Combien sont-ils au Burundi ? Une tentative de dénombrement des personnes handicapées au Burundi.
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REPUBLIQUE DU BURUNDI
COUR DES COMPTES
COMMENTAIRES SUR LE PROJET DE BUDGET
GENERAL DE L’ETAT, EXERCICE 2017
Approuvés en audience des Chambres
réunies du 14 décembre 2016
ii
SIGLES ET ABREVIATIONS
AMISOM : African Mission in Somalia
BADEA : Banque Arabe pour le Développement Economique en
Afrique
BRB : Banque de la République du Burundi
CDMT : Cadre de Dépenses à Moyen Terme
CNCA : Conseil National de Coordination des Aides
CNFAL : Centre National de Formation des Acteurs Locaux
CSLP II : Cadre Stratégique de Lutte Contre la Pauvreté (deuxième
génération)
DSS : Développement du Secteur de la Sécurité
FBU : Francs Burundais
FEF : Facilité des Etats Fragiles
LF : Loi de Finances
LVWATSAN : Lake Victoria Region Water and Sanitation Initiative
MINUSCA : Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies
pour la Stabilisation en République Centrafricaine
NC : Non Connu
OBR : Office Burundaise des Recettes
P.A.P.C.E : Projet d'Appui au Programme de Création d'Emploi
PIB : Produit Intérieur Brut
PLF : Projet de Loi de Finances
PLR : Project de loin Réglementaire
PRODEFI : Projet de Développement des Filières
PROSANUT : Programme pour la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle
RN : Route National
iii
SIG : Système d’Information Géographique
iv
DELIBERE
La Cour des Comptes du Burundi, délibérant toutes Chambres réunies, approuve
le présent rapport sur les commentaires du projet de budget général de l’Etat,
exercice 2017.
Etaient présents :
Monsieur Elysée NDAYE, Président de la Cour des Comptes ; Monsieur Fidèle
MBUNDE, Vice-président ; Madame Adélaïde NIJIMBERE, Messieurs
Bonaventure NINTERETSE et Léonidas KARORERO Présidents de Chambres
; Mesdames et Messieurs WAKANA Dominique, NJEBARIKANUYE Célestin,
NGENDANGANYA Védaste, NAMINANI Marie, NIYONKURU Isidore,
NZOKIRA Mireille, BIRAKABONA Jean Bosco, NDAYIZEYE Jolie,
NDUWIMANA Mamerthe, NSHIMIRIMANA Gertrude, NINDORERA Gilbert
conseillers.
Monsieur BAKINA Djuma Christian, Greffier en chef, a assisté la Cour.
Fait à Bujumbura, le 14 décembre 2016.
v
PREAMBULE
Le Gouvernement du Burundi a préparé le Projet de loi de Finances comptant
pour l’exercice 2017 dans un contexte économique difficile marqué par le gel
des appuis extérieurs.
Ce projet de budget est également élaboré au moment où le bilan de l’exécution
du budget à fin septembre 2016 renseigne que le budget général de l’Etat 2016
n’a pas suffi pour couvrir les dépenses programmées.
En effet, d’importantes demandes de crédits supplémentaires de la part des
différents ministères et institutions étatiques se sont fait enregistrées pour
environ 173 milliards de FBU1.
Pour la Cour, cette situation implique que les crédits budgétaires donnés aux
différents gestionnaires en 2016 n’étaient pas suffisants pour couvrir les
dépenses de fonctionnement et d’investissement.
L’insuffisance de crédits constatée en 2016 risque d’être une réalité en 2017
puisqu’il est attendu que le gouvernement mobilisera des recettes additionnelles
globales estimées à 32,8 milliards de FBU2qui restent de loin inférieures aux
dépenses additionnelles estimées à 66,3 milliards3.
Corollairement à cela, le déficit budgétaire 2017 pourrait s’alourdir par rapport à
ce qu’il était en2016 étant donné que la gestion 2017 connaîtra le gel des aides
extérieures.
Dans pareil contexte, la Cour des Comptes conseille au Parlement de voter un
budget des recettes prévisionnelles qui soit réaliste et d’autoriser, pour
exécution, un budget des dépenses qui minimise fortement les dépenses de
fonctionnement.
La Cour est d’avis qu’il faut un budget qui réponde à une politique budgétaire
prudente et d’austérité.
Il est à signaler aussi que le projet de budget 2017 va être voté avant le vote de
la loi de règlement et de compte rendu budgétaire 2015 en violation de la
l’article 56 de la loi relative aux finances publiques.
1 Source : Exposé des motifs 2 Source : idem 3 Source : Article 2 du PLF 2017
vi
De même, l’élaboration du projet de budget 2017 n’a pas été précédée par
l’élaboration et la discussion du Document d’Orientation Budgétaire en
violation de l’article 13 de la loi relative aux finances publiques.
vii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Analyse de l’évolution des réalisations des recettes fiscales sur 5années et les prévisions de
2017 ....................................................................................................................................................... 10
Tableau 2: Comparaison des prévisions des recettes de 2016, 2017et les réalisations des recettes au 30
septembre 2016...................................................................................................................................... 12
Tableau 3: Evolution des réalisations des recettes non fiscales ........................................................... 13
Tableau 4: Comparaison des prévisions des recettes non fiscales 2016 à leur niveau de réalisation au
30 septembre 2016 et les prévisions de 2017....................................................................................... 14
Tableau 5: Evolution des réalisations des produits exceptionnels de 2012 à 2017 ............................... 15
Tableau 6: Comparaison des prévisions des produits exceptionnels de 2016 et 2017 ........................ 16
Tableau 7: Evolution des prévisions des dons s de 2012 à 2016 .......................................................... 18
Tableau 8: Evolution des réalisations des dons de 2012 à 2016 ........................................................ 19
Tableau 9: Prévisions des dons pour 2017 ............................................................................................ 20
Tableau 10: Analyse comparative par ministère et institution des prévisions de salaires 2017, des
prévisions de salaires 2016 et du niveau d’exécution des salaires au 30 septembre 2016. ................. 21
Tableau 11: Variation des transferts courants en 2017 par rapport à 2016 (en FBU) .......................... 25
Tableau 12: Ministères ayant connu une variation en 2017 par rapport à 2016 ................................. 26
Tableau 13: Variation des transferts Courants en 2017 par rapport à 2016 ....................................... 27
Tableau 14: Dépenses d’achats de biens et services............................................................................ 29
Tableau 15: Répartition des dépenses en capital selon l’origine des ressources ................................. 30
Tableau 16: Niveau de prévisions du budget d’investissement alloué aux Infrastructures (Routes et
Bâtiments) ............................................................................................................................................. 31
Tableau 17: Niveau des prévisions de la contrepartie nationale pour les projets financés sur
financements extérieurs ......................................................................................................................... 32
Tableau 18: Répartition par ministères du budget d’investissement des tirages sur prêts de
développement ..................................................................................................................................... 38
Tableau 19: Répartition du budget des Tirages sur Dons de développement ........................................ 39
Tableau 20 : Budget du Fonds Routiers National ................................................................................. 42
Tableau 21: Principaux soldes budgétaires. .......................................................................................... 44
viii
TABLE DES MATIERES
SIGLE ET ABREVIATION ..................................................................................................................ii
DELIBERE ............................................................................................................................................ iv
PREAMBULE .......................................................................................................................................... v
LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................................................... viii
TABLE DES MATIERES .............................................................................................................................. ix
0.INTRODUCTION .............................................................................................................................. 1
0.1.Cadre légal ................................................................................................................................... 1
0.2.Méthodologie suivie ..................................................................................................................... 1
CHAPITRE I : ANALYSE DE LA COHERENCE, DE LA STRUCTURE, DES MESURES
FISCALES ET DE LA SINCERITE DU SOLDE BUDGETAIRE .................................................. 2
I.1. De la cohérence du PLF 2017 ..................................................................................................... 2
I.2. De la structure du PLF 2017 ...................................................................................................... 3
I.3. Des mesures fiscales .................................................................................................................... 5
I.4. De la sincérité du solde budgétaire 2017 ................................................................................... 8
CHAPITRE II : ANALYSE DES PREVISIONS DU BUDGET GENERAL DE L’ETAT 2017 . 10
II.1. Recettes de l’Etat 2017 ............................................................................................................ 10
II.1.1. Les recettes fiscales ........................................................................................................... 10
II.1.2. Les recettes non fiscales ................................................................................................... 13
II.1.3. Les produits exceptionnels ............................................................................................... 15
II.1.4 Les Dons .............................................................................................................................. 17
II.2. Dépenses de l’Etat 2017 ......................................................................................................... 21
II.2.1. Les dépenses courantes .................................................................................................... 21
II.2.1.1. Rémunération des salariés ........................................................................................ 21
II.2.1.2.Transferts Courants ................................................................................................... 25
II.2.1.3.Achats des Biens et Services ...................................................................................... 28
II.2.2. Les dépenses en capital ...................................................................................................... 30
II.2.2.1.Niveau d’exécution des dépenses en capital sur ressources nationales au
30/9/2016 ................................................................................................................................... 31
II.2.2.2. Budget d’investissement alloué aux Infrastructures (Routes et Bâtiments .......... 31
II.2.2.3. Ressources transférées aux projets sur financement extérieur au titre de
contrepartie nationale ............................................................................................................. 32
II.2.2.4. Répartition des tirages sur prêts de développement .............................................. 38
II.2.2.5.Tirages sur Dons de développement ......................................................................... 39
II.2.3. Depenses des fonds .......................................................................................................... 42
ix
II.3.2.1. Fonds commun des fertilisants ................................................................................. 42
II.3.2.2. Fonds routier national............................................................................................... 42
II.3.2.3.Fonds commun de l’éducation ................................................................................... 42
CHAPITRE III : ANALYSE DU DEFICIT BUDGETAIRE ET DE SON FINANCEMENT..... 44
III.1. Du déficit budgétaire ............................................................................................................. 44
III.2. Du financement du déficit. .................................................................................................... 46
CONSTATATIONS ............................................................................................................................ 47
RECOMMANDATIONS .................................................................................................................... 51
1
0. INTRODUCTION
0.1. Cadre légal
Le présent rapport de la Cour des Comptes porte sur les commentaires du projet
de Loi portant fixation du Budget Général de l’Etat pour l’exercice 2017.
L’élaboration des commentaires sur ce projet de Budget de l’Etat s’inscrit dans
le cadre de l’assistance de la Cour au Parlement en application de l’article 2
litera b de la loi n°1/002 du 31 mars 2004 portant Création, Missions,
Organisation et Fonctionnement de la Cour des Comptes et de l’article 31 de la
loi n° 1/ 35 du 4 décembre 2008 relative aux finances publiques.
L’élaboration du rapport s’est également inspirée des pratiques d’audit par
références aux normes internationales d’audit.
Le rapport vise à éclairer le Parlement sur le contenu de ce projet de loi afin
qu’il puisse bien apprécier les informations lui fournies sur les recettes, les
charges et les équilibres budgétaires prévus.
0.2. Méthodologie suivie
Pour pouvoir produire le présent rapport, la Cour des Comptes a exploité le
projet de loi portant fixation du budget général de l’Etat exercice 2017 lui
transmis par le Président de l’Assemblée Nationale en date du 05 décembre
2016.
De plus, la Cour s’est fait communiquer et ce, conformément à l’article 51 de la
loi qui la régit, tous les documents et informations nécessaires relatives à la
préparation et à l’élaboration du projet de budget 2017.
2
CHAPITRE I : ANALYSE DE LA COHERENCE, DE LA STRUCTURE,
DES MESURES FISCALES ET DE LA SINCERITE DU SOLDE
BUDGETAIRE
I.1. De la cohérence du PLF 2017
L’article 2 de la Loi relative aux Finances Publiques stipule que les budgets et
les comptes publics doivent être établis de façon transparente et sincère. Dans
l’esprit de cet article, les prévisions en termes de recettes et de dépenses doivent
être transparentes et cohérentes avec le cadre macroéconomique et budgétaire.
Le projet de budget sous analyse envisage la poursuite de la mise en œuvre
d’importantes mesures de politiques socio-économiques :
La politique de décentralisation par la prévision de 500 millions
de FBU par commune afin d’opérationnaliser les plans
communaux de développement.
La politique d’équité sociale impliquant une solidarité nationale
où une enveloppe de 20 milliards est prévue dans le cadre la
mise en œuvre d’une politique sociale d’harmonisation des
salaires pour les fonctionnaires de l’Etat.
La politique de soutien à l’éducation pour tous à hauteur de 7,2
milliards.
La Cour trouve que ces mesures sont en cohérence avec le CSLP II dans ses
axes 1 et 3.La Cour indique cependant le CSLP II mérite d’être actualisé étant
donné qu’il devait servir d’outil de planification jusqu’en 2015.
