REPUBLIQUE DU SENEGAL UNIVERSITE CHEIKH ANTA...
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REPUBLIQUE DU SENEGAL
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR••••••••••
FACULTE DES LETIRES ET SCIENCES HUMAINES•••••••••
Département de Géographie
MEMOIRE DE MAITRISE
GEOGRAPHIE HUMAINE
Présenl!LIli!r:
CIRE BOCOUM
Sous la Direction lie :
Mr AHMADOU F. KANE
ANNEE UNIVERSITAIRE 1992-1993
""
REMERCIEMENTS
"Toute l'histoire humaine est un lent perfectionnement des
pratiques culturales depuis les formes les plus frustes de
l'exploitation de règne animal et végétal jusqu'aux techniques
les plus habiles dan s la maîtrise du sol et de l'eau".
JEAN RENE VANNEY.
C'est par cette pr~sente réflexion du professeur VANNEY que nous
allons rendre homnage:
Aux paysans du Sénégal et d'ailleurs pOlir leur labeur et
pour tout le service rendu à l'humanité.
A toute la famille BOCOUM
A tous, ma reconnaissance et Illon respect.
A ces honunages, nous assoc Ions 1105 remerciemen t 5 il not re
encadreur AHMADOU KANE pour ses conseils et sa sollicitude.
Aux enseignants de l'U.C.A.D.
A ceux du département cIe géo(Jraphie, particulièrement il
l\MADOU A. SOW AMAUOU DIOP I~'l' IIONORE [)ACOS'l'A pour jp:ir
disponibilité.
A toute l'équipe du bureau d'étude in format ique
CONSULTANTS ASSOCIES. Une men t.Lon particulière à Milles DAFI;',
'l'OGOLA, Mrs SAKIIO E'I' OUSMANE 00130 pour toute l'aide qu r Ll s Il' ont
cessé de m'apporter.
A tous mes amlS du Pt E II ( AMI NIANG , AIDA FALL, KllADY
SONKO), du Pav. A ( ch.421 et 422 ), du G'1'5 ch.2 et 3 ) qui
sont et resteront nègres à tout jamais pour nous.
Su-j et de Mémoire : LES AMENAGEMENTS IlYDRO-AGRICOLES
DANS L'ARRONDISSEMENT DE I1ISSIRAl!
(Région de Tambacounda)
. AVANT - PROPOS
. INTRODUCTION
+ PREMIERE PARTIE :LE MILIEU PIlYSIQUE ET. LES STRUCTURES
D'ENCADREMENT
ILES CARACTERES PHYSIQUES ®IONAUX
A - SITE ET SITUATION
1) SI1'E
2) SITUATION
B - CARACTERES BIOGEOGRAPIIIQUES
1) CLIMAT
2) HYDROLOGIE
3) VEGE'I'ATION
C . - CADRE HUMAIN
II LES AMENAGEMENTS HYDRO-AGRICOLES: Historique, structures
d'encadrement et situation
foncière
A - HISTORIQUE DES AMENAGEMENTS llYDRO-AGRICOLES
1) DANS LE CONTEX'rE [\lA'I'lONA~i
1
j ..J
2) DANS L'ARRONIJISSEHENT DE MISSIRAII
B - LES STRUCTURES D'ENCADREMENT DANS L'ARRONDISSEMENT
DE MISSlRAH
t •
1) LES OBJ ac-rr FS
2) LES ORGANISMES D' INTr-;RVENTION
3) LES MOYENS D'INTERVENTION
+ DEUXIEME PARTIE REALISATIONS DES STRUCTURES D'ENCADREMENT
l LES AMENAGEMENTS HYDRO-AGRICOLES
A - LES PARCELLES
1) 'l'A ILL I~ t:'I' fo'OI~MI;;
2) L 1 l\M1~NAGEMEN'I' DI;;~j PARCELLES
3) lJIENAGES DES PAHCELLES
B - L'ORGANISATION DU TRAVAIL
1) LES HOMMES
2) LES INSTRUMENTS
II PRODUCTION, CONDITIONNEMENT ET COMMERCIALISATION
A - PRODUCTION
1) LES SPECULATIONS
2) ORGANISATION DE t,A PRODUCTION
3) EVOLUTION DE LA PRODUCTION
B - CONDITIONNEMENT ET COMMERCIALISATION
1) CONDITIONNEMENT
2) COMMERCIALISATION
J
TRCISIEME PARTIE: CONSEQUENCES DES AMENAGEMENTS HYDRO-AGRICOLES
DANS L'ARRONDISSEMENT DE MISSIRAH
1 CONSEQUENCES AUX PLANS PHYSIQUE ET HUMAIN
A - SUR LE PLAN PHYSIQUE
1) AU NIVEAU DES SOLS Err' DE [,'IIYDROLOGII;:
2) AU NIVEAU DU COUVER'r VEGE'j'AL
B - SUR LE PLAN HUMAIN
1) LA REPAR'I'l'l'lOI\1 IJE /JA POt)lJL/\'I'lON
2) STRUCTURE: DE: L.A POPUU\'l'ION
1- Structure par âges
2- Structure par sexes
3) LES FLUX MIGRNl'OIRES
II LES CONSEQUENCES POLITIQUE - ECONOMIQUE - SOCIALE ET CULTURELLE
A - LES MUTATIONS POLITIQUES ET ECONOMIQUES
il) LES MUTATIONS POLI'I'IQUES
- Les réformes administratives
2) LES MU'l'A'I'IONS ECONOMIQUES
- Pol i tique de redynamisat ion du s ecr e u t. iu r a 1
[3 - LES MUTNrIOI\)S SOCIALES ET CULTURELLES
C - PERSPECTIVES
CONCLUSION GENERALE
3
. 1
AVANT - PROPOS
C'est au cours d'une excursion organisée par le département de
Géographie de la faculté des Lettres èt Sciences humaines de l'UCAD(ll
que nous avons eu l'idée d'effectuer un T.E.R. el dans la région de
Tambacounda.
Alors en année de licence, nous avions parcouru du 8 au 11 Mai 1991 une
partie de cette région dans le cadre de la connaissance du milieu et
visité la ville de Tambacounda. Cette dernière reflète grandement la
pauvreté de cette région installée sur 59.602 Km2. La population faible
et dispersée Jl'arrive pas à générer une économie susceptihle riA résoudre
les difficultés qui y surgissent sans cesse.
Nous avons vécu à 'I'amba courida de 1971 à 1981 et savons que la ville a r ns i
que sa région disposent de grands atouts. Parmi ceux-ci, on note sa
. situation géographique, son sous-sol riche en minerais et surtout des
conditions climatiques et pédologiques favorables à une bonne
agriculture.
Mais, Tambacounda et sa région souffrent d'une insuffisance notoire en
infrastructures industrielle, routière, conunerciale, pour ne citer que
celles-là.
En prenant la reglon comme support à notre étude nous voulons appeler à
un débat portant sur le déséquilibre entre la région potentiellement
riche et son faible niveau de développement.
Ce thème pouvait s'inscrire ailleurs que dans le domaine de l'agriculture
mais il se trouve qu'à la veille cie ce troisième millénaire, le Sénégal
sinon l'At r i que tout ent ière est encore à la recherche cl 1 uue
autosuffisance alimentaire.
Malgré les potentialités agricoles, le développement du monde rural est
à l'heure actuelle à ses déb~ts. La présence d'une structure
d'encadrement implantée bien avant l'indépendance du pays nia guère
permis l'amélioration des pratiques traditionnelles qui demeurent encore
vivaces.
1 U.C.A.D Université Cheikh Anta Diop
2Travail d'Etude et de recheFche
4
" '
Afin d'étudier par le biais des aménagements hydro-agr icoles le
,processus du développement agricole, nous allons limiter notre démarche
'au seul arrondissement de MISSIRAII, de manière à saisir la participation
des ruraux a l'effort de relance économique régionale et nationale.
En effet, ce choix n'est pas fortuit si l'on tient compte des facteurs
physiques pt huma i ns . Missi rah est le che f - .Lieu d'un des qua Lre
arrondissements du département de 'I'ambe counda et de ce fait, représente
,un pôle d'attraction avec son dispensaire, son école, son important
marché hebdomadaire, et enfin son rôle administratif de village-centre
de communauté rurale.
Cette seconde fonction nous intéresse à plus d'un titre car la communauté
rurale est un organe crée dans le cadre de la politique de
décentralisation menée au Sénégal. Elle a pour objet de r app r o che r
davantage les ma s s e s pa~sannes des cent re s de décision a drn.in i s t; rat ifs el
mieux, de 1Pli l'permet l re de pa r t .ic ipe r di rectement aux décis ions les
concernant. El le esl au s s J. une st r uct;u re de gesL ion en ilia t i ère
d' agr icu.L t u re. En e f f et, la oommunaut é ru r al e gère désorma is .Les espaces
agricoles r el evan t de leur juridiction administrative . Après deux
descent es su t. le terra in, nos recherches se sont avérées dél ica tes il
cause de I a réserve t r è s affichée pa r ce morrde rural dont l' histoire et
les anciennes formes d'exploitation politiques et administratives sont
encore v.lvé'lces. A cela s'ajoutent notre manque d'expérience en llIatjère
de recherche, .L'éloignement des sites à étudier et surtout .La précarité
de la documentation relative aux aménagements hydro-agricoles dans
l'arrondissement de Missirah.
Au regard de tout c e c i , les structures d'appui aux populations auxquelles
nOLIs nOlis sonunes intéressés s'appliquent à ce vaste espace voire à toute
la région. C'est aussi pour cette raison que, dans le cadre de ce T.E.R.,
nous allons étudier le rôle des structures d'encadrement dans
l'arrondissement de Missirah et l'ensemble des transformations qui
affectent le milieu rural à travers ces aménagements hydro-agricoles.
5
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DU SENEGAL
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CARTE .~ÀDMiNISTRATIVE.~,
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majeurs dans la
l'une des raisons
siècle, son retard
~ .'
INTRODUCTION
La question alimentaire est l'un des ;'faits
problématique du développement de l'~frique. C'est
sinon la principale qui caractérise, au seuil du XXle
économique.
En Europe par exemple, de nouvelles. technologies sont appl iquées dans
bien des secteurs, en particulier dans le primaire sans qui toute avancée
serait vaine.
C'est pourquoi ~n Afrique, le nouvel ordre économique est à la lutte pour
l'amélioration de la qualité de la vie, de l'alimentation et surtout à
la réalisation de l'autosuffisance alimentaire.
Courant ap rès son retard historique qui est la conséquence des trois
siècles d'esclavage, l'Afrique est et restera encore longtemps en marge
des inventions techniques modernes, Sl le droit à la nou r ri t u re n'est pas
acquis par tous.
Géographiquement, l'Afrique est marquée par une massivité el par une
continentalité qui freinent clans certaines régions les possibilités
d'exploitation de ses richesses. La situation climatique tantôt
favorable, tantôt alarmante en zone sahél ienne est conséquente à la
désert if ica t ion et à la déforesta t ion que les pays concer-nés t.entent
de juguler par divers moyens.
Pour ce qui est de l'Afrique au sud du Sahara, le Sénégal (carte 1)
occupe une place essentiellement soudanienne comprise entre un norel aux
couleurs sahéliennes et une partie méridionale aux traits "guinéens".
C'est dans ce cadre (J'Je les popuLa tLons vivent de .leu r. e nviroun euun rt.
depuis toujours et par conséquent, chaque génération exprIllle son niveau
de développement par des méthodes d'exploitation inédites.
En Afrique au sud du sahara, le niveau de développement est en porte-à
faux avec les besoins des populations. C'est pourquoi les Etats du sahel
ont, pour préserver le milieu d'une détérioration constante et lui
permettre de produire assez de céréales, initié une politique co~nune de
lutte contre la sécheresse. C'est ainsi qu'en 1973 est né le CILSS J•
] CIL SS Comite Inter~Etats de Lutte Contre la Secheresse au Sahel
6
En plus de cela, au Sénégal, de s Ministères ont été créés pour
intervenir dùns le monde rural, pour aider les paysans à réhabiliter leur
milieu et atteindre l'autosuffisance alimentaire. Nous avons nonuné le
Ministère du développement rural aujourd'hui Ministère de l'agriculture
et le Ministère de l' hydraulique etc... qui, depuis quelques années
s' invest issent dans le secteur rural marqué par des cont re-per fnnnances
et autres systèmes de cultures inadéquats; Les conséquences de la
. dégradation du milieu ont été très vite perçues au Sénégal bien avant
l'indépendance du pays en 1960 et des solutions à ce problème ont été
initiées dans le domaine agricole. Il en fut ainsi dans la région du
sénégal oriental qui a d'abord bénéficié des services de la C.F'.D.1' (4).
Cette dernière y a développé la culture du coton avant et après 1960;
la SODEF'I'l'EX (5) apportera quelques années plus tard son assistance
technique et financière aux populations.
Dans son prograrrune, figure la diversification des cultures et la
réhabilitation de l'environnement. Mai:, à l'échelle nationale, la N.P.A
6, mise en application en 1986, a permis la dynamisation des activités
rurales qui dans une grande majorité dépendent d'une pluviométrie modeste
voire faible.
Cette dynamisatioll du secteur rural s'est faite par une assistance aux
actions coopératives etaux G.I.E par lesquels les paysans
s'investissent pou r la révolution agricole.
Dans tout p r o j et de développemen L intég ré, l' inter- relat ion d' eut. i tés aux
sensibilités différentes exige une union dans une association mixte ayant
les mêmes objectifs.
4C.F.D.T Compagnie Française pour le Déve~oppement des FibresTextiles
~ODEFITEX Société de Développement des Fibres Textiles
6 NPA Nouvelle Politique Agricole.
1 GIE Groupement d'Intéret Economique
7
1·
. 1
Or, dans la région de Tambacounda, nous sonunes en présence d'une
mosaïque d'ethnies du fait de ses 876 km de frontières communes avec les
Etats voisins (Mali, Guinée et Guinée Bissau) .
Cet amalgame de Pêl, Mandingue, Ouolof,' Haal pular, Seerer, Bambara pout"
ne citer que ceux-là, mérite la création d'une structure de synthèse
souple pour éviter les heurts.
Alors que l'espace est commun à tous, son utilisation pose des problèmes
d'occupation entre pasteurs et cultivateurs d'une part, entre
associations traditionnelles et celles mises en place par les structures
d'encadrement d'autre part. Les associations traditionnelles en effet
correspondent dans cette reglon à des unités socio-économiques de
producteurs c'est à dire, à des entités familiales ou chefferies gérant
,des terres pour leur compte ou par le biais d'employés rémunérés.
Avec l'avènement de l'économie de marché en milieu paysan, ces s t r uct.ures
ne reposent plus essentiellement sur des bases familiales mais sur des
.assises mixtes communément appelées G. 1. E ou A. B. P (Associat ion ùe Base
de producteurs) .
Par ces associations, les impacts socio-économiques, politiques et
culturels des aménagements hydro-agricoles sont mieux cernés si l'on
tient compte des nouvelles aspirations définies dans la N.P.A
Qu'en est-il exactement?
Suite à la loi n Q 72-25 du 19 avril 1972 8 portanL création des
conununauLéG rurales, la décentralisation du pouvoir exécutif permet de
faire participer des paysans à la gestion de leurs terroirs .Bien avant,
la loi 64-46 du 17 'juin 1964 9 portant réforme des dispositions
territoriales sur le domaine national avait bouleversé l e s n s aq e s
traditionnels. du . droit sur la terre des individus au profit de la
cormnunauté.
C'est ainsi qu'en 1982, ont été créées dans la région de Tambacounda, des
communautés rurales qu i depuis ]991, gèrent sous l'égide d'un
sous-préfet, les activités agricoles et administratives locales.
Ce qui est essentiel, c'est la nouvelle perception de l'espace, celui-ci
bénéficiant dorénavant à toutes les couches de la nation.
BLoi 72-25 du 19 Avril 1972 in J.a.R.S. du 12 Mai 1972
9 la loi 64-46 du 17 juin 1964
8
Avec ces deux lois fondamentales, le monde rural e s t; entré dans une
nouvelle ère de développement socio-économique, culturel et politique
sans précédent.
En tant que entité désormais gérée par ses élus, le monde rural va,
grâce aux sl: r uc t.u r e s ct' appui au développement, se I e nce r dans urie
redynamisation de ses activités principales conune la culture et
'l'artisanat.
L'intérêt suscité par l'esprit de la N.P.A dans le monde paysan a permis
d'améliorer la gestion administrative et agricole et partant, de Lout le
secteur primaire.
Notre but dans ce T.E.R. est de dégager cet intérêt à travers l'exemple
des aménagements hydra-agricoles dans l'arrondissement de Missirah. Il
s' ag ira d'abord de [ai re ressortir les conséquences des a nciermea
méthodes dans l'évolution de l'agriculture, ensuite de monr r e r le rôle
des sociétés de développement régionales et des o r qan i s arLons lion
gouvernementales (O.N.G) dans le secteur rural, el: enfin voir J'ensemble
des modifications qui s'opèrent dans le secteur primaire. Dès lors se
posent certaines questions relatives:
- a u désengagement de l'Etat en milieu paysan quand on sait que la
deuxième phase de la réforme administrative vient à peine cie couuneuc e r :
- à la décentralisation du pouvoir, celui-ci étant désormais assuré par
des hommes qui n'ont pas l'habitude de la gestion;
- aux types de cultures à p r omouvoir dans le monde rural ou simplement
à l'initiation aux techniques de clllture à donner aux paysans.
enfin, à l'adaptation qu r uue décision politique engendre dans un
espace traditionnel.
Ce sont là autant de questions qui nOlis interpellent et d'autres encore
non moins importantes ont été certaineinent omises du fait de notre manque
d'expériencé.
9
1--
"1
Dans un projet ou une opération d'aménagement hydro-agricole, le
milieu d'accueil et le mode d'organisation à suivre constituent le plus
'souvent de sérieux handicaps pour les initiateurs de projet. En etfet,
un projet d'aménagement hydro-agricole nécessite un ensemble de moyens
technique et financier important d'ou l'intérêt d'un choix minutieux du
milieu d'accueil.
Cela veut dire que pour mettre en oeuvre; une inErastructure
d'exploitation requérant le plus souvent l'appui de l'Etat ou
d'organismes d' invest issement étrangers, il faut au préalabl e un si te
" adéquat. Aussi, pour rendre compte au mieux' de ce que ce ChOLX peut
représ~nter, nous dégagerons successivement les conditions naturelles et
,les structures d'encadrement.
1 LES CARACTERES PHYSIQUES REGIONAUX.
C'est l'ensemble des éléments constituant et identifiant le milieu
physique réo;Jional. En relation avec les aménagements hyd r ov aq r icoJes, les
caractères physiques permettent, clans le cadre de la démarche de
repérage, d'identifier le site et sa situation en tenant compte pal'
ai lIeurs des caractères biogéographiques que sont le c I imat,
l'hydrologie, le sol et la végétation.
A - SITE ET SITUATION
Avant de replacer l'arrondissement de Missirah dans son contexte
régional, présentons d'abord le Sénégal.
Pays tropical soudanien, le Sénégal se situe à la lisière occidentale de
l'Afrique. c'est un petit pays de 196 722 km2 partageant ses frollti~res
avec la Mauritanie, le Mali, la Galobie , la Guinée biSsau et la Guinée
conakry. Le Sénégal est un Etat essentiellement agricole (plus de 80% de
sa population travaillent dans le secteur primaire), qui a accédé à
l'indépendance en 1960.
11
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DE TAMBAtOUNDAr-- r- r-·- r--
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r·:'CARTE ADMINISTRATIVE
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léJendeF
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Il compte la régions administratives dont la plus vaste est celle de
'I'ambacounda qui, avec ses 59 602 km2, couvre 30% du territoire national.
Elle partage ses limites territoriales d'une part avec les régions de ST
Louis au nord, de Kaolack et de Ko l.cla à l'ouest et d'autre part avec les
Etats 1 imi t rophes que sont la Gambie, la Mauritanie, 1 e Mali, la Gu inée
bissau et la Guinée-Conakry. La région de 'l'ambacounda est composée de
trois départements ( Bakel, 'l'amba councla et Kédougou) subdivisés chacun
en quatre arrondissements. C'est a i ns r que ; dans le département de
Tambacounda, nous avons les arrondissements de Maka, Koussanar,
Koupentoum et Missirah.
L'arrondissement de Missirah, objet de ce mémoire, est, avec ses 8475
km2, de loin le plus important du département de 'I'ambe oourrda . Il se situe
dans la pa r t i e méridionale du dépar-tement de 1'ambacounda et compte trois
communa ut é s rurales que sont: Nétéboulou, Missirah l et Dialakoto.
Le choix de l'arrondissement de Missirah comme site de projet
d'aménagement hydro-agricole repose il la fois sur les aptitudes physiques
et sur les potentialités humaines.
Sur le plan physique, l'arrondissement de Missirah fait partie de la
région Sud-Est du Sénégal comprise entre les altitudes 100 In et
50 m. C'est un espace i.n t e rmèdi a i r e entre l'Est accidenté (altitudes
comprises entre 100 et 600 11\) et l'Ouest au relief plat (moins de 50 \0).
C'est ninRi 'lue se dégage un paysage de collines et de petits plateaux
ou s'écoulent les fleuves Gainbie, Koulountou et la rivière Niériko. Avec
l'importance du réseau hydrographique, le mérite des aménagements
irrigués dans l'arrondissement de Missirah revient au fleuve Gambie.
Avec 42. 000 km2 soit 55 % de la superlicie de son bassin versant au
Sénégal, le fleuve Gambie offre d'énormes possibilités d'exploitations
hydro-agricoles surtout si le plateau surplombant le fleuve bénéficie
d'alluvions très riches. Il faut dire que les importantes crues du fleuve
Gambie améliorent la qualité des sols souvent cuirassés qui recouvrent
la région. En effet, au niveau des berges du fleuve, nous avons des sols
hydromorphes dont la structure massive est reconnue difficile il
travailler mais offre un vaste choix de cultures. Les sols hydromorphes
acides par endroit et moyennement pourvus en matière organique sont aussi
avides d'eau et donc très sensibles à la sécheresse.
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Par leur texture argileuse, les sols hydromorphes ont une grande
capacité de rétention en eau et c'est l'une des raisons pour lesquelles
les aménagements hydro-agricoles sont installés sur ce site.
Sur le plan humain, l'arrondissement 'de Missirah offre un cadre idéal
pour recevoir des aménagements irrigues. C'est ainsi que l'OFADEC (1) a
pu aménager les plateaux surplombant .le fleuve Gambie et installer des
populations là ou il n'yen avait pas.
2) SITUATION
L'arrondissement deNi s s i rah est,dans sa presque totalité situe dans
le domaine soudanien. Il reçoit une bonne pluviométrie (entre 700 et 900
mm d'eau/an) susceptible d'alimenter le réseau hydrographique. Cette
situation privilégiée pour l'agriculture s'est depuis quelques années
'améliorée par un réseau routier dont Jes axes 'rambacounda-Kédougou et
Tambacounda-Ko.lda constituent les principales voies de
,désenclavement.
Par ailleurs, tous ces axes routiers sont bitumés dans l'arrondissement
de Missirah même si des efforts restent à faire au niveau des routes
secondaires et des pi~tes de production. A cela, s'y ajoute Ull réseau
ferroviaire passant pair la ville de 'I'amba couuda distante seulement cl' une
trentaine de kilomètres des silos de la SODEFI1'EX à Missirali ou du
magasin de l'OFADEC à Gouloumbou.
En conclusion, notons que 'l'arrondissement de Missirah offre par ses
disponibilités physiques un vaste champ de cultures et qu'à partir de
cette opportunité, les paysans ou simplement les horrunes ont une bonne
occasion de promouvoir des techniques adéquates de culture.
