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Rapport du 3e voyage au Liban
du 3 au 12 mars 2014
Lundi 3 mars 2014
Départ de Genève avec 8 valises et 2 bagages à main. La MEA (compagnie aérienne) nous avait octroyé 60 kg par personne en plus de notre valise personnelle… sauf que ces 60 kg devaient être répartis dans 1 seule valise ! A contrario, une valise ne peut pas dépasser les 23 kg, selon les guichets qui enregistrent les bagages. Du coup, gros stress à l’aéroport et quelques téléphones à M. Baugi, directeur de la MEA. Bref, on nous accorde deux valises supplémentaires par personne, mais non trois. On aurait dû en payer deux, mais on réussit à en faire passer une en bagage à main. Il n’en reste donc plus qu’une à payer : 75.-‐ Arrivée en fin de journée à Beyrouth, à 17h30 il fait encore 19 degrés ! Vive l’hiver au Liban ! Sœur Mona nous accueille à l’aéroport avec un grand sourire et des pommes de bienvenue. Bref arrêt au magasin de musique Mozart Chahine où nous louons du matériel pour nos concerts et stages.
Mardi 4 mars 2014
Rendez-‐vous au « Foyer de la lumière » à Bourj Hammout (Beyrouth), près de l’Ecole évangélique arménienne située sous le pont, chez le Dr. Robert Caracache (tél. 03 619 313). Malheureusement, ce dernier n’est pas présent aujourd’hui. Il passe au Foyer les mercredis pour suivre psychologiquement les patients. La directrice est Mme Araxi : 03 918 444. Cinq éducateurs et une bénévole française accueillent au Foyer de la lumière une quarantaine de personnes de 5 à 50 ans ayant un handicap. La population y est à 90% arménienne et à 10% libanaise, on s’exprime donc en arménien. Sur place, certains apprennent à lire, à compter ; des activités manuelles sont aussi proposées, ainsi que des ateliers occupationnels. Le centre est ouvert de 7h à 14h30. Ensuite les pensionnaires repartent chez leurs parents. Nous avons présenté SLS et offert un concert « Musique et Paix » à 11h. Les pensionnaires, les éducateurs et la directrice y ont pris part activement. Dès le début du concert, les jeunes ont tapé des mains. Rapidement, ils se sont mis à danser ensemble avec joie et entrain. C’était la fête pour eux ! Certains patients sont d’habitude très fermés et ce matin-‐là, ils se sont ouverts, avaient le sourire et nous envoyaient des bises dans l’air. Rares sont les moments spéciaux dans la vie de ces personnes, le dernier remonte à Noël. Les éducateurs nous ont fait un retour très positif de notre passage chez eux et du bienfait de la musique pour leurs résidents. Tous nous ont remerciés grandement, les pensionnaires sont plusieurs fois venus nous dire « au revoir » et « merci » en nous tendant la main. A l’issue du concert, ils nous ont généreusement invités à dîner dans la cuisine du Foyer.
Grâce aux contacts de Norma Nacouzi, journaliste freelance et photographe (préparant aussi un master en sciences sociales et communications), nous avons ensuite rendez-‐vous au « Camp de palestiniens » à Dbayeh. Elie Habib (tél. 03 483 429) en est le directeur. Nous sommes reçus par un autre Elie, coordinateur du centre, qui nous parle de cet unique camp palestinien chrétien (JCC). Il a été fondé en 1948 suite aux
premiers conflits israélo-‐palestiniens. Nous visitons le camp de 15'000 m2 qui accueille 1’800 personnes (principalement des familles palestiniennes de la ville d’Albassa détruite en 1948, mais aussi 150 familles libanaises et 60 familles syriennes). Le centre est soutenu par l’association anglaise « Bible Land » mais aussi par l’ambassade canadienne. Il a été créé en 2007 et est ouvert après l’école de 15h à 19h aux jeunes de 5 à
15 ans. Au sous-‐sol, il y a cinq minuscules salles de classes, sans lumière directe, où 32 enfants peuvent venir prendre des cours (de rattrapage) de français, anglais, math et sciences. A l’étage, il y a une bibliothèque fréquentée en moyenne par une nonantaine de jeunes chaque semaine.
