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Introduction A la demande de sa famille, et en respectant au plus près les dernières volontés du général de corps d'armée Marcel Bi-geard, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, inaugure le 20 novembre à Fréjus, sur le site du Mémorial des Guerres en Indochine, la stèle qui accueillera les cendres du Général. Proche du musée des troupes de marine, cette nécropole nationale abrite les corps des milliers de soldats morts pour la France en Indochine. Elle sera la dernière demeure du général Bigeard, qui, comme il le souhaitait, reposera entouré par ses compagnons d'armes, morts au combat en Indochine. Le 18 juin 2010, jour anniversaire de l'Appel du général de Gaulle, le général de corps d'armée Marcel Bigeard quittait, à 94 ans, le ring sur le-quel il disait, avec un sourire un peu narquois, livrer son dernier round. Blessé cinq fois, titulaire de 24 citations indivi-duelles, le général Bigeard était le type même du combattant perpétuel. Du stalag XII A, dont il s'évade après trois tentatives infructueuses, au maquis de l'Ariège ; des cuvettes de Ban Som et de Dien-Bien-Phu en Indochine aux djebels algériens ; de Madagascar au Sénégal, il n'avait de cesse de conduire ses "lézards verts" pour quelques parcelles de gloire.

Biographie du général de corps d’armée Marcel Bigeard Né le 14 février 1916 à Toul, en Meurthe-et-Moselle, Marcel Bigeard est appelé le 1er septembre 1936 pour effectuer son service au 23e Régiment d'infanterie de forteresse (23e RIF) de la Ligne Maginot à Haguenau. Il est libéré du service actif le 1er septembre 1938 avec le grade de sergent de ré-serve.

La deuxième guerre mondiale et la Résistance Rappelé le 22 mars 1939, il retrouve le 23e RIF. Il est re-çu 1er sur 60 aux examens lui permettant de devenir officier de réserve. En septembre 1939, il est affecté au 79e RIF. Il est promu sergent-chef puis adjudant à 24 ans. Volontaire pour servir dans les corps francs, il combat dans les Vos-ges. Le 28 juin 1940, il est fait prisonnier et envoyé au stalag XII A de Limbourg, en Allemagne. Il réussit à s'évader le 11 novembre 1941 et passe en zone libre pour rejoindre l'Afrique occidentale française (AOF). Il s'engage ainsi au régiment mixte d'infanterie coloniale de l'AOF, à Bandia, au Sénégal, le 1er janvier 1942. En octobre 1943, le régi-ment, devenu 17e régiment de tirailleurs sénégalais rejoint Meknès au Maroc. Le sous-lieutenant Bigeard est, à partir du 1er mai 1944, affecté à la direction générale des services spéciaux (BCRA d'Alger). Volontaire pour accomplir une mission en France occupée, il est détaché au stage para-commando dirigé par les Britanniques, au club des pins, à Staoueli, près d'Alger. Il est le plus jeune en âge et en grade.

Le 8 août 1944, nommé chef de bataillon à titre tempo-raire, il est parachuté en France sous le pseudonyme de AUBE. Chargé de fédérer la résistance en Ariège, il as-sure la liaison entre les FFI et Londres ou Alger. Aux cô-tés du commandant espagnol Royo et du major anglais Bill Probert, il libère le département le 22 août. De retour à Paris, il reçoit l'ordre de créer une école d'offi-ciers FFI pour la région du Sud-Ouest. Il fonde et dirige ainsi l'école des cadres de la 18e région au Pyla, près d'Arcachon, le 6 novembre 1944. Le premier juin 1945, il est promu capitaine. Le premier juillet de la même année, il rejoint les Forces française en Allemagne (FFA) au sein du 23e régiment d'infanterie coloniale puis part, au mois d'octobre, avec le corps expéditionnaire pour l'Indochine. Premier séjour en Indochine (octobre 1945 - septembre 1947) Le 1er juillet 1946, il est affecté au bataillon de marche de la 9e division d'infanterie coloniale commandé par le gé-néral Valluy. Du 16 octobre 1946 à septembre 1947, il commande la 3e compagnie du bataillon autonome de Dieu Bien Phu (devenu plus tard 1er bataillon Thaï) qui prend alors le nom de "colonne Bigeard". De retour en France, il rejoint le 21 février 1948 le 3e ba-taillon colonial commando parachutiste qui vient d'être formé à Saint-Brieuc. Il sert avec le colonel Massu, qui commande la demi-brigade parachutiste et qui forme les bataillons en partance pour l'Extrême-Orient.

