Remerciements

Je tiens à remercier Mr. Jean-marc THIRION, directeur de l’association Obios au sein de

laquelle j’ai effectué mon stage, et maître de stage, pour son aide, ses conseils, notamment

dans la réalisation de ce rapport, mais aussi pour m’avoir fait découvrir le sonneur à ventre

jaune, espèce que je ne connaissais pas, et avant tout de m’avoir permis de réaliser ce stage.

Je tiens aussi à remercier la faculté de sciences fondamentales et appliquées de

Poitiers, pour nous offrir l’opportunité de réaliser ce stage en 3ème année de Licence.

Pour finir, je tiens à remercier mes parents pour l’aide qu’ils m’ont fournie sur le plan

matériel, pour financer l’essence pour me rendre sur le terrain, et pour le véhicule qu’ils

m’ont prêté.

1

Présentation de l’association Obios

L’organisme d’accueil, l’association Obios, est une association crée récemment pas Mr

Jean-marc THIRION, et dont le siège est basé en Charente-Maritime. Cette association est

née dans le but de remplir plusieurs objectifs dans le cadre de la conversation de la

biodiversité :

Préserver la biodiversité en veillant à une cohérence scientifique des actions

Rappeler aux décideurs leurs engagements pour la conservation de la biodiversité

Former et sensibiliser les acteurs à la gestion conservatoire de la biodiversité

Sensibiliser le grand public sur les enjeux de conservation de la biodiversité

Faire connaître les enjeux « biodiversités » lors de projets d'aménagement OBIOS

s'engage à réaliser ses actions en partenariat avec les différents acteurs

Pour plus d’informations, il est possible de consulter le site internet de l’association :

http://www.objectifs-biodiversites.com/rubrique,presentation,1181314.html

2

Résumé

Le sonneur à ventre jaune, Bombina variegata, est un petit amphibien classé dans les

espèces menacées au niveau de la région Poitou-Charentes. Comme de nombreuses espèces

dont le statut est ainsi répertorié, il fait l’objet d’une veille écologique, comme celle dirigée

par l’association Obios sur le secteur d’Aignes-et-Puypéroux, qui permet d’évaluer la

population, sur un plan dynamique comme physiologique, mais aussi de attirer l’attention

des agriculteurs dont les terrains servent d’habitat au sonneur à ventre jaune sur l’état de

cet animal. Dans ce rapport, le sujet abordé sera la croissance en longueur des individus,

mâles et femelles, appartenant à la population ciblée, grâce aux mesures effectuées depuis

2005. Les données obtenues seront ensuite comparées avec les éléments bibliographiques

existant sur la croissance du sonneur à ventre jaune.

3

Abstract

The Yellow-bellied toad, Bombina variegata, is a small amphibian classified as threatened

species on the Poitou-Charentes region. As many species with this statue, he is the object of

an ecological monitoring, like that directed by the association Obios on Aignes-et-Puypéroux,

which allows evaluations of this population, on a dynamic level as on a physiological level.

Moreover, it permits to draw farmers’ attention to the yellow-bellied toad, because their

grounds are sometimes the habitats of this animal. In this report, the tackled subject is the

growth in length of this individuals, males and females, members of the targeted population,

thanks to measures taken since 2005. The data which will be obtained will de then compared

with the bibliographical elements existing about the growth of the yellow-bellied toad.

4

Table des matières

Introduction.........................................................................................................................6

Matériel et méthodes..........................................................................................................7

I. Matériel biologique................................................................................................7

1. Le sonneur à ventre jaune, bombina variegata.................................................7

2. Environnement d’étude......................................................................................9

II. Matériel et méthode de capture – marquage – recapture..................................10

Résultats............................................................................................................................ 12

I. Mise en forme des données.................................................................................12

II. Modélisation des résultats obtenus....................................................................13

1. Présentation du logiciel....................................................................................13

2. Courbes de croissance obtenues......................................................................15

Discussion.......................................................................................................................... 18

I. Taille maximale atteinte en fonction du sexe......................................................18

II. Taux de croissance en fonction du genre.............................................................19

III. Croissance générale (mâles et femelles confondus)...........................................19

IV. Critique.................................................................................................................20

Conclusion..........................................................................................................................21

Bibliographie......................................................................................................................22

Annexes............................................................................................................................. 24

5

Introduction

La biométrie est un domaine d’étude quantitative des individus qui rassemble la

reconnaissance, d’authentification et d’identification des individus. Il est nécessaire de

travailler avec les techniques biométriques lors du suivi d’une population, pour surveiller

leur évolution, tant dans leur croissance que dans l’influence de leur environnement, leur

espérance de vie, ...

