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1 Rapport de stage portant sur : La réduction du gaspillage alimentaire dans les grandes et moyennes surfaces de Nouvelle-Calédonie Université de Strasbourg Master 2 Droit de l’environnement, des territoires et des risques Astrid HANNEQUIN Stage : avril septembre 2017

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Rapport de stage portant sur :

La réduction du gaspillage alimentaire dans les

grandes et moyennes surfaces de Nouvelle-Calédonie

Université de Strasbourg

Master 2 Droit de l’environnement,

des territoires et des risques

Astrid HANNEQUIN

Stage : avril – septembre 2017

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Synthèse

Suite au Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire, aux lois Transition Energétique

pour la Croissance Verte et anti-gaspillage alimentaire, l’ADEME a mené une étude en suivant et en

accompagnant 10 magasins volontaires de la grande distribution de 2014 à 2016.

Les actions menées et outils mis en œuvres ont permis de réduire le gaspillage alimentaire à

hauteur de 22% en 3 mois pour l’ensemble des magasins étudiés. Cette baisse correspond à 160

tonnes en moins pour l’ensemble des magasin. En moyenne, cela représente une économie de 70 000

euros par an, par magasins. Ainsi, en approfondissant les dispositifs déjà établis et en mettant en

application des actions simples, l’ensemble de la distribution pourrait réduire son gaspillage de 300 000

tonnes par an et économiser plus de 700 millions d’euros.

Au niveau de la Nouvelle-Calédonie, on peut noter une absence de réglementation allant dans le

sens de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Cependant, des actions ont été mises en œuvres pour

sensibiliser les calédoniens à ce sujet. A cet effet, des outils ont été mis à la disposition des écoles –

collèges – lycées par la province sud et l’ADEME pour permettre au milieu scolaire de réduire

considérablement le taux de gaspillage alimentaire.

Toujours dans cette optique de réduire le gaspillage alimentaire, l’ADEME Nouvelle-Calédonie a

souhaité mener un diagnostic général sur l’état du gaspillage alimentaire à l’échelle de la grande

distribution. Ces grandes et moyennes surfaces (ci-après GMS) ont été étudiées pour pouvoir établir un

état des lieux global de la situation. Il en ressort que ces GMS ont un taux de gaspillage alimentaire

représentant environ 1% de leur chiffre d’affaires, ce qui équivaut à un taux oscillant entre 1,5

millions et 110 millions de F CFP, selon les acteurs rencontrés. Cette différence tient du fait que ces

magasins ne font pas la même taille, ne proposent pas les mêmes gammes de produits avec autant de

choix, n’ont pas la même zone de chalandise, ont une date de construction plus ou moins récente ou

ancienne, etc. Tous ces éléments sont à prendre en compte pour justifier le taux de gaspillage alimentaire

de ces enseignes. A cela s’ajoute la capacité pour les GMS de gérer de manière rigoureuse, ou non, les

commandes, les stocks, les mises en rayon.

A côté des GMS, l’étude s’est également intéressée aux importateurs-grossistes, aussi appelés

fournisseurs. Pour une partie des fournisseurs rencontrés, ils connaissent un taux de gaspillage

alimentaire inférieur à celui des GMS ; soit moins de 1% de leur chiffre d’affaires. Ce diagnostic

consacre un volet aux importateurs-grossistes, puisqu’une particularité propre aux territoires d’outre-

mer permet aux GMS et fournisseurs de gérer de manière bilatérale les pertes alimentaires des GMS. En

effet, les GMS pratiquent la gestion des retours, ce qui implique que ce sont les fournisseurs qui se

chargent de l’enlèvement et du remboursement des marchandises vendues aux GMS n’ayant pas été

achetées par les clients. Il ne s’agit pas d’une pratique généralisée à tous les fournisseurs ni pour tous

les produits ; néanmoins il s’agit d’une pratique courante en Nouvelle-Calédonie.

Enfin, les associations ont également été rencontrées dans le cadre du stage afin de trouver des

solutions pour réduire le gaspillage alimentaire. Bien qu’étant un acteur majeur, les associations ne

bénéficient pas de dons, ou bien simplement de façon marginale, ce qui ne suffit pas à enrayer de manière

significative le gaspillage alimentaire ou encore à répondre aux besoins quotidiens de ces associations.

Ainsi, on peut noter qu’aucune convention de dons n’a été conclue entre la distribution, ou les

fournisseurs, et une association. Pourtant, celles-ci sont nombreuses à proposer une aide alimentaire

pour leurs bénéficiaires. Cette absence de dons peut être en partie expliquée par le fait que les

associations sont sous équipées en matériels permettant de transporter, stocker, vendre ou distribuer les

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produits collectés auprès des GMS et fournisseurs ; ce qui ne leur permet pas de répondre aux quantités

importantes de produits jetés.

A cela s’ajoute le fait que le don doit être très encadré et respecter de nombreux impératifs

contraignants. En effet, tous les produits ne sont pas éligibles aux dons (ultra-frais, les crustacés, etc),

des protocoles sont à suivre pour la récupération des produits (à la fois du côté GMS et du côté

associatif), pour leur transport, leur stockage. Des guides de don alimentaire ont été ainsi élaborés pour

aider et accompagner les opérateurs impliqués dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.

A ces guides s’ajoutent également d’autres outils permettant de venir en aide aux GMS et aux

associations pour réduire le gaspillage alimentaire des distributeurs. Il s’agit par exemple du crédit

d’impôt prévu à l’article Lp 37-2 du Code des impôts, d’un transfert et exonération de responsabilité

prévus par le Code civil et le Code pénal, d’une possibilité pour les associations de récupérer les produits

bloqués en douanes.

A cela s’additionne bon nombre d’outils et d’actions qu’il est possible d’appliquer, ou de poursuivre

la mise en œuvre, pour réduire le gaspillage alimentaire des GMS. A ce titre, on peut citer la

transformation de produits, l’interdiction de javelliser les invendus, le don, etc.

La restitution du travail réalisé pendant le stage a été organisée en septembre 2017 et a permis de

rassembler 60 personnes qui ont échangé sur le sujet au cours d’une matinée d’échange programmée par

l’ADEME.

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Table des matières

I. Contexte et enjeux .......................................................................................................................... 6

II. Démarches nationales pour lutter contre le gaspillage alimentaire ........................................... 11

A. Cadre réglementaire à l’échelle nationale .................................................................................... 11

B. Initiatives nationales pour lutter contre le gaspillage alimentaire ............................................... 12

C. Etude nationale dite « Distributeurs témoins » ............................................................................. 12

III. Diagnostic territorial .................................................................................................................... 13

A. L’existence d’actions ciblées en l’absence de cadre juridique ..................................................... 13

B. Analyse des principaux acteurs concernés par la réduction du gaspillage alimentaire dans les

GMS ....................................................................................................................................................... 14

1. Les grandes et moyennes surfaces ................................................................................................. 14 2. Les importateurs-grossistes ........................................................................................................... 15 3. Les associations ............................................................................................................................. 17

C. Les spécificités du territoire augmentant les risques de gaspillage alimentaire ........................... 17 1. Les contraintes liées à l’importation .............................................................................................. 17 2. Les organismes de régulation du marché ...................................................................................... 18

IV. Recommandations ........................................................................................................................ 19

A. Perspectives d’actions ................................................................................................................... 19 1. La prévention du gaspillage alimentaire ....................................................................................... 19 2. L’interdiction de javelliser les produits ........................................................................................ 20 3. La transformation de produits ....................................................................................................... 20 4. Le don ............................................................................................................................................ 20 5. La valorisation par le retour au sol de la matière organique ....................................................... 21 6. Initier des partenariats rassemblant les acteurs en lien avec le secteur des déchets .................... 22

B. Les leviers juridiques à disposition ............................................................................................... 22 1. Le crédit d’impôt ........................................................................................................................... 22 2. Le service des douanes : possibilité de donner la marchandise bloquée en douanes ................... 23 3. Transfert et exonération de responsabilités .................................................................................. 24 a. Responsabilité civile ...................................................................................................................... 24 b. Responsabilité pénale .................................................................................................................... 25

Conclusion ............................................................................................................................................ 27

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ANNEXES ............................................................................................................................................ 28

ANNEXE 1 : Fiche pratique crédit d’impôt .......................................................................................... 28 ANNEXE 2 : Modèle de reçu à titre de dons ......................................................................................... 30 ANNEXE 3 : Modèle de convention de dons ......................................................................................... 33 ANNEXE 4 : Guide pour le don alimentaire ......................................................................................... 43 ANNEXE 5 : 10 Fiches actions ............................................................................................................. 45 ANNEXE 6 : Compte rendu débat public du 1 septembre 2017 ............................................................ 55 ANNEXE 7 : Feuille d’émargement débat public du 1 septembre 2017 ............................................... 59 ANNEXE 8 : Liste des acteurs contactés et/ou rencontrés pendant le stage ......................................... 64 ANNEXE 9 : Guide d’entretien ............................................................................................................. 66

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I. Contexte et enjeux

Plusieurs définitions sont attribuées au gaspillage alimentaire. La première est donnée par

l’ADEME et prévoit que le gaspillage alimentaire « concerne tous les produits qui n’ont pas une issue

commerciale mais qui sont encore consommables par l’homme. Dans le cadre de la distribution, il est

partie intégrante de la démarque (produits non vendus ou vendus à moindre à prix) »1.

Une autre définition est donnée par l’Institut National de la Recherche Agronomique et énonce «

ce qu’on appelle ‘’ pertes ‘’ et ‘’ gaspillage ‘’ sont la partie soustraite, à tous les stades de la chaîne

alimentaire, de la masse de denrées à l'origine destinées à la consommation humaine. Les pertes,

considérées plus ‘’involontaires‘’, se produisent plutôt à la production et au transport des produits de

l’agriculture. Les gaspillages, plus ‘’volontaires‘’, sont plutôt attribués aux consommateurs et à la

restauration dite ‘’ hors foyer ‘’ »2.

Enfin, pour la FAO3 « les pertes alimentaires peuvent être définies comme «la diminution de

nourriture en quantité ou en qualité ». Toujours selon la FAO, le gaspillage alimentaire se réfère au

fait de « jeter de la nourriture ou d’utiliser d’une autre manière de la nourriture qui était destinée à être

consommée par les hommes (usage non-alimentaire) – soit par choix, soit lorsque la nourriture a été

gâchée ou n’est plus consommable du fait de négligence »4.

Une fois les premiers jalons du gaspillage alimentaire posés, on peut noter qu’il existe des disparités

entre les pays en matière de gaspillage alimentaire. Ainsi, au niveau mondial on remarque une

différence entre les pays à bas revenus et les pays à moyen et haut revenu. Dans le premier cas de

figure, le gaspillage alimentaire est occasionné par de nombreuses limitations techniques5. En revanche,

dans la seconde hypothèse, les pertes alimentaires sont davantage liées au comportement des

consommateurs et aux politiques de réglementation pour répondre aux besoins et aux exigences des

consommateurs.

Ces pertes alimentaires, répertoriées à tous les niveaux de la chaîne sont à l’origine de nombreux

impacts environnementaux. Dans un premier temps, ces pertes alimentaires impliquent à la source une

utilisation d’eau, de sol, d’énergie pour produire de la nourriture qui ne sera consommée par personne.

Ces pertes alimentaires sont également responsables d’émission de gaz à effet de serre. Ci-dessous un

tableau6 représentant les 10 premiers pays émetteurs de gaz à effet de serre par rapport aux pertes

alimentaires.

1 ADEME dossier de presse, « La distribution engagée contre le gaspillage alimentaire », novembre 2016 2 INRA :

http://www.inra.fr/Grand-public/Equilibres-alimentaires-mondiaux/Tous-les-dossiers/Pertes-et-gaspillages-

alimentaires/Pertes-et-gaspillages-decryptage/(key)/0 3 L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture. 4 Initiative Mondiale de réduction du gaspillage alimentaire, dossier de presse, 2015, FAO. 5Ces limitations techniques se manifestent par le manque d’équipements ou l’impossibilité de stocker correctement

ces marchandises. L’exemple marquant peut-être celui de l’Inde et de son marché à ciel ouvert situé à Chennaï, où

les denrées alimentaires sont installées à même le sol, sont sur-manipulées, piétinées, abîmées et non valorisées

lorsqu’invendues. Le taux de pertes journaliers est estimé à 150 tonnes, de quoi nourrir 600 000 personnes.

https://www.youtube.com/watch?v=LhavhVROgEQ 6 WRI, 2012. Outils d’indicateur d’analyse du climat : http://cait.wri.org

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On remarque que ce

sont principalement les

pays industrialisés qui

polluent le plus par rapport

aux pertes et gaspillage

alimentaire ; les deux

premiers pays étant la

Chine et les Etats-Unis.

Ces résultats

s’expliquent par le fait que

ces pays produisent plus

que nécessaire et ont

recours a énormément

d’étape dans la chaîne de

production des produits7.

Selon ConsoGlobe8, chaque année en Europe ce sont près de 88 millions de tonnes de nourriture

qui sont gaspillées ; occasionnant un coût financier d’environ 143 millions d’euros.

En France, un français gaspille environ 45 kg9 de nourriture (au foyer et hors foyer) ; au sein

du foyer le chiffre est rapporté à 34 kg10 dont 7 kg de nourriture encore emballée et consommable.

En rapportant l’intégralité (à toutes les chaînes : production, transformation, distribution,

consommation) du gaspillage alimentaire à l’échelle de l’individu, cela représente 150 kg par an par

personne11. Ce sont les fruits et les légumes qui représentent le plus gros taux de pertes avec 50% de

leur production gaspillée.

Ce taux élevé de gaspillage peut s’expliquer compte tenu du fait que des règlementations

contraignantes encadrent la mise sur le marché de ces produits. Ainsi, en matière de fruits et légumes

des normes de commercialisation12 et des normes spécifiques13 s’appliquent. C’est le règlement CE

n°1234/200714 qui prévoit ces deux distinctions.