Au-delà de la poursuite de la mise en œuvre des politiques budgétaires déjà
arrêtées dans le passée, le projet de budget 2017 prône pour la sauvegarde de
la souveraineté nationale, la constitution d’une provision budgétaire (6,2
milliards) pour les élections à l’an 2020.
La Cour trouve que cette action rentre dans le cadre de la recherche
progressive de l’indépendance financière du pays afin de sauvegarder la
souveraineté nationale, ce qui n’entache pas, de l’avis la Cour, la cohérence
du projet de budget.
3
Le projet de budget sous analyse présente cependant une incohérence liée à:
Le projet de budget sous analyse présente cependant une incohérence liée à :
La faiblesse des recettes additionnelles prévisionnelles (32,8 milliards)
face à de grosses dépenses additionnelles envisagées (66,3 milliards)
dans un contexte de gel des aides et/ou appuis extérieurs ;
La remise en cause de la politique de charroi zéro en réintroduisant le
charroi de l’Etat (renouvellement du charroi) pour une somme de 2,4
milliards.
La Cour recommande de motiver la remise en cause de la politique de charroi
zéro qui était plutôt perçue comme une mesure destinée à réaliser des
économies budgétaires.
I.2. De la structure du PLF 2017
L’article 7 de la loi relative aux finances publiques stipule que le Budget
Général de l’Etat arrête l’ensemble des recettes et des dépenses des institutions
et administrations de l’Etat à l’exception de celles figurant dans les budgets
annexes, les comptes d’affectation spéciale et les comptes de prêts
L’analyse du projet de loi de finances 2017 par la Cour permet de constater que
cet article a été respecté.
En effet, ledit projet réserve des crédits budgétaires aux différentes institutions
et administrations tout comme il prévoit pour ces mêmes institutions et
administrations des dépenses à exécuter.
Aux termes de l’article 7 de la loi n°1/35 du 04 Décembre 2008 relative aux
finances publiques dispose que le budget de l’Etat arrête l’ensemble des recettes
et dépenses des Institutions et administrations de l’Etat à l’exception de celles
figurant dans les budgets annexes, les comptes d’affectation spéciale et les
comptes de prêts.
L’analyse du projet permet à la Cour de constater que :
1) D’un côté, les ressources du budget général de l’Etat portant exercice
2017 comprennent :
Les ressources budgétaires regroupant :
4
o les ressources fiscales ;
o les ressources non fiscales, y compris les dons et ;
o les ressources exceptionnelles.
Les ressources de trésorerie regroupant :
o le produit des emprunts ;
o le produit des cessions d’actif de toute nature.
2) De l’autre, les charges du budget général de l’Etat, exercice 2017
comprennent :
Les charges budgétaires regroupant :
o les dépenses courantes ;
o les dépenses d’investissement (acquisition d’actifs de
l’Etat).
Les charges de trésorerie regroupant le remboursement
d’emprunts.
La Cour constate que l’article 7 de la loi n°1/35 du 04 Décembre 2008 relative
aux finances publiques est également respecté dans le projet de budget soumis
au Parlement pour adoption.
Aux termes de l’article 27 de la loi relative aux finances publiques, les
documents d’informations ci-après doivent accompagner tout projet de loi de
finances initiale:
a) Un rapport sur les hypothèses et perspectives économiques
retenues pour l’exercice à venir ;
b) Les comptes consolidés de l’ensemble des administrations
publiques pour le dernier exercice clos, faisant apparaître
notamment les comptes des organismes publics autonomes ;
c) Un état fixant la programmation indicative à moyen terme des
grandes catégories de dépenses (le CDMT) ;
d) Un rapport sur l’application de la loi organique et notamment en
ses articles 18, 19, 42 et 47 ;
e) Un programme d’investissements publics.
L’analyse du projet permet de relever qu’il manque en annexe de ce projet les
informations qui devaient être fournies par les points b), c), d), et e).
5
La Cour estime que la non production des documents ci-haut indiqués prive le
parlement les outils importants d’analyse du projet de loi de finances lui
soumis par le gouvernement et que par conséquent, cette irrégularité entache
la transparence du projet.
A l’avenir, dans l’objectif de permettre au parlement de mieux analyser et
améliorer la transparence du projet de loi de finances, la Cour recommande
de produire :
des comptes consolidés de l’ensemble des administrations
publiques ;
un outil de programmation indicative à moyen terme ;
un rapport sur l’application de la loi organique des
finances publiques notamment en ses articles 18, 19, 42 et
47 ;
un programme d’investissements publics.
I.3.Des mesures fiscales
L’analyse du projet de loi de finances 2017 permet de constater qu’il comporte
des mesures fiscales à classer en deux catégories. D’un côté, des mesures en
vigueur qui ont fait l’objet de reconduction et de l’autre, une série de mesures
nouvelles.
a) Mesures fiscales reconduites dans le projet de budget 2017
De l’analyse des mesures fiscales contenues dans le budget 2017, la Cour
constate que la plupart d’entre elles avaient été prises dans la loi de finances
2016 et ont été reconduites.
Pour la Cour, la reconduction des mesures fiscales devait être subordonnée à une
évaluation individualisée de l’impact budgétaire de chacune des mesures
adoptées précédemment afin de mettre en évidence l’impact réel de chaque
mesure.
La Cour recommande la reconduction des mesures budgétaires à même de
produire un impact réel sur les recettes budgétaires afin de sauvegarderau
cours de la gestion budgétaire l’équilibre de la loi de finances votée par le
parlement.
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b) Mesures fiscales initiées pour le projet de budget 2017
Le projet de budget propose une série des mesures fiscales nouvelles afin
d’accroître les ressources intérieures.
La Cour classe ces mesures en quatre catégories suivant le but poursuivi par le
gouvernement :
° Augmentation des recettes budgétaires
Par ce but, le gouvernement :
Impose un prélèvement forfaitaire libératoire pour les agences
en douanes à hauteur de 10 000 FBU par déclaration. Il estime
qu’au cours de la gestion 2017, il pourra imposer ce
prélèvement à 20 000 déclarations par an à travers tout le pays.
Pour le gouvernement, l’impact budgétaire attendu sera de 400 000 000 FBU.
Cet impact ne correspond pas au calcul de la Cour qui trouve 200 000 000 FBU
(20 000 x10 000 FBU= 200 000 000 FBU).
La Cour recommande d’éclairer le Parlement sur le mode de calcul de ce
genre d’imposition.
Fixe une taxe spécifique de téléphonie mobile sur le trafic national
qui passe de 42 à 52 FBU, avec un impact de 16 milliards de FBU.
Fixe une taxe de consommation sur carburant qui remplace la taxe
forfaitaire sur le transport ainsi que l’impôt véhicule. Cette taxe est
fixée à 100FBU par litre au détriment de l’impôt sur les véhicules
qui a été supprimée (vignettes pour véhicule). L’impact attendu de
cette mesure est estimé à 13 511 776 000 FBU.
Fixe une taxe spécifique sur le sucre de 200 FBU et des taxes de
consommations sur les bières (50 FBU par bière) qui généreraient
respectivement des impacts budgétaires de 4 480 266 667 FBU et
1 000 000 000 FBU.
La Cour est d’avis que ces mesures sont de nature à augmenter les recettes
puisqu’elles s’appliquent sur les produits de consommation de masse
notamment la bière.
Toutefois, elles comportent en elles-mêmes le risque de ne pas contribuer à
l’atteinte de l’objectif recherché car le pouvoir d’achat des contribuables
7
s’effondre de plus en plus au regard de la situation économique que traverse
le pays.
Transferts de l’impôt locatif des communes et de la mairie au
profit du Trésor
L’exposé des motifs qui a accompagné le projet de loi de finances donne les
estimations de l’impact de cette mesure nouvelle mais il est important d’éclairer
le Parlement sur les bases de calcul de ce genre d’impôt étant donné qu’il s’agit
d’un impôt qui était perçu avant par les Communes et par la mairie de
Bujumbura.
La Cour attire l’attention sur l’impact négatif de cette mesure sur le niveau
des recettes des communes et de la mairie, ce qui risque de paralyser le
fonctionnement de ces dernières.
A titre d’illustration et sans être exhaustif, en 2016, par rapport aux recettes
totales, cette catégorie de recettes représentait :
Pour la Mairie de Bujumbura : 5 700 000 000FBU sur un budget de
13373074684 FBU, soit 42,62% des recettes totales ;
Pour la Commune NGOZI : 108 334 300 FBU sur un budget de
596 630 225FBU, soit 18,16% des recettes totales ;
Pour la Commune GITEGA : 856 357 696FBU sur un budget de
13 271 114 935 FBU, soit 6,45% des recettes totales ;
Pour la Commune MUYINGA : 20 000 000FBU sur un budget
de342 667 043 FBU, soit 5,84% des recettes totales ;
° Recherche de l’équité chez les contribuables
Par cet objectif, le gouvernement voudrait supprimer chez certains contribuables
des exclusions et inégalités dans le paiement des taxes et des impôts notamment
chez les compagnies d’assurances par la diminution des taux (de 2% à 1,5%).
D’après le gouvernement, l’impact attendu de cet objectif s’élève à 343 000 000
de FBU.
La Cour est d’avis que cette mesure est louable car la recherche de
« l’équité fiscale »devra passer par l’équité verticale et l’équité
horizontale.
8
°Protection de l’environnement
A travers ce projet de loi de finances, le gouvernement voudrait protéger
l’environnement par l’instauration d’une taxe anti-pollution sur les véhicules
vieux de plus de 10 ans (2 000 000 FB) et d’une surtaxe de 50% de la valeur en
douanes sur les sachets en plastique importés. Selon le gouvernement, l’impact
budgétaire attendu s’élève à 200 000 000 FBU.
Pour la Cour, la protection de l’environnement est une nécessité. Le Burundi
ne peut pas rester en arrière dans le combat contre les pollueurs. La Cour
voudrait cependant indiquer que l’objectif pourrait ne pas être atteint car
l’assiette de cette taxe (le nombre de véhicules à importer) pourrait se
réduire énormément au regard du taux d’augmentation mais aussi au
regard de la diminution du pouvoir d’achat.
En ce qui concerne la surtaxe de 50% sur les sachets en plastique importés,
la Cour encourage le gouvernement dans l’application stricte de cette
mesure.
°Harmonisation avec les autres pays membres de l’EAC en matière
d’imposition
Le projet de loi propose une surtaxe de 30% sur les produits laitiers de la
position tarifaire 040390 00 du Tarif Extérieur Commun avec un impact
budgétaire de 150 000 000 FBU. Il propose également la réintroduction de la
taxe à l’exportation des peaux brutes avec un impact de 140 000 000 FBU.
La Cour encourage les autorités du pays à s’intégrer davantage dans la
communauté est africaine par la mise en application effective de l’Union
douanière de la communauté.
I.4. De la sincérité du solde budgétaire 2017
Aux termes de l’article 11 de la loi relative aux Finances Publiques, le budget de
l’Etat fait apparaître un solde budgétaire global trouvé en additionnant:
Le solde du budget général résultat de la différence entre les charges et
les ressources budgétaires et ;
La variation des soldes des budgets annexes, des soldes des budgets
d’affectation spéciale et des soldes des budgets de prêts.
9
Et aux termes de ce même article, le solde des budgets annexes, des budgets
d’affectation spéciale et des budgets de prêts fait l’objet de report à nouveau sur
l’exercice suivant.
L’analyse du projet de budget 2017 permet de constater que le déficit global
prévisionnel (base caisse) s’élève à 174 150 704 631 FBU contre
140 748 631 705 FBU en 2016, mais ce solde budgétaire ne tient pas compte des
variations des soldes des budgets annexes et d’affectation spéciale. En effet, le
projet ne fait pas état du report à nouveau sur l’exercice 2017 des variations des
soldes de ce genre de budgets en violation de l’article susvisé.
La Cour estime que cet état de choses entache la sincérité du solde budgétaire
projeté.
La Cour constate que le solde budgétaire global 2017 présente aussi des
insuffisances quant à sa transparence en raison de non individualisation des
crédits budgétaires pour apurer les arriérés du Trésor au cours de la gestion
2017.
Dans le souci de la transparence du projet de loi de finances 2017 et de la
sincérité du solde budgétaire global, la Cour recommande d’indiquer au
Parlement l’état de variations des soldes des budgets annexes et ceux
d’affectation spéciale. Elle recommande également d’individualiser les
allocations budgétaires dans la loi de finances 2017 destinés à l’apurement
des arriérés du Trésor.
10
CHAPITRE II : ANALYSE DES PREVISIONS DU BUDGET GENERAL
DE L’ETAT 2017
II.1. Recettes de l’Etat 2017
Les recettes du budget général de l’Etat sont constituées des recettes fiscales,
des recettes non fiscales, des recettes exceptionnelles et des dons.
Selon l’exposé des motifs du projet de loi de finances 2017, les prévisions de
l’année 2017 se fondent sur le niveau de réalisation des recettes au 30 septembre
2016 et l’évaluation de l’impact des mesures nouvelles.