Avec Elie, nous visitons à pied le camp qui compte 4 rues goudronnées. Les maisons sont précaires. Spécialement les maisons des Palestiniens qui ont rarement un toit solide mais plutôt quelques tôles superposées plus ou moins trouées. Heureusement qu’il ne fait pas froid durant cet hiver ! Aujourd’hui il fait 22 degrés l’après-‐midi. L’eau courante est rare aussi. Depuis une semaine, la pompe ne marche plus dans le camp… Quant au système électrique, on peut voir des dizaines de fils s’entremêler entre les poteaux et les maisons. Nous sommes bien accueillis. Quelques éducateurs et une trentaine d’enfants sont présents, tout excités de nous voir jouer mais surtout de participer avec nous. Ils ont quelques instruments de percussion qu’ils sortent tout de suite de l’armoire pour venir à nos côtés. L’ambiance est à son comble. Les enfants sont joyeux, dansent et frappent des mains. Les éducateurs nous remercient chaleureusement de notre passage chez eux. Ils nous demandent de rester au moins 6 mois chez eux pour former leurs jeunes ! Dans ce centre il y a un réel intérêt des jeunes pour la musique.
Toujours grâce aux contacts de Norma Nacouzi, nous nous rendons à Shayle chez Sr. Marie (tél. 71 754 097) dans le Quartier bleu, rue 106. Elle fait partie des « Sœurs du bon Pasteur ». Cette belle maison sur les hauteurs accueille 40 jeunes filles de 5 à 15 ans réparties en 3 groupes d’âges. Ces jeunes sont en danger dans leur famille (violences, abus, séparation avec des parents). Elles sont toutes suivies psychologiquement. Cette maison vise à une réinsertion dans la famille, généralement après quelques années. Cependant, certaines sont là depuis 10 ans. Le week-‐end, elles rentrent généralement chez leurs parents, sauf une quinzaine qui restent à l’internat. A 18h, toutes les jeunes sont présentes avec leurs éducatrices. Elles sont très ouvertes et ont du répondant ! Elles accueillent la musique avec joie, enthousiasme et dynamisme ! Elles s’impliquent activement dans les morceaux participatifs. Sr. Marie leur fait les gros yeux si elles ne se tiennent pas tranquilles. Mais c’est un groupe très agréable, souriant et discipliné. Les jeunes ont un bon niveau de français, elles sont très à l’écoute, ce qui nous permet de créer un beau pont musical et fraternel. A l’issue du concert, une douzaine de filles s’approchent d’Yvan pour voir sa guitare et veulent avoir son compte Facebook !
Mercredi 5 mars 2014
Nous passons la journée à Beit Habbak, à l’Ecole du Très Saint Sacrement de Sr. Mona. 1ère journée de stage pour 20 élèves de 8 à 15 ans, motivés à suivre le chemin des artisans de la paix. Nous travaillons la « Tarentelle » et « Dance ! Dance ! », de nouveaux morceaux. Les élèves ont soif d’apprendre, sont réceptifs et disciplinés. On sent déjà une différence d’apprentissage avec le premier stage donné il y a 10 mois. Les enfants ont préparé quelques morceaux ou chants et nous les interprètent. On retient un chant libanais qu’ils connaissent tous et nous l’harmonisons rapidement pour former un grand orchestre à côté du groupe de chanteurs. Pour clore, nous prenons le temps avec Sr. Mona de faire le bilan de la journée. Ces premiers ateliers sont très positifs, avec une participation active et une grande motivation des élèves. Ils manifestent leur enthousiasme et se donnent beaucoup de peine. Ils apprennent vite et s’entraident fraternellement. Avec Sr. Mona, nous élaborons un certificat de participation que les élèves recevront à la fin de leur formation musicale.
Jeudi 6 mars 2014
Concert à l’église de Saint-‐Baptiste pour « l’Ecole de la Paix » du Père Nahed à Bouchrieh/Jdeidé. 200 étudiants, une vingtaine de profs et d’autres personnes de l’église sont présents. Les enfants, très disciplinés, arborent un large sourire durant tout le concert. Ils aiment particulièrement les moments participatifs où on leur apprend des rythmes. A l’issue du concert, M. Bassam Saad, coordinateur, et la Directrice de l’Ecole de la Paix nous reçoivent pour un thé et des galettes. Ils sont très touchés par notre démarche et nous remercient.