1 OFADEC- office africain pour le développement et la coopération
B - CARACTERES BIOGEOGRAPHIQUES
Les caractères biogéographiques de la région de Tambacounda sont
dans une large mesure influencés par la taille de la région. Située entre
12°20' - 15°10' de latitude Nord et 11°20' - 14°50' de longitude Est, la
région de 'l'ambacounda est tributaire d'un climat tropical soudanien.
15
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Selon le processus d'alternance des saisons et d'abondance
pluviométrique, la région est partagée en deux, domaines clilnatiques.
Au Nord de l'isohyète 1.000 mm d'eau par an, nous avons le cl imat
soudanien sous influence sahélienne.
'Au Sud, la région de Tambacounda est sous influence du climat soudanien
mais de type guinéen.
Etant donné la position des aménagements hydro-agricoles dans
l'arrondissement de Missirah, nous soulignons que notre analyse porte
essentiellement sur le domaine soudanien Sud dans lequel est compris
l'ensemble dp.s périmètres irrigués.
l) CLlMA'r
De par sa posi. t ion lat i tudinale, la région de 'I'arnbacounda appart ient
au climat tropical soudanien.Vaste et généralement plate, la réqion se! ~
partage entre une influence soudano-sahélienne et une influence soudano-
guinéenne. CeLa implique une forte considération des éléments climatiques
tels que le vent, les pluies, les températures et l'insolation dans ce
milieu.Auparavant, notons que la région de 'l'ambacounda comme d'ailleurs
tout l~ Sénégal, est tributaire de deux saisons contrastées d'inégales
; durées.
Il s'agit de la saison sèche et de la saison des pluies. Il s'ensuIt que
l'analyse du climat sera déte'nninée par le régime des vents qui apportent
généralement pluies et chaleur. Aussi, à travers l'analyse des saisons,
nous évoquerons le déterminisme de ces éléments dans la mouvance générale
du climat de la région de 'l'ambacounda.
En été, les masses d'air prédominant sont celles r s s ues des vents
austraux ou moussons. Cet te masse d'ai r austral, à l' orig ine de di rect Lon
SE - NO, est déviée en traversant l'équateur vers le NE.
,Saturé d'humidité en traversant la mer, cet air maritime atteint le
Sénégal au mois de juin pour en marquer le début de la saison des pluies.
C'est durant cette période que l'essentiel des activités agricoles est
effectué malgré la durée limitée de la saison (3 à 4 mois) .
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11
La saison des pluies au Sénégal se caractérise par une décroissance
des précipitations du Sud vers le Nord en latitude et d'Est en Ouest en
longitude. D'après la carte des précipitations, la région de 'I'amba c ourrda
est traversée d'Ouest en'Est par l'isohyète 1000 mm d'eau / an qui la
divise en deux parties 'sensiblement égales.!
Partagée entre 600 rrun d'eau / an et 1300 mm d'eau / an de précipitations,
la région de 'l'ambacounda peut être considérée conune pluvieuse avec une
moyenne annuelle des pluies supérieure à 800 mm d'eau. Cette moyenne est
aussi valable pour l'arrondissement de Missirah situé au Sud de
i: isohyète 1000 rnm , A travers l' évolut ion pluviomét r ique de
l'arrondissement de Missirah (graphique 2) on note un total de pluie
annuel toujours supérieur à 500 nun d'eau / an à l'exception des années
1968 et 1988. Ces deux années correspondent à:des baisses du total de
. pluie annuel reflètant d'une certaine façon l'irrégularité des pluies
d'une saison à l'autre et du besoin de.promouvoir le système de cuLture
irriguée . I.!::~s pluies entraînant une baisse sensible des telllpéraLtH'es,
'aussi remarquons-nous que dans la région de Tambacounda, .Le s mov e nnes
. annuelles minimales se situent en été, alors qu'en période sèche, elles
avoisinent facilement Les 30 Q d'où la r e.l a t Lve douceur du c li.ma t. ma I q r é
l~ canicule qui précède toute précipitation.
A l'image des températures enregistrées, le graphique nO 3 des moyennes
annuelles de l'insolation à la station de Tambacounda décrit La même
courbe car en été, le ciel est couvert de nuages à cause de la forte
poussée des masses d'air soufflant du Sud au Sud-Est. Celles-ci
réorientent le front intertropicale (FI']') au Nord du Sénégal occas i.oru ia nt;
donc une couverture nuageuse pourvoyeuse de pluies.
Pendant la saison sèche, la région de 'l'ambacounda vit une autre séquence
climatique. En effet, dans cette longue période saisonnière, s'effectue
une alternance dans le régime des vents et des précipitations connue des
températures et de l'isolation. Durant la saison isèche donc, le FIT
rejoint sa position initiale au sud du Sénégal. Cela est du à l'action
des masses d'air boréal prédominant avec des courants aériens de secteurs
Nord-Ouest et Est communément appelés alizés ou: Harmattan. C'est un vent
. chaud et sec qu i se mani feste de janvier à mai dans la région de
Tambacounda.
18
EVOLUTION DE LA rLlJVIOMETI~IE DANS L1ARRONDISSEMENTDE MISSIRAII (1966-1991)
(~:o r- (0 0, 0 0;- (".1 Cf) -:t Ir) '.r:J 1__ co (T, Cl'f) (D '1:.' (f! t-, 1'0. ,-. '" r-, ,_ r, "-. ,-_ 1'0. (.)
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Années
MOYENNES ANNUELLES D'INSOLATION A LA STATION DETAMIJACOlJNDA (1 !H,6-1991 )
9 .-
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Années
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19 .
MOYENNE ANNUELLE DES TEMPEHATUlŒS A LA STATION DE
TAMIlACOUNDA (1966-1991 )
30
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Années
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, 1
, 1·
dépend d'une part de l'importance des
r appor t; à l'ensemble du réseau hydrographique
des potentialités soit superficielles, soit
Il participe à l'érosion des sols et attise à l'occasion des feux
de brousse dévastateurs. Notons que l'harmattan n'est pas pourvoy~ur de
pluie et étant donné que c'est un vent continental, il nous arrive de
l'intérieur du continent chaud ce qui fait que les températures
enregistrées sont supérieures à celles constatées en été.
Au total, on note une régression pluviométrique au cours de ces dernières
années, ce qui entraine une augmentat ion de la sécheresse donc des
températures. Cela explique aussi la forte diminution des écoulements
pérennes dana la région.
2) L'Hydrologie
La région de Tambacounda est dotée dans son ensemble d'un réseau
hydrographique plus important que partout ailleurs dana le pays. Il faut
cependant noter qu'à ce réseau, prédominent des cours d'eau permanents
par rapport à ù'autres exceptionnellement fonctionnels. l\ ce titre, deux
caractères importants semblent expliquer cet état ùe fait.
Le premier carë\ctère est .Lié à l'altitude privilégiée dans .Le Sud-Est de
la région (entre 100 et 600 "1). Il s'y ajoute un concours lithologique
que traduit ce relief du socle ancien au travers duquel on note la
concentration de cours d'eau occasionnée par le sens de leurs
écoulements.
Le second caractère lui,
écoulements permanents par
régional et d'autre part,
souterraines.
Comme nous l'avons dé ià souligné la région de Tambacounda possède
l'altitude la plus élevée au Sénégal. Celle-ci se trouve parlni les monts
Bassari et culmine à 581 m. (cf carte n 5)
A partir du Sud-Est évoluant vers l'ouest, le relief décline suivant une
pente douce favorisant un tracé un peu éparpillé des fleuves et rivières.
Ceci fait qu'à partir des contreforts du Fouta ojallon, naissent la
Gambie, le Sénégal et la Falémé. Tandis que la Gambie évolue vers
l'ouest, la faléme et le Sénégal vont paresseusement s'écouler vers
d'autres directions.
20
..;
1·
Mais entre autres facteurs physiques, l'évolution climatique locale
va améliorer le régime des fleuves ou cours d'eau.
C'est ainsi que la Gambie gagnera en importance par un appo rt;
pluviométrique satisfaisant et par ses affluents telsi que le Koulountou,
le Niériko ou le Sandougou.
Dans ces conditions, nous constatons que l'écoulement de surface dans
cette· région est assez remarquable mais nous. nous en tiendrons qu'à
l'étude du fleuve Gambie. Elle nous permet de montrer l'importance que
ce fleuve dégage dans le développement des aménagements irrigués dans
l'arrondissement de Mlssirah.
Long de 1150 km le fleuve Gambie prend sa source dans la région
soudano-Guinéenne. Il intéresse le Sénégal sur une longueur de 580 km
soit à parLiL de son entrée dans le pays au Sud~Est de Kédougou jusqu'à
la station l imnimétrique de Gouloumbou. Son tracé sinueux décrit de
larges méandres avant d'entrer en République Gambienne dont il porte le
nom. Etant donné la grande s u r f a c e que la Gambie arrose, nou s allons
montrer les variat ions de ca ractères à pa r t. i r des stat ions l .i mn .imè t; r iques
de Wassadou et Gouloun~ou.
Avec un bassin versant de 77 000 km2, le lit du fleuve large de 150 m à
Kédougou atteint 13 km juste en amont de Banjul. En amont de Wassadou,
le bassin versant du fleuve couvre 21 200 km2 s~lon la latitude 13 21'N
la longitude 13 22' W et par une altitude de 5,10 m. En aval de la même
station, sa superficie du bassin passera à 33500 km2 longitude et
latitude 13°21 N avec une altitude de 4.40 m. A ce niveau, le débit du1
fleuve est de 2.29 m3/s soit un volume d'eau annuel écoulé de 2,42 x 109
m3. Au mois d'aoO~ le débit de la crue atteint 694 m3/s.
Au niveau de la station de Wassadou, certain~ caractères du fleuve sont
mis en relief. En effet, on remarque qu'à partir de ladite station, plus
on descend du fleuve et plus son bassin versant augmente. C'est ainsi que
'.12 300 Km2 de plus viennent s'ajouter à la superficie drainée et cela
par une pente décroissante de 0,70 m. Il faut noter qu'à ce niveau du
fleuve, le Niériko rejoint la Gambie à Wassadou et que les conditions
pluviométriques restent encore sensiblement égales.
21
la station limnimétrique de Gouloumbou, longitude 13°44'W et
latitude 13°28'N, le bassin versant du fleuve Gambie a une altitude de
0,75 In et passe à 42.000 km2. On cons tate à ce propos que la pente
devient de plus en plus faible et que c~la ne facilite guère l'écoulement
des eaux qui se fait dans un lit encaissé. En conséquence, le volume
d'eau écoulé durant l'année est de 3.24 x 10 9m3 avec un débit de 2,44
L/S / Km2. Pou~tant la crue qui se manifeste au mois d'août est
inférieure à celle de la station de Wassadou avec seulement 672 m3/s
contre 694 103 :1 S en amont. La raison de ce contraste est qu'à
Gouloumbou, nous nous trouvons dans une zone· beaucoup moins pluvieuse
qu'à Wassadou ~t que l'effet de la sécheresse ilocale influence ce
résultat.
Au total, rnaLq r é l' irrégulari té du débit, le Eleuve a un écoulement
permanent malgré la faible pente décroissant de 1,7 m par Km de sa source
à Gouloumbou.
En dehors des cas extrêmes, le fleuve coule dans un lit mineur encaissé
avec un bourrelet de berge, un glacis alluvial taillé dans un plateau
ferralitique. Cela explique en partie l'émergence de la culture irriguée
surtout si les conditions pédologiques s'y prêtent .
. (cf cOllpe topographique)
3) t,A VEGETATION
Les éléments caractéristiques de la végétation dans l'arrondissement
de Missirah dépendent de deux facteurs
Il S'agit d'abord d'identifier la flore selon la laU.lude el
ensuite de définir les implications climatiques de son élaboration.
C' es t a insi que dans l'arrondissement de Miss i rah, la végéta tion est
étudiée selon que l'on se trouve au nord ou au sud de l'isohyète 1000 IlUIl
d'eau/an qui le divise en deux parties suivant l'axe Gouloumbou-Missirah .
. Au nord de cet axe, nous avons le domaine de la savane arborée dont
l'installation est une conséquence directe de la forte dégradation de la
forêt.
23
" 1
Cette dégradation se manifeste par la présence d'une famille d'arbres
d'environ 20 11\ de hauteur, d'une famille arbustive de 5 à 10 11\ et enfin
d'une couche herbacée. Les unités les p l.us remarquées de cet te flore sont
: le Tamarinier (Tall\arindus inc1ica), le Dimb (ConstatulI\ bombux) ,le wen
ou wano en pular (pterocarpus erinaceus), le ratt (combretum glutinosum)
le néré (1 i IInea pa r k i a l . Un tapis dense qui. se dessèche à La Ein de
l'hivernage couvre fragilement le sol souvent dénudé par les feux de
brousse.
Au sud de l'axe, la forêt de savane passe en forêt dégradée avec de
multiples aspects. En ef fet, les espèces y sont plus nombreuses et variés
car on y distingue un grand nombre de r ôn.i e r s (Bo r r a s s us Flabeliferl, des
Benténié (ceiba pentandra) ,des néré (Linnea Parkia) et du bumbuvi en pël
(Bambax constatum) .
Le sous-bois en hivernage rengorge de xat en oualof (andropoq ron gayanus)
en été comme en hiver, le salane (Euphorbia balsamifera) et les bambous
dominent. 1
C - LE CADRE HUKAIN
Ge qUI. est frappant dans l'analyse du cnd r e humain dans la réq i.on
de Tambacounda, c'est l'origine et .La diversité éthnique de la
population.
Comptant 370020 habitants, Cette population occupe un espace relativement
vaste d'au moins un tiers du territoire national qui, par ailleurs, se
traduit par une faible densité de 6 hts au km2 et aussi par une très
mauvaise répartition de celle-ci.
C'est ainsi que dans le seul département de 'l'ambacounda on compte près
de la moitié de la population r èq i onal e avec 49,9 % de l'effectif
régional alors que les départements de Bakel et Kédougou ne font
respectivement que 30,6 % et 19,3 %. Ce qui est opportun de ~ollligner à
travers ces chiffres, c'est aussi l'importance de la population selon la
situation géographique de la circonscription administrative. Etant le
moins excentré par rapport à la capitale, le département de Tambacounda
est par conséquent le plus peuplé et cela explique aussi peut être la
disparité au niveau des arrondissements.
24
P'lZU Pl,AMl%.NT
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T'Ir- ~ : ~E~_c.c _oy ;.~~\..: .. l'o\i.kcp.lC dt"; _,.sc e",
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p'o.ur ç:'i .. o;ilnol c\. rOiu,la"ho",-
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5.'1;
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Pour l'arrondissement de Missirah, la carte relative à la "Typologie
des espaces de peuplement" nous indique qu' il est a f f ecté par une
"mauvaise santé démographique". Aussi, fait-il l'objet de "décisions
d'aménagement pour fixation de populat~on" . Ce qui est ilnportant dans
cette décision de sauvegarder la population, c'est l'intérêt que l'on
accorde à ce (art taux de jeunes. D'après le recensement de 1988, les
jeunes de moins de 14 ans représentellt entre 47~et 50 % de la population
et que les tendances à l'émigration sont réelles à cause de la sécheresse
et de la faiblesse de l!encadrement jusque - là apporté an milieu rural.1
A propos de migration, s ou Li qriorrs que la diversité de peuplement est
tributaire des mouvements de population intervenus à une certaine époque
dans cette zone.
Avec le dé c I in de l'empire du Ghana ail Xf ème siècle, les mandi ngues venus
de la vdIlée du Niger descendent des !:onc!ateurs de l'empire du Mali qui
i s'est étendu sur une bonne partie du Sénégal entre le XIvèlll8 et 1 e xvème
si ècle. Aujounl' hui, une mos a Lque cl' et.hni e s compos eut; la popul.e t. i011 :
Une majorité Ilaalpulareen 46,4 % dont 28,3 % de Pël, des Mandinyues 17,4
% Bambara 8,2 %, Sarakhole 11,2 %, Ouolof 8,8 %, Sereer 3%, Bassari 1,8%
et une minorité d'autres ethnies constituant 3,2 % de la population.
II LES AMENAGEMENTS IIYDRO-AGRICOLES: lIistoriQUe, structure
d'encadrement et situation foncière.
A - HISTORIQUE DES AMENAGEMENTS HYDRO-AGRICOLES
Différentes formes d'analyses peuvent prévaloir dans l'historique
des aménagements hydro-agricoles. Ces analyses, conformément aux
exigences d'une telle étude, peuvent être d'ordre historique, économique
ou organisationnel.
L'aménagement hydro-agricole est d'ordre historique quand, dans le milieu
d'accueil, les formes d'agriculture traditionnelles ont été inadéquates
pour subvenir aux besoins alimentaires des populations concernées.
26
, i
Ce système de culture peut être aussi à l'origine, une nécessité, Sl
le régime alimentaire de la population l'exige ou quand les conditions
climatiques et pédologiques sont précaires
L'aménagement hydro-agricole est d'ordre économique si la pratique
culturale vise à p r orno'uvo i r une culture de rente. Dans ce cas, le but
recherché est de quantifier et de qualifier les résultat.s financiers en
vue d'asseoir un système durable d'exploitation agricole.
L'aménagement hydro-agr icole est enfin d'ordre fonctionnel ou
'organisationnel quand les conditions climatiques et pédologiques sont
'suffisantes au point que les hommes développent une architecture
'd'ensemble pour gérer au 1II1eux. Dans ce cas, :la fonction dll système de
culture irriguée repose plus s u r la gestion, des hommes que sur les
objectifs. En conséquence, selon que l'on se trouve dans la nécessité de
faire des aménagements hydro-agricoles pour survivre, rentabiliser une
culture ou gérer un système, seule la réalité sociale exige à p riori llli
tel comportement. C'est ainsi qu'ail séné~Jal, des allléllélSJeIlH~lIt.:, Ilydr-o
agricoles ont été initiés à l'époque de la colonisation. l\ujounJ' 11111., ces
aménagements ont une connotation économique et même organisationnelle
quand on tient compte des potent ial i tés disponibles dans la l-égion de
Tambacounda.
1) DANS LE CON'rEXTE NATIONl\L
Avec l'abolition de la·traite des esclaves, une nouvelle méthode
d'exploitation des colonies S'imposait. Selon le baron Roger Gouverneur
du Sénégal en 1822, la médiocrité de l'agrjculture sous pluie devait être
remplacée par une méthode plus rentable. Des propos de Pierre
BIARNES (10) il nomma un jardinier du nom de Richard au poste de
Directeur de l'Agriculture. Ce dernier déjà établi au Sénégal, avait à
son actif un
jardin d'où il cultivait des légumes et quelques produits rares sur le
marché local et qui entraient dans le bol alimentaire des européeris.
C'est ainsi que Richard aidé par des botanistes et d'autres techniciens
vont chercher à acclimater les légun~s européens mais aussi cultiver de
nombreuses plantes locales.
10 Pierre Biarnes- Les Français en Afrique noir de Richelieuà Mitterrand Armand Colin Pàris 1987 P 81 à 90 - 447 P
27
Des parcelles aménagées furent créées et elles seront donc les
ancêtres d'un tel système de culture au Sénégal. Cependant, il est
important de souligner qu'au sud du Sénégal, particulièrement en
casamance, La culture du riz traditionnellement pratiquée avait nécessité
une semi-irrigation. Ce que souligne fort bien Pierre Gourou (11) En
disant que :« Les africains marquaient une préférence pour une sorte de
demi-irrigation. Ils aimaient dresser des billons séparé~ par des fossés
'pleins d'eau. Les plantes ne baignaient pas dans l'eau, mais leurs
racines atteignaient facilement une terre détrempée. Telles étaient les
rizières Diola de basse casamance».
En dehors des Diola, les Européens qUI avaient essayé d'aménager la
vallée du fleuve Sénégal sont donc 'les premiers aménagistes d'envergure
au Sénégal. Le proj et du Baron Roger fut un échec parmi d' aut res.
Cependant, de nouvelles initiatives coloniales soucieuses de r en t.ab i Li.s e r
les énormes potentialit~s en eau essayèrent divers alltres projpts.
Mais sui te aux échecs répétés 1 les choix se portèrent s u r d' aut. l'es
objectifs plus simples et moins coûtèux avec l'aide d'instruments plus
élaborés. Les créations de la Mission d'Etude du fleuve Sénégal (M.8.S)
en 1935, et de la Mission d'Alllénélgelllent du fleuve Sénégal (M.A.S) en J~J8
vont donner un nouvel élan à la promotion de la culture irriguée.
En effet, divers casiers irrigués avant et après l'indépendance du
'Sénégal en' 1960 témoignent 1 de l'importance des enjeux économique,
fonctionnel et surtout financier pour le nouvel Etat. L'aménagement hyrl r o
-agricole semble être pour les nouveaux dirigeants du pays un modèle
d'avenir. Et ceci est d'autant plus vrai que des sociétés nationales vont
se succéder, toujours à la recherche d'une aqr i cu l t u ie autosuffisante et
rénovatrice. Dés lors, la mise en place des premiers casiers irrigués en
aménagements simples en 1939 sera suivie de la création de la Société de
Développement de la Riziculture au Sénégal (S.D.R.S) en 1960. Toujours
dans la même année, l'Organisation Autonome du Delta (O.A.D) prit le
relais avant de le céder à la Société d'Aménagement et d'Exploitation du
Delta (S.A.8.U) créée en 1965. De nos jours encore, c'est la S.A.B.o qUI
gère le Delta, investie en cela par des lettres de mission que lui
assigne le gouvernement du Sénégal.
l~ Pierre GOUROU - L'Afrique Tropicale naIn ou geant agricole ?Flanunarion, Paris 1991 Page .167
28
En effet, selon la loi 65-01 du 25 Janvier 1965(12) La S.A.E.D est
devenue un "Etablissement Public à Caractère Industrielle et CO~I~rcial
puis "société nationale" selon la loi "79-29 du 24 janvier 1979. En dehors1
de la vallée aussi, Le Gouvernement sénégalais a m1.S en place, clans
chaque région administrative du pays, une Société régionale de
développement rural (S.r:.D.R). Cette société a pour objectif- de fOlmer
et d'apporter une assistance technique au monde rural.
Au Sénégal Oriental, la Société de Développement des Fibres 'l'ext i les
(SODEFl'l'EX) relayant la S.F.D.T jouera ce r'ô l.e de S.R.D.H (Il) en
faisant globalement la promotion du monde rural. Depuis quelques années,
de nouvelles structures d'encadrement voient Levj ou r dans le monde r.u r al .
Il s'agit des O.N.G (Ot'yanisation 110n Gouver:nementale) dont le mode
d'assistance est nouveau dans le milieu paysan. Tel est le cas de
l' OFADEC (]IIi opère dans l'arrondissement. de Missi rah.
2) DANS "'ARRONDISSEMENT DE t11SSJHAII
Il S'agit avant tout de situer l'intérêt des aménagement:3 l iy cl r o >
aq r i co Le s dans le cadre régional. 8n agissant ainsi, nous espérons
montre r les ra i sons qU1. ont poussé le c ho ix de ce mi 1 ieu et quel s espoi r s
ils ont suscité. Dans les années 1950, la région du Sénégal. Oriental
avait été retenue pour la promotioll de la culture du coton. L'attrait
qu'of frai t cet te rég ion aux autorités coloniales résida i t cla n s ses
aptitudes cl.imatiques et pédologiques. Cela permit l'installation de la
C. F. D. '1' et par voie de conséquence, l'assistance technique au monde IUt-al
fut accrue. Après l'indépendance du Sénéga l, la C. F. U. '1' a cont Luuè de
s' inves t ir dans le développement de la cul t ure du coton jusqu'à ce
qu'elle fut remplacée pa r la SODEFl'l'EX créée en 1974. Cet te de rn i è re
chercha à améliorer ces activités en instituant le, système de culture
irriguée sans grand succès. IL faut dire que c'était une I r r igation
d'appoint pour la culture du riz en période de basse saisol} pluvieuse
dans certains cas mais aussi dans le cadre cl' aménagements hydro-agr icoles
dénommés P.I.S.O (Périmètres Irrigués du Sénégal Oriental).
