REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

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L’ampleur des défis posés par le changement climatique,

largement étudiés par la communauté scientifique, met en

évidence l’importance des efforts à réaliser et requiert une

réponse ambitieuse de la part des États, des régulateurs et

superviseurs, du secteur financier et non financier. Les

dérèglements climatiques font peser des risques significatifs

sur l’économie et mettent plus généralement en jeu sa

stabilité financière. Cependant, l’appropriation de ces

risques et leur nécessaire prise en compte dans la stratégie

des institutions se heurtent à plusieurs difficultés. Aussi, la

création de nouveaux cadres d’analyse des risques et

opportunités, l’évaluation des canaux de transmission dans

les différents secteurs de l’économie, la disponibilité et

l’accessibilité des données de même que le renforcement

des niveaux d’expertise sur le climat des acteurs sont autant

d’enjeux qui mobilisent de plus en plus les entreprises

financières et non-financières.

C’est dans ce contexte qu’un groupe de travail du secteur

privé a été lancé au sein du Conseil de la stabilité financière

(CSF) en 2015 à la demande du G20. La Task Force on

Climate-related Financial Disclosures (TCFD) ainsi créée

publie en 2017 des recommandations pour structurer la

publication d'informations claires, comparables et

cohérentes sur les risques et les opportunités présentés par

le changement climatique pour les entreprises.

Ce cadre de reporting volontaire, structuré autour de 4

recommandations et 11 éléments de publication, vise à

intégrer les effets du dérèglement climatique dans les

décisions stratégiques des entreprises et à produire une

information utile à la décision pour le secteur financier. Il

s’agit de pouvoir estimer et quantifier le risque climatique

et l’intégrer dans les décisions d’investissement,

d’assurance et d’octroi de crédit. Le but étant de permettre

une allocation mieux éclairée et plus efficace des capitaux

pour faciliter la transition vers une économie bas carbone.

Le cadre de reporting inclut des recommandations

sectorielles pour les secteurs que la Task Force identifie

comme les plus porteurs d’enjeux : secteurs financier,

énergétique, transport, construction, agriculture et

foresterie.

Après trois cycles de reporting pour les entreprises qui ont

publié leurs premiers rapports en 2018, et une adoption

progressive par plus de 1 500 organisations signataires («

supporters »), les législateurs, régulateurs et superviseurs

s’emparent progressivement des recommandations de la

TCFD. Leur adoption est recommandée dans de nombreuses

juridictions (en Europe notamment) et elles deviennent

obligatoire

obligatoires dans certains pays1 . Un certain nombre

d’investisseurs réclament par ailleurs l’adoption de la

TCFD par les entreprises dans lesquelles ils investissent

et les principaux standard-setters privés ont

progressivement aligné les cadres de reporting existants

avec les recommandations de la TCFD. L’intérêt de la

démarche de reporting TCFD, bien que centrée sur la

matérialité financière2, est multiple : elle permet, au

niveau de l’entreprise signataire, de structurer la prise

en compte des enjeux climatiques dans son organisation

et sa stratégie ; elle contribue, au niveau du marché, à

faire converger les pratiques de reporting et à favoriser

une comparabilité encore largement défaillante

aujourd’hui.

Étant donné la complexité des éléments à considérer, le

niveau élevé d’ambition de certaines recommandations

et les difficultés méthodologiques qui les accompagnent,

le cadre de reporting TCFD prévoit une appropriation

progressive par itérations dans une logique

d’amélioration continue et de démarche apprenante, qui

est bien illustrée dans l’étude. Cela rend d’autant plus

nécessaire de rendre compte avec rigueur et

transparence des avancées réalisées, mais également

des difficultés qui subsistent, des hypothèses qui ont été

prises et des limites des analyses menées.

C’est dans ce contexte, et en ligne avec la démarche

volontaire d’accompagnement des acteurs affirmée dans

sa feuille de route pour la finance durable, que l’Autorité

des marchés financiers publie cette étude sur le

reporting climatique de 10 acteurs financiers français.

Elle vise à faire une première évaluation des pratiques

actuelles de reporting climatique pour guider les acteurs

financiers de la Place de façon pédagogique dans la

publication d’informations climatiques. L’étude peut

aussi les aider dans le contexte de l’entrée en vigueur

prochaine du Règlement européen sur la publication

d’informations en matière de durabilité dans le secteur

financier (Règlement « Disclosures » ou « SFDR ») et

avant un éventuel cadre réglementaire plus contraignant

au niveau européen pour le reporting climatique des

entreprises. Cette étude vient également suivre et

évaluer la manière dont les acteurs répondent à leurs

engagements volontaires de transparence suite à leur

adhésion à la TCFD et les difficultés rencontrées. Elle

constitue ainsi un complément au rapport3 préparé avec

l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR)

sur le suivi des engagements climatiques des acteurs

financiers de la Place de Paris.

1. Cinq exemples : (i) la Commission européenne recommande l’adoption du cadre de reporting TCFD dans ses lignes directrices sur la publication d’informations relatives au climat publiées en juin

2019. (ii) De même pour le Network for Greening the Financial System (NGFS) regroupant 75 banques centrales et superviseurs. Les autorités néo-zélandaises (iii) et britanniques (iv) ont annoncé rendrele reporting TCFD obligatoire. (v) La publication d’information alignées avec la TCFD faisait partie des critères d’éco-conditionnalité fixés par les autorités canadiennes pour le plan de relance annoncé auprintemps 2020 dans le contexte de crise sanitaire.

2

2. Les lignes directrices de la Commission européenne complètent ainsi la TCFD en recommandant la publication d’informations relatives à la matérialité socio-environnementale, notamment sur les

impacts positifs et négatifs que l’activité de l’entreprise a sur le climat. Le Règlement européen Sustainable Finance Disclosures Regulation (« Disclosure » ou « SFDR ») prévoit aussi la publication par lesinvestisseurs et les gérants d’actifs d’informations sur les « impacts négatifs des investissements sur les facteurs de durabilité » (adverse sustainability impacts). Le règlement exige en outre lapublication par tous les acteurs financiers de leur politique de prise en compte des risques extra-financiers dès le 10 mars 2021.

3. Rapport commun ACPR–AMF : les engagements climatiques des institutions financières françaises, décembre 2020.

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Un exercice exigeant mais unanimement souligné comme utile. De manière générale, le cadrefrançais offre une base solide pour la gouvernance et la gestion des risques du faitd’exigences règlementaires et prudentielles complétées par des travaux de place. Il prescritégalement des exigences de publication en lien avec le climat au travers des déclarations deperformance extra-financière et de l’article 173. Toutefois, répondre à l’ensemble desrecommandations de la TCFD, qui visent aussi à modifier en profondeur les pratiques, resteun défi pour les institutions financières.

Si la publication d’un reporting TCFD contribue à structurer la démarche climatique desentreprises et à sensibiliser en interne, l’intégration des facteurs climatiques dans la stratégieglobale de l’entreprise reste un défi pour les institutions signataires et à démontrer en dehorsde la fixation d’objectifs commerciaux sur des produits « verts ».

L’exercice de reporting permet d’exposer les enjeux à traiter, les difficultés rencontrées etd’initier une démarche de progrès continu pour les acteurs les plus avancés. Néanmoins,l’objectif de la TCFD de publication d’informations utiles à la décision et permettant decomprendre le risque financier que représente le changement climatique au niveau d’uneinstitution financière n’est à date pas encore atteint et nécessite de poursuivre les efforts,tant au niveau individuel qu’à travers les initiatives de Place.

L’analyse des reportings montre le grand nombre d’outils d’analyse et de gestion du risqueclimatique auxquels s’essayent les institutions financières. Néanmoins, ces outils sont encorerarement intégrés à la gestion des risques des différentes entités avec par exemple des seuilsd’alerte ou limites pouvant avoir un impact sur l’allocation d’actifs ou les décisions definancement, même si les institutions indiquent vouloir aller dans cette direction.

Comme dans d’autres domaines extra-financiers, les rapports TCFD analysés utilisent desmétriques encore très diverses. Si la relative nouveauté de l’exercice n’a pas encore permisune harmonisation, il a toutefois favorisé l’innovation. La transparence sur les démarchesmenées et leurs limites est un facteur déterminant pour faire progresser la maturité despratiques.

Les recommandations de la TCFD invitent à rendre compte de la démarche des institutions financières enmatière d’identification, de gestion et de prise en compte des facteurs climatiques. Au-delà de l’exercicede reporting annuel, ce cadre suppose une évolution des pratiques qui reste confrontée à de nombreuxdéfis.

3

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Introduction 2

Synthèse 3

Méthodologie 5

Partie I – Reporting climat : quelle mise en œuvre des recommandations de la TCFD ? 8

1. Gouvernance 2. Stratégie3. Gestion des risques4. Indicateurs et objectifs

Partie II – Cinq thématiques sur le référentiel TCFD 361. Utilité perçue de la démarche de reporting TCFD

et ses limites2. Analyse par scénarios3. Gestion de l’incertitude4. Discours de la preuve5. Représentativité des informations publiées

Conclusion 49

Annexes 50

4

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Les entités analysées pour cette étude ont étésélectionnées à partir de l’échantillon retenu dans lecadre du rapport conjoint AMF-ACPR sur le suivi desengagements climat (46 institutions regroupant lesplus grands acteurs de la Place) et qui publient desinformations alignées avec les recommandations de laTCFD. Les institutions de l’échantillon dont la maison-mère n’est pas localisée en France ont par ailleurs étéexclues4. 10 acteurs sont donc concernés, dont 9 sontsignataires de la TCFD5.

L’analyse porte sur les rapports rendus publics par ces

acteurs et contenant des informations répondant aux

recommandations de la TCFD. Il s’agit des rapports

publiés en 2020 couvrant l’exercice 2019. Ont ainsi été

étudiés : les déclarations de performance extra-

financière (« DPEF »), les documents d’enregistrement

universels (« DEU »), les rapports dits « Article 173 » et

autres rapports ad hoc (rapport TCFD, rapport Climat,

rapport de transparence PRI, rapport Investissement

responsable, etc.). Pour la suite de l’étude, ces

documents seront mentionnés sous le vocable de «

rapport TCFD ».

L’échantillon final est ainsi composé de troisétablissements bancaires, deux compagnies d’assuranceet cinq sociétés de gestion de portefeuille, couvrant lesactivités suivantes :

Banque AssuranceAsset

managerAsset owner

Amundi

Axa

Axa IM

BNP Paribas

Crédit Agricole S.A

La Banque Postale AM

LYXOR

OFI AM

SCOR SE

Société Générale

TOTAL 4 5 10 5

Cette étude propose une analyse des pratiques de

reporting climatique selon les recommandations du

référentiel TCFD de dix institutions financières

françaises : banque, compagnies d’assurance et

gérants d’actifs. L’objectif est double :

Réaliser un état des lieux des pratiques, en

étudiant la couverture des recommandations

et la pertinence des informations publiées ;

Analyser et contextualiser ces résultats pour

identifier les principales difficultés et

accompagner les acteurs qui souhaitent faire

évoluer leurs pratiques et se conformer à ces

exigences de transparence.

Lien vers les entités signataires de la TCFD

55. Le groupe SCOR SE publie un rapport aligné avec les recommandations de la TCFD mais n’est pas signataire de la TCFD. Au total, à date, 67 entreprises

françaises sont signataires de la TCFD, dont 39 institutions financières.

4. Allianz Holding France, Aviva Investors France, Generali France, HSBC, HSBC Global AM France et Swiss Life Asset Managers France

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Cette évaluation en 3 points est complétée d’une mesurede la couverture des recommandations par l’échantillon,calculée de la manière suivante : [nombre d’acteurscouvrant la recommandation, évalués 1, 2 ou 3] /[nombre d’acteurs concernés par la recommandation]7.

Chacun de ces 49 items a été apprécié sur uneéchelle en 3 points, 1 étant le plus faible, 3 désignantles meilleures pratiques. L’évaluation porte sur ledegré de conformité de l’information publiée avec larecommandation de la TCFD , à l’aide de cinq dessept principes définis par la TCFD et rappelés ci-dessous :

Afin de pouvoir faire une analyse détaillée des

rapports, il a été considéré l’ensemble des

recommandations de la TCFD avec le niveau de

granularité le plus fin. Les 4 piliers de la TCFD

couvrent 11 recommandations, elles-mêmes

précisées en 35 sous-recommandations. La TCFD

prévoit également des recommandations spécifiques

pour 4 métiers du secteur financier : assurance,

banque, gestionnaire d’actifs et investisseurs

institutionnels. C’est l’ensemble des 49 items ainsi

défini par la TCFD pour le secteur financier qui a été

analysé.

Ces 11 recommandations générales et les suppléments sectoriels sont présentés page 7

Enfin, neuf entretiens ont été menés : sept avec desacteurs de l’échantillon et trois avec des membres de laTask Force, un acteur rencontré étant égalementmembre de la Task Force. Ces entretiens, durantlesquels les thématiques de la deuxième partie durapport ont été présentées, ont notamment servi àidentifier les difficultés rencontrées dans la démarche del’analyse des risques climatiques en vue d’unepublication TCFD.

Afin d’objectiver le principe n° 1, une revue de littératurea été faite pour identifier les informations pertinentes,reprenant les lignes directrices sur la publicationd’informations relatives au climat de la Commissioneuropéenne, le rapport ACPR sur la gouvernance et lagestion des risques climatiques des établissementsbancaires, publié au printemps 2020, les critères desInternational Climate Awards, du Climate TransparencyHub6 (CTH) développé par l’ADEME, les précisionsapportées par la TCFD dans le Status Report 2020 publiéfin octobre 2020 et la documentation associée ainsi quesur sa plateforme (TCFD Learning Hub).

Les principes 4 et 7 de la Figure 1 n’ont pas été pris encompte, seuls les rapports 2020 ayant été analysés. Leprincipe n° 5 est abordé en annexe 1 avec lerecensement des indicateurs publiés. Lorsquel’information est manquante ou que la publicationindique que la recommandation n’est pas appliquée,aucune évaluation n’est faite. Les trois niveauxcorrespondent ainsi aux informations suivantes :

Niveau 1• Information générique et peu détaillée• Information ne couvrant que

partiellement la recommandation

Niveau 2• Information complète et qualitative

selon les critères énoncé en figure 1.

Niveau 3 • Bonnes pratiques relevées dans les rapports étudiés, au fur et à mesure de l’analyse ;

• Pratiques confirmes aux recommandations : ACPR, TCFD Learning Hub, CTH, lignes directrices de la Commission européenne.

Figure 2 : critères d’évaluation

67. Pour les recommandations sectorielles applicables aux banques et aux assurances, le nombre d’acteurs concernés est respectivement 4 et 5

Figure 1 : Principles for Effective Disclosure, TCFD Report, 2017

6. Le CTH s’inscrit dans le cadre du projet européen Finance ClimAct. Il s’agit d’un outil d’identification, de suivi et de valorisation des meilleures pratiques de

reporting climat des institutions financières françaises. Il prendra la forme, en janvier 2021, d’une plateforme numérique où seront analysés les rapports selonune grille définie par l’ADEME.

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7

Les recommandations sectorielles portent sur les piliers stratégie, gestion des risques et indicateurs et objectifs.

Gouvernance Stratégie Gestion des risques Indicateurs et objectifs

Décrire la gouvernance de l’organisation relative aux risques et opportunités climatiques.

Décrire les risques et opportunités climatiques avérés et potentiels sur l'entreprise, sa stratégie et sa planification financière, lorsque cela est matériel.

Décrire les processus utilisés par l'organisation pour identifier, évaluer et gérer les risques climatiques.

Publier les indicateurs et objectifs permettant d'évaluer et de gérer les risques et opportunités climatiques matériels.

Recommandations : Recommandations : Recommandations : Recommandations :

a) Décrire la manière dont le conseil d'administration supervise les risques et opportunités liés au changement climatique.

a) Décrire les risques et opportunités identifiés à court, moyen et long terme.

a) Décrire les processus d’identification et d’évaluation des risques climatiques.

a) Publier les indicateurs utilisés pour évaluer les risques et opportunités climatiques dans le cadre de la stratégie d’investissement et du processus de gestion des risques.

b) Décrire le rôle de la direction dans l’évaluation et la gestion des risques liés au changement climatique.

b) Décrire l’impact de ces risques et opportunités sur les activités, la stratégie et la planification financière de l’entreprise.

b) Décrire les processus de gestion des risques climatiques.

b) Publier des indicateurs sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) et risques associés sur les scopes 1et 2, et si pertinent, lescope 3.

c) Décrire la résilience de la stratégie de l’organisation vis-à-vis de différents scénarios, y compris un scénario 2°C ou inférieur.

c) Décrire comment les risques climatiques sont intégrés dans le système de gestion des risques général de l’entreprise.

c) Décrire les objectifs fixés pour gérer les risques et opportunités liés au climat, ainsi que les résultats atteints dans la poursuite de ces objectifs.

Gouvernance Stratégie Gestion des risquesIndicateurs et objectifs

Secteurs a) b) a) b) c) a) b) c) a) b) c)

Banques

Assurance

Asset owner

Asset manager

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Les recommandations relatives à la gestion des risques sont les

plus couvertes par les acteurs étudiés. Ceci témoigne des

efforts actuellement en cours dont font preuve les entités de

l’échantillon pour développer des outils d’analyse et de

gestion du risque climatique, bien que ceux-ci soient encore

peu matures et servent encore largement à un exercice de

reporting. Ce point s’illustre également par le fait que le pilier

stratégie est à la fois le pilier le moins couvert en quantité et

en qualité. Ce pilier, au cœur des enjeux soulevés par la TCFD,

cristallise le plus d’enjeux, mais aussi le plus de difficultés pour

mettre en œuvre une pratique au niveau des attentes de la

TCFD.

Les acteurs les plus avancés transforment cet exercice de

reporting en un outil de pédagogie interne et externe pour

rendre compte des travaux encore exploratoires menés,

restituer les défis rencontrés et le niveau d’aboutissement.

Les principaux enjeux rencontrés par les acteurs, notamment

l’analyse par scénarios, restent la disponibilité et la fiabilité des

données à mobiliser dans les analyses climatiques, mais

également le faible niveau d’opposabilité des méthodologies

actuellement disponibles, génératrices de freins internes. La

poursuite des travaux méthodologiques apparait donc

nécessaires. Plusieurs acteurs se sont ainsi engagés sur ce

sujet par leur contribution à des initiatives internationales ou

de place, y compris dans le cadre de l’exercice pilote

climatique mené par l’ACPR avec un échantillon de banques et

de compagnies d’assurance françaises.

Une meilleure articulation entre les informations des

différents piliers est aussi à rechercher dans la plupart des

communications. Cela permettra de démontrer de manière

plus probante comment les analyses climatiques exposées

irriguent la stratégie globale, les décisions structurantes de

l’entreprise, et in fine, la manière de conduire son activité au

quotidien.

Gouvernance

Stratégie

Gestion des risques

Indicateurs et objectifs

1

Intérêt des recommandations

Cet encadré sert à préciser les principales clés de lecture.

Constats et étude quantitative

Pour faire un état des lieux. Pour chacun des 49 items

constituant les recommandations de la TCFD, 2 données sont

publiées : Le taux de couverture (nombre d’acteurs publiant

une information correspondant à la recommandation) et une

évaluation selon une échelle à 3 points indiquant dans quelle

mesure l’information publiée répond à la recommandation.

Analyse qualitative

Pour comprendre ces résultats. Ces données sont mises en

perspective avec une analyse circonstanciée des chiffres,

explorant les raisons des différences d’évaluation et pointant

les enjeux restants à traiter sur les recommandations.

Pistes de travail

Sur la base des principales difficultés identifiées, l’AMF

suggère des pistes de travail permettant de mieux couvrir les

enjeux clés des recommandations analysées.

Illustrations de bonnes pratiques

En fin de partie, dans une optique de partage des bonnes

pratiques, plusieurs extraits de publications répondant à tout

une partie d’une recommandation de la TCFD sont recensés. 8

Pour chaque pilier défini par la TCFD, 5 points sont précisés :

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Décrire de la gouvernance de l’organisation relative aux risques et opportunités

climatiques.

Décrire la manière

dont le conseil

d'administration

supervise les

risques et

opportunités liés au

climat.

Décrire le rôle de la

direction dans

l’évaluation et la

gestion des risques

liés au climat.

Intérêt de ces recommandations

Comprendre le niveau d’implication précis des instances dirigeantes : comment sont fixées les grandes

orientations stratégiques, quels sont les mécanismes de décisions, comment cascadent-elles dans

toute l’organisation, quels sont les sujets abordés au plus haut niveau et les conclusions apportées ?

233

26

5

54

1

17

2

44

2

Ga1 - Décrire les processus et fréquence d'information

du conseil d'administration et/ou des comités du

conseil sur les enjeux climatiques.