André Fleuron (que Norma Nacouzi nous a recommandé) vient nous chercher à l’Ecole de la Paix pour nous emmener dans un endroit où il a travaillé durant deux ans : Le Resto du cœur. Nous donnons un concert pour les personnes âgées, pauvres, dont certaines habitent dans la rue. A notre grand étonnement, l’ambiance est au rendez-‐vous : les seniors tapent rapidement dans leurs mains et certaines dames se mettent à danser spontanément.
La directrice Antoinette Kazan, ancienne secrétaire du président libanais Charles Hellou et qui a également travaillé durant un an à Genève pour la Croix-‐Rouge, est très dynamique et est très reconnaissante de notre passage. A l’issue du concert, elle nous invite à partager le repas.
André Fleuron est le président d’une association caritative qu’il a fondé avec sa femme. Ils sont 6 personnes à travailler pour « Family Care Lebanon » www.familycarelebanon.org. André nous dépose à « l’Ecole de Notre Dame des Anges » à Badaro où nous avons un entretien avec le sympathique Père Abdallah, qui est plein d’humour. Nous lui présentons notre brochure « Musique et Paix ». Il nous invite avec joie lors d’un prochain passage à donner deux petits concerts dans son école en répartissant les petits et les grands élèves. Nous profitons de deux heures de libre pour visiter le Musée National qui est à trois pas de notre localisation. Le Père Abdallah nous accompagne à notre dernier rendez-‐vous de la journée, dans un camp syrien à Barado. Le Père Firas s’occupe d’eux, mais on ne le verra malheureusement pas. Il y a 16 familles (irakiennes et syriennes) dans un petit immeuble de 3 étages. Les familles disposent d’une seule chambre et parfois il y a plus de trois enfants par famille… Nous jouons dans une chambre où nous sommes assis sur un lit. Quinze personnes nous entourent assis sur des sofas ou des chaises en plastique. Dix autres personnes nous écoutent depuis le pas de la porte ! Malgré notre problème de communication (personne ne parle ni le français, ni l’anglais, et notre arabe est à l’état embryonnaire), il y a néanmoins une ambiance de fête dans ce salon ! Ils frappent des mains, sont joyeux, le tambourin se passe de personne à personne et il doit faire 30 degrés dans la pièce ! Avant de partir, ils veulent tous faire des photos avec nous. Nous sommes remerciés avec beaucoup de cœur.
Vendredi 7 mars 2014
2ème journée de stage de musique d’ensemble à Beit Habbak. C’est la fête des profs à l’école. Nous jouons pour la fin de la messe. Il y a au moins 350 élèves des classes primaires. Puis nous nous produisons avec nos 19 élèves « artisans de la paix », sur « Dance ! Dance ! » et « Talo Hbnaba » un chant libanais, devant 200 élèves des niveaux CO et collège. Tout se passe bien, nos élèves sont fiers.
Le stage se poursuit l’après-‐midi. Nous dansons la « Tarentelle » puis nous enchaînons sur l’apprentissage d’un nouveau morceau : « La Caravane ». Les enfants sont très excités, il faut mettre un bon cadre. Mais à la fin de la journée, ils nous font un retour très positif. Ils sont heureux, fiers d’eux, plein de joie. Ils ont adoré cette journée de partage en musique. Ils ont hâte de revenir lundi… durant leur jour de congé !
Notre deuxième journée de stage a eu du succès. Nous le partageons avec Sr. Mona qui nous félicite et est fière de ses élèves. Elle a l’excellente idée de nous envoyer mardi avec les « élèves musiciens artisans de la paix » dans une maison pour personnes âgées, afin de partager un moment musical. Il nous reste donc lundi pour bien les préparer afin que l’on passe tous un excellent moment d’échange intergénérationnel.