12
IlS.R.D.R Société Régionale de Développement Rural
29
A ce titre, quelques villages aux environs des fleuves Gambie et
Sandougou furent retenus pour recevoir l'initiation en matière de culture
maraîchère et de riziculture.
Aujourd'hui, la SODEFITEX a cessé toute activité de culture irriguée
1 • pour des raisons économiques. N'empêche que la région de Tambacounda et
particulièrement .L'arrondissement de Missirah suscitent encore un intérêt
pour la promotion des aménagements hydro-agricoles. A ce propos,
l'émergence des Groupements d'intérêt économique (GIE) est assez
évocatrice.
En conclusion, nous retiendrons que le système de culture irriguée est
très récent dans l'arrondissement de Missirah. Il y est surtout
représentatif à l'avènement de l'OFADEC en 1976.
B - LES STRUCTURES D'ENCADREMENT DANS L'ARRONDISSEMENT DE MISSlRAIi
'l'out cl' abo r d qu'est ce qu'une st ructure d'encadrement ?
C'est la pa rtie active d'un "ensemble d'objectifs et de moyens reliés
entre eux par un calendrier visant à modifier plus ou moins profondément
les éléments constitutifs du monde rural et leurs relations mutuelles,
de telle sorte que la production agricole s'en trouve accrue dans des
condi t ions économiques viables" (14). Pour nous donc, la st ruct; ure
d'encadrement est le tremplin entre les moyens dont dispose le projet et
les objectifs à atteindre. Aussi, dans l'arrondissement de Missirdh, ces
structures d'encadrement paJJtagent la même perspective de développement
rural même si les objectifs et les moyens sont différents.
1) LES OBJECTIFS.
Ils sont fonction des divers engagements que prennent les structures
d'encadrelnent dans l'arrondissement de Missirah. Il S'agit entre autres
du développement de l'agriculture, de l'élevage et Ide l'amélioration du
cadre de vie des agriculteurs.
14 DURUFLE G, FABRE R YUNG M Les ef fets sociaux et economiques desProjets de Developpement. M.D.H.. et M.C France 1988 P125
30
"",,"'cau N° 2. _ ORGAN.NRAMME DE LA DIRECTION TECilliLQUE
--- -----r:···-- --- -e , 0'" DIRRCruUR 1l!CIl111QlJl! /L'oordinationHCCIlJHChe)"ÇelluI6 Suivi-Evaluationo_,.,l---~~~7"""---------~.~---------.~~~~_lIP~1 _.~_.. ..-./-:.;.~=::::--_.~/ l Directeur Technique Mjoin\ r ..:::- -=.~ 018\ nl8\'8g_e~ .// 1 1 ( L .DT. - Dnknr) .•__:-: -- ~ Secretariat D.T. ,,-_______...._-
,~;elll~.hl Audio-visuelle-) ....- . --.-- .. _-- :~oll3eillor Special D.T..)-~ --::::
( ~form.ation VillogcoisÔ'.."-J.}es céréales /'-~".
lChet de SectionLogistiquelnendence
1
1Chefde Seme C.A.L.l.·
, (Credi\Agdcolll-Logistiqoo-In\llMllI\Cll)
r!Chefde Scellon•. Crédit Agrtcolc
Documentation
1Chai de Sectionform3.\lon'l\.\lglUiso.tion
G.S.P/V Adjoint
. 1ICh<! do SOIV.,O P.M.R.(Pn~motion duMonde Rural)
11
Gile! dt SectionAlph3.\lhbo.tionAron){\t})n
~I---"
1N8Jiueuis~ 1
J'
J..,
rrri Responsable I~égiDMl I~ .'l°[l ~ 7 ~:'I"--'
-=' [II P."~OJl3.blc p,vPonno.le\U' l'OigolOn
Coree1llers au:< ABP
Chel de Scclel.U
32.
elle intervient donc
monde rural dans la
La SODEFI'I'EX s'occupe de la promotion de la culture du coton mais
aussi des céréales locales telles que le mais et le riz. L'assistance
accordée au riz a été à l'origine de sa timide participation à
l'aménagement hydro-agricole. Depuis 1 ,'avènement de la N. P. A (Nouvelle
politique Agricole) et dans le cadre du Vlème plan quinquennal (1981
1985), de nouveaux volets sont ouverts pour intensifier la participation
paysanne dans !'·effort du développement rural.
De par son organisat ion (c f organigranune), la SODEFITEX es t dotée de
deux grandes directions:
Il s'agit de la Direction industrielle qu i s'occupe du traitement du
coton en us i n e et son intervention n' entre pas dans le cadre du
développement du monde rural. Par contre, la direction technique elle,
intervient directement dans l'encadrement d~s paysans. Les volets
recherche, f o rrna t ion, vulgar isa tion, ass istances technique et f inanc i ère
Eigurent en très horiue place dans son progranune. La SODEFI'l'EX es tact ive
dans le ruoncle ru r.a 1 à t r av e r s l'encadrement apporté pélcnes
vulga r i sateu cs de base '?t consei LIers a u x ABP (Associa t ion de I:\ase des
Producteurs). L'ABP fait office de groupement d'intérêt économique pélt'
lequel les paysans accèdent à une assistance technique et surtout au
crédit. C'est el1 fait l'organe de liaison entre le tiers paysan et la
SODEFITEX Aujourd'hui avec 24.122 km? de couverture spatiale, la
. SODEFITEX encadre 667 villages sur les 759 que compte son territoire soit
··un taux d'encadrement de 88 %
2) L'OFl\DF.C
L'office Africain pour le développement·et la coopération est une
organisation non gouvernementale créée en 1976 avec l'aide des bailleurs
de fonds canadiens (O.C.C.D.P : Organisation Catholique Canadienne pOLir
le Développement et la Paix) et africains (Sénégalais, Maliens et
Camerounais)
Structure d'encadrement.à caractère non lucratif,
de manière désintéressée en vue d'assister le1
recherche du plein emp16i rural.
L'OFADEC intervient au niveau :
33
.,
- de la gestion des ressources, de la technique et de la production
- de l'éducation, de la formation et de l'animation;
- de la santé villageoise .
l'l'echnique etProduction
Aménagement Hydro1 agricole
Production céréales1 Maraîchage
a r bor i cu I LureElevage
1
1Construction de puitspistesvillages
1 Services et entretien
1
r1.
l
1
r
Gestion
Approvisionnement
Production
Commercialis<:Ition
Education-FormationAnimation
Scolarisation:l"ilière normaleRattrapage
Alphabétisation
Formation paysannetechnique
coopérateurs
programme fémininAnimation etor.ganisation desvillages
JeunesactivitésculturellesActivitéssportives
Santé
Santévillageoise
Grandesendémies
Le plan d'intervention de !'OFADEC s'articule autour de trois POillts et
procéde de la manière suivante : . 1
34
"la prise en charge de la totalité des frais
de production jusqu'à la première récolte"
: " Participation paysanne croissante à la gestion aux
.' 11
premier point
d'aménagement et
- deuxième point
dépenses".
- troisième point _II Phase de délestage: l'OFADEC s~ retire et le paysan
assure toutes les responsabilités liées au fonctionnement de son
pér imèt re" .
En 1991, l'OFADEC se retire pour laisser l'APROVAG (Association des
Producteurs de la Vallée de la Gambie) le soin de se gérer elle-même.
C'est alors que le dispositif d'encadrement d'origine qui est le suivant
fut considérablement réduit
Département Employés Contractuels 'I'ot.a Ipp.rmanents "\
Administration 15 0 15
Formation 3 4 07
Aménagiste 4 1 OS
Santé 3 3 06
Production 5 3 08
Mécanique 5 11 16
Total 35 i 22 57Source:OFADEC Tamba
En effet, avec l'APROVAG les paysans n'ont maintenu que 7 personnes dont
5 exercent au secrétariat exécutif domicilié à Tambacounda.
Il s'agit du coordonnateur, de l'agent du crédit, du comptable, de la
secrétaire, et enfin du chauffeur .
. A Dakar, un agent comrne r c i a I et un secrétaire travaillent en permanence.
Le rôle de l'APROVAG est d'encadrer l'ensemble des GIE qui la composent .
35
ORGANIGRAMME DE L'ADMINISTRATION DE L'APROVAG
Circuit interneGroupementsd'IntérêtEconomique
SECRE'l'ARIA'l'EXECUTIF'
1 1:
COORDONNATEUR
Circuit externeAgent commercial
deDakar
AGENT COMPTABLE
CONSEIL D'ADMINISTRATION DE CHAQUE G.I.E
~I .PRE S IDE N T'-----,------------------,
VICE PRESIDENT
E
l'--l SECRE'I'AIRE
1
[COMITE DE GESTION
RESPONSABLE DE TRESORIER DUFEMMES G. I.E
1
ICHEF DE GROUPE1 1
CHEF. DE PERIME'rRE 11
111 LES EXPLOI'l'ANTS AGRICOLES DU G. LEI
1POMPIS'r
1
1 AGENT COMMERCIAL 1 PESEUR J~ 1
. il;
36
Ces groupements d'intérêt économique sont au nombre de B et sont
installés dans 9 villages dont certains ont été crées dans le cadre du
projet OFADEC. (Sankagne, Koar, Saal, Ngène).
Au ni veau de chaque GIE, nous notons le même type d' organisat ion à
savoir: un conseil d'administration composé de 5 membres. Il s'agit d'un
président secondé par un vice-président, d'un secrétaire, d'un trésorier
et d'une représentante des femmes.
Ce conseil se charge de gérer les intérêts de ces paysans all niveau du
secrétariat exécutif avec lequel il est en étroite collaboration. Chaque
GIE est gestionnaire ·d'un nombre de périmètres que dirige un comité del '
gestion de 5 membres.
Il s'agit du chef de périmètre, d'un agent conunercial, du pompiste chargé
de la motopompe, du peseur et du chef de groupe.
En mars 1993, la dernière phase du p r o j et OFADEC ent re en v iqueu r
et seùle l'APROVAG continuera à gérer les périmètres tenus par les
paysans dans le cadre des GIE dont elle est l'élément c ent r a.li se t eu r .
3) LE GIE TAKKU LIGGEY
Ce n'est pas à proprement parlé une structure d'encadrement, IlIais
étant donné ses membres fondateurs, l'exemple peut faire école au
niveau local et même régional. En effet, ce GIE est créé par d'anciens
agents de l'OFADEC qui ont su tirer profit de leurs expériences dalls
le projet pour se gérer. Né en avril 1991, le GIE TAKKU LIGGEY est
financé par 29 agents déflatés de l'OFADEC. Ces derniers sont des
actionnaires mais aussi des actifs.
En effet, la forme de gestion ne diffère guère de celle de l'ancien
OFADEC sauf qu'ici le caractère lucratif est dominant. Le GIE
possède 9 hectares de terres cultivables et il est dirigé par un
président qui a sous sa tutelle un vice-président, un trésorier, un
secrétaire, un responsable du matériel et un chef de production.
Il est important de noter que parmi les actionnaires, quatre sont
présents de manière permanente sur le périmètre. Il s'agit du
chauffeur convoyeur du matériel, d'un mécanicien, d'un horticulteur
et d'un am6nagiste.
37
, 1
Le GIE cultive de la banane et fait dti maraîchage si bien qu'en
plus des 4 permanents , B autres paysans permanents sont recrutés et
travaillent sous contrat dont le libellé est ,le suivant:
« CONTRAT-SERVICE
EN'l'HE
GrE 'l'AKKU LIGGEY
ET
MONSIEUR .
En plus des points retenus sur le règlement intérieur de
l'exploitation de Wassadou et qui s'appliquent intégralement à
l'exploitant non membre du GIE, celui-ci est en plus régi par les
points suivants:
- la personne reçoit une indemnité IlIensuelJe de 5.000 Frs (cinq
mille) et ceci jusqu'à la récolte.
- le permanent reçoit 35% (trente cinq) du revenu brut de sa récolte
corrunercial isée
- en,dehors de la premlere année d'exploitation s'étalant cie juin
1991 à octobre 1992, l'année d'exploitation normale est d'octobre
à septembre de chaque année.
- le non respect des dispositions du règlement int.érieur et des
points mentionnés ci-dessus entraine une exclusion pure et simple
(sans contre-partie) et l'excll\ peut être poursuivi pour
remboursement de tout ce qu'il doit au GIE.
,': 1
"
,V"
:']".' r
i,~
L'INTERESSE
15 Enquet e Mernoi re
LE PRESIDENT DU GIE
38
» \0;
Au total, le GIE TAKKU LIGGEY est au débtit d'une nouvelle
génération d'agriculteurs et partant, il définit la nouvelle voie
à suivre par tous ceux qui travaillent la terre.
3) LES MOYENS D'INTERVENTION
C'est un des facteurs les plus importants dans l'émergence d'une
nouvelle agriculture performante, productive et suffisamment forte.
Devant une sévérité de plus en plus grande des conditions climatiques,
l'accent est mis sur les moyens à donner aux structures de production
en milieu rural.
Ces moyens, nous les rencont rons ci' abord, dans l'importance des
investissements financier et humain et ensuite dans l'amélioration des
conditions techniques . Contrairement aux modes de faire va l o i r
traditionnels, l'agriculture de 110S jours demande des efforts financiers
que seuls les bailleurs de fonds ou l'Etat peuvent contenir. C'est
pourquoi all Sénégal, au niveau de chaque région, une société régionale
de développement rural (S.R.D.Rl est créée. Elle permet de subvenir aux
besoins en intrants agricoles des agriculteurs et de pourvoir une
assistance technique moderne. Cette S.R.D.R se présente ici sous les
traits de la SODEFITEX dont le chiffre d'affaire avoisine le milliard de
francs CFA. Par ailleurs, d'autres formes d'investissements sont
observées en milieu rural à travers les ONG ou les GIE qui sont financés
par des bailleurs de fonds étrangers ou locaux. C'est dans cet ordre que
s'inscrit l'OFADEC ou le GIE TAKKU [,IGGEY. Ces aménagements demandent
de gros investissements pour la mise en culture de grands espaces,
l'équipement des paysans mais surtout pour la formation technique de ces
derniers.
A ce titre, les processus sociaux de changements techniques
appellent à une réduction de main d'oeuvre au profit de la
qualification des exploitants agricoles. Pour se faire, le Sénégal a
d'abord modifié son administration territoriale avec l'avènement des
conununautés rurales depuis 1982 dans la région de Tambacounda, et
ensuite mis en pratique les idées de la N.P.A.
39
La NPA stipule que l'on doit: « réada~ter le mode d'encadrement
rural aux nouvelles exigences du développement de l'action
coopérative, ce qui se traduit par une réorganisation des sociétés de
développement rural et la rectification de la mission assignée à
chacune d'elle >16.
En d'autres termes, l'Etat doit s'assigner un second rôle maJ.s efficace
de responsabilisation du paysan, en l'appuyant financièrement et
techniquement. C'est ici l'occasion pour nous de mettre l'incitation de
l'Etat envers les paysans à l'action conununautaire pour mieux faire face
aux exigences créées par le nouveau système d'encadrement.Dans le cadre
des moyens techniques à mettre en place, nous notons le travail
particulièrement important du programme national de vulgarisation
agricole (P.N.V.A), qui depuis quelques années, tente d'améliorer les
variétés de semence et de lutter contre les parasites. Au delà des
recherches onéreuses sur les semences, la mise en pratique des résultats
obtenus passe par le biais d'organismes p r i vé svdout; seuls l'Etat, les ONG
et les GIE importants peuvent louer les serVlces. Aussi, dans
l'arrondissemellt de Missirah,les actions de la SODEFITEX et de l'OFADEC
sont salutaires dans ce qu ' 011 peut appeler la vu l qa r i s e t i on qui se
définit conune: « l'ensemble des procédés permettant cl' inciter les
populations rurales à utiliser les méthodes culturales améliorées » Il
C - LA SITUATION FONCIÈRE
La situation foncière dans l'arrondissement de Missirah est
l'aooutissement ù'une kyrielle de processus juridiques intervenant tant
~ur le plan national qu'à l'échelle locale.
En ef fet, depuis l'accession du Sénégal à la souveraineté internationale,
les gouvernants et particulièrement le président Léopold Sédar Senghor,
ont voulu adapter le système foncier sénégalais à des normes modernes.
C'est ainsi que la loi nll 64-46 du 17 juin 1964 (1), portant création du
domaine national a vu le jour.
16 N. P.A Deuxieme Partie Orirentations axe No 2
2 - DENIS SAUTTER in Mil Maïs, Sorgho- Techniques et Alimentation duSahel ed l'HARMATTAN/PUSAr - Pari3 1989
40
OCJMAltlIO[ l'IIAl
loi "Las du 1.01. ,',.
DOMAINI PUBL le
· ft' l " •• 1 I.r1.' J.t'lIlel.1 1'" Il
OO~AIN( pn .vi
Il,nftl.' "culé)
· '''.cl.· no" .'hcl.
Oom.I,.. •• du ' __"41 pUlDnn.. --.. 00',1 AIN Ej.r.o'.'.'d'd'OI1"'hIlC' CD"''''Ynt'. _
commu",,,,,., lU b.pub.. n t ~~ .~ ".
J lL iA?Q;;~OO"'A"l( 0(5 r ...n"CUll(/~ -- .;':'l'~I72i'zz7i-.~
_ IrnO.!n,u( rn,v_f_(_I__A,t, " tOn""'u"OnCodee'vll. dCrçu:' IIJJ
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I1EPl\nTlTlON DU SOL SÉNËGI\LI\IS
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LE ImOIl FOI'ICIU~ ::;L~I[GI\II\{~
c:oll<e.cliot\ t"ll'o.lIdc r." e!•.:,,~nir· ." F:H;~ior'j gf.tl~~" ~ L.,:.ynaliU - \~)Lr. . 5G',.-'
.J
[N1IIE ENSEMBLE S lJOMI\Nll\UX 1- __ .._ .... _ ......
41
,1
Cette loi aura permis au gouvernement sénégalais devant la nécessité
de créer un Etat-Nation et d'asseoir une nouvelle territorialisation, de
redéfinir les espaces locaux traditionnels.C'est pourquoi, les 9S% de
l'espace sénégalais qUI constituent 'le domaine national vont être
répartis en quatre zones juridiquement distinctes (tableau S) .11 s'agit:
- de la zone des terroirs qui comprend les terres de culture, les
terres de pâturage, les terres de parcours, les boisements réguliers
utilisés el enfin les terres en friche jugées nécessaires à son
extension.
- des zones pionnières susceptibles de servir à l'aménagement de
projets de développement et à d'éventuelles extensions de zones humaines.
- des zones classées comprenant les forêts et parcs utiles à la
protection de l'environnement.
et enfin des zones urbaines qUI englobent les espaces
résidentiels, corrunerciaux ou industriels déjà bâtis.
IJes zones urbaines et pionnières sont des espaces à vocation temporaire
d'une part du (ait de l'urbanisation, et d'autre part de la réalisation
de p r o j et de développement. Pa r cont re, les zones classées et de terrai r s
ont une vocation permanEnte.
Cela explique que dans l'arrondissement de Missirah, les structures
d'encadrement n'interviennent dans l'espace du domaine national qu'en
fonction du type de culture pratiqué.
Par exemple, la SODEFITEX va bénéficier d'un atout certain car le coton1
dont elle fait la promotion fait partie des cultures traditionnelles.
C'est là l' expl ication de sa présence dans les zones de terroi r s et
particulièrement au niveau des terres de culture.
Pour l'OFAUEC, la situation foncière est autre. Etant un projet de
développement et compte tenu des nouvelles di sposi tions terri tor ia les
relevant de la loi na 64-46 du 17 juin 1964 18 son implantation ne s'est
faite que dans les zones pionnières créées à ce sujet.
18 loi n a64-46 du 17 ju{n 1964 ln Journal Officiel de la Républiquedu Sénégal du 11/07/1964 page SOS
42
Pourtant auj ourd' hui, tout proj et de développement peut ne pas êt re
autorisé par l'Etat. Suite à la loi n Q 72-25 du 19 février 1972 portant
création de la communauté rurale, c'est à dire, une "collectivité locale
de d r o i t publ ic dotée de la personnàl i té morale et de l'autonomie
financière,,19, l'octroi de terre ne se fait que par le biais du conseil
rural qui la gère. Le conseil rural est seul habilité à délibérer sur les
'''modalités d'exercices de droit d'usage, les projets d'aménagement, de
lotissement ou sur la création des chemins de bétail,,20
En conclusion, nous retenons que la situation foncière des structures
d'encadrement a été plus motivée par l'engagement des aménagistes de
projets et ce qu'ils peuvent apporter à une zone que par les directives
administ ra t ives. Aussi, pour l'a rrondissement de Miss irah, l' implantat ion
de ces structures d'encadrements tient de la disposition des terres
cultivables et de l'engagement des homme s au travail.
\!
.'·1
19 loi n Q 72-02 du 1er février 1972 ln J.O.R.S. du 19 Mai 1972 P.755
20 Le Droit Foncier Senegalais M.C et M.D Co Ll.ecb i on Monde en devenirEdition Berger-levrault Paris 1988 P164
43
.. ., ~:. .,
· 1
· !· 1
Les réalisations des structures d'encadrement comme nous avons à les
analyser sont les résultats d'un long processus de production agricole.
En effet, la matérialisation des ob jec t i f e fixés par les structures
d'encadrement procéde de la combinaison d'éléments physique et humain que
sont: l'eau, la terre et la force de travaiV. Signalons cependant que
l'impact des réalisations dont il est question dans cette partie du
travail, n'est imputa&le qu'à la seule structure d'encadrement qu'avait
été l'OFADEC. La raison est que la SODEFITEX, malgré ses actions notables
dans l'arrondissement de Missirah, n'accorde pas encore d'importance aux
aménagements hydro-agricoles. Pour ce qui est du GrE TAKKU LIGGEY, sa
première coupe de banane n'interviendra que pendant la saison 1992-1993,
,aussi n'est-il pas inclus dans notre travail pour des raisons de
calendrier.
En ce qui concerne clone les r éalisa t i ous de l'OFADEC, notre analyse porte
essentiellement sur la p r ocluc ti.ou des C; fE de l' APHOVAG.
Nous procéderons d'abord par l'étude de la préparation des parcelles
cultivées, puis nous étudierons la piodllction et ensuite la manière dont
s'effectue l'écoulement du produit.
1 LES ESPACES AMENAGES
Le système de culture irriguée est une méthode d'exploitation très
ancienne, comme nous l'avons déjà souligné, il a toujours intéressé le
Sénégal, mais est compté depuis peu dans le système a q r a i r e de
l' agricul ture dans l' arr-ondissement de Missirali. C'est pourquoi, nous
étudions d'abord les parcelles qui composent ces espaces aménagés, puis
l'organisation du travail.
A - LES PARCELLES
'fout d'abord, qu'est--cé qu'une parcelle?
La définition de la parcelle dépend de deux facteurs.
45
. ~ ,
Il faut d'abord savoir à qui profite la parcelle et ensuite quelles
sont les normes requises à sa taille et à sa délilnitation.
D'une manière générale, la parcelle est un espace dont la superficie est
retenue selon des critères objectifs èt égalitaires pour tous ceux qui
sont intéressés. Les critères dépendent des modal i tés d'a t tribut ion
fixées par l'organe de gestion ou par: les cadres j ur .id iCjue et
administratif auxquels ils souscrivent.
Dans le cadre des aménagements hydro-agricoles de l'OFADEC, la parcelle
est une unité d'exploitation à caractère individuel relevant d'un espace
plus vaste contrôlé par un groupement d'intérêt économique. Il est bien
évident que dans de telles conditions, la taille de la parcelle dépend
de la décision arrêtée par la direction de l'GFADEC.
