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Relais Sports Relais Sports DOPAGE Des contrôles inopinés à la répression des trafics, la lutte s’intensifie. Le magazine du ministère des Sports NUMERO 89 Mars 2004 © Hervé Hamon

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Relais SportsRelais Sports

DOPAGEDes contrôles inopinés à la répressiondes trafics, la lutte s’intensifie.

Le magazine du ministère des Sports

NUMERO 89Mars 2004

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Lutte contre le dopagepages 4-6

Relais Sportsest une publication du ministère des Sports

95, avenue de France - 75650 Paris CEDEX 13Site Internet : www.sports.gouv.fr

Directeur de la publication : Jean-François VilotteRédacteur en chef : Mikaël Geslin

Responsable de la rédaction : Béatrice Hopkins : 0140459967 - [email protected]édaction : Béatrice Hopkins, Frédéric Ragot, Sandrine Vivier.

Mise en page : Natacha EnonImpression : Maulde & Renou, 48, rue de l’Arbre - Sec, 75001 Paris

DOSSIER

du

MOIS

Année européenne del’éducation par le sport 2004

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SPORT

Virginie DedieuNatation synchroniséepages 12-13

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SommaireACTU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3Championnats du monde de badminton du 21 au 23 mai 2004 à Bordeaux.Installation du comité de suivi sur les réformes à mettre en œuvre dans lesport professionnel.Vers la création d’une ligue de boxe professionnelle.

DOSSIER DU MOIS . . . . . . . . . . . . . . .4-6Lutte contre le dopage : faisant de la lutte contre le dopage unepriorité absolue, le ministre des Sports, Jean-François Lamour, lance un train demesures destinées à dissuader le trafic et l’utilisation de produits dopants.

SPORT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7Evénement : l’Année européenne de l’éducation par le sport 2004 a étéofficiellement lancée à Paris le 16 février dernier par le ministre des Sports,Jean-François Lamour, et la commissaire européenne chargée de l’Education,de la Culture et du Sport et du président du CNOSF, Henri Sérandour.

THEMA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8-9Colloque : plusieurs experts médicaux et représentants institutionnels se sontréunis, jeudi 5 février, à l’occasion du séminaire d’étape du programme natio-nal « Bien Vieillir » 2003-2005.

ITINÉRAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . .10-11Projet : le 14 février dernier, l’association Fais-nous rêver lançait officielle-ment son concours Europa Educasport, projet sélectionné par la Commissioneuropéenne dans le cadre de l’Année européenne de l’éducation par le sport.

QUESTIONS À . . . . . . . . . . . . . . . .12-13Virginie Dedieu, la championne du monde et d’Europe en solo est la nou-velle figure de proue de la natation synchronisée française. A 25 ans, la belleAixoise rêve désormais de médaille olympique en duo aux Jeux d’Athènes, enaoût prochain.

ZOOM SUR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14Les Européens et le sport

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Brèves

Les championnats deFrance de badminton sedérouleront, pour la pre-mière fois de leur histoi-re, à Bordeaux, salleJean Dauguet, les 21,22 et 23 mai 2004. Cet

événement rassemblera les 150 meilleurs joueurs etjoueuses français, parmi lesquels Svetoslav Stoyanov,Vincent Laigle, Tatiana Vattier, Pi, Nabil Lasmari,pour ne citer qu’eux. Ces rencontres se déroulenttrois mois avant les Jeux olympiques d’Athènes, cequi permettra d’observer les joueurs faisant partie dela délégation française.De plus, le badminton, activité en plein essor,connaît, aujourd’hui, un réel engouement qui se tra-duit par une augmentation moyenne de 12 % par andu nombre de licenciés. Cette manifestation repré-sente donc une occasion unique de permettre à unplus large public d’assister à des rencontres de trèshaut niveau, qui seront susceptibles de susciter desvocations chez les jeunes et les moins jeunes.Contact : Comité de Gironde de BadmintonTél. : 0556009921

Actu

Jean-FrançoisLamour, minis-tre des Sports,a confié, enmars 2003, àJean-ClaudeBouttier laresponsabilitéde la mise enplace d’une

cellule de réflexion en vue de la création d’une ligue profes-sionnelle de boxe. Dix mois plus tard, celle-ci s’est transforméeen comité de pilotage et a proposé à la Fédération française deboxe de constituer en son sein une ligue professionnelle.Composée en majorité de membres élus par les associations quidélivrent des licences professionnelles et par les sportifs profes-sionnels, la ligue aura notamment pour mission d’organiser lescompétitions de boxe professionnelle, de prendre toutes les déci-sions concernant l’organisation et le développement de la boxeanglaise professionnelle, et de créer un statut du boxeur profes-sionnel afin de défendre ses intérêts. Le principe de la créationde la ligue professionnelle ayant été acté par le comité directeurde la FFB le 24 janvier 2004, elle devrait être opérationnellepour la prochaine saison sportive 2004/2005.