Ga2 - Préciser si le conseil d'administration et/ou les

comités du conseil prennent en compte les enjeux

climatiques lorsqu'ils déterminent les orientations

stratégiques, les principaux plans d'action, les

opérations importantes, les politiques de gestion des

risques, etc.

Ga3 - Expliquer comment le conseil d'administration

suit et supervise les avancées de l'organisation au

regard de des objectifs climatiques qu'elle s'est fixés.

Gb1 - Préciser si l'organisation a attribué des

responsabilités en lien avec les enjeux climatiques à des

postes ou comités de direction, et, le cas échéant, si ces

responsables ou comités rendent compte au conseil

d'administration et si ces responsabilités comprennent

des missions d'évaluation et/ou de gestion des enjeux

climatiques.

Gb2 - Décrire la ou les structure(s) organisationnelle(s)

correspondante(s).

Gb3 - Décrire les processus par lesquels la direction est

informée des enjeux climatiques.

1

9

Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3n = 10

Page 10: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

• Le climat est traité au niveau des intances dirigeantes

qui traitent également des autres questions extra-

financières. Si cette attribution semble logique, la

manière dont le climat est spécifiquement traité par la

comitologie exposée, les questionnements dédiés qu’il

soulève ne sont abordés que par les entités les plus

avancées. Au niveau opérationnel, diverses fonctions

sont intégrées, à des degrés divers en fonction de la

maturité des acteurs (ex : front officers ou fonction

risque).

• L’expertise climatique du conseil d’administration

n’est exposée que par un acteur qui explique en quoi

certains membres sont qualifiés en citant leur

expérience professionnelle passée ou actuelle.

• En particulier, il y a un manque de transparence

notoire sur la manière dont les sujets climat sont

traités par le conseil d’administration sur la majorité

de l’échantillon : sont-ils régulièrement abordés lors

des excercices classiques du conseil ou bien traité à la

marge, de façon plus ponctuelle ? Les DEU précisent

les principaux thèmes de travail du conseil. Les sujets

liés au climat ne figurent dans aucun rapport.

• Les recommandations sur la gouvernance sont

souvent les premières à être prises en considération :

l’initiation d’une démarche d’intégration des risques

et opportunités climatiques commence par la

définition du pilotage du sujet. Cette thématique est

donc couverte, indépendamment du degré de

maturité des acteurs. En revanche, le degré

d’implication des plus hautes instances,

particulièrement du conseil d’administration, vient

distinguer les acteurs les plus avancé sur le sujet.

• Le fort degré d’alignement des institutions sur ces

recommandations peut également s’expliquer par

l’existence de nombreuses guidances sur la

thématique en France, à l’image du code AFEP-

MEDEF auquel se réfèrent explicitement plusieurs

entités de l’échantillon dans leur document

d’enregistrement universel, ou encore les rapports

AMF dédiés à la gouvernance.

10

La gouvernance, un sujet déjà largement couvert par la règlementation et les travaux de place

• Des recommandations couvertes par une grande

partie des acteurs. Toutes les institutions étudiées

décrivent, avec un niveau de détail variable, leur

gouvernance des enjeux climatiques. Huit acteurs sur

les dix mentionnent un ou plusieurs comités du

management en charge des enjeux climatique, six sur

dix pour les comités du conseil.

• Cependant, des efforts à poursuivre sur la

transparence relative à l’implication du conseil

d’administration. En effet, ces recommandations (Ga)

sont moins couvertes que celles sur la responsabilité

du management (Gb) et de façon moins satisfaisante,

avec des informations plus génériques ou partielles.

• Par ailleurs, les entités décrivent mieux les processus

d’information ascendants, c’est-à-dire les remontées

d’informations aux instances dirigeantes (Ga1, Gb1,

Gb3) que les processus descendants (Ga2, Ga3), qui

reflètent les prises de décisions du conseil

d’aministration.

Page 11: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

• Le manque de transparence sur les recommandations

Ga (implication du conseil d’administration) par

rapport à celles touchant au rôle du management

s’explique notamment par le faible niveau

d’information donné sur l’interaction entre les

différentes entités d’un même groupe. Plusieurs

groupes décrivent une gouvernance au niveau de

l’entité consolidante, sans que les interactions avec le

reste du groupe ne soit expliquées. Les schémas de

gouvernance des entités filles sont juxtaposés à la

suite dans le rapport, ne permettant pas de

comprendre le déploiement de cette gouvernance.

• Comprendre comment le conseil d’administration

intègre les risques et opportunités climat lors de

l’exercice de ses fonctions de supervision illustre et

garantit l’intégration ces enjeux dans la stragégie

globale. Aussi, le manque de transparence notable à

ce sujet (en particulier, pour la recommandation Ga2)

est le signe que les entités peinent aujourd’hui à

pleinement intégrer les enjeux climat, encore traités

sous un angle partiel, comme partie de la stratégie

RSE, ou comme sujet de reporting annuel.

Pistes de travail

• Dans la description de la comitologie,distinguer le climat des autres facteurs ESG ;

• Préciser le nombre de séances du conseild’administration au cours desquelles le thèmedu climat a été traité et indiquer le sujet traité ;

• Expliciter la manière dont le conseil superviseles questions climatiques, en précisantnotamment : les indicateurs suivis, la fréquenceet les actions correctives entreprises ;

• Indiquer le niveau d’expertise qu’ont lesmembres du conseil d’administration sur lesthématiques climatiques ;

• Indiquer le cas échéant (i) comment la politiquede rémunération intègre les performances liéesau climat, (ii) les objectifs ainsi fixés et lamanière dont ils découlent de la stratégieclimat et (iii) les conditions d’attributionprévues.

Pour rappel, le Règlement européenSustainable Finance Disclosures (SFDR)8 prévoitla publication d’informations sur la manièredont les politiques de rémunération sontadaptées à l’intégration des risques en matièrede durabilité (article 4).

11

Des enjeux de transparence sur l’implication du conseil d’admnistration

8. Règlement (UE) 2019/2088 du Parlement Européen et du Conseil du 27 novembre 2019 sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le

secteur des services financiers (SFDR) .

Page 12: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Source : AXA, Climate Report 2020, p.8

12

Une présentation détaillée des responsabilités du management et fonctionnement

• Ce schéma synthétique présente les principales responsabilités de chacun de ces comités ou

fonctions, qui sont par la suite détaillées par un texte revenant sur les principaux attendus de la

recommandation. Les liens fonctionnels entre ces comités sont explicités.n° 1

Source : BNP Paribas, Document d’enregistrement universel 2019, p.49

Présentation détaillée des critères extra-financiers dont climatiques dans la rémunération

Ce schéma présente les différents piliers de la rémunération variable de la direction de l’établissement

bancaire. Un texte vient préciser dans le DEU le mécanisme de déblocage de la rémunération et

précise le degré d’atteinte de ces critères sur l’exerice clos.

Les résultats de l’évaluation qiualitative faite par le conseil d’administration sont explicités.

La manière dont ces critères ont été déterminés et leur cohérence avec la stragégie climatique de

l’entreprise ne sont toutefois pas précisés.n° 2

Page 13: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

13

Précisions sur l’organisation opérationnelle

Ce tableau permet au lecteur de comprendre les moyens humains alloués à l’analyse des risques et

opportunités climatiques. Ceci permet également d’illustrer et contextualiser les propos de l’acteur sur

la constitution d’une expertise climat.n° 3

Source : Société Générale, 2020 Climate Disclosure, p.20

Source : BNP Paribas, Document d’enregistrement universel 2019, p.49

Source : Crédit Agricole SA, Document d’enregistrement universel 2019, p. 118.

Vers une première mention de l’expertise du conseil d’administration sur le climat ?

Si l’expertise en matière d’enjeux climatiques des membres du conseil d’administration n’est pas

précisée dans les rapports analysés, plusieurs acteurs détaillent dans la partie dédiée aux compétences

des membres du conseil d’administration dans le document d’enregistrement universel, les

compétences extra-financières pour certains administrateurs, de manière plus ou moins détaillée.

L’expertise du conseil d’administration conditionne sa capacité à appréhender l’ampleur des

changements requis pour atteindre les objectifs fixés par l’Accord de Paris et à exercer son rôle de

supervision sur le sujet climatique ainsi que le pilotage qui en est fait.n° 4

Page 14: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

StratégieDécrire les risques et opportunités climatiques avérés et potentiels sur l'entreprise, sa

stratégie et sa planification financière, lorsque cela est matériel.

Décrire les risques et opportunités identifiés à court, moyen et long terme

Décrire l’impact de ces risques et opportunités sur les activités, la stratégie et la planification financière de l’entreprise.

25

12

4

13

5

73

1

14

Sa1 - Décrire les horizons de temps pertinents à court, moyen etlong termes pour l'entreprise, en tenant compte de la durée devie des actifs ou des infrastructures de l'organisation et du fait

que les problématiques climatiques se manifestent souvent àmoyen et long termes.

70 %

70 %

90 %

Sa2 - Décrire pour chaque horizon de temps (court, moyen etlong termes) les enjeux climatiques qui pourraient avoir unimpact financier matériel pour l'organisation.

Sa3 - Décrire les risques et opportunités climatiques par secteur

et/ou zones géographiques, le cas échéant.

Sb1 - Décrire les impacts des enjeux climatiques sur les activitéset la stratégie de l'organisation, en particulier pour les domainessuivants : produits et services ; chaîne d'approvisionnement

et/ou chaîne de valeur ; actions d'adaptation et d'atténuation duchangement climatique ; investissements dans la recherche &développement ; opérations (en précisant le type d'opérations et

l'emplacement des sites).

Sb2 - Décrire la manière dont les enjeux climatiques sont pris encompte dans le processus de planification financière, de mêmeque les horizons de temps utilisés.

Sb3 - Les informations publiées devraient refléter lesinterdépendances entre les facteurs qui affectent la capacité del'organisation à créer de la valeur au fil du temps.

Les organisations devraient également décrire les impacts desenjeux climatiques sur la planification financière dans lesdomaines suivants : produits et charges d'exploitation ; dépenses

d'investissement et allocation des capitaux ; acquisitions oudésinvestissements ; accès aux capitaux.

100 %

10 %

50 %

Couverture Evaluation

2

32

4Sb4 - Décrire, le cas échéant, les scénarios climatiques pris encompte dans les décisions de l'organisation concernant saplanification stratégique et financière.

90 %

35

Sc1 - Décrire le niveau de résilience de la stratégie del'organisation face aux risques et opportunités climatiques, dansle contexte d'une transition vers une économie bas-carbone,

selon un scénario 2°C ou moins. Préciser :‐ la manière dont les entreprises estiment que leur stratégie

pourrait être affectée par ces risques et opportunités

climatiques ;‐ la manière dont leur stratégie pourrait évoluer pour faire

face à ces éventuels risques et opportunités climatiques ;

‐ les scénarios climatiques et le(s) horizon(s) de tempsassocié(s) étudiés dans ce cadre.

80 %Décrire la résilience de la stratégie de l’organisation vis-à-vis de différents scénarios, y compris un scénario 2°C ou inférieur.

Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3

14

n = 10

Page 15: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Recommandations sectorielles

Assurance

Gestion d’actifs

Sinsurance1 - Les compagnies d'assurance devraient décrire les impacts

potentiels des risques et opportunités climatiques et fournir des données

quantitatives.

Sinsurance2 - Les compagnies d'assurance qui réalisent une analyse par

scénarios sur le périmètre de leurs activités d'assurance devraient publier les

informations suivantes :

• description des scénarios mobilisés, en précisant les paramètres et

hypothèses critiques ainsi que les choix analytiques sous-jacents. En plus

d'un scénario 2°C, les compagnies d'assurance fortement exposées aux

aléas météorologiques devraient utiliser un scénario à plus de 2°C pour

tenir compte des effets physiques du changement climatique ;

• précisions sur les horizons de temps étudiés pour les scénarios y compris

les étapes intermédiaires à court, moyen et long termes.

So/m1 - Les sociétés de gestion de portefeuille et les investisseurs

institutionnels devraient expliquer comment les risques et opportunités

climatiques sont intégrés dans leurs stratégies d'investissement. Ces

éléments peuvent être décrits de manière agrégée pour l'ensemble de leurs

fonds ou stratégies d'investissements ou stratégies d'investissement

individuelles développées sur différentes classes d'actifs.

80 %

Sowner2 - Les investisseurs institutionnels réalisant des analyses par scénario

devraient présenter comment les scénarios climatiques sont utilisés,

notamment pour alimenter les décisions d'investissement pour certains

actifs.

Banque

Sbank1 - Les banques devraient décrire les cas de concentrations

significatives de leurs portefeuilles de crédit aux actifs carbonés.

22

Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3

n = 10

40 % 2

100 % 64

100 % 23

75 % 21

n = 5

n = 4

n = 5

15

n = 5

Page 16: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

• Rares sont les institutions qui définissent précisément

des horizons de temps à court, moyen et long termes en

justifiant leur pertinence au regard de leurs activités

(Sa1). En conséquence, l’évaluation de niveau 1 est

majoritaire.

• De même, les risques identifiés par horizon de temps,

par secteur ou zone géographique (Sa2, Sa3) sont

souvent décrits de manière théorique. Les définitions

des risques de transition et des risques physiques

indiqués par la TCFD sont reprises, mais elles sont

rarement adaptées aux spécificités des différentes

activités des acteurs à un niveau détaillé. A titre

d’illustration, les risques climatiques des clients des

secteurs carbo-intensifs sont généralement décrits,

mais le canal de transmission de la matérialisation d’un

risque climatique chez un client à l’institution financière

est très rarement décrit, et de manière superficielle.

• Il est essentiel de comprendre les processus

d’identification et d’évaluation des risques et

opportunités pour pouvoir interpréter les informations

publiées : comment la matérialité des risques identifiés

est-elle évaluée ? A quelle fréquence ? Y a-t-il un cadre

commun d’analyse pour tous les types de risques ? Or,

la cohérence entre la description des outils

d’identification et d’évaluation des risques

(recommandations A du pilier Gestion des risques) et

les principaux risques et opportunités

(recommandations du pilier Stratégie) reste

majoritairement encore à renforcer. Plusieurs acteurs

décrivent ainsi des risques climatiques sans qu’il ne soit

possible d’évaluer comment ils ont été déterminés. Un

tableau de synthèse mettant en regard ces éléments

peut améliorer la cohérence et la lisibilité de ces

informations. (bonnes pratiques n° 5)

16

Identification des risques et opportunités

• La recommandation « Sb1 » (description des impacts des

facteurs climatiques sur l’activité et la stratégie) donne

une indication de la réponse de l’entreprise face aux

risques physiques, de transition et aux opportunités

climatiques. Le bon niveau de couverture et d’évaluation

s’explique principalement :

(i) par le fait que la recommandation aborde le sujet

des lieux d’implantation de l’entreprise ; l’analyse du

risque physique sur les locaux des institutions est ainsi

souvent abordée ;

(ii) par le volume important d’informations sur les

produits et services développés : gammes

d’investissements, types de contrats d’assurance, etc.

Ceci correspond au traitement des opportunités, ces

produits « verts » répondant souvent à des

engagements pris par les institutions financières

françaises sur des montants de

financements/investissements « verts »10 ;

(iii) par le fait que certains acteurs fournissent aussi des

informations sur les travaux de recherche engagés, par

exemple pour de nouveaux outils d’analyse de risques,

considérés ici comme de la R&D.

• Le manque d’informations faisant le lien entre analyse de

risques et stratégie est aussi particulièrement visible sur

les recommandations touchant à la planification

stratégique, dont les résultats sont assez faibles (Sb2,

Sb3). Il s’agit pour l’organisation d’expliquer comment la

construction des plans stratégiques, d’investissement et

l’exercice budgétaire prennent en compte les facteurs

climatiques. Sont ici couverts les processus (Sb2) et les

résultats (Sb3). Or, très peu d’organisations abordent ces

sujets qui touchent pourtant au cœur de la stratégie

globale des institutions et des recommandations de la

TCFD.

Répercussions sur la stratégie des organisations

Il s’agit du pilier central des recommandations de la TCFD. Ces recommandations aident à démontrer au lecteurcomment une entreprise intègre dans ses processus de décisions stratégiques les risques et opportunités climatiquesqu’elle a su analyser. La recommandation vise à initier une réflexion sur :• l’état des lieux des principaux risques et opportunités permettant au lecteur d’estimer l’exposition d’une entité ;• la réponse apportée par l’entreprise pour faire face à ces enjeux, notamment lors des décisions structurantes

(planification financière, ajustement de la stratégie, plans de développement).

9. Cf. Rapport ACPR-AMF sur le suivi des engagements climatiques des institutions financières françaises, décembre 2020.

Page 17: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

17

Une restitution des analyses de risques peu granulaire

• Une majeure partie des institutions financières

mobilisent des scénarios avec cependant des niveaux

très variables de précision sur :

o la construction et les hypothèses des scénarios ;

o sur les raisons qui expliquent le choix du (des)

scénarios ;

o sur leur usage final réel, en particulier leur prise

en compte dans la stratégie. Les organisations

ayant fait preuve de transparence sur ces trois

éléments, qu’elles aient une utilisation avancée

ou exploratoire de ces scénarios, ont obtenu les

meilleurs scores (Sb4, Sc1).

• On note par ailleurs une grande diversité des

scénarios utilisés. Les rapports mêlent

indistinctement différentes natures de scénarios :

modèles climatiques, scénarios de trajectoire du

forçage radiatif (« representative concentration

pathway » ou RCP) définis par le Groupe d'experts

intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC),

ou scénarios de transition. Les différences et

complémentarités sont exposées uniquement par les

acteurs les plus avancés. Les plus communément cités

sont les RCP du GIEC et les scénarios de transition de

l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) dédiés au

secteur de l’énergie. Ces derniers ont émergé comme

références et sont largement adoptés au niveau

mondial.

• Un nombre relativement important d’institutions

financières proposent une réflexion sur le niveau de

résilience de leurs activités dans le contexte d’une

transition bas-carbone (Sc1), mais ces analyses, très

souvent exploratoires (usage d’outils prospectifs en

développement), ne couvrent qu’une partie des

activités ou bien sont présentées à un niveau trop

générique, y compris sur les limites actuelles qui

peuvent être rencontrées dans cet exercice délicat.

• On note en particulier que ces analyses couvrent

beaucoup plus les activités d’investissement (gestion

d’actifs, Sowner2) que les activités d’assurance

(Sinsurance2) ou bancaires (Sbank1).

• 3 asset owners indiquent prendre en compte les

capacités ESG des gérants d’actifs dans les critères de

sélection et dans la supervision de ces tiers par leurs

directions des investissements.

Analyse par scénarios et stratégie

• La description des risques (Sa3) aborde peu la

répartition géographique et est plus souvent traitée

sous l’angle sectoriel uniquement. Ainsi, la

description par zone géographique des risques de

transition et physiques dans les activités de

financement, d’investissement ou d’assurance reste

le plus souvent partielle - un à deux exemples sont

décrits - ou à un niveau générique illustré avec des

cartes non exploitables mais permettant d’attester de

travaux internes. De fait, les activités d’assurance

pour lesquelles ces découpages géographiques sont

particulièrement pertinents sont sous-représentées

dans les rapports analysés, certains grands groupes

ne fournissant pas d’information précise sur ce

périmètre.

• La transparence sur les processus et outils mobilisés

pour identifier et évaluer les principaux facteurs de

risques et opportunités pour l’organisation est

essentielle pour évaluer la robustesse des

informations publiées et pouvoir ainsi interpréter ces

résultats. Par exemple, certaines organisations

expliquent qu’elles ont mis en place des processus

d’analyse différents pour chaque type de risques

(équipes mobilisées, fréquences des analyses, outils

utilisés). Il est alors intéressant de comprendre

comment ces analyses sont consolidées à l’échelle de

l’organisation et comment les équipes se

coordonnent pour cet exercice de reporting plus

général.

La question climatique n’est pas explicitement

distinguée. Les scores plus faibles sont ceux obtenus

par les groupes diversifiés, dont la distinction entre

l’asset manager interne et l’investisseur

institutionnel n’est généralement pas détaillée. Seul

un acteur établit clairement ces distinctions. En

conséquence, aucun asset owner n’aborde la

question des mandats et d’éventuels critères liés au

climat qui pourraient y figurer.

Page 18: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

18

Analyse par scénarios et résilience

Plus de détails à ce propos sont exposé dans la

partie Thématique n°2 sur l’analyse par scénarios

• Durant cette phase d’appropriation et

d’apprentissage, certaines organisations préfèrent

communiquer sur des informations plus factuelles

telles que les produits financiers développés pour

contribuer et capter les opportunités liées à la

transition. Ceci explique en partie pourquoi le lien

entre identification des risques et opportunités et

stratégie est plus souvent fait sur cette dernière

dimension, bien qu’il pourrait être mieux explicité. En

effet, les informations sur les opportunités se limitent

souvent à l’effort commercial à apporter sur un

montant de produits « verts », sans que le lecteur ne

soit en mesure de comprendre l’ambition visée, le

niveau d’efforts impliqué et le lien avec les analyses

prospectives éventuellement menées.

