise doit recourir au crédit pour financer A-Kc ou A-L, on parle de crédit à court terme (<2ans). Dès que M’ est vendu et payé, le crédit peut être remboursé. Le financement des biens du capital fixe : l’entreprise peut soit :

- puiser dans ses bénéfices non distribués (ou bénéfices réservés) - soit augmenter son capital - soit recourir au crédit : émettre obligations qui seront achetées par des agents

économiques en surplus ou demander un crédit à long terme à un intermédiaire financier

3.2.2. Le financement de la consommation

- Biens de consommation durables : maisons d’habitations, appartements (« crédits hypothécaires »), TV, voiture (« crédit à la consommation »)

- Satisfaction des besoins collectifs (santé, éducation…) : ne peuvent rarement être payés avec le seul revenu

3.2.3. Le financement des activités commerciales (M-A)

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Ex : grossiste qui vend à un détaillant → le grossiste aimerait être payé le plus vite possible (il a engagé une série de dépenses pour produire) – le détaillant ne rentrera dans ses frais qu’après avoir vendu la production à intermédiaire financier qui va payer le grossiste et se fera rembourser pas le détaillant par la suite.

3.2.4. Le financement de l’Etat

1) Investissements publics L’Etat peut soit puiser dans ses réserves (épargne de l’Etat) soit recourir au crédit (mais pas question d’avoir recoure à l’emprunt !). Ce seront les agents économiques en surplus qui vont aider :

- Agents économiques nationaux = l’Etat contracte une dette intérieure - Agents éco étrangers : dette extérieure

2) L’Etat a recours à l’emprunt quand ses recettes courantes (impôts directs et indirects

etc) ne couvrent pas ses dépenses courantes (traitement des fonctionnaires, transfert aux ménages…) à l’Etat sera en déficit

Dans les 2 cas, soit l’Etat

- émet des fonds d’Etat (emprunts publics) – long terme → l’ensemble de ces emprunts accumulés dans le temps constituent un stock : la dette publique.

- s’endette à court terme (quand problème de liquidité : recettes ne coïncident pas avec les dépenses) en émettant des certificats de trésorerie, des « bons au robinet », et en dernier ressort, le Trésor peut recevoir une avance de la Banque nationale.

CHAPITRE  3  :  LA  DEMANDE  

Q : symbolise les quantités D : représente la demande I : symbolise un bien déterminé

ð Par conséquent, Qd

i = représente les quantités demandés du bien i.

p

h

*

1 n

i

*1

C : structure de la consommation

P : populationY : revenu moyen

Y : structure des revenusp ...p : prix des autres biens

i : taux d'intéretU : utilitép : prix du bien

où :

( , , , , .... , , )dp ni ihQ f C P Y Y p p i p=

i

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1. DÉTERMINANTS DE LA DEMANDE : LES PARAMÈTRES

1.1. Structure de la consommation Goûts des consommateurs : Les préférences pour tel ou tel bien influent sur la demande de ce bien. Unités de consommation (des ménages selon leurs revenus, leurs enfants, etc.) : On ne peut pas comparer la consommation des ménages entre eux car leur taille diffère. Il faut réduire les ménages à des unités de consommation

1.2. Population (P)  

Croissance démographique et croissance économique, cela va probablement augmenter la demande en biens de consommation plus fortement que si on a uniquement une croissance économique

1.3. Le revenu moyen (Y/h)

Revenu moyen : il intervient parce qu’il est un indicateur des revenus de l’ensemble de la population. Le type de bien consommé peut différer fortement en fonction de ce revenu. L’influence d’une baisse ou d’une hausse de Y/h dépend fortement du niveau de départ. Si le niveau de départ est très bas, une augmentation de Y/h fait exploser la demande de biens de première nécessité. Si le niveau de départ est déjà assez élevé, une augmentation de Y/h n’accroîtra pas la demande de biens de première nécessité mais celle des biens de semi-luxe.

1.4. Distribution du revenu national (Y*)

Structure de la demande : Deux pays différents peuvent avoir des revenus par habitant (Y/h) similaires et des répartitions de revenus dissemblables. Si la distribution est très inégalitaire, des biens de très grand luxe trouvent acquéreurs, tandis qu’à l’autre pôle de la société il n’y aura de demande que pour satisfaire les « basic needs ».

Tableau illustre la structure de la consommation d’après le niveau de revenu des ménages.

Demande de biens de 1ère nécessité ä     mais la part relative de consommation å. Part des biens et services de luxe k en passant de 1er au 4e décile.

Q1 Q4

Rapport des quantités consommées

Alimentation 22,2% 13,7% 1,46dont pdt 0,5% 0,2% 1,05Dépenses de vacances 1,5% 3,8% 5,95transport urbain 0,2% 0,1% 0,88Achat de voitures 1,3% 5,1% 9,20Consommation totale 100% 100% 2,36

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Ø LA LOI D’ENGEL Illustrée par deux courbes :

- Une courbe de première nécessité - Une courbe de biens de luxe

ð Quand le revenu k , la part consacrée à la satisfaction des besoins primaires l ð Quand le revenu k , la part consacrée aux biens de semi-luxe ou de luxe k

A partir d’un certain niveau de revenu, la consommation d’un bien de première nécessité reste constante.

Cependant plus les revenus k, plus la part consacrée aux bien de semi-luxe croît.

Le graphe 12 illustre le phénomène lié à l’existence de substituts. Ainsi la demande de « transport urbain » décroît avec l’augmentation des revenus parce que il existe un substitut, plus cher et de niveau qualitatif supérieur, la voiture.

1.5. Le prix des autres biens (P1 à Pn)

Biens de substitution : substituer la consommation de poires par celui des pommes, car le prix des poires a augmenté. Exemple aussi des biens en commun vs. la voiture. Si le prix d’un bien substitut s’accroit, la demande s’accroit pour l’autre.

Biens complémentaires : le prix des pneus par rapport à la voiture. Si le prix des pneus passe de 1000 à 5000, la voiture coutera donc plus cher à entretenir. On alors l’effet inverse,

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quand le prix d’un bien complémentaire augmente, cela a un effet de diminution de la demande du bien pour lequel il est complémentaire.

La plupart des biens ne sont ni des substituts du bien i, ni complémentaires à i. Il s’agit alors de biens indépendants. Remarque, s’il s’agit de bien relativement coûteux, ou si de nombreux biens indépendants voient simultanément leur prix varier, il peut malgré tout y avoir un impact sur la demande du bien i. C’est ce qu’on appelle l’effet revenu.

1.6. Taux d’intérêt (i)  

Biens de consommation durable : en baissant les taux d’intérêts, cela va relancer la machine économique puisque les personnes auront tendance à se ruer sur l’occasion. Le taux d’intérêt va donc avoir un impact sur la volonté d’un particulier d’investir.

Substitution épargne/consommation : si le taux d’intérêt est élevé, non seulement on aura moins tendance à acheter, mais aussi l’épargne va rapporter plus. On substituera alors l’acte de consommation par l’acte d’épargne en fonction du taux d’intérêt.

1.7. Utilité (U)

Un bien n’est demandé que dans la mesure qu’il soit utile. Cette utilité dépendra selon les époques. On établit une relation entre la demande et l’utilité marginale. L’utilité marginale est celle procurée par une unité supplémentaire. Exemple de l’homme assoiffé en présence d’un certain nombre de verre d’eau. Plus il achètera des verres d’eau, moins grande sera leur utilité marginale. ð L’utilité à acheter un produit une première fois est forte. Plus on aura de produits du

même type, et plus leur utilité va diminuer. On parle d’utilité marginale décroissante. La variation d’utilité qu’engendre le fait de consommer plus d’un produit du même type diminue.

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∆Q1 : représente une unité supplémentaire (ex : entre le 1er et le 2e verre d’eau)

∆Q2 : représente une unité supplémentaire (ex : entre le 3e et le 4e verre d’eau)

∆U1 : représente l’accroissement d’utilité procurée par ∆Q1

∆U2 : représente l’accroissement d’utilité procuré par ∆Q2

D’après le raisonnement, ∆U1 < ∆U2, par conséquent

∆!!  ∆!!  

>   ∆!!  ∆!!

sachant que ∆Q1 = ∆Q2

∆!!  ∆!!  

= 𝑡𝑔𝛼  𝑒𝑡   ∆!!  ∆!!

= 𝑡𝑔𝛽

2. LES VARIABLES

2.1. La fonction de demande  On ne tiendra compte que de deux variables : les quantités demandées du bien i et le prix du bien i (p1).

QD1 = f (p1)

La courbe de demande a une pente négative. Quand l’utilité marginale est élevée, consommateur accepte de payer un prix élevé. Même si les paramètres ne varient pas, la courbe de demande, telle que nous l’avons tracée, ne se vérifie pas toujours.

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Plus le prix est élevé, plus les quantités demandées sont petites et inversement. Cette relation prix-quantité est-elle toujours vérifiée ? Y a-t-il toujours la même relation ?

EFFET VEBLEN (concerne surtout les nouveaux riches)

Consommation ostentatoire : relation inversée - plus le prix est élevé, plus certaines catégories de la population vont en demander. On parle bien ici des classes les plus aisées. Ce phénomène de consommation ostentatoire s’est surtout développé dans les pays de l’Est suite à la chute du communisme.

EFFET GIFFEN Famine irlandaise de 1840 : le prix de la pomme de terre augmente fortement suite à des problèmes de récolte. Les quantités consommées de pommes de terre augmentent également. Lorsque le prix augmente, comme la pomme de terre est un élément essentiel de l’alimentation, cela veut dire que ça pèse plus fortement dans le budget. Cela veut dire qu’on va diminuer la consommation d’autres types de produits, produits qui vont être compensés par des achats supplémentaires de pommes de terre. ð Quand le prix des biens de première nécessité augmente, leur demande augmente

également ; car les pauvres n’ayant plus assez d’argent pour acheter quoi que ce soit d’autre, ils achetaient par conséquent plus de quantité du bien considéré.

EFFET DE DUESENBERRY Ou de démonstration : proche de l’effet de consommation ostentatoire Il montre que certaines classes sociales jouent un rôle d’avant-garde dans la consommation de certains biens et que des catégories sociales moins aisées les imitent en achetant le même type de biens.

EFFET DE DÉPENDANCE : tabac, alcool, drogues, etc. La liaison entre prix et quantités existe mais pas avec autant d’importance. Des hausses de prix ne vont pas nécessairement entraîner une diminution de la demande pour cause de l’addiction.

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33    

2.2. Déplacement de la courbe de demande

Quand le prix du bien (i) varie, on se déplace en restant sur la courbe D. Dès qu’un autre élément se modifie, la courbe D se déplace :

- Si Yh ou U k : le déplacement se fait vers la droite et vers le haut (D → D1) - Si le prix du bien complémentaire k : D→ D2

Supposons que le prix des poires augmente et que celui des pommes reste constant. Cela entraine une consommation des pommes. La demande des pommes se déplace de D en D1.

2.3. Elasticité de la demande  

De combien vont diminuer les quantités demandées si le prix du bien i augmente ? Supposons que le prix d’un bien augmente de 1%. De combien de % les quantités vont-elles baisser ? Quelle est l’incidence d’une diminution relative des prix (∆P/P) sur les quantités supplémentaires demandées (∆Q) ?

2.3.1. Caractéristiques générales de l’élasticité 𝜼 =∆𝑸𝑸∆𝑷𝑷

Pour éviter d’avoir un � négatif, on travaille en général en termes absolus. L’élasticité diffère d’un point à l’autre de la courbe. En traçant en A la droite tangente à la courbe, on peut immédiatement connaitre l’élasticité de la demande en A.

Exemple : Je consomme Q1. P1=10 et Q1 =5. Je considère une baisse des prix. P2= 5 et comme effet j’ai que les quantités vont passer à Q2=10. ∆Q = Q2 – Q1 & ∆P = P2 – P1 !!!  

P1  

P2  

               Q1        Q2        Q3                    Q4  

Page 34: Résumé ECOPOL

34    

𝜂 =

∆𝑄𝑄∆𝑃𝑃

=55−510

=55×−105

= −2

Pi Elasticité en A

D 𝑡𝑔𝛼 =  !"!"=   ∆!

∆!

𝜂𝐴 =   ∆!∆!× !!=   !

!"#× !"!"

E A

0 B C Qi

Cinq cas peuvent se présenter.

� > 1 : la demande est dite élastique. 1% d’augmentation des prix entraînera plus de 1% de diminution des quantités demandées.

� < 1 : la demande est dite inélastique. 1% d’augmentation des prix entraîne moins de 1% de diminution des quantités demandées.

� = 1 : l’élasticité est dite unitaire. 1% d’augmentation des prix entraîne 1% de diminution des quantités demandées.

� = 0 : la demande est parfaitement inélastique.

� = ∞ : la demande est parfaitement élastique.

Passage de P1à P2 : variation horizontale, pas de variation de la demande. La demande est fortement inélastique pour le tabac par exemple ou le pétrole. Pointillés rouge = la moindre variation de prix va entraîner une variation de la

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35    

quantité, donc élasticité infinie.

2.3.2. Déterminant de l’élasticité

a. La nature des biens

Les biens les plus nécessaires ou de très grand luxe sont inélastiques. Pour les biens et services de semi-luxe, l’élasticité est grande.

b. La part du revenu consacrée à ce bien Plus cette part est faible, plus inélastique est la demande. L’Etat peut augmenter les impôts indirects qui frappent ces marchandises sans que leur demande chute. Donc les recettes de l’Etat augmentent quand la demande est inélastique.

c. L’existence de substituts et de biens complémentaires. L’existence de substituts proches augmente l’élasticité de la demande. A un prix relativement élevé, la demande de bien i peut devenir parfaitement élastique : tout consommateur achètera le substitut.

BIENS η BIENS η Pain 0.22 Loisir 1.40

Essence 0.47 Vacances à l’étranger 1.60 Alcool 0.83

Biens durables 0.89 Pain, essence, alcool, biens durables = des biens pour laquelle l’élasticité est faible puisque inférieure à 1. A droite, nous avons des biens dont la demande est élastique. Quand les prix de voyage à l’étranger augmentent de 1%, la demande diminue de 1,6%.

2.3.3. L’élasticité croisée

Supposons des « vrais substituts » i et j. On parle à ce moment là d’élasticité croisée (cross price elasticity) :

𝜂  𝑐𝑟𝑜𝑖𝑠é  𝑑𝑒  𝑖 =

∆𝑞𝑖𝑞𝑖∆𝑝𝑗𝑝𝑗

Si i et j sont des biens substituts = l’élasticité croisée positive Mesurer l’élasticité de la demande des pommes (q) par rapport à la variation du prix des poires (j). Quand le prix des poires augmente, la demande des pommes augmente (àélasticité positive).

des biens complémentaires = l’élasticité croisée négative

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p

Quand le prix de l’essence augmente, la demande voitures diminue.

2.3.4. L’élasticité-revenu (income elasticity of demand)

𝜂!! =

∆𝑞𝑖𝑞𝑖∆𝑦𝑦

y est le revenu et i, le bien i On peut aussi mesurer quelle est la variation des quantités demandées par rapport aux variations de revenu. La courbe de demande D0. Lorsque l’élasticité au revenu est faible (pour un même prix, étant donné que le revenu a augmenté, je vais consommer plus de ce bien là et je vais me retrouver sur la courbe D1). Supposons que la variation est plus forte, alors D2. Mais, quand le revenu augmente, la demande de certains produits peut diminuer (par exemple la demande de transports en commun). Donc D3, élasticité-revenu négative. En règle générale, quand les revenus augmentent, les quantités demandées augmentent et l’élasticité-revenu est positive. Puisque le revenu est considéré comme un paramètre, ses variations entraînent un déplacement de la courbe de demande.