Sport professionnel, installation d’un comité de suiviLe ministre des Sports a installé, jeudi 19 février, le comité de suivi des réformes à mettre enœuvre pour renforcer la compétitivité et l’attractivité des clubs professionnels français, dans uncontexte de concurrence accrue au niveau européen et international. Cette réunion a permis deréunir, pour la première fois, l’ensemble des acteurs du sport professionnel français. À l’issue de cette rencontre, six thèmes d’étude ont été fixés. Les propositions finalisées sontattendues pour le début de la saison prochaine.Le comité va travailler sur les six points suivants :1. La reconnaissance pour l’ensemble des sportifs professionnels d’un droit à l’image.2. L’exonération du prélèvement de 1 % sur les contrats à durée déterminée pour les sociétés

sportives.3. Le développement, dans le secteur du sport professionnel et dans le secteur du haut niveau,

d’un dispositif adapté de préparation à la retraite, à la reconversion et à l’épargne salariale.4. L’évolution de la taxe sur les spectacles.5. Le réexamen de la situation de certaines disciplines sportives en matière d’accidents du travail.6. Les conditions de mise à disposition des sportifs auprès des équipes de France.

Le badminton à l’honneurVers une ligue de boxe professionnelle

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Dossier

Faisant de la lutte contre le dopage une priorité abso-lue, le ministre des Sports, Jean-François Lamour,lance un train de mesures destinées à dissuader le tra-

fic et l’utilisation de produits dopants. Explications.

A quelques mois des Jeux olympiques d’Athènes, la lutte contrele dopage s’intensifie. Dans le prolongement des six mesuresannoncées par le ministre des Sports, Jean-François Lamour,le 23 janvier dernier, c’est toute une stratégie qui voit ainsi lejour. Premier axe : les contrôles antidopage. Jugeant lescontrôles « insuffisamment inopinés », le ministre des Sportsa décidé de réorienter sa politique. Ainsi, il a demandé nonseulement d’accroître le nombre de contrôles mais aussi dediminuer les délais d’analyses du LNDD (Laboratoire nationalde dépistage du dopage). Ce qui porte, pour l’année 2004,le nombre de contrôles à 9000 contre 7500 il y a deux ans.Fait nouveau, le ministre exige que « plus de 60 % descontrôles en 2004 soient inopinés ». En clair, les contrôless’effectueront désormais en priorité lors des entraînementsnon organisés, dans les clubs ou sur les lieux d’entraînement

individuels. Ils s’ajouteront alors aux contrôles diligentés pen-dant les compétitions et les entraînements de préparationorganisés par les fédérations, ainsi que dans les établisse-ments du ministère, CREPS et pôles.Les contrôles antidopage seront étendus à l’ensemble descompétitions sportives, et plus particulièrement au sport pro-fessionnel, dont le rugby et le football. Un protocole d’accordest en cours de signature avec l’UEFA pour l’organisation descontrôles lors des matchs organisés par cette fédération. Leprotocole avec la fédération de rugby sera revu en 2004.

Lutter contre les trafics de produits dopantsEn privilégiant des contrôles réellement inopinés, le ministredes Sports entend ajouter une dissuasion supplémentaire etparallèlement, responsabiliser tant les sportifs que leur enca-drement technique et médical sur les conséquences de laprise de produits dopants. Doté d’un appareil juridiqueimportant avec la loi du 23 mars 1999, le ministre des Sportsveut renforcer la lutte contre le dopage en en faisant « une

DU MOIS Lutte contre le dopage,le ministère renforce les mesures

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La stratégie 2004 de lutte contre le dopage prévoit l’augmentation du nombre de contrôles et la diminution des délais d’analyses du LNDD (Laboratoire national de dépistage dudopage). Pour l’année 2004, le nombre de contrôles sera porté à 9000 contre 7500 il y a deux ans.

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priorité absolue », aux niveaux national et international. Comme il lesouligne lui-même, « les principes de cette lutte sont fondés sur larecherche d’une efficacité toujours plus grande. » Ainsi, outre l’ampli-fication des contrôles inopinés, le ministre désire s’attaquer plus dure-ment à la lutte contre les trafics de produits dopants. C’est à cette finqu’il a œuvré pour la promulgation du décret du 27 juin 2003 insti-tuant la création de commissions régionales* qui permettent l’échanged’informations entre services sur ces trafics. De surcroît, le ministère arécemment installé un groupe technique national, dont la tâche est demutualiser toutes les informations avec le concours de l’Office centralde répression des trafics illicites de produits stupéfiants.Le ministre a également rencontré le secrétaire général d’Interpol,Ronald Noble, le 2 février dernier, à Lyon. S’accordant sur l’analyseselon laquelle la lutte contre le dopage passe par une lutte contre lestrafics, les deux hommes ont insisté sur la nécessité pour les polices departager cette priorité partout dans le monde. A cette occasion, RonaldNoble a proposé à Jean-François Lamour de réunir avant la fin juin2004 un groupe de travail composé de représentants de la police des paysmembres d’INTERPOL (180 pays) pour promouvoir l’utilisation d’une basede données permettant de mener des enquêtes sur ce type de criminalité.

Mieux cibler le suivi longitudinalCôté prévention, le ministère enfonce le clou. Fruit d’une coordinationentre différents ministères (Sports, Santé et Outre-mer), un décret portantsur les spécificités du suivi longitudinal des sportifs a été promulgué le 8février 2004. Il s’agit de mieux cibler et adapter les examens cliniques, bio-logiques, mais aussi psychologiques du suivi longitudinal, à la diversitédes disciplines et des niveaux de pratique. Le ministre souhaite créergrâce à cette disposition un lien « entre les résultats de ces examens etla non contre-indication à la pratique sportive. » La Fédération françai-se de cyclisme sera la première à expérimenter cette mesure.