L’analyse de l’usage des scénarios fait l’objet d’une section dédiée (cf. Thématique n°2 sur l’analyse par scénarios.

Une prise en compte des facteurs climatiques dans les décisions structurantes des institutions encore superficielle

• Les constats sur le manque d’information faisant le lien

entre les risques et opportunités climatiques identifiés,

leur impact sur la stratégie et leurs répercussions sur

les activités soulignent une problématique plus

générale : le manque de connectivité entre

l’information financière et l’information extra-

financière sur le climat. Cette connexion, qui est

l’horizon visé par la TCFD, se heurte aux limites des

outils aujourd’hui à disposition des acteurs. Le manque

de robustesse unanimement constaté n’invite pas les

acteurs à pleinement considérer ces résultats. Ce cadre

d’analyse encore en consolidation peut parfois nourrir

des réticences internes sur ce type de réflexions

prospectives à horizon 2050, ou bien des difficultés à la

diffusion de ces analyses.

• Adapter la table10 des risques,

opportunités et impacts proposée par la

TCFD aux spécificités des activités et du

modèle d’affaires des entités, en lien avec

leurs expositions géographiques et

sectorielles.

• Clarifier la cohérence de ces risques et

opportunités avec les processus décrits

dans le pilier « Gestion des risques »

• L’analyse par scenarios et a fortiori les

études prospectives sur la résilience du

modèle d’affaires reposent aujourd’hui

sur des méthodologies en

développement, avec des degrés

d’incertitudes importants sur les résultats.

Il est donc essentiel de faire preuve de

transparence sur les limites de ces

analyses, et plus encore, sur leur

utilisation réelle vis-à-vis des décisions

stratégiques.

10. La TCFD met à disposition des entreprises une table des risques et opportunités :

https://www.tcfdhub.org/Downloads/pdfs/E08%20-%20Table%201%20&%202.pdf

Page 19: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Source : Société Générale, 2020 Climate Disclosure Report, p.29Source : SCOR SE, 2019 Sustainable Investment Report, p.15

19

Un tableau de synthèse pour présenter les risques et opportunités, leurs impacts et les processus d’analyse

Afin de mettre en regard les risques et opportunités avec leurs impacts sur les activités, les processus et les

outils développés pour mener ces analyses, il peut être utile de publier un tableau synthétique comprenant

par exemple les éléments suivants, correspondant à diverses recommandations de la TCFD :

Il est alors nécessaire d’accompagner un tel tableau de commentaires, pour expliquer le choix des horizons

de temps, détailler les processus d’analyse mentionnés ou justifier le périmètre d’application. Ce tableau

permet de créer de la cohérence dans le rapport TCFD et facilite grandement la lisibilité des informations

publiées.

Plusieurs institutions proposent des tableaux qui s’en approchent : BNP, SCOR, Société Générale. les canaux

de transmission des risques ne sont toutefois pas explicités. Certains proposent également d’ajouter à ce

tableau une colonne « gestion des risques » qui peut être très utile pour faire le pont avec les

recommandations du pilier correspondant.

Risques et

opportunités

Périmètre d’activité concerné

(entité concernée en précisant

part du CA, part des actifs sous

gestion,…)

Horizon(s)

de temps

pertinent(s)

Impacts sur l’activité

(description,

éventuellement

hiérarchisation)

Processus d’analyse

(outils et équipes

mobilisés, fréquence)

n° 5

Exemple 3 :

Mise en cohérence entre les risques identifiés,les horizons de temps et les processusd’identification des risques (indicateurs)

Exemple 1 : Exemple 2 :

Source : LYXOR, Climate Report 2019, p.24

Page 20: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Source : Royal Bank of Canada, Task Force on Climate-related Financial Disclosures Report 2019, pp. 10 et 16

20

Synthèse de l’exposition aux risques climatiques

Bien que non inclus dans l’échantillon, cet exemple identifié par la TCFD dans le rapport de la Royal Bank of

Canada permet d’offrir une autre illustration de bonne pratique en lien avec la recommandation Sbank1 sur

l’exposition aux actifs carbonés.n° 6

Précisions sur la gestion sous mandat et différences

entre asset management et asset owner

Dans l’exemple ci-contre, l’organisation explicite la séparation

entre son activité d’asset owner et son activité d’asset

management. Les rôles et attributions de chacune des entités

sont expliqués, et une mention des thématiques ESG dans le

processus de sélection de gérant externes est faite. Toutefois,

la question plus spécifique de l’intégration de critères

climatiques dans les mandats n’est pas précisée.

n° 7

Source : SCOR SE, 2019 Sustainable Investment Report, p.11

Page 21: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

• Il y a un manque de cohérence, déjà soulevé

dans les constats du pilier Stratégie, entre la

description des risques et opportunités

publiée (par secteur, par horizon de temps :

Sa2, Sa3) et les processus d’analyse et

d’évaluation des risques exposés dans les

rapports.

Gestion des risquesDécrire les processus utilisés par l'organisation pour identifier, évaluer et gérer

les risques climatiques.

Intérêt de ces

recommandations

Ce pilier permet de comprendre comment les

organisations analysent puis gèrent et intègrent les

risques : c’est le pendant opérationnel du pilier

stratégie. Les recommandations mettent en effet

l’accent sur la description des processus et outils

d’analyse et de gestion. Ce niveau d’information

permet d’évaluer précisément l’adéquation entre le

niveau d’exposition au risque présenté avec le pilier

précédent et les mécanismes mis au point par

l’organisation pour y faire face. L’enjeu clé de ce pilier

porte sur l’évaluation de la matérialité financière des

risques et opportunités.

3

Décrire les processus d’identification et d’évaluation des risques climatiques.

Décrire les processus de gestion des risques climatiques.

23

5

23

5

25

3

244

32

3

Ra0 - Décrire les processus utilisés pour déterminer les risques

et opportunités qui peuvent avoir un impact financier matériel

pour l'organisation.

Ra1 – Expliquer comment l'organisation détermine l’importance

relative des risques climatiques par rapport aux autres risques.

Décrire également les processus mis en place pour hiérarchiser

les risques climatiques entre eux, en décrivant l'analyse de

matérialité réalisée. Dans ce cadre, l'organisation peut préciser :

(i) les processus d'évaluation de l'importance et du périmètre

des risques climatiques, (ii) la terminologie des risques utilisée

et les éventuelles références à des cadres de classification des

risques existants.

Ra2 - Indiquer si l'organisation prend en compte les risquesréglementaires actuels et émergeants en matière de climat (parexemple, les limites d'émissions).

Rb1 - Décrire les processus de gestion des risques climatiques, en

précisant comment les décisions de mitigation, transfert,

acceptation ou contrôle de ces risques sont prises. Le cas

échéant, les risques présentés dans les tableaux 1 et 2 des

annexes des recommandations TCFD devraient être pris en

compte.

Rc1- Décrire la manière dont les processus d’identification,

d’évaluation et de gestion des risques climatiques sont intégrés

dans le dispositif de gestion des risques de l’entreprise.Intégration dans le dispositif de gestion des risques.

Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3

21

Processus d’identification et de hiérarchisation des risques

n = 10

Page 22: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Recommandations sectorielles

Rinsurance1 - Les compagnies d'assurance devraient décrire - par zone

géographique, par segment d'activités ou de produits - les processus mis en place

pour identifier et évaluer les risques climatiques sur leurs portefeuilles

d'assurance/réassurance (risques physiques, de transition et risques de

responsabilité).

Rinsurance2 - Les compagnies d'assurance devraient décrire les principaux outils et

instruments (tels que les modèles de risques) qu'elles mobilisent dans la gestion

des risques climatiques en lien avec le développement de produits et la

tarification.

Rinsurance3 - Les compagnies d'assurance devraient également décrire l'ensemble

des événements climatiques pris en compte et comment sont gérés les risques

consécutifs à une augmentation de la fréquence et de l'intensité des aléas

climatiques.

Rmanager1 - Les sociétés de gestion de portefeuille devraient décrire les processus

d'identification et d'évaluation des risques et opportunités climatiques mis en

place pour chaque produit ou stratégie d'investissement. Les ressources et outils

mobilisés peuvent être précisés.

Rowner3 - Les investisseurs institutionnels devraient décrire le positionnement de

leur portefeuille total au regard de la transition énergétique bas-carbone

(approvisionnement, production, utilisation). Des précisions sur la manière dont

les acteurs gèrent activement le positionnement de leurs portefeuilles par

rapport à cette transition peuvent notamment être apportées.

Rbank1 - Les banques devraient se référer aux catégories usuelles de risques du

secteur bancaire pour définir leurs risques climatiques : risque de crédit, risque de

marché, risque de liquidité et risques opérationnels.

Rbank2 - Les banques devraient indiquer si elles utilisent des nomenclatures de

risques existantes (par exemple, le Enhanced Disclosure Task Force’s framework

for defining “Top and Emerging Risks”).

n = 10

n = 5

n = 4

Ro/m4 - Les investisseurs institutionnels et les sociétés de gestion de portefeuille

devraient décrire, lorsque cela est pertinent, leurs activités d'engagement

climatique avec les entreprises visant à améliorer la publication d'information et

des pratiques mises en place, afin d'améliorer la disponibilité des données et

faciliter l'évaluation des risques climatiques par les investisseurs.

Rmanager2 - Les sociétés de gestion de portefeuille devraient décrire les processus

de gestion des risques climatiques matériels mis en place au niveau de chaque

produit ou stratégie d'investissement.

23

244

12

7

12

5

3

12

n = 10

n = 10

n = 5

2

111

Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3

12

22

n = 5

n = 5

n = 4

Page 23: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

• Le taux de couverture des recommandations touchant à la

description des processus d’analyse des risques est assez

élevé. Le sujet de la gouvernance des risques chez les

institutions financières est également largement couvert

par des cadres prudentiels et règlementaires exigeants.

Cependant, une partie importante des informations

publiées restent au niveau 1, parce que les critères

d’évaluation des risques ne sont pas nombreux,

insuffisamment précis ou parce que leur choix n’est (très

souvent) pas argumenté.

• Par ailleurs, peu d’organisations présentent des processus

d’analyse des risques conduisant à une évaluation

d’impact financier pour l’entreprise (quantitative ou

qualitative). Or, cette évaluation d’impact est l’objet

même des recommandations Ra0 et Ra1. Il s’agit

notamment d’expliquer comment la matérialité financière

des risques et opportunités est analysée.

• En conséquence, seule une minorité d’acteurs décrit leurs

méthodes de hiérarchisation des risques climat (entre eux

ou vis-à-vis d’autres facteurs de risques financiers).

• Dans la lignée du constat réalisé par l’AMF dans son

Rapport 2019 sur la responsabilité sociale, sociétale et

environnementale des sociétés cotées11, les risques de

transition sont plus souvent étudiés que les risques

physiques, notamment du fait d'outils en cours de

développement et/ou mis en place sur un périmètre

d’activité plus réduit.

• Ce constat s’observe surtout au sein des secteurs

bancaires et de la gestion d’actifs, comme le souligne

également un rapport 12 publié en 2019 par l’ACPR sur «

Les groupes bancaires français face au risque climatique ».

Les institutions utilisent les outils d’analyses des risques

physiques, soit au niveau de leurs locaux, soit à l’échelle

de leurs portefeuilles d’actifs immobiliers réels. Certains

l'utilisent plus globalement sur leurs portefeuilles, via un

outil d’analyse agrégé proposé par un prestataire. Certains

assureurs sont quant à eux plus avancés sur l’analyse de

l'exposition actuelle du risque physique, notamment du

fait de leur activité d’assurance dommages.

l’échantillon) et les politiques d’engagement ou de vote

(100% également). Les processus d’intégration ESG

comprenant des critères climatiques sont aussi

beaucoup développés, avec des niveaux de précision

très variables sur ces critères et sur l’utilisation qui en

est faite par les gérants. Leur pertinence par rapport à

la recommandation Rb1 peut ainsi parfois être remise

en question.

Plus généralement, il est relevé que :

• Le lien entre les outils d’analyse de risques présentés

(Ra0) et leur utilité réelle pour la gestion des risques

(impact sur les décisions d’investissement, d’assurance

ou de financement) n’est pas toujours clarifié ou, le cas

échéant, probant. Par exemple, moins de la moitié des

institutions qui mentionnent leurs processus

d’évaluation des risques précisent les seuils

d’exposition à partir desquels des actions sont prises

(acceptation ou transfert de risques,

désinvestissement, suivi, engagement, etc.). Aussi, une

part importante de l’échantillon (40%) est évaluée au

niveau 1. [Cf. bonnes pratiques n° 9]

23

11. AMF, Rapport 2019 sur la responsabilité sociale, sociétale et environnementale des sociétés cotées

https://www.amf-france.org/sites/default/files/2020-02/rapport-2019-sur-la-responsabilite-sociale-societale-et-environnementale-des-societes-cotees_0.pdf

12. ACPR, « Les groupes bancaires français face au risque climatique », 2019.

(https://acpr.banque-france.fr/sites/default/files/medias/documents/as_101_risque_climatique_banques_fr.pdf)

• Il y a également un manque de précisions notable sur

certains processus de gestion des risques. Par exemple,

en quoi le processus de reporting destiné aux gérants,

très souvent mentionné, impacte les décisions de

gestion ? Si des procédures de validation sont exigées

avant d’accepter un certain niveau de risque, comment

et par qui sont-elles arbitrées ? Quelles garanties

donnent les procédures de dialogue avec les émetteurs

vis-à-vis de la diminution de l’exposition aux risques ?

Quelques institutions se distinguent en raison de

leur transparence sur l’utilité des indicateurs pour

la gestion des risques ou pour le degré de

précision sur ces processus. Ce niveau de

transparence, plus que le niveau de sophistication

des processus de gestion, explique le score plus

élevé de certains acteurs [Cf. bonne pratique n°8]

Processus de gestion des risques

• Les processus de gestion des risques les plus souvent

décrits sont les politiques sectorielles classiques, par

exemple les politiques d’exclusion charbon (100% de

l’échantillon

Page 24: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

24

• Seule une partie des acteurs publient des informations

précises sur le système de gouvernance associé à la

gestion des risques, en explicitant par exemple

l’implication des lignes de défense de niveau 1, 2 et 3.

Ces informations sont pourtant utiles pour comprendre

le niveau d’intégration des risques climat dans les

processus de gestion des risques classiques (Rc1). Ainsi,

la moitié des institutions étudiées ne précisent pas ou

peu comment se fait (ou non) cette intégration dans la

gestion des risques globale.

• Par ailleurs, les résultats assez faibles de la

recommandation Rmanager2 (gestion d’actifs) illustrent

assez bien le manque de granularité dans la description

des processus de gestion des risques : très peu

d’institutions décrivent ces processus à l’échelle de

leurs différentes stratégies d’investissements.

• Le manque d’information sur la traduction des

risques en impact financier pour l’organisation

souligne une fois encore le manque de connectivité

entre l’information extra-financière et l’information

financière. Toutefois, des outils de quantification

d’impacts liés aux risques de transition, aux risques

physiques et aux opportunités se développent et une

partie non négligeable de l’échantillon est en train de

les expérimenter, souvent pour la première fois à

l’occasion de l’exercice de reporting climat 2020. La

restitution claire et transparente de l’avancement de

ces démarches, mêmes expérimentales lorsqu’elle

concerne un large périmètre, expliquent que certains

acteurs aient obtenu des scores de niveau 2 ou 3.

• Ces analyses sont toutefois complexes et les

organisations font majoritairement appel à des outils

de prestataires, avec un coût d’entrée relativement

important, et avec un niveau de maîtrise des

méthodologies utilisées variable. En effet, si certains

acteurs se sont appropriés les hypothèses sous-

jacentes et en ont même parfois fait un critère

important pour le choix du prestataire, d’autres

indiquent l’aspect « boîte noire » de ces

méthodologies.

• Par ailleurs, il y a une marge de progression

importante concernant la transparence des

processus de hiérarchisation des risques, ce qui n’est

pas sans lien avec les éléments de contexte apportés

ci-dessus. En effet, cette démarche de priorisation

nécessite de rendre plus visible le lien entre risques,

opportunités et les impacts financiers, ce qui n’est

pas encore systématique.

Processus d’identification et de hiérarchisation des risques

• Enjeu clé : intégrer l’analyse du risque

climatique dans le processus général de

gestion des risques de l’entité. La publication

doit clairement rendre compte de l’usage qui

est fait (ou non) des méthodes ou indicateurs

exposés, de manière à ce que le lecteur

comprenne le lien entre les processus

d’analyse du risque décrits et l’impact réel sur

les décisions de gestion ;

• Mettre en cohérence les informations

touchant aux risques identifiés et celles

concernant les processus de gestion des

risques mis en place.

Pour rappel, l’article 6 du règlement européen

SFDR rend obligatoire la présentation dans les

informations précontractuelles des modalités

de prise en compte des risques en matière de

durabilité dans la construction du produit, et

les résultats de l’évaluation des « incidences

probables des risques en matière de durabilité

» sur le rendement des produits financiers mis

à disposition des clients.

Page 25: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

25

• Or, une partie des outils présentés, en particulier les

outils prospectifs, sont utilisés à des fins

d’apprentissage, acculturation et de publication

annuelle et non dans la gestion des risques. Dans ce

contexte, il semble nécessaire de faire preuve de

transparence sur l’utilité des outils. [cf. Bonne

pratique n°6]. Par ailleurs, l’avancée des travaux

méthodologiques devrait se traduire par des

progrès dans les futures publications.

• On remarque par ailleurs que les banques et

assurances, dont la gestion des risques constitue le

cœur de métier, sont en moyenne plus en avance

que le reste de l’échantillon sur l’intégration des

enjeux climatiques dans le cadre de la gestion des

risques classique. Les assureurs peuvent ainsi

s’appuyer sur leur expérience plus importante en

matière d’analyse des risques climatiques (modèles

« catnat », par exemple) et sur leurs processus

préexistants de gestion des risques. Toutefois,

l’étude de scénario et l’évaluation des impacts de

long terme posent de nouveaux défis à ces acteurs

qui doivent, tout autant que les autres, adapter

leurs outils et processus au fort degré d’incertitude

qui accompagne ces analyses.

• Enfin, on constate que si la TCFD incorpore des

recommandations liées à l’engagement actionnarial

dans la gestion d’actifs (Ro/m4), notamment pour

pousser les émetteurs à publier des informations

sur le climat utiles à la décision et à modifier leurs

pratiques, le dialogue avec les clients s’observe

aussi largement dans le secteur bancaire ou

assurantiel. L’obtention d’informations sur ce sujet

est parfois intégrée dans le processus de

connaissance client au moment de l’entrée en

relation, ou lors de financements de projets.

Ce point est développé dans la Thématique n°1

sur l’ « utilité utilité perçue de la démarche

du reporting TCFD »

• L’enjeu de la recommandation Rb pour le lecteur est

également de pouvoir comprendre :

o En quoi ces outils alimentent (ou non) les

processus de gestion des risques (transparence

sur l’utilité des outils, et donc leur limites et

portées) ;

o Quelles formes prennent ces processus de

gestion, sont-ils intégrés aux processus de

gestion classiques des risques ? et quels sont

leurs impacts réels sur les décisions (niveau de

précision suffisant pour évaluer la robustesse

des processus).

Processus de gestion des risques

Un nombre important d’outils d’analyse et

d’évaluation des risques sont décrits dans les

rapports. Deux démarches se distinguent :

o Une analyse au niveau macro, débouchant sur

l’identification de risques génériques tels

qu’indiqués par la TCFD dans ses annexes13 (ex :

rentabilité amoindrie de certains secteurs

augmentant le risque de crédit), dont la

mitigation est présumée assurée par les outils

de gestion du risque classique.

o Une analyse au niveau micro, émetteur par

émetteur qui se traduit par un scoring des

entreprises sur le climat, généralement dans le

cadre de la notation ESG qui est réalisée par

ailleurs. La distinction des facteurs de risques

climatiques des facteurs de risques ESG n’est

majoritairement pas faite, ce qui ne permet pas

de comprendre dans quelle mesure le climat est

couvert par l’analyse ESG ou si celle-ci fait l’objet

d’une analyse spécifique de risque. [Cf. bonne

pratique n°8]

o La manière dont chacun de ces processus sont

des réponses (« mitigants ») efficaces face aux

risques climatiques identifiés n’est

généralement pas expliquée, ne permettant pas

de comprendre en quoi ils viennent diminuer le

risque brut.

13. La TCFD met à disposition dans ses annexes une table des risques et opportunités :

https://www.tcfdhub.org/Downloads/pdfs/E08%20-%20Table%201%20&%202.pdf

Page 26: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Source : La Banque Postale AM, Rapport LTE 2020, p.18.