Au-delà que les prévisions des recettes fiscales doivent reposer sur une
distinction entre l‘impact des mesures législatives nouvelles sur ces recettes et
leur croissance, les recettes fiscales sont à prévoir pour chaque impôt, sur la
base d’un scénario macro-économique établi, en tenant compte notamment de
l’élasticité de son produit à son assiette.
La Cour rappelle que l’élasticité des recettes fiscales nettes au PIB est le rapport
entre la croissance globale des recettes qui résulte de ces prévisions d’impôt par
rapport à la croissance du PIB en valeur.
II.1.1.Les recettes fiscales
Les recettes fiscales du budget de l’Etat sont constituées des impôts sur le
revenu, les bénéfices et les gains en capital ; des impôts sur les biens et services
et des impôts sur le commerce extérieur ainsi que des transactions
internationales.
En plus des réalisations au 30 septembre 2016, les prévisions de ce genre de
recettes estimées à664 265 699 891 FBU devrait se baser sur la tendance du
passée (leur évolution sur 5 ans au moins).
C’est dans cette perspective que la Cour a fait une analyse de l’évolution des
recettes fiscales sur une période de 5 ans.
Tableau 1: Analyse de l’évolution des réalisations des recettes fiscales sur
5années et les prévisions de 2017
N°Cpte Intitulés Réalisations
2012
Réalisations
2013
Réalisations
2014
Réalisations
2015
Réalisations
au 30 sept.
2016
711
Impôts sur le
revenu, les
bénéfices et les
gains en capital
162 684 289 170 146 205 100 749 139 085 303 123 132 037 180 301 102 918 412 775
11
714 Impôts sur les
biens et services 278 688 900 118 326 963 645 055 378 460 138 499 366 181 874 986 148 811 911 428
715
Impôts sur le
commerce
extérieur et les
transactions
internationales
53 307 407 789 50 712 368 558 55 588 764 012 51 450 025 210 48 534 309 900
Total 494 680 597 077 523 881 114 362 573 134 205 634 549 669 080 497 300 264 634 103
Sources : Lois de règlement de 2012, 2013 et 2014 ; Données sur l’exécution des recettes de 2015 du
MINIFIN ; Données sur la collecte des recettes au 30 septembre 2016de l’OBR ; Projet de Loi de Finances
2017.
En ce qui concerne les recettes des impôts sur le revenu, les bénéfices et les
gains en capital, la Cour a constaté que les réalisations de ces recettes ont connu
une diminution depuis 2012 jusqu’en 2015 passant de 162 684 289 170 en 2012
à 132 037 180 301 en 2015, les réalisations au 30 Septembre étant de
102 918 412 775.
S’agissant des recettes d’impôts sur les biens et services, même si l’évolution de
ces recettes a été encourageante durant les cinq dernières années, leurs
réalisations au 30 septembre 2016 (148 811 911 428 FBU) sont estimées, par la
Cour, très faibles par rapport à leurs prévisions de 2016 (394 144 810 892
FBU).
Il importe de signaler que, pour les recettes fiscales, la composante « impôts
sur les biens et services » est généralement rentable. Il est le levier
important dans le financement des dépenses du pays.
Quant aux recettes d’Impôts sur le commerce extérieur et les transactions
internationales, la Cour constate que les réalisations au 30 septembre de ces
recettes sont satisfaisantes et leur évolution sur cinq ans est encourageante.
12
Tableau 2: Comparaison des prévisions des recettes de 2016, 2017et les
réalisations des recettes au 30 septembre 2016
N°Cpte Intitulés Prévisions 2016 Réalisation au 30 sept 2016
Taux d'exécution au 30 sept 2016
Prévisions 2017 Ecarts des prévisions 2017 et 2016
711
Impôts sur
le revenu,
les
bénéfices et
les gains en
capital
160 234 276 964 102 918 412 775 64 162 397 223 941 2 162 946 977
714 Impôts sur
les biens et
services
394 144 810 892 148 811 911 428 38 439 844 197 564 45 699 386 672
715
Impôts sur
le
commerce
extérieur et
les
transactions
internationa
les
58 692 405 364 48 534 309 900 83 67 024 278 386 8 331 873 022
TOTAL 613 071 493 220 300 264 634 103 49 669 265 699 891 56 194 206 671
Source : La Loi de Finances 2016 et le projet de loi de Finances 2017, les rapports de l’OBR sur les réalisations
des recettes au 30 septembre 2016.
En analysant le tableau ci-dessus, la Cour constate que:
Les recettes d’impôts sur le revenu, les bénéfices et les gains en
capital étaient prévues à 160 234 276 964 FBU mais elles ont été
réalisées à hauteur de 102 918 412 775FBU au 30 septembre
2016, soit un taux de réalisation de 64%. Ce taux reste faible. En
effet, il devrait au moins être à 75% ;
Les recettes d’impôts sur les biens et services qui étaient prévues
à 394 144 810 892 FBU ont été réalisées à hauteur de 148 811
911 428 FBU au 30 septembre 2016, soit un taux 38%. Ce
niveau de réalisation est estimée par la Cour très faible pour un
impôt qui constitue une large composante des recettes
intérieures du pays;
Les recettes d’impôts sur le commerce extérieur et les
transactions internationales qui étaient prévues à 58 692
405 364 FBU ont connu une réalisation de 48 534 309 900 FBU
à fin septembre 2016, soit un taux de 83%.
13
D’une manière globale, les composantes des recettes fiscales ont connu un faible
taux de collecte au 30 septembre 2016, un taux de 49%.
Au regard des réalisations des composantes des recettes fiscales au 30
septembre 2016, la Cour estime que les prévisions des impôts sur revenu, les
bénéfices et gains en capital ainsi que les impôts sur les biens et services
semblent irréalistes parce qu’on prévoit une augmentation de ce genre de
recettes alors que leurs réalisations au 30 Septembre sont faibles.
La Cour recommande de faire des prévisions réalistes.
II.1.2. Les recettes non fiscales
Les recettes non fiscales sont composées du revenu de la propriété, de la vente
de biens et services, des droits administratifs, des amandes et pénalités et autres
produits non fiscaux.
L’analyse des prévisions des recettes non fiscales prévues en 2017 à hauteur de
56 022 238 607 FBU devait tenir compte de la tendance des années antérieures
ainsi que du niveau de réalisation de l’année en cours au 30 septembre.
Tableau 3: Evolution des réalisations des recettes non fiscales
N° Intitulés Réalisations
2012
Réalisations
2013
Réalisations
2014
Réalisations
2015
Réalisations
au 30
Septembre
2016
Prévisions
2017
721 Revenus
de la
propriété
15 309 883 879 16 124 273 116 26 111 930 443 13 435 933 557 12 391 089 834 19 233 856 318
722 Vente de
biens et
services
2 155 703 985 1 307 857 331 957 092 147 1 091 802 323 784 948 119 2 928 518 558
723 Droits
administra
tifs
18 402 486 487 17 291 711 895 50 909 612 670 21 722 952 689 13 117 217 400 30 894 514 415
724 Amendes
et pénalité
1 851 912 264 1 201 463 167 1 660 441 499 1 488 273 046 1 341 235 811 2 322 414 853
728 Autres
produits
non
fiscaux
nca
1 151 768 487 2 500 827 122 2 780 607 986 235 876 590 642 934 463
Total 37 719 986 615 37 077 073 996 82 139 903 881 40 519 569 601 27 870 367 754 56 022 238 607
Source :Les rapports de la Cour sur l’exécution des lois des finances antérieures, les données sur l’exécution
des recettes au 30 septembre 2016 de l’OBR et le projet de loi de Finances 2017.
14
Au regard du tableau ci- dessus, la Cour constate ce qui suit :
De 2012 à 2013, les recettes non fiscales affichent une diminution car
elles ont passé d’un montant de 37 719 986 615 FBU en 2012 à
37 077 073 996 FBU en 2013, soit une diminution d’un montant de
642 912 619, représentant un taux de 1,7%.
De 2013 à 2014, les recettes non fiscales affichent une forte augmentation
étant donné qu’elles sont passées de 37 077 073 996 FBU en 2013 à
82 139 903 881 FBU en 2014, soit une augmentation d’un montant de
45062 829 885, représentant un taux de 121,5%.
De 2014 à 2015, le montant des recettes non fiscales a sensiblement
baissé passant de 82 139 903 881 FBU à 40 519 569 601 FBU, soit une
diminution d’un montant de 41 620 334 280, représentant un taux de
50,6%.
Au 30 Septembre 2016, les réalisations des recettes non fiscales ont été de
27 870 367 754 FBU sur une prévision de 65 659 009 956 FBU, soit un
taux de réalisation de 42,45 %. Ce taux de réalisation est faible pour fixer
les prévisions à hauteur de 56 022 238 607 FBU en 2017.
Tableau 4: Comparaison des prévisions des recettes non fiscales 2016 à leur niveau de réalisation au 30 septembre 2016 et les prévisions de 2017
N° Intitulés prévisions
2016
Réalisations
au 30
Septembre
taux
d'exécution
prévision 2017 Ecarts
721 Revenus de la
propriété
31 081 003 411 12 391 089 834 39,87 19 233 856 318 -11 847 147 093
722 ventes de biens et
services
2 793 854 575 784 948 119 28,10 2 928 518 558 134 663 983
723 Droits
administratifs
28 274 000 048 13 117 217 400 46,39 30 894 514 415 2 620 514 367
724 Amendes et
pénalité
2 402 763 000 1 341 235 811 55,82 2 322 414 853 -80 348 147
728 autres produits
non fiscaux
1 107 388 922 235 876 590 21,30 642 934 463 -464 454 459
Total 65 659 009 956 27 870 367 754 42,45 56 022 238 607 -9 636 771 349
Source : LF 2016, réalisations au 30 septembre 2016 de l’OBR et PLF 2017.
Le tableau ci-dessus montre qu’au 30 Septembre 2016, les réalisations des
recettes non fiscales est de l’ordre de 27 870 365 754 FBU sur une prévision de
65 659 009 956 FBU, soit à un taux faible de 42,45%.
15
La Cour estime que les prévisions des recettes non fiscales à hauteur de
56 022 238 607 FBU en 2017 semblent irréalistes au regard du niveau de leur
exécution au 30 septembre 2016 (27 870 367 754 FBU), soit un taux de
42,45%.
La Cour recommande de faire des prévisions réalistes pour ce genre de
recettes.
II.1.3. Les produits exceptionnels
Le tableau ci-après présente les réalisations des diverses composantes des
recettes exceptionnelles sur cinq derniers exercices à savoir : de 2012 à
2016(au 30 septembre).
Tableau 5: Evolution des réalisations des produits exceptionnels de 2012 à
2017
N°cpte Intitulés Réalisations 2012
Réalisations 2013
Réalisations2014
Réalisations 2015
Réalisations au 30/09/2016
Prévisions 2O17
781
Produits de la
liquidation des
entreprises
publiques
55 000 000 179 311 630 42 679 472 10 152 277 40 540 000 109 245 312
7812 Cession des
véhicules 3 389 924 670 960 746 034 1 480 517 985
-
782
Récupération des
produits
détournés et
malversations
0 240 229 592 0 461 332 952 0 1 852 579 083
783
Produits de la
privatisation des
entreprises
publiques
4 467 183 955 713 383 733 0 0 1 800 000 000
784 AMISOM 11 600 610 000 2 451 649 921 2 718 577 988 0 3 000 000 000
785
Reliquat de frais
de mission et de
provision
228 963 563 132 274 876 229 407 333 0 -
785
Recettes des
collectivités
locales
0 0 0 0 41 650 000 000
786
Remboursement
salaire indûment
perçu
381 657 397 0 189 803 674 0 -
7880 Autres produits
exceptionnels 69 053 618 3 648 974 0 0
-
Total 20 192 393 203 4 681 244 760 4 660 986 452 471 485 229 40 540 000 48 411 824 395
16
Source : PLF 2017, rapport de l’OBR 2016 sur les réalisations au 30/09/2016 et rapports de la Cour des
comptes.
Comme le montre le tableau qui précède, les différentes composantes des
produits exceptionnels ont connu des niveaux d’exécution très variés au cours
des 5 dernières années avec une tendance confirmée à la baisse.
Le projet de loi de finances 2017 projette recouvrer48 411 824 395 FBU au
titre de recettes issues des produits exceptionnels tels que les produits de la
liquidation des entreprises, les produits issus de la récupération des
détournements et des malversations économiques, les produits de la privatisation
des entreprises publiques, les produits AMISOM et MINUSCA et les recettes
des collectivités locales.