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Deuxième séjour en Indochine (novembre 1948 - fin 1950) Le 9 novembre 1948, il part effectuer son deuxième séjour en Indochine. Il est placé à la tête du 3e bataillon Thaï qu'il a formé le 1er octobre 1949 lors de son premier séjour. C'est à ce moment qu'il prend le surnom de BRUNO, son indicatif radio. Il quitte le 3e bataillon pour prendre, à partir d'avril et jusqu'à la fin de l'année 1950, la tête du bataillon de marche indochinois. Regretté par tous ses hommes, les drapeaux sont en berne le jour de son départ. De retour en France, il prend le commandement, le 1 février 1951, du 1er 1/2 bataillon colonial commando parachu-tiste. A partir du 27 septembre 1951, il forme en Bretagne le 6e Bataillon de parachutistes coloniaux (6e BPC) qui doit partir en Indochine. Il est nommé chef de bataillon le 1er janvier 1952. En juin, il embarque pour son troisième séjour en Indochine. Troisième séjour en Indochine (juillet 1952 - septembre 1954) A partir du 29 juillet 1952, il commande le 6e BPC qu'il a formé et instruit. Il s'illustre lors des combats de Tu Le du 16 au 26 octobre 1952 et ses exploits font la "Une" de tous les journaux. Le 20 novembre 1953, Bigeard saute sur Dien Bien Phu puis de nouveau le 16 mars 1954. Le 16 avril 1954, il est nommé lieutenant-colonel. Le 7 mai 1954, après 56 jours et 56 nuits de combat, la garnison fran-çaise tombe. 3 100 soldats sont tués ou portés disparus. Sur les 10 813 survivants qui partent tous en captivité, 7 800 ne sont jamais revenus. En France, le retentissement de la bataille est considérable, notamment dans l'opinion publique jusque là indifférente à la guerre d'Indochine. Il est prisonnier jusqu'au 11 septembre 1954. De retour en France, il est mis à partir du 3 février 1955 à la disposition du général commandant l'École supérieure de guerre, en tant qu'instructeur à l'école d'état-major et afin de prépa-rer le concours d'entrée à l'Ecole de guerre. Mais Marcel Bigeard veut reprendre le combat sans attendre. La guerre d'Algérie (octobre 1955 - février 1960) Le lieutenant-colonel Bigeard participe à la guerre d'Al-gérie à la tête du 3e régiment de parachutistes coloniaux (3e RPC), créé le 1er novembre 1955 par changement de dénomination du 3e bataillon colonial commando parachu-tiste, et retrouve le général Massu qui commande les trou-pes aéroportées en Afrique du Nord. Il introduit le port de la casquette camouflage au sein du 3e RPC, dont les soldats seront désormais surnommés "les casquettes", et qui se-ra ensuite adoptée dans toute l'armée. Du 21 au 24 fé-vrier 1956, il mène l'Opération 744 qui sera la première opération héliportée en Algérie. Blessé en juin 1956, il est rapatrié en France. Il est fait grand officier de la légion d'honneur par le Président de la République René Coty le 14 juillet 1956. De janvier à mars 1957, le 3e RPC participe à la bataille d'Alger au sein de la 10e division parachutiste. Marcel Bigeard est promu colonel le 1er janvier 1958.

Au mois d'août 1958, il publie son premier ouvrage "Contre Guérilla" qui présente les opérations réalisées par le 3e RPC en Algérie illustré par les images du sergent-chef Marc Flament, son photographe. Après un passage à l'état-major du commandement des troupes aéroportées en France, il repart en Algérie pour prendre le commande-ment du secteur de Saïda dans l'est Oranais au sein de la zone tenue par la 4e division d'infanterie motorisée. En mars, il publie, avec le sergent-chef Flament, un livre photographique intitulé "Aucune bête au monde...", qui illustre la vie des parachutistes au combat en Algérie. Le récit photographique de la mort du sergent-chef Sente-nac, tué au combat de Timimoun le 21 novembre 1957, et compagnon d'armes du colonel à Dien Bien Phu, bouleverse la presse. Le 1er janvier 1960, il est nommé adjoint au général com-mandant la zone sud-Oranais et la 13e division d'infanterie. Séjour en République centrafricaine (1960-1963) De juillet 1960 à janvier 1963, il commande le 6e régiment interarmes d'outremer en République centrafricaine (RCA). De juin 1963 à juin 1964, il est auditeur libre à l'École su-périeur de guerre. En décembre 1963, le colonel Bigeard est mis à la disposition du Président de la RCA pour une mission de réorganisation des forces années au titre du mi-nistère de la coopération. A l'arrivée du colonel Bigeard, il est fait caporal d'honneur de l'armée nationale aux cris de "Vive Bigeard !". En un mois, Bigeard établit un véritable plan de réorganisation de l'armée nationale qui redéfinit la composition et les missions des forces armées. Il commande la 25e brigade parachutiste à partir du 31 août 1964. Le 1er janvier 1966, il est nommé commandant de la 20e brigade aéroportée. Il est promu général de bri-gade le 1er août 1967. Séjour au Sénégal (février 1968 - juillet 1970) De février 1968 à juillet 1970, il est nommé commandant supérieur des forces terrestres au Sénégal (Dakar), D'octobre 1970 à juillet 1971, il est mis à la disposition du chef d'état-major de l'armée de terre à Paris. En décembre 1971, il est promu général de division. Séjour à Madagascar (août 1971 - juillet 1973) D'août 1971 à juillet 1973, il commande les forces françai-ses du sud de l'océan Indien. De retour à Paris, où il oc-cupe le poste de deuxième adjoint du gouverneur mili-taire, il est nommé général de corps d'armée en mars 1974 et prend le commandement de la 4e région militaire à Bordeaux, forte de 40 000 militaires dont 10 000 parachu-tistes. Secrétaire d'État à la Défense (février 1975 - août 1976) Le général de corps d'armée Bigeard est nommé secrétaire d'État à la Défense le 1er février 1975 en pleine période de crise dans les armées. La médiatisation du mouvement de-puis 1974 mène le gouvernement à prendre des mesures