26

Méthodologie d’analyse ESG et gestion des risques climatiques

Un très grand nombre d’acteurs présentent leur méthodologie d’analyse ESG dans leur rapport climat.

Les informations publiées ne sont cependant pas toujours pertinentes vis-à-vis des recommandations

de la TCFD : voici quelques conseils pour décrire cet outil de manière adéquate :

Identifier clairement les critères climats parmi les critères ESG retenus (exemple 1– publication d’un

tableau comprenant l’ensemble des indicateurs climat retenus, par secteur) ;

Expliquer le cas échéant le système de pondération sur ces critères ou les processus d’analyse qui

leur sont spécifiques pour améliorer la lisibilité de l’information : un système de pondération

permet d’identifier précisément les choix d’analyse spécifiques au climat (exemple 2) ;

Expliquer dans quelle mesure cet outil, et en particulier les facteurs climats, sont pris ou non en

compte dans les décisions de gestion, d’investissement ou d’assurance (alimenter la stratégie ou les

processus de gestion des risques) [Cf. bonne pratique n°13] ;

Si la notation ESG est décrite comme un processus de gestion des risques (avec par exemple une

politique d’exclusion ou d’engagement dépendant de la notation), préciser à quels niveaux

d’exposition aux risques climatiques correspondent les seuils fixés.

Lien entre outils d’analyse des risques et

gestion des risques, l’importance de la

transparence sur les déclencheurs

Dans cet exemple, l’utilisation de l’outils

d’analyse « climate vulnerability index » pour

la gestion de risques est précisée, de même

que les seuils ou « déclencheurs » (note sur

l’échelle de l’index).

n° 8

Exemple 1 : précisions sur les critères « climat »

de la note ESG

Source : Société Générale, Climate Disclosure Report p.32

n° 9

Source : La Banque Postale AM, Rapport LTE 2020, p.58.

Exemple 2 : pondération des critères « Transition

Energétique » dans la note ESG

Page 27: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Source : Société Générale, Climate disclosure report 2020, p.31.

27

Restitution d’un essai d’intégration des facteurs climatiques dans les outils de gestion du risque

classique

Calcul de Risk Weighted Assets et d’une Expected Loss analytiques prenant en compte les facteurs

climatiques. Cette synthèse s’accompagne d’un court narratif.n° 10

Source : OFI, Rapport Risque Climat, p.15

Description du processus de

hiérarchisation des risques

climatiques

Ces graphiques permettent de

comprendre comment est

déterminée la matérialité des

risques de transition à l’échelle des

émetteurs et comment ces derniers

sont hiérarchisés. Les composantes

de l’analyse pourraient néanmoins

être plus précisément définies,

notamment sur l’évaluation de la «

gestion des enjeux climatiques »

des émetteurs.n° 11

Page 28: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Source : AXA, Climate Report, p.23

28

Faire preuve de pédagogie

• Exemple 1 : après une partie explicative sur la manière dont est construit un scénario, AXA publie

les résultats de deux indicateurs calculés par un prestataire externe en évaluant, plus ou moins

brièvement, les limitations méthodologiques qui accompagnent ces valeurs. De manière plus

exploratoire, la compagnie d’assurance a testé 4 différentes « mesures de température » sur un

échantillon restreint de 13 émetteurs afin de souligner l’impact important que ces hypothèses ont

sur les résultats finaux.

• Exemple 2 : de même, l’entreprise donne les clés de compréhension au lecteur pour comprendre

les différents facteurs qui viennent influer sur l’exposition au risque physique pour les activités

d’assurance.n° 12

Source : AXA, Climate Report, p.40

Exemple 1 :

Exemple 2 :

Page 29: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Indicateurs & objectifsPublier les indicateurs et objectifs permettant d'évaluer et de gérer les risques et

opportunités climatiques matériels

4

Publier les indicateurs utilisés pour évaluer les risques et opportunités climatiques dans le cadre de la stratégie d’investissement et du processus de gestion des risques.

Publier des indicateurs sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) et risques associés sur les scopes 1et 2, et si pertinent, le scope 3.

73

43

57

8

22

4

Ma1 - Les organisations devraient publier les principauxindicateurs utilisés pour mesurer et gérer les risques liés auchangement climatique. 100 %

70 %

100 %

Ma2 - Les organisations sont encouragées à décrire si etcomment les politiques de rémunération prennent encompte ces indicateurs lorsque les enjeux climatiques sontmatériels.

Ma3 – Les organisations devraient publier leur prix interne ducarbone lorsque cela est pertinent ainsi que des indicateursd'opportunités climatiques, tels que les revenus issus desproduits et services conçus pour une économie bas-carbone.

Mb1 - Publier le Scope 1, le Scope 2 et, si approprié, le Scope3 des émissions de gaz à effet de serre (GES) ainsi que lesrisques associés.

Mb2 - Les émissions de GES devraient être calculées à partirde la méthodologie du GHG Protocol.

90 %

80 %

80 %

2790 %

Mc1 - Décrire les principaux objectifs liés au climat, enprenant en compte les exigences règlementaires à venir, descontraintes de marché, ou d'autres objectifs. Ces autresobjectifs peuvent être : des objectifs financiers, des objectifsd'efficacité, des seuils de tolérance aux sinistres et pertesfinancières, des objectifs d'émissions de GES évitées ou desobjectifs en termes de part verte de chiffre d'affaires.En décrivant leurs objectifs, les organisations devraientinclure les éléments suivants : si l'objectif est en valeurabsolue ou en intensité, les horizons de temps considérés,l'année de référence à partir de laquelle les progrès sontmesurés et les indicateurs utilisés pour évaluer cetteprogression.

90 %Décrire les objectifs fixés pour gérer les risques et opportunités liés au climat, ainsi que les résultats atteints dans la poursuite de ces objectifs

Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3

34Ma4 - Les indicateurs devraient être fournis avec des

données historiques pour permettre une analyse destendances.

70 %

26

2Ma5 - Lorsqu'elles ne sont pas manifestes, les organisationsdevraient fournir une description des méthodologies utiliséespour calculer ou estimer les indicateurs climatiques.

100 %

Mb3 - Les émissions de GES devraient être fournies avec desdonnées historiques pour permettre une analyse destendances.

Mb4 - Lorsqu'elles ne sont pas manifestes, les organisationsdevraient fournir une description des méthodologies utiliséespour calculer ou estimer les émissions de GES..

28

333

29

n = 10

Page 30: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Recommandations sectorielles

Minsurance1 - Les compagnies d'assurance devraient fournir l'exposition

cumulée aux risques de catastrophes liées aux intempéries sur leurs activités

immobilières (c'est-à-dire les pertes annuelles cumulées attendues des

catastrophes liées aux intempéries) par juridiction concernée.

Mbank1 - Les banques devraient publier les indicateurs utilisés pour évaluer

les impacts des risques climatiques (risques physiques et risques de

transition) à court, moyen et long terme sur leurs activités de financement et

toute autre activité d'intermédiation financière.

Ces indicateurs peuvent porter sur les expositions de crédit, les actions et

dettes détenues, les positions de trading et être donnés en fonction : des

secteurs, des zones géographiques, des qualités de crédit, des durées

moyennes des prêts.

Mbank2 - Les banques devraient publier la part et le volume d'actifs carbonés

dans leurs portefeuilles de même que le montant des prêts et autres

activités de financement relatives aux opportunités climatiques.

1

11

3

Mo/m1 - Les investisseurs institutionnels et les sociétés de gestion de

portefeuille devraient publier l'intensité carbone moyenne pondérée de leur

portefeuille pour chaque fond ou stratégie d'investissement, lorsque les

données sont disponibles ou peuvent être raisonnablement estimées.

Mo/m2 - Les investisseurs institutionnels et les sociétés de gestion de

portefeuille devraient indiquer les indicateurs pris en compte dans les

décisions d'investissement ou le suivi.

Mo/m3 - Les investisseurs institutionnels et les sociétés de gestion de

portefeuille devraient décrire les indicateurs utilisés pour évaluer les risques

et opportunités climatiques à l'échelle de chaque produit ou stratégie

d'investissement. Lorsque cela est pertinent, les organisations peuvent

préciser comment ces indicateurs ont évolué au cours du temps.

11

11

7

11

6

Niveau 1 Niveau 2 Niveau 3

n = 5

n = 10

n = 4

30

n = 10

n = 10

n = 4

Page 31: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

• Les rapports donnent un bon niveau d’information sur les

mesures d’émissions de gaz à effet de serre (GES) (Mb1). Si

une partie seulement des institutions (6/10) publient dans

leur rapport TCFD leurs scopes 1 et 2, et leur scope 3 lié aux

opérations (déplacement des salariés, bâtiments, etc.), elles

sont plus nombreuses (8/10) à publier des informations sur

les émissions carbone liées à leurs portefeuilles de

financement ou d’investissement (émissions en valeur

absolue, empreinte ou intensité carbone du portefeuille,

etc.). Sur ces 8 acteurs, deux prennent en compte

le scope 1 et 2 des entreprises en portefeuille, et 6

prennent en compte les scopes 1,2 et 3. En revanche, seuls

deux acteurs sur 10 publie avec suffisamment de précision

l’indicateur spécifiquement demandé par la TCFD,

l’intensité carbone moyenne pondérée du portefeuille

(Mo/m 1).

Ces indicateurs et leurs méthodologies sont présentés

en annexe 2.

• Dans l’ensemble, lorsque des précisions sont nécessaires

pour comprendre la construction des indicateurs, le niveau

de publication sur les méthodologies est plutôt bon (Ma5 :

majorité de niveau 2 et 3).

• L’étude des rapports climat a mis au jour la très grande

diversité des indicateurs et méthodologies utilisés : des

indicateurs de type historique ou prospectif, mesurant des

risques (exposition) ou des degrés d’alignement

(température du portefeuille).

Un panorama des indicateurs de performance

publiés par les institutions étudiées est présenté en

annexe 1.

• La plupart des acteurs étudiés (8/10) mobilisent des

indicateurs prospectifs, le plus souvent des outils proposés

par des prestataires (« Climate VaR » de Carbon Delta,

« température du portefeuille » de différents prestataires,

« PACTA » de 2° Investing Initiative) ou bien des outils

propriétaires (« Climate Vulnerability Index »,

méthodologie « P9XCA » pour le calcul d’empreinte

carbone sur des portefeuilles de financement, avec

application de différents prix du carbone).

• En revanche, la publication de données historiques sur 3

ans n’est encore que peu suivie par les institutions

financières étudiées, tous indicateurs confondus (Ma, Mb).

• Les rapports contiennent par ailleurs peu d’informations

sur l’utilité des indicateurs mobilisés.rs

Encore trop peu d’acteurs expliquent et justifient

l’utilité des indicateurs et leurs limites. La

démonstration d’un pilotage interne des risques et

opportunités climat n’est majoritairement pas faite,

hormis sur les produits « verts ». En revanche, ces

indicateurs sont mobilisés dans le cadre de ces

reportings annuels pour rendre compte des actions de

l’année. Les différents usages faits ne sont pas tous

explicités : communication externe, interne, dialogue

avec les entreprises (engagement), impact dans les

décisions d’allocation.

Ce point est développé dans la partie

Thématique n°1 « Utilité perçue de la

démarche de reporting TCFD et ses limites ».

• Dans l’ensemble, peu d’indicateurs spécifiques aux

activités d’assurance sont publiés comparés aux

secteur de la gestion d’actifs (Minsurance1).

31

Indicateurs

• La grande majorité des acteurs publie des objectifs

climatiques, plus ou moins nombreux (de 3 à plus de 7

objectifs). Ces objectifs prennent plusieurs formes :

réduction de l’exposition aux secteurs carbo-intensifs,

objectifs de décarbonation et d’alignement, produits «

verts », amélioration des systèmes de mesure (par

exemple, augmenter le périmètre des actifs évalués),

ou encore vis-à-vis de leur participation à des travaux

de place sur des développements méthodologiques.

• Cependant, seule une partie des acteurs publie des

objectifs à la fois spécifiques, mesurables et

temporellement définis. De plus, le lecteur n’est pas

toujours en mesure de comprendre comment les

objectifs publiés se justifient au regard des analyses de

risques et d’opportunités réalisées par les

organisations. Aussi, un tiers de l’échantillon est évalué

au niveau 1.

• Par ailleurs, il y a assez peu d’informations sur le

pilotage de ces objectifs, pourtant essentiels pour

comprendre la répercussion de ces objectifs sur le

fonctionnement des organisations : indicateurs

associés, système de gouvernance, objectifs

intermédiaires, mécanismes de réévaluation. Ainsi,

plusieurs objectifs de long terme (2030, 2050) sont

fixés sans préciser de cibles intermédiaires.

Objectifs

Les recommandations du pilier « indicateurs et objectifs » permettent au lecteur de comprendre comment les organisationpilotent le déploiement de leur stratégie et l’atteinte de leurs objectifs.

Page 32: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

• Les indicateurs mesurant les émissions de gaz à effet

de serre sont relativement bien traités en raison de la

maturité des acteurs sur ce sujet, en partie due à

l’obligation de reporting, avec l’article 173, sur les

émissions significatives.

• Publication de données historiques : un certain

nombre d’indicateurs sont publiés pour la première

fois par les organisations qui expérimentent des outils

de mesure. Avec leur développement, les

informations communiquées sur ces mesures

pourraient se multiplier, et les pratiques gagner en

maturité à condition d’être restituées avec

transparence sur les hypothèses prises. Cependant,

en raison de l’instabilité des méthodologies sur

certains outils d’analyse complexes, il est difficile de

garantir la comparabilité des données dans le temps.

Il est alors nécessaire, a minima, de présenter les

évolutions méthodologiques d’une année à l’autre et

d’aider le lecteur à interpréter les variations dans les

résultats. Certains acteurs ont d’ailleurs fait le choix

de publier des indicateurs prospectifs en valeur

relative pour faciliter la lecture comparative des

résultats en cas de changement méthodologique.

• Les indicateurs prospectifs, de plus en plus utilisés par

les organisations, posent un certain nombre de défis

qui peuvent expliquer la prudence des institutions

vis-à-vis de la publication et de l’utilisation en interne

des résultats. Dans une récente note sur les

indicateurs prospectifs accompagnant une

consultation

32

• D’une manière générale, les indicateurs choisis par

les institutions financières sont principalement axés

sur des analyses au niveau des portefeuilles (montant

des investissements, alignement des portefeuilles,

exposition des portefeuilles) et évaluent bien moins

souvent des impacts financiers au niveau de l’entité

dans son ensemble (toutes activités confondues).

Des éléments d’analyse complémentaires sont

donnés dans la Thématique n° 5 sur la

Représentativité des informations publiées

14. https://www.fsb.org/wp-content/uploads/P291020-4.pdf

consultation sur ce sujet à l’occasion de la sortie du

Status Report 202014, la TCFD fait état des difficultés

liées à ces indicateurs, qui concernent aussi bien leur

construction que leur utilisation.

Nous reprenons certains de ces éléments ci-dessous :

o Le manque de données (nombreux acteurs en

font mention, notamment sur les données

d’émissions de GES scope 3 des entreprises en

portefeuille) ;

o La complexité des calculs, avec par conséquent

un coût d’entrée important pour les

organisations (recours à des prestataires mais

aussi, temps nécessaire pour s’approprier

l’outil). Cette limite se combine à l’effet « boîte

noire » des méthodologies de prestataires

perçu par certaines organisations interrogées ;

o La gestion des incertitudes, en raison du

recours à des scénarios mais aussi à cause des

choix méthodologiques important) ;

o Enfin, le périmètres d’application restreint à

certains secteurs (manque de données, de

méthodologies applicables) ou certaines

activités (outils plus avancés du côté des

investisseurs que du côté des assureurs).

Ces éléments sont traités plus dans le détail

dans la partie Thématique n° 2 « Analyse par

scénarios ».

• Le niveau de développement actuel de l’analyse des

risques peut ainsi expliquer le manque

d’harmonisation entre les indicateurs publiés par les

organisations. Aussi, tous les acteurs appellent de

leurs vœux une convergence. Certains mettent ainsi

en avant les travaux de place et des initiatives

auxquelles ils participent comme étant un moyen

pertinent pour y aboutir (United Nations-convened Net

Zero Asset Owner Alliance (UN NZAOA), Banques de

Katowice, Science Based Targets Initiative (SBTi)).

Page 33: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

• Pour autant, ces indicateurs, même en développement,

peuvent être d’une grande utilité pour le lecteur qui

souhaite évaluer le niveau d’avancement de l’organisation, à

condition d’être transparent sur :

o les méthodologies, les hypothèses, les limites des outils ;

o l’utilisation qui est faite des résultats au moment de

l’exercice ainsi que l’utilisation souhaitée à terme. Cela

permet au lecteur de se faire une idée du niveau

d’avancement de l’institution et diminue les risques de

surinterprétation des résultats.

Or, ce niveau de transparence n’est pas encore

atteint, en particulier concernant l’utilisation des

indicateurs vis-à-vis de la stratégie et avec la gestion

des risques. Certains acteurs se distinguent toutefois

sur ce point [Cf. bonne pratique n°13]

• Certaines institutions mentionnent dans leur rapport

des indicateurs de performance dont ils ne publient

pas les résultats, par exemple parce que ces

données sont sensibles ou parce que l’organisation

n’est pas à l’aise avec l’idée de partager des données

trop incertaines et risquer une mauvaise

interprétation de la part des lecteurs. Dans ce cas, il

peut néanmoins être intéressant pour le lecteur

d’avoir des éléments précis sur la méthodologie et

l’utilisation de ces indicateurs (en particulier s’il

s’agit d’outils d’analyse complexes), car même sans

les résultats ou avec des résultats partiels, cela

permet d’attester des avancées des acteurs et

rendre compte du travail fourni.

• Concernant le manque apparent d’indicateurs pour

les activités d’assurance, il semble que le secteur

soit moins mature dans le développement d’outils

d’analyse prospectifs ou dans la mesure de

l’empreinte carbone. Cela est dû, d’une part, à un

niveau de complexité important lié à la nécessaire

granularité des mesures (ce sont, par exemple,

uniquement certaines causes de dommages qui sont

assurées) mais cela est aussi lié à la dynamique de

transformation plus lente des portefeuilles de

souscription, les démarches de désinvestissement

étant plus aisées que celle de non-renouvellement

de contrats d’assurance. Un cadre règlementaire

moins abouti sur les activités d’assurance peut

également contribuer à ce constat (à la différence

de la gestion d’actifs, visée par l’article 173).

Ce point est détaillé dans la Thématique n°5

sur la Représentativité des informations

publiées.

• Enfin, à travers la production et la publication

d’indicateurs et l’expérimentation d’outils d’analyse

innovants, les institutions financières peuvent créer

une demande forte pour certaines informations et

encourager la production de données, notamment

par les entreprises.

33

Pistes de travail

• Préciser les scopes pris en compte dans le calcul de

l’empreinte carbone des portefeuilles.15

• Expliciter les limites méthodologiques des calculs

des indicateurs publiés [Cf. Pistes de travail de la

partie Stratégie]

• Faire un tableau de synthèse des indicateurs publiés,

indiquant a minima le type d’indicateurs, l’unité, le

périmètre couvert et leur définition.

• Expliciter la manière dont ces indicateurs sont pris

en compte, en spécifiant les liens avec les réflexions

stratégiques, la gestion des risques et les décisions

de gestion.

• Justifier le choix des objectifs stratégiques fixés en

faisant le lien avec les processus d’analyse décrits en

définissant, le cas échéant, (i) des échéances, (ii) des

objectifs chiffrés, (iii) en déclinant objectifs long-

terme en objectifs intermédiaires, (iv) les

éventuelles périodes de référence prises en compte.

Pour rappel, le règlement européen SFDR rendra

obligatoire pour les investisseurs et les gérants la

publication d’informations sur leurs politiques

relatives à l’intégration des risques en matière de

durabilité dans leur processus de prise de décision en

matière d’investissement (article 3) ainsi que sur les

politiques de diligence raisonnable en ce qui concerne

les incidences négatives en matière de durabilité des

décisions d’investissement, y compris un reporting sur

des indicateurs clés à définir dans les standards

techniques (article 4).

15. Dans le document de consultation portant sur les projets de standards techniques pour l’application du règlement européen SFDR publié au printemps 2020,

les autorités européennes de supervision ont proposé d’inclure le scope 3 dans les mesures d’empreinte carbone des portefeuilles parmi les indicateurs relatifs aux « incidences négatives en matière de durabilité ».

Page 34: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Source : La Banque Postale AM, rapport LTE 2020, p. 69

34

Discussion sur l’utilité des indicateurs

• La Banque Postale Asset Management et AXA indiquent clairement les indicateurs qui sont utilisés

dans les analyses et ceux qui sont calculés à des fins exploratoires (exemple 1 et 3).

