Katel LochetMaster 2 Professionnel Patrimoine Écrit et Édition Numérique

Centre d’études supérieures de la RenaissanceAnnée 2014-2015

Rapport de stage

Intelligence des Patrimoines et l’année François Ier : une expérience de valorisation du patrimoine écrit et des données de la recherche

Du 27 avril au 24 juillet 2015Soutenu le 2 septembre 2015

Tuteur professionnel : Benoist PierreTuteur pédagogique : Cécile Boulaire

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RésuméCe rapport de stage retrace les trois mois que j’ai effectués au sein du programme de recherche Intelligence des Patrimoines. Le stage s’est articulé autour de deux missions principales en lien avec la valorisation des données de la recherche et du patrimoine écrit.

Associée au suivi des actions de valorisation menées à l’occasion de « l’année François Ier », j’ai reçu des missions diverses, allant de la numérisation de manuscrits à la mise en place d’une exposition virtuelle de sources sur la base de données RIHVAGE. La seconde mission a pris la forme d’une étude de faisabilité pour un projet d’encodage de sources manuscrites au format XML-TEI dans RIHVAGE.

Ce stage de fin d’études m’a offert un exemple concret des nouveaux modes d’exploitation et de valorisation des données de la recherche en sciences humaines, faisant ainsi écho à la notion d’humanités numériques étudiée au cours du Master 2 PEEN. Ce rapport donne également un aperçu des enjeux liés à la mise en place et à la gestion pérenne d’un programme de recherche interdisciplinaire tel qu’Intelligence des Patrimoines.

Mots-clés

Patrimoine écrit ; Renaissance ; François Ier ; Recherche ; Humanités numériques ; Encodage ; XML-TEI ; Base de données.

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Remerciements

Mes remerciements s’adressent en premier lieu à M. Philippe Vendrix, directeur du Centre d’études supérieures de la Renaissance et du programme Intelligence des Patrimoines, qui m’a accueillie dans sa structure, et à M. Benoist Pierre, directeur scientifique du Chantier Chambord-Châteaux, mon tuteur professionnel, qui m’a offert l’occasion d’acquérir une expérience sig-nificative dans les domaines de la valorisation du patrimoine écrit, des données de la recherche en Histoire et, plus globalement, dans le domaine des Humanités Numériques.

Je tiens également à remercier toute l’équipe d’Intelligence des Patrimoines pour sa gen-tillesse et l’atmosphère studieuse, tout en étant chaleureuse, qui a permis des échanges con-tribuant à mon enrichissement professionnel et personnel. Je remercie plus particulièrement Livia Avaltroni pour la confiance qu’elle m’a accordée, et Morgane Chaumier, Cyril Cvetkovic et François Rosmann pour les précieux conseils et l’aide qu’ils m’ont apportés tout au long de ce stage.

Un grand merci également à l’équipe des Bibliothèques Virtuelles Humanistes qui a accepté de me faire bénéficier de son expertise.

Enfin, j’adresse mes remerciements au Centre d’études supérieures de la Renaissance et à toute l’équipe enseignante du Master 2 « Patrimoine Écrit et Édition Numérique » pour cette intense et enrichissante année de formation. Je remercie en particulier Cécile Boulaire, ma tutrice pédagogique, pour ses conseils avisés et l’aide qu’elle m’a apportée pour trouver ce stage.

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Table des matièresIntroduction 5

1. Présentation de la structure d’accueil 6

1.1. Intelligence des Patrimoines 6

1.1.1. Historique 6

1.1.2. Modèle économique et financement d’Intelligence des Patrimoines 6

1.1.3. Structure d’Intelligence des Patrimoines 7

1.1.4. Objectifs du programme 7

1.1.5. Partenariats 8

1.2. Chantier thématique de recherche Chambord-Châteaux 10

1.3. Composition de l’équipe d’Intelligence des Patrimoines 11

1.3.1. Mise en œuvre du programme Intelligence des Patrimoines 11

1.3.2. Chantiers associés 11

1.3.3. Pôle numérique 12

1.3.4. Bilan : fonctionnement d’un programme de recherche scientifique et de coordination 12

2. Intelligence des Patrimoines et l’année François Ier 13

2.1. Archives, numérisation et valorisation du patrimoine écrit du règne de François Ier : l’alimentation de la base de données RIHVAGE 13

2.1.1. Mise en place d’une exposition virtuelle de sources manuscrites sur RIHVAGE 13

2.1.2. Missions de numérisation de sources 15

2.2. Communication et entretien du réseau d’Intelligence des Patrimoines 16

2.2.1. « Une radiographie de Chambord » 16

2.1.2. Co-écriture d’un article pour la maison de disques Harmonia Mundi 16

2.2.3. Veille thématique sur le site dédié à l’année François Ier 18

2.2.4. Le 58e colloque international d’études humanistes consacré à François Ier 18

2.3. Bilan intermédiaire : recherche et valorisation autour du patrimoine écrit de la Renaissance 18

3. Étude de faisabilité pour l’intégration du langage XML-TEI à la base de données RIHVAGE 20

3.1. Le portail et la base de données RIHVAGE 20

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3.2. Réalisation d’une étude de faisabilité 20

3.2.1. Le langage XML-TEI et la recherche en Sciences Humaines : état des lieux 20

3.3. Élaboration d’un scénario de mise en œuvre 22

3.3.1. Recueillir les attentes et les besoins 22

3.3.2. Les caractéristiques techniques de la base RIHVAGE 22

3.3.3. Transcription et encodage de manuscrits de la Renaissance 24

3.3.4. Renseigner les métadonnées et choisir un schéma de validation adapté au projet 24

3.4. Bilan de l’étude de faisabilité 25

4. Missions ponctuelles pour Intelligence des Patrimoines et le Chantier Chambord-Châteaux 26

Conclusion 27

Annexes 28

1. Projets scientifiques associés au Chantier Chambord-Châteaux 28

2. Extraits de l’article de David Fiala réalisé pour la maison de disques Harmonia Mundi 31

3. Étude de faisabilité : exemple d’un fichier TEI produit 33

4. Étude de faisabilité : solutions permettant l’affichage simultané de pages transcrites en TEI et des images correspondantes 35

5. Étude de faisabilité : manuscrits transcrits 36

Table des illustrations 38

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Introduction

Après l’obtention d’une licence d’Histoire à l’université François-Rabelais de Tours, j’ai fait le choix d’intégrer le Master 1 « Renaissance et Patrimoine » du Centre d’études supérieures de la Renaissance afin de me rap-procher du Master 2 professionnel « Patrimoine Écrit et Édition Numérique », qui suscitait mon intérêt, tant pour ses objets d’étude que pour les compétences techniques qu’il proposait en matière de numérique.

Ma première année de Master a été l’occasion d’assister à des cours du Master 2 PEEN (histoire de la bande-dessinée, archéologie du livre imprimé). Cette opportunité a confirmé mon choix d’intégrer le Master 2 PEEN, avec cependant quelques hésitations concernant les types de postes vers lesquels je sou-haitais orienter ma future carrière professionnelle. Des hésitations rapidement balayées par les premières semaines de formation au sein du Master 2 PEEN, qui m’ont permis de prendre conscience de mon envie de travailler, d’une manière ou d’une autre, en contact avec des fonds anciens. L’option « humanités numériques » a également été déterminante. En effet, les problématiques et les enjeux soulevés en matière de valorisation des données de la recherche et de mise en valeur du patrimoine ont trouvé un écho dans l’expérience de recherche vécue au cours de mon Master 1. Car même si je n’ai pas choisi de poursuivre dans cette voie, l’expérience m’a permis de développer un grand intérêt pour la recherche en Histoire.

C’est pourquoi, désireuse d’effectuer mon stage de fin d’études dans une structure où je pourrais mani-puler des fonds anciens et évoluer aux côtés du monde de la recherche, j’ai choisi de candidater à l’offre de stage orientée humanités numériques proposée au Centre d’études supérieures de la Renaissance par le programme de recherche Intelligence des Patrimoines. Ma candidature retenue, j’ai été intégrée à l’équipe du Chantier thématique de recherche Chambord-Châteaux en tant qu’assistante ingénieur d’études, sous la direction de son directeur scientifique, M. Benoist Pierre (professeur d’histoire moderne, chercheur au CESR), qui a été mon tuteur professionnel.

J’attendais de ce stage qu’il m’offre des occasions concrètes d’éprouver une partie des compétences théori-ques et techniques acquises au cours de mon année de formation au sein du Master 2 « Patrimoine Écrit et Édition Numérique », particulièrement en ce qui concernait la gestion de Content Management System et l’usage du format XML-TEI pour l’encodage des documents patrimoniaux, des compétences sur lesquelles je mise beaucoup pour ma carrière professionnelle. Cette attente a été en partie respectée puisque l’une de mes missions principales a consisté à réaliser une étude de faisabilité dans le cadre d’un projet d’encodage de manuscrits de la Renaissance et d’intégration du format XML-TEI à la base de données RIHVAGE. Ces trois mois m’ont également permis d’être régulièrement au contact de fonds anciens et de participer à leur traitement et à leur valorisation. En effet, pour ma deuxième mission principale, j’ai été associée au suivi des actions de valorisation menées conjointement par Intelligence des Patrimoines et le CESR à l’occasion des célébrations autour de « l’année François Ier (1515-2015) ». Ainsi, j’ai pu procéder à des missions de numérisation et réaliser les notices des manuscrits numérisés en vue de leur intégration à la base RIHVAGE. J’ai aussi collaboré à la mise en place d’une exposition virtuelle de sources manuscrites en faisant appel à mes compétences rédactionnelles, en paléographie moderne et en gestion de projet, en assurant le suivi du calendrier des contributions scientifiques qui viendront alimenter l’exposition virtuelle tout au long de l’année 2015.

Ce rapport aura pour objectif de décrire les missions, principales et ponctuelles, qui m’ont été confiées au cours de ce stage de fin d’études, afin de mettre en évidence les enjeux associés à la valorisation des données et des résultats de la recherche en Histoire et à la médiation autour du patrimoine écrit. Ce travail permettra également d’évoquer les problématiques rencontrées par l’équipe d’Intelligence des Patrimoines pour assurer le dynamisme de ce programme de recherche et de coordination.

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1. Présentation de la structure d’accueil

1.1. Intelligence des Patrimoines

1.1.1. Historique

Intelligence des Patrimoines est un programme très récent, créé en 2013, qui propose une démarche de pro-motion du territoire de la Région Centre-Val de Loire en alliant dans un objectif commun la recherche scientifique et le monde socio-économique. Porté par le Centre d’études supérieures de la Renaissance (UMR 7323) de l’Université François-Rabelais de Tours et du CNRS et soutenu par la Région Centre-Val de Loire, le programme est hébergé dans le bâtiment Rapin, extension du CESR située au 4 rue Rapin à Tours. Inaugurée le 25 juin 2014, elle est l’une des plus anciennes maisons de la ville de Tours et est inscrite à l’in-ventaire supplémentaire des monuments historiques de France. Elle se présente comme un lieu de travail et d’échange entre le CESR et l’ensemble des laboratoires et partenaires qui collaborent au sein des axes de travail et des chantiers de recherche associés au programme auprès desquels Intelligence des Patrimoines joue un rôle de relais.

1.1.2. Modèle économique et financement d’Intelligence des Patrimoines

Le programme pluridisciplinaire Intelligence des Patrimoines réunit plus de 300 chercheurs et 150 personnes issues des laboratoires des Universités de Tours et Orléans, du CNRS, de l’INRA, de l’IRSTEA et du BRGM. Il associe également l’INSA Val de Loire à travers l’École Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage de Blois et l’ESCEM. Intelligence des Patrimoines est un programme récent qui tend à se développer notam-ment par la création de nouveaux projets et partenariats, de nouveaux biens et services patrimoniaux qui susciteront des retombées économiques au niveau régional. De nouvelles formations universitaires sont égale-ment envisagées. Le dossier de présentation d’Intelligence des Patrimoines, déposé dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt « ARD 2020 » lancé par la Région Centre-Val de Loire, propose par exemple la créa-tion d’un Institut des Hautes Études sur l’Intelligence des Patrimoines qui serait spécialisé dans la connais-sance et la gestion des patrimoines castraux et domaniaux.

