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Noël HADDAD Mars-Juin 2005 Rapport de Stage de Master Parcours de « Physique Expérimentale des Atomes et des Molécules » Effet de l’application d’un champ électrique dans la synthèse de nanotubes de carbone par vaporisation laser CO2 Laboratoire d’Etude des microstructures

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Noël HADDAD Mars-Juin 2005

Rapport de Stage de Master

Parcours de « Physique Expérimentale des Atomes et des Molécules »

Effet de l’application d’un champ électrique dans la synthèse de nanotubes de

carbone par vaporisation laser CO2

Laboratoire d’Etude

des microstructures

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TABLES DES MATIERES

Introduction 4

I. Nanotubes, applications potentielles et synthèses 5

1. Les nanotubes 5

2. Les applications des nanotubes 6

3. Techniques de synthèse des nanotubes 8

a. Voie de synthèse moyenne température 8

b. Voie de synthèse haute température 9

Incidence d’un champ électrique sur la synthèse par vaporisation laser 12

II. Démarche expérimentale 12

1. Description du réacteur à laser continu de l’ONERA 12

2. Dispositif pour l’étude de la polarisation 14

3. Techniques d’investigation 15

a. la microscopie électronique à balayage (MEB) 15

b. la microscopie électronique en transmission (MET) 16

c. la diffraction aux rayons X 17

d. la spectroscopie raman dans le vert 18

III. Résultats et discussion 19

1. Informations apportées par le MEB 19

2. Informations apportées par la diffraction aux rayons X 21

3. Informations apportées par le Raman 22

4. Compléments par la diffraction électronique et la microscopie haute résolution 26

5. Discussion des résultats 27

CONCLUSION 29

ANNEXE 1 : le microscope électronique à balayage 30

ANNEXE 2 : le microscope électronique en transmission 32

ANNEXE 3 : La diffraction aux rayons X et électronique 35

ANNEXE 4 : La spectroscopie Raman 37

ANNEXE 5 : Diagramme de Kataura 40

Références 41

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Remerciements

J’ai eu l’opportunité de pouvoir travailler pendant presque quatre mois entier en tant que stagiaire

de DEA (dédicace à ceux que la réforme LMD donne des boutons) au sein du laboratoire d’études

des Microstructures, chaque fois encadré par des gens différents et qui m’ont tous appris

énormément. Bien sûr les difficultés ont été présentes (comme le SOS ftp ! de jean-lou ) mais tous

ont été surmontés avec persévérance et si l’opportunité se présente de poursuivre en thèse je sais

d’avance que de la persévérance il en faudra !

Je veux tout d’abord remercier mes trois directeurs de stage Annick Loiseau, Jean-Lou Cochon et

Daniel Pigache de m’avoir permis de faire un tout petit pas dans le monde des nanotechnologies et

de m’avoir fait confiance pour la démarche scientifique utilisée lors de mes manips.

Mon séjour à Montpellier m’a permis de découvrir des gens dont le côté humain et les compétences

scientifiques m’ont beaucoup marqué. Merci à Robert Almairac pour qui la diffraction aux rayons

X n’a plus aucun secret. En pleine « année de la physique » il a su me donner de son temps et de sa

patience. Merci aussi à Jean Louis Sauvajol qui a bien voulu m’accueillir dans son laboratoire.

Merci aussi à tout ceux qui font le GDPC : Rachid, Jalal, Ahmed et Christophe (Bon week-end !).

Toutes ces personnes ont contribué au bon déroulement de mon séjour à Montpellier.

Merci aussi à tous les thésards du LEM : Guillaume, Quentin, Marie-Faith et Andréa ainsi que

Michel et Bertrand de Palaiseau.

J’adresse une attention particulière pour Shaïma et Nico dont la joie et la bonne humeur sont le

signe de leur simplicité. Merci à vous deux et courage pour les fiancailles !