• De même, SCOR SE mentionne explicitement la non intégration de la méthodologie utilisée dans les

décisions d’investissements, mobilisée dans un premier temps à des fins d’appropriation de ces

raisonnements (exemple 2)

« Nous avons calculé des indicateurs pour ce

rapport afin de faire un état des lieux des actions

en faveur du climat. Certains indicateurs sont

déjà intégrés dans la gestion de portefeuille,

comme la politique d’exclusion charbon, et la

note du pilier E pour tous les fonds labellisés.

D’autres ont été calculés de manière ex-post et

ne sont pas pilotés activement dans les décisions

d’investissement, à ce jour. Ces indicateurs nous

permettront d’établir la feuille de route de LBP

AM pour les années à venir. »

“ In 2019, SCOR improved its understanding

of climate change impacts on its invested

assets portfolio by using the 2°Investing

Initiative (2°ii) study “Storm Ahead”. The

results of the study were presented to the

C2SES Committee at Executive and Board

level, improving awareness and generating

in-depth discussions. Given the preliminary

status, it was agreed that this was only

experimental and could not be directly

factored into the investment strategy.”

Source : SCOR SE, 2019 Sustainable Investment Report, p.24

n° 13

Exemple 1 Exemple 2

« Ultimately, and according to this methodology,

AXA’s net “company cost of climate” appears to

be equivalent to an average 10.5% of the

turnover of the companies we invest in. This

would translate into a 3.3% reduction in AXA’s

investment value, which could be described as a

“portfolio cost of climate”1.

[…] Although currently AXA does not leverage this

complex and evolving KPI in its day to day

investment decisions, this metric provides an

insightful of the possible climate-related financial

risks that may be incurred by investors should its

underlying assumptions be suddenly realized »

1 : These figures may not be compared with thosedisclosed in our 2019 Climate report. Here also,methodology changes have occurred, and the1.5°C scenario used this year (in line with ourAOA commitment) is more demanding than the2°C scenario used in 2019.

Exemple 3

Source : AXA, Climate Report 2020, p. 25

Page 35: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Source : Crédit Agricole S.A, Document d’enregistrement universel, p. 92

Source : AXA IM, Article 173, TCFD combined report

35

Présentation synthétique des indicateurs et mise en regard avec les objectifs du groupe

• Un exemple de tableau présentant : la politique du groupe, les indicateurs de performance, des

données sur 3 ans, l’objectif fixé à court terme et le périmètre d’application (exemple 1)

• Un exemple de tableau de synthèse publié en fin de rapport listant l’ensemble des indicateurs

mobilisés dans le rapport, avec un courte description méthodologique (exemple 2)n° 14

Exemple 1

Exemple 2

Page 36: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

2,1

2

36

Thématique n° 1 : utilité perçue de la démarche du reporting TCFD et ses limites

La complexité de la mise en place de pratiques répondant

aux recommandations varie en fonction des

recommandations considérées. Certaines sont aussi jugées

plus utiles pour les acteurs qui s’engagent dans la

démarche, indiquent les acteurs interrogés.

Thématique n° 2 : analyse par scénarios

L’analyse par scénarios est la recommandation sur laquelle

les pratiques sont parmi les moins matures du référentiel

TCFD, et d’une grande hétérogénéité. Ce paragraphe vise

à rendre compte des outils mobilisés et de l’usage qui en

fait.

Thématique n° 3 : gestion de l’incertitude

La TCFD implique la mise en place de cadres d’analyse

prospectifs qui diffèrent des analyses prospectives

habituellement réalisées par les fonctions risques ou

stratégiques des institutions financières, quel que soit le

segmen

Thématique n° 4 : discours de la preuve

La prise en compte du climat par les institutions

financières est encore récente. Les engagements

volontaires sur le sujet se multiplient et la volonté de

se distinguer est forte. Dès lors, il apparaît

particulièrement important que les reportings sur la

TCFD soit probants et que les affirmations soient

justifiées. Les institutions financières adoptent un

niveau de détail variable pour contextualiser et

expliquer les informations fournies dans les reportings

TCFD, ce qui s’explique par différentes raisons

Thématique n° 5 : représentativité des informations publiées

La quantité d’informations TCFD publiée n’est souvent

pas proportionnelle à la matérialité qu’une activité

présente au niveau du groupe. Les activités de gestion

d’actifs sont les mieux couvertes, suivies par les

activités de financement. Les activités d’assurance sont

celles pour lesquelles les informations sont les plus

parcellaires.

segment d’activité. Les outils mobilisés dans ce cadre

ne sont pas encore matures et s’accompagnent

d’hypothèses fortes et de limites parfois importantes.

Dès lors, comment composer avec cette incertitude et

prendre des décisions en s’appuyant sur ces outils ?

Comment en rendre compte ?

De l’analyse des rapports et des entretiens, 5 thématiquestransverses émergent. Elles permettent de contextualiserles résultats présentés dans le premier chapitre enexplicitant les choix opérés par les acteurs qui cherchent àrépondre aux recommandations de la TCFD.

Page 37: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Le cadre normé que pose la TCFD est perçu par les

acteurs comme utile et exigeant, à la fois sur les

pratiques et analyses qu’il recouvre et dans les

dynamiques qu’il permet d’enclencher en interne.

La vision transverse de la TCFD impliquant différentes

fonctions dans l’entreprise et visant l’intégration de la

question climatique à la gestion courante a permis de

décloisonner le sujet et d’impliquer plus largement

que les seuls experts climat ou ESG. La publication

d’un rapport public, parfois dans le document

d’enregistrement universel, élargit aussi les fonctions

impliquées (audit, juridique). Ceci s’est accompagné

pour beaucoup d’acteurs par un important effort de

pédagogie et de sensibilisation, notamment de la

direction, mais également des fonctions risques,

conformité, des front officers et des gérants. Les

illustrations données par la TCFD, notamment des

risques et opportunités climatiques ont servi cet

objectif de sensibilisation.

Cet effort nécessaire de pédagogie fait que certains

sujets techniques, tels que les méthodologies

d’analyse prospective et leurs limites principales, ont

été présentées aux dirigeants de certains groupes.

Bien qu’encore non utilisés dans les décisions

d’investissement, un acteur rapporte que des notions

comme celle d’ « implied temperature rise »

(« tempérture de portefeuille ») sont parfois

désormais évoquées en comité d’investissement.

1

37

Le format et le niveau de détail de la TCFD est

appréhendé par les préparateurs des reportings comme

une checklist qui permet de cadrer les principaux points

sur lesquels doivent porter les efforts. Le cadre proposé

est présenté par les acteurs de l’échantillon interrogés

comme une aide importante à la structuration de la

démarche climatique au sein de leur établissement.

Deux piliers sont particulièrement utiles aux acteurs.

Celui sur la gouvernance a permis à plusieurs

organisations de les guider à l’initiation de leur

démarche. L’attribution des rôles et responsabilités en

matière climatique conditionne le dispositif d’analyse et

de gestion des risques et opportunités climat.

L’implication au plus haut niveau incite et permet de

changer de manière profonde l’organisation. Le pilier

Stratégie et le niveau d’ambition élevé de ces

recommandations ont également alimenté les réflexions

internes, en témoignent les efforts fournis pour répondre

aux analyses de scénario qui concentrent l’essentiel des

difficultés. Répondre aux recommandations sur ce pilier

nécessite la mobilisation de l’ensemble des métiers.

Signe de l’importance accordée à ces piliers ; lors de

l’examen des rapports TCFD des émetteurs ou

contreparties, ce sont ces parties qui sont

particulièrement scrutées, indiquent les acteurs

interrogés.

L’exercice de quantification réalisé par les acteurs

dans le cadre de la TCFD permet de poser une

première base pour rendre compte des travaux

menés pour mettre en œuvre la stratégie climat des

institutions. A noter que ces quantifications sont

faites dans une optique de reporting annuel ex post.

Toutefois, les évolutions des différents indicateurs

d’une année à l’autre sont analysées et présentées en

interne, ces analyses n’étant pas systématiquement

rendues publiques.

Page 38: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

La publication d’informations répondant aux

recommandations de la TCFD s’est traduite par une

inflation des communications faites par les

établissements sur les enjeux climatiques et s’est

accompagnée d’un recours croissant aux services de

prestataires proposant divers outils de reporting

climatiques. Dans le même temps, le secteur financier, à

la fois producteur et utilisateur de ces informations,

précise progressivement ses attentes et appelle

davantage d’informations sur ce sujet. On peut parler «

d’appel d’air »16.

Le cadre de la TCFD et les guides d’aide et d’applications

publiés par des initiatives relayées par la Task-Force

favorisent une standardisation des questionnements

climatiques et une comparabilité des informations

publiées. Afin de participer à cette convergence, la

majorité des acteurs ont strictement adopté le plan

préconisé par la TCFD, quand bien même certaines

redondances aient été identifiées. Ce choix ne fait pas

l’unanimité, un seul acteur ayant choisi d’adapter le plan

TCFD pour s’affranchir de certaines redondances (voir ci-

contre).

38

Utilité perçue de la démarche de reporting TCFD et ses limites

Outre les difficultés méthodologiques et de

données mentionnées par ailleurs dans cette

étude, trois enjeux sont identifiés par les

répondants :

• Plusieurs redondances, que l’on retrouve

d’ailleurs dans le chapitre 1, gênent la

fluidité de la restitution, notamment entre

le Pilier Stratégie et celui de la Gestion des

risques, ou encore entre le Pilier Stratégie

et le Pilier Indicateurs en ce qui concerne la

définition des objectifs ;

• Le périmètre couvert par le cadre de la

TCFD est très large, et il est compliqué de

proposer une réponse construite et

complète sur chacune des

recommandations. Le niveau d’avancement

et les difficultés rencontrées différèrent

selon les piliers et les recommandations

considérés, ainsi qu’en fonction des niveaux

de maturités différents des différentes

lignes de métier au sein d’un même groupe.

L’objectif pour les acteurs est alors de

poursuivre la démarche d’amélioration

continue et d’adoption progressive des

recommandations.

• Par ailleurs, un acteur interrogé souligne les

difficultés d’articulation du reporting TCFD

avec les différents reportings

règlementaires, existants ou à venir,

notamment avec le règlement Disclosures,

les futures obligations issues de la révision

de la directive sur le reporting extra-

financier, ainsi qu’avec le règlement

Taxonomie qui prévoit des obligations

spécifiques de reporting pour les

institutions financières.

16. À titre d’illustration le nombre de signataires est passé de 101 en juin 2017 à plus de 1 500 en 2020 (source : TCFD Status

Report 2018 et 2020).

Page 39: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

2

39

L’analyse par scenarios (préconisée par la recommandation

Sc) constitue un élément central des recommandations de

la TCFD qui introduit la dimension prospective avec une

forte intrication avec la stratégie globale de l’entreprise.

Cette préconisation, plus que les autres, se heurte à de

nombreuses difficultés.

Pour rappel, l’analyse par scénarios ne vise pas à « prédire »

quelles seront les conséquences du changement climatique

sur l’environnement et l’économie. Il s’agit de dépeindre

des futurs probables, chacun étant déterminé par de

nombreuses hypothèses, au premier rang desquelles le

scénario de « trajectoire du forçage radiatif » retenu

(representative concentration pathway ou RCP), et les

évolutions socio-économiques envisagées (via les shared

socioeconomic pathways17 (SSP), les integrated assessment

models (IAM)) pour le cas du risque de transition, ainsi que

le rythme de transition considéré (voir les travaux du

NGFS18 et de l’ACPR à ce sujet). L’analyse par scenario

permet entre autres d’évaluer de futurs risques probables

auxquels l’entité sera exposée à court, moyen et long

termes, ainsi que la résilience de sa stratégie en fonction

des différents scénarios retenus. Elle permet également

d’orienter la stratégie long terme en fonction de facteurs

climatiques et de les décliner en objectifs intermédiaires à

court et moyen termes. Ce type d’analyse permet de briser

la « tragédie des horizons » définie par Mark Carney.

L’objectif affiché par de nombreux acteurs consiste bien en

l’intégration de ce type de raisonnement au cœur des

décisions stratégiques, d’allocation ou d’octroi, ainsi qu’aux

processus de gestion des risques.

Si le terme « scénario » est présent dans l’intégralité des

rapports étudiés, l’usage effectif des analyses par scénario

reste cependant encore loin de l’objectif fixé. Cet axe

concentre d’importants travaux de recherche.

Ce nouveau cadre analytique est encore émergeant.

Des superviseurs, des groupes de travail de

l’industrie, des prestataires externes et des acteurs se

saisissent du sujet et élaborent des scénarios. Le

champ de recherche est en évolution rapide et a

connu des innovations importantes ces dernières

années19 . Si de nombreuses méthodologies sont

développées, encore aucune ne fait consensus :

toutes les méthodologies proposées s’accompagnent

d’hypothèses parfois lourdes et se basent sur des

données encore peu fiables ou incomplètes (ex :

scope 3). Ainsi, les résultats obtenus sont dépendants

des hypothèses initiales et divergent, parfois

significativement en fonction de la méthode

retenue20 . Les acteurs sont légitimement réticents à

utiliser ces cadres analytiques pour des décisions

structurantes pour l’entreprise.

L’usage de l’analyse par scenario est également limité

par la couverture sectorielle des outils actuellement

existants. Les secteurs à fort enjeu, c’est-à-dire les

secteurs carbo-intensifs, sont certes couverts, mais

pas tous les secteurs qui composent l’allocation

sectorielle des acteurs.

Outre ces contraintes méthodologiques, les difficultés

d’appropriation, de compréhension et pour la

diffusion de ces travaux ont souvent été évoquées

par les acteurs. La complexité des analyses à mener

et la diversité des informations à considérer rendent

cette démarche très consommatrice de temps et de

personnels qualifiés. Les moyens humains et

financiers à y consacrer limitent ainsi la capacité à

répondre à cette recommandation.

Enfin, plusieurs acteurs ont souligné que l’ampleur

des changements à mener et des transformations

impliquées pour contenir le réchauffement

climatique à 2°C, voire 1,5°C, en 2100 par rapport à

l’ère préindustrielle et exposés dans les scénarios

occasionne parfois des freins en interne, les

changements envisagés étant jugés peu réalistes. Ceci

illustre l’importance du rôle de la pédagogie en

interne sur la question climatique.

19. Il y a peu, seule l’empreinte carbone des portefeuilles de financement ou d’investissement était calculée.

20. Institut Louis Bachelier et I4CE (2020), The Alignment Cookbook – A technical Review of Methodologies Assessing a Portfolio's Alignment with Low-carbon

Trajectories or Temperature Goal.

17. Les SSP ont été élaborés conjointement par des climatologues, des économistes et des équipes de modélisation des systèmes énergétiques. Ils décrivent

cinq récits de développements socio-économiques futurs possibles : scénario de rivalités régionales, de développement durable, de développement alimenté par les énergies fossiles, d’inégalités accrues et un scénario intermédiaire. Ils alimenteront les travaux du GIEC pour son 6ème rapport d’évaluation.

18. https://www.ngfs.net/node/294716

Page 40: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

40

Du fait de ces limitations, les pratiques actuellement

développées ne permettent pas de satisfaire pleinement

aux recommandations de la TCFD. Les scénarios sont

mobilisés via la publication des résultats donnés par les

méthodologies de prestataires externes sur les risques de

transition et risques physiques (voir l’annexe 1 pour leur

recensement, ainsi que des indicateurs publiés). L’objectif

général de la démarche du prestataire est généralement

décrit, le résultat publié, mais à ce stade, il n’est pas

encore mobilisé dans les décisions métier quotidiennes

et/ou stratégiques de l’entreprise. Il s’agit donc d’un

exercice de reporting. Ceci s’illustre également par la

publication annuelle des résultats de ces analyses par

scénario : on peut s’interroger sur la pertinence de faire

tourner annuellement un scénario devant alimenter la

stratégie long terme de l’entreprise.

Une entité a toutefois fait le choix de s’engager

publiquement en adoptant un objectif chiffré sur un de ces

indicateurs à horizon 205021. Une autre entité a pris un

engagement portant sur ses investissements dans le

secteur de la production d’électricité22.

Les acteurs utilisent également les ressources proposées

par les prestataires à des fins de pédagogie interne.

Différentes méthodes sont testées, certains acteurs allant

jusqu’à publier les résultats de plusieurs prestataires ou

différentes analyses d’un même prestataire. Ceci participe

à la montée en compétence de ces acteurs qui cherchent à

identifier les leviers actionnables via chacune de ces

méthodologies et qui les mettent en regard de manière

publique. L’objectif recherché est de se familiariser avec

l’exercice prospectif et s’acculturer en explorant les outils

à disposition. A l’inverse, d’autres acteurs choisissent de

ne se focaliser que sur l’analyse proposée par un

prestataire ou un scénario pour se l’approprier au mieux

en tenant compte des difficultés, toujours dans une

démarche d’apprentissage. Un acteur souligne le fait que

de quantifier les risques et opportunités liés au

changement climatique permet d’objectiver les

discussions sur le climat et de sensibiliser à l’intérêt d’un

cadre d’analyse prospectif.

Les publications et les services des prestataires

ciblent particulièrement l’activité de la gestion

d’actifs, puis les activités de financement. Certains

établissements bancaires ont en sus développé des

outils et cadres de réflexion propres concernant le

risque de transition. Les compagnies d’assurance

abordent principalement le risque physique, via les

modèles « catnat » existants. L’analyse prospective

de la résilience des stratégies des compagnies

d’assurance est par ailleurs principalement abordée

via la capacité à renégocier les primes sur des

horizons courts (1 à 3 ans). Cette capacité à ajuster le

prix est utilisée pour conclure à l’absence de risque

pour ces activités, sans mention du risque

d’acceptabilité que cela pourrait occasionner, ni de

l’impact sur l’assurabilité de certains risques. Une

compagnie d’assurance mentionne également le

dispositif de Solvabilité 2 parmi les différents outils de

gestion du risque climatique. De manière assez

paradoxale, la tragédie des horizons semble encore

être une réalité dans le secteur de l’assurance.

La dimension pédagogique interne se manifeste

également dans le choix du scénario ou du prestataire

retenu (voir ci-après). Seuls les acteurs les plus

avancés l’argumentent en allant plus loin que

l’objectif de limitation visé, mais en évaluant

également les autres paramètres du scénario et des

hypothèses qui le sous-tendent (ex : ampleur du

recours aux technologies de CCUS23). Une justification

étayée permet de rendre compte de la maîtrise et de

la compréhension détaillée du scénario choisi. On

note un écart entre le niveau d’information publiée et

les travaux réalisés : plusieurs acteurs ont établi un

processus de sélection et testé plusieurs scénarios

avant de n’en choisir qu’un. Toutefois, ces

informations ne transparaissent pas dans les

rapports.

Plusieurs acteurs indiquent que leurs politiques

sectorielles et de désinvestissement (sur les dates de

sortie du charbon) sont mises à jour en lien avec les

hypothèses de différents scénarios. En revanche,

d’autres décisions, particulièrement celles portant sur

les opportunités (financements et investissements

« verts »), ne sont pas précisées à l’aide d’analyse

Analyse par scénarios

21. Valeur du Warming Potential des investissements à 1,5°C en 2050.

22. Une valeur maximale de l’intensité carbone du mix électrique des financements et des investissements est fixée. Celle-ci est dérivée du Sustainable Development

Scenario (SDS) de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE).

23. CCUS : carbon capture, utilization and storage.

Page 41: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

41

« verts »), ne sont pas précisées à l’aide d’analyse

prospective. Par exemple, le niveau de « verdissement »

des portefeuilles pour atteindre un objectif de limitation

du réchauffement climatique à 1,5° ou 2° n’est jamais

précisé. Les engagements publics de montants de

produits verts, voire ESG ou ISR dans certains cas, ne

semblent pas découler des résultats des différentes

méthodes prospectives développées en interne ou par

les prestataires.

Plusieurs acteurs, principalement bancaires, soulignent

également l’apport des résultats de leurs analyses,

notamment sectorielles, dans l’enrichissement du

dialogue avec les clients. Concernant la gestion d’actifs,

plusieurs acteurs indiquent au contraire que les données

issues des prestataires ne permettent pas de faire de

l’engagement auprès d’un émetteur. Ils soulignent que

les données individuelles prospectives d’un émetteur

sont assez peu prises en compte dans les méthodes des

prestataires, ne permettant pas une base opposable et

spécifique au dialogue et obérant la précision de la

demande à formuler.

Le fait que l’analyse prospective soit très

majoritairement traitée via des outils standardisés de

prestataires externes pose la question de

l’appropriation de ces méthodologies. Le niveau de

cette appropriation varie d’un acteur à l’autre. Un

acteur la qualifie en entretien de « boîte noire ».