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améliorant le sort des appelés et la situation matérielle des militaires de carrière. Le général Bigeard donne sa démis-sion le 4 août 1976. Député de Meurthe-et-Moselle de 1978 à 1988 il occupe également la fonction de président de la commission de la défense à l'Assemblée nationale. Il se retire ensuite dans sa maison de Toul, dans laquelle il écrit des livres sur sa carrière militaire et propose ses réflexions sur l'évolution de la France.

Opération Castor 20 novembre 1953 Depuis 1946, la France se bat en Indochine. Aux trou-pes venues de métropole et de l'Empire pour sauve-garder la présence française, s'opposent les forces du Vietminh qui mène une guerre révolutionnaire pour obtenir l'indépendance de cette partie de l'Asie. Les généraux se succèdent sans que le Vietminh ne connaisse de défaite décisive. Au contraire, il occupe de plus en plus de territoires, y compris au Laos. En 1952, les forces françaises ont fortifié des postes à l'ouest de Hanoi et dans la Plaine des jarres (Laos). L'idée est d'implanter, en pleine zone ennemie, des bases fortement armées qui servent à la fois de "points de fixation" et de points de départ pour menacer les

arrières du Vietminh. La bataille victorieuse menée au-tour de l'une de ces bases - Na San - en décembre 1952 a conforté l'intérêt de cette idée de l'utilité stratégi-que d'une "défense hérisson". Depuis sa nomination comme commandant en chef en Indochine le 8 mai 1953 et sa rencontre avec le chef du gouvernement René Mayer, le général Navarre sait qu'il ne disposera d'aucun renfort, encore moins du contingent. Le président du Conseil estime que la guerre en Indochine n'étant plus gagnable, il faut trouver une "sortie honorable". Le général Navarre veut donc amener, en position de force, l'ennemi à tran-siger. D'où un plan en deux temps : stabilisation durant l'année 1953, voire 1954, puis offensive dès que l'armée française sera en position de force. L'évacuation réussie de Nan San, en août 1953, grâce à l'aviation, permet de renforcer la défense d'Hanoi. En octobre, l'opération Mouette prévient l'offensive de Giap dans la région du delta. Le 24 juillet 1953, le général Navarre revient de Paris avec le sentiment d'avoir été, au moins partiellement, entendu par le nouveau chef du Gouvernement, Jo-seph Laniel. Le 28 octobre 1953, le Laos signe un accord de dé-fense avec la France. Giap prépare une offensive sur le Nord-Laos avec sa division 316, menaçant Luang-Prabang. Le général Navarre préconise la création d'un camp retranché sur la route menant à la capitale laotienne, à Dien Bien Phu. Dans le haut-Tonkin, en pays thaï, la plaine de Dien Bien Phu forme une cuvette de plus de 17 km sur 6 km, en-castrée entre deux vastes zones de collines qui s'élè-vent vers des montagnes couvertes de végétation. La route provinciale 41 la relie à Hanoi, une piste à Laï Chau. La présence de la rivière Nam Youn y favorise les rizières que cultivent les habitants du hameau. Durant la seconde guerre mondiale, les Japonais y ont installé un petit aérodrome. Quelques voix s'élèvent contre le projet, notamment celle du général Cogny, commandant au Tonkin, incité par le colonel Nicot, qui dirige les transports aériens : les avions ont besoin de révisions, des troupes devront être préle-vées sur d'autres postes en les fragilisant, l'armée vietna-mienne n'est pas prête à prendre la relève...Le projet est néanmoins lancé. Le 20 novembre 1953, vers 5 h du matin, un C47 Dakota survole la plaine de Dien Bien Phu avec, à son bord, les généraux Bodet, Dechaux et Gilles, respectivement ad-joint du général Navarre, commandant du groupement aé-rien tactique et commandant des troupes aéroportées. A 7 h 20, l'ordre est donné de mener l'opération Castor. Sur les terrains de Gia Lam et de Bach mai stationnent les 24 C 47 Dakota du groupe de transport (GT) 1/64, les 23 du GT 2/62 et les 18 du GT 2/64. Le 6e Bataillon de pa-rachutistes coloniaux (6e BCP) du commandant Bigeard1 et le 2e bataillon du 1er Régiment de chasseurs parachutistes (2/1 RCP) du commandant Bréchignac sont prêts.