Enfin, ce stage s’est déroulé comme je le souhaitais et les gens qui composent le LEM sont des gens

dont l’humanisme m’a beaucoup plus. Je suis ravi d’avoir pu effleurer un niveau aussi poussé de

perfection dans le domaine des sciences. J’espère en profiter encore..

7

Noël

Introduction

Les nanotubes de carbone ont été découverts par Iijima [1] alors qu’il observait les sous produits de synthèse

des fullerènes. Ces nano-objets ont des propriétés mécaniques et électriques remarquables qui laissent

présager de nombreuses applications. Cependant une production massive et contrôlée des nanotubes n’est

aujourd’hui pas encore possible car les mécanismes de croissance restent mal connus.

Les procédés haute température comme l’arc électrique ou la vaporisation semblent les plus à même

d’atteindre cet objectif. S’appuyant sur un article publié par Merchan-Merchan [2] et des observations au

microscope à balayage qui avaient permis de voir un effet d’alignement et une augmentation de la

concentration en nanotube sous l’effet d’un champ électrique, plusieurs synthèses au sein du réacteur de

synthèse à vaporisation laser de l’Onera ont pu être mené et les effets d’un champ électrique ont été observés

par plusieurs techniques de caractérisation complémentaires.

La première partie de ce rapport donne une description générale des nanotubes de carbone : leurs structures,

les propriétés physiques et les applications potentielles qui en découlent ainsi que les principaux procédés de

synthèse. La synthèse et son déroulement ainsi que la configuration du réacteur qui a fait l’objet de la thèse

de M. Castignolles [7], sont décrit dans la seconde partie de ce rapport. Une série de 16 synthèses a pu ainsi

être effectué dans des conditions optimisées, les plus stables possibles. L’observation des produits de la

synthèse a été réalisée par différentes techniques de caractérisation : elles sont présentées brièvement dans

cette même seconde partie afin d’en discuter les informations apportées par chacune d’elles. Pour plus de

détails sur les fondements de ces techniques, il faudra se reporter aux annexes.

La troisième et dernière partie présentent les résultats obtenus par ces différentes techniques de

caractérisation et discutent de ces derniers en tentant de donner des pistes sur les raisons de l’obtention de

tels résultats.

8

I / Nanotubes, applications potentielles et synthèse

1. Les nanotubes

Les nanotubes de carbone sont de longs (plusieurs centaines de nm à quelques cm) et fins (1-10 nm)

cylindres de carbone qui ont été découverts par S. Iijima en 1991 [1]. C’est en synthétisant des molécules de

fullerènes (60 atomes de carbone de la forme d’un ballon de football), par la méthode de l’arc électrique, que

S. Iijima les découvrit dans un sous-produit de synthèse au microscope électronique. Ces premiers

nanotubes, issus de la sublimation de graphite pur, étaient composés de plusieurs tubes imbriqués les uns

dans les autres, à la manière de poupées russes : ce sont les nanotubes multifeuillets ou multi-wall nanotubes

(MWNTs). La figure 1 montre un schéma de la structure de ces nanotubes ainsi que leur image en

microscopie électronique où chaque ligne noire est l’image d’un feuillet de nanotubes.

Deux ans après la découverte des nanotubes multifeuillets une équipe d’IBM et S. Iijima firent

simultanément la découverte des nanotubes mono feuillets en dopant l’une des électrodes en graphite par un

métal de transition : Fer, Nickel, Cobalt.

Ces nanotubes ne possèdent qu’une seule paroi puisque c’est tout simplement l’enroulement d’un feuillet de

graphène (plan de graphite) que l’on referme sur lui-même fermé à ces deux extrémités par deux demi-

fullerènes. Ces tubes sont parfois isolés (fig. 1b2) mais le plus souvent ils s’autoassemblent, pendant la

synthèse, en faisceau de façon à former un empilement périodique de paramètre a=dt+dvdw dont plusieurs

vues sont montrées sur la fig. 1b) suivi d’un schéma en 1c).