2.4. Considérations finales sur l’élasticité La connaissance des différents types d’élasticité est élément d’information décisif pour le producteur de biens et services. L’élasticité-revenu n’a pas qu’une incidence pour le producteur. Elle influence aussi la balance commerciale du pays définie comme la différence entre ses exportations et ses importations de biens. Négociations sur la réforme de la loi de financement : élasticité des recettes fiscales au PIB.

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Afin de quantifier l’impact de cette variation du prix des cigarettes, nous nous baserons sur des élasticités provenant de divers travaux. Le tableau suivant reprend les élasticités qui ont été utilisées dans ce travail. Tableau 4.1. Elasticités de la demande, de la participation et de recettes fiscales des cigarettes à leur prix

12-17ans Plus de 18 ans Participation -1.00%1 -0.11%2

Consommation de cigarettes

-1.40%1 -1.02%3

-0.22%2 -0.40%4

CT LT Consommation de cigarettes -0.50%5 -0.75%5

Consommation de cigarettes -0.30%6

Recettes fiscales cigarettes 0.67%6

Fuite nette 0.03%6

1 Lewit, Coate et Grossman (1981), Etats-Unis 2 Evans et Farrelly (1995), Etats-Unis 3 Ross et Chaloupka (2003) 4 Chaloupka et alii (2000), World Bank, (1999)

5 Becker, Murphy et Grossman (1988), Etats-Unis 6 Chaloupka, Hu, Warner, Jacobs et Yurekli (1999), Belgique D’après la lecture du tableau ci-dessus, toute augmentation de 1% du prix de vente des cigarettes entraîne une diminution de 1% la part des fumeurs âgés de 12 à 17 ans et de 1.4% le nombre de cigarettes consommées par ceux-ci. Pour ceux qui ont 18 ans et plus, ces taux s’élèvent respectivement à -0.11% et -0.22%. Comme nous l’avons déjà dit, l’impact de long terme sur la consommation est plus important que celui de court terme. Selon, Chaloupka et alii (1999), une hausse de 10% du prix de vente des cigarettes a un effet positif sur les recettes fiscales cigarettes (+6.7%) et sur la fuite de recettes fiscales cigarettes (+0.3%) et négatif sur la consommation totale de cigarettes (-3%).

Il faut anticiper la façon dont vont évoluer les recettes fiscales par rapport au PIB. Qu’est-ce que ça va donner comme moyens supplémentaires aux régions ? Quelles sont les conséquences en termes de recettes fiscales supplémentaires ? Quand le PIB augmente de 1%, les recettes fiscales augmentent de 1%, ou de moins de 1% ? Le ministère des finances calcule cela régulièrement.

∆𝑅𝐹𝑅𝐹∆𝑃𝐼𝐵𝑃𝐼𝐵

Déterminer hausse des accises nécessaires pour avoir un effet de découragement sur la prise de tabac par les jeunes. L’élasticité pour les jeunes 12-17 ans est beaucoup plus forte et supérieure à 1, que l’élasticité pour les plus de 18 ans qui est beaucoup plus faibles.

2.5. La demande de travail et salaire

La quantité demandée de travail varie en fonction du salaire. Plus le salaire est élevé, moins la demande de travail est grande.

*lW

l l WlW w lW

δη

δ

Δ= =Δ

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Exemple :

Elasticité croisées : voir quelles vont être les variations de quantité de travail qualifiées, lorsque le prix du travail non qualifié diminue. ð Mesurent les variations de quantité d’un facteur induites par une variation de prix d’un

autre facteur de production

Fonctions de production - à deux facteurs (K et L) : deux élasticités croisées - À trois facteurs : 6 élasticités croisées

• (K, L, Energie) • K, Lqual, LNQual

PK = prix du capital K =capital Lqual = Travail qualifié Lnqual= Travail non qualifié Wqual = salaire travail qualifié Wnqual= salaire travail non qualifié Si les facteurs de production sont substituables, la demande d’un facteur de production augmente (diminue) lorsque le prix de l’autre facteur de production augmente (diminue) exemple : K et L Si les facteurs de production sont complémentaires, la demande d’un facteur de production diminue (augmente) lorsque le prix de l’autre facteur de production augmente (diminue) exemple : K et lqualifié

B

B 5 0.1050 1/ 220 0.20100

lW

ll

WW

ηΔ − −

= = = = −Δ

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CHAPITRE  4  :  OFFRE  DE  PRODUITS  

1. L’OFFRE ET LES PRIX Tout offreur est naturellement tenté d’offrir des quantités plus importantes si le prix est élevé. A l’inverse, si le prix est vraiment trop bas, il refusera de vendre et se retirera du marché.

𝐵é𝑛é𝑓𝑖𝑐𝑒𝑠:𝑹𝑻 − 𝑪𝑻 = 𝒒  𝑹𝑻𝒒 −

𝑪𝑻𝒒

𝑞 =   !×!!− !"

!

RECETTES TOTALES : 𝑹𝑻 = 𝒑×𝒒

COUTS TOTAUX : 𝑪𝑻 = 𝒘×𝑳 + 𝒑×𝑲 = 𝑪𝑴𝒐×𝒒 Où K = coût d’utilisation du capital Ce que coûte la production, facteur travail et facteur capital. Le facteur travail a un prix, donc le salaire. Le coût total C comprend l’ensemble des dépenses nécessaires à la production d’un volume donné d’un bien. COUT MOYEN est le coût unitaire, le rapport du cout total aux quantités produites

𝑪𝑴𝒐 =𝑪𝑻𝒒

𝑩é𝒏é𝒇𝒊𝒄𝒆𝒔:  𝒒  (𝒑 − 𝑪𝑴𝟎)

Les bénéfices sont fonction du prix, pour autant que CM0 reste constant. Donc :

𝑸𝒊𝒐 = 𝒇(𝒑)

COUT MARGINAL

𝑪𝑴 =  𝑪𝑻∆𝒒              pour  ∆q  à  0

Désigne le coût supplémentaire pour produire une unité de plus du produit ou du service considéré. Le coût marginal est le coût supplémentaire généré par le dernier bien ou le dernier service produit. Il un rôle fondamental dans l'analyse des décisions de production et permet ainsi aux dirigeants d’entreprise de s'interroger à chaque instant sur l'opportunité d'augmenter sa production, ou au contraire de la diminuer.

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RECETTE MARGINALE

𝑹𝑴 =∆𝑹𝑻∆𝒒            pour  ∆q  à  0

Variation de recette totale par variation de la quantité. C’est la variation de la recette totale due à la vente d’une unité supplémentaire du produit. L’entreprise va augmenter sa production si :

RM > CM ou RM = p

En effet, la comparaison des coûts et des recettes permet de définir les conditions de maximisation du profit par l’entreprise. Lorsqu’elle développe la production pour satisfaire une demande, sa recette attendue augmente, mais ses coûts aussi. Plus on augmente les quantités produites, plus le coût marginal augmente. Tant que RM > CM, le profit s’améliore. A l’inverse, si CM > RM, la production d’une unité supplémentaire conduit à diminuer le profit du producteur. On en déduit que le profit est maximum lorsque la recette marginale est égale ou cout marginal. CM croissant : productivité marginale décroissante du travail et du capital : c’est-à-dire que chaque unité produite supplémentaire coute plus cher que la précédente. ð Donc pour augmenter sa production en étant rentable il faut que le prix soit plus élevé. ð L’offre de l’entreprise se situe sur sa courbe de coût marginal puisqu’il y a cette relation

que la recette marginale tout être supérieure au cout marginal. NB : l’offre et la demande se situe dans le monde de l’intention des agents économiques.

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2. L’OFFRE INDIVIDUELLE ET L’OFFRE DE MARCHE

- Pour un prix de 25, un seul producteur (I) est présent sur le marché et offre 50. Au prix de 25, le second producteur offre 0.

- Pour un prix de 50, ce producteur peut offrir 75, mais le producteur II rentre sur le marché et est prêt à produire 40 : les quantités offertes totales sur ce marché seront de 115

è La courbe d’offre de marché à une pente plus faible, ce qui résulte de l’arrivée sur le marché de nouveaux producteurs lorsque le prix est élevé. L’élasticité en A’ est plus forte qu’en A.

è Elle est constituée par la somme des quantités offertes par ces deux firmes aux différents prix et par les quantités offertes éventuellement par les nouveaux producteurs attirés par des prix élevés.

3. LE COÛT MOYEN À COURT ET À LONG TERME

Dans le court terme, l’entreprise ne peut guère varier ses techniques de production et le coût moyen reste constant. L’hypothèse qu’on a faite se situera donc dans le court terme.

Prenons l’exemple d’une firme qui peut produire entre 0 et 6 unités. Dans un premier temps (de A à B), les coûts moyens sont décroissants (économie d’échelle) tandis que dans second temps (de B à C), les coûts moyens sont croissants (déséconomie d’échelle). Comment expliquer cela ?

3.1. Economies d’échelle Une économie d'échelle correspond à la baisse du coût unitaire d'un produit qu'obtient une entreprise en accroissant la quantité de sa production. On parlera ainsi d'économie d'échelle si chaque bien produit coûte moins cher à produire lorsque les quantités produites (économies d'échelle par rapport au coût de production) ou vendues (économies d'échelle par rapport au coût de revient) augmentent.

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La première raison qui explique les économies d’échelle est un accroissement de la division du travail (Petty, 1690, Turgot, Adam Smith,1776) qui entraîne la spécialisation et diminue les coûts moyens.

La deuxième raison est liée aux coûts fixes. C'est-à-dire les coûts qui ne varient pas en fonction du montant de la production. Les coûts variables, au contraire, varient en fonction de la production. Si la production croît, les coûts fixes par unité produite diminuent et les coûts moyens également.

Une troisième raison est la nature techno-financière. L’utilisation de machines sophistiquées et donc chères ne se justifie que lorsque la production atteint un certain seuil.

3.2. Déséconomie d’échelle Bureaucratisation croissante avec la taille : Quand une entreprise grandit, elle a une tendance naturelle à la bureaucratisation. Qui a un coût qui pèse sur les coûts moyens. C’est ce qu’on appelle : les « managerial diseconomies of scale ». Productivité décroissante

- de la terre : Ces déséconomies peuvent également être dues à des raisons géographiques - en agriculture on exploite d’abord les terres qui ont le meilleur rendement

- des hommes - des machines : ou géologique – l’exploitation de charbon commence par des veines de

charbon à petite profondeur.

ð Il y a économie d’échelle quand l’entreprise peut doubler sa production en faisant moins que doubler ses coûts

ð Il y a déséconomie d’échelle lorsque le doublement de la production fait plus que doubler les coûts

4. DÉPLACEMENT DE LA COURBE D’OFFRE

4.1. Changement des conditions de l’offre Comme pour la demande, l’offre se déplace quand d’autres éléments que le prix se modifient. Ici on tient compte de CM0 (coût moyen). Quand CM0 diminue, l’offre augmente et quand il augmente, l’offre diminue. Une amélioration des conditions de l’offre, entraînera un déplacement de la courbe d’offre vers la droite. Et une détérioration des conditions aura l’effet opposé.

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4.2. Déplacement de la courbe d’offre et mouvements le long de la courbe d’offre

La courbe d’offre est la courbe qui associe à chaque niveau de prix la quantité offerte par les acheteurs. La courbe d’offre est normalement croissante (plus le prix est élevé, plus les producteurs sont incités à produire).

Il existe deux types de mouvement, liés soit au fait que :

1) Les quantités ont augmenté parce que le prix du produit a augmenté. Les producteurs sont prêts à produire plus→ leurs profits seront accrus → déplacement SUR la courbe

2) Les prix des éléments composants le produits ont diminués → permet aux entreprises d’augmenter leur offre au même prix, mais en s’assurant des bénéfices accrus grâce à la diminution de leur coûts de production → déplacement DE la courbe vers la DROITE

5. ELASTICITE DE L’OFFRE

Rapport des variations relatives : quantité-prix Offre inélastique : une variation de prix entraine une variation des quantités offertes proportionnellement plus faible Offe d’élasticité unitaire : variation proportionnellement équivalente ( 1% d’augmentation du prix entraine une augmentation de 1% des quantités offertes) Offre élastique : la variation des quantités est proportionnellement plus importante par rapport à la variation des prix Offres à élasticité infinie ou nulle :

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o L’élasticité-prix de l’offre est nulle quand la quantité de biens disponibles ne peut être augmentée (oeuvres d’art, terrains en centre ville, ...). La quantité est toujours la même quel que soit le prix.

o L’élasticité-prix de l’offre est infinie quand le prix de vente est toujours le même quelle que soit la quantité produite : la production se fait à rendement d’échelle constant.

6. EFFET DU CHOC D’OFFRE SUR LES PRIX

On appelle « choc d’offre » un brusque changement de l’offre d’un produit sur le marché.

Exemple du choc d’août 1990 causé par l’embargo contre l’Irak lors de la première guerre du Golfe. A partir d’août, l’OPEP décide de suspendre l’application des quotas pour suppléer à la diminution de l’offre de 3,4 millions de barils. En novembre, l’OPEP fournit 23,2 millions de barils par jour soit l’équivalent de la production de juillet.

Ce choc d’offre se répercute immédiatement sur le prix du brut qui passe de 18$ le baril en juillet à 31.6$ le baril au début du mois d’août.

Le graphe 25 montre le déplacement de la courbe d’offre vers la gauche. Elles sont très inélastiques. La courbe de demande présente une élasticité-prix de 0.038 soit proche de l’inélasticité totale. En raison du caractère indispensable du pétrole et de l’inexistence, à court terme au moins, de substituts. A court terme, l’offre est également inélastique : 0,08.

Dans une telle situation, les prix subissent une hausse brutale. Si les courbes avaient été plus élastiques, l’effet sur les prix eût été moins accentué.

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CHAPITRE  5:  EQUILIBRE  SUR  LE  MARCHE  

1. FORMATION DE L’ÉQUILIBRE SUR LE MARCHÉ

L’équilibre est atteint à l’intersection de la courbe d’offre et de la courbe de demande.

Supposons deux situations de déséquilibre. Dans le premier cas, le prix est supérieur au prix d’équilibre ; dans le second, il est inférieur.

P1 > PE : ∆ stocks à baisse des prix à k demande P2 < PE : demande excédentaire à hausse des prix à l demande

1.1. Soit P2 > PE

 Les quantités offertes sont plus grandes que les quantités demandées (q0 > qd). La différence (q0 – qd) va gonfler les stocks d’invendus des entreprises. Ces stocks ont un coût réel, donc les entreprises diminuent leur prix de vente. Par conséquent, les quantités demandées augmentent et les quantités offertes diminuent. Résultat, on se rapproche de E.

1.2. Soit P2 < PE

Les quantités demandées sont supérieures aux quantités offertes. Par conséquent, l’entreprise peut augmenter son prix. Qui entraîne une baisse des quantités demandées et une hausse des quantités offertes. Résultat, on rapproche de E.

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2. LES CONDITIONS DE RÉALISATION DE L’ÉQUILIBRE

2.1. Première condition : l’atomicité du marché  

2.1.1. Définition

Il faut : - qu’il y ait un nombre élevé d’acheteurs et de vendeurs ; - que les partenaires soient indépendants l’un de l’autre ; - qu’en faisant varier son offre (ou sa demande) individuelle, il n’exerce aucune influence

sur l’offre (ou la demande) globale (fonction des parts de marché). ð Effet nul sur le marché des comportements individuels

L’entreprise est donc « price-taker », elle n’exerce pas d’influence sur les prix.

