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Père Pierre Ceyrac s.j. (1914 – 2012)

«religare…»

N°170Juin 2012

Revue de l’École Sainte-Geneviève et des Anciens Élèves

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BULLETIN DE L’ÉCOLE SAINTE-GENEVIÈVE ET DE SES ANCIENS ÉLÈVESN° 170 - Juin 2012AMICALE DES ANCIENS ÉLÈVES2, RUE DE L’ÉCOLE-DES-POSTES, 78029 VERSAILLES CEDEXTÉL.: 01 39 50 57 77 - FAX: 01 30 21 24 74 - CCP PARIS 5379-76 M E-MAIL: [email protected]

Sommaire

In Memoriam

• Décès du Père Ceyrac p. 4

Éditorial

• Recevoir, porter, donner… p. 8

Vie de l’École

• Discours du Directeur

lors de la réunion des Anciens p. 12

Vie des anciens élèves

• Groupe Mondialisation p. 26

• Au-delà de la Crise, quelle nouvelle

économie construire par Michel Camdessus p. 27

• La réunion et l'AG 2012 p. 39

• Rapport d'activité 2011 p. 42

• Rapport financier 2011 p. 45

Agir pour et avec les autres

• JRS « Jesuit Refugee Service » p. 48

• Haïti : Kouman ou Yé ? p. 52

• Quelques conseils d'un médecin

de campagne p. 56

Carnet de famille p. 60

Liste des membres du comité p. 62

Sites Web p. 64

Loyola XXI à Lourdes p. 65

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In Memoriam

• Décès du Père Ceyrac

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Décès du Père Ceyrac

MORT D’UN GÉANT, AMI DES PAUVRES

Le Père Pierre Ceyrac,

que combien des plus jeunes d’entre nous ont côtoyé

ou au moins aperçu lors de leur mission

sur ses chantiers en Inde, est décédé

le mercredi 30 mai 2012 au petit matin.

Il est parti rayonnant, en paix, à l’âge de 98 ans.

Il a passé plus de 60 ans au service des enfants

et des pauvres en Inde et au Cambodge.

IN MEMORIAM

Père Pierre Ceyrac s.j. (1914 – 2012)

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Éditorial

Recevoir, porter, donner…

Oui, nous avons beaucoup reçu. Du Créateur. De nos parents, père et mère, grands-parents, parrain, frères

et sœurs, famille au sens large, amis. De tous ceux qui nous ont vus et tenus sur un banc, une chaise, devant un tableau, instituteurs (les plus anciens les ont connus), professeurs, maîtres, pions, surveillants, aumôniers, préfets, censeurs, proviseurs, directeurs. Par la suite, des chefs (on a toujours un chef même si le mot n’est presque plus jamais prononcé), collègues, collaborateurs, « patron » ou « boss », clients et fournisseurs… Puis nous avons porté ce qui était en nous et continuons à le porter, là où nous sommes, face et avec ceux qui nous entourent, en premier lieu la famille, les amis, ensuite l’entreprise et les « voisins ». Dans les difficultés, les soucis, les incertitudes, les doutes comme dans les facilités et les certitudes, nous portons toujours ce que nous sommes. Le masque est proscrit ; de toute façon, pour ceux qui l’essayent, il n’est que de carton, finit par fondre, nuit et fait du mal.Alors quand nous portons sans ambages ce que nous sommes, nous donnons forcément. C’est aussi simple que cela ; ce n’est pas la peine de se forcer, de chercher quoi donner et à qui. Il suffit d’être et de faire, d’aimer ; le don est là.

Ginette qui a beaucoup reçu, du Ciel, des Jésuites et d’ailleurs, porte depuis 158 ans ses élèves vers le Magis (que je préfère encore à excellence) qui est un « pas de plus », sublimer ce qu’on a de meilleur en soi. Aussi est-ce bien dans le « religare » que l’Association des Anciens agit : « Relier les Magis ».

Loïc de Vanssay (Cyr 63)

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Vie del’École

• Discours du Directeur

lors de la réunion des Anciens

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Discours AG des Anciens 31 mars 2012

par Jean-Noël Dargnies,Directeur de l'École

Bonjour à tous ! Je suis très heureux d’être parmi vous aujourd’hui, c’est la deuxième fois que j’ai le plaisir de m’adresser à vous en tant que directeur, vous avec qui je partage l’honneur et la joie d’être « Ancien de Ginette ».

L’an dernier, je vous avais dit que j’avais un privilège sur vous… c’est que je

pouvais maintenant, de l’intérieur, observer et comprendre ce qui est à la source de ces fruits que, génération après génération, les élèves de Ginette cueillent dans le grand jardin de la rue de l’École-des-Postes, et pourquoi nous ressentons tous que nous avons été profondément marqués par nos deux ou trois années passées ici, pourquoi nous pressentons que si nous avions fait notre prépa ailleurs, notre vie d’homme ou de femme n’aurait pas été tout à fait la même… Je vous avais également dit ma conviction que plus une institution est performante, plus elle doit être attentive d’une part à entretenir « l’esprit » qui l’anime, et d’autre part à chercher des chemins pour aller plus loin et s’inventer un nouvel avenir qui ne soit pas seulement la reconduction de ce qui marche si bien… À cette fin, avec l’équipe de direction, nous avions défini l’an dernier cinq « axes pour aller

plus loin », et lancé des groupes de travail regroupant les différentes composantes de la Communauté Éducative pour réfléchir à différentes pistes de travail autour de ces cinq axes.

Je me propose aujourd’hui de poursuivre dans ces deux voies, avec un premier temps destiné à vous faire replonger dans la vie de Ginette, en retraçant quelques unes des activités ou des événements qui ont émaillé les trois dernières semaines, et un second temps pour vous rendre compte des conclusions des groupes de travail et des suites que nous leur avons données cette année.

TROIS SEMAINES DE LA VIE DE GINETTE

Jeudi 8 mars : Rabinage sur la vie affective

Vous savez sans doute ce que sont les rabinages : une heure hebdomadaire dans l’emploi du temps des élèves de première

année, généralement le mercredi ou le jeudi matin, dont le contenu est laissé à l’initiative de la classe et de son aumônier : ce peut être l’occasion d’entendre un élève venant de loin parler de la culture de son pays, ou d’une de ses passions, d’échanger sur l’ambiance au sein de la classe, d’invi-ter un témoin extérieur… Cette semaine-là, toutes les classes de 1ère année avaient un rabinage commun sur l’éducation affective, animé par le Père Sonet… et j’ai assisté à un spectacle assez incroyable : près de 400 jeunes assis par terre dans la grande salle, suspendus pendant deux heures aux lèvres d’un petit bout d’homme… qui pourrait paraître ringard ou dépassé… mais qui leur parlait vrai, sans fausse pudeur, et qui les projetait

dans un futur auquel tant d’entre eux aspi-rent, à savoir une relation conjugale stable et épanouie…

Et le même soir : Débat politique

Un grand débat en vue des élections présidentielles : Valérie Pécresse (une ancienne élève de la promo 85) et Alain Bergounioux (ancien conseiller social de Michel Rocard, directeur de la revue socialiste). Les élèves avaient préparé des questions autour de trois grands thèmes : l’économie, les relations internationales, la politique d’éducation, et ce sont eux qui animaient le débat, dans une mise en scène digne des grandes soirées politiques à la télévision…

De gauche à droite : Alain Bergounioux, deux élèves animateurs et Valérie Pécresse et des auditeurs attentifs et passionnés quand la politique se présente sous son visage le plus noble.

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fresques qui ornent l’Église, avant une prière commune type « prière prépa » , un chocolat chaud, et un retour à la BJ aux alentours de minuit : de l’art d’arriver à faire vivre aux jeunes dans un espace de temps très ramassé une expérience forte et marquante !

Le mardi 13 mars Assemblée Générale de l’AESG

L’AESG (Association École Sainte-Gene-viève) est la première des associations du triptyque qui accompagnent l’École, aux côtés de votre association, l’Asso-ciation des Anciens Élèves, et de l’AGM (Association du Grand Montreuil), l’asso-ciation propriétaire. L’AESG est la pièce maîtresse de la « gouvernance » de l’École, puisqu' elle partage avec la tutelle jésuite la responsabilité et la supervision de l’éta-blissement. Elle a un rôle beaucoup plus étendu que les OGEC habituelles, car sa responsabilité ne se limite pas à la gestion et aux finances, mais recouvre également les champs pédagogique, éducatif et pastoral. Elle est constituée d’une centaine de membres, pour partie des enseignants ou membres du personnel (les membres A) et pour l’autre partie (les membres B), des anciens élèves qui sont intéressés par le devenir de l’École et désireux de s’y impli-quer. Lors de l’AG du 13 mars, un certain nombre des membres du Conseil d’Admi-nistration ont été élus ou réélus. Nous avons remercié chaleureusement

et dit au revoir au vice-président, Pascal de Jenlis, qui a œuvré au sein du Conseil pendant dix ans. Quant au président André Ferras, il a annoncé qu’il entamait sa der-nière année de mandat. Compte tenu de l’importance du président du CA dans nos institutions et dans le bon fonctionnement de l’École, et compte tenu des talents et de la disponibilité d’André qui est pour moi un soutien essentiel, son départ va laisser le moment venu un grand vide… mais il n’y a aucune crainte à avoir, car André a très soigneusement préparé sa succession !

Mardi 20 mars AG de l’AGM

L’Association du Grand Montreuil est la troisième composante du triptyque ; elle est propriétaire des terrains et des bâti-ments, et c’est elle qui est en charge des projets de nouvelles constructions ; son président, Bruno Flichy, est entouré d’un bureau très actif. C’est bien nécessaire car nous leur donnons beaucoup de travail ! Dans le cadre des projets d’ouverture dont je vous reparlerai tout à l’heure, et parce qu’il est aussi nécessaire de donner un peu d’espace aux différents laboratoires qui sont aujourd’hui très contraints, il est prévu de construire un petit bâtiment à un étage qui prendra la place de l’ancienne lingerie, ce bâtiment blanc un peu vétuste qui jouxte « La Tour », laquelle sera conser-vée dans un souci louable de préservation du patrimoine !

La grande salle était comble, et les élèves ont été passionnés ; pour ma part, j’ai trou-vé ce débat beaucoup plus intéressant que les « grand-messes » télévisées car, comme me l’ont confié ensuite les intervenants, ils ont pu, compte tenu de l’attention de l’as-sistance, aborder les sujets avec beaucoup plus d’ampleur et de profondeur.

J’ai été très heureux que nos élèves décou-vrent à cette occasion un visage « noble » de la politique, comme un domaine demandant des compétences, des convic-tions, du courage et de l’engagement.

Samedi 10 mars Pélé Night

Deux jours plus tard, nous sommes partis juste après le dîner avec plus de 160 élèves de deuxième année derrière la houlette et la lampe du Père Charles Her-vieux au travers de la forêt de Viroflay et de Meudon pour le « Pélé Night » ; ils ont partagé en petits chapitres de 6, inter-pré-pas, sur une relecture de leur deux années à Ginette, puis tout le monde s’est rendu en autocar à l’église Saint-Ignace pour une visite commentée permettant de découvrir les grandes figures jésuites à partir des

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Après un périple au travers de la forêt de Viroflay et Meudon, tout le monde s'est retrouvé à l'église Saint-Ignace pour une visite commentée et la découverte des grandes figures jésuites.

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une belle démonstration de la place que tient le sport à Ginette et de son rôle fédérateur de toutes les composantes de cette grande communauté de près de 1000 personnes qui s’embarquent chaque année sur le bateau « Ginette ».

Jeudi 22 mars : Lancement des Journées d’Accueil

Je vous avais parlé l’an dernier de la place et de l’importance que revêtent les jour-nées d’accueil au début de chaque année scolaire. Eh bien, c’est très en amont qu’il faut commencer à lancer le processus pour que tous les élèves qui vont y jouer

un rôle moteur se mettent dans le bain et s’imprègnent de l’esprit et des objectifs qui gouvernent ces journées : transmettre aux nouveaux arrivants les valeurs de l’École, et les souder en groupes classes unis qui puissent, dès le début de la première année de prépa, mettre en œuvre les prin-cipes de co-responsabilité et de solidarité active qui sont les clés de voûte du projet pédagogique et éducatif de Ginette.

Jeudi 22 mars : Festival BJ (forum vidéo)

Vous savez ce que sont les forums : ils prennent en deuxième année la place

Mercredi 21 mars : Cross BJ

Grand succès, cette année encore, pour cet événement à la fois sportif et festif…il faisait grand beau temps ce jour-là, près de la moitié des élèves, plusieurs professeurs, des préfets, des aumôniers, des membres du personnel ont participé, certains avec un grand sérieux et une performance sportive remarquable (trois tours de parc, plus de 3 km en moins de 10 minutes pour le gagnant !), d’autres affublés de déguise-ments plus baroques les uns que les autres, le tout précédé d’un grand show de la chatoyante troupe des pom-pom girls :

Le sport, fédérateur d'une communauté de près de 1000 personnes qui, chaque année, s'embarquent sur le navire “ Ginette ”.