Sur le plan international, la France continue son engagement actif auxcôtés du CIO (Comité international olympique) et de l’AMA (Agencemondiale antidopage) en faveur du Code mondial antidopage dont lestravaux sont conduits sous l’égide de l’Unesco. Ce Code sera le pre-mier instrument harmonisant les règles et les règlements antidopagedans tous les sports et dans tous les pays. De plus, la France, absentedes instances d’élaboration de la liste des produits et procédésdopants interdits, sera de nouveau représentée, à la grande satisfac-tion du ministre des Sports.

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* Les commissions régionales se composent de représentants des services des douanes,de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, des Sports et desservices de police judiciaire de la police nationale et des unités de PJ de la gendarmerie.

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DossierDU MOIS

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LA CONVENTION INTERNATIONALE

SUR LES RAILS

Le processus d’acceptation du Code mondialantidopage se poursuit. La conférence générale de l’Unesco s’est pro-noncée en octobre 2003 en faveur d’uneConvention internationale contre le dopage.Celle-ci permettra aux gouvernements detransposer les dispositions pertinentes du Code.En effet, la nature juridique de l’Agence (fonda-tion de droit privé) ainsi que du Code ne permetpas aux gouvernements d’être liés par ce dernier.Outre la transposition du code, la conventioninternationale contre le dopage permettra égale-ment de formaliser la coopération des Etats avecl’AMA, ainsi que d’intensifier leur collaborationmutuelle en matière de lutte contre le dopage.

LUTTE CONTRE LE DOPAGE, LES OUTILS

Sans tomber dans certains écueils qui font de tousles sportifs des dopés potentiels, force est deconstater que le dopage affecte nombre de disci-plines sportives et à différents niveaux. La loi du23 mars 1999, codifiée, depuis, dans le livre VIdu code de la santé publique, avait marquéd’une pierre blanche la lutte contre le dopage.Conçue pour protéger la santé des sportifs, cetteloi renforce les moyens d’action sous un angle àla fois préventif et répressif. Elle a permis la créa-tion du Conseil de prévention et de lutte contre ledopage (CPLD), autorité administrative indépen-dante chargée de veiller à l’efficacité et à l’effecti-vité de la lutte contre le dopage. Elle peut se sub-stituer aux fédérations sportives pour prononcerune peine en cas d’insuffisance de la fédération.Mais elle peut s’autosaisir pour réformer une peine.La loi a aussi conduit à la création des Antennesmédicales de lutte et de prévention contre le dopage(AMPLD), structures qui prodiguent du soin et pren-nent en charge des sportifs ayant eu recours àdes pratiques dopantes. Cette loi oblige égale-ment les fédérations à exercer une meilleure sur-veillance médicale de leurs licenciés en fonction del’intensité de leur pratique: observance du certificatmédical et suivi accru des sportifs de haut niveau.Le volet disciplinaire s’est appuyé sur le renforce-ment des sanctions pénales encourues par les tra-fiquants et les pourvoyeurs de produits dopants.Les sportifs qui se dopent encourent, quant à eux,des sanctions sportives prononcées par leurs pro-pres fédérations.

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Etant donné la mobilité des sportifs en Europe mais aussi dans le reste du monde, la lutte contre le dopage, pour être efficace, ne peut se concevoir qu’à travers une coopérationinternationale.

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Une réunion de travail entre le ministre des Sports,Jean-François Lamour et son homologue espagnol,Juan Antonio Gomez-Angulo, s’est tenue à Paris le

24 février. Cette initiative, pour le moment bilatérale, apour objectif d’accroître la coopération entre les deux paysen matière de lutte contre le dopage.

A la suite de la réunion du 23 janvier, qui avait réuni lesresponsables du cyclisme français, le ministre des Sports s’estrapproché du secrétaire d’Etat aux Sports espagnol, JuanAntonio Gomez-Angulo, afin d’engager une initiative bilaté-rale dans la lutte contre le dopage dans le cyclisme. Un moisplus tard, les deux hommes se rencontraient à Paris pour uneréunion bilatérale de travail. Au cours de cette rencontre, lesdeux ministres se sont entendus sur le principe de mettre enœuvre des initiatives nationales communes concernant l’orga-nisation et la tenue du Tour de France ainsi que la Vuelta (Tourd’Espagne de cyclisme). Plus exactement, il s’agit de l’appli-cation d’une des mesures annoncées le 23 janvier par leministre des Sports qui demandait que : « l’organigrammetype des groupements sportifs soit clarifié afin de s’assurer dela stricte correspondance entre les fonctions des membres del’encadrement médical et paramédical et les diplômes obliga-

toires dont ils doivent être titulaires ».Les ministères des Sports français et espagnol ont aussi déci-dé de mettre en place un groupe de consultation et d’infor-mation bilatéral qui se réunira sur une base régulière afin demieux coordonner leurs actions respectives en matière de luttecontre le dopage et de trafic des substances interdites. Ce tra-vail commun aura également pour vocation de dynamiser lesefforts de recherche en développant la coopération entre leslaboratoires nationaux.Les deux ministres souhaitent également prendre une initiativeafin de sensibiliser les responsables de la politique Justice etAffaires intérieures au niveau communautaire afin d’agir contreles trafics de substances dopantes au sein de l’Union européenne.Des experts français et espagnols se réuniront afin de coor-donner les positions de chaque Etat au sein du Conseil del’Europe, et l’UNESCO dans le cadre de la négociation de laconvention internationale contre le dopage.Enfin, le secrétaire d’Etat espagnol s’est engagé, à l’image dece qu’avait annoncé Jean-François Lamour le 23 janvier dernier,à accroître les contrôles antidopage inopinés d’ici les Jeuxolympiques et paralympiques d’Athènes en août prochain.

