RESEAU LITTERAIRE LE DE VUE (CYCLE 3) - aefe … · Chacun d'eux va raconter leur ... paisiblement....

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Martine Morel-Magrini Réseau point de vue : fiabilité du narrateur Page 1 RESEAU LITTERAIRE RESEAU LITTERAIRE : LE LE POINT POINT DE DE VUE VUE (CYCLE (CYCLE 3) 3) Séquence élaborée par le groupe de travail du CDR « Réseaux de lecture » : Noms et prénoms : Sandrine Linder-Martine Morel-Magrini Inspection des écoles françaises Zone Océan Indien Nom du réseau : Le point de vue Type d’entrée : Les éléments constitutifs du récit : Modalités de narration d’une histoire. Présentation du réseau : Confronter plusieurs points de vue dans un même récit. Repérer les narrateurs et leur rôle dans l’histoire (un des personnage de l’histoire raconte…) S’interroger sur la fiabilité des informations données par ce personnage-narrateur : Peut-on toujours croire tout ce qu’il dit ? Repérer l'expression des points de vue dans l'image, et dans le texte. Informations pour l’enseignant : A relier avec le réseau de narration « je ». Dans la progression annuelle : Période précédente : « le policier », transition entre les 2 thèmes -> « le journal d’un chat assassin »

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RESEAU LITTERAIRERESEAU LITTERAIRE :: LELE POINTPOINT DEDE VUEVUE

(CYCLE(CYCLE 3)3)

Séquence élaborée par le groupe de travail du CDR « Réseaux de lecture » : Noms et prénoms : Sandrine Linder-Martine Morel-Magrini

Inspection des écoles françaises Zone Océan Indien

Nom du réseau : Le point de vue Type d’entrée : Les éléments constitutifs du récit : Modalités de narration d’une histoire. Présentation du réseau : Confronter plusieurs points de vue dans un même récit. Repérer les narrateurs et leur rôle dans l’histoire (un des personnage de l’histoire raconte…) S’interroger sur la fiabilité des informations données par ce personnage-narrateur : Peut-on toujours croire tout ce qu’il dit ? Repérer l'expression des points de vue dans l'image, et dans le texte. Informations pour l’enseignant : A relier avec le réseau de narration « je ». Dans la progression annuelle : Période précédente : « le policier », transition entre les 2 thèmes -> « le journal d’un chat assassin »

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LISTE DES LIVRES : LIVRES ETUDIES EN LECTURE SUIVI

Titre Auteur Editeur Niveau Nombre d’exemplaires au CDR

Une histoire à 4 voix Anthony Brown Kaléidoscope 2 4 Verte Marie Desplechin L'école des loisirs 2 60

L’homme à l’oreille coupéeà rédaction d’un livre de classe (chaque élève invente son histoire) LIVRES DONT DES EXTRAITS SONT ETUDIES EN CLASSE

Titre Auteur Editeur Niveau Nombre d’exemplaires au CDR

L’île du Monstril Yvan Pommaux L'école des loisirs 1 10 Dis-moi Angeli May Sorbier 2/3 3 Papa ! Philippe Corentin L'école des loisirs 1 3

LIVRES EN LECTURE INDIVIDUELLE

Titre Auteur Editeur Niveau Nombre d’exemplaires au CDR

L’île du Monstril Yvan Pommaux L'école des loisirs 1 10 Chat perdu Jean-Noël Blanc Folio Junior 1 3

Le secret de Grand-père Michael Moburgo Folio cadet 2 4 Dis-moi Angeli May Sorbier 2/3 3

La princesse de neige Pascal Nottet L'école des loisirs 2 Le loup est revenu/Je

suis revenu Geoffrey De Pennart L'école des loisirs

5 ET 5

Zoom Istan Banyai Circonflexe Cycle 2 0 Une nuit, un chat Yvan Pommaux Cycle 2 0

LIVRES EN LECTURE INDIVIDUELLE (NON REFERENCE DANS EDUSCOL)