Dans un contexte national difficile, où les restrictions budgétaires touchent de manière significative les activités liées à la culture et au patrimoine, un programme de recherche tel Intelligence des Patrimoines est soumis aux exigences de ses financeurs. Il doit fournir des résultats significatifs pour espérer voir son financement reconduit. Intelligence des Patrimoines a été doté de financements par la Région Centre-Val de Loire pour une durée de trois ans. En parallèle, il doit travailler à un modèle économique lui permettant d’inscrire ses objectifs dans la durée. Il se place ainsi dans une dynamique régionale et propose des actions de valorisation touristique, économique, universitaire, etc.

La création d’Intelligence des Patrimoines s’est accompagnée du lancement du chantier thématique de recherche « Chambord-Châteaux ». Ce chantier prioritaire joue un rôle d’expérimentation. Il fournit l’oc-casion de mettre en œuvre les actions définies par le programme et de remplir des objectifs fixés en amont. Les conclusions rendues permettront de déterminer si le programme Intelligence des Patrimoines remplit les objectifs fixés, s’il répond aux attentes des ambitions stratégiques régionales et de son tissu socio-économi-que et si son financement peut être reconduit.

Pour inscrire la dynamique de recherche impulsée par le CESR et Intelligence des Patrimoines dans la durée, des projets européens ont récemment été déposés. Idéalement, à terme, Intelligence des Patrimoines souhaite trouver un modèle structurel et économique qui lui permette de s’autofinancer – en partie ou com-plètement – et de pérenniser ce programme au sein du Centre d’études supérieures de la Renaissance.

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1.1.3. Structure d’Intelligence des Patrimoines

Le programme est organisé selon un schéma classique : comité de direction, comité d’orientation stratégique et comité de pilotage.

Comité de direction

Le comité de direction regroupe les responsables scientifiques et techniques qui définissent la stratégie de mise en œuvre du programme, proposent des actions à mener au comité d’orientation stratégique, retien-nent les projets de recherche à mettre en avant en son sein et les actions de valorisation à mener. Le comité de direction d’Intelligence des Patrimoines est composé de :

Ӽ Philippe Vendrix, directeur du CESR et d’Intelligence des Patrimoines Ӽ Catherine Beaumont, directrice-adjointe et présidente de l’INRA Centre-Val de Loire Ӽ Jérôme Casas, directeur-adjoint et professeur des Universités (Institut de Recherches sur la

Biologie de l’Insecte) Ӽ Arnaud Suspene, directeur-adjoint et professeur des Universités (Institut de Recherches sur les

ArchéoMATériaux)

Comité d’orientation stratégique

Le comité d’orientation stratégique est chargé de valider les choix stratégiques pour la mise en place du pro-gramme, de veiller à sa mise en œuvre et de contribuer à nourrir et développer le volet scientifique d’Intelli-gence des Patrimoines. Le comité d’orientation stratégique est composé des quatre représentants du comité de direction ainsi que d’un représentant des organismes signataires de la convention cadre à savoir : l’Université François-Rabelais de Tours, l’Université d’Orléans, le CNRS, l’INRA, l’IRSTEA, le BRGM, l’INSA Val de Loire, l’ESCEM et la Région Centre-Val de Loire.

Comité de pilotage

Le comité de pilotage émet des avis sur les projets et orientations pouvant associer le travail scientifique aux milieux socio-professionnels les plus divers et contribuer ainsi au développement de nouveaux produits et services créateurs de valeurs économiques et d’emplois. Il peut proposer de nouveaux partenariats et projets de recherche ou de valorisation. Le comité de pilotage est composé des quatre représentants du comité de direction ainsi que d’un représentant des organismes suivants :

Agence Départementale du Tourisme de Touraine Agglopolys BloisARITT Centre Association des Châteaux de la LoireAtout France Bulkypix Centre&TIC CESER Région Centre-Val de Loire

CRESIT Domaine national de ChambordMission Val de Loire Nekoé

Région Centre-Val de Loire Rendez-vous de l’HistoireVinopôle Centre-Val de Loire

1.1.4. Objectifs du programme

Intelligence des Patrimoines propose une approche novatrice des patrimoines culturels et naturels, matériels et immatériels à travers l’animation d’un réseau de chercheurs issus de laboratoires de recherche de la Région Centre-Val de Loire. S’appuyant sur des partenariats avec les mondes culturels et socio-économiques, ce pro-

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gramme a l’ambition d’être à l’origine d’innovations permettant de créer des nouveaux services, produits ou savoir-faire créateurs de valeurs économiques et d’emplois. L’objectif principal d’Intelligence des Patrimoines est de montrer, à travers l’étude de domaines thématiques définis, que de la recherche interdisciplinaire peut naître une nouvelle façon d’appréhender et de comprendre les espaces patrimoniaux dans leur globalité, pour permettre aux acteurs et décideurs de la Région Centre-Val de Loire d’en valoriser les ressources. Intelligence des Patrimoines se fixe ainsi les objectifs suivants :

Ӽ Mener une recherche innovante et attractive au plan international Ӽ Expérimenter et élaborer au niveau régional des modèles scientifiques et économiques exportables Ӽ Former à de nouveaux métiers liés aux patrimoines, à leur gestion et à leur valorisation Ӽ Renforcer ou créer des partenariats non académiques en devenant un pôle de référence interna-

tional dans le domaine des patrimoines Ӽ Être à l’origine d’innovations créatrices de valeurs économiques et d’emplois en Région Centre-Val

de Loire

1.1.5. Partenariats

Pour atteindre ces objectifs, Intelligence des Patrimoines allie, dans un objectif commun, la recherche scientifique et le monde socio-économique. Il évolue en lien avec des initiatives régionales, nationales ou européennes et joue un rôle de relais entre les acteurs œuvrant à la promotion du patrimoine culturel et naturel de l’espace ligérien et de la Région Centre-Val de Loire. Des collaborations sont aussi envisagées avec des chercheurs, pour contribuer à définir de nouvelles démarches de recherche scientifique, mais aussi avec des entreprises, pour participer au développement d’outils innovants au service de la promotion patrimoniale. Parmi ces partenaires non académiques se trouvent la Cosmetic Valley, le Domaine national de Chambord, le Parc naturel régional de la Brenne, Centre&TIC, la fédération des maisons d’écrivains ou encore Shisheido.

Intelligence des Patrimoines entretient aussi des liens privilégiés avec des professionnels du tourisme, afin de proposer des expériences de visite innovantes aux touristes grâce aux nouvelles technologies et ainsi favoriser l’essor économique de la Région. Le programme est notamment engagé dans le réseau French Tech1, qui regroupe tous les acteurs du système des start-up en France. French Tech, né des politiques publiques en faveur de l’innovation, structure des financements pour soutenir les entreprises innovantes, organise l’attribution de labels et assure la promotion des start-up françaises à l’international. En s’inscrivant dans ce réseau, Intelligence des Patrimoines s’est fixé pour objectif d’obtenir un label commun à Tours et Orléans, afin de faire reconnaître la qualité et la spécificité des entreprises en lien avec les nouvelles technologies, le tourisme et le patrimoine régional.

Plus généralement, Intelligence des Patrimoines est en contact avec des entreprises et des personnes qui souhaitent travailler avec l’université François-Rabelais ou le CNRS pour des projets en lien avec le tourisme et le patrimoine, que ce soit par la diffusion de données sur la Renaissance pour la réalisation d’une appli-cation web, par exemple, ou par la création de sites Internet ou encore par des projets d’analyse de flux de visiteurs.

En plus de ses partenaires, Intelligence des Patrimoines s’inscrit dans une dynamique réflexive en participant à un certain nombre de groupes de travail autour de thèmes en lien avec le programme, comme l’e-tourisme. En effet, porté par les châteaux de la Loire, le tourisme patrimonial est considéré comme une source impor-tante d’attractivité pour la Région Centre-Val de Loire, qui dispose d’une offre touristique dense. Avec ses 2675 monuments historiques, classés ou inscrits et une fréquentation des sites patrimoniaux en hausse de 11% entre 2005 et 2011, la Région se positionne au cinquième rang des régions françaises.

Face à la progression de l’e-tourisme et au développement des usages TIC (réservation en ligne, applica-tions mobiles et tablettes), le développement des nouvelles technologies appliquées au domaine constitue

1 www.lafrenchtech.com

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un enjeu majeur pour les années à venir. C’est pourquoi Intelligence des Patrimoines participe à la Stratégie Régionale de l’Innovation dans le domaine « TIC et services pour le tourisme patrimonial », porté par le Conseil Régional, dans le cadre d’une stratégie d’innovation à l’horizon 2020. Un groupe de travail, créé par la Région Centre-Val de Loire à travers l’ARITT (Agence Régionale pour l’Innovation et la Transfert de Technologie), piloté par Henri Carvallo (Château de Villandry) et Philippe Vendrix, a été chargé de rendre des recommandations sur les pistes et les modalités d’investissement dans le domaine des TIC et des services pour le tourisme patrimonial.

Dans la même logique, Intelligence des Patrimoines travaille conjointement avec le programme multi- disciplinaire et multi-sectoriel Numer’Innov-Centre pour susciter et favoriser l’émergence de projets numéri-ques innovants en lien avec la préservation et la valorisation des patrimoines ; ce secteur représente un enjeu important pour le développement économique de la Région Centre-Val de Loire.

Enfin, le réseau national des Maisons des Sciences de l’Homme (principalement la MSH Val de Loire) est un partenaire privilégié pour les opérations de communication autour des résultats de la recherche et des innovations produites dans le cadre d’Intelligence des Patrimoines et de ses projets associés.

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1.2. Chantier thématique de recherche Chambord-Châteaux

Le programme Intelligence des Patrimoines coordonne un certain nombre de chantiers thématiques de travail, alliant la recherche scientifique (production de connaissances et diffusion des résultats), la préserva-tion des patrimoines, la valorisation touristique et la promotion territoriale.

Parmi ces chantiers, Chambord-Châteaux a été soutenu et lancé lors de la mise en place d’Intelligence des Patrimoines et il est aujourd’hui l’axe prioritaire du programme. Ce chantier a pour objet l’étude du patrimoine castral de la « vallée des Rois », avec pour cœur un site emblématique du patrimoine culturel et naturel de la région : le Domaine national de Chambord, l’un des plus beaux châteaux de France, classé mon-ument historique dès 1840, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et à la liste des résidences royales européennes. Partenaire privilégié d’Intelligence des Patrimoines, le Domaine national de Chambord est aussi le plus grand parc forestier clos d’Europe, constituant une réserve naturelle de faune et de flore unique en son genre.

Ainsi, le site chambourdin incarne un bel exemple de synergie patrimoniale permettant de fédérer autour d’un même site une recherche innovante dans de très nombreux secteurs scientifiques. Le domaine fait l’objet d’une étude globale portant sur le château et son espace environnant en mobilisant et en croisant de nombreuses disciplines scientifiques : histoire, archéologie, architecture, biologie, sociologie, géosciences, sciences du management, sciences et technologies de l’information et de la communication, etc. L’étude de ce site exceptionnel sert d’exemple et de point de départ pour la recherche et la valorisation du patrimoine castral de la Région Centre-Val de Loire. Plusieurs unités de recherche, regroupant plus de 70 chercheurs, sont mobilisées sur le Chantier Chambord-Châteaux auquel sont associés ces projets, présentés plus en détail en annexe (n°1) :

Ӽ Chambord-Tourisme – Valorisation touristique du patrimoine et du paysage chambourdin Ӽ Musi2R – Musique dans les Résidences Royales Ӽ Marignan 1515-2015 – Reconstitution de la Célébration de Marignan organisée par Léonard de

Vinci en 1518 Ӽ RIHVAGE – Recherches interdisciplinaires sur l’histoire des châteaux et des cours en Val de Loire

à l’âge médiéval et renaissant Ӽ SOLiDAR – Diachronie de l’occupation du sol : télédétection LIDAR en forêt de Chambord, Russy,

Boulogne et Blois Ӽ Valmod – Modèles 3D réalistes et historiques pour la valorisation du château de Chambord

Il sera bientôt possible de joindre à cette liste le projet COSTAUD (Contribution des OnguléS au foncTion-nement de l’écosystème et AUx services rendus à ChamborD), récemment retenu, qui propose une analyse de la contribution des ongulés sauvages au maintien des écosystèmes et à la restauration des milieux du Domaine national de Chambord.