1) LA 'l'AILLE E'r LA FORME
La taille et la forme de la parcelle dépendent de deux Lac t eu r s
principaux. La première étant la précarité de terres irrigables Sllr les
plateaux jouxtant le bassin versant de la Gambie. Le second facteur est
'déterminé par les conditions pédologiques. En ef ret, si les terres
irrigables sont peu importantes dalls ulle localité, il s'ensuit une
limitation dans l'espace parcellaire dont seules les structures
d'encadrement décident des nonlœs requises.
Dans le cadre des aménagements hydro-agricolesde l'OFADEC, la Laille et
la forme d'une parcelle sont tributaires du souci de bien organiser en
plus de pouvoir faire participer le plus grand noiub r e de p e r s onrres .
C'est la raison pour laquelle, Loutes les pa r ce Ll.e s sonL l iomoq èue s à
l'exception de celles des villages de Koulary et Faraba (comnunaut é
rurale de Nélébouloui ces villages éLant handicapés par l'exiguiLé des
terres irrigables.Par contre à Bantantinti, Sankagne, Nguène Koar,
Wassadou, Saal et Adiaf, les parcelles sonL identiques par la taille et
par la forme. Pour ce qui est des dimensions, chaque parcelle est un
carré de 50 mètres de coté, donc d'une superficie de 1500 11\7. pour chaque
exploitant agricole. Par ailleurs, dans les villages de Faraba et
Koulary, la taille de la parcelle est plus petite.
46
IJa parcelle y a une longueur de 45~!mètres et une largeur de 40
mètres. Cela donne une superficie de 1:800 m2 par parcelle et par
individu, soit 700 m2 de moins que celle des autres villages. Cela
s'explique par le fait que dans ces villages, la participation massive
des paysans à ce proj et est en porte - à faux avec les surfaces
irrigables disponibles.
Au total, toutes les parcelles ont été distribuées selon des critères
égalitaires même si les modalités d'attribution apportent quelques
différences. En effet, pour avoir accès à une parcelle d'une superficie
de 2500 m2 ou de 1800 m", il faut être de sexe masculin et suivre le
règlement intérieur qui régit le projet. Autrement, la superficie
accordée sera égale à la moitié de celle de l'homme si l'a~tributaireest
une femme. Par conséquent, chaque femme a une demi -parcelle d'une
longueur de 50 ou 45 mètres et une largeur de 25 ou 20 mètres. Dans les
sept villages ne l'Ol"ADEC, la pa r c ell.o de la femme à une superficie de
12S0 ml alors que dans les villages cie Faraha et I<oulary, elle est de 900
m2 • Pour ces femmes donc, la taille de la parcelle demeure modeste; par
contre la forme est dans les deux cas rectangulaire.
Ainsi donc, pour faciliter le plan parcellaire, chaque parcelle normale
est octroyée à deux femmes à la fois. C'est dire que la disposition des
parcelles permet une bonne organisation d~ lellrs aménagements.
2) L'AMENAGEMENT DES PARCELLES
Huit aménagistes dont quatre permanents procédent à l'organisation
spatiale conformément aux exigences de la culture du bananier. D'une
taille variable de 1,5 à 2 mètres de hauteur, le bananier appartient à
la famille des scit~minacées.Il est pourvu de feuilles dont Les pétioles
emboîtés forment un faux tronc ces feuilles longues et fragiles
occupent un grand espace olt chaque pien cie banane ne fructifie qu'une
fois. Le bananier se multiplie par ses rejets. C'est pour.quoi, les
aménagistes vont, dans le cadre de l'aménagement des parcelles comme dans
le dosage des intrants (eau et engrais), préparer chaque champ de la
manière suivante:
47
,-,.'''-'
,. ,
.' •• , \ ....., .,', 1., ..... 11 •.
\, ,,1
. -\, ,
! ~ •, ....l.
48
Pholo ~ Î'llit'\f(II'ul) da~ l:UVQ
D'lOI!. l">e 1"<1fC.~~lIQ. CI
:1'1. ' .. ~r.::'::'~"':.....:":_-I
1 l 1 ( ' U r ,',do.- c.enh.II (JI" i ' "
Après le déblayage de la parcelle, res aménagistes font creuser au
milieu de chaque carré, une excavation d~un màtre de diamètre environ
(photo 3). Cette petite dépression qu'on appelle aussi cuvette sert à
contenir l'eau de l'arrosage.
Chaque cuvette est dotée d'un petit trou dans lequel, on implantera le
rejet du bananier. Mais auparavant, l'aménagiste fertilise le trou à
l'aide d'engrais organique ou chimique.
Sur le plan spatial, une distance de deux mètres est observée entre les
cuvettes si bien que les rejets en sont alignés perpendiculairement, les
uns par rapport aux autres.
Ce qui fait qu'au niveau d'une parcelle de 2500 ~,on peut planter entre
550 et 600 rejets alors que sur un espace ~e 1800 m2 le nombre de rejets
varie entre 400 et 450.
Soulignons cependant que toute la parcelle n'est pas plantée car un petit
espace de 4 à 5 m2 est réservé pour la culture des rej ets, en vue de
changer éventuellement les plants morts ou malades.
Aménagées parallèlement au cours du fleuve Gambie, les parcelles sont
concentrées dans deux grandes rangées au milieu desquelles on laisse un
large passage (photo 4) qui permet d'accéder à toutes les parcelles.
C'est ainsi qu'au bout des parcelle& attenantes, les exploitants.;
aq ricoLes plantent ùes papayers ou de l' ose i Ile. C'est aUSSi tout au long
de ce corridor central que sera bâtie l'ossature du réseall d'irrigation
(photo 5). Sur le plan technique donc, une amélioration notable est
observée dans l'élaboration du système d'irrigation. Partant de ce qui
a él~é constaté au niveau des aménagements précédents, les conduites d'eau
ne sont plus externes (photo 6) mais internes. En prenant cette eau un
peu plus bas dans le fleuve Gambie, les aménagistes ont prévu pour chaque
périmètre une motopompe très puissante pour puiser l'eall nécessaire à
1 'i rrigation .Cette motopompe installée sur un bac flottant (photo 7)
alimente les parcelles en eau par un grand tuyau installé dans une
entaille faite dans les versants du lit majeur du fleuve (photo 8).
C'est le grand tuyau qui desservira tout au long du corridor central le
~éseall annexe destiné à chaque colonne de parcelles.
49
"hLle; Î \ 1(,h.; \,C' ''''I' Q. d'lf"~J''''O'1
Sllf Loc. nuit '\I\~ da,,!. le
50
'.,
.....-,
". l' l "v 4. lO' V€. 1" li t~ .~\ t""
l t' l , 1 \ ~ ... \ \ " '_1 ~ \ (' 0:.: (/.
1'1>010 ~ _ j;nleJiIIQ r"ile foUi'
pl~I'<2'C\" ~;t" ~>\o ......bûl\l- le ÇlCi!1
ftll (.:\1<' ('11\dl\~ [>:'16SQ. k
Au niveau d~ chacune d'elle, un robiriet est installé et c'est à
partir de là qu'est branché le long raccord susceptible de couvrir toute
une parcelle (photo 9) .
Notons enfin, que le nouveau système d'irrigation permet d'évacuer toutes
les petites querelles qui jadis intervenaient entre exploitants
aq r l.co Le s . En ef fet, selon un calendrier d'irrigation dGS parcelles,
arrêté par la direction de l'OFADEC, chaque motopompe est mise en marche
le matin de Bh à midi et le soir de 15h à 18h, permettant largement à
chaque utilisateur d'arroser sa parcelle. Mais il n'y a pas que l'eau
pour le développement des rejets, il y a aussi l'enrichissement du sol
en engrais et surtout la protection des bananiers. A ce propos, deux
types d'engrais sont utilisés dans les parcelles. Il s'agit de la fumure
o rqaru.que et des engrais chimiques (phot.o 10 et 11).
La fumure organique est constituée pour la .pl.upa r t; des cas, de bouses
d'animaux domestiques tels Clue les v?wllp.:;, les ânes et les chevaux. Cet
ellyrais est mélangé au sol lors de la préparation des cuvettes dans le
cadre de la préparation des parcelles.
Les engrais chimiques sont divers par leur composition et par leurs
fonctions spécifiques. Aussi, dans la cadre de ces aménagements, il
intervient trois types d'engrais: l'urée, le 101020 et enfin le plâtre.
l,'effort de rentabilisation du sol est remarquable et quel que soit le
type d'engrais employé, seul le souci de bien faire a guidé les
aménagistes.
On notera également à ce propos, la technique du paillage qui intervient
après la plantation du rejet afin d'éviter que les mauvaises herbes
erltravent J.e bon développement du bananier. Cette plante n'est en aucune
[açon compatible avec les mauvaises herbes (photo 12) .
En conclusion, l'aménagement des parcelles est lin travail méthodique dont
dépend en grande partie, la réussite du projet. C'est d'ailleurs la
~aison pour laquelle, une assistance permanente est nécessaire dans la
culture irriguée.Aussi se pose-t-il un problème de conciliation entre les
exigences de la culture bananière et les cultures hivernales d'une part,
et d'autre part entre les travaux ruraux en général et la disponibilité
des personnes consernées (photo 13- maraîchage de proximité).
51
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3) MENAGES ET PARCELLES
C'est la partie importante des espaces aménagés. En effet, le
travail d'aménagement requiert une certaine disponibilité et surtout un
effort permanent. Il s'établit dans ce casiune relation entre les ménages
impliqués dans l'aménagement des parcelles et la parcelle. Cette relation
procéde de leur participation active dans ie processus de production. Par
conséquent, les travaux qu'exige la culture bananière sont des activités1 :;'
annuelles et non saisonnières.
'I'out; ceci se traduit dans les faits par un chevauchement du calendrier
cultural des activités agricoles sous pluie avec les travaux liées à
l'exploitation d'une parcelle aménagée.
Dans l'arrondissement de Missirah, l'hivernage dure qllatre mois à partir
du mois de juin et se termine ail mois d'octobre. Cependant, certaines
a ct: ivités a~Jricoles et. post-a(]l-ic()lf~~; r e l l e s qu e 185 c u l r.u r-e s de contre
sa i.son ou la commercial isat ion des p r odu i.t s récol tés r e Ll.onrj ent; la saison
agricole jusqu'au mois de décembre.
Contrairement à la culture sous pluie, la culture de la banane procéde
non pas d'un calendrier cultural, rna is d'une campagne de production.
Celle-ci commence en juillet de l'année en cours jusqu'au mois de juin
suivant. Soulignons que la campagne de production connaît des variations
d'intensité sur le plan des récoltes selon que l'on est en hallte saison
ou en basse saison. Mais, puisque les récoltes se font tout au long de
J'année, le renouvellement des activités culturales influe sur le temps
de travail agricole des paysans et de leurs familles.
Ces d i.f férentes tâches ef fectuées tout au cours de l'année se mani festent
par des interventions journalières ou cYfliques. A ce propos, l'examen
de ce tableau sur les activités cu Lt u.r a I e s 1 iées à la production
bananière est assez évocateur.
53
,ACTIVITES CULTURALES D'UNE BANANERAIE
ACTIVITESTRAVAUX
Journalière Cyclique
Déblaiement - ...
" Cuvettage " +' +
Contrôle de santé des rejets - +
Fumaison - +
Arrosage + -
Désherbage + +
Paillage - ...-- -----------_.- "---"
Héunion - -,-
Alphabétisation - +--
Récolte - +
Source: enquête Mémoire
type d'activités non pratiquées
... type d'activités pratiquées
En effet, journellement, des travaux de-"cuvettage", d'arrosage et de
Désherbage sont des pratiques courantes dans la bananeraie. A cela s'y
ajoute d'autres activités périodiques suite à une coupe de régimes de
bananes. Il s'agit dans ces cas d'organiser les travaux de telle sorte
que Je calendrier cultural du ménage puisse concilier les travaux annexes
à ceux effectués dans la parcelle. Cette démarche permettra de rythmer
le déroulement des activités des ruraux à travers deux approches
différentes.
La première: les mernbr e s formant un ménage effectuent à tour de rôle les
travaux quotidiens dans la parcelle ou désignent quelqu'un qui sera
spécialement affecté à'cette occupation.
55
Dans la seconde approche, le ménage dont les membres sont fortement
jlnpliqués dans les travaux champ~tres fait appel à des " Sourga " pour
entretenir la parcelle.
Notons que le mot " Sourga" est employé dans le milieu pour désigner le
paysan qui loue ses prestations journellement ou pour une durée plus
longue. Il faut dire que la première approche est la plus courante car,
dans les périmètres que nous avons visités, nous n'avons rencontré que
des propriétaires ou un membre de sa famille.
Cependant les" Sourga" sont utilisés dans le GIE TAKKU LIGGEY et ce sont
là des femmes qui sont rémunérées pour arroser les rejets. Des jeunes
garçons sont aussi impliqués dans cette pratique quand certains
célibataires en déplacement font appel à leurs services pour un
remplacement temporaire. Dans les deux cas, le "Sourga" ne s'acquitte que
des travaux journaliers dans la parcelle.
La r e.l.a t.j.on ménage et l-,arcelle ne ~'êlrr-ête pas pou r (lutant ÈI ce qui est
d it: , il s'agit avant tout d'une certaine initiation du paysan à une
technique agricole en plus d'une alphabétisation qui lui permet de lire,
écrire et compter dans une langue qu'il comprend déjà.
Aujourd'hui, dans chaque ménage, se trouve au moins un individu sachant·
lire, compter et écrire dans une des langues nationales en plus d'une
t o rrna t i on à la technique de cu I t u r e irriguée. 'I'ou t e s ces actions
contribuent à promouvoir lIll genre nouveau de paysan apte à supporter les
exigences d'un nouvel env i ronnement économique et pol i tique. Cela se
traduit donc par une organisation du travail qui se manifeste comme suit.
B- L'ORGANISATION DU TRAVAIL
L'organisation du travail procède d'abord par la mise en place àl'échelle du GIE, d'une structure administrative chargée de veiller aux
intérêts du périmètre et ensuite à l'installation d'une cellule d'action
élU niveau des parcelles. A ce propos, l'accent est dUIIC porté sur les
hommes et sur les instruments.
56
'i .
.1) LES HOMMES
C'est l'ensemble des personnes impliquées ct' une manière ou d'une
autre dans le GIE. Conune nous l'avons déjà dit, une structure
administrative gère le GIE et c'est partollt la même chose au sein de la
fédération.Auparavarlt, notons que la fédération c'est l'association des
producteurs de la vallée de la Gamhie (APROVAG). C'est un secrétariat
exécutif fédéral de cinq membres chargé de~oordonner les actions des GIE
qui le composent.
Au niveau de chaque GIE, un conseil d'administration de cinq membres est
chargé de gérer le groupement. Sa tâche est d'assister la f~dération au
niveau des paysans, de contrôler le bon déroulement des travaux liés aux
objectifs fixés au GIE.
Le conseil d'administration assiste l' exploi tant dans ses problèmes
f i 1\ ancie r set 1u i Ea cil i tel ' a c c è f; a u x i nt ra n t s a ~J ri col es.
Ce conseil d'administration doit être élu avec au moins J/4 des votants.
Tl tient les comptes et surveille les tractations financières avec le
secrétariat exécutif. La représentante des femmes qui en est le cinquième
membre est chargée de défendre les intérêts de cel] es-ci au niveau de
chaque périmètre 011 elles sont mi no r i t a il-es.
En dessous du conseil d'administration, une cellule d'administration
directe nommée comité de gestion est installée au niveau des parcelles
pour suivre les travaux. Ce comité de gestion est dirigé par le chef de
périmètre représenté par un chef de groupe à chaque lot de 6 parcelles.
Ces derniers contrôlent les absences ou présences des exploitants et
l-éç)lent leurs pet i ts di f férends s' il Y en a. Ils cont rô I ent aussi le
respect des heures de travail qui sont de 4 hellres dans la matinée et 4
heures dans la soirée. Un pompiste gère l'ouverture des robinets de 8
heures à 12 heures et de 15 heures à 19 heures. Il assure aussi la
maintenance de la motopompe et de la tuyauterie des adductions d'eau.
Il est à souligner que toutes ses fonctions ne sont pas rémunérées mais
à partir du moment où L'OFADEC se retire et que l' APROVAG prend la
relève, toutes ces actions non lucratives risquent d'être reconsidérées.
57
2) LES INSTRUMENTS
Les instruments de cette gestion se ~épartissent d'une part, entre
.les structures juridiques - administratives et d'autre part, les moyens
techniques employés sur le terrain.
a Les structures juridiques administratives à l'échelle
tédérale, un secrétariat exécutif est chargé de coordonner les actions
des GIE. Il Y a aussi le conseil d'administration du GIE qui ne rend
compte qu'à l'assemblée générale de ces attributaires de parcelles.
Au niveau du périmètre, le comité de gestion contrôle le plan de travail
des paysans et veille au respect des directives qu'exige la méthode
i rr i qu ée .
l\1I niveau du conseil d'administration comme à l'échelle du comité de
uest ion l'agent du crédit conune le comptable supervise les opérations
rin~ncières de chaque GIE.
b - Au niveau de la parcelle la collectivisation de la méthode de
culture irriguée et des besoins en intrants agricoles sont tributaires
cie .la forme d'organisation décidée par les aménagistes de l'OFADEC.
C'est ainsi que 'le réseau d'adduction d'eau est, dans le souci de
pr-éserver une certaine équi té, organisé de manière à ce que tous les
exploitants profitent en même temps de la distribution de l'eau. t.es
mêmes i nt rants sont aussi ut i l isés dans chacune des pa t'celles à la
condi t ion de passer la commande à c r éd i t; , Soul .i qriori a ' cependant que
ce r t a i ns périmètres en ont plus besoin que d'autres en raison des
conditions pédologiques et de l'exigulté des terres. Nous faisons ici
allusion aux périmètres de Koulary et Faraba qui se signalent par leur
étroitesse.
Après le nivellement des sols et du découpage des parcelles rRnlisés par
les aménagistes de l'üFADEC, l'exploitant agricole n'a besoin q\le de la
"daba"" pour s'atteler à la culture. La "Daba" est un instrument de
culture ouest-africain qui est communément utilisé dans la région de
'I'amba courida .
Au total, l'organisation du travail est plus l'oeuvre d'aménagistes que
des exploitants eux-mêmes.
58
Les derniers sont en mouvance dans un canevas de travail préétabli
qui ne gène en rien la production, la productivité et le rendement des
aménagements hydro-agricoles. Les instruments étant partout les mêmes,
la productivité des exploitants est plutôt relative à la disponibilité
des hommes et à la méthode de culture de la banane que d'individualité
r ema r que b Le . Cela est d'autant plus vrai que la production comme la
commercialisation sont des oeuvres collectives.
QU'en est il?
II PRODUCTION CONDITIONNEMENT ET COMMERCIALISATION
Les résultats économiques d'un projet de développement i~ral
s'expliquent dans une large mesure par les performances obtenues tant sur
le plan organisationnel que sur le plan aqri cole.
En effet, clans le domaine de lr o r qa n isa t.Lon , la dimension économique d'un
p r oj e t; d'aménagement hyd r ov aq r i col.e illlpJiq\le d'élbord une éLllcle fiable de
faisabilité et ensuite une bonne concrétisation des réponses que le
milieu d'accueil accorde à ce projet.
Soulignons que c'est dans le cadre de la première phase d'intervention
que remonte cette forme de gestion qui dénote du coup, t.our.e l' importance
qu e porte la direct.ion du projet à ce niveau du processus cl' organisation.
C'est d'ailleurs pour ces raisons qu'au plan agricole, comme au plan
économique, le projet OFADEC a toujours organisé ]e processus de
product ion de condi tionnement et de commerc ial i sa t ion, selon des critères
de fonctionnement strictement économiques.
En et fet, toute l'organisation de L 'OFADEC à ce propos repose sur les
différentes fonctions des structures financières et commerciales. Celles
Cl gèrent du déb~t à la fin, le processus de production et de
cornmercial'isation. Il s'agira pour nous donc, de discecner le rôle joué
par les différents éléments de la structure de gestion et cela, à chaque
niveau du processus.
Pour ce faire, nous aborderons d'abord le volet production avant d'en
arriver à l'analyse traitant du conditionnement et de la
con®ercialisation .
59
A - PRODUCTION
elle repose sur différents éléments constitutifs de la structure
commerciale de production. En effet, les différentes étapes de la
production s'articulent autour d'un réseau administratif et d'un système
de production.
Pour ce qui est du réseau administratif, deux facteurs sont not~s.
D'abord, l'action de la fédération des GIE dans le processus de
production et ensuite le comportement des di f férents éléments
constitutifs du réseau face aux réalités sociales du milieu d'accueil.
Aussi à travers l'es spéculations, nous allons dégager l'action
de ces facteurs dans le processus commercial de production comme dans le
processus agricole de production.
Nous analyserons dans un ,premier. temps l'organisation de la production
et: clans un second temps l'évolution qu i s'en est suivie.
1) LES SPECULATIONS
IL est à souligner que la relation production-commercialisation alongtemps revêtu une très grande importance pour l' aveni r du projet. Déjà
dans ces di f férentes formes d' i ntervent ion, l' OFAOEC ava il: prévu de
prendre en charge toutes les dépenses liées au fonct ionnement des
différents espaces aménagés.
IL faut dire que ce type de culture r equ i e r t l'achat d' intrants
agricoles, l'achat· de matériel et enfin une bonne o r-qe n i se t i.on des
circuits de distribution et des ventes. C'est pour toutes ces raisons que
Je système de culture aménagé demande d'énormes frais d'investissement.
Pour ce qui est de 1 'OFADEC, le projet a été financé sur des fonds
Africains Camerounais- Maliens- Sénégalais ) et Canadien (O.C.C.D.P
Or.ganisation Catholique Canadienne pour le Développement et la Paix) et
son but non lucratif est de promouvoir un bon développement rural.
Toutefois ces investissement consentis doivent être remboursés par tous
les exploitants agricoles.
C'est donc dans cette perspective que .l'OFADEC a initié dans ces
différentes structures un volet crédit et \111 volet. comptabilité.
60
Cela permet de centraliser en fait toutes les actions financières
afin de pouvoir contrôler les processus de paiement des dettes
contractées par le projet. C'est aussi pour cette raison que la politique
du crédit est déf inie par un plan d' act ion de chaque campagne de
production.
Elle consiste à inettre en place un système de prêt selon des critères
d'oct roi raisonnable pour les exploi tants agricoles comme pour les
créanciers.
Un plan de comptabilité au niveau du secrétariat exécutif organise le
flux de recettes, des investissements de telle sorte que le processus de
paiement des crédits est plus tributaire du secrétariat exécutif que des
paysans. En effet, pour des raisons d'efficacité et de sécurité, tous les
crédits octroyés sont payés par le comptable au nom du secrétariat
exécutif et des paysans. Cela veut dire que tout contractant d'un crédit
e s t. susceptible de le payer con f orrnérneru: àl a po 1i t: i qu e de recouvrement.
Cette politique de r ecouvrement. des crédits exige des modalités de
paiem~nt fixées selon le type de crédit.
En effet, il y a deux types de crédits le crédit à long terme et le
crédit à court terme.
Le crédit à long terme est l'ensemble des prêts contractés par l'OFADEC
auprès des bailleurs de fonds canada-africains en vue de financer d'abord
les frais d'aménagement, d'achat de matériel hydraulique de semences et
de mettre en place dans chaque CIE un fond de production initial.
Le c rédi t à court terme est cont racté pa rI' expl o i tant agricole ou le GIE
et cela à l'issue de chaque fin de campagne de production. Ce prêt
est généralement demand~ pour préparer la campagne de production
suivante ou en cours et sa durée ne dépasse jamais un an.