Titre Auteur Editeur Nombre d’exemplaires

au CDR

L’enfant océan Jean-Claude Mourlevat

Pocket junior 2

7

La fugue Yvan Pommaux L'école des loisirs 0 Petit renard perdu Louis Espinassous Milan 0

Le jour où j’ai raté le bus

Jean-Luc Luciani Rageot 2

0

Oma Peter Hartling Didier 2 5 L’œil du loup Daniel Pennac Pocket junior 3 61

Tu vaux mieux que mon frère

Collège

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Présentations des livres :

A onze ans, la petite Verte ne montre toujours aucun talent pour la sorcellerie. Pire que cela, elle dit qu'elle veut être quelqu'un de normal et se marier. Elle semble aussi s'intéresser aux garçons de sa classe et ne cache pas son dégoût lorsqu'elle voit mijoter un brouet destiné à empoisonner le chien des voisins. Sa mère, Ursule, est consternée. C'est si important pour une sorcière de transmettre le métier à sa fille. En dernier ressort, elle décide de confier Verte une journée par semaine à sa grand-mère, Anastabotte, puisqu'elles ont l'air de si bien s'entendre. Dès la première séance, les résultats sont excellents. On peut même dire qu'ils dépassent les espérances d'Ursule. Un peu trop, peut-être.

Dans une chambre d'enfant, dans un petit lit, se trouvent un petit garçon et une sorte de jeune saurien : alternativement, tous les deux se réveillent et appellent leur papa en invoquant la même raison: "Il y a un monstre dans mon lit !" Chacun est invité, tour à tour, à aller voir sa maman pour chasser ce vilain cauchemar. Et finalement, tous deux se rendorment, ensemble, parce que c'est la nuit et qu'ils sont fatigués. Un joli jeu entre rêve et réalité, une histoire amusante illustrée de dessins fort drôles, pour rire de ce qui fait peur.

Anthony Browne est obsédé par les gorilles, ils peuplent tout son univers d'albums pour enfants. Celui-ci ne fait pas exception à la règle. Il retrace la promenade au parc de deux personnes, de leurs deux enfants et de leurs chiens respectifs. Réglisse, son papa chômeur et leur chien Albert, Charles, sa maman bon chic bon genre et leur chienne Victoria. Chacun d'eux va raconter leur promenade et leur récit sera quatre fois différent, chaque fois retranscrit dans une typographie différente. Ce ne sont pas les mêmes détails ni les mêmes moments exactement qu'ils retiennent. Les illustrations de cet album sont fascinantes. Complètement étranges, elles révèlent des tas de références et de clins d'oeil : au fond d'une allée se distingue un arbre torche, les traces de pas se transforment en feuilles, les statues sont à observer attentivement, les lampadaires ressemblent à des tableaux de Magritte, leur forme est répétée par les nuages et les arbres, deux personnes sur un tandem pédalent chacune de leur côté... C'est un album pour le moins surréaliste et l'histoire est douce-amère comme un après-midi d'automne.

Léon et Elvire grimpent dans une vieille barque et commencent à naviguer paisiblement. Pas pour longtemps: les remous et les alléas de la navigation les conduisent bientôt sur une île pas comme les autres; c'est l'île du Monstril. Ca, il ne le savent pas encore, mais ils vont vite l'apprendre... Qui a dit que les garçons et les filles étaient empotés et niais de nos jours?

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Une femme de Carthage prend la mer avec son fils pour jeter ses filets au large. Celui-ci l'interroge sur ceux qui, venus de la mer, ont trouvé leur rivage et s'y sont installés. Il multiplie les conjectures et les hypothèses.

Sur le chemin des vacances, Rodrigue et Claire s'arrêtent avec leurs parents pour pique-niquer. En repartant ils oublient Balthazar, leur chat. Commence alors une double narration où l'on suit simultanément la vie de la famille émue par la perte de l'animal et celle du chat Balthazar, livré à lui-même. Une histoire d'amitié entre un animal et ses propriétaires, qui séduira le lecteur par la tendresse qui se dégage du texte. Jean-Noël Blanc parvient à nous faire entrer dans la peau du chat avec une justesse étonnante. Il décrit ses peurs et ses inquiétudes devant l'inconnu, comme celles de son jeune maître qui découvre avec douleur les souffrances liées à la perte d'un être cher.