En parallèle, un autre chantier thématique de recherche, coordonné par Intelligence des Patrimoines, est actuellement en cours de validation. Il s’agit du chantier « Vigne & Vin », qui proposera une étude his-torique, géographique, géo-pédologique et biologique de la tradition viti-vinicole en Région Centre-Val de Loire. L’objectif est d’œuvrer à la protection et la valorisation d’un patrimoine méconnu et de déboucher sur un renforcement des labels de qualité des vins et à la structuration d’une filière œno-touristique dans la troisième région viticole de France.

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1.3. Composition de l’équipe d’Intelligence des Patrimoines

Sous la direction de Philippe Vendrix, l’équipe professionnelle d’Intelligence des Patrimoines s’organise selon cette structure :

Intelligence des PatrimoinesLivia Avaltroni Chargée de missionÉmilie Rolleau Assistante chargée de mission

Ingénieur d’étudesChantier Chambord-Châteaux

Benoist Pierre Directeur scientifiqueMorgane Chaumier Ingénieur d’étudesCyril Cvetkovic Ingénieur d’étudesAmandine Cuny Stagiaire assistante ingénieur d’étudesKatel Lochet Stagiaire assistante ingénieur d’études

Pôle numériqueFrançois Rosmann Chef de projets numériques

Développeur webTiphany Molusson Assistante ingénieurNicolas Gougeon Stagiaire assistant développeur web

1.3.1. Mise en œuvre du programme Intelligence des Patrimoines

Livia Avaltroni est chargée de mission. Assistée d’Émilie Rolleau, ingénieur d’études, elle s’occupe de la mise en œuvre générale d’Intelligence des Patrimoines. Cela passe par l’entretien et le développement du réseau de partenaires du programme, la communication autour des actions menées par Intelligence des Patrimoines et ses chantiers de recherche associés, la gestion de l’équipe professionnelle installée dans le bâtiment Rapin. En somme, il s’agit de veiller au bon déroulement des chantiers, en cours ou en projet, coordonnés par Intelligence des Patrimoines et d’assurer la pérennité du programme en remplissant les objectifs fixés.

1.3.2. Chantiers associés

Morgane Chaumier et Cyril Cvetkovic ingénieurs d’études, Amandine Cuny et moi-même, stagiaires assistantes ingénieur d’études, sommes rattachés au chantier principal du programme Intelligence des Patrimoines, le Chantier Chambord-Châteaux, dirigé par Benoist Pierre. Nous participons, chacun à notre niveau, aux actions menées au sein de ce chantier qui coordonne un ensemble de projets thématiques de recherche autour du patrimoine castral de la Région Centre-Val de Loire.

Au cours du stage, Amandine Cuny a été placée sous la responsabilité de Morgane Chaumier et ses missions concernaient principalement le projet Valmod et la structuration des corpus de sources sollicités pour la constitution du carnet de santé numérique du château de Chambord. Pour ma part, j’ai assisté Cyril Cvetkovic, en remplissant des missions variées liées au suivi du projet « Année François Ier » sur RIHVAGE. Les prochaines parties de ce rapport de stage seront consacrées à détailler et analyser ces missions.

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1.3.3. Pôle numérique

François Rosmann, chef de projets numériques pour Intelligence des Patrimoines, est en charge de tous les projets numériques menés au sein du programme. Il a pour mission de proposer des solutions techniques pour permettre aux différents partenaires de travailler en collaboration. Il a également la charge d’élaborer des modes de stockage pour accueillir, diffuser et valoriser les données et les résultats de la recherche, pro-duits dans le cadre des actions coordonnées par Intelligence des Patrimoines. Cela peut prendre la forme d’une base de données (RIHVAGE), d’un site web ou de collaborations dans le domaine de la reconstitution 3D ou de la réalité augmentée. François Rosmann est en contact avec un réseau de partenaires techniques à qui il fait appel lorsque les projets envisagés sortent de sa sphère de compétences.

François Rosmann a notamment travaillé à la création du site « Marignan 1515-2015 » (http://marig-nan2015.univ-tours.fr/), en collaboration avec Pascal Brioist, porteur du projet et professeur-chercheur au Centre d’études supérieures de la Renaissance, spécialiste de l’Histoire des sciences et de Léonard de Vinci. Dans le cadre des célébrations autour de l’année François Ier (1515-2015), Pascal Brioist a dirigé ce projet de reconstitution de la fête de Cour qui s’est tenue en 1518 afin de célébrer la victoire de Marignan et le roi François Ier . Le site Internet regroupe des contenus scientifiques, sollicités par les chercheurs pour proposer cette reconstitution de qualité, mais aussi des contenus de communication, à destination d’un large public, afin de faire la promotion des représentations qui ont réuni des milliers de figurants et qui se sont tenues à Amboise et Romorantin, en juillet 2015.

Le pôle numérique comprend également Tiphany Molusson, assistante ingénieur, embauchée en CDD suite à son stage de fin d’études, effectué à l’issue du Master 2 professionnel « Patrimoine Culturel Immatériel » du CESR. Rattachée au programme RIHVAGE, Tiphany Molusson s’occupe plus particulièrement du traitement des sources numérisées dans le cadre du programme ainsi que de l’entretien du portail RIHVAGE et du site consacré aux actions menées par le CESR et Intelligence des Patrimoines dans le cadre de l’année François Ier (http://francois1er.univ-tours.fr/).

Face à l’importance croissante du pôle numérique d’Intelligence des Patrimoines et la multiplication des projets en lien avec les nouvelles technologies, au cœur du programme, un stagiaire assistant développeur a été recruté. Nicolas Gougeon a soutenu François Rosmann dans ses missions et a mené, entre autres, un projet de développement d’une carte interactive autour des châteaux du Val de Loire sur le portail RIHVAGE.

Le rôle du chef de projets numériques est très important car ses échanges avec les porteurs de projets et les prestataires techniques, tout comme ses propres réalisations numériques (sites d’Intelligence des Patrimoines, François Ier , Marignan et Chambord-Châteaux, Cubiculum Musicae, RIHVAGE, etc.) contribuent au dyna-misme et à la dimension innovante du volet numérique du programme.

1.3.4. Bilan : fonctionnement d’un programme de recherche scientifique et de coordi-nation

La présentation détaillée de la structure qui m’a accueillie au cours de mon stage de fin d’études permet de comprendre le fonctionnement d’un programme de recherche tel qu’Intelligence des Patrimoines. Les mode des financement particuliers notamment, prévus dans des cadres chronologiques définis, apparentent ces programmes davantage à des dynamiques qui peuvent évoluer, changer de formes au fil du temps, plutôt qu’à des structures véritablement fixées.

Enfin, l’introduction de l’équipe professionnelle d’Intelligence des Patrimoines permet de constater la place importante accordée aux stagiaires. Cela s’explique par une réelle volonté du programme de s’inscrire dans une démarche de formation et d’échanges avec des étudiants qui apportent un regard extérieur constructif, nourri des spécificités des cursus de chacun.

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2. Intelligence des Patrimoines et l’année François Ier

Parmi ses missions, Intelligence des Patrimoines est chargé de la coordination des actions de valorisation scientifique et de médiation culturelle menées par le Centre d’études supérieures de la Renaissance et ses programmes de recherche associés.

À l’occasion du 500e anniversaire de l’avènement de François Ier (1515-2015), labellisé au titre des Célébrations Nationales du Ministère de la Culture, le CESR et Intelligence des Patrimoines ont mené con-jointement un certain nombre d’actions.

2.1. Archives, numérisation et valorisation du patrimoine écrit du règne de François Ier : l’alimentation de la base de données RIHVAGE

Dans ce contexte, le programme a choisi de mettre à l’honneur le patrimoine écrit du règne de François Ier

sur la base de données bibliographique et archivistique RIHVAGE (Recherches Interdisciplinaires sur l’His-toire des châteaux et des cours en Val de Loire à l’ÂGE médiéval et renaissant). Cet objectif a motivé l’offre de stage dont j’ai pu bénéficier et a constitué l’une de mes deux missions principales, fils rouge de ce stage de fin d’études.

Créé en 2012 suite à un Appel à Projet Régional d’Initiative Académique, le programme de recherche RIHVAGE a pour directeur scientifique Benoist Pierre. Il a pour objet d’étude le patrimoine castral ligérien. Cependant, RIHVAGE ne s’intéresse pas à la simple histoire de ces châteaux, déjà relativement bien connue. Le programme entend procéder à un regroupement des sources - très éparpillées - afin de fournir le matériel nécessaire à l’étude des dynamiques et des réseaux qui ont entouré ce patrimoine castral au cours du Moyen-Âge et de la Renaissance. L’objectif étant d’encourager les approches pluridisciplinaires et transversales (sociales, politiques, artistiques, culturelles, etc.) grâce à la variété des sources mises en ligne sur la base RIHVAGE (synthèses et travaux de recherche, archives manuscrites, sources imprimées, tableaux, esquisses, gravures, objets conservés dans des musées ou retrouvés dans le cadre de fouilles, éditions de sources, cartes postales, documents audio, vidéo, etc.).

En 2014, le projet RIHVAGE a été intégré au Chantier Chambord-Châteaux, ces deux projets répondant à des objectifs scientifiques communs et portant sur les mêmes objets. Ainsi, la base de données (http://rihvage.univ-tours.fr/) est devenue la base du Chantier, avec une entrée spécifique de notices dédiée au château de Chambord.

Enfin, RIHVAGE c’est aussi un portail, sur lequel sont mis en ligne les données et les résultats des recherches engagées dans le cadre de ce programme. C’est donc tout naturellement que le projet d’exposition virtuelle de sources manuscrites a trouvé sa place sur le portail RIHVAGE.

2.1.1. Mise en place d’une exposition virtuelle de sources manuscrites sur RIHVAGE

Fin 2014, en prévision des célébrations autour de l’année François  Ier , est né le projet d’une exposition virtuelle de sources manuscrites à destination d’un large public, accompagnées de textes de présentation et de transcriptions, sur le site RIHVAGE. En effet, 2015 fournit une excellente occasion d’entreprendre des actions ciblées de valorisation du patrimoine écrit illustrant la présence de François Ier et de sa cour dans le Val de Loire ou étant en lien avec la construction des châteaux de la Loire sous ce règne.

Dans le cadre de cette mission principale, j’ai été chargée d’assister l’équipe dans l’organisation de l’expo-sition et dans le suivi de ce projet. Parmi les tâches effectuées, j’ai notamment veillé au respect et à la mise à jour régulière du tableau de suivi, afin d’assurer une bonne coordination du projet au sein de l’équipe. J’ai également assuré – sous le contrôle de Morgane Chaumier – le lien avec les auteurs (réception des

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contributions, relance, transmission des numérisations des sources, etc.) et assisté aux réflexions de l’équipe autour du choix de la structure de l’exposition virtuelle, au regard des besoins et des possibilités offertes par le Wordpress gérant la partie portail de RIHVAGE. J’ai secondé Tiphany Molusson, assistante ingénieur, pour la création des bandeaux d’illustration de l’exposition (Photoshop). Enfin, j’ai participé moi-même à l’alimentation de cette exposition en réa-lisant, avec l’aide d’Amandine Cuny et sous le contrôle de Cyril Cvetkovic, un article de présentation d’un rôle de paiement des maçons de Chambord daté de novembre 1522 (AD41 F562), bientôt disponible sur la base RIHVAGE.

