RDC • Catastrophe naturelle à Kibiriga Situation Report...
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RDC • Catastrophe naturelle à Kibiriga Situation Report #3 Date/Time 19 à 18h Ce rapport a été publié par OCHA Nord Kivu. Il couvre la période allant du 18 au 19 mai 2010. Le prochain rapport sera publié le 21 mai 2010. I. FAITS MARQUANTS/ PRIORITES • La coulée de boue fait 19 morts, 27 portés disparus et 232 maisons détruites à Kibiriga • Le phénomène pourrait être observé tous les 12 ans dans la zone • La Division provinciale des affaires humanitaires estime à 30.000 USD les besoins II. Situation La coulée de boue qui a fait le 16 mai dernier, 19 morts, 27 portés disparus, 232 maisons dévastées, et 7 hectares de culture détruits, n’est pas un phénomène nouveau dans la région. Selon la Protection civile congolaise, le même phénomène avait été observé en 1971 et 1952 sans faire de dégâts. Et pour les populations locales, ce type de catastrophe est survenu au moins cinq fois depuis 1951, une fréquence corroborée par les experts du Projet d’Analyse et Prévention des Risques Volcaniques (APRV) de l’UNOPS, qui ont observé dans le lit de deux ruisseaux nés de la coulée, d’anciennes couches de coulées de boue identiques à celle du 16 mai 2010. Pour l’APRV, la vitesse de la coulée devait être supérieure à 50 km/h, et l’heure à laquelle elle est survenue (01heure du matin), ne permettaient pas aux victimes d’échapper. La coulée s’est subdivisée en trois directions, avec une épaisseur allant de 0.3 à 4m pour une largeur de 50 a 150m. L’ampleur de dégâts est liée entre autres à la forte pente surplombant la localité, à la quantité et types de matériaux (forte épaisseur de limons, débris et blocs rocheux, force hydrodynamique de l’eau, etc.) mise en jeu, ainsi qu’au type d’habitations (des huttes en pisée et des maisons en toitures de tôles avec des briques adobes). Comme causes de la coulée, l’APRV considère l’existence d’un lac sur le flanc du Mont Karisimbi qui, selon les gardes du Parc Virunga, déborderait après de fortes pluies, d’où la fréquence du phénomène. Si cela s’avérait, alors ce lac devrait avoir une capacité non négligeable, et des études sont nécessaires pour en quantifier l’alea (étendue du lac, profondeur, etc.). Par ailleurs, ce type de catastrophes naturelles est aussi lié à l’activité volcanique passée. En effet, la présence de cendres et de morceaux de lave accélère une coulée de boue après de grandes pluies, mais surtout, la rend plus énergétique ou violente. III. Besoins et Réponse Humanitaires Depuis le début de la catastrophe, la Protection Civile, la Croix Rouge de la RDC (CRRDC), le Comité International de la Croix Rouge (CICR), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et Caritas Goma, ont apporté leur aide aux sinistrés. La Division provinciale des affaires humanitaires du Nord Kivu, compte soumettre au Gouvernement un état des besoins s’élevant à 29.580.000 Francs Congolais (environ 30.000 dollars américains), pour assister les sinistrés en vivres et des non vivres. Articles non vivres et abris Les ménages victimes de la catastrophe ont perdu l’ensemble de leurs biens non alimentaires (NFI) de première nécessité. Ainsi, Caritas Goma a distribué le 18 mai des kits NFI à 250 ménages (environ 1250 personnes). Chaque ménage a reçu 1 seau, 3 blocs de savon, 3 couvertures, 1 ensemble de friperies d’au moins 5 pièces. Aussi, le gouvernement provincial a fourni entre autres 22 cercueils, 22 paires de draps, 150 litres. L’ONG Solidarités International a identifié le 19 mai les sinistrés qui seront assistés en non vivres. Eau, Hygiene, Assainissement La catastrophe ne semble pas avoir une incidence directe sur l’accès à l’eau. En effet, dans cette zone, les ménages consomment principalement l’eau de pluie. En termes d’assainissement, les latrines existantes ont été ensevelies et les ménages victimes utilisent désormais les latrines des familles hotes. Pour l’heure, les risques sanitaires liés à la coulée de boue, restent inconnus.
Transcript of RDC • Catastrophe naturelle à Kibiriga Situation Report...
RDC • Catastrophe naturelle à Kibiriga Situation Report #3 Date/Time 19 à 18h Ce rapport a été publié par OCHA Nord Kivu. Il couvre la période allant du 18 au 19 mai 2010. Le prochain rapport sera publié le 21 mai 2010.