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Journées d'Accueil, un moment essentiel pour transmettre les valeurs de l'École.

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Rugby, la parité est en jeu à Ginette.

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de l’heure de rabinage hebdomadaire de la première année. Deux heures tous les 15 jours au cours desquelles des groupes inter-prépas, constitués en début d’année, se consacrent à une activité qui les aère, leur fait découvrir autre chose en tant qu’acteurs… Les thèmes des forums sont très diversifiés : cela va d’un atelier de lecture de la Bible à des forums cuisine animés par les professeurs, en passant par la poterie, le patchwork, le théâtre…

L’un des forums les plus prisés est le forum vidéo, animé par le Père Charles ; il s’agit de produire de A à Z des courts-métrages de 10 à 15 minutes autour d’un thème donné : scénario, script, tournage, mon-tage… avec un quasi-professionnalisme… et cela se termine par un festival auprès duquel celui de Cannes fait pâle figure, tellement la grande salle est bondée et déchaînée pour découvrir les chefs d’œuvre tournés dans le parc ou le proche voisinage… Cette année, la palme d’or a été attribuée au film « The Pilgrim Project », mais la concurrence a été rude…

Dimanche 25 mars : Théâtre Profs-Élèves

Également le fruit d’un forum encadré par une équipe de professeurs et mettant en scène une quinzaine d’élève. Cette année, nous avons assisté à une représentation de l’excellente pièce d’Éric-Emmanuel Schmitt, « L’hôtel des deux mondes » : beaucoup de talent, de profondeur, de fantaisie pour une soirée qui rappelle que le théâtre a toujours occupé une place de choix au sein de la pédagogie jésuite.

Jeudi 29 mars : Concert des Élèves

Enfin, apothéose du mois, le concert des élèves : deux heures de pur bonheur, à la chapelle, avec des jeunes artistes d’un

Forum vidéo, rude concurrence pour le Festival de Cannes.

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“L'hôtel des deux mondes” d'Eric-Emmanuel Schmitt avec talent, profondeur et fantaisie.

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Deux heures de pur bonheur…

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talent fou…Que ce soit le concerto pour violon de Tchaïkovski avec un arrange-ment pour piano remplaçant la partie orchestrale, ou le concerto n° 3 pour piano de Beethoven accompagné par un orchestre quasi-symphonique (qui a été cette année monté pour la première fois à l’initiative des élèves), en passant par des airs d’opéra, de musique sacrée, de jazz, de folk irlandais… pour terminer par une invraisemblable mais époustouflante pièce de piano à 8 mains jouée par le préfet Pierre Jacquemin entouré de 3 élèves…

En sortant, on se demandait vraiment s’il restait à nos élèves, à côté de la musique, du théâtre, du sport, un peu de temps pour le travail !

LES AXES « POUR ALLER PLUS LOIN »

L’an dernier, je vous avais indiqué les cinq axes de travail « pour aller plus loin » qui étaient ressortis des attentes de la tutelle jésuite et de mes rencontres avec

chacun des membres de la Communauté Éducative à l’occasion de ma prise de fonction. Permettez-moi de vous les rappeler :

• la question de l’utilisation des espaces à la fin des travaux de rénovation, avec en particulier la réflexion sur l’éventuelle ouverture de nouvelles classes ;• l’ouverture sociale, • l’ouverture au monde, • l’élargissement du champ de notre mission d’éducation, à des domaines tels qu’une formation à l’alcool responsable, • enfin la dynamique de la Communauté Éducative, car compte-tenu de l’important renouvellement des équipes professorales qu’impose la démographie, nous sommes exposés aux défis de la transmission.A la suite du travail des différentes com-missions, nous avons engagé des initiatives dans chacun de ces cinq domaines, mais, pour ne pas abuser de votre temps, je ne vous parlerai cet après-midi que des deux premiers, dans lesquels des décisions d’en-vergure ont été prises, qui engagent l’École pour de nombreuses années.Il a en effet été décidé de s’engager dans deux projets concomitants et complémen-taires : l’ouverture d’une nouvelle voie de formation scientifique, la voie PT (Phy-sique et Technologie), et l’affectation des 60 nouvelles places d’internat qui seront mobilisables à la fin des gros travaux de rénovation à un projet d’ « internat d’excel-

lence ».Permettez-moi de revenir brièvement sur les motivations de ces deux projets qui ont comme objectif commun d’accroître en-core ce qui est déjà une grande richesse de Ginette : la diversité de son recrutement, tout en veillant à ne pas déséquilibrer l’ins-titution en lui faisant faire le grand écart !

• Ouverture de la voie PT– Ouverture en septembre 2012 d’une classe de première année (PTSI – Physique Technologie Sciences de l’Ingénieur), et prévision d’ouverture en septembre 2013 d’une classe de deuxième année dans la même voie ;– cette voie, qui était la seule voie de pré-pa scientifique non proposée à Sainte-Ge-neviève, prépare aux concours des mêmes Grandes Écoles d’Ingénieur que les autres voies déjà présentes (MP, PC, PSI), avec comme particularité un quota important de places à l’École Nationale Supérieure des Arts et Métiers ;– elle offre une formation solide en Mathé-matiques et en Sciences Physiques tout en mettant l’accent sur les Sciences de l’Ingé-nieur et sur la conception et la réalisation de produits industriels ; à ce titre, elle s’adresse à des jeunes bacheliers S ayant, comme dans les autres voies, une forte motivation et de réelles aptitudes scienti-fiques, mais qui possèdent en plus un goût prononcé pour les Sciences de l’Ingénieur et la Technologie ;

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… et pour finir, une invraisemblable mais époustouflante pièce de piano à 8 mains.

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– nous recruterons en priorité en PTSI des jeunes ayant opté au lycée pour l’enseigne-ment des Sciences de l’Ingénieur, étendant ainsi notre recrutement vers davantage de lycées préparant au bac S/SI ;– la capacité de la nouvelle classe de PTSI va être limitée à 30 étudiants ; cet effectif volontairement réduit permet de garantir un accompagnement renforcé aux étudiants qui, tout en présentant un fort potentiel, rencontreraient des difficultés méthodologiques pour s’adapter aux exi-gences de l’Enseignement Supérieur.

• Création de 60 places d’internat d’excellence– Ces places sont ouvertes aux étudiants et étudiantes de toutes les formations propo-sées à Sainte-Geneviève ;– le programme « Internat d’Excellence » a pour ambition d’offrir une voie nouvelle d’ascension sociale à des élèves issus de milieux modestes qui veulent se donner les meilleures chances de préparer leur avenir ; – notre champ de recrutement cible des jeunes talentueux issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville, du monde rural et des classes moyennes qui ne peuvent trouver à proximité de leur do-micile des conditions propices à la réussite de leurs études ;– les internes d’excellence bénéficieront de tous les dispositifs qui font la force et l’ori-ginalité du projet pédagogique de Sainte-

Geneviève ; rien ne les distinguera des autres internes, sinon qu’ils bénéficieront, grâce à la solidarité des anciens, d’une forte réduction du prix de pension et d’une dotation pour subvenir à leurs dépenses de vie étudiante.

ALORS, OÙ EN SOMMES-NOUS SUR CES DEUX PROJETS ?

• La première étape, après avoir précisé le contour exact et les objectifs de ces projets, a été de s’assurer qu’ils allaient être porteurs de consensus au sein de la Communauté Éducative, et ne pas risquer de créer en son sein une fracture entre les « pro » et les « anti » : une AGE de l’AESG réunie peu avant les vacances de Toussaint, a approuvé ces projets à une majorité de plus de 90 %.

• Il a fallu ensuite obtenir le soutien, puis les accords de toutes les autorités qui interviennent dans ce genre de décision : autorités rectorales, autorités ministérielles (et là il faut compter à la fois avec le mi-nistère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche qui autorise les ouvertures de classe et avec le ministère de l’Éducation Nationale qui attribue les postes d’ensei-gnants), différentes instances de l’Ensei-gnement Catholique… Heureusement, tous ont été vite convaincus de l’intérêt du projet, ce qui a permis d’obtenir, malgré

l’actuelle période de vaches maigres, les autorisations et les dotations horaires né-cessaires. Notons que l’ouverture de cette nouvelle voie a été l’occasion d’appro-fondir notre relation avec l’Université de Paris-Sud (Orsay) dont nous utiliserons une plate-forme technologique (celle de l’IUT de Cachan) pour les TP spécialisés, et avec laquelle nous mettons en place des par-cours sécurisés pour le très petit nombre d’étudiants qui se réorienteraient en cours ou en fin de première année.

• Et nous sommes maintenant dans la phase de préparation active pour le démar-rage de la nouvelle classe en septembre prochain : le recrutement de professeurs est finalisé, et j’ai annoncé hier la consti-tution de l’équipe pédagogique, composée d’un mélange de professeurs « anciens » et « nouveaux » ; nous nous apprêtons à

recevoir les dossiers de candidature de la première promotion, et nous savons qu’il va y en avoir près de 150, donc nous ne devrions pas avoir trop de mal à recruter nos 30 premiers PTSistes ! Nous recevons aussi les premières demandes concernant les places d’internat d’excel-lence, lesquelles sont ouvertes à toutes les sections mais offertes en priorité aux candidats de la voie PT. Je suis donc raisonnablement confiant quant au bon démarrage de nos deux projets, même si je suis conscient qu’il faudra sans doute deux ou trois ans pour que tous nos objec-tifs soient atteints : Paris, comme vous le savez, ne s’est pas fait en un jour !Voila, je m’excuse d’avoir été aussi long, je vous passe la parole pour un temps de questions-réponses si vous le souhaitez.

Jean-Noël DargniesDirecteur de l'École

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Vie des anciens

élèves

• Groupe mondialisation

• Conférence de Michel Camdessus Au-delà de la Crise, quelle nouvelle économie construire

• 31 mars 2012 : une grande et belle réunion et AG.

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Conférence de M. Michel Camdessus devant le Groupe Mondialisation

27 Mars 2012 : le Groupe Mondialisation eut l’honneur d’accueillir M. Michel Camdessus, Directeur Général du FMI de 1987 à 2000, dans les Salons de l’Hôtel Meurice, pour un petit-déjeuner débat sur le thème « Après la crise, quelle nouvelle économie construire ? ».

Près d’une centaine d’Anciens et d’Anciennes de Ginette ont assisté

avec un très grand plaisir à cette manifestation d’exception qui inaugurait les travaux du Groupe Mondialisation, lancé par quelques Anciens au cours du 4e trimestre 2011. En effet, le président Loïc de Vanssay (Cyr 63) souhaitait poursuivre le développement de l’Association Amicale des Anciens en créant plusieurs initiatives nouvelles.

C’est dans ce cadre que Xavier Lacaze (ESSEC 75), vice-président des Anciens, a proposé de créer un Groupe de réflexion et de prospective sur la Mondialisation, sujet typiquement transversal, au plan générationnel ou au plan géographique, à même de séduire un grand nombre d’Anciens désireux de se pencher sur un processus en train de modifier, pour le meilleur ou pour le pire, la Planète.

C’est ainsi que près de 200 Anciens et Anciennes, répartis sur 60 ans, soit trois générations (promos de 1951

à 2011), se sont déclarés intéressés par les activités présentes et futures de ce Groupe de Travail.

Vous trouverez donc ci-dessous le texte intégral de l’intervention de M. Michel Camdessus. Tous ceux qui aimeraient que la Mondialisation économique devienne « plus humaine » seront satisfaits par les idées développées lors de cette Conférence.

Mais être d’accord sur les idées ne suffit pas, ou ne suffit plus. Passez

vous-même, au niveau de chaque individu, au niveau de chaque famille, à l’action : ne comptez pas trop sur une hypothétique Gouvernance Mondiale, comptez plutôt sur ce que vous pouvez réaliser vous-même, dans votre entreprise ou autour de vous…

Un dernier mot : vous voulez nous rejoindre ? Super. Vous êtes les bienvenus : notre adresse mail : [email protected] Vous êtes attendus, et vous serez entendus.

Xavier Lacaze (ESSEC 72)

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«Au-delà de la Crise, quelle nouvelle économie construire ? »

par Michel Camdessus

Nous voici tous confrontés aux mêmes questions : quelle crise vivons-nous ? Au-delà de l’obscurité des techniques financières, comment en sortir ? Que devons-nous rebâtir ? Comment ?

Nous le savons bien, ou du moins le pressentons-nous, la réponse à

ces questions ne peut pas être seulement celle des responsables politiques ou finan-ciers. Elle doit être aussi peut-être d’abord celle de l’opinion publique, c’est-à-dire de nous tous et, comme citoyens respon-sables, nous ne pouvons nous dérober à ce questionnement.