Pour les modalités de remboursement, une différence de di.spositions est
notée selon que l'on honore le prêt à court tenne ne dépassant jamais
j'année et qui est payé par les recettes de productions de la campagne
précédente ou en cours, alors que le prêt à long terme demande plus de
temps. Ce prêt est payé globalement par la fédération pour les frais
d'aménagement mais pour le matériel tel que les motopompes, les clauses
de remboursement peuvent aller cie 4 .'1 5 ans.
61
De la fédération aux exploitants agricoles, le mode de paiempnt se!
fait par le prélèvement de la somme pour les deux types de crédit. Cela
veut dire que le secrétariat exécutif, à l'issue de chaque campagne de
production, tire sur le revenu annuel de tout exploitant, le taux global
de 31%. En détail, ce taux global de 31% est constitué par le
refnboursement des crédi ts à l'échelle de 10%, 10% allan taux fra is de
cotisation de parcelle et 11% pour la fédération des GIE.
La cotisation des parcelles sert à alimenter le fonds de production qui,
de 83 millions au départ du projet, a été révisé à la baisse jusqu'à
hauteur de 50 millions aujourd'hui.
Pour le taux de 11% octroyé à la ,fédération des GIE, il cert à compenser
avec le retrait de l'OFADEC, la charge financiàre qui va s'ajouter aux
dépenses de la fédération. Cette structure à eu à elle seule, tous les
GIE à charge, ce qUl a augmenté considérablement les frais de
fonctionnement. Compte tenu de la pllclSl~ de dé 1esl:aqe 1 i ée ail retrait
définitif de l'OFADEC et des baiLl eu r s <le fonds (mars 1~9]), les GrE
connaîtront d'énormes charges financiàres.
E~n conclusion, l'appareil du crédit de la fédération tout comme
l'ensemble du sys t.ème d'administration vont être restructurés dans un
programme de travail et de participation t inanci è r e plus importants. D'un
coté, il s'agit de responsabiliser les ctifférentes structures de
l'APROVAG par une nouvelle programmation du travail, d'améliorer les
rev enu s des paysans et en f in d' accrol t re la product ion
rl' un au t re coté, le nouvel obj ect i faxe le développement des cul tures non
pas sur la maîtrise de la technique mais sur une rentabilité économique
du projet.
Pour ce qui est de la responsabilisation des nouveLles structures du
projet, l'accent est mis sur un meilleur contrôle aux niveaux de la
production et de la commercialisation. N'étant auparavant qu'une
structure de synthàse mise en place par l'OFADEC, l'APROVAG doit avoir
un statut de bureau de gestion des différents GIE, son maintien et sa
consolidation doivent donc être acceptés par tous les exploitants
agricoles.
Pour se faire, un plan de contribution des différents groupements
62
tant sur le plan humain que sur le plan financier est proposé à
chaque attributaire de parcelle. Le but visé est de montrer l'importance
qll'ily a à maintenir la fédération et pousser les organes des
groupements à jouer pleinement leur nouveau rôle. Au plan financier, la
nouvelle contribution dépendra du choix que chaque exploitant agricole
peut accorder à la fédération. Ce choix se fera à travers ce tableau
suivant
18 Régimes par parcelle et par an, équivalent à 25000 frs
20 Régimes par parcelle et par an, équivalent à 28000 frs
30 Régimes par parcelle et par an, équivalent à 30000 frs
Chaque paysan doit cocher la cage qui lui convient pour le maintien de
la fédération. Il faut dire qu'avec le retrait des bailleurs de fonds,
la fédération qui i:lvait été installée pour coordonner les actions des
différents GIE devrait disparaître sauf si ces derniers veulent encore
lél maintenir. Notons qu'à ce propos, la fédération a surtout avancé une
contribution en nature et non en espèces si bien qlle tous les paysans
n'ont pu y voir un supplément rie charge financière. Cela nous permet
d'aborder ici les réalités sociales du milieu d'accueil du projet et
d'apprécier en même temps le degré de confiance que cellli-ci a pu avoir
auprès des exploitants agricoles. Souven t; installés dans les zones
pionnières, les p r o j ets comme l' GrADEC ont part icipé au peuplement du
milieu. A sa fixation dans l'arrondissement du Missirah, certains
nouveaux arrivants ont crée des villages qui, comme ceux préexistant
n'ont aucun encadrement sur le plan administratif ou sur le plar:
économique.
D'abord parce que ce sont de petits villages dont la seule activiU
économique se résume à la traite post-hivernale et les marchéE
hebdomadaires et ensuite parce que le crédit en milieu rural est unE
opération financière toute récente. Par ailleurs, le système de culturE
irriguée peut ne pas êLre assimilé rapidement comme la culture sour
pluie.
. 63
Ce système de culture irriguée exige des aptitudes techniqu~s mais
aussi l'acquisition de notions économiques. C'est pourquoi la direction
de l'OFADEC a initié le projet avec des structures à caractère
administratif, financier et économique. A ce propos, toutes les étapes
de l'évolution du projet sont proposées de manière à ce que la
participation paysanne se fasse de façon graduelle et collective.
C'est ainsi que l'exploitation du périmètre se fait journellement durant
8 heures et cela tout au long de l'année. La campagne agricole de
production commence au m01S de juillet et finit au. mois de juin de
l'année suivante et une bonne partie des activités culturales liées aux
aménagements se fait en saison sèche. Notons cependant qu'il existe un
chevauchement entre le calendrier cultural des activités agricoles sous
pluies et celui des' aménagements hydra-agricoles.
1 activités culturales dans une bananeraie 1
activités de ]contre saison 2_
activités culturales souspluie +colrunercial isationdes produits(mil,arachide,coton,mais ... ) 3
1- Activités uniquement pratiquées dans les périmètres irrigués
2- Activités pratiquées en plus des cultures irriguées
]- Période oG toutes les activités agricoles sont pratiquées.
Au regard de ce calendrier, on observe que de mai à juin, les préparatifs
des champs sous pluie sont l'activité principale des paysans. Mais avec
une parcelle dans les pér imèt res irrigués, les act i vi tés s'étalent sur
toute l'année à partir du mois de juillet.
6'1
"1 '
Ce qui fait qu'entre novembre janvier les cultures de contre-saison
créent une troisième activité en raison de la période de traite avec
laquelle elles coincident. aussi, pour éviter la concent~ation de toutes
ces occupations, l'organisation de la production est établie dans les
aménagements irrigués de telle sorte que la production se poursuive toute
L'année. Le but visé, c'est aussi d'éviter un surplus du produit sur le
marché à cause des importations.
2) ORGANISATION DE LA PRODUCTION
Elle repose uur des modalités dfapprovisionnement qui mettent
particulièrement en évidence l'action 'des structures financières du
projet par rapport au processus de production. En effet, en plus des
interventions menées par la fédération, il y a au niveau local, des
nt.r uot.u r e s chargées de J a pr-oduc ti.on dont les modalités
cl' approvisionnement procèdent des points suivants. Tl s'agit premièrement
de veiller à la préservation de la qualité du produit par une rapidité
d'exécution des opérations de récolte et d'évacuation de production.
Deuxièmement, de veiller sur les fluctuations de l'offre et de la demande
par rapport à la politique de prévision/réalisation que s'est fixé lE
secrétariat exécutif.
Au niveau de la fédération, une organisation commerciale est inter
dépendante d'une organisation de production. En effet, le secrétariat
. exécutif installé dans la ville de Tambacounda a pour but de coordonner
toutes les act i vi tés de product ion et de commercial i sat ion des GU
(tableau 8) Dans cet te perspect ive, une réunion de commissions de
production de chaque GIE dégage par excès ou par défaut la quantité dE
bananes pouvant être récol tée dans un déla i fixé pa r 1P. secrétariat
exécutif.
Le recensement de toutes ces données permet d'établir un calendrier de
production susceptible d'aider à l'organisation de la campagne annuelle
C'est un système qui permet de lancer des offres dans tous les marchél
du pays par le biais de l'agent commercial installé à Dakar.
..
65
\ ::s ACTl Vi T ES
.....or::·"',{s 1('\+Q ....i (Lurs
Ï"'\ C K. ~ '!VII N lS-ïERé 00 t:.av;:u:l;>.>e"""EHT ~uP.Al "\
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En fonction maintenant des commandes passées à l'agent commercial,
un tonnage à récolter est fixé par la fédération. Soulignons qu'au niveau
de cet te dernière, l' organisat ion de la product ion repose essent iellement
sur le processus cOHunercial. En fait, c'est après avoir trouvé un marché
pour ce produit que la récolte est effectuée. IL faut dire que la banane
se conserve difficilement et que les frais de stockage et de
réfrigération demandent un surplus d'investissements que les GIE: ne
peuvent pas se permettre. Aussi, tout cela est évité grâce à la rapidité
de la récol te, de l'acheminement et de la commerc ia l isa t ion des produits.
C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la fédération fixe un tonnage
à récolter après que la demande soit faite.
Au niveau local ou du GIE, la récolte est organisée dans un temps assez
court. Pour se faire, chaque chef de groupe recense les parcelles à
récolter et en communique le résultat à son chef de périmètre. Ce dernier
donne l'ordre il' ef fectuer les CClllpn::; d(~ Ll:~fJ illle~; ail ruome n t. 0\'1 des moyens
de transport sont mis à la disposition du CIE. Aussi, Je GTI~ s'épargne
des frais onéreux de stockage en plus du préjudice qui peut émaner d'un
produit dépourvu de fraîcheur. Après la récolte, chaque p~rimètre a un
peseur qui donne le poids de chaque régime à son p toduc t.eu r . Le trésorier
tient un livre de compte pour consigner l'acte de vente et le secrétaire
fa i t de même dans le carnet des récol tes a f in que chaque exploi tant
put s s e être rémunéré sans erreur. De cette façon, on contrôle les
modalités d'octroi de crédit pour les exploitants mais aussi leurs
conditions de recouvrement des dettes contractées à court terme.
ALI total, l'organisation de la production donne l'impression plus d'un
élément du processus financier du projet que d'une opération agricole.
En effet, chaque fois qu'une coupe de r-égimes est effectuée, c'est en
fonction des résultats des prévisions faites au préalable dans le marché.
En conséquence, l'alternance des 60llpes selon les tendances à la hausse
011 à la baisse du marché des fruits du r a nt. l'ë1nnée se fait selon que la
demande est faible ou forte dans Je 10015 .. En d'autres termes, une.
augmentation mensuelle influe sur la production annuelle d'où cette
dynamique évolutive dans le processus de production de la banane ..
67
3) EVOLUTION DE LA PRODUCTION
Elle traduit une certaine continuation dans le processus de
production du projet OFADEC. Car, si nous partons du fait que l'OFADEC
est une structure d'encadrement à caractère non lucratif, nous ne pouvons
pas en dire de même pour l'APROVAG qui elle, est une fédération de GIE.
En raison de ces différences dans leurs objectifs, l'analyse de
l'évolution de la production peut se faire en deux parties.
La première concerne l'évolution de la production dans le cadre de
I 'OFADEC qui va au delà des premières années de fixation du plan de
campagne de production, de 1981 à 1986.
La seconde, elle, dépend plus de la fédération des GIE que du pro~et
OFADEC. Une fois que l'OFADEC s'est retiré, il s'ensuit une
responsabilisation des paysans tant au ni.veau de la participation
,. inanc i.è r e qu'au n i.veau de la gest ion arhn i ni s t. ra r. 1 vo .
1\11 delà maintenant de ce facteur relatif. aux structures de gestion
responsables des orientations à définir pour le projet, l'évolution de
l~ production résulte des trois points suivants.
- L 'évolution 'des superf.icies cultivées;
- Les productions annuelles des périmètres
L'évolution des rendements moyens par hectare du projet.
Elle se manifeste par l'augmentation des espaces cn Lt i vé s en bananes qui
procède comme suit
De 1981 à 1986, ces surfaces aménagées pour les bananeraies sont passées
de 39 hectares à 81 hectares. Cela veut dire que ces champs de bananes
ont doublé en superficie en 5 ans avec une croissance relativement faible
dans les 3 premières années.
En effet, de la première à la seconde campagne de production, seuls 5
hectares de terres sont venus s'ajouter aux 39 hectares initiaux alors
que de la seconde àla troisième campagne, on note 7 hectares de plus.
C'est ainsi que de 44 hectares, on est passé à 51 hectares qui sont loin
d'être significatifs quand on sait que dans les deux dernières années de
gestion OFADEC, ces surfaces cultivées en hananes sont améliorées de 30
hectares.
68
Cela s'explique par le fait que, malgré des débuts difficiles, le
projet continue de gagner en confiance au niveau des populations rurales.
Pourt a n t , avec l'entrée de l' OFADEC dans sa seconde phase d' intervent ion,
les surfaces cultivées ont diminué à telle enseigne qu'entre 1986 et
1988, on ne possède pas de statistiques globales à ce S\ljet. Cela peut
s ' expliquer par la phase de transition en exécution entre l 'OFADEC ,et
l'APROVAG. Cette dernière étant une structure de gestion à caractère
lucratif, il va sans dire que l'intérêt que portent les attributaires àces aménagements a permis de garder et même d'augmenter les superficies
cultivées. Aussi de 1988 à 1992, les superficies ont plus que triplé par
rapport à celles de 1981. Durant 3 campagnes de production (1988 à 1991),
les terres aménagées ont augmenté passant de 81 hectares en 1986 à 156
IlecLares en 1988. C'est seulement après 1991 que ces terreti destinées à
la culture de la banane subiront une diminution imputable à la mise en
ve i ll eu s e de certains périmètres p o u r' des raisons o r-qa n i s at i.onne LLos .
tsv e«: l'a ide du graphique 5 rela tif à )' évol ut ion des SUl- faces cul t i vées
en bananes, nous distinguons deux processus d'évolution:
D'abord une première évolution caractérisée par une courbe ascendante
(19B2-1987l résultant de l'effort de l'OFADEC à vulgariser, former et
intéresser le monde rural au système de culture irriguée. Cette période
co r r e s porid aux années de f ixat ion du proj et dans le mi lieu ct' accue i 1 donc
relevant des actions de l'OFADEC.
Ensuite, on note une seconde évolution plus importante e Ll ant; de 1988 à
1.992 et qui se révèle être la période de gestion de l'APROVAC, c'est àdire de l'engagement des attributaires par rapport aux objectifs du
p r o j et; .C'est ainsi qu'on note l'augmentation de la production en
relation avec l'élargissement des surfaces cultivées corrune l'idée
principale de ce premier point.
Quant au second point, il rend compte de la dynamique des productions
tant au niveau des résultats obtenus qu'à celui des stratégies employées
pour l' amélioration de ces productions.
Au niveau des résultats obtenus, l'analys(~ de la seconde évolution montre
\11I diagramme de product ion chaot ique beaucoup plus dépendant des erreurs
d'administration que du système de culture mis en place (graphique 6).
69
EVOLUTION DES SUPERFICIES CULTIVEES (en ha)
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Avec plus de 600 Tonnes de production constatées lors de la campagne
1981/1982, l'augmentation des récol~es s'est faite lentement entre ladite
campagne illSqu'à maintenant. Donc de 694 Tonnes exactement en 1981/1982
on est passé à 704 Tonnes en 1982-1983. Ce taux d'évolution de 11% sera
à la campagne suivante de 14% pour une production de 816 Tonnes. Ce
tonnage est largement dépassé lors de la saison agricole 1984-1986 avec
1200 'I'ormea de production d'où l'augmentation du taux de p roducr i.on de
14% à 47% Cette évolution traduit une. certaine maîtrise de la
technique de culture mais aussi une gestion des affaires de plus en plus
performante. Seulement à la fin de cette campagne de production de 1984
/ 1985 l'OFADEC s'est retiré dans le cadre de son plan d'intervention et
c'est l'APROVAG qui dirige désormais les affaires du projet. Un tel
changement de direction se répercute sllr la production qui, par rapport
à la dernière récolte, (saison 1985-1986) chute de 60% soit 491 Tonnes
dn ha na rie s coupées. Ce qu i est al 10. Pll ~H~ dl~t.Ar i orant pli 1 sqlle s u r deux
call1pélgnes consécutives, la chui.e de lé! p rocluc ti.on a ALé ell t ou s cas
incontrôlée.
A la reprise de l'encadrement par ]'APROVAG, la production moyenne est
passée de 767 Tonnes à 2057 Tonnes. Cette évol11tion montre la différence
qu'il y a dans les niveaux de production et par voie de conséquence sur
les stratégies employées pour l'améliorati.on des productions. En effet,
en leur faisant participer aux frais de gestion et à la procédure
administrative, les paysans ont tèndance à bien se comporter en raison
des finalités économiques dont ils s'imprègnent dans les instances de
décisions. C'est ainsi qu'à la première campagne de production de
L'APROVAG qui date de 1988/1989, on constate qlle le total annuel de 964
'l'onnes est presque le double de la dernière récolte de 1987/1988. Cette
croissance de la production procéde d'un taux de croissance de 66% soit
637,3 tonnes de bananes en pl.us.
Entre les saisons agricoles de 1989/1990 et 1990/1991, le taux de
croissance est passé à 75% avec des productions annuelles respectives de
1601,3 Tonnes et 2869,4 Tonnes,
'/1
Lors de la campagne de 1991/1992, cette production a atteint 2858,1
Lonnes soit un taux de croissance de 2% La raison de cette faible
augmentation de la production est due à une forte diminut ion des surfaces
cultivées. S'agissant maintenant de l'augmentation en ques t i on , elle
procéde de la qualité du rendement obtenu par les paysans. L'évolution
des rendements s'étudie à travers les courbes du q r a ph i.que n Q7 qui
traduisent aussi les actions de L'OFADEC et celles de L' APROVAG. Dans les
cinq dernières années relatives à l' administ rat ion directe l' OFADEC,
l'étude de l'évolution des rendements fait apparaître deux phases:
La première concerne les trois premières années d'un rendement annuel
stagnant à 16 tonnes/hectare.
La seconde est celle de la décroissance de la courbe qui, dans les deux
campagnes suivantes, se manifeste par un déclin rapportant le rendement
annuel au 1/3 des rendements de la première campagne de 1981/1982. Cette
pha s e se solde par un rendement de (i,l tonnes /hectare constaté durant
la campagne 1985/1986. Cela veut di re que:! J es product ions n'ont pas
augmenté avec l'évolution des surfaces cultivées mais avec l'aide de la
maitrise technique qui témoigne de cette méthode culturale efficace.
La seconde partie de l'évolution des rendements avec l'APROVAG a connu
Ull début difficile (5,6 tonnes/hectare) nettement inférieur à celui dG
la campagne de 1985/1986 qui était de (i,l tonnes /hectat-e. Seulement à
la campagne de 1988/1989, l'évolution des rendements a repris avec 9,3
tonnes/hectare et 16,3 tonnes /hectare l'année d'après. C'est dire qu'en
trois saisons, les rendements obtenus par les soins de L'APROVAG
atteignent et dépassent légèrement le niveau des meilleurs rendements de
la première partie. Pendant la dernière campagne agricole de 1991 /1992
les rendements atteignaient 24,2 tonnes/hectare et cela malgré la
diminution des surfaces cultivées (graphique n 8)
En conc lus ion, l' évol ut ion de la product ion dégage dans un premier temps,
J'engagement des attributaires et des autres intéressés dans le processus
de production par leur participation effective au développement de la
culture.
72 1
EVOLUTION ANNUELLE DES RENDEMENTS ( en Tonnes )
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CULTIVEES
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Dans un second' temps, elle est conséquente de la maitri~~.. d~~"", ",
techniques de culture suivie des options purement économiques qui en' ~ont.'
un outil de travail et d'emploi rémunérateur en plein temps.~iŒ~, 'j
B - CONDXTXONNBMBNT BT COMMERCIALISATXON
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Tout comme l' organfs~tion de la production, c'est la fédération, Q~a.,;. ' . , . ~. ,
GIE qui s'occupe du conditionnement et de la commercialisation. '<::, C'
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I) LE CONDITIONNEMENT
Le conditionnement est l'ensemble des procédés mis en oeuvceipoué'
protéger le produit contre sa destruction, \ son altération et son vol, '
Dans un sens large, est compris parfois dans le conditionnement, le
système de stockage et d'acheminement du produit ve r s les marché~"
d'écoulement ou de traitement., ..
Notons que pour la banane, le conditionnement exige des infrastructures".' - '"
aptes à toujours conserver sa fraîcheur. C'est pour cette raison que~le'
stockage a été écarté en raison du facteur temps qui joue contre' la
fraîcheur du produit. Aussi, dés la récolte du régime, se pose
immédiatement le problème d'acheminement et d'emballage du produit,
Il y a deux méthodes d'emballage: la première consiste à mettrë les" ' .~
régimes de benanes ' en carton et la seconde procéde directement·,'~ti·,
transport du produit.
Le carton de taille moyenne et variable peut contenir entre 15 kg. et,~O.
kg. Après son remplissage, il est acheminé directement vers son lieu"de
destination. Au cas où le carton venait à manquer, une seconde méthoqe'
de conditionnement est appliquée. Il s'agit dans ce cas de mettre'dés:
feuilles de banane dans le camion et de charger les régimes soigneusemènt" '
empilés de manière à ce que la banane puisse être déplacée sans dommage,'
Après avoir embarqué les régimes, les feuilles de bananes issue~":dea
plants récoltés vont servir à recouvrir les régimes pour éviter les GO~pS
de soleil pouvant activer le rnOrissement du produit.
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Notons que dans les deux cas, le conditionnement n'int~resse',pas'
directement: le paysan car celui-ci cotise à la source à l'achat, .de
caisses; par contre c'est la f édé r-at.Lon qui s'en occupe comme d'ailleurs';
de la conunercialisation.
2) LA COMMERCIALISATION
Elle 'procède d'une longue pr'épa r'at Lon tant sur le plan
organisationnel qu'au niveau de la vente elle-même.
Au plan organisationnel, chaque attributaire doit faire une 1dè~n~~]personnelle de cr~dit pour sa parcelle et d~gager ses besoins en intrants'
à l'issue d'une campagne de production.,'Le conseil d'administration du
GIE tient compte de toutes les demandes avant de passer le~ commandes à:la féd~ration au nom de ses paysans.
A ce niveau, l'agent du crédit confronte la demande de crédit de, chaque
exploitant avec 'le rapport d'évaluation faite de sa future p roduct Lon.
Cela permet de maintenir le taux du crédit à 30% de la recette de sa
production annuelle. Après quoi, le crédit ainsi octroyé sert à l'acn~t
des int rants par .le biais de la fédérat ion qui s'occupe aussi. de~:
modalités de recouvrement des crédits à moyen et à long terme contractés
par les paysans du projet.
C'est pourquoi l' APROVAG attache une très grande importance,'·à,
l'écoulement des productions avec moins de pertes possibles. pour:",â~:\ : ..': ~"':~
faire, la conunission conunerciale évalue le nombre de pieds de bari"il~'
susceptibles de produire dans une période déterminée afin que ~a, ve~t'e'de la récolte puisse être programmée. C'est ainsi que l'~chelonnementd~s
ventes se fait en fonction des productions. Soulignons que c'est pa~'~ij
soin de l'agent conunercial install~ à Dakar que les commandes parvienne~t"
à la fédération.
1.' application de ce processus de conunercial isat ion met en corrélation le~, .', • t:',
productions et les vente~, ce qui implique une bonne mattfis~
organisationnelle. En conséquence, l'organisation des ventes tr~'du{E
simplement le processus d'écoulement des productions par la féd~r~tlbri
des GIE. . ." '..
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La première période, la moins importante s'étend du mois de mai au'inoi~~d'aoGt. Elle dure quatre mois correspondant aux deux mois de la c~mpagne;
précédente et aux deux mois de celle à venir.
La production mensuelle ne dépasse pas' 300 tonnes et le total, de
production est inférieur à 800 tonnes. Coincidant avec le début <iè':;... "
l-'hivernage, cette période est aussi celle de la préparation de .. l~"
campagne suivante et de la fin de celle en cours, ce qui explique les
faibles productions constatées.