Les parents du narrateur n'ont jamais aimé la vie à la campagne. Lui adore aller dans la vieille ferme de son grand-père et jouer dans la grange, sur le vieux tracteur. Il aime écouter Grand-Père parler de son enfance de petit paysan : il parle de son père et de Joey, le cheval que celui-ci a sauvé de la mort pendant la Première Guerre mondiale. Mais parfois Grand-Père devient triste et silencieux. Son petit-fils se demande quel secret le tourmente... Un jour enfin, le vieil homme avoue qu'il est analphabète et le garçon lui apprend alors à lire et à écrire. Pour le remercier, Grand-père lui écrit une nouvelle histoire de son père et de son fameux cheval Joey. C'est aussi l'histoire du vieux tracteur remisé au fond de la grange...

Tandis que la péniche est immobilisée par les glaces, Abel invente des histoires avec ses marionnettes. Le temps passe... Un jour, Abel rencontre Alys, une jolie terrienne. Et pour elle, il invente l'histoire d'un jeune marin amoureux de la princesse de Neige. Amour contrarié car la vie d'un marin est sur mer. L'histoire finie, la péniche peut repartir. Abel et Alys doivent se quitter. En annexe de cet album, un petit dossier vous en dit plus long sur les péniches et la vie des mariniers.

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Monsieur Lapin a peur d'aller se coucher. Il vient de lire une nouvelle terrifiante dans le journal : le loup est revenu. TOC ! TOC ! TOC ! Est-ce le loup ? Non, ce sont les trois petits cochons. TOC ! TOC ! TOC ! Est-ce le loup? Non, c'est Madame Chèvre et ses sept chevreaux. TOC ! TOC ! TOC ! Cette fois-ci, est-ce le loup ?

Quelques séances de remise en forme, et voilà le terrible loup fin prêt pour son grand retour dans la forêt. Ses victimes sont toutes désignées : les petits cochons, les sept chevreaux et autre chaperon rouge... Mais aucun d'entre eux ne montre le bout de son nez ! Tel sera pris qui croyait prendre... Une version facétieuse du célèbre Loup est revenu, cette fois-ci racontée par le loup lui-même.

Yann, bien qu'étant le benjamin de la famille, est très écouté par ses frères, trois paires de jumeaux de 14, 13 et 11 ans. Il est le seul à faire baisser les yeux de leur mère marâtre et de leur père si violent. Une nuit, après avoir espionné ses parents, Yann réveille ses frangins en leur annonçant qu'il faut fuir : leur père a menacé de les tuer. L'équipée des 7 commence, vue tour à tour à travers les yeux de l'un des six jumeaux, le père, la mère, et ceux qui les croisent sur leur chemin, de l'assistante sociale au routier qui les prend en stop, du gendarme alerté de leur disparition à la boulangère qui leur offre du pain. Irrésistiblement attiré par l'Océan, Yann conduit cette drôle de famille qui finit par s'introduire dans la maison de vacances d'un type tordu et réactionnaire. Ce dernier les enfermera sans état d'âme dans sa villa. Epuisés, les sept enfants finiront par trouver le téléphone et appeler au secours leurs parents. Yann prendra enfin la parole et racontera à sa manière toute l'histoire. Il laissera ses frères s'en retourner sans lui, mais en leur expliquant les raisons de son geste. Le dernier mot reviendra à un marin grand-père, qui depuis le pont de son cargo, tombera sous l'enchantement de ce petit garçon tout droit sorti d'un conte...

