Repères - follepensee.com · 6O grand bonheur de théâtre et un grand moment humain PVJ ......

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Repères 1 – 30 représentations, 3 spectacles et dispositifs différents théâtre moments intimes et ses soirées spectaculaires. [lire pages 10 à 2 de tournée, du 20 février au 31 dans 30 communes du département. Un taux auprès des nouveaux publics olles pensées en Côtes d’Armor assisté auparavant à une représentation théâtrale professionnelle). [lire pages 4 à 7] 3 actions de sensibilisation au théâtre réalisées pendant la tournée dans 39 établissements scolaires auprès de 2 élèves 4 voix des Côtes personnes rencontrées et enregistrées amont de la tournée). [lire pages 8 et 9] 5 – Une équipe de 25 6 193 habitants des Côtes d’Armor, membres d’associations, membres de compagnies de théâtr ou élus, ont aidé le Théâtre de Folle Pensée à organiser la tournée. [lire pages 2 et 3] 7 textes olles pensées en Côtes d’Armor été écrits par Roland Fichet. 8 metteur en scène de ces pièces. connaît la respiration intime de cette écriture, façon de passer de la narration au dialogue, dialogue à la narration. [lire pages 18 et 19] 9 fondé sur la complicité avec les gens des Côtes d’Armor, dont les impressions ont été ecueillies à l’issue des représentations. [lire pages 25 à 29]

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Repères1 – 30 représentations, 3 spectacles et dispositifs

différents théâtre

moments intimes et ses soirées spectaculaires.[lire pages 10 à

2 – de tournée, du 20 février au 31dans 30 communes du département. Un taux

auprès des nouveaux publicsolles pensées en Côtes d’Armor

assisté auparavant à une représentation théâtraleprofessionnelle). [lire pages 4 à 7]

3 – actions de sensibilisation au théâtre réaliséespendant la tournée dans 39 établissements scolairesauprès de 2 élèves

4 – voix des Côtespersonnes rencontrées et enregistrées

amont de la tournée). [lire pages 8 et 9]

5 – Une équipe de 25

6 – 193 habitants des Côtes d’Armor, membresd’associations, membres de compagnies de théâtr

ou élus, ont aidé le Théâtre de Folle Penséeà organiser la tournée. [lire pages 2 et 3]

7 – textes olles pensées enCôtes d’Armor été écrits par Roland Fichet.

8 – metteur en scène de ces pièces.connaît la respiration intime de cette écriture,

façon de passer de la narration au dialogue, dialogue à la narration. [lire pages 18 et 19]

9 – fondé sur la complicité avec les gens des Côtes d’Armor, dont les impressions ont étéecueillies à l’issue des représentations.

[lire pages 25 à 29]

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Édito

Voyage contemporain dans les Côtes d’Armor

grand bonheur de théâtre et un grand moment humaind’humanité partagée, c’est ce que nous ressentons aujourd’hui

quelques mois après le v en Costarmorique de février et marspourquoi nous avons décidé de réaliser ce journal. Chapeau,

et messieurs les Costarmoricains pour l’hospitalité dont vousfait preuve à notre égard. Merci à tous ceux qui nous ont accompagnés

troupes amateurs, élus, habitants, restaurateurs, cafetiers,communaux… Il en faut du monde pour réussir une aventur

complexe. Il faut bien en amont de la tournée tisser un réseau serré de complicités. Sans vous «

passée à l’intérieur même des spectacles, ce n’était tout simplement possible. Nous avions besoin de vous au cœur même de notre geste.

un des honneurs du théâtre, dans notre pays, que de tenter d’aller

de sentir qu’il y a, dans la mise en scène de ce rapport, la façon dont il est conçu et réalisé, un acte artistique.

que ça tienne debout, ce théâtre en campagne, Annie Lucas a conçuspectacles et mis en scène vingt-cinq petites pièces. Certaines de ces

pièces, présentées plusieurs fois par soir, ont été jouées cinquante fois danslieux les plus divers par une équipe d’acteurs de haute volée dopée

à la convivialité.

vierges de toute relation avec le théâtrquestions. L’enquête menée par Amélie du Payrat pendant la tournée

joués par des professionnels. Ça valait le coup de trimballer notrthéâtrale de commune en commune pendant six semaines.

ce plan-là aussi ça valait le coup

Grâce aux mots que nous avons joués, dansés, chantés, nous partageonsbeaucoup de Costarmoricains un peu de poésie. Nous en sommes fiers.

Roland Fichet

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La tournée

193 personnes nous ont aidés à organiser Folles pensées en Côtes d’ArmorClaire Abgrall Thérèse Aignel Saint Gouëno / Camille Anger Anne AngoujardFrédéric Bisson Raymond Blevat Ghislaine Bobille Monsieur Bodert HenriBoitard Alexis Boscher révé / Monsieur Botherel, La Chèze / Laurence Bouvet La Chèze / Keitn-MarcBradford Pascal Brazy révé Yann Bréard Hénon / Marie-Hélène Briand Yves Briand,

Alain Brouard rébeurden Erwan Cadiou régrom Claudia Cadoux Louise CaillebotPaule Carré Bernard Chapin Dany Chaton, Plénée-Jugon / Gérard Chevillard

Christelle Clément Anne Cojean René Collet rélivan Patricia Conan régastel /Lénora Couedel Josette Coz Mûr-de-Bretagne / Monsieur Dabchy réméreuc Valérie Dahmane

Cécile Daniel Plénée-Jugon / Jean-Yves Davenet Jean Daviau Pierre DavidBernard Derrien Nicolas Derycke Alain Desnoyers Etienne Dore Plémy /

Vincent Douliazel Penvénan / Bénédicte Dumont Alain Dupont Plancoët / Magali Dupré Xavier DurandCatherine Duval Alain Esnault Bernard Fauvel Yves Feuvrier, Loudéac / Aurélie

Fradin Plérin-les-Rosaires / Jean-Luc Fraizy Gisèle Garreau Josette Gaury La Chèze / DanielGeoffre rémargat / Pierre Georgelin Yves Gimonet Jean-Noël Glama André Gomet

Monsieur Gomez Jean-Paul Gourlay Denise Grandjean PierrickGuéguen Didier Guérin Alan Guervilly Pléguien / Henri Guillossou ÉricHamon rémargat Bruno Hamon Plédéliac / Anne Hamonou rédarzec Simone Haquin MichèleHarnois Élisabeth Héniqui Michel Hervé Ange Herviou Rémi Huet, Plélan

Didier Ibagne rébédan / Michel Jouan, Plénée Jugon / Gilles Jouéo Josée Kerrien ErwanL’Hévéder ieux Marché / Gérard L’Hotellier Marie-Annick Lagueux Ernestine Lamour

Servane Launay Maryvonne Le Badezet Saint Barnabé / Yvonne Le Cocguen La Chèze / Gilbert Le CoqÉlisabeth Le Cordière Plénée-Jugon / Armel Le Dourneuf Arnaud Le Gal

Arnaud Le Goff Guillemette Le Gonidec Philippe Le Goux, Pléguien / Séverine Le GrouiecGérard Le Guen Madame Le Guern Éric Le Guern Jean-Yves Le MauxSandrine Le Meilleur, La Ferrièr Cyril Le Moal Ronan Le Naou rémargat / Madame Le Pennec

Yann Le Pivert Éric Le Pottier Grâce-Uzel / David Le Rest, Mûr-de-Bretagne / Louis Le RoiMonsieur Lechevestrier réfumel / Madame Leclerc Jean-Jacques Lecomte Plélan Le Petit / François

Legemble, Fréhel / Yveline Lemoine Philippe Leroux Jacky Lésiré, Saint-Jacut du Méné / PierreLévêque Charles Lorin Jerôme Lucas Jacqueline Luces Yvan MahéSerge Marquer Merléac / Francine Martin Amadeus Mathias Sylvie Michard La Chèze / RégineMoisan La Chèze / Jean-Yves Montier Catherine et Bernard Monvoisin Jean-Paul Morvan

Marie-Hélène Morvan Véronique Moy Cyril Moy Madame MoysanBernard et Christine Muckenstrum, Plénée-Jugon / Isabelle Namur, Plancoët / René Neute

Léa Nicolas Madame Noël Colette Noël Robert NoguesMichel Nolf Anne-Gaëlle Normand, Loudéac / Yvon Nuixe, La Chèze / Patrice Olivo Marie-

Thérèse Ollivier-Henry Christine Paillat Danielle Pasco, Plémet / Paulette, Maël PestivienClaudine Pavec, Plouguernével / Jean Pechmalbec Pascal Perrin, Saint-Hélen / Patrick Planchenault rédrezHubert Poignant Maryse Poilvet André Potin rélévern Alphonse Prido Guy

Prigent Alain Prod’Homme Yves Queromès Pléhédel / Roger Radenen réglamus PhilippeRenaudat ieux Marché / Jean Reney Nadine Rian Joseph Rivoal réglamus / SuzanneRobert Marie-Angèle Robic, Saint-Thélo / Michel Rocaboy Huguette Rocaboy, La Chèze / DominiqueRocaboy Denis Rocaboy Saint-Gilles-du-Mené / Monsieur Romain Isabelle RondelCatherine Rouxel rémargat / Maryvonne Sahuc Daniel Saintilan Carole Saintilan

Maryvonne Sarabezolles Serge Simon Plouër-sur-Rance / Michel et Nicole SohierClaudine Tanguy Viviane Tardivel Pierre Terrien Christian Thonier

Jacqueline Thouément Pléguien / Marylène Tibeuf Plancoët / Isabelle Travers Monsieur Troelréglamus / Daniel Vaillant François Veillard Didier Veillon Madame