Les 10 catégories de fruits et légumes pour lesquelles des normes particulières s’appliquent sont :

- pommes

- agrumes

- kiwis

- laitues, les chicorées frisées et les scaroles

7 Ces pays consomment tout d’abord énormément de terrain, beaucoup d’eau, ensuite il y a la phase de traitement

du produit, de transports, d’emballage, puis de transport jusqu’aux magasins. 8 http://www.eu-

fusions.org/phocadownload/Publications/Estimates%20of%20European%20food%20waste%20levels.pdf 9 ADEME : appel à projet 2017 sur la réduction du gaspillage alimentaire. 10 http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/ademe_mag96-p12_gaspillage_alimentaire.pdf 11 ADEME : appel à projet 2017 sur la réduction du gaspillage alimentaire. 12 Ces normes de commercialisation concernent 26 fruits et légumes. Ces normes sont dites générales. 13 Ces normes spécifiques s’appliquent à 10 types de fruits et légumes. 14 Règlement CE n°1234/2007 : http://eur-lex.europa.eu/legal-

content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32011R0543&from=fr

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- pêches et les nectarines

- poires

- fraises

- poivrons doux

- raisins de table

- tomates.

Le règlement CE n°1234/2007, dans son annexe 1, partie B prévoit les normes de calibrage pour

les fruits et légumes cités ci-dessus.

En ce qui concerne les fruits et légumes non concernés par l’inventaire ci-dessus, ils sont régis par

les normes générales, sous réserves d’application des normes de la Commission économique des Nations

Unies pour l'Europe (appelée CEE-ONU). Le point 6 du règlement prévoit alors que « lorsqu'aucune

norme de commercialisation spécifique n'a été adoptée au niveau de l'Union, les produits devraient être

considérés comme conformes à la norme générale de commercialisation si le détenteur est en mesure

de démontrer que les produits sont conformes à l’une des normes applicables de la Commission

économique des Nations unies pour l’Europe (CEE-ONU) ».

Les fruits et légumes soumis à des normes générales doivent respecter :

- des exigences qualitatives minimales,

- des exigences minimales en matière de maturité,

- des exigences de tolérance,

- des exigences de marquage de l’origine des produits15.

Pour les fruits et légumes soumis aux règles générales aucun calibrage n’est exigé.

Afin de remédier à ces taux de pertes concernant les fruits et légumes, des démarches pour lutter

contre le gaspillage des fruits et légumes ont été mises en place, notamment dans les GMS. C’est ainsi,

que des campagnes de publicité pour les fruits et les légumes « moches » ont été affichées dans plusieurs

magasins16. Ces fruits et légumes sont vendus 30% moins chers que les fruits et les légumes dits

conformes aux critères de vente. Ces fruits et légumes dits « moches » sont normalement écartés du

circuit de la distribution car considérés comme non conformes aux exigences des consommateurs, du

fait de l’aspect esthétique de ces produits.

15 Annexe 1, partie A du règlement CE n°1234/2007 16Campagne de fruits et légumes « moches » : https://www.intermarche.com/home/canal-

intermarche/developpement-durable/legumes-moches--goutes-et-approu.html

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Au niveau national, les pertes alimentaires

représentent environ 9 millions de tonnes de

nourriture gaspillée par an, répartie de la manière

suivante.

- 1,6 millions de tonnes par la restauration

par an ;

- 2,3 millions de tonnes par GPMS17 par an ;

- 5,2 millions de tonnes pour tous les foyers

par an18.

Soit l’équivalent de 16 milliards d’euros19 par an

et 15,3 millions de tonnes de CO2 par an20.

Au niveau de la Nouvelle-Calédonie, on peut

noter une absence significative de chiffres21 ne

permettant donc pas de dresser un bilan des taux de pertes par secteurs et surtout d’établir un bilan de la

répercussion financière occasionnée par ces pertes.

Pour autant, les résultats mondiaux et nationaux, ont permis d’initier des réflexions autour de la

lutte contre le gaspillage alimentaire. Au niveau national, c’est Guillaume GAROT, alors ministre

délégué à l’agroalimentaire qui se préoccupe le premier des questions liées au gaspillage alimentaire en

présentant le 14 juin 2013 le Pacte National de lutte contre le gaspillage alimentaire. L’objectif de

ce pacte est ambitieux : réduire par deux le gaspillage alimentaire en France d’ici à 202522. Fort de

ces objectifs, un deuxième Pacte National de lutte contre le gaspillage alimentaire23 est signé en

avril 2017 par Stéphane LE FOLL, alors ministre de l’agriculture. L’objectif poursuivi est toujours le

même, à savoir réduire de moitié à l’horizon 2025 le gaspillage alimentaire. S’ajoute également la

volonté de favoriser la gestion des invendus et le don alimentaire.

A côté de ces pactes, deux lois viennent encadrer et prévoir la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Il s’agit dans un premier temps de la loi Transition Energétique pour la Croissance Verte (ci-après

TECV) du 17 août 2015 et de la loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire du 11 février

2016 (voir infra).

17 Grandes Moyennes Petites Surfaces. 18 http://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/ademe_mag96-p12_gaspillage_alimentaire.pdf 19 Soit environ 1 920 milliards de F CFP. Le taux de change de Nouvelle-Calédonie est le suivant : 1€ équivaut à

119,332 F CFP (Comptoir Français du Pacifique). 20 http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/05/26/dix-millions-de-tonnes-de-nourriture-sont-gaspillees-tous-

les-ans-en-france_4927089_3244.html 21 Ainsi que de jurisprudence, aussi bien au niveau métropolitain qu’au niveau de la Nouvelle-Calédonie. 22 Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire : http://agriculture.gouv.fr/presentation-du-pacte-

national-de-lutte-contre-le-gaspillage-alimentaire 23 Ce deuxième pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire est prévu pour une durée de 3 ans : 2017-

2020. Il comporte 7 axes stratégiques, regroupant 10 engagements de l’Etat, déclinés en 19 mesures

opérationnelles. Ce pacte concerne tous les acteurs de la chaîne alimentaire et à tous les niveaux.

18%

25%57%

Restauration GMPS Foyers

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En Nouvelle-Calédonie le schéma est différent. En effet, aucune loi ne vient réglementer la lutte

contre le gaspillage alimentaire. Néanmoins, des actions de sensibilisation peuvent être citées, telles que

la Semaine Européenne de Réduction des Déchets, ou encore quelques initiatives prises dans les écoles

- collèges - lycées pour sensibiliser les plus jeunes à la bonne gestion de leur assiette pour limiter le

gaspillage alimentaire24.

Le présent rapport a été élaboré suite aux différents entretiens obtenus avec les opérateurs concernés

par la thématique de la réduction du gaspillage alimentaire dans les grandes et moyennes surfaces.

24 Cette action, co-financée, par la province sud et l’ADEME, a principalement été mise en place dans les collèges.

Elle permet de limiter de manière considérable le gaspillage alimentaire. Un chef de cuisine circule dans la cantine

scolaire pour aider les élèves à bien choisir la composition de leur plateau. Des vignettes sont également utilisées

pour schématiser l’appétit qu’ont les élèves.

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II. Démarches nationales pour lutter

contre le gaspillage alimentaire

A. Cadre réglementaire à l’échelle nationale

La loi TECV du 17 août 2015 impose des mesures concrètes afin de lutter contre le gaspillage

alimentaire. Elle prévoit principalement 3 axes :

- la disparition de la Date Limite d’Utilisation Optimale (ci-après DLUO) remplacée par la Date

de Durabilité Minimale (ci-après DDM)25,

- la mise en place de démarches structurées au niveau des collectivités, à compter du 1er

septembre 2016,

- donne officiellement compétence à l’ADEME sur ce sujet.

Parallèlement à la loi TECV, la loi anti-gaspillage alimentaire du 11 février 2016 apporte des

compléments à l’article L. 541-15-4 du Code de l’environnement. Cet article dispose désormais que

« la lutte contre le gaspillage alimentaire implique de responsabiliser et de mobiliser les producteurs,

les transformateurs et les distributeurs de denrées alimentaires, les consommateurs et les associations.

Les actions de lutte contre le gaspillage alimentaire sont mises en œuvre dans l'ordre de priorité

suivant :

1° La prévention du gaspillage alimentaire ;

2° L'utilisation des invendus propres à la consommation humaine, par le don ou la transformation ;

3° La valorisation destinée à l'alimentation animale ;

4° L'utilisation à des fins de compost pour l'agriculture ou la valorisation énergétique, notamment par

méthanisation ».

L’article L. 541-15-5-I du même Code dispose que « les distributeurs du secteur alimentaire

assurent la commercialisation de leurs denrées alimentaires ou leur valorisation […]. Sans préjudice

des règles relatives à la sécurité sanitaire des aliments, ils ne peuvent délibérément rendre leurs

invendus alimentaires encore consommables impropres à la consommation ou à toute autre forme de

valorisation ». Implicitement cela signifie que les distributeurs du secteur alimentaire ne pourront plus

javelliser leurs invendus. En cas de non-respect de cette interdiction, le distributeur encourt une amende

de 3 750 euros26 (soit environ 450 000 F CFP).

Enfin, l’article L. 541-15-6 du même Code dispose que dès lors qu’« un commerce de détail

alimentaire dont la surface de vente est supérieure [à 400m², celui-ci doit proposer] à une ou plusieurs

associations […] de conclure une convention précisant les modalités selon lesquelles les denrées

alimentaires leur sont cédées à titre gratuit ».

Dès lors, un commerce dont la surface de vente est supérieure à 400m² devra nécessairement céder

ses invendus à une ou plusieurs associations.

25 La DLUO a été remplacée par la DDM pour éviter aux consommateurs de confondre entre Date Limite de

Consommation (ci-après DLC) et DLUO. Il semblerait que les consommateurs identifiaient mal la différence entre

ces deux acronymes. 26 Article 381 du Code de procédure pénal.

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B. Initiatives nationales pour lutter contre le

gaspillage alimentaire

Parallèlement à ces lois, des démarches citoyennes ont émergées pour sensibiliser et lutter contre

le gaspillage alimentaire. On peut citer tout d’abord, l’opération Discosoupe27, lancée en 2012 pour

sensibiliser le grand public à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Les Discosoupes sont collectives

et ouvertes à tous. Le but est d’y cuisiner des fruits et légumes invendus ou non conformes aux exigences

de vente. Les soupes, jus de fruits, salades ou smoothies, sont redistribués gratuitement ou à prix libre.

Ensuite, on peut citer l’opération Confiture Rebelle28, qui proposent des confitures faites maison avec

des fruits ou des légumes écartés des circuits de la distribution. Enfin, Initiative Catering29 est une

association dont le principe est la fabrication de conserves contenant des restes des réfrigérateurs des

particuliers. Concernant, plus particulièrement le secteur de la grande distribution, une application

mobile a été lancée, Too Good To Go30, pour lutter contre le gaspillage alimentaire. Cette application

permet à ses utilisateurs d’acheter les invendus des commerçants à des prix réduits.

C. Etude nationale dite « Distributeurs témoins »

A l’échelle nationale, une étude31 a été menée par l’ADEME qui a suivi et accompagné 10 magasins

volontaires représentants 5 grandes enseignes nationales pour les aider à réduire le gaspillage

alimentaire. Ces enseignes sont les suivantes :

- Auchan

- Carrefour

- E. Leclerc

- Intermarché

- Système U.

Les résultats obtenus sont encourageants, puisqu’il a été possible de réduire le gaspillage

alimentaire de 22% en 3 mois sur l’ensemble des magasins. Cela représente une économie de 70 000

euros par an en moyenne par magasins. Par ailleurs, on peut noter que si l’ensemble de la distribution

optait pour le même fonctionnement que les 10 magasins étudiés, le gaspillage alimentaire serait réduit

de 300 000 tonnes par an et les commerces de détail alimentaire pourraient économiser plus de 700

millions d’euros.

Afin d’obtenir ces résultats, l’ADEME a mis en place différents outils et actions32 pour permettre

aux distributeurs de diminuer leur taux de gaspillage alimentaire. Ces outils et actions peuvent être

classés en deux catégories.

27 Site Discosoupe : http://discosoupe.org/lemouvement/ 28 Site Confiture Rebelle : http://www.confiturerebelle.fr 29 Site Initiative Catering : http://www.initiative-catering.fr/accueil.html 30 Site Too Good To Go : http://www.toogoodtogo.fr 31 Une étude menée sur deux années : de 2014 à 2016. Avec une première phase de diagnostic, puis une seconde

phase de suivi des GMS. 32 Cf annexe 5 : Fiches actions distributeurs.

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Organisation du magasin Accompagnement des clients et/ou salariés

Améliorer la politique d’achat des offres

promotionnelles

Coach antigaspi

Développer le don aux associations Sensibilisation des clients

Diminuer le nombre de référence Sensibilisation des salariés

Mise en place d’une zone dédiée au stickage Vente assistée de fruits et légumes

Optimisation du stickage

Transformation des produits

III. Diagnostic territorial

A. L’existence d’actions ciblées en l’absence de

cadre juridique

La compétence en matière environnementale en Nouvelle-Calédonie est attribuée aux provinces33.

De fait, chaque province élabore son propre Code de l’environnement. Bien qu’aucune disposition ne

prévoit la lutte contre le gaspillage alimentaire, la Nouvelle-Calédonie initie des démarches afin de

sensibiliser l’ensemble des acteurs concerné par le gaspillage alimentaire, sa réduction et aux déchets

de manière générale34.

Des initiatives régionales (à l’échelle du pacifique) et locales permettent également de lutter contre

le gaspillage alimentaire. A ce titre, on peut citer un magasin situé à Sydney35 qui est spécialisé dans la

récupération et la vente, voire le don, de produits périmés ou abîmés. En Nouvelle-Calédonie, un

magasin s’est également spécialisé dans la vente de produits périmés et/ou abîmés il s’agit de Destock

NC. Enfin, un projet de création de banque alimentaire – épicerie solidaire est en cours.

La loi du 11 février 2016, relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire n’étant pas applicable

en Nouvelle-Calédonie, il est donc possible de s’inspirer de certaines de ces dispositions tout en les

adaptant aux besoins et aux problématiques rencontrés par les distributeurs et les associations.

