[Références en médecine d’urgence. Collection de la SFMU] Les biomarqueurs en médecine...

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J. Levraut (), F. Lemoël, T. Leplatois, Pôle Urgences SAMU SMUR – CHU de Nice, Hôpital St Roch, 5 rue Pierre-Dévoluy, 06006 Nice 22 Introduction Dans les années 1840, Scherer, professeur allemand de chimie organique, décrit pour la première fois la présence d’acide lactique dans le sang de patientes jeunes décédées de fièvre perpuérale [1]. Quelques années plus tard, plusieurs auteurs décrivent la présence de grandes quantités d’acide lactique dans le sang de patients en vie mais souffrant d’affections sévères au stade terminal [1]. Un demi-siècle plus tard, Araki et Eillessen montrent que l’interrup- tion d’apport en oxygène à des muscles de mammifères est respon- sable de l’apparition d’acide lactique tissulaire [1]. C’est en 1907 que Fletcher et Hopkins prouvent que le lactate est le produit de la fermentation du glucose au cours de la glycolyse anaérobie et qu’il est ensuite épuré en présence d’oxygène [2]. Ce n’est que dans les années 1960 que plusieurs auteurs démontrent que le taux de lac- tate sanguin est corrélé au pronostic d’affections sévères telles que les états de choc [3-5]. Longtemps considéré comme un véritable poison car toujours associé à des pathologies au pronostic sévère, on sait maintenant que le lactate est un substrat indispensable en cas d’agression aiguë [6-8]. Le lactate est utilisé comme biomarqueur depuis longtemps dans les unités de réanimation, notamment pour évaluer le degré d’hy- poxie tissulaire au cours de différents états pathologiques graves. Il a été étudié particulièrement dans les états de choc et lors des états infectieux sévères. L’usage de la mesure du lactate se répand en médecine d’urgence, car il permet la détection précoce de situa- tions morbides nécessitant une prise en charge urgente et spéci- fique. Cet usage est facilité par le développement d’appareils de mesure permettant un dosage délocalisé de la lactatémie. Le lactate J. LEVRAUT, F. LEMOËL, T. LEPLATOIS Sous la direction de Y.-É. Claessens et P. Ray, Les biomarqueurs en médecine d’urgence ISBN : 978-2-8178-0296-1, © Springer-Verlag France, Paris 2012

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J. Levraut ( ), F. Lemoël, T. Leplatois, Pôle Urgences SAMU SMUR – CHU de Nice, Hôpital St Roch, 5 rue Pierre-Dévoluy, 06006 Nice

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Introduction

Dans les années 1840, Scherer, professeur allemand de chimie organique, décrit pour la première fois la présence d’acide lactique dans le sang de patientes jeunes décédées de fièvre perpuérale [1]. Quelques années plus tard, plusieurs auteurs décrivent la présence de grandes quantités d’acide lactique dans le sang de patients en vie mais souffrant d’affections sévères au stade terminal [1]. Un demi-siècle plus tard, Araki et Eillessen montrent que l’interrup-tion d’apport en oxygène à des muscles de mammifères est respon-sable de l’apparition d’acide lactique tissulaire [1]. C’est en 1907 que Fletcher et Hopkins prouvent que le lactate est le produit de la fermentation du glucose au cours de la glycolyse anaérobie et qu’il est ensuite épuré en présence d’oxygène [2]. Ce n’est que dans les années 1960 que plusieurs auteurs démontrent que le taux de lac-tate sanguin est corrélé au pronostic d’affections sévères telles que les états de choc [3-5]. Longtemps considéré comme un véritable poison car toujours associé à des pathologies au pronostic sévère, on sait maintenant que le lactate est un substrat indispensable en cas d’agression aiguë [6-8].Le lactate est utilisé comme biomarqueur depuis longtemps dans les unités de réanimation, notamment pour évaluer le degré d’hy-poxie tissulaire au cours de différents états pathologiques graves. Il a été étudié particulièrement dans les états de choc et lors des états infectieux sévères. L’usage de la mesure du lactate se répand en médecine d’urgence, car il permet la détection précoce de situa-tions morbides nécessitant une prise en charge urgente et spéci-fique. Cet usage est facilité par le développement d’appareils de mesure permettant un dosage délocalisé de la lactatémie.