Les techniques qui ont été développées depuis l’apparition de cette méthode,

notamment les méthodes de CMR (Capture-Marquage-Recapture) ont permis de mettre en

place une veille écologique auprès des populations désignées comme vulnérables,

menacées, ou dont le statut de conservation demande une surveillance approfondie. Ainsi,

des mesures de gestion des habitats peuvent être mises en place, ce qui contribue à

renforcer la protection des espèces ciblées.

Les amphibiens en particulier, animaux de petite taille, bénéficient de ces suivis, comme

le sonneur à ventre jaune, Bombina variegata, dont la croissance est l’objet de l’étude

présentée par la suite. De nombreuses études ont été réalisées sur cet amphibien anoure,

mais peu d’entre elles sont ciblées sur la croissance des individus. On retrouve cependant

des études sur le sonneur à ventre jaune qui font état de l’habitat de l’espèce (BARANDUN,

1992, MORAND, 1997), de son cycle biologique (SEDIEL, 1988, BARANDUN, 1995,

GOLLMANN & GOLLMANN, 2002), des déplacements des populations (HERRMANN, 1996,

BLAB et al., 1991), entre autres.

6

Matériel et méthodes

I. Matériel biologique

1. Le sonneur à ventre jaune, bombina variegata

Classification et environnement

Le sonneur à ventre jaune, Bombina

variegata, est un Amphibien de l’ordre des

Anoures, de la famille des Bombinatoridés,

du genre Bombina (LINNE, 1758).

Réparti dans toute l’Europe (cf carte

annexe I), le sonneur à ventre jaune

fréquente les endroits humides, à mares ou

flaques peu profondes, de surface réduite,

lieux de frai privilégiés pour cet amphibien,

les bancs de graviers à végétation pionnière et les forêts riveraines, et tout habitat à

physionomie similaire (SEIDEL 1988, WAGNER 1996, JAHN et al., 1996).

En période d’hibernation, le sonneur à ventre jaune trouve refuge dans les anfractuosités

du sol (jusqu'à 70 cm de profondeur), s’enfoui dans la vase, sous des pierres, des racines. 

Cycle biologique et comportement

Le sonneur hiberne d’octobre à avril dans un habitat terrestre, puis migre

en avril vers son lieu de reproduction, qui se déroule généralement d’avril à

juin. De juin à août les sonneurs à ventre jaune vont ensuite s’activer à la

recherche de nourriture, puis migrer en août vers des habitats terrestres,

pour continuer d’accumuler des réserves jusqu’en octobre pour se préparer

à hiberner (GOLLMANN & GOLLMANN, 2002).

Il se nourrit de vers, de mollusques, de petits crustacés, d’insectes, de

larves et parfois d’arachnides.

7

Figure 2 - Oeufs de Bombina variegata

Figure 1 - Sonneur à ventre jaune, Bombina variegata

La phase de reproduction se situe donc d’avril à juin, dans les mares

peu profondes et ensoleillées. Les œufs, au nombre d'une à quelques

centaines par ponte, sont déposés en petits amas sur des brindilles

immergées ou sur des plantes aquatiques. Les têtards éclosent 5 jours

après la ponte. Ils ont une croissance rapide et la métamorphose

intervient 34 à 131 jours après l'éclosion selon les conditions climatiques

et du milieu (BARANDUN, 1995). Les jeunes Sonneurs restent au voisinage

de leur mare de naissance et à ce stade la mortalité est importante.

Caractéristiques générales et dimorphisme sexuel

Le sonneur à ventre jaune est un petit crapaud pouvant atteindre 4 à 5 cm de longueur.