Ceci est plus qu’une crise, c’est un chan-gement d’époque ! Nous sommes face au tragique, mais aussi aux chances de ce monde et, de quelque manière, nous devons les assumer dans la quotidienneté de nos vies, dans la conviction que c’est aussi dans nos propres efforts d’adaptation ouverte et généreuse aux changements du

monde que peut se construire une nou-velle civilisation. Plus que jamais, soyons lucide, mais n’ayons pas peur !

•• •

NE PAS SE TROMPER DE CRISE : QUELLE CRISE ?L’année 2008 est celle d’une crise avec un très grand « C ». Rien ne serait plus dange-reux que de la prendre, comme certains le suggèrent, pour un retournement conjonc-turel violent, certes, mais ordinaire. Il ne s’agit pas d’une crise de plus dans la mondialisation mais de la première crise de la mondialisation. Elle est financière certes, et nous nous y arrêterons particu-

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thers et du premier assureur mondial AIG (15 septembre 2008), l’effondrement du système financier américain entraîne une crise économique systémique ; le qua-trième trimestre 2008 voit se déployer les conséquences catastrophiques d’une chute de confiance généralisée (les Etats-Unis voient leur PIB chuter de 6 % par rapport au 4e trimestre 2007, le Japon de 13 %), etc. d) Enfin, dès octobre 2008, les gouver-nements interviennent dans un effort sans précédent pour parer au plus pressé, contenir l’effondrement financier, relancer l’économie. C’est un travail de pompiers conscients qu’un travail d’architectes de la reconstruction devra suivre sans délai. Ce film cependant ne nous révèle pas le fond des choses.

Comment interpréter le dérèglement majeur de l’univers financier qui se cache derrière cet enchaînement ? Qu'y a-t-il derrière la succession des trois étapes de cet effondrement ? Que pouvons-nous y discerner qui nous permette d’imaginer un meilleur système ?Plus j’avance dans l’analyse de cette crise, plus je ne lui trouve guère de meilleure ex-plication qu’une modeste parabole. Ce qui se passe dans le « village global », né de la mondialisation, est à l’image de ce qui se passait il n’y a pas tellement longtemps

dans les villages de mes ancêtres, dans le sud-ouest de la France.

La vie y était réglée par un conseil munici-pal, le gendarme y faisait respecter la loi et les décisions municipales, le curé et l’instituteur travaillaient à faire pénétrer dans les esprits des principes éthiques finalement assez voisins. Si un événement majeur venait à se produire et que, pour une raison ou pour une autre, le Conseil municipal préférait ne pas s’en mêler, qu’au même moment le garde-champêtre était inattentif, que le curé et l’instituteur se chamaillaient ou regardaient ailleurs, s’instaurait alors ce que mes ancêtres appelaient le règne des voleurs de poules. Des gens les moins scrupuleux imposaient leur loi. C’était progressivement, par mi-métisme, la loi de la jungle et du chacun pour soi. Chacun était atteint, un vide éthique s’instaurait… et le village ne se ressaisirait qu’après bien des efforts.

Il s’est passé dans le « village global » à peu près la même chose. Au cours des années 90, un immense marché, non plus monétaire – surveillé par le Fonds moné-taire international – mais financier (celui qui porte sur les actions, les titres et les instruments de plus en plus sophistiqués produits par l’ingénierie financière) s’est développé hors de toute régulation, hors

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lièrement, mais telle l’hydre à sept têtes de la mythologie, elle fait système avec au moins six autres crises : pauvreté du Tiers-Monde, crise climatique, crise alimentaire, crise énergétique, retour à l’unilatéralisme dans les relations internationales et crise culturelle, sept crises au total. Il faut toutes les prendre en compte pour régler l’une d’elles, d’autant que toutes trouvent de quelque manière leur origine dans l’avidité individuelle et collective, les philosophes diraient « dans le choix de l’avoir plutôt que celui de l’être ».

1 – Une crise financière majeureC’est un exercice d’école de comparer cette crise à celle de 1929 ; l’exercice est un peu vain tellement le monde a changé, mais on peut noter qu’elle est, comme celle-là, formidablement destructrice, mais de plus universelle. Un de ses traits, plus encourageant, est cependant que nous avons suffisam-ment appris de la crise de 1929 pour être prémunis contre la pire erreur de l’époque, le protectionnisme et le repli sur soi avec, à leur suite, le réarmement et le deuxième conflit mondial.

Les ravages sont là : pour les évaluer, il faut s’habituer à une nouvelle unité : non plus le milliard de dollars, mais le trillion (1 000 milliards de dollars).

C’est ainsi que les meilleurs experts évaluent le montant des actifs financiers perdus à 50 trillions de dollars depuis le début de la crise. Cela crée, directement et indirectement, à l’échelle du monde un formidable « effet de pauvreté », là où nous nous étions habitués, année après année, à des « effets de richesse » créant de la richesse. Plus grave encore, le virus de la crise financière mutant en crise économique a créé des ravages humains universels :• la montée de toutes les précarités,• le chômage atteint 10 % aux États-Unis et en Europe, 20 % en Espagne…• le risque de voir plus de 530 millions de personnes en Afrique repasser au-dessous de la barre de la pauvreté (2 dollars par jour) alors qu’elles commençaient pénible-ment à s’en extraire…

2 – Comment en est-on arrivé là ?Une première approche pour le com-prendre consiste à dérouler à nouveau le film des événements qui nous révèle quatre grandes étapes significatives :a) l’illusion et l’effondrement du système américain du « subprime » ;b) une crise soudaine de confiance et donc de liquidité qui devient crise finan-cière mondiale avec la chute de Northern Rock en août 2007 ;c) à partir de la chute de Lehman Bro-

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de toute loi. Avec la révolution néolibérale incarnée notamment par Mme Thatcher et le Président Reagan, l’État était hors-jeu1. « L’État est le problème, non la solution », disait ce dernier. Les régulateurs étaient invités à laisser ce nouveau marché se développer en toute liberté2 alors qu’en revanche, les transactions monétaires restaient surveillées.

Du coup, la tentation a été forte pour les banques d’inventer des instruments leur permettant de loger sur ce nouveau marché des opérations qui, sur le marché monétaire plus surveillé, n’aurait pas pu se développer avec la même exubérance et… les mêmes profits ! C’est ce qui s’est produit avec la « titrisation », la fuite vers le « hors-bilan » quasiment hors de toute règle et surveillance prudentielle.Sur un marché sans règle ni garde-cham-pêtre, puisque l’autorité du FMI s’arrêtait à la frontière du marché financier, bon nombre d’acteurs se sont mis à se compor-ter comme des gens sans foi ni loi. Leurs comportements ont fini par servir de réfé-

rence, même si quelques voix multipliaient les mises en garde. Nous avons ainsi abouti à ce qu’Alan Greenspan a appelé en 1996, « l’exubé-rance irrationnelle ». Cette remarque n’a en rien troublé le consensus global qui préco-nisait le « laisser-faire ». On a abouti ainsi à un formidable dérèglement fait autant d’erreurs techniques lourdes que de fautes morales graves. La liste est longue de ces fautes morales. On peut en discerner à tous les stades de la crise. Le fait que notre monde se soit installé ainsi « en insouciant passager d’un bateau ivre » – dans l’ « irra-tionnelle exubérance », le fait qu’aucune résistance sociétale ou citoyenne suffi-samment vigoureuse ne se soit organisée, le fait que des dirigeants responsables se soient laissés emporter dans ce dérapage collectif, soulèvent une question que j’ai retournée cent fois : comment cela a-t-il pu être possible ?

Une première réponse vient à l’esprit : c’est que tout le monde y trouvait son compte et rêvait de voir se poursuivre quelque temps encore cette euphorie avant que ne s’opèrent les ajustements dont on sentait la nécessité mais pour lesquels aucun consensus ne se formait. Cette explication ne peut suffire : elle ne peut rendre plei-nement compte de cet abandon collectif à l’irrationnel.

Il fallait que ces comportements s’enra-cinent dans un contexte culturel où la séduction de l’argent soit telle qu’elle en-traîne une sorte d’aveuglement collectif et que toutes les vigilances soient désarmées.Or, ce contexte prévalait malgré bien des protestations contre la marchandisation du monde. Depuis les « 30 Glorieuses », les pays avancés – de plus en plus imités par les pays émergents – ont laissé s’instaurer une culture au sein de laquelle le « gagner plus pour consommer toujours plus » était devenu le mobile, certes non exclusif, mais dominant3. L’homme se trouvait réduit, dégradé, à sa seule fonction économique. La consommation – dit Jean-Claude Eslin – devenait destin ; la vie se vidait de sens. La cupidité que le Président Obama a si vigoureusement dénoncée dans son discours d’investiture devenait subrepti-cement politiquement correcte, s’installait partout au cœur de la culture collective. Or, nous oublions toujours combien la culture nous tient subrepticement4. C’est ainsi que se constituait un terreau fertile pour tous les abus de la sphère financière jusqu’à son effondrement actuel. Un mo-

dèle d’avidité généralisée creusait le vide éthique dans lequel l’économie mondiale s’est engouffrée et, avec elle, une part de ce qui fait notre civilisation.

Résumons-nous : comme le village de nos ancêtres, le « village global » a souffert de trois défaillances majeures : dans sa régu-lation, dans son organisation institution-nelle, dans les comportements collectifs. Pour construire une nouvelle économie, ce sont ces trois défaillances qu’il s’agit de corriger. Il y a évidemment aussi des mesures de politique conjoncturelle à prendre : quel soutien maintenir ou retirer ? Nous pourrons en parler tout à l’heure si vous avez des questions. Mais là n’est pas le cœur du problème !

•• •

QUELLE NOUVELLE ÉCONOMIE CONSTRUIRE ?Pour faire face à ces trois défaillances qui sont universelles, il faut donc des règles d’application universelles. Il faut un garde-champêtre, c’est-à-dire une institu-tion puissante et affermie dans sa légiti-mité pour proposer ces règles, en suivre l’application et prévenir la survenance de ces bulles spéculatives. Enfin, face aux dérapages dans les comportements, il nous

Au-delà de la Crise, quelle nouvelle économie construire ?

1/ On se souvient que pour l’économiste tchèque Hayek, dont l’influence a été profonde, les forces d’autorégulation du marché provoquent de quelque manière les ajustements nécessaires aux nouvelles conditions. Toute intervention publique susceptible de les contrarier est donc à exclure.2/ Mme Thatcher me le rappellera avec véhémence.

3/ Dans une telle économie, on assiste à une course permanente entre la poussée des désirs exacerbée par la publicité et les capacités collectives à les satisfaire, d’où stress, frustration et fragilisation de la cohésion sociale. 4/ Dans son journal, Kafka parle, à propos de la culture, de « la petite mère qui a des griffes… »

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faut une prise de conscience collective car tous, nous avons été atteints et nous devons donc tenter de discerner ensemble quelques sentiers vers un monde plus digne de l’homme, un homme non plus réduit au « gagne plus, consomme et tais-toi » mais restauré dans sa dignité plénière.

Il ne s’agit de rien moins que de substituer une civilisation du bien commun mondial à celle qui devenait celle de l’argent-roi. Je vais passer rapidement sur règles et institutions pour m’arrêter à cette dernière question des comportements qui nous concerne tous.

1 – Des règles et des institutions.C’est ici qu’il nous faut nous arrêter, à la réaction des grands pays et notamment au travail du G20. S’il est une bonne nou-velle, c'est la manière dont s’est organisé et mis en place le travail de la commu-nauté internationale pour répondre aux ca-rences réglementaires et institutionnelles.

La réaction a été forte et le travail accom-pli a abouti à des décisions importantes au sein d’une structure – le G20 – jusqu’ici peu sollicitée. Le travail qu’il a organisé a été, à certains égards, sans précédent. Les documents qui en sont sortis le 15 no-vembre 2008, ensuite le 2 avril 2009, puis de Séoul en novembre 2010, comportent

des décisions inimaginables il y a seule-ment quatre ans. Je ne parle pas de la nationalisation des banques décidée par les gouvernements des États-Unis et de Grande-Bretagne, mais de principes comme (je cite le document final du G20) : « l’engagement de renforcer

toutes nos régulations ; l’engagement de soumettre tous nos marchés (produits et acteurs financiers) à une régulation ou à

une surveillance selon le cas ». Sont visés ici des sujets tabous tels que les centres offshore, les fonds spéculatifs (hedge funds) et les agences de notation…

C’est donc, réellement, l’inversion des principes et l’abandon de l’idéologie néolibérale prévalant jusqu’ici.À l’examen, nous pouvons dire que le travail avance au chapitre des régulations nécessaires. Il reste à les traduire au plan national et le travail a bien commencé.

Cela ne signifie pas plus de règles mais de meilleures règles, tenant compte de la réelle complexité de toutes ces questions :• lutter contre les paradis fiscaux,• normaliser les rémunérations,• éradiquer les conflits d’intérêt,• avancer vers la transparence et la traçabi-lité des opérations financières,• combattre la procyclicité des règles comptables,

Au-delà de la Crise, quelle nouvelle économie construire ?