---------- (1) Héritier des bataillons de parachutistes de la France Libre, le 6e BPC a été reformé à Saint-Brieuc le 5 juillet 1952 et envoyé en Indochine. ÏÏ saute une seconde fois sur Dien Bien Phu, en pleine bataille, le 16 mars 1954 et est en grande partie anéanti dans la défense des postes "Huguette" et "Eliane". Dissous le 8 mai 1954, il est recréé à Marrakech le 1er août 1955 et participe à la guerre d'Algérie. Devenu le 6e RPIMa en 1958, il est de nouveau dissous à Mont-de-Marsan le 30 juin 1998.

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Nombre des soldats sont Vietnamiens. Peu avant 9 h, avec une cadence d'un départ toutes les 20 secondes, les Dako-tas s'envolent vers le secteur de Dien Bien Phu, atteint au bout de 2 heures. Le 6e BCP saute sur la zone "Natacha", au nord de la cuvette. Des éléments du bataillon tombent sur des Vietminhs du bataillon 910 à l'exercice. Le méde-cin-capitaine Jean Raymond y est le premier tué de l'armée française. Le regroupement des hommes du 6e BCP, de la 17e Compagnie de génie parachutiste (17e CGP) et des batteries du 35e Régiment d'artillerie légère parachutiste (35e RALP) se fait au milieu de combats. Avant midi, l'inter-vention de bombardiers B26, appelés par Marcel Bigeard, permet aux Français de se dégager. Le 2/1 RCP doit sauter sur une zone au nom de code "Simone", tout comme le PC du Groupe aéroporté n° 1 (GAP1) du lieutenant colonel Langlade. Mais une erreur de navigation le largue plus au sud. Peu à peu sont largués le 1er BPC (commandant Sou-quet), la compagnie étrangère parachutiste de mortiers lourds et l'antenne chirurgicale parachutiste, tandis que le 35e RALP voit compléter son matériel. Ce n'est toutefois qu'en fin de journée que les parachutistes se rendent totale-ment maîtres de Dien Bien Phu. Du côté français, on compte 16 morts et 47 blessés (dont 1 mort et 13 blessés au saut). Le lendemain, d'autres unités sont larguées en deux rota-tions par 57 Dakota : les 675 parachutistes du 1er Bataillon étranger de parachutistes (1er BEP) du commandant Guiraud, le PC du Groupe aéroporté n° 2 (GAP2) du lieutenant colonel Langeais (qui, accidenté, doit être évacué sur Hanoï), l'état-major divisionnaire aéroporté du gé-néral Gilles et les 700 hommes du 8e bataillon de choc (capitaine Tourret). Un bulldozer est largué à son tour, destiné à réparer l'ancienne piste d'atterrissage. Enfin, le 22 novembre, c'est le 5e bataillon de parachutistes vietna-miens du chef de bataillon Bou-very, surnommé "Bawouan", qui saute sur le site. Au soir du 22 novembre 1953, 4 195 hommes sont regroupés à Bien Bien Phu. Le premier avion s'y pose 25 novembre. Fin novembre, six autres bataillons arriveront en renfort. Commence alors la construction d'un camp retranché devant ser-vir à dix à douze bataillons. Du-rant près de quatre mois, une no-ria aérienne ravitaillera le camp. Le 8 décembre 1953, le géné-ral de Castries prendra le com-

mandement de la garnison en remplacement du général Gilles, le général Langlais devenant son adjoint. L'artillerie sera confiée au colonel Piroth. Peu à peu, le site est aménagé : cinq centres de résis-tances (Anne-Marie, Huguette, Claudine, Eliane et Domini-que} couvrant la piste d'atterrissage longue d'un kilomètre, avec huit bataillons ; deux centres avancés (Gabrielle et Béatrice), au nord, établis sur des hauteurs, et défendus par un bataillon chacun, un à 5 km au sud (Isabelle), tenu par deux bataillons. Trois bataillons sont en réserve dans la position centrale. Un lacis de tranchées relie les abris et petits fortins faits de sacs de sable, de bois et de tôles, tout autour, un réseau de mines et de barbelés. Le 12 mars 1954, plus de 10 000 hommes sont en position dans la cuvette de Dien Bien Phu. Entretemps, au-delà des collines, progressivement, souvent de nuit, par camions relayés par des dizaines de milliers de "coolies" portant sur le dos ou sur des bicyclettes sur-chargées, matériels et stocks de munitions, 50 000 sol-dats du Vietminh ont investi la place, le général Giap voulant la victoire totale. Le 13 mars commence la bataille de Dien Bien Phu. Elle s'achèvera le 7 mai 1954, la veille du jour où, à la conférence internationale de Genève (ouverte le 8 février 1954) débutent les débats sur l'affaire indochinoise.