Sa face dorsale ressemble à tout autre crapaud, de couleur brun-terreux, parsemée de

verrues cutanées, tandis que sa face ventrale est caractéristique, d’où son nom de sonneur à

ventre jaune, puisqu’elle comporte une surface jaune parsemée de tâches noires, ces

dernières étant caractéristiques de chaque individu (SEIDEL, 1988, ABBÜHL & DURRER, 1993,

JAHN et al., 1996, DELARZE et al., 2001), et permettant ainsi d’obtenir un fichier de suivi plus

précis. Ces couleurs typiques du sonneur à ventre jaune font partie des mécanismes de

défense de l’espèce. En effet, lorsqu’un individu se sent menacé, il présente sa face ventrale

à l’éventuel prédateur, pour le dissuader.

Les mâles se différencient des femelles par l’apparition, à maturité sexuelle, de callosités

de couleur brune-noire au niveau des tubercules métacarpiens des membres antérieurs.

8

Figure 4 - Dimorphisme sexuel chez Bombina variegata

Figure 3 - Têtard de Bombina variegata

La pupille est arrondie, en forme de cœur ; le corps est très aplati, se terminant en un

museau très arrondi.

Comme son nom l’indique, le sonneur à ventre jaune émet un chant caractéristique lors

des périodes de reproduction, par contraction de la cavité buccale.

L’amplexus de Bombina variegata est lombaire, le mâle s’accrochant à ce niveau au

dessus de la femelle.

2. Environnement d’étude

La population de sonneurs à ventre jaune ici étudié se situe sur un site au niveau

D’Aignes-et-Puypéroux, à 30 min d’Angoulême, en Charente (16). Le terrain d’étude est

composé de plusieurs ornières, se situant dans des champs. L’année 2011 étant une année

assez sèche, le nombre d’ornières exploitables s’est vu limité.

On peut cependant noter que ces ornières se situent à proximité d’un ruisseau, ce qui

constitue donc en un refuge aquatique sur pour ces amphibiens.

9Figure 5 - Plan indiquant la localisation des différentes ornières où se situent les sonneurs à ventre jaune.

Figure 6 - Photo de l'ornière 3. Au niveau des arbres se situe le ruisseau.

II. Matériel et méthode de capture – marquage – recapture

Le suivi de population de sonneur à ventre jaune d’Aignes-et-Puypéroux est une étude qui

a été commencée en 2005. Ce suivi consiste en le relevé de différentes mesures, grâce à un

fichier de photo-reconnaissance des individus, grâce à leurs motifs ventraux particuliers et

uniques. Ainsi, cela permet d’obtenir des données d’année en année, et de suivre l’évolution

de la population et des individus, tant au niveau de leurs déplacements que de leur

croissance, pour exemple.

Ainsi, est utilisée la méthode de « CMR » (capture – marquage – recapture),

régulièrement utilisée pour le suivit de populations données, pour notamment estimer la

survie, la taille d’une population ; mais aussi la croissance, cas ici étudié.

La méthode CMR consiste ici à relever, tous les trois jours, les individus présents au

niveau des différentes ornières, à les mesurer (au dixième de millimètre près), à les peser, et

à vérifier leur état externe ; ce processus se déroulant sur la période de mi-avril à mi-juin.

Ces données, relevées dans un fichier, pourront être utiles pour retracer la croissance des

sonneurs grâce à un logiciel de modélisation.

Pour réaliser ces mesures, le matériel mis a disposition se compose d’un système qui

permet d’immobiliser l’animal sur le dos afin de visionner et reconnaître le motif ventral

10

dans la base de données, qui se compose d’une mousse, préalablement humidifiée, et d’une

plaque transparente de plastique, d’un réglet précis au 10ème de millimètre près et d’un

instrument muni d’un crochet et d’un ressort, précis à 0,2 g près, au bout du quel une petite

poche est accrochée afin de peser l’animal.

Enfin, et avant toute chose, des seaux sont utilisés pour capturer les individus et les faire

patienter pendant l’identification de leurs congénères.

11

Figure 7 - Seaux utilisés pour capturer les sonneurs à ventre jaune. La capture s'effectue à la main.

Figure 8 - Dispositif permettant d'immobiliser l'individu pendant l'identification.

Figure 9 - Instruments utilisés pour mesurer et peser les individus capturés.