Le tableau ci-après en donne le détail :
Tableau 6: Comparaison des prévisions des produits exceptionnels de 2016
et 2017
NN° de comptes
Intitulés
Prévisions 2016
Réalisation au 30/09/2016
Taux de réalisation au 30/09/2016 Prévisions 2017
781
Produits de la
liquidation des
entreprises publiques 109 245 312 40 540 000 37,11% 109 245 312
7812 Cession des véhicules - -
782
Récupération des
produits détournés et
malversations 1 852 579 083 0,00% 1 852 579 083
783
Produits de la
privatisation des
entreprises publiques 1 800 000 000 0,00% 1 800 000 000
784 AMISOM et
MINUSCA 3 000 000 000 0,00% 3 000 000 000
785 Recettes des
collectivités locales 41 650 000 000 - 0,00% 41 650 000 000
786
Remboursement
salaire indûment
perçu
7880 Autres produits
exceptionnels
Total 48 411 824 395 40 540 000 0,08% 48 411 824 395 Source : LF 2016, PLF 2017 et rapport de l’OBR sur les réalisations au 30/09/2016.
Le tableau ci-dessus met en parallèle, pour analyse, les prévisions des produits
exceptionnels de 2016, leurs réalisations au 30 septembre 2016 ainsi que leurs
prévisions comptant pour l’exercice 2017.
17
L’analyse de ce tableau révèle qu’au 30 septembre, les réalisations des produits
exceptionnels sont nulles, exception faite des produits de la liquidation des
entreprises qui ont été réalisés à hauteur de40 540 000 FBU sur des prévisions
de 109 245 312 FBU, ce qui représente moins de 1% des produits exceptionnels
prévues en 2016 (48 411 824 395 FBU).
De ce qui précède, la Cour fait les constatations suivantes :
Le budget proposé au vote au titre des recettes des produits
exceptionnels pour 2017 n’est qu’une reconduction des crédits
prévisionnels de 2016 alors que la plupart des rubriques de ces
recettes n’ont pas connu de réalisations ;
Les prévisions de recettes exceptionnelles pour 2017 s’écartent des
hypothèses de base annoncées au niveau de l’exposé des motifs du
projet de loi sous analyse notamment le niveau de réalisation des
recettes au 30 septembre ;
Un nouveau type de recette exceptionnelle a vu son apparition
dans les lois de finances depuis l’exercice 2016 à savoir « les
recettes des collectivités locales ». Son niveau d’exécution au
30/09/2016 n’est pas renseigné mais elle fait objet de reconduction
d’office en 2017.
Ce genre de ressource budgétaire attire l’attention de la Cour, raison
pour laquelle elle recommande au gouvernement via le MINIFIN
d’éclairer le parlement pour savoir de quel type de recette il s’agit et de
préciser les bases de calculs des recettes des collectivités locales.
II.1.4 Les Dons
Les dons se rapportant à l’exercice 2017 et aux exercices antérieurs sont de
deux catégories : les dons courants appelés aussi dons budgétaires et les dons
sur projets avec financements extérieurs ou dons en capital.
Le tableau suivant présente l’évolution des prévisions de ces deux types de
dons de 2012 à 2016 :
18
Tableau 7: Evolution des prévisions des dons s de 2012 à 2016
N° Cpte Libellé 2 012 2 013 2 014 2 015 2 016
731 Dons courants 111 300 000 000 140 672 813 062 100 751 240 000 82 292 000 000 -
% age 126% 72% 82% -
732 Dons sur projets avec financements extérieurs(ou dons en capital) 411 935 563 873 571 247 203 376 581 044 928 983 617 325 823 946 374 757 105 382
% age 139% 102% 106% 61%
Total 523 235 565 885 711 920 016 439 681 796 168 984 699 617 825 962 374 757 107 398
% age 136% 96% 103% 54%
Source : LF 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
L’analyse de ce tableau permet de constater que sur la période allant
de 2012 à 2016, les dons courants et en capital ont évolué à la baisse
s’agissant des prévisions.
Les prévisions des dons courants, après avoir atteint leur pic en 2013,
ont connu une chute depuis 2014 pour se retrouver nulles en 2016;
Les prévisions des dons en capital ou des dons sur projets avec
financements extérieurs quant à elles ont connu leur pic en 2015 et
ont chuté de moitié en 2016.
Des réalisations des dons 2012/2016
Le tableau ci-après récapitule les réalisations des dons courants et des dons en
capital sur la période 2012-2016.
19
Tableau 8: Evolution des réalisations des dons de 2012 à 2016
n°Cpt
e Libellé
Réalisation
2012 Réalisation 2013
Ré
alis
ati
on
201
4
Réalisation
2015
Réalisat
ion
2016
731
Dons
courants 75 871 914 504 118 849 515 291
-
-
-
IPPTE 43 852 430 004
- -
-
-
732 Dons sur
projets avec
financements
extérieurs (ou
dons en
capital)
275 443 550 060
332 891 998 136 NC NC NC
Total 395 167 894 568 451 741 513 427 NC NC NC
Source : LR 2012 et 2013
Le tableau qui précède permet de constater que les colonnes réservées aux
données sur les réalisations des dons en capital et les dons budgétaires pour les
années 2014, 2015 et 2016 sont vides. En effet, ces données ne sont toujours pas
disponibles ni au ministère en charge des finances ni au CNCA.
Des prévisions des dons pour l’exercice 2017
Comme le montre le tableau ci-dessous, un montant de 366 055 894 352 FBU
est inscrit au budget de l’exercice 2017 au titre des prévisions des dons.
20
Tableau 9: Prévisions des dons pour 2017
n°Cpte Libellé Prévisions 2016
Réalisati
on au
30/09/20
16 Prévisions 2017 Ecart
731
Dons
courants
-
- 0
-
732 Dons sur
projets
avec
financeme
nts
extérieurs(
ou dons en
capital) 374 757 105 382 NC 366 055 894 352 - 8 701 211 030
Total 374 757 105 382
- 366 055 894 352 - 8 701 211 030
Source : LF 2016 et PLF 2017
L’analyse du projet de budget 2017 permet de révéler que seules les prévisions
des dons en capital sont inscrites au niveau de ce projet de budget pour un
montant de 366 055 894 352. En effet, comme pour l’exercice 2016, rien n’est
prévu au budget de 2017 pour les dons budgétaires.
La Cour constate que les prévisions des dons en capital s’inscrivent en baisse
(-8 701 211 030) par rapport aux prévisions de 2016.Même en situation de
baisse, le montant prévu (366 055 894 352) n’a pas une base d’estimation
réaliste faute de leur niveau de réalisation en 2014, 2015 et au 30 septembre
2016.
Comme les données en rapport avec l’exécution des dons au 30 septembre faut
défaut, il est impossible pour la Cour de donner son avis sur le réalisme des
prévisions des Dons.
21
II.2. Dépenses de l’Etat 2017
II.2.1. Les dépenses courantes
II.2.1.1. Rémunération des salariés
Les charges salariales comptant pour l’exercice 2017 sont prévues à hauteur de
388 580 975 456 FBU contre 364 751 356 657 FBU pour l’exercice 2016, soit
avec un accroissement d’un montant de 23 829 618 799 FBU, représentant
6,5%.
Par rapport aux charges totales de l’exercice 2017 (1 326 916 361 876 FBU), les
charges salariales, représentent 29,28%.
Les charges salariales sont réparties par ministère et institution comme le montre
le tableau ci-après :
Tableau 10: Analyse comparative par ministère et institution des prévisions de salaires 2017, des prévisions de salaires 2016 et du niveau d’exécution des salaires au 30 septembre 2016.
Ministères/
Institutions
Budget 2016 Exécution à fin
septembre 2016
Budget 2017 Variation
(2017-2016)
Variation
en %
Présidence de la
République
5 732 548 511 4 394 955 384 5 732 548 511 0 0,0
Première vice-
présidence
131 644 068 98 733 033 131 644 068 0 0,0
Deuxième vice-
Présidence
150 485 489 113 424 292 150 485 489 0 0,0
Secrétariat
général du
gouvernement
27 342 148 24 434 069 34 110 148 6 768 000 24,8
Assemblée
nationale
3 917 528 926 2 612 293 638 3 917 528 926 0 0,0
Sénat 2 408 842 953 1 607 806 284 2 421 274 921 12 431 968 0,5
Cour des
Comptes
796 857 680 530 099 448 796 857 680 0 0,0
Ministère e de
l'intérieur et de
la formation
patriotique
1 686 337 150 1 525 317 108 1 785 769 150 99 432 000 5,9
Ministère du
développement
communal
306 467 997 301 270 558 361 811 997 55 344 000 18,1
Ministère de la
sécurité publique
36 608 738 434 25 174 011 769 36 608 738 434 0 0,0
Ministère des 11 269 427 595 6 756 221 684 10 602 475 595 -666 952 000 -5,9
22
relations
extérieures et de
la coopération
internationale
Ministère de la
défense
Nationale et des
Anciens
Combattants
60 972 533 879 42 340 829 844 60 972 533 879 0 0,0
Ministère des
finances, du
budget et de la
privatisation
4 200 570 426 4 048 746 661 5 500 234 426 1 299 664 000 30,9
Ministère de la
justice et Garde
des Sceaux
10 009 510 862 7 725 396 343 10 174 606 862 165 096 000 1,6
Ministère à la
présidence
chargé de la
bonne
gouvernance et
du plan
485 161 655 388 682 544 520 177 655 35 016 000 7,2
Ministère des
postes, des
Technologies de
l'information, de
la
communication
et des Médias
62 567 151 53 611 207 79 871 151 17 304 000 27,7
Ministère de la
fonction
publique, du
travail et de
l'emploi
23 642 896 757 3 185 500 127 4 229 984 757 -19 412 912 000 -82,1
Ministère des
affaires de la
communauté Est
Africaine
163 123 717 155 863 498 214 987 717 51 864 000 31,8
Ministère de
l'éducation, de
l'enseignement
supérieur et de la
recherche
scientifique
159 293 399 504 139 752 466 266 199 102 955 917 39 809 556 413 25,0
Ministère de la
santé publique et
de la lutte contre
le SIDA
35 444 447 672 27 243 482 880 35 975 863 370 531 415 698 1,5
Ministère des
droits de la
794 170 655 647 419 767 888 178 655 94 008 000 11,8
23
personne
humaine et des
affaires sociales
et du genre
(nouveau)
Ministère de la
jeunesse, de
sports et de la
culture
397 374 673 359 022 013 426 126 673 28 752 000 7,2
Ministère de
l'Agriculture et
de l'Elevage
4 746 091 825 4 115 915 058 6 049 819 825 1 303 728 000 27,5
Ministère du
commerce, de
l'industrie et du
tourisme
325 955 975 335 006 558 416 555 975 90 600 000 27,8
Ministère de
l'Energie et des
mines
312 948 196 322 169 481 403 194 916 90 246 720 28,8
Ministère de
l'Eau, de
l'Environnement,
de
l'Aménagement
du territoire et
de l'urbanisme
607 477 046 474 699 356 728 221 046 120 744 000 19,9
Ministère des
transports, des
travaux Publics
et de
l'Equipement
256 905 713 256 905 713 354 417 713 97 512 000 38,0
Total général 364 751 356 657 274 544 284 583 388 580 975 456 23 829 618 799 6,5
Source : Tableau confectionné sur base des données du PLF2017
Le tableau ci-dessus montre que, pour les prévisions des salariales 2017,
certains ministères et Institutions accusent des augmentations au moment où
d’autres accusent des diminutions ou des stagnations de crédits.
Les ministères et institutions qui affichent des augmentations de crédits
supérieurs à 20% sont :
le secrétariat général du gouvernement : 24,8% ;
le ministère des finances, du budget et de la privatisation : 30,9% ;
le ministère des postes, des Technologies de l'information, de la
communication et des Médias : 27,7% ;
le ministère des affaires de la communauté Est Africaine : 31,8%;
24
le ministère de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche
scientifique : 25,00% ;
le ministère du commerce, de l'industrie et du tourisme : 27,8% ;
le ministère de l'Agriculture et de l'Elevage : 27,5% ;
le ministère des transports, des travaux Publics et de l'Equipement :
38,00%.
Les ministères et institutions qui accusent des augmentations entre 10 et 20%
sont :
le ministère du développement communal : 18,1% ;
le ministère des droits de la personne humaine et des affaires sociales et
du genre : 11,8% ;
le ministère de l'Eau, de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire
et de l'urbanisme : 19,9%.
Il sied de signaler également que le ministère de la fonction publique, du travail
et de l'emploi accuse une diminution de 82,1% par rapport au budget 2016 étant
donné que le montant qui avait été prévu pour la rubrique de la rémunération
des sous statut en 2016 s’élevait à hauteur de 23 114 796 104 FBU sur une
prévision de 3 622 104 581 FBU, soit une diminution de 19 492 691 523FBU.
Il importe également de souligner que le ministère en charge de la défense
nationale et des Anciens Combattants a gardé les mêmes crédits qu’en 2016.
Or, l’exposé des motifs annonce des recrutements au niveau du ministère en
charge de la défense.