Le lactate

J. LEVRAUT, F. LEMOËL, T. LEPLATOIS

Sous la direction de Y.-É. Claessens et P. Ray, Les biomarqueurs en médecine d’urgenceISBN : 978-2-8178-0296-1, © Springer-Verlag France, Paris 2012

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Métabolisme du lactate

L- et D-lactateLe lactate existe sous forme d’isomères dextrogyre et lévogyre.

Seule la forme lévogyre est produite par les organismes supérieurs et le dosage que nous réalisons quotidiennement dans nos services cliniques ne concerne que le L-lactate. Le D-lactate est quant à lui produit par les organismes inférieurs tels que certaines bacté-ries. Nous n’aborderons pas dans cet exposé le D-lactate, mais il faut savoir que certaines situations pathologiques peuvent être à l’origine d’une acidose D-lactique, situations au cours desquelles il existe en général une pullulation microbienne telle que celles rencontrées au cours du syndrome du grêle court avec pullulation intestinale de lactobacilles [9].

Le L-lactate est un métabolite issu du métabolisme intermé-diaire. Il s’agit du sel de l’acide lactique qui est complètement disso-cié au pH physiologique car le pKa de l’acide lactique est inférieur à trois. Sur un plan métabolique, le lactate est l’aboutissement de la glycolyse et se situe dans un cul-de-sac métabolique lorsque le pyruvate ne peut être métabolisé.

Le lactate s’accumule dans l’organisme dans deux conditions : en cas d’excès de production ou en cas de défaut d’élimination du lactate produit.

Production de lactateLe lactate est le produit de la réduction du pyruvate au sein

du métabolisme intermédiaire. Sa production est dépendante de la quantité de pyruvate produite, du pH et du potentiel redox cytosolique (rapport NADH/NAD) qui détermine l’équilibre entre pyruvate et lactate. La lactate deshydrogénase est l’enzyme clé qui catalyse cette réaction de transformation entre pyruvate et lactate. Dans les conditions d’oxygénation normale, la production de lactate est minime au sein des tissus fonctionnant en aérobiose puisque le pyruvate rentre dans la mitochondrie pour y être com-plètement oxydé au sein du cycle de Krebs afin de produire de l’ATP. Il est important de noter que de l’ATP est formé au cours de la glycolyse. Pour l’oxydation complète d’une molécule de glu-cose, deux ATP sont formés au cours de la glycolyse et 36 le sont au sein de la mitochondrie. En l’absence d’oxygène, la glycolyse anaérobie est donc la seule voie pourvoyeuse d’énergie mais cette production d’énergie a un très faible rendement et se fait au prix d’une production d’acide lactique importante. Certaines cellules sont dépourvues physiologiquement de mitochondrie et il existe

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donc une production normale de lactate quotidienne. Celle-ci est proche de 1 500 à 2 000 mmol par 24 heures et aboutit en cas de clairance normale du lactate à une concentration plasmatique inférieure à 1,5 à 2 mmol/L.La production de lactate peut augmenter au cours de deux circons-tances principales :

– en cas d’hypoxie tissulaire puisque le blocage de l’utilisation du pyruvate va aboutir à une augmentation de la production de lactate. Dans ce cas là, le rapport concentration de lactate sur celle de pyruvate augmente au-delà de 10. Cependant, le dosage du pyruvate est difficile, ce qui le rend peu compatible avec une utilisation routinière en médecine d’urgence ;– en cas d’emballement de la glycolyse sans qu’il existe pour autant une hypoxie tissulaire. Ceci a particulièrement été montré au cours de différentes situations telles que le sepsis ou au cours de la perfusion d’adrénaline. Dans ces situations, il semblerait qu’une suractivation de la Na+ K+-ATPase (pompe membranaire qui utilise l’ATP glycolytique pour maintenir le gradient Na+ et K+ entre les milieux intra- et extracellulaires) soit à l’origine de cet excès de production de lactate [10]. Dans ce cas, le rapport lactate/pyruvate reste théoriquement inférieur à 10.