Samedi 8 mars 2014
La météo a changé. Une tempête tropicale décoiffe les palmiers avec un vent chaud très violent. Il fait 30°. Joseph, jeune réceptionniste de l’hôtel, nous demande pourquoi nous ne jouons pas à Jbeil. Comme nous ne connaissons pas grand-‐chose là-‐bas, il nous parle de l’orphelinat « Nid d’oiseaux », situé à quelques centaines de mètres de l’hôtel. Après plusieurs recherches sur le Net, nous ne trouvons pas de téléphone. Monseigneur Michel nous y emmène. Nous sommes bien reçus par le directeur libanais d’origine arménienne qui prend du temps pour nous présenter ce lieu de vie ainsi que leur belle église, construite en 1927 par les orphelins eux-‐mêmes. C’est un foyer où vivent 40 enfants. Ils vont à l’école à Byblos, et les plus grands sont envoyés à Beyrouth pour faire un apprentissage. L’orphelinat a été fondé après la 1ère guerre mondiale durant laquelle plus de 2,5 millions d’Arméniens ont été chassés de leurs foyers. Les orphelins ont pris la direction de Jbeil. Ils sont alors pris sous l’aile d’une Danoise, Maria Jacobsen. Nous serons les bienvenus pour donner un concert participatif avec les élèves, peut-‐être la semaine prochaine.
En début d’après-‐midi, nous jouons à Beit Chabab à « l’Hôpital des rescapés de guerre ». Nous commençons par la cafétéria mais très peu de gens sont là. On rencontre Laure qui a justement son anniversaire aujourd’hui. Puis on nous conduit dans les chambres. Il y a deux étages de 50 personnes chacun : les hommes au premier, les femmes au deuxième. Nous trouvons les résidents en souffrance, la solitude règne. Dans le couloir défraîchi et silencieux, ambiance glauque et triste, trois hommes en chaise roulante regardent par la fenêtre, sans rien faire… le temps semble s’être arrêté…
Nous commençons à l’étage des hommes. Tous se rappellent de nous ! Nous sommes accueillis avec beaucoup d’émotion. Il y a un homme d’une cinquantaine d’années qui a travaillé 35 ans en Afrique. Suite à un problème de disque vertébral, il a dû se faire opérer. Malheureusement, il a attrapé un virus durant l’opération au bloc opératoire non stérile. Résultat, depuis 3 ans il est alité et ne peut presque plus bouger de son lit. Pour les plus mobiles, les hommes se redressent, discutent un peu et sont attentifs à notre musique qui leur fait du bien. Ils sont en joie de nous revoir. On reçoit des cadeaux, un livre saint, un chocolat, une photo… Le samedi, certains résidents rentrent à la maison. Quant à ceux qui restent, beaucoup sont seuls dans leur chambre et sont livrés à eux-‐mêmes dans leur lit. Une vieille dame qui a le cancer est très touchée de notre passage. Derrière ses lunettes à oxygène, elle n’arrive pas à retenir ses larmes de joie…
Il y a Georgette, une jeune fille handicapée physique aux dents rongées par le sucre. Ses yeux noirs s’illuminent à notre venue. Elle a les larmes aux yeux en nous voyant partir. Il y a Luisa, ancienne professeure qui n’en revient pas de nous revoir ! C’est la fête pour elle. Mais elle nous révèle qu’elle n’en peut plus : elle est alitée depuis 10 ans, et elle ne peut même plus écrire ! Elle qui passait son temps à composer des poèmes et à les afficher contre le mur et la fenêtre… Elle est orpheline, jamais personne ne vient la trouver. Elle nous dit que c’est TRES dur de rien faire et d’attendre des heures durant. Il y a aussi Madame Kenarig Tourikian, ancienne pianiste professionnelle arménienne, qui a joué dans de nombreux endroits du monde… même à Genève ! Sa pièce préférée est l’Appassionata de Beethoven mais elle affectionne aussi les Préludes et Fugues de Bach. Elle nous demande de jouer de la musique italienne. C’est parti avec la Tarentelle ! Elle pianote dans l’air et nous suit musicalement en mimant son piano devant elle. Au moment de notre départ, elle tient à nous offrir sa plus belle photo. Ces gens n’ont rien, mais offrent tout ! Une leçon de vie… En fin de journée, nous nous rendons à « Mission de Vie » à Antelias, tél. 04 408 088. Nous sommes à peine arrivés qu’une petite africaine au chignon relevé me lance avec un élan certain : -‐ Bonjour Carole ! Surprise, je me retourne : -‐ Je ne te reconnais pas, aide-‐moi ! -‐ Mais oui ! Tu es venue jouer jeudi dans mon école ! ». Quel accueil ! La grande salle est pleine, toute la maison est réunie, du bébé que biberonne Sœur Madona au vieillard de 90 ans ! Nous sommes bien accueillis par la communauté qui nous surnomme les « pigeons de la paix » de retour chez eux.