La Cour constate aussi que la loi de finances 2017 n’a pas prévu le montant
de cent quarante trois millions quatre cent mille francs burundais
(143 400 000 FBU ) correspondant aux indemnités de fin de mandat des
magistrats de la Cour des Comptes conformément à l’article 3 du Décret n°
100/89 du 18 mars 2013 Portant fixation des indemnités et avantages sociaux
dus aux magistrats de la Cour des comptes alors que leur mandat expire au 31
mars 2017.
25
La Cour recommande au ministre ayant les finances dans ses attributions de
prévoir au niveau du budget de la Cour des comptes, exercice 2017 un
montant de cent quarante trois millions quatre cent mille francs burundais
(143 400 000 FBU) pour faire face aux indemnités de fin de mandat des
magistrats de la Cour des Comptes.
La Cour constate également que le Budget de certains ministères et
institutions pour la rubrique des salariés a augmenté alors qu’ils ne sont pas
autorisés a effectué des recrutements en 2017.
La Cour recommande au gouvernement de justifier les augmentations de
crédits sur la rubrique rémunération des salariés pour les ministères qui ne
sont pas autorisés à recruter.
II.2.1.2.Transferts Courants
Les transferts courants de 2017 ont été prévus pour un montant de 41 815 094
428 FBU contre 40 086 106 537 FBU en 2016 soit une augmentation de
1 728 987 891 FBU (soit 4,31%) comme le montre le tableau ci-après.
Tableau 11: Variation des transferts courants en 2017 par rapport à 2016 (en FBU)
N° de
compte
Libellé Prévision 2016 Prévision 2017 Variation Variation
en %
673 TOTAL 40 086 106 537 41 815 094 428 1 728 987 891 4,31
Source : Classification économique du PLF 2017
Toutefois, il est à signaler que les données retrouvées dans la classification
économique des dépenses sur les transferts courants (41 815 094 428FBU)
diffèrent de celles indiquées à l’article 2 du projet de budget de l’Etat, exercice
2017 (49 488 636 368 FBU)
La Cour constate que le montant des transferts courants renseigné au niveau
de l’article 2 du projet de budget de l’Etat, exercice 2017 ne concorde pas avec
celui de la classification économique du PLF 2017.
Entre 2016 et 2017, certains ministères ont connu une augmentation du
montant des transferts courants tandis que d’autres ont connu une diminution
.D’autres ministères ont bénéficié de ce genre de crédits alors qu’ils n’en avaient
pas bénéficié en 2016 comme le montre le tableau ci-après :
26
Tableau 12: Ministères ayant connu une variation en 2017 par rapport à 2016
Libellé Prévision 2016 Prévision 2017 Variation Variation
en%
Ministère des
relations extérieures
et de la coopération
internationale
0 1 182 581 362 1 182 581 362 -
Ministère de la
défense Nationale et
des Anciens
Combattants
2 541 276 670 2 141 276 670 - 400 000 000 -15,74
Ministère de
l'éducation, de
l'enseignement
supérieur et de la
recherche
scientifique
0 26 121 111 137 26 121 111 137 -
Ministère de la santé
publique et de la
lutte contre le SIDA
9 126 053 433 9 678 041 324 551 987 891 6,05
Ministère des droits
de la personne
humaine et des
affaires sociales et
du genre (nouveau)
1 409 877 951 1 408 877 951 -1 000 000 -0,07
Source : PLF 2017
De ce tableau, il ressort que 2 ministères ont bénéficié des prévisions des
transferts courants pour l’exercice 2017alors qu’ils n’en avaient pas bénéficié en
2016.Il s’agit du :
ministère des relations extérieures et de la coopération internationale :
1 182 581 362 FBU prévu pour payer les Frais de scolarité et d’entretien
des élèves. .
ministère de l'éducation, de l'enseignement supérieur et de la recherche
scientifique : 26 121 111 137 FBU dont 11 720 575 054 FBU pour les
Bourses et frais de rapatriement et 14 400 536 083 FBU pour les Frais de
scolarité et d’entretien des élèves.
Le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le SIDA a connu une
augmentation budgétaire car le montant a passé de 9 126 053 433 FBU en 2016
27
à 9 678 041 324 FBU en 2017, soit une augmentation de 551987 891 FBU
représentant un taux de 6,05%.
Cette augmentation résulte surtout d’une augmentation du montant de
601 987 891FBU prévu pour faire face aux dépenses de la subvention aux
associations sportives ,culturelles et qualitatives.
Deux ministères à savoir le Ministère de la défense Nationale et des Anciens
Combattants et le Ministère des droits de la personne humaine et des affaires
sociales et du genre ont quant eux connu des diminutions.
Le tableau ci-dessous ventile les variations des transferts courants par catégorie
et indique le niveau de réalisation au 30 septembre.
Tableau 13: Variation des transferts Courants en 2017 par rapport à 2016
N° de
compte
Libellé Prévision 2016 Réalisation au
30 Septembre
Prévision 2017 Variation Variation
en %
6731 Bourses et frais
de
rapatriement
14 549 851 724 9 971 144 293 14 549 851 724 0 0
6732 Frais de
scolarité et
d'entretien des
élèves
15 254 975 244 10 989 394 398 15 254 975 244 0 0
6734 Aides
alimentaires,
médicaments et
soins médicaux
80 000 000 39 993 700 80 000 000 0 0
6735 Subventions
aux
associations
sportives,
Culturelles
10 165 279 569 4 209 772 981 11 894 267 460 1 728 987 891 17,01
6738 Autres 36 000 000 36 000 000 0 0
673 TOTAL 40 086 106 537 25 210 305 372 41 815 094 428 1 728 987 891 4,31
Source : Classification économique du PLR 2017
Au 30 septembre 2016, les réalisations des transferts courants sont à hauteur de
25 210 305 372 FBU sur une prévision de 40 086 106 537 FBU soit avec un
taux de 62,89%.
En 2017, le montant prévu pour les transferts courant a été revu à la hausse d’un
montant de 1 728 987 891 FBU car il a passé de 40 086 106 537 FBU en 2016 à
41 815 094 428 FBU en 2017, soit un taux de variation de 4,31%.
28
Bien plus, à part le sous compte 6735 « Subventions aux associations sportives,
Culturelles » qui a subi une augmentation, les autres sous composantes de la
rubrique « Autres transferts courants » n’ont pas connu de variation de 2016 à
2017.
II.2.1.3.Achats des Biens et Services
Les achats des Biens et Services sont comptabilisés dans les compte 62
« service extérieur » et 63« Achats ».
Ce compte renseigne sur les crédits réservés aux frais de formation du personnel
et au frais de mission (compte 621) ; aux frais des relations publiques, publicité
et intendances ( compte 622), aux frais relatifs à l’exécution des contrats de
prestation de services et abonnements (compte 623) ; aux locations (624) ; à
l’entretiens et réparations (625) ; aux assurances( 626) ; aux frais d'honoraires ,
d'actes et d'assistance technique(627) ; aux frais de fournitures techniques
(631) ; aux frais de fournitures administratives (632) ; aux frais relatifs au petit
matériel, mobilier et équipement (634) ; aux frais relatifs à l’énergie et à l’eau
(635).
Selon la classification économique du PLF, le montant qui a été prévu pour
couvrir les dépenses relatives au compte des Achats des Biens et Services pour
l’exercice 2017 s’élève à109 931 721 063 FBU dont 43 356 116 654FBU pour
le service extérieur et 66 575 604 949FBUpour les achats.
Toutefois, la Cour constate que ces montants ne concordent pas avec ceux de
de l’article 2 du projet de budget de l’Etat, exercice 2017 étant donné que
l’article 2 du PLF 2017 renseigne un montant de 110 785 628 893 FBU comme
prévision contre un montant de 109 931 721 603 FBU renseigné au niveau de la
classification économique du PLF 2017.
Le tableau ci-après donne le détail des prévisions des dépenses d’achats de biens
et services:
29
Tableau 14: Dépenses d’achats de biens et services
N°de
compte
Libellé Prévision 2016 Réalisation au
30 Septembre
Prévision 2017 Variation Variation
en %
62 Service Extérieur
621 Frais de formation
du personnel et frais
de mission
7 708 530 058 8 201 032 965 7 873 031 643 164 501 585 2,13
622 Frais de relations
publiques, publicité
et intendance
1 871 437 093 1 717 976 900 1 87 437 093 0 0,00
623 Contrats de
prestation de
services et
abonnements
2 265 993 047 1 379 627 094 3 765 993 047 1 500 000 000 66,20
624 Locations 19 467 932 354 15 277 559 204 20 343 804 687 875 872 333 4,50
625 Entretiens et
réparations
7 139 103 542 6 400 413 259 7 526 514 516 387 410 974 5,43
626 Assurances 576 020 742 535 593 116 845 865 290 269 844 548 46,85
627 Frais d'honoraires,
d'actes et
d'assistance
technique
1 129 470 378 986 813 449 1 129 470 378 0 0,00
S/T Service Extérieur 40 158 487 214 34 499 015 987 43 356 116 654 3 197 629 440 7,96
63 Achat 0
631 Fournitures
techniques
57 102 589 946 67 031 644 921 57 261 025 243 158 435 297 0,28
632 Fournitures
administratives
6 363 800 733 2 837 798 756 7 371 862 969 1 008 062 236 15,84
634 Petit matériel,
mobilier et
équipement
311 452 932 190 904 734 322 540 202 11 087 270 3,56
635 Energie et eau 1 620 176 535 996 379 815 1 620 176 535 0 0,00
S/T Achats 65 398 020 146 71 056 728 226 66 575 604 949 1 177 584 803 1,80
TOTAL
GENERAL
105 556 507 360 105 555 744 213 109 931 721 603 4 375 214 243 4,14
Source :Classification économique du PLF 2016 et PLF 2017
Comparaison faite entre les prévisions budgétaires de 2017 aux crédits
prévisionnels accordés en 2016, il se dégage une augmentation de
4 375 214 243 FBU), soit 4,14%.Cette augmentation est
essentiellement imputable :
aux crédits relatifs à l’exécution des contrats de prestation de services et
abonnements qui augmentent de 1 500 000 000 FBU, soit 66,20% ;
aux assurances dont l’augmentation est de 269 844 548 FBU, représentant
46,85%.
30
aux fournitures administratives qui augmentent de 1 008 062 236 FBU,
soit 15,84%.
II.2.2. Les dépenses en capital
Les dépenses en capital ou dépenses d’investissement sont financées par des
ressources tant nationales qu’extérieures. Le tableau ci-dessous montre leur
répartition selon l’origine ou la nature des ressources :
Tableau 15: Répartition des dépenses en capital selon l’origine des ressources
Rubriques Budget 2016 Crédit 2017 Ecart variation en %
Dépenses en
capital
518 245 445 720 513 368 457 806 -4 876 987 914 -0,94%
Sur budget
national 126 733 257 570 124 923 030 806 -1 810 226 764 -1,43%
Tirage sur dettes
directes 16 755 082 768 22 389 532 648 5 634 449 880 33,63%
Dons en capital 374 757 105 382 366 055 894 352 -8 701 211 030 -2,32%
Source : Tableau confectionné par la Cour sur base des données du budget 2016 et du projet de budget 2017
Le tableau ci-dessus renseigne que les dépenses en capital passent de 518 245
445 720 FBU en 2016 à 513 368 457 806 FBU en 2017, soit une diminution de
4 876 987 914 FBU (-0,94%).
Les dépenses en capital sur le budget national passent de 126 733 257 570 FBU
en 2016 à 124 923 030 806 en 2017, soit une diminution de 1 810 226 764 FBU
(-1,43%) et les dons en capital passent de 374 757 105 382 FBU en 2016 à 366
055 894 352 FBU, soit une diminution de 8 701 211 030 FBU(-2,32%).
Il est important néanmoins de relever que les dépenses en capital sur tirages sur
dettes directes passent de 16 755 082 768 FBU en 2016 à 22 389 532 648FBU
en 2017, soit une hausse de 5 634 449 880 FBU (+33,63%).
Globalement, la Cour constate que les dépenses en capital vont connaître
une diminution en 2017 de 4 876 987 614 FBU (-0,94%). Cependant, cette
prévision des dépenses en capital ne se fonde pas sur le niveau de réalisation
au 30 septembre 2016.
En effet, le niveau d’exécution des dépenses en capital sur dettes directes et des
dépenses sur dons en capital à fin septembre 2016 n’a pas été mis à la
disposition de la Cour par le Ministère en charge des finances, raison pour
31
laquelle elle n’a pas été à mesure d’apprécier les prévisions des dépenses y
relatives en 2017.
Il convient de signaler que depuis 2016, le gouvernement ne prévoit plus de
recouvrement des prêts rétrocédés.