2.1.2. Facteurs qui contrecarrent l’atomicité du marché

Du côté de l’offre

Concentration, fusions, absorptions : les formes de concentration diminuent le nombre d’offreurs.

Cartels, monopoles : La formation de cartels limite la concurrence. Ces accords limitent l’indépendance des offreurs. En règle générale, ils génèrent des hausses de prix. Les entreprises ne sont donc plus « price-taker ».

Holdings, trusts : La formation d’un trust où les entreprises d’une même branche – tout en gardant leur personnalité juridique propre – sont soumises au contrôle d’une seule entreprise a les mêmes conséquences. La formation de holding, c'est-à-dire d’une société financière ayant dans ses actifs (assets) des participations dans d’autres entreprises, peut également entraver la concurrence.

Concentration et développement technologique, économies d’échelles

Du point de vue de la demande

Il y a le cas des grandes entreprises de distribution qui, par la constitution de grandes centrales d’achat, peuvent agir vis-à-vis de certains de leurs fournisseurs en imposant des prix d’achat faibles.

Avec l’ouverture croissante de l’économie, on remarque une augmentation de la concurrence: on parle alors de dynamique économique.

Les facteurs qui contrecarrent la concurrence : le monopsone : un seul acheteur

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2.2. Deuxième condition : l’homogénéité des produits  

2.2.1. Définition

Il va de soi qu’il n’y a concurrence qu’entre produits similaires. Sur le marché des devises et sur les bourses mobilières, l’homogénéité est totale. Pour les produits manufacturés, les choses sont moins simples. Un marché pur suppose produits homogènes :

- Pour les produits agricoles, les matières premières et les semi-produits, il n’y a pas de problèmes, de même pour le marché pétrolier

- Marché habillement : différenciation des produits  

2.2.2. Facteurs qui contrecarrent l’homogénéité

Les producteurs tentent de différencier les produits. Ceci vaut tant pour les biens de production que pour les biens de consommation.

2.3. Troisième condition : la liberté d’accès au marché.

2.3.1. Définition

Elle implique la liberté d’entrée sur le marché et la liberté de sortie. Il est garanti par le traité de Rome qui postule la libre circulation des marchandises, du travail et des capitaux au sein de et entre les Etats membres de l’Union européenne.

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2.3.2. Facteurs qui contrecarrent le libre accès au marché : les barrières à

l’entrée

Historiquement, un certain nombre de législations et de règlements interdisaient la liberté d’accès au marché. Les « lois de cadenas » interdisaient aux grands magasins de s’implanter dans certains quartiers. Fut abolie après la deuxième guerre mondiale. Même avec les législations les plus libérales, la réalité économique empêche de facto des nouveaux venus d’entrer sur le marché parce que l’investissement de départ est tel qu’il constitue un véritable barrage.

ð Barrières à l’entrée : coût de l’investissement, know-how Réglementation limitant l’accès des capitaux étrangers Mobilité du travail hors U.E. : les clandestins ! Réglementation sociale, coûts de la mobilité

2.4. Quatrième condition : la transparence du marché et l’information parfaite

 

2.4.1. Définition

Hypothèse d’information parfaite : Tous les acteurs – vendeurs et acheteurs – doivent connaître les prix qui s’établissent sur le marché. L’information doit également porter sur les caractéristiques des biens ou services qui sont échangés. L’information parfaite, complète et non coûteuse, est une condition essentielle au fonctionnement d’un marché en concurrence parfaite. Elle est cependant rarement rencontrée. Prix, quantité, qualité

- marché financier - marché du travail : Forem, VDAB, Interim - Consommation : Tests-Achats, consumérisme…

2.4.2. Facteurs qui contrecarrent

Imperfection de l’information - Risque moral : incertitude sur les comportements des agents - Sélection adverse : incertitude sur les caractéristiques du produit, des agents - Asymétrie de l’information : vendeur et acheteur

L’ignorance, la routine, le manque de temps font que le consommateur est encore souvent mal informé. Mais les différentes associations de consommateurs qui ont vu le jour dans les années soixante ont certainement augmenté la transparence.

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3. LA POLITIQUE EUROPÉENNE DE CONCURRENCE

Le traité de Rome (1957) a jeté les fondements juridiques qui protègent l’environnement concurrentiel et pénalisent les pratiques qui faussent la concurrence.

Article 81 « Sont incompatibles avec le marché commun et interdits tous accords entre entreprises, toutes décisions d’associations d’entreprises et toutes pratiques concertées, qui sont susceptibles d’affecter le commerce entre Etats membres et qui ont pour objet ou pour effet d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence à l’intérieur du marché commun (…) ». Ceci implique notamment :

- que les entreprises ne peuvent pas fixer en commun un prix de vente car, à ce moment-là, elles ne sont plus « price-taker » ;

- qu’elles ne peuvent pas se partager géographiquement les marchés ; - qu’elles ne sont pas autorisées à interdire l’accès au marché à d’autres concurrents.

Reste que certaines formes de collaboration présentent plus d’avantage que d’inconvénients. Elles peuvent stimuler la recherche-développement, réaliser des économies d’échelle, diminuer les coûts et les prix ou rendre les entreprises plus compétitives. Pour des marchés en voie de mondialisation ou quand les consommateurs tirent profit d’une collaboration entre entreprises, la Commission se montre tolérante.

L'article 81 se divise en trois parties. Dans le premier paragraphe, il pose le principe de la prohibition des ententes (art. 81§1) puis il interdit en particulier celles qui consistent à :

- fixer en commun les prix; - limiter la production; - répartir les marchés ou les sources d'approvisionnement; - à opérer une discrimination entre les partenaires commerciaux; - à imposer des prestations supplémentaires (comme les ventes liées

Article 82 « Est incompatible avec le marché commun et interdit, dans la mesure où le commerce entre Etats membres est susceptible d’en être affecté, le fait pour une ou plusieurs entreprises d’exploiter de façon abusive une position dominante sur le marché commun ou dans une partie substantielle de celui-ci ».

En vertu de cet article, une entreprise peut être dominante et par exemple contrôler 60% du marché, mais elle ne peut pas en abuser, c'est-à-dire entraver le libre jeu de la concurrence. La notion de « partie substantielle du marché commun » peut donner lieu à de multiples interprétations. La Commission possède une jurisprudence à cet égard.

Abus de position dominante: la Commission accepte les engagements proposés par Microsoft pour permettre aux utilisateurs de choisir leur navigateur web

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La Commission européenne a adopté une décision qui rend juridiquement contraignants les engagements offerts par Microsoft afin de dynamiser la concurrence sur le marché des navigateurs web. Ces engagements répondent aux préoccupations de la Commission selon lesquelles la vente de liée par Microsoft de son navigateur web Internet Explorer à celle du système d’exploitation Windows pour PC pourrait enfreindre les règles de l’UE relatives aux abus de position dominante (décembre 2009)

Article 87 « Sauf dérogations prévues par le présent traité, sont incompatibles avec le marché commun, dans la mesure où elles affectent les échanges entre Etats membres, les aides accordées par les Etats ou au moyen de ressources d’Etat, sous quelque forme que ce soit, qui faussent ou qui menacent de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions ».

Les aides considérées comme compatibles sont : les aides relatives au développement de régions moins favorisées, les aides sociales lors de la restructuration d’entreprises et les aides destinées à remédier aux dommages causés par de calamités naturelles. Une aide étatique à la recherche-développement (R-D) qui se situe en amont du marché ne devrait, en principe, pas fausser la concurrence. Encore faut-il s’assurer que les aides en question financent effectivement des projets de R-D. (ex. de Raynair et de la Région wallonne.)

La restructuration de General Motors Europe : attention aux conditions des aides publiques Toute aide publique accordée par l'un ou l'autre gouvernement des pays de l'union européenne pour la restructuration de General Motors Europe (Opel/Vauxhall, etc) devra d'abord recevoir le feu vert de la Commission européenne. Par ailleurs, la Commission avertit les gouvernements : pas question, dit-elle d'attacher par exemple aux aides destinées à faciliter l'accès de l'entreprise au financement des conditions telles que l'identification du site bénéficiaire de l'investissement ou la distribution géographique des plans de restructuration.

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DEUXIEME PARTIE : LES AGREGATS MACROECONOMIQUES CHAPITRE  7  :  COMPTABILITÉ  NATIONALE  

1. DÉFINITIONS ET MÉTHODES

Modèle comptable d’une économie : il n’y a pas de relation de comportement, pas d’interaction entre les différentes variables macro-économiques à uniquement des identités, pas de modèle explicatif.

Vise à représenter sous forme quantitative un tableau d’ensemble de l’économie d’un pays. Elle se fait à l’aide d’agrégats, comme par exemple la consommation (C), les investissements (I), etc. La comptabilité nationale a pour objet de comptabiliser les flux économiques au cours d’une période donnée et dans un espace économique donné. Double comptabilité : A chaque opération qui constitue une recette (appelée ressource) pour un agent économique correspond une opération qui représente une dépense (on parle d’emplois) pour un ou plusieurs autres agents économiques.

• HISTORIQUE  

- François QUESNAY (1758) : tableau économique = comptabilité des échanges entre classes (classe productive, stérile et propriétaires fonciers) Le Tableau économique aborde pour la première fois l'économie sous forme d'un circuit. François Quesnay entendait démontrer que la circulation des biens dans la société pouvait être comparée à la circulation du sang dans le corps. Il en conçoit donc chaque classe de la société comme un organe du corps social et entend montrer comment chacune de ces classes dépend des autres à travers l'interdépendance des activités économiques, les relations qui s'établissent dans la production et la répartition. Les classes identifiées par le docteur Quesnay sont au nombre de trois :

- la classe des propriétaires terriens ; - la classe productive, c'est-à-dire les fermiers et les travailleurs agricoles ; - la classe stérile, c'est-à-dire les commerçants et les artisans.

- Karl MARX : comptabilité nationale

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52    

- ECOLE MARGINALISTE : plutôt micro que macro. En économie, le marginalisme est la théorie économique reposant sur l'idée que la valeur économique résulte de « l'utilité marginale». L'utilité marginale d'un bien ou d'un service est l'utilité qu'un agent économique tirera de la consommation d'une unité supplémentaire. Cette utilité marginale décroît avec la quantité de biens déjà disponibles. Par exemple, si l'on possède déjà deux stylos, l'utilité apportée par un stylo supplémentaire est faible, comparée à la situation où l'on ne possède initialement aucun stylo.

- Il a fallu attendre KEYNES pour s’attaquer à la politique macroéconomique, utilisation et connaissance des grands agrégats macroéconomiques (PIB, investissements, etc.)

ð Développement d’un système de comptabilité nationale - Premier système cohérent de comptabilité nationale en 1956.

- Belgique : création de la CN en 1956 : Kirschen, Duprez… DULBEA - Nouvelle comptabilité nationale SEC 95 : système européen des comptes nationaux mis

en place en 95.

2. PRINCIPES GÉNÉRAUX ET STRUCTURE

2.1. Unités et secteurs institutionnels : les agents

Sociétés non-financières : producteurs marchands de biens et services non financiers. Sociétés financières : fournisseur de services d’intermédiation financière (sphère financière) Administrations publiques : Production de services non marchands, opérations de redistribution du revenu (ressources proviennent de contributions obligatoires).

- administrations publiques aux différents niveaux de pouvoir - administrations de sécurité sociale

Institutions sans but lucratif au service des ménages (ASBL) : Production de biens et services non marchands au profit des ménages. Exemple : la centrale de services à domicile (soins hospitaliers, femmes de ménage, etc.) Ménages (H): Individus ou groupes d’individus considérés tant dans leur fonction de consommateurs que dans celle, éventuelle, d’entrepreneurs produisant des biens marchands ou des services financiers et non financiers marchands. Reste du Monde : relations économiques entre les unités qui font partie du territoire économique et celles qui n’en font pas partie (importations, exportations, individus étrangers qui viennent travailler dans le pays, etc.) La comptabilité nationale montre également les transactions entre la Belgique et le reste du monde, ou plus exactement les résidents et les non-résidents.

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Toutes les institutions internationales, où qu’elles soient situées, font partie de R. En revanche, les fonctionnaires de ces mêmes institutions qui habitent en Belgique sont inclus dans les résidents.

ð On va comptabiliser les échanges entre ces différentes catégories.

2.2. Comptes des unités institutionnelles

Double inscription : ressources (entrées) d’une unité sont les emplois (sorties) d’une autre unité. ð Principe de la comptabilité en partie double (d’une part les ressources, les entrées,

d’autre part les emplois, donc les sorties de cette même unité, à savoir une entreprise). Du point de vue de la technique comptable, l’écriture en partie double est l’expression de la loi d’équilibre entre les ressources et les emplois, les ressources exprimant les sources des moyens financiers, à savoir le capital (apports, dettes) et le travail (ventes ou prestations de services), les emplois exprimant l’utilisation de ces moyens (matériel, stocks, banque…). La notion de partie double exprime la règle suivante : toute modification d’un emploi ou d’une ressource implique une ou plusieurs autres modifications pour un montant total identique, de telle sorte que l’équilibre entre le total des emplois et le total des ressources soit en permanence assuré. Ex : chômeur qui touche 450€

Agent économique « ménage » Agent économique « Etat »

Recette 450€

Dépenses -

Recettes -

Dépenses 450€

2.3. Les trois optiques de la comptabilité nationale L’activité économique d’une nation peut être ramenée à un circuit :

- des biens et services sont produits (optique de la production) ; - cette production engendre des revenus distribués à ceux qui participent à cette

production (optique des revenus) ; - ces revenus sont dépensés pour l’acquisition des biens et services produits (optique

des dépenses).

3. UTILISATION DES COMPTES NATIONAUX En longue période, on peut dégager l’évolution de ratios structurels. L’ensemble des revenus ayant permis cette consommation finale des ménages, peut être représentée par le RNB En plus courte période, il est fort utile de connaître l’évolution des principaux agrégats économiques pour formuler un avis sur l’évolution conjoncturelle d’une économie.

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La comptabilité nationale des différents pays permet de faire des comparaisons internationales. Elle donne une photographie de la structure d’une entité économique au cours d’une année. Elle n’a pas de caractère explicatif. Elle permettra par exemple de suivre l’évolution du ratio entre consommation finale des ménages et revenu national mais elle ne nous fournira aucune explication sur l’influence qu’aura le revenu sur la consommation. Pour cela, le Bureau fédéral du Plan fait des projections à moyen terme tous les semestres, l’Etat en a besoin pour établir son budget. Connaissance de l’évolution des grands agrégats et de ratios importants :

- !

!"# : (rapport entre consommation et produit intérieur brut)

- !"#!"#

: (rapport entre salaire et produit intérieur brut)

- !"#$%&'!"#

: (rapport entre l’épargne et le produit intérieur brut)…

Construction de modèles à partir de CN (comptabilité nationale) : Comportements, interactions. Essayer de déterminer des liens entre ces agrégats, mise évidence de tous les liens économiques possibles. Cela permet de faire des prévisions, simulations : on crée alors un système harmonisé qui rend possible les comparaisons entre différents pays. On mesure les évolutions des différentes régions.

4. QUE MESURE LA CN ?

Basée sur la production marchande (tout ce qui est production domestique n’est pas comptabilisé dans le système des comptes nationaux)

Quantitative et non qualitative.