Dans la seconde pér~ode, le redémarrage de la campagne prend une allur~j
croissante avec un total de production de plus de 1.200 tonnes pour 'les!mois de septembre et octobre. Mensuellement, la product ion dép~u~se,
Ls rqement; 500 tonnes et avoisine même au mois d'octobre les 800 tOllné~'"
Cela veut dire, que la production se mani feste par une croiss'~nQ'~~~. ,'"
tellement rapide qu'en un mois, elle a égalé celle de 4 mois. :,.,',::
La troisième période elle, n'a duré que quatre mois et t r aduit, le moment,
le plus important de la production. En ef fet avec plus de 1;" 000, ton~~~par mois, le total annuel de la production de 4908,1 tonnes est obteOi.L
en sortie d' hivernage reflètant par là l'image d'une campagne en plèfn'~:
croissance. En ef fet, cette période allant de novembre à février,': ,éqt;~'~~q
celle des plus grandes ventes de bananes et représente à elle seule pluè~
de 50 % de la production.
La dernière qui est celle de la décroissance des productions l'est aussi;'!-i'~
pour les ventes. Elle totalise malgré tout plus de 1200 'tonnes end~U~J
mois avec plus de 400 tonnes par mois. C'est une période de fin de safs~n:
agricole et donc peu de bananiers sont productifs, ce qui explique, que
l'on passe de plus de 800 tonnes en Mars en moins de 500 Tonnes en Avril;
Au niveau des ventes, on note à travers le graphique' 9 .La ','
répartition annuelle des productions mensuelles obtenues dans le8~"
différents périmètres durant ces quatre dernières années. Ces variations
de productions mensuelles traduisent par leur envergure, la saisonalité
des récoltes avec quatre grandes périodes de commercialisation.
Rappelons que dans le cas de la banane, les productions durent toute la
saison agricole qui va du mois de juillet au mois de juin de l'année'
suivante.
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C'est une période de très grande chaleur dans la région et tout~
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le changement des mentalités paysannes. Il en découle une organisatioo\
d'ensemble pertinente, autour d'un travail durable avec, à la clef ,;'~n~~':satisfaction financière et sociale. C'est ainsi que des espacesaménagé~:
à la commercialisation des produits, on note un engagement de' plus"~O·:
plus efficace et durable des paysans à cette nouvelle technique ~uL~J
bouleversé leur vie quotidienne. \' '.
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Cette dernière partie porte sur .Les différents changemen,t,;,;
intervenus dans la région de Tambacounda et particullèrementdanso
l'arrondissement de MISSIRAH. 'i "; ~.' ~.;." - ',:lj
Tout part du fait que la région de Tambacounda qui, bien que dia~oqànt~
d'énormes potentialités agricoles , seule la culture du coton initié~';l,làio~i
la SODEFITEX est d'envergure. Aussi, grâçe aux proj ets d' aména9~~e,nt?hydro-agricole mis en place depuis une dizaine d'années dans la,rég~on"
s'opère un réveil des mentalités chez les paysans qui ont adopté; 'tinEiiautre technique de ·culture. Cet élément nouveau dans le système' a'graire~
est cependant précédé par une réforme administrative du territoir'e et 'urie:
redynamisation de la participation paysanne à l'effort de développeme~ti
politique, économiq~e, social et culturel en :milieu rural. ~
1 LES CONSBQUENCBS AUX PLANS PHYSIQUE BT HUMAIN
Tributaire d'une situation géographique favorable, le ,projet
d'aménagement hydro-agricole est une solution souhaitable par rapport aux
difficultés agricoles d'un milieu sahélien. Pourtant, en visant à rédùire
la saisonalité des cultures qui affecte l'agriculture, le système" de
culture irriguée peut aussi perturber l'équilibre écologique du milieu.
Pour se faire, l'interaction des différents éléments écologique~'
constitutifs du système agraire que sont: l'eau, la terre et l 'honunèdàit
être affectée par rapport à sa situation antérieure. 0, ',,';
En d'autres termes, l'équilibre de l'écosystème est perturbé par
l'émergence de nouveaux facteurs étrangers à son installation. '..
L'objet de notre analyse est donc de dégager les conséquences iri~14i.té;'1
sur les plans physique et humain par les aménagements hydra-agricoles,
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.,~. A - AU PLAN PHYSIQUB
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Il s'agit d'identifier les incidences du système hydro-agricole sur~1
l'environnement. Cette identi fication ne peut se faire qu' en dégagea~t;:les effets induits par le projet d'une part, au niveau des sols et' de.:
l'hydrologie et, d'putre part du couvert végétal.
1) Au niveau des sols et de l'hydrologie
Les conséquences· des aménagements hydro-agricoles reposent ,,',
essentiellement sur la' localisation des espaces aménageables. Ceux-ci,'" ,-
étant généralement situés sur le plateau surplombant le fleuve Gambiê,':
il se pose dans ce cas une étroite relation entre le type de sol aménagé.
et le modèle 'd'irrigation utilisé.
Notons au passage que dans la région de Tambacounda, toute la partie,
septentrionale suivant l'axe Bakel~Sud Missirah est constituée de sable8~
et de grés du Continental Terminal. Mais dans les vallées alluviales o~
sont aménagés les périmètres irrigués, les sols y sont hydromorphes. C~s
types de sols demandent beaucoup d'eau a f in d' évi ter un assèchement ':en~;
surface qui pourrait entraîner une érosion le plus souvent irréversible;
La morphologie du bassin du fleuve décri t un sapement ries bergeEt
traduisant un démantèlement des différents matériaux constituant 'ce~:
plateau latéritique et cuirassé dans lequel coule le fleuve Gambie,C'~$t::, '
d'ailleurs pour profiter des dépôts provenant de ce processus de
démantèlement que les .parcelles sont délimitées sur le plateau
surplombant' le cours du fleuve.C' est ainsi qu'à partir des potentLaLd t éa ,. . . . ~'/
en eau dans la région de Tambacounda on note (carte 7) une corrélatlè>f1~".,
entre le type de sol et les disponibilités en eau qui sont un~
conséquence essentielle dans le choix minutieux du site à aménager!C'e~t:
ainsi par ce choix que l'on prend en compte l'impact des aménagf:!~ent:.8:
hydro-agricoles sur le sol qui dans ce cas, répond favorablement au.typ~i
de culture proposé. En effet le modèle d'irrigation permet d'évit~r,""o1lessivage des sols qui pourrait par endroit décaper la mince couchetde.
sable qui protège le matériel argileux à une exposition solaire. "
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A la longue une autre conséquence des aménagements hydro-agricole$:
pourrait êt.re évitée en diversifiant les qultures pratiquées sur ces
espaces.En effet,la monoculture de la banane peut être à l'origine d'un
appauvrissement graduel du sol qui dit-on est généralement riche sùr.la
rive gauche du fleuve Gambie.Il faut dire que 45 % de ces terres sont:de'
qual~té sans compter celles reconnues potentiellement irrigables'don~
justement sont bénéficiaires les paysans dUo,projet APROVAG. '00•• , •.. ,' ..Quant aux conséquences des aménagements hydro-agricoles sur l' hydrologie,:.'
notons que tous les périmètres sont irrigués avec les eaux de' la
Gambie.C'est un ~leuve qui prend sa source dans une région cli~atique
favorable mais intègre le milieu soudanien relativement humide a~eè'des
cours d'eau di fficilement exploitables du fai t de leur r'upture:
d'écoulement ou de leur saisonalité. Avec la carte des aPtitudes·~.
l'irrigation (carte 8), on se rend compte que la région de Tambacounda
est comprise dans une durée des sai.sons des plui.es de 3 mois dans sa
partie centrale et d'au moins 4 mois dans sa partie sud-Est. Compte tem~
de la relative faiblesse de la pluviométrie dans la zone soudanienne, .le,:. ... ,
renouvellement des nappes alimentant les cours d'eau se fait de p Lua .enplus difficilement et par conséquent,. les affluents de laGa~t'e'::~
originaires de cette zone, ne sont pas continuellement compétents à jci~~t\:
pleinement leur rôle. Il en résulte que pendant l'hivernage,. les.
aménagements hydro-agricoles n'affectent pas l'écoulement du. f Leuve.:
Gambie. Cependant, en saison sèche, en plus des manques de -pLu.i ea ,.·~Jift~
forte insolation (2450 heures par an à la station de Tambacou'nda) acti:Vé'
l'évaporation des eaux du fleuve par lesquelles les paysansirri9ù~ntJ, '.' ~.,A
leurs parcelles. ',.,., .o/~." 1
Cette diminution du volume d'eau écoulée est tributaire de la fail;lle:. " .. ~
pluviométrie de ces dernières années mais aussi des nouveaux bes01ns:'erH
eau occasionnés par les aménagements irrigués. " .,:,:~.~:;.~~En conclusion, nous retiendrons que dans cette partie de la régi~n<.q~1
Tambacounda, les sols sont sous-exploités car les aménagements. irrigués,,:
ne font que 125 hectares. alors que 35 % des terres cultivables du sériéga{':
se situent dans cette région.. 1. .' •
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Au niveau hydrologique, les effets d'un tel système de cuiturt
restent négligeables même si on doit craindre une surexploitation .dl
fleuve Gambie qui entrainerait de graves problèmes quant à la pérenn:it~
de 'son écoulement. Son étiage serait forcément un facteur limitatU
important par ràpport aux projet irrigués qui commencent à s'implant~i
dans la région.
2) AU NIVEAU DU COtNERT VEGETAL
le Sénégal Oriental .
LeD conséquences dues aux aménagements
quanti fiables. Sur 2.442.000 hectares en
recensés en 1985, seuls 9% sont cultivés .
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irrigués sont difficil~ment
potentialités cultivables. f . ' •~ .: ..,
C'est dire que le 'couv~rt. . ~
végétal constitue encore une grande partie de la région avec 31 ".'de
forêts classées du Sénégal dont les 913.000 hectares du parc de Nio~~lo~
koba (cf carte 13). Au plan physique donc, nous remarquons aveclfq.td~
de la carte 8 relative à l'aptitude à l'irrigation de la régioll"~d$
Tambacounda que, là où il existe des potentialités en eaux souter~a~n~$
ou superficielles les sols sont souvent difficilement exploita~l~s"~
cause du substratum parfois granitique, shisteux, gréseux ou volc:an~que'~'
Par contre la frange comprise dans le continental terminal offre' 'ffiQ':in~de possibilités du fait que peu de terres sont exploitables .Car $v:i'_potentialités en eaux sont minces, celles des terres irrigab~es'·ie,:~·iQ1maussi d'où l'intérêt des vallées fluviales .comme celle de laI Gambi~':~Q~1
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B - AU PLAN HUMAIN
Les aménagements hydro-agricoles ont une part active dans l'histoire
du peuplement de la région de Tambacounda. Avec 241.179 habitants e,{1976, la population régionale avait déjà considérablement augmenté'dans
le cadre du désengorgement du bassin arachidier sous l'égide de la .$TN,:De 86% de ruraux en 1976, on est passé à 84% en 1988. La concentration
de la population rurale en 1976 avait occasionné une faible densité de
4,75 hbts/Km2 alors qu'en 1988, on notait une diminution de ruraux. Même
si la population régionale a augment~ de 370.020 habitants) ; elle reste
encore faible du fait de ses 59.600 km2 de superficie régionale .• ". ,
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I) LA REPARTITION DE LA POPULATION,
Cela se traduit aussi par une faible densité de 6 hbts/km2 laissant'
apparaître par conséquent un immense espace vide d'habitants.
Al' avènement du projet OFADEC, le peuplement de ces espaces videfJ
entrepris par la STN s'est poursuivie mais cette fois dans la vallé~ d~~
la Gambie. Il ressort que les migrations or;~anisées dans cette par~,i'e du
Sénégal oriental attestent d'une disparit~ de peuplement entre IfOuest~. . "
et l'Est de la région. C'est pourquoi l'étude des conséquences: de.)
aménagements hydro-agricoles sur le milie4 humain sera placée da"s:l~
cadre régional de manière à ce qu'une exploitation plus cohérente Boi't ':
apportée.
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Comptant pour seulement 6 % de l'effectif national, la popula~ipo
de la région de Tambacounda se distingue en plus de sa fniblesse'
par une forte concentration humaine dans l'Ouest de la région.,'Ce~te. :'
inégale répartition a pour cause des facteurs historique et économlq~$
qui ont prévalu à l'origine du peuplement, à certains endroits etp~s à.. ~".
d'autres. , ' ';, '/'j"Historiquement, la répartition de la population s'est ef fectuée"i; pal:
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ferroviaire Dakar-Niger a occasionné progressivement des concentrat~6"â. . ..'
de personnes autour des escales créées le long du rail. '~ujourd"hui,;
toutes ces localités sont devenues des pôles attractifs d~ popul~tion
très importants. Ce phénomène est si important que parfois 'leài'tf;!
originel comme celui de Tambacouda se trouve à quelques kilomètres de'lâ
place actuelle de la ville qui, s'est développée prés du rail.
Par ailleurs, la répartition de la population est à l'image du schéma
général constaté à l'échelle nationale. En effet, l'Ouest du p~ys '~st
plus peuplé que l'Est et c'est ce qui se constate au niveau de la'iégi6i, "~
de Tambacouda. C'est ainsi qu'on note (graphique 10) 'que 50 % de::l'ê.~ ,
population régionale vivent dans le département de Tambacounda qui SE
trouve être aussi, la zone la plus occidentale du sénégal oriental~
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Le département de Bakel qui en constitue la partie Nord~Estle
seconde avec 31% de la population régionale doublant presque celle 'du
département de Kédougou plus excentré et donc moins peuplé avec 19',a~" '-t
l'effectif. La raison de cette distribution territoriale relève de'différents facteurs."
Historiquement, le département de Tambacounda est cont igu au ba~sill
arachidier et se trouve donc être' pa r conséquent une zone >",~~.
désengorgement pour cette importante masse paysanne de cette partie"c;iû
Sénégal. Par ailleurs le département de Bakel plus éloigné de par,~q: .' /. 1
situation climatique l'est aussi par son enclavement. E{lf.ili.·l~\ . '.' .,
département de kédougou qui est un prolongement de ces deux départements
précités est moins peupl~ du fait de son enclavement et à cause.d~'Bo.n.important parc national zoologique ( NIOKOLO KOBA ).":;:n~:
Economiquement, la région de Tambacounda ne possède aucune,'u?it~
industrielle en dehors de l'usine d'égrainage du coton de la SODEFXT~X,
C'est seulement avec la culture du coton qu'une agriculture de rente~est«, .~, .
développée dans la région. Aussi depuis bien des années, l' éconcmfs
régionale s'est organisée en fonction des centres commerciaux que
constituaient autour les escales ferroviaires. On note ainsi que3l% de
la population du département de Tambacounda vivent dans l'arrondissem~nt
.de Koupentoum. L'importance du rail dans le désenclavement de cette zone,
peut bien se mesurer par l'essor de la population à ce niveau car,.plus
on s'éloigne du rail moins on a de localités. C'est\'. a Lna ivvque
l'arrondissement de Maka qui jouxte celui de Koupentoum le ~econde,'aVE!C
24 % de la population suivi de ceux de Missirah 18 % et Koussanar 12 ,(cf graphique Il).. Soulignons que Missirah et Koussanar sontle~
arrondissements les plus orientaux du département de 'l'ambacounda, et ontdes particularités très importantes. L'arrondissement de Koussanal
englobe la ville de Tambacounda alors que l'arrondissement de Missirat
(42% de la superf icie du département) est intéressé dans sa partiE
méridionale par le parc n i oko l o koba mais, étant donné sa .situatlor
géographique au niveau de la région; il compte une forte concen~ratid,
humaine dans sa partie occidentale (carte 9) .
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L'établissement des populations se traduit à une moindre éGn~l~e,. . , '.' ',:~~
donc au niveau des communautés rurales par une concentration qui reflèt~.' . . ,
grandement l'importance du peuplement des zones occidentales de la régiôn(carte 10)'. C'est ainsi qu'on peut aussi remarquer que même avec.:lioe;répartition par la taille selon les communautés rurales (carte ,',11)':Missirah et sa localité sont importantes pO, 1 hbts/km2). t:n effet, .La
communauté rurale de Missirah polarise le;chef ~ lieu d'arrondissementet le village - centre, si bien que les st~uctures sanitaire, scolaire~
économique et administrative se concentrent dans la même localité~'.,;
Au total, la répartition de la population à l l'échelle régionale~o~e,àu'. , . ,-
niveau de la communauté rurale répond en f,ait à un désir de mièux:,'êtreque seuls le confort des infrastructures et des activités économfqùeé
. . ~.
peuvent apporter à la population. C'est à ce titre que nous citerons
malgré leur faiblesse, la part des aménagements hydro-agricoles dans la
fixation des populations et partant de la répartition de celle-ci ~ans
le monde rural. ,c 1 .'.
2) LA STRUCTURE DE LA POPULATION
Elle sera étudiée dans sa composition d'une part selon les groupesd'âgés et d'autre part selon le sexe.
a) La structure par âges , ,
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D'après le recensement de 1976, la région de Tarnbacounda avait une
population de 241.179 habitants. Cette population est passée à 370.020
habitants, soit 35% de plus que l'année 1976. Aussi, dans la répartition
de la population par sexes et par âges de la population des années 1976et 1988, on note une nette progression de la classe des moins de 14 ans;
En effet, en l'espace de 12 ans, nous constatons à travers ce tablea~i
suivant, quelques variations majeures dans cette répartition' de..' 'l,~
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ANNEB 1916 - 241119 HABITANTS NNNEB 1988 310020 HABITANTS
Classe t101lUlles , Femmes , total H0IIlIlI8s , Fe_es , Tota.'d'Age , ,0-14ans 52633 21,81 50116 21,04 42,8!> 81!>10 23,65 81!>30 2),b!i 14,30
I!>-Uans 49629 20,51 56211 2), )0 n,81 10160 19,11 80940 21,81 40,99
4S-6bns 1)211 5,5 11051 4,58 10,08 18!>20 s 14880 4,02 9,03 '
6S st • U4I 1,84 3224 1,3) ),11 5610 I,!> 4140 1,1 2,6 ",
total 11998 49,14 121269 50,26 100 , 18240 49,30 181490 50.10 100'o:;:nllRf . B. 'l. R (1 ureau nat10na du recensement)l~Y~. .. ~ .
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Dans la classe des moins de 14 ans, on note une sensible auçmente t Lontde:
4,45% entre 1976 et 1988. En effet de 42,85% on est passé à ~7~3'd~\' ' , ,
jeunes. Pourtant dans la classe d'âges suivante, c'est à dire ce]le'de~'
plus de 14 ans e,t moins de 45 ans, on constate une baisse de prè,s de, '~~;
entre ces deux recensements nationaux de la population. Ce qui se t.raduÙ::~
d'une certaine façon par un rajeunissement de la population régionale
surtout quand on sait que la tendance décroissante marque les cl~sses
suivantes. En effet en 1976, les classes d'âges de moins de 15 ans etde~
moins de 45 ans faisaient globalement 89% de la population active; a16J;'$,qu'en 1988, celles-ci ne comptent que pour 87% de l'effectif . celël,p~~1i:
aussi signifier pour l'aménagiste en milieu rural, un bon appo~t,,'de
main-d'oeuvre infantile pour des travaux soit agricole, soit artisan~i,D'une manière générale, le rapport de la répartition des popula~io"~
par classe d'âges entre les années 1976 et 1988 témoigne amplement' q~::;'~~, , ,
raj eun i aaernent; que nous évoquions tantôt. \'","
La même approche peut être envisagée quant aux classes d'âges des annéee1988 à l'échelle régionale comme au niveau départemental.
A l'ima~e des tableaux 10 et Il, la même configuration existe dan~,~~•. " ••.•• ".1·
répart i tion des classes d'âges qui en découlent et qu i témoignent..:~e, ,
l'allure sensiblement identique des pyramides des âges de la régi6n·et
du département de Tambacounda.
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ri ' r1l'
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Tableau 10 ~&partltlon par classe d'&ge Tableau 11 R&partltlon par classe d'Sge
de la population r4glonale de Tamtoacounda de la populatlonldépartement de Tambacoundal
cl••••• 4'''cr•• Population , Classes Population ,d'âges
o - 14 ans 115.000 41,30 0 .. 14 ans 19210 48,21
\5 .. 29 lins 100.030 21,03 15 .. 29 lins 50100 21,08
10 .. 44 ans SI. 610 13,96 10 .. 44 ans 25390 1),12
45 .. 59 lins 29.160 1,38 45 .. 59 ans 13660 1,18
60 et plus tl.no 3,18 60 et plus 6500 3,5\
Total 310.020 100' Total 184950 100 ,
Source: ~' .'~M
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De part et d'autre, la classe d'âge des moins de 15 ans avoisine·le~
50% de la population. Cela se traduit au niveau de la pyramide desâg~~ ~
de la région comme du département de Tambacounda, par une base très iarg~\
et un sommet effilé de la pyramide. Avec moins de 4% de vieux de plus'de"
60 ans, aux niveaux de la population régionale et du département, on
constate de part et d'autre que le taux de longévité est plus impor~~n~
chez les hommes que chez les femmes. En effet, la région compte 4, ~9", , '
d' hommes de plus de 60 ans contre 3,58% de femmes. Notons que le t aux. dtit<
masculinité traduit l'importance de la population de sexe masculin q~n~:~, ." _'•.'. 1
l'effectif globale dans un nombre de naissances donné. En associant'l~~
deux premières classes d'âges triquinquenales, celles-ci font pour:' l~"région 74,33% de l'effectif et 75,31% pour la population du département!~:
de Tambacounda. ' ~\' , ':\:~'"~~n, , , . .' ,.. '~:, ,.,,,,/
Au regard de l'importance des jeunes dans la stratification, de ,l~:~
population , on constate qu'il existe une main d'oeuvre disponi~l~~_~~:assez consistante. Ce facteur met en exergue une concent r atLonode
travailleurs qu'il faut aider et c'est là q~'intervient la contributi~n~:
des aménagements hy1dro-agricoles dans la réorganisation spatiale des
terres . Les projets d'aménagements hydro-agricoles permettent de gérer::l'occupation de l'espace mais aussi contribuent au changemeht ije'
comportement en milieu rural, nous voulons dire par là qu', en aidant' iêa';:~. " "',
gens à s'installer dans d'autres espaces, le système d'aménagement hydro,";'
agricole apporte un soutien à des paysans qui vont s'intéresser àtine
autre technique de culture .
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Pyramide des âges de la région d~ Tarrbacounda
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Rappelons que le système d'aménagement hydro-agricole permet, ,de
développer l'emploi en plein temps en milieu rural d'où le changement de
comportement de ces paysans.
Déjà en 1976, la région de Tambacounda comptait moins d'homm~s,'q~tt;~.., ,'.~~.
de femmes quant on ne tient pas compte des classes d'âges. Aujo4rd~,h4l':;i~
la même configuration est reconduite, mieux le taux de féminité d~ni,'l'effectif global s'accentue. D'après le recensement de 1988, ce ~éficiit
en hommes est un fait marquant parmi les classes d'âges des pluè~ 4e.''.15~,;ans et moins de 45 ans. En effet en 1976, cette tranche d'âges'étiÙ.'i::'
dominée par les femmes avec 23,30% (cf tableau 1) et elle contfnu~,',~'~l'être. Pourtant, au delà de cette classe, s'opère un renver~ernentde:~::. ,.~ . :.
tendance en faveur des hommes. Cela peut être expliqué par des facteuisexternes tels que les migrations organisées par l 'OFADEC et, ,lél'" ~.~'1'N:
(Société des Terres Neuves) . ,':, :.:;'J~ '!'.