Résultats

Des mesures ont été relevées grâce à la méthode de CMR, et ce depuis 2005. Ainsi,

certains individus ont pu être suivis depuis leur première année, et leur courbe de croissance

établie.

I. Mise en forme des données

Les données ont été intégrées dans le logiciel excel sous forme d’un tableau, selon l’âge

et le sexe des individus concernés. Ainsi, une moyenne de la taille en fonction de l’âge et du

sexe a pu être obtenue. Les données enregistrées sont étalées sur une période s’étalant

d’avril 2005 à avril 2011.

Tableau I - Résultats obtenus (moyennes et écarts types) des tailles et du poids des individus de sexe féminin en fonction de leur âge.

Âge (années)

1 2 3 4 5 6 7Lmc(10-1

mm)

Poids (g)

Lmc(10-1

mm)

Poids (g)

Lmc(10-1

mm)

Poids (g)

Lmc(10-1

mm)

Poids (g)

Lmc(10-1

mm)

Poids (g)

Lmc(10-1

mm)

Poids (g)

Lmc(10-1

mm)

Poids (g)

Moyenne

260,12

1,45356,20

3,94416,

55,67

443,43

6,74453,21

7,5455,44

7,1449,

87,05

Ecarttype

28,79

0,6732,0

61,16

18,13

0,9821,8

90,96 17,6 0,97 28,3 1,3 22,1 0,4

Nombre

d’individus

22 61 28 14 8 5 4

Tableau II - Résultats obtenus (moyennes et écarts types) des tailles et du poids des individus de sexe masculin en fonction de leur âge.

Âge (années)

1 2 3 4 5 6 7 8Lmc

(10-

1

mm)

Poids (g)

Lmc(10-

1

mm)

Poids (g)

Lmc(10-

1

mm)

Poids (g)

Lmc(10-1

mm)

Poids (g)

Lmc(10-

1

mm)

Poids (g)

Lmc(10-

1

mm)

Poids (g)

Lmc(10-

1

mm)

Poids (g)

Lmc(10-

1

mm)

Poids (g)

Moyenne

256,47

1,48

3634,44

410,07

5,31 425,5

5,92

438,35 6,3

443,4

6,04

446,3 6,6

4657

Ecarttype

25,84

0,54

28,8

1,03

16,3

0,73 16,1

0,65 13,2 0,6

17,25 0,9

20,1 0,8 1,4 0,3

Nom 17 67 42 24 14 8 6 3

12

bre d’individus

II. Modélisation des résultats obtenus

La modélisation des résultats obtenus s’effectue grâce au logiciel growth II, qui permet

d’obtenir des courbes différentes selon le modèle désigné. A chaque modèle des paramètres

sont évalués et indiqués, ce qui permet d’obtenir en analysant ces données la courbe la plus

précise possible. L’intérêt ici ne sera porté que sur la croissance en longueur des individus

étudiés, le poids étant une donnée moins précise sur des animaux de cette taille.

1. Présentation du logiciel

Le logiciel growth est un logiciel qui permet de modéliser, à partir d’acquisition de

données, des courbes

Le modèle non linéaire de von Bertalanffy

C'est une représentation mathématique de la croissance, basée sur des considérations

biologiques, qui décrit l'évolution du taux d'accroissement d'un animal diminuant avec l'âge.

(VON BERTALANFFY, 1938)

L’équation associée à ce modèle est la suivante :

Les différents éléments pris en compte dans cette équation sont :

Lt, qui représente la taille de l’animal au temps t

L∞, la valeur de lt quand le taux d’accroissement est nul, c'est-à-dire lorsque la

taille maximale est atteinte

K, la constante caractéristique de la croissance, elle indique avec quelle vitesse lt se

rapproche de L∞

t, le temps à l’instant déterminé, et t0 le temps hypothétique auquel l’animal

aurait eu la taille 0

13

Le modèle exponentiel

Plus connu, ce modèle est fréquemment utilisé pour caractériser une population entière,

en prenant en compte le nombre d’individus présents dans cette même population à

l’instant t. Il se réfère donc à une population dont le taux de croissance K est constant, et

donc à une proportionnalité entre les deux facteurs soulignés (nombre d’individus/temps, ou

comme ici, taille/âge).