Vidamant Dominique Viel Huguette Yhuel

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La tournée

Folles pensées en Côtes d’Armor

La tournéeLes lieux de la première semaineLangueux février 2001 / Scènes

Café de la Mairie, la salle de la Fontaine Saint-Pern, la errasse du Point-Virgule, la Salle des fêtesMoncontour 21février 2001 / Scènes

Plourhan février 2001 / Scènes ’École primaire du Sacré-Cœur, l’École primaire publique, la Salle des associations, la Salle des fêtes

Ploeuc-sur-Lié 23février 2001 / La Salle des fêtesHillion 24février 2001 / Scènes

rural, l’École primaire publique, le restaurant Au bon Saint-Nicolas, le restaurant La

Les lieux de la deuxième semaineIllifaut février 2001 /

Mûr de Bretagne 28février 2001 / Scènes

La Chèze Scènes Café de La Forge, l’Auberge du Lié, le café Mieux vaux boire ici qu’en face, la salle de l’étang, la Salle des fêtes

Grâce Uzel Scènes boulangerie, la salle polyvalente de la Mairie, l’École primaire publique, la Salle des fêtes

Plessala Scènes Café de la place, la Maison de Philomène, le F

Les lieux de la troisième semaineCallacLa Salle des fêtesPlouguernével

Saint-Nicolas-du-PélemMusée rural de l’éducation à Bothoa

Maël-Pestivien Scènes café Chez Paulette, la cantine de l’École primaire publique, la Salle des associations, la Salle des fêtes

Trémargat Scènes rémargad Café, la salle du conseil municipal de la Mairie, la salle des fêtes

Les lieux de la quatrième semaineSaint-Juvat

Caulnes Scènes grande Salle des fêtes, la petite Salle des fêtes, la Médiathèque, le restaurant scolair

Plénée-Jugon Scènes salles du Collège de La Croix-de-Pierre, la Mairie, le restaurant La Fontaine, l’Étrier

Plancoët Scènes préau et quatre salles de classe de l’École primaire publique

Plouër-sur-Rance Scènes Café hôtel du Commerce, l’École primaire publique, la Maison des associations

Les lieux de la cinquième semainePenvénan Scènes

École du Sacré- fêYviasLa Salle des fêtesTréglamus Scènes

e garage Radenen, le café L le Café-épicerie Sylvie Le Gall, la Salle polyvalente restaurant scolairPlouaretLa Salle des fêtesPléguien Scènes

Café Hélary, la salle polyvalente Raymond Boizard, la Salle de motricité, la salle du conseil municipal de la Mairie, la Salle des fêtes

Les lieux de la sixième semaineQuintin Scènes

e Collège L la bibliothèque de l’École primaire, la Galerie d’art du collègePlanguenoual

Châtelaudren Scènes Petit Écho de la mode, le hall du Collège, la Maison du développement et du service public Office de tourisme, la Salle des fêtes

Plérin le Légué

Ploufragan Scènes Hugo, la salle de répétition théâtre, la salle d’arts plastiques, la salle de danse, l’auditorium de l’école de musique, le hall d’entrée

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Journal de campagne de Roland Fichet Vendredi 2 mars 2001 – Grâce Uzel

Le publicbonne nouvelle c’est qu’il y a pour ce type de théâtr

théâtr C’est quoi ce type de théâtre ? Du théâtrHé oui du théâtre contemporain. Le mot

est lâché : contemporain. Ça veut dire quoi: ennuyeux ? intellectuel ? Pas forcément.

Ça veut dire un théâtre qui joue avec ce qui nous secoueun théâtre qui aime la poésie d’aujourd’hui,

qui connaissent le Théâtre de Folle Pensée savent

de nouveaux rapports sur la scène et dans la

créer le contact entre la poésie du théâtret des gens qui en sont très éloignés, qui

’entretiennent aucun commerce (ou un commerce très

gagné ? Nous ne savons pas si c’est gagné puisquesommes en pleine tournée, que chaque jour nous

le diable du théâtre. Ce dont nous pouvonstémoigner c’est qu’il y a du monde, comme on dit à la

Même dans des communes de 400 ou 500comme Grâce Uzel ou la Chèze. Souvent nous

frôlons la centaine de spectateurs ou même la dépassons.

s’il en est, nous avons du mal à trouver une placetoutes les personnes qui se présentent ça nous fait

l’enjeu pour le Théâtre de Folle Pensée n’est

finalement anonyme mais de réussir des moments grâce où se nouent plaisir, poésie, pensée et vie

dire en ces temps d’édification de grands

étanches

sauter au-delà du cercle de ceux qui fréquententhabituellement le théâtre ?

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La tournée

Une enquête par questionnaire réalisée pendant la tournée par une étudiante en DESS management du spectacle vivant de l’Université de Bretagne Occidentale - Brest

Folles pensées en Côtes d’Armor et les nouveaux publicspar Amélie du Payrat

olles pensées en Côtes d’Armor étaità la rencontre de nouveaux publics. Le deuxième

était de faire découvrir le théâtre contemporain.le Théâtre de Folle Pensée les spectateurs exclus du

à l’art et à la culture en Bretagne sont souvent lesruraux. C’est pourquoi les communes étapes de

pensées en Côtes d’Armor ont été choisies parmi lesrurales ou périurbaines situées hors des circuits

de la culture. Même démarche pour les lieux deeprésentations

des habitants (une école, un garage, une maisonparticulière, un café, une mairie, une salle des fêtes…).

choix participaient de l’idée que pour attirer un nouveaupeu habitué des théâtres, il faut contourner les

obstacles géographiques et idéologiquesleur proposant un nouveau rapport à l’art dans des lieux

à ’enquête par questionnaire conditionne la recherche en lui

des objectifs quantitatifs. Ainsi, j’ai plutôt cherché àévaluer l’origine géographique des spectateurs et leur rappor

théâtre. La structure principale du questionnaire était lavous et le lieu de représentations

représentation par rapport à la commune de résidence),vous et le théâtre (degré de familiarité avec cet art), vous et le Théâtre de Folle Pensée (degré de notoriété préalable

’enquête s’est déroulée du 6 au 30de la tournée olles pensées en Côtes d’ArmorPlouguernével, Bothoa, Maël Pestivien, rémargat, Saint-Juvat,Caulnes, Plancoët, Plouër-sur-Rance, Penvénan, Plouaret,Pléguien, Quintin, Planguenoual, Châtelaudren, Plérin).

questionnaire était distribué le soir des représentations à la

des fêtes pour le cabaret chansons (Scènes ou à l’entracte (

101 spectateurs interrogés, 858 questionnaires revenus complétés (soit un taux de retour de 40,8

Les résultats montrent que la tournée Folles pensées enCôtes d’Armor a efficacement touché les nouveaux publicsqu’elle cherchait à atteindre : les populations rurales etpériurbaines, les spectateurs ne connaissant pas le théâtre,les spectateurs ne fréquentant pas les spectacles de théâtre,les spectateurs ne connaissant pas la compagnie.

1 olles pensées enCôtes d’Armor issus de la commune où

la représentation ou d’une commune

et périurbains a donc porté ses fruits.bien à un public géographiquementdes circuits du théâtre que se sont

adressés les spectacles olles pensées enCôtes d’Armor

2connaissance du théâtre et n’étaient jamaisallés à une représentation théâtrale

Ce sont eux que la tournée

3Théâtre de Folle Pensée à différents degrés.

compagnie jouit d’une bonne notoriétégénérale sur son département.

4 % des spectateurs avaient déjà vu

du Théâtre de Folle Pensée.

5 % des spectateurs interrogés vpour la première fois un spectacle du

Théâtre de Folle Pensée. Parmi ceux-ci,

de réputation. Plus de 40

Théâtre de Folle Pensée avaient euauparavant peu de contacts avec le théâtre.

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Le Conseil Général des Côtes d’Armor est contemporain

contemporain c’est être poreux, c’est être perméable à l’époque, à l’esprit de l’époque, à sa musique singulière. Conseil Général des Côtes d’Armor est contemporeux, il sent dans quel monde il se trouve, il participe à son invention.n’est pas si simple d’être contemporain, il faut du flair et pas mal d’audace. L’art contemporain ce sont les œuvres

moins confortable que de s’appuyer sur les œuvres du passé, on risque davantage de se casser la gueule,Le Conseil Général des Côtes d’Armor demande depuis 20 ans au Théâtre de Folle Pensée de jouer son

rôle de compagnie de création, c’est assez rare. Quelquefois ça décoiffe une compagnie de création, ça met sens dessusMais ces bougres-là, ces Costarmoricains élus ont envie d’ouvrir les fenêtres, quitte justement à se retrouver

cheveux en bataille, et même à livrer bataille. Ça fait plaisir, je dois l’avouer, de voir surgir de l’ombre dans une cavoù l’on vient de lire une pièce de l’auteur de ces lignes la tête blanche de Charles Josselin ; ça fait plaisir

surprendre le regard intrigué et attentif de Claudy Lebreton carrément embarqué dans Ça c’est moiune des pièces de , au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis ça fait plaisir de repérer

la carrure trégoroise de Pierre-Y rémel devant au Théâtre D’Ivry-sur-Seine, d’être étonné par Christianqui entonne une chanson dans la salle des fêtes de Châtelaudren pour remercier les comédiens de

pensées en Côtes d’Armor ; de parler théâtre avec Jean-Yde croiser dans tel ou tel lieu où se joue olles pensées en Côtes d’Armor

es Bothorel, Denis Leclerc, Loïc Raoult…

dans le même département que ces gens-là, ça me plaît. Même Christian Le Riguier j’aime bien, il est franc du

bien réactionnaires et va même — là qu’il déclenche irrésistiblement mon affection — jusqu’à me comparer avecacine et Molière.