33 Loi organique du 19 mars 1999, relative à la Nouvelle-Calédonie, article 20 qui dispose « chaque province est

compétente dans toutes les matières qui ne sont pas dévolues à l'Etat ou à la Nouvelle-Calédonie par la présente

loi, ou aux communes par la législation applicable en Nouvelle- Calédonie ». Ainsi, comme la compétence

environnementale n’est pas attribuée à l’Etat, au Gouvernement, aux provinces ou aux communes, ce sont les

provinces qui, par défaut, sont compétentes en la matière. 34 Exemple : Semaine Européenne de Réduction des Déchets : http://www.serd.ademe.fr/ 35 Site magasin zéro-gaspi à Sydney : https://novae.ca/2017/05/australie-cette-epicerie-ne-vend-produits-perimes/

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B. Analyse des principaux acteurs concernés par

la réduction du gaspillage alimentaire dans les

GMS

1. Les grandes et moyennes surfaces

Les GMS de Nouvelle-Calédonie sont principalement implantées en province sud et relèvent de

deux groupes principaux. D’un côté le groupe Bernard Hayot, de l’autre le groupe Kenu In. Ces deux

groupes seront bientôt rejoints par le groupe Ballande qui prévoit la construction de deux magasins de

vente de détail alimentaire.

Future répartition du marché calédonien en matière alimentaire 36

Cette future répartition du marché

est importante, puisqu’elle implique la

nécessaire sensibilisation d’un nouvel

acteur entrant dans la famille des GMS.

La majorité des GMS analysées

relèvent de ces deux groupes (Bernard

Hayot et Kenu In). Néanmoins, d’autres

enseignes ont été étudiées. Ces deux

groupes possèdent différentes enseignes

dont la répartition est la suivante (cf

tableau ci-dessous).

Répartition des enseignes suivant les groupes

Groupes Enseignes

Groupe Bernard Hayot

Casino

Géant

Leader Price

Groupe Kenu In Carrefour

Champion-Arizona

36 Gouvernement de Nouvelle-Calédonie : https://gouv.nc/actualites/23-11-2016/deux-hypermarches-pour-une-

nouvelle-enseigne

38%

35%

28%

Groupe Bernard Hayot Groupe BallandeGroupe Kenu In

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Concernant les causes du gaspillage alimentaire, celles-ci sont propres aux spécificités du territoire

(voir infra) mais également compte tenu du fonctionnement de chaque GMS. De manière générale, le

gaspillage alimentaire des GMS représente environ 1% de leur chiffre d’affaires. Parmi ces 1% sont

pris en compte parfois le taux de casse, de vol et de pertes alimentaires. Bien souvent, lorsque le

montant du gaspillage alimentaire est connu, il ne représente qu’environ 0,60% du chiffre d’affaires

de l’enseigne. Suivant le magasin, sa taille, sa zone de chalandise, sa date de construction et

d’implantation sur le territoire, le taux de gaspillage alimentaire oscille entre 1,5 millions et 110

millions de F CFP37 par an.

Les pertes alimentaires peuvent s’expliquer de différentes façons. Tout d’abord, compte tenu de la

spécificité du territoire (voir infra) les GMS doivent constamment être approvisionnées en denrées

alimentaires. Cela provoque donc des pertes, puisque les stocks de produits alimentaires disponibles

sont parfois supérieurs à la demande. Cela implique également que les GMS doivent gérer

scrupuleusement leurs commandes et stocks.

Les produits concernés par le gaspillage alimentaire sont quasiment les mêmes d’une GMS à une

autre et sont principalement les produits frais, ultra frais, la crémerie, l’épicerie, les fruits et les

légumes. Certaines GMS ont initié des démarches pour tendre vers une bonne gestion de leurs

marchandises et limiter les pertes. Ainsi, à titre d’exemple de bonnes pratiques on peut citer :

- la transformation de produits en magasin

- la vente ou le don à des associations

- les promotions

- le déstockage

- les zones dédiées à la vente de produits dont la Date Limite de Consommation (ci-après DLC) arrive

à échéance

- la valorisation via le compostage.

Néanmoins, on peut noter que ces bonnes pratiques, qui sont à encourager, ne sont pas généralisées.

2. Les importateurs-grossistes

Les importateurs-grossistes de Nouvelle-Calédonie appartiennent à la famille des fournisseurs.

Ils achètent en gros des marchandises d’une marque pour les revendre par la suite aux GMS et parfois

aux entreprises locales. Ils sont également agent de marque, c’est-à-dire qu’ils représentent les marques

de leurs fournisseurs (métropolitains) et assurent par la suite la promotion des marques auprès des GMS.

37 A titre de comparaison une GMS de métropole gaspille environ 400 000€ par an de denrées alimentaire (soit 48

000 000 F CFP) contre environ 1,5 millions de F CFP par an par GMS en Nouvelle-Calédonie (soit environ

12 570€) et 110 millions de F CFP (soit environ 921 798€).

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Circuit d’approvisionnement des GMS38

Ces importateurs-grossistes peuvent également être chargés de la gestion des DLC. En ce sens,

les GMS pratiquent la gestion des retours. Cela signifie que l’importateur-grossiste se charge de

l’enlèvement et du remboursement des marchandises vendues aux GMS n’ayant pas été achetées par

les clients. Il ne s’agit pas d’une pratique généralisée à tous les fournisseurs ou pour tous les produits ;

néanmoins il s’agit d’une pratique courante. Cette pratique relève principalement d’un accord tacite

entre GMS et importateurs-grossistes. Cette gestion des invendus, propre aux territoires d’outres

mers, permet également de justifier la disparité du taux de gaspillage alimentaire entre GMS, puisque la

gestion des déchets est parfois répartie entre GMS et fournisseurs. Pour autant la finalité de tous ces

déchets est l’enfouissement à l’Installation de Stockage des Déchets Non Dangereux, située à Païta39,

en province sud.

En ce qui concerne les importateurs grossistes présents sur le territoire, ils sont principalement

concentrés en province sud mais alimentent tout le territoire de la Nouvelle-Calédonie. De manière

générale, leur taux de gaspillage alimentaire représente moins de 1% de leur chiffre d’affaires. Ces

fournisseurs importent à hauteur de 90% de marchandises, les 10% restant concernent des produits

locaux.

D’autres fournisseurs connaissent un taux de pertes supérieur compte tenu du fait qu’ils doivent

récupérer les invendus auprès des GMS. En effet, tout comme pour les GMS, le taux de gaspillage

38 Deux types de circuit en matière d’approvisionnement.

- Circuit court, dit desintermédié, ce qui signifie que l’approvisionnement est direct et concerne tant les marques

de distributeurs que les produits de marques nationales que les distributeurs ne trouvent pas auprès des

importateurs-grossistes.

- Circuit long, dit intermédié, c’est-à-dire que les marchandises transitent par le biais de l’importateur-grossiste.

Schéma élaboré suite à la lecture du Rapport de l’Autorité de la concurrence relatif aux mécanismes d’importation

et de distribution des produits de grande consommation en Nouvelle-Calédonie, établi par MM. Thibault

DECRUYENAERE et Philippe SAUZE, Rapporteurs, 21 septembre 2012 ; ainsi qu’aux entretiens effectués avec

les différents acteurs rencontrés. Cf annexe 8 : acteurs rencontrés. 39 A titre d’exemple, suite à un rendez-vous avec une entreprise du secteur agroalimentaire, le traitement des

déchets de poissons emmenés à Gadji revient à environ 23 000 F CFP par tonne.

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alimentaire est variable suivant si un accord prévoyant la gestion des invendus a été conclu entre une

GMS et un fournisseur.

3. Les associations

De manière générale les associations de Nouvelle-Calédonie ne reçoivent pas de don, ou de

manière occasionnelle. Leur principale source d’approvisionnement reste l’achat de denrées

alimentaires auprès des GMS ou alors la collecte40. Ces dons restent marginaux pour plusieurs raisons :

- Les GMS craignent de voir leur(s) responsabilité(s) engagée(s) (voir infra).

- On peut également noter que le don requiert une organisation rigoureuse aussi bien du côté

associatif que du côté des GMS.

- Il faut également que l’association soit pourvue en équipements pour pouvoir d’une part,

transporter les produits et d’autre part, les stocker.

- Le don nécessite également de connaître précisément les besoins quantitatifs et les produits dont

l’association a besoin ; ainsi que les quantités et le type de produits jetés par les GMS.

- Le don est également un procédé délicat, puisque tous les produits ne sont pas éligibles au don. Il faut

donc nécessairement que la GMS et l’association se réfèrent au guide de don alimentaire41.

Concernant les associations caritatives d’aide alimentaire de Nouvelle-Calédonie, seule la Société

Saint Vincent de Paul possède une épicerie solidaire et sociale42, nécessitant un approvisionnement

constant en denrées alimentaires. De fait, cette association se procure des produits de première

nécessité43 auprès des GMS, fournisseurs et calédoniens. Cet approvisionnement s’effectue soit par la

voie de don, soit par le biais d’achat. Néanmoins, comme indiqué ci-dessus, cette association a besoin

d’être davantage équipée pour collecter les produits (manque de camions et de camions frigorifiques),

les stocker (besoin de frigo pour stocker les produits frais), etc.

Concernant les autres associations, les problématiques et enjeux ne sont pas les mêmes. En effet,

le restant des associations rencontrées pendant le stage ne possède pas d’épicerie solidaire et sociale et

n’a pas pour objet principal la fourniture de produits alimentaires auprès de ses bénéficiaires. Ces

associations préparent soit des repas pour les personnes qu’elles recueillent, soit elles préparent des colis

à distribuer aux personnes bénéficiant de l’aide sociale.

C. Les spécificités du territoire augmentant les

risques de gaspillage alimentaire

1. Les contraintes liées à l’importation

La Nouvelle-Calédonie est située à 16 000 km de la métropole, 2 000 km de Sydney et 1 800 km

d’Auckland. Les navires qui empruntent un trajet direct en provenance de métropole effectuent le trajet

en 30 jours environ et entre 2 et 3 jours depuis l’Australie ou la Nouvelle-Zélande. L’Europe demeure

40 La collecte désigne la récupération de marchandises auprès des particuliers. 41 Cf annexe 4 : guide de don alimentaire. 42 Une épicerie solidaire propose des produits de première nécessité à moindre coût (environ à 10% du prix initial).

Une épicerie sociale quant à elle ne vend pas seulement des produits de première nécessité mais accueille

également du public pour créer un lien social entre les bénéficiaires des produits. 43 Les produits sont principalement les produits alimentaires, d’entretien et d’hygiène.

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le principal fournisseur de la Nouvelle-Calédonie ; la France représentant 80%44 des importations

européennes. Pour les produits frais et ultra frais le transport s’effectue en avion (les cargaisons

s’acheminent en 3 jours de transport).

Le territoire de la Nouvelle-Calédonie étant très éloigné de la métropole de fait il faut tenir compte

des délais d’importation pour alimenter tous les distributeurs. En moyenne un bateau de marchandises

met une trentaine de jours pour arriver sur le territoire. Un bateau vient environ tous les 15 jours pour

ravitailler les magasins. Reste que d’autres jours s’écoulent également entre la prise en charge par le

magasin et la mise en place des produits en rayon. En tout 60 jours s’écoulent entre la production du

produit et son acheminement dans les rayons45. Pour autant les DLC et les DLUO46 ne sont pas adaptées

aux spécificités du territoire. Seuls les produits frais et ultra frais sont importés par avion pour permettre

une réception rapide de ces produits sensibles. En métropole certains magasins ont opté pour un

allongement des DDM47. C’est le cas par exemple de Carrefour qui, suite à la loi du 11 février 2016,

relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire, a pris comme initiative d’augmenter la Date de

Durabilité Minimale de certains produits48. En Nouvelle-Calédonie, ce dispositif n’est pas applicable.

Cependant, compte tenu des importations il pourrait être intéressant de légiférer en ce sens.

2. Les organismes de régulation du marché

Les productions agricoles et les entreprises locales de transformation de produits en Nouvelle-

Calédonie ne permettent pas au territoire d’être auto-suffisant alimentairement. De fait, la Nouvelle-

Calédonie doit nécessairement recourir à l’importation. Comme énoncé précédemment, certains

fournisseurs s’approvisionnent à hauteur de 90% par le biais de centrales d’achats métropolitaines et les

10% restant sont consacrés aux productions locales. La Nouvelle-Calédonie tend donc à valoriser

davantage les productions locales. De fait, l’organisation territoriale permet aux productions locales

d’être prioritaires face aux importations.

Les deux principaux organismes impliqués sont les suivants :

- L’Interprofession Fruits et Légumes (ci-après IFEL)

- et l’Etablissement de Régulation des Prix Agricoles (ci-après ERPA).

L’IFEL fonctionne comme une association et est composée de plusieurs membres49. L’IFEL a pour

but de faire le pont entre les différents acteurs composant cette interprofession : des agriculteurs

jusqu’aux distributeurs. Elle poursuit également une volonté d’« organiser la profession, par

l’identification des besoins du consommateur au commerçant et à la restauration, par la dynamisation

de la production et de la transformation locale »50.

44 Rapport du Syndicat des Importateurs et Distributeurs de Nouvelle Calédonie, « Le commerce alimentaire en

Nouvelle-Calédonie : une spécificité locale », page 10, avril 2012. 45 Entretien magasin Biomonde. 46 Lorsque la DLC est dépassée le produit ne peut plus être consommé pour des raisons sanitaires. Alors que

lorsque la DLUO est dépassée (désormais la DDM), cela n’engendre aucun risque pour la consommation

simplement le produit peut perdre de sa texture, de son goût ou de son aspect. 47 Les Dates de Durabilité Minimale remplacent les Dates Limites d’Utilisation Optimale. 48 Sous réserve d’analyse en laboratoire. 49 Cluster CAP AGRO, l’ERPA, l’OCEF, la Chambre d’agriculture (CANC), la CCI, le gouvernement, les trois

provinces, la société France Calédonie tropic export, l’UFC que choisir, l’AFOC NC 50 Entretien IFEL.

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L’ERPA quant à lui a été créé en 1989 à la suite des accords de Matignon. Le champ d’intervention

de l’ERPA est large, puisqu’il concerne « presque toutes les productions agricoles, aquacoles,

forestières et certaines productions agroalimentaires de Nouvelle-Calédonie ». Différents mécanismes

lui permettent d'assurer la régulation de ces productions : « intervention sur les prix et les coûts de

revient, aides à la commercialisation des produits, recherche de nouveaux débouchés locaux ou à

l'exportation, promotion de l'agriculture locale… »51.

