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COMPTE-‐RENDU DE LA FORMATION SUR LA RESOLUTION PACIFIQUE DES CONFLITS
GREAT LAKES PEACE INITIATIVE (GLPI)
Session OCTOBRE 2011
Introduction
Dans le cadre de promotion de la paix dans la région des Grands Lacs, il a été organisé à Gitega du 3 au 28 octobre 11 une formation sur « la résolution pacifique des conflits ».
Quatre semaines de cours et d’échanges d’expérience ont été animées par quatre facilitateurs pour les matières suivantes :
1. Cadre critique de construction de la paix (généralités sur la résolution pacifique des conflits), animée par Rév Dr Gopar Tapkida
2. Analyse des conflits, par Jimmy Juma Mulanda 3. Paix et développement, par Ir Athanase Bagorinkunda 4. Trauma healing, par Mme Violette Nyirarukundo Mwenedata
Quatorze participants venant des organisations de différents pays de la région des Grands Lacs ont pris part à cette session de formation. Il s’agit des ONG suivantes :
a. Rwanda : Friends Peace House b. RD Congo : INIREC (Initiative pour la Réconciliation Communautaire) et ZOA (Zuid Oöst Asia) c. Burundi : UCPD (…) et MIPAREC (Ministère de Pacification et de Réconciliation sous la Croix)
Il convient de noter que sept sessions ont déjà eu lieu dans le cadre de GLPS, « Great Lakes Peace Seminars ». Cette session de formation est la première depuis que les organisations promotrices ont décidé de changer l’appellation de GLPS en GLPI, « Great Lakes Peacebuilding Institute », avec ce que cela comporte comme amélioration.
Les lignes qui suivent présentent les lignes maîtresses de différentes formations qui ont eu lieu avec les comptes-‐rendus de chaque journée de formation.
SEMAINE DU 3 AU 7 OCTOBRE 2012
Voici ce qui a constitué la matière de la matière dispensée durant la semaine :
Lundi :
Attentes de participants Introduction: situation ou tableau général de l’Afrique Caractéristiques communes et particulières de personnes Scan organisationnel Travaux et présentation
Mardi :
Définition des conflits, Types de conflits, Métamorphoses de conflits Travaux et présentations
Mercredi :
Principes fondamentaux de peacebuilding, le wheel de peacebuilding , changer de stereotypes Travaux pratiques
Jeudi :
La médiation Le changement L’agent de changement
Vendredi :
-‐ Thérapie bowénienne -‐ Justice restauratrice -‐ Travaux pratiques
Compte-‐rendu 1er jour de la formation (3 octobre 2011)
Suite à l’attente d’autres participants en provenance du Rwanda et de la RD Congo, le 1er de formation a commencé avec un retard significatif, vers 10h45 quand on a trouvé que les autres n’arrivaient toujours pas.
La journée a débuté par la présentation des participants selon la méthode proposée par le facilitateur Gopar Tapkida (nom usuel, surnom pour cette semaine, repas préféré), en ayant présenté ce que le s précédents ont dit.
S’en sont suivies les attentes et les craintes pour cette formation.
Leçon du jour : INTRODUCTION A LA RESOLUTION PACIFIQUE DES CONFLITS
Début par un exemple de la carte de l’Afrique qui a des noms pour chaque pays. Mais il y a aussi des cartes où les noms de pays sont remplacés par les héros nationaux. Ex. RDC Lumumba, Afrique du Sud Mandela, Libéria Burundi Rwagasore, Nigéria Auwolowo, … mais une autre carte encore avec les problèmes caractéristiques de chaque pays. EX Rwanda génocide, RD Congo viol des femmes, Burundi conflit interethnique, …
A voir cette dernière carte, l’Afrique est le continent le plus désespéré. Tous ces beaux discours des nationalistes qu’on avait lors des indépendances se sont évanouis. Voici un tableau des problèmes de pays africains :
1. Construction de nation/ mauvaise gouvernance 2. Augmentation des conflits interethniques et religieux. Comme on a une mauvaise
gouvernance il y a eu manipulation des ethnies, ce qui a causé beaucoup de problèmes : migration, intolérance ethnique, tueries, viols, …
3. Equité inadéquate sur l’accès aux terres et autres ressources (eau, minerais, …) Des conflits sur le fleuve Nil, le fleuve Niger, le lac Victoria, lac Tchad, conflit de diamant en Sierra Léone, …
Différents conflits/ problèmes que nous avons se situent à l’un des trois niveaux que nous venons de citer. Le socioculturel au niveau deux par exemple.
But du cours : concilier le travail de construction de la paix (peacebuilding) et les conflits
• Explorer le cadre critique de construction de la paix • Comprendre les termes communs de peacebuilding • Focalisation sur les approches et mécanismes de paix et sécurité en Afrique • Mise en place des structures, leurs rôles et responsabilités • La transformation de vie de groupe
A la fin de la journée il a été demandé aux participants de faire le scan de leurs organisations respectives selon neuf questions que le facilitateur a proposées. Le but étant d’aider à comprendre le travail que fait chaque organisation, les meilleures pratiques et les défis.
Compte-‐rendu 2ème jour de la formation (4 octobre 2011)
La journée a débuté par la présentation de nouveaux venus du Rwanda et de la RD Congo. Et comme toute l’équipe était là, il a alors été réparti les tâches à différents membres :
1. Le chef de village : Pacifique 2. Rapporteur général : Christian Mulenda 3. Chrono berger : Félicité 4. Journalistes : Aline, Arsène et Zacharie 5. Dévotion : Lyse et Bon-‐fils 6. Animation : tous sauf Victor et Jocelyn
Ensuite l’équipe a été subdivisée en trois groupes pour faire un exercice sur ce que chaque équipe a de communs et de particuliers comme caractéristiques entre ses membres.
L’importance de cet exercice était de montrer des choses qui nous unissent mais aussi des caractéristiques particulières à chacun que nous sommes appelés à valoriser comme Dieu nous la demande
La leçon du jour : LES CONFLITS
Deux personnes particulières ayant de bonnes caractéristiques peuvent arriver à ne pas se comprendre car chacun veut que l’autre se comporte comme lui le fait. C’est une des causes de conflits.
Ex. en enlevant les groupes ethniques au Burundi peut-‐on avoir des conflits ? S’il n’existe pas dans un même environnement toutes les autres familles, y aura-‐t-‐il des conflits dans sa famille ? La réponse est OUI.
Il est alors clair que ce n’est pas à cause de la diversité qu’il y a des conflits. Faisons donc rentrer tout le monde au Burundi et construisons ensemble la paix.
Qu’entendez-‐vous par conflit ?
Dans le négatif :
-‐ Absence de paix -‐ Divergence de points de vue, -‐ Disputes -‐ Incompréhension -‐ Insatisfaction de besoins primaires -‐ Maladies -‐ Egoïsme, déceptions, -‐ Jalousie -‐ Pauvreté -‐ Ignorance -‐ Guerre
Dans le positif
-‐ Bonne gouvernance -‐ Compétition positive (émulation scolaire)
Mais d’une façon générale les conflits c’est bon et ils existent dans toute société. On peut dire que les conflits :
-‐ Renforcent les relations -‐ Promeuvent le dialogue -‐ Elimine l’incompréhension -‐ Mettent à la connaissance des gens des injustices de la société -‐ Conduisent à la réconciliation et au pardon -‐ Conduisent à la paix et au développement -‐ Construisent la confiance et l’assurance -‐ Transforment les perceptions négatives, etc.
Donc un conflit n’est ni négatif ni positif
Un conflit est une énergie permettant le système de notre corps d’agir. Et donc seuls les morts sont en paix, sans conflit.
Seulement la façon dont on répond à une situation/ conflit peut être positive ou négative
Exemple de façon positive, médiation et non attiser un conflit.
Quand on a résolu un conflit on parle de conflit transformé.
But de la leçon : dans toute situation voir le côté positif.
Les types de conflits
A. 1er type de conflits
• Conflit intra-‐ personnel (conflit avec soi-‐même) • Conflit interpersonnel (conflit entre 2 ou plusieurs personnes) • Conflit intra-‐groupe (dans un groupe) ex. dénomination, ethnie, etc. • Conflit intergroupe (conflit entre deux ou plusieurs groupes) • Conflit intra-‐national (à l’intérieur d’une nation comme la guerre civile, le génocide) • Conflit international (conflit entre deux ou plusieurs pays)
B. 2ème type de conflits
• Conflits fonciers • Conflits de pouvoir • Conflit religieux • Conflit politique • Conflit économique • Conflits sociaux • Conflits ethniques • Conflits de personnalité
• Etc.
C. les grands types de conflits
Au-‐delà de groupes A et B on peut subdiviser les conflits en :
• Conflits basés sur les ressources : ceci est matériel • Conflits basés sur l’identité
Exemple de conflit matériel : 3 compagnies ont chacune hebdomadairement besoin de 10 vaches pour le fonctionnement de leurs usines de transformation. Chaque fois il y en a sur le marché. Mais voilà qu’un beau jour seulement 10 vaches étaient disponibles. Alors là commence une dispute.
Un médiateur va demander pourquoi chacun veut les 10 vaches.
-‐ Le 1er va dire : j’ai besoin de peau pour fabriquer les souliers, ceintures et sacoches ; -‐ Le 2ème la viande pour la vente de viande hachée et en pain -‐ Le 3ème peut-‐être les os pour faire le calcium pour l’élevage
Ces 3 choses constituent l’intérêt. Alors le médiateur peut demander aux 3 de se partager les 10 vaches pour que chacun retrouve son compte.
Un conflit basé sur les ressources est un conflit pour des choses qu’on peut partager.
Exemple 2 : Si tu n’aimes pas Bon-‐fils car il est de la RD Congo ou brun, ou hutu ou tutsi, il n’y a rien qu’il peut faire pour changer cela. Idem du genre, de la foi, etc.
Le 2ème type de conflit est basé sur l’identité, la personne elle-‐même.
Il faut alors séparer les gens des problèmes quand on traite les conflits de biens et des personnes (conflit lié aux ressources).
Mais pour les conflits liés sur l’identité on ne peut pas séparer les biens des personnes. Ça contamine et n’a pas de limite. Ici la négociation ne marche pas.
L’approche ici est intégration, coexistence. Donc voir comment les deux parties vont habiter ensemble côte à côte.
La métamorphose de conflit
Les conflits peuvent être comparés à une grossesse. Donc ils naissent, grandissent et meurent. Mais on peut aussi avorter. (Si la femme ne mange pas la grossesse meurt, est interrompu).Et c’est mieux que le conflit puisse être avorté au début au lieu d’attendre son développement.
Si le conflit doit grandir, c’est qu’il y a des gens qui le font grandir, qui le nourrissent (les attiseurs).
Quand on travaille pour la paix, il faut savoir qu’il existe les ennemis de la paix qui nourrissent les conflits et qui te considèrent comme leur ennemi et on doit se battre avec eux.
Alors comment nous faisons pour briser les liens de personnes qui alimentent les conflits ? Quelles méthodes nous utilisons ?pour éliminer une grossesse va-‐t-‐on acheter un fusil et tirer sur le ventre ? Non.
Les moyens que nous avons pour le faire sont en rapport avec les stades/ étapes de développement de conflit.
On a dit que c’est la femme qui est la 1ère à connaître qu’elle est enceinte qu’elle est « victime » de cette grossesse.
-‐ Niveau 1. Conflit latent (niveau structurel de l’injustice). Seles les victimes sont conscients du problème
-‐ Niveau 2. Escalade de conflit (niveau de mise bas). Les gens connaissent et en parlent -‐ Niveau 3. Etape de crise (quand l’enfant a grandi) : explosion du conflit (meurtre, destruction,
déplacements, etc.) -‐ Niveau 4. Etape de l’après crise
Le niveau 3 est celle de la destruction (conflit violent)
Quand on travaille pour la paix on cherche à réduire le niveau de la violence de la crise.
Le niveau 4 est la réconciliation, dédramatisation, réhabilitation.
Nb. : on peut arrêter le conflit à n’importe quelle étape.
L’étape de la crise est l’étape qui ne dure pas longtemps mais comme c’est là qu’il y a le plus de destruction les gens pensent que ça dure longtemps. Mais l’étape de l’après crise peut durer plus longtemps encore (des générations).
Qu’est-‐ce qui poussent les gens à tuer à l’étape de la crise ?
-‐souvenez-‐vous que le conflit est une énergie. Il grandit de plus en plus dès que l’on va de la phase latente vers la droite (crise). Et comme personne ne contrôle cette énergie que les gens ont, elle va exploser de façon négative.
-‐ à l’étape latente c’est un conflit entre deux personnes. Mais à l’étape d’escalade, le conflit se généralise. Exemple : élection entre un chrétien et un musulman. Alors on quitte d’amis en adversaires, puis en ennemis et enfin en démons. Et quand on va se battre on pense combattre le démon, qu’on combat pour Dieu.
Compte-‐rendu 3ème jour de la formation (5 octobre 2011)
LE PEACEBUILDING 1. Principes fondamentaux du peacebuilding
Le peacebuilding intervient en période d’après crise.
Pour rappel en phase d’urgence on fait des abris, on donne la nourriture et NFI ainsi qu’assurer la sécurité. Mais suite à l’assistance les gens dans les camps développent le syndrome de dépendance.
0-‐6 mois 1-‐2 ans 5-‐10 ans 10-‐20 ans • Food • Abris • sécurité
Réhabilitation Cohabitation
Structures (leaders) pour seulement programme dans l’avenir
vision
Qu’est-‐ce que nous allons faire
Besoin de formation en trauma
« Do no harm » recommandé.