Roland Fichet

pa ge 8 é ô

Journal de campagne de Roland FichetMardi 27 février 2001 – Illifaut

Le merle à JoséAnnie Lucas a inséré des des Côtes d’Armor dans tous

spectacles. Ces voix se glissent entre chaque petite pièce.

dit. Les pièces que j’ai écrites et qui sont jouées pendanttournée n’ont pas été écrites à partir des entretiens

réalisés dans les Côtes d’Armor depuis un an par l’équipe Théâtre de Folle Pensée ; pourtant tout naturellement liens se tissent entre les voix et le texte des pièces. voix des Côtes d’Armor font écho aux textes joués et

réciproquement. Elles se glissent, ces voix, entre les pièces,dire la mutation des animaux, l’émotion des amours

jeunesse, les langues menacées, les remembrements qui

Lucas a mis en scène, chorégraphié pourrait-on dire,

racontée en gallo par un maçon de Châtelaudren ete merle à José

puisse dire c’est que cette histoire réjouit les

âge, assises à côté de moi, m’ont dit en riant qu’ellesétaient sûres de la comprendre mieux que moi.

(Sènes

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Les voix des Côtes d’Armor

Écouter les voix des Côtes d’Armor

Les voix des Côtes d’Armor

94 personnes interviewées par les comédiens en amont de la tournéeMadame et monsieur Allanic Monsieur Audouart Madame et monsieur BrunoJégou et Nathalie Benibri Maud Berthier Guy Berthou David Bomin

René Boulard Patrick Boullet, Pléneuf al André / Denise Bourhy, Grâce Uzel / Alice BruneauVéronique Cadudal Désiré Camus Dina Caoulan Maël Pestivien / Yves

Capitaine Claude Caradec Anne-Marie et Robert Caradec Françoise et RenéChevallier Maël-Pestivien / Assibi et Marc Chrétien Maël Pestivien / Ghislaine de Kerjégu Valérie de Villed’Avray Madame Duchêne Bernard Étienne Ménéac / Fabienne Eudeline

Nadine Favrais Cyrille Freulon Daniel Galerne Gisèle Garreau, Plouguernével / YvonneGautier Elie Geffray Eréac / Anne Guégueniat rébeurden Thierry Guehenneuc Eugène Guillou

Jean-Pascal Guillouet Collinée / Michel Harry Madame et monsieur Hervé PaulHouè Louis Jouanny, Grâce Uzel / Vincent Victor Jouffe, Saint-Méloir / Bah Kaou, Collinée / Yvon KerdanielSaint-Gouëno / Augustine Lavenand, Maël Pestivien / Claire Le Bour Claude Le Diuzet Ronan LeNaou rémargat / Éric Le Pottier Grâce-Uzel / Janine et Claude Le Prêtre Saint-Gilles du Méné Aimée Le Torr, Eréac /Élisabeth Le Tutour Marie-Thérèse Lessard Gonéry Libouban Minihy-Tréguier CyrilMacler Plounevez-Moëdec / Markus Valérie Marrec Lanvéoc / Colette Martin Maël Pestivien /Ronan Ménard Catherine Monvoisin Monsieur Morice Joce MoussetDominique Moysan Gérard Munier Kergrist Moëlou / Colette Noël Gillian O’DonovanPlédran / Patrice Olivo Marty Pardoll, Kergrist Moëlou / Anne Pastol, Collinée / Pascal Perrin, Saint-Hélen /Anaïg Picon, Plouër-sur-Rance / Yann Ber Piriou Colette Poirier Guy Prigent

Yvon Quemener Dominique Rocaboy Pascale Rolland Madeleine RopartzStéphane Rosselli Henri Rouxel Catherine Rouxel rémargat Lynda RucayHamida et François Salliou rémargat / Marie Sch réguier / Yolande Simon Maël Pestivien / Madame SoulaibailSaint-Gilles du Méné / Charles Trifol Yohann Tual, Plérin

de l’endroit où vous vivez, de votrA-t-il changé ? Dans quels chemins êtes-vous

passé

sont quelques-unes des questions posées aux gensnous avons rencontrés aux quatre coins du

département. accents, le grain de la voix, les rythmes, le phrasé…nous intéresse dans la langue des gens d’ici.

total nous avons enregistré plus de 100

diffusés pendant les spectacles.

jour, dans une tribu, un homme a dessiné un cercle sursol, il s’est mis au milieu, et aux gens rassemblés autourlui il a raconté une histoire. Le théâtre est né comme

ça. Les acteurs sont des gens qui parlent à d’autresassemblés pour les écouter

allons les écouter Cette démarche nous a parunécessaire.

les paroles ainsi récoltées pour les transformertexte à jouer. Ce qui comptait —

nous-mêmes à parler. Nous nous sommes mis état d’écoute et nous avons pris un immense plaisir

à entendre.

Annie Lucas

pag e 1 0 é ô

Les spectacles

30 et 3 - Les spectacles, les dispositifsDu 20 février au 31 mars 2001, le Théâtre de Folle Pensée adonné dans le département des Côtes d’Armor

eprésentations, mais pas 30 représentations du mêmePour mieux s’adapter à la diversité des espaces

les villages traversés mettaient à la disposition de la3 spectacles différents ont été joués.

Dispositif 1 : le théâtre furtif ou la Petite Forme(4 représentationsExemple : la cidrerie de Planguenoual.

Saint Brieuc, à quelques kilomètres de la mer, le bourPlanguenoual. Le propriétaire de la cidrerie Monvoisin

proposé d’accueillir le spectacle du Théâtre de Folleensée. Le lieu partagé est petit, encombré de fûts, de

presses, de tables et de bancs. Il contient à peine

bois disposés autour d’une douzaine de grandes tablesferme. Les comédiens sont attablés avec eux,

tablée, tranquille buveuse de cidre, va brusquement étaler

dizaines de photographies dévoilant son existence.

acteurs tombent le masque à mesure que le spectacleHistoires, récits, chansons, courts dialogues et voix

enregistrées des habitants des Côtes d’Armor jalonnent lasoirée. A bien sûr, une ou deux pauses, histoire de boir

itres des pièces jouéesGratuit, Bonbons, Loterie, Libérateur, Sac de plastique,

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Dispositif 2 : la tournée du village ou les ScènesTournantes (20 représentations)Exemple : la boucle de La Chèze.

dans la Salle des fêtes, rue de Loudéac. Quatre autresont été investis par les techniciens et les comédiens

du Théâtre de Folle Pensée : le café La Forge où se

l’Auberge du Lié où se joueront , le café Mieux vaut boire ici qu’en

face face c’est la rivière le Lié) où se joueront Salle de l’étang où

’heure du départ approche. Les guides des comédiensqui ont accepté de conduire les spectateurs de

différentes. Annie Lucas grimpe sur une chaise,le menu de la soirée. ois groupes vont êtr

constitués. théâtrales, mais pas les mêmes. De cette frustration naîtr

appelle à lui les gens porteurs d’un coupon jaune.Départ du premier groupe. Un second guide appelle à lui

gens porteurs d’un coupon rouge. Deuxième départ. troisième guide appelle les bleus qui lui emboîtent le

dans la Salle des fêtes. Entre-temps sur les tablesété disposées des bougies et des boissons. Après

en commun de pièce en pièce, les spectateursont envie de rester là, de prolonger la soirée,

d’échanger

que d’élections mais aussi de vie rurale, culture, de théâtre, de poésie, d’amateurs et de

Un climat de confiance et d’échange

partagent le plaisir d’être ensemble.

Dispositif 3 : la permutation des espaces ou la Grande Forme (6 représentations)Exemple : la salle des fêtes d’Yvias.régor, au sud de Paimpol, la salle des fêtes s’appelle

les années quatre-vingt. Dix petites maisons sontdisposées

le dispositif le plus lourd. Il demande 2 à 3 jours deune équipe technique importante et une salle

plane et rectangulaire des salles des fêtes. Dans première partie du spectacle, le public est assis sur des

placés face à un nombre de petites maisons qui

des pièces jouées dans lapremière partie

sont placés à l’intérieur des petites maisons, à l’endroit où jouaient les acteurs (à l’entracte, un pot est

réinstallent le dispositif). Les maisons sontsonorisées, elles permettent la diffusion des séquences

à l’endroit où étaient les gradins et le public dans lapremière les frontières se brouillent. itres des pièces jouées dans

Le tout émaillé de chants macédonien,iddish, Kabyle, vendéen…

Les spectacles

Petite traversée du langagepar Alexandre Koutchevsky

textes de Roland Fichet, joués lors de cette odyssée costarmoricaine, ont été écrits entr 2001. Ils possèdent quelques caractéristiques

En voici un petit aperçu.

L’attachement à la forme courte etites Comédies rurales, Petites histoires(renaître), Petits Chaos… textes courts stigmatisent, condensent le réel,

de Roland Fichet n’y tombent pas parce qu’ils sont légers.

Le presque rien de l’humour La légèreté de cet auteur c’est de faire croiroujours avec humour, c’est-à-dire avec

conscience et l’expression d’un décalage. Parfois aussi avec le simple plaisir

La tendresse. Écoutez bien, regardez bienhaïssables. Roland Fichet aime ses petits êtres de langage, jamais il ne les jette

fond de la fable, même les pires. Il ne rédige pas de procès-verbal.