I. FAITS MARQUANTS/ PRIORITES • La coulée de boue fait 19 morts, 27 portés disparus et 232 maisons détruites à Kibiriga • Le phénomène pourrait être observé tous les 12 ans dans la zone • La Division provinciale des affaires humanitaires estime à 30.000 USD les besoins
II. Situation
La coulée de boue qui a fait le 16 mai dernier, 19 morts, 27 portés disparus, 232 maisons dévastées, et 7 hectares de culture détruits, n’est pas un phénomène nouveau dans la région. Selon la Protection civile congolaise, le même phénomène avait été observé en 1971 et 1952 sans faire de dégâts. Et pour les populations locales, ce type de catastrophe est survenu au moins cinq fois depuis 1951, une fréquence corroborée par les experts du Projet d’Analyse et Prévention des Risques Volcaniques (APRV) de l’UNOPS, qui ont observé dans le lit de deux ruisseaux nés de la coulée, d’anciennes couches de coulées de boue identiques à celle du 16 mai 2010. Pour l’APRV, la vitesse de la coulée devait être supérieure à 50 km/h, et l’heure à laquelle elle est survenue (01heure du matin), ne permettaient pas aux victimes d’échapper. La coulée s’est subdivisée en trois directions, avec une épaisseur allant de 0.3 à 4m pour une largeur de 50 a 150m. L’ampleur de dégâts est liée entre autres à la forte pente surplombant la localité, à la quantité et types de matériaux (forte épaisseur de limons, débris et blocs rocheux, force hydrodynamique de l’eau, etc.) mise en jeu, ainsi qu’au type d’habitations (des huttes en pisée et des maisons en toitures de tôles avec des briques adobes). Comme causes de la coulée, l’APRV considère l’existence d’un lac sur le flanc du Mont Karisimbi qui, selon les gardes du Parc Virunga, déborderait après de fortes pluies, d’où la fréquence du phénomène. Si cela s’avérait, alors ce lac devrait avoir une capacité non négligeable, et des études sont nécessaires pour en quantifier l’alea (étendue du lac, profondeur, etc.). Par ailleurs, ce type de catastrophes naturelles est aussi lié à l’activité volcanique passée. En effet, la présence de cendres et de morceaux de lave accélère une coulée de boue après de grandes pluies, mais surtout, la rend plus énergétique ou violente.
III. Besoins et Réponse Humanitaires
Depuis le début de la catastrophe, la Protection Civile, la Croix Rouge de la RDC (CRRDC), le Comité International de la Croix Rouge (CICR), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et Caritas Goma, ont apporté leur aide aux sinistrés. La Division provinciale des affaires humanitaires du Nord Kivu, compte soumettre au Gouvernement un état des besoins s’élevant à 29.580.000 Francs Congolais (environ 30.000 dollars américains), pour assister les sinistrés en vivres et des non vivres. Articles non vivres et abris Les ménages victimes de la catastrophe ont perdu l’ensemble de leurs biens non alimentaires (NFI) de première nécessité. Ainsi, Caritas Goma a distribué le 18 mai des kits NFI à 250 ménages (environ 1250 personnes). Chaque ménage a reçu 1 seau, 3 blocs de savon, 3 couvertures, 1 ensemble de friperies d’au moins 5 pièces. Aussi, le gouvernement provincial a fourni entre autres 22 cercueils, 22 paires de draps, 150 litres. L’ONG Solidarités International a identifié le 19 mai les sinistrés qui seront assistés en non vivres. Eau, Hygiene, Assainissement La catastrophe ne semble pas avoir une incidence directe sur l’accès à l’eau. En effet, dans cette zone, les ménages consomment principalement l’eau de pluie. En termes d’assainissement, les latrines existantes ont été ensevelies et les ménages victimes utilisent désormais les latrines des familles hotes. Pour l’heure, les risques sanitaires liés à la coulée de boue, restent inconnus.
The mission of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) is to mobilize and coordinate effective and principled humanitarian action in partnership with national and international actors.