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La France et l’Espagne unissent leursefforts dans la lutte contre le dopage

Dossier

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Sport

Ce jour-là, à l’INSEP, dès 9 heures, les gymnastes soignaientleur équilibre sur la barre fixe. Un jour comme un autre, àcela près que 150 enfants, venus des établissements voisinsmais aussi des lycées d’autres régions (notamment deTouraine et de Picardie) assistaient à la présentation desentraînements. Une façon d’asseoir plus solidement l’un desobjectifs majeurs de cette AEES : créer un maximum de cor-respondances entre le monde sportif et le monde scolaire etdonner envie aux jeunes de s’orienter vers la pratique enca-drée d’un sport. Accompagné de Viviane Reding, commis-saire européenne à l’Education, la Culture et au Sport etd’Henri Sérandour, Président du CNOSF, le ministre desSports s’était installé dans les tribunes auprès des jeunes : « c’estici que les sportifs de haut niveau s'entraînent tout en pré-parant leur insertion professionnelle » a-t-il déclaré. Unefaçon d’illustrer le slogan de l’AEES, « Bouge ton corps,muscle ta tête », symbolisant la volonté d’unir sport et édu-cation, tête et jambes. Une heure auparavant, il avait pré-senté l’AEES impulsée par la Commission européenne et sa

mission de promotion des valeurs éducatives et sociales dusport dans l’Europe des Quinze et dans les dix pays adhé-rant dès le 1er mai prochain. Le ministre a rappelé que 200 projets seront sélectionnésdans 25 pays pour un budget de 11,5 millions d'euros (soitdes subventions de 20.000 à 150.000 euros par dossierselon leur caractère communautaire, national ou régional).Au final, six projets français ont été retenus par le programmeeuropéen : Fais-nous rêver, le CROS de Haute-Normandie,la Fédération française de canoë-kayak, les Fédérationsfrançaises de rugby et d'athlétisme et le projet « Sport’Ethic2004 ». Les cinq premiers seront financés à hauteur de 323 000euros. Un comité de pilotage composé des ministères desSports, de la Jeunesse, de l'Education nationale et de laRecherche ainsi que du CNOSF, sera en charge de les suivre.Parallèlement, Viviane Reding a rappelé que cette manifes-tation pourrait aider à introduire une référence au sport dansle futur Traité européen.

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L’Année 2004, consacrée Année européenne de l’éducation par le sport (AEES) par la Commission européenne a étéofficiellement lancée à Paris le 16 février dernier en présence du ministre des Sports et de la commissaire européen-ne au sport, Viviane Reding. Retour sur une journée de débats et de rencontres à l'Institut national du sport et de l'é-

ducation physique (INSEP).

Les retombées de l’AEES 2004 sont multiples. L’émergence des meilleures initiatives entraînera des échanges de bonnes pratiques au niveau européen, des rencontres sportives,des manifestations visant à promouvoir les valeurs éducatives du sport. Des campagnes d’information et de promotion accompagneront également l’AEES.

L’Europe, se metau sport !

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Lancé en mars 2003, le programme national Bien vieillir vise à informer les plus de 55 ans, sur les bienfaits d’une activité physique adaptée et d’une alimentation équilibrée.

Le bien vieillir, une nouvellemanière de vivre

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Thema

A l’heure actuelle, 26 % de la population française a plus de55 ans (16 millions de personnes). Ce chiffre en dit long surla révolution de longévité que connaît notre société, qui enl’espace d’un siècle, de 1900 à 2000, a vu l’espérance devie de sa population progresser en moyenne de 45 à 79 ans.Si ces chiffres sonnent comme d’heureux présages, ils appel-lent aussi des réflexions de fond sur le vieillissement, la retraiteet la famille. Le bien vieillir en est au cœur. C’est dans cet étatd’esprit que le ministre des Sports, Jean-François Lamour, etle secrétaire d’Etat aux Personnes âgées, Hubert Falco, ontouvert, jeudi 5 février, les travaux du séminaire d’étape duprogramme national « Bien Vieillir » 2003-2005. Lancé enmars 2003 par le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, ceprogramme vise à valoriser le bien vieillir chez les plus de 55

ans, par la pratique d’une activité physique adaptée, d’unealimentation équilibrée et d’une amélioration de la qualité devie à travers la vie sociale. 17 sites pilote ont été sélectionnéspour valoriser des initiatives répondant à ces thématiques.

Situé à mi-parcours du programme, le séminaire d’étape aété l’occasion de valider les expériences engagées et d’enlancer le deuxième volet. A commencer par la généralisationdes sites au niveau national. Lors du séminaire d’étape, septdes dix-sept sites pilote ont exposé leurs projets. Ils ont toustémoigné de la diversité et de l’utilité des actions entreprisesdurant cette année. A l’image de la ville de Rennes qui,comme l’explique l’adjointe au maire, Clotilde Tascon-Mennetrier, est partie du principe que « pour décider d’une

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Plusieurs experts médicaux et représentants institutionnels se sont réunis, jeudi 5 février, à l’occasion du séminaired’étape du programme national « Bien Vieillir » 2003-2005. Des travaux riches en enseignements qui donnent letop départ du second volet de ce programme.

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politique locale, il faut s’appuyer sur la demande et non surl’offre ». La ville a mené une enquête auprès des plus de 58 ans,à laquelle les seniors, pris individuellement et par le biaisd’associations, ont été intégrés à toutes les étapes du processus.