- Activités nuisibles sont prises en compte positivement : Il n’y a pas de jugement de valeur sur les produits et les techniques de production (armes, pollution, etc.)

§ Guerres § Destruction environnement § Consommations dangereuses

- Distribution des revenus, pauvreté, exclusion sociale. Pas dans le domaine de la comptabilité nationale.

§ Education, culture § Démocratie, participation aux décisions

Mesures alternatives : pas de CN alternative mais indicateurs alternatifs. Exemple Indicateur de développement humain (PNUD), classement des pays selon cet indicateur.

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55    

CHAPITRE  8  :  OPTIQUE  PRODUCTION  

1. LE RNB ET LE PIB

- PIB : Produit intérieur brut (ce qui est réalisé à l’intérieur d’une zone économique donnée).

Il existe une différence entre le revenu national et ce qui est produit par ces agents (une partie de ce qu’ils produisent peut être faite à l’étranger). Le PIB comprend l’activité des frontaliers qui travaillent à l’extérieur. On définit généralement le PIB comme la somme des valeurs ajoutées brutes de toutes les branches économiques. Il mesure la production finale totale de biens et de services de l’économie nationale.

- RNB : revenu national brut (=ancien PNB) = Revenu des agents résidents résultant de leur participation à la production intérieure ou extérieure. Si le PIB mesure la contribution productive des unités résidentes, le RNB mesure la contribution productive des facteurs de production (travail, capital), fournis par les résidents. Par exemple, la valeur ajoutée crée à l’étranger par une entreprise Belge, est incluse dans le RNB non pas dans le PIB. En revanche, l’activité des entreprises étrangères en Belgique est exclue du RNB. La différence entre le PIB et le RNB, qui est faible dans un pays tel que la Belgique, peut être très élevé dans des pays en développement où l’activité des entreprises étrangères est importante.

RNB = PIB (produit par les agents résidants ou non) + Paiement net des facteurs dus par le Reste du Monde (R) Le mot « net » signifie qu’on fait la différence entre :

- les paiements versés par le reste du monde aux résidents belges (poste de crédit : +) - les paiements versés par les résidents belges au reste du monde (poste de débit : -).

RNB = PIB + revenus des facteurs en provenance de R – revenus des facteurs versés à R Les revenus du facteur de production capital sont constitués notamment par les intérêts, les dividendes et tantièmes, les loyers.

Les revenus de ce qu’on appelle les « actifs incorporels » (brevets, royalties, droits d’auteur) reçus ou payés au R sont considérés comme des revenus de facteurs et sont donc repris dans la rubrique « paiements nets de revenus de facteurs de production dus par le reste du monde ».

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Output–  inputs  

•     Chiffre  d’affaires  −  ce  qui  est  uFlisé  pour  produire,  consommaFons  intermédiaire    

∑  des  rémunéra1ons  de  L  et  de  K  

Y : revenus YR à B : revenus reçus de R YL : revenus du travail YB à R : revenus versés à R YK : revenus du capital B = Belgique R = reste du monde

YL + YK = YR

YR, nets = (YR à B) – (YB à R)

1.1. Qu’est-ce que la production ?

Somme de la production de biens matériels ? NON parce que on produit également des services Somme de tout ce qui est produit comme biens et services ? NON parce que une partie des biens et services produits sont des inputs et sont incorporés dans d’autres biens et services au cours du processus de production

è Notion de VALEUR AJOUTEE :

è Notion de VALEUR AJOUTEE BRUTE

PIB = ∑ valeurs ajoutées brutes = production finale (on décompte les inputs intermédiaires) de biens et de services de l’économie nationale (produit à l’intérieur)

Production de biens et services (aux prix de base) −  Consommation intermédiaire (aux prix d'acquisition) = Valeur ajoutée brute (aux prix de base)

PIB = Valeur ajoutée brute + Impôts sur les produits − Subventions sur les produits

prix .base prix .acquisition indirectsPIB Q Cint T Subv= − + −

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0.00%

10.00%

20.00%

30.00%

40.00%

50.00%

60.00%

70.00%

80.00%

1970 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003

Primaire

Secondaire

Tertiaire

2. SECTEURS D’ACTIVITÉ ET STRUCTURE

PRIMAIRE - Agriculture, sylviculture, pêche, extraction de produits non-énergétiques

SECONDAIRE - Industrie manufacturière - Production et distribution eau et énergie - Construction

TERTIAIRE

Services aux entreprises Services aux particuliers Administration

3. EVOLUTION DE LA STRUCTURE DU PIB PAR SECTEUR 1970-2004 (EN % DE LA VA TOTALE)

Triangle jaune + carré rose + losange bleu = 100% PIB De 1970 à 2004, il y a eu de grands changements en termes de répartition entre les différents secteurs.

L’augmentation de la productivité du travail, tous sous-secteurs réunis, est due à différents facteurs.

- Secteur primaire - Décroissance Dans l’agriculture, on assiste à une légère augmentation de la production en quantité, à une diminution de la surface agricole utile, à une diminution relative de la VA et à une forte régression de la population active agricole.

- Secteur secondaire : plusieurs phases o De 1948 à 1970 : Croissance de la contribution du secteur secondaire au PIB

Une forte extension vive du marché ainsi qu’une forte progression du progrès technique, expliquent la croissance pendant la première phase.

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o 70’ : restructuration des secteurs industriels, entrée sur le marché des nouveaux pays industrialisés avec des industries légères → k concurrence (main d’œuvre)

o Depuis 70’ : la part des services dans le PIB va s’accroître considérablement. Ceci résulte à la fois d’une diminution de l’importance du secteur manufacturier et de la croissance très forte de la production de services, à destination des entreprises et des particuliers.

- Secteur tertiaire : Croissance

o Services publics (enseignement) et privés o Biens collectifs (bien qui sont mis à disposition des ménages, des

consommateurs et pour lesquels on ne peut pas calculer un prix propre, ex : le fait qu’on fait des routes)

o Nouveaux services : tourisme, divertissements o Gonflement des services rendus aux entreprises

A première vue, on assiste donc uniquement à une « tertiarisation » de l’économie. Les chiffres de la comptabilité nationale l’indiquent mais ils masquent certaines réalités plus profondes : une très grande partie des « services rendus aux entreprises » aurait été cataloguée jadis dans le secondaire et une partie non négligeable des « services rendus aux ménages » est intimement liée à la production de biens. Il y a également la « secondarisation » du tertiaire qui utilise de plus en plus de capital fixe (en raison de l’informatique qui envahit tous les secteurs). Plus une société s’achemine vers le stade « post-industriel », plus elle utilise des biens industriels. Cette utilisation massive de biens de capital fixe ainsi que l’informatisation de toutes les sphères de l’économie épargnent le facteur « travail » et uniformisent le processus de travail. La tendance de l’évolution des secteurs primaire, secondaire et tertiaire de 1970 à 2004 s’inscrit dans une évolution séculaire.

Attention, ce sont des évolutions en termes de structure. Cela ne veut pas dire qu’on produit moins de produits agricoles aujourd’hui, que du contraire. Simplement, la place dans la valeur ajoutée est plus faible, car on produit beaucoup plus dans les autres secteurs.

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Cycle conjonturel : Belgique, 1990-2004

190000

200000

210000

220000

230000

240000

250000

260000

270000

1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

PIB

Tendance duPIB

Récession de 1993

Pic conjonturel

Reprise économique

Ralentissement conjoncturel

4. SENSIBILITÉ SECTORIELLE À LA CONJONCTURE ÉCONOMIQUE

4.1. Croissance économique et cycle conjoncturel Le taux de croissance du PIB à prix constants est l’indicateur de la croissance économique. Celle-ci n’est pas constante dans le temps.

Cette succession de périodes de croissance forte ou faible est ce qu’on appelle le cycle conjoncturel.

Le graphe compare l’évolution réelle du PIB belge de 1990 à 2004 à la tendance du PIB durant cette période. Cela permet de discerner les 4 moments d’un cycle conjoncturel :

- Le creux conjoncturel caractérise la période où la croissance du PIB est la plus faible par rapport aux périodes proches

- Une dépression signifie que le taux de croissance est faible, comparativement à la tendance du PIB et une récession signifie que le taux de croissance du PIB est négatif.

- Au creux succède une période de reprise conjoncturelle : les taux de croissance se relèvent, jusqu’à ce que l’économie atteigne un pic conjoncturel, suivi par une période de ralentissement conjoncturel.

– Taux de croissance économique : taux de croissance du PIB en termes réels (= à prix

constants = en volume) – Fluctuation du taux de croissance : cycle conjoncturel : les quatre moments du cycle. § Creux conjoncturel : moment d’une très faible valeur du PIB

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§ Reprise conjoncturelle : après une récession ou un ralentissement, il y a à nouveau reprise et augmentation da la valeur du PIB

§ Pic conjoncturel : pic de la hauteur de la valeur du PIB § Ralentissement conjoncturel : diminution de la valeur du PIB

IB estimé en valeurs, non en taux de croissance. Ligne noire : croissance à long terme. Ligne bleue = fluctuations. Est-ce que tous les secteurs d’activité connaissent la même évolution ?

Orange = Faible croissance, ralentissement Rouge = Forte récession Bleu= Augmentation

On voit que les secteurs réagissent différemment aux variations conjoncturelles. PRO-CYCLIQUE Une politique est dite pro-cyclique quand elle a des effets qui vont dans le même sens que la conjoncture. Par exemple, une politique de baisse des taux d'intérêt de la BCN (ou une augmentation des dépenses publiques) quand la croissance économique est proche de son potentiel. Plus fréquent, une politique de freinage quand la conjoncture est maussade, c'est l'exemple de la limite de 3 % du PIB fixé par le pacte de stabilité et de croissance, mais c'est aussi les recommandations du "consensus de Washington" qui exige des restrictions aux pays en développement endettés, ce qui a pour effet de renforcer la récession.

A contrario, une politique est dite CONTRACYCLIQUE quand elle a pour objectif de contrecarrer l'évolution de la conjoncture. Par exemple, les politiques budgétaires des États-Unis (Bush II), de la France ou de l'Allemagne peuvent être considérées aujourd'hui comme contracycliques. A-CYCLIQUE : qui n’a pas de cycle Secteurs procycliques : suivent le cycle ou l’amplifient

- Construction (+++) - Industrie manufacturière (++) - Services marchands (+)

1992 1993 199

4 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Agriculture, syl, pêche 16.35 6.18 -

6.78 -3.16 -0.30 2.78 3.48 6.28 0.95 -

11.92 13.55 -

16.44 10.76

Extrac.pr. non énerg. -0.24 -12.56 16.9

8 -3.99 -7.49 9.36 -

11.21 -5.00 12.61 -

20.09 -2.17 -1.55 10.50 Industrie manuf. -2.23 -3.88 4.11 2.58 1.43 6.54 1.40 -0.75 4.41 0.08 0.60 -0.84 2.35 électricité, gaz et eau 0.89 -1.06 1.28 3.29 9.88 7.98 -4.84 10.60 5.72 -2.59 -3.64 -1.83 1.78 Construction 3.10 -4.33 1.19 0.79 -3.33 4.38 -2.02 3.06 7.93 1.03 -1.51 0.96 5.52 Commerce, Horeca 0.80 -2.91 0.31 2.35 -1.33 1.08 0.66 0.08 -0.50 2.25 3.25 5.57 -0.74 Services aux entreprises 3.67 -0.50 4.46 2.62 1.81 3.10 4.55 4.50 5.17 3.35 1.59 1.24 2.59 S. publics et aux personnes 0.28 1.60 2.17 -4.59 0.02 0.54 0.67 3.74 2.57 1.43 1.20 1.24 0.69 PIB 1.53 -0.96 3.23 4.35 1.16 3.34 1.92 3.08 3.86 1.05 1.50 0.91 2.59

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Secteurs a-cycliques : pas de lien direct avec la conjoncture économique - agriculture

Secteurs contracycliques : - Services non-marchands car

o Partie acyclique (santé, etc.). o Parti anticyclique, car c’est dans ces services qu’on essaye de relancer

l’activité économique (mesures en termes de création d’emplois). Essayer de contrer la récession économique passe souvent par ces services non marchands.

4.2. Les indicateurs conjoncturels

Prévoir les fluctuations du PIB : courbe synthétique globale La Banque nationales de Belgique réalise une enquête mensuelle de conjoncture auprès des entreprises de l’industrie manufacturière.

Cette succession de fluctuations peut être illustrée à l’aide de deux indicateurs partiels, à savoir ceux portant sur les perspectives d’évolution de la demande, d’une part, et sur l’appréciation du carnet de commandes total, d’autre part

Les indicateurs conjoncturels doivent enregistrer le plus rapidement possible et avec la plus grande précision l’activité économique, présente et future, de manière globale ou en distinguant les différents secteurs et les régions. Typiquement, l’activité est soumise à des fluctuations, alternant les périodes de croissance de quelques années et les périodes de repli. Cette succession de mouvements haussiers et baissiers s’appelle le cycle conjoncturel.

5. STRUCTURE DU PIB ET NIVEAU DE DÉVELOPPEMENT

Le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) est construit sur la base d’une série d’indicateurs associant niveau de développement économique et niveau de développement social et politique, l’indicateur de développement humain (IDH).

Il permet de corriger les informations fournies par la comptabilité nationale en incluant des informations qualitatives. Deux économies à même PIB par tête auront un IDH différent selon leurs différents niveaux d’organisation de la société.

 

Le premier groupe des pays, pour lesquels l’indice de développement humain est élevé, présente tous une structure de production

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similaire, avec une importance prépondérante des services (plus de 60% du PIB). La très faible part représentée par les activités agricoles, y compris la pêche et la sylviculture, est caractéristique des pays fort à fort développement économique.

Dans les pays à faible valeur de l’IDH, en revanche, l’agriculture reste un secteur très important. De plus, une partie de l’activité de production des ménages n’est pas enregistrée, ce qui biaise les répartitions sectorielles.

CHAPITRE  9  :  OPTIQUE  REVENU  

La valeur créée (VA) au cours du processus de production sera distribuée parmi les différentes unités institutionnelles y ayant contribué. Ce sont les revenus issus de l’activité de production, qui permettront par ailleurs d’acquérir ce qui aura été produit.

1. RELATION ENTRE PIB ET REVENU Rappel : PIB = une mesure de valeur ajoutée produite par l’appareil productif intérieur. En échange de cette production de VA, les facteurs de production capital et travail vont être rémunérés. L’ensemble de la VA ne sera cependant pas répartie entre les facteurs de production → il faut prévoir le remplacement de l’appareil productif usé dans le processus de production = les amortissements ou la consommation de capital fixe. Lorsque l’on déduit de PIB les amortissements, on obtient le produit intérieur net (PIN) :

PIB – amortissements = PIN Pour calculer le produit intérieur, qu’il soit net ou brut, on utilise les prix tels qu’ils sont pratiqués sur le marché, c'est-à-dire incluant les impôts divers qui s’appliquent à la production. Lorsque l’on déduit du produit intérieur les taxes et que l’on y ajoute les subventions, on obtient le produit intérieur au coût des facteurs, c'est-à-dire ne tenant compte que de la rémunération des facteurs de production.

PINPM = PINCF + (Ti + Subv)

Le PIN au coût des facteurs est donc composé de la rémunération des facteurs de production :

- rémunération des salariés ; - revenus mixtes nets ; - excédent net d’exploitation.