• améliorer les fonctions de contrôle,• etc.Le travail est, en revanche, à peine esquissé en ce qui concerne la réforme du système monétaire international, centré autour de la réforme du Fonds monétaire international. Il doit se poursuivre au cours des prochains mois.

Un groupe de personnalités a été chargé par le FMI de formuler des propositions. Il vient de déposer un rapport audacieux sur son organisation et la distribution du pouvoir en son sein.

Que suggère-t-il ? Il s’agit d’agir à trois

niveaux en même temps :

• affermir le FMI dans sa légitimité ;• lui donner les pouvoirs nécessaires pour qu’en toute subsidiarité, il remplisse son mandat de surveillance et qu'il exerce une vraie juridiction sur tous les marchés de l’argent ;• enfin, renforcer ses moyens financiers, ce qui est déjà en cours.

Tout ce travail du G20 suffira-t-il ? Si les principes sont posés et si les gouverne-ments ont bien compris qu’il faut aller dans cette direction, il demeure qu’il sera difficile d’arriver à un accord final ; cela prendra du temps et beaucoup d’efforts. Il est probable que plus on s’approchera

d’une sortie de crise, plus le rêve du retour au « business as usual » sera fort et plus l’ardeur réformatrice s’émoussera.

Mais la crise européenne est là pour la relancer. Il faut donc agir sans délai et dans tous les domaines où les ravages de la crise doivent être réparés et où la poursuite des errements antérieurs qui déjà se manifestent préparerait de nouvelles ca-tastrophes. On ne peut plus reconstruire à l’identique. Cela nous ramène à l’homme, à ses comportements, à sa culture et donc aux racines de la crise par-delà des règles et des institutions.

2 – D’autres comportements pour une civilisation de la fraternité.Nous le pressentons bien, dans le « village global » comme dans ceux de nos an-cêtres, il ne peut y avoir de sortie véritable de crise que dans un changement profond des comportements. Mais attention ! Il ne s’agit pas seulement des finances, les sept crises ensemble forment en fait une crise de civilisation et il ne serait pas difficile de montrer que chacune des six autres crises participent de la même crise : l’avidité et la recherche de l’autosuffisance.

Nous l’avons vu : la crise s’est enracinée dans le terreau d’une culture collective dominée par la course à l’argent. Elle ne

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les hommes de bonne volonté, au service d’un bien commun mondial dont une finance servante ne serait qu’un des instru-ments. Les efforts des gouvernements pour hâter la sortie de crise sont méritoires ; ils n’atteindront leurs buts que si, simultané-ment, percevant les exigences de leurs opi-nions publiques – dont nous sommes –, ils travaillent ensemble à discerner et à instau-rer un bien commun mondial dont déjà, il y a quarante-cinq ans, le concile Vatican II et plus récemment Benoît XVI dégageaient, entre autres, trois pôles essentiels :– construire une économie de partage,– une économie frugale,– une véritable économie mondiale.Je ne puis consacrer que quelques mots à chacun de ces trois traits d’une nouvelle civilisation à bâtir.

a) Une économie de partage

Aucune civilisation véritable ne peut être construite si l’on ne rend à l’homme toute sa stature, là où une culture d’avidité et de court terme l’avait réduit à un rôle d’agent économique passif. Toutes les forces intellectuelles et spirituelles du monde devraient être coalisées pour faire renaître une économie de l’être orientée à l’épanouissement de tout l’homme et de tout homme dans la convivialité communautaire. Au plan de l’économie, cela signifie

construire une économie de partage, en un mot orientée vers le bien commun universel, c’est-à-dire vers la recherche de toutes les conditions sociales qui permettent aux communautés humaines, comme à chacun de leurs membres, de s’épanouir dans le bien et, par là, d’accéder au bonheur et à la réussite finale. Cela passe, évidemment, par des choix très concrets, très locaux et radicaux. Parmi ces choix pour une telle civilisation du bien commun universel particulièrement pertinents pour un temps de sortie de crise, je n’en souligne qu’un : la gratuité.Alors que « des inégalités économiques et sociales excessives entre les membres ou entre les peuples d’une seule famille humaine font scandale » (c’étaient déjà les mots de Gaudium et Spes), introduire le don, la gratuité et le partage dans l’éco-nomie marchande. Pourquoi ? Parce que l’homme est créé à l’image d’un Dieu dont le don est l’être-même. Ce don, fût-ce sous ses formes les plus modestes, est « prolongement de l’œuvre du Créateur. Il est apport personnel à la réalisation du

plan providentiel dans l’histoire » (GS 34).

Á notre échelle individuelle, nous en connaissons bien des formes – y compris celle du don de notre temps – ; à l’échelle des nations, il doit être accroissement

peut donc être dépassée que si ce terreau culturel est, lui aussi, profondément re-tourné. Tâche immense de reconstruction culturelle et éthique du « village global » ; tâche nécessairement collective et à tous les niveaux car chacun pressent que le monde ne sera plus comme avant.

Cette crise aux sept têtes nous place face à une formidable cassure que nous ne pouvons ignorer au risque de périr tous. Face à cela, les plus sages des hommes (et pas seulement les religieux) nous le disent : il ne s’agit pas d’aller vers un mieux dans notre quotidien (de trier un peu mieux les poubelles, de bien fermer les robinets, de donner 10 % de plus au CCFD)… il s’agit, écoutez Michel Serres, de « muter au plus

vite et sous risque gravissime, de la volonté

de puissance au partage, de la guerre à la

paix, de la haine à l’amour »5. Mais Michel Serre, Benoît XVI et tant d’autres sont-ils des utopistes ?Affronter cette culture de l’avidité qui a régi tant de nos comportements, serait-ce un effort utopique ? Certains nous le disent, rappelant qu’elle a sa source au plus profond du cœur de l’homme et que le fléau de cette cupidité ressurgira constamment. La lumière du mystère pascal nous révèle pourtant que,

tout comme le mal dont elle n’est qu’un des visages, elle a été définitivement vaincue même si elle ne sera certes pas immédiatement éradiquée, pas plus que l’ivraie de la parabole. Il appartient donc aux chrétiens, dans la lumière de l’Esprit, de démontrer par leur vie que le bonheur de l’homme passe par une culture de l’être et de la fraternité, une culture du bien commun universel, d’imaginer des structures du bien et de contribuer à les substituer – main dans la main avec tous les hommes soucieux de l’avenir de la planète et de nos sociétés – à celles dont aujourd’hui nous percevons les insuffisances ou la perversité.

3 – Comment faire ?Deux attitudes m’apparaissent essentielles :• Nous arracher d’abord à tout déni de nos responsabilités. Dépassant la dénonciation trop facile et stérile de « boucs émissaires », chacun, homme ou institution, doit sortir du déni de ses propres responsabilités. Nul, ni les chrétiens, ni l’Église elle-même, ne peut s’en dispenser. Tous, nous devons faire retour sur nous-mêmes pour nous redresser au niveau plénier de nos respon-sabilités d’hommes et de femmes, aller vers plus de frugalité, de solidarité, de gratuité et d’engagement au service des autres.• Nous mobiliser tous ensemble, avec tous

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Au-delà de la Crise, quelle nouvelle économie construire ?

5/ « Le temps des crises » – Éditions Le Pommier.

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et amélioration de l’aide publique au développement et il doit être partie intégrante de cette « grande redistribution

des ressources planétaires » dont Caritas in Veritate vient de souligner la nécessité. Revenons à Gaudium et Spes : le don suscite « un essor… d’un tout autre prix que l’accumulation possible de richesses extérieures » ; il contribue à former peu à peu comme une communauté unie au sein de l’univers.

b) Une économie frugale

Il s’agit de gérer de façon responsable notre environnement. Responsabilité ? Souci du fragile, disait Ricœur. Conscience aussi pourrions-nous ajouter, de la soli-darité fondamentale de l’homme et du cosmos. Au moment où nous découvrons que le modèle de consommation – atteint par les pays riches et en voie de généralisation aux pays émergents – butte désormais sur les limites de ce que la planète peut produire de façon durable6, il nous faut entrer dans une sorte d’alliance avec la terre, apprendre à user et à jouir de la

création « dans un esprit de pauvreté et de liberté » (GS 37), cet esprit de pauvreté que notre culture avait cessé de compter parmi les valeurs. Il s’agit d’être actif aussi dans tous les combats pour la préservation de l’environnement, pour aider les pays pauvres à s’adapter aux changements climatiques et apprendre d’urgence cette « abondance frugale » dont parle si bien Jean-Baptiste de Foucauld.

On voit bien combien le rapprochement du partage et de la frugalité peut dessiner un nouveau modèle de développement. Celui-ci est seul en mesure de répondre au rapprochement que nous vivons actuel-lement de deux « masses critiques » que sont le changement climatique et la crise financière ; on sait depuis l’invention de la bombe atomique ce que rapprochement des masses critiques signifie. Il est d’ur-gence immédiate de mettre sur pied un projet crédible pour y faire face. Ce projet ne peut être séparé des efforts à poursuivre et à renforcer pour l’aide au développement. Grâce aux travaux des Nations Unies présidés par le Dr. Pachauri, prix Nobel de la Paix, nous le savons main-tenant : autour de 2020, 75 à 200 millions de nouveaux migrants en provenance notamment des zones arides d’Afrique s’ajouteront aux flux migratoires que nous connaissons aujourd’hui.

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Au-delà de la Crise, quelle nouvelle économie construire ?

J’étais avant-hier à Bamako : là-bas, c’est palpable ! Ceci nous oblige à reconsi-dérer, dans un sens de beaucoup plus grande solidarité, nos politiques à l’égard de l’Afrique, ce continent frappé d’une double injustice :– un changement climatique que le modèle de consommation du Nord a provoqué,– et une crise financière dont elle est à peu près seule à ne pas porter la responsabilité.Autre domaine d’action à privilégier : don-ner un dynamisme radicalement nouveau à la responsabilité sociale de toutes les entreprises. L’entreprise doit redevenir, en effet, un champ privilégié non seulement de création de valeurs, mais aussi d’exer-cice de responsabilité et de solidarité.Il s’agit de promouvoir à l’échelle mon-diale une économie sociale de marché intégrant les disciplines environnementales et la dimension mondiale de nos responsa-bilités. Un tel projet est enthousiasmant.

Il s’agit d’un projet d’Espérance avec un « E » majuscule car il vise à poser les premières pierres d’une civilisation plus humaine. Bien des hommes y travaillent déjà, très souvent hors de l’attention des medias. Il ne pourra s’affirmer cependant que porté par une exigence citoyenne universelle dans le cadre d’une démocratie mondiale beaucoup plus participative, mettant cha-

cun mieux en mesure de comprendre et saisir les enjeux, et de contribuer au projet collectif. C’est ce que j’entends par notre troisième trait : une économie véritable-ment mondiale.

c) Une économie mondiale

Plus que jamais, ce monde qui s’unifie doit se donner des institutions fortes et cré-dibles dont on puisse attendre, l’adoption des stratégies globales nécessaires, une capacité juridique et financière pour leur mise en œuvre et un suivi de leur exécu-tion. Trop longtemps, le monde a accumu-lé les responsabilités sur les épaules des institutions existantes, sans leur donner les moyens d’y faire face, voire en entra-vant leur action et en en faisant les boucs émissaires des manquements des États. Il est donc heureux que Benoît XVI ait repris dans sa dernière encyclique, avec plus d’insistance encore, les paroles pro-phétiques de Jean XXIII et Paul VI sur la nécessaire création d’une « autorité publique à compétence universelle ».

Ceci va très au-delà de la réforme des insti-tutions de Bretton Woods et notamment du FMI que je viens d’évoquer. Cela va au-delà aussi de structures intergouver-nementales telles que le G20 actuel qui risquent toujours d’être ramenées à un plus petit commun dénominateur et qui donc

6/ Il faut se rappeler par exemple que les humains sont cinq fois plus nombreux qu’en 1900 (avec 7 milliards d’habitants) et alors que l’on va vers 9 milliards en 2050, tandis que nos comportements demeurent encore plus prédateurs et que la course aux matières premières s’intensifie (cf. Chine en Afrique).

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doivent faire place à des institutions stables capables de dégager les éléments essen-tiels d’une stratégie de promotion du bien commun universel et d’en surveiller la mise en œuvre, dans un esprit de subsidiarité. Je crois comprendre que Benoît XVI va y revenir prochainement.Certes, les réticences de l’État-nation à consentir des abandons de souveraineté et le scepticisme des milieux dirigeants des grands pays à cet égard sont de redou-tables obstacles à toute avancée en ce domaine ; raison de plus pour en faire un des objectifs majeurs de la communau-té humaine pour les prochaines décennies. Rien de durable, en effet, ne peut être ac-quis – comme le disait Jean Monnet – sans que des institutions crédibles ne prennent en charge et n’animent la poursuite et la réalisation du bien commun de la famille humaine.