La nomination C’est un peu comme quand on va chez certains commerçants répètent votre nom à la moindre occasion. Les personnages de Roland Fichet

nom est une petite mixture de lettres où somnole souvent le destin de celui quihomme m’a demandé mon nom. J’ai dit : Mathilde Forêt

Forêt comme une forêt. Il a opiné : » (Mathilde Forêt /

etites histoires [renaître]

L’identité. un nom c’est le début d’une identité. On peut déjà être nommé,à savoir qui l’on est au-delà de son nom. Quelques « » piochés au

suis une fillette d’expérience /suis l’enfant attaché au pare-chocs de la voiture / Je suis le voleur de courant

électrique

Les vaguesrepasser, de se ressembler jusqu’à s’y méprendre. Pourtant, elles n’emportent

les mêmes grains de sable. Ces phrases s’égaillent autour d’un mot ouJe suis celui qui libère contr

me donnes de l’argent je te libère c’est simple. Le type qui est entoi, je te libère, je t’ouvre la porte, je sais le faire, contre de l’argent.

Libérateur / Petits Chaos

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De gauche à droite : (Scènes (Scènes (Scènes

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Texte de l’une des courtes pièces jouées dans les spectacles

L’instituteur et l’animalde Roland Fichet

journée d’école. La dernière. Un instituteur droit comme une règle.bien que mal ils avaient tenu jusque-là, lui (l’instituteur), la petite

municipalité l’Éducation Nationale… Il congédie d’un petit geste le dernier élève quis’attarde. Sébastien il se nomme le dernier élève. Sa fin enfin.

Les voilà. Il les a invités (une dernière fois) dans leur école, les

le cheveu blanc. Ils se calent comme ils peuvent sur les siègesd’écoliers. Une bille oubliée (égarée ?) roule d’un casier. Paul Renard rit

Ils sont contents. Ils ne s’attendaient pas à une interrrégouët. Le plus bête. Le maire.

l’incitent en douce à répondre. Pour rigoler. Facile la question, c’est cerégouët, au moins on échappe au cercle vicieux

la poule et de l’œuf qui lui a toujours tapé sur les nerfs ; sempiternellesadique spécialement inventée pour humilier (est-ce l’œuf qui

régouët

: « Bonne réponse, Bernard, excellente réponse. Chers enfants,

teint de vinaigre maintenant, l’âge ?) chers enfants, les animaux vousavez quittés pour les machines, voilà pourquoi vous êtes modernes. animaux étaient vos frères, aujourd’hui les machines sont vos sœurs

sœurs. Les machines vivent avec vous. Près de vous. rès près. Plusprès

entrées en vous. Dans votre corps. Certaines — déjà — habitent àl’intérieur de vos organes. avez bâti le monde avec les animaux. Les

vous ont fait ce que vous êtes : les chevaux, les chats, les chiens,poules, les vaches, les rhinocéros, les singes et tous les autres. Ce que

êtes. Que feront de vous les machines ? ous les avez épousées, que

ont séparés des animaux. Que feront-elles de vous

s’avance entre les tables, tous le regardent cet homme doué pourrésoudre tant de petits mystères (grammaticaux, arithmétiques,

: « Les animaux ne parlent pas, ne vont pas à l’école. Jamais ils neDe cela vous pouviez être sûrs, de cette frontière. Les machines

(elles iront à l’école !) Que vous restera-t-il ? »

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Journal de campagne d’Alexis FichetMardi 20 mars 2001 – Penvénan

L’homme de tissu blanc dans la toilesommes à Penvénan, dans une immense salle des

fêtes

questions, déjà. Plus tard, après les spectacles,leurs parents s’inquiéter ou s’amuser par avance

questions qu’ils poseront. Après , aprèssûr que les questions vont fuser

à s’appuyer sur l’air, et il y flotterait avec aisance,en sommes sûrs, s’il n’était déjà pris dans la toile de

rouge. La voix vient par derrière, abstraite, elle n’estportée par personne. Peut-être nous atteint-elle ainsi plus

s’étend partout… De la même façon, les bras et les jambes

sont l’écran du texte, l’écran du désir, l’écran morcelé de cerécit entre passé et présent. La voiture, miniature, écrit

une pointe, à même les corps, la ligne discontinue

(Scènes

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Journal de campagne de Loïc BallariniMardi 6 mars 2001 – Callac

Le coin du rideautrop vite, j’ai roulé beaucoup trop vite pour

à l’heure ce soir-là à Callac. À Callac ou ailleurs, maisà Callac que j’ai fait une grande marque jaune à ma

dans les toilettes, peinture fraîche. À Callac, ce soirlà, c’est une dérouler dans la même pièce, avec entracte, comme à laville, pour causer, comme à la campagne.

la salle des fêtes réaménagée pour l’occasion, ontout doucement. À pas feutrés. On soulève un coin du

et on se retrouve l’air hébété du type qui s’esttrompé de porte. Il faut traverser la scène pour aller

en face. De l’autre côté, j’avise quelques bancs et

scène c’est pas une scène, c’est comme un demi-cerclepetites maisons alignées figurées par des rideaux de

noire, complété par un autre demi-cercle de gradins etScènes

un des deux autres spectacles de la tournée— c’était un jeu de

à travers un village, on poussait la porte là où il yde la lumière et on découvrait les comédiens. À Callac,

c’est plutôt un jeu de piste en circuitfermé.

pièce c’est pas une pièce, c’est des pièces. Courtesscènes apparemment sans rapport, enchaînements rapides,

qui se télescopent. La cave et le mauvais cidre de

fissuré, béant, de Pierre Pidou. L’incinérateur deKerdraon, maire pour l’éternité, la lune de Mâme

les pieds sur terre de Mâme L’Her. Le manteau du petitet le mystère qui tourne autour de Sébastien Rose…

olles Pensées en Côtes-d’Armornaissances, amours, morts, reliées par le fil des

de ces Costarmoricains qui ont livré une part de leurhumanité sur bande magnétique. Oh, pas grand-chose, des

mène à sa maison, un troisième sa vision de l’avenir de laporcine. Des fragments de paysages intérieurs, grands

le décor devant lequel se meuvent les

soit complice. Sur la scène-piste-salle, il y a les gensthéâtre, ces personnalités qui en jouent d’autres avec

précision toute sensible, et leur incr yable réserdu visage. Dire que l’histoire les habite paraît

à celles qu’on veut lui faire croire. Qu’est-que tu dirais si des tireurs d’élite dézinguaient tes

? Pourquoi tu n’as pas accepté

la rue, tout à l’heur

paraît que le porc est l’animal le plus proche deOn est verni en Côtes-d’Armor… Quelle

dose d’humanitéThéâtre de Folle Pensée. Pas de fioriture, souventpas de décor. La parole, le regard. Ça n’empêche pas

des idées, de transformer Mâme Mâme L’Her en bigounaines, d’utiliser des

de tendre des élastiques dans un

poésie n’est jamais très éloignée de la vie et lacomme la poésie, peut se nicher dans des

où on ne l’attend pas (rencontrer sa pard’humanité dans les cuisines d’une école ou dans

fromagerie ne laisse pas indifférent). On laisse

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Actions périphériques

Actions de sensibilisation au théâtre dans les écoles et collèges du département

sont passés par ici, ils repasseront par là.plupart du temps, les comédiens en tournée sont des oiseaux de

Difficile de les arrêter, de partager un peu de leur temps et de

étirer le temps éphémère de la représentation et vivre de vraisd’échanges, nous avons multiplié les rencontres avec les

général le jour même du spectacle.

s’agissait d’une amorce, d’un éveil, de donner l’envie de. Nous nousefforcés de rendre le théâtre que nous produisons plus familier

en ne lui ôtant rien de son étrangeté. Le contenu des animationsétait fondé sur une sensibilisation à l’art théâtral : écoute des autres,écoute

les plus grands élèves nous avons travaillé sur une partie desde Roland Fichet qui étaient joués le soir

séances duraient deux heures (saufcertains collèges où nous sommes

plusieurs fois comme à Quintin,Châtelaudren, Saint-Nicolas du Pélem).es comédiens inter enants étaient les

mêmes enfants présents aux représentations les

Résultat le plus immédiat, le plus

et les ont emmenés le soir même

à penser que les traces laisséesauprès des 2 174 enfants rencontrés

’étaient a priori pas destinés à un

parfois très jeunes, étaient captivés.es rencontres de l’après-midi ont

évidemment contribué à créer cette

et l’acteur en représentation, cettecuriosité, cette écoute.

Annie Lucas

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La tournée

Une équipe de 25 personnes sur le terrainauteur Roland Fichet metteur en scène AnnieLucas comédiens Angélique Clairand, JeanneFrançois, Olivier Hussenet, Annie Lucas, MoniqueLucas, Julika Mayer MathieuMontanier, Laurent Meininger, Karim Qayouh,Delphine Simon assistants mise en scène IsabelleButtet, Nicolas Hénault équipe technique MauriceSrocynski, Yannick Noblet, Jimmy James, NicolasHénault, Isabelle Buttet équipe interviews Améliedu Payrat, Angélique Clairand, Jeanne François,Olivier Hussenet, Annie Lucas, Monique Lucas,Nicolas Hénault assistants dramaturgie MarineBachelot, Alexandre Koutchevsky photographeJean Henry équipe restauration Philip Bourrely,Gislaine d’Almeida, Hervé Lenain administrationde production Patrice Rabine, Catherine Merle,Amélie du Payrat.

Théâtre de Folle Pensée est sub entionné par leMinistère de la Culture, le Conseil Général des Côtesd’Armor, le Conseil Régional de Bretagne, La Mairie

olles pensées en Côtes d’Armorentionnés par le Conseil Général des Côtes

Comment ça marche ?