Page 63: Résumé ECOPOL

63    

L’excédent brut d’exploitation : C'est une façon de mesurer les bénéfices ou profits réalisés dans l'entreprise. Il est ce qui reste de la valeur ajoutée (la valeur nouvelle créée par la production) après la distribution des salaires (directs et indirects, c'est-à -dire y compris les cotisations sociales) et le paiement des impôts liés à la production. On dit que l'E.B.E. mesure le profit brut de l'entreprise car, sur ce profit, l'entreprise va payer des impôts (l'impôt sur les bénéfices).

Donc : E.B.E. = Valeur ajoutée - (salaires cotisations sociales, subventions et impôts liés à la production) Excédent net d’exploitation (rémunération des entreprises, profit net donc en défactant les amortissements). Il s’agit de l’excédent (ou le déficit) sur les activités de production avant prises en compte des intérêts, loyers ou charges que l’unité productrice doit payer ou recevoir sur les actifs qu’elle a empruntés ou dont elle est propriétaire. C’est la différence entre ce qu’elle vend et ses couts de production. Il correspond au revenu que les unités retirent de l’utilisation par elles-mêmes de leurs actifs de production. C’est donc la rémunération du facteur de production capital.

PIB (pm) = produit intérieur brut au prix du marché A = amortissements (Ti – Subv) = Excédent Brut d’exploitation = Valeur ajoutée - (salaires cotisations sociales, subventions et impôts liés à la production) Subv = subventions PIN (cf) = produit intérieur net au cout des facteurs Yn(K,L) = revenus mixtes nets ENE : excèdent net d’exploitation Y(L)= rémunération du travail EBE= excédent brut d’exploitation

C'est-à-dire que le PIN est la somme de la rémunération des salariés, de l’excédent brut d’exploitation, des revenus mixtes bruts et des impôts liés à la production nets des subventions à la production.

Le PIB est équivalent à la notion de revenu intérieur brut

REVENU NATIONAL BRUT (RNB) = PIB + revenus primaires à recevoir du reste du monde + revenus primaires à payer au reste du monde.

En première approximation, le revenu national est la quantité de richesse dont peuvent disposer chaque année les habitants d'un pays sans s'appauvrir et sans en compromettre le revenu des années suivantes – c'est-à-dire en laissant intactes les sources de ce revenu.

PM CF i

L K,L i

L K,L i

PIB PIN +A+(T Subv) Y ENE+ Yn A+(T Subv) =Y EBE+ Y +(T Subv)

= −

= + + −

+ −

Page 64: Résumé ECOPOL

64    

Cette définition du revenu national suppose que l'on distingue, - d'une part, l'ensemble de la richesse existant dans un pays à un instant donné

(bâtiments, machines, terres, etc.), qui constitue un stock – les comptables parlent à ce propos de « patrimoine » –,

- et, de l'autre, la richesse nouvellement produite, disponible chaque année, qui est un flux, appelée revenu ou production.

En outre, il est usuel de distinguer le revenu national brut – celui que reçoivent effectivement les personnes qui participent à la production – du revenu national net – ce qui leur reste lorsqu'on met de côté ce qui est nécessaire pour maintenir en l'état le patrimoine. La notion de revenu national est inséparable de celle de production. En effet, la production donne lieu à deux flux : celui des biens et services (appelé souvent produit), et celui des revenus distribués à ceux qui participent à cette production. REVENU NATIONAL NET = revenu national brut – consommation de capital fixe

Rappel de la notion de revenu disponible : Outre les facteurs de production, une économie peut bénéficier de transferts qui s’ajouteront au revenu national pour former le revenu disponible, c'est-à-dire le revenu dont l’économie dispose pour ses dépenses de consommation, d’investissement et pour son épargne. Le revenu disponible se répartit entre la consommation et l’épargne. Cette épargne se répartit entre les investissements, les variations des stocks et les amortissements (souvent très important) REVENU NATIONAL DISPONIBLE BRUT = RNB + transferts courants à recevoir du reste du monde – transferts courant à payer au reste du monde

Exemple :

Donc, 288089 + 4903 – 1351 – 1774 + 812 + 32469 - 32445 = 290703 La partie de ce revenu disponible qui n’est pas consommée constitue l’épargne brute.

EPARGNE BRUTE = revenu national disponible brut – dépenses de consommation finale

Cette épargne peut être suffisante, excédentaire ou insuffisante par rapport aux besoins en matière d’investissements, d’amortissements compte tenu des éventuels transferts en capitaux de et vers le reste du monde. L’économie peut avoir un besoin net de financement ou un excédent.  

Produit intérieur brut (D.1+B.2g+B.3g+D.2+D.3) 288089 Rémunération des salariés reçue du reste du

monde (D.1) 4903 Rémunération des salariés payée au reste du

monde (D.1) 1351 Impôts sur la production et les importations

payés au reste du monde (D.2) 1774 Subsides reçus du reste du monde (D.3) 812

Revenus de la propriété reçus du reste du monde (D.4) 32469

Revenus de la propriété payés au reste du monde (D.4) 32445

Revenu national brut (aux prix du marché) 290703

Page 65: Résumé ECOPOL

65    

PIB et RNB – Luxembourg

2. LES COMPOSANTES DU REVENU NATIONAL  

2.1. Rémunérations des salariés : YL

2.1.1. Rémunérations et salaires

Rémunération des salariés (YL): Les salariés sont engagés dans les liens d’un contrat de travail, formel ou informel, pour exercer une activité productrice de valeur dans le cadre d’un lien de subordination. Il perçoit une rémunération, un salaire qui correspond à la masse salariale. YL se scinde en deux parties : 146 700.3

1) Salaires et traitements bruts : WB 108 373.0 2) Cotisations sociales à charge des employeurs : 38 327.3

YL = WB + Cotisations employeurs Où YL = rémunération du travail et Wb = salaires bruts

Masse salariale = Wb (salaires bruts) + cotisations employeurs – Point de vue de l’employeur : coût salarial – Point de vue macroéconomique : masse salariale Les cotisations sociales représentent 35% des salaires et traitements bruts.

Page 66: Résumé ECOPOL

66    

Le salaire brut ≠ salaire perçu par les salariés → Il faut encore compter le précompte professionnel, qui correspond approximativement à l’impôt que le salarié devra payer en fin d’années sur ses revenus du travail. Ce précompte est variable selon les salaires et traitements puisque le système d’imposition belge est progressif : les taux d’imposition sont croissants avec le revenu.

2.1.2. Le Système de sécurité sociale et salaire indirect Origine de la sécurité sociale : caisses de solidarité, de chômage, de maladie, de pension, volontaires instituées

- par les salariés - par les employeurs (caisses de pensions, caisses d’allocations familiales, etc)

Progressivement, il y a mise en place d’institutions d’assurances obligatoires pour éviter le risque éventuel de se retrouver sans revenus, sans emploi, sans pension, etc.

è Cette cotisation fait partie du salaire, c’est ce qu’on appelle le salaire indirect. Il sert à payer toutes les allocations, pensions, etc.

Salaires indirects (Wind)= cotisations employeurs + cotisations salariés

Sans ce système de cotisation, les salariés auraient à débourser une partie de leur salaire à des caisses d’assurances privées. Une partie du salaire devrait donc tout de même être déboursée pour ce genre de choses.

Une partie du salaire est donc versée à l’ONSS qui a pour mission, sur la base des cotisations sociales et du financement de l’Etat, de redistribuer aux différents organismes de gestion de la sécurité sociale les montants leur permettant d’octroyer aux assurés sociaux les indemnités auxquelles ils ont droit : allocations maladie et remboursement des soins de santé, allocations de chômage, pensions de retraite et de survie, allocations familiales,… ð Gestion par les pouvoirs publics et les interlocuteurs sociaux : ONSS (office national de

sécurité sociale) en Belgique

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Financement de la sécurité sociale :

Systèmes et financement différents

- Cotisations surtout : B, NL, Gr - Fiscalité surtout : Dk, Irl, UK. Le système n’est pas basé sur les cotisations, mais sur

l’impôt. En Belgique, c’est un système de cotisations qui prévaut. Le système à une double fonction de redistribution : La première se confond avec celle de la solidarité entre actifs occupés et chômeurs, jeunes et retraités, etc. Logique redistributive : on prélève des cotisations sur les salaires et on les redistribue selon les risques et les besoins :

Actifs à Inactifs : malades, chômeurs, retraités La seconde tient compte des différences de revenus : les cotisations sont proportionnelles aux revenus alors que les allocations sont fonction du risque. Ces cotisations sont proportionnelles au revenu, ce qui n’est pas le cas des allocations qui ne sont que partiellement proportionnelles. Transferts : stabilisateurs automatiques Cf effets de la crise financière en Belgique : les transferts ont atténué les effets négatifs en termes d’emploi, de consommation des ménages, de croissance.

Il faut savoir en gros la répartition, sans connaitre les chiffres. On remarque que le plus gros sont les soins de santé.

Structure des dépenses de sécurité sociale en Belgique en 2005

Soins de santé 37 % Pensions 30 % ONEM (chômage, interruption de carrière, prépension) 17 % Allocations familiales 7.8 % Invalidité 7 % Maladies professionnelles 0.7% Accidents de travail 0.5 %

On ne considère pas que les impôts directs versés par les travailleurs (IPP : impôts sur les personnes physiques) constituent un « salaire indirect » parce qu’ils financent des dépenses

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de l’Etat (administrations publiques, enseignement, forces armées…) et qu’ils ne reviennent pas que dans l’escarcelle des salariés. On comprend bien toutes ces discussions sur le vieillissement de la population. Les personnes âgées de nos jours sont en effet la génération du baby-boom et l’espérance de vie a augmenté énormément en l’espace de 20 ans. Cela va gonfler le poste des pensions. Mais en plus, puisqu’ils vivent longtemps, ils seront plus longtemps malades, donc influence sur les soins de santé.

Le financement alternatif : si on diminue les cotisations de la sécurité sociale, il faut compenser cette diminution des recettes. Cela a été fait par un transfert d’une partie de la TVA, etc. Tout cela finance les réductions de cotisations. Ces financements alternatifs représentent 21% du financement de la sécurité sociale.

2.1.3. Coût du travail et réduction des cotisations employeurs L’écart entre le salaire brut et le salaire net (salaire poche) est appelé le coin parafiscal. C’est en jouant sur cet écart que les pouvoirs publics belges ont, depuis les années 80, pris une série impressionnante de mesures visant à réduire le coût salarial sans que cela ait d’effet sur le salaire perçu par les salariés. Ces mesures s’inscrivent dans deux logiques, ayant chacune un objectif.

ü Compétitivité externe des entreprises : diminuer le prix de leur production pour conquérir le marché extérieur.

– Réductions ciblées sur secteurs ou activités (travailleurs âgés, etc.). Cf. accord gouvernemental sur les transferts de compétences où notamment la grosse partie des réductions ciblées à été rétrocédée aux régions.

– Réductions générales qui s’appliquent à tous les salariés de la même façon ü Accroître la demande de travail des entreprises

Élasticité de la demande de travail par rapport au salaire est beaucoup plus forte quand on considère les peu qualifiés (bas salaires) que quand on considère les hauts salaires. On cible alors les cotisations sur les bas salaires parce que l’élasticité de la demande de salaire était plus forte pour les peu qualifiés.

ü Favoriser l’emploi des peu qualifiés Les réductions des cotisations sociales ont également été utilisées pour favoriser l’emploi de certaines catégories de salariés défavorisées sur le marché du travail. L’élasticité de la demande de travail peu qualifié est plus élevée que celle pour les travailleurs qualifiés : une baisse équivalente du coût du travail aura un effet plus important sur la demande de travail des non-qualifiés que sur la demande pour les travailleurs plus qualifiés.

2.1.4. Effets sur l’emploi de ces mesures

Mais ces politiques sont très couteuses et leurs effets ne sont pas ceux attendus, ni même évidents :

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ü Compétitivité externe 3 Principaux partenaires : FR, Nl, GE. Ceux-ci ont fait la même chose que la Belgique, mais si tous diminuent il n’y a aucun gain en termes de compétitivité.

ü Accroissement de la demande de travail – Incertitude et imprécisions : valeur des élasticités, emploi et profit – Mesures similaires dans les autres pays – Multiplicité et complexité (cf débat actuel sur simplification) : réductions ciblées ou

générales

2.1.5. Réduction des cotisations de sécurité et financement

L’ensemble des mesures de réduction ont induit une modification sensible de la structure du financement de la sécurité sociale et de la structure des cotisations : la part des cotisations versées par les employeurs diminue, alors que la part des cotisations à charge des salariés s’accroît dans le financement.

2.2. Revenus mixtes

Les revenus mixtes sont perçus par les entrepreneurs individuels et les membres des professions libérales qui apportent leur activité à la fois le facteur travail et le facteur capital (bénéfices des entrepreneurs individuels, honoraires des professions libérales…). C’est la rémunération du travail effectué par le propriétaire d’une entreprise qui n’est pas une société. Revenu mixte (YK + L) car YK et YL ne peuvent pas être scindés. La rémunération du travailleur ne peut être distinguée du profit du propriétaire en tant qu’entrepreneur.

2.3. Excédent brut (net) d’exportation

Il s’agit de l’excédent (ou le déficit) sur les activités de production avant prises en compte des intérêts, loyers ou charges que l’unité productrice doit payer ou recevoir sur les actifs qu’elle a empruntés ou dont elle est propriétaire. Il correspond au revenu que les unités retirent de l’utilisation par elles-mêmes de leurs actifs de production. C’est donc la rémunération du facteur de production capital.

3. EVOLUTION DES PARTS RELATIVES DES DIFFÉRENTES

COMPOSANTES DU REVENU INTÉRIEUR  

Attardons-nous sur la rémunération des salariés sur une longue durée (en ordonnée on a la part de la rémunération des salariés dans le PIB). On remarque que début des années 70 on était à un niveau assez bas (47%). 1981 on arrive à un

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plafond de (57%). Ensuite, chute très rapide pour arriver à (50%) et depuis stabilité.

La rémunération par tête a relativement diminué → les salariés ont moins bénéficié de la croissance économique

4. REVENU NATIONAL ET REDISTRIBUTION : LE REVENU DISPONIBLE La notion de revenu disponible permet de corriger le revenu national en tenant compte des transferts net de revenu dont l’économie nationale peut bénéficier. Un exemple est celui des mécanismes de subvention au sein de l’Union européenne. Son budget est constitué par les versements des différents Etats membres à la commission. Celle-ci le répartit ensuite, net des frais de fonctionnement, aux différents Etats membres en fonction d’une série de critères et de secteurs d’interventions. En ce qui concerne le Belgique, la différence entre revenu national et revenu national disponible est faible.

Au sein de l’économie nationale, les différentes unités institutionnelles disposent de revenus, qu’on appelle les revenus primaires. Ceux-ci sont constitués des éléments :

- du revenu national (rémunération des salariés, excédent d’exploitation) - des revenus de la propriété

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Ils sont l’objet de prélèvements fiscaux et parafiscaux qui vont permettre de redistribuer une partie du revenu primaire entre les unités institutionnelles. Ces opérations sont enregistrées dans les comptes de distribution secondaire du revenu.

Depuis 1995, la croissance du revenu disponible est plus faible que celle du solde des revenus primaires ; la redistribution des revenus est devenue plus défavorable aux ménages : les transferts nets envers les ménages ont diminué depuis cette date.