Jules le chaton n'est pas heureux chez ses maîtres. Quand il n'est pas la victime de jeux idiots, il essaie d'éviter les attaques de l'aspirateur ou les cendres de cigare qui tombent du ciel. Un jour, il voit la porte entrouverte. Il ne lui faut qu'une seconde pour se décider…

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Benjamin n’est pas un garçon comme les autres. Il souffre de retards psychomoteurs, parle avec difficulté et mène une vie protégée. Un matin, il rate le bus qui doit le conduire dans son école spécialisée et monte dans un autre. Bientôt perdu dans Marseille, il transforme ce coup du sort en échappée belle, rencontre sur son chemin de nouveaux amis et se découvre des ressources insoupçonnées, avant de rejoindre les siens. Une histoire réaliste et tendre de Jean-Luc Luciani, qui a su trouver le point de vue et les mots justes pour parler, sans misérabilisme ni trémolos, du handicap et de la différence. Privé de repères, confronté à ses peurs, Benjamin explore un univers qu’il ne connaît pas. Grâce à la solidarité des autres, à son humour et à sa force intérieure, il prend confiance en lui et découvre qu’il peut apprécier les situations les plus inattendues.

Le roman met en scène deux personnages, une grand-mère (Oma en allemand, Mémé en français) et son petit-fils Kalle, qu’elle recueille à l’âge de cinq ans lorsque ses parents meurent accidentellement. De la disparition prématurée des parents de l’enfant au décès prévisible de la grand-mère, le roman propose en quatorze chapitres des scènes et saynètes de la vie de Kalle et Oma : événements quotidiens et épisodes qui sortent de l’ordinaire permettent à l’auteur de tisser la trame du roman, dans la complexité de ses thèmes et de son écriture.

Le zoo du jardin des Plantes à Paris, la cage du loup. Un enfant s'est installé devant la cage et ne quitte pas le loup des yeux. Le loup d'abord hostile et muré dans sa solitude finit par se prendre au jeu et "raconte" à l'enfant son histoire ; où plus exactement, il lui fait vivre les images de sa vie en le laissant "entrer" dans son œil. Suivent deux récits : celui du loup, sa vie sauvage, sa capture et sa misère actuelle, puis celui d'Afrique, le petit garçon, qui sait si bien conter les histoires et parler aux animaux et qui vient d'arriver en France. C'est une vraie plongée en vrille dans le destin de l'autre à travers le regard.

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Séquence de littérature : Le point de vue Cycle : 3 Niveau : CE2 Effectif : 24 Objectifs de la séquence : Familiariser les lecteurs à des narrations différentes de celles habituellement rencontrées (un seul narrateur extérieur à l’histoire, ayant une vue d’ensemble de celle-ci.) Observer comment l’auteur à partir du choix du narrateur, du langage utilisé, donne un sens au texte et offre au lecteur un angle de vue, une sensibilité particulière et peut ainsi le faire voyager dans différents univers.

Organisation de la séquence

Support Activités Nombre de séances

Objectifs Situation(s) proposée(s)

Journal d’un chat assassin

Lecture suivie Transition entre le réseau policier et le réseau

Les livres mis en fond de classe

Contrats de lecture

La durée de la séquence

Se constituer une culture littéraire autour de livres appartenant au réseau « Point de vue »

Présentation des modalités de prêt, du contrat (nombre de livres par quinzaine à lire), des outils à compléter.

Une histoire à 4 voix

Lecture suivie 5 Lancer le réseau Ecoute du texte avec projection des images.

Verte Lecture suivie Cf : séquence décrite ci-dessous. Les livres mis en

fond de classe Synthèse 2 maximum Définir la notion de

point de vue (simplement) à partir des lectures suivies et des contrats de lecture

Recherche des points communs entre les livres lus : Le narrateur est aussi un des personnages de l’histoire. Et répondre à la question à partir d’exemples : Peut-on toujours croire ce qu’il dit ?