II.2.2.1.Niveau d’exécution des dépenses en capital sur ressources
nationales au 30/9/2016
Au trente septembre 2016, la réalisation des dépenses d’investissement sur
ressources nationales (ou sur ressources propres) étaient de 43 988 395 856 FBU
contre les prévisions de 126 733 257 570 FBU, soit un taux de réalisation de
34,71 %. Ce taux de réalisation est très faible, ce qui laisse à croire que le
budget d’investissement de 2016 ne sera même pas exécuté à 50%, de septembre
à fin décembre 2016.
Au regard du niveau d’exécution au 30 septembre 2016, les prévisions des
dépenses en capital sur ressources nationales sont irréalistes.
La Cour recommande au Ministère ayant les finances dans ses attributions de
faire des prévisions réalistes.
II.2.2.2. Budget d’investissement alloué aux Infrastructures (Routes et
Bâtiments
Tableau 16: Niveau de prévisions du budget d’investissement alloué aux
Infrastructures (Routes et Bâtiments)
Libellés Prévisions 2016 Prévisions 2017 Ecart Variation en %
MABANDA-
MUGINA 48 171 547 959 3 228 100 000 -44 943 447 959 -93,30%
PROJET
MULTINATIONAL
DE
CONSTRUCTIOND
E LA RN5,
BUJUMBURA-
NYAMITANGA
107 691 345 574 0 -107 691 345 574 -100,00%
CONSTRUCTION
DE LA ROUTE
GITEGA-NGOZI
9 318 336 000 9 318 300 000 -36 000 0,00
32
RN18:
NYAKARARO-
MWARO-GITEGA
0 19 941 081 491 19 941 081 491 -
PROJET
D'URGENCE AUX
VICTIMES DES
INONDATIONS DE
LA VILLE DE
BUJUMBURA (P-
BI-IZO-003)
15 530 560 0 -15 530 560 -100,00
RN13:
MAKEBUKO –
RUYIGI
13 045 670 400 6 493 000 000 -6 552 670 400 -50,23
RN18:
NYAKARARO-
MWARO-
KIBUMBU
26 180 000 000 0 -26 180 000 000 -100,00
CONSTRUCTION
PALAIS
PRESIDENTIEL
0 18 074 000 000 18 074 000 000
TOTAL 204 422 430 493 57 054 481 491 -147 367 949 002 -72,09 Source : PLF 2017
Le tableau ci-dessus montre que le montant alloué à ce secteur est de 57 054
481 491 FBU en 2017 contre 204 422 430 493 FBU en 2016, soit une
diminution forte de 147 367 949 002FBU (-72,09%).
La Cour constate une forte diminution des crédits alloués aux
infrastructures (-147 367 646 002, soit -72,09%).
II.2.2.3. Ressources transférées aux projets sur financement extérieur au
titre de contrepartie nationale
Le tableau ci-après en donne une répartition détaillée:
Tableau 17: Niveau des prévisions de la contrepartie nationale pour les
projets financés sur financements extérieurs
Compte Libellé de la contrepartie
nationale
Prévisions de
2016
Prévisions de
2017
Variation Taux de
variation
10 Ministère du
développement communal
191 154 058 110 314 058 -80 840 000 -42,3
508 Contrepartie du
Gouvernement au Projet de
formation des acteurs
locaux (Projet CNFAL)
110 314 058 110 314 0580 0 0,0
509 Contrepartie du
Gouvernement au Projet
25 000 000 0 -25 000 000 -100,0
33
Renforcement des capacités
institutionnelles des
communes CENDAJURU,
GISURU et KINYINYA
512 Contrepartie du
Gouvernement au Projet
d’appui à la mise en
convergence territoriale et
l’engagement pour le
développement humain au
Burundi (MAKAMBA,
BUJUMBURA RURAL et
RUMONGE)
55 840 000 0 -55 840 000 -100,0
14 Ministère des finances, du
budget et de la
privatisation
138 086 720 79 386 720 -58 700 000 -42,5
506 Contrepartie à l’IDEC 49 386 720 49 386 720 0 0
509 Contrepartie au Projet
facilité des Etats fragiles
(FEF)
88 700 000 30 000 000 -58 700 000 -66,2
16 Ministère de la justice et
garde des sceaux
5 100 000 0 -5 100 000 -100
501 Contrepartie au projet appui
institutionnel à la justice au
Burundi
5 100 000 0 -5 100 000 -100
0
17 Ministère à la Présidence
chargé de la bonne
gouvernance et du plan
100 000 000 100 000 000 0 0
511 Contrepartie la stratégie
nationale du
développement des
statistiques au Burundi
100 000 000 100 000 000 0 0
18 Ministère des postes, des
technologies de
l’information, de la
communication et des
médias
150 884 520 150 884 520 0 0
505 Contrepartie au Projet
RCIP2 pour le SETIC
150 884 520 150 884 520 0 0
19 Ministère de la fonction
publique, du travail et de
l’emploi
1 890 000 1 890 000 0 0
501 Contrepartie au Comité
technique de pilotage
BIT/PEC
1 890 000 1 890 000 0 0
33 Ministère de la santé
publique et de la lutte
contre le sida
5 695 239 634 5 695 239 634 0 0
34
501 Contrepartie
gouvernementale pour
l’achat des contraceptifs
108 000 000 108 000 000 0 0
502 Contrepartie
gouvernementale au
Programme de lutte contre
l’onchocercose
12 120 000 12 120 000 0 0
504 Contrepartie
gouvernementale pour les
vaccins
755 034 402 755 034 402 0 0
535 Contribution à l’achat des
antipaludiques pour le
paludisme simple
4 790 085 232 4 790 085 232 0 0
536 Contribution à
l’organisation de l’enquête
démographique et santé
30 000 000 30 000 000 0 0
35 Ministère des droits de la
personne humaine et des
affaires sociales et du
genre
534 111 964 534 111 964 0 0
502 Contrepartie au Projet
FC/SOS Burundi
KinderDoof
75 600 000 75 600 000 0 0
503 Contrepartie au Projet
Maison des femmes
38 449 944 38 449 944 0 0
504 Contrepartie à
l’autonomisation des
femmes
75 600 000 75 600 000 0 0
505 Contrepartie au Projet
appui à la reconstruction
des maisons pour sinistrés
8 100 000 8 100 000 0 0
506 Contrepartie au Projet
consolidation de la paix
179 258 653 179 258 653 0 0
508 Contrepartie au Centre
HUMURA
166 103 367 166 103 367 0 0
40 Ministère de l’agriculture
et de l’élevage
1 008 360 266 1 008 360 266 0 0
501 Contrepartie au Centre
d’appui à l’insémination
artificielle IMBO-MOSO
48 000 000 48 000 000 0 0
508 Contrepartie au Projet de
développement des
filières « PRODEFI »
82 500 000 82 500 000 0 0
511 Contrepartie au PAINOSA 100 150 266 100 150 266 0 0
512 Contrepartie au Projet
d’appui aux infrastructures
rurales de BUGESERA
71 400 000 71 400 000 0 0
513 Contrepartie au Projet
enquête nationale agricole
au Burundi
500 000 000 500 000 000 0 0
519 Contrepartie au Projet
PROSANUT
13 230 000 13 230 000 0 0
35
559 Contrepartie au PRRIE de
la BADEA
193 080 000 193 080 000 0 0
41 Ministère du commerce,
de l’industrie et du
tourisme
11 000 000 11 000 000 0 0
501 Contrepartie à la
construction d’un centre
d’exposition vente
6 000 000 6 000 000 0 0
506 Contrepartie à l’équipement
BBN
5 000 000 5000 000 0 0
42 Ministère de l’énergie et
des mines
197 611 976 181 000 000 -16 611 976 -8,4
502 Contrepartie au
financement KFW : trois
stations de pompage
60 000 000 60 000 000 0 0
510 Contrepartie au Projet
régional d’eau potable et
d’assainissement – phase II
(LVWATSAN II)
120 000 000 120 000 000 0 0
526 Contrepartie au Projet
d’électrification rurale en
province KIRUNDO
1 000 000 1 000 000 0 0
527 Contrepartie au Projet
aménagement des bassins
versants
16 611 976 0 -16 611 976 -100
44 Ministère de l’eau, de
l’environnement, de
l’aménagement du
territoire et de
l’urbanisme
604 228 000 604 228 000 0 0
502 Contrepartie au
renforcement des capacités
dans le domaine de la
cartographie et du SIG
18 900 000 18 900 000 0 0
503 Contrepartie à la Gestion
intégrée des ressources en
eau
18 000 000 18 000 000 0 0
505 Contrepartie au Projet DSS
de l’IBN
15 120 000 15 120 000 0 0
506 Contrepartie au Projet de
réhabilitation des milieux
dégradés dans le Bassin du
Congo
36 900 000 36 900 000 0 0
507 Contrepartie à l’appui à
l’élaboration des cartes
topographiques numériques
des villes de Bujumbura
18 900 000 18 900 000 0 0
508 Contrepartie au Programme
national foncier
53 920 000 53 920 000 0 0
509 Contrepartie au lac Victoria
environnemental
7 560 000 7 560 000 0 0
36
management Projet II
510 Contrepartie à l’Appui à
l’aménagement des villages
ruraux
37 800 000 37 800 000 0 0
511 Contrepartie au Projet sur
l’amélioration de
l’efficacité des AP du
Burundi
37 800 000 37 800 000 0 0
512 Contrepartie au Programme
d’éducation
environnementale
18 900 000 18 900 000 0 0
513 Contrepartie à la
surveillance
environnementale en temps
réel pour un développement
durable du Burundi
12 600 000 12 600 000 0 0
514 Contrepartie à la révision
de la stratégie nationale en
matière de diversité
biologique
4 914 000 4 914 000 0 0
515 Contrepartie à l’Autorité du
lac TANGANYIKA
300 000 000 300 000 000 0 0
517 Contrepartie au Projet
réhabilitation du Burundi à
la 3ème communication sur
les changements
climatiques
4 914 000 4 914 000 0 0
524 Contrepartie sur l’état des
lieux des ressources en eau
au Burundi
12 000 000 12 000 000 0 0
528 Contrepartie au
renforcement des capacités
pour la gestion des POP au
Burundi
6 000 000 6 000 000 0 0
45 Ministère des transports,
des travaux publics et de
l’équipement
2 009 197 351 3 095 217 351 1 086 020
000
54,1
501 Contrepartie du
Gouvernement pour la
construction de la route
nationale 19 (RN 19)
CANKUZO – MUYINGA
30 000 000 0 -30 000 000 -100
505 Contrepartie du
Gouvernement pour la
construction de la route
MABANDA - MUGINA
209 997 151 209 997 151 0 0
506 Contrepartie du
Gouvernement pour la
construction de la route
RN4 (Expropriation)
60 000 000 60 000 000 0 0
507 Contrepartie du
Gouvernement au Projet
multinational de
90 000 000 90 000 000 0 0
37
construction de la RN5
BUJUMBURA -
NYAMITANGA
508 Contrepartie du
Gouvernement pour la
construction de la route
BUBANZA - NDORA
60 000 000 0 -60 000 000 -100
510 Contrepartie pour la
construction e la route
GITEGE-NGOZI
180 000 000 80 000 000 -100 000 000 -55,5
511 Contrepartie du
Gouvernement au Projet
d’appui au Programme des
travaux publics pour la
création de l’emploi
(PAPCE)
33 600 000 0 -33 600 000 -100
513 Fonds de contrepartie du
Burundi au projet de
chemin de fer ISAKA –
KEZA – KIGAL I-
MUSONGATI
37 380 000 17 000 000 -20 380 000 -54,5
518 Contrepartie du
Gouvernement pour la
construction de la route
RN18 MAKEBUKO-
RUYIGI
270 000 000 270 000 000 0 0
521 Contrepartie du
Gouvernement pour la
construction de la route
RN18 NYAKARARO-
MWARO- GITEGA
270 000 000 1 600 000 000 +1 330 000
000
492,6
523 Contrepartie du
Gouvernement au Projet
chemin de fer UVINZA-
MUSONGATI
768 220 200 768 220 200 0 0
TOTAL GENERAL 10 655 864 489 11 580 632 513 924 768 024 8,7 Source : PLF 2017
Globalement, la contrepartie nationale prévue et transférée aux projets sur
financements extérieurs en 2017 s’élève à 11 580 632 513 FBU. Par rapport à
l’exercice 2016, cette contrepartie nationale connait une augmentation de
924 768 024 FBU (+8,7%).
Cette augmentation est liée à la contrepartie du Gouvernement pour la
construction de la route RN18 NYAKARARO-MWARO qui a passé de
270 000 000 FBU en 2016 à 1 600 000 000 FBU en 2017 avec une
augmentation importante de 1 330 000 000 FBU (+ 492,6%) ;les autres projets
voient leur contrepartie invariable ou négative.
38
Le risque de non-exécution des projets prévus est grand car la contrepartie
constitue l’une des conditionnalités des financements des projets par les
bailleurs de fonds.