Evolution du solde des revenus primaires, du revenu disponible et disponible ajusté des ménages et du PIB en termes réels- prix de 1998

De 1985 à 1995, les revenus primaires et disponibles ont crû d’environ 30% alors qu’entre 1995 et 2005, l’accroissement n’a plus été que de 10% alors que durant la même période, le PIB s’est accru d’à peu près 30%. Le revenu disponible ajusté qui figure dans le graphe

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72    

5.00%

7.00%

9.00%

11.00%

13.00%

15.00%

17.00%

19.00%

1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003

en %

du

reve

nu d

ispo

nibl

e

Taux d'épargne des ménages

incorpore dans le revenu disponible les remboursements de frais médicaux et les dépenses de santé « gratuites » dont bénéficient les ménages.

4.1. Revenu disponible et épargne Le revenu disponible des ménages n’est pas entièrement utilisé aux dépenses de consommation, une partie sera épargnée. Le taux d’épargne est le rapport entre l’épargne et le revenu disponible.

Pour les ménages, ce taux est en chute depuis 1993. Cette diminution signifie que les ménages ont préféré augmenter leur consommation au détriment de l’épargne. (le taux est passé de plus de 17% à 7%)

Yd-Cfinale = S

𝐄𝐩𝐚𝐫𝐠𝐧𝐞𝐘𝐝

= 𝐭𝐚𝐮𝐱  𝐝′𝐞𝐩𝐚𝐫𝐠𝐧𝐞

4.2. Les inégalités dans la distribution du revenu

Distribution des salaires : le salaire varie en fonction du niveau de qualification, ancienneté, niveau de responsabilité, profession exercée.

Distribution des revenus

- actifs financiers ou immobiliers qui leur procurent des revenus importants, - aucun actif et ne peuvent compter que sur le revenu du travail ou les transferts

sociaux

4.2.1. Indicateurs d’inégalité : indice de GINI calculé à partir d’une Courbe de Lorenz

Il indique dans quelle mesure la répartition du revenu entre les individus ou les ménages d’un pays s’écarte de l’égalité parfaite. On construit pour cela une courbe de Lorenz qui met en regard les pourcentages cumulés du revenu total et les nombres cumulés de personnes percevant ce revenu, en commençant par les individus ou les ménages les plus pauvres.

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è L’indice de Gini mesure la zone située entre la courbe de Lorenz et une droite hypothétique représentant l’égalité absolue. Il oscille entre 0 et 1,0.

On classe la population par niveau de revenu. Ceux qui gagnent le moins sont à gauche, ceux qui gagnent le plus à droite.

De A à B = pourcentage des ménages qui perçoivent un revenu De A à D = pourcentage du revenu national ð Si toute la population avait le même revenu, on n’aurait pas une courbe mais la droite à

45 degrés. Plus la répartition est inégalitaire, plus la courbe va se creuser.

Quand deux courbes de Lorenz se croisent, il est difficile de déterminer quelle répartition est la plus égalitaire. On recourt alors aux coefficients de Gini :

On pose la superficie du carrée ABCD est égale à 1

Gini = 1 – 2 × ( A × CB )

AC = égalité parfaite = G = 1 – 2 (1 / 2 ) = 0

ABC = inégalité totale = G = 1 – 0 = 1

Par conséquent 0 ≤ G > 1

Généralement, l’indice de Gini est fortement corrélé avec le niveau de PIB/hab. Les pays les plus riches sont également ceux où l’inégalité dans la distribution des revenus est la plus faible

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74    

4.2.2. La pauvreté

Taux de pauvreté

Les taux de pauvreté sont une autre façon d’approcher l’inégalité dans la distribution des revenus. Ils peuvent être calculés de plusieurs façons :

- taux de pauvreté absolue - taux de pauvreté relative.

Les premiers sont calculés par rapport à un niveau de revenu jugé acceptable, sans référence nécessaire à la distribution générale des revenus. Par exemple à un niveau de revenu nécessaire pour acquérir un panier de biens et services jugé nécessaire. Dans la plupart des cas, les taux de pauvreté sont calculés de manière relative. On considérera qu’un individu est pauvre si son revenu se situe en dessous d’un pourcentage du revenu moyen ou du revenu médian d’une population donnée. Généralement, on fait référence au revenu médian car contrairement à la moyenne, il est moins sensible aux valeurs extrêmes de la distribution des revenus.

Différentes mesures de la pauvreté relative et monétaire Pauvreté absolue par rapport à un panier de biens standards (en dessous de x milliers par an, on est considérés comme pauvre) Pauvreté relative (en termes de comparaison de distribution de revenus ils se trouvent dans la partie gauche) : fonction de la position des individus dans la distribution des revenus : un pauvre danois sera peut-être surement plus riche qu’un riche bulgare. Le taux de pauvreté Pourcentage de la population ayant un revenu inférieur à 60% du revenu médian (valeur qui partage la population en deux, donc ce n’est pas la même chose que la moyenne). Donc ceux qui gagnent moins que 60% sont considérés comme pauvres. L’intensité de pauvreté Ecart de pauvreté moyen : différence entre le revenu moyen des pauvres et le seuil. Calcul du revenu moyen de ces pauvres et comparaison au seuil de pauvreté. – mesuré en

valeur absolue : montant du transfert qu’il faudrait en moyenne verser à chaque individu vivant dans un ménage pauvre pour que tous atteignent le seuil de pauvreté pourcentage du seuil.

On veut voir si on est proche des gens qui gagnent très peu ou plutôt des gens proches du seuil de pauvreté.

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Incide de Sen - Tenir compte simultanément

- de la proportion de pauvres, T - de l’intensité de la pauvreté I (rapport entre revenu moyen des pauvres par rapport

au seuil de pauvreté) - de l’inégalité de répartition des revenus parmi les pauvres G

Le fait qu’il y ait un système de sécurité sociale diminue fortement le taux de pauvreté (conclusion après observation du tableau montrant les situations avant et après la mise en place d’une sécurité sociale) C’est dans les pays où le PIB est le plus important que l’inégalité de distribution de revenus est la plus faible.

T taux de pauvreté; T p/n où p est le nombre de pauvres et n la population totale

I intensité de pauvreté; I (z-m)/z où m est le revenu moyen des pauvres

G indice de Gini calculé sur la sous-populati

= =

= =

= on des pauvres;

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CHAPITRE  10  :  OPTIQUE  DES  DEPENSES  

Dépense de consommation finale est composée de 3 éléments

- Dépenses de consommation finale des ménages qui représente 52% du PIB : ce sont les dépenses de consommation de biens et services des ménages.

- Dépenses de consommation finale des ISBLSM qui représente 1% du PIB : il s’agit de la production des ASBL au service des ménages.

- Dépenses de consommation finale des administrations publiques : les services publics prestent une série de services considérés comme une consommation finale.

+ Formation brute de capital inclut : - Formation brute de capital fixe - Variation des stocks - Acquisitions moins cessions d'objets de valeur

= Total des dépenses nationales

+ Exportations de biens et de services

= Total des dépenses finales

- Importations de biens et de services

= Produit intérieur brut

Dépense de consommation finale +formation brute de capital = Total des dépenses nationale

Pourcentage PIB Dépense de consommation finale (P.3) 75.98% Dépenses de consommation finale des ménages 52.10% Dépenses de consommation finale des ISBLSM 0.95% Dépenses de cons.finale des adm. publiques 22.93% Formation brute de capital (P.5) 19.99%

Formation brute de capital fixe 18.83% Variation des stocks 1.16%

Total des dépenses nationales 95.98% Exportations de biens et de services (P.6) 83.83% Total des dépenses finales 179.81% Importations de biens et de services (P.7) 79.81%

p.m. Exportations nettes de biens et services 4.02% Produit intérieur brut (P.3+P.5+P.6-P.7) 100.00%

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Dépense de consommation finale +formation brute de capital + exportation de biens et services =total de dépenses finales

Dépense de consommation finale +formation brute de capital + exportation

de biens et services – Importations de biens et services = PIB

1. LA CONSOMMATION PRIVEE (C)

1.1. Les déterminants de la consommation

1.1.1. Consommation et revenu

« Les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que leur revenu croît, mais non d’une quantité aussi grande que l’accroissement du revenu » (Keynes). En d’autres termes, (C) étant le montant de la consommation et (Y) celui du revenu, (C) est du même signe que (Y) mais d’une grandeur moindre.

∆𝐶∆𝑌

> 0  𝑒𝑡∆𝐶∆𝑌

< 1  

- En période normale (1947 à 1970) → la conso privée reste proche de Yd,h (revenu

moyen disponible). L’écart entre les deux est petit aux USA, car (s) est très faible. - 1929-1940 : grande crise de 29-33. Le PNB et Y chutent fortement et stagnent à un

niveau bas jusqu’en 1940. Les ménages consomment presque tout leur revenu : C et Yd,h se confondent (C = Yd,h). En temps de guerre et juste après, le gouvernement américain a instauré un système de rationnement qui abaisse le niveau de consommation → il se dégage une épargne forcée qui permet de financer l’effort de guerre.

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78    

- A partir des années 40’ : l’écart entre le PIB et Yd,h se creuse. Les autres postes de la demande finale prennent de l’ampleur : la consommation publique et les investissements → phénomène classique que l’on retrouve dans tous les politiques économiques occidentales.

Cette fonction de consommation fait dépendre la consommation privée des ménages du revenu national. Or certaines composantes du revenu national n’ont pas d’incidence sur le revenu des ménages. En revanche, l’IPP frappe le revenu des ménages. Ces derniers bénéficient également du relief. Il est donc préférable d’établir une relation entre conso privée et revenu disponible des ménages.

Analyse du graphe : L’une des relations économiques fondamentales au niveau macroéconomique est ce que l’on appelle la « fonction de consommation ». Il s’agit de voir s’il existe une relation mathématique fonctionnelle entre la consommation privée des ménages et le revenu. On voit effectivement dans ce graphique historique que la consommation qui se retrouve dans la partie inférieure du graphique évolue de manière quasi parallèle au PMB (ancienne terminologie du PIB). Tous deux évoluent de manière très proche, d’autant plus que si l’on compare les revenus disponibles, les droites sont encore plus proches. Il existe donc une relation assez étroite entre ces deux grandeurs. Cela permet d’estimer la fonction de consommation qui dit que la consommation privée est égale à un coefficient (a) auquel on ajoute un autre coefficient (c ; propension marginale à consommer) multiplié par le revenu (Y).

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79    

Il se fait, qu’à une constante près, le Yd,h dépend de Y, soit :

 Y!,! = gY                        (1) Si la consommation privée est mise en relation avec Yd,h , on obtient :

𝐶 = 𝑎 + 𝑏Y!,!            (2) En remplaçant Yd,h par sa valeur dans l’équation (1), on obtient :

 𝐶 = 𝑎 + 𝑏𝑔𝑌 Si bg = c, on obtient :

𝑪 = 𝒂 + 𝒄𝒀 Il en découle deux autres notions :

𝑪 =  𝑪𝒀  :  Propension  moyenne  à  consommer

𝒄 =∆𝑪∆𝒀 ∶ Propension  marginale  à  consommer

La fonction de conso keynésienne se vérifie vraisemblablement pour les pays de l’OCDE. Elle n’est pas universelle. Quand le revenu moyen d’un pays est relativement bas, une hausse du revenu peut engendrer immédiatement une hausse de la consommation. Mais dans les pays où le niveau de vie est élevé, d’autres éléments que le revenu, déterminent la consommation privée. Une hausse des taux d’intérêts peut stimuler la propension à épargner et freiner l’achat à crédit de biens de consommation durables.

1.1.2. L’élasticité revenu Plus le revenu disponible du ménage est élevé, plus ce ménage pourra consommer. Mais l’augmentation du revenu n’entraîne pas un accroissement de la consommation de tous les produits dans les mêmes proportions. Si un ménage voit son revenu augmenter, il n’achètera sans doute pas plus de pain, mais il consommera davantage de loisirs. On peut ainsi rechercher comment évolue la consommation de chaque type de biens ou de services lorsque le revenu varie. On définit alors pour chaque produit une élasticité de la demande par rapport au revenu ou élasticité-revenu, qui représente la sensibilité de la demande pour un produit à l’augmentation (ou à la diminution) du revenu.

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𝑬𝒓 =𝐕𝐚𝐫𝐢𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧  𝐝𝐞  𝐥𝐚  𝐜𝐨𝐧𝐬𝐨𝐦𝐦𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧  (%)  

𝑽𝒂𝒓𝒊𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏  𝒅𝒖  𝒓𝒆𝒗𝒆𝒏𝒖  (%) =∆𝑪∆𝒀

L’élasticité –revenu est un rapport entre la variation de la consommation du produit considéré et la variation du revenu. Par exemple, si la demande de pain diminue de 2% lorsque le revenu augmente de 3%, on a :

Er = -2% / + 3% = -0,66

- Un signe positif de l’élasticité-revenu signifie qu’une augmentation du revenu induit une augmentation de la demande du produit : c’est le cas le plus général.

- Un signe négatif correspond au cas d’une consommation qui diminue lorsque le revenu s’accroît.

Cette notion d’élasticité-revenu permet alors de classer les biens :

- Biens inférieurs : ceux dont la consommation diminue avec l’augmentation du revenu (Er>0). Il s’agit de produits comme le pain, la margarine, la pomme de terre, etc.

- Biens supérieurs : ceux pour lesquels une augmentation du revenu induit une augmentation de la consommation plus que proportionnelle (Er>1). Cela signifie que la part de ces biens augmente dans le total de la consommation (exemple de la santé, loisirs, etc.)

- Biens normaux : (0<Er<1) ceux pour lesquels l’augmentation du revenu implique une hausse moins que proportionnelle de la demande.

1.1.3. Consommation, revenu et patrimoine du ménage

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Ando et Modigliani ont développé une fonction de consommation qui postule que les ménages désirent maintenir à travers leur existence un niveau de consommation relativement stable à formulation d’une théorie du « cycle de vie ». Quand un ménage entre sur le marché du travail, il voit son revenu disponible croître rapidement. Sa conso augmente légèrement et il épargne beaucoup pour ses vieux jours. Dès lors, le ménage désépargne une fois arrivé à l’âge de la pension. Toute l’accumulation de ses épargnes lui permet de constituer un patrimoine qui atteint son sommet à la retraite. Pour ensuite manger son capital pour maintenir sa conso à un niveau stable.

Fonction de conso de Modigliani :

𝑪 = 𝒂.𝑲𝒉 + 𝒃.𝒀𝒗

Kh : le capital des ménages

Yv : revenu du « cycle de vie » qui correspond approximativement aux revenus disponibles moyens des ménages depuis l’entrée sur le marché du travail jusqu’au décès.

Pour les revenus faibles, on peut supposer Kh = 0, du coup la fonction rejoint à peu de chose près, celle de Keynes.

• Critique de la fonction de Modigliani :

- le comportement des ménages relatif au choix « consommation versus épargne » est certainement fonction du système de sécurité sociale du pays. Il faut donc ajouter une variable qui prenne en compte la structure institutionnelle du pays.

- On peut se demander si, en règle générale, les ménages consomment leur capital après l’âge de la retraite.

- ni le modèle de Modigliani ni celui de Keynes ne prennent en compte les crédits à la consommation et les crédits hypothécaires qui financent les achats de logements. Le graphe 38 fait abstraction de ce phénomène. (C > Yd)

- Beaucoup de ménages entrent sur le marché du travail doté d’un certain héritage.

• Estimation pour la Belgique :

Pour la Belgique, à « long terme, la richesse humaine joue un rôle bien plus important dans la détermination du niveau de consommation que la richesse financière, celle-ci étant néanmoins significative. A court terme, la consommation réagit aux variations de ses déterminants, mais les ménages n’ajustent que graduellement leurs dépenses suite à des modifications de leurs revenus ou de leur patrimoine. On peut donc s’attendre à ce que seules les modifications durables aient un impact sensible sur la consommation. Explique que la conso des ménages est beaucoup moins volatile que le PIB.