Motivé, motivé…Car, l’un des enjeux majeurs, dont il a été question dans ceséminaire, est bien la motivation et donc la manière de don-ner le goût aux seniors de pratiquer une activité physique surle long terme. Tous les experts s’accordent à reconnaître lesvertus d’une activité sportive adaptée. Qui plus est, si celle-ci est pratiquée en groupe, elle peut avoir un effet « domi-no » bénéfique. Comme de s’occuper de soi, avoir et don-ner une image de soi positive, rompre avec l’isolement et lasolitude par le biais de rencontres régulières, acquérir uneplus grande autonomie physique pour, notamment, prévenirle risque de chutes dues à la fonte des muscles et la perted’équilibre, conséquences de l’avancée en âge. Comme l’asouligné Jean-François Lamour, le sport peut être l’un destraits d’union possibles. « Le sport, rappelle-t-il, est un créa-teur de lien social et il faut valoriser cette fonction ».L’initiative du site pilote de Lingolsheim, en est un exemple.

Donner l’envie aux personnes âgées de pratiquer une activité physique sur le longterme est l’un des enjeux majeurs du programme Bien vieillir.

LES 17 SITES PILOTE :Amiens, Clermont-Ferrand, Evreux, Fort-de-France, Lingolsheim(Alsace), Nancy, Nice, Pau, Rennes, Royan, Saint-Homère,Toulouse, Valence et Versailles. Une communauté d’agglo-mérations : Toulon Provence Méditerranée. Une communautéde communes : Lodève (Larzac) et le CREPS d’Houlgate(Normandie).

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Cette commune située à l’Ouest de Strasbourg compte danssa population 18,5 % de personnes âgées. Avec commecredo la « Senior attitude », la ville a développé toute unepolitique volontariste « afin, comme le raconte Marie-LouiseBurgun, conseillère municipale et adjointe au Maire, de pro-poser aux seniors un projet de « deuxième vie » après la vieactive pour les jeunes retraités et un rôle dans la société pourles plus âgés ». Retenue comme site pilote, la ville s’estdonné plusieurs objectifs : sensibiliser les seniors à la relationentre bien-être physique et bien-être mental. Outre la créa-tion d’ateliers d’activation cérébrale, la ville a mis en placedes cours de Qi gong (gymnastique chinoise faisant partiede la médecine traditionnelle chinoise), tout en continuant àproposer des activités sportives et de loisirs traditionnels tel-les que la gymnastique, l’aquagym, la randonnée, etc. Maisleurs projets ne s’arrêtent pas là. La ville offre aussi des sor-ties culturelles, des expositions sur l’hygiène alimentaire, desconférences sur l’ostéoporose auxquelles les seniors sontconviés et participent. Bref, tout un programme.

Faire évoluer l’offre de formationGrâce à ces retours plus que positifs, la généralisation duprogramme à toute la France est maintenant lancée. Mais cen’est que la partie visible de l’iceberg. Car autour de cesinitiatives, c’est tout un système qui évolue. Hubert Falco etJean-François Lamour s’en sont fait l’écho en axant la secon-de phase du programme sur plusieurs objectifs opération-nels. Il s’agit de l’expérimentation de consultations person-nalisées afin d’adapter la pratique d’une activité physiqueaux besoins de la personne concernée. Il faut aussi clarifierl’offre de formation des futurs professionnels en leur appor-tant une formation spécifique. L’ouverture prochaine d’unpôle ressources national sur le thème du sport et de la santé,annoncée par le ministre des Sports, est l’une des avancéesde ce programme. Ce quatrième pôle ressources sera crééau sein d’un Creps.Un autre angle du second volet sera la conduite d’une poli-tique de communication et d’information sur le bien vieilliravec la création d’un site Internet, l’installation d’espacesseniors au sein des municipalités et la présentation d’actionsphares sur les notions de bien vieillir. Enfin dernier axe etpas des moindres, les liens intergénérationnels seront mis àl’honneur. L’organisation d’un week-end « Sport en famille »lancé par le ministère des Sports en collaboration avec leministère de la Famille est prévue en septembre 2004.

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Pour beaucoup d’associations, rece-voir le prix Fais-nous rêver est uneformidable occasion de valoriser

leur travail dans le paysage sportif.C’est d’ailleurs de cette volontéqu’est née l’association : partir d’ac-

tions remarquables pour qu’ellessoient enfin remarquées. Un véritable« label qualité » en quelque sorte !Un label qui pourrait bien passer lesfrontières car le concours EuropaEducasport s’inscrit dans le cadre del’Année européenne de l’éducationpar le sport 2004. Ainsi, la Commissioneuropéenne a sélectionné et cofinancé,sur l’ensemble de l’Europe, 185 pro-jets développant l’éducation par lesport. Le Comité national de pilo-tage, composé du ministère desSports, du ministère de la Jeunesse,de l’Education nationale et de laRecherche, et du CNOSF, lui a faitparvenir les dossiers français. Aprèstrois cycles d’instruction, le projetEuropa Educasport de l’associationFais-nous rêver a été sélectionné auxcôtés de cinq autres projets.Ses atouts ? Répondre aux objectifsde l’AEES : à savoir une portée euro-péenne, une mise à profit des valeursvéhiculées par le sport, une sensibili-sation à l’échange des pratiques.