Ainsi, pour protéger le marché calédonien, ces deux organismes fixent des quotas à l’importation.

En d’autres termes, lorsqu’un distributeur ou un fournisseur souhaite s’approvisionner en fruits et/ou

légumes il doit transmettre sa demande à l’ERPA qui l’examinera. Saisi de cette dernière, l’ERPA

examinera ce que ce distributeur ou fournisseur a commandé les trimestres précédents pour déterminer

si la demande reste raisonnable. A cette issue, l’ERPA mandate un agent de la Direction des Affaires

Vétérinaires Alimentaires et Rurales52 (ci-après DAVAR). Cet agent se rend chez un agriculteur-

producteur et recueille les données fournies par cette personne. Il ne s’agit là que d’une estimation.

Néanmoins, l’ERPA tient compte de cette estimation pour fixer un quota au distributeur ou au

fournisseur pour l’importation de fruits et/ou légumes.

IV. Recommandations

A. Perspectives d’actions

1. La prévention du gaspillage alimentaire

Comme cité précédemment l’article L. 541-15-4 du Code de l’environnement prévoit une

hiérarchie dans la lutte contre le gaspillage alimentaire :

« 1° La prévention du gaspillage alimentaire ;

2° L'utilisation des invendus propres à la consommation humaine, par le don ou la transformation ;

3° La valorisation destinée à l'alimentation animale ;

4° L'utilisation à des fins de compost pour l'agriculture ou la valorisation énergétique, notamment par

méthanisation ».

A l’échelle du territoire, la prévention du gaspillage alimentaire est possible et envisageable. La

prévention signifie le fait de limiter à la source le gaspillage alimentaire. Il s’agira alors de

sensibiliser les clients (acheter malin en suivant une liste de courses) et salariés des magasins à être

plus vigilants sur l’état des DLC et DLUO53 afin de limiter au maximum les produits périmés, pratiquer

davantage les promotions54.

51 Site de l’ERPA : http://www.erpa.nc/index.php/lerpa/ 52 La DAVAR est chargée de la préparation et de la mise en œuvre de la politique de la Nouvelle-Calédonie dans

différentes matières, dont l’agriculture, l’agroalimentaire. Elle peut ainsi intervenir pour élaborer des cadres

juridiques, exercer un contrôle de police, réaliser des contrôles, etc.

http://www.davar.gouv.nc/portal/page/portal/davar/propos_davar 53 Utilisation du terme « DLUO » en Nouvelle-Calédonie puisque la loi remplaçant la DLUO par la DDM n’est

pas applicable en Nouvelle-Calédonie. 54 Certaines GMS sont réticentes quant à l’idée de pratiquer des promotions et/ou déstockage. Elles avancent

l’argument selon lequel les clients et/ou salariés adopteraient des comportements malveillants à l’égard des

produits (les clients et/ou salariés cachent des produits pour que la DLC ou DLUO arrivent à terme et bénéficient

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Ainsi, des actions de sensibilisation pourraient être mises en œuvres sur le territoire. Ces actions

pourraient par exemple être soutenues par l’ADEME ou les provinces, qui sont d’ores et déjà impliquées

dans ce type de démarches.

2. L’interdiction de javelliser les produits

A l’échelle de la Nouvelle-Calédonie, certaines GMS rendent leurs produits impropres à la

consommation en y déversant du bleu de méthylène par exemple. Selon les distributeurs les produits

sont souillés pour éviter que des tiers fouillent les poubelles, y récupèrent des produits, soient intoxiqués

par les produits jetés et ne se retournent contre la GMS pour obtenir réparation de leur préjudice.

La javellisation (ou tout autre moyen tendant à rendre les invendus impropres à la consommation)

pourrait être interdite. Il serait donc intéressant de légiférer à l’aide d’une loi de pays en ce sens pour

prévoir une interdiction de rendre impropre à la consommation les produits alimentaires.

3. La transformation de produits

En ce qui concerne la transformation de produits55 celle-ci est plus délicate à mettre en place,

puisque cela engage un coût financier pour le distributeur. La transformation peut être effectuée de

différentes manières. Tout d’abord, on peut citer l’exemple d’un magasin qui serait équipé d’un

laboratoire lui permettant de transformer en interne ses produits. De l’autre côté, on peut citer un

distributeur qui se serait équipé d’une machine lui permettant de faire des fruits moches, ou proches

maturation des jus, des compotes, des confitures, ou de transformer les légumes en soupe. Ces machines

sont très onéreuses et les distributeurs s’estiment perdant financièrement entre le coût à l’achat de la

machine et le coût de revient des ventes issues de ces transformations. Pour remédier à cette difficulté

d’achat de machines de transformation des produits, on pourrait envisager la mutualisation de ce type

de machines pour limiter les coûts d’achat. Ou encore la création d’une entreprise spécialisée dans la

transformation de produits.

Il serait donc intéressant que les pouvoirs publics accompagnent financièrement des

investissements permettant de réduire le gaspillage alimentaire. Ce type d’investissement pourrait être

co-financé par l’ADEME ou encore les provinces.

4. Le don

Comme vu précédemment, le recours au don n’est pas une évidence ni une pratique aisée. Le don

nécessite en effet, que les GMS et les associations soient opérationnelles pour honorer leurs

engagements.

A l’échelle de la Nouvelle-Calédonie, prévoir une mesure contraignante pour obliger les GMS à

faire don de leurs invendus dès lors que les magasins ont une surface de vente supérieure à 400 m²

de réduction sur un produit). L’autre argument avancé est que pratiquer des promotions en fin de journée,

habituerait les clients et dès lors ils ne viendraient plus qu’en fin de journée pour se procurer des produits soldés. 55 La transformation de produits pose difficulté, puisque tous les distributeurs ne sont pas équipés en laboratoire

(nécessaire pour transformer un produit). Par ailleurs, ils ne voient pas d’intérêt à investir dans des laboratoires ou

dans des machines pour transformer leurs produits : ils pensent que cela occasionnerait un coût supplémentaire.

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n’apparaît pas nécessaire (voir infra). En effet, les besoins des associations ne sont pas les mêmes qu’à

l’échelle métropolitaine. Néanmoins, légiférer sur le don reste une priorité.

Ainsi, il serait pertinent de légiférer en ce sens en prévoyant d’imposer le recours au don dans

certains cas, par exemple dès lors que les GMS jettent une certaine quantité de produits.

Par ailleurs, le recours au don nécessite de prendre en compte certaines modalités. Côté GMS, il

faut qu’en amont du don, des employés trient les produits devant être donnés à l’association. Il faut

également remplir différentes formalités administratives informatiques. Le don peut apparaître

comme contraignant et chronophage pour les distributeurs.

Pour les associations, il faut qu’elles disposent de moyens humains et matériels pour réceptionner,

transporter, stocker, distribuer les produits.

De fait, il serait intéressant d’accompagner et faciliter la mise en place d’actions visant à favoriser

le don. En guise de première aide, ce rapport contient en annexe un modèle type de convention de dons56,

disponible en document word joint à ce rapport.

Par ailleurs, les GMS et les associations doivent scrupuleusement respecter des impératifs sanitaires

prévus à la fois dans un guide de don alimentaire et dans le guide de bonnes pratiques d’hygiène de

la distribution de produits alimentaires des organismes caritatifs. Ces guides permettent d’aiguiller

le tissu associatif et les GMS sur les modalités du recours et de la pratique du don :

- Type de produits éligible au don

- Les risques sanitaires

- Les modalités de transport, stockage

- Etc.

Un aperçu de ces guides est disponible en annexe 4 de ce document.

D’autre part, pour assurer le bon déroulé des échanges entre les associations et les GMS qui

souhaitent recourir au don, il est préférable de rédiger une convention de don (un modèle est proposé

en annexe 3) qui permettra de répartir les responsabilités entre GMS et associations mais également de

convenir des modalités du don entre les parties.

A l’échelle du territoire aucune convention de don n’est rédigée. Néanmoins, en l’absence de

convention certains fournisseurs et GMS donnent d’ores et déjà certains de leurs produits de manière

occasionnelle à certaines associations. Il faut donc encourager et soutenir ces bonnes pratiques pour les

voir pérenniser.

5. La valorisation par le retour au sol de la matière

organique

En Nouvelle-Calédonie, le recours à la valorisation de matière organique pourrait être envisagé

lorsque la prévention du gaspillage alimentaire n’est pas suffisante et/ou opérante. En métropole

certaines GMS ont déjà fait le choix d’opter pour la méthanisation : c’est le cas de l’enseigne Auchan57.

56 Cf annexe 3 : Modèle de convention de dons. 57 Recours à la méthanisation pour l’enseigne Auchan :

https://www.actu-environnement.com/ae/news/dechets_auchan_methanisation_9251.php4

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22

6. Initier des partenariats rassemblant les acteurs en lien

avec le secteur des déchets

Suite à une matinée d’échange, dite « réseau déchets » ayant eu lieu le 1er septembre 201758,

l’ADEME a pu mettre en relation différents acteurs concernés par la réduction du gaspillage alimentaire

dans les GMS et d’animer un débat sur le sujet.

Ainsi, le Conseil Economique Social et Environnemental59 de Nouvelle-Calédonie évoquait l’idée

de mettre en relation des agriculteurs locaux de fruits et légumes avec la SSVP. En effet, cela

permettrait d’une part à la SSVP de bénéficier de fruits et légumes frais (destinés à être jetés) et dans un

autre temps cela permettrait aux agriculteurs locaux de limiter leurs pertes. Cette hypothèse serait

envisageable pour la SSVP, à partir du moment où elle a connaissance des flux, de l’offre, de la demande

et de la quantité de produits jetés par les agriculteurs disposent et de la possibilité pour le SSVP de

transporter, stocker et vendre ses produits.

Concernant l’ADEME, on peut noter que l’ADEME métropole est intervenue afin d’apporter un

financement exceptionnel aux 4 principales têtes de réseau des associations de don alimentaire, à savoir

la Fédération Française des Banques Alimentaires, la Croix Rouge, les Restaurants du Cœurs, le Secours

Populaire. Ce financement a pour but :

- « d’aider à l’investissement de véhicules simples ou réfrigérés,

- chambres froides,

- réfrigérateurs,

- containers, etc »60.

Ce financement reste exceptionnel

et nécessite d’identifier les besoins des associations.

L’ADEME peut également intervenir auprès des GMS en finançant par exemple :

- des études qui permettraient de quantifier le poids du gaspillage alimentaire,

- la mise en place d’actions et d’outils pour lutter contre le gaspillage alimentaire.

Des appels à projets ont ainsi été lancés par l’ADEME, au sein des territoires. L’exemple peut

être celui du Centre de Val de Loire qui a lancé un appel à projets en 2017 à l’attention des

collectivités, entreprises et associations.

B. Les leviers juridiques à disposition

1. Le crédit d’impôt

Le Code général des impôts métropolitain prévoit à l’article 238 bis, 1-a) que « 1. Ouvrent droit

à une réduction d'impôt égale à 60 % de leur montant les versements, pris dans la limite de 5 pour mille

du chiffre d'affaires, effectués par les entreprises assujetties à l'impôt sur le revenu ou à l'impôt sur les

sociétés au profit :

58 Cf annexe 6 : compte rendu. 59 Le CESE s’est autosaisi sur la question du gaspillage alimentaire des productions locales en fruits et légumes,

en 2017. Un vœu est en cours de rédaction à date. 60 Lettre du réseau interne Economie circulaire et Déchets, n°45, décembre 2016.

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a) D'œuvres ou d'organismes d'intérêt général ayant un caractère philanthropique »

Le g)-2° alinéa 6 poursuit « lorsque les versements mentionnés au premier alinéa du présent 1 sont

effectués sous forme de dons en nature, leur valorisation est effectuée au coût de revient du bien donné

ou de la prestation de service donnée ».

Les versements excédant le plafond de 0,5% du chiffre d’affaires au cours d’un exercice N peuvent

donner lieu à crédit d’impôt au titre des 5 exercices suivants.

A l’échelle de la Nouvelle-Calédonie, c’est l’article 22 de la loi organique n° 99-209 du 19 mars

1999 relatifs à la fiscalité en Nouvelle-Calédonie qui attribue à la Nouvelle-Calédonie la compétence en

matière d’impôt61. Le Code des impôts de Nouvelle-Calédonie62 prévoit également la possibilité pour

l’entreprise donatrice assujettie à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés de bénéficier

d’une réduction d’impôt.

L’article Lp 37-2 du Code des impôts dispose « I - Ouvrent droit à un crédit d’impôt égal à 60

% de leur montant les versements pris dans la limite de 0,5% du chiffre d’affaires, effectués au titre des

exercices ouverts à compter du 1er janvier 2008, par les entreprises assujetties à l’impôt sur les sociétés

ou assujetties à l’impôt sur le revenu lorsqu’elles relèvent d’un régime réel d’imposition, au profit :

a) d’œuvres ou d’organismes d’intérêt général dont la gestion est désintéressée, ayant un caractère

philanthropique, […] ».

Pour bénéficier de ce crédit d’impôt, les marchandises données doivent remplir certaines

conditions63. Par ailleurs, l’association doit impérativement remplir un reçu à titre de dons64 en deux

exemplaires permettant de prouver l’authenticité du don. Un exemplaire est à conserver par

l’association, un autre est à remettre au donateur. Une fois le document remis au donateur, celui-ci

l’annexera à la déclaration de résultats. C’est le reçu à titre de dons qui permettra au donateur de

bénéficier du crédit d’impôt.

2. Le service des douanes : possibilité de donner la

marchandise bloquée en douanes

En matière de douane, il existe des restrictions quantitatives à l'importation en Nouvelle-Calédonie

(suspension d'importation ou quantité limitées par des contingents). Dans le cas d'une marchandise

contingentée, si le quota détenu par l'importateur ne couvre pas la totalité de la marchandise qu'il

importe, il peut être accordé à l'importateur, sous conditions particulières et après accord de la

DAE, plutôt que de réexporter ou détruire la marchandise, lorsqu'il s'agit de marchandises périssables,

de faire un don à une association habilitée en dérogation aux mesures de protection de marché. C'est une

facilité qui est faite à l'opérateur, la règle générale étant la réexportation.