1.2. Evolution de la consommation finale des ménages (1970-2004)

La conso finale des ménages représente le poste le plus important des dépenses finales. Entre 1970 et 2004, elle se situait aux environs de 52% du PIB.

La dépense de consommation finale recouvre les dépenses consacrées par les unités institutionnelles résidentes à l'acquisition de biens ou de services qui sont utilisés pour la

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satisfaction directe des besoins individuels ou collectifs des membres de la communauté : comprend la consommation privée et la consommation publique (ancienne terminologie)  

Elle suivi généralement une évolution comparable à celle du PIB. La croissance importante de la part de la consommation privée au cours de la première moitié des années 80 s’explique principalement par la chute rapide que connaîtra la consommation des administrations publiques durant ces années. L’autre élément qui explique cette croissance se trouve dans le graphe ci-dessous. La récession de 1981-1982 ne se répercutera que partiellement dans la conso des ménages, qui restera légèrement positive alors que le taux de croissance du PIB sera négatif : - 3%

Croissance de C et du PIB - Belgique

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L’évolution de la consommation des ménages apparaît comme moins volatile que celle du PIB : en période de haute conjoncture, sa croissance est généralement moins soutenue que celle du PIB et en période de récession, elle résiste mieux que les autres composantes de la demande finale. Elle est donc facteur de croissance lorsque la conjoncture est basse alors qu’elle modère la croissance en période de haute conjoncture.

Evolution de la part de la consommation privée 1970-2004

Le tableau montre que si la consommation en termes réels s’est accrue de 16,5% entre 1995 et 2005, le revenu disponible n’a crû que de 3,4% sur la même période. Les ménages ont maintenu un niveau de consommation élevé, contribuant ainsi au maintien des taux de croissance économique, mais au détriment de leur taux d’épargne.

Entre 1980 et 2003, l’évolution des différentes dépenses, calculées en base 100 pour la première année. On voit notamment que les deux postes qui ont cru considérablement entre 1980 à 2003 sont les exportations et les importations du point de vue de l’optique des dépenses de la comptabilité nationale. On est passé de 100 à 250 en une vingtaine d’années. (Cf. le commerce extérieur est un point essentiel pour la Belgique)

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Consommation finale des ménages

100,0

100,0 101,4 104,5 105,4 110,7 111,6 111,6 112,5 114,7 116,5

Revenu disponible

100,0

97,2 97,2 99,7 100,3 103,7 105,8 104,2 101,8 101,6 103,4

Epargne (en % du PIB)

19,2%

17,0% 15,8% 15,3% 15,1% 13,8% 14,8% %

13,5% 10,8% 8,8% 9,0%

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84    

2. LA DEPENSE DE CONSOMMATION FINALE DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES

Comprend deux catégories de dépenses :

• La valeur des biens et services produits par les administrations elles-mêmes à des fins autres que la formation de capital pour compte propre. Les administrations produisent des biens et des services (enseignement, justice…). Cf. chapitre 5 : Quelle est la valeur des services publics ? Il est difficile de l’estimer. La façon dont on les estime est généralement via la rémunération des administrations.

• Les achats par les administrations de biens et services produits par les producteurs marchands en vue de les fournir – sans transformation – aux ménages au titre de transferts sociaux en nature. Ce sont des postes de la consommation publique, des achats qui sont faits par les administrations publiques, de certains types de biens et qui sont refournis aux ménages au titre de transferts sociaux en nature sans qu’ils ne soient transformés. Ex : CPAS.

2.1. Consommation publique – ou consommation offerte par les administrations publiques – et PNB

Une partie de la consommation est offerte par l’administration publique, ce n’est donc pas ce qu’elles consomment mais ce qu’elles apportent en termes de consommation finale. Cette consommation publique a évolué de manière assez sensible. Entre 1948 et le début des années 70, on a eu une forte croissance de la consommation publique due, entre autres éléments, au fait que toutes les dépenses d’enseignement se sont accrues (baby-boom donc nécessité de développer l’enseignement), tout comme les dépenses de santé.

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A partir de 1981, la consommation publique a diminué fortement en raison d’une forte période de récession. Dans le système SEC 95, on distingue, dans la consommation finale des administrations publiques, les transferts sociaux en nature et les dépenses collectives. Le premier groupe s’ajoute à la consommation finale des ménages pour former la conso effective finale des ménages.

2.2. Consommation finale des administrations publiques et comptes des administrations publiques

Ne pas confondre : – Dépenses de consommation finale des administrations publiques : 83.7

milliards d’€ en 2009 (représente environ 54% des dépenses totales) – Dépenses des administrations publiques : 171.3 milliards d’€ en 2009

Les recettes des administrations publiques sont constituées des :

- recettes fiscales et parafiscales - revenus de la propriété - ventes de biens et services produits - transferts en provenance des autres secteurs

Les dépenses comportent :

- les dépenses courantes - les dépenses en capital - les charges d’intérêt.

Rem : effet boule de neige : dans une période de taux d’intérêt élevés et de croissance économique faible, le paiement des taux d’intérêt alimentait et gonflait à lui seul l’encours de la dette publique par rapport au PIB

Secteur effectuant la dépense

Administrations Publiques

ISBLSM Ménages Total

Consommation finale individuelle

Transferts sociaux en nature (santé, éducation, etc.)

Transferts sociaux en nature

Dépense de consommation

Consommation finale effective des ménages

Consommation finale collective

Dépense collective (justice, défense, etc.)

Néant Néant Consommation finale effective des administrations publiques

Total Dépense de consommation finale des APU

Dépense de consommation finale des ISBLSM

Dépense de consommation finale des ménages

Consommation finale effective Dépense de consommation finale

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Pourquoi diminuer déficit et dette publique ? Le gonflement de la dette implique que les pouvoirs publics doivent faire appel au marché des capitaux pour financer ces déficits, faisant ainsi concurrence aux demandes de moyens financiers émanant du secteur privé, surtout pour financer les investissements. C’est ce qu’on appelle l’effet d’éviction : la demande émanant du public évince celle du privé, ce qui est nuisible aux investissements. Un autre effet négatif d’un niveau élevé d’endettement public est de faire pression à la hausse sur les taux d’intérêt, rendant ainsi les investissements plus coûteux. La réduction des déficits et de la dette publique, sont aussi des critères fixés par la Commission européenne pour accéder à l’euro. Les critères de Maastricht portaient sur :

- un déficit public limité à 3% du PIB ; - une dette publique limitée à 60% du PIB ; - un taux d’inflation ne dépassant pas de plus de 1,5% la moyenne des trois meilleurs

pays de l’UE en matière d’inflation ; - un taux d’intérêt à long terme ne dépassant pas de plus de 2 points le taux d’intérêt

moyen des trois pays au taux d’intérêt le plus bas dans l’Union ; - pas de dévaluation dans les trois ans ayant précédé l’entrée dans l’euro.

3. INVESTISSEMENTS : LA FORMATION BRUTE DE CAPITAL FIXE  

Les investissements nets permettent d’augmenter le stock de capital puisqu’une partie sert à renouveler le matériel.

3.1. La composition de la FBCF

FBCF : formation brute de capital fixe est assurée par les entreprises, les ISBLSM, les ménages et les administrations publiques

Investissements nets : financés par l’épargne des :

℘ Ménages. Les investissements des particuliers sont constitués par les investissements en logement.

℘ Entreprises. La FBCF des entreprises inclut l’ensemble des entreprises, non financières, financières et les ISBLSM. L’accumulation de ces investissements constitue le stock de capital qui, combiné au travail au sein des entreprises, permet de produire biens et services.

℘ Etat. La troisième composante, ce sont les investissements des administrations publiques. Ils sont constitués des investissements en équipements publics.

Contrairement à la consommation des ménages dont on a souligné la stabilité par rapport à l’évolution du PIB, les investissements ont un comportement plus volatile. L’ampleur des

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variations est plus importante et les fluctuations ne correspondent pas toujours aux fluctuations conjoncturelles.

3.2. Les déterminants de l’investissement

Le terme déterminant répond à la question : quels éléments déterminent la variation d’un agrégat, en l’occurrence, l’investissement ?

La décision d’investir est multifactorielle : - Le taux de change d’une monnaie nationale

- Le climat général des affaires :

Lorsque les entreprises décident ou pas d’investir, c’est en fonction des prévisions de la croissance économique. Les entreprises investissent dès qu’elles pensent qu’il y aura une reprise de la croissance économique. La perception du climat économique, et surtout de sa propre évolution, sont un des déterminants de l’investissement.

• > 0 : achèvement du marché intérieur en 1992. • < 0 : climat actuel.

Amortissements : financent les investissements de remplacement.

𝐈𝐁 = 𝐈𝐍 + 𝐀

Formation intérieure brute de capital

La formation intérieure brute de capital est l’investissement brut auquel on ajoute les variations de stock car il faut bien comptabiliser le fait qu’une partie de la production n’est pas nécessairement écoulée alors qu’elle a été réalisée. Elle a été produite, c’est pourquoi on considère qu’elle est l’équivalent d’un investissement car elle pourra être utilisée pour d’autres productions.

FIBC = I B + Δ Stocks

I B = Ie + Ih + Ig

Investissements des entreprises (e), investissements des ménages (h) et investissements des pouvoirs publics (g).

Investissements des ménages : Si un agent achète une maison qui a été construite par quelqu’un en 1982, il n’augmente pas le stock de capital car elle existait déjà auparavant. Il y a un simple transfert de propriété. Ce qui va être considéré comme investissement des ménages est le fait de construire une habitation neuve. L’investissement est la formation brute de capital (idée que l’on accroit le capital).

Investissements de l’Etat : Construction de routes, d’écoles, d’auditoires, d’hôpitaux (pas engagement de nouveaux fonctionnaires). Si l’Etat rachète un hôpital existant, ce ne sera pas comptabilisé comme un investissement.

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Investissements des entreprises : De même lorsqu’une entreprise reprend une entreprise (ex : Arcelor Mittal reprend Arcelor, simple transfert de propriété).

3.2.1. Premier déterminant : progrès technique, concurrence et conflits sociaux La concurrence force les entreprises à innover. Des biens d’équipement plus performants permettent soit de hausser la qualité des produits, soit de comprimer les coûts. Quand les pressions revendicatives sont fortes, l’entreprise va tenter de remplacer le facteur travail par le facteur capital. Elle va donc acheter des biens d’équipement plus performants. Progrès technique, concurrence, conflits sociaux débouchent sur les hausses de productivité et donc sur l’investissement.

3.2.2. Deuxième déterminant : le taux d’intérêt Si une entreprise doit emprunter pour investir, sa rentabilité sera écornée par les intérêts à payer. Et si elle n’a pas besoin d’emprunter, elle pourra placer ses fonds et toucher des intérêts (coût alternatif).

I = f(i) Ici nous prenons en considération l’intérêt nominal (i), mais l’entreprise qui doit investir chaque année tiendra également compte de l’inflation à raisonne en termes d’intérêts réels (r) où :

𝑟 = 𝑖 −∆𝑝𝑝                                      𝑜ù  

∆𝑝𝑝 ∶ 𝑡𝑎𝑢𝑥  𝑑′𝑖𝑛𝑓𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

3.2.3. Troisième déterminant : la croissance du revenu national

En croissance économique, l’entreprise est encline à investir. Quand la croissance est rapide, les profits augmentent plus vite. Il s’ensuit que les bénéfices réservés croissent. La capacité d’investir se redresse.

I = 𝛂 ∆Y On appelle cette relation l’accélérateur et les investissements qui découlent d’une croissance de l’économie sont appelés des investissements induits qui dépendent d’une variation du revenu national et non de son niveau. Rappel :

𝑀𝐶𝑂𝑅 =∆𝐾∆𝑂

On sait que I = ∆K et ∆Y = ∆O

𝛼 =𝐼∆𝑌

= 𝑀𝐶𝑂𝑅

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Pourquoi appelle-t-on α le coefficient accélérateur ? Parce que les variations des investissements induits sont beaucoup plus importantes que celles du revenu national. Un changement de Y accélère les modifications de I.

Exemple :

Hypothèses de départ : - Une machine produit 100 unités - Cette machine a une durée de vie de 10 ans - Le stock de machines au départ est de 10 l’année 0. Dans ce stock, une machine a 10

ans d’âge, une deuxième 9, un 3e 8 etc - La firme ajuste son parc de machines à la demande (vente de biens, ligne 1) Le tableau : - Année 1 : pas de modification des ventes, l’usine remplace une machine usée - Année 2 : les ventes doublent → l’entreprise doit acheter 10 nouvelles machines +

remplace une machine obsolète - Année 3 : ventes k de 1 000 unités → achat de 10 machines + en remplace une - Année 4 : ventes ne progressent plus que de 500 unités → achat de 5 nouvelles

machines + une de remplacement - Année 5 : conjoncture stagne → pas d’achat de nouvelles machines mais en remplace

une usée - Année 6 : voit poindre la récession → I = 0

Le doublement des ventes (année 2) induit une multiplication des I par 11. A l’inverse, la simple stagnation des ventes (année 5) induit une division des I par 6 → l’impact de la variation de Y (correspondant aux ventes ici) est donc amplifié, d’où le terme d’accélérateur.

4. LES EXPORTATIONS NETTES (X-M)

4.1. Les catégories des exportations et des importations Exportations : biens et services produits dans l’entité économique et fournis au reste du monde Importations : biens et services produits à l’extérieur et acquis par l’entité économique

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è Dépendance vis-à-vis du reste du monde qui signifie qu’une partie importante des la consommation finale des ménages est constituée de biens importés mais aussi que les biens et services produits en Belgique utilisent largement des biens et services de consommation intermédiaire importés.

è On parle du contenu en importation de la production intérieur Comme il n’est pas possible de distinguer, dans la consommation finale des ménages ou des investissements, ce qui est production intérieure ou importations, on déduit de la somme de la consommation finale des ménages, des administrations publiques, des ISBLSM et des investissements (FBCF) les importations. Par ailleurs, comme ni la consommation finale, ni les investissements réalisés en Belgique ne prennent en compte ce qui a été produit à l’intérieur de l’espace économique belge mais qui a été vendu au reste du monde, on ajoute les exportations :

𝑷𝑰𝑩 = 𝑪𝑭𝒎 + 𝑪𝑭𝒂𝒑 + 𝑪𝑭𝑰𝑺𝑩𝑳𝑺𝑴 + 𝑰 + 𝑿 −𝑴 Les biens restent tout de même la part dominante du commerce intérieur (80% en 2004), ce qui contraste avec la structure de production où les services occupent plus de 70% du total.

Composition du commerce extérieur – Biens et services (2004)

Montre la différence entre ce qu’on exporte en termes de marchandises et en termes de services. La partie dominante sont les exportations et les importations de biens, et ensuite celles des services.

Intra CE= intra communautaire Au niveau extra communautaire : On importe un maximum d’énergétique et on en exporte peu. On importe beaucoup plus de biens de matière première qu’on en exporte.

Part du commerce intracommunautaire dans le total de nos exportations et importations

0.68

0.7

0.72

0.74

0.76

0.78

0.8

1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005

Exportations Importations

intra CE extra CE importations exportations importations exportations biens services biens services biens services biens services Mio € 135923.7 29511.7 146662.9 31310.3 53636 10861 50761.9 12784 % 82.16% 17.84% 82.41% 17.59% 83.16% 16.84% 79.88% 20.12%

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La part du commerce intracommunautaire est largement dominante, bien qu’en décroissance.