2. Le wheel (roue) du peacebuilding
Introduction
a. Principaux champs / disciplines -‐ Qu’est-‐ce que la gestion de conflit: stratégies mises en place pour limiter les aspects négatifs
et augmenter les aspects positifs d’un conflit -‐ Qu’est-‐ce que la résolution de conflit : méthodes mises en place pour attaquer les sources
des conflits au niveau interpersonnel ou entre états. -‐ Qu’est-‐ce que la transformation des conflits : changement de comportement individuel et
des systèmes b. Activités principales -‐ Maintien de la paix (UN) : c’est lorsqu’il y a une situation de guerre, violence. Une équipe
militaire est envoyée pour se mettre au milieu (nb : moyen politique correct d’appeler la guerre car ils ne se mettent pas réellement au milieu, ils protègent leurs intérêts).
-‐ Peacemaking (UN) : c’est une négociation pour instaurer la paix .ils utilisent la négociation, la médiation, arbitrage pour arrêter la violence
c. Construction de la paix
Sans la paix pas de développement. Chaque développement sans peacebuilding mène au désastre
Peacebuilding :
-‐ Ensemble des initiatives de divers acteurs du Gouvernement ou de la Société Civile pour attaquer les racines de la violence. Ex. pour une maison : fondation-‐ murs/piliers-‐ toiture-‐ fonds disponibles
-‐ Objectif : protéger les civils avant-‐ pendant-‐ après un conflit violent -‐ Le peacebuilding effectif est multi face, pas une seule voie -‐ L’objectif ultime est d’éliminer la fréquence, le danger ou la sévérité d’un conflit violent.
Les activités sont coordonnées ou font partie de peacebuilding
a) Ceux qui travaillent dans la guérison du trauma (pour réduire les souffrances des victimes qui ont été traumatisées où stigmatisées)
b) Ceux qui travaillent dans les services sociaux et renforcement des capacités c) Ceux qui travaillent dans la résolution des conflits de l’identité d) Ceux qui travaillent dans la justice transitionnelle ou restauratrice e) Ceux qui travaillent dans l’analyse et transformation des conflits f) Ceux qui travaillent dans le leadership transformateur g) Ceux qui travaillent dans le service humanitaire d’urgence
Travail pratique
1. Quelles sont les choses impliquées dans ce thème 2. Quelles sont les activités effectuées pour
Question : trauma= réaction normale devant une situation anormale
Présentation graphique de la roue
Situation instable situation stable
Exercice : identité personnelle (mettre ce qui vous caractérise. EX : homme, femme, marié, chrétien, congolais, enseignant.
A B
D C
E H
F G
MOI (SELF)
JEAN
3. Changer de stéréotypes
Dans la vie on rencontre des situations difficiles. Ce qui nous pousse à faire le choix, positif ou négatif.
Exercice : on entre dans la salle de classe on trouve une boîte de drogue très forte. Dans la classe nous avons :
-‐ Quelques kenyans -‐ Des zambiens -‐ nigérians -‐ américains -‐ ghanéens
Qui peut être le 1er suspect et pourquoi ?
a) changer mon stéréotype (perception)
Introduction :
-‐ généralisation à propos d’une personne, groupe, peuple -‐ la perception peut être positive ou négative mais généralement c’est négatif -‐ elle affecte les relations avec les autres -‐ elle affecte la vision globale que nous avons des autres
Cette perception est due :
Ø la culture Ø les média Ø l’expérience avec les autres, histoires racontées
Voici 7 points pour changer de perception : (voir module)
Ø rencontrer les concernés Ø information et ouverture Ø planifier d’aider les autres Ø
Compte-‐rendu 4ème jour de la formation (6 octobre 2011)
La journée a débuté par la dévotion qui a été conduite par Mme Lyse Nikoyagize. L’enseignement a été tiré de l’évangile selon saint Jean 8 :31-‐36. L’essentiel de l’enseignement portait sur la transformation de nous-‐mêmes avant de penser à transformer les autres.
S’en est suivi les nouvelles de pays présentés successivement par Liliane pour le Burundi, Arsène pour la RD Congo et Zacharie pour le Rwanda. Les principales nouvelles ont été :
• Suspension des travaux de construction de stade olympique de Ngozi suite au non compromis sur le dédommagement des propriétaires de terrains
• Célébration de la fête de l’enseignement au Burundi
• Des étudiants qui sont en grève à l’université du Burundi.
• Reprise du procès de Victoire Ingabire au Rwanda, qui a repris après moult tergiversations sur la capacité de la cour de juger les faits passés à l’étranger
• Massacre de 7 personnes entre Fizi et Malinde et véhicule brûlé par des personnes soupçonnées être une coalition Maïmaï Yakotumba, FDLR et FNL
• Mort de 5hommes à Bukavu dans la commune de Bagira et 25 maisons détruites par les eaux diluviennes
• Préparation des élections avec ses hauts et ses bas en RD Congo : l’opposition accusant la CENI de non transparence
Leçon du jour : LA MEDIATION-‐ LE CHANGEMENT-‐ L’AGENT DE CHANGEMENT
Les méthodes de résolution de conflits
Dans la résolution des conflits il y a plusieurs façons de faire :
1. La force : une des parties utilise la force pour imposer la solution
2. L’adjudication : une partie indépendante au conflit cherche une tierce partie qui a la force d’imposer la solution à un conflit ;
3. L’arbitrage : les parties en conflit choisissent une tierce personne pour décider à leur place sur le cas qui les oppose ;
4. La négociation : les parties elles-‐mêmes s’arrangent pour trouver une solution satisfaisante à leur conflit ;
5. La médiation : la tierce partie joue le rôle de facilitateur. Elle guide le processus mais n’offre pas de solution au problème.
Quelle différence peut-‐on faire entre la médiation et les autres façons de faire ?
• La médiation donne plus de pouvoir aux parties en conflit plus que les interventions de la tierce partie ;
Ø Les parties choisissent / acceptent le médiateur ;
Ø Les parties décident des règles de jeu et le processus ;
Ø Les parties contrôlent la solution au conflit ;
Ø Le facilitateur n’est qu’un guide qui oriente les deux parties.
• Les autres façons de faire accordent plus d’importance à la tierce partie au conflit au risque de ne pas tenir en compte des avis
Les qualités d’un médiateur
• Quelqu’un qui écoute
• Quelqu’un de franc et honnête
• Quelqu’un qui a un bon sens d’objectivité
• Quelqu’un avec des capacités de communication et de créativité
• Quelqu’un de crédible et qui sait garder le secret (Quelqu’un de confidentiel)
• Quelqu’un qui a l’habileté de collecter, d’analyser et de gérer les informations
• Quelqu’un qui a l’habileté de préparer les parties pour une discussion constructive, …
Les 4 phases de médiation
1. Introduction : déterminer les règles de bases ou termes de référence avec les parties en conflit (par exemple laisser parler l’autre sans l’interrompre, ne prendre la parole que quand on vous a passé un morceau de bois que le médiateur donne)
• Venir sans règles de base préétablies et les développer avec les parties en conflit
• Venir avec des règles de base préétablies et les analyser avec les parties en conflit
2. Raconter son histoire (ici on est déjà dans le processus) : écouter sans interrompre
Le travail du facilitateur consiste à noter/ écrire ce qui est commun et ce qui est spécifique à chaque présentation
3. Trouver des solutions ; proposer des options : demander aux parties en conflit de dire ce qu’elles pensent être la solution (brainstorming) ; ne jamais trouver de solution pour elles.
4. Accord ou agrément : satisfaction mutuelle. Atteindre le consensus. Ici on se sert de 4 WH et de How, donc WHO: qui ; WHAT : quoi ; WHEN : quand ; WHERE : où ; et HOW : comment cela va être fait. Mais parfois l’accord ne contient pas tous les 4 WH.
Processus de médiation
1. Préparation : c’est la partie la plus importante de la médiation et commence avant
a. Comment faire pour que les gens viennent au processus de médiation
b. Où est-‐ce qu’il convient de se rencontrer pour que les parties se sentent libres de s’exprimer
c. Protocole à suivre quand les parties conflit arrivent :
• Saluer et s’adresser aux gens avec dignité (les gens viennent avec beaucoup de suspicion à un processus de médiation : on suspectera faussement par exemple si le médiateur a commencé par saluer une partie plutôt qu’une autre, la place qu’on donne à l’une des parties plutôt qu’à une autre. Donc analyser tous ces paramètres)
• Donner une place convenable aux gens en conflit
• Décrire le processus et le rôle de médiateur
d. Buts : le médiateur doit expliquer le but de la réunion, le pourquoi de la réunion donc et ce qu’il espère obtenir
e. L’établissement des règles de base avec les parties
f. La confidentialité : il faut partager avec les parties sur la façon dont elles pensent pouvoir gérer les informations sensibles
g. Les craintes dont il faut être conscient : dans une médiation les parties en conflit ont des craintes sur plusieurs choses :
• Peur de l’autre
• Peur de l’inconnu
• Peur de ce qui est resté à la maison
• Peur de changement
• Peur d’incompréhension par les collègues
• Peur de perte de temps
2. « Story telling » ou raconte de son histoire (déjà vu plus haut ces 3 points)
3. « Problem solving » ou résolution du problème
4. « Agreement » ou accord
On dit que l’agent de médiation devrait être neutre. Mais il y a des fois où il est obligé de prendre une position. Cas d’une partie en conflit qui ne sait pas bien s’exprimer ; là il faudra l’aider à extérioriser ses idées, s’exprimer.
L’agent de changement
Si nous lisons dans la Bible Genèse nous trouvons que Dieu a mis 6 jours pour faire la création. Dieu a donc un programme, un plan. Un collègue au facilitateur avait dit que « si lui il était Dieu il aurait créé le monde et tout ce qui s’y trouve en un jour car Il est omnipotent, omniscient ». Mais ce n’est pas ça. Il faut aller méthodiquement.
Pour que nous soyons de vrais agent de changement nous devons nous-‐mêmes être changés, transformés. Nous lisons dans 2 Cor 3:18 « Et nous tous qui le visage dévoilé, reflétons la gloire du Seigneur, nous sommes transfigurés en cette même image, avec une gloire toujours plus grande, par le Seigneur, qui est Esprit. » et dans 2 Cor5 :17 « Chaque personne qui est en Christ est une nouvelle création. »
Un agent de changement c’est quelqu’un qui a un plan.
Question de discussion
• Qu’est-‐ce qu’un agent de changement
• Quel changement as-‐tu déjà observé dans le monde depuis ta naissance ?
• Quel changement as-‐tu déjà observé dans la région des grands lacs depuis 10 ans ?
• Quelles sont les bonnes et les mauvaises choses dans ces changements (en tant que leader de changement voir comment atténuer le mauvais côté des choses et encourager le bon côté)
• Qui peut être un agent de changement ?
Qu’est-‐ce que le changement
• Espoir que les choses vont être meilleures
• Quand on veut amener le changement avoir toujours en tête qu’il y a des gens qui veulent que les choses restent telles qu’elles sont
• Si nous faisons ce que nous avons toujours fait, nous aurons toujours ce qu’on toujours eu
• L’avenir appartient aux gens qui s’adaptent
Qui est un agent de changement
-‐ Quelqu’un qui est transformé
-‐ Grand rêveur sur l’avenir
-‐ Quelqu’un qui prend de risque (quelqu’un qui n’a pas peur de commettre des erreurs)
-‐ Quelqu’un qui pousse des gens ordinaires à faire des choses extraordinaires
-‐ Quelqu’un qui ne va pas trop rapidement ni trop lentement par rapport aux gens qui le suivent
Pourquoi le changement est significatif (aperçu de évolutions observées dans le monde)
-‐ En 1950 il n’y avait dans le monde que 7 villes avec plus de 5 millions d’habitants
En 2010 70 villes ont plus de 5 millions d’habitants
En 1940 le monde a atteint son milliard d’habitants
-‐ La façon de communiquer a changé :
D’abord on avait des routes romaines avec des pierres
Les machines à imprimer sont venues
L’avènement de radio/ TV
Internet
Les téléphones cellulaires couvrent 80% de population de la planète
Les utilisateurs de téléphones mobiles sont passés de 8 millions à 100 millions en Afrique en l’espace de 5ans.
Le monde est en perpétuel changement.
Tout change
Ce qui ne change pas c’est la Parole de Dieu (Bible).
Question de discussion
-‐ Quels changements sont nécessaires dans notre organisation
-‐ Comment on peut extérioriser le changement souhaité
-‐ Ça dépend du contexte
-‐ Quelle est votre théorie de changement. ‘abord par vous-‐même.
Les niveaux de changement
-‐ Changement des personnes
-‐ Changement des structures
Par où il faut commencer ? il est apparu que les gens transformés en arrivant dans une structure qui est pourrie n’ont pas souvent ou toujours la facilité d’extérioriser leurs pensées et sont engloutis par le système. Par ailleurs on a trouvé des structures qui sont bonnes mais les gens sans de bonnes intentions et rien n’a marché.
Là où il faut commencer. Il semble plus facile de changer les personnes que de changer les structures.
Les méthodes de changement
• Changements violents (cas de terroristes, rebelles, certains gouvernements, …)
• Changements non violents (cas de syndicats, marche pacifique de la société civile)
La 1ère méthode donne un changement rapide. Mais ça peut détruire en un clin d’œil des choses que la communauté peut prendre trop de temps pour reconstruire. On croit avoir changé la situation mais on recule dans le temps.
Voici les trois étapes qu’on sera obligé d’emprunter pour arriver à là où on voulait arriver :
a. En fait la violence produit toujours la violence. De telle sorte qu’au lieu d’aller vers un changement souhaité qui n’est qu’à un pas de vous on s’enferme dans un carcan de violence : à la violence on répond par la violence et c’est la phase de crise totale. En effet dès qu’on a un conflit ouvert, les gens prennent des armes et apprennent à tuer. Dès que ce stade de conflit est passé, ceux qui avaient appris à tuer et rien que ça ne savent quoi faire.
b. On assiste à ce qu’on appelle phase de violence secondaire : ce sont les vols, les coupeurs de route, les viols, banditisme, ...
c. Pour sortir de cette situation il faut quelqu’un qui puisse trouver une solution à court terme : c’est la guérison du traumatisme, la médiation, la réconciliation, l’assistance en vivres et non vivres, la réhabilitation, …
d. à long terme il faut des efforts pour créer des sociétés durables qui vont conduire au changement souhaité : révision de la constitution, changement des structures, …
Voilà ce que produit le changement violent. C’est comme les enfants d’Israël qui au lieu de faire 40 jours pour arriver en terre promise en ont fait 40 ans.