Rituels autour des livres : Voir contrat de lecture Mise à disposition des livres du réseau « point de vue » dans la bibliothèque de la classe (tous niveaux). La PE présente les livres pour donner envie de les lire. Les élèves peuvent les emprunter, ils disposent du temps qu’ils veulent pour les lire. Ils doivent noter les références du livre dans leur cahier du lecteur et sont libres de réaliser un résumé et/ou une fiche de lecture et/ou un dessin et/ou une présentation orale du livre. Le cahier du lecteur est leur outil, leur espace d’expression. Il présentent de temps en temps à la classe un livre qu’ils ont lu. Activités pour écrire : Exploitation du texte : « l’homme à l’oreille coupée » - écriture d’un livre de classe. Ecriture d’une 5ème voix / Album Une histoire à 4 voix. Support pour garder une mémoire du parcours :

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Le cahier du lecteur. Interdisciplinarité1 : Liens avec d’autres œuvres artistiques, d’autres disciplines, plurilinguisme : Vocabulaire : étude des niveaux de langue Arts visuels : Mise en relation de l’image et du texte – analyse des procédures de l’illustrateur pour susciter des émotions. 2 dessins = 2 ressentis Anglais : L’album en langue anglaise

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FF ICHE DE PREPARATIONICHE DE PREPARATION :: SS EANCEEANCE SS N°N° 11 -- 22

OBJECTIFS VISES : Lancement du réseau « point de vue »

DOCUMENT(S) SUPPORT(S)

Anthony Browne est obsédé par les gorilles, ils peuplent tout son univers d'albums pour enfants. Celui-ci ne fait pas exception à la règle. Il retrace la promenade au parc de deux personnes, de leurs deux enfants et de leurs chiens respectifs. Réglisse, son papa chômeur et leur chien Albert, Charles, sa maman bon chic bon genre et leur chienne Victoria. Chacun d'eux va raconter leur promenade et leur récit sera quatre fois différent, chaque fois retranscrit dans une typographie différente. Ce ne sont pas les mêmes détails ni les mêmes moments exactement qu'ils retiennent. Les illustrations de cet album sont fascinantes. Complètement étranges, elles révèlent des tas de références et de clins d'oeil : au fond d'une allée se distingue un arbre torche, les traces de pas se transforment en feuilles, les statues sont à observer attentivement, les lampadaires ressemblent à des tableaux de Magritte, leur forme est répétée par les nuages et les arbres, deux personnes sur un tandem pédalent chacune de leur côté... C'est un album pour le moins surréaliste et l'histoire est douce-amère comme un après-midi d'automne.

DEROULEMENT En demi-groupe

DISPOSITIF Projection de l’album sur vidéo-projecteur + diffusion du texte audio

a) Analyse du titre et hypothèses

Oral collectif : Mise en commun à l’oral en demandant de justifier les hypothèses.

Réponse attendue : l’auteur raconte UNE histoire (la même) en utilisant 4 voix (4 narrateurs).

b) Projection et écoute

Oral collectif : Repérage des personnages et des liens qu’ils peuvent entretenir entre eux.

Réponse attendue : 4 personnages + 2 chiens

Mère de Charles

Père de Réglisse

Charles Réglisse

c) Analyse :

a- Recherche d’indices dans le texte : distribution du texte (annexe 1)

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- Dans l’énonciation :

Exemples : Utilisation du « je » qui permet d‘explorer le personnage de l’intérieur ; emplois de pronoms possessifs (mes, notre) chez la mère et le fils chez lesquels apparaît le sens de la propriété.

- Dans le lexique :

Leur niveau socio-culturel est traduit par le niveau de langage utilisé (recherché chez la mère, plus simple, proche de l’oral chez le père), ou le nom choisi pour les personnages (Exemples : Charles, Victoria pour la famille aisée).

L’expression des sentiments ; les relations sont marquées.