Cette exposition virtuelle a un objectif de valorisation du patrimoine écrit de la Région auprès d’un public le plus large possible, en proposant des manuscrits de la Renaissance numérisés et accompagnés de transcriptions et d’articles descriptifs à la présentation et aux contenus accessibles.

La structure adoptée, dictée par les contraintes techniques de Wordpress, peut rendre contestable l’appel-lation « exposition virtuelle », qui évoque davantage les contenus numériques proposés par des institutions culturelles comme le château de Versailles par exemple (cf. Illustration). De plus, on peut se demander quel public ce projet va véritablement toucher car RIHVAGE est un site sur lequel on arrive difficilement par hasard. Mais en réalité, Intelligence des Patrimoines ne cherche pas, à travers l’utilisation du terme « expo-sition virtuelle », à rivaliser avec les productions interactives des institutions culturelles. Le programme souhaite avant tout mettre en lumière le patrimoine écrit d’une époque et encourager sa valorisation non pas culturelle mais scientifique.

Un projet d’exposition iconographique autour de représentations de François Ier , envisagé en collabo-ration avec Pierre-Gilles Girault, administrateur du Monastère royal de Brou et ancien conservateur du Château royal de Blois, fournira peut-être l’occasion à Intelligence des Patrimoines d’expérimenter de nou-veaux modes de valorisation du patrimoine.

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2.1.2. Missions de numérisation de sources

La numérisation est aujourd’hui une étape indispensable dans le processus de préservation et de valorisa-tion du patrimoine. Il est donc logique que la numérisation représente un volet essentiel du programme Intelligence des Patrimoines, permettant d’alimenter la base de données documentaire RIHVAGE et de constituer des corpus numériques exploitables pour la recherche interdisciplinaire.

De manière générale, la numérisation est une activité importante pour un grand nombre de projets du Chantier Chambord-Châteaux, dont le projet Valmod, qui a recours à des technologies de numérisation spécifiques (lasergrammétrie et photogrammétrie) afin d’alimenter le carnet de santé numérique du château de Chambord et pouvoir étudier et prévenir ses altérations2.

Des missions de numérisation sont régulièrement effectuées pour RIHVAGE par certains membres de l’équipe dans les différents centres d’archives de la Région Centre-Val de Loire ainsi qu’en région parisienne. J’ai pu participer moi-même à certaines missions au cours de ma période de stage, afin de procéder à la numérisation de manuscrits sélectionnés pour intégrer l’exposition virtuelle de sources illustrant la présence de François  Ier dans le Val de Loire. Cela m’a fourni l’occasion d’apprendre à utiliser un appareil photo-graphique professionnel ainsi qu’un statif de prise de vue.

J’ai effectué ma première mission fin juin, aux Archives Municipales d’Amboise. L’objectif était de repérer de potentiels fonds se rapportant à François Ier et pouvant faire l’objet d’une présentation au sein de l’exposi-tion virtuelle. Mais il s’agissait aussi – et avant tout – d’une première prise de contact avec le centre d’archives et d’un repérage global des documents pouvant intégrer, à terme, la base de données RIHVAGE. Suite à cette mission, j’ai réalisé un bref inventaire des quelques manuscrits repérés et numérisés, afin de compléter l’inventaire des sources utilisé par Intelligence des Patrimoines pour suivre l’évolution de son programme de numérisation. J’ai effectué une seconde mission à Amboise deux semaines plus tard, au musée de l’Hôtel de Ville cette fois, afin d’y numériser, avec l’autorisation et l’aide de la responsable des archives, des lettres patentes de François Ier exposées au public.

Au milieu du mois de juillet, je devais accompagner l’ingénieur d’études Cyril Cvetkovic pour une mission de numérisation à la Bibliothèque nationale de France. Prévue de longue date après contact auprès de Maxence Hermant, conservateur au département des manuscrits de la BnF, cette mission avait pour objectif la reproduction d’une série de manuscrits concernant la construction de l’aile François Ier du château de Blois. En effet, ces sources intéressent, de manière générale, la base de données RIHVAGE mais devront aussi faire l’objet d’un article de présentation par Pierre-Gilles Girault au sein de l’exposition virtuelle. Malheureusement, un contretemps d’ordre administratif a contraint l’équipe à me retirer cette mission.

Enfin, dans les deniers jours de mon stage, j’ai eu la chance de pouvoir me rendre au château privé de La Guerche (Indre-et-Loire), en compagnie de l’équipe du projet ARVIVA3, afin de procéder à une expertise et un repérage des archives détenues par le propriétaire des lieux et sélectionner les sources en lien avec les objets d’études du Chantier Chambord-Châteaux et susceptibles d’intégrer la base RIHVAGE. À cette occa-sion, j’ai représenté Intelligence des Patrimoines et j’ai reçu la tâche d’exposer les missions et les objectifs du programme RIHVAGE au propriétaire, en vue d’un éventuel partenariat.

2 Outre la lasergrammétrie et la photogrammétrie, le projet Valmod, via Intelligence des Patrimoines, procède bien entendu également à la numérisation d’archives en lien avec les différentes phases de construction et de restauration du château de Chambord. Amandine Cuny, stagi-aire rattachée à ce chantier, a participé activement à ces missions de numérisation en se rendant aux Archives Départementales du Loir-et-Cher (plans et élévations), à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine de Charenton-le-Pont (plans de rénovation en béton du XXe siècle) et au Domaine national de Chambord (plans et iconographie du château à diverses époques), où elle a pu assister à une réunion entre Valmod et l’équipe du PRISME, chargé de numériser en 3D les anamorphoses de l’escalier de la Lanterne du château.3 Art de la Renaissance en Val de Loire : Inventaire, Valorisation et Analyse : mettre en évidence le dynamisme des réseaux profession-nels et familiaux des cercles de la production artistique et de la commande dans le Val de Loire à la fin du Moyen Âge et à la période moderne, plus particulièrement dans les domaines des arts visuels et des arts précieux (peinture, enluminure, vitrail, sculpture, orfèvrerie, tapisserie …). Il complète l’entreprise d’histoire sociale en œuvre dans d’autres programmes du CESR (BVH, RIHVAGE, Personae…) en resserrant l’approche sur les arts visuels dans un but de valorisation du patrimoine régional, et s’inscrit pleinement dans le cadre du projet Intelligence des Patrimoines.

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Ma participation au suivi des missions de numérisation de manuscrits de la Renaissance m’a permis d’être confrontée concrètement aux questions de droits de diffusion des sources numérisées. Cette problématique représente un enjeu majeur pour le développement de la base documentaire RIHVAGE et, par extension, pour le dynamisme d’Intelligence des Patrimoines. C’est pourquoi la mise en place de conventions-cadre avec des centres d’archives est un des objectifs principaux du programme, afin d’obtenir des autorisations de dif-fusion durables et globales. Mais pour l’instant, Intelligence des Patrimoines ne bénéficie que d’autorisations de diffusion ponctuelles, limitées à des corpus bien définis.

2.2. Communication et entretien du réseau d’Intel-ligence des Patrimoines

Les tâches principales que j’ai effectuées pour l’alimentation de la base RIHVAGE à l’occasion de l’année François  Ier ont été com-plétées par des missions secondaires, également en lien avec ces célébrations. L’équipe a choisi de me confier ces missions afin de renforcer la cohérence de mon stage et afin de me donner une vision d’ensemble du Chantier Chambord-Châteaux et d’Intel-ligence des Patrimoines. Les membres de l’équipe d’Intelligence des Patrimoines cherchent à faire connaître le programme et à valoriser ses missions à travers notamment la rédaction de contenus divers. Dès le début de mon stage, j’ai été associée à la rédaction de certains de ces contenus, me permettant de participer, à mon niveau, au plan de communication d’Intelligence des Patrimoines.

2.2.1. « Une radiographie de Chambord »

Tout d’abord, à l’occasion de l’année François Ier, le CESR et Intelligence des Patrimoines ont collaboré avec la revue L’Histoire à la publication d’un numéro spécial, consacré au roi bâtisseur de Chambord. Ainsi, j’ai reçu la mission d’assister Benoist Pierre pour la rédaction d’un article consacré à l’historiographie du domaine de Chambord et à la présentation du Chantier Chambord-Châteaux

Ce travail de rédaction a nécessité un important temps de recherche et de réflexion – une semaine environ – afin de me familiariser avec l’histoire de Chambord et comprendre en détails l’organisation et les mis-sions de ma structure d’accueil. Cela était d’autant plus nécessaire qu’étant rattachée au Chantier Chambord-Châteaux, j’ai réutilisé ces connaissance à plusieurs reprises par la suite au cours de mon stage (mails de contact, articles de site web, etc.). Dans cette mission j’ai été aidée par l’équipe du projet.

2.1.2. Co-écriture d’un article pour la maison de disques Harmonia Mundi

Outre l’article « Une radiographie de Chambord », paru dans la revue l’Histoire, j’ai pu collaborer avec David Fiala à la rédaction d’un livret de présentation pour la maison de disques Harmonia Mundi.

Maître de conférences, coordinateur du programme « Musique et Musiciens dans les Saintes-Chapelles » (ANR 2011-2014) et coordinateur du Master 2 « Patrimoine Culturel Immatériel » du CESR, David Fiala est un spécialiste de la musique de la Renaissance. À ce titre, un livret de 20.000 signes lui a été commandé par la maison de disques Harmonia Mundi pour être intégré dans le coffret « châteaux de la Loire » dans une collection grand public consacrée aux lieux de patrimoine touristiques, qui sera publié le 1er octobre 2015. L’écoute de la musique et la lecture de ce livret doivent accompagner les touristes dans leur visite des

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châteaux du Val de Loire.

Dans le cadre d’un partenariat, l’équipe d’Intelligence des Patrimoines s’est engagée à participer à l’éla- boration du contenu de ce livret. Étant rattachée au Chantier Chambord-Châteaux, dont les objets d’études correspondent à la thématique du livret commandé à David Fiala, j’ai reçu la tâche d’assister le profes-seur-chercheur dans la rédaction de ce texte prenant pour cible l’histoire des châteaux de la Loire, la musique et la vie de la Cour de France à la Renaissance dans la vallée ligérienne. Pour cela, j’ai consacré une semaine à des recherches et à la réalisation d’une synthèse complète, allant du règne de Charles VII au départ de la Cour de la région sous le règne d’Henri II, en m’attardant sur le règne de François Ier, de manière à fournir à David Fiala une solide base de contextualisation qui fasse le lien avec ses propos sur l’histoire de la musique de la Renaissance à la cour des Rois de France en Val de Loire. Des extraits de la version finale de cet article sont proposés en annexe (n°2).

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2.2.3. Veille thématique sur le site dédié à l’année François Ier

Les événements culturels autour de François Ier, organisés tout au long de l’année 2015 par les acteurs du tourisme patrimonial en Région Centre-Val de Loire, font l’objet d’une veille au sein du programme Intelligence des Patrimoines. Cette veille a pour objectif d’alimenter les rubriques « Actualités » et « Manifestations scientifiques » sur la plate-forme thématique françois1er.univ-tours.fr, créée spécialement par le pôle numérique du programme à l’occasion du 500e anniversaire de l’accession du Valois au trône de France.

La création et l’alimentation régulière de ce site visent à promouvoir les actions menées conjointement par le Centre d’études supérieures de la Renaissance, Intelligence des Patrimoines et leurs chantiers de recherche associés. Mais ce site est aussi une vitrine pour tous les événements scientifiques et culturels organisés autour de François Ier à l’échelle régionale et nationale. Intelligence des Patrimoines cherche par là à affirmer son rôle de promotion et de coordination.