L’équation caractérisant ce modèle se traduit par la

formule :

Les éléments qui la composent sont identiques à ceux du modèle précédent, avec l’ajout

du paramètre β, qui représente l’asymptote qui dimite la limite supérieure de la courbe

obtenue.

Le modèle de Gompertz

Il permet de modéliser les situations où une population croît d'abord de

façon exponentielle puis finit par se stabiliser en s’approchant d’une certaine valeur plafond

(GOMPERTZ, 1825). C’est une courbe de croissance sigmoïde

dite « en S » où le point d’inflexion se situe plus en

avant que sur une courbe logistique.

La courbe obtenue a pour équation :

Le nouveau paramètre I représente l’âge pour lequel on observe le point d’inflection de la

courbe.

Le modèle logistique (ou de VERHULST)

Le modèle de Verhulst, ou modèle de croissance logistique, considère que le taux de

croissance, proportionnel ou non, atteindra une valeur maximale pour une certaine taille,

14

puis décroîtra pour s'annuler quand la population atteint une taille limite qui sera donc L∞.

Ce modèle prévoit donc une limite précise de croissance.

Ceci correspond à l'équation :

Le modèle de Weibull

Le modèle de Weibull est plus utilisé pour traduire des probabilités. Il se définit par

l’équation suivante :

Où δ représente le paramètre qui contrôle la coordonnée en abscisse du point d’inflexion.

Si celui-ci vaut 1, la courbe est alors une simple courbe exponentielle.

2. Courbes de croissance obtenues

Après avoir insérée les données des tableaux I puis II (le nombre d’individus n’a pas été

pris en compte, les courbes ne sont donc pas pondérées) dans le logiciel growth, chaque cas

a été modélisé grâce aux équations citées précédemment.

Ces courbes ont ensuite été comparées, et, grâce à l’indice AIC (Akaike Information

Criterion), qui exprime les variations existantes entre le tracé obtenu et les données de

départ, c’est-à-dire les moyennes et écart-type calculés sous excel, la courbe la plus fidèle

aux données enregistrées a été sélectionnée. Le modèle le plus fidèle sera alors celui dont

l’indice AIC est le plus faible.

Courbe modélisant la croissance en longueur des femelles

Dans le tableau ci-dessous sont récapitulés les indices AIC obtenus avec les 5 modèles

présentés.

15

Tableau III - Tableau indiquant les indices AIC obtenus en fonction du type de courbe modélisé pour la croissance des femelles sonneurs à ventre jaunes de la population d'Aignes-et-Puypéroux

Modèle

Non

linéaire de von

BertalanffyExponentiel De Gompertz Logistique De Weibull

Indice AIC -2,79629 -2,79629 -5,89232 -9,61286 19,8239

Il apparait donc que l’indice d’AIC le plus faible se retrouve pour les deux premiers

modèles, à savoir le modèle non linéaire de von Bertalanffy et le modèle exponentiel. Le

reste des paramètres mesurables une fois la courbe établie (c'est-à-dire l’asymptote

supérieur, le taux de croissance, le temps t0 …) est identique, c’est pourquoi une seule des

deux courbes sera présentée.

16

Figure 10 – courbe représentative de la croissante en longueur des individus femelles de la population de Bombina variegata d’Aignes-et-Puyperoux en fonction de l’âge.

Cette courbe, représentative de la croissance des femelles en fonction de l’âge de celles-

ci, apporte donc différentes informations sur la croissance des sonneurs à ventre jaune

femelles de la population d’Aignes-et-Puypéroux : (Les valeurs suivantes sont rapportées par

le logiciel)

Le taux de croissance K, qui est de 0,770543

La valeur de l’asymptote supérieure : 459,13

La somme des résidus au carré, qui désigne qui donne les variations entre la

courbe obtenue et les valeurs hypothétiques du modèle : 16,9327

Le critère de Schwarz, qui permet tout comme l’indice d’AIC, de déterminer le

modèle le plus réaliste : -2,95856

Courbe modélisant la croissance en longueur des mâles

Pour les mâles, 4 courbes ont aussi été réalisées. Les indices AIC obtenues sont indiqués

dans le tableau ci-dessous :