A la recherche d’actionsinnovantesEuropa Educasport a donc été lancéen direction des acteurs du sporteuropéen présentant des actionsinnovantes à dimension sociale etéducative. Cependant, pour êtrerepérés, les associations, clubs, col-lectivités et institutions doivent obli-gatoirement prendre en compte l’undes cinq thèmes suivants : l’éducationà la citoyenneté et la prévention, l’in-sertion professionnelle des publics endifficulté, l’accessibilité sportive pourtous, l’insertion sociale des person-nes handicapées et la prévention enmatière de santé (nutrition et maladiescardio-vasculaires). Tous les porteursde projets correspondant à ces critè-res ont jusqu’au 30 avril 2004 pourdéposer leur dossier.Un premier jury se tiendra entre avril et

Europa Educasport a été lancé en direction des acteurs du sport européen présentant des actions innovantes à dimensionsociale et éducative.

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Fais-Nous Rêver : à laconquête de l’Europe

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Le 14 février dernier, l’association Fais-nous rêver lançait officiellement sonconcours Europa Educasport, projet sélectionné par la Commission euro-péenne dans le cadre de l’Année européenne de l’éducation par le sport

2004 (AEES). L’occasion de revenir sur un dispositif exemplaire et précurseur.

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mai 2004 afin de délimiter la portée éducativeau niveau national du projet dans son proprepays. Un second jury, transnational cette fois,prévu en juin 2004, considérera la dimensioneuropéenne du projet et nominera les lauréats.Dernière étape, le 23 juillet prochain : la remisedes récompenses aux responsables des actionsprimées s’effectuera dans le cadre de la remiseannuelle des prix Fais-nous rêver.

25 projets primésEn misant cette année sur le concours EuropaEducasport, l’association nationale approfondit laconstitution de son réseau européen. Si finale-ment, seuls 25 projets seront primés (issus desquinze pays membres et aussi des dix nouveauxpays entrants en 2004), 100 seront référencésau total. En trois ans, le réseau s’est élargi grâce à des par-tenariats avec trois associations européennes (derugby, d’athlétisme et de tennis) et des jumelagesavec des villes en Espagne, en Allemagne, enGrande-Bretagne, en Italie, etc. Toutes ces villesse font l’écho de l’appel à projet d’EuropaEducasport sur leur territoire. Quatre partenairestechniques, relais à l’étranger, ont également étésélectionnés pour aider au repérage et participerà la mise en place du concours : l’associationLiikkukaa Ry en Finlande, Youth charter for sportand arts en Grande-Bretagne, l’Institut du sporten mouvement aux Pays-Bas et la Fédérationinternationale du sport scolaire en Europe.

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FAIS-NOUS RÊVER

C’est en décembre 1996 que Jean-Philippe Acensi,alors éducateur sportif, décide de créer Fais-nous rêveravec Jean-Claude Perrin. Pour ce dernier, ancien entraî-neur, habitué des célébrités et des grands événements(il s’est occupé de Yannick Noah, d’Amélie Mauresmo,des joueurs de la coupe Davis et du PSG), il s’agit de

se servir de son réseau pour réussir à faire remonter jusqu’à eux, viades partenaires locaux (clubs, fédérations, collectivités) les meilleuresactions éducatives sportives restées dans l’ombre. Ensemble, ils choisis-sent de donner une direction fondamentale au projet : contribuer au liensocial par le sport. Dès le premier appel à projets, une centaine de dos-siers afflue et très vite Fais-nous rêver devient un lieu d’actions et deréflexions unique en France réunissant des personnels institutionnels,privés, sociaux et associatifs. Ses maîtres mots : repérer, expertiser,valoriser et développer. En 2001, les efforts sont récompensés et Fais-nous rêver est agréée par le ministère des Sports.Depuis sa création, l’impact est considérable : à raison d’un appel àprojet par an, plus d’un millier de projets ont été expertisés, pas moinsde 1000 actions d’éducation par le sport identifiées, 600 initiativesprésentées à des décideurs locaux, 90 actions primées et 100 initiati-ves locales reconnues exemplaires. 32 acteurs relais en région, 16fédérations sportives et 9 collectivités locales adhérentes font égalementpartie du dispositif Fais-nous rêver.

Renseignements sur le site : www.europa-educasport.com

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Pour être repérés, les projets doivent obligatoirement intégrer l’un des cinq thèmes suivants : l’édu-cation à la citoyenneté et la prévention, l’insertion professionnelle des publics en difficulté, l’accessi-bilité sportive pour tous, l’insertion sociale des personnes handicapées et la prévention en matièrede santé.

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Questions à…Virginie Dedieu

Natation synchronisée

Comment plonge-t-on un jour dans le grand bain de la nata-tion synchronisée ?

J’avais 6 ans et demi et comme toutes les filles de cet âge, j’étaisattirée par la danse classique. Dans ma ville natale (Bouc-Bel-Air), il n’y avait pas de structures adaptées. Mes parents ontalors entendu parler d’un club de natation synchronisée à Aix-en-Provence. Je savais déjà nager, ils se sont dit que ça pourraitpeut-être me plaire. Je ne les remercierai jamais assez, car jene pouvais pas mieux tomber. C’est une discipline qui se pra-tique en solo et par équipes. Elle est physique et technique àla fois et correspond en plus parfaitement à mon gabarit(1,64 m pour 50 kg). Je crois que j’étais faite pour ce sport.

Le grand public a parfois du mal à faire la différence entreune vraie discipline et un sport spectacle ?