Les activités à mener pour l’agent de changement sont : la persuasion, le plaidoyer, organiser les gardiens de paix civils/ militaires, vigiles, médiation, traités de cessez-‐le-‐feu, …
La 2ème méthode (qui est elle non violente), on quitte de l’injustice vers le cercle de négociation, médiation, réconciliation, …
Strategic WHO
Processus d’identification d’agents-‐clés de changement, avec la capacité de changement horizontal et vertical
1. Importance de levure : petit ingrédient dont le rôle est de faire lever la pâte (et bien sûr faciliter la digestion)
2. Importance de siphon (conduire l’eau ou un liquide d’un point vers un autre. Dès qu’on a aspiré un peu, le processus est enclenché et l’eau continue à couler)
Il faut donc trouver dans la communauté les gens qui vont canaliser le changement que vous voulez impulser.
Les éléments de base pour changement et échecs
-‐ L’échec est une occasion de s’améliorer
-‐ L’échec n’est pas le fait de tomber, c’est celui de ne pas se relever
-‐ Avec l’échec nous acquérons de l’expérience
Le travail d’identification des agents de changement est important pour trouver les gens qui vont vous aider dans ce travail de changement. Mais après ça demande de l’accompagnement et du temps. La construction de la paix est un feu qu’il faut s avoir maintenir de peur que ça ne s’éteigne.
Cas de village du facilitateur Gopar où à l’époque il n’avait pas encore des allumettes ; il fallait faire le feu à partir de friction de deux pierres pour s’efforcer de le maintenir jusqu’au matin afin de l’utiliser le jour etc. sans quoi on devait faire recours chez le voisin.
Mais il faut avoir de l’espoir car Dieu est avec nous dans ce travail et Il a un plan merveilleux pour nous faire aboutir au changement. Lire Jérémie 29 : 11 où il dit « Moi, je sais les projets que j’ai formés à votre sujet-‐ oracle du Seigneur-‐, projets de prospérité et non de malheur : je vais vous donner un avenir et une espérance ».
Après cette matière le facilitateur a invité le dernier groupe qui était resté à venir présenter le scan de son organisation à savoir UNIREC.
Les impressions du facilitateur sur les différentes présentations ont été :
-‐ Toutes les présentations ont été impressionnantes. Quelques points néanmoins à relever sont les suivants :
-‐ Le but pour un projet ne doit pas être trop général et doit être circonscrit dans un environnement acceptable (espace et temps) ;
-‐ Dans le contexte : l’analyse des conflits doit partir de la situation actuelle et non sur tout ce qui a déjà eu des réponses positives
-‐ Pour les facteurs, ne pas parler de manque de ceci ou de cela car c’est inadéquat. Il faut voir les choses qu’on dit arriver à réduire ou à accroître.
Compte-‐rendu 5ème jour de la formation (7 octobre 2011)
La journée a débuté par la dévotion qui a été conduite par Mr Bon-‐fils Bubasha Mlenda. L’enseignement a été tiré du livre de Jonas3 : 1-‐2. L’essentiel de l’enseignement portait sur la volonté de Dieu qui se réalise toujours malgré ce que nous les hommes décidons de faire : cas de Jonas qui a été ramené au bord de Ninive où il ne voulait pas aller prêcher.
S’en est suivi les nouvelles de pays présentés successivement par Liliane pour le Burundi, Arsène pour la RD Congo. Les principales nouvelles ont été :
• Suspension de la construction de stade olympique de Ngozi suite au non compromis sur le dédommagement des propriétaires de terrains
• Enterrement à Uvira des 7 personnes qui avaient été tués entre Malinde et Fizi centre
• Présentation de la requête de l’opposition congolaise contre la CENI à la cour suprême de justice
Leçon du jour : THERAPIE BOWENIENNE, JUSTICE TRANSITIONNELLE, CONFLIT DE JOS
A. THERAPIE BOWENIENNE
L’initiateur est Murray Bowen, un monsieur venant de Tennessee et qui a fait la psychiatrie familiale
L’essentiel de la théorie consiste en ces points :
• Toute personne a été façonnée par la vie de famille qu’elle a eue. Pour plus de détail voir à l’internet thérapie bowenienne ;
• voir comment les relations avec les parents affectent les relations avec son conjoint.
Pour ces émotions et sentiments, Bowen recommande de briser cet attachement enfantin à ses parents afin de former avec son/ sa conjoint/e un seul corps pour le bonheur de couple. Car si les parents à qui nous avons l’habitude de rapporter les nouvelles de notre foyer n’existent plus, où allons-‐nous rapporter. Dans ce cas, puisque le mari ne veut pas partager ou se confier à sa femme, il va amener ses problèmes à son lieu de travail où il va passer le clair de son temps. Ou alors il va se confier aux enfants qui deviennent comme des médiateurs
A B
C
Suite à la vie qu’on a eue dans la famille dont la position dans la famille on verra par exemple une fille aînée de la famille vouloir se comporter dans son foyer de la façon dont elle a été traitée chez elle.
Les concepts mis en place par Bowen sont :
1. Différenciation : se différencier de sa famille quand on est déjà un couple
2. L’indifférenciation : quand on reste trop attaché à ses parents de sorte que cela a des effets sur son foyer. ou on mélange ses émotions avec celles des autres
3. Le triangle : on amène le problème à une troisième personne au conflit qui peut être soit les collègues de travail, les enfants, …
4. « sibling position » : caractéristiques de la personnalité basées sur les positions dans la famille
-‐ Les aînés sont identifiés avec le pouvoir et l’autorité -‐ Les cadets demandent pourquoi les choses vont dans la voie où elles sont
Chaque position dans la famille a des façons de voir et de faire les choses. Aussi tout dépend des cultures.
B. JUSTICE TRANSITIONNELLE
La justice transitionnelle est un processus qui a été instauré par la société et qui essaie de voir les problèmes du passé, après avoir expérimenté un grand problème/ conflit, la société se décide de s’impliquer dans ce conflit
Ce processus met en œuvre :
-‐ Les accusations personnelles -‐ La réparation
Le but de la JT : les offenseurs deviennent redevables vis-‐à-‐vis de ce qu’ils ont fait et confessent
La réponse conventionnelle
Il est parfois difficile d’arriver à la confession ou à la demande de pardon.
Exemples de l’Afrique
1. La RD Congo
C’est passé par différentes cultures. Pour le cas de l’Est de la RD Congo dans le Sud du Sud-‐Kivu il a existé les lubunga ou barzas où se tranchaient les palabres (résolution non violente)
Les rôles de ce lubunga : résolution pacifique des conflits ; conseils et gardien de la coutume
2. L’Afrique du Sud
3. Le Nigéria avec la commission Oputa
Cette commission a été instituée à l’instar de celle de l’Afrique du Sud. On a pensé que dès que les gens allaient dire la vérité ils allaient avoir la paix. Mais rien n’était prévu sur la justice, la paix, l’amnistie. Beaucoup de gens invités ont boycotté de répondre à l’invitation, ce qui a été son échec. C’était initié par le président Olusegun Obasandjo durant son mandat comme président de la république.
4. Le Rwanda
C. JUSTICE RESTAURATRICE
Ceci fait partie de la justice transitionnelle. Mais ce n’est pas :
-‐ Le pardon et la réconciliation -‐ La médiation -‐ Initialement de réduire la répétition d’offense -‐ Une nouvelle ou une culture occidentale -‐ Pour remplacer le système de justice légal -‐ L’opposé de la rétribution
C’est pour donner une nouvelle opportunité aux offenseurs et aux victimes de se rencontrer.
La justice restauratrice c’est :
• les rôles et les besoins des offenseurs et des victimes • de quelle justice dont on a besoin. 1. Pour les victimes -‐ Sécurité/ se sentir en sécu -‐ Réponses -‐ Opportunité de dire les vérités
Exemple de Sierra Léone où des jeunes avaient été formés pour faire très mal aux gens. Et la seule question qu’ils avaient à la bouche : « vous voulez la chemise/ le pantalon manche longue/ courte ? » et selon la réponse que vous leur donniez on vous coupait le bras/ la jambe au niveau de la main/pied ou de coude/genou.
Dans cette justice restauratrice il y a trois groupes de gens :
-‐ Victimes -‐ Offenseurs -‐ Communauté
Et chaque groupe a ses besoins et nécessite la guérison.
Présupposition de justice restauratrice
Toutes les personnes sont inter connectées. « Ubuntu ». L’homme est un élément d’un ensemble qui est comme un système.
En justice correctionnelle on va dire pour tel crime la sanction c’est telle si quelqu’un est coupable. Ceux qui sont concernés ici c’est les juges et les avocats, les concernés eux-‐mêmes sont relégués au second plan. A ce sujet un Dr qui a écrit un livre sur la justice restauratrice a considéré les victimes comme des notes de bas de page auxquelles on se réfère mais ne sont pas les principales. On ne peut que s’y référer.
Le rôle de la justice restauratrice est de permettre à tous les concernés d’exprimer leurs besoins : offenseurs-‐ victimes-‐communauté.
Ce qu’il faut savoir de la réparation en justice restauratrice c’est que la réparation c’est le pardon qui en est la finalité. Car sin on avait tué ta bien-‐aimé ou on t’avait coupé les mains de sorte que tuas été obligé d’abandonner ton travail, est-‐ce que le fait de tuer l’offenseur ou de lui couper la main va restaurer ce qui t’avait été amputé ?
Et à propos des enfants de la victime il est toujours utile de leur dire la vérité en mentionnant que l’on avait pardonné. Sans quoi on rentre dans le cycle de violence.
D. Histoire de conflit de Jos
Les faiblesses de l’organisation EPRT qui a été mise en place
-‐ Les ONG à qui on a demandé de donner deux agents pour suivre la formation ont envoyé les plus faibles, de sorte que l’action a connu un retard dans sa mise en œuvre car il fallait recommencer la formation pour les nouveaux ;
-‐ Les ONG avaient menti avoir des capacités dans l’urgence. Et quand il fallait le faire on a trouvé qu’elles n’avaient pas la capacité nécessaire, d’où les former encore.
SEMAINE DU 10 AU 15 OCTOBRE 2011
ANALYSE DES CONFLITS
Facilitateur : Jimmy JUMA
Voici ce qui a constitué la matière de la matière dispensée durant la semaine :
Lundi :
Analyse de conflit Pourquoi faire une analyse de s conflit Principes d’analyse de conflit Besoins, intérêts, positions Travaux et présentation
Mardi :
Certaines causes de conflit dans la région des Grands Lacs Comprendre la nature de conflit basé sur l’identité Conflit communautaire Travaux et présentations
Mercredi :
Conflits dans la région des Grands Lacs Analyse de conflits dans la région des Grands Lacs Travaux et présentations
Jeudi :
visite sur terrain dans un comité de paix
Vendredi :
-‐ développement d’un programme d’édification de la paix -‐ Travaux et présentations
Compte-‐rendu de la formation du lundi 10 octobre 11
Après la présentation de programme de la semaine, le facilitateur est entré dans le vif du sujet.
Objectif du cours: permettre d’acquérir des outils supplémentaires qui peuvent nous permettre d’améliorer nos interventions dans l’édification de la paix.
Exercice : répondre à des questions sur l’existence de conflit dans une communauté donnée
Les réponses aux questions ont été oui. Si c’était non on va se poser les questions suivantes :
-‐ Qu’est-‐ce que je dois faire ? -‐ Comment je vais le faire ? -‐ Avec qui je vais faire ce que j’ai à faire ? -‐ Est-‐ce que le moment est opportun pour faire ce je veux faire
L’analyse de conflit s’impose quand on dit oui car :
• le problème existe. • Parce que nous avons besoin d’arriver à la paix, • car le problème est complexe on a besoin de le comprendre. • Aussi car il y a des gens qui interviennent sans tenir en compte les avis de deux côtés. • On a besoin de plusieurs points de vue sur un point donné afin de donner des solutions
convenables. • Car les ressources sont limitées et on ne doit pas les perdre pour avoir mal planifié. On
analyse pour avoir des priorités par rapport aux ressources disponibles.
A un moment on doit s’arrêter pour se demander : L’analyse de conflit que l’on fait c’est pour savoir si on le fait pour l’édification de la paix ou les actions de développement ? C’est pour les deux à la fois
La paix c’est la transformation positive des relations conflictuelles (donc en relations constructives)
Il faut toujours lier/ marier l’analyse des conflits à la planification. On fait l’analyse pour planifier un projet, un programme donné.
Les principes pour l’analyse des conflits
-‐ L’analyse de conflit a plusieurs facettes et est complexe. -‐ Il faut avoir les avis de toutes les parties en conflit -‐ Identifier les éléments qui unissent les parties en conflit (ex pour le 1er groupe tous les
groupes ont besoin de sécurité) cas aussi de mont Sinaï entre égyptiens et Israélites en 1948. -‐ Identifier les éléments qui divisent les parties en conflit (qui sont uniques) -‐ Identifier les solutions possibles à ce conflit
Les besoins, les intérêts, les positions
Tout ceci est à considérer en termes de conflit
Ø Besoin : quelque chose sans lequel on ne peut pas vivre. Ce qu’on ne peut vivre sans avoir
Ø Intérêt : ce qu’on aimerait avoir Ø Position : ce qu’on croit
Exemple de l’oignon : le tout donne une apparence de l’oignon, quand on décortique on a l’intérêt et quand on prépare le besoin.