Éducation Les enfants des ménages sinistrés ont perdu tous leurs biens scolaires. L’école de Kibiriga n’a pas été affectée, mais le bâtiment pourrait être envahi par la boue, si d’autres coulées survenaient. Logistiques L’accès à Kibiriga se fait à pied à partir de Kibumba centre, à environ 30km de Goma. Toute assistance sur place est emmenée par sentes agricoles avec la collaboration de la population locale. En cas de relocalisation temporaire, des mesures logistiques devront être prises pour le transport de la population et de leurs biens personnels. Protection Le UNHCR a relevé une situation sécuritaire relativement calme, avec une présence des militaires des Forces armées congolaise (FARDC) et de la police nationale congolaise (PNC). Cependant, la question de protection des civils est à considérer de manière spécifique car certains sinistrés passent la nuit à la belle étoile, sans aucune protection. Aussi, des risques de violences sexuelles persistent. Même si les ménages affectés ont trouvé refuge chez des familles d’accueil, une intervention en abris d’urgence serait très appréciable. Une intervention devrait être organisée pour aider les personnes souffrant de traumatismes psychologique à se remettre de la tragédie. Nutrition Le PAM soutient une unité nutritionnelle à Kibumba où le taux de malnutrition aigue global est de 3,6% (enquête de Caritas 2009). Mais un screening nutritionnel a été effectué le 17 mai, et quatre enfants sur 27 (soit 14,8%) sont en malnutrition modérée. En l’absence de facteurs aggravants, l’on peut penser que la situation nutritionnelle est encore stable par rapport à 2009. Réintégration et relèvement communautaire La catastrophe qui a affecté le village de Kibiriga confirme que la province du Nord-Kivu encourt des risques de catastrophes naturelles : éruptions volcaniques, exposition au gaz méthane, éboulements et glissements de terrains, etc. Comme de tels événements peuvent être cycliques, les villages situés près des volcans Mikeno et Karisimbi, risquent d’être de nouveau frappés par des évènements similaires. Pour l'Administrateur du Territoire (AT) de Nyiragongo, la priorité est de mettre les familles affectées à l’abri, mais aussi de penser à une délocalisation temporaire des habitants de Kibiriga. Des terrains libres ont été identifiés pour environ 6.500 personnes rassemblées dans 965 ménages. Santé A Kibiriga, la propagation des maladies d’origine hydriques, les infections respiratoires aigues et les traumatismes physiques et psychologiques sont déjà identifiés. Le centre de santé (CS) de Kasizi mitoyen de Kibiriga, manque de médicaments. Mais l’OMS a déjà fourni un kit de médicaments essentiels. Sécurité Alimentaire et Agriculture Le groupement de Kibumba est connu pour ses productions de légumes, de pommes de terre et de fruits. Toutes les cultures (7 ha) ont été perdues, et les stocks alimentaires ont été détruits. Cependant, le calendrier agricole compte 8 mois de pluies. Des semences de qualité et la fertilité des sols après que la boue ait séché, peuvent facilement relancer leurs activités agricoles. A priori, la situation alimentaire des ménages directement touchés (67 ménages) pourrait se dégrader. Mais, le troc joue un rôle important dans l’accès à la nourriture, et aucune nouvelle stratégie de survie n’est développée par les victimes à ce stade.
Le clusters Sécurité Alimentaire et NFI (RRMP), et RRC ont mené des évaluations, et une mission conjointe regroupant les autorités provinciales, les ONG et les Nations Unies s’est rendue sur les lieux pour évaluer la situation, afin de pouvoir apporter l’assistance appropriée.
IV. Coordination
V. Contact
Esteban Sacco, chef de bureau, OCHA Nord Kivu, [email protected], tél. +243 819 889 149 Ndiaga Seck, chargé de l’information publique, OCHA Nord Kivu, [email protected], tél. +243 995 901 525
Maurizio Giuliano, chargé de l’information publique et du plaidoyer, [email protected], tél. +243 819 889 195
The mission of the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) is to mobilize and coordinate effective and principled humanitarian action in partnership with national and international actors.
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Coulée de boue au village Kibiriga (Situation au 19 Mai 2010)
UNOCHA - RDCProvince du Nord Kivu
RWANDA
VolcanNyiragongo
Volcan Mikeno
VolcanKarisimbi
Goma
Kibati
KibumbaKibiriga!P
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!P
!P
!P
Rugari
Rumangabo
Les Nations Unies ne saura ient être tenues responsables de la qualitédes limites, des noms et des désignations utilisés sur cette carte.
Source de données:Image satell ite: Google Earth
Rapport OCHADate de production : 19 mai 2010
®!P Localité
Routes
Lac Kivu
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Frontière0 2 4 6
Kilometers
A la date du 19 Mai 2010, la coulée de boue qui a frappé le village de Kibiriga la nuit du 15 au 16 Mai, a fait de pertes de vies humaines et d’importants dégâts matériels :
19 mors et 27 personnes au moins portées disparues ; 67 ménages directement touchés et 232 maisons ravagées ou
complètement ensevelies ; 7 ha de culture dévastés : plusieurs champs de mais, pomme de
terres, carottes…etc. Population sous choc psychologique ; Fortes odeurs se dégageant de la boue, due à la décomposition de
matières organiques (restes de cultures, arbres morts, cadavres d’animaux, corps humains…etc.)
Réponse :
les autorités locales ont faits d’importants efforts pour venir en aide aux sinistrés Présence dès le premier jour du président de l’assemblée
provinciale, la protection civile et le chef coutumier pour s’enquérir de la situation et réconforter la population
Déploiement de l’équipe PDRT de la Croix Rouge nationale pour tirer les corps de la boue (supporté par MONUC & CICR)
Distribution de couvertures, friperies et seaux par Caritas Goma La communauté internationale est intervenue également dès les
premiers jours : CICR a fourni des bottes en plastique, désinfectant, du
carburant, des sacs pour les cadavres et autres OMS a fourni des kits de médicaments essentiels aux
responsables de la structure sanitaire de Kibiriga OCHA a organisé une mission inter-agence sur les lieux de
la catastrophe, a collecté et partagé des données…etc. Cluster Sécurité Alimentaire et le programme RRMP ont
conduit des missions d’évaluations à Kibiriga et ont partagé l’information pour préparer l’assistance.
Une maison ensevelie par la boue.
Femmes du vil lage essayant de récupérer les restes de leurs biens.