61 Article 22 de la loi organique n° 99-209 du 19 mars 1999 relatifs à la fiscalité en Nouvelle-Calédonie : « la

Nouvelle-Calédonie est compétente dans les matières suivantes :

1° Impôts, droits et taxes perçus au bénéfice de la Nouvelle-Calédonie ; création et affectation d'impôts et taxes

au profit de fonds destinés à des collectivités territoriales, d'établissements publics ou d'organismes chargés d'une

mission de service public ; création d'impôts, droits et taxes provinciaux ou communaux ; réglementation relative

aux modalités de recouvrement, au contrôle et aux sanctions ; ». 62 Annexe 1 : Fiche pratique crédit d’impôt. 63 Annexe 4 : Guide de don alimentaire. 64 Annexe 2 : Modèle de reçu à titre de dons.

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C’est donc la délibération n°62/CP du 10 mai 1989, prévoit la faculté offerte aux distributeurs ou

fournisseurs de faire appel aux associations pour que celles-ci puissent bénéficier de produits bloqués

en douanes. L’article 41-1-b) dispose « sous réserve des dispositions de l'article 43, sont admis en

exonération des droits et taxes d'importation lorsqu'ils sont adressés à titre gratuit aux établissements

visés au § 4 ci-après :

[…] b) les biens de première nécessité devant être distribués gratuitement à des personnes

nécessiteuses ».

L’article 41-2 poursuit par « on entend par "biens de première nécessité" : les biens

indispensables à la satisfaction des besoins immédiats des personnes tels que denrées alimentaires,

médicaments, vêtements et couvertures ».

Pour que l’association puisse bénéficier de ce don elle doit rédiger et fournir au service des

douanes un dossier détaillé contenant les précisions suivantes :

- « nom de l'organisme ;

- adresse de son siège social ;

- adresse de tous ses établissements en France ou à l'étranger ;

- statut juridique de l'organisme ;

- but poursuivi et actions menées en matière de bienfaisance et d'aide humanitaire ;

- nature et provenance des ressources ;

- une liste estimative des dons de matériels dont l'importation est envisagée faisant apparaître leur nature,

valeur, origine (pays de fabrication) et provenance ;

- le ou les bureaux de douane par lesquels doivent s'effectuer les importations ;

- documents afférents à la constitution et au fonctionnement de l'organisme : récépissé de la déclaration

d'association (ou référence du J.O. mentionnant cette déclaration), statuts, règlement intérieur, notice

décrivant le but poursuivi et les actions menées par l'association en matière de bienfaisance et d'action

humanitaire, bilan de l'exercice écoulé, compte d'exploitation pour l'année passée, compte d'exploitation (ou

budget prévisionnel) pour l'exercice en cours »65.

3. Transfert et exonération de responsabilités

a. Responsabilité civile

Le règlement européen n°178/2002, du 28 janvier 2002 prévoit en matière de responsabilité des

exploitants du secteur alimentaire, que chacun est responsable des étapes de la production, de la

transformation et de la distribution. De fait, le distributeur n’est responsable que des étapes de la

production qui le concerne.

A l’échelle nationale, le Code civil prévoit également des possibilités d’exonération de

responsabilités pour le distributeur. Il faut distinguer suivant qu’il s’agit de responsabilité délictuelle ou

contractuelle.

Ainsi, lorsqu’aucune convention n’a été conclue avec une association, les articles 1240 et 1245-10

et 1245-15 du Code civil s’appliqueront.

65 Pour plus de renseignements : http://www.douane.gouv.fr/articles/a11013-organismes-a-caractere-charitable-

et-philanthropique

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L’article 1240 du Code civil dispose « tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un

dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer ». Cet article implique qu’une faute

ait été commise et seul l’auteur de la faute peut à ce titre être inquiété. Le professionnel ne pourra pas

être mis en cause pour une faute commise par l’association à laquelle il a remis des denrées alimentaires,

ou pour des erreurs de manipulation commises par un bénéficiaire de l’association.

L’article 1245 du même Code quant à lui dispose « le producteur66 est responsable du dommage

causé par un défaut de son produit, qu’il en soit ou non lié par un contrat avec la victime ». Néanmoins,

le distributeur peut s’exonérer de sa responsabilité à l’aide de l’article 1245-10-267 dès lors que le défaut

du produit est apparu postérieurement à la cession du produit. D’autre part, l’article 1245-1268 du même

Code prévoit que la responsabilité du professionnel peut être réduite ou supprimée si la « victime » a

commis une faute qui a participé à la survenue du dommage.

De fait, « aucune action ne pourra aboutir à l’encontre d’un professionnel s’il ne peut être mis en

évidence qu’il est lui-même responsable de pratiques nuisible à la salubrité des denrées et en lien direct

avec les dommages constatés »69.

Enfin en matière contractuelle le distributeur peut voir sa responsabilité engagée au titre de l’article

1231-1 du Code civil. Cet article dispose « le débiteur est condamné, s'il y a lieu, au paiement de

dommages et intérêts soit à raison de l'inexécution de l'obligation, soit à raison du retard dans

l'exécution, s'il ne justifie pas que l'exécution a été empêchée par la force majeure ». Pour que la

responsabilité du distributeur soit engagée il faut donc qu’il y ait eu inexécution de l’obligation (par

exemple le distributeur ne met pas à disposition des denrées alimentaires à l’association).

b. Responsabilité pénale

En matière pénale c’est la responsabilité du distributeur qui sera engagée. C’est l’article 121-3

alinéa 3 du Code pénal qui prévoit les cas de faute non intentionnelle.

Cet article dispose aux alinéas 3 et 4 « il y a également délit, lorsque la loi le prévoit, en cas de

faute d'imprudence, de négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité

prévue par la loi ou le règlement, s'il est établi que l'auteur des faits n'a pas accompli les diligences

normales compte tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses

compétences ainsi que du pouvoir et des moyens dont il disposait.

Dans le cas prévu par l'alinéa qui précède, les personnes physiques qui n'ont pas causé directement le

dommage, mais qui ont créé ou contribué à créer la situation qui a permis la réalisation du dommage

ou qui n'ont pas pris les mesures permettant de l'éviter, sont responsables pénalement s'il est établi

66 Article 1245-5 du Code civil « est assimilé à un producteur pour l’application du présent chapitre toute

personne agissant à titre professionnel : 2° qui importe un produit dans la Communauté européenne en vue d’une

vente, d’une location, avec ou sans promesse de vente, ou de toute autre forme de distribution ». 67 Article 1245-10-2 du Code civil « le producteur est responsable de plein droit à moins qu'il ne prouve :

2° Que, compte tenu des circonstances, il y a lieu d'estimer que le défaut ayant causé le dommage n'existait pas

au moment où le produit a été mis en circulation par lui ou que ce défaut est né postérieurement ». 68 Article 1245-12 du Code civil « la responsabilité du producteur peut être réduite ou supprimée, compte tenu de

toutes les circonstances, lorsque le dommage est causé conjointement par un défaut du produit et par la faute de

la victime ou d'une personne dont la victime est responsable ». 69 Note de service DGAL/SDSSA/2017-551 du 6 juillet 2017. Pour télécharger la noter de service, veuillez suivre

ce lien : https://info.agriculture.gouv.fr/gedei/site/bo-agri/instruction-2017-551.

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qu'elles ont, soit violé de façon manifestement délibérée une obligation particulière de prudence ou de

sécurité prévue par la loi ou le règlement, soit commis une faute caractérisée et qui exposait autrui à

un risque d'une particulière gravité qu'elles ne pouvaient ignorer ».

Dès lors, une simple faute suffit à caractériser l’élément moral du délit. Encore faut-il que le

distributeur commette une faute ; la faute de négligence pouvant être caractérisée par le fait de

donner des produits pouvant occasionnés un risque sanitaire.

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Conclusion

Le thème du gaspillage alimentaire est un sujet émergent en Nouvelle-Calédonie. A cet effet, des

actions ont été menées dans les établissements scolaires malgré l’absence de réglementation. Cette

absence de cadre juridique permet de nombreuses opportunités et d’innover en la matière, en proposant

de nouvelles possibilités d’actions.

Ces actions concernent principalement la prévention du gaspillage alimentaire auprès des GMS,

fournisseurs, clients, l’interdiction de javelliser les invendus, la transformation des produits, le don, la

valorisation énergétique ou encore la planification de partenariats. Ces actions peuvent être

accompagnées d’outils qui consistent principalement à assister, accompagner, et suivre les acteurs

impliqués dans la réduction du gaspillage alimentaire.

Il serait intéressant de poursuivre et généraliser les actions déjà menées à plus large public. Ainsi,

il serait pertinent de continuer les actions poursuivies au sein du milieu scolaire, puisque ces opérations

ont preuve de succès. Mener des réflexions autour des collectivités, de la restauration collective, des

foyers, apparaît également intéressant. Cela permettrait dans un premier temps d’obtenir des données

chiffrées pour ces catégories d’acteurs non encore étudiés.

Ainsi, des financements pourraient être prévus pour permettre la mise en œuvre d’études, qui

pourraient aboutir à l’investissement en matériels permettant d’aider ces acteurs à réduire le gaspillage

alimentaire.

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ANNEXES

ANNEXE 1 : Fiche pratique crédit d’impôt

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Comment utiliser ce crédit d’impôt ?

Sachant que le chiffre d’affaires moyen d’une grande surface de Nouvelle-Calédonie est de 11

milliards de F CFP70.

Sachant qu’en moyenne le taux de gaspillage alimentaire par GMS représente environ 1% du

chiffre d’affaires.

* Pour obtenir la limite déductible

11 000 000 000 x 0,5% = 55 000 000 F CFP

* Pour obtenir la valeur en franc du gaspillage alimentaire

11 000 000 000 x 1% = 110 000 000 de F CFP

* Pour obtenir le montant des versements déductibles

110 000 000 x 60% = 66 000 000 F CFP

Ainsi, la GMS ne pourra bénéficier d’un crédit d’impôt qu’à hauteur de 55 millions F CFP. Les

11 millions restant pouvant être déduits l’année suivante dès lors que le plafond de la limite déductible

n’est pas dépassé. Par ailleurs, comme indiqué précédemment, pour que le donateur bénéficie du crédit

d’impôt celui-ci doit joindre à sa déclaration de résultats le reçu à titre de dons que l’association

aura préalablement rempli.

70 Pour une grande surface, ayant une zone de chalandise importante, drainant beaucoup de clients. Ce chiffre

d’affaires peut être revu à la baisse suivant la taille du magasin, sa date d’implantation sur le territoire, sa zone de

chalandise.

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ANNEXE 2 : Modèle de reçu à titre de dons

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Le reçu à titre de dons est à remplir par l’association qui bénéficie d’un don. Ce reçu à titre de don

opère un transfert de responsabilité du distributeur vers l’association. Ce reçu à titre de don doit

être accompagné d’un dossier fournit par l’association. Ce dossier doit comprendre (liste exhaustive) :

le nom de l’organisme, l’adresse de son siège social, statut juridique de l’association, but poursuivi et

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actions menées en matière de bienfaisance et d’aide humanitaire, nature et provenance des ressources,

etc. Les éléments devant être inclus dans le dossier sont transmis par la Direction des Services Fiscaux

de Nouvelle-Calédonie. Il en est de même pour le reçu à titre de dons. Celui-ci n’est pas disponible sur

le site de la DSF ; il faut le demander auprès des services fiscaux.

Attention, le reçu à titre de dons ne constitue pas à lui seul la possibilité de bénéficier d’un

crédit d’impôt pour le donateur. L’association doit nécessairement y joindre un dossier à la DSF.

Direction des Services Fiscaux

Tél : 25 76 40

Mail : [email protected]

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ANNEXE 3 : Modèle de convention de dons

MODELE71

Convention de dons de denrées alimentaires

entre un commerce de détail alimentaire et une association d’aide alimentaire habilitée en

application de l’article L. 230-6 du code rural et de la pêche maritime

ENTRE les soussignés :

LA SOCIETE « ……………………………………….. », « ……………………………………... »

au capital de ……………….. F CFP, dont le siège social est à

………………………………………… immatriculée au registre du commerce et des sociétés de

……………………………………………… sous le n° ……………………… représentée par

son(sa) Président(e)/Gérant(e) ………………………Monsieur/Madame …………………………..

dûment habilité(e) à l’effet des présentes ;

Ci-après dénommée le «COMMERCE

DE DÉTAIL ALIMENTAIRE»

D’UNE PART,

ET

l’ASSOCIATION ….....................................................................................................,

association de loi 1901 enregistrée à la préfecture de ……… de

………………………………………………………………. domiciliée

………………………….., représentée par son(sa) Président(e) Monsieur/Madame

…………………………………….. dûment habilité(e) à l’effet des présentes ;

Ci-après dénommée l’« ASSOCIATION »

D’AUTRE PART,

ci-après dénommés ensemble les « Parties » ou chacune une « Partie ».

CONSIDÉRANT :

Les réglementations européenne et nationale relatives à l’hygiène et à la sécurité sanitaire des aliments,

notamment :

- le règlement (CE) n° 178/2002 du Parlement européen et du Conseil du 28 janvier 2002 qui

pose le principe fondamental de la responsabilité des exploitants du secteur alimentaire ; chacun étant

responsable des étapes de la production, de la transformation et de la distribution dans la ou les

entreprises placées sous son contrôle ;

71 Version faisant suite à l’avis du Service des Affaires Juridiques du MAAF.

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- le règlement (CE) n°852/2004 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 relatif à

l’hygiène des denrées alimentaires ;

- le règlement (CE) n°853/2004 du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 qui

précise les conditions d'agrément des établissements qui mettent sur le marché des produits

d'origine animale ;

- l’arrêté du 21 décembre 2009, qui indique les températures de conservation des denrées

périssables ;

- la note de service DGAL/SDSSA/2017-551 du 6 juillet 2017 relative au cadre législatif et

réglementaire applicable, en matière de sécurité sanitaire des aliments, aux dons effectués par les

entreprises du secteur alimentaire et aux notions de propriété et de responsabilité à l’occasion de ces

opérations72.