Exemple de besoin : l’identité de quelqu’un (comme Alassane Ouattara autrefois)
Intérêt et besoin ; tout dépend d’une personne à une autre. Les négociations clopinent parfois parce que sur la table les gens ont présenté les positions et les intérêts sans leurs besoins.
Ex de position : le seul langage que le gouvernement comprend c’est le langage des armes. Apartheid : la seule façon de vivre avec les noirs pour les racistes sud africains, c’est de vivre séparé.
Ex de besoin : éducation des enfants
Exercice 1: prenant le cas de votre pays :
-‐ Dire s’il existe une histoire de conflit (lequel) -‐ Dire si dans l’avenir il y a des points de vulnérabilités -‐ Existe-‐t-‐il des tensions interethniques qui peuvent être à la base des violences -‐ Existe-‐t-‐il des inégalités dans le partage de pouvoir.
Selon l’analyse faite aucun groupe qui a dit que dans sa communauté il n’existe pas de conflit. Et ce serait mentir que de le dire.
Si des conflits existent, alors il y a nécessité de faire une AC (analyse des conflits). De là des actions de Peacebuilding sont à envisager. On passe alors à une analyse approfondie ce qui va nous permettre de planifier l’action à mener.
Exercice 2. Identifiez un cas de conflit et en déterminer les besoins, les intérêts et les positions.
Dans une situation donnée il faut toujours se poser la question pourquoi pour savoir ce qui est caché (toujours décortiquer l’oignon).
Les composantes de l’analyse des conflits
1. Quelles sont les parties en conflit, leurs intérêts et leurs besoins ?
Dans un conflit la position n’est pas importante mais tout peut bâcler si on n’en tient pas compte, si on ne cherche pas à la changer.
Il faut considérer sérieusement les intérêts car se rapprochent des besoins. Les besoins sont enfin la racine du conflit. Et pour cela faire participer les parties en conflit.
2. Les relations
Quelles sont les relations qui existent entre les parties en conflit ?
3. Histoire et contexte
Quelle est l’histoire/ la genèse de ce conflit ? Quel était le problème qui avait été identifié au début ? Quelles étaient les parties en conflit et les relations.
4. Stratégie à mettre en vigueur pour résoudre le problème, prévenir que la situation ne dégénère.
Les outils d’analyse de conflit
1. Les 3P : Personnes-‐ Processus-‐ Problème
Les personnes peuvent être les gens, les organisations. Ici on regarde leurs perceptions, leurs positions.
Pour le processus, on voit qui prend les décisions, comment elles se prennent et pourquoi elles sont prises.
Pour le problème on cherche à analyser le problème en profondeur. On voit le problème sous plusieurs angles.
(Cet outil est limité car il existe des cas où l’on peut l’utiliser et des fois où c’est non).
2. Le TRIANGLE
Comportement (façon dont les parties réagissent face à un conflit)
Attitudes Contexte
Dans les attitudes on combine les valeurs, les croyances (ex. complexe de supériorité). Bien sûr que les attitudes se manifestent par certains actes.
Le contexte : la situation en soi
Dans le contexte on a des opportunités et les menaces pour la résolution des conflits.
Exemple : Tous sont membres d’une même église, le mariage qui unit les parties, …
B B (comportements)
Ouverts A Besoins, intérêts positions
B
LaLatents
A C A
Attitude Contexte Attitude
Pour un conflit on doit regarder toutes les parties en conflit, leurs intérêts, leurs positions et on les met dans un triangle. Puis analyser quelles sont les opportunités pour résoudre ce problème.
Avantage de triangle : cet outil permet d’entrer en profondeur de la question afin de trouver les solutions adéquates au problème.
3. MODELE D’ARBRE
Effets
Problème central
Causes
Pour les causes il ya plusieurs théories :
a. La théorie du conflit : ce qui est à la base d’un conflit ce sont les attitudes et comportements dans un contexte donné ;
b. La théorie de besoins humanitaires : la cause des conflits se trouvent dans la satisfaction des besoins (cfr Maslow avec la hiérarchie des besoins)
c. La théorie relationnelle : la cause principale des conflits se trouve au niveau des relations. Là où les gens ne vivent pas en bonne relation les uns avec les autres il y a un conflit.
d. La théorie de la gourmandise et de la demande normale (« greed and grievence ») : les causes de conflits se trouvent dans la gourmandise.
e. La théorie biblique (par Dr Llyod une anglaise) : selon cette théorie de la Bible les causes de conflit sont :
Ø Adam et Eve (leur désobéissance à Dieu) Ø Les continents Ø Les nations
Ø L’expérience [ex. traumatisme dont on souffre et on gâche tout là où on va, l’éducation (complexe de supériorité)]
Ø L’ethnie Ø Le clan Ø La famille (l’éducation familiale nous façonne d’une façon ou d’une autre, …) Ø Les aïeux
4. LA CARTOGRAPHIE
Tous les éléments qu’on utilise dans la cartographie se trouvent dans les autres outils. Mais elle a un avantage de mieux présenter le problème.
Opportunités
Histoire, causes
Les parties 1aires ont leurs intérêts et besoins.les parties secondaires font partie du conflit car elles soutiennent les parties en conflit quoique pas directement liées au problème central.
Exercice sur la cartographie travail en groupe)
L’agence Pinelands qui travaille dans la santé mentale où Linda travaille apprend qu’il y a un montant important dans le cadre de VIH et on demande que le projet soit bien conçu pour son financement…
Problème central
Parties 1aires
Partie 2aire
Partie rse
Parties 1aires
Parties
2aires
Partie
tierse
Compte-‐rendu de mardi 11 octobre 11
La journée a commencé par la méditation. Le prédicateur du jour le Pasteur Victor Ndawabo a tiré la leçon de l’évangile de Jean 4 :39-‐40. Beaucoup de samaritains de cette ville avaient cru en lui à cause de la femme qui attestait « il m’a dit tout ce que j’ai fait ». Ici il a insinué que l’eau vive dont nous avons besoin c’est le Saint Esprit.
S’en est suivi la présentation de nouvelles par pays.
-‐Burundi : célébration de la journée de maladies mentale le 9 octobre 2011 ; imposition au batwa qui font la poterie, d’où grogne, attaque et vol d’dans une famille à Muyinga par des hommes avec armes à feu.
-‐RD Congo : recrudescence de cas de choléra : 400 morts inventoriés au courant de cette année. La maladie se propage actuellement dans les familles même en ville où les personnes malades étaient passées. MSF mène une campagne de sensibilisation sur l’eau, l’hygiène et l ‘assainissement.
Après une synthèse de la matière de la veille par Mme Yvonne il y a eu présentation de travaux sur la cartographie à partir du sujet de sensibilisation sur le VIH/sida par l’agence Pinelands. Le facilitateur a, à la fin, donné les remarques sur le travail et l’a conclu.
2è concerné 1er concerné Problème central 1er concerné
Leçon du jour
Travail en groupe par pays : présenter les principales causes de conflit dans votre pays
Les causes de conflits dans la région des Grands Lacs :
Quelques causes de conflit :
-‐ Relations -‐ Incompréhension/ rumeurs -‐ Différentes valeurs (religion par exemple) -‐ Lutte de pouvoir/ course au pouvoir (ex RDC avec 1 président et 4 vices) -‐ Structures dans la société (favoritisme pour un groupe donné) -‐ La traite négrière (introduction des armes à feu, conflits avec le chef suite à la vente de
membres de certains famille, le manque d’identité pour les déportés vers la Colombie par ex.)
-‐ La colonisation (exemple donné par le Burundi et le Rwanda avec le favoritisme) -‐ Le processus de modernisation : ex la radio/TV deviennent des outils importants pour la
propagande (cfr la chaîne Aljazira avec la guerre en Libye) ; les pauvres deviennent de plus en plus pauvres et les riches de plus en plus riches. Bien sûr qu’il y a des bons et des mauvais côtés de la chose (ex anciennement toutes les morts étaient « dues à la sorcellerie »).
Jonker
Fondation Hart, Mme P
Linda,
Agence
Désaccord sur la mise en application du programme de
VIH/sida
Qlqs membres
du conseil d
Pasteur Clément
-‐ Le choc de cultures au sein d’une même famille
COMPRENDRE LA NATURE DE CONFLIT BASE SUR L’IDENTITE
Une identité est définie en relation avec les autres Exercice : individuel : identifiez-‐vous tel que vous êtes
L’identité de chaque personne est complexe Les identités peuvent être basées sur les ressemblances ou les différences Les identités peuvent être biologiquement ou socialement construites Les gens peuvent être disposés à tuer/ mourir pour défendre l’identité de leur groupe Les formes d’identité basées sur les différences peuvent être à la base des conflits Pendant la période de non conflit (paix) les gens se définissent plus largement. Exemple : rwandais, blanc ou noir, homme ou femme.
La perception de l’identité change selon le contexte et les relations (ex. ici en formation ceux venant de la RD Congo sont des congolais mais au retour on aura des swahili phones, des bangala, … )
(Au niveau de l’identité c’est moi qui me définit que je suis ceci ou cela par rapport à l’autre)
4 éléments majeurs sont à la base de la perception de l’identité :
Ø L’attitude Ø La croyance Ø Le comportement Ø Et le point de vue de chacun
Obstacles à la communication dans le conflit basé sur le genre
a. Commander : vous devez… b. Menacer : vous feriez mieux de…. Sinon… c. Juger : vous êtes mauvais, paresseux… d. Blâmer : vous êtes la cause de ceci…
Exercice 1 : comment les gens s’identifient vis-‐à-‐vis des autres
Exercice 2. Sensibilisation sur le VIH/Sida dans différents groupes.
NOUS
• Qui est des nôtres • Nous sommes les bons • Qui détient la vérité ? nous • Nos points de vue ont des
valeurs supérieures • Tuer l’un de nous est douloureux
EUX
• Qui n’est pas des nôtres • Ils sont les méchants • Ils ont tort • Leurs points de vue n’ont aucune
valeur • Tuer l’un d’eux est un dommage
collatéral/ un service à un bien
Suite à cet exercice les participants en sont venus à comprendre les réactions fac à un message donné de sensibilisation telles que décrit par Dr Ralph. Dans une communauté on trouve :
Adopteurs primaires Majorité secondaire
2,5% 13,5% 34% 34% 16% Innovateurs Majorité primaire traditionnalistes
Quand on s’investit dans une activité de sensibilisation on doit se préparer à rencontrer divers groupes qui ont des multitudes d’aspects (conflits interpersonnels, conflits interethniques ; …) perceptions, intérêts, expériences, positions, …
Compte-‐rendu de mercredi 12 octobre 11
Parole du matin : Hébreux 11 :1 La foi c’est espérance en des choses qu’on ne voit pas. Par Bon-‐fils.
Après les infos de nos 3 pays et le compte-‐rendu de la matière de la veille la journée a commencé par un exercice en petit groupes dont les questions étaient les suivantes :
- Qu’est-‐ce que la surveillance ou le monitoring du conflit ?
- Pourquoi faire la surveillance ?
- Qu’est-‐ce qu’on doit surveiller ?
- Qui est capable de surveiller ?
- Quelles sont les sources d’information pour la surveillance ?
- Quelle différence entre le monitoring et la collecte des données par les services de renseignements ?
SURVEILLANCE OU MONITORING DE CONFLIT, cas de la région des grands lacs
1. Le monitoring est le suivi, la collecte systématique des informations et l’analyse des indicateurs d’un conflit sur base de l’observation continue et rapportage des événements au fil du temps dans un milieu donné.
2. Les raisons pour faire le monitoring :
- Identifier les indicateurs et leurs impacts (ex. dans la région des grands lacs une multitude de groupes armés)
- Suivi des événements qui ont tendance à accroître les conflits (ex. pillage de minerais, la course au pouvoir, …)
- Déterminer les scénarios possibles de conflit
- User des mécanismes nécessaires pour prévenir l’escalade de conflit
- Prévenir un désastre (ex. génocide au Rwanda)
- Informer les autorités compétentes sur l’évolution du contexte
3. Que faut-‐il observer ?
- Des mouvements suspects (ex. Rwanda National Congress au Rwanda RNC, Fin d’air à Bukavu, …)
- Changement dans les interactions (rapprochement opposants et pouvoir, …)
- Rumeurs (à vérifier) Exemple : sur l’île d’Idawa dans le lac Kivu il y aurait un camp d’entraînement de troupes rwandaises …
- Textes et paroles inflammatoires
- Développements politiques : élections, gouvernance. EX. un parti qui a aligné plus de candidats que prévu par la CENI dans une circonscription, subdivision d’un parti politique en plusieurs comme le CNDD au Burundi
- La corruption, la tricherie (plus la corruption est répandue plus on tend vers la violence)
- Inflation de la monnaie (ex conflit Chine-‐ Etats-‐Unis sur la dévaluation volontaire de la monnaie chinoise)
- Messages de leaders religieux-‐ locaux (lors des prédications par exemple)
- Relations entre les leaders et leurs bases
- Signification des chansons/ nouvelles danses (cas de leader de l’ANC en Afrique du su qui aime chanter un chant dont le sens c’est tuer les blancs. A cause de cela il est traduit en justice pour chant divisionniste et incendiaire.