Plusieurs indiquent avoir analysé la méthodologie

proposée par le prestataire en profondeur et même

fait changer des hypothèses. Mais, dans l’ensemble,

les grandes lignes de la méthodologie et des

hypothèses restent déterminées par le prestataire. Si

cela contraint les acteurs, cela participe toutefois à

l’harmonisation des pratiques, et la comparaison des

résultats lorsque plusieurs acteurs ont opté pour la

même analyse du même prestataire. Quelques rares

acteurs développent des méthodologies propres, dont

le caractère prospectif est plus ou moins avancé

(nombre de variables prospectives plus ou moins

important).

• Justifier les choix ayant présidé à la

sélection des scénarios, notamment les

critères pris en considération ;

• Décrire les principales hypothèses prises ;

• Décrire l’usage fait des résultats de ces

analyses, en précisant notamment s’il

s’agit de travaux exploratoires, d’un pilote

déployé sur un périmètre à préciser, ou

d’informations mobilisées dans les

analyses et les décisions métier.

Analyse par scénarios

Page 42: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

3

42

Le traitement de l’incertitude est une problématique clé

du reporting TCFD. La TCFD a été conçue avec l’idée

qu’inciter au reporting sur ces enjeux favoriserait les

réflexions collectivement et en interne. Ainsi, la Task-Force

précise dans son dernier Status Report: « Start where you

are, with what you have. Implementing the TCFD guidance

is a process24». La démarche itérative, nécessairement

imparfaite au début, implique que les acteurs peuvent ne

pas avoir des pratiques et des outils matures couvrant

l’ensemble des recommandations. L’expérimentation est

donc au cœur de la démarche, et s’accompagne

d’incertitudes parfois fortes dans les outils mobilisés. Les

méthodes d’analyses prospectives et le calcul d’indicateurs

d’alignement ou de mesure de température de

portefeuille en sont des exemples significatifs. Basés sur

des données estimées (ex : scope 3) et des hypothèses

dans les modèles, les résultats comportent une part très

importante d’incertitudes. Dès lors, comment composer

avec cette incertitude ? Comment ont procédé les acteurs

de l’échantillon ? Deux axes principaux sont ici envisagés :

la restitution de cette incertitude dans la publication et

l’appréhension de cette incertitude dans la prise de

décision.

Plusieurs facteurs explicatifs peuvent être avancés :

• Le niveau de transparence reflète la démarche

dans laquelle s’inscrivent les acteurs : ceux qui

utilisent le rapport TCFD comme un outil de

restitution des réflexions en cours donnent

davantage de détails que ceux qui se livrent à un

exercice de reporting annuel. Le fait de ne publier

que des informations jugées fiables se traduit par

la multiplication d’exemples ou d’initiatives

isolées, telles que le développement de produits

particuliers, ou bien par un niveau d’information

restant générique.

• La question de l’intelligibilité de l’indicateur pour

les parties prenantes externes joue également ici,

et peut justifier, selon plusieurs acteurs, de ne pas

le publier. Un acteur prend l’exemple du sens que

peut avoir une « ‘‘température de portefeuille’’ de

+5°C avec +/-2°C d’incertitude ». Au contraire,

d’autres institutions vont publier une température

de portefeuille au dixième de degré près, sans en

préciser les limites et hypothèses afférentes.

• La précision donnée sur l’incertitude relève

également d’un équilibre trouvé entre les

différentes fonctions impliquées dans

l’élaboration du rapport [Cf. partie Discours de la

preuve]. De plus, des réserves peuvent être

émises quant à la publication de chiffres pouvant

engager la responsabilité de l’entité – en fonction

du lieu de publication – ou sa réputation, sur la

base de méthodologies mouvantes, pouvant

évoluer d’une année à l’autre.

Les acteurs ayant publié des informations issues de

ces méthodologies les ont contextualisées, rappelant

la démarche dans laquelle ces indicateurs sont

développés, les sources de données utilisées (avec un

niveau de précision variable) et les principales

hypothèses prises par le prestataire et leur cohérence

ou écarts avec les analyses développées en interne.

D’autres rappellent en de nombreuses occurrences la

distance qu’il convient de prendre avec les valeurs

publiées.

Les approches adoptées par les acteurs pour rendre

compte de l’incertitude couvrent un large spectre :

certains vont préférer ne pas communiquer d’informations

estimées non totalement fiabilisées alors que d’autres

vont fournir une précision extensive des limites des

indicateurs publiés ou des méthodes utilisées. A noter

qu’un même acteur peut adopter une approche différente

en fonction du sujet considéré. Enfin, rappelons que pour

la majorité, les indicateurs et méthodologies évoquées ici

sont développées par des prestataires externes.

24. TCFD 2020 Status Report, D. Case Studies on Implementation, 3. Case Study by an Asset Manager, Key takeaways.

Page 43: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

43

La restitution des résultats peut prendre différentes

formes : un acteur a retravaillé les résultats en valeur

absolue transmis par le prestataire pour publier un ratio

de manière à s’affranchir d’éventuels futurs changements

méthodologiques ; d’autres soulignent qu’en l’état actuel

de fiabilité, les résultats ne peuvent être pris en

considération pour la prise de décisions.

En revanche, ces indicateurs sont parfois publiés,

commentés et mis en relation avec des données d’activités

sans qu’il ne soit clairement explicité si l’analyse décrit une

relation de causalité ou de corrélation, et restant donc

imprécis sur la prise en compte éventuelle de cet

indicateur dans les décisions de gestion.

Toutefois, l’expérimentation doit être encouragée. Afin de

permettre l’avancée collective et le dialogue, et de

participer à une convergence des pratiques, c’est la

transparence et la clarté de l’information sur les

incertitudes qui sont clés. A titre d’illustration, la

Commission européenne interrogeait dans la consultation

sur la Stratégie Renouvelée Finance Durable s’il fallait

imposer la publication de l’information suivante « which

temperature scenario their portfolios are financing (e.g.

2°C, 3°C, 4°C), in comparison with the goals of the Paris

Agreement » sur la base d’une méthodologie européenne

commune.

Enfin, lorsque ces indicateurs ne sont pas rendus publics,

notamment pour les éléments d’incertitude discutés ci-

dessus, elles peuvent toutefois être utilisées en interne

avec des explications sur les limites méthodologiques et le

niveau d’incertitude de manière à participer à l’effort de

pédagogie sur ces réflexions émergentes.

La thématique de l’incertitude et l’équilibre à trouver sur

la transparence à apporter invitent par ailleurs à ouvrir la

réflexion sur les éventuelles informations minimales à

inclure dans les communications faisant usage de

scénarios.

Ceci a pu se traduire par une prudence plus marquée dans

les informations communiquées. Pour les autres acteurs,

les critères ayant notamment favorisé la publication d’un

rapport ad hoc sont :

• L’écart entre le ton pédagogique de la TCFD et le ton

du DEU ;

• L’engagement de la responsabilité de l’entité dans le

DEU sur des thématiques encore non stabilisées ;

• Les processus de revue accrus du DEU, notamment par

le service juridique ;

• La contrainte de place et de calendrier de publication

du DEU ;

• L’audit par un organisme tiers indépendant (OTI) a

parfois été identifié comme une contrainte

supplémentaire, mais pas par tous les acteurs, les

rapports de deux acteurs ayant d’ailleurs fait l’objet

d’une revue par un OTI (voir ci-après).

La publication d’un rapport ad hoc semble donc

permettre de mieux rendre compte de la démarche dans

laquelle les acteurs sont engagés pour répondre aux

recommandations de la TCFD et d’aller plus loin que le

DEU, ainsi que l’indiquent plusieurs acteurs. Il est

intéressant de souligner que contrairement aux

préconisations de la Task-Force, les acteurs interrogés

soulignent que leurs interlocuteurs (investisseurs ou ONG)

privilégient un rapport dédié rassemblant en un endroit

toutes les informations relatives au climat.

Gestion de l’incertitude

Le support de publication des rapports TCFD peut

influencer sur l’approche des acteurs vis-à-vis de

l’incertitude entourant les indicateurs choisis. En effet, la

question de l’inclusion dans le document d’enregistrement

universel telle que recommandée par la TCFD s’est posée

chez de nombreux acteurs. Seul un acteur a finalement fait

le choix d’intégrer les informations répondant aux

recommandations de la TCFD dans sa déclaration de

performance extra-financière.

Page 44: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

44

Gestion de l’incertitude

Deux acteurs de l’échantillon ont fait auditer les informations publiées au titre des recommandations de la TCFD. Les deux

audits donnent lieu à l’émission d’un rapport d’assurance modérée, soit le niveau d’assurance habituellement donné par

les OTI sur les DPEF. L’un des acteurs s’inscrit dans une démarche d’audit volontaire du rapport ad hoc. L’autre acteur

ayant inclus les informations TCFD dans sa déclaration de performance extra-financière, elles sont auditées au même titre

que le reste de la DPEF. 3 à 4 indicateurs ont ainsi été revus par les OTI.

Ci-dessous figurent des extraits des rapports de l’OTI indiquant les informations qui ont fait l’objet d’une revue.

Source : Crédit Agricole S.A, Document d’enregistrement universel, p.109

Source : AXA, Climate Report 2020, p.49

Page 45: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

4

45

Si l’ensemble des acteurs interrogés partage l’avis selon

lequel il est important que les informations publiées soient

probantes et démonstratives, l’analyse des publications

montre différentes pratiques, reflétant différentes

perceptions du but d’une publication TCFD.

Plusieurs raisons ont été avancées par les acteurs :

• La volonté d’opter pour un rapport concis justifie

pour un acteur de ne pas publier d’importants

passages sur les démarches. De même, pour

certains items particulièrement porteurs

d’incertitude, il serait trop long d’expliquer les

hypothèses et les paramètres à enjeu.

• Le processus de validation de la publication

s’alourdit en même temps que le rapport est

complet et détaillé. Plus des informations sont

publiées, plus l’acteur s’expose. Limiter le niveau

de détails donné est ainsi un moyen d’alléger le

processus de publication.

Faire un document illustratif plutôt que démonstratif

relève d’un « choix éditorial » : les entretiens ont ainsi

montré que la totalité des travaux et initiatives

menées sur la question climatique n’est pas

nécessairement retranscrite dans le rapport, y

compris certains travaux d’envergure.

Outre la question de l’incertitude, traitée dans la

partie précédente, deux autres facteurs sont pris en

considération au moment du choix de publier ou non

une information. L’aspect stratégique et/ou sensible

d’informations a été mis en avant, ainsi que leur

possible mauvaise interprétation ou un usage des

informations communiquées qui irait au détriment

des intérêts de l’entreprise (information sensible

donnée à la concurrence, interprétation ou usage par

les ONG et risque de réputation). Le but étant donc

de faire preuve de prudence dans le niveau

d’information donné afin de protéger l’entreprise.

Ainsi, tout n’a pas vocation à être publié. En

revanche, pour être pertinente (« effective »),

l’information publiée doit se conformer aux 7

principes de la TCFD rappelés en figure 1.

Les acteurs les plus avancés font du reporting TCFD un

exercice de pédagogie et de transparence. Le but est de

préciser les objectifs et engagements pris en exposant les

travaux menés et en explicitant les expérimentations

faites. Les hypothèses prises, les zones d’incertitude, la

qualité des données utilisées et les limites

méthodologiques de calcul d’indicateurs prospectifs sont

clairement explicitées. Plusieurs acteurs s’essayent à

différentes méthodologies de prestataires externes, mises

en regard les unes des autres et dont les résultats sont

expliqués. Enfin, l’usage précis qui est fait de ces travaux

et de ces résultats est indiqué. Dans la plupart des cas, il

s’agit d’une acculturation à ces outils, et non d’indicateurs

suivis ex ante dans le cadre de décisions de gestion, de

financement ou de contrôle des risques. Le lecteur est en

mesure d’apprécier l’incertitude qui entoure les résultats

qui sont publiés ou d’évaluer les pistes envisagées par

l’acteur dans la gestion de ses risques et opportunités liés

au climat.

D’autres acteurs optent, sur tout ou partie de leur rapport,

pour un ton plus assertif. Des conclusions quant à

l’exposition aux risques climatiques, à la résilience de la

stratégie, à l’adéquation des mesures prises sont mises en

avant. Toutefois, le processus qui a permis de conclure à

l’absence de risque majeur ou à la correcte prise en

compte des facteurs climatiques n’est que peu explicité.

Le lecteur n’est pas en mesure de se construire un avis sur

la pertinence de la démarche, par manque d’information.

Page 46: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

46

De même que le niveau de détail communiqué fait l’objet

de pratique différenciées, la nature de l’information

publiée est envisagée diversement par les acteurs.

Certains acteurs multiplient les exemples en lien avec

chacune des recommandations quand d’autre s’efforcent

de décrire des processus systématiques déployés sur un

périmètre plus ou moins important. L’aspect systématique

d’un processus permet de mieux démontrer comment

l’entreprise se saisit du sujet climatique, plutôt qu’une

juxtaposition d’initiatives isolées. A titre d’exemple, des

fonds de moins de 200 M€ font l’objet de développements

parfois importants, sans qu’ils ne permettent de

comprendre comment ils s’inscrivent dans le

développement systématique d’offres commerciales. A

l’inverse, la conversion de l’ensemble de la gamme

commerciale d’un acteur est prise en illustration de sa

stratégie pour titer profit des opportunités. Ces deux types

d’informations – exemples et processus – peuvent

néanmoins utilement se compléter, les exemples pouvant

efficacement illustrer comment les processus sont

appliqués, permettant une meilleure compréhension du

lecteur.

Discours de la preuve

Page 47: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

5

47

Cette analyse de matérialité ne peut faire l’économie

du lien avec le modèle d’affaires des entreprises. Or,

dans la vaste majorité des cas, le lien entre les risques

physiques et de transition ne sont pas mis en regard

des différentes activités du groupe. Toutes les

activités des entités ne sont pas couvertes par les

analyses de risques et opportunités, quand bien

même elles peuvent contribuer significativement au

résultat des institutions. Leur exclusion du périmètre

n’est pas explicitée, ni justifiée.

Plusieurs recommandations invitent les entreprises à

mener une analyse de matérialité des risques climatiques,

en indiquant le processus d’identification de ces risques

matériels et en en publiant les résultats (Sa2, Sa3,

Rmanager1). Le reste du dispositif, notamment de gestion

des risques, doit permettre de mettre en place des

processus de mitigation en face de ces risques matériels.

Il existe donc un parallèle entre l’analyse de matérialité

demandée par la NFRD et celle dans TCFD. Une précision

importante toutefois : si la TCFD est centrée sur la

matérialité financière, la NFRD s’appuie sur le concept de

double matérialité. Deux acteurs abordent dans leur

reporting climatique cette notion de double matérialité. La

différence est synthétisée dans le schéma ci-dessous :

Figure 3 : La double matérialité dans la directive sur le reporting extra-financier

Source : Commission européenne 2019, « Lignes directrices sur la publication d’informations relatives au climat de la Commission européenne »

En conséquence, le lecteur peine souvent à

déterminer quelle part d’activité globale de

l’entreprise est couverte par les nombreuses

initiatives et les analyses qui sont parfois longuement

développées dans les rapports, ce qui nuit à la

pertinence des rapports ou ne permet pas à

l’utilisateur du reporting TCFD d’estimer dans quelle

mesure l’acteur se prémunit des risques financiers

liés au changement climatique ou a fait évoluer

significativement son modèle d’affaires.

À titre d’illustration, certains pilotes expérimentaux

sont décrits avec précision mais la taille de ces

échantillons n’est pas précisée. S’il est

compréhensible que des initiatives soient

développées et testées sur un périmètre restreint

avant d’être déployées à plus large échelle, et que

partager de telles initiatives est collectivement utile,

ces initiatives devraient être contextualisées au

regard du modèle d’affaires de l’institution, surtout

lorsque ces analyses font l’objet de développements

conséquents dans les rapports.

Parmi les groupes ayant plusieurs activités, les

analyses menées montrent que les activités

d’assurance sont peu couvertes, de même que les

activités de banque de détail.

Page 48: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Les acteurs interrogés soulignent le degré différent de

maturité des segments d’activité vis-à-vis de la prise en

compte du risque climatique pour expliquer la

surreprésentation des activités de gestion d’actifs et de

financement par rapport aux activités d’assurance :

• Les méthodes d’analyses proposées par des

prestataires couvrent les activités de gestion d’actifs ou

de financement (voir les méthodes « d’alignement de

portefeuille »).

• L’analyse climat est parfois embarquée dans les

analyses d’émetteurs ou de contreparties déjà

existantes, à partir de données qui ne sont

généralement pas disponibles pour les entreprises de

taille plus réduite.

• Restreindre ou encadrer son exposition à certains

secteurs carbo-intensifs ne représente pas le même

effort commercial en fonction de l’activité considérée.

En effet, une politique d’exclusion de certains

émetteurs en gestion d’actifs est moins engageante

d’un point de vue commercial et d’impacts sur le

chiffre d’affaires que l’arrêt de services d’assurance à

certains secteurs. Pour les assureurs, cette approche

qui consiste à aligner les politiques sectorielles entre

l’actif et le passif est d’ailleurs récente (et existe pour

d’autres enjeux, notamment de santé, dans le

traitement de secteurs économiques comme le tabac)

et concerne surtout des acteurs européens. Le fait que

le secteur de l’assurance ait commencé plus

tardivement à conditionner ses activités de

souscription à des questions climatiques, et seulement

pour un petit nombre d’acteurs, peut expliquer que les

outils analytiques sont encore en développement sur

les activités assurantielles.

• La temporalité joue également : réorienter un

portefeuille d’investissements est réalisable en un laps

de temps plus court que la réorientation d’un

portefeuille de souscription.

48

Représentativité des informations publiées

A noter la situation particulière des asset managers

pour lesquels la Task Force précise dans son dernier

Status Report de 2020 que l’enjeu particulier pour les

asset managers réside dans la clarté de l’information

communiquée aux clients sur la prise en compte des

facteurs climatiques dans les décisions de gestion et la

conception des produits.

L’utilité de pouvoir donner une vision globale de ces

risques au niveau des groupes en plus d’une analyse par

métier apparaît comme intéressante pour les acteurs.

Elle permet d’illustrer la cohérence au sein du groupe et

de réellement montrer l’intention stratégique au plus

haut niveau. Mais cette vision globale se heurte à de

nombreuses difficultés d’ordre méthodologique et

logique.

Comme précédemment indiqué, les recommandationsvisent à permettre aux investisseurs d’estimer l’impactfinancier du risque climatique au niveau d’une entité, etd’évaluer la résilience de la stratégie des entreprisesface aux risques climatiques. A date, la présentationd’une information consolidée est absente de tous lesreportings.

• Faire le lien avec le modèle d’affaires

comme précisé par la directive sur le

reporting extra-financier (NFRD) et

rappelé dans le rapport RSE de l'AMF,

et en lien avec les lignes directrices sur

la publication d’informations relatives

au climat de la Commission

européenne.

• Pour chacun des processus d’analyse

et de gestion des risques décrits,

préciser le périmètre d’activité

concerné (% des actifs sous gestion, %

d’exposition, % primes, etc.)

• Dans un effort de concision, réduire

les informations qui ne participent pas

à la compréhension d'ensemble des

analyses menées ou des processus mis

en place, et notamment celles sur les

initiatives plus ponctuelles, comme le

développement de certains produits

"verts" afin d’améliorer la lisibilité du

rapport.

Page 49: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

pratiques rendent compte des réflexions et de la

dynamique d’innovation actuelle en matière

d’analyse des risques et opportunités climatiques,

dynamique qu’il faut entretenir pour améliorer des

cadres d’analyse encore largement perfectibles. Cela

permettra également au secteur financier et aux

nombreuses institutions financières de la Place de

Paris qui s’y sont engagés de jouer leur rôle dans la

transition. Dans cette perspective, il est essentiel

d’inciter les acteurs à plus de transparence sur leurs

cadres d’analyse et favoriser ainsi le développement

d’outils et de méthodologies plus robustes mais

également plus comparables à l’avenir.

En somme, la TCFD offre aux acteurs financiers un

cadre utile pour appréhender les enjeux climatiques

sous l’angle de la matérialité financière sur lequel ils

peuvent en partie s’appuyer pour répondre aux

exigences de reporting des textes européens

applicables aux entreprises (NFRD) et aux

investisseurs (SFDR).

En publiant selon le cadre de reporting proposé par laTCFD, les institutions financières étudiées ont fait lechoix de la transparence sur leur appréhension desrisques et opportunités climatiques, une démarchejugée utile par les acteurs et à encourager. En effet,si l’application de ce cadre de reporting exigeant,mais à la hauteur des enjeux climatiques actuels et àvenir, pose un certain nombre de défis pour lesorganisations, il permet aussi de les faire avancer pasà pas pour leur permettre d’être plus résilientes etles aider à définir la contribution qu’elles souhaitentapporter aux nécessaires efforts de transition.