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Le mémorial des guerres en Indochine (1940 – 1954)

Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, la lutte entre les grandes puissances européennes, pour s'ouvrir des marchés et enrichir leurs économies respecti-ves, les amène à prendre pied dans les terres les plus lointaines. C'est ainsi que la France intervient en Extrême-Orient dès 1858, menant notamment une guerre avec la Chine qui se termine en 1885, et finissant par imposer son autorité sur les territoires de la péninsule indochi-noise. En 1887, elle crée l'Indochine française qui réunit l'Annam, le Tonkin, la Cochinchine, le Cambodge puis le Laos.

Jamais néanmoins la pacification ne sera totale-ment assurée et l'opposition à la tutelle coloniale se mani-feste par une agitation chronique, voire par des émeutes provoquées par des mouvements nationalistes puis révo-lutionnaires. L'évolution des mentalités indigènes après la guerre de 1914-1918 favorise cette opposition : en témoi-gne l'exemple de la révolte des unités annamites de la gar-nison de Yen-Bay en 1930.

Depuis la fin des années vingt, le Japon s'est lan-

cé dans une politique d'expansion en Asie et, en 1939, ses soldats sont aux portes de l'Indochine. En 1940, profi-tant de l'affaiblissement de la France et préparant son en-trée dans le conflit, il exige le stationnement de ses troupes sur le territoire. La signature d'un accord, le 30 août 1940, n'empêche pas une démonstration de force japonaise sur Langson, le 22 septembre suivant. La Thaïlande, à son tour, revendique les provinces frontalières du Cambodge et du Laos, et engage des hostilités (décembre 1940 - janvier 1941) marquées par la victoire de la flotte franco-indochinoise à Ko-Chang. Finalement, la pression japonaise oblige pour-

tant les autorités françaises à donner satisfaction à la Thaï-lande.

Dans les régions du Nord-Tonkin, le Vietminh, mouvement d'inspiration communiste fondé en 1941 par Ho Chi Minh, installe ses premières bases de propa-gande armée et de guérilla. Dans une Indochine isolée et réduite à ses seules ressources, le gouverneur général, l'amiral Decoux, mène une politique attentiste à laquelle s'opposent quelques groupes de résistance.

La libération de la métropole, qui commence en

juin 1944, modifie cette situation et le Japon, par ailleurs assailli sur tous les fronts, ne peut tolérer la présence d'une autorité politique et militaire française en Indochine. Chasser les Occidentaux de cette partie de l'Asie est d'ail-leurs, depuis longtemps, un objectif. Le 9 mars 1945, il at-taque par surprise les garnisons et la colonie civile françai-ses, détruisant les marques de la souveraineté de la France, proclamant l'indépendance du Viêt-Nam (Annam, Tonkin et Cochinchine), du Laos et du Cambodge.

Après la défaite nippone, les mouvements révo-

lutionnaires de ces trois pays sortent de la clandestinité, déposent les monarques et imposent, sous le regard des Américains, des gouvernements de fait. Le 2 septembre 1945, à Hanoi, Ho Chi Minh proclame ainsi la république dé-mocratique du Viêt-Nam.

C'est donc une situation nouvelle et inattendue

que découvrent, en débarquant à Saïgon, fin septembre, les premiers éléments du corps expéditionnaire français préparé pour lutter contre le Japon et que commande le gé-néral Leclerc.

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En dépit de violences et de combats localisés, les négociations sont engagées avec le pouvoir en place. Elles aboutissent aux accords du 6 mars 1946, signés à Hanoi, qui reconnaissent l'indépendance du Viêt-Nam dans l'Union française et admettent la présence militaire de la France pendant cinq ans. Au Cambodge et au Laos, les souverains sont rétablis dans leurs droits et l'autonomie est accordée aux deux Etats.

Rapidement, toutefois, un climat de méfiance et d'incompréhension réciproques, aggravé par de multiples incidents et envenimé par les manœuvres des ultras de tous bords, fait échouer les négociations destinées à dé-finir les nouveaux rapports franco-indochinois.

Le 19 décembre 1946, le Vietminh déclenche l'in-

surrection générale. Le général Giap, le gouvernement et son chef - Ho Chi Minh - gagnent l'abri des bases révolu-tionnaires dans le Haut-Tonkin.

Durant près de huit ans, le Vietminh va conduire une guerre totale, selon une stratégie de longue durée et une tactique de guérilla, au milieu d'une population favora-ble de gré ou de force. Cette forme de combat, dans une guerre en surface et sans front, a pour objectifs d'user l'adversaire, de disperser ses forces et de miner son mo-ral, pour l'anéantir enfin dans une bataille décisive menée toutes forces réunies.