4. Que faut-‐il observer
- Les acteurs/ partenaires primaires
- Acteurs secondaires
- Parties tierces
- Parties cachées (les causes de conflit au niveau local ont leurs causes au niveau international)
5. Personnes capables de faire le monitoring
- Personnes neutres (même des gens qui font partie des groupes au conflit)
- Experts (dans le suivi, l’analyse de conflit, nationaux et internationaux)
- Observateurs externes
- Personnes engagées
- Bâtisseurs de paix (qui aiment la paix)
- Celui qui connait mieux le contexte
6. Sources d’informations pour le monitoring
- l’observation des participants
- Les journaux
- Les archives
- Information télévisée/ radiodiffusée
- Tradition orale
- Témoins des événements
7. Les qualités d’un monitoring fiable
- Objectivité
- Neutralité/ impartialité
- Analyse systématique
- San dépenses exagérées
- Basée sur les preuves (vérification des rumeurs, évidence)
- Capacité de prédire
- Communication effective avec les preneurs de décisions
- Recommandation des stratégies/réponses au problème (ex. Médiation)[mais la réponse proprement dite vient des parties en conflit elles-‐mêmes]
- Donne priorité à la prévention
Exercice :
a. Identifiez un conflit national ou local dans la région des grands lacs
b. Identifiez les facteurs possibles d’alerte précoce
c. justifiez la nécessité de faire une alerte précoce de ce conflit
d. comment peut-‐on établir un système d’alerte précoce pour ce conflit afin de le prévenir ou de le transformer
ALERTE PRECOCE ET REPONSE PRECOCE/ PREVENTIVE
1. alerte précoce signifie : - faire attention à propos de dangers potentiels - signal d’un changement imminent - alerte - avertissement d’un conflit imminent 2. qu’est-‐ce que nous mettons en garde contre : - guerre - crise humanitaire - violence - famine - violence sexuelles - abus des droits humains - catastrophes - génocide - le crime organisé
- épidémies L’alerte précoce est donc une analyse systématique des signes et symptômes des conflits potentiels afin de déterminer la stratégie d’intervention appropriée afin d’éviter qu’un conflit ne tourne à la violence
Avantages d’une alerte précoce
Elle s’occupe du conflit quand - les problèmes sont précis - les intervenants sont moins nombreux - le conflit est minime - le conflit est moins compliqué - il y a peu ou aucun dommage - le conflit est à l’état où il peut être transformé Cadre analytique pour la surveillance et alerte précoce
Exemple de cause : pauvreté, antagonisme ethnique, mauvaise gouvernance, intolérance politique, extrémisme religieux
Exemple d’accélérateurs : fraude électorale, milices de partis politiques ou ethniques, polarisation de la société,…
Les déclencheurs sont inattendus et pour cela ils sont difficiles à surveiller
Jeudi : visite sur terrain
Cette journée l’équipe est descendue sur terrain pour appréhender la façon dont le comité s’y prend pour résoudre les conflits dans la communauté ainsi que des témoignages de ce qui a été fait. Le comité de paix visité a été celui de Rutegama dans la commune de Muranvya, province de Gitega
Causes ou conditions dans le système
Facteurs immédiats
Facteurs accélérateurs et déclencheurs du conflit
Capacité à mener vers le conflit
Facteurs générateurs de la paix
CONFLIT ARME
Lors de cette visite l’équipe a pu s’enquérir de la façon dont le comité de paix de Rutegama a pris naissance avec le Pasteur Victor (un des produits de GLPI) et le travail qui a été réalisé dans cette commune où les gens ne se regardaient pas en face suite aux problèmes qu’ils y a eu entre eux durant la guerre : viols, calomnie, trahison, incendie des maisons, tueries et j’en passe. Plusieurs témoignages ont été faits parmi les habitants qui avaient été invités à cette occasion. S’en était suivi un échange participants à la session 8ème GLPI et ceux qui avaient témoigné ainsi que le comité de paix de Rutegama.
A la fin de cette rencontre une visite a été effectuée au mémorial de massacre dans la commune Mubanda (voir photo à gauche et à la page de garde).
Vendredi 14 octobre 2011
LE DEVELOPPEMENT D’UN PROGRAMME D’EDIFICATION DE LA PAIX
(À propos de conflit communautaire déjà vu avec Gopar dont conflit intra-‐personnel, interpersonnel, intra-‐groupe, intergroupe, national, international, conflit basé sur le matériel et conflit basé sur l’identité)
Les causes de conflit peuvent se trouver à des niveaux extérieurs à la société.
- Niveau international (système) - Niveau national (sous-‐système) - Relations - Conflit personnel
-‐ En faisant l’analyse des conflits on doit reculer dans le temps pour savoir ce qui s’était passé il y a 1 an, 2ans, 10 ans, 50 ans, …situer les causes, les facteurs, les acteurs qui ont influencé le conflit. Voir aussi dans le passé les causes, les tentatives de résolution de conflit qui ont échoué, …
-‐ En faisant l’analyse on doit aussi voir le futur.
La vision : projection, rêve, …
La résolution des conflits part de nous-‐mêmes acteurs. Nous devons être transformés.
Au niveau personnel
Voici le diamant de leadership
VISION
REALITE ETHIQUE
COURAGE
- si le courage tend vers le centre du losange, là pas d’action ou très peu.
Grandeur (capacités)
- Si c’est la réalité c’est qu’on va prôner des actions qui ne vont pas résoudre le problème
- Si c’est l’éthique on va rater la cible.
- Si c’est la vision c’est qu’on n’ira nulle part.
Structures, Relations
Gestion de crise
Semaine du 17 au 23 octobre 11
PAIX ET DEVELOPPEMENT
Par Rév Pasteur Ir Athanase Bagorikunda
Voici ce qui a constitué la matière de la matière dispensée durant la semaine :
Lundi : le développement
Définition, Historique, Rôle de l’Eglise Travail pratique
Mardi : relation paix et développement
Cadre de compréhension chrétienne de développement Différence entre problèmes et besoins L’approche genre Nouvelle approche de développement Les objectifs du millénaire pour le développement Situation des conflits dans le monde Caractères de conflits des années 1990 Origines de conflit
Systèmes
Sous-‐ systèmes
Relations
Crise 1 an 2 ans 25 ans Futur
Transformation
VISION
Les coûts d’un conflit
Mercredi : comment construire la paix
Du conflit au conflit violent Prévenir les conflits dans les pays apparemment en paix Les conditions favorables à la paix Sécurité humaine, pilier de la paix Le développement pour construire la paix La dynamique dans les conflits Travail en groupe
Jeudi : le montage des projets
Définition des mots clefs Cycle e vie d’un projet Schéma de présentation de projet Travail en groupe
Vendredi :
Plénière sur l’exercice de compréhension de projet
Exercice sur la représentation du développement
lundi 17 octobre 2011
Après la présentation des attentes et craintes de participants, le facilitateur a donné le plan du cours qui se présente comme suit :
0. Introduction
1ère Partie : Paix et développement
Chap 1. Le développement
Chap 2. Relations entre Paix et développement
2ème partie : Comment construire la Paix
Chap 3. La prévention des conflits
Chap 4. La gestion des conflits
Introduction
-‐la paix est la condition préalable pour les actions de développement. Car sans paix on ne peut pas envisager des programmes à long terme. On ne peut que se contenter de programmes d’urgences humanitaires.
-‐ par contre sans développement il n’y a pas de paix non plus car deux adages burundais disent :
Ø « quand on a faim on pense que l’autre a mangé, ce qui conduit à la haine »
Ø Quand on n’a rien à partager on s’accuse mutuellement que c’est l’autre qui a tout pris (suspicion).
Les deux concepts sont donc intimement liés.
1ère PARTIE : PAIX ET DEVELOPPEMENT
CHAP I. LE DEVELOPPEMENT
1.1. Définition du concept développement
Avant de donner la définition de développement le facilitateur a d’abord demandé à l’auditoire de dire ce qu’il entendait par le mot développement, ce qui a conduit à un partage. De là le facilitateur a donné un exercice par groupe pour permettre de mieux intérioriser les concepts inclus dans développement. De l’exercice il s’est avéré que les différents concepts ont fait l’intersection avec le développement, ce qui signifiait qu’ils ont des bons côtés tendant au développement mais aussi des aspects négatifs. Pour avoir une idée les concepts en question ont été : progrès technique, enrichissement, évangélisation, intégration dans la mondialisation, modernisation, assistance, lutte contre la pauvreté, croissance économique.
Après ces échanges le facilitateur a donné la définition de développement :
Un processus volontaire de changement social qui vise une amélioration des conditions de vie des populations de façon durable.
Il intègre toutes les dimensions de l’existence et met en rapport l’ancien et le nouveau.
Il exige des sacrifices et de l’endurance.
Il peut être appuyé de l’extérieur mais doit être maîtrisé par les concernés. (Séminaristes, Bafousam, Cameroun, 2004)
1.2. Historique du développement
-‐ le mot développement a été prononcé dans ce sens pour la 1ère fois en 1949 par le président des Etats-‐ Unis qui disait que les pays du Nord ont le devoir de développer les pays du Sud. Bien entendu il y avait une connotation idéologique car on ne voulait pas que les pays du Sud ne se tournent vers l’URSS cotre qui on était en guerre froide. Il parlait alors de rattrapage économique et disait que les pays du Sud avaient un retard de 20-‐30 ans.
-‐ en 1960 c’est les indépendances. Un courant en provenance de l’Amérique latine assimilait le développement à l’indépendance.
-‐ en 1970 le développement a été assimilé au Progrès social. C’est la période de grandes constructions : routes, écoles, hôpitaux, … mais pour ce faire il fallait s’endetter.
-‐ vers 1980 : crise de la dette. La Banque Mondiale, le FMI vont imposer aux pays du Sud un programme d’ajustement structurel. C’est aussi la privatisation des sociétés d’Etat et l’entrée dans le marché commun. Car on a trouvé que les Etats étaient des mauvais gestionnaires. Le développement est alors assimilé à libéralisme économique.
-‐ vers 1990 : suite aux problèmes engendrés par le programme d’ajustement structurel (privatisation, perte de l’emploi, …) on va parler de la réduction de la pauvreté comme pilier de développement.
1.3. Rôles de l’église dans le développement
-‐Syndrome de la Station missionnaire. Là où le blanc prêtre/ pasteur habitait il y avait tout : courant électrique, sucre, miroir, … on considérait alors le blancs comme des petits Dieux.
-‐ 1939-‐ 1945 : 2ème guerre mondiale remise en cause de cette image qu’on avait des blancs. En effet, avec la guerre les noirs vont combattre aux côtés de leurs colonisateurs et ils trouvent ceux-‐ci faillibles. Les noirs ont fait des exploits là où l’homme blanc avait échoué. Le mythe est cassé.
L’Afrique n’est plus le terrain des missions mais une église à part entière.
Par rapport aux actions de développement, les prêtres et pasteurs avaient fait beaucoup d’actions mais n’avaient pas préparé la relève. Ainsi tout ce qu’ils avaient laissé était tombé en moule après leur départ (indépendance).
La raison de l’implication de l’Eglise dans le développement : la charité envers l’homme. Or le développement est toujours centré sur l’homme.
(On remarque au sein de l’église un conflit entre les projets d’autofinancement et les projets de développement).
mardi 18 octobre 2011
Juste après la dévotion matinale et le compte-‐rendu de la matière de la veille par un participant, le facilitateur a abordé le point sur la compréhension chrétienne de développement suivi d’autres.
1.4. Cadre de compréhension chrétienne de développement Le facilitateur a explique la corrélation qui existe entre les faits humains cadrant avec le développement et les faits divins en commençant par l’histoire de notre salut qui est caractérisé par la création, le péché et la rédemption. RdD (Absent-‐ au-‐delà) Solidarité Unité Foi Ouverture Libération Salut Amour Espérance
Contraintes Interdits Incarnation Particularité Limites Différence
Commentaires :
1. le christianisme est caractérisé par l’amour, la foi et l’espérance. C’est par amour que le Christ s’est incarné pour venir nous sauver. Par la foi nous croyons qu’il existe un Dieu qui est dans l’au-‐delà et à qui nous sommes liés ; par l’espérance nous pensons vivre une vie nouvelle, de salut où il n’y aura plus de tracas (libération). Du point de vue humain c’est par amour pour son prochain que nous entreprenons les actions de développement. Nous croyons en ce que nous faisons et nous avons l’espoir d’un avenir meilleur.
2. Le développement exige une certaine ligne de conduite ((contraintes), autant que la Parole de Dieu qui donne le salut. Mais ce faisant, on a espoir d’un avenir meilleur (libération). Par ailleurs quand nous entreprenons quelque chose c’st puisque nous avons la foi que cela va réussir. Enfin dans une action de développement l’apport de tout un chacun est nécessaire (particularité) pour la réussite de l’œuvre commune (solidarité).
3. Les flèches montrent le processus qu’est le développement et les relations à intégrer dans nos actions de développement (nos projets doivent s’inscrire dans la volonté de Dieu, nous devons tenir en compte des points de vue et intérêts de la communauté)
1.5. Différence entre problèmes et besoins
Il s’avère la plupart de fois quand on pose à une communauté la question de savoir quels sont ses problèmes elle répond en présentant les besoins. Or les besoins devraient découler de la présentation des problèmes afin d’éviter de donner une fausse solution à un problème et laisser celui-‐ci pendant. Des exemples ont été donnés par les participants en plus de ceux donnés par le facilitateur. Delà on a présenté les relations de cause à effet pour un problème donné afin de trouver la solution. Le facilitateur a alors parlé de composantes d’une activité : -‐ au niveau de la programmation on a les moyens associés aux méthodes pour arriver à
l’objectif puis au but et à la finalité -‐ au niveau de l’exécution on a l’ensemble des moyens et des méthodes qui conduisent au
produit, des produits on atteint les effets et des effets l’impact. L’ensemble d’activités a alors été appelé PROJET Notion de tactique qui est à court terme (ex. tactique de combat) pendant que méthode est à un niveau plus avancé. Le niveau de participation dans une action de développement Plusieurs cas de figues existent dans la façon de mener les actions de développement impliquant une communauté : a. je prends mes décisions seul et j’informe les autres (médiocre) b. je prends mes décisions après consultation (insuffisant)
c. nous prenons les décisions ensemble (insuffisant) d. nous prenons les décisions ensemble puis nous les mettons en œuvre (meilleur) e. j’appuie les décisions que vous avez prises (laisser-‐aller) il a été noté qu’un leader ne doit pas suivre la communauté mais guider (to lead= conduire, guider, orienter).