Aussi, cet examen approfondi des pratiques de

reporting de 10 institutions financières françaises a

identifié les principaux enjeux et bonnes pratiques

autour du reporting TCFD, dans une optique

d’accompagnement des acteurs qui s’engagent sur

cette voie.

Ce travail d’analyse a permis de mettre au jour la

diversité des approches des acteurs étudiés :

systèmes de gouvernance, stratégies, outils et

processus d’analyse et de gestion des risques,

indicateurs et objectifs en lien avec le climat. Ces

pratiq

49

Page 50: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

50

Cette annexe recense les indicateurs pour lesquels des valeurs sont publiées dans les rapports. Les indicateurspour lesquels la méthodologie est décrite mais aucun résultat n’est publié ne sont pas repris ici.

Catégorie Total (nb) Part dans le total (%)

Nombre total d'indicateurs 78 100,0%

Indicateur prospectifs 20 25,3 %

Indicateurs historiques 58 74,4 %

Indicateurs traitant des opportunités 31 39,7 %

Indicateurs prenant en compte des risques de transition 45 57 %

Indicateurs prenant en compte des risques physiques 16 20,3 %

Note : ces catégories ne sont pasmutuellement exclusives (ex : unindicateur peut être répertorié à la foiscomme indicateur de risque detransition ET comme indicateurprospectif). Certains indicateursagrégés traitent à la fois les risquesphysiques et de transition. Ainsi, lasomme des % dépasse 100%.

Indicateurs Unité PrestatairesType de risques et opportunités

Prospectif / Historique

Définition *Nombre d'acteurs

Co

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car

bo

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(h

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el)

Empreinte carbone du portefeuille

tCO2 /M€ investis

Trucost S&P, MSCIrisque de transition

historique

Cet indicateur mesure les émissions de CO2e totales pour unportefeuille d'investissement, rapportées à la valeur de marchédu portefeuille. Les émissions de CO2e sont attribuées àl'acteur en fonction de sa participation au capital de l'émetteur.

2

Empreinte carbone du portefeuille (2)

tCO2 /M€ investis Non indiqué

risque de transition

historique

Les émissions de GES des entreprises en portefeuilles,pondérées en fonction de la participation de l'acteur dansl'entreprise, sont rapportées à la valeur de marché duportefeuille. A la différence du précédent indicateur, laparticipation correspond au ratio du montant investi dansl'entreprise sur la valeur de l'entreprise (dette et action) et nonsa capitalisation boursière.

1

Intensité carbone du portefeuille

tCO2 /M€ chiffre

d'affairesTrucost S&P, MSCI

risque de transition

historique

Cet indicateur mesure l'efficacité carbone du portefeuille.L'acteur prend en compte les émissions de CO2e des émetteurs,rapportées à leurs chiffre d'affaires. Les émissions de CO2e sontattribuées à l'acteur en fonction de sa participation au capitalde l'émetteur.

3

Intensité carbone moyenne pondérée du portefeuille

tCO2 /M€ chiffre

d'affaires

MSCI pour certains acteurs

risque de transition

historiqueIl s'agit de calculer la moyenne des intensités carbone desentreprises du portefeuille, pondérées par le poids desentreprises dans le portefeuille.

2

Empreinte carbone du mix électrique financé

gCO2e / kWh financés

Non indiquérisque de transition

historiqueEmissions moyennes en gCO2e d'un kWh financé par l'acteur(mix électrique).

1

Intensité carbone de la production énergétique

gCO2e / kWh financés

Réalisé par l'acteur, sur la base des travaux

de 2° Investing Initiative (2ii)

risque de transition

prospectifEmissions moyennes en gCO2e d'un kWh financé par l'acteur(émissions directes liées au mix électrique) et projection àhorizon 2040 de cette intensité carbone.

1

Intensité carbone des investissements

tCO2e / M€ investis

Non indiquérisque de transition

historique

L’acteur publie une donnée sur l’intensité carbone desinvestissements (par million d’euros investis) mais les élémentsméthodologiques fournis ne porte que sur l'intensité carbonedes émetteurs. Cette intensité correspond aux émissions deCO2e d'un émetteur ou d'un Etat rapportées respectivement auchiffre d'affaires ou au PIB.

1

Emissions liées aux investissements et aux financements (scope 3)

tCO2eq Non indiquérisque de transition

historiqueCet indicateur mesure les émissions absolues de CO2e associéesà un portefeuille.

1

Intensité carbone du portefeuille (actifs corporate et souverains)

tCO2e / M$ PIB

tCO2e / M$ chiffre

d'affaires

Réalisé par l’acteur, sur la base de travaux

de la Banque Mondiale

risque de transition

historiqueL'intensité carbone d'un émetteur est définie comme lesémissions de CO2e (en tonnes) d'un émetteur ou d'un Étatrapporté respectivement au chiffre d'affaires ou au PIB.

2

Encours faisant l'objet d'un calcul d'empreinte carbone

M€ Non indiquérisque de transition

historiqueCet indicateur correspond au montant des encours pourlesquels l'acteur dispose des données d’émissions de CO2efournies par un prestataire.

1

* Des précisions méthodologiques sur ces indicateurs sont données en annexe 2

Page 51: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

51

A1. Panorama des indicateurs

Indicateurs Unité PrestatairesType de

risques et opportunités

Prospectif / Historique

DéfinitionNombre d'acteurs

Par

t ve

rte

des

inve

stis

sem

ents

Part verte des investissements pour les actifs corporate (Green share)

% chiffre d'affaires "vert" des émetteurs en portefeuille

Trucost opportunité historique

La part verte des investissements est la part moyenne desrevenus des émetteurs en portefeuille relatifs à des activitésvertes, pondérée par le chiffre d'affaires des émetteurs, selon unetaxonomie verte définie par Trucost. La définition des« investissements verts » repose sur : le label TransitionEnergétique français (TEEC) et les catégories de Climate BondInitiative. Cette taxonomie définie des activités « core green »(géothermie, hydroélectricité, solaire etc.) et « Green candidate ».

2

Part verte des investissements pour les actifs souverains (Green share)

% mix énergétique bas

carbone du pays

Beyond Ratings

opportunité historiquePart de l'énergie bas carbone dans la consommation d'énergieprimaire (énergie hydraulique, éolienne, solaire, géothermique,marémotrice, nucléaire).

1

Part verte des investissements (green share) - (2)

% des émetteurs

MSCI opportunité historique

Part des émetteurs dans le portefeuille ayant une activités liée àdes technologies/services « propres » : énergie alternative,efficacité énergétique, immobilier durable, prévention de lapollution, gestion durable de l'eau.

1

Investissements verts (project-led green share)

M€ Non indiqué opportunité historiquePart du portefeuille relatif à 6 catégories : immobilier réel« vert », infrastructures (dettes/actions), « vertes », prêts « CRE »(Commercial Real Estate) « verts » et obligations/actions vertes .

2

Part verte des investissements - (3)

% portefeuille Non indiqué opportunité historique

Part du portefeuille investi dans des « actifs verts ».Cet indicateur est publié avec la distribution de cesinvestissements « verts » par catégorie : obligation verte, detted'infrastructure (avec répartition selon les typesd'infrastructures), dette immobilière, (avec un indicateur sur lescertifications), investissement directs dans l'immobilier (avec, enplus, la part des actifs immobiliers certifiés).

1

Financement verts M€ Non indiqué opportunité historique

Montant des financements accordés aux activités « soutenables »dans les secteurs suivants : transports publics, productiond'énergies renouvelables, immobilier durable et « autres projetsenvironnementaux ». Ces financements incluent également lesSustainable bonds et obligations vertes ainsi que des obligationsindexées sur des objectifs climatiques.

1

Financement verts - (2) M€ Non indiqué opportunité historiqueLes solutions de financement verts correspondent à deuxcatégories de prêts : en faveur de la mobilité verte et en faveur dela rénovation des logements.

1

Au

tres

inve

stis

sem

ents

ver

ts*

Investissement dans les ENR (€)

M€ Non indiqué opportunité historiqueInvestissements dans les énergies renouvelables (ENR), exprimésen montants investis. 2

Investissement dans les ENR (GW)

GW Non indiqué opportunité historiqueInvestissements dans les énergies renouvelables, exprimés encapacité énergétique (GW). 1

Financement et activités de conseils sur les énergies renouvelables

M€ Non indiqué opportunité historiqueMontants accordés pour le financement ou le conseil en lien avecles énergies renouvelables. 1

Montant des Green Bonds

M€ Non indiqué opportunité historique

Différentes définitions des green bonds coexistent dansl'échantillon (cadre définis par l'acteur ou bien reprise des GreenBond Principles). Certains acteurs détaillent les thématiques desgreen bonds (énergie renouvelable, efficacité énergétique,déchets, etc.).

7

Montant des Sustainable Bonds

M€ Non indiqué opportunité historiqueDifférentes définitions de sustainable bonds coexistent dansl'échantillon. L'un des acteurs se réfère aux Sustainable BondPrinciples de l'ICMA.

2

Montant des Transition bonds

M€ Non indiqué opportunité historique

Montant des obligations rentrant dans la catégories « entransition » telle que définie par l'acteur (« les transition bondspermettent de combler l'écart entre les projets « déjà verts »,éligibles au financement par des green bonds, et ceux qui ne lesont pas, mais qui permettent néanmoins de grandes avancéesvers la réduction du bilan carbone »).

1

Encours soutenant la Transition Energétique pour la Croissance Verte (TECV)

M€ Non indiqué opportunité historique

Montant des encours sur des émetteurs qui soutiennent latransition énergétique. Cette catégorie correspond auxinvestissement thématiques « Environnement » et comprend :des fonds indexés bas-carbone, des programmes fléchés, desobligations vertes, des fonds sur des thématiquesenvironnementales, etc.

1

Encours des solutions indicielles bas-carbone

M€ Non indiqué opportunité historiqueMontant des solutions d'investissement indicielles bas-carbone,suivant l'indice MSCI Low carbon leaders. 1

* Ces produits sont souvent complétés d’une liste de produits ESG, voir catégorie [Notation ESG]

Page 52: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

52

A1. Panorama des indicateurs

Indicateurs Unité PrestatairesType de

risques et opportunités

Prospectif / Historique

DéfinitionNombre d'acteurs

Au

tres

inve

stis

sem

ents

ver

ts*

Montant des sustainability Linked-loans (SLL) et « specific share of environmental loans »

M€ Non indiqué opportunité historiqueMontant des crédits « Sustainability Linked-loans » et partde ces crédits se référant exclusivement à des critèresenvironnementaux.

1

Poids des émetteurs ayant des activités dédiées aux solutions environnementales dans le portefeuille

% portefeuille

Non indiqué opportunité historique

Part des émetteurs dans le portefeuille ayant un chiffred'affaires provenant d'activités liées aux « solutionsenvironnementales », avec trois niveaux : entre 1 et 10%,20-50%, 50-100% du CA provenant de ces activités.

1

Volume des fonds verts sous gestion M€ Non indiqué opportunité historiqueLes fonds verts concernent principalement l'investissementdans des énergies alternatives et l'efficacité énergétique. 1

Encours exposés aux thématiques durables

M€ Non indiqué opportunité historique

Montant des fonds actions, obligations vertes etsustainable bonds exposés aux thématiques ci-dessous etrépartition selon ces thématiques : mobilité durable,énergies renouvelables, services, bâtiments verts,développement inclusif, économie circulaire, alimentationet agriculture.

1

No

tati

on

ESG

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n

ESG

et

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div

ers

liés

Notation ESG **note

(chiffre, lettre)

Variable selon les acteurs

N/A historique

Méthodologie variable selon les acteurs (diversité descritères climatiques pris en compte).

3

dont note spécifique sur les facteurs climatiques

Publication de scores sur les critères climat. 1

Exposition aux controverses ESGEchelle

d'expositionMSCI

risque de transition

historiqueExposition des actifs aux controverses ESG, avec ungradient d'exposition (controverses liées au climat nondistinctes : appui sur les 10 principes du Global Compact).

1

Encours sous gestion après exclusion des émetteurs les moins bien notés à l’issue de l’évaluation ESG

M€ Non indiqué N/A historique

Encours sous gestion après exclusion des émetteurs lesmoins bien notés selon une analyse ESG couvrant unepartie du portefeuille. Le périmètre de cette analyse estdonné.

2

Formations ESG pour les employés et les clients

Nombre de formations

Non indiquérisque de transition

historique/

1

Encours qui intègrent un filtre ESG M€ Non indiqué N/A historique / 2

Montant des actifs « soutenables » (Sélection ESG, Thématique)

M€ Non indiquérisque de transition,

opportunitéshistorique

Montant total des actifs relatifs aux politiques de sélectionESG et aux thématiques durables du groupe.

1

Exp

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..)

Part du portefeuille exposé au charbon thermique (%)

% portefeuille

Non indiquérisque de transition

historique Indicateur publié sans note méthodologique. 1

Exposition charbon pondérée des portefeuilles

M€ Non indiquérisque de transition

historique

L’exposition au charbon de l'émetteur (part du chiffred’affaires liée au charbon) est multipliée par le montantinvesti par l’acteur. La somme de ces montants est ensuitecomparée au montant total des investissements de l'acteur.

1

Exposition au charbon thermique (€) M€ Non indiquérisque de transition

historiqueExposition totale (fonds ouverts aux émetteurs) générantdes revenus à partir du charbon thermique. 1

Poids dans le portefeuille des émetteurs actifs dans la chaîne de valeur du charbon thermique

% portefeuille

MSCIrisque de transition

historique

Part des émetteurs dans le portefeuille ayant un chiffred'affaires provenant d'activités liées au charbon thermique,répartie selon l'importance de ces activités pour l‘émetteur(entre 1 et 20%, entre 20 et 50% et entre 50 et 100% duchiffre d'affaires).

1

Exposition du portefeuille d'investissement aux hydrocarbures

M€ Non indiquérisque de transition

historiqueExposition totale du portefeuille aux émetteurs du secteurpétrolier et gazier. 1

Part du charbon dans le mix énergétique financé (« Coal Power Share »)

% MW Non indiquérisque de transition

historique Part du charbon dans les énergies financées. 1

Mix énergétique financé : part du charbon thermique, part des énergies primaires, mix électrique

% énergies

Non indiquérisque de transition

historiquePart des énergies financées, par type d‘énergie : gaz, charbon, pétrole. 1

Financements des mines de charbonindicateur base 100

Non indiquérisque de transition

historiqueEvolution des financements liés à l'exploitation du charbon sur 4 ans (base 100 en 2016). 1

* Ces produits sont souvent complétés d’une liste de produits ESG, voir catégorie [Notation ESG]

** Ne sont cités ici que les indicateurs dont les résultats ou une partie des résultats ont été publiés par les acteurs. Par défaut, les notes ESG sont référencées comme se référant à l'historique, et non prospectif, n'étant pas basées sur des scénarios et prenant généralement en compte des données issues des rapports publiés en N sur N-1.

Page 53: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

53

A1. Panorama des indicateurs

Indicateurs Unité PrestatairesType de risques et opportunités

Prospectif / Historique

DéfinitionNombre d'acteurs

Exp

osi

tio

n e

n t

erm

es d

e m

ix é

ner

géti

qu

e

Actifs sous gestion soumis à la politique d'exclusion charbon

M€ et

% AUMNon indiqué

risque de transition

historique Indicateur publié sans description ou note méthodologique. 1

Mix énergétique du portefeuille%

encours

Pour un des acteurs : réalisé sur la base des travaux de 2°

Investing Initiative (2ii)

risque de transition

historique

Part du portefeuille (périmètre : producteurs d'énergie)exposée à une technologie de production d'énergie donnée ouaux énergies fossiles (niveau de granularité variant selon lesacteurs).

2

Engagement brut à horizon 2040 : financement du charbon thermique (extraction et production d'énergie)

base 100 en 2020 (M€)

Réalisé par l'acteur, sur la

base des travaux de 2ii

risque de transition

prospectif

Engagement brut sur le financement du charbon thermique (extraction et énergie) à horizon 2040. Engagement brut : montant tirés et montant non tirés confirmés, en excluant les garanties.

1

Objectifs à horizon 2050 : part du charbon thermique dans le mix électrique financé

% mix électrique

financéNon indiqué

risque de transition

prospectifObjectifs de l’acteur en termes de part du charbon dans le mix électrique financé par l'acteur, à horizon 2050.

1

Engagement brut à horizon 2040 : financement du pétrole et gaz (exploration/extraction)

base 100 en 2020 (M€)

Réalisé par l'acteur, sur la

base des travaux de 2ii

risque de transition

ProspectifEngagement brut sur le financement des activités d'exploration et extraction du pétrole et gaz à horizon 2040.

1

Exposition du portefeuille aux émetteurs détenant des réserves de combustibles fossiles

% portefeuille

MSCIrisque de transition

historique

Evaluation des risques liés aux actifs échoués (stranded assets) :exposition du portefeuille aux émetteurs détenant des réservesde combustibles fossiles (poids dans le portefeuille, dontl'empreinte carbone est évaluée).

1

Au

tres

ind

icat

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Part des encours dans des « secteurs intenses » en carbone

%encours

Réalisé par l’acteur

risque de transition

historiqueProportion de secteurs intenses en carbone dans le portefeuilled'investissement (intensité des émissions par unité produite oupar chiffre d'affaires), le détail des secteurs n'est pas donné.

1

« Low Carbon Transition Score »

%portefeuille

MSCIrisque de transition,

opportunitéhistorique

Notation (score de 1 à 10) sur la base de l' exposition auxrisques et opportunités de transition. La méthode évaluel'exposition (actifs échoués, couts opérationnels, variation de lademande pour les produits carbonés, expositions aux solutions)et les efforts des entreprises (gestion des risques, politiques,gouvernance, etc.). L’indicateur publié donne la répartition desactifs selon les catégories d’exposition.

1

« Climate Vulnerability Index (CVI) »

Echelle de niveau de

risque

Réalisé par l'acteur

risque de transition

Prospectif

Le « Climate Vulnerability Index » évalue les emprunteurs duportefeuille de crédit selon une échelle à 7 niveau (de «highnegative" à « high positive ») portant sur les risques detransition et reposant sur une analyse par scénario. L'étude neconcerne que 7 secteurs « à risque ». L'indicateur final publiéprésente la distribution des niveaux d'exposition « sensibles »parmi les emprunteurs de ces 7 secteurs.

1

« Environmental VulnerabilityIndex »

% portefeuille

Réalisé par l’acteur, sur la

base de travaux de l'UNEP

risque physique historique

Exprimé en part du portefeuille correspondant à des niveaux derisques physiques des catégories « risqué », « extrêmementvulnérable », « hautement vulnérable », « vulnérable » auxcatastrophes naturelles et événements météorologiques.

1

Exposition des actifs aux risques de Biodiversité et Utilisation des Terres

% portefeuille

Réalisé par l'acteur

risque physique historiqueEstimation de la part des actifs localisées dans des zonesgéographiques à risque élevé, moyen ou faible au regard debiodiversité et de l'utilisation des terres.

1

Impact des risques de transition sur la valeur de marché

%valeur de marché

Réalisé par l’acteur, sur la

base des travaux de 2ii

risque de transition

ProspectifEvaluation des variations de la valeur de marché de l'entreprisedans un scénario « too late, too suden », à horizon 2025(analyse « Storm Ahead »).

1

Impact des risques de transition sur la notation de crédit des actifs

note :C - A+

et % variation

Réalisé par l’acteur, sur la

base des travaux de 2ii

risque de transition

ProspectifEstimation de la notation de crédit des actifs du portefeuilled'investissement dans un scénario « too late, too suden », àhorizon 2025 (analyse « Storm Ahead »)

1

Mix énergétique du portefeuille d'investissement

% portefeuille

2iirisque de transition

Prospectif

Pour les émetteurs producteurs d'électricité : comparaisonentre le portefeuille actuel de l'institution (allocation dessources d'énergie dans le portefeuille) et un portefeuille alignésur un scénario 2°C.

1

Production des constructeurs automobile (électrique, hybride..) : écart entre le portefeuille actuel et un portefeuille aligné sur un scénario 2°C

%portefeuille

2iirisque de transition

Prospectif

Pour les constructeurs automobiles: comparaison entre leportefeuille actuel de l'institution (allocation des produits :thermiques, hybrides, électriques) et un portefeuille aligné surun scénario 2°C.

1

Impact de la transition sur le prix des obligations - DNB

% valeur des obligations

Réalisé par l’acteur, sur la

base de travaux publiés par la

DNB

risque de transition

Prospectif

Estimation des variations futures du prix des obligations sousdifférents scénarios développés par la De Nederlandsche Bank(DNB). Ces variations sont dues à des variations des tauxd'intérêts et des spreads de crédit pouvant affecter leportefeuille obligataire de l'institution.