ÉliminationDans les conditions normales, l’organisme élimine une quantité

de lactate égale à celle produite, permettant un maintien de la lac-tatémie à un niveau faible. En situation de repos, l’élimination du lactate est assurée principalement par le foie au cours du cycle de Cori. Au cours de cette voie métabolique, moyennant de l’énergie d’origine lipidique, le lactate est transformé en glucose. Cette voie métabolique se produit dans une moindre mesure au niveau de la corticale rénale. Le lactate est également un substrat énergétique qui peut être oxydé, notamment au niveau musculaire. On sait par exemple qu’au cours de l’exercice musculaire, le lactate produit par les muscles en activité est consommé par les muscles au repos [11]. L’élimination du lactate est un processus très efficace qui aboutit à une demi-vie normale du lactate inférieure à 10 minutes. Dans cer-taines situations pathologiques telles que l’insuffisance hépatique au stade terminal, il se produit une accumulation d’acide lactique, aboutissant à une acidose qui fera partie du tableau terminal de l’insuffisance hépatique.

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174 Les biomarqueurs en médecine d’urgence

Méthodes de dosage de la lactatémie

La lactatémie peut être mesurée au niveau artériel, veineux ou capillaire. La lactatémie artérielle reste la valeur de référence. Il semble que la lactatémie veineuse soit légèrement supérieure au taux artériel mais la différence reste faible, de l’ordre de 0,2 à 0,4 mmol/L [12]. Par ailleurs, la corrélation entre lactate veineux et artériel est suffisante pour se contenter de prélèvements veineux en pratique clinique quotidienne [12].La méthode de référence reste la chromatographie en phase gazeuse mais cette technique longue et chère est très peu utilisée. Le dosage de la lactatémie s’opère généralement en laboratoire sur du plasma par méthode spectrophotométrique évaluant la produc-tion de NADH en présence de lactate déshydrogénase. D’autres techniques colorimétriques ou ampérométriques faisant appel à la lactate oxydase ou la lactate peroxydase permettent de réaliser le dosage de façon fiable et automatique sur des microéchantillons de sang total, soit sur des appareils à gaz du sang, soit sur bandelette réactive analysées sur des lecteurs de poche. Plusieurs publications récentes font état d’une bonne corrélation entre mesure de réfé-rence et mesures délocalisées [13-15]. La mesure de la lactatémie capillaire sur microéchantillon est rendue possible par les méthodes précédemment décrites, mais il existe encore trop peu d’études cli-niques pour pouvoir la recommander en pratique courante.

Intérêt du dosage du lactate en médecine d’urgence

Le tableau ci-après résume les principales indications de mesure de la lactatémie en structure d’urgence. Les indications rapportées ne sont bien entendu pas exhaustives. Il importe de retenir que tout patient présentant une lactatémie supérieure à 2,5 mmol/L doit être considéré comme un patient critique [20], surtout si cette hyperlactatémie persiste ou s’aggrave dans l’heure qui suit son dosage initial.

Conclusion

Le monitorage de la lactatémie est essentiel pour l’évaluation des patients potentiellement graves pris en charge en urgence. C’est un bon outil de tri, de diagnostic et d’évaluation de l’efficacité des

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176 Les biomarqueurs en médecine d’urgence

thérapeutiques entreprises au cours de différentes pathologies car-dinales rencontrées en médecine d’urgence et notamment le sepsis grave. Le lactate veineux, étroitement corrélé au lactate artériel, doit être encouragé du fait de la facilité de réalisation.

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