1.6. L’approche genre
Il est à noter que pour arriver à ce concept de genre on est passé par une série d’autres : promotion des droits de la femme, égalité homme-‐ femme. Or il faut faire une différence entre les rôles biologiques et les capacités/ compétences à exercer une fonction donnée. Ex. allaiter, accoucher sont biologiques pendant que les fonctions politiques, judiciaire et administratives sont des compétences qu’on acquiert. Il importe de reconnaître seulement que dans la société la femme a été relégué au dernier plan au point qu’elle ne contribuait pas suffisamment aux décisions pour le développement de nations, d’où une nécessité de rétablir l’équité entre l’homme et la femme. L’approche genre se préoccupe de changement de statut de relations sociales (positions dans la société) et statut social des femmes (conditions de vie de femmes) 1.7. Nouvelle approche de développement
Si l’ancienne approche s’intéressait aux besoins et faiblesses de la communauté, la nouvelle approche s’appuie sur les forces et les avoirs de la communauté. C’est l’Approche de Moyens d’Existence Durables (AMED). Les avoirs sont de cinq ordres à savoir :
-‐ Le capital humain -‐ Le capital physique -‐ Le capital naturel -‐ Le capital social -‐ Le capital financier
Cette approche s'appuie sur les principaux facteurs avoirs) influençant les moyens d'existence des pauvres et sur les liens qui unissent habituellement ces facteurs. Elle peut être utilisée pour planifier de nouvelles activités de développement et pour évaluer la contribution d'activités existantes à la pérennité des moyens d'existence.
Les deux composantes clés de l'AMED sont les suivantes:
• un cadre qui facilite la compréhension de la complexité de la pauvreté • une série de principes visant à orienter les actions de lutte contre la pauvreté
1.8. Les objectifs du millénaire pour le développement
a. réduire l’extrême pauvreté et la faim b. assurer l’éducation primaire pour tous c. promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes d. réduire la mortalité infantile e. Améliorer la santé maternelle f. Combattre le VIH/ Sida, le paludisme et d’autres maladies g. Préserver l’environnement h. Mettre en place un partenariat mondial pour le développement Pour chacun de ces objectifs le facilitateur a fait un commentaire. CHAP 2. RELATION PAIX ET DEVELOPPEMENT Actuellement tous les pays sont confrontés à des situations d’insécurité, de manque de paix. Il est de notoriété publique que sans paix aucune action de développement qui puisse être menée. Nous devons aussi voir comment le développement ou le sous-‐développement peut influer sur la paix, comment le développement peut aider à rétablir la paix. 2.1. Situation des conflits dans le monde
Vers les années 90 sous d’autres cieux on a connu 55 pays qui ont connu des guerres. Ceci montre à quel point l’ONU qui a été mis en place pour apporter la paix dans le monde a failli à sa mission. En effet, avec la chute du mur de Berlin, les guerres qui autrefois étaient entre les Etats se sont muées en conflits armés internes. Parfois difficile d’identifier les belligérants, on a plusieurs factions de sorte qu’il devient difficile de les amener sur une même table de négociation. Cas de l’Angola, de la Sierra Léone et bien d’autres. 2.2. Caractères de conflits des années 1990
La nature des conflits des années 1990 et bien différente de celle des années antérieures. En effet, vers les années 60 on a dénombré 14 guerres et vers les années 70 onze. Mais les conflits des années 1990 ont été plus nombreux et compliqués (55° :
-‐ Les conflits sont internes et opposent les troupes loyalistes aux troupes insurrectionnelles -‐ La plupart des conflits ont lieu dans les régions à faible développement économique et
humain. C’est le cas de l’Afrique notamment avec beaucoup de cas de conflits vers les années 1990 (45% des conflits) et qui a un IDH faible (indice de développement Humain qui est un indicateur statistique composite permettant de mesurer le développement humain d’une communauté. Cet indice se base sur 3 éléments à savoir :
• Longévité ou L’espérance de vie (à la naissance. EX. RDCongo 48ans). Ceci permet de mesurer indirectement l’accès à une alimentation saine, au logement, à l’eau potable, à l’hygiène, aux soins médicaux.
• Le niveau d’éducation (taux d’alphabétisation des adultes de plus de 25 ans, le nombre moyen d’années d’études pour les enfants d’âge scolaire)
• Le niveau de vie (revenu par habitant sur base de Produit Intérieur Brut). Ça inclut tout ce qui n’est pas dans les 2premiers éléments dont la mobilité et la culture.
-‐ Les combats faisant recours aux armes légères que tout le monde peut acheter, transporter. En 2000 on a dénombré 110 millions d’armes légères.
-‐ Les violences extrêmes -‐ Les victimes sont à 90% des civils (on ne respecte pas les règles de la guerre). Entre 1985 et
1995 l’Unicef a dénombré 2 millions de morts, beaucoup de déplacés et réfugiés.
2.3. Origines de conflit -‐ Conflits de légitimité (accès au pouvoir ou son maintien) -‐ Conflit pour les ressources (eau, terre, minerais, …) -‐ Conflit d’identité -‐ Conflit de développement (une classe exploitée qui prend conscience de l’injustice d’accès
aux ressources)
2.4. Les coûts d’un conflit
Le facilitateur en a dénombré de 8 types que sont : a. Coût humain : nombre de morts dont les civils, de déplacés et refugiés, de victimes de
famine, des SDF (sans abri)… b. Coût psychologique : des traumatismes à la suite de ce qu’on a vécu c. Coût social : les familles disloquées, les femmes violées qui sont rejetées, les orphelins, … d. Coût culturel : transformation de valeur comme la paix en culture de tuerie. Ex des jeunes
recrues au Soudan à qui on apprenait la chanson disant : Même pour ta mère une balle Même pour ta sœur une balle Même pour ton père une balle Ton fusil c’est ta bouffe Ton fusil c’est ton frère, …
e. Coût spirituel : perte de sens de la vie, sentiment de dégoût, de haine de désespoir, de vengeance.
f. Coût politique : disparition de certains droits comme le droit de vote, la liberté d’expression et de circulation (établissement des pouvoirs totalitaires)
g. Coût écologique : les champs minés, le déboisement par les refugiés, l’utilisation d’armes chimiques qui détruisent l’environnement et la vie humaine,…
h. Coût économique : les dépenses engagées pour faire la guerre (une arme dont la valeur peut aider à acheter du vaccin pour toute une communauté), le manque à gagner suite à la guerre (embargo, plus de tourisme, plus de production et donc plus d’exportation, pas d’investissement, fuite des cerveaux), les dépenses de reconstruction
mercredi 19 octobre 2011
2.5. Du conflit au conflit violent
Dans toute société il existe des conflits. Seulement les communautés résolvent cela d’une manière pacifique ou violente. Ce qu nous pousse à voir ce qui fait qu’un conflit se transforme en conflit violent Les facteurs aggravant sont :
-‐ Le déclin économique brutal -‐ La dévaluation monétaire -‐ Les media de haine -‐ L’intervention de pays voisins ou des grandes puissances -‐ La vente d’armes à feu et à destruction massive
2ème PARTIE : COMMENT CONSTRUIRE LA PAIX
CHAP 3. LA PREVENTION DES CONFLITS
3.1. Prévenir les conflits dans les pays apparemment en paix
Prévenir les conflits a l’avantage d’anticiper sur les gravités d’un conflit (ses conséquences) et de créer les conditions qui permettent de résoudre pacifiquement un conflit.
3.2. Les conditions favorables à la paix
Auparavant, la paix était assimilée à la sécurité nationale. Il fallait protéger les frontières nationales contre toute agression extérieure. D’où nécessité d’un armement de dissuasion. Mais actuellement ce n’est plus nécessairement le cas ; les guerres éclatent même de l’intérieur. C’est la sécurité humaine qui compte pour qu’on ait la paix
3.3. Sécurité humaine, pilier de la paix
La sécurité humaine comprend : -‐ La sécurité économique (garantie d’avoir un minimum vital -‐ Sécurité alimentaire : accès pour chaque individu à tout moment à une alimentation
suffisante et saine pour mener une vie active -‐ Sécurité sanitaire : accès aux soins de santé, à l’eau potable, au système d’évacuation des
déchets, … -‐ Sécurité de l’environnement : assurance aux générations présentes et futures de disposer
des ressources naturelles nécessaires et d’être protégées des catastrophes et pollutions -‐ Sécurité personnelle : garantie de ne pas subir des violences physiques -‐ Sécurité de la communauté : l’appartenance à un groupe sans être inquiété
3.4. Le développement pour construire la paix
Il a été établi que la paix est axée sur la sécurité humaine. Or celle-‐ci est axée sur le développement qui se mesure dans les progrès enregistrés dans les domaines de : -‐ L’éducation -‐ La santé -‐ La répartition des richesses -‐ La protection de l’environnement -‐ Le respect des droits humains -‐ La participation de la population à la vie publique -‐ La lutte contre la corruption
3.5. La dynamique dans les conflits
Voir le jour 2 de la 1ère sem : conflit latent, escalade, étape de la crise, l’après-‐ crise Les actions de développement peuvent se faire durant la période de paix et quelques années après le conflit ouvert. Pendant l’escalade de violence et l’étape de crise et juste après la crise c’est les actions d’urgence
Travail en groupe
jeudi 20 octobre 2011
3.6. Paire de comportement face à un conflit Un graphique a été tracé pour représenter la façon dont les gens se comportent face à un conflit.
Buts
Coopération Compétitivité
Compromis Relations la compétitivité met au 1er plan les buts en lieu et place des relations sociales L’évitement : rien qui intéresse celui qui a cette attitude La coopération veut avoir et l’atteinte des buts et les bonnes relations sociales L’accommodation : met en avant les relations Le compromis : on est au milieu. C’est le comportement privilégié par les bâtisseurs de la paix. 3ème PARTIE : LE MONTAGE DES PROJETS CHAP 4. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE
4.1. Définition des mots clefs Différents concepts ont été définis en commençant par le projet, le programme, le plan, le problème, les résultats, le but, l’objectif, l’efficience, l’efficacité 4.2. Cycle de vie d’un projet Il comprend les étapes suivantes : -‐ La programmation (qui est au niveau d’un domaine et qui guide/ circonscrit les projets à
concevoir -‐ L’identification (élaboration projet en concertation avec la communauté) -‐ Les instructions du bailleur qui fait des investigations afin de décider -‐ Le financement -‐ La mise en œuvre -‐ L’évaluation Il est toujours conseillé de privilégier l’approche participative impliquant les concernés à toutes les étapes. Ce qui nous conduit à partager sur la méthodologie de planification des interventions par objectifs (PIPO). Pour un bip, cela commence par l’identification des problèmes (par brain storming) à partir des quels on établit les lies de causalité (causes à effets) et on fait l’arbre de problèmes avec le problème central ; de cet arbre changement des causes et effets en objectifs ou situation idéale qu’on souhaite atteindre. Le cadre logique a suivi puis un canevas de présentation de projet
5. Schéma de présentation de projet Un canevas de présentation de projet a été donné par le facilitateur qui comprend les points suivants : -‐ Introduction générale -‐ Brève présentation de l’organisation requérante
Accommodation Evitement
-‐ Présentation du projet • Titre du projet • Contexte : situation générale du milieu, les interventions passées et les limites • Justification : le pourquoi du projet, sa pertinence • Cible ou population bénéficiaire du projet • Objectif global • Objectif spécifique • Résultats attendus • Les activités • Organisation du projet et mécanisme de suivi évaluation • Budget détaillé
-‐ Les annexes où l’on peut trouver • Les plans et devis • Le cadre logique • Les autorisations de fonctionnement ou de reconnaissance de l’organisation • Les arbres à problèmes et à objectifs du projet • Des photos, etc.
6. Travail en groupe Les participants ont été subdivisés en équipes et on leur a donné des thèmes à développer et à partager en plénière. Il s’est agi des thèmes comme la réhabilitation d’une école dans une commune rurale, l’augmentation de la production agricole dans une région frappée de famine, l’insécurité à Shatanya et que sais-‐je encore.
Vendredi 21 octobre 2011
Plénière sur l’exercice de compréhension de projet
Des échanges fructueux ont suivi les différentes présentations d’équipes. Ceci a été suivi par un 2ème exercice de représentation de développement. Et en plénière on a échangé les motivations de différentes présentations.
Semaine du 24 au 29 octobre 11
Formation sur le stress et le trauma
Par Mme Violette Mwenedata Nyirarukundo
Voici ce qui a constitué la matière de la matière dispensée durant la semaine :
Lundi :
7. Attentes des participants 8. Besoins humains 9. Rivière de la vie 10. Travail pratique
Mardi :
11. Deuil et chagrin 12. Etapes du deuil 13. Le deuil dans la culture : points positifs et négatifs
Mercredi :
14. Stress ordinaire et stress traumatique 15. PTSD Post Traumatic Stress Disorder 16. Désamorçage et témoignage 17. Travail en groupe
Jeudi :
18. Trauma chez les enfants 19. Comment aider les enfants traumatisés 20. Film ou activités détraumatisantes
Vendredi :
21. Relation trauma-‐ réconciliation
22. Cérémonies de clôture
Synthèse de la formation du lundi 24 octobre 11
La formation sur le trauma et le counselling a commencé par une introduction générale. Dans celle-‐ci la facilitatrice a parlé du rôle de l’Eglise dans la counselling. Paraphrasant un auteur ghanéen, elle a dit à propos de l’Eglise: « là où les hommes ont des ecchymoses, l’Eglise apporte le baume » ; « là ou… »
Considérant l’exemple d’une personne ayant marché sur de la braise, elle a fait des similitudes avec la société qui sent ou est indifférente au malheur de l’autre. Mais comme l’église est un corps avec plusieurs membres, dès qu’un membre souffre toute l’église est affectée et est interpellée pour porter secours.