Celles-ci cependant ne pourront y par-venir, je le répète, que si des opinions publiques vigilantes à travers le monde s’y intéressent, les habitent en quelque sorte et soutiennent leur action et qu’un véritable partenariat se développe entre pays riches et pays pauvres.

•• •

Cette crise nous a révélé les changements nécessaires des règles financières, des ins-titutions centrales et des comportements, à l’opposé d’un monde d’accaparement, d’hyperconsommation et de fragmentation croissante. Cela nous a entraînés vers quelques pistes pour la promotion d’un bien commun global de la famille humaine. Notre engagement pour cela, pour minime qu’il nous apparaisse, est riche de sens. Pour des chrétiens, il est celui d’ouvriers d’un Royaume à venir qui se réalise comme l’a si bien dit Gaudium et Spes dans nos efforts « pour une meilleure orga-nisation de la société mondiale », certains que nous sommes que dans cette terre des hommes – si souvent en proie aux conflits et aux catastrophes – Dieu a déjà semé les graines de la fraternité.

Michel Camdessus

Au-delà de la Crise, quelle nouvelle économie construire ? La réunion et l'AG 2012

La traditionnelle grande réunion des Anciens et AG de l'Association s'est tenue samedi 31 mars, avec une brillante et importante participation.

Jean-Noël Dargnies, directeur, a brossé un tableau de la vie de l’École que vous

trouverez dans ces pages à la rubrique « Vie de l’École ». Vous y trouverez tout sur l’École que vous voulez savoir et que vous n’avez jamais osé demander.

Le président, Loïc de Vanssay, a ensuite ouvert l'AG proprement dite, présentant son rapport d'activité, ci-après. Notre nou-veau trésorier, Pierre Guyot, a montré son rapport financier. C’était aussi l’occasion de remercier François-Xavier d'Arbonneau,

Louis Gallois, récemment nommé aux fonctions de Commissaire Général à l’Investissement, et Jean-Noël Dargnies, Directeur de l'École.

– –©

Pho

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La réunion et l'AG 2012

trésorier sortant, pour le travail qu’il a réalisé pendant six ans.

Cette année, pas de bouleversement sta-tutaire, seulement l’élection de quelques nouveaux membres au comité : Jean-Fran-çois Vermont (HEC 75), Fabrice Jacquet (ESC L 82), Pierre Houpikian (SG 87-88), Jean-Marie Hubert (X 92), Anne-Flore Maman Larraufie (Cyr 02). Qu’ils fassent des émules !

C'est une assemblée élargie qui s'est retrouvée à la chapelle pour la célébration de l'Eucharistie par le père Charles

Hervieux, aumônier de l'École, Yann Le Lay (ENSA M 94), et d'Antoine Berger (HEC 62), diacre. Comme ceci est devenu une règle, cette messe réunissait Anciens et des élèves dont une équipe des Piston qui l’animait « merci à eux ».

La grande salle était bien pleine pour écouter Louis Gallois (HEC 63), président de EADS, qui, peu avant de quitter ses fonctions, avait accepté de venir nous par-ler de « L’Industrie européenne demain ». Nous n’avons pas envisagé de retranscrip-tion de cette brillante et très instructive conférence, préservant ainsi l’avantage de

ceux qui participent effectivement à l’AG. Un grand merci à Louis Gallois appelé, comme vous le savez tous aujourd’hui à de hautes et éminentes fonctions.Cette année encore, la plage des généra-tions était très large. C'est ça Ginette : religare = relier !

Et tout de suite, notez déjà la date de la prochaine réunion AG :

le samedi 23 mars 2013

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– –

Une AG attentive au propos de Louis Gallois. Et une assemblée élargie s'est retrouvée pour célébrer l'Eucharistie.

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mode, l’Association Amicale des Anciens de Sainte-Geneviève adopte l’appellation courante « Alumni-Ginette ». Merci, Martin Bohmert, qui pulse, avec d’autres, pas assez, cette rénovation.

Une des initiatives a pris corps et s’est concrétisée il y a deux jours : le Groupe

Mondialisation qui a d’abord recensé un certain nombre d’entre nous souhaitant réfléchir et partager, a ouvert brillamment son cycle autour d’un haut esprit, Michel Camdessus. La suite est en route. Merci, Xavier Lacaze.

Une autre initiative déborde : Agir Pour et

Avec les Autres . Ce doit être un creuset. Il ne s’agit pas de titiller les consciences, chacun fait ce qu’il peut, ce qu’il souhaite, ce qu’il veut. Nous avons tous nos « chari-ties ». Mais nous devons mieux connaître

celles où d’autres Anciens agissent, ni

meilleures ni plus fortes que les autres.

Celles que, parce que nous les connais-

sons un peu plus, nous aidons un peu plus.

Le challenge mis en place pour les doter

encourage les plus jeunes à entreprendre,

puis les aide à agir. Merci, Alexis Bal-

mont, qui cherche encore un ou plusieurs

ouvriers pour consolider le cadre de cette

action.

Plus que jamais, Job & Cie poursuit ses

accompagnements, aussi sauveurs pour

les accompagnés que réconfortants pour les accompagnateurs. Merci, Jacques

Defaucheux, qui a pris la suite de Michel Laurens, et merci les Job Men & Women.

Tout le monde est aujourd’hui informé du double projet mis en œuvre par l’École : l’ouverture en septembre 2012 d’une nou-velle classe dans la filière PTSI et l’inscrip-tion au label Internat d’Excellence. L’École est dans le temps et dans sa vocation, la même depuis son ouverture en 1854, rue Lhomond. Il va falloir apporter un complé-ment de 2 000 à 2 500 € par interne d’ex-cellence pour que ces 60 élèves n’aient qu’une pension minimum à régler.

Alumni-Ginette s’engage et vous demande de vous engager pour alimenter Ginette-Solidarité d’un flux de 150 000 € par an. En faisant cela, les Anciens jouent plei-nement le rôle qui leur est dévolu dans la marche de l’établissement d’enseignement qui les a instruits. Ce rôle, souvent délicat à apprécier, parfois contesté, est au-jourd’hui pleinement reconnu et souhaité par la direction de l’enseignement catho-lique et par la Conférence des Évêques de France.

Á cet égard, il faut signaler les instances fé-dératives d’associations d’Anciens. Encore des tranches de mille feuilles, direz-vous ! Un peu, oui. Mais beaucoup plus que ça. Dans la mouvance Jésuites existent trois niveau au-dessus de nous : la Fédération Française des Anciens Élèves et Amis des Établissement Jésuites d’Enseignement

Plus que tout autre caractère, au delà de la réussite et de l’excellence, la diver-

sité qui nous marque doit être notre force. Peu de groupes d’hommes et de femmes d’action présentent cette chance car trop souvent, seulement qui se ressemblent s’assemblent. Si nous sommes forts de nos talents ce qui n’est pas si difficile, soyons le plus encore de nos différences et de nos complémentarités. Connaissons-nous, sachons où nous sommes, et continuons à faire ce que l’on a fait, pas si mal, dans cette École pendant deux ou trois ans : évitons l’asphyxie, discernons, osons… En 2011, notre association s’est bien renforcée. Il y a 3 200 cotisants, ce qui est bien mais n’est pas la seule finalité. C’est l’adhésion à la dynamique de l’association, la participation qui sont essentielles. À cet égard, ça ronronne un peu moins et on sens des tas d’initiatives qui ne demandent qu’à jaillir. Lâchons-les !

La situation financière est saine et bien tenue. Le chiffre est le plus élevé depuis 2006. La caisse des prêts d’honneur s’harmonise bien entre les prêts, dont le nombre augmente chaque année, et les retours désormais réguliers. Merci, Patrick Oliveau. Cette solidité doit nous per-mettre des engagements raisonnablement ambitieux, allons-y. Notre trésorier a passé la main ; merci, François-Xavier d’Arbon-neau, pour le travail réalisé depuis 6 ans, et merci d’avance à Pierre Goyot qui vient de prendre les clés de la caisse.

Le site, qui n’est qu’un outil, devrait enfin prendre un coup de neuf. Au delà des apparences et des fonctionnalités, c’est sa gestion surtout qui va évoluer. L’objectif est que le site soit vraiment représentatif des bjiens, que les bjiens l’animent, y disent ce qu’ils souhaitent dire et partager, qu’ils s’en servent pour discerner et agir. Et pour marquer le pas, aussi bien que parce que le mot est « légal », pas seulement à la

Rapport d'activité 2011

Présidents, directeurs, généraux – plus beaucoup de généraux – PDG, directoires, exécutifs, mais aussi, pianistes, médecins de campagne, pilotes de ligne ou de Rafale, metteurs-en-scène, œnologues, mères au foyer… ministres, hauts, très hauts fonctionnaires, maires, chercheurs, religieux pas forcément jésuites et même évêques, ambassadeurs… Ce n’est pas un additif au catalogue de Prévert. Ce sont les Anciens de Ginette.

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Rapport d'activité 2011

(F.F.A.A.E.J.E.) qui regroupe les associa-tions d’anciens de 15 établissements sous tutelle jésuites ; la Confédération Euro-péenne des Anciens des Pères Jésuites, enfin l’Union Mondiale des Anciens Elèves de la Compagnie de Jésus (www.jesui-tealumni.org, tiens !). A ceci il faut ajouter le C.O.F.A.E.C. (Confédération Française des Anciens Elèves de l’Enseignement Catholique) présidée et animée avec force par Laurent Grégoire (ECP 85). Il y a là de la place pour l’action.

L’idée, trop longtemps gardée sous le coude, du rapprochement de la commu-nauté des professeurs avec l’association des Anciens va prendre corps. Une lettre

leur a été adressée dans ce sens qui prévoit de les faire figurer dans l’annuaire en ligne. Ils garderont ainsi plus facilement le lien avec les anciens élèves et récipro-quement. Il leur est aussi proposé de participer davantage à la rédaction et à la réalisation du bulletin « Servir ». Et pourquoi pas aux autres actions de Alumni-Ginette. Cette ouverture touche également le corps de direction de l’École. N’oubliez pas que sur tous ces chemins, il y a besoin de monde. Venez respirer avec nous, évitez l’asphyxie !Merci de votre attention.

Loïc de Vanssay (Cyr 63)Président des Anciens de Sainte-Geneviève

Rapport financier 2011

Chers Anciens,La situation financière de notre Association, telle qu'elle ressort des comptes arrêtés au 31 décembre 2011, est saine. Les principaux faits marquants de l’année sont exposés ci-dessous.

AMICALE• Les cotisations et les dons (boni sur coti-sations) sont passés de 96 487 € en 2010 à 137 798 € en 2011. Merci à tous ceux qui ont répondu à nos appels et à tous ceux qui continueront à cotiser. Il s’agit du chiffre le plus élevé depuis 2006.

• Par conséquent, la somme donnée aux projets humanitaires des Anciens a pu être augmentée (d’un peu plus de 1 000 €). Cette activité de l’Amicale s’est restructu-rée début 2012 et devrait donc se dévelop-per encore.

• La généralisation de l’envoi des « feuilles bleues » en 2011 explique l’augmentation significative des charges associées.

CAISSE DES PRÊTS D'HONNEUR• La caisse des prêts d’honneur, toujours associée à l’ensemble plus vaste Ginette solidarité, a attribué en 2010/2011 22 600 € de prêts d’honneur à 8 élèves, contre 20 979 € pour 9 élèves en 2009/2010.

• En 2011, 32 620 € ont été remboursés par 12 anciens élèves, contre 10 673 € par 6 élèves en 2010.

• Les prêts d’honneur actuellement attri-bués correspondent à 202 083 € (contre 212 102 € en 2010).

• Le montant des prêts d’honneur non remboursés à échéance est en forte diminution, à 81 427 €. Cette somme est passée en provision, ce qui n’empêche pas l’Association de chercher à reprendre contact (amicalement) avec les anciens élèves concernés.

COMPTES « ASSEMBLÉS »• Les comptes de l’Amicale et de la caisse des prêts d’honneur dégagent un excédent de 88 175 €.

• Les fonds propres s’élèvent à 566 832 € et l’Association ne subit aucun endette-ment.

Propositions de résolutions• Laisser les montants des cotisations inchangés.• Affecter le résultat de l’Amicale, soit 66 878,53 €, en « réserve de trésorerie ».

• Affecter le résultat des prêts d’honneur, soit 21 296,79 €, en « réserve de trésorerie prêts d’honneur ».

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Agirpour et avec

les autres

• JRS «Jesuit Refugee Service» : plus qu'Agir, le témoignage de l'un d'entre nous

• Haïti : Kouman ou yé ?• Quelques conseils d'un médecin

de campagne

ORIGINE ET UTILISATION DES RESSOURCES

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Rapport financier 2011

ÉVOLUTION 2011

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JRS «Jesuit Refugee Service» : «Agir Pour et Avec les Autres» pas loin de chez soi , le témoignage de l'un d'entre nous.