Cela a été l’occasion de me familiariser avec l’interface de saisie du CMS Wordpress, avec lequel a été créé le site François Ier puisque j’ai ponctuellement ajouté des articles (revues de presse, présentation d’exposi-tions, etc.) aux différentes rubriques du site.

2.2.4. Le 58e colloque international d’études humanistes consacré à François Ier

Temps fort des actions engagées par le Centre d’études supérieures de la Renaissance et Intelligence des Patrimoines dans le cadre de l’année François  Ier , le 58e colloque international d’études humanistes, con-sacré au Valois « roi de guerre, roi de paix », s’est tenu du 30 juin au 3 juillet 2015 à Tours et au Domaine national de Chambord. Ce colloque a été co-organisé et dirigé par Pascal Brioist et Benoist Pierre, tous deux Professeurs des Universités (UFRT-CESR).

Sans avoir participé à l’organisation de cet événement, les derniers préparatifs (envoi de près de 500 invitations accompagnées de prospectus de présentation d’Intelligence des Patrimoines) ont été l’occa-sion d’échanger avec les membres de l’équipe en charge de la mise en œuvre du projet. Il a notamment été question de l’importance qu’occupent ces colloques annuels dans la renommée ancienne du CESR et, plus récemment, pour la visibilité d’Intelligence des Patrimoines.

En effet, l’investissement matériel total engagé pour la réalisation et l’envoi de ces invitations avait pour principal objectif d’assurer le succès du colloque. Mais l’envoi de supports promotionnels représente égale-ment un investissement immatériel indispensable pour entretenir le réseaux de contacts et de partenaires du CESR (notamment les partenaires des nombreux projets scientifiques) et montrer aux acteurs de la pro-motion territoriale en Région Centre-Val de Loire le dynamisme ancien et le rayonnement international du CESR. Cela fournit également l’occasion de mettre en avant les actions menées par le programme Intelligence des Patrimoines et ses chantiers thématiques de recherche associés.

La tenue du colloque a également contribué à améliorer la visibilité de ce nouveau programme du CESR. Certains projets menés au sein d’Intelligence des Patrimoines (Valmod notamment) ont été présentés au cours de certaines interventions.

2.3. Bilan intermédiaire : recherche et valorisation autour du patrimoine écrit de la Renaissance

Une part importante des missions qui m’ont été confiées au cours de mon stage de fin d’études était en cohérence avec les actions menées de concert par le Centre d’études supérieures de la Renaissance et Intelligence des Patrimoines dans le cadre de l’année François Ier . La variété de ces missions m’a permis de participer, de près ou de loin, aux différents aspects de la valorisation du patrimoine écrit et d’avoir une vision globale de ce qui peut être entrepris autour d’une thématique à l’échelle d’un programme de recherche coordinateur tel qu’Intelligence des Patrimoines.

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Ainsi, j’ai repéré et numérisé des manuscrits de la Renaissance et j’ai été initiée à la rédaction de notices selon le masque de saisie de la base de données RIHVAGE (Excel). La mise en ligne régulière de manuscrits numérisés et les contacts entretenus avec les centres d’archives de la région m’ont fourni un exemple concret des problématiques associées aux questions des droits de diffusion des fichiers numériques, problématique au cœur du développement de la base de données RIHVAGE. L’alimentation du site francois1er.univ-tours.fr, la mise en place de l’exposition virtuelle de sources manuscrites et la tenue du colloque international consacré à François  Ier ont représenté les étapes finales du processus de valorisation du patrimoine, en proposant des modes différents de médiation et de promotion de la recherche scientifique. Enfin, j’ai pu entrevoir l’importance de la communication, de l’entretien et du développement du réseau de partenaires d’un programme de recherche afin d’assurer le dynamisme d’Intelligence des Patrimoines.

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3. Étude de faisabilité pour l’intégration du langage XML-TEI à la base de données RIHVAGE

3.1. Le portail et la base de données RIHVAGE

Le portail RIHVAGE est alimenté de manière à devenir, à terme, la base de données de référence pour tous les projets associés à Intelligence des Patrimoines. Ainsi, il s’agirait de mettre en ligne à la fois les sources primaires numérisées et les données de la recherche produites dans le cadre d’Intelligence des Patrimoines et de ses projets associés. Mais pour l’heure, la base de données reste peu utilisée par ces partenaires. C’est pourquoi le programme est en quête de nouveaux modes d’exploitation des sources et de valorisation des données de la recherche, afin de développer les contenus présents sur la base de données archivistique et bibliographique RIHVAGE.

3.2. Réalisation d’une étude de faisabilité

C’est dans ce contexte qu’est né le projet de faire réaliser une étude pour évaluer la faisabilité de l’intégration du schéma XML-TEI à cette base de données, pour répondre à ces besoins. J’ai donc reçu pour mission de mener cette étude et de proposer un scénario de mise en place de ce projet qui soit compatible avec les caractéristiques techniques de la base de données RIHVAGE et les exigences scientifiques et formelles de l’équipe du programme. Ce travail, à la fois théorique et technique, m’a permis de convoquer les connais-sances acquises au cours du stage d’initiation à l’encodage des documents patrimoniaux, suivi au cours du deuxième semestre du Master 2 « Patrimoine Écrit et Édition Numérique ». Des notions de gestion de projet m’ont été également utiles pour la rédaction de cette étude de faisabilité puisque j’ai cherché à réutiliser à mon compte les méthodologies présentées en cours pour définir les périmètres du projet (état des lieux, définition des objectifs, des besoins, des ressources, des contraintes, etc.) et pour proposer un scénario de mise en œuvre.

L’étude de faisabilité étant le livrable qui précède le lancement d’un projet, j’ai dû réaliser ce travail de manière à ce qu’il soit le plus clair et complet possible, pour qu’il puisse être réutilisé facilement par les personnes qui seront chargées de la mise en place de ce projet, s’il vient à être validé.

3.2.1. Le langage XML-TEI et la recherche en Sciences Humaines : état des lieux

Définition de la Text Encoding Initiative

Pour débuter mon étude de faisabilité, j’ai choisi de définir ce qu’était la Text Encoding Initiative et de présenter ce qu’elle pouvait apporter à la base de données bibliographique et archivistique RIHVAGE.

« La Text Encoding Initiative est un consortium pluridisciplinaire pour l’uniformisation du codage de documents et pour l’édition électronique en Sciences Humaines et Sociales. Ce format s’inscrit dans un environnement XML, qui est un métalangage pour aider à la saisie d’un texte en le struc-turant. Le consortium TEI regroupe un ensemble de recommandations extrêmement détaillées, pour l’élaboration d’un standard international d’échange et pour proposer un schéma d’encodage des métadonnées d’un contenu textuel, dans le but de structurer, éditer, échanger et analyser des documents. Son système d’éléments hiérarchisés (appelé « schéma »), répartis en modules et en classes, est très modulable. Le choix de ces modules et de ces classes doit se faire au début de chaque projet et correspondre aux objectifs et aux besoins exprimés ».

Le programme RIHVAGE souhaite s’inscrire dans cette nouvelle dynamique qui pousse les SHS à s’appro-prier de nouveaux outils informatiques pour la diffusion des sources de la recherche et pour leur exploitation. En effet, les nouvelles technologies, et plus précisément le langage XML et la Text Encoding Initiative (TEI),

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permettent de dépasser certaines limites des outils traditionnels, pour répondre aux nouveaux besoins des SHS, en offrant d’autres possibilités pour la transcription, la description et l’édition électronique de sources. Les outils de traitement de texte ou encore les formats PDF ou HTML se concentrent sur la mise en forme du texte et n’accordent aucune place à la structuration de son contenu. Les bases de données, quant à elles, présentent des limites lorsqu’il s’agit d’exploiter des données textuelles.

Alors que le format libre XML peut décrire les données d’un document grâce à des balises organisées selon un schéma arborescent et permet d’opérer une séparation entre le contenu et sa présentation. La TEI, quant à elle, propose un schéma d’encodage pour la création de documents XML prenant en compte différentes approches du document : analyse littéraire ou historique, linguistique, syntaxique, édition diplo-matique, etc. Ainsi, la TEI offre la possibilité de structurer et d’explorer des données textuelles en encodant selon trois niveaux différents :

Ӽ Physique Ӽ Logique / structurel Ӽ Sémantique

Motivations du projet

Le portail et la base de données du programme RIHVAGE étant destinés à la fois aux chercheurs et aux par-ticuliers, le projet d’encodage de corpus manuscrits numérisés viserait à améliorer les services proposés à ces deux types de publics pour mieux répondre à leurs besoins.

Tout d’abord, le projet d’encodage a été motivé par une volonté de valoriser les sources numérisées présentées dans RIHVAGE et de faciliter leur appropriation par le grand public. Cela concernerait plus particulièrement les manuscrits de la Renaissance, aux graphies difficilement abordables pour les non-in-itiés. Fournir des transcriptions, partielles ou complètes, semble donc nécessaire pour remplir cet objectif de lisibilité. Or, le langage XML-TEI offre la possibilité d’encoder les éléments de mise en page (sauts de ligne, titres…) et de paléographie (abréviations, aspect des écritures), permettant d’établir une transcription diplomatique.

Également, les notices fournies pour chaque document présent dans la base s’avèrent aujourd’hui insuf-fisantes pour permettre une analyse approfondie par les chercheurs. Le langage XML-TEI pourrait offrir de nouveaux modes d’exploitation de ces sources numérisées, en permettant l’encodage :

Ӽ des métadonnées du document ; Ӽ de la structure physique (codicologie, foliotation/pagination…) ; Ӽ sémantique (noms, toponymes, dates…).

Ces différents traitements pourraient également permettre la production d’index, de glossaires, etc., qui favoriseraient les analyses dans des perspectives extrêmement variées (analyses linguistiques, thématiques historiques…) et s’inscrirait dans la logique de recherche pluridisciplinaire et transversale du programme RIHVAGE.

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3.3. Élaboration d’un scénario de mise en œuvre

Après un rapide état de l’art, j’ai choisi de m’inspirer de certains choix techniques opérés par l’équipe des Bibliothèques Virtuelles Humanistes pour la base de données textuelles Epistemon4, qui offre des transcrip-tions en XML-TEI d’ouvrages numérisés de la Renaissance. J’ai notamment consulté les recommandations regroupées par les BVH dans un manuel d’encodage consacré aux ouvrages du XVIe siècle5.

3.3.1. Recueillir les attentes et les besoins

Cette étape essentielle à l’élaboration d’un scénario de mise en place a été relativement délicate. L’équipe d’Intelligence des Patrimoines n’avait qu’une connaissance limitée de la TEI et de ses applications, ce qui compliquait l’expression des besoins et leur traduction dans un scénario réaliste. En effet, leurs attentes en termes de diffusion des sources manuscrites encodées étaient importantes et j’ai dû provoquer une prise de conscience de l’importance des moyens humains nécessaires pour la mise en place d’une large campagne d’encodage, comme cela était envisagé avant mon arrivée.

Cette prise de conscience a entraîné une révision des attentes de l’équipe. Le projet ne concernerait plus que des sources sélectionnées ponctuellement, selon des critères thématiques variables, pour répondre aux besoins des différents événements de valorisation du patrimoine écrit organisés dans le cadre du programme RIHVAGE et d’Intelligence des Patrimoines.

Les exigences en matière d’encodage ont également fait l’objet d’un point avec l’équipe. Ainsi, le souhait d’un encodage respectant la structure et la mise en page des manuscrits a été exprimé. La foliotation, les annotations marginales, les abréviations, les ratures, les colonnes de chiffres… ont été transcrites puis encodées, pour proposer un texte le plus fidèle possible à la source originale.