La Cour constate que mise à part le projet routier RN18 dont la contrepartie
augmente, les autres projets ne bénéficient pas de contrepartie dans le projet de
loi de finances 2017 avec un risque de non-exécution important.
II.2.2.4. Répartition des tirages sur prêts de développement
Tableau 18: Répartition par ministères du budget d’investissement des tirages sur prêts de développement
Com
pte
Libellés Prévisions 2016 Prévisions 2017 Variation Taux de
variatio
n
Taux
de
répart
ition
Ministère de
l’agriculture et
élevage
3 405 019 373 5 567 631 421 2 162 612 048 63,5 24,9
508 Projets de
développement des
filières
« PRODEFI »
702 316 203 0 -702 316 203 -100
591 Fonds de sécurité et
de développement
rural
1 701 702 000 4 635 144 821 2 933 442 821 172,4
592 Réhabilitation et
renforcement des
infrastructures
d’élevage
1 001 001 170 932 486 600 -68 514 570 -6,8
Ministère de
l’énergie et des
mines
13 350 063 395 14 356 396 204 1 006 332 809 7,5 64,1
504 KABU - 16 5 118 931 010 8 397 176 188 3 278 245 178 64,0
519 CHE JIJI-
MUREMBWE
8 231 132 385 3 371 944 867 -4 859 187 518 -59,0
526 Projet
d’électrification en
Province KIRUNDO
0 2 587 275 149 2 587 275 149
Ministère des
transports, des
travaux publics et
de l’équipement
0 2 465 505 023 2 465 505 023 11,0
507 Projet multinational
de construction de la
RN5,
BUJUMBURA-
NYAMITANGA
0 2 465 505 023 2 465 505 023
39
TOTAL
GENERAL
16 755 082 768 22 389 532 648 5 634 449 880 33, 6 100
Source : PLF 2017
Le tableau ci-dessus montre que seuls 3 ministères bénéficient des tirages sur
prêts de développement. Il s’agit du Ministère de l’agriculture et élevage, du
Ministère de l’énergie et des mines et du Ministère des transports, des travaux
publics et de l’équipement, qui se répartissent ces tirages dans les proportions
suivantes : 24,9% pour le premier, 64,1% pour le second et 11% pour le
troisième. Le Ministère de l’énergie et des mines prend la part du lion.
Le budget prévisionnel concernant les tirages sur prêts de développement
s’élève à 22 389 532 648 FBU, soit une augmentation de 5 634 449 880 FBU
(+33,6%) liée au budget additionnel de 3 278 245 178 FBU pour le projet
KABU-16 et de 2 465 505 023 FBU pour le projet RN5.
On note cependant une diminution importante de 4 859 187 518 FBU pour le
projet électrique JIJI-MULEMBWE, ce qui va mettre en difficulté l’exécution
de ce projet au cours de 2017.
II.2.2.5.Tirages sur Dons de développement
Le montant prévu des Tirages sur Dons de développement pour l’exercice 2017
est de 366 055 894 352 FBU contre 374 757 105 382 FBU pour 2016, soit une
diminution de 8 701 211 030 FBU (-2,32%).
Les Ministères bénéficiaires de ces crédits prévisionnels sont au nombre de
douze pendant qu’en 2016, ils étaient au nombre de huit comme le montre le
tableau ci-après :
Tableau 19: Répartition du budget des Tirages sur Dons de développement
Libellés Prévisions 2016 Prévisions 2017 Ecart Variation en %
Ministère du
développement
communal
6 155 858 340 2 313 458 859 -3 842 399 481 -62,42
Ministère des finances,
du budget et de la
privatisation
1 320 564 960 100 000 000 -1 220 564 960 -92,43
Ministère à la
présidence chargé de la
bonne gouvernance et
du plan
520 273 760 1 980 000 000 1 459 726 240 280,57
Ministère de la Fonction
Publique, du Travail et
0 800 000 000 800 000 000 -
40
de l'Emploi
Ministère des Affaires
de la Communauté Est
Africaine
0 1 291 300 000 1 291 300 000 -
Ministère de
l’Education, de
l’Enseignement
supérieur et de la
recherche scientifique
12 842 721 909 4 600 000 000 -8 242 721 909 -64,18
Ministère de la santé de
la santé publique et de la
lutte contre le sida
16 873 072 908 79 559 219 000 62 686 146 092 371,52
Ministère agriculture et
de l’élevage
132 155 456 612 111 438 500 000 -20 716 956 612 -15,68
Ministère du commerce,
de l’industrie et du
tourisme
466 726 400 760 700 000 293 973 600 62,99
Ministère de l'Energie et
des Mines
0 94 512 935 002 94 512 935 002 -
Ministère de l'Eau, de
l'Environnement, de
l’Aménagement du
Territoire et de
l’Urbanisme
0 11 645 300 000 11 645 300 000 -
Ministère des transports,
des travaux publics et de
l’équipement
204 422 430 493 57 054 481 491 -147 367 949 002 -72,09
TOTAL 374 757 105 382 366 055 894 352 -8 701 211 030 -2,32
Source : PLF 2017
Le tableau ci-dessus montre qu’à part le Ministère à la Présidence chargé de la
bonne Gouvernance, le Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le
Sida et le Ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme qui ont vu
leurs budgets augmenter respectivement de 280,57% , 371,52% et 62,99% ; les
autres ministères connaissent une diminution de crédits.
Les prévisions des Tirages sur Dons de développement pour l’exercice 2017 du
Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida a sensiblement
augmenté (371,52%) du fait qu’il y a eu des sous rubriques qui n’étaient pas
prises en compte en 2016.
De même, les prévisions des Tirages sur Dons de développement pour
l’exercice 2017 du Ministère à la Présidence chargé de la bonne Gouvernance et
du Ministère du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme ont augmenté
respectivement de 280,57% et de 62,99%.
41
Il est à noter que les autres Ministères ont connu une diminution remarquable de
leurs budgets, il s’agit du Ministère des finances, du budget et de la
privatisation, du Ministère de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la
recherche scientifique, du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, du
Ministère des Transports, des Travaux Publics et de l’Equipement ainsi que du
ministère du Développement Communal. C’est ainsi que :
le Ministère du développement communal affiche une diminution de
3 842 399 481 FBU (-62,42%), passant de 6 155 858 340 FBU en 2016 à
2 313 458 859 FBU en 2017 ;
le Ministère ayant les finances dans attributions affiche une diminution de
1 220 464 960 FBU(-92,43%) , passant de 1 320 564 960 FBU en 2016 à
100 000 000 FBU en 2017
le Ministère en charge de l’Education affiche une diminution d’un
montant de 93 656 176 158 FBU représentant un taux de diminution de
64,18%, passant de FBU 12 842 721 909 en 2016 à 4 600 000 000FBU
en 2017 ;
le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage connaît une diminution de
20 716 956 612 FBU (-15,68%), passant de 132 155 456 612FBU en 2016
à 111 438 500 000 FBU en 2017.
le Ministère des Transports, des Travaux publics et de
l’Equipement connaît une diminution de 147 367 949 002 FBU(-
72,09%), passant de 204 422 430 493 FBU en 2016 à 57 054 481 491
FBU en 2017.
Quatre autres Ministères n’étaient pas éligibles à ce genre de crédit en 2016, il
s’agit :
du Ministère de la fonction Publique, du Travail et de l’Emploi qui a reçu
un montant de 800 000 000 FBU ;
du Ministère des Affaires de la Communauté Est Africaine qui a eu
1 291 300 000 FBU ;
du Ministère de l’Energie et des Mines qui a obtenu 94 512 935 002
FBU ;
du Ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du
territoire et de l’Urbanisme à qui on a accordé 11 645 300 000 FBU.
42
II.2.3. Depenses des fonds
II.3.2.1. Fonds commun des fertilisants
Les crédits accordés au fonds commun des fertilisants s’élevant à 1 500 000 000
FBU pour l’exercice 2016 ont été reconduits pour l’exercice 2017.
II.3.2.2. Fonds routier national
Les prévisions du fonds routier national pour l’exercice 2017 proviendront des
taxes sur le carburant l’impôt sur les véhicules, les permis de conduireet la taxe
de péage route et sont estimées à 8 200 000 000 FBU contre 7 200 000 000 FBU
pour 2016, soit une augmentation de 1 000 000 000 FBU représentant un taux de
14%.
Tableau 20 : Budget du Fonds Routiers National
Recettes Montant Dépenses Montant
Taxe sur le
carburant 5 382 248 155 I.Entretien des routes 7 481 682 019
Impôt sur le
véhicule 811 275 351 II.Fonctionnement 718 317 981
Permis de
conduire 63 606 692 Carburant 26 953 214
Taxe de péage
route 1 942 869 802 Equipement et fourniture de bureau 67 587 808
Charge salariales et formation 287 520 113
Entretien, maintenance constructions 102 581 277
Frais de mission et contrôle des
travaux, communication,
documentation et publicité 146 689 627
Assurance véhicules 18 639 844
Frais d'étude, honoraires consultants
et jetons de présence 68 346 098
TOTAL 8 200 000 000 8 200 000 000
Source : PLF 2017
II.3.2.3.Fonds commun de l’éducation
Le budget prévu pour le fonds commun de l’éducation pour l’exercice 2017
s’élève à 4 600 000 000 FBU contre 12 842 721 909 FBU en 2016, soit une
diminution de 8 242 721 909 FBU.
Il ressort de ce qui précède que les prévisions du fonds commun de l’éducation
ont sensiblement baissé. Cette situation risque de compromettre la politique du
43
gouvernement en matière d’éducation qui bénéficiait des appuis financiers
appréciables du fonds.
44
CHAPITRE III : ANALYSE DU DEFICIT BUDGETAIRE ET DE SON
FINANCEMENT
III.1. Du déficit budgétaire
Le projet de loi de finances 2017 dégage un déficit base caisse de
174 150 704 631 FBU contre 140 748 631 705 FBU en 2016, soit une
augmentation de 33 402 072 926 FBU ; ce qui montre que la tendance haussière
du déficit observée au cours des exercices précédents persiste.
Le tableau suivant montre les principaux soldes du projet de budget général de
l’Etat pour la gestion 2017.
Tableau 21: Principaux soldes budgétaires.
BUDGET 2016 BUDGET 2017 DIFFERENCE
I. RECETTES COURANTES 696 730 503 176 738 287 938 498 41557435322
RECETTES FISCALES 631 071 493 220 682 265 699 891 51194206671 Impôts sur le revenu, les bénéfices et les gains en
capital 160 234 276 964 162 397 223 941
2162946977 Impôts intérieur sur biens et services 394 144 810 892 434 844 197 564 40699386672 Impôts sur le commerce extérieur & les transactions
internationales 58 692 405 364 67 024 278 386
8331873022 Exonérations 18000000000 18 000 000 000 0 Recettes non fiscales 65 659 009 956 56 022 238 607 -9636771349 Revenu de la propriété 31 081 003 411 19 233 856 318 -11847147093 Autres recettes non fiscales 34 578 006 545 36 788 382 289 2210375744
II. DONS 374 757 105 382 366 055 894 352 -8701211030
Dons courants Dons en capital 374 757 105 382 366 055 894 352 -8701211030
III. Produits financiers 10 000 000 10 000 000 0 *Gains de change 10 000 000 10 000 000 0
IV. RECETTES EXCEPTIONNELLES 48 411 824 395 48 411 824 395 0
*AMISOM 3 000 000 000 3 000 000 000 0 *Liquidation des Entreprises Publiques 109 245 312 109 245 312 0 *Privatisation des Entreprises Publiques 1 800 000 000 1 800 000 000 0 *Récupération des fonds détournés et malversations 1 852 579 083 1 852 579 083 0 *Recettes des collectivités locales 41 650 000 000 41 650 000 000 0
TOTAL RECETTES ET DONS 1 119 909 432 953 1 152 765 657245 32856224292
V. DEPENSES COURANTES 742 412 618 938 813 547 904 070 71135285132
Dépenses sur biens et services et autres transferts
courants
687 271 922 713 743 794 469 818 56522547105
Salaires 364 751 356 657 388 580 975 456 23829618799
45
Autres biens et services 105 706 507 360 110 785 628 893 5079121533 Contributions aux organismes internationaux 6 933 643 521 16 384 728 182 9451084661 Transfert aux ménages 41 060 648 477 49 488 636 368 8427987891 Subsides et subventions 150 457 931 244 160 192 665 465 9734734221 Imprévus 361 835 454 361 835 454 0 Exonérations 18 000 000 000 18 000 000 000 0
Versements d’intérêts 47 940 696 225 61 553 434 252 13612738027 Versements d’intérêts extérieurs 8 127 011 619 15 522 627 581 7395615962 Versements d’intérêts intérieurs 39 813 684 606 46 030 806 671 6217122065
Dépenses de fonds 7 200 000 000 8 200 000 000 1000000000
VI.SOLDE COURANT HORS DONS (I-V) -45 682 115 762 -75 259 965 572 -29577849810
VII.SOLDE COURANT Y COMPRIS DONS
(I+II+III+IV-V)
377 496 814 015 339 217 753 175 -38279060840
VIII.DEPENSES EN CAPITAL ET PRETS NETS 518 245 445 720 513 368 457 806 -4876987914
Dépenses en capital 518 245 445 720 513 368 457 806 -4876987914
IX.DEFICIT GLOBAL AVEC DONS (VII-VIII) -140 748 631 705 -174 150 704 631 33402072926
X.DEFICIT GLOBAL HORS DONS (VI-VIII) -563 927 561 482 -588 628 423 378 24700861896
XI. RESTES A PAYER 0
XII. DEFICIT (BASE CAISSE)(IX-XI) -140 748 631 705 -174 150 704 631 -33402072926
XIII. FINANCEMENT 140 748 631 705 174 150 704 631 33402072926
Financement extérieur net -1 638 756 002 -495 783 013 1142972989 Tirage sur dette directe 16 755 082 768 22 389 532 648 5634449880 Remboursement dette directe -18 393 838 770 -22 885 315 661 -4491476891
Financement intérieur net 142 387 387 707 174 646 487 644 32259099937 Financement bancaire, Dont :Avances BRB 119 107 019 535 144 366 119 472 25259099937 Financement non bancaire 40 000 000 000 47 000 000 000 7000000000 Remboursement dette intérieure -16 719 631 828 -16 719 631 828 0
XIV. BESOIN DE FINANCEMENT (XII-XIII) 0 0 0
Source : Article 3 du PLF 2017
Le déficit budgétaire projeté pour l’exercice 2017 montre que l’Etat éprouve des
difficultés à faire face à ses dépenses sans recourir à l’emprunt.