Le poids des chosese théâtre c’est matériel, physique, technique. L’intelligence

scénographique, le savoir-faire, la capacité de travail etl’élégance de comportement manifestés par l’équipe

du Théâtre de Folle Pensée tout au long deont beaucoup compté. Les équipes

dirigées par René Delcourt et Maurice Srocynski ont fait desallant jusqu’à transformer la grande salle du

Théâtre de Nîmes en piscine.

Buttet, Nicolas Hénault, Maurice Srocynski, Jimmy James se sont remis à la tache avec la même

olles pensées en Côtes d’Armorprincipe qui déclinait trois dispositifs différents, dont un

quatre spectacles joués chaque soir danslieux distincts, leur a demandé une nouvelle fois de

et d’une disponibilité à toute épreuve. Deà Ploufragan en passant par tous les cantons on

dire qu’ils ont fait connaissance, à la sueur de leur

Merci à eux.

côté des cuisines on n’a pas chômé non plus. Unenouvelle fois Philip Bourrely, le maître queux, et ses deux

Gislaine d’Almeida et Hervé Lenain ont fait del’après spectacle un moment de délices terrestres. Les

(Loudéac), Canihuel, Plénée-Jugon et émer eillé nos papilles gustatives.

Hervé, vous nous avez simplement offert unedouce fête tous les soirs. Merci.

39 établissements scolaires100 classes2174 élèvesLangueux École primaire publique des Fontenelles, Écoleprimaire publique des Grèves, Moncontour École

Plourhan École primairpublique, École primaire privée, Hillion École primairpublique, École primaire Saint-Joseph, Plœuc-sur-LiéCollège publique, Mûr-de-Bretagne Collège Saint-

Illifaut École primaire, Trémorel École primaire,Loscouët-sur-Meu École primaire, Merdrignac Collège

Plumieux École primaire, Plessala École primaire,Loudéac Collège des Livaudières, Carnoët École primair

Plouguernével École primaire publique,Plourarc’h École primaire publique, Callac École primair

Rostrenen École primaire publique, Saint-Nicolas-du-Pélem Collège Jean-Jaurès, Maël PestivienÉcole primaire publique, Plouër-sur-Rance Collège du

al-de-Rance, École primaire publique, Broons CollègePlénée-Jugon École primaire publique, Plancoët

École primaire publique, Penvénan École primaire duSacré Cœur, École primaire publique, Belle-Isle-en-TerreÉcole primaire publique, Collège public, Plouaret Écoleprimaire Saint-Louis, Collège Saint-Louis, Louargat École

Vieux Marché École primairPlanguenoual École primaire publique,

Quintin Collège L Châtelaudren Collège public

Argent/Spectaclesartistique et financière :

pensées en Côtes d’Armor a été conçu en lienétroit avec . Juste après ladernière représentation à Ploufragan certains desspectacles Côtes d’Armor ont poursuivi leurcarrière à Dijon, Reims, Saint-Denis. Le ConseilGénéral s’est engagé sur l’ensemble du projet :des spectacles représentées à La Passerelle de

eprésentés au Théâtre Gérard Philipe de Saint-

Nombre de représentations : 77

Comment ça marche ?

Entretien avec Annie Lucas à l’issue de la tournéeComment penses-tu que ces textes de Roland Fichet, quine sont pas tous évidents, ont été perçus ?

Annie Lucas ont été entendus. En général, les gensque ce qui est dit est assez gonflé. Mais on sent

ça passe parce qu’ils rient en même temps (par

abordées par les textes de Roland concernentgens parce qu’elles sont intimes, parfois même

Les textes sont noués. Les gens sont toujoursintéressés par les histoires quand la destinée humaine se

dans une destinée individuelle, prend la figur

cas dans les pièces contemporaines. Dans les textes Roland, il y a une clôture, des signes qui permettent au

dérouter c’est l’écriture. Certaines personnes disaient en». Mais ce n’était pas

pour le déplorer, plutôt pour dire qu’elles auraient voulule spectacle une deuxième fois.

As-tu modifié ta façon de travailler, par rapport à tes dixannées de mise en scène, pour cette tournée dans lesCôtes d’Armor ?

A. L. vraiment, j’ai même travaillé à partir de

à trois espaces différents. Nous avonsavancé avec les acteurs sur la notion de

et de règle du jeu. C’est moi qui ai choisi lesles distributions, puis je leur ai fourni des règles

jeu à partir desquelles ils ont travaillé. Je suis peu

le sentiment de travailler à partir des acteurs,

Aimerais-tu refaire ce type de travail ?

A. L. Oui. D’ailleurs, l’hypothèse de travailler bientôt avecacteurs étrangers me plaît beaucoup [en 2002 le

Théâtre de Folle Pensée envisage une coproduction avec

théâtre sur la scène. Je crois aussi qu’il faut interroger

croisement du geste et de la parole, différencier le geste

le déclenchement. Peu importe que cedéclenchement amène tel geste ou tel autrm’intéresse c’est l’énergie. Dans d’autres travaux je traque

précision du geste. Ces recherches ont été constantesdans les répétitions de olles pensées en Côtes d’Armor

d’avoir une salle où je puisse expérimenter mon

sur les entrées et les sorties des comédiens.

qu’on emmènera aux États-Unis en 2002.

Je te repose la même question qu’en décembre : Peux-tunommer ce qui s’est inventé dans ces spectacles ?

A. L. tournée n’a rien eu à voir avec une tournéeNous n’avons pas délégué les relations avec le

à des instances culturelles. Nous avons tout fait deA à Z création des spectacles, préparation de leur accueil,

des lieux, publicité, billetterie, contact avec lesécoles, etc. Dans chaque commune nous avons inventé

médiations différentes. Ici c’est un maire qui nousaccueillait, là les propriétaires d’une chèvrerie… J’ai trouvé

le monde rural était plein de vitalité. Les bourgs dans

d’être quasiment inhabités. Pas un chat dans les rues

notre théâtre ambulant… et on attendait. il y a ce moment très étrange, un peu angoissant, ce

attend ? Deux heures plus tard pourtant la salle était

en commun de pièce en pièce.se muait en étonnement et l’étonnement en

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Comment ça marche ?

Entretien avec Annie Lucas avant le début de la tournée(Annie Lucas est le metteur en scène de Folles pensées en Côtes d’Armor)

Comment s’articulent les textes de Roland Fichet et lesentretiens réalisés avec les gens du département ?

Annie Lucas Nous avons lancé cette série d’entretiens

Il s’agit d’abord d’écouter les gens nous parlerleur rapport à ce pays, à ce territoire. Ça m’a fait penser

des Indiens (don à caractère sacré constituantcelui qui le reçoit un défi de faire un don équivalent).arrivons pour jouer dans le département en lui

gens en flagrant délit de légender comme l’écrit le

état de disponibilité plus grand. Nous pensons aussi

de vie et peut-être sera-t-il possible de traiterscène tel ou tel passage. Nous ne le savons pas

Comment envisages-tu l’atmosphère de ces spectacles ?

A. L.chaud, nous introduisions de l’étrange, dede la fantaisie. Les règles habituelles de l’écoute

du regard vont être transgressées. Il ne s’agit pas de

Peux-tu nommer ce qui va s’inventer dans cette série despectacles ?

A. L.Théâtre et géographiethéâtre a un rapport à l’Histoire, avec un grand H, et à

gens. Ce qui m’intéresse c’est ce que ça va apporter à

As-tu déjà des pistes de travail ?

A. L. Mon souci est d’arriver à préserl’écoute, du sacré, dans un espace qui reste familier. Cem’intéresse, c’est de réintroduire dans ces lieux —

exemple, les cafés un rapport à la parole qui estDans un café on bavarde. La parole diffèr

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gauche à droite photos du haut : Annie Lucas (metteur en scène), Forme), une attitude des comédiens écoutant avec le public de la Grandeles voix des personnes interviewées. En bas : (Scènes

Comment ça marche ?

À quel endroit ça les touche ?Je suis de Besançon.

endée.

es neuf comédiens de olles pensées en Côtes d’Armoront interviewé les Costarmoricains, ils ont sillonné les vicinales des Côtes d’Armor, joué dans

yage vif, rythmé. out était pris sousde l’humour, de la jubilation, de la vitalité. Humour des mots, des situations, du jeu des

Chaque pièce se déployait comme un petit univers de théâtre. Chaque pièce avait sonpropre. On passait de la marionnette à la comédie dramatique, au chant, à la musique, à la

Les acteurs étaient tendus vers un but fabriquer de la vie, de la présence. Ils réagissaientquart de tour comme des athlètes entraînés, précis.

Cette tournée dont ils ont été partie prenante, qu’en ont-ils retenu ?À quel endroit ça les touche ?

Mathieu Montanier — Ça fabrique du langage. En même temps que jesuis imprégné des textes de Roland Fichet, je me suis imprégné desdes gens que nous avons enregistrées lors des interviews, puis de

des spectateurs que nous avons rencontrés à l’issue deseprésentations. Ça fait une sorte de mélange, un mélange de langages,

langage commun qui s’est mis en place dans ma tête et qui depuis

Jeanne François — Ça me touche dans mon rapport au métier decomédien. L’insolite des lieux, la chaleur, la simplicité, la générosité des

qui nous accueillaient dans leur village, dans leur école, dans leurparfois même dans leur maison, l’extrême pr ximité entrde l’acteur et l’espace du spectateur, tout cela t’oblige àpar la case humilité. reviens aux sources du théâtre, tu

révises perçoit. joues, tu les regardes te regarder, tu es obligée d’être des

côtés à la fois. Au fond de toi tu aimerais pouvoir te dédoubler, êtrmême temps debout face à eux en train de jouer et assise parmi eux,

es ailes du désir

Karim Kayouh — C’est quelque chose avec la lumière… On jouedans des théâtres avec la lumière des projecteurs qui

ne voit quasiment pas. Mais là, les gens étaient sous nos yeux,notre nez, à peine moins éclairés que nous.