Le message de l’église est d’autant plus fort qu’il va au-‐delà du tombeau : « tu vivras éternellement ; ta vie est cachée dans Christ à la droite du Père. »
Bref le rôle de l’église c’est des actions d’amour. Beaucoup d’exemple ont étayé cette explication dont Jésus mort pour nous racheter. Le Christ a été un message vivant, un témoignage vivant de l’amour. Esaïe 53 :34 « Par ses meurtrissures, nous sommes sauvés ».
La petite sœur d’une congrégation au Japon face à un général américain à propos des blessures puantes que celle-‐ci soignait et que le général a dit qu’il ne pourrait soigner même pour un million de dollars. Et à la sœur de répondre elle non plus.
La facilitatrice a poursuivi en parlant des exemples des personnes qui, grâce à la parole étaient venus confesser leurs péchés que personne n’avait attrapées pendant que ceux qui étaient attrapés en flagrant délit avaient renié tout.
Il convient de noter la différence entre un homme et tout autre homme. Chaque homme est la pièce unique de Dieu. Se débarrasser de la pièce unique de Dieu est un crime. Le seul prix que nous avons déjà payé c’est le sang du Christ.
Dans le counselling on commence par se connaître soi-‐même d’abord avant de passer aux autres étapes.
Voici un tableau qui représente ce que nous connaissons :
Dieu qui sait tout
Ce que je sais
Ce que je ne sais
Comment faire pour déplacer ce que je ne sais pas ? Construire une bonne relation avec les autres nous aide à nous connaître.
Comment découvrir la fenêtre de Dieu ? Une saine communication avec Dieu par la prière, l’écoute de la Parole.
Les besoins selon Abraham MASLOW (hiérarchie des besoins)
Exercice 1 : pour dire qu’on a très bien vécu qu’est-‐ce qu’il faut ?
23. Besoins physiologiques
24. Besoins de sécurité
25. Besoins d’affection
26. Besoins d’estime de soi
27. Besoins de réalisation de soi
Exercice 1 (suite): regroupez les besoins exprimés selon la hiérarchie de A. Maslow.
Exercice 2. Représentez votre vie comme si elle était un fleuve (la rivière de la vie)
Constat de l’exercice :
§ Les gens voient le monde non pas selon ce qu’il est mais selon ce qu’on est ou ce qu’on a vécu.
Moi Moi+ autres Autres Dieu (zone obscure)
§ Celui qui a pu dépasser l’étape de victimisation peut arriver à l’étape de blessé guérissant en passant par celle de survivant.
Wounded healer (blessé guérissant)
Celui qui est blessé guérissant peut aider les autres.
§ Ecouter la souffrance des autres peut aussi faire remonter la souffrance à la surface. Exemple de l’enfant qui a une blessure à la jambe. La 1ère fois il informera les parents. Mais dèq qu’il aura senti la brûlure du désinfectant il va chercher à cacher sa blessure. Dans la vie c’est la même chose pour les adultes blessés. Il existe des gens qui savent cacher leurs peines et cela dépend des régions. Cas des rwandais et burundais pour qui ça demande de la patience pour leur faire parler. Car chez eux ce n’est pas seulement le secret mais la culture du milieu.
« si la blessure du cœur n’est pas soignée, elle peut s’infecter autant que celle du corps ».
Mardi 25 octobre2011
Similitudes entre blessures physiques et celles du cœur
Blessures physiques Blessures du cœur Elle est visible Elle est invisible mais apparente dans le
comportement de la personne Elle est douloureuse et doit être traitée soigneusement
Elle est douloureuse et doit être traitée avec compassion
Ignorée elle risque de s’infecter Ignorée, elle risque de s’empirer Elle doit être nettoyée pour enlever tout objet étranger ou saleté
La peine doit être exprimée. s’il y a eu péché il doit être confessé
Si elle n’est pas soignée elle attire les mouches Si elle n’est pas traitée elle peut conduire au péché Si la blessure guérit en surface mais qu’il reste une infection à l’intérieur de la plaie, la personne deviendra très malade
Si les gens prétendent que leurs blessures du cœur sont guéries alors que ce n’est pas le cas, la personne aura des graves problèmes
Seul Dieu peut donner la vraie guérison, mais il emploie souvent les gens et la médecine
seul Dieu peut donner la guérison mais il emploie souvent des gens qui nous aident à comprendre ce qui se passe dans notre cœur
La guérison prend du temps La guérison prend du temps Une blessure guérie laisse une cicatrice Un cœur guéri laisse aussi une cicatrice. Les gens
peuvent être guéris, mais l’expérience les a changées.
Survivants
La plupart des fois on entend des gens dire oubliez, pardonnez (forgive, forget) mais on est humain pour oublier ce qui a eu lieu.
DEUIL ET CHAGRIN
Questions
a. Comment avez-‐vous pris la chose quand vous avez brûlé votre vêtement ? b. Comment avez-‐vous pris la chose quand vous avez raté les exétat ? c. Comment avez-‐vous pris la chose quand vouv vous êtes rendu compte que vous n’aviez pas
d’argent quand vous vouliez acheter quelque chose ? d. Quelle a été votre réaction quand vous avez perdu l’emploi ou quand on vous dit vous êtes
VIH positif ?
Tout ce que nous perdons, tout ce qui nous est arraché nous faisons un deuil.
Les étapes du deuil
Quand on perd un membre de famille qui vous est cher la réaction est « non ce n’est pas possible ». on est comme foudroyé.
§ Plusieurs réactions physiologiques en pareil moment : sueur, envie d’aller aux toilettes, tremblement du corps, etc.
§ Colère contre tout le monde dont soi-‐même, plus de contrôle de ce qu’on dit (ce qui peut créer des conflits), colère contre Dieu (cfr Adam, David, Jérémie, Habaquq, Job), colère contre celui qui est mort ;
Il y a aussi la peur (car la mort est un mystère pour nous). On sursaute quand on dort.
Confusion (on oublie ce qu’on fait, où on est)
Panique
Marchandage : on fait des prières à Dieu (si le miracle peut se faire, Seigneur, je passerai ma vie à …)
§ On descend dans la vallée de l’ombre de la mort (affronter la douleur). Se renfermer sur soi : on peut poser une question à l’éprouvé, elle est absente. La personne ne se coiffe plus, elle porte les habits n’importe comment… on est marqué par la tristesse (profond chagrin au sein de soi-‐même)
Ici il y a deux issues (sorties)
28. Ou bien la personne remonte la pente 29. Ou bien la personne se suicide (décision lâche car on refuse d’affronter la vie
Quand la personne remonte la pente, elle se culpabilise pour l’abandon de responsabilité. Exemple quand l’enfant vous demande la bouffe pendant que vous êtes sous le chagrin
Quand on arrive quelque part où les gens ont la joie, on devient un rabat-‐joie car l’attitude des autres personnes change en votre présence : la veuve, l’orphelin, ...
Mais Dieu est bon : quand cela devient dur pour vous, la mort frappe ailleurs. Les spots lights (projecteurs) sont dirigés ailleurs.
Nouvelle vie, nouvelles relations, … là on tend vers la guérison.
La durée d’un deuil peut être de 6 mois à 2ans, tout dépendant d’une personne à une autre.et les étapes ne sont pas à préciser avec exactitude que c’est autant de jours ou de mois. Tout est relatif. L’important c’est le vouloir de surmonter la pente.
Un regret : l’église nous empêche de reconnaître que le deuil c’est normal et nous montre que nous sommes forts pour surmonter cela rapidement. Or Jésus lui-‐même à Gethsémani était en deuil parce que cela était dur pour lui qui est Dieu. Il avait par ailleurs pleuré la mort de son ami Lazare : « Jésus pleura ».
Dans Hébreu 4 :14 « puisque noua avons un grand prêtre qui a traversé les cieux… qui a … et qui est sensible à…
Esaïe 53 : on comprend que ce n’est pas seulement nos péchés que Jésus a porté sur la croix mais aussi nos souffrances, nos douleurs, transgressions, tout. Approchons-‐nous alors du Trône de la Grâce.
Il faut que nous passions tout notre deuil, sans quoi il y a u danger. C’est le task comme le travail quand une femme dit accoucher.
Le trauma est un deuil qui n’a pu avoir lieu, ou un deuil impossible.
Les conflits que nous avons dans le monde sont liés à l’incompréhension. Ce cycle présenté les émotions mais le vrai deuil commence quand la personne reste seul avec ses propres responsabilités, quand tout le monde est déjà parti.
Ex de vrai deuil : à Kigali un jeune fervent chrétien dont la femme qui venait d’accoucher de jumeaux est morte pendant qu’ils avaient juste une année de mariage. Il s’était, à la manière des hommes du Rwanda abstenu de pleurer mais durant l’office funèbre ila demandé la permission de pleurer sa bien-‐aimé et il a alors pleuré ce qui a eu le pouvoir de faire pleurer tout le monde. Après quoi il avait « merci pour lui avoir permis de pleurer».
Dans Ezéchiel il est écrit « je vais changer vos cœur de pierre en cœur de chair ».
Ce que nous venons de voir c’est le deuil normal.
Le deuil compliqué
Qu’est-‐ce qui prouve qu’une personne a bien fait son deuil ou a bien fini son deuil ?
• Quand on parle librement du ou de la défunte • Quand on reprend son activité d’une façon normale (pas comme drogue ou refuge) • Quand on se remarie tout en évitant d’être « polygame » (ne pas rester à comparer sa
nouvelle épouse à la défunte, toujours laisser une autre tasse quand on est à table, ...) • Quand on revient aux activités qu’on faisait autrefois sans problème.
Pouvoir le faire montre que la guérison est en cours.
Question participante: que dire de la décision gouvernementale au Burundi de ramener les rapatriés là où ils ont perdu les leurs ?
Réaction : il est un fait qu’il manque un accompagnement psychologique pour arrêter les méfaits du traumatisme. Il est nécessaire de relier les actions de développement aux actions de détraumatisation au Burundi.
Quand quelqu’un ne veut pas quitter son deuil ou s’éternise dans son deuil on remarque :
• Déni excessif (on fuit la réalité) : on vit toujours avec la mort. Exemple chaise en l’honneur de tel, tasse de café pour un absent (mort), …
• Etre préoccupé par la fureur, la colère. Exemple quand celui est est mort a été assassiné ou s’est suicidé
• Sentiment ambivalent à l’égard du disparu Exemple d’une femme burundaise ayant perdu son mari rwandais gradué de l’Europe, à qui elle avait refusé d’ouvrir la porte comme celui-‐ci commençait à rentrer tard et ivre. Le mari a connu un accident de véhicule en partant. Jusqu’à ce jour, 30 ans après, la femme reste marquée surtout quequelque mois après elle venait de perdre son père puis son frère tué.
• Des cas de sentiment de culpabilité Exemple d’une femme ayant perdu son fils car l’ayant envoyé lui chercher un soulier pendant qu’ils étaient déjà en fuite
• L’ampleur de l’événement traumatique (ex la vue des enfants pilés comme du manioc dans un mortier)
• Manque de support pendant le deuil. Ex au Rwanda durant le génocide chacun était préoccupé par ses morts
• Des croyances décourageant le deuil. Ex. de la foi ou certaines cultures comme au Rwanda et au Burundi.
Comment aider les personnes en deuil
2 Cor 1 : 3-‐4
Il faut aider la personne à comprendre que Dieu est avec elle dans le deuil.
Il ne faut pas gaspiller le deuil, il faut bien pleurer, extérioriser sa souffrance, faire son deuil.
Dans la souffrance, Dieu nous porte, Il nous apporte la consolation. Et la consolation n’a pas de prix.
EX de quelqu’un qui disait que Dieu l’avait abandonné parce que dans son rêve il avait vu qu’il marchait sur la plage et il y avait les traces de ses pieds et celle d’un autre. Puis à un niveau il ne restait que les traces de pas d’une seule personne. A Dieu de lui expliquer que c’était les pas de Dieu qui l’avait mis sur son dos.
Puisqu’on est devenu fort avec la consolation de Dieu, on est souvent la 1ère personne à aller consoler les autres personnes qui sont éprouvées. Et là ça produit un effet immédiat de
consolation chez l’éprouvé. (Sans les souffrances nous deviendrons des monstres d’égoïsme). Toute chose concourt au bien pour ceux qui aiment Dieu.
Exercice : décrivez le rituel qui entoure le deuil dans vos cultures : ce qui est permis, ce qui est interdit. Analysez ce qui favorise les personnes d’avancer convenablement dans leur deuil afin d’arriver à la guérison et les pratiques et croyances qui peuvent empêcher quelqu’un de guérir).
Pourquoi parler du deuil ? on ne peut guérir du traumatisme sans passer par le deuil.
Mercredi 26 octobre 2011
COMPRENDRE LE STRESS NORMAL ET LE STRESS TRAUMATIQUE
Définition du stress : tension quand nous ne savons pas gérer notre environnement.
Exemple : vous êtes chargé d’organiser le mariage de votre frère et à la même heure vous êtes invité de vous présenter à la présidence de la république ; on ne sait plus quoi faire.
L a nervosité est un caractère d’abord causé par des frustrations. Le stress peut engendrer de la nervosité. Donc les antécédents jouent un rôle très important.
Autre exemple de stress ordinaire : beaucoup de travail à la fois qui fatigue et on est obligé de reprendre le même travail le lendemain et les jours suivants. cela peut causer le surmenage.
Le stress traumatique vient d’un incident effrayant, dur, hors du niveau de l’expérience habituelle.
Considérez un pagne. Le fait de le laver chaque jour l’use à la longue (stress normal). Si par contre vous passez à côté de fil barbelé et ça se déchire, c’est quelque chose d’imprévu et auquel on ne s’y attendait pas. Cela va vous faire très mal (stress traumatique).