En France, le poids d'un effort militaire mené à

15 000 km, l'instabilité des gouvernements, l'indiffé-rence - parfois même l'hostilité - d'une opinion publique pour un conflit lointain qui n'engage que les seuls militaires de carrière et qui semble sans fin, ne favorisent ni la défi-nition d'une politique et d'une stratégie adaptées, ni par conséquent la mise en place des moyens nécessaires.

Ce conflit s'inscrit enfin dans le contexte d'une décolonisation générale, à laquelle les vieux empires sont peu préparés, et dans le cadre de la guerre froide qui oppose l'Est et l'Ouest, sphères d'influences respectives des Soviétiques et des Américains.

Jusqu'en 1950, les forces françaises essaient

d"étendre leur contrôle sur l'ensemble du territoire et d'isoler les bases adverses d'une Chine devenue com-muniste en 1949 et donc zone de repli pour le Vietminh. Les résultats des opérations, tels ceux de l'opération Léa, menée en octobre-novembre 1947 pour décapiter celui-ci, restent mitigés. Sous l'autorité de l'empereur Bao Daï, un régime nationaliste non marxiste dirige un Viêt-Nam ren-du indépendant et unifié en mars 1949 (accords Auriol - Bao Daï). Parallèlement, le Laos et le Cambodge, où la situation est plus simple et pacifiée, accèdent à l'indépen-dance, respectivement les 19 juillet et 8 novembre. Tous ont le statut d'États associés dans l'Union française.

A l'automne 1950, le corps de bataille vietminh,

maintenant constitué, engage le combat le long de la fron-tière chinoise (bataille de la route coloniale 4, avec l'évacua-tion désastreuse de Cao Bang entraînant l'abandon de Langson et de Lao Kay), puis sur la périphérie du delta tonkinois. Là, entre janvier et septembre, trois offensives échouent devant la détermination du général de Lattre de Tassigny et de ses troupes, à Vinh-Yen, Dong-Trieu, et sur le fleuve Day (Nghia Lo). Ces dures victoires défensives permettent à la France d'obtenir l'aide des Etats-Unis pour équiper une armée vietnamienne toujours plus présente

dans la bataille. A l'inverse, la Chine accroît son aide à ses alliés. Souvent issus de populations minoritaires, des maquisards anti-Vietminh s'engagent aux côtés des Fran-çais.

Au printemps 1952, le général Salan succède au général de Lattre, décédé le 11 janvier. Cette même année, le Vietminh lance des offensives spectaculaires à travers les grands es-paces du Tonkin et du Laos. Il s'y heurte aux bases aéro-terrestres de Na-San, de la plaine des Jarres et de Seno où, là encore, il doit se replier.

En mars 1953, le général Giap mène une offen-sive vers le Haut-Laos. Le général Navarre, qui a remplacé le général Salan, veut barrer l'accès du Laos aux troupes du Vietminh. C'est dans ce cadre qu'est occupé le site de Dien Bien Phu le 20 novembre 1953.

Au début de 1954, le contexte international a chan-gé. La guerre de Corée a notamment pris fin, laissant présa-ger une augmentation de l'aide de la Chine au Vietminh. Le 13 mars, le général Giap lance ses attaques sur la base de Dien Bien Phu qu'il a réussi, depuis le mois de janvier, à encercler. A l'issue de combats acharnés, la base tombe le 7 mai 1954, alors que vient de s'ouvrir à Genève la conférence internationale sur le devenir de la Corée et de l'Indochine.

De fait, si l'on examine la situation sur l'ensemble du territoire indochinois, l'importance de la chute de Dien Bien Phu se situe davantage au niveau psychologique que stratégique, mais le retentissement de cette bataille est énorme.

Les négociations entamées à Genève aboutis-sent, dans un climat de désarroi, aux accords du 21 juillet 1954. Le Viêt-Nam est provisoirement partagé en deux zones qui, dès 1955, vont devenir deux Etats.

La présence militaire française s'achève en Ex-trême-Orient. Le 14 septembre 1956, le dernier soldat fran-çais s'embarque à Saïgon.

Au cours de la seule guerre d'Indochine, plus de 47 000 militaires venus dans ces pays y ont trouvé la mort.

Le souvenir de ces soldats est aujourd'hui rappe-

lé en France sur les monuments aux morts de leur com-mune natale. Le mémorial de Fréjus est cependant deve-nu le principal site de leur commémoration, le monument de Dien Bien Phu en étant l'écho outre-mer.

Le rapatriement des corps Sur la totalité des restes mortels des militaires du corps ex-péditionnaire inhumés au Viêt-Nam, 11 747 avaient été ra-patriés. Après la réunification de ce pays en 1975, des diffi-cultés avaient empêché les rapatriements à titre individuel. Au Sud-Viêt-Nam, un cimetière de regroupement avait été construit, entre 1959 et 1964, à Tan Son Nhut. D'autres tombes de militaires se trouvaient dans le cimetière euro-péen de Vung Tau. Au Nord, les autorités locales avaient procédé à des re-groupements de corps à Ba Huyen. C'est surtout à propos de ce cimetière que des problèmes surgirent, amenant dès 1980 le projet de rapatriement global des corps. De nouvelles demandes vietnamiennes, la difficulté de maintenir la pérennité et la dignité des lieux considérés, en-traînèrent des négociations qui, commencées en 1984, aboutirent au protocole d'accord du 2 août 1986.