Il y a 51 ans, j'étais bizut à l'époque, et j'allais tous les mercredis faire du soutien scolaire dans l'immeuble d'en face, rue de l'École-des-Postes, à l'incitation de la strasse, auprès de Mustapha Acimi. C'était mon premier contact avec une famille d'origine étrangère. L'année suivante, en 3/2, j'étais déjà amoureux de Géraldine et j'ai voulu apprendre à danser. Je me suis inscrit avec un de mes camarades taupins, Mohamed Azzedine, à un cours de danse à Versailles. Au bout de trois séances, le prof m'a expliqué, un peu gêné, que mon ami ne devait plus venir. Je suis resté coi. C'était mon premier contact avec le racisme. Je n’ai jamais su danser.

Ces deux éléments ont été fondateurs pour ma vie d'homme et sont peut-

être à l'origine de ce dont je vous parle aujourd'hui : l'implication de mon épouse Géraldine et moi dans JRS, le réseau Wel-come organisé et animé par les jésuites à l'intention des demandeurs d'asile.

En octobre 2010, nous avons reçu à la maison le premier demandeur d'asile, un

copte égyptien, qui parlait plutôt bien le français, très très vite. Comme tous les autres demandeurs d'asile que nous avons reçus, il est parti à la fin des cinq semaines sur lesquelles nous nous étions engagés. Il travaillait plus ou moins sur des chantiers à Paris, en attendant les convocations à l'OFPRA. Au dîner, nous avions des conversations animées sur l'is-lam et la religion copte. Il est maintenant

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marié, père d'une petite fille, et travaille comme peintre en bâtiment, alors qu'en Égypte, il était responsable d'une agence de location de véhicules.

Quelques semaines plus tard nous avons reçu pour un mois Ali,

un Afghan Hazara, qui ne parlait que quelques mots de français. Il avait suivi le parcours que décrit la pièce d'Ariane Mnouchkine « Le dernier caravansérail » : la marche dans la neige, les passeurs qui vous prennent l'argent et les papiers, le refoulement aux frontières, des cachettes sous les camions, les barques pour traver-ser le Bosphore. Jamais il ne se plaignait. Il avait dû fuir lorsque les talibans l'avaient menacé de mort. Il leur avait échappé une fois en se cachant dans le puits. Il avait laissé là-bas sa femme et deux enfants. Quand il était chez nous, il fallait aller le chercher tous les soirs dans sa chambre pour le dîner. Très spontanément, il es-sayait de nous aider. Il était très étonné de nous voir ranger la vaisselle sale dans le lave-vaisselle qui lui paraissait un drôle de placard. Il a été débouté par l'OFPRA, je ne sais pour quelle raison, et nous l'avons perdu de vue.

Nous avons ensuite reçu Ahmed, un autre Afghan, très courageux, qui apprenait à parler lire et écrire le français toute la journée en utilisant divers outils, en allant à la médiathèque du centre Pompidou, en suivant des cours organisés par JRS, et

qui se débrouille maintenant si bien qu'il peut servir d'interprète. Nous le revoyons de temps en temps et nous échangeons au téléphone.

Ensuite ce fut Fatimatou, une Guinéenne qui avait été violée et avait subi des sévices dans son pays, avait été mise dans un avion, et était arrivée en France sans savoir dans quel pays elle débarquait. À son arrivée à l'aéroport, les passeurs avaient repris son passeport. Elle était très traumatisée psychologiquement, et c'était important pour elle de pouvoir vivre dans une famille.

Deux mois plus tard, ce fut Armelle, une Congolaise qui était présentatrice du jour-nal télévisé, et qui avait dû partir du jour au lendemain, traverser le fleuve Congo avec une valise et puis c'est tout. Elle avait marché, marché dans l'Afrique, utilisé divers moyens de transport, pour traverser le Sahara avant de trouver une possibilité de venir en France. Imaginez Claire Chazal réfugiée dans un autre pays, sans plus de réseau, sans amis, sans argent, plus rien.

Le mois dernier, nous avons reçu une autre journaliste, arabophone, menacée de mort dans son pays pour sa liberté d'écriture. Cela faisait deux ans qu'elle était en France, et elle commençait à dé-sespérer. Elle retourne sans cesse dans sa tête sa situation. Avec JRS, nous lui avons proposé de faire du bénévolat en soutien

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scolaire, et elle se sent beaucoup mieux maintenant. Elle a eu ses papiers cette semaine.Ces six personnes dont je viens de vous parler nous sont envoyées par JRS « Jesuit Refugee Service ». Comment ça marche1 – Nous sommes un réseau de familles qui avons donné notre accord pour recevoir de temps en temps, pour une période limitée de un mois à 6 semaines, des deman-deurs d'asile disposant d’un récépissé de demande d’asile.2 – Le réseau a été créé par le père Arrupe en 1980, au moment des exodes massifs de réfugiés en Indochine.3 – JRS France existe depuis trois ans et est animé par Jean-Marie Carrière, jésuite, et Isabella Moullet, avec une petite équipe au 14 rue d'Assas à Paris.4 – L'idée de JRS France, c'est de fournir aux demandeurs d'asile qui sont dans la rue une pause pour reprendre des forces. Cette pause se fait dans les familles d'ac-cueil pour une durée limitée de l'ordre de 4 à 6 semaines.5 – Les demandeurs d'asile sont détectés par différentes associations qui connaissent JRS : ce peut être le Secours catholique, la CIMADE, le Secours populaire, ou d'autres associations.6 – Le contrat que passe JRS avec les fa-milles d'accueil :• Une durée limitée et cette durée a tou-jours été respectée.

• La famille fournit le toit, le dîner du soir, le petit déjeuner. L'expérience montre que les demandeurs d'asile n’ont plus l'habitude du petit déjeuner, et que cela se réduit souvent au dîner.• Vous ne donnez pas d'argent à vos hôtes et ils ne vous en demandent pas. Nor-malement, ils reçoivent une allocation mensuelle de 300 € qui leur permet de déjeuner à midi et de compléter le prix de la carte orange.• Vous n'êtes pas chargés des démarches administratives. JRS affecte un tuteur à chaque demandeur d'asile, pour s'occu-per de tout l'aspect administratif, l'aider à s'orienter dans Paris, à comprendre com-ment ça marche.

Le bilan de notre expérience

d'un an et demi

Nous avons accueilli six personnes qui toutes se sont montrées amicales, dis-crètes, respectueuses de notre vie de famille. Aucune ne s'est jamais imposée. Nous leur avons toujours proposé d'utiliser la télévision dans le salon. Aucune ne l'a jamais fait.Les discussions et échanges sont très variées et très variables. Avec Ali, nous passions les repas à faire du français. Avec Malika, c'était plutôt pour refaire le monde.Nous recevons un très bon soutien de JRS France, que nous appelons lorsque nous nous posons des questions, par exemple à propos de la santé, et avec qui nous

choisissons les périodes de réception de nos hôtes. JRS France organise aussi des soirées d'échange avec les autres, et ces soirées sont en général très festives et nous permettent de développer un réseau cha-leureux d'amitié.L'organisation JRS France a la qualité d'une organisation jésuites, le respect de ses engagements et une grande sou-plesse de fonctionnement. Évidemment, nous sommes prêts à accueillir une sep-tième personne très bientôt.

Notre conviction

Accueillir un demandeur d'asile pendant un mois, c'est un geste très limité, à notre portée, mais très utile.Pour nous, c'est évidemment une ouver-ture extraordinaire sur le monde.Personnellement, je suis d'une génération assez cocardière, et je veux que mon pays respecte ses valeurs d'accueil. C'est une façon de prendre ma part de cette respon-sabilité en y contribuant.J'ai été formé par les jésuites et je leur en

sais gré. Pourtant j'en ai bavé à Ginette. Mais c'est un petit retour d'ascenseur, et nous nous souvenons de Matthieu 25 :« J’étais étranger et vous m'avez accueilli ».

Concrètement, ce que vous pouvez faire

Approfondir le sujet sur notre site www.jrsfrance.orgDiscerner en famille.Décider d'accueillir et contacter Isabella, ou bien décider de le faire plus tard, ou bien de soutenir financièrement, ou bien de faire autre chose.Mais vous pouvez toujours en parler au-tour de vous, à vos amis, vos parents, vos enfants. Plus nous serons nombreux, plus ce sera facile, plus nous agirons en confor-mité avec nos valeurs comme Français et comme chrétien.Bien sûr, je suis à votre disposition pour tout complément d'information et vous pouvez m'appeler au 06 88 02 84 64.

Daniel Gall (ENSER G63)Exposé JRS à l'assemblée générale

de Sainte-Geneviève 31 mars 2012

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JRS « Jesuit Refugee Service »

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Haïti : Kouman ou Yé ?

par Arianne et Adeline

Voici plus de deux mois que nous sommes arrivées à Savane Plate, au beau milieu de la campagne haïtienne… Bien accueillies par l’équipe de Zanmi Lasanté-PARIS, tout se passe pour le mieux ! Il est temps de vous donner quelques nouvelles… .

Installées dans une maison en bois aux couleurs locales, bleu caraïbe et blanc,

nous vivons au rythme du soleil, comme tous les Haïtiens d’ici : lever matinal afin de profiter des heures fraîches pour aller aux champs, retour lorsque le soleil est au zénith et avant les premiers orages de la journée. Nous avons adopté le mode de déplacement des agriculteurs : nos jambes ! Aptes à nous mener dans les coins les plus reculés, adaptées aux franchissements de rivière pieds nus et aux montées caillou-teuses, on leur en fait voir de toutes les couleurs !

Les agriculteurs font preuve de beaucoup de gentillesse et de patience pour nous expliquer leur mode de vie et leur travail quotidien dans les champs. L’apprentis-sage du créole nous permet de mener les discussions plus facilement et de partager la culture de ces familles rurales. Riche d’expressions imagées, le créole illustre

parfaitement la simplicité et la spontanéité des Haïtiens, à l’image du proverbe « Piti a piti, zwazo fé nich li »… Nous com-mençons à bien cerner les subtilités de la langue et espérons que, d’ici quelque temps, le créole haïtien n’aura plus de secrets pour nous !

Avec l’arrivée de la saison des pluies, les travaux aux champs se multiplient : fin de la récolte du tabac, début des semis de maïs et de pois, préparation des champs pour l’arachide… le mois d’avril est bien chargé ! Les tâches se succèdent et la récolte des mangues pointe le bout de son nez…

Nous en apprenons plus, tous les jours, sur la manière dont les Haïtiens travaillent la terre. Armés d’une houe, d’une machette et d’une pioche, les agriculteurs préparent le sol, sèment, sarclent et récoltent. Toutes les terres sont travaillées et même optimi-

Ariane, à proximité d’une source, observe le captage pour l'utilisation quotidienne.

Récolte de feuilles de tabac à la main.

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hoto

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© P

hots

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peut-être même des patates douces !

Comme vous avez pu le constater, nous

ne manquons pas de travail au sein d’un

univers que nous découvrons avec beau-

coup de curiosité et de plaisir. Loin des

activités bruyantes de Port-au-Prince, nous

avons encore plus de trois mois devant

nous pour mener à bien notre étude. Nous

vous remercions encore de votre aide et de

votre confiance.

Adeline et Ariane

sées afin de nourrir, chaque jour, toute la

famille et de payer la scolarité des enfants.

Les familles sont nombreuses et les

enfants toujours là pour donner un

coup de main : quand il n’est pas question

d’aller chercher la chèvre attachée plus

loin dans les montagnes ou de chasser les

oiseaux dans les champs de riz, il faut cou-

rir derrière les taureaux pour faire marcher

le moulin de canne à sucre !

Un programme chargé qui ne manque pas

d’activités.

Malanga, manioc, igname et banane

plantain font maintenant partie de notre

vocabulaire ordinaire. Nous avons même

planté un jardin autour de notre maison ;

nous espérons récolter avant notre départ,

du maïs, des pois noirs, des arachides et

Adeline, près du moulin de canne à sucre, moulin en bois et à traction animale.

Au cœur de l'agriculture haïtienne

– –

Femme semant des pois Congo, à la louchette, sur les terres des “Mornes”, terres caillouteuses en pente.

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Quelques conseils d'un médecin de campagne

Michel Fagot, (Supelec 67,docteur en médecine)

La rédaction laisse volontiers la parole à un ancien de Ginette, au parcours atypique, Supelec 67, master engineering à Stanford, puis doctorat de médecine… Il est aujourd’hui médecin de campagne et nous livre ses réflexions : mieux qu’une ordonnance !

J’apprenais dans le dernier « Servir », à ma plus grande tristesse, que le père

Max Boyer Chammard, à qui nous sommes tant à devoir tant, était mort d’un cancer du poumon. Il nous a tous aidés… mais il fumait beaucoup.