Exemples : la solitude de Charles « Je m’ennuyais, comme d’habitude. », la joie de Réglisse « J’étais vraiment heureuse. », le rejet et la peur des autres par la mère « Tant d’horribles individus rôdent dans le parc de nos jours. », le renouveau d’espoir chez le père « On a bavardé gaiement tout le long du chemin. ».

b) Recherche d’indices dans les images :

La situation psycho-sociale des personnages est marquée par la symbolisation d’une voix par une saison :

-L’automne resplendissant pour la mère,

- l’hiver terne mais avec une lueur d’espoir à la fin (p.15) pour le père,

- l’hiver triste puis le passage au printemps (p. 18) pour le garçon,

- l’été magnifique et généreux où les arbres deviennent des fruits pour la fille.

L’état d’esprit des personnages et son évolution sont traduits par des illustrations qui se transforment au cours de la lecture de chaque voix.

Par exemple, pour ce qui est de la deuxième voix : deux images peuvent être mises en regard pour comparer le moral du père : celles des pages 11 et 15. On peut observer les différences entre les couleurs, l’éclairage, la lumière, les immeubles, le comportement du mendiant et l’attitude des peintures qui pleurent ou dansent.

Les liens entre les personnages, le regard des uns sur les autres en comparant texte et image

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- Ainsi pour ce qui est de la séparation des deux enfants à la fin de l’histoire, Réglisse dit de Charles :

« Il avait l’air triste » (texte p.30) en le suivant du regard. L’image (p.31) montre le départ de Charles du parc. A noter : le regard triste de Charles qui se retourne vers sa nouvelle amie, la direction prise : celle d’une rue sombre comme une mer d’encre, la pose du bras protecteur de la mère sur son fils, le chapeau de la mère omniprésent dans le décor qui se pose comme une chape recouvrant tout.

- En recoupant cette scène racontée par la quatrième voix et le même événement traduit par la troisième voix (pages 22-23), on comprend mieux que les enfants souhaitent se retrouver prochainement. Cet espoir est traduit par le texte: « Peut-être que Réglisse sera là la prochaine fois ? » et l’image (présence de Cupidon). La détresse de Charles est signifiée (c’est le crépuscule, les arbres ont des branches tombantes…).

- Le texte et l’image de la dernière page du livre valident cette hypothèse : alors que les chiens continuent de jouer ensemble (image), Réglisse nous dit (texte) qu’elle conserve la fleur que Charles lui a donnée (sur l’image, on voit: un coquelicot, symbole de la fragilité du lien tissé).

Bilan : Les images servent le texte et permettent de comprendre le point de vue de chacun des narrateurs (ses sentiments etc…)

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Annexe 1

PREMIERE VOIX C’était l’heure d’emmener Victoria, notre labrador de pure race, et Charles, notre fils, faire leur promenade matinale. Nous entrâmes dans le parc, et je libérai Victoria de sa laisse, quand, brusquement, un vulgaire bâtard surgit et commença à l’importuner. Je le chassai, mais le misérable corniaud se mit à poursuivre Victoria à travers tout le parc. Je lui ordonnai de partir, mais la sale bête m’ignora complètement. "Assieds-toi ", dis-je à Charles. " Ici. " Je réfléchissais au menu du déjeuner - j’avais un joli reste de poulet, je pouvais le servir agrémenté d’une salade, ou bien décongeler l’un de mes délicieux potages -, lorsque je remarquai tout à coup que Charles avait disparu ! Mon dieu! Où était-il passé ? Tant d’horribles individus rôdent dans le parc de nos jours ! J’ai crié son nom pendant une éternité. Puis je l’ai vu en pleine conversation avec une fillette qui avait très mauvais genre. " Charles, viens ici. Immédiatement ! " ai-je dit. " Et viens ici, je te prie, Victoria.. " Nous sommes rentrés à la maison en silence.

DEUXIEME VOIX J’avais besoin de prendre l’air, alors moi et Réglisse, on a emmené le chien au parc. Il adore le parc. J’aimerais bien avoir la moitié de son énergie. Je me suis installé sur un bac et j’ai consulté les offres d’emploi. Je sais que c’est une perte de temps, mais on a tous besoin d’un petit fond d’espoir, non ? Puis ce fut l’heure de rentrer. Réglisse m’a bien remonté le moral. On a bavardé gaiement tout le long du chemin.