ÉTANT EXPOSÉ QUE :

Depuis plusieurs années, l’augmentation du nombre de personnes en situation de pauvreté conduit plus

de 4 millions de personnes à avoir recours à l’aide alimentaire dispensée sur l’ensemble du territoire par

les associations et les institutions.

Les actions de soutien alimentaire mises en œuvre par l’ASSOCIATION constituent un levier

d’inclusion sociale des personnes aidées. Elles s’articulent autour d’une démarche soucieuse de

l’équilibre nutritionnel, respectueuse de la dignité des personnes.

Pour disposer des moyens de répondre aux besoins alimentaires, les bénévoles de l’ASSOCIATION

recherchent toutes les formes de soutiens financiers et matériels permettant d’y faire face et mettent en

place des actions de collectes de denrées alimentaires notamment auprès des enseignes de la grande

distribution.

Ces actions de récupération de denrées alimentaires complètent celles du Fonds européen d’aide aux

plus démunis (FEAD) et des collectes nationales d’alimentation.

Le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE commercialise des produits alimentaires.

Dans le cadre de son activité, le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE peut être amené à sortir

de la commercialisation certaines marchandises, notamment des produits frais, pour garantir à ses clients

des délais de conservation et de consommation personnelle les plus longs possibles, et ce alors que ces

produits sont encore consommables.

Dans le cadre d’une politique de développement durable et dans une volonté d’inscrire son activité dans

une démarche citoyenne et humanitaire (afin notamment de permettre l’alimentation quotidienne de

personnes démunies et d’éviter de gaspiller des denrées alimentaires encore consommables dans des

délais courts), le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE a décidé d’apporter son aide à

l’association en organisant un partenariat avec cette dernière.

L’ASSOCIATION reconnaît être une association caritative habilitée, conformément à l’article L.230-6

du code rural et de la pêche maritime (CRPM), dont la vocation est de distribuer de l’aide alimentaire

qui « a pour objet la fourniture de denrées alimentaires aux personnes les plus démunies » et

l’accompagnement plus global des personnes en situation de pauvreté, et est à ce titre habilitée à

distribuer de l’aide alimentaire.

L’ASSOCIATION déclare pouvoir délivrer des attestations permettant au COMMERCE DE DÉTAIL

ALIMENTAIRE de justifier auprès des services de la Direction générale des finances publiques

l’existence d’un don de produits alimentaires à un organisme visé à l’article Lp 37-2 du Code des impôts

lui ouvrant droit au bénéfice de la réduction d’impôt prévue à ce même article.

72 https://info.agriculture.gouv.fr/gedei/site/bo-agri/instruction-2014-825

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35

Dans ce cadre, le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE propose à titre gratuit à

l’ASSOCIATION, des denrées alimentaires encore consommables, ce que l’ASSOCIATION accepte

dans les conditions précisées dans les articles ci-dessous. En contrepartie, elle s’engage à délivrer au

COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE une attestation de dons établie conformément aux

préconisations de l’article 6.

L’ASSOCIATION réceptrice dispose de moyens permettant, le cas échéant, de transporter et/ou de

stocker les denrées dans le respect des obligations de conformité de température et des règles d'hygiène

et de sécurité des aliments (cf. réglementation en vigueur et guide des bonnes pratiques d’hygiène). Elle

confie cette (ces) action(s) de réception à des personnes préalablement formées ou informées au respect

de ces règles.

Dans ce contexte les Parties ont décidé de conclure la présente convention de partenariat. Les Parties

conviennent que cette convention a pour objet de formaliser et de fixer un cadre strict aux dons que le

COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE, en fonction de ses stocks et disponibilités, acceptera de

faire à l’ASSOCIATION.

CECI EXPOSÉ, IL A ÉTÉ CONVENU CE QUI SUIT :

Article 1 – OBJET DE LA CONVENTION

La présente convention a pour objet d’encadrer les conditions dans lesquelles le COMMERCE DE

DÉTAIL ALIMENTAIRE cède à l’ASSOCIATION, à titre gratuit, des denrées alimentaires.

Ces dons sont librement consentis et acceptés par les Parties aux conditions ci-dessous énoncées.

Il est convenu entre les Parties que la présente convention ne constitue en aucune manière un contrat de

société ou un contrat de travail. Par ailleurs, il est expressément convenu que la présente convention ne

comporte aucune quantité minimale de denrées à donner pour le COMMERCE DE DÉTAIL

ALIMENTAIRE ou à récolter pour l’ASSOCIATION, étant précisé qu’elle ne présente aucun caractère

d’exclusivité, le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE se réservant le droit de conclure des

conventions similaires avec d’autres associations habilitées.

Le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE fait don, sans contrepartie et dans une intention libérale,

des produits, en faveur de l’ASSOCIATION qui y consent et en devient propriétaire à compter de la

signature du bordereau d’enlèvement rempli contradictoirement par les deux parties. Ce don ne pourra

en aucun cas entraîner une responsabilité pécuniaire du COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE et

de l’ASSOCIATION dans leurs relations contractuelles.

Article 2 – DENREES

2.1 DENREES CONCERNEES

Le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE est seul décisionnaire, en fonction de ses disponibilités

et de ses stocks, du choix des produits qu’il souhaite donner à l’ASSOCIATION.

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Il est expressément convenu que les denrées mises à disposition par le COMMERCE DE DÉTAIL

ALIMENTAIRE sont conformes aux dispositions réglementaires relatives à la sécurité sanitaire en

vigueur au jour du retrait, qu’aucune denrée relevant des catégories fixées par arrêté du ministre chargé

de l’agriculture ne fera partie des lots donnés et que seront respectées les règles de conditionnement

visées à l’annexe I.

Néanmoins, le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE s’engage, d’une façon générale, à mettre à

disposition de l’ASSOCIATION des denrées dont la date limite de consommation (DLC) figurant sur

l’emballage du produit est égale ou supérieure à 48h au jour de la prise en charge.

L’ASSOCIATION récupérera des denrées à DLC « courte », de moins de 48h à compter de la date de

prise en charge, uniquement si elle a la possibilité de les redistribuer avant la date de péremption.

2.2 CONDITIONNEMENT DES DENREES

Il est convenu entre les Parties que les denrées, suivant leur catégorie, doivent répondre à des critères de

conditionnement précis tels que listés en annexe I.

Le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE s’engage également à donner des denrées dont

l’étiquetage comporte impérativement les mentions obligatoires d’étiquetage, telles que rappelées dans

le Guide des bonnes pratiques d’hygiène. Distribution de produits alimentaires par les organismes

caritatifs, édition 2011.

2.3 CONDITIONS DE REFUS DE DENRÉES PAR L’ASSOCIATION

En tout état de cause, l’ASSOCIATION se réserve le droit de refuser ponctuellement tout ou partie d’un

don en fonction des besoins identifiés des personnes accueillies, ou à l’occasion de la vérification et du

contrôle visés en 4.2, ou encore en fonction de ses capacités matérielles et logistiques à recevoir ces

denrées.

Dans cette hypothèse, elle devra en informer le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE dans les

plus brefs délais et au plus tard au moment de l’enlèvement afin que celui-ci puisse le cas échéant trouver

une solution alternative.

Article 3 – DURÉE - RÉSILIATION

La présente convention est conclue pour une durée d’un an à compter de la date de sa signature. À l’issue

de cette période, la convention pourra être tacitement reconduite par période d’un an, sauf dénonciation

par l’une ou l’autre des Parties par lettre recommandée avec accusé de réception, à l’échéance du contrat

et en respectant un préavis d’un mois.

La présente convention peut être dénoncée, sans indemnité, par l'une ou l'autre des parties en cas de non-

respect de l'une des clauses de cette dernière.

Article 4 – CONDITIONS DE RETRAIT, D’ENLÈVEMENT, DE TRANSPORT, DE

STOCKAGE ET D’UTILISATION DES DENRÉES

4.1 PERSONNES RÉFÉRENTES

Le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE désigne, tout au long de l’année, un(e) responsable qui

a en charge la gestion physique et administrative de la remise des dons à l’ASSOCIATION.

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L’ASSOCIATION désigne, tout au long de l’année, un(e) responsable et confie la mission de

récupération des dons à des personnes qui connaissent les règles de base de l’hygiène et de la sécurité

des aliments.

4.2 QUALITE DES DENREES

Avant chaque enlèvement, l’ASSOCIATION vérifie que le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE

a mis à disposition les denrées dans les conditions définies à l’article 2 de la présente convention et

contrôle la conformité des températures de conservation des produits réfrigérés et surgelés. Elle se

réserve le droit de refuser les produits dont l’aspect général ne satisfait pas à ces conditions.

4.3 TRI ET TRAÇABILITE DU DON

Le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE s’assure que, pour chaque don, les denrées sont

préparées et triées pour leur retrait, en contrôlant la DLC et l’état de bonne conservation de ces dernières.

Un bon de retrait est établi par l’interlocuteur référent et fourni à l’ASSOCIATION. Les mentions

suivantes y sont apportées :

libellé du produit ;

quantité (en Unité de Vente Consommateur, poids, autre unité quantitative) ;

ceci pour satisfaire aux obligations de traçabilité des denrées alimentaires.

L’ASSOCIATION doit confirmer, suite au tri effectué en amont par le COMMERCE DE DÉTAIL

ALIMENTAIRE, après contrôle, la conformité des denrées données en apposant la mention

«marchandise contrôlée et conforme» ainsi que sa signature sur le bon de retrait ainsi établi. Elle

indiquera sur le bon de retrait, le cas échéant, les denrées non-acceptées en les rayant.

Dans l’hypothèse d’un litige sur cet inventaire, les Parties se rapprochent pour effectuer les correctifs

nécessaires.

Conformément à ce qui précède, concernant la traçabilité des dons alimentaires, l’ASSOCIATION doit :

- communiquer un numéro de téléphone, fax ou email au COMMERCE DE DÉTAIL

ALIMENTAIRE ;

- communiquer le nom et la qualité d’une personne ayant compétence pour traiter cette

information ;

- prévenir le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE de tout changement pouvant freiner la

transmission de l’information (modification de l’interlocuteur, numéro de téléphone, fax,

email…) ;

- assurer le retrait des biens donnés qui feraient l’objet d’une mesure de retrait ou de rappel, et

disposer, dans ce cas, de tous les moyens permettant une telle mesure ;

- tenir informées les personnes détentrices des produits en cas de rappel.

En cas d’alerte sanitaire de type « retrait-rappel » le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE

s’engage à ce que soit envoyé à l’ASSOCIATION, par email et par fax, l’information qui entraînera

alors une procédure d’alerte.

L’ASSOCIATION s’engage, en cas de retrait-rappel, à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires

pour isoler dans les meilleurs délais toutes les denrées alimentaires concernées.

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4.4 CONDITIONS DE L’ENLEVEMENT DES DENREES

Le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE s’engage à garantir les conditions de stockage

appropriées selon les produits (notamment respect de la chaîne du froid) dans l’attente de l’enlèvement

de la marchandise par l’ASSOCIATION.

L’ASSOCIATION s’engage à enlever les denrées aux date, heure et lieu convenus en amont avec le

responsable mandaté par le Directeur du COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE.

Sauf cas de force majeure, l’ASSOCIATION informe le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE,

au plus tard 24h à l’avance, de l’impossibilité d’enlever les denrées aux date et heure prévues.

L’ASSOCIATION s’engage à respecter les règles d’hygiène et de sécurité applicables dans le

COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE.

4.5 TRANSPORT ET STOCKAGE

L’ASSOCIATION reconnaît qu’elle dispose de moyens permettant, le cas échéant, de transporter et/ou

de stocker les denrées dans le respect des obligations de conformité de température, et le respect des

règles d'hygiène et de sécurité des aliments. Elle confie cette action de réception à des personnes qui

connaissent les règles de base de l’hygiène et de la sécurité des aliments et ont reçu à cet effet la

formation ou l’information adéquate, conformément au Guide des bonnes pratiques d’hygiène.

Distribution de produits alimentaires par les organismes caritatifs, édition 2011.

L’ASSOCIATION prend à sa charge la responsabilité et tous les frais des opérations d’enlèvement, de

chargement et d’arrimage, de transport vers son installation et de déchargement des denrées.

Le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE ne pourra en aucun cas voir sa responsabilité engagée

au titre du transport qui est sous la responsabilité de l’ASSOCIATION.

Le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE peut toutefois proposer à titre gratuit à

l’ASSOCIATION le transport des denrées alimentaires vers l’entrepôt désigné par celle-ci. Dans ce cas,

le transport reste sous la responsabilité du COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE.

4.6 UTILISATION DES DENRÉES

L’ASSOCIATION s’engage à n’utiliser les denrées que dans le cadre de son activité d’aide alimentaire.

À ce titre, l’ASSOCIATION s’engage à distribuer les denrées dans les plus brefs délais et à éliminer, à

sa charge, toutes les denrées dont la date limite de consommation serait dépassée dans le cadre de son

propre circuit de distribution ou qui présenteraient le moindre signe d’altération (boîtes gonflées,

produits « dessouvidés », etc.).

L’ASSOCIATION s’engage à informer les bénéficiaires de ces dons des conditions nécessaires de

conservation et d’utilisation à respecter, compte tenu de la nature du produit et notamment de la

proximité de la date limite de consommation ou de la date de durabilité minimale.

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39

Article 5 – COMMUNICATION

Toute communication externe ou interne en lien avec la présente convention, ainsi que sur les modalités

de coopération au titre de la présente convention entre le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE

et l’ASSOCIATION, devra être préalablement soumise à l’approbation des deux Parties.

Chacune des deux Parties s’engage à respecter le plan de communication établi conjointement et à faire

valider avant publication par écrit à l’autre Partie l’ensemble des supports de communication mis en

place dans le cadre de la présente convention.

Article 6 – DISPOSITION FISCALE

Afin que le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE puisse justifier auprès des services de la

Direction des services fiscaux de l'existence du don de produits alimentaire à un organisme visé à l'article

Lp 37-2 du Code des impôts ouvrant droit au bénéfice du crédit d'impôt prévu à cet article,

l’ASSOCIATION lui délivre un reçu à titre de dons conforme aux dispositions fiscales applicables à ces

opérations et notamment à l’article Lp 37-2 du Code des impôts.