3.3.2. Les caractéristiques techniques de la base RIHVAGE

La TEI peut fonctionner avec un nombre important de solutions d’affichage. Les besoins, différant d’un projet à l’autre, couplés à une recherche constante d’outils toujours plus performants et à une hétérogénéité des compétences techniques, ont entraîné la création d’une multitude de solutions d’affichage. Ces solutions peuvent aller de simples pages HTML produites à partir de feuilles de style XSLT à des structures très com-plexes basées sur des CMS et des moteurs de recherche en SQL (Structured Query Language).

Or, la base de données RIHVAGE présente la particularité d’être gérée à la fois par le logiciel libre Omeka, conçu pour la publication sur le web de collections de documents numériques provenant de bibliothèques, de musées ou d’archives, et par le CMS Wordpress.

Le logiciel Omeka, développé en PHP/MySQL, permet la gestion d’archives spécialisées de petite taille (50 à 50000 documents) et offre toutes les fonctionnalités standards d’une archive ouverte : parcours des docu-ments de l’archive, filtrage par mot-clé, par collection, accès aux fichiers, diffusion OAI-PMH des métadon-nées. Une recherche simple et avancée complète les possibilités de navigation. Une quarantaine de plugins étendent les fonctionnalités de base, facilitant ainsi la création d’expositions électroniques. L’administration du site permet la gestion de collections et la création d’items dont le type peut être précisé (texte, image, son, vidéo, cours…). Des métadonnées au format Dublin Core sont associées à chaque item et à chaque fichier. Les fichiers peuvent être du type texte, image, son ou vidéo. Ces caractéristiques techniques ont déterminé le choix de ce CMS pour la partie base de données du site RIHVAGE.

Quant à Wordpress, CMS gratuit, libre, très répandu et respectueux des standards du web, il permet de créer et gérer facilement l’ensemble d’un site web et de publier des contenus. Il est personnalisable, grâce à de nombreux thèmes et extensions. Cette solution a été privilégiée pour la structure générale du site RIHVAGE, au détriment d’Omeka, qui propose des options similaires mais moins personnalisables et moins intuitives.

4 http://www.bvh.univ-tours.fr/Epistemon/index.asp5 http://www.bvh.univ-tours.fr/XML-TEI/ManuelWeb/co/0Manuel%20Renaissance_Book.html

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Le choix d’Omeka et Wordpress pour la création et la gestion de la base de données RIHVAGE était une particularité et une difficulté technique qui a constitué un point de réflexion majeur pour cette étude de faisabilité et pour l’élaboration du scénario du projet. Il s’agissait de trouver une solution technique (logiciel, extension…) capable d’interpréter les balises TEI, de les afficher selon une mise en page définie et qui soit compatible avec les outils déjà en place. Plus précisément, l’équipe souhaitait que l’expérimentation donne lieu à l’installation d’une visionneuse proposant l’affichage simultané des documents manuscrits numérisés, page à page, et leurs transcriptions correspondantes, sous forme de fichiers XML-TEI téléchargeables.

La première solution envisagée était d’installer un module pour lire et afficher les fichiersTEI directement sur la base de données RIHVAGE. Mais Omeka est bâti sur la technologie MySQL/PHP et l’installation d’un module de ce type aurait nécessité de solliciter le service TIC responsable de la maintenance du site RIHVAGE pour commander une refonte importante du back-end du site. Une telle solution ne pouvait être envisagée pour une simple expérimentation. J’ai donc dû chercher des solutions alternatives plus « légères », plus simples, n’intervenant pas dans la structure du site RIHVAGE. J’en suis arrivée à la conclusion que le meilleur moyen était de mettre en place une visionneuse TEI extérieure à RIHVAGE, à laquelle il serait possible d’accéder grâce à un lien sur les notices des documents numérisés, présents sur la base de données.

La consultation de la documentation d’Omeka m’a permis de constater qu’il existe une extension, «  TeiDisplay», destinée à l’affichage de documents encodés en TEI dans une base de données gérée par Omeka. Ce plugin semblait répondre à toutes les exigences du projet et anticipait les futures évolutions de la base de données RIHVAGE :

Ӽ Le plugin TeiDisplay prend en charge automatiquement les métadonnées du TeiHeader pour les transformer en Dublin Core et prévoit leur moissonnage. Or, le moissonnage des notices en Dublin Core de la base de RIHVAGE, compatibles avec le protocole OAI-PMH d’échange des métadonnées sur Internet, est envisagé à moyen terme.

Ӽ Le plugin TeiDisplay permet à l’instrument de recherche en place sur la base de données d’inter-roger aussi les métadonnées renseignées dans le TeiHeader. En revanche, le plugin ne prend pas en charge l’interrogation en plein-texte des fichiers TEI. Il doit pour cela être complété par l’instrument de recherche SolrSearch6, dont l’installation est prévue prochainement sur la base RIHVAGE pour remplacer l’instrument de recherche actuel, limité à un volume de 50.000 documents.

Ainsi, les questionnements émis par l’équipe en lien avec le renseignement et l’interrogation des métadonnées des fichiers TEI semblaient avoir trouvé une solution technique avec le plugin TeiDisplay et l’instrument de recherche Solr. Néanmoins, le plugin n’est pas encore disponible pour la dernière version d’Omeka qu’utilise la base RIHVAGE. J’ai donc sollicité François Rosmann pour envisager une modification du code du plugin TeiDisplay pour l’adapter à la dernière version d’Omeka. Cette solution d’affichage n’a malheureusement pas pu être expérimentée au cours de mon stage, faute de temps. Cette étape devra être menée à bien pour permettre l’achèvement de l’étude de faisabilité et pour proposer un scénario de mise en place complet et éprouvé. C’est pourquoi j’ai joint à mon étude de faisabilité un descriptif de deux autres solutions d’affichage susceptibles de fonctionner sur la base de données RIHVAGE : le plugin Anthologize7 pour Wordpress et la solution TEI Boilerplate8 pour Omeka.

6 SolrSearch est un instrument de recherche puissant, capable d’interroger des volumes de données très importants. Cette solution permet aussi d’interroger simultanément plusieurs bases de données, sur des sites différents, indépendamment des instruments de recherche en place sur ces bases. SolrSearch est en quelque sorte un « super » instrument de recherche aux capacités techniques adaptées à la croissance du volume des données sur la base RIHVAGE et à la multiplication des projets associés dans le cadre du programme de recherche Intelligence des Patrimoines.7 Anthologize permettrait de transformer le WordPress gérant la structure générale du site RIHVAGE en une plate-forme de publica-tion de textes électroniques. Les textes produits peuvent être exportés au format PDF, ePUB ou encore TEI.8 Solution alternative simplifiée aux feuilles de style XSLT, qui permettent l’édition et l’affichage de contenus XML-TEI sur le web. Pour cela, TEI Boilerplate a recours aux langages CSS et JavaScript. Il permet d’ajouter des documents en TEI dans Omeka. Aucun plugin, aucun logiciel additionnel n’est requis. Il suffit d’héberger les fichiers TEI Boilerplate XSLT, JavaScript et CSS dans un serveur à côté d’Omeka et de changer un paramètre dans le fichier XSLT pour le diriger vers ce serveur.

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3.3.3. Transcription et encodage de manuscrits de la Renaissance

En complément à la rédaction de mon étude de faisabilité, j’ai procédé à la transcription et à l’encodage de trois manuscrits de la Renaissance (annexe n°5), sélectionnés pour leurs caractéristiques différentes, de manière à illustrer les possibilités variées du langage XML-TEI.

Ӽ Bibliothèque Abbé Grégoire, Ms77, carton 12, 1652, Lettres patentes de François Ier datées de 1530 par lesquelles il accorde la remise d’une somme de 85 livres au fermier Raoullet Lebaiz

Ӽ Archives Départementales du Loir-et-Cher, F562, Rolles des journées que les maçons qui ont besoigné pour le bastiment de Chambord ont mises et employées durant le moys d’octobre l’an mil cinq cens vingt-deux

Ӽ Bibliothèque Abbé-Grégoire, Ms245, Placard des funérailles de Claude de France et de sa fille Charlotte (1524)

Le premier manuscrit présentait une structure très simple. Le deuxième avait la particularité de comporter une succession de sommes, alignées en colonnes, et une grande variété de noms propres. Le troisième enfin, était en vers et illustré. Ces caractéristiques très différentes m’ont permis d’illustrer, auprès de l’équipe d’In-telligence des Patrimoines, les diverses possibilités offertes par la TEI en termes d’encodage structurel et sémantique. La possibilité d’interroger les noms propres en plein-texte a notamment suscité un grand intérêt de la part des ingénieurs d’études, qui y ont vu un mode d’exploitation très intéressant pour certains corpus présents dans la base de données RIHVAGE.

3.3.4. Renseigner les métadonnées et choisir un schéma de validation adapté au projet

L’hétérogénéité des sources sélectionnées pour cette expérimentation a entraîné de nombreuses interroga-tions à propos de l’intégration des éventuels futurs fichiers TEI dans un ensemble cohérent. En effet, chaque projet d’encodage doit entraîner des choix concernant le renseignement des métadonnées et la création d’un schéma de validation adapté aux besoins du projet, de manière à produire des fichiers selon une logique homogène et pérenne. Or, ces choix doivent faire l’objet de validations de la part de l’équipe (actuellement en cours). Les métadonnées des trois fichiers que j’ai produits sont donc encore incomplètes mais m’ont tout de même permis d’expliquer et d’illustrer auprès de l’équipe l’utilité du <teiHeader>, dont les métadonnées sont utiles à l’indexation et au catalogage, puisqu’elles renseignent de manière très précise sur le projet (choix éditoriaux, révisions, responsables…) et les caractéristiques propres du document encodé (source, langue, titre…).

Par ailleurs, la question de la réutilisation des fichiers produits me posait plus particulièrement problème car j’ignorais comment faire pour choisir un schéma de validation9 cohérent avec les exigences du projet. J’ai donc sollicité l’expertise des membres de l’équipe des Bibliothèques Virtuelles Humanistes pour répondre à mes questions sur le sujet. Leurs conseils m’ont permis de comprendre que le choix d’un schéma TEI maximal (tei_all), incluant l’intégralité des balises TEI existantes, n’était, contre toute attente, ni perti-nent ni adapté à une réutilisation des fichiers car de très nombreux éléments ne seraient jamais utilisés et cela laisserait trop de libertés à l’encodeur, ce qui est source d’erreurs.

J’ai donc procédé à la création d’un schéma de validation personnalisé, mais qui restait valide selon tei_ all afin de permettre le téléchargement et la réutilisation des fichiers produits, grâce au logiciel de créa-tion de schéma Roma10, qui permet d’opérer un choix précis parmi tous les modules d’éléments TEI existants.

Si le projet d’intégration du langage XML-TEI à la base RIHVAGE venait à être engagé, il conviendrait de définir plus clairement les corpus sélectionnés, les modes d’exploitation et les exigences en termes de renseignement des métadonnées, afin de pouvoir produire un schéma de validation personnalisé adapté aux besoins précis du projet.

9 Pour qu’un fichier XML-TEI soit correct, sa structure doit respecter un schéma TEI valide. C’est-à-dire qu’elle doit être conforme aux diverses recommandations de la TEI regroupées dans la documentation. Dans le cadre de projets de diffusion de fichiers, le schéma adopté doit être présenté de manière explicite pour faciliter les échanges et la réutilisation des fichiers produits.10 http://www.tei-c.org/Roma/

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3.4. Bilan de l’étude de faisabilité

Avec le recul, la réalisation de cette étude de faisabilité s’accompagne d’un bilan nuancé. Je misais beaucoup sur l’option « Humanités Numériques » du Master 2 « Patrimoine Écrit et Édition Numérique », et par-ticulièrement sur le stage d’initiation à l’encodage des documents patrimoniaux, pour ma future carrière professionnelle. Je suis satisfaite de voir que mon profil et cette compétence particulière ont suscité l’in-térêt de l’équipe d’Intelligence des Patrimoines, au point de me confier une missions d’expertise à travers la réalisation de cette étude de faisabilité. Cependant, la confiance et la grande autonomie qui m’ont été accordées pour cette mission m’ont fait ressentir la fragilité de mes connaissances dans ce domaine. J’ai plus spécialement constaté mes difficultés à faire des choix techniques lorsqu’il s’agissait de sélectionner des solu-tions d’affichage potentiellement compatibles avec la base RIHVAGE ou lorsque j’ai cherché à produire un schéma de validation TEI correspondant aux exigences du projet.