17

Tableau IV - Tableau indiquant les indices AIC obtenus en fonction du type de courbe modélisé pour la croissance des femelles sonneurs à ventre jaunes de la population d'Aignes-et-Puypéroux

Modèle

Non

linéaire de von

Bertalanffy

Exponentiel De Gompertz Logistique De Weibull

Indice AIC 11,8698 29,2324 14,0624 15,3464 23,9567

Ainsi, l’indice AIC est le plus faible pour le modèle non linéaire de von Bertalanffy. La

courbe obtenue nous donne les valeurs suivantes :

Le taux de croissance, K : 0,538868

La valeur de l’asymptote supérieure : 469,529

La somme des résidus au carré : 2,08284

Le critère de Schwarz : 12,1082

Discussion

18

Figure 11 – courbe représentative de la croissante en longueur des individus mâles de la population de Bombina variegata d’Aignes-et-Puyperoux en fonction de l’âge.

I. Taille maximale atteinte en fonction du sexe

Les mâles ont tendance à atteindre une taille plus importante que les femelles, puisque

les résultats ici montrent une taille maximale atteinte pour les femelles de l’ordre de

459.10-1 mm, contre une taille maximale atteinte pour les mâles de 469.10-1 mm (asymptote

supérieure). Ce qui nous donne une différence d’1 mm, non négligeable pour des espèces

dont l’arrêt de croissance ce situe autour des 4-5 cm. Mais l’on peut noter que les femelles

qui ont été sélectionnées pour l’étude ont au maximum atteint un âge de 7 ans tandis que

les mâles sont arrivés jusqu’à 8 ans (pour 2 d’entre eux). Les données ne nous permettent

donc pas d’obtenir des résultats relativement précis, puisque les courbes n’ont pas été

pondérées en fonction du nombre d’individus.

Cependant, une autre étude réalisée entre 1994 et 2000 sur la croissance des crapauds

sonneurs à ventre jaune, en Lombardie, sur 85 individus (DI CERBO, 2001). Cet étude

s’appuie sur une classification déjà établie précédemment (PLYTYCZ & BIGAJ, 1993), qui

répartit les sonneurs en 9 classes suivant leur taille.

Dans cette étude, les

résultats étaient inversés : les mâles n’atteignaient que la classe 8, tandis que les femelles

atteignaient la classe 9. Les femelles ont donc été determinées comme plus grandes que les

mâles.

Une autre étude, menée en Ardèche par Massemin (2001) a montré, de même, que les

femelles avaient une taille et une masse corporelle plus importante que les mâles.

19

Tableau V - Classification établie par PLYTYCZ et BIJAG (1993)

Figure 12 - Graphique montrant la répartition des individus, mâles ou femelle, en fonction de la classe, à partir de la classe 5, classe qui comprend le passage à l'âge adulte. (DI CERBO, 2000)

II. Taux de croissance en fonction du genre

Le taux de croissance des femelles Bombina variegata étudiées K est égal à 0,770543

contre un taux de croissance K de 0,538868 pour les mâles de la même population. Les

femelles ont donc une vitesse de croissance 1,4 fois plus importante que les mâles. Cette

différence s’observait déjà au niveau des tableaux présentant les moyennes de taille

obtenues en fonction de l’âge et du sexe des individus, puisque la femelle a tendance à

atteindre sa taille maximale lors de sa quatrième année, tandis que le mâle l’atteint un an

après, lors de sa cinquième année.

L’étude cité précédemment réalisée en Lombardie laissait apparaître les mêmes

résultats : la croissance annuelle mesurée pour les femelles était de 2,19 contre une

croissance annuelle mesurée de 1,523 pour les mâles, ce qui exprime bien un taux de

croissance plus élevé pour les femelles que pour les mâles.

III. Croissance générale (mâles et femelles confondus)

Les résultats obtenus montrent une croissance des sonneurs à ventre jaune de la

population d’Aignes-et-Puypéroux rapide dans les 3 première années, avec l’acquisition

d’environ 1 cm entre la première et la deuxième année, puis de 6 mm entre la deuxième et

la troisième année. Les années suivantes, les individus observés prennent 1 à 2 mm par an,

et cela régulièrement jusqu’à atteindre leur taille adulte.