Les gens ne raisonnent pas toujours en termes de perfor-mances, car ils nous voient sourire, être à l’aise en pleineffort. Or, pour arriver à un tel résultat et dégager une telleimpression de facilité, cela nécessite de nombreuses heuresd’entraînement. Jusqu’à 8 heures par jour en période decompétition. Le public ne sait pas forcément ce qui se passesous l’eau, mais les jambes, ou les bras selon les positions,sont toujours en mouvement. Il n’y a pas de temps mort. Touts’enchaîne très vite. Un solo dure 3 minutes, un duo 3 minutes30, etc. C’est un vrai sport, il n’y a aucun doute là-dessus.

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Championne du monde et d’Europe en solo, Virginie Dedieu est la nouvelle figure de proue de la natation syn-chronisée française. A 25 ans, la belle Aixoise rêve désormais de médaille olympique en duo aux Jeux d’Athènes,en août prochain.

« En duo, je pense que nous avons réellement une chance de médaille. Nous formons toutes les deux un beau duo, pétri de qualités. Mais ma partenaire n’est pas connue sur lascène internationale. Nous devrons vraiment être supérieures aux autres si nous voulons séduire les juges et monter sur le podium ».

Je crois que j’étais faite pour ce sport

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Depuis l’an passé, vous êtes championne du monde ensolo. Qu’est-ce que ce titre a changé pour vous ?Disons que je possède désormais un petit avantagepsychologique sur mes adversaires. La natation syn-chronisée est un sport de notation, donc forcémentsubjectif. Le palmarès des nageuses rentre en ligne decompte. Moi-même, j’ai dû patienter de nombreusesannées avant d’avoir ma chance pour le titre (elle a été2 fois vice-championne du monde en 1998 et 2001,N.D.L.R.). Mais je savais que mon jour viendrait, si jecontinuais à travailler. Et comme je suis une « bosseuse »…

Votre palmarès ne vous confère pas pour autant le sta-tut de favorite pour les prochains Jeux olympiques ?Malheureusement, non, car le solo n’est pas inscrit auprogramme des Jeux. Je serai en lice en duo avec mapartenaire Laure Thibaud et je ferai également partiedu ballet français pour la compétition par équipes. Jene serai plus la championne du monde, simplement unecoéquipière comme les autres.

Quels sont vos objectifs pour ces Jeux?Depuis les mondiaux, j’ai mis entre parenthèses lesolo pour me consacrer exclusivement au duo et auballet. L’objectif est déjà de me qualifier pour Athènesdans les deux disciplines, lors des pré-olympiques (du14 au 18 avril, à Athènes). Avec le ballet, la qualifi-cation serait déjà une belle performance, car l’équipeest jeune. Alors qu’en duo, je pense que nous avonsréellement une chance de médaille. Nous formons tou-tes les deux un beau duo, pétri de qualités. Mais mapartenaire n’est pas connue sur la scène internationa-le. Nous devrons vraiment être supérieures aux autres sinous voulons séduire les juges et monter sur le podium.

Lors des mondiaux l’an passé, vous avez obtenu huitnotes de 10 sur les dix possibles. Rêvez-vous parfois àla note parfaite?Bien sûr. Je sais que personne ne l’a jamais réalisée,mais c’est un de mes objectifs avant la fin de ma car-rière. Il faudra que je sois parfaite, qu’il n’y ait aucu-ne confusion possible dans l’esprit des juges. J’espèrey arriver lors des championnats du monde en 2005,d’autant plus que ce sera certainement ma dernièregrande sortie internationale.

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Quel état des lieux dressez-vous de la natation synchronisée française?Je dirais qu’il y a un énorme potentiel, qui n’est pas toujours bienexploité. Beaucoup de jeunes nageuses sont attirées par ce sport, maiselles ne peuvent pas toujours l’exercer dans les meilleures conditions.Les créneaux d’entraînements sont rares et il n’y a pas beaucoupd’entraîneurs spécialisés en France. De plus, notre disciplinecoûte cher. Il faut des hauts parleurs sous-marins, un équipementvidéo, etc. Et les clubs n’ont pas toujours les moyens de s’équiper.

Comment voyez-vous l’avenir ?J’ai bien peur qu’il y ait un « trou » de génération après mondépart et que la France ne retrouve pas une soliste sur lespodiums internationaux avant de nombreuses années. La relèveest là, mais les filles sont très jeunes et manquent d’expérience. Ilfaudra être patient avec elles. J’espère que ma carrière leur ser-vira d’exemple et qu’elles comprendront que c’est possible d’yarriver, à condition de travailler. Quant à moi, j’envisage de fairedes spectacles après ma retraite sportive et peut-être devenir entraî-neur, en France ou à l’étranger.

Propos recueillis par Frédéric Ragot

MINISTÈRE DES SPORTS13

DEDIEU, STAR AU PAYS DU SOLEIL LEVANTPeu connue en France, Virginie Dedieu est en revanche considé-rée comme une véritable icône au Japon. « La natation synchro-nisée est un sport très populaire dans ce pays, toutes les compé-titions sont retransmises en direct et les nageuses élevées au rangde star », confirme la championne du monde en titre. Son pal-marès et son joli minois ont ainsi permis à la Française d’avoirdroit à divers honneurs : un livre de photos, un DVD, et même undessin animé. Il y a quelques semaines, Virginie Dedieu s’estégalement retrouvée la vedette d’une publicité locale pour lafirme Coca-Cola. « C’est plutôt agréable et ça me permet de vivrede mon sport, mais j’apprécie aussi la tranquillité et le fait d’êtremoins connue en France me convient tout à fait. Je voudrais sim-plement qu’on s’intéresse un peu plus à ma discipline, c’est tout. »

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surZoom

14MINISTÈRE DES SPORTS

Les Européens et le sport

La direction générale Education et Culture de la Commission européenne a commandité et fait publier au cours du

dernier trimestre 2003 un sondage Eurobaromètre sur les Européens et le sport. Celui-ci est consultable sur le site

Internet de la Commission européenne et sur le site du ministère des Sports. En voici quelques extraits.