On notera que dans la première classe d'âge, il y a autant d'hommes quede femmes alors que:dans la seconde, cette parité disparaît. Dans,le
tableau 12 suivant, à l'exception des classes d'âges de plus de 45 ans
et plus de 60 ans ayant un taux supérieur de masculinité, les classes'
restantes sont sous dominance de sexe faible.
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h) La structure par sexes
Tableau 12 Structure par &ge de 'la l~pulatlon régionale en 1988
Classe d'Age Masculins Féminins Classe d'Âge , M
", , F
o A 14 ans 81510 23.65 8'/530 23,65 0 A 29 ans 36 , 38 ,
15 A 29 ans 45630 13.33 54400 14,10
30 ~ 14 ans 25130 6.19 26540 1.11 30 A 59 ans Il , Il ,
45 A 59 Ans 15910 4,29 13250 3,58
60 A et plus 8220 2.22 5110 1.55 60 et plus 2,22 1,5, ,Source: .N.R (1 'lHH
" '.
....
••.• : .1
Ce fait est d'autant plus
triquinquenales sont cumulées
devient plus net 36% de la
contre 38% chez les femmes.
important que si les classes ,d'ages'
deux à deux, le rapport de domination
population masculine ont moins de 3'0', 'ans:
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de Tambaçou'nd~~
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o 125 0+45 11,3 0,'12 11- 1 --i .1 Q 525 1 49,4 .' 11- __L-_ .-J., .
aJoutés dans les classes d' âges. cumul,les indéterminés).
Source:B.N.R (1988) *(les chiffresreprésentent
TABLEAU 13:STRUCTURE PAR SEXE DE LA POPULATION OU DEPARTEMENT DE TAMBACOUNDA
Clesses d'~ges Masculin Fêmlnln Classes d'éges l Masculin -
Nonbre X Nonbre X ClJlaJlées ~-.'
o • 14 ans 44420 24 44790 24,21 0 • 29 ans 1 68340 1 36,91 Il -
15 • 29 ans 23920 12,93 26180 14,15l' 1---
30 • 44 ans 13280 7,18 12110 6,54 30 • 59 ons 1 21080 l,1,3 .~45 • 59 ans 7800 4,21 5860 3,16 1
60 et plus 3960 2,14 2540 1,3 60 - ans et plus13960+45 12,1 +0,1 1 -
Totlll 93380 50,47 91480 49,46 193380+45150,593425____ 1
1 1
.~- iCet effet peut être expliqué par un taux de mortalité plus prononçé~
, .,chez les hommes que chez les femmes dans la région de Tambacounda o~'
'..; .. .:alors que le recensement comporte des erreurs d' appréciation e~. de,déclaration de la part des femmes. Toutefois l'image que l'on a de cette:structure par âge au niveau régional est facilement constatée à r~ échèliE{
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départementale.
En effet l'analyse de la pyramide des âges du département
ipar rapport au tableau 13 nous montre ceci:1 ... '."'-' .._'- . - .----- _._-._... ,
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sexe de la population du département, de, ,',
la même importance en nombre; l'
est un fait marquant dans la classe d' âg~s;;
que les hommes (36,9%).
que la structure par
Tambacounda met en évidence
- que cette même proportion
des moins de 15 ans.
Au niveau de la pyramide des âges, la partie masculine croît en escalier
du has vers le haut avec cependant une base très large comme d'ailleurs
nous le constatons dans la partie féminine de la pyramide.
Toutefois le décroisement de la population dans la partie féminine de ·la.:
pyramide décrit un comportement singulier au niveau de, chaque pal~e~~". .... . ,,~'
quinquennal. En effet, à l'exception des deux premiers paliers ,. ch~q~_;
classe quinquennale est plus importante que celle qui la précède, Aussila décroissance au vue du tableau 13 montre que la classe d'âge des moins
de 30 ans est dominée par le sexe faible (38,3%) plus imposant en nombr~
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Cependant dans la seconde classe cumulée (plus de 30 ans et moiqè" . ~ • ". ""Î
de 45 ans) les honunes sont plus importants 11,3%) que les fenune.fi!!
(9.7%). Cela veut dire qU'à l'échelle du. département de Tambaco~ndâ1'~-, ;. '. ,P':;
l'impact des sociétés d'intervention tels que la STN et L'OFAUEC ~'eqt,
décisif dans la composition par sexe de la population. . .'.. "
Au niveau de l'arrondissement de Missirah" la structure par sexe~e la1; .." • -1~ ' ..
population développe par~ endroit la même allure que celle de la réglo'll;.' " ..,"-,'
de Tambacounda. .....:..:',
En exemJ?le, l'arrondissement de Missirah a une population féminiriequ.i;;· ·";,1
compte pour 51% de son effectif global. Cela nous permet de dire' quë;malgré l'action conjuguée par la STN et l'OFADEC, il reste encore
beaucoup à faire pour le maintien des hommes dans les terroirs .
En effet, en instituant ~ne méthode culturale qui permet au~ pop~latiori~
d'avoir un emploi stable et d'être rémunérées, les paysans ne chercheront
plus à émigrer durant la saison sèche car par définition, la culture
irriguée passe outre le caractère erratique des conditions
pluviométriques locales. Cela met sous un angle nouveau, le problème des'
mouvements migratoires.
"· .
c) Les flux migratoires
Région carref6ur, le Sénégal oriental a toujours été par'sa
situation géographique, une zone de transition et d'~bcueil :des.1 .
populations. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle dans la composition
de sa population, on note diverses ethnies communes au Sénégal et· aux'
pays limitrophes .. Haal pular, pë l , bambara, mandingue, sarakhole
sont sans ce cas .
Mais ét~nt donné que les conditions économiques régionales sont·
médiocres, et que les potentialités agricoles sont inunenses, il se crée
un mouvement migratoire que nous allons étudier à travers les flux .de' i.',
sortie et d'entrée. -. "; ~
Pour les flux de sortie, la région de Tambacounda a toujours été une
terre d' inunigration plus qu'une terre d'émigration. Toutefois les' "
mouvements migratoires existent et ne datent pas d'aujourd'hui .
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Ils ont été pratiqués pendant longtemps par les Haal pular.et·.··lea. ' ...
Soninké habitant la zone de Bakel. Ces dernLers émigrent depuis longte~p.
vers les pays d'Afrique Centrale et d'Europ~. Ces flux ont aussi concernéles élèves et étudiants, les honunes en âge, de travailler et surtout.ie~
navétanes qui vont offrir leurs services pendant un certain tempS~'v~ra
des destinations sénégalaises ou étrangère~.
Au niveau régional, moins de 5% de la population sont concernés par'lâ. .', .~
migration. Parmi les résidents absents, ~9% sont des honunes et 'celainfluence grandement la composition par sexe de la population régionale.
Il s'ensuit une situation démographique dont le faible pourcentage 'des\ . . .
hommes (48%) change considérablement les compositions selon le\ se'xe~'et
l'âge que nous avons constaté.
Au niveau du département de Tambacounda, les flux de sortie sont:.·
moins importants, 4% seulement de la population sont émigrés. 65'.·de~
hommes sont cependant absents au niveau des villes alors que 59% le sontau niveau des villages. Au niveau du département 81% des migrant~ ~o~~
des hommes et cela peut signifier qu'il y a plus de chance de travaillei. "'.en milieu rural que dans les villes.
Par contre dans le volet concernant les flux d'entrés, les mouveméntsmigratoires apportent beaucoup plus d'avantages que d'inconvénients. En
..
effet, au niveau régional, Tambacounda et sa région ont toujours été UnE;!
terre d'accueil que plusieurs raisons peuvent expliquer.
D'abord par l'inunensité de cette région (69.602 de superficie) dont ladensité de la population qui en l'espace de 12 ans (1976 _\ 1988 ) est,
passée de 4,75 hts/km2 à 6 hbts/km2. Cette faible densité a d'ailletir~, l ' "
été à l'origine des installations de paysans sur les terres pionnières~
Ensuite, l'avantage de la situation géographique régionale est; . de
disposer de conditions climatiques, et de pâturages naturels favorabie~,
Au regard de tout ceci, les flux ct' entrés sont l'oeuvre de paysaqs·.eri• , ,J, :
quête de terres , de navétanes venus travailler saisonnièrement ',. ;~qê.
pasteurs amenant leurs troupeaux et enfin depuis quelques années ;. dQ~
projets de développement.
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En effet, le bassin arachidier est depuis quelques années saturé' parla monoculture et les terres cultivables ,y sont épuisées alors que' la
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région de Tambacounda offre des terres encore vierges qui par ailleur~
sont de très bonnes qualités. C'est une occasion propice au développement
du navétanat qui n'est actif' que dans les ,zones ou l'agriculture 'est enessor. Notons que toute la partie septentrionale de la région du sénégaloriental se trouve dans la région soudanLenne nord qui rec'èle~;~:deepâturages auxquels v6nt bénéficier pour la plupart les pêl pratiquant:J~
transhumance de la région du fleuve vers le Sud et l'Est du : Sénég~'~~~
C'est aussi parce que dans la région de 'J'ambacounda, les point.8'q,'ea~l l ..
tarissent moins vite que dans la région du fleuve plus aahé Lf.enne -que
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4.~',,' soudanienne. • Ô, • ~ •
Enfin, en dehors des zones de terroirs, des zones classées et urbaine~;
il reste la zone pionnière qui intègre complètement le domaine nation~l
de l'Etat. Aussi des projets de développement commencent à s'implanteIpour promouvoir de nouvelles formes d'exploitation agricole au bénéficÈ
des paysans locaux et immigrants .
le flÛ~
Avec 816a
. .'
C'est pourquoi par rapport à la population absente,
d'immigrants est 'plus important que celui des émigrants.
résidents passagers contre 6660 résidents absents, le solde migratoire
est positif de 1508 personnes entre 1983 et 1988.
Au niveau du département de Tambacounda, ce phénomène est'plu'~
significatif.Les résidents abaent;s font simplement la moitié des arrivants' avec:
respectivement 2801 hbts contre 5293 hbts. . ... ', :"\1;,1En milieu rural, 71% de ces arrivants sont des hommes contre 57%êri
milieu urbain si bien que le milieu rural peut être considéré commel~
pôle attractif dominant. Notons que le pourcentage des femmes '.':êl:l~
considérable en milieu urbain avec (45% des immigrants) et ce l a; peutêtre ex~liqué par le fait que celles - ci sont déplacées par le commerq~
, " ... ~' ,,,'t
itinérant entre:ris dans le, tr~in. En effet, beau~oup d~ femmes', tq~~<$~commerce de ke r i t é , pagnes Lnd i qo et de denrées a t Imenta Lres par la·.yoîàferroviaire. ';, ',:
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Elles transitent en conséquence par la région de Tambacounda ver,s ',.
le Mali, la Guinée ou vers les localités reculées de la région de
Tambacounda. En milieu rural, le faibl.e pourcentage des femmes à'l'inunigration procéde du fait que cectaLns migrants se déplacent seuls' ',:.
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'laissant leurs familles dans leurs lieux d'origine. ,,',;: ."J
En conclusion, notons que les mouvements mig,ratoires en direction de.la'
,région de Tambacounda risquent de perdurer "à cause de l'abondance des
terres arables, de l'eau et des potentialités économiques de celle~c'i.,' '.
"Pour l'instant, 78 % des migrants sont pr'eaaenti.a dans le département dè::~"~
Tambacounda contre 15,6% dans le dépar t ementjde Bakel et 6,7 % dans\celui.~1
kedougou
2 - LES CONSEQUENCES POLITIQUE, ECONOMIQUE, SOCIALE ET CULTURELLE
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le trait fondamental dans l'analyse des aménagements hydro-agricoles
de la région de Tambacounda, c'est moins l'émergence d'une nouvel l.e ,
technique de culture que les conséquences engendrées par celle-ci dan~
le monde rural. En pius des potentialités agricoles énormes dont dispose',
l'arrondissement de Missirah, ces di f férents changements sont aussi
suscités par les nouvelles orientations proposées par la Nouve~le':
Politique Agricole (N.P.A).~:. !.
Dans ce document, les nouvelles orientations de la NPA s'articulent en,>substance autour de ces trois axes principaux: ' ," ~c~~
'.' "riJ- un développement conununautaire; ','Y'
une réadaptation du mode d'encadrement en milieu rural;
et enfin une réduction des pertes constatées dans les récoltes~C~
C'est par 1 ',application en partie de ces axes dans l'exploitation de ç~.~:npotentialités agricoles que l'on" est arrivé dans la région à, de~'~"
mutations d'abord sur les plans politique et économique et ensuite pur'::
" ."
le plan socio-culturel.
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A - LES MUTATIONS POLITIQUES ET ECONOMIQUES
La première orientation de la N.P.A est de :
98
---',:-"=:'
, i: ; " r
': rendre possib~e le dév~loppl~ment communôlltaire il la base, par de~
s e xucuuree villageo~ses économ.iquernann viahles, c apab Le s: de 'gérer le~, t' ~ t d cl 1 l 11 .,. .1n are s u pro uc~~ur e~ a,co 3ct1v1te rur~le; cette act10n passe parlCl. réforme' ee la re4ynël1nisélt ion du mou'vemanz coopér-ati f qui pgrm':c, tronc.d'~voir pour inter~ocuteurs de~ entItés coopératives de con~o~nation.
ci' o:§paJ:"gne et de cré~it:.".:l ,i . .
Il a fallu pour se ~aire entreprendre d~s rcif-ormes administr~tives aux1 1 •
niv~au~ local et régional et p~océder à une Politique' de redynami~ntion1
des secteurs d'actiiit:33 du monde t:'\..tra.l,
1)i
~ES HUT2\'l'I0lJl'Sii1
L é~ 1- es r J..o~es
POLITIQUES
administrat.{ve::3
les espaces de proèuction'
èa répondre à l' i''::.:ie d e
Devant la néce~sité impérieuce.de créer un Etat-Nation en plus d~s", ~ . . l t i . . 1 à , ~ ",. , . l'" '~.lf f~cr:1 es economl.q~es . ::;ur:r.oni:eJ:: _ • wtat Senega ...aJ.s a d~c:..::.e et
,a~pli~ué un nouveau!d~couvageadministratif du territoire .
.' Ce découpage a !permis à t~aver~ une nouvell~ crame territoria:e de" "'r~6entrer Les d~ciRil.,'·ens aux ni-"8am:: 'r-ïfqional et 'local par la création.,'1, d>Uile unicé locale <fIui est la communauté rurale . La conununauté rurale
" 1
,~" est une • .ollecti·.;i~é lecale de dro i '; public dotée de la po;rsonnalit4, • 1-. 1
..:~~.'" rn~rale et Je l',auto~cmie ,financiè~e"17
·1:. L!cbjectif vise estlde concilier dru~~ part,,! l ' '1 _.
' ; evec la nouveLl.e tirÇ!:rne t;r=i~ori~lc a;;J.n
d ' 1 i t:' 1- n.';"'_ut~e o"'r" l~_s -=-sp-c Lo..!""M.l.'••·'~·v-.~_cppe!r.ent cOIr.::i.lJl~au a~re e... ..., ~ _... '- _ ('" ~s _~ .... u
traaitic. ....neLs avec t' iàée d',r::tat.-N~tir)n.
C'e5t d;~illeur~ po~r c~~te r~~son ~~~ la communauté rurale est placée
~QU~ la tutelle d'~~ consail ru~~l1
~{'\t.'.... U:1 ail . p.!" r l~l ;;:'~·.:1:.:1 c cce.n i.cr-• - ..- !è ~!?=:Jcns~~~.l': s~:: ~e ~="'~'!~":': r~~~ro~: 1.
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C'est aussi l'occasion d'occulter le pouvoir des forces cent~ifu~~~~
qui ont cont rô l é jusqu'ici les espaces ethno-territoriales. A travers ces'~
réformes administratives le mouvement historique de constittitt6,,'d'unités de. maî.trise foncière est bouleversé. Nous voulons parler" du:
" '
droit foncier traditionnel qui n'est plus de mise depuis que laloi/.~r:. ,l. l'
le domaine national a été votée en 1964 (1oi 64-46 du 17 juin 1964') '.>,<~, . . .. .
Le transfert du pouvoir de décision de l' arr,ondissement à la collec~i\fitlt,
locale; du sous - préfet au conseil ruraldélégue au présidentd~.,dit~
conseil, le plein exercice de la fonction administrative. C' est ains(ql,le~, . ". ~ ... -,
les modes d'octroi et de redistribution. de terres sont dev~nus:"'deff
attributs du conseil rural . Ce nouveau découpage administrat~f q~i,: a'
permis la création de la communauté rurale suscite aussi chez les ruraux,
le besoin de se gérer et de s'engager c~ncrètement dans la p61i~i~tie:nationale de développement rural. Cette:décision permet de sensibilià~~les ruraux qui devraient par conséquent promouvoir de sérieux projets'derelance de l'agriculture qui selon GUY SORMAN 22 constitue Pl'armatureéconomique du pays, Il
2) LES MUTATIONS ECONOMIQUES
- Politique de redynamisation du secteur rural
Elle intervient avec la réforme administrative lo~ale et .la\ . .
promotion de l' associat ion conununautai re qui vise à impl iquer 'davantaQ!it~, ..(:
les ruraux dans la gestion de leurs terroirs. Avec la N.P.A voit le jo~r:
le libéralisme agricole au travers duquel se développe les organisation~
non gouvernementales dans le monde rural mais aussi le nouvel'
désengagement politique de l'Etat. Il faut dire que l'Etat Sénégalais~a~
avec le P.R.D. l ( programme régional de développement intègre), dévefopp~une nouvelle politique rurale à travers des actions d'aide financière,technique et matérielle des sociétés régionales de développement 'rùrali'Celles-ci installent dans leurs régions respectives, un systè'fu~:d'encadrement qui encourage les associations collectives. Dans la réglon
de Tarnbacounda, c'est la SODEFITEX qui fait office de S.R.D.R.", ,
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22 GUY SORMAN. SENEGAL I.N ATLASECOED SGB,PARIS.1988 P 63
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temps, le nouveau paysan
pourquoi, dans le cadre des
est donnée à la formation.
Aujourd'hui chaque exploitant agricole sait que la création du GIE .. lui':
garantit dans le rapport paysan-acheteur un équilibre certain dan~~l~:
commercialisation de son produit C'est le GIE qui s'occupe de, lacommercialisation pour que la concurrence individuelle des paysan:::. dans,
le marché ne soit' plus à considérer et que les spéculations sur les' pri~ ,soient évitées. Cela veut dire qu'il n'est plus possible d'établirun~;
. . ,( ~
concurrence déloyale entre gros producteur et peti t producteur d'un même"
produit et qu'entre ces producteurs locaux et ceux de l'éttanger, une:\
commission paritair~ se charge du contrôle des prix.
Elle s'occupe principalement de la culture du coton en entreteriânt::
des relations avec le monde rural par le biais des A. B. P (association 'dè",·
base des producteurs). C'est aux A.B.P que la SODEFITEX prête des!;
semences, de l'engrais mais aussi demande des comptes. Telle est la même
forme de relation entre le monde rural et 1 'Ong OFADEC sauf que celle-çi ..'
travaille avec des GIE et non des ABP . Ces groupements associati~8~~
favorisent dans la nouvelle politique agricole les normes de rentabilité
économique car la pérennité de ces actions permet aux paysans d'acquérir
un nouveau type de comportement. Celui - ci doit être basésur:lâl... ·/.·.:~l
prudence et la sécurité d'action; faits essentiels dans le proce~susd.~
réorganisation agricole et économique du aecteur rural. Ne dépendaht' plu~"":d'un commerce de traite mais d'activités lucratives d'un emploi en p,fein;
1 .doit savoir gérer et s' autogerer. '. C'est·,
aménagements hydro-iaqrLco l ea une large Pl~b~':!
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, " B - LES MUTAT~ONS SOCIALES ET CULTURELLES
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Elles interviennent dans un milieu dont les différentes techniques
agricoles sont bouleversées par des projets dont l'objectif final est de,,;,
promouvoir une vie communautaire. Ces changements sont corollair,~i:t,'::~:~. '.'
l'installation des projets hydro-agricoles et doivent donc être perç~s':
comme des résultats par rapport à ces objectifs. Il faut dire que du fait'
de la faiblesse et de la dispersion de la population, la régiori'>d~;
Tambacounda demeure la moins extravertie du pays.
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Toutefois après les mutations politique et administrative qui y
sont Intervenues , les valeurs sociale et culturelle ont 4lt4l' aussi:
modifiées .
Ces changements nous les notons d'abord sur le plan social par:
- la nouvelle participation active des ruraux dans les organes~de
décisions, administrative et politique de leur localité.,' Cette'. . ....
participation a permis d'articuler autour d'un même progranunerural;';'. • ,. '., ". ,t.
l'ensemble des classes sociales rurales, pour défendre les intérêts
politique, économique, social et culturel de leur terroir;
- la nouvelle stratification soc i a Ie , est basée sur la dém9cra-t.i~ue
éligibilité des membres de l'organe dirigeant la localité. \ ,-,-:"
En disant que: "la démocratie villageoise donnerait une base solide:ài!.
multipartisme qui dans les conditions précédentes ri aqne ne n'être qu'une, -'
série d'étiquettes dissimulant des citadins ou groupe éthniqueM,PIERRE
GOUROU 2) a voulu faire partager l'idée selon laquelle les' forées
centrifuges qui ont jadis géré les espaces ethno - territoriaux ne sont
plus à craindre face à cette nouvelle classe dirigeante, égalitalre et
compétente.
Retenons qu'en niveau local, la création des GIE et ONG occulte ,"~
parfaitement les courants politique et social pour ne chercher qué." ..;
l'amélioration des ,conditions de vie dans le monde rural.
Aussi les ,relation entre groupes éthniques ou entre clas~es sociales SE
font de plus en plus sur des bases associatives ou seuls l~s objectlf~\ . , ',;'
fixés ont une valeur conunune. , -, ,
~ L' élevation du niveau de vie des' populations qui au d:::làdef
problèmes d'autosuffisance alimentaire considérablement atténués font qUE
les honunes éprouvent aujourd' hui d'autres besoins matériel et puma!,jusqu'ici difficiles à avoir avec une monoculture sous p l u i e . ,AVec;<l'~
tableau répertoriant les besoins selon la situation rnat r i.mon Le Le "(1«;0
exploitants agricoles de l 'OFADEC, on constate que tous ont des ambj.td,Qn.~importantes, ce qui témoigne de leur niveau de revenu annuei>· â~~è;substantiel. En effet, par rapport à un cultivateur de mil, l'expioltA~~agricole du projet OFADEC a un pouvoir d'achat supérieur à l' Lasue 'd'~un;
campagne annuelle de production.
n PIERRE GOUROU l'AfriQue Tropicale nain ou Geant agricole";::FLAMMARION Paris 1991 P 214
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"Si un cultivateur de mil arrive à vendre 5 tonnes de c~r~al~.t:
raison de 60 F CFA le Kilogramme, il aura un revenu brut de 300.000 ~ CF~:
alors que 5 tonnes de bananes reviennent à 550.000 F CFA pour 110 F,CfAle Kilogramme. Cela veut dire que l'exploitant agricole gagne plus de 80' :
du revenu annuel du cultivateur traditionnel et cela met en évidénq'ë:~
l'intérêt accordé ~ux aménagements irrigués dans l' arrondissemEU'it,"dè;;~Missirah.les mutations constat~es sont aussi importantes quant à la maitrise:ijù
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mode traditionnel de distribution foncière. En effet, celui cieatpas~'~. '.' '.. ::" .,.~~
du monopole f ami Li a l ou clanique à la communauté. Avec l' aVène\en~" q~!:(
communautés rurales, les terres relevant du domaine national' 'sont,
dorénavant distribuées pat. le conseil rural à un tiers qui est à même de:
l'exploiter.