- Du point de vue de nos X, cela signifie que nous diversifions nos marchés à l’exportation

- Du point de vue des importations, la diminution de la part intra-communautaire correspond à la fois à la montée en puissance de nouvelles puissances commerciales + (2004-2005) croissance du poids de la facture énergétique dans nos importations

4.2. Les déterminants de X et M

4.2.1. Les exportations

Les X sont fonction de la progression de la demande du reste du monde → le revenu de R va être l’élément déterminant du volume des échanges mondiaux.

- Évolution du commerce mondial - Compétitivité, taux de change, structure des échanges...

4.2.2. Les importations

Les différents postes de la demande intérieure ont un contenu en importations élevé. Toute augmentation de ces différents postes devra logiquement se répercuter en une k des M.

L a consommation finale des ménages et les investissements étant chacun fonction du revenu (ou du produit intérieur), on en déduit que les M sont également fonction du revenu :

𝐌 = 𝐦𝐘

A l’instar de la propension marginale à consommer, cette propension marginale à importer fournit l’augmentation des importations consécutive à un accroissement unitaire du revenu. (m) sera d’autant plus élevée que l’économie est dépendante de son commerce extérieur.

4.3. Evolution du taux d’ouverture des économies belge et européennes

𝐓𝐚𝐮𝐱  𝐝′𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭𝐮𝐫𝐞:  𝐗 +𝐌𝟐×𝐏𝐈𝐁

Sert à mesurer l’ouverture d’un pays, l’importance que représente le commerce extérieur dans un pays. Le taux d’ouverture des E-U et du Japon est très faible, de l’ordre de 12%, celui de la France est de 25% tandis que celui de l’Allemagne est de 32-35%. Le commerce extérieur représente 80% du PIB de la Belgique.

Autrement dit, si l’ouverture d’un pays avec lequel la Belgique entretient de nombreux échanges chute fortement, l’ouverture de la Belgique chutera fortement aussi.

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Taux d’ouverture de la Belgique

Taux d’ouverture le plus important parmi les pays de l’OCDE :

- Sa petitesse - Position géographique centrale - Densité de ses infrastructures en transports

La valeur élevée du To de la Belgique explique que l’économie est fortement sensible à l’évolution de la conjoncture internationale. Tout choc sur les échanges mondiaux, à la hausse ou à la baisse, se traduira très rapidement par des mouvements au niveau de la production intérieure et du revenu national ou intérieur. Une chute brusque de nos X, par exemple de 5%, se traduira dans un 1er temps par une chute du PIB de 4% ; si elle n’est pas compensée par une chute des M.

𝐓𝐚𝐮𝐱  𝐝𝐞  𝐜𝐨𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭𝐮𝐫𝐞:𝐗𝐌×𝟏𝟎𝟎

Le taux de couverture permet de comparer, pour une économie ou un secteur particulier, les exportations et les importations, celles-ci étant mesurées en valeur ou en volume. Il s’exprime en pourcentage.

40.00%

50.00%

60.00%

70.00%

80.00%

90.00%

1970 1973 1976 1979 1982 1985 1988 1991 1994 1997 2000 2003

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CHAPITRE  11  :  UTILISATION  DE  LA  CN  ET  MODÈLE  ÉCONOMIQUE  

1. LES HYPOTHESES DE DEPART

Le gouvernement peut bloquer le mécanisme de l’indexation. En cas de circonstances exceptionnelles ou en cas de dégradation nette de notre position concurrentielle. Nous allons simplifier à l’extrême en supposant que :

- la désindexation est intégrale pendant toute la période ; - les prix augmentent de 12,5% pendant la période de désindexation ; - non seulement les salaires ne sont plus indexés, mais de surcroît aucune hausse

salariale ne vient « compenser » la désindexation dans le cadre, par exemple, de conventions collectives ;

- à chaque stade du raisonnement vaut la clause « toutes choses égales par ailleurs ».  2. CONSÉQUENCES DE LA DÉSINDEXATION

2.1. Effet sur la masse salariale (W) S’il y avait eu indexation totale et en faisant abstraction de certain délais, elle aurait augmenté au même rythme que l’inflation, soit de 12,5%. Par conséquent, la désindexation entraîne un manque à gagner équivalent à : - ∆ W = - (53 818 x 0,125) = - 6 727 Mo €

2.2. Effet sur la consommation privée (C) Quand les revenus des ménages augmentent, la consommation augmente également. La part des revenus affectée dépend de plusieurs critères. Supposons qu’au début des années 1980, le taux d’épargne s’élève à une quinzaine de %. Donc en Belgique, 85% des salaires sont consommés et 15% épargnés. L’influence de la consommation privée est de : - ∆ C = - ∆ W x 0,85 = - 5 702 Mo €

2.3. Effet sur les importations (M) Dans une économie très largement ouverte sur le monde extérieur, les agents économiques importent énormément. Supposons que plus ou moins la moitié des biens de consommation soient importés. Une réduction de la consommation se répercute sur le volume des importations (M). - ∆ M = - ∆ C x 0,50 = - 2 851 Mo €

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La désindexation redresse dans un premier temps la situation en comprimant les importations. Ce qui affecte des agrégats internes, à également un impact sur la situation externe du pays.

2.4. Effet sur l’emploi Quand on produit moins, on utilise moins de facteur de travail. L’emploi va diminuer, par conséquent. De combien d’unités ? La population active occupée s’élève approximativement à 4 millions. Elle a produit plus ou moins 99 157 Mo € en 1982. Une unité de travail a donc produit 25000€. Si la production diminue de 2851 Mo, la PAO diminuera de 115 000 unités : - ∆ L = 115000

2.5. Effet sur les coûts Tout salaire est un revenu pour celui qui le perçoit et un coût pour celui qui le verse. La diminution du « salaire-revenu » s’élève à 12,5% par rapport à une situation où l’indexation aurait été normale. La diminution du coût salariale est identique : 12,5%. L’impact sur les coûts totaux s’élève donc à : - 12,5% x 0,4 = - 5% Les prix diminuent de 5%. Les produits belges deviendront moins chers que ceux de nos voisins. L’économie belge devient donc plus compétitive.

2.6. Effet sur les exportations (X) La réduction des prix redresse la compétitivité et stimule l’exportation. Mais quand les prix diminuent de 1%, va-t-on exporter 1% en plus ? Non, les prix ne sont pas les seuls éléments qui interviennent. Quand les prix des produits exportés diminuent de 1%, les quantités exportées croissent de 0,5%. Cette notion s’appelle «élasticité ». La diminution des prix à l’exportation est de 0,05. L’accroissement des quantités exportées s’élève en % à 0,05 x 0,5 = 0,025. Les exportations belges en 1981 valaient 66 560 Mo € : ∆ X = 0,025 x 66 560 Mo = + 1 661 Mo €

2.7. Effet global sur l’emploi Les quantités exportées supplémentaires doivent être produites, nécessite une embauche accrue. L’effet global sur l’emploi s’écrit : ∆ Emploi = - 115 000 + 67 000 = - 48 000

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2.8. Effet global sur la balance commerciale (X – M) = + 1 661 Mo + 2 851 Mo = 4 512 Mo €.

2.9. Effet sur les finances publiques L’Etat utilise des salariés, une désindexation diminue donc ses dépenses salariales, partie constituante de la consommation publique. Environ un quart de salariés est rémunéré par le secteur public. - ∆ Wg = - 6 693 Mo x 0,25 = - 1 661 Mo € Ceci n’est pas l’effet net pour l’Etat. Il devra verser des allocations de chômage, les chômeurs ont des revenus inférieurs et verseront moins d’impôts directs. Et ils dépenseront moins donc paieront moins d’impôts indirects. Le coût pour l’Etat avoisine 12 395 € par chômeur en 1982. Il y a 48 00 chômeurs onc ce coût s’élève à 595 Mo €. ∆ Recettes : 1 661 – 595 = 1 066 Mo €. Dans une situation de déficit aigu des finances publiques, l’effet est donc nettement positif.

2.10. Effet sur la répartition des revenus Le revenu national (Y) a trois grandes composantes : le revenu du travail (YL), le revenu du capital échéant aux particuliers (Yk) et les revenus dits mixtes (Yk+L). Dés lors : Y = YL + Yk + Yk+L. Seul YL a été désindexé. La désindexation n’est pas socialement neutre : elle s’attaque à certaines sources de revenus plutôt qu’à d’autres. Dans la mesure où les revenus du capital se situent dans des tranches de revenus plus élevées et où ils ne sont pas touchés par la désindexation, les coefficients de Gini auront tendance à augmenter.

3. LE MODÈLE ET LE MULTIPLICATEUR KEYNESIEN

3.1. Les composantes d’un modèle Les relations de comportement permettent d’établir un lien fonctionnel entre plusieurs variables du modèle. Les identités comptables définissent une variable comme la somme d’autres variables.

- Les variables endogènes sont des variables du modèle qui sont définies à partir d’autres variables du modèle.

- Les variables exogènes sont définies extérieurement au modèle. Exemple : la demande chinoise n’est pas dépendante du PIB belge, dépend simplement de l’évolution de l’économie chinoise.

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- Les paramètres (ou coefficients) : invariables, éléments des relations de comportement. Ex : propension marginale à consommer, c, ou encore de la propension marginale à importer, m. Pour chaque relation de comportement, il y aura des paramètres et des coefficients qui vont faire partie du modèle.

3.2. Le modèle

La triple optique de la comptabilité nationale :

- Optique production : on a le calcul de la valeur ajoutée (production – consommation intermédiaire) et les impôts.

- Optique des dépense : consommation des ménages + formation brute de capital + exportations + importations = produit intérieur brut selon l’optique des dépenses

- Optique des revenus : rémunération des salariés + autres impôts/ excédent brut d’exploitation + valeur ajoutée brute + impôts = produit intérieur brut selon l’optique des revenus

On arrive toujours au même chiffre, que ce soit calculé sur l’une ou l’autre optique.

3.2.1. Eléments d’un modèle

Les relations de comportement - lien fonctionnel entre plusieurs variables du modèle - comportement dans activité de production (ce qui détermine qu’une entreprise décide

de produit tel output) ou de consommation Les identités comptables : telle variable va être la somme/différence de cette autre variable.

- Somme (ou différence) d’autres variables. - Ex ; I= Ie (investissement des entreprises) + Im (investissement des ménages) + Ig

(investissement public)

3.2.2. Relations d’un modèle L’équivalence de la comptabilité nationale selon les trois optiques nous permet de construire un premier modèle simplifié de l’économie. Il repose sur l’hypothèse que l’économie est en équilibre lorsque la demande finale domestique est égale au produit national. Tout ce qui est produit intérieurement est acquis par les différentes unités institutionnelles grâce aux revenus issus de la participation des facteurs de production à ce produit :

𝑫𝒇𝒊𝒏𝒂𝒍𝒆 = 𝑪𝑭𝒎 + 𝑪𝑭𝒂𝒑 + 𝑪𝑭𝑰𝑺𝑩𝑳𝑺𝑴 + 𝑰 + 𝑿 −𝑴

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Pour simplifier, en incluant la consommation finale des ISBLSM dans celle des ménages et en reprenant la terminologie de G pour la consommation finale des administrations publiques :

𝑫𝒇𝒊𝒏𝒂𝒍𝒆 = 𝑪𝑭𝒎 + 𝑮 + 𝑰 + 𝑿 −𝑴

Où I, les investissements, sont égaux à la formation brute de capital fixe plus les variations de stock :

I  =  FBCF  +  ∆Stock  

L’équilibre macroéconomique sur le marché des biens est réalisé lorsque la demande finale est égale au PIB : Df  =  PIB  =  Y  

Où Y est le revenu intérieur brut, égal au produit intérieur brut. On peut donc écrire :

𝒀 = 𝑪𝑭𝒎 + 𝑮 + 𝑰 + 𝑿 −𝑴

Cette relation est la relation d’équilibre de notre modèle.

Par ailleurs, nous avons établi plusieurs relations liant composantes de la demande finale et revenu.

La consommation finale des ménages est fonction du revenu disponible, celui-ci étant égal au Y – les impôts nets de transferts et les M sont fonction du revenu. Les impôts nets de transferts sont fonction du revenu, via t, le taux de taxation nette.

Nous avions également établi que les I étaient fonction de ∆Y. Pour simplifier notre modèle, nous considérons ici que les I sont exogènes (ils ne sont pas fonction de Y).

Les X sont fonction du revenu du reste du monde, elles sont donc également fixées, càd considérées comme exogènes au modèle.

La consommation finale des administrations publiques (G) = exogène aussi → c’est notamment en faisant varier le niveau de G et t, que les pouvoirs publics peuvent intervenir sur les équilibres macroéconomiques.

m d

d

C a cYY Y TT tYM mY

= +

= −

=

=

_

_

_

I I

G G

X X

=

=

=

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La relation d’équilibre peut donc s’écrire :

Dans le membre de droite : variables exagènes + coefficient du modèle

A gauche : la variable finale du modèle, le revenu intérieur d’équilibre

La dernière relation = la forme réduite du modèle. Lorsqu’on utilise cette forme réduite, on raisonne souvent en terme de variation : que se passe-t-il si les X se réduisent d’un montant ∆X ? Dans ce cas, et en supposant que toutes les autres variables exogènes ne sont pas modifiées, la dernière relation devient :

∆𝒀 =𝟏

𝟏 − 𝒄 +𝒎 + (𝒄×𝒕)  (∆𝑿)

Ce qui permet de calculer immédiatement l’effet d’une variation de X sur le revenu d’équilibre. Le même raisonnement peut être fait en supposant une variation de la consommation des administrations publiques ou des investissements.

Le rapport 1 / 1 – c + m + ct = le coefficient multiplicateur

- Associé à une variation des X = multiplicateur des exportations - … à une variation de la conso publique = multiplicateur de la conso publique

Reproduction de la boucle macroéconomique pour arriver au modèle sous forme structurelle :

- Une variation de X a un 1er effet sur le revenu d’équilibre équivalent à cette variation - Ce 1er effet va être amplifié par l’intermédiaire de la fonction de consommation :

l’effet sur Y va se traduire en un effet positif sur la Cm (via c et ct) et les les M (via m)

- Les M vont à leur tour modifier positivement Y (à cause de la k de C) et négativement (à cause de la k des M)

- Cette nouvelle k de Y ( c > m) va à nouveau induire une k de C et des M…

La succession de ces accroissements, de plus en plus faibles (puisque c et m sont < à 1) va tendre vers 0, moment où se termine la boucle macroéconomique.

Le coefficient multiplicateur permet de calculer cet effet final sur le revenu d’équilibre d’une modification d’une des variables exogènes du modèle.

_ _ _

d

_ _ _

_ _ _

_ _ _

_ _ _

Y a cY G I X mY

Y a c(Y tY) G I X mY

Y c(Y tY) mY a G I X

Y(1 c ct m) a G I X1

Y (a G I X)1 c ct m

= + + + + −

= + − + + + −

− − + = + + +

− + + = + + +

= + + +− + +

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99    

Résolution graphique du modèle :

Graphiquement, l’équilibre macroéconomique est réalisé lorsque la droite représentant les différents éléments de la Df coupe la droite représentant l’ensemble des points où le revenu intérieur est égal à la Df. Cette dernière droite est la bissectrice du cadran formé par les deux axes : sur cette droite, Cf + G + I + X – M = Y.

En deçà du point d’intersection, la Df est > à la production intérieure, au-delà, la production intérieure est > à la Df.