LES EUROPÉENS DU NORD ONT TENDANCE À FAIRE PLUS DE SPORT OU DE L’EXERCICE QUE CEUX DU SUD

Ils sont en effet 70 % en Finlande et en Suède, 53 % au

Danemark, 47 % en Irlande et 43 % aux Pays-Bas à faire du

sport au moins une fois par semaine. Ils ne sont que 19 % en

Grèce, 22 % au Portugal, 31 % en Italie et 32 % en France et

en Espagne. Notons le taux particulièrement élevé de person-

nes qui ne font pas de sport en Grèce et au Portugal (respecti-

vement 75 % et 70 % de la population).

CADRE DANS LEQUEL LES EUROPÉENS FONT DU SPORT

Parmi les citoyens de l’Union européenne qui font du sport ou

de l’exercice, une majorité en fait de façon non encadrée. 47 %

des sondés ont en effet déclaré faire du sport ailleurs que dans

un club, un centre de fitness, un centre sportif ou qu’à l’école et

l’université.

La pratique du sport dans un club concerne 23 % des person-

nes ayant déclaré faire du sport ou de l’exercice. Les centres de

fitness sont fréquentés par un cinquième d’entre eux (20%).

Les Finlandais, les Suédois et les Autrichiens sont parmi les citoyens de l’Union européenne qui font le plus de sport de façon non encadrée.Ils sont en effet 73 %, 67 % et 58 % respectivement à répondre " ailleurs " lorsqu’on leur demande d’expliquer dans quel cadre ils font lesport qu’ils pratiquent le plus souvent.

Les Grecs et les Espagnols sont proportionnellement plus nombreux que les autres à faire du sport dans un centre de fitness (38 % et 31 %respectivement). Aux Pays-Bas, cela se fait plutôt dans un club (43 %). Enfin, les centres sportifs obtiennent un score plus élevé en Italie (30 %).

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Ailleurs Dans un centrede fitness

Dans uncentre sportif

Dans un club

A l'école/université

Pratique du sport au moins une fois parsemaine (% population totale de l’UE)base : 16207

Où pratiquez-vous le sport ? (% populationqui fait du sport ou de l’exercice)base : 7483

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BrefEnL’organisation sportive

Le fonctionnement d’un ser-vice des sports, d’une fédé-ration, d’un club ou d’uneassociation sportive n’estjamais le pur produit d’unerationalité managériale.Par la diversité de sesconcepts et de ses métho-des, l’approche sociolo-gique apporte un éclairageindispensable à la compré-hension des organisations

sportives. Ce petit ouvrage présente la somme deréflexions d’universitaires sur autant de sujets que la socio-logie des organisations sportives, le système sportif (fédé-ral), les entreprises sportives, etc.Editions Revue EPS, 200311, avenue du Tremblay, 75012 Paris

Sports de rue et pouvoirs sportifsGilles Vieille Marchiset

A l’aube des années qua-tre-vingt, l’avènement despratiques sportives auto-organisées en milieuurbain a profondémentbouleversé le paysagesportif. L’espace des pou-voirs sportifs locaux estmis en question par cesnouvelles significationssportives. Cet ouvrage

propose une analyse des conflits inhérents au déve-loppement des sports de rue. Les revendications de cessportifs auto-organisés amènent un nouveau partagedu pouvoir sportif local. Ce processus est l’expressiond’un vrai changement dans l’espace sportif local.Presses Universitaires Franc-Comtoise, 2003Diffusé par le Cid, 131 bd St-Michel, 75005 Paris.

musée national du SportOBJET DU MOIS : la Coupe Gravelotte, objet faisant partie d’une prochaine exposi-tion itinérante consacrée aux Jeux Olympiques.

Au printemps 2004, le Musée national du sport va mettre en place une expositionitinérante dont le thème sera les Jeux olympiques. En 26 panneaux, l’exposition sepropose de rappeler les mythes fondateurs de cet événement phare : les Dieux dustade, les organisateurs, etc. Parmi les objets exposés, la Coupe Gravelotte y trou-ve bien sa place. Cette Coupe en argent fut offerte par le roi de Grèce en 1896 aujeune et nouveau champion olympique de fleuret, le Français Eugène-HenriGravelotte. Il fut également couronné d’un rameau d’olivier, comme il était coutumeà l’époque. Ce trophée constitue l’un des fleurons des collections du Musée.La mise en place d’expositions itinérantes par le Musée national du sport a pour butd’inciter tous les publics (scolaires, collectivités locales, associations sportives, entre-prises…) à une réflexion sur les pratiques sportives et leur histoire. Elles peuventaccompagner aussi bien des manifestations sportives que des événements institu-

tionnels. Plusieurs ont déjà été réalisées : histoire du sport, sport et démocratie, football, fair-play et violence, santé et dopa-ge, sport et technologie, sport et bande dessinée, etc. Par le côté emblématique des Jeux olympiques, cette exposition per-mettra d’aborder un large panel de thèmes.N° inv. MS 6958 - [email protected]

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