1

Page 54: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

54

A1. Panorama des indicateurs

Indicateurs Unité PrestatairesType de risques et

opportunitésProspectif / Historique

DéfinitionNombre d'acteurs

Au

tres

ind

icat

eurs

d'e

xpo

siti

on

au

x ri

squ

es

Part des encours émetteurs privés dans chaque catégorie d'exposition aux risques et opportunités

% portefeuille

Réalisé par l'acteur

risque de transition, opportunité

historique

Part des encours dans chaque catégorie de risque/opportunités,par secteur (risque Fort - risque - neutre - opportunités -opportunités fortes) . Pour les opportunités, l‘indicateur prenden compte les opportunités de développement dans lestechnologies vertes, les best-in-class dans les secteurs les plusémetteurs ; les sociétés "progressant le plus vite dans la gestionde la thématique climat".

1

Part des actifs qui encourent des risques physiques « maximum »

% portefeuille

Carbon Delta risque physique prospectif

Part des actifs sous gestion exposés à des niveaux de risquesphysiques "maximum" (95eme percentile de la distributionprobabiliste), en prenant en compte les risques chroniques etaigus modélisés par Carbon Delta.

1

Exposition des actifs aux risques de stress hydrique

% portefeuille

Réalisé par l'acteur

risque physique historiqueEstimation de la part des actifs situés dans des zones àfaible/moyen/fort niveau stress hydrique.

1

Exposition des actifs aux risques réglementaires (prix du carbone)

% portefeuille

Réalisé par l'acteur

risque de transition historiqueEstimation de la part des actifs situés dans des zones àfaible/moyen/fort niveau de risque de réglementation carbone.

1

Exposition aux risques physiques des activités de crédit, par secteur

Echelle de 1 - 100

Non indiqué risque physique historique

Évaluation de niveau de risque par secteur (périmètrerestreint), sur la base des risques opérationnels, des risques liésà la chaine de valeur et des risques de marché (perte de part demarché). Les résultats sont exprimés sous forme de score, pourchaque type de risques et, pour les risques opérationnels, parcatégories de stress climatiques (chaleur, eau, inondation...).

1

Montant moyen des pertes liées à des risques physiques

M€ Non indiqué risque physique historique

Pertes moyennes liées aux risques physiques dans les secteurs :immobiliers réels (direct), dettes immobilières, detted'infrastructure. Estimation complémentaire des pertes liées àdes événements du centenaire.

1

Montant des "Insurance-linked Securities" (ILS)

M€ Non indiquérisque physique,

opportunitéhistorique Exposition aux Insurance Linked Securities. 1

Distribution des investissements liés aux catastrophes naturelles par pertes

% des pertes

Non indiqué risque physique historiqueEvaluation des pertes par type de catastrophe naturelle (ex :"australian windstorm, Japan Earthquake, U.S Tornado, etc.) :répartition des pertes totales par type de catastrophe.

1

Pertes liées aux inondations et tempêtes (immobilier réel)

M€ Non indiqué risque physique historiqueMontant des pertes liées aux inondations et tempêtes, avecrépartition selon les pays.

1

Clim

ate

VaR

(va

lue

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isk)

Ind

icat

eur

com

po

site

: P

ort

folio

co

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ima

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Tec

hn

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po

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nit

y

(1) « Company cost and opportunity of climate »

% chiffre d'affaires des entreprises

Carbon Delta -MSCI

risque de transition, risque

physique, opportunité

Prospectif Part des revenus des entreprises du portefeuille impactés par (i)les risques de transitions (-) , (ii) risques physiques (-) et (iii) lesrevenus verts (+). Présenté désagrégé par terme et sommé.

2

(2) « Portfolio cost of climate »avec : - Transition cost- physical risk cost

% valeur des investissements

risque de transition, risque

physiqueProspectif

Mesure de l’impact financier des risques climatiques physiqueset de transition au sein des portefeuilles sous gestion.Un acteur présente la répartition par type d'aléa physique.

4

(3) « Technologyopportunity » (ou « Green revenues »)

% valeur des investissements

opportunité ProspectifMesure de l’impact financier des opportunités lié à la transitionau sein des portefeuilles sous gestion.

3

« Climate VaR » (2) + (3)% valeur des

investissements

risque de transition, risque

physique et opportunité

Prospectif

Valeur des investissements affectée par les risques detransition, les risques physiques (« cost of climate ») etimpactés positivement par les opportunités technologiques(« green revenues »).

4

Tem

pér

atu

re d

e p

ort

efeu

ille

(Im

plie

d

Tem

per

atu

re r

ise)

« Warming Potential » / Potentiel de réchauffement du portefeuille (corporate)

°CCarbon Delta -

MSCI

risque de transition, risque

physique et opportunité

ProspectifCalcul d'une « Implied Temperature Rise » selon uneméthodologie développée par Carbon Delta.

2

Température du portefeuille - Carbon Impact Analytics

°CCarbon 4 -

Mirova

risque de transition, risque

physique et opportunité

ProspectifCalcul d'une « Implied Temperature Rise » selon uneméthodologie développée par Carbon 4.

2

Température du portefeuille - Science Based 2°C Alignment (SB2A)

°CI Care & Consult

risque de transition, risque

physique et opportunité

ProspectifCalcul d'une « Implied Temperature Rise » selon uneméthodologie développée par I Care and Consult.

1

Température du portefeuille - actifs souverains - Beyond Ratings

°CBeyond Ratings

risque de transition, risque

physique et opportunité

ProspectifCalcul d'une « Implied Temperature Rise » selon uneméthodologie développée par Beyond Ratings.

2

Page 55: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Indicateurs Unité Formule de calcul selon la TCFD DéfinitionNombre d'acteurs

2In

dic

ate

ur

rece

nsé

par

la T

CFD

Total carbon emissionsEmissions de gaz à effet de serre totales

tCO2

Cet indicateur mesure les émissions absolues de gaz à effet de serre associées à un portefeuille.Les émissions de gaz à effet de serre sont attribuées à l'acteur en fonction de sa participation aucapital de l'émetteur. Selon cette approche, si un investisseur détient 5 % de la capitalisationboursière totale d'une entreprise, il détient alors 5 % de l'entreprise ainsi que 5 % des émissions deGES (ou de carbone) de l'entreprise.

Bien que cette mesure soit généralement utilisée pour les actions cotées en bourse, elle peut êtreutilisée pour d'autres catégories d'actifs en répartissant les émissions de GES sur l'ensemble de lastructure du capital de l'entreprise détenue (dettes et capitaux propres).

0

Carbon footprintEmpreinte carbone du portefeuille

tCO2 /M€ investis

Émissions de gaz à effet de serre totales pour un portefeuille d'investissement, rapportées à lavaleur de marché du portefeuille. Les émissions de gaz à effet de serre sont attribuées à l'acteur enfonction de sa participation au capital de l'émetteur.

2

Carbon IntensityIntensité carbone du portefeuille

tCO2 /M€ chiffre

d'affaires

Cet indicateur mesure l'efficacité carbone du portefeuille. L'acteur prend en compte les émissionsde gaz à effet de serre des émetteurs, rapportées à leurs chiffre d'affaires (intensité carbone). Lesémissions de gaz à effet de serre sont attribuées à l'acteur en fonction de leur participation aucapital de l'émetteur.

3

Weighted averagecarbon intensityIntensité carbone moyenne pondérée du portefeuille

tCO2 /M€ chiffre

d'affaires

Il s'agit de calculer la moyenne des intensités carbones des entreprises du portefeuille (émissionsrapportées à leurs chiffres d'affaires), pondérées par le poids des entreprises dans le portefeuille,ce qui permet de mesurer l'exposition du portefeuille aux entreprises les plus intensive en carbone.

2

Exposure to Carbon Related AssetsExposition aux actifs carbonés

M€ ou % actifs

ou

Cet indicateur mesure le montant ou le pourcentage des actifs carbonés dans le portefeuille,exprimé en millions d'euros ou en pourcentage de la valeur actuelle du portefeuille. Cette mesurese focalise sur l'exposition d'un portefeuille aux secteurs et industries considérés comme les plusintensifs en émissions de GES. Les valeurs brutes doivent être utilisées.La TFCD précise dans une note : "reconnaissant que le terme "actifs carbonés" n'est pas bien défini,le groupe de travail encourage les acteurs à utiliser une définition cohérente pour favoriser lacomparabilité. Le groupe de travail suggère de définir les actifs carbonés comme les actifs liés auxsecteurs de l'énergie et aux secteurs d'utilité publique selon la norme de classificationinternationale des industries (Global Industry Classification Standard) à l'exclusion des services deseaux et les producteurs d'énergie indépendants. »

1

Cette annexe apporte des précisions méthodologiques sur les indicateurs de comptabilité carbone publiés par les acteurs de l’échantillon, mis en regard des cinq indicateurs d’empreinte carbonerecensés par la TCFD dans ses annexes (voir annexe 3 p.57, qui présente aussi les avantages et limites de chaque indicateur). Pour rappel, la TCFD recommande la publication d'une intensité carbonemoyenne pondérée (Mo/m1). Le nombre d’acteur publiant ces indicateurs est donné en colonne 5. D’autres indicateurs d’empreinte carbone, non recensés par la TCFD ont été publiés par les acteurs :ces indicateurs et leurs méthodologies sont présentés à la page suivante.

55

Page 56: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Indicateurs* Unité* Formule selon l’acteur ayant publié l’indicateur* Définition selon l’acteur ayant publié l’indicateur*Nombre d'acteurs

Au

tre

s In

dic

ate

urs

no

n r

ece

nsé

par

la T

CFD

« Emissions liées aux investissements et aux financements (scope 3) »

tCO2eq Non indiqué

Cet indicateur mesure les émissions absolues de gaz à effet de serre associées à un portefeuille.Les émissions, calculées selon la méthodologie P9XCA développée par l'acteur, sont affectées auxacteurs économiques selon leur capacité (et leur intérêt économique) à les réduire selon uneaffectation qualifiée “par enjeu” par opposition à l’allocation usuelle “par scope”.

1

« Intensité carbone de la production énergétique »

gCO2e / kWh financés

Référence à la méthodologie de 2° Investing Initiativea Emissions moyennes en gCO2e d'un kWh financé par l'acteur (émissions directes liées au mixélectrique) et projection à horizon 2040 de cette intensité carbone.

1

« Empreinte carbone du mix électrique financé »

gCO2e / kWh financés

Non indiquéEmissions moyennes en gCO2e d'un kWh financé par l'acteur (énergie secondaire – mix électrique).Cette valeur est complétée d'informations sur le mix électrique financé.

1

«Intensité carbone desinvestissements »

tCO2e / M€ investis

Non indiqué par l'acteur.

La formule indique :

L'indication "par million d'euros investi" n'est pas cohérente avec cette formule.

Si la formule de l'intensité carbone d'un émetteur est précisé, ainsi que sa définition, la définitionde l'intensité carbone d'un portefeuille d'investissement n'est pas précisée.L'intensité carbone d'un émetteur est définie comme les émissions de GES (en tCO2e) d'unémetteur ou d'un Etat rapporté respectivement au chiffre d'affaires ou au PIB.Les scopes 1 et 2 sont pris en compte pour les émetteurs privés, les scopes 1,2 et 3 pour lesémetteurs souverains.

1

« Intensité carbone du portefeuille » (actifs corporate et souverains)

tCO2e / M$ PIB

tCO2e / M$ chiffre

d'affaires

Non indiquéL'intensité carbone d'un émetteur est définie comme les émissions de GES (en tCO2e) d'unémetteur ou d'un Etat rapporté respectivement au chiffre d'affaires ou au PIB.Les scopes 1,2,3 sont pris en compte.

2

Intensité carbone du portefeuille (2)

tCO2 /M€ chiffre d'affaires

Cet indicateur permet de calculer les émissions carbones induites par l'investissement dans leportefeuille. Les émissions de GES des entreprises en portefeuilles, pondérées en fonction de laparticipation de l'acteur dans l'entreprise, sont rapportées à la valeur de marché du portefeuille. Laparticipation (%) correspond au ratio du montant investi dans l'entreprise (dette et action) sur savaleur (dette et action), plutôt que sur sa capitalisation boursière (différence avec l'indicateurrecensé par la TCFD cité plus haut).

1

A2. Indicateurs d’empreinte carbone

* Si l'acteur étudié publie un indicateur d'empreinte carbone non recensé par la TCFD, le libellé, la formule de calcul et la définition sont ceux précisés dans le rapport public.

56

a. Formule publiée dans le rapport suivant :

https://2degrees-investing.org/wp-content/uploads/2020/09/Katowice-Banks-2020-Credit-Portfolio-Alignment.pdf

Page 57: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Implementing the Recommendations of the Task Force on Climate-related Financial Disclosures 43

A Introduction B Recommendations C Guidance for All Sectors D Supplemental Guidance for the Financial Sector E Supplemental Guidance for Non-Financial Groups F Fundamental Principles for Effective Disclosure Appendices

5. Carbon Footprinting and Exposure Metrics Table 2 below provides descriptions, formulas, and additional information for common carbon footprinting and exposure metrics. The table includes the weighted average carbon intensity metric that the Task Force recommends asset owners and asset managers report to their beneficiaries and clients as well as other metrics such organizations should consider reporting.

Table 2

Common Carbon Footprinting and Exposure Metrics Metric Supporting Information

Weighted Average Carbon Intensity

Description Portfolio’s exposure to carbon-intensive companies, expressed in tons CO2e / $M revenue. Metric recommended by the Task Force.

Formula ∑(current value of investmenti

current portfolio value*

issuer's Scope 1 and Scope 2 GHG emissionsi

issuer's $M revenuei)

i

n

Methodology Unlike the next three metrics, Scope 1 and Scope 2 GHG emissions are allocated based on portfolio weights (the current value of the investment relative to the current portfolio value), rather than the equity ownership approach (as described under methodology for Total Carbon Emissions). Gross values should be used.

Key Points + / -

Metric can be more easily applied across asset classes since it does not rely on equity ownership approach.

The calculation of this metric is fairly simple and easy to communicate to investors.

Metric allows for portfolio decomposition and attribution analysis.

Metric is sensitive to outliers.

Using revenue (instead of physical or other metrics) to normalize the data tends to favor companies with higher pricing levels relative to their peers.

Total Carbon Emissions

Description The absolute greenhouse gas emissions associated with a portfolio, expressed in tons CO2e.

Formula ∑( current value of investmenti

issuer's market capitalization i*issuer's Scope 1 and Scope 2 GHG emissionsi)

i

n

Methodology Scope 1 and Scope 2 GHG emissions are allocated to investors based on an equity ownership approach. Under this approach, if an investor owns 5 percent of a company’s total market capitalization, then the investor owns 5 percent of the company as well as 5 percent of the company’s GHG (or carbon) emissions.

While this metric is generally used for public equities, it can be used for other asset classes by allocating GHG emissions across the total capital structure of the investee (debt and equity).

Key Points Metric may be used to communicate the carbon footprint of a portfolio consistent with the GHG protocol.

Metric may be used to track changes in GHG emissions in a portfolio.

Metric allows for portfolio decomposition and attribution analysis.

Metric is generally not used to compare portfolios because the data are not normalized.

Changes in underlying companies’ market capitalization can be misinterpreted.

Carbon Footprint

Description Total carbon emissions for a portfolio normalized by the market value of the portfolio, expressed in tons CO2e / $M invested.

Formula ∑ ( current value of investmenti

issuer's market capitalization i*issuer's Scope 1 and Scope 2 GHG emissionsi)

i

ncurrent portfolio value ($M)

This is an extract from the Final Report Annex. View the document in full here.

cvincent
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Annexe 3. Annexes du « TCFD Final Report »
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Note
Accepted définie par cvincent
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Page 58: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

Implementing the Recommendations of the Task Force on Climate-related Financial Disclosures 44

A Introduction B Recommendations C Guidance for All Sectors D Supplemental Guidance for the Financial Sector E Supplemental Guidance for Non-Financial Groups F Fundamental Principles for Effective Disclosure Appendices

Table 2

Common Carbon Footprinting and Exposure Metrics (continued) Metric Supporting Information

Carbon Footprint (continued)

Methodology Scope 1 and Scope 2 GHG emissions are allocated to investors based on an equity ownership approach as described under methodology for Total Carbon Emissions.

The current portfolio value is used to normalize the data.

Key Points + / -

Metric may be used to compare portfolios to one another and/or to a benchmark.

Using the portfolio market value to normalize data is fairly intuitive to investors.

Metric allows for portfolio decomposition and attribution analysis.

Metric does not take into account differences in the size of companies (e.g., does not consider the carbon efficiency of companies).

Changes in underlying companies’ market capitalization can be misinterpreted.

Carbon Intensity

Description Volume of carbon emissions per million dollars of revenue (carbon efficiency of a portfolio), expressed in tons CO2e / $M revenue.

Formula ∑ ( current value of investmenti

issuer's market capitalization i*issuer's Scope 1 and Scope 2 GHG emissionsi)

i

n

∑ ( current value of investmenti

issuer's market capitalization i*issuer's $M revenuei)

i

n

Methodology Scope 1 and Scope 2 GHG emissions are allocated to investors based on an equity ownership approach as described under methodology for Total Carbon Emissions.

The company’s (or issuer’s) revenue is used to adjust for company size to provide a measurement of the efficiency of output.

Key Points + / -

Metric may be used to compare portfolios to one another and/or to a benchmark.

Metric takes into account differences in the size of companies (e.g., considers the carbon efficiency of companies).

Metric allows for portfolio decomposition and attribution analysis.

The calculation of this metric is somewhat complex and may be difficult to communicate.

Changes in underlying companies’ market capitalization can be misinterpreted.

Exposure to Carbon-Related Assets

Description The amount or percentage of carbon-related assets34 in the portfolio, expressed in $M or percentage of the current portfolio value.

Formula for Amount

∑ $M current value of investments in carbon-related assetsi

n

Formula for Percentage

∑ current value of investments in carbon-related assetscurrent portfolio value

*100

Methodology This metric focuses on a portfolio’s exposure to sectors and industries considered the most GHG emissions intensive. Gross values should be used.

Key Points + / -

Metric can be applied across asset classes and does not rely on underlying companies’ Scope 1 and Scope 2 GHG emissions.

Metric does not provide information on sectors or industries other than those included in the definition of carbon-related assets (i.e., energy and utilities sectors under the Global Industry Classification Standard excluding water utilities and independent power and renewable electricity producer industries).

Note: The term “portfolio” used in the table above is defined as “fund or investment strategy” for asset owners and “product or investment strategy” for asset managers.

34 Recognizing that the term carbon-related assets is not well defined, the Task Force encourages asset owners and asset managers to use a

consistent definition to support comparability. The Task Force suggests defining carbon-related assets as those assets tied to the energy and utilities sectors under the Global Industry Classification Standard, excluding water utilities and independent power and renewable electricity producer industries.

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Annexes
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A3. Annexes du TCFD Final Report
Page 59: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

A propos de Finance ClimAct

Le projet Finance ClimAct contribue à la mise en œuvre de la Stratégie NationaleBas Carbone de la France et du Plan d’action finance durable de l’UnionEuropéenne. Il vise à développer les outils, méthodes et connaissances nouvellespermettant (1) aux épargnants d’intégrer les objectifs environnementaux dansleurs choix de placements, et (2) aux institutions financières et à leurs superviseursd’intégrer les questions climatiques dans leurs processus de décision et d’alignerles flux financiers sur les objectifs énergie-climat.

Le consortium coordonné par l’ADEME, comprend également le Ministère de laTransition Ecologique et Solidaire, l’Autorité des marchés financiers, l’Autorité decontrôle prudentiel et de résolution, 2° Investing Initative, Institut de l’Economiepour le Climat, Finance for Tomorrow et GreenFlex.

Finance ClimAct est un programme inédit d’un budget total de 18 millions d’euroset doté de 10 millions de financement par la Commission Européenne.

Durée : 2019-2024

A propos de l’Autorité des marchés financiers

Autorité publique indépendante, l'AMF est chargée de veiller à la protection del'épargne investie en produits financiers, à l'information des investisseurs et aubon fonctionnement des marchés.

Cette étude s’inscrit dans le cadre du projet Finance ClimatAct et a été réaliséeavec la contribution du programme LIFE de l’Union européenne.

Ce travail ne reflète que le point de vue de l’Autorité des Marchés Financiers. Lesautres membres du Consortium Finance ClimAct de même que la Commissioneuropéenne ne sont pas responsables de l’usage qui pourrait être fait desinformations qu’il contient.

CITER CETTE ÉTUDE :

AMF, 2020, « Reporting climat dans le secteur financier : étude des pratiques dereporting de 10 acteurs français selon le référentiel TCFD ».

Page 60: REPORTING CLIMAT « TCFD » DANS LE SECTEUR FINANCIER

This project has

received funding

from the European

Union’s LIFE

Integrated Project

2019 program

17, place de la Bourse – 75082 Paris Cedex 02 – FranceTél. : 01 53 45 60 00www.amf-france.org