En outre, il aurait été intéressant d’avoir eu le temps de procéder au test des solutions d’affichage présentées dans mon étude de faisabilité car cette étape était indispensable à la proposition d’un scénario. De plus, cela m’aurait fourni une excellente occasion de bénéficier de l’expertise du développeur de l’équipe et de com-pléter mes connaissances acquises au cours du stage d’initiation à la TEI.

Cette étape de tests n’étant pas encore passée, j’ignore donc si les fichiers TEI produits au cours de mon stage sont valides, si mes choix d’encodages sont pertinents et si les liens préparés pour la solution d’affichage étaient fonctionnels (annexe n°4). Bien entendu, ce travail avait une dimension expérimentale et l’équipe attendait avant tout que je réalise un état des lieux des possibilités de mise en œuvre sur la base RIHVAGE grâce au langage XML-TEI. Pour l’instant, le projet est en cours d’études car il nécessite un temps long pour sa validation et sa mise en œuvre.

Malgré les difficultés rencontrées et une étude de faisabilité qui reste à compléter (test du scénario), cette mission m’a permis de vivre une première expérience de définition et de mise en place d’un projet d’en- codage au format XML-TEI. J’ai apprécié le fait de pouvoir réutiliser mes connaissances pour conseiller l’équipe et pour élaborer des scénarii adaptés à leurs besoins. Je souhaite désormais que cette expérience devienne un atout et m’offre, à terme, la possibilité d’être recrutée pour participer à la mise en place de projets d’encodage de ce type.

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4. Missions ponctuelles pour Intelligence des Patri-moines et le Chantier Chambord-ChâteauxEn dehors des axes principaux de mon stage, présentés en détail dans les deux parties précédentes, j’ai pu effectuer un certain nombre de tâches variées afin d’assister les différents membres de l’équipe d’Intelligence des Patrimoines en fonction des activités en cours et des besoins immédiats. Ainsi, mes missions principales ont été ponctuées de missions secondaires, que j’ai dû parfois mener à bien en respectant des délais.

Les deux premières semaines de mon stage au sein d’Intelligence des Patrimoines ont notamment été large-ment dédiées à la réalisation d’états de l’art sur des thématiques définies. Ce travail répondait aux besoins de l’équipe, qui a consacré tout le mois de mai à achever la rédaction d’un dossier de projet dans le cadre de l’appel à projet européen Horizon 20201.

Après avoir pris connaissance des grandes lignes de ce projet, j’ai reçu la tâche d’effectuer des recherches concernant l’e-culture2 et l’e-tourisme3, notions au cœur du projet déposé par Intelligence des Patrimoines. En raison des sujets sur lesquels porte le projet, j’ai dû me concentrer la recherche de données européennes, et plus particulièrement autour des châteaux emblématiques de la Renaissance (Val de Loire, châteaux Sforza et d’Este, Hampton Court, Nonsuch, châteaux royal de Varsovie et du Wavel et enfin l’Alhambra), dont certains sont de potentiels partenaires du projet.

Pour le secteur de l’e-culture, j’ai fait un point sur les réalisations existantes en matière de sites web inter-actifs, de serious games, de web-documentaires et d’expositions virtuelles. Concernant l’e-tourisme, j’ai réalisé un bilan sur les applications smartphones et tablettes et la réalité augmentée, ces nouveaux supports et technologies qui viennent aujourd’hui compléter l’expérience de visite.

Destinés à alimenter la rédaction du dossier, ces états de l’art avaient pour objectif de dresser un bilan des projets numériques en lien avec le patrimoine en Europe et d’insister sur le caractère innovant et scientifique du projet H2020 déposé.

Plusieurs semaines de stage ont dû s’écouler avant que je ne mesure pleinement l’importance de déposer ce type de projets et d’en obtenir le financement pour le laboratoire coordinateur. L’acceptation d’un projet européen permettrait à Intelligence des Patrimoines d’assurer sa visibilité, d’élargir son cercle de partenaires, de développer ses activités et cela contribuerait également à pérenniser de la dynamique développée.

1 Horizon 2020 est le programme européen pour la recherche et l’innovation. Ce programme soutient les projets innovants et leur permet de bénéficier de financements. Il se divise en trois axes directeurs : l’excellence scientifique, la primauté industrielle et les défis so-ciétaux.2 Terme utilisé pour décrire les relations entre les nouvelles technologies de l’information et de la communication, et la production et la consommation de la culture et des arts. 3 De manière générale, le terme désigne toutes les activités liées au tourisme sur Internet (réservations, préparations d’itinéraires, échanges d’avis…). Mais dans le cadre du projet européen, l’expression e-tourisme est surtout consacrée à la découverte du patrimoine culturel grâce au numérique.

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Conclusion

Bilan des compétences sollicitées et cohérence avec la formation

Ces trois mois de stage au sein du programme Intelligence des Patrimoines m’ont permis de solliciter une partie des connaissances et des compétences techniques acquises au cours de ma formation dans le cadre du Master 2 « Patrimoine Écrit et Édition Numérique ». En premier lieu, le stage d’encodage des docu-ments patrimoniaux ainsi que l’initiation à la gestion de projet ont été indispensables pour réaliser mon étude de faisabilité répondant au projet d’intégration du langage XML-TEI à la base de données RIHVAGE. J’ai été confrontée de manière concrète aux problématiques abordées au cours de l’option « Humanités Numériques ». J’ai également eu l’occasion de réutiliser mes compétences de paléographie pour transcrire un certain nombre de manuscrits de la Renaissance.

Par ailleurs, ce stage de fin d’études a été l’occasion de développer de nouvelles compétences et d’acquérir une expérience significative dans le domaine de la valorisation du patrimoine écrit et des données de la recherche en Histoire. J’ai appris à manipuler un appareil photo professionnel et un statif de prise de vue lors de missions de numérisation dans des centres d’archives. J’ai pu rédiger les notices des manuscrits numérisés en vue de leur intégration à la base de données RIHVAGE. Enfin, j’ai bénéficié d’une initiation au CMS Omeka et j’ai eu l’occasion de prendre en main le Wordpress du portail Rihvage et du site francois1er.univ-tours.fr en procédant à la rédaction et à la mise en ligne d’articles. Je prévois de compléter cette première approche de Wordpress par la création complète d’un site grâce à ce CMS sur une thématique proche de ma formation, afin de développer une compétence dans ce domaine et répondre aux exigences actuelles du marché du travail.

Ces trois mois de stage ont également été l’occasion d’être confrontée concrètement aux enjeux de la valorisation du patrimoine écrit, tant auprès de la communauté scientifique que du grand public, grâce aux tâches qui m’ont été confiées dans le cadre des missions menées par Intelligence des Patrimoines à l’oc-casion de l’année François Ier. J’ai notamment pu entrevoir les problématiques associées à la notion d’open source et à la diffusion des fichiers numériques (droits de diffusion des centres d’archives, interopérabilité, moissonnage des métadonnées…). Ces interrogations sont importantes pour encourager les échanges inter-disciplinaires et assurer la pérennité des données produites et le dynamisme du programme Intelligence des Patrimoines et de ses chantiers de recherche associés.

Cohérence du stage avec le projet professionnel

Ce stage de fin d’études m’a permis d’apprécier la variété des missions à mener au sein d’un programme de coordination tel qu’Intelligence des Patrimoines, qui cherche à encourager la recherche interdisciplinaire et à promouvoir le patrimoine écrit. Les tâches que j’ai effectuées m’ont permis de travailler en contact avec des chercheurs issus de disciplines variées, conformément à mes attentes vis-à-vis de ce stage et m’ont également permis de rédiger des contenus extrêmement divers, ce qui a été un travail très enrichissant intellectuelle-ment.

La diversité des missions qui m’ont été confiées en tant qu’assistante ingénieur d’études au cours de ce stage conforte mon choix de travailler à l’avenir au sein d’un programme de recherche en Histoire, ou, plus généralement, en Sciences Humaines. Je pense orienter mes recherches vers des emplois similaires afin d’acquérir suffisamment d’expérience pour pouvoir occuper un jour des postes comportant davantage de responsabilités, à la manière d’un chargé de projets scientifiques par exemple

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Annexes

1. Projets scientifiques associés au Chantier Chambord-Châteaux

Chambord - tourismes – Valorisation touristique du patrimoine et du paysage

L’objectif de ce projet est de cartographier les différentes populations et acteurs concernés par le Domaine national de Chambord et d’analyser la dynamique des représentations sociales que ces différentes parties prenantes ont de ce territoire. Il s’agit ici d’identifier l’impact réel ou ressenti que ces représentations ont sur les populations et acteurs consultés, en particulier sur les manières dont les habitants voient la relation entre ce patrimoine, le paysage environnant et leurs propres attentes.

Les influences réciproques, entre les représentations sociales et les projets de développement territorial, seront analysées afin de fournir aux acteurs de la Région Centre-Val de Loire des outils d’observation et d’analyse adaptés aux domaines patrimonial et paysager.

Responsable scientifique : Stéphane Onnee – Val-de-Loire Recherche en Management (VALLOREM)

Musi2R – Musique dans les Résidences Royales

L’objectif de ce projet est d’étudier le paysage sonore de la cour de France entre le XVIe et XVIIIe siècle, patrimoine immatériel encore très mal connu, et d’imaginer de nouvelles manières d’investir musicalement les résidences royales.

Les nombreuses résidences royales et aristocratiques allant du Val de Loire à l’Île-de-France forment un ensemble de lieux ayant entretenu d’intenses relations. La musique pratiquée dans ces espaces ainsi que les sons ayant accompagné la vie de ceux qui y ont vécu sont encore mal connus sur le plan historique et sont encore peu intégrés dans l’offre touristique.

Ce patrimoine immatériel peut pourtant être abordé de façon très concrète et à destination d’un large public, grâce à des expériences musicales et sonores menées dans les espaces patrimoniaux mêmes où l’histoire s’est écrite.

Responsable scientifique : Rémy Campos – CESR

Marignan – Reconstitution de la Célébration de Marignan organisée par Léonard de Vinci en 1518

Ce projet vise à reconstituer en juillet 2015, à Amboise et Romorantin, le simulacre de la bataille de Marignan organisé en mai 1518 par Léonard de Vinci, événement destiné à mettre en valeur le Roi de guerre François Ier . De cette fête témoigne l’ambassadeur de Mantoue qui décrit une reconstitution spectaculaire où participèrent des milliers de figurants, autour d’un château de bois et de tissu attaqué par des canons chargés à blanc.

2015 est l’anniversaire d’une date emblématique connue de tous les Français, il s’agit moins de célébrer une victoire française qu’un événement lieu de mémoire qui marque les débuts de l’ère François Ier, vue comme point d’origine de la Renaissance française.

La mise en place d’un site Internet – www.marignan2015.fr – permettra de suivre l’important travail his-torique autour de la reconstitution de la célébration de Marignan et des recherches sur la culture matérielle de la Renaissance.