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TABLEAU 141BESOINS SELON LA SITUATION;MATRIMONIALE DES
EXPLOITANTS AGRICOLES DU PROJET OFADEC
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A ce fait s'ajoute l'introduction du plein emploi rural avec 1,e
système de culture irriguée qui permet de briser un peu le mouvement". "",,:
saisonnier des cultures sous pluie et juguler le chômage cycLd.queide.~. ,-~ .' .
beaucoup de cultivateurs.
Aujourd' hui le t emps de travail de l'exploitant agricole n'est pfus.
conditionné par les activités agricoles sous pluie mais par un m~uve~~rit~
permanent d'entretien et d'exploitation de parcelle aménag~~::,l~i~calendrier des cultures ). Cela veut dire que là où le cultivat:eti~~pratiquait des activit;.és d'hivernage tels que défricher, semer, cÙl'~ive~/sarcler et cécol t.e r , il est -au jour-d t hu i question de faire tout'c~
procezsus journellement et selon des horaires fixes. ., '''~':. . -, J'
A ce titre, un autre fait traditionnellement connu dans le monde ruralva prendre de l'importance avec l'avènement des projets d'aménagement'
hydro-agricole. Il' 1 s'agit du salariat agricole qui éta i t jusqti' te!'pratiqué avec le système du navétanat par les gros agriculteurs" .', :,,' :;! ::'
Aujourd' hui, dans le cadre des aménagements hydro-agricoles, l' e~ki6(rémunéré est devenu une affaire courante grâce à l'emploi de paysans:~~~:le GrE takku liggey. Ces employés font le travail d'irrigation-e~,~~'1
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désherbage des parcelles de bananes et ce, durant toute la campagnè::
agricole. Notons que ces employés sont dans une large mesure conat.Lt.uéa
de fenunes qui par ailleurs sont bien représentées dans le cadrê"4e-~:. ',,'. . ... ':">, :.,' .~:.. ~4
p r oj ets OFADEC ( cf t.abl eau 15)",.:'1
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TABLEAU 15aRBPARTXTXON PAR SBXB DBS PARCBLLB~ DB L'OFADBC.GIE Nombre de Nombre d'hommes 'Nombre de fenunes Total " ,
parcelles en % en % en ,- "
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Adiaff 36 Il 34 5.63 % 21 4.89 % 55 5.32~>
Batantinti 75 Il 44 7.29 % 46 14.91 % 108 10 ~ 4·f.),.~ ,,
Bantantinti 58 Il 38 6.30 %:
43 10.02 % 81 7.8,4' ',' '. " ..
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Faraba 58 .. 40 6.63 % 35 8.15 % 757 ~ ?6,. ' '.-
Koulary 45 .. 42 6.96 % 7 1.63 % 49 4.74',.' -, ', ...Sankagne 90 Il 86 14.26% 45 10.48 % 131.L2'~:69' '. ..... -,
Sankagne 64 .. 47 7.79 % 34 7.92 % 81:, :7.:84'Sankagne 75 Il 60 9.95 % 31 7.22 % 91: ',8',81'
Nguéne 84 Il' 59 9.78 % 50 11.65 % 109 10;'5.6',
Nguéne 61 Il 49 8.12 % 26 6.06 % 75 7,26 ,Saal 40 .. 29 4.80 % 22 5.12 % 51 4.9.4 ,Saal 58 " 43 7.13 % 30 '6.99 % 73 7.07. ,
Wassadou 43 Il 32 5.30 % 21 4.89 % 53 5.13"
Total 785 " 603 100 % 429 100 % 1032 100 ' ,
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Source : Enquête Mémoire \ ' : ..1 •
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En effet, elles font 42% des attributaires de parcelles et ont le~êmé
type de travail à faire même si la superficie de leurs patcell'es
diffèrent de celle des hommes. Ce qu'il faut retenir à ce sujet, ce n'estpas -La différence de sexe mais l'intérêt accordé à ces tenunes par' îas'
initiateur~ du projet ÛFADEC. . .. . . .
En conclusion, les mutations sociale et culturelle dans l'arrondissement;
de Missirah ont été dans une large mesure occasionnées par les ac'tlon~:
entreprises par les projets de culture irriguée dans le cadre' de larecherche du développement en milieu rural.
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Nous avons déjà évoqué les raisons selon lesquelles la SOD2F~T~~;}
n'avait pas continué à ,faire de la culture irriguée. A ce propos. lea:'raisons économiques ,avancées étaient celles'! qui nous avait été domlée~ .:';
par le responsable des' PISO 24 de la SODEFITEX. Pourtant, nous poUVo.~$:I~~• • ,.',' .' , .z'"
encore nous demander pourquor la SODEF1'l'EX n' ava a t pas réussi, ~ ::J",.' '.. ,
intéresser les paysans' à ce système de cuLt.ure ? ' ,,' ,)
Dans ce même ordre d'idée, MAMADOU DIA avance une réponse pertin~rlt~:~"\'~".'., ..~/ ..~;
disant que les Ln Lt Lateurs de projets "ont péché par le fait qu ' ils.:ont~·.
accordé une importance disproportionnée aux' prescriptions techniqu'e8,re~'~"n'ont pas pris en compt.e la nécessité de s"adapter au mi Lieu c\ll~~~ei~;llocal ,,25. En effet, si la SODEFITEX a échoué c'est: parce que les Ja~s:~~i;Jin'avaient pas suf f isamment de raisons économiques viables d'adhérer à 'ce'i~~
projet alors que dans le cadre du projet OFADEC, l'idée princiipale ~t~it,rbasée sur une politique de partenariat .ent r e paysans encadrés,' e~
encadreurs. En sollicitant plus de paysans (4443) pour 125 hectare~de':. ' ,". . . ~.~
terres aménagées, la direction de l'OE"ADEC, a voulu éviter les grandes:)
exploitations onére~ses dont les coûts d'installation et d' exploitat.ion',,:
rebutent particulièrement les paysans à l'image de la SODEFITEX qui avait,
3013 hommes pour 1030 hectares. " ,: "~
En faisant participer le plus grand nombre autour de petites parcell~s,,:j
les aménagistes de 1 'OFADEC mettaient à portée des paysans ct deâ"~, '.
initiateurs de projets, des moyens convenables de remboursement' d~s",:
dettes contractées. Cela permet de relancer l'ini~iative pays~nne ca~.~n;, \ , ' .. .' ':, .
travaillant dans le cadre d'un emploi en plein temps, le paysan è de plu~~. l·~ ".
en plus confiance à ce modèle de développement rural. "!
24 PISO périmètre irrigué du Sénégal Oriental".~ ,".
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25 MAMADOU DIA - développement et valeurs culturelles en . ,Afrique Subsaharienne .M.DIA est chef de la division de la gestion.'iet du développement institutionnels au bureau régional pour,,·:,.':"l'Afrique. ' "Revue FMI et BM (finance' et développement) hebdomadaire N° 2281 ,r.'du 24. 06 . 1 992 p. 2 8 " ': :.l~.. ; , -:....~
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projets vorit@tr~::i
hydrologique'" do~t;:
3-1B8 PBR8PBCTIVB8. .
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Tout au long de ce travail, nous avons montré l' importance de,~i
l'agriculture mise en évidence par les aménagements hYdro-agricoles.:~~·nB.~. • '.' .• , ", :j
la région de Tambacounda. ' ;-;., ,,';:'.J
En effet, le secteur rural constitue une p~iorité dans le proc~ssu~' d~!
développement du Sén~gal surtout quand .én sait que l' essen~ie:~1,:d~:~
l'armature économique est agricole. C'est d'ailleurs dana '. :q'~'t~~~perspective de développement que la région de Tambacounda fut dotée·d~~~
1978 d'un U schéma .directeur de développement régional ~ntégré'" 26.~fin'::·
de promouvoir à juste titre un développement continu et orqan'I aé: sur'
l'environnement physique, économique et social.
Au niveau de l'environnement physique, de grands
entrepris compte tenu des richesses minière et
disposent la région de Tambacounda.
Pour se faire, il faudra d'abord que 'l'ambacounda et sa région soient',
désenclavées par rapport au reste du Sénégal mais aussi de l' intéri~ur:.~, '.' . - ".
en ouvrant des accès viables pour atteindre les différentes zones:'dè~
production. Pour l'instant, la région de Tambacounda ne dispose que d'ù~jréseau routier de 3638 km dont 278 km seulement sont bitumés. Aus'si, 'la .
construction des grandes liaisons routières entreprise avec le bitumage.!
des routes nationales 1 (DAKAR-TAMBA) et 6 (TAMBA-KOLDA qui mène vers la:GUINEE BISSAU) s'ajoute celle de la nationale 7 qui desser~{~a à pa~titj
de Tambacounda, le département de kédougou et la Guinée-Con~kry. N~~on~!par ailleurs que l'existence d'un important réseau ferroviaire régional:'
de 300 km pourrait intéresser à partir de Tambacounda le département deKédougou quand le projet d'exploitation des mines de fer du' Sénégal'
oriental (M~FERSO) verra jour.
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26 fiches signalétiques par zone d'aménagement dul'intérieur .Secrétariat d'état charge de ladécentralisation CHAP'XIlI LE SENEGAL ORIENTAL1986-DAT.NATION UNIES
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Le ~lein emploi de ces axes permettra à la région de Tamb~c~und~~. ,.;;(
d'avoir une nouvelle envergure économique mais aussi politique en' jo~ant"',1
un rôle clef dans l'intégration des Etats de la sous région. Conune nous
l'avons déjà évoqué, la situation géographique de la région -.: de"J. . . ... ; . "l·i
Tambacounda en fait un passage obligé de 'transit de toutes sorteB:<;le;~'~
produits mais aussi des hommes. Quand au désenclavement qui doit se faire
de l'intérieur, il, sera question de réaml!nager le réseau routie1".·~n :,
améliorant une partie des 3360 km de pistes déjà existantes . Pour'· se"
faire, certaines pistes seront réfectionnées et d'autres à vocati~:>o\
agricole vont être créées. Celles ci permettront l'accès aux zones de}"\- . - , ' '
production et surtout faciliteront le transport des productions 'vers
leurs destinations finales. A 'ce titre, 568 km de pistes reparties comme<;j
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q p nagement du territoire' ':', "',)Fiches signalétiques par zone d'aménagement -DAT. Dakar 1986 P.26:1
TABLEAU 1TnONCONS KM
KOUPENTOUM-PANAL 42TAMBACOUNDA-DIOREL ASSANA 76MAYEL~DIBI-SAREMODI 05GUENETO-HAMDALAYE 48-A CREERBELE-AXE TAMBA-KIDIRA 30- Il
KIDIRA -MADINA 50AMONT/AVAL KEDOUGOU 120KEDOUGOU -SALEMATA 112SALEMATA - KEKRETI 15MOUDERI-BAKEL-SEBOU 70
S II II·U '''': t.:s u i s se au u an nat10nai d'ame
". "
dè,~ ~~.\i
,':.' :">Jdans la moyenne vallée:',: en::~
de Kékréti (département': de \~
,.•.'. •.•. 1
barrage hydro-électrique de kekréti :.,qu.i:J~
les futures activités mi n i è rea et, à·:j.~·;'
l'eau d'irrigation pour 42000 hectar~s,"":. ' ,. ~
d'irriguer 7000 hectares
mise en place du barrage
qui permettra
attendant la
Kédougou)
- Le second ouvrage est le
fournira de l'électricité pour
ville de Tambacounda en plus de
En plus du réseau routier, le réseau hydrographique joue un rôle très .
important dans les perapect Lves de développement du milieu rural et '. '\
précisément sur les plans agricole et énergétique".<,n,Deux ouvrages de retenue sont prévus sur le fleuve Gambie :
- Un petit barrage relais sur le Niokolo-koba (affluent
Gambie)
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Par ailleurs,' le réaménagement de l'espace fournira plusieurs .<.hectares de terres potentiellement irrigables et cela grâce au
déclassement de certaines forêts aux alentours du fleuve Gambie (forêt
de Gouloumbou à l'ouest de Gouloumbou et forêt de Diambour au nord 'de,:,!J '.1 ~.' -,' t "',.":
Dialakoto - cf carte 13) et de la vallée du sandougou (zone de ·:terres· .",'
neuves, Nord-Ouest de Tarnbacounda, forêt de tamba sud, forêt classée"du '
Ouli ). Toutes ces mesures de déclassement de forêts clas'sées':.J
s'accompagneront de reclassement pour préserver l' équilibre végétal~d~"':'~la région. ','
Au niveau de l'environnement économique, les perspectives d'occ~patiop'j
de l'espace retenues envisagent de rentabiliser le milieu ru re'L: a:;l""r
échelle régionale et particulièrement dans l'arrondissement de missirah •.
Il s'agit: des futures périmètres irrigués sur la Gambie (canne à:';. ~ .: \' r
sucre, mals, soja, riz etc ... ) ; , '
des périmètres de colonisation du Niéri-ko-mayel semou . et,
l' exploi tation de la zone d'intérêt cynégétique (sud de mayel samou),~,
Pour l' heure, les actions qui vont être menées concernent les di f férentes '"
étapes à effectuer pour la recherche de financements de projets (proje~'!. ,.. "'
ofadec) et aussi par une bonne vulgarisation des techniques avec If ëÙ:de','!... ~
de la société régionale de développement rurale (SODEFI'rEX). ' ,,'
Etant donné le rôle que pourrait jouer la ville de Tambacounda grâce aux
axes de communications internationales, son envergure économique dépen~fa':;
sans nul doute des futures unités agro-industrielles qu'elle abritei'Çl/,,;
Il s'agit là d'un programme qui serait constitué: ,"., "":"':',':~J" .: ','1
"d'un complexe cotonnier comprenant 5 projets:
.l'extension de l'usine d'égrenage de coton,
.une unité de filature et de tissage cretonne,
.trois unités de textiles intégrées
deux rizeries supplémentaires dans la zone de bakel et, de ':
'1 ,, ,
", ,
Goulornbou
- une unité d'amidonnerie de mais
- une sucrerie dans la région de Goulombou
un abattoir moderne à Tambacounda
une unité d'aliments de bétail" 27
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27 Fiches signalétiques par ,zones d'aménagement DAT-NU-DAKAR~
FEVRIER 1986- p XII.31,:-:>::.;.. , ~ ~
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Ce programme agro-industriel permettra d'installer des
infrastructures collectives qui feront de Tambacounda et sa région 'un' ,
pôle économique et d'attraction démographique. Il permettra d'assurer"~,
une bonne fixation des populations autochtones car Tambacounda ne compte '.
pour l' instant qu'une seule unité industrielle (usine d'égrenage de cotori"
de la SODEFITEX).
Toutefois ce programme agro-industriel devra être restitué dans un cadr~>~
d'organisation de développement plus vaste et. à cet effet, il" dQ'ri'~s'accompagner de structure de contrôle et de suivi. Cette, mesqre t:
-: .;' :.... : ''':~ ~;
permettra de faire respecter le programme du schéma directeur au besoin':'i
ou en modifier les objectifs suivant les .exigences du moment. \,' ". ":" ':.
Au niveau de l'environnement soc La l , les perspectives de:':
développement ont pour objectif de réduire: les disparités entre v~lle',Et~:'~::. ,,' ", -." -. :~,
campagne sur les plans: éducati f, sanitaire et professionnel. D' abord. ~ur,"~. -, '!'. :j' '~.
le plan éducatif, il s'agira de mettre en place des infrastructures>. \ ' .
socio-éducatives pour 33 000 enfants d' ici l'an 2005, , ",)
75 foyers socio-éducatifs dont un dans chaque village-centie""âê-,;,
communauté rurale pour le niveau d'enseignement moyen pratique sans '
oublier les adultes parmi lesquels 60 000 habitants devraient auss~'"ê't~'~:~falphabétisés. Il faut dire que pour l'instant, la populat ion s~olaris~I;Ù:e:'tjcompte 63 000 habitants et le taux de scolarisation n'est que' d~"3'3"''''alors que 16% de la population régionale ont moins de 10 ans.' , ':";' ;,~":I
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Ensuite sur le plan sanitaire, la région de Tambacounda ne cQmpte.qu~'"Ô;:t~
hôpital, un service d'hygiène, 4 centres de Santé, 58 poste\~de'sant'ét'
212 cases de Santé, 19 maternités dont 3 urbaines et 5 Pharma~~i'~~;':'e,~~:'dépôts pharmacies. ',',',: ' :....:';/~
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Elle devra être dotée dans les années à venir de 70 postes de sant',~~~
77 unités de Santé afin de biens maîtriser la lutte contre les mal~dies~
endémiques telles que le paludisme, la filariose de braucoft(maladie~
rare dans la région mais qui peut se développer avec la création' :.de. . . ~'; . , .
grandes retenues d'eau), la fièvre jaune (les enfants 'des, nouveaux.'
arrivants pourraient ne pas être inununisés), l' onchocercose .... ::la/t rvpanosomlese humaine ou la bilharziose (elle se développe avec les lacs:,
de retenue). ',,
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L'objectif est à ce niveau, d'éradiquer certaines maladies avec leP.E.V 28 et d'asseoir une bonne couverture sanitaire.
Enfin sur le plan professionnel, il s'agira d'inciter les ruraux à 1
l'utilisation des nouvelles techniques agricoles en les aider à passei)
de la mentalité d'assisté à une autogestion complète et définitive...;
Cette tâche incombe surtout à la SODEFITEX qui fait office de S.R!'P~R·
dans la région de Tambacounda mais aussi aux di f férentes struct4t'és:ë,," . , ... '.::1.", ,~,.' .:: ,:.'.~
intervendnt dans le monde rural avec d'autres formes d'approches'e~'dé}. . ., " ~
pratiques en matière d'encadrement. .. '.. ~'.
Aujourd'hui, l'agriculture est en ~ transition parce.' \que'.:;,·~~ .. ;. :, . " "délaissement des méthodes de culture traditionnelles se fait au fur .. ét::à mesure que s'acquièrent les nouvelles techniques agricoles et" p~'~ce:~qu'on tient plus 'compte des aspirations paysannes que dès l;!xigenC:È'~~l
techniques qui régissent ·les modalités d'intervention des str~ct.u~~·~./·:"?En ef fet l'autorité de i -encadrement non concerté entre les structÜi-e~:'1d'intervention et les paysans installe un certain malaise occasionné p'a~:
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une approche brutale. Les voeux du monde rural portent sur: ' ' :';. 'j.,
- une association des partenaires dans la fixation des ... ~~ia'if·:·;,~.', ,'. .' ". ,. ,
normes, méthodes et échéances pour la contraction d'une dette : . "
une diminution des taux d'intérêt de la det tei. ,.:.''';:,'':'':::.'~'l.~- l'amélioration des infrastructures de stockage, de transportl'~<':
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de l'assistance technique et de la création de marche d t écouLement
des produits. ' ',',\ '. , ' . " ..
En conclusion, les perspectives d'avenir du monde rural tournent 'aut9U1':;
de cette propension de la recherche du mieux être que seul unpr~G~~~ti~;. .
d'intégration politique économique et social peut donner c.. La
consolidation de l'Etat-Nation au sénégal est un facteur primordiai 'd~nil:
la levée. des obstacles sociaux et la rénovation du système agraire'! ~~l~moyen ef f icace de développement économique. Le système proposé pàr.'·:le'
projet OFADEC crée un mouvement participatif dans l'investissementco~~.dans l'épargne des ruraux et cela malgré les pesanteurs s~ciales d~;~~: à"
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l'hiérarchisation des communautés .f.1 ••••
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28 MINISTERE DE LA SANTE -programme élargi de vaccination crée en19 pour établir une bonne couverture vaccinables maladies ., :~'
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CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce TER, nous avons abordé les di f férentes.·~.·:::
implications de la culture ir.riguée dans le processus de la ,.
modification du système agraire de la région de Tambacounda et·.
particulièrement dans l'arrondissement de Missirah. "
En effet, la méthode de culture irriguée qui est une forme de...·'.···~..' -, ~J
maîtrise du caractère erratique de la pluviométrie est un a~q~ia /':- '>:~J ...... f~~
important que le projet OFADEC a su introduire dans ce rnond~.. '.U:
rural. ' i. -: ,': .J,. ,i '." "."
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C'est à ce titre que depuis 1976, le; système de culture irrigué~·':·>:.:
qui selon P. GOUROU a Supprime la aa i son sèche et par cQnséqu~n·t:".~:), 1. " .. ' .. ' :
double la surface récoltable" a bouleversé les habitudes ' P,'".:, :l. .'. .c : "
.": ' ,~..;traditionnelles. Ils apparait donc, eu égard aux options
nationales contenues dans la N.P.A qlle l'i.nadéquati.on des. "
techniques de culture traditionnelles peut enfin être corrigée,'; .:',:,. ". ';-~
L'avènement du projet OFADEC , c'est aussi pour l'Etat·'
Sénégalais un appui non négligeable à sa politique de.. : \".:!!:
désengagement et de décentralisation dont les objectifs restènt< . t.'"': " ,:~;
une autogestion graduelle et irréversible des populations ,. ,~
rurales.
Dans l'arrondissement de Missirah, l'ouverture du prem~er" "!'
chantier du projet OFADEC le 27 Février 1977 à Wassado~ ser~" .. ,
suivie par d'autres réalisations tels que le projet deculture··:~'··
irriguée du GIE TAKKU LIGGEY ou le modeste périmètre du chef' de'. .-village de couï.oumbou . .... " " j. ~. '.'_:;,~~" ~
Cet engouement suscité par la réussite du projet OFADEC nous ':}
conforte dans notre idée première qui était de faire ce TER ~our ~.
signifier que la promotion de l'agriculture est sans nul doute
la voie à suivre pour le développement. Ce que nous avons voulu .:.-',
montrer, c'est aussi cette opportunité que nous offre la régi6n~~:::.. ,
du Tambacounda qui reste une zone pionnière à tous les niveaux.', C,'• '1,
<:' .pour le Sénégal tout entier .
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Ce qui revient à porter un regard sur les di f férentes .:
actions de la S.R.D.R (Société Régionale de Développement Rural)
dans le processus de développement rural. En fait l'existence et", '
le rô l e de la SODEFI'l'EX sont des faits importants pour les ruraux' ' ",~
mais sa méthode d'encadrement ou les conditions d'appui' au '\':,'\<. . '. ';.'..:'.... ~. . .'~,~
développement proposées aux ruraux restent pour nous inadéquates,',:,,',.,:,:>;
En d'autres termes,' cette formulè appliquée pour l'i~st,a"t;~~~#:~:~:*I~gagnerait en modification. ,': ~ ,':':',,:tt,:~(,~\~
, , ". t- .~ ~ .~;.: ~'~~""~
En effet, trop souvent en réponse à nos questions, les pays~lnEt,';:::,,:::::,:. . . ' . '~. '..' ..... ".: ::'~~;~-J
dénoncent les taux d' Int érêt s élevés auxquels Ll s sont obl~gé,~ ',,' '~. ':::1de souscrire pour l'achat d' intrants agricoles. ";' ,,", ,',,;
Aussi nous souhaitons que les structures d'appui au ',' '" :.. ',' " ,'.~' ~
développement rural .aoi ent; à l'avenir plus proches des do l éancea: .",:: ::. . ,~, / ,.'
paysannes. C'est là~out l'intérêt du projet OFADEC qui a su '.~ ,-
gagner la confiance des paysans encadrés. Maître mot de tout
ceci, la confiance a été le facteur clef de la réussite du
projet car du coté des encadrés comme des encadreurs ,un seul,; , ,
but a été cherché: l'essor de l'agriculture pour le développemen~",:' " ".' '. '- ' ..
du monde rural. .. ..
Les aménagements hydro-agricoles dans l'arrondissement de ,','< :.;,,::';'j. ,_.< .,1. : .', "'S
MISSIRAH , c'est aussi un pas que nous savons modeste dans la, ,.> "::
recherche de solutions viables pour atteindre une auto- .- ;.~
suf f isance alimentaire. / . .: \',"~.~~~.
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