Cette attestation doit comporter :

- l’identification de l’ASSOCIATION bénéficiaire et du COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE

donateur ;

- la description physique détaillée des denrées proposées par le COMMERCE DE DÉTAIL

ALIMENTAIRE ;

- la description physique détaillée des denrées acceptées et prises en charge par l'ASSOCIATION ;

- la date de prise en charge ;

- le numéro du bon de retrait.

L’ASSOCIATION est responsable des précisions portées sur l'attestation et relatives à la description

détaillée et au volume des produits alimentaires qu'elle accepte et prend en charge.

Le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE ne peut prétendre au bénéfice de la réduction d'impôt

prévue à l'article Lp 37-2 du Code des impôts à raison des produits que l'ASSOCIATION a refusés et

n'a pas pris en charge.

Article 7 – ASSURANCE – RESPONSABILITE

Chacune des Parties justifiera, à la signature de la présente convention, d’une assurance responsabilité

civile couvrant l’ensemble de ses activités et les conséquences dommageables liées à son activité.

L’ASSOCIATION prend, dès la signature du bon de retrait, la responsabilité des denrées, conformément

à ce qui est exprimé dans la note de service DGAL/SDSSA/2017-551du 6 juillet 2017.

Article 8 – COLLABORATION

Chacune des Parties s’engage à informer l’autre partie de toute difficulté de quelque ordre qu’elle soit

à l’occasion de l’exécution de la présente convention.

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40

Un bilan du partenariat sera établi annuellement entre l’ASSOCIATION et le COMMERCE DE

DÉTAIL ALIMENTAIRE.

Article 9 – FORCE MAJEURE

Si, par suite d'un cas de force majeure, au sens de l’article 1218 du code civil, l'une ou l'autre des Parties

était dans l'impossibilité de remplir ses obligations au titre de la présente convention, l'exécution de

celle-ci serait suspendue pendant la durée de cette force majeure.

Chaque Partie s'engage à avertir immédiatement l’autre Partie de tout événement de force majeure

l’affectant.

Dans l’hypothèse où cet événement perdurerait pour une durée supérieure à un mois, l'autre Partie pourra

mettre fin à la présente convention de plein droit et avec effet immédiat.

Article 10 – MODIFICATION DE LA CONVENTION

Toute modification de la présente convention fera l’objet d’un avenant signé des deux Parties.

Article 11 – INCESSIBILITE

La présente convention est conclue intuitu personae, elle est incessible et intransmissible sauf accord

exprès du COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE et de l’ASSOCIATION.

Toutefois, le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE pourra céder la convention à toute société du

Groupe auquel elle appartient ; il en informera alors l’ASSOCIATION.

Article 12 – INDEPENDANCE DES CLAUSES

Si l’une quelconque des stipulations de la présente convention (ou de tout document qui y est annexé),

devait être déclarée illégale, nulle, inapplicable ou inopposable, en tout ou partie par toute juridiction

compétente, elle sera considérée comme non écrite et toutes les autres stipulations de l’ensemble

contractuel connexe demeureront pleinement en vigueur.

Article 13 – DOMICILIATION

Les Parties élisent domicile en leur siège social respectif.

Tout changement d'adresse de l'une des Parties devra faire l'objet d'une notification à l'autre Partie, par

lettre recommandée avec accusé de réception, tant que subsistera l'éventualité de la mise en œuvre d'une

ou plusieurs des obligations prévues au titre de la présente convention.

Article 14 – ATTRIBUTION DE JURIDICTION

Toutes contestations relatives à la validité, à l’interprétation ou à l’exécution des présentes ou à la

résiliation de la présente convention et de leurs suites donneront lieu, préalablement à toute démarche

contentieuse, à la recherche d’un règlement amiable par les Parties. Lorsqu’une Partie notifie à l’autre

Page 41: Rapport de stage portant sur : La réduction du gaspillage alimentaire dans les ... · 2020-01-08 · des protocoles sont à suivre pour la récupération des produits (à la fois

41

Partie par écrit une contestation et/ou une réclamation, les deux Parties devront se réunir et essayer de

trouver une solution amiable au litige qui les oppose.

Cette tentative de trouver un accord amiable devra intervenir au plus tard dans un délai d’un mois à

compter de la notification écrite de la contestation et/ou de la réclamation par la Partie plaignante à

l’autre Partie.

À défaut de trouver un accord amiable dans les délais impartis, le litige sera porté devant le Tribunal du

ressort dont dépend le siège social ou domicile du défendeur.

Pour l’exécution des présentes, les Parties font élection de domicile en leurs sièges sociaux respectifs.

Fait à …………………………………

Le …../……./……….

En 2 (deux) exemplaires originaux,

Pour le COMMERCE DE DÉTAIL ALIMENTAIRE,

Pour l’ASSOCIATION,

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42

Annexe I : Critères de conditionnement des denrées73

Denrées surgelées et congelées :

· Emballage non fuité, déchiré, perforé

· Absence de glace excessive sur l’emballage

· Conditionnement non déformé

· Produits non collés ensemble par de la glace

· Absence de produits malléables

· Absence de produits décongelés

Conserves alimentaires :

· Absence de boîtes de conserve bombées, rouillées

· Absence de déformations des boîtes notamment au niveau des sertis

Autres denrées :

· Absence de gonflement anormal du conditionnement

· Maintien des produits sous vide, emballage épousant la forme du produit

· Emballage primaire intègre, non percé

· Couleur normale de la denrée

· Absence de moisissures, zone fragilisée, d’aspect anormal

73 Annexe de la convention de dons.

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ANNEXE 4 : Guide pour le don alimentaire

I. Don alimentaire : le guide

Le guide de don alimentaire a été élaboré par l’ANIA (Association Nationale des Industries

Alimentaires), la FCD (Fédération des Entreprises du Commerce et de la Distribution), la FNSEA

(Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles) et l’association SOLAAL.

Ce guide permet de renseigner les différents acteurs économiques souhaitant participer à l’aide

alimentaire en les informant sur les différentes possibilités de dons s’offrant à eux, sur les interlocuteurs

clefs, les principales étapes du don en nature.

Ainsi, il ressort que certains produits, dits à risques, ne peuvent pas être donnés. Il s’agit des :

- pâtisseries réfrigérées à base de crème pâtissière, crème chantilly

- coquillages, crustacés et huîtres

- produits de poissonneries réfrigérées non préemballés

- viandes réfrigérées non préemballées

- steaks hachés réfrigérés, préemballés ou non

- abats réfrigérés préemballés ou non

- farces et produits farcis réfrigérés préemballés ou non

- produits réfrigérés détériorés, abîmés, présentant un aspect anormal.

Enfin, il est également précisé que les associations doivent systématiquement refuser les produits

dont la DLC est dépassée. En revanche, si la DLC est courte, l’association doit s’assurer, avant

d’accepter, de « pouvoir distribuer le produit de manière à ce qu’il puisse être consommé par les

personnes accueillies avant l’expiration de la DLC »74. De ce fait, les distributeurs s’engagent à

respecter un délai de 72h avant la fin de la DLC pour remettre les produits aux associations et ce

délai ne doit pas être inférieur à 48h. Concernant, un produit dont la DDM est dépassée, celui-ci peut

être accepté au cas par cas.

Par ailleurs, le guide de don alimentaire précise que le transfert de propriété est opéré dès lors que

la GMS et l’association signe le reçu au titre des dons.

Pour télécharger le guide de don alimentaire veuillez cliquer sur le lien suivant :

https://www.ania.net/wp-content/uploads/2015/06/guide-don-alimentaire.pdf?x70096

II. Guide des bonnes pratiques d’hygiène de la distribution de produits alimentaires par des

organismes caritatifs

« Pour les denrées alimentaires et/ou les aliments pour animaux et les activités entrant dans son

champ d’application, le guide recommande des moyens ou des méthodes adaptés, des procédures, en

particulier les procédures d’autocontrôle, dont la mise en œuvre doit aboutir à la maîtrise des dangers

identifiés dans le respect des exigences réglementaires. Il précise en particulier les bonnes pratiques

74 « Don alimentaire le guide », ANIA - FCD - FNSEA – SOLAAL, octobre 2013

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d’hygiène applicables et il propose une aide pour la mise en place d’un système de maîtrise du ou des

dangers qu’il concerne basé sur les principes du système HACCP75. Il peut proposer des exemples de

plans HACCP adaptables ensuite par chaque entreprise à ses spécificités. Il peut également proposer

des recommandations pour la mise en place de la traçabilité ainsi que pour la détermination des dates

de durabilité et des conditions de conservation ou d’utilisation, et toute autre recommandation ayant

trait à la sécurité ou la salubrité des denrées alimentaires et/ ou les aliments pour animaux »76.

Pour télécharger le guide des bonnes pratiques d’hygiène de la distribution de produits

alimentaires des organismes caritatifs cliquez sur le lien suivant :

http://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/documents/pdf/gph_20115943_0001_p000_cle0e8e3f.pdf

75 Hazard Analysis Critical Control Point qui signifie analyse des dangers – points critiques pour leur maîtrise. 76 Page 3 du guide des bonnes pratiques d’hygiène de la distribution de produits alimentaires par des organismes

caritatifs.

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ANNEXE 5 : 10 Fiches actions

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ANNEXE 6 : Compte rendu débat public du 1

septembre 2017

I. La réduction du gaspillage alimentaire dans les GMS en Nouvelle-Calédonie

A. Echanges inter-présentation

- Que représente le gaspillage alimentaire en métropole, tout secteur confondu ?

Environ 9 millions de tonnes de nourriture gaspillée par an, répartie de la manière suivante :

1,6 millions de tonnes par an par la restauration

2,3 millions de tonnes par an par les grandes moyennes et petites surfaces

5,2 millions de tonnes par an, par foyer

- Quel est le poids du gaspillage alimentaire en Nouvelle-Calédonie ?

Il n’existe pas de données chiffrées sur le gaspillage alimentaire en Nouvelle-Calédonie. Néanmoins, un

calédonien produit environ 430 kg77 de déchets ménagers par an. A titre comparatif, on estime qu’en

métropole ce sont environ 360 kg de déchets ménagers qui sont produits par an par personne,

comprenant 45 kg de pertes alimentaires, dont 7 kg de produits alimentaires encore emballés.

- Quels types de produits sont concernés par le gaspillage alimentaire ?

Le gaspillage alimentaire ne concerne pas qu’une seule catégorie de produits. En effet, il touche les

produits frais, ultra-frais, les fruits et les légumes, l’épicerie… Le volume et la quantité de produits

jetés sont variables d’une enseigne à une autre.

Selon la Société Saint Vincent de Paul, les dons de produits secs (types riz et pâtes) restent très

marginaux.

- Hormis la transformation et le don, existe-il d’autre(s) mode(s) de valorisation des invendus ?

Une hiérarchie des modes de valorisation a été fixée par la loi nationale de février 2016.

1° La prévention du gaspillage alimentaire

2° L'utilisation des invendus propres à la consommation humaine, par le don ou la

transformation

3° La valorisation par l'alimentation animale ;

4° La valorisation matière et énergétique

Ainsi, comme indiqué ci-dessus la méthanisation ou le compostage sont des modes de valorisation

envisageables pour participer à la lutte contre le gaspillage alimentaire78.

- Existe-il un levier fiscal applicable en Nouvelle-Calédonie pour encourager ces pratiques ?

77 Source province sud et « Guide des déchets 2017 » ADEME – Province sud. 78 En métropole une enseigne lutte contre le gaspillage alimentaire par le biais de la méthanisation, il s’agit

d’Auchan : https://www.actu-environnement.com/ae/news/dechets_auchan_methanisation_9251.php4

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Un crédit d’impôt79 est disponible pour les GMS souhaitant faire don de leurs invendus. Ce crédit

d’impôt est égal à 60% du montant versé, dans la limite de 0,5% du chiffre d’affaires. La

valorisation des dons est effectuée au prix de revient.

- Une révision de la Date Limite de Consommation (DLC) et/ou de la Date Limite d’Utilisation

Optimale (DLUO) est-elle d’actualité ?

En métropole les DLUO n’existent plus. Elles ont été remplacées par les Date de Durabilité Minimale

suite à la loi du février 2016, anti gaspillage alimentaire. Le législateur a ainsi voulu permettre aux

consommateurs de différencier de manière plus aisée les DLC des DDM. En revanche, ces DDM ne

permettent pas d’étendre la durée de vie d’un produit. Reste que certaines GMS métropolitaines ont

choisi d’augmenter les DLC et/ou DDM de leurs produits80.

B. Table ronde

5 acteurs présents (cités dans l’ordre de prise de parole) :

- Valérie Leclerc, directrice du CCAS

- Delphine Sfeir, gestionnaire SSVP

- Guillaume Levet, adjoint au directeur Leader Price

- Henry Calonne, PDG de Socalait

- Nina Julié, élue province sud et congrès

a. Présentation des invités

Le CCAS de la Ville de Nouméa

Composé de 43 agents, le Centre Communal d’Action Sociale de la ville de Nouméa agit principalement

pour des missions en lien avec l’enfance, les retraités et les personnes âgées.

Le CCAS œuvre pour les associations du Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale telles que

Macadam, les Manguiers, la RAPSA, foyer Béthanie, le Refuge, la Société Saint Vincent de Paul…

En tout, ce sont environ 200 foyers qui peuvent bénéficier de don.

La Société Saint Vincent de Paul

La SSVP agit pour venir en aide aux plus démunis. Cette association permet à ses bénéficiaires d’accéder

à des épiceries solidaires, des vestiboutiques (vêtements, chaussures et meubles).

Possédant des épiceries solidaires, la SSVP a besoin de produits de première nécessité pour répondre

aux besoins et aux attentes de ses bénéficiaires. Cependant, les dons octroyés à la SSVP ne

correspondent pas toujours à des produits de première nécessité ; les dons restent très marginaux et

concernent principalement des produits secs.

Ce sont principalement les fournisseurs qui font des dons ; parfois des GMS (ex : Leader Price).