L’élargissement de l’assiette fiscale, qui est le résultat de l’augmentation de la
production, combiné avec la maitrise des dépenses courantes, pourrait alléger le
fardeau du déficit.
La Cour constate que le déficit budgétaire poursuit sa tendance haussière en
2017.
46
III.2. Du financement du déficit.
Le déficit projeté sera couvert par un financement extérieur net et un
financement intérieur net.
Le premier est constitué de tirages sur dette directe diminués des
remboursements de la dette directe ; le second comprend le financement
bancaire, dont les avances de la banque centrale ainsi que le financement non
bancaire, moins le montant de remboursement au titre de la dette intérieur.
La Cour constate que le projet de budget général de l’Etat pour la gestion
2017 prévoit le financement du déficit par le biais des avances de la banque
centrale en violation des articles 12 al2 et 63 de la loi relative aux finances
publiques.
La Cour recommande de veiller au respect des dispositions légales qui
encadrent la préparation du Budget Général de l’Etat.
47
CONSTATATIONS
A l’issue des travaux d’analyse du projet de loi de finances portant exercice
2017, la Cour des Comptes a relevé les principales constations ci-après :
1. le Gouvernement du Burundi a préparé le projet de loi de finances 2017
dans un contexte économique de gel des appuis extérieurs.
2. le projet est également préparé au moment où le bilan global de
l’exécution de la loi de finances 2016 au 30 septembre fait état
d’importantes demandes de crédits budgétaires supplémentaires par
différents ministères et institutions de l’Etat (environ 173 milliards de
FBU4).
3. l’élaboration du projet de loi de finances 2017 n’a pas été précédée par la
production du Document d’Orientation Budgétaire 2017-2019. Aussi, sa
préparation et son élaboration s’inspirent toujours d’un outil de
planification macroéconomique qui est arrivé à son terme à savoir le
CSLP de deuxième génération.
4. le projet de loi de finances 2017 est élaboré et adopté par le gouvernement
au moment où le projet de loi de règlement et de compte rendu budgétaire
portant exercice 2015 n’a pas été élaboré par le ministère en charge des
finances.
5. le projet de loi de finances 2017 propose une provision budgétaire de 2,6
milliards dans la perspective des élections de 2020.
6. le projet de budget sous analyse propose une remise en cause de la
politique de charroi zéro en réintroduisant le charroi de l’Etat pour une
somme de 2,4 milliards.
7. le projet de budget 2017 ne comporte pas au niveau des annexes des
documents d’informations budgétaires très utiles pour le parlement à
savoir :
4 Voir exposé des motifs
48
-le document consolidant les comptesde l’ensemble des
administrations publiques ;
-le document de programmation indicative à moyen terme (CDMT);
-le rapport sur l’application de la loi organique des finances
publiques notamment en ses articles 18, 19, 42 et 47 ;
-le programme d’investissements publics.
8. les mesures fiscales proposées à travers le projet de loi de finances sous
étude visent quatre objectifs : l’augmentationdes recettes, la protection de
l’environnement, l’équité fiscale et l’harmonisation avec les Etats de
l’EAC en matière d’imposition.
9. De manière globale, les recettes fiscales ne sont pas estimées, pour chaque
type d’impôt, en tenant compte de l’élasticité de son produit à son
assiette.
10. le projet de budget envisage le rapatriement de l’impôt locatif des
communes et des mairies au profit de la fiscalité de l’Etat.
11. L’impact budgétaire de 1 000 000 000 FBU de la mesure relative au
rapatriement de l’impôt locatif des communes semble être réalisé sur
bases de calculs erronées, étant donné que pour la seule Mairie de
Bujumbura, le montant de l’impôt locatif est estimé en 2016 à 5,7
milliards de FBU.
12. Les prévisions d’impôts sur le revenu, les bénéfices et les gains en
capital ainsi que les prévisions d’impôts sur les biens et services sont
irréalistes parce qu’on prévoit une augmentation de ce genre de recettes
sans tenir compte de l’état de réalisations au 30 septembre 2016.
13. Les prévisions des recettes non fiscales fixées à 56 022 238 607 FBU sont
irréalistes au regard du niveau d’exécution au 30 septembre 2016.
14. Le budget de 48 411 824 395 FBU estimé au titre des recettes des
produits exceptionnels est largement tiré par une reconduction des recettes
des collectivités locales(41 650 000 000 FBU) dont le niveau d’exécution
à fin septembre 2016 n’est pas renseigné.
49
15. Comme pour l’exercice 2016, le budget de 2017 ne prévoit pas des dons
budgétaires. Seul les dons en capital sont prévus pour un montant de
366 055 894 352 FBU. De plus, les prévisions des dons en capital n’ont
pas de base d’estimation réaliste en l’absence de leur niveau de réalisation
en 2014, en 2015 et en 2016 au 30 septembre.
16. Pour 2017, le Ministère en charge de la défense nationale et des anciens
combattants a gardé le même niveau de crédits budgétaires qu’en 2016
alors que des recrutements sont en cours au niveau du ministère de la
défense dont l’impact budgétaire se manifestera certes en 2017.
17. La loi de finances 2017 n’a pas prévu le montant de cent quarante trois
millions quatre cent mille francs burundais (143 400 000 FBU )
correspondant aux indemnités de fin de mandat des magistrats de la
Cour des Comptes conformément à l’article 3 du Décret n° 100/89 du 18
mars 2013 Portant fixation des indemnités et avantages sociaux dus aux
magistrats de la Cour des comptes alors que leur mandat expire au 31
mars 2017.
18. Le Budget de certains ministères et institutions pour la rubrique des
salariés a augmenté alors qu’ils ne sont pas autorisés a effectué des
recrutements en 2017.
19. Les dépenses en capital passent :
-sur le budget national, de 126 733 257 570
FBU à 124 733 257 570 FBU en 2017, soit une
diminution de 1,43%;
-sur dons de développement, de 374 757 105 382
FBU à 366 055 894 352 FBU en 2017, soit une
diminution de 8 701 211 030 FBU (-2,32%) ;
-sur Tirages sur dettes directes, de 16 755 082 768
FBU à 22 389 532 648FBU en 2017, soit une hausse
de 5 634 449 880 FBU (+33,63%) .
50
20. Globalement estimées à 513 368 457 806, les dépenses en capital vont
connaître une diminution de 4 876 987 614 FBU (-0,94%) puisqu’elles
étaient estimées à 518 245 445 720 FBU en 2016. Cependant, cette
prévision des dépenses en capital ne se fonde pas sur le niveau de
réalisation au 30 septembre 2016.
21. Le budget alloué au secteur des infrastructures (routes et bâtiments) est
estimé en 2017 à 57 054 481 491 FBU contre 204 422 430 493 FBU en
2016, soit une diminution forte de 147 367 949 002FBU (-72,09%).
22. Le budget prévu pour le Fonds Commun de l’Education en 2017 s’élève
à 4 600 000 000 FBU contre 12 842 721 909 FBU en 2016, soit une
diminution sensible de 8 242 721 909 FBU.
23. le projet de loi de finances 2017 dégage un déficit base caisse de
174 150 704 631 FBU contre 140 748 631 705 FBU en 2016, soit une
détérioration du déficit de 33 402 072 926 FBU.
24. le déficit global prévisionnel ne tient pas compte des variations des soldes
des budgets annexes et d’affectation spéciale. En effet, le projet ne fait pas
état du report à nouveau sur l’exercice 2017 des variations des soldes de
ce genre de budgets 2016 conformément à l’article 11 de la loi relative
aux finances publiques.
25. le projet de budget général de l’Etat prévoit le financement du déficit
prévisionnel par les avances de la banque centrale en violation des articles
12 al2 et 63 de la loi relative aux finances publiques.
51
RECOMMANDATIONS
Au regard des constatations relevées ci-dessus, la Cour formule les
recommandations suivantes :
A. Au Gouvernement
1. Elaborer et faire adopter par le parlement le projet de loi de règlement et
de compte rendu budgétaire de l’année N-1 avant d’adopter la loi de
finances comptant pour l’année budgétaire N+1.
2. Penser à l’élaboration d’un nouveau cadre macroéconomique et
budgétaire en remplacement du CSLP II qui est arrivé à son terme depuis
2015.
3. Elaborer le document d’orientation budgétaire et la lettre de cadrage
devant servir d’outils de base de l’élaboration des lois de finances.
4. Motiver pour le parlement la remise en cause de la politique de charroi
zéro.
5. A l’avenir, produire pour le Parlement:
-les comptes consolidés de l’ensemble des administrations
publiques ;
-le document de programmation indicative à moyen terme ;
-le rapport sur l’application de la loi organique des finances
publiques notamment en ses articles 18, 19, 42 et 47 ;
-le programme d’investissements publics.
6. Faire, avant la reconduction de toute mesure fiscale en vigueur,
l’évaluation de son l’impact budgétaire en vue de reconduire des
mesures budgétaires à même deproduire un impact réel sur les recettes
budgétaires dans la perspective de sauvegarder au cours de la gestion
budgétaire l’équilibre de la loi de finances votée par le parlement.
7. Indiquer au Parlement que le solde budgétaire prévisionnel dégagé tient
compte de l’état de variations des soldes des budgets annexes et ceux
d’affectation spéciale afin de rendre sincère et transparent le projet de
budget.
52
8. Eclairer le parlement sur une nature de recettes appelée dans le projet de
budget 2017 « recettes des collectivités locales » et lui préciser les bases
de calculs légales de ce genre de recettes.
9. Motiver le rapatriement de l’impôt locatif des communes au profit du
trésor public.
10. Eclairer le parlement sur les bases de calcul de l’impact budgétaire issu
de la mesure prise relative au rapatriement de l’impôt locatif des
communes et des Mairies.
11. Tenir compte, dans la répartition des crédits budgétaires par ministère et
par institution, des recrutements en cours au ministère de la défense
nationale et des anciens combattants.
12. Faire des prévisions plus ou moins réalistes pour les recettes et les
dépenses (toutes catégories confondues) ainsi que pour le déficit
budgétaire en tenant compte notamment de la tendance du passé et de
leur état de réalisation au 30 septembre de l’année en cours lors de
l’élaboration du projet de loi de finances pour l’année N+1.
13. Prendre des mesures qui s’imposent pour maîtriser le déficit budgétaire
notamment la limitation des dépenses de fonctionnement, la discipline
budgétaire de la part des gestionnaires de crédits, etc.
14. Eviter de financer le déficit budgétaire par les avances de la banque
centrale pour ne pas provoquer les effets d’éviction pour l’économie
nationale.
15. Prévoir des contreparties nationales pour les projets sur financements des
ressources extérieures
16. Prévoir au niveau du budget de la Cour des comptes, exercice 2017 un
montant de cent quarante trois millions quatre cent mille francs burundais
53
(143 400 000 FBU) pour faire face aux indemnités de fin de mandat des
magistrats de la Cour des Comptes.
B. Aux Partenaires Techniques et Financiers
16. Continuer à appuyer le gouvernement dans la mise en œuvre de sa
politique de l’éducation pour tous en accordant des appuis budgétaires
nécessaires permettant la mise en œuvre de cette politique.