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Angélique Clairand — Ça me touche dans mon rapport au passé. À mon passé, à maJ’ai des origines rurales, je me sens à l’aise dans cette géographie-là. J’aime

l’idée que les habitants de ces communes éloignées des cités et de leurs offrespuissent avoir accès à un théâtre comme celui-ci. J’aime l’idée que ces gens

dont beaucoup n’étaient jamais allés au théâtr — aient reçu ces spectaclesexigeants, avec spontanéité, connivence et plaisir

Olivier Hussenet — Ça me touche à deux niveaux. D’abord celui de ma famille, mesLe passage, l’acculturation de mes parents qui sont partis à la ville,

fracture qu’ils ont vécue. C’est un peu comme revenir à quelque chose dont j’aiété coupé. Ensuite celui de l’art du comédien dans la pr ximité

que nous avons menées avant la tournée, le fait qu’on pouvaittoucher les gens pendant les représentations, tellement ils étaient proches de

ximité est très inhabituelle pour le comédien. La plupart du temps il estl’autre position, celle d’être entendu, d’être écouté par une salle lointaine

plongée dans le noir

Monique Lucas même que ne commence la tournée, j’ai ressenti la présencepublic parce que nous avions déjà rencontré les Costarmoricains lors des

Pendant toutes les répétitions nous avions à l’esprit leurs paroles. Pourraison je pensais, de façon plus concrète que d’habitude, à des aspects comme

convivialité, l’accueil, le respect. D’une certaine façon ça me parlait de mon rapporà la terre, à ma terre, celle où je suis née moi aussi, celle où je vis moi aussi. J’étais àla fois hôtesse et invitée.

Laurent Meininger — Je suis très touché par des artistes comme Jean Dasté, qui dansl’après-guerre ont amené le théâtre en région dans les grandes villes et dans les villes

où il n’y avait à l’époque pas grand-chose. olles pensées en Côtes d’Armorun pas de plus, transporte le théâtre dans les villages. Il a fallu pour cela investirlieux qui n’ont absolument pas été prévus pour le théâtre et résoudre chaque jour

nombreux problèmes techniques et artistiques. Pour moi c’est un peu lede la décentralisation, le flambeau des aînés Jean Dasté, Jean

par les enfants de la décentralisation.

Julika Mayer — À plusieurs moments du spectacle on entendait toute une série de

leurs manières de parler. En les écoutant je regardais la marionnette d’Emilieet dans ma tête ça fabriquait de l’image. Je ne sais pas trop ce qu’il en reste au

dans la mise en scène de , mais j’ai trouvé étrange ce voisinagele réel des voix et la fiction des marionnettes, entre la parole qui échappe, la

vraie, brute, populaire, et la parole réfléchie, composée, écrite et poétique d’unauteur de théâtre.

Delphine Simon — Pour moi c’est un peu le retour à la source. J’avais l’impression dechez mes parents ou mes grands-parents. D’un coup le mot généreux devient

et présent, on se dit la vie c’est ça. Comme un choc qui te fait réaliser pourquoi tupourquoi tu fais ce métier, pourquoi tu es là. Et en plus ça tient à des riens, à ce

particulier avec les gens. À ce rapport généreux à un théâtre jamais vu jamaisauparavant. Dans ces communes des Côtes d’Armor, notre théâtre c’était un

laboratoire. Comment un truc comme ça existe, s’impose, se met à fonctionner…ça m’étonne encore.

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Journal de campagne d’Alexandre KoutchevskyMercredi 14 mars 2001 – Caulnes

Mâme Yoc’h et l’astrophysique, Mâme la lune nous lâche c’est le chaos,

Mâme L’Her [...] Sans la lune pas de terre, moi je crois ça, pas d’habitants sur terre, vous le dis tout net, Mâme l’Her

? Réponse de

six mois la moitié de la serait plongée dans l’obscurité et le froidd’un interminable hiver, alors que cette même moitié serait ensuite baignée

la lumière éblouissante du Soleil et une chaleur torride durant un été étalé surune demie année. A de telles extrémités climatiques qui nous tomberaient dessus

nous ne pourrions prévoir le comportement chaotique de l’axla vie aurait bien du mal à se développer sur terre. Ainsi, en

la Lune a permis à l’homme de fair

as folle Mâme

De gauche à droite : (Scènes

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Comment ça marche ?

Géographie d’un crimepar Roland Fichet Conspiration

est rural doit disparaître. C’est la grande braderie d’un mondepérimé, mondialement périmé. L’effacement du rural postule l’effacement

on peut les tolérer en tant que viandeen tant que spécimens identifiés et parqués. L’effacement du rural et

l’écriture Même les cimetières n’ont plus beaucoup d’avenir

Matière J’ai écrit ces pièces avec mon enfance dans le corps, avec lacruauté de mon enfance dans le corps, avec l’émotion de mon enfance

matières. Cette matière a un sacré poids. Elle pèse lourd dans lamémoire collective, dans l’histoire des gens (même si on l’oublie

J’ai pris le chemin des écoliers pour la retrouver la re-sentirtoucher. Je l’ai abordée par petites touches, de petites touches en

touches j’ai élaboré un paysage. Ce sont ces olles pensées enCôtes d’Armor

Adresse Celui qui écrit ces olles penséesà quelqu’un. Le metteur en scène qui met en scène ces olles penséesconnaît la tension spécifique des mots et des textes qu’il articule et

à quelqu’un. Les acteurs qui jouent ces olles penséess’adressent à quelqu’un.

Déchirures Les petites déchirures sont devenues de grandes déchirures,ça ne va pas tarder à exploser, c’est dans l’air, dit l’un. Mais non, ditl’autre, on va se faire éliminer en douceur, ils vont «

Fleurs Les pensées ce sont aussi des fleurs. C’est même l’emblème dula pensée, la fleur appelée pensée. Les folles pensées ce sont

Viande

Vachessiècle et

du début du siècle.

Poils Il n’y a pas d’énigme à résoudre, mais il y en a une à ressentirdiffractée,

Comédies etites histoires (renaître)comédies rurales La prière des vaches

de la comédie des mots et de la syntaxe. Si je cherche quelquela légèreté grave de la comédie quand en son sein

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Journal de campagne d’Alexis FichetJeudi 15 mars 2001 – Plénée-Jugon

La beauté sans voilepas dans Plénée-Jugon, j’évite de mettre le pied dans une bouse. Route piégée. Je vaisdans le réfectoire de l’école. D’autres spectateurs attendent déjà. C’est très calme pouron attendra jusqu’à neuf heures au cas ou quelques attardés arriveraient encore. On me

un ticket jaune pour identifier mon groupe, je connais la méthode, nous allons déambuler. Lbleu part avant nous, les jaunes se demandent un peu ce qui leur est réservé. Nous sortons

à la suite de notre guide, Pascal, mais c’est juste pour contourner un bâtiment de l’école et entrerune salle de classe de type préfabriqué. Il y a là deux acteurs, Jeanne et Olivier, et du tissu noir

et Olivier jouent de la flûte à deux corps, une manière de nous accueillir en douceur dansjeu raffiné. Je connais tous les textes, mais je les redécouvre dans une simplicité et une clarté

beauté sans voile) nouvelle. On entend au guide Pascal une enveloppe pour nous maintenir éveillés sur la route du prochain spectacle.

joue le jeu à fond et nous nous arrêtons en trois endroits différents pour remettre dansdes bouts de textes que nous venons d’entendre. Pour cette première fois, c’est facile, nous

l’ascenseur deux étranges figures d’hommes politiques, Karim et Laurent. Ces deux-là serrentmains, ébauchent quelques sourires malhabiles et le public est conquis avant les premières

le rire et le plaisir immédiat. Les élections nousà l’esprit quand ils parlent dans de la décharge municipale.

fait sourire à l’idée qu’après les vaches abattues et les moutons brûlés on pourraitles porcs à la mitraillette. Le groupe de spectateurs est vraiment lancé maintenant. Nous

de la mairie pour résoudre une nouvelle énigme tandis que Karim —crie dessus. Il s’inquiète pour ses spectateurs, il tient à ce que nous résolvions l’énigme sansbattre. C’est chose faite quand nous arrivons au lieu suivant, un bar. À l’intérieur, quelques

de comptoir supportent notre arrivée sans broncher. Deux bigoudènes naines nous sourientnous jettent avec véhémence des fleurs en plastique. Ce sont les éternelles Mâme l’Her et Mâme

fraîches comme au premier jour, plus réjouissantes que jamais. C’est avec elles que nousla première partie du spectacle.

deuxième se déroule dans notre lieu de départ, le réfectoire de l’école. C’est un petit récital de laen toutes les langues. C’est très simple, c’est très beau.