TROISIEME VOIX J’étais une fois de plus tout seul dans ma chambre. Je m’ennuyais, comme d’habitude. Puis Maman a dit que c’était l’heure de notre promenade. Il y avait dans le parc un chien très gentil et Victoria s’amusait beaucoup. Elle avait de la chance, elle. " Ca te dirait de venir faire du toboggan ? " demanda une voix. C’était une fille, malheureusement, mais j’y suis quand même allé. Elle était géniale au toboggan. Elle allait vraiment vite. J’étais impressionné. 3 Les deux chiens faisaient la course comme deux vieux amis. La fille a ôté son manteau pour jouer à se balancer, alors j’ai fait la même chose. Je grimpe bien aux arbres et je lui ai montré comment s’y prendre. Elle m’a dit qu’elle s’appelait Réglisse - drôle de nom, je sais, mais elle est vraiment sympa. Puis maman nous a surpris en train de parler et j’ai dû rentrer à la maison. Peut-être que Réglisse sera là la prochaine fois ?

QUATRIEME VOIX Papa n’avait pas vraiment le moral, alors j’ai été contente qu’il propose d’emmener Albert au parc. Albert est toujours extrêmement impatient qu’on le détache. Il est allé droit vers une magnifique chienne et a reniflé son derrière ( il fait toujours ça ).Bien sûr, elle s’en fichait, la chienne, mais sa maîtresse était hyper fâchée, la pauvre pomme. J’ai finalement parlé à un garçon sur un banc. J’ai d’abord cru que c’était une mauviette , mais en fait non. On a joué à la bascule et il n’était pas très bavard, mais ensuite, il est devenu plus cool. On a attrapé un fou rire quand on a vu Albert prendre un bain. Puis on a tous joué dans le kiosque et j’étais vraiment heureuse. Charlie a cueilli une fleur et me l’a donnée. Puis sa maman l’a appelé et il a dû partir. Il avait l’air triste. En arrivant à la maison, j’ai mis la fleur dans un peu d’eau, et j’ai préparé un tasse de thé pour papa.

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FF ICHE DE PREPARATIOICHE DE PREPARATIO NN :: SS EANCES EANCES N°N° 33

OBJECTIFS VISES : Lancement du réseau « point de vue »

DOCUMENT(S) SUPPORT(S)

Anthony Browne est obsédé par les gorilles, ils peuplent tout son univers d'albums pour enfants. Celui-ci ne fait pas exception à la règle. Il retrace la promenade au parc de deux personnes, de leurs deux enfants et de leurs chiens respectifs. Réglisse, son papa chômeur et leur chien Albert, Charles, sa maman bon chic bon genre et leur chienne Victoria. Chacun d'eux va raconter leur promenade et leur récit sera quatre fois différent, chaque fois retranscrit dans une typographie différente. Ce ne sont pas les mêmes détails ni les mêmes moments exactement qu'ils retiennent. Les illustrations de cet album sont fascinantes. Complètement étranges, elles révèlent des tas de références et de clins d'oeil : au fond d'une allée se distingue un arbre torche, les traces de pas se transforment en feuilles, les statues sont à observer attentivement, les lampadaires ressemblent à des tableaux de Magritte, leur forme est répétée par les nuages et les arbres, deux personnes sur un tandem pédalent chacune de leur côté... C'est un album pour le moins surréaliste et l'histoire est douce-amère comme un après-midi d'automne.

DEROULEMENT En demi-groupe

DISPOSITIF Tableau support d’analyse

Travail personnel avec l’appui du texte : comment chacun désigne l’autre ?

Exemple :

Le petit garçon Le père de Réglisse

Réglisse Son chien Le chien de Réglisse

Charles Rien Une fille de mauvais genre

Mon pur chien de race

Victoria

Un batard

Mise en commun

Bilan : Les mots ou absence de mots servent à comprendre le point de vue de chacun des narrateurs (ses sentiments, ses apriori etc…)