Responsable scientifique : Pascal Brioist – CESR

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Rihvage – Recherches interdisciplinaires sur l’histoire des châteaux et des cours en Val de Loire à l’âge médiéval et renaissant

Si l’histoire événementielle des châteaux du Val de Loire est bien connue, leurs dynamiques d’ensemble restent à ce jour peu étudiées, principalement en raison de l’éparpillement des sources et de l’absence d’une synergie de recherche mettant en relation les différentes approches disciplinaires. Le projet d’initiative académique Rihvage se fixe donc pour objectif de :

Ӽ Fédérer les recherches interdisciplinaires et transversales sur les châteaux et les cours du Val de Loire, dans toutes leurs dimensions sociales, politiques, économiques, artistiques et culturelles

Ӽ Initier de nouvelles recherches dans tous ces champs en tentant si possible de les croiser grâce à des chantiers-ateliers qui seront présentées sur le portail

Ӽ Réunir dans une base de données la bibliographie et les archives éparpillées concernant les châteaux et les cours du Val-de-Loire et, de manière plus générale, ayant trait aux recherches castrales et curiales

Ӽ Mettre en valeur ces recherches grâce à un portailLe Domaine national de Chambord se situe au cœur de la réflexion de Rihvage. Afin de collecter ce

qu’il reste des sources disponible sur le château et son domaine, le programme met en synergie plusieurs laboratoires de la Région Centre (CESR, CITERE-LAT, IRHT, POLEN, LEA-IEHCA) et des partenaires non-académiques (Domaine national de Chambord, centres d’archives de la Région).

Responsable scientifique : Benoist Pierre – CESR

SOLiDAR – Diachronie de l’occupation du sol : télédétection LIDAR en forêt de Chambord, Russy, Boulogne et Blois

Cette analyse diachronique de l’occupation du sol à partir de la télédétection LIDAR (Light Detection and Ranging) des forêts domaniales de Chambord, Boulogne, Russy et Blois souhaite :

Ӽ Apporter des connaissances sur l’histoire des paysages et des peuplements Ӽ Étudier l’impact de l’utilisation ancienne des sols sur l’état et le fonctionnement des écosystèmes

actuels par le croisement de sources archéologiques, écrites, géomorphologiques et écologiquesL’analyse diachronique de ces structures nous permettra de mieux comprendre les transformations du

paysage dans la longue durée par l’apport de connaissances sur l’histoire des paysages et des peuplements, l’impact de l’utilisation ancienne des sols sur l’état du fonctionnement des écosystèmes forestiers actuels, les interactions entre l’hydrosystème et l’implantation du domaine de Chambord.

Responsable du projet : Xavier Rodier – Cités, Territoires, Environnement et Sociétés (CITERES – Équipe LAT)

Valmod – Modèles 3D réalistes et historiques pour la valorisation du château de Chambord

Valmod envisage de poursuivre la réalisation du carnet de santé numérique du château de Chambord en s’inscrivant dans la continuité du projet SACRE (Suivi des Altérations, Caractérisation et Restauration des monuments en pierres calcaires), synthèse des données historiques et scientifiques acquises sur le bâtiment.

À partir de la collecte de données architecturales et historiques et de leur traitement numérique (modéli-sation 3D), le projet entend développer des outils facilitant la compréhension des mécanismes d’altération de la pierre et des techniques de Restauration Aidée par Ordinateur (RAO), qui seront applicables à tous les châteaux du Val de Loire grâce à une collaboration avec le PRISME (laboratoire de l’école Polytechnique de l’université d’Orléans).

Les modélisations 3D produites doivent également servir à la valorisation touristique du château de Chambord via des supports de diffusion ludo-pédagogiques à destination des différents publics. Le public

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pourra ainsi naviguer dans différentes interprétations du Château de Chambord dans un format virtuel 3D représentant différentes époques, jusqu’à l’état actuel et même des propositions d’états futurs, tout en accédant selon le type de public, à des versions plus ou moins vulgarisées des diverses sources ayant servi à proposer ces interprétations.

Responsable scientifique : Xavier Brunetaud – Centre de Recherche sur la Matière Divisée

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Châteaux de la Loire en musique

Après l’une des pires débâcles françaises de la Guerre de Cent ans, à Azincourt en 1415, puis la prise de Paris par les partisans du duc de Bourgogne en 1418, le futur roi de France Charles VII doit fuir la capitale et ses résidences habituelles du Louvre, de Saint-Germain et de Vincennes. Trouvant refuge à Bourges, il séjourne dès lors dans les châteaux du Berry, du Blésois et de la Touraine, où il possède les forteresses de Chinon et Loches, attendant des jours meilleurs. De cet exil forcé naît un réel attachement : malgré le rétablissement de son autorité, suite à son sacre à Reims en 1429 avec l’aide de Jeanne d’Arc puis son entrée à Paris en 1437, il choisit de demeurer dans la région, loin (mais pas trop) de la capi-tale, de sa population imprévisible et du spectre des troubles récents. Ainsi débute, au sortir d’un siècle de calamités, un siècle de séjour en Val de Loire des rois de France et de leur cour. Les gou-vernants avaient, semble-t-il, besoin de souffler, et ils s’en donnèrent les moyens.

Ce siècle a scandé le paysage de la région d’une multitude de châteaux qui sont devenus les emblèmes de la Renaissance française. Ils furent les lieux d’une vie aussi intense qu’intermittente, du fait de l’incessante itinérance de la cour, qu’il est aujourd’hui difficile de se représenter, et réson-nèrent de musiques que les interprètes contem-porains redécouvrent en pratique et au concert depuis environ deux siècles, et au disque depuis quelques décennies. Le programme de cette anthologie en offre, pour paraphraser Rabelais, une « substantifique moelle ».

L’imaginaire : la vie de château

Les châteaux de la Loire furent édifiés ou largement remaniés aux XVe et XVIe siècles à l’initiative des rois et reines de France qui adoptèrent, des années 1440 à 1540 environ, le Val de Loire comme princi-pal lieu de résidence, entourés des seigneurs, dames et officiers de leur cour, toujours plus nombreuse. Outre leurs qualités architecturales et décoratives, qui marquent la mutation des lieux de pouvoir de résidences fortifiées en demeures d’agrément aux larges fenêtres ouvrant sur des jardins, leur situation dans une région connue pour la douceur

de ses paysages et de son climat, et la période de paix et de prospérité, entre la Guerre de Cent Ans et les Guerres de religion, pendant laquelle ils s’épanouirent, en ont fait les symboles d’un art de vivre mêlant les plaisirs du corps, de la bonne chère et de l’esprit, les agréments de la nature et de la socia-bilité, dans une insouciance gaie et joyeuse.

[...]

L’univers musical de la Renaissance

Dans cet univers de plaisirs, la musique est un des passe-temps les plus prisés, avec la chasse et la danse. À un âge où le concert n’existe pas, la musique se consomme lors de cérémonies religieuses, fêtes et autres divertissements, et avant tout dans le cadre privé. Non seulement les souverains et les nobles de la cour entretiennent à leur service de nombreux musiciens, chanteurs et instrumentistes, parmi lesquels une bonne partie des compositeurs les plus admirés de leurs générations, mais ils pratiquent eux-mêmes la musique — de même qu’ils s’adon-nent à la poésie, à l’image du duc Charles d’Orléans au XVe siècle ou du roi François Ier au XVIe.

[...]

Malgré cela, la musique n’occupe souvent aujourd’hui qu’une place décorative d’arrière-plan dans les représentations les plus communes de la vie de cour, réduite, en dernière extrémité, à quelques instrumentistes faisant danser les courti-sans. Pourtant, le vaste répertoire transmis par les partitions manuscrites et imprimées qui ont été conservées compte parmi les patrimoines les plus élaborés de l’histoire de la musique. Des dizaines de milliers d’œuvres vocales, religieuses (messes, mettant en musique les cinq textes de l’ordinaire de la messe catholique ; motets, sur des textes latins en majorité tirés des écritures) ou profanes (chansons sur poèmes français, madrigaux italiens, etc.), ainsi que les recueils instrumentaux qui se mettent alors à foisonner (danses, arrangements d’œuvres vocales ou pièces spécifiquement instrumentales, pour luth, instrument roi de l’époque, claviers ou ensembles), témoignent d’une pratique musicale intense dont les cours aristocratiques offrent le modèle, mais qui se répand largement dans la bourgeoisie, notamment avec l’apparition de l’imprimerie musicale, d’abord à

2. Extraits de l’article de David Fiala réalisé pour la maison de disques Harmonia Mundi

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Venise en 1501 puis, selon un procédé bien moins coûteux qui en démocratise l’accès, vers 1528 à Paris.

[...]

Pendant un siècle, les châteaux de la Loire résonnèrent de tous ces répertoires auxquels les musiciens de la cour apportèrent une importante contribution. Avant d’évoquer leurs œuvres, il con-vient de rappeler les réalités de leur quotidien dans la cour.

Le quotidien : cohue d’une cour itinérante

Depuis le Moyen Âge et tout au long de la Renaissance — et de fait, jusqu’à son installation à Versailles en 1682 — la cour de France mène une vie itinérante, alternant les voyages à courtes étapes et les plus longs séjours, motivés par des impératifs politiques ou simplement par la chasse. Les salles, chambres ou oratoires des châteaux, vides et froids pendant des mois, se remplissent donc, à intervalles plus ou moins réguliers et pour une durée variable, de centaines de personnes formant l’entourage immédiat du roi et de sa famille  ; s’il arrive à ce dernier de se déplacer « à petit équipage », avec une suite réduite, il est toujours rejoint par l’ensemble de la cour peu après.

Ce mode de vie nécessite une prodigieuse inten- dance et des cohortes de serviteurs regroupés en différents offices : cuisine, écurie, messagerie, four-rière et fruiterie (chauffage et éclairage), vénerie (chasses), personnels de santé et de sécurité, ser-vices comptables et juridiques, valets de chambre, huissiers, etc. Il contraint aussi à un aménage-ment incessant des châteaux, qui ne sont jamais assez vastes et somptueux pour accueillir cette cour en inflation continue, jusqu’à atteindre, dit-on, dix à douze mille personnes dans sa plus grande extension, incluant l’ensemble des maisons aristocratiques (celles du roi, de la reine et de leurs héritiers mais aussi de tous leurs riches parents et conseillers) et toutes sortes de sollici-teurs, d’ambassadeurs étrangers accompagnés de leurs familiers, de pages et autres jeunes garçons et filles en formation ou encore de marchands privilégiés.

[...]

La concentration des musiciens autour de la Chambre royale est emblématique de la vie de

plaisir dont l’image reste attachée aux châteaux de la Loire. La production musicale de la cour confirme cette impression. Alors que la musique religieuse de Sermisy et ses confrères est éclipsée par celle des deux générations qui l’encadrent, celles de Josquin et Mouton en amont et de Palestrina et Lassus en aval, leur production vernaculaire connaît une large diffusion dans la société et demeure un des répertoires les plus fameux de la Renaissance.

[...]

David Fiala

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3. Étude de faisabilité : exemple d’un fichier TEI produit

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4. Étude de faisabilité : solutions permettant l’affichage simultané de pages transcrites en TEI et des images correspondantes

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5. Étude de faisabilité : manuscrits transcrits

Archives Départementales du Loir-et-Cher, F562, [Rolles des journées que les maçons qui ont besoigné pour le bastiment de Chambord ont mises et employées durant le moys d’octobre l’an mil cinq cens vingt-deux]

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Blois, Bibliothèque Abbé Grégoire, Ms77, carton 12, 1652, [Lettres patentes de François Ier datées de 1530 par lesquelles il accorde la remise d’une somme de 85 livres au fermier Raoullet Lebaiz]

Blois, Bibliothèque Abbé-Grégoire, Ms245, [Placard des funérailles de Claude de France et de sa fille Char-lotte] (1524)

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Table des illustrations

Ӽ page de titre : Domaine national de Chambord © Intelligence des Patrimoines

Ӽ p. 14 : Article de David Rivaud inaugurant l’exposition virtuelle de sources manuscrites sur la base de données Rihvage © Intelligence des Patrimoines

Ӽ p. 14 : Exposition virtuelle « Immortaliser Versailles » © 2015 Google © Château de Versailles

Ӽ p. 16 : « La Renaissance de François Ier », collections, n°68, numéro spécial, juillet 2015 © L’Histoire