(Scènes

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Impressions de spectateurs

Graines de légendepar Marine Bachelot

évoquer ce qui s’est passé en février mars dernierolles Pensées en Côtes

parler de réception ? Employé dans unréception

l’autre côté du filet, la lettre reçue exige une réponse.pendant, après ces soirées de théâtre, j’ai

observé, j’ai tendu l’oreille, j’ai retranscrit à toute

prêtés avec générosité à l’issue des représentations à

témoignage en différé. Du moment précis et de laprofonde de la réception, je ne sais pas grand-

ximité, la sensationd’intimité. A

une aptitude étonnante au franchissement.Un désir de remercier, de témoigner de vive voix. «

» déclarspectatrice de Plessala à Julika Mayer qui vient à

camaraderie, la familiaritédans un respect réciproque, par-dessus une ligne infime

en permanence par la mise en scène.eut-être qu’au sein même de la pr ximité gît la

déroute. Peut-être que cette forme de mise en scène

égarer et surprendre.

ximité existe aussi entre spectateurs, serrés surScènes

les trajets entre les stations théâtralesdonnent vie à la microcommunauté. Prétexte récréatif

petites énigmes à élucider ensemble sous la lumièrdes réverbères aident les langues à se délier, les gens à

parler. Et quand on aperçoit au bout de la rue un

de théâtre domine l’impression étrange que

la fromagerie de Plouguévernel, je me souviens d’unesoirée chaleureuse, très vite sous l’empire du rirvisages tordus de rire, têtes renversées en arrière,

mettent à parlerUne autre fois à

dans la semi-obscurité l’assemblée compositeet populaire qui s’offre à mon regardéceler précis où je sais que les textes de Roland Fichet chutent

rebondissent, du comique à la gravité, de la cruautéà

géographie, je pourrais dire que j’en ai vu passer

de rire béants, des petits sillons sismiques, desetours d’intempéries.

plus précieux, c’est d’entendre en fin de soirée desprolonger le fil des voix enregistrées par des

et des souvenirs, ou de voir naîtrspontanément des discussions et des débats à propos

thèmes évoqués dans les pièces jouées. À partir dessemées par le théâtre, une communauté

s’interroge, se raconte, invente sa légende.

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Impressions de spectateurs

Impressions recueillies après les spectacles dans quelques communes par Marine Bachelot, étudiante en DEA

On me fait marcherfait de marcher entre les spectacles est très agréable. Pendant la pièce, on est très concentré, on ne pense

qu’à regarder et à écouter. Ensuite le public est obligé de bouger, de se déplacer, d’être attentif à son tourest très vivant. Et puis on sent que les acteurs, ce qu’ils sont, ce qu’ils disent, est proche de l’époque. Àmoments, pour moi c’était plus du théâtre, c’était du témoignage pur de la vie. On était emportés par

force, une ambiance. En comité restreint, c’est plus facile de ressentir ça » (un spectateur à Caulnes)

ne reçois pas passivement le spectacle, on t’associe. Les lieux sont intimes à deux pas de la scène, tu saisisplein de détails. tu as l’impression que les acteurs s’intéressent à toi, par le jeu des regards, par exemple.(Hiên à Caulnes)

adoré passer d’un lieu, d’un univers à l’autre. Cette diversité était aussi en rapport avec l’intensitéémotionnelle des spectacles on pouvait rire et aussitôt passer dans un tout autre état. » (une spectatrice à

’idée du déambulatoire est géniale. Ça se fait de plus en plus dans le théâtre. D’ailleurs le théâtre revient deen plus dans la rue. Ce soir, on y était un peu, dans la rue. Je suis aussi très sensible au fait de démocratiser

théâtre. Il faut s’y emplo er tous. Et voilà 30 c’est pas cher, on voit quatre représentations. C’est vraimentEt puis il y avait beaucoup de rythme, dans le jeu de scène, dans le fait de passer de lieu en lieu.

du théâtre de pr ximité, vraiment. » (Philippe Roze à Caulnes)

qui m’a plu, c’est que le public est intégré dans le spectacle. Quand on était tous derrière le rideau sur lascène, l’ambiance devenait très intime. Dans le deuxième spectacle aussi, , lorsqu’on était faceà face de chaque côté d’une route. Dans le troisième endroit, le dispositif était plus classique. En tout cas, le

restreint de spectateurs apporte vraiment quelque chose de très rare.enue à Plessala)

bien aimé, dans le déambulatoire, le fait d’être en groupe. Des relations se forment malgré tout entre lesle temps d’un spectacle. C’est une très bonne idée. Et puis, on se sent, en tant que spectateurs, présents.

» (Claire Rémond à Caulnes)

Si proches de moi qui m’a surprise d’abord c’est une différence de jeu et d’attitude chez les acteurs, une vraie différence, chezc’est très intéressant. Comment dire ça ? Les gens s’accrochent, dans les interviews qu’on entend pendant

spectacle, à des références affectives et géographiques, ils sont liés à un pays. Il y a un besoin et unedans ce qu’on entend. Dans les scènes jouées il y a des situations, un patchwork de situations, la

différents tout en étant différents, de différents pays. Les situations jouées, les chants ouvrent sur quelqueIl y a dans ce spectacle un mélange de cultures, c’est ce qui m’a plu. L’enfermement et l’ouverture. La

fille aux bonbons, Le Guézennec des rats, la femme qui se découvre à 50 ans… j’ai vraiment aimé ceparce qu’il nous oblige à regarder. Il nous fait entendre qu’on a énormément besoin d’ouverture.dire ça ? Les textes joués ont un rapport évident avec la parole des gens, ils sont liés. Il y a une logique

ce spectacle, dans ce montage. Que par le théâtre, par l’art, on puisse vraiment aborder des problèmes desociété ça m’a surprise, que ça puisse avoir autant de clair

» (Gisèle Garreau à Plouguernével)

ximité. Ladu théâtre, parce qu’on sait qu’on est spectateurs, mais également la pr ximité des corps des acteurs.

Philippe à Plouer sur Rance).

qui restera le plus vivant dans mon souvenir, c’est l’interprétation des chants. C’est d’une grande qualité.(une spectatrice à Plessala)

les acteurs chantent à la fin, on sent vraiment l’harmonie du groupe. Il y a une espèce de progression

poussé à être à l’aise dans la convivialité, dans l’accompagnement. » (Sébastien à Caulnes)

Mon spectacle à moinaine qui tend le cou, elle nous a fait peur. Je crois que je vais rêver cette nuit de

(Anne Philippe à Plouer-sur-Rance)

suis très inquiète pour Mâme l’Her et Mâme » (une spectatrice à Ploufragan)

un peu ni Dieu ni mère… et spectatrice à Hillion)

que quelqu’un écrive des textes sur l’être humain, l’angoisse,la naissance. Ça me touche moi qui porte un gros ventre depuis des

années. » (Bernard Muckenstrum à Plénée-Jugon)

bien ce jonglage entre l’humour et la gravité des textes. Et puis l’humanité. Onsent l’humanité. A (Michel, à la répétition publique, salle

illes Moisan à Ploufragan)

me suis demandé ce que c’était, la poudre blanche. » (M. Gérard à Plouer-sur

y en a tellement à voir. On ne peut pas tout garder. En fait, on saisit des choses etse recompose son spectacle à soi dans sa tête ! » (un spectateur à Caulnes)

les cochons ont été tués avec tant de coups de pétarBoury de Grâce Uzel)

qui m’a marquée, c’est le moment du saut dans la rivièr j’ai bien aimé l’idée derenaissance. Quand on écoutait des tranches de vie des gens aussi, c’était très

émouvant. et Maëline Le Lay à Plouguernével)

garde en mémoire la marionnette de les fils, c’était très beau. Au niveau du rire ce serait peut-être les deux filles

habillées Et pour l’émotion, c’est lela rencontre entre l’homme et la femme. Parce que ça fait appel aux sens,

c’était vraiment l’éveil amoureux, les sensations. J’avais l’impression de frissonner» (Hiên à Caulnes)

qui m’a touché c’est la voix de cette femme qui parlait de la rancune. Et le chantde l’actrice blonde, et puis la chanson en vendéen, trop jolie.

à Plouguernével)

est encore sous le charme. Les textes étaient recherchés. C’était pas du théâtrd’habitude. Il y a des pièces qui sont rigolotes comme ça, mais ça ne va pas

loin. Là les textes il fallait vraiment les écouter, il en ressortait quelque chose.L’histoire du Maire, c’est bien vu. C’est bien représentatifMoi, j’ai beaucoup aimé l’autoroute. C’est complexe. Le Maire, c’est drôle, mais

plus simple à comprendre. Le texte je ne suis pas sûre d’avoir toutIl faudrait peut-être le lire ou le relire.

Moi je me suis demandé ce que c’était la poudre blanche.Moi la poudre blanche, j’ai vu ça comme la rayure sur l’autoroute. La trace de craie

» (monsieur et madame Gérard à Plouër-sur-Rance).

C’était magnifique, formidable. Le fait d’aller d’une pièce à une autre. L’ensemble dequi faisaient la présentation. Ça change de l’ordinaire cette réunion, ça fait

les personnes âgées. Surtout qu’il n’y a jamais rien qui se produit ici, à Caulnes.avant, j’habitais à Paris, j’adorais les sorties. Et puis je suis venue me retirer à

avec mon mari. Dans le premier spectacle, on se serait cru à desça m’a rappelé ma jeunesse. J’ai vraiment bien aimé l’histoire du maire,

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que je trouve qu’elle est d’actualité. Et qu’est-ce que j’ai ritrès bien compris la poudre blanche. Il y avait aussi la petite voiture rouge, la 404.