Les ados se sont mis spontanément au premier rang et nous partagent avec le sourire dans un français approximatif : « Musique très bonne ! Très beau ! » Cette communauté remarquable et exemplaire accepte et s’occupe de tout un chacun, sans distinction de sexe, d’âge, ou de confession. Incontestablement, les différences font la richesse de Mission de Vie. Tous se côtoient, de la personne trisomique qui donne des becs à qui en veut et qui aime aussi se faire embrasser sur le front par un ado. La dernière arrivée au centre
est Nadine, 3 mois, de mère emprisonnée et sans moyen. Elle est bercée par qui veut bien la tenir. Des personnes âgées font partie aussi du tableau. Ce soir, elles sont lumineuses et souriantes. Une vieille dame en pyjama dans sa chaise roulante tape des mains au premier rang, entourée de deux garçons adolescents. Cette communauté est vraiment une leçon de vie et nous remarquons que la différence force à la responsabilité et au respect des uns envers les autres. A l’heure du départ, nous réunissons nos affaires dehors. Nous entendons quelqu’un taper par le balcon vitré. C’est la même petite fille de l’accueil ! De sa main, elle nous fait le signe d’au revoir puis transforme ses bras en forme de cœur… C’est sur cette image que nous quittons « Mission de Vie ».
Le soir, nous avons rendez-‐vous avec la journaliste Norma Nacouzi (-‐Salameh) et sa famille, ainsi que le couple français André et Crystal Freulon, vivant depuis 15 ans au Liban. Nous partageons un magnifique repas libanais. Tous s’engagent personnellement et socialement pour le Liban. Norma le fait à travers ses expositions de photos, ses films documentaires, ses articles. Elle nous parle de l’importance de la mémoire. Tout comme le dit Nabih, Norma souligne à plusieurs reprises que les Libanais doivent accepter leur passé pour aller de l’avant.
Quant à André et Crystal, ils ont un vaste réseau d’aide humanitaire, surtout pour la nourriture et les biens de première nécessité. Ils récoltent denrées alimentaires, draps, manteaux, souliers et vont les distribuer aux pauvres des pauvres sans sélectionner leur religion ou origine. De plus, Crystal a ouvert un petit atelier dans leur immeuble pour offrir des moments de bricolage aux
enfants du quartier. Après quelques semaines seulement, elle voit le bénéfice de ses rencontres, l’acceptation et le respect des uns et des autres. Elle soulève l’importance pour la communauté de développer des activités rassembleuses. Ces trois personnes nous sont d’une grande aide et d’un incroyable soutien durant ce 3ème voyage. Ils nous ont mis en relation avec de nombreux endroits et personnes. Nous tissons ensemble des liens et des valeurs humanitaires. Chacun apporte son expérience et partage son réseau. En discutant, nous remarquons que nous connaissons parfois les mêmes personnes. Nous prenons conscience que le monde est relié !
Dimanche 9 mars 2014
Nous nous octroyons un jour sans rendez-‐vous. Thierry nous a promis de nous faire découvrir un beau coin de pays, en chaussures de marche. Super ! Une randonnée surprise de quelques heures nous attend ! Pas de chance, les premières gouttes tombent, impossible d’aller en montagne, le terrain sera trop boueux et glissant. Frustration ? Un peu mais pas trop… sachant qu’il n’a pas plu depuis plus de trois mois au Liban, nous nous réjouissons pour les plantes et les gens qui ont besoin d’eau. Cette pluie source de vie est à accueillir !