La taille maximale atteinte par femelles et mâles confondus est de 46,9 mm (en

moyenne). Ce qui correspondrait aux données établies par de précédentes études, puisque

dans le tableau V, la classe 9 comprend des individus atteignant 51 à 55 mm, mais la figure ?

qui présente la répartition des individus (mâles et femelles) en fonction de ces classes

montre un nombre plus important d’individus se situant dans les classes 6 à 8, pour une

taille donc de 36 à 50 mm.

La longueur museau-cloaque généralement établie dans les publications portant sur le

sonneur à ventre jaune est de 30-59 mm (ABBÜHL & DURRER, 1993, GOLLMANN &

GOLLMANN, 2002).

20

IV. Critique

Bien sur, il est possible d’émettre des critiques sur les résultats obtenus quand à la

précision des outils de travail et donc des mesures relevées sur le terrain. De plus, le nombre

d’individus relevé dans chaque tranche d’âge n’est pas le même, avec un nombre très

important de juvéniles (2ème année), nombre indiqué dans les tableaux I et II.

Cependant, les valeurs relevées sur le terrain et les analyses effectuées grâce aux courbes

modélisées à partir des données se révèlent concordantes avec les précédentes études

menées : Bien que cette étude indique une taille adulte plus importante pour les mâles que

pour les femelles, les courbes ont été établies à partir de moyennes. Or les individus ayant

atteint la taille la plus importante se trouvaient chez les femelles.

21

Conclusion

L’espèce de crapaud Bombina variegata est un amphibien de petite taille, qui réalise sa

métamorphose après deux mois de vie larvaire (c'est-à-dire dans une période de juillet à

septembre), acquiert sa taille adulte lors de sa 3ème ou 4ème année. Prenant jusqu’à 1 cm

entre la 1ère et la 2ème année, cet amphibien ne mesurera pas plus de 5 à 5,5 cm à l’âge

adulte. Cette étude n’aurait pu être réalisée sans les techniques actuelles de biométrie,

techniques qui visent à être améliorer par une reconnaissance numérique (DELARZE, CIARDO

& PELLET, 2000), ainsi que la méthode de CMR.

Peu de publications font état de la croissance du sonneur à ventre jaune, espèce qui reste

pourtant à surveiller sur le territoire français, puisque celle-ci est menacée, notamment par

la surexploitation due à l’agriculture. Mais d’autres rapports font état de la croissance d’une

espèce de la famille, Bombina bombina (LINNE, 1761), le sonneur à ventre de feu, chez qui

on observerait une croissance similaire.

Enfin, bien que abordé dans cette étude, le poids est aussi un facteur important quand à

la surveillance de la croissance chez Bombina variegata, puisque durant la première année

les individus pèsent approximativement 1 g, pour atteindre jusqu’à 8 g à l’âge adulte.

22

Bibliographie

ABBÜHL, R. et DURRER, H., (1993) - Zum bestand der Gelbbauchunke Bombina variegata

variegata in der region Basel. Verhanlungen der Naturforschenden Gesellschaft in Basel 103:

73-80.

AKAIKE, H. (1974) - A new look at the statistical model identification. IEEE Trans. Automat.

Control. 19, 716-723.

BARANDUN, J., (1992) - Reproductive flexibility in Bombina variegata. In : Korsós, Z., Kiss,

I. (Eds.), Proceedings of the 6th Ordinary General Meeting of the Societas Europaea

Herpetologica, 19-23 August 1991, Budapest, Hungary, pp.65-68.

BARANDUN, J., (1995) - Reproductive ecology of Bombina variegata (Amphibia). Ph.D.

dissertation, University of Zürich.

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Annexes

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Annexe I - Cartes de la répartition géographique du Sonneur à ventre jaune. A : En Europe (GASC et al;, 1997); B : En France (CASTANET & GUYETANT, 1989).

Annexe II - Exemple de fiche d'identité d'un mâle Bombina variegata. On y retrouve le lieu de capture, le sexe, la taille, le poids, et les anomalies qui y sont répertoriées.

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Annexe III - Photo de sonneurs à ventre jaune dans une flaque. On retrouve au milieu un mâle et une femelle en amplexus. L'individu à droite est un juvénile. On peut ainsi remarquer la différence de taille entre les juvéniles et les adultes.