Ça, j’ai bien compris. Et les petites naines, mignonnes comme tout, ça m’intriguait. Etlà, maintenant que les acteurs viennent de chanter, ça me fait penser aux vacances, àla plage, à la mer » (Jeannette Bouvier à Caulnes)

était très intéressant. Une seule personne, animée partrois acteurs… Ça renvoie une image du monde. L’homme est nu. Pourquoi faut-il

être habillé pour être une personne » (Philippe Roze à Caulnes)

chouette, la façon de dire des choses de biais, d’aborder des sujets qui, dansautre contexte, pourraient ne pas passer. Le mot capitalisme par exemple. Lâché

tout seul, ça peut pr un rejet immédiat. Mais là, au sein d’un texte, ça s’insèrbien, ça surprend. » (Mathias Rossignol à Plouër-sur-Rance)

qui ressort pour moi de façon générale tient en deux mots : qualité et sensibilité.textes qui sont choisis sont autant sentis que pressentis. On sent que derrière, il y

une véritable réflexion de la part de l’auteur, une prise de mesure, de champ, unevéritable infiltration chez lui de ses propos. On sent que c’est quelqu’un qui pense ça.Ça, c’est pour le pressenti. Et après, il y a toute la mise en scène. Le décor est unprétexte, s’efface vite pour laisser place à l’essentiel, le propos. Ce n’est pas trop long,

n’y a pas le temps de se relâcher. C’est un timing qui peut convenir à tout le monde.texte est ciselé, avec une véritable intensité de mots. Si tu n’as pas l’expérience de

intensité, c’est un peu difficile. Moi je suis un novice, un spectateur novice. Je lismal de choses, livres, magazines, le théâtre j’en ai vu un peu à la télévision, mais

guère plus. Ce que j’ai vu ce soir me donne envie d’y retourner. Ça m’encourage àun habitué. Les thèmes qu’il a développés, Roland Fichet, ce sont des thèmes

m’intéressent. Les histoires de naissance.

naître. Peut-être que c’est tellement habitueloublie qu’on est né. C’est un parcours du combattant

est d’arriver au monde. Et puis il y a naître, dans un second tempsde conscience que tu es arrivé dans ce monde. L’autre thème, la modernité, une

de la modernité. Mais on peut se demander si on ne va pas y arriver, si onest pas déjà. Si on continue comme ça, c’est la cabane sur le chien. Il est temps de

l’homme a une façon de fonctionner, c’est unêtre de sentiment. Si on s’en éloigne, on s’expose potentiellement à toutes les

Je me rends compte que le théâtre donne une direction très intéressanteentendre les autres. C’est pour moi une écoute inhabituelle, et donc plus

» (Jean-Pierre Gapaillard à Plouër-sur-Rance)

petit condensé de créativité. Oui, c’est comme ça que je résumerais la soirée. J’aiété en particulier très touchée par la sensualité du spectacle où il y avait ces deux

ce garçon. Sensualité du décor, de l’ambiance, des images, de la musique. J’aiaimé cette idée de

Rémond à Caulnes)

Le réalismele texte de la mère qui cherche à marier sa fille, on retrouvait très bien la

Et la rancune déjà, l’histoire du vieux qui s’était pas fait la belle sœuratavisme… Ça, c’est réel, c’est très réel. » (une spectatrice à Hillion)

ne sais pas s’ils l’ont fait exprès, mais il y avait plein d’allusions aux édilesLe futur maire de Plouër était présent dans la salle

décharge municipale ici, elle n’est pas encore réglée » (un spectateur à Plouër-sur

bien aimé le toubib de la cave aux rats. La gestuelle du gars, la vie du bar. C’estde toucher des trucs qui parlent à tout le monde. Il suffit de peu de mots. C’est ça

réalisme d’aujourd’hui. Quelques mots, et tu comprends. Sans grand discours.(Brigitte Robic à Plouguernevel)

ce n’est jamais vraiment exprimé, c’est très imagé, laissé en suspension.spectatrice à Plessala)

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qui est dit sur le monde rural n’est pas exagéré. C’est correct. Parcequand on y regarde bien… oui, ça pourrait être beaucoup plus dur

beaucoup plus méchant » (un spectateur à Ploufragan)

été amusée et très étonnée par les marionnettes dans C’était sublime, complètement magique. Ça dépeint tout à fait

scènes de nos grands-parents, j’ai eu l’impression de les revivre.

(une spectatrice à Plessala et son mari)

Autrefois, le laboureur marchait avec sa bête, il

morale là-dessus, on n’y reviendra pas. De toute façon, on finit à lachevaux ou machines, ça revient au même. Mais c’est vrai que

machines ont tué plus que les chevaux.d’un repas à Saint-Guillaume)

animaux étaient vos frères, aujourd’hui les machines sont vosl’instituteur, des gens comme ça, on en manque. ançois

Guidou à Plouër-sur-Rance)

Le surréalismegènes de rats dans le cochon. C’est complètement surréaliste, à

spectatrice à Hillion)

y a des choses fabuleuses dans les interviews : le délire sur lesDepuis qu’on a coupé les haies, depuis le remembrement, les

sont en liberté. Le sommet du délire. » (Christiane Aubry à

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Journal de campagne d’Alexandre Koutchevsky Samedi 10 mars 2001 – Trémargat

La Nouvelle Économiespectacles joués dans les Scènes s’amusent de l’économie.

Économie

Économie des mo techniques. Pas de gros dispositifs scéniques.

Économie d’acteurs. Quand viennent 20 heures, ils s’éparpillent par petits groupes

décors, et les histoires, par ses déplacements.

justement, ces histoires-là, même si elles ont plus de deux personnages, rien’empêche de les raconter. Parce qu’il ne s’agit pas forcément d’incarner des

et les mots, entre les actrices et, par exemple, le salon de Catherine àrémargat, entre ce salon et ces mots. Cette façon de raconter une histoire par un

de femmes, en modulant les sonorités, en faisant résonner certains traits del’écriture, cette façon fait mouche. Pas de personnages en chair ? Deux actrices en

Et notre imagination fait le reste, à sa guise.

nous ayons peu d’acteurs en face de nous renforce aussi l’intimité. CommeMâme en prise directe avec les spectateurs. De là peut naître une véritableémotion de théâtre. À quoi ressemblent ces Scènes d’intimités

cette parole passe à merson rapport habituel avec ce lieu qui s’est transformé en scène : décalage des

réflexes

parce que dans sa nature même, la langue de Roland Fichet ne cesse dedéraper le connu dans l’étrange : Jeanne la Pucelle on connaît, le RMI on

connaît,

Nouvelle Économie : figure de style rapide et neuve.

(Scènes

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Extraits de presse

Extraits de pressevrai bonheur de voir du vrai théâtre et de suivr

véritables acteurs. Certes la troupe estconventionnée depuis douze ans, elle reçoit des

de l’État, de la région, du département et

chargées en terme de matière grise, de sensibilité et

son plaisir. Les pièces de Roland Fichet sont

Du sur mesure à portée universellecependant. Les jeunes comédiens sont desprofessionnels, totalement investis dans leur rôle,

rôles attachants et drôles. Et quand ils jouent, leextérieur s’efface autour d’eux et autour du

théâtre.Le Télégramme, Yvias – 24/03/2001)

rès vite le public comprend qu’à défaut de scène

partout et les acteurs de la soirée deviennentpresque spontanément des amis qu’on retrouve. Lagestuelle omniprésente rappelle que cette veillée

est une soirée théâtrale qui explore avec

On évoque le monde rural local,culturel fort. Une telle soirée si

prouvé que les olles pensées en Côtes d’Armorvu juste pour un message théâtral renouvelé.Ouest-France, Plouguernével – 10/03/2001)

compagnie briochine de Roland Fichet réalisetravail de création qui reste accessible à tous.

fait mieux encore. Elle va à la rencontre des»

(Le Télégramme, Départementales Côtes d’Armor –

public qui a été séduit et a partagé des instants deet d’émotion avec les acteurs. Le public a

apprécié d’être placé à quelques mètres des acteurs.acteurs ont démontré que le théâtre contemporaintrès populaire. Une équipe de F

de spectateurs toute la soirée. «le théâtre se déplace vers les gens

Béatrice idée c’est de capter l’étonnement d’un

qui n’est pas forcément habitué à aller au théâtre,l’originalité et la vitalité du projet qui nous a

séduitsOuest-France, Caulnes – 16/03/2001)

textes sur le fil qui unit comédie grave et tragédielégère, servis par des acteurs-marionnettiste-chanteurs

ton juste et émouvant dont il faut saluertravail et qui contournent l’écueil de la

pédagogie actes de théâtre esthétique et sensible.La Griffe, Rennes – 21/03/2001)

Pensée, une troupe qui invente de nouvellesde théâtre pour rencontrer les spectateurs là où

Le Télégramme, Ploufragan – 03/04/2001)

sensibilité et humour le public a eu le droit à unesoirée tout à fait exceptionnelle dans le Plénée-Jugon

La soirée s’est achevée en chanson autourpetite collation, l’occasion de découvrir les autres

cachés de cette jeune troupe décidément bien àl’image du département.Ouest-France, Plénée-Jugon – 22/03/2001)

une Folle Pensée attachante que le public adécouverte au collège en ce milieu de semaine. »(Le Télégramme, Quintin – 30/03/2001)

imprimée sur la rétine…chut, allez le voir, d’autant que le désir de se

la soirée à partir de quinze ans, qui dit mieux ? » Le Penthièvre, Hillion

es scènes étaient entrecoupées de témoignagesenregistrés aux quatre coins des Côtes d’Armor. Les

y évoquaient leur attachement à leurrégion, aux lieux près de chez eux, aux odeurs d’herbecoupée et de foin. un spectacle très plaisant et

déclaré les spectateurs. » Ouest-France, Hillion

Théâtre de Folle Pensée

Tél. 02 96 33 62 4106 07 25 92 66

02 9633 [email protected]

www.follepensee.com

Roland Fichet1279-161X

Jean Henry