Autre exemple hors du commun où nos capacités se trouvent submergées, nos capacités dépassées : 2Kg de sucre dans un verre d’eau, il n’y a plus de dilution à laquelle on s’attendait
Alors la personne qui connait cette tragique expérience se dira dévastée, complètement changée ; sa vie changée de fond en comble, coupée en deux (l’avant et l’après). Ex avant le génocide, avant la guerre de libération, …
L’événement qui produit le stress traumatique est caractérisé par :
v Son intensité perçante v Son état surprenant v D’une grande frayeur v Qui sort de l’ordinaire v Dépassant la capacité normale d’absorption de choc
Catégories d’événements traumatisants - Catastrophes naturelles - Accidents causés involontairement par une ou plusieurs personnes - Catastrophes causées volontairement par une ou plusieurs personnes
Ps 55 :13 « Car ce n’est pas un ennemi qui m’outrage, je le supporterai… mais c’est toi que je connais. Ensemble nous allions à la maison du Seigneur, nous étions intimes… »
Donc ce qui fait le plus mal dans le trauma c’est celui qui est causé par une personne avec qui on avait des relations (bonnes). Exemple donné par la facilitatrice partie à Goma donner une formation en faveur des enseignantes sur le traumatisme lié au volcan. La réaction qu’elle a eue est que ce qui préoccupait ces femmes ce n’est pas le volcan mais ce qui leur a été causé par les rwandais qu’ils ont accueillis au Congo, groupe auquel on a assimilé la facilitatrice.
Les personnes susceptibles d’être traumatisées
- Les victimes directes - Les victimes indirectes (ceux qui ont entendu soit les cris soit la nouvelle de sort des leurs) - Les responsables des atrocités ou les auteurs de crimes (ex d’un hutu marié à un rwandais à
qui il a été demandé de tuer ses propres enfants car issus d’un mariage avec une femme tutsi)
Quelques éléments déterminant le degré de trauma
- Le passé de la personne affectée - Le support reçu pendant les événements difficiles - Les croyances - Le caractère de la personne affectée - L’âge, le sexe, les maladies mentales de la famille - Le genre de vie menée par la personne
Facteurs influençant l’impact du trauma
- Les expériences antérieures (traumatiques qui ont été bien ou mal gérées) - Le support reçu pendant les événements difficiles et même après les événements. Ex lors de
génocide les gens qui sont restés ensemble en famille se sont supportés mutuellement les uns les autres. Ex2. Les soldats américains rentrés de Vietnam dont les uns par avion et les autres par bateau. Les derniers avaient eu le temps de faire le débriefing, ce qui les a aidés. Par contre les 1ers n’ont pas eu ce temps de le faire car arrivés vite sur le sol américain où les gens avaient honte de fiasco écopé au Vietnam. On leur disait : nous avons suivi cela à la télé. Le fait de n’avoir pas pu sortir ce qui les tracassait ou leurs cauchemars, ca les trouble.
- Les croyances (ceux qui sont membres d’une congrégation reçoivent l’assistance des autres fidèles)
- Le genre - La santé mentale de la famille
Les différentes réactions qu’on peut avoir face à un danger
- Autodéfense - Fuite - Chaos, évanouissement - Gentillesse (cas de femmes sur le point d’être violées)
- L’adrénaline monte dans le sang et vous donne une force surhumaine qui vous permet de lutter, courir, … Cela provient de la partie du cerveau instinctif. Les parties du cerveau sont :
- Cerveau rationnel - Cerveau émotionnel - Cerveau instinctif Image
Si on n’a pas utilisé cette énergie qui est en vous en cas de danger (comme la réaction est instinctive), cela crée le traumatisme
En cas de stress l’information submerge le cerveau instinctif et émotionnel car le cerveau rationnel ne l’a pas rangée, triée
Exemple un secrétaire qui reçoit une benne de lettre à la fois dan son bureau. Qu’est-‐ce qu’il faut à celle-‐ci pour ranger cela ?est-‐il possible de ranger et distribuer à qui de droit en jour ? il faut l’appui d’autres personnes (trauma healing qui aide à ranger les informations désordonnées dans notre cerveau).
S’il y a manque d’accompagnement de la personne, les gens vont la stigmatiser en la prenant pour folle, ce qui aura l’effet de l’enfoncer davantage au point qu’elle devienne réellement folle. Or on sait que les cellules du cerveau ne se renouvellent pas.
Les symptômes de trauma
On les a subdivisés en deux groupes :
Symptômes intrusifs
- Flash back
Exemple 1 d’un militaire américain qui va se cacher sous la table au passage de l’hélico croyant être encore au Vietnam, lui qui était en train de manger.
Exemple 2. Femme ayant vu le film de Lumumba où on tire sur les gens. Elle a crié, tremblé… on lui a injecté un sédatif pour se reposer, dormir. Ça lui a rappelé quelque chose qui lui était arrivé : son mari et son fils fusillés derrière la maison. Le bruit de fusil à la télé a éveillé ce qu’elle avait connu
Exemple 3. Une fille qui ne peut s’asseoir à côté de sa camarade mais le professeur ne comprend pas la raison et la fille ne sait comment le dire à l’enseignant. Au fait le parfum de la camarade rappelle à la fille son père car c’est le même que le défunt utilisait.
- Les cauchemars suite aux histoires qu’on a entendu la journée - Hyper vigilance : on est sur ses gardes, prompt à se sauver ou à attaquer en se disant que
« cette fois-‐ci je ne veux être surpris » - Peur, …
Symptômes rétractiles
- On évite certains endroits, certaines personnes - Dépression, pensées qui ne peuvent se détacher de l’événement traumatisant (ex au
Rwanda tout ce qu’on dit : en 1994, en 1994…) - Problème de relations avec les autres (ex. les enfants qui jugent leurs parents disant : ils
nous avaient fui ; et croire qu’ils disaient qu’ils nous aimaient. Et puis le père qui engueule son garçon qui avait pu fuir avec son petit-‐frère au dos car ne voyant pas l’autre enfant. Au fait l’enfant était tombé et les autres fuyant l’avaient piétiné, il était mort. Or le garçon qui avait porté son frère avait été plus brave que son père. alors le garçon sera déçu du monde et ne plus savoir avoir de bonnes relations avec son père et sa famille.)
- Incapacité de se concentrer, de se rappeler (exemple de jeune tutsi protégé par un hutu et qui devait courir derrière les miliciens pour simuler qu’il était hutu. Lors de tribunal gacaca il a été emprisonné car n’a pas pu se souvenir de ce qu’il y avait eu lors du génocide.
- Maladies psychosomatiques (exemple gastrite, maladie respiratoire)
Conséquences du trauma
- Incapacité de créer des liens d’amitié et d’accepter les amitiés : la personne a une blessure et évite qu’on érafle cela. Or celui qui approche la victime est aussi un autre blessé. Chacun va alors commencer à accuser l’autre de l’avoir blessé.
- Manque de confiance. Ex les twa à qui on avait donné les tôles et qui l’ont pris de travers se disant : pourquoi le président ne l’a pas donné à ses frères hutus.
- Blocage des émotions, incapacité de réagir efficacement Les conséquences de traumatisme c’est toujours des extrêmes : ou hypersensibles ou cœur de marbre, pas d’émotions.
Pages 15-‐16-‐17 techniques de prévention
PTSD : Post Tramatic Stress Disorder (Désordre causé par le Stress Post Traumatique)
Ex. puisque l’on a connu un événement hors e l’ordinaire on peut trembler, suer… ça vous prend du temps pour retrouver votre équilibre. La nuit suivante on va dormir difficilement suite à ce qu’on a connu malgré même le fait que vous avez connu l’assistance de la police ou des voisins quand l’événement traumatisant s’était produit. Ça peut aller jusque même à 4 semaines. Si après 4 semaines vous continuez à vous en souvenir, on parle alors de désordre stress post traumatique.
Techniques de prévention
Quand l’événement traumatique est spécifique et que son début et sa fin sont rapprochés, on peut recourir à deux procédés pour en contrecarrer les effets néfastes. Les deux procédés sont le désamorçage et le témoignage
Désamorçage : autant que l’on fait pour une bombe, mine, dynamite. Procédé qui consiste à aider rapidement des personnes à comprendre une réaction qui se développe en eux.
Le but : donner des infos au sujet du stress ; apporter du soutien aux victimes, permettre l’expression des sentiments
Les directives à suivre pour le désamorçage
Le processus de désamorçage
Le témoignage : les personnes qui ont vécu un événement traumatisant sont invitées à une réunion des témoignages juste après l’incident.
Il existe de préparatifs ou préalables avant la réunion elle-‐même qui a sa partie introductive (voir manuel), la procédure pour la marche de la réunion.
Le rôle de l’Eglise dans la guérison des blessures
Cfr le Dr Tokunboh Adeyemo :
Là où le peuple est brisé, l’Eglise apporte la guérison
Là où le peuple est martyrisé l’Eglise restaure la dignité, …
Jeudi 27 octobre 2011
LE TRAUMA CHEZ LES ENFANTS
Les enfants sont souvent victimes de nos mauvais choix nous les adultes. Nous leur devons beaucoup. Ils sont traumatisés des calamités qu’ils connaissent.
Quelques pertes qui peuvent entraîner le trauma chez les enfants
(Tout trauma prend racine dans les pertes connues. Mais toute perte ne prend pas racine dans les traumas)
- Perte d’une bonne santé - Perte de personnes qui leur sont importantes - Perte de biens matériels (ex de poupée dans le film de « jamais sans ma fille », jouet, …) - Petre immatérielle - Identité ex de garçon qui avait épousé sa sœur.
Quelques symptômes de trauma chez les enfants de 0 à 5 ans
Quelques symptômes de trauma chez les enfants de 6 à 12 ans
Le pourquoi de ce comportement
Comment leur venir en aide
Signes de trauma chez les adolescents
Il y a des transformations biologiques en eux. Les jeunes font face à des défis déjà. Quand ils ont quelque traumatisme, ça les blesse profondément.
Beaucoup de signes sont observables chez eux. Comment leur venir en aide
Modèle STOP
Vendredi 28 octobre 2011
Pourquoi ne peut-‐on pas parler de réconciliation s’il n’y a pas détraumatisation ?
Réponse : Voir le cercle de l’agresseur et celui de la victime
Tout prend racine de dans l’identité de la « victime ».
Exemple dans la région des grands lacs nous avons les hutus, les tutsis, les twa, … les gens se disent c’est eux qui ont ceci, qui peuvent accéder à des formations ou à des postes de responsabilités.
A cause de ceci on développe un sentiment de honte, d’humiliation (ce sentiment peut être pour un individu ou pour tout un groupe).
De là on développe des récits où soi-‐même on est dans le « bien, bon » et l’autre dans le « mal, mauvais ». Ce qui conduit à la déshumanisation de l’autre à force de ce lavage de cerveau.
Exemple : dans le Bugesera/ Burundi il y avait eu de guerres dans le temps entre les rwandais et les burundais depuis des siècles. Depuis un mugesera signifie un mauvais.
La partie du tibia s’appelle « umurundi » et c’est la même appellation en kinyarwanda pour taquiner les burunsais.
L’homme ne tue pas l’homme. Afin qu’il arrive à tuer un autre homme il le transforme en bête « inyenzi » (cancrelat), serpents, rats, et de là on peut se débarrasser de lui. Et on dit que la seule voix que ces animaux peuvent entendre c’est celle de fusil.
Donc on cherche à garder son honneur, sa dignité : une justification pour l’utilisation de la violence (on éveille même des souvenirs pour attiser la violence). Ex. au Rwanda on dira : ils nous avaient fait porter des paniers. Juste pour conscientiser les autres. Et là facilement des attaques, la violence.
A la suite de ces violences création des traumas. On entre dans le cercle de la victime. Et le trauma ne sera pas d’un seul côté. ça va aussi chez les offenseurs. Et comme on n’a pas le temps de faire le deuil et on manque d’accompagnement, on intériorise le tout, la personne va avoir la rage intérieure, la colère interne… c’est le trauma. C’est comme la pression d’un ballon dans un tonneau rempli d’eau. Donc l’apparence extérieure c’est du vernis.
Malheureusement se développera le sentiment continu de honte, d’humiliation. Ce cercle peut aller jusqu’à un siècle, on se le transmet.
Tout cela fait que se développe le sentiment de manque de signification de la vie/ sentiment d’impuissance.
On cherche à se justifier, c’est l’idée de vengeance (et non de justice restauratrice)
A cause de cela la victime devient l’agresseur.
Dans les deux cercles, il ya le sentiment de honte et d’humiliation.
Trauma healing map (tableau de guérison de trauma)
Le cercle à la page 20 montre avec la couleur noire le cycle de violence. L’autre montre comment sortir du trauma. Prendre le temps pour exprimer sa peine. (Faire son deuil, l’exprimer ; acceptation de la situation, …
Voir les autres comme des humains et chercher à les comprendre.
La réconciliation c’est aller au-‐delà de la tolérance, prendre des risques. On s’accorde sur les points précis sur lesquels on est de même avis et sur lesquels on n’a pas le même point de vue. de là on passe à une justice restauratrice.
La justice restauratrice restaure les deux à la fois, la victime et l’agresseur. Souvenez-‐vous que le point d’intersection entre les deux cercles d’agresseur et de la victime c’est la honte, l’humiliation. On enlève ce sentiment de sorte que chacun se sent humain. (Pas de paiement ici car on ne saurait dédommager ce qui est arrivé. On fait un geste symbolique). De là continuer jusqu’à la réconciliation.
Il y a des embranchements qui peuvent à tout moment vous retourner dans le cercle de la violence. L’important c’est d’avoir une vision, un soutien qui vous permet de pouvoir vivre ensemble. (Ex. pour la bonne gouvernance, si cela n’existe pas on peut voir comment y arriver)
En fait, là où les gens vivent ensemble sans se laver, ils puent. Donc nous devons apprendre à nous laver chaque jour.