Depuis 23 ans que je suis installé méde-cin de campagne, j’en ai vu défiler des fumeurs que le tabac a tués… Tous les fu-meurs meurent vers 50 ans, un peu avant, un peu après, en général de façon peu glorieuse. Les cancers du poumon sous chimiothérapie peu efficace, les infarctus avec pose de stents dans le cœur « drôle de légion d’honneur », l’atérite et les pontages artériels, les accidents vasculaires céré-braux avec ou sans hémiplégie… tout un cortège de misères qui pourraient être évi-tés en évitant les facteurs de risque dont le premier est le tabagisme. Il faut arrêter de fumer. Fumer tue pour de vrai. Inutile de

faire de brillantes études et d’intégrer une Grande École de renom, pour finir 30 ans plus tard au cimetière prématurément, ou dans un fauteuil roulant, ou pour sombrer dans le gâtisme. Après des études d’ingénieur, puis cinq ans dans un bureau d’étude en usine, j’ai repris le chemin de l’école, faculté de mé-decine, et je fais maintenant de la méde-cine générale à la campagne.

Mes problèmes journaliers ? En premier lieu, la lutte contre la pensée magique. Un patient sur deux tient des propos non conformes à la logique, confond les causes et les conséquences, confond un moustique et un Boeing 747, confond ses sensations avec son état de santé objectif. Les situations cocasses et les problèmes dérisoires submergent les situations graves. Il faut faire un diagnostic avec de moins en moins d’éléments objectifs, et réagir

rapidement si on flaire du danger souvent masqué par la fumée de l’air du temps. Tous les jours il y a du nouveau, tous les jours j’apprends quelque chose. Je fais et vois des choses incroyables que je n’aurais jamais eu l’occasion de faire et voir en usine. Ça valait le coup de changer.Les avantages du métier de médecin de campagne ? Pas de chef, pas de temps perdu pour aller au travail. Les incon-vénients ? Plus de 100 heures de travail par semaine, dimanche et fêtes compris, jamais de vacances, et je suis loin de faire tout ce qu’il faudrait faire. Je croule sous les papiers, il arrive un kilo de courrier par jour, je passe mes nuits à les classer.Il y a pénurie grave de médecin de cam-pagne, et elle va s’accentuer. Personne pour prendre la suite, pas de solutions en vue si ce n’est continuer jusqu’à 70 ans. Est-ce bien raisonnable ?

Voici quelques exemples de comportements absurdesChacun a besoin d’être dorloté, davantage même qu’être soigné. Il est frustré si l’on n’écoute pas la narration par le menu de ses problèmes, qui n’ont souvent rien à voir avec son affection, ceci même si la salle d’attente est pleine ; d’autant plus qu'il a attendu et est en droit d’y passer du temps maintenant que c’est son tour.J’ai mis plusieurs affiches dans ma

salle d’attente pour contrer

ces comportements.

Celle-ci :

« Mon grand-père paternel a fait la

guerre de 14, dix-huit mois dans les

tranchées, dans la vermine et sous les

obus. Mon grand-père maternel a été

condamné à mort par Allemands en 44

et exécuté dans la citadelle de Besan-

çon pour avoir fait passer plusieurs

personnes en zone libre. Vous avez un

rhume. Je vous rappelle que le rhume,

comme d’ailleurs la grippe, guérit tout

seul en quelques jours. Chacun peut

supporter courageusement les petites

misères de la vie quotidienne ; il y a eu

pire, il y a pire ailleurs, il y aura pire… »

Récemment, j’ai ajouté celle-ci :

« J’ai de la chance d’avoir un cabinet

médical à proximité pour s’occuper

de mes soucis médicaux ; je dis merci

et je me calme.

J’ai la chance d’avoir des infirmières

pour s’occuper de mes prises de sang ;

je dis merci et je me calme.

J’ai de la chance d’avoir un laboratoire

pour effectuer les bilans qui permettent

de surveiller si je reste en bonne santé ;

je dis merci et je me calme.

Le système de santé est en péril finan-

cier ; je mets la main à la poche avec tout

le monde pour assurer son sauvetage

et je me calme.

Je fais des efforts pour me garder en

bonne santé sans attendre que les autres

en fassent à ma place. »

Page 30: «religare…» - > Site internet de Ginette Alumni

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Depuis, je vois beaucoup moins de pa-tients qui s’exclament : « Comment se fait-il

que mon rhume ne soit pas guéri au bout d’une semaine ? » Et beaucoup plus de pa-tients sortent du cabinet en disant « merci, docteur ».

Le christianisme se perd. Comme chaque année, j’essaie de mettre une note d’hu-mour pour inciter les patients en excès pondéral à perdre quelques kilos. « Ça tombe bien, c’est le carême, vous allez pouvoir faire quelques efforts pour réduire votre excès de poids. » Cela fait trois fois que je m’attire la ré-ponse : « Le carême ? Mais docteur, je ne

suis pas musulman ! »

Les génériques, c’est toute une histoireBeaucoup de patients refusent systémati-quement les génériques, non pas pour des raisons médicales ou scientifiques, mais parce que ces patients ont pris l’habitude de ne faire que ce dont ils ont envie d’aller vers le plus cher… surtout quand ils ne payent pas ! Pas facile de les convaincre que les génériques et les princeps sont la même chose. « Quand vous prenez de l’essence, vous allez tantôt chez Total, tantôt à Leclerc ou à Intermarché, vous

savez bien que c’est la même essence. » « Ah non docteur, je vais toujours chez

BP car les autres ils mettent de l’eau

dans l’essence, on me l’a dit ! » Je suis resté coi.

Les situations cocasses coûtent cher

à la société, comme aux patients

eux-mêmes

Une maman avec son enfant qui s’est blessé à la tête entre dans la salle d’attente. Une autre femme attend aussi et s’écrie : « Mais il a du sang, il faut appeler les pom-pier ! » Elle prend son portable, compose de 15 et les deux femmes sortent dans la rue attendre les pompiers qui arrivent sans tarder et emmènent l’enfant à l’hôpital. Ayant terminé avec le patient précédent, j’arrive dans la salle d’attente, il n’y a plus personne !

Madame B., simulatrice traitée depuis de longues années pour une soi-disant mala-die de Parkinson, est passée à travers deux services de neurologie. Elle m’appelle en urgence. Je la trouve en position hiératique dans son fauteuil, figée comme une statue devant la télé. Une mouche vient se poser sur son bras gauche. À ma stupéfaction, d’un geste vif du bras droit, elle chasse vivement la mouche et reprend sa position figée. Ça durait depuis quinze ans ; cette femme a d’ailleurs fini misérablement…

Monsieur R. va voir un guérisseur pour son anxiété. Il lui conseille de manger une pomme à 10 h et une pomme à 17 h, il lui prend 50 € et lui donne un nouveau rendez-vous. Á ma visite, peu après, il m’avoue avoir été le voir et me demande s’il doit retourner voir cet homme !

Quelques conseils d'un médecin de campagne

Madame P. va voir un acupuncteur qui lui remet les méridiens en place parce que sa plastie des seins lui a tiré sur le ventre.

Un dimanche soir, le 15 me transfère un appel de Saint-Amand, le canton voisin : « Il faut que nous veniez tout de suite, mon

mari a des fourmis dans les doigts, il ne

peut plus bouger la main, il ne parle pas

non plus. » « Quel âge a-t-il ? » « 25 ans ! » « Depuis quand ces symptômes ? » « 5 mi-

nutes, tout à l’heure il allait bien. » « Je suis le médecin de garde de Charenton

du Cher, à 12 km. Je ne pense pas qu’une

visite s’impose. » « Mais c’est les pompiers

que j’ai appelés. » « Madame, les pompiers

c’est pour les urgences graves. »

« Ah bon, d’ailleurs, il va beaucoup mieux,

il vient d’aller se passer la nuque sous l’eau

fraîche, il est guéri. »

Il y a une réelle difficulté à obtenir que les patients réfléchissent et suivent des déci-sions logiques et cohérentes, non dictées par des avis non autorisés. Dans sa lutte quotidienne, le médecin doit donc rester modeste. J’ai fait inhumer mes parents, parisiens bon teint dans le cimetière de mon village. Leur tombe est entourée de celles de quatre de mes patients, modestie vous dis-je !

Michel Fagot (Supelec 67,

docteur en médecine)

– –

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Jérôme BRUN (ECP) fait part de la naissance de Xavier, son 2e enfant, le 27/01/2012.

Benoît GROS la FAIGE (MINES de NANCY) et Claire, sont heureux d'annoncer la naissance de leur 2e enfant, Ariane, le 30/03/2011.

Philippe LACHAT (TELECOM Paris Tech) fait part de la naissance de son 3e enfant, Romane, le 29/09/2011.

Mayeul du MERLE (EN) fait part de la naissance de Théophane, son 4e enfant, le 14/04/2011.

Laurent SAUCIÉ (SUPELEC) et son épouse Chantal, font part de la naissance de leur 4e enfant, Anne-Claire, le 20/01/2012.

Thibault de VILLEDARY (TELECOM Paris Tech) fait part de la naissance de Zélie, le 10/12/2010.

1994Antoine BRENNER (ECP) a la joie

de vous annoncer la naissance de sa 2e fille, Albane, le 02 /02/2012.

Guillaume KALTENBACH (HEC Paris) fait part de la naissance d'Horace, frère de Roxelane, le 29/05/2011, chez son fils Guillaume et Héloïse.

1995Olivier de MONTLIVAULT (X)

fait part de la naissance de sa 2e fille, Louise, le 27/02/2012.

1996 Louis-Nicolas HALLEZ (X)

et son épouse Alix, font part de la naissance de leur 3e enfant, Augustin, le 14/12/2011.

Marc-Antoine HENNEL (HEC Paris) fait part de la naissance de Jean et Juliette, le 28/10/2011.

Adrien COLCOMBET (ECP)) et Florence GAUTHIER (ESTP) font part de la naissance de leur 4e enfant, Louise, le 14/01/2012.

Philippe GIROLAMI (EC-Lille)fait part de la naissance de sa fille Chloé, le 09/12/2011.

François LEMAIRE-SICRE (ECP) fait part de la naissance de sa fille Coralie, le 20/02/2011.

1997 Bénédicte de BOISGELIN (de ROCCA)

(ESTP) fait part de la naissance de son fils Rodolphe, le 20/05/2011.

Arnaud CANTIN (ECP) fait part de la naissance de son 3e fils, Raphaël, en 2011.

Stanislas CAZELLES (ECP) et son épouse Ariane, font part de la naissance de leur 3e enfant, Solène, le 02/03/2012.

Jean-Baptiste LECOEUR (Chimie Paris Tech) fait part de son mariage avec Magdeleine COLIN de VERDIERE, le 02/07/2011.

Fabrice MOIROUX (ECP) et son épouse Anne-Pascale LEMAIRE (ECP) font part de la naissance de leur 3e fils, Florent, le 09/12/2011.

Patrick MUGNIER (X) fait part de la naissance de sa fille Sixtine, le 10 /03/2012.

1998 Virginie POUSSET (HEC Paris) et Matthieu

NEDONCHELLE (X) font part de la naiss-sance de leur 3e fille, Elsa, le 28/09/2011.

Cécile VERNHES (ENAC) et Nicolas GOBEL, sont heureux d'annoncer la naissance de leur fils Jules, le 02/07/2011 à Montréal.

Alice de BRABOIS (DEBRAY) (Agro Paris Tech ) fait part de la naissance de son 2e enfant, Gégoire, le frère d'Agathe, le 30/12/2011.

Frédéric RIVAIN (ECP) fait part de la naissance de Charlotte, le 30 juin 2011.

Grégoire THOMAS (ECP) fait part de la naissance de son 3e enfant, Maxime, le 10/08/2011 à Hong Kong.

1999Charles de MONTLEBERT (SUPELEC)

et son épouse Lorraine MARCHANT, font part de la naissance de Mathilde, sœur de Jeanne, en janvier 2012.

Sophie MERCERON (X) et Julien PINOT (X) font part de la naissance de leur 3e enfant, Eugénie, en février 2012.

David THORNES (ECP) et son épouse, font part de la naissance de leur fille Clélie, le 18/10/2011.

2001 Catherine BERDOULAT (AUDOUIN)

(ESSEC) fait part de la naissance de son 2e fils, Romain, le 707/04/2011.

Anne-Catherine CHARTRES (d'HALLUIN) (ENPC) fait part de la naissance de son fils Paul, le 26/09/2012.

Benoît GAGEY (ECP) fait part de la naissance de son 2e fils, Joseph, le 20/05/2011.

Stefan HASCOET (ESCP EUROPE) fait part de la naissance de son fils Arthur-Louis Édouard, le 30/03/2012.

Blandine LAURENTY (X) et Christophe ANTOINE (ESE 00), partagent avec Clélia, la joie d'annoncer la naissance de Paul-Hector, le 05/11/2011 à Cambridge (États-Unis).

2002 Pierre-Alexandre CICHOSTEPSKI

(SUPELEC) fait part de la naissance de son 2e enfant, Thérèse, le 12/03/2011

Géraldine COULANGE (HEC Paris) fait part de son mariage avec Thibault LANTHIER (EC) le 04/02/2012.