Les dons sont principalement octroyés lors de déstockage en magasin, de fait la SSVP peut obtenir des

prix sur les produits déstockés (ex : groupe Calonne). Pour récupérer ces produits, la SSVP dispose de

deux camions et est très réactive pour assurer un ramassage efficace des denrées alimentaires auprès des

GMS ou fournisseurs. De manière occasionnelle il y a des livraisons de don. Il y a également quelques

dons de pâtisseries. Néanmoins, les dons viennent principalement des citoyens.

79 Article Lp 37-2 du Code des impôts. 80 Pour l’extension de la durée de vie d’un produit : note de service DGAL/SDSSA/N2010-8062 du 09 mars 2010.

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La SSVP dispose d’un budget d’achat de denrées alimentaires d’environ 20 millions de X CFP par an

et les dons ne représentent qu’environ 3 millions de X CFP.

Magasins Leader Price

L’enseigne Leader Price dispose de 5 représentations à Nouméa et 3 en brousse.

Dans ces magasins, le gaspillage alimentaire concerne principalement les produits frais, l’ultra frais, les

produits laitiers, la charcuterie. Ces pertes peuvent s’expliquer par le fait qu’il est nécessaire

d’approvisionner en continue les magasins. Ainsi, pour limiter les pertes, Leader Price pratique les

promotions et effectue des dons. Néanmoins, ces dons posent des difficultés à deux niveaux : à la fois

logistique et organisationnelle. Ainsi, pour encourager ces dons, ces magasins ont besoin

d’investissement en interne et d’intégrer le don dans leur politique. Cependant, l’enseigne a conscience

qu’en réduisant le gaspillage alimentaire il y aura nécessairement un gain économique.

Fournisseur Socalait

Socalait est une entreprise gérant tout une gamme de produits laitiers.

Les dons octroyés par les fournisseurs de manière générale sont difficiles, puisque certains fournisseurs

doivent récupérer les invendus auprès des magasins. Cela demande donc beaucoup d’organisation,

puisqu’il faut récupérer ces produits, les trier et enfin les distribuer.

Par ailleurs, selon l’entreprise Socalait, la loi néo-calédonienne concernant le mécénat n’encourage pas

les distributeurs ni les fournisseurs à recourir au don.

b. Questions – Réponses

(dans l’ordre des questions posées)

- Le levier fiscal était-il connu par l’enseigne Leader Price ?

Cet outil est connu, néanmoins il n’est pas suffisamment incitatif.

- Des projets sont-ils identifiés ?

Actuellement, pour l’enseigne Leader Price aucun projet n’est identifié, cependant des réflexions sont

menées autour du sujet du gaspillage alimentaire.

- De quoi la SSVP a-t-elle besoin pour poursuivre ses actions ?

Afin de poursuivre les opérations de récolte, la SSVP a besoin de camions réfrigérés, de réfrigérateurs,

de développer des partenariats.

- Côté province sud, quelles sont les actions à développer ?

Afin de mener une réflexion autour du gaspillage alimentaire il faut pouvoir quantifier les besoins, la

fréquence du gaspillage. Il faut également bien connaître la demande (des associations par exemple)

pour que l’offre ne dépasse pas la demande.

Il convient également de poursuivre l’action déjà initiée dans 12 établissements scolaires afin de

poursuivre la lutte contre le gaspillage alimentaire dans ce secteur.

- La SSVP pourrait-elle récupérer des fruits et légumes destinés à être écartés du circuit de la

distribution ?

Suite à une auto-saisine du CESE, il a été mis en avant que les producteurs locaux en fruits et légumes

peuvent proposer à la SSVP des produits destinés à être jetés. La SSVP pourrait en effet récupérer et

prendre en charge ses produits suivant quelques modalités à savoir les flux, les demandes, l’offre et la

quantité.

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- Un espace spécialement dédié aux promotions peut-il être créé dans les GMS ?

De manière générale, les GMS étudiées pratiquent les promotions. Néanmoins, ces promotions ne sont

pas toujours concentrées dans un rayon spécifique mais dans le rayon du produit concerné. La création

d’une zone dédiée au « stickage » (aussi appelée « promotion ») peut avoir un effet néfaste pour la GMS.

En effet, les clients, habitués à fréquenter cette zone spécialement créée pour vendre des produits en

promotions délaissent les autres rayons proposant des produits non stickés. De fait, créer un petit espace

dans le magasin où des produits sont en promotions est envisageable ; tandis qu’aménager tout un rayon

dédié aux produits en promotions n’apparaît pas être une option intéressante pour les GMS.

- Serait-il possible de créer une zone dite « comptoir » à côté des GMS pour que les associations

récupèrent les produits à cet endroit ?

Il est en effet possible de mettre en place ce type de dispositif dans les grandes surfaces. Cependant,

dans les moyennes et petites surfaces cela n’apparaît pas pertinent.

- Les pertes alimentaires sont-elles davantage importantes à l’échelle des fournisseurs ?

Les pertes alimentaires sont en effet réparties entre GMS et fournisseurs. Néanmoins, du fait que les

fournisseurs récupèrent les invendus alimentaires dans les GMS il serait intéressant de mener également

une étude sur le fait de savoir s’il serait plus intéressant d’orienter la lutte contre le gaspillage alimentaire

côté fournisseurs.

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ANNEXE 7 : Feuille d’émargement débat public du 1

septembre 2017

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ANNEXE 8 : Liste des acteurs contactés et/ou

rencontrés pendant le stage

Secteur visé Contact Organisme Fonction

Entreprises et

représentants

d’entreprises

BANTEGNY Ballande Directeur

Jean-Marie BAULON Leader Price Directeur réseau

Leader Price

Jérôme BERNARD Cocogé Directeur

François BLANCHARD Nouméa Surgelés Directeur

Philippe BONNET SERDIS Directeur

Philippe BOURCE Carrefour / groupe

Kenu In

Responsable du

groupe

Henry CALONNE Socalait PDG

Thierry DEQUEN Sib Distribution Directeur

DROUET Bargibant Directeur

Jean-Marie ESPALIEU Korail Alimentation Directeur

Gwénaël GAUTIER Casino Directeur

Arnold GENTY Casino Directeur de réseau

Fabrice HECQ MGC logistique Directeur

Sylvie JOUAULT Syndicat des

Importateurs et des

Distributeurs de

Nouvelle-Calédonie

Responsable SIDNC

Gilles KLAUS Géant Ste Marie Directeur commercial

Sarah LAVERGNE Carrefour / groupe

Kenu In

Responsable QSE

Guy LE PAPE SCIE Distribution Directeur commercial

Guillaume LEVET Leader Price Directeur adjoint

Bruno MASQUELIN Discount Directeur

Marie-Chanel

MATAILA

Carrefour / groupe

Kenu In

Relais qualité et

service

Michel MICHELON Viva environnement

Pierre MURAU Champion Arizona Directeur

Frédéric PRATELLI Biomonde Directeur

Associations

Nathalie BOLATON Croix Rouge Directrice

Sébastien

CROUGNEAU

Centre Communal

d’Actions Sociales

Chargé de missions

Pascal HEBERT Fédération des Œuvres

Laïques

Secrétaire général de

la FOL

Jean-François

KERRAND

Secours Catholique Président

Françoise KERJOUAN UFC Que Choisir Vice-présidente

Aurélien LAMBOLEY Macadam Président

Valérie LECLERC Centre Communal

d’Actions Sociales

Directrice

Marie-France MICHEL Société Saint Vincent

de Paul

Présidente

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65

Bruno PAQUIER Croix Rouge Bénévole

Michel RIGOT Croix Rouge Président délégation

territoriale NC

Delphine SFEIR Société Saint Vincent

de Paul

Gestionnaire

Charles VUILLOD Cluster CapAgro Manager

Chambres consulaires

Fanny CONTENSOU Chambre de

l’agriculture

Chargée de missions

pôle économique

Laura HENRY Chambre de

l’agriculture

Chargée de

développement

durable

Matthieu LADIESSE Chambre du

Commerce et de

l’Industrie

Institutions

Daniel CORNAILLE CESE Président

Véronique DAYRE Douanes

Nina JULIE Province sud Elue province sud et

congrès

Jean-Marie LAFOND Province sud Directeur

Marjolaine MITAUT IFEL Directrice

Louana NARII Congrès Assistante

Guillaume PUJOL ERPA Directeur

Jade RETALI CESE Chargée d’études

Rozanna ROY CESE Présidente de la

commission de

l’agriculture

François SUVE Province sud Chargé de missions

aménagement et

développement

durable

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66

ANNEXE 9 : Guide d’entretien

Fiche type questions GMS

Date :

Nom :

Prénom :

Fonction :

Tél. :

Mail :

Intro : présentation de l’ADEME + moi-même

L’ADEME est une agence d’Etat (un Etablissement Public Industriel et Commercial), placé

sous la tutelle des ministères de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer, et de l’Education

nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. L’ADEME intervient de 6 axes

principaux :

- déchets,

- sols pollués et friches,

- énergie et climat,

- air et bruit,

- actions transversales.

NB les informations privées / individuelles transmises par ces GMS ne seront pas diffusées à des

tiers.

une synthèse globale sera rédigée à l’issue des entretiens

une autorisation sera demandée aux GMS pour pouvoir les citer.

I/ La source du projet

La GMS a-t-elle connaissance / conscience des actions menées en métropole ?

En métropole action menée par l’ADEME. Cette étude s’appelle « Distributeurs témoins ».

L’ADEME a suivi 10 GMS afin de les guider pour réduire le gaspillage alimentaire. Les

résultats obtenus sont satisfaisants – concluants – optimistes, puisqu’il a été possible de réduire

le gaspillage alimentaire de 22% en 3 mois sur l’ensemble des magasins. Par magasin cela

représente une économie de 70 000 euros par an en moyenne. Par ailleurs, on peut noter que si

l’ensemble de la distribution optait pour le même fonctionnement que les 10 magasins étudiés,

le gaspillage alimentaire serait réduit de 300 000 tonnes par an et les commerces de détail

alimentaire pourraient économiser plus de 700 millions d’euros.

[Pour obtenir des résultats aussi encourageants l’ADEME a mis en place différents outils :

- la vente assistée des fruits et légumes,

- coach anti-gaspillage,

- diminuer le nombre de référence,

- optimiser le stockage,

- mise en place zone dédiée au stockage,

- développement du don aux associations,

- améliorer la politique d’achat des offres promotionnelles,

- transformation des produits en magasin,

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- sensibiliser les clients,

- sensibiliser les salariés]

Etude menée sous l’impulsion des lois métropolitaines

Loi TECV du 17 août 2015 impose des mesures concrètes afin de lutter contre le gaspillage

alimentaire.

[Elle prévoit principalement 3 points / axes :

- la disparition de la Date de Durabilité Minimale (remplace DLUO),

- la mise en place de démarches structurées au niveau des collectivités) à compter du 1er septembre

2016,

- donne officiellement compétence à l’ADEME sur ce sujet (en métropole)]

Parallèlement à la loi TECV, la loi anti-gaspillage alimentaire du 11 février 2016 [précise

qu’il faut responsabiliser et mobiliser les producteurs, les transformateurs et les distributeurs de

denrées alimentaires. Les actions de lutte contre le GA sont les suivantes :

- 1° La prévention du gaspillage alimentaire ;

- 2° L'utilisation des invendus propres à la consommation humaine, par le don ou la

transformation ;

- 3° La valorisation destinée à l'alimentation animale ;

- 4° L'utilisation à des fins de compost pour l'agriculture ou la valorisation énergétique,

notamment par méthanisation »].

II/ L’organisation de la GMS et la gestion des invendus

Que représente la part des invendus dans cette GMS ?

Quelles sont les différentes catégories de produits concernés

En termes de coût financier

En termes de contraintes (économique, matériel, humaine, temporelle, nuisances)

A qui revient la charge de s’occuper des invendus ?

GMS elle-même enfouissement à Gadji ?

Fournisseurs reprennent leurs invendus

Qui sont les prestataires en matière d’invendus ?

La GMS est-elle satisfaite de l’organisation actuelle en matière de gestion des déchets ?

Avoir un retour sur ce qui fonctionne le mieux et le moins bien dans la mise en œuvre de la

gestion de ces invendus

III/ Intéressement au projet

Exemples actions menées par les enseignes en métropole :

Carrefour

- s’est engagé à réduire de 50% ses déchets alimentaires en 2025 par rapport à 2016

- allongement de la durée de vie de près de 500 références de produits à marque Carrefour

- promotions sur des produits à date courte

- dons de produits retirés des rayons mais encore parfaitement consommables

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- Carrefour propose des produits présentant des défauts d’aspect mineurs vendus moins chers =

marque Tous AntiGaspi.

Premier donateur privé des banques alimentaires en France.

E. Leclerc

- pas présent sur le territoire de la NC mais bonnes initiatives telle que la transformation

d’invendus en soupe « soupes BON et BIEN »

- partenariat avec des associations d’aide alimentaire

Intermarché

- sensibilisation des clients initiée avec la campagne « Les fruits et légumes moches »

- campagne élargie avec celle des « Biscuits moches »

- puis « Conserves de légumes moches »

- gestion des commandes et des stocks

- partenariat avec des associations d’aide alimentaire

Système U

- sensibiliser le personnel et les clients

- optimiser les processus de commande de manière à limiter les stocks en magasin

- promotionner les produits proche de leur fin de vie afin d’en faire bénéficier ses clients

- augmenter les durées de consommation sur une centaine de produits

- mettre en œuvre un partenariat avec les principales associations caritatives au travers de

conventions volontaires

Exemple de démarche antigaspi en NC :

Projet de création d’une banque alimentaire et épicerie solidaire par le Groupe Calonne.

Exemple de démarche antigaspi à l’échelle régionale :

Sydney développe un supermarché antigaspi donnant / vendant des produits périmés encore

propre à la consommation à moindre prix. 2000 commerçants cèdent leurs produits périmés.

Si la GMS est convaincue par les actions citées, est-elle intéressée de mener une réflexion ?

GMS intéressées par une discussion individuelle ou collective ?

Ont-elles déjà des idées de ce qui pourrait être fait ?

Si oui, quels sont les freins à lever pour que ça puisse fonctionner ?

organisationnel,

juridique,

humain,

matériel,

économique

Après explication des freins rencontrés

comment faire pour mener à bien cette réflexion / étude / projet ?

quels souhaits / quelles sont leurs attentes ?

quels acteurs pour les accompagner ?