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Les opérations de rapatriement furent menées par le se-crétariat d'État aux anciens combattants et victimes de guerre, avec l'appui du ministère des Affaires étrangères et de celui de la Défense. Symboliquement, le 10 octobre 1986, M. Jacques Chirac, Premier ministre, accueillit à l'aéroport de Roissy, les pre-miers cercueils en provenance du Viêt-Nam, auquel M. François Mitterrand, Président de la République, rendit ensuite hommage au cours d'une cérémonie dans la cour d'honneur de l'Hôtel national des Invalides. Du 1er octobre 1986, date d'exhumation des 120 premiers corps, au 21 novembre 1986, se déroula la phase concernant Tan Son Nhut et Vung Tau. Les opérations pour Ba Huyen s'effectuèrent entre le 24 mai et le 27 octobre 1987. 27 239 corps furent ainsi rapatriés, dont ceux de 3 630 civils qui avaient été inhumés avec des militaires à Ba Huyen par les autorités vietnamiennes. Il reste au Viêt-Nam des tombes éparses, situées surtout dans les régions boisées du Nord, dont l'existence est connue par des témoignages, mais dont l'emplacement a été effacé par les effets du climat, de la guerre du Viêt-Nam (1964-1975) et du temps écoulé. Des recherches demeurent aléatoires. La perspective d'un rapatriement total des corps de militaires s'avère peu réaliste. Le mémorial Le site La signature du protocole franco-vietnamien de 1986 né-cessitait la recherche d'un site pour la construction, en France, d'une nécropole. La proposition de la Ville de Fréjus, qui offrait un terrain, emporta la décision d'un choix qui s'appuyait, en outre, sur le symbolisme des lieux, Fréjus étant ancré dans l'his-toire coloniale : un camp destiné aux militaires en partance pour l'Indochine y avait existé. Une pagode, un monument, rappellent encore ces liens que renforce la présence du mu-sée des troupes de marine. L'appellation Les corps destinés à reposer dans la nécropole de Fréjus étaient ceux de militaires "Morts pour la France". Les res-tes mortels de 3 165 autres militaires, décédés en temps de paix, avaient été, quant à eux, réinhumés dans un mémorial sur le terrain militaire de La Lègue. Les "Morts pour la France" étaient décédés soit entre 1940 et 1945, soit, majoritairement, entre 1946 et 1954. En outre, le projet d'édifier un cimetière vit rapidement s'adjoin-dre celui de créer une salle historique. A cela s'ajoutait la présence d'un monument préexistant, érigé par une associa-tion en 1983. La dénomination de "Mémorial des guerres en Indochine" fut donc adoptée pour traduire cette conjonction. Le projet Les dimensions du terrain, l'intérêt de concevoir autrement ce nouveau lieu de mémoire motivèrent un concours d'ar-chitectes, sur la base d'un programme établi par l'archi-tecte-conseil du secrétariat d'État. 75 propositions furent présentées, 6 avant-projets retenus,

et, le 10 février 1987, le jury choisissait celui de M. Bernard Desmoulin, architecte DPLG. Le mémorial est implanté sur un terrain de 23 403 m2, s'inscrivant dans une circulation périphérique de 110 m de diamètre. Le cercle reprend le thème du périple et symbolise l'enceinte militaire héritière du cercle spirituel des tribus. Les rangs d'alvéoles ont reçu les ossements de 17 188 militaires identifiés. S'y ajoutent 62 corps de militaires pro-venant de la nécropole de Luynes où ils avaient été enter-rés antérieurement à 1975. Une allée montante mène au point le plus haut de la né-cropole d'où le regard peut se diriger vers la mer, route de l'Indochine. Dans la crypte, les restes mortels de 3 152 victimes in-connues reposent en ossuaire. A titre exceptionnel - les cimetières nationaux étant léga-lement réservés aux seuls militaires "Morts pour la France" en temps de guerre - 3 515 civils, dont 25 non identifiés, ont été inhumés sur le site, dans un columbarium édifié sous la partie nord-ouest de la circulation périphérique. L'entrée de la nécropole s'articule au point du cercle tan-gent à la RN 7, entre la salle historique et le monument. La salle historique Précédant la nécropole, cette salle de 100 m2 veut en éclairer le sens. Pour respecter les motivations des ac-teurs du conflit et sensibiliser les autres catégories de visi-teurs, une exposition permanente présente, de façon didac-tique, l'histoire de l'Indochine française et de la guerre : elle se déroule selon un parcours chronologique qui s'étend de l'époque de la colonisation (1858) à la fin de la guerre d'Indochine (1954). Un film documentaire sur l'en-semble de ces périodes est diffusé sur des bornes interacti-ves. Dans la crypte, des murs reçoivent les plaques offertes par des associations nationales qui souhaitent commémo-rer plus particulièrement toutes les catégories de combat-tants d'Indochine ou certaines d'entre elles. Le mémorial a été inauguré le 16 février 1993 par M. François Mitterrand, Président de la République. Ultérieurement, d'autres opérations sont venues compléter cet ensemble. Le lieu cultuel Afin que la dimension spirituelle qui se retrouve dans les cimetières nationaux, ne soit pas oubliée, un espace cultuel a été aménagé. Il ne s'agit pas d'un bâtiment où se dérouleraient des cé-rémonies religieuses, mais d'un lieu de prière personnelle, où le visiteur, sur son parcours, trouve un abri dans lequel l'association de la pierre, du métal et du végétal, crée un environnement propice au repos et au recueillement. Quatre secteurs y sont délimités, correspondant aux grandes religions que pratiquaient les soldats en Indo-chine. Chacune d'entre elles est matérialisée par une stèle en métal, dans laquelle est incluse une pierre portant un sym-bole gravé, et sur laquelle est inscrit l'extrait d'un texte sacré de la religion concernée.