Lundi 10 mars 2014
3ème journée de stage à Beit Habbak. C’est dans la joie que nous commençons les ateliers musicaux avec 16 élèves présents. Ceux-‐ci ont normalement congé ce jour-‐là, mais ils sont motivés pour venir à l’école et apprendre la musique avec nous. C’est un beau témoin de motivation. Durant la journée, nous enchaînons les morceaux. Nous réussissons à en jouer -‐ La tarentelle (musique dansée)
-‐ Talo Hbabna (musique libanaise chantée) -‐ Détente (musique d’ensemble travaillée en 2013) -‐ Dance ! Dance ! (musique d’ensemble)
Ils sont enchantés de cette journée dont personne ne voit l’heure passer. Nous notons une progression des élèves par rapport à l’année passée. Ils sont beaucoup plus responsables. Spontanément, ils prennent des notes des structures musicales. Ils s’entraident tout au long de la journée. Avant de nous quitter, nous leur distribuons, avec Sr. Mona, leur certificat de participation. Ils ne sont pas peu fiers !
En fin d’après-‐midi, nous donnons une prestation musicale à l’orphelinat arménien des « Nid d’oiseaux » de Byblos, là où nous étions passés samedi. Malgré le beau bâtiment, nous trouvons une salle sinistre. Les enfants sont étonnamment calmes, peu réactifs. Sont-‐ils surpris de notre passage, ou déçus de la musique proposée ?
Mardi 11 mars 2014
Concert au « Lycée Technique de Jbeil » de Monseigneur Michel, pour une quarantaine d’apprentis entre 15 et 20 ans. Ces adolescents, souvent en rupture, vivent des situations de vie difficiles.
Quelques jeunes semblent ne pas être intéressés par le concert et perturbent quelque peu l’ambiance. Heureusement, au premier rang se sont assis les plus motivés qui n’hésitent pas à communiquer leur joie ! Monseigneur Michel avec son neveu Thierry Ali Saab (maître de « l’Hôtel de mon Père »)
4ème et dernier jour avec nos élèves stagiaires. Rencontre extra-‐muros entre les élèves de 3ème et 4ème année primaire de Beit Habbak et les personnes âgées de la « Maison de retraite de Kafarmasshoun » (90 pensionnaires).
Cette rencontre est très bien organisée et gérée par les profs du Collège de la Jeune Fille. Les vieilles dames sont installées en U dans cette grande salle avant que les enfants n’arrivent. En entrant, ces derniers vont saluer chaque résident. Les enfants ont préparé des chants, des prières mimées, des danses, de la musique. Ils ont aussi ramené des gâteaux de la maison pour partager avec les seniors. C’est la fête !
Nous sommes invités sur le podium à jouer avec les enfants musiciens « artisans de la Paix » qui représentent aujourd’hui Solidarité Liban Suisse. Les enfants sont très contents et impatients de se produire musicalement. Après les diverses interventions des élèves, une prof met de la musique et tout le monde danse ! Les plus jeunes entraînent les plus vieux, ou vice-‐versa. Nous observons que les enfants ont le contact facile avec toutes les grands-‐mamans de ce home. Il faut dire qu’ils ont été bien préparés ! A l’école, ils ont beaucoup parlé avec leur maîtresse du déroulement de cette journée. C’est un vrai partage où l’on voit beaucoup de joie, les personnes âgées sont rayonnantes et lumineuses en voyant toute cette jeunesse. Elles ont du mal à rester assises à leur place, mais viennent au centre pour danser ! Quant aux résidentes moins mobiles ou alités, nous allons jouer dans leur chambre ou dans leurs petits salons. Elles ont du plaisir et tapent des mains pour accompagner la musique. Nous sommes invités à dîner par les sœurs de la Maison de Retraite qui ont préparé un festin libanais.
C’est aussi le moment des adieux et remerciements avec Sr. Mona, qui a tant fait pour que notre séjour se passe bien. Nous passons notre dernière soirée chez André et Crystal Freulon qui nous ont invités pour un moment de partage et de convivialité autour d’un délicieux repas.
SLS 25 ans
Musique et Paix
Au nom de SLS, nous tenons à remercier du fond du cœur toutes les personnes citées dans ce rapport de voyage. Elles ont été d’un précieux soutien. Grâce à elles, notre séjour s’est déroulé harmonieusement.