François-Xavier d' ARBONNEAU (ECP) et son épouse Gersende, font part de la nais-sance de leur 3e fils, Charles, le 05/03/2012.

2003Père Laurent GATINOIS (ECP) fait part

de son ordination sacerdotale, par son Éminence le Cardinal André Vingt-Trois à ND de Paris, le 30/06/2012.

Matthieu ROUALDES (EMSE) fait part de la naissance de son fils Elliott, le 09/04/2012.

2005Jean-Baptiste LESCOP (MINES Paris Tech)

et son épouse Fidéline, font part de la nais-sance de leur fille Isoline, le 05/02/2012.

2006 Pierre de GAVRILOFF (ECP) et Ségolène

GARCETTE (ECP) font part de la naissance de leur fille Claire, le 14/02/2012.

Thomas GRAFFIN (Agro Paris Tech) fait part de son mariage, le 29/10/2011, avec Domitille de LESQUEN du PLESSIS CASSO.

Marie CARREEL (ECP) la fille d' Éric (ESPCI Paris Tech 79) et Dominique DUQUESNE (ISEP 79) fait part de son mariage, le 02/06/2012, avec François TRIBOU (ECP 05).

2007Anne-Sophie HAUTECLOQUE (X) fait part

de son mariage, le 03/03/2012, avec Thomas GOUTIERRE (ECP 06) le fils de Jean (ECP 79) et Isabelle JAURANT (ECP 81).

Pauline OSTERMEYER (ECP) fait part de son mariage, le 15 janvier 2011, avec Patrick LEROY.

Carnet de Famille

Annonces réservées aux événements familiaux de l’année et aux membres cotisants. Lors de l’envoi d’un faire-part, merci de préciser :– année de sortie de Sainte-Geneviève, – école intégrée, – nom de jeune fille.

1929 Jacques LAMARCHE (X) le grand-père

de Bruno LE ROUZIC (ECP 88) est décédé le 22/02/2012.

1930 Père André FARCET est décédé

le 07/03/2012Marcel MOUGIN (X) est décédé. Il venait

d'avoir 100 ans.

1931 Maurice BRUNET (X) est décédé

le 23/06/2011Michel FLORIN (HEC Paris) est décédé

le 27/01/2012.

1934 Georges HAYS-NARBONNE (Agro Paris

Tech) est décédé le 16/04/2011.

1937 Jean LE BRETON (École de l'Air)

est décédé en novembre 2011.

1938 André MARELLE (X) est décédé

le 11/01/2011.

1939 Henri FARGES (ESM Saint-Cyr)

est décédé le 23/03/2012.

1940 Yves MAILLART (X) est décédé

le 11/01/2012.

1942 Pierre WUILLEME (ESM Saint-Cyr)

est décédé le 05/02/2011.

1944 Pierre GOUGIS (HEC Paris) est décédé

le 14/04/2012.Jacques CHAUFOUR (ESM Saint-Cyr)

est décédé le 09/09/2011.

1946 François-Xavier FALQUE (HEC Paris)

est décédé le 15/06/2011.Xavier de BOUTRAY (ESM Saint-Cyr)

le grand-père de Sophie de BOUTRAY (HEC 03) est décédé le 07/07/2011.

1947 Philippe PLAYOUST (ECP)

est décédé le 11/03/2011.

1948 Yvan AUBERT (EN) est décédé.Albert VOREUX (Agro Paris Tech)

est décédé le 21/01/2012.

1949 Louis SOUQUET BASIEGE (EN)

fait part de la naissance de son petit-fils Paul FERRY, le 25/01/12.

1950 Jean-Xavier de BELSUNCE (ESSEC)

est décédé en novembre 2011.

1952 Paul-Hervé BURET (ESSEC)

est décédé le 27/07/2011.

1954Hubert DRION (ESM Saint-Cyr)

est décédé le 27/12/2011.

1955Michel PERRIER (ENSER G)

est décédé le 25/12/2011.Jean BELLEC (MINES Paris Tech)

est décédé le 18/05/2012.Jean-Virgile FUCHS (EN)

est décédé le 23/08/2011.

1956 François de RAVIGNAN (Agro Paris Tech)

est décédé le 10/06/2011.Bernard TAUTY (ENSG)

est décédé le 24/04/2012.

1957 Michel ROBIN (SUPELEC)

est décédé le 24/09/2011.Henri CROUIGNEAU (ESM Saint-Cyr )

fait part du mariage de sa fille Jeanne-Théoline avec Baptiste REYBIER, le 28/07/2012.

1958Dominique HELLÉ (ECP) le père de Jean-

Philippe (X 96) est décédé le 10/02/2011.

1961 Benoît de CHASSEY (INPG)

est décédé le 26/05/2012.

1963Pierre PÉRIN (ECP) le père de Marie

(HEC 03) est décédé le 16/08/2011.

1966Olivier COURAU (ENSA T)

est décédé le 14/02/2012.

1972 Charles DUPONT (X) est décédé

le 06/11/2011.Philippe de VAISSIERE (MINES de NANCY)

fait part du mariage de son fils Grégoire (ESCP Europe 04) avec Bertille GRASSET, le 14/04/2012.

1973 François-Henry d'ARRAS (HEC Paris)

est décédé le 02/02/2012.

1975 Jean DANGUY des DESERTS (ECP) et son

épouse Pascale, font part de la naissance de 3 petits-enfants en 2011 : Raphaëlle le 23 décembre chez leur fille Hélène MOTTE, Élise et Alexandre le 9 août chez leur fille Sophie ROVILLAIN.

1985 Riadh BRAHAM (EC-Lille)

fait part du décès de son père Mahmoud,à Tunis, le 8 février 2012.

1986Cyril LEMERCIER (X)

est décédé le 18/05/2012.

1988Tanguy LE QUENVEN (X)

est décédé tragiquement le 07/05/2012.

1993Stéphanie AUBAGNAC (ENS Cachan)

et Clément de SEGUINS PAZZIS (ENS Ulm 97) font part de la naissance de leur fils Pierre, le 04/01/2012.

Étienne BARBIER (ENSTA Paris Tech) fait part de la naissance d’ Hadrien, son 3e enfant, le 12/10/2011.

– –

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6362

Benoît FLORY, ECP 04141 rue de Vaugirard – 75015 Parisport : 06 30 92 14 29e-mail : [email protected]

Pierre HOUPIKIAN, SG 88, Docteur en Médecine11 rue Catherine Puig – 93100 Montreuilport : 06 10 02 72 74e-mail : [email protected]

Jean-Marie HUBERT, X9220 rue du docteur Villemin – 78150 Le Chesnaytél dom : 01 75 45 18 51e-mail : [email protected]

Fabrice JACQUET, EML 824 Chemin des Châteaux – 92420 Vaucressonport : 06 73 70 72 78e-mail : [email protected]

Victor JACQUET, ECL 0610, bd du Maréchal Foch – 92500 Rueil Malmaisonport : 06 77 26 04 87e-mail : [email protected]

Xavier LACAZE, ESSEC 72 9, rue Edouard Manet – 92600 Asnièresport : 06 84 77 95 34e-mail : [email protected]

François LOMBARD, ESSEC 6712, rue Jean Richepin – 75016 Paristél dom : 01 45 04 11 31e-mail : [email protected]

Sylvie MAGRANGEAS, ESC Lyon 83 51 rue du Maréchal Foch – 78000 Versaillese-mail : [email protected]

Anne-Flore MAMAN LARRAUFIE, CYR 0254 rue Barreyre – 33300 Bordeauxport : 06 03 01 02 13e-mail : [email protected]

Maxime MORAND, HEC 105, allée du Belvédère – 74940 Annecy le Vieuxport : 06 23 25 35 10e-mail : [email protected]

Ibrahim NEHME, ECP 0822 rue Sébastien Mercier – 75015 Paris port : 06 70 39 31 93e-mail : [email protected]

Michel ROUILLEAULT, X 7023 rue Ernest Renan – 92190 Meudontél dom : 01 45 34 63 66port : 06 85 52 90 22e-mail : [email protected]

Jean-François VERMONT, HEC 7543 avenue Guynemer – 94100 Saint Maur des Fossés port : 06 08 63 45 22e-mail : [email protected]

Liste des membres du Comité de l’Association Amicale des Anciens Élèves de l’École Sainte-Geneviève lors de l’Assemblée Générale 2012

PrésidentLoïc de VANSSAY, CYR 63

8, avenue Théophile Gautier – 75016 Paristél dom : 06 32 47 91 15e-mail : [email protected]

SecrétairePatrick OLIVEAU, ESPCI 63

2, square Villaret de Joyeuse – 75017 Parisport : 06 86 28 20 56e-mail : [email protected]

TrésorierPierre GUYOT, X 76

43, Grande Rue – 92310 Sèvrese-mail : [email protected]

Directeur de l’École Sainte-Geneviève, membre associé

Jean-Noël DARGNIES, EMP 73 2, rue de l’École des Postes – 78029 Versailles Cedextél dom : 09 81 19 36 63tél prof : 01 30 84 46 41 e-mail : É[email protected]

Conseiller spirituel, membre associéCharles HERVIEUX s.j. Communauté jésuite2, rue de l’École des Postes – 78029 Versailles Cedextél dom : 01 30 84 46 00port : 06 23 36 00 50e-mail : [email protected]

Autres MembresFrançois-Xavier d’ARBONNEAU, ECP 02

1, rue du Docteur Villemin – 78150 Le Chesnaye-mail : [email protected]

Jean-Paul BEYNIER, ESPCI 694, rue R. Bonheur Villeneuve – 78114 Magny les Hameauxtél dom : 01 30 43 08 53tél prof : 01 30 84 46 00e-mail : [email protected]

Martin BOHMERT, ECP 073, rue Marguerite Yourcenar – 79000 Niortport : 06 43 78 85 73e-mail : [email protected]

Emmauel CHEF, ESCP-EAP 9639, avenue des États Unis – 78000 Versaillese-mail : [email protected]

Jean Paul COTTET, X 743, square du Croisic – 75015 Paristél dom : 01 40 47 66 77e-mail : [email protected]

Jacques DEFAUCHEUX, X 72 17, rue du Trianon – 78150 LE CHESNAYtél dom : 01 39 55 08 61port : 06 89 65 41 00e-mail : [email protected]

André FERRAS, X 64 9, av. de La Bourdonnais – 75007 Paristél dom : 01 77 13 22 99port : 06 07 99 80 69e-mail : [email protected]

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Sites Web

École Sainte-Geneviève

• École Sainte-Geneviève http://www.bginette.com

• Association des Anciens Élèves de Sainte-Geneviève site : http://www.bginette.org. E-mail : [email protected]

Compagnie de Jésus• Site de la Province de France http://www.jesuites.com

• Site des Jésuites en Europehttp://www.jesuits-europe.org(avec des pages spécifiques pour les anciens élèves à la rubrique : alumni)

• Site du Service Jésuite des Réfugiéshttp://www.jesref.org

• Site de Prièrehttp://www.ndweb.org

Association des Anciens Élèvesdes Jésuites• Fédération Française des Anciens Élèves et amis des Établissements Jésuites d’Éducation (FFAAEJE) http://www.anciens-des-jesuites.fr

• Confédération Européenne des Anciens Élèves des Pères Jésuiteshttp://www.jesuits-europe.info/alumni

• Union Mondiale des Associations d’Anciens Élèves des Jésuiteshttp://www.jesuitalumni.org

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LOYOLA XXI À LOURDESPour une fois réunis, Anciens et Parents d’élèves, retenez bien ces dates :

Jeudi 25, vendredi 26, samedi 27 et dimanche 28 octobre 2012 (vacances de Toussaint à partir du 27)

Loyola–Éducation, la mouvance de l’enseignement jésuite, organise un

GRAND RASSEMBLEMENT DES ÉTABLISSEMENTS JÉSUITES D’ÉDUCATION

Élèves, professeurs, directions, encadrement pédagogique, parent d’élèves et Anciens élèves.

Vous y avez donc toute votre place.

Ginette sera présent avec plus de 500 élèves.

Le programme détaillé et les modalités seront diffusés très prochainement. Mais vous, les Anciens, aurez pour mission de témoigner de ce que vous avez reçu et comment vous l’avez mis en œuvre dans votre vie professionnelle. Nous indiquerons la façon de s’inscrire aux différents forums.

Il n’est pas nécessaire de venir les 4 jours mais indispensable de venir un moment. Aussi, pour plus de souplesse et par simplicité, la logistique, voyage et hébergement sont-ils laissés pour vous, Anciens et parents, à votre conve-nance ; il y a tout ce qu’il faut à Lourdes. Notez bien :

Loyola XXI à Lourdes Jeudi 25, vendredi 26, samedi 27 et dimanche 28 octobre 2012©

Photo DR

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Directeur de la publication : M. Loïc de Vanssay

Réalisation et Édition : JEAN-LOUIS COUTURIERtel. : 01 46 26 58 70 – 06 11 19 98 90

E-mail-: couturier. [email protected]

Impression-: Indica