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Visuellement, l'architecte a conçu ces quatre secteurs comme autant d'éléments à fois ouverts - ouverture inté-rieure, sur les autres religions, et extérieure, sur le mémo-rial qui traduit le souvenir des défunts - et suffisamment clos pour que l'impression d'un certain isolement favorise chez le visiteur un temps de méditation. Le Mur du Souvenir Au centre de la nécropole, un mur porte les noms des mili-taires "Morts pour la France" en Indochine, dont les corps ne reposent pas à Fréjus (corps disparus au Viêt-Nam ou rendus aux familles en métropole). Près de 35 000 noms, classés par année de décès puis dans l'ordre alphabétique, sont inscrits sur 438 plaques dis-posées de part et d'autre d'une carte d'Indochine en bronze, ultime rappel de ces terres lointaines. Le Mur du Souvenir a été inauguré le 19 décembre 1996. Le Jardin du Souvenir A la demande du Comité national d'entente des anciens d'Indochine, a été décidée en 2009 la création d'un "Jardin du Souvenir" où les familles peuvent venir répan-dre les cendres de leurs défunts, anciens combattants d'Indo-chine, qui en ont formulé le vœu.

La nécropole de Fréjus est incluse dans une parcelle de terrain plus vaste, plantée d'une pelouse qui, en dehors de l'enceinte circulaire de la nécropole, appartient néan-moins au terrain d'assiette de celle-ci. C'est cet emplace-ment qui a été retenu. Afin de matérialiser cet espace cinéraire, une stèle a été érigée au centre de cet emplacement et porte l'inscription suivante : Ici ont été dispersées les cendres d'anciens combattants d'Indochine qui ont souhaité reposer près de leurs cama-rades Morts pour la France au cours des guerres en Indo-chine.

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Le mémorial, propriété de l'État, relève du ministère de la Défense. Il est géré par l'office national des anciens combat-tants et victimes de guerre.

Le monument de Dien Bien Phu. A l'initiative d'un ancien sergent-chef de la Légion étrangère, Rolf Rodel. qui mène son action jusqu'à son décès en janvier 1999, et avec le soutien d'associations d'anciens combattants, un monument a été érigé sur le site de Dien Bien Phu, devenu terrain de cultures, où près de 3 000 soldats ont été tués. Il se présente sous la forme d'un obélisque blanc entouré d'un muret. Une convention d'entretien a été signée, en juin 1998, entre l'ambassade de France à Hanoï et la Province de Lai Chau.

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Programme des cérémonies

21e régiment d'infanterie de marine (quartier Lecoq) Cérémonie publique

12h10 - Brève présentation de la cérémonie aux invités 12h15 - Arrivée du ministre de la Défense et des hautes autorités civiles et militaires - Présentation des troupes - Salut au drapeau du 3e RPIMa par les autorités civiles et militaires - Revue des troupes par le ministre de la Défense 12h30 - Arrivée des deux portes-coussins (Képi et décorations du général Bigeard) - Lecture de l'ordre du jour par le ministre de la Défense - Discours du Président Valéry Giscard d'Estaing 12h55 - Sonnerie Aux Morts, minute de silence puis départ des porte-coussins 13h15 - Les hautes autorités et la famille quittent la place d'armes

Mémorial des guerres en Indochine 13h30 - Dépôt de gerbe au Monument du ministre de la Défense 14h00 - Cérémonie familiale d'accueil des cendres et scellement de la plaque dédicacée au jardin du souvenir 15h00 à 18h00 - Ouverture du mémorial aux associations et au public désirant se recueillir devant la stèle du général Bigeard