Fig. 1 : Image de microscopie haute résolution

a) nanotubes multifeuillets b-1) fagots de nanotubes mono feuillet c) paramètres des tubes en fagots

b-2) nanotubes individuels

b-3) vue d’une section d’un fagot de nanotubes

b-4)-5) extrémités fermées d’un fagot de nanotubes monofeuillets

Ces grosses macromolécules présentent des caractéristiques uniques par leur taille, leur forme, et leurs

étonnantes propriétés physiques. D’une part leurs propriétés de conduction électrique et mécaniques et d’une

autre leur propriétés chimiques montrent que les nanotubes sont des matériaux très prometteurs.

a

a=dt+dvdw

dvdw=Van der Waals

dt=diamètre d’un tube

9

En effet le nanotube mono feuillet est une structure tubulaire parfaitement rectiligne de diamètre

nanométrique (0,6 à 5 nm) et de longueur macroscopique (plusieurs microns) et peut être considéré comme

le premier objet unidimensionnel jamais observé puisque le rapport longueur/diamètre > 1000. La seconde

caractéristique essentielle est qu’il est exclusivement composé de carbone, organisé en un pavage hexagonal,

comparable à celui des nids d’abeilles. La liaison covalente, hybridée sp2, entre les atomes de carbone

composant la structure est l’une des plus fortes qui soit. Il possède une résistance mécanique supérieure aux

meilleurs aciers (> 200Gpa) et des propriétés électroniques attractives. Il est inerte chimiquement, stable à

haute température et très léger.

Jour après jour de nouvelles propriétés sont découvertes, mais le rendement et le contrôle des synthèses

réalisées ne permettent pas encore une production massive et contrôlée de ces produits. Parmi les récentes

applications à l’ordre du jour nous pouvons citer le premier écran plat de 7’’ à base de nanotube de carbone

réalisé par Motorola et un écran plat de 42’’ en cours de réalisation...

2. Les applications des nanotubes

Du point de vue électrique, c’est l’hélicité qui fait du nanotube un bon ou un mauvais conducteur. Comme

mentionné précédemment la structure atomique du nanotube s’obtient en enroulant sur elle-même une feuille

de graphène (réseau plan d’atomes de carbone organisés en motifs hexagonaux) de manière à obtenir un

cylindre. Dans cette opération, on superpose 2 hexagones A et B du graphène, ce qui détermine le rayon du

tube et l’angle d’enroulement comme le montre la figure 2.

Figure 2 : enroulement de la feuille de graphène pour obtenir un nanotube.

Compte tenu de la symétrie du réseau, peut être choisi entre 0° et 30°. On définit alors 3 classes de

nanotubes selon la valeur de : chaise pour =0°, zig-zag pour =30°, chirale pour les valeurs différentes de

0 et 30°.

Un tiers des tubes dont tous les tubes ‘chaise’ et un tiers des nanotubes chiraux et zig zag ont un caractère

métallique. Cette propriété essentielle a été calculée théoriquement et vérifiée expérimentalement. De plus un

certain nombre de phénomènes d'origine quantique liés à la basse dimensionnalité ont été mis en évidence

sur les tubes conducteurs et font du nanotube métallique un objet modèle de fil moléculaire quantique. Ces

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propriétés ont été confirmées expérimentalement en mesurant le courant tunnel entre la pointe d’un STM et

un nanotube ce qui fournit des informations sur la densité électronique autour du niveau de fermi. En outre le

STM permet d’imager les structures atomiques du nanotube ce qui fournit une mesure de son diamètre et de

sa chiralité. Les NT semi-conducteurs permettent d’élaborer des dispositifs électronique moléculaire qui

pourrait être la base de l’électronique dans quelques années. Ainsi des transistors à effet de champ et des

diodes ont pu ainsi être réalisés, (figure 3). Une diode est en particulier réalisé quand on fabrique une

jonction entre un NT métallique et un NT semi-conducteur.

Figure 3 : Transistor à effet de champ, relié à deux contacts, réalisé par déposition d’un nanotube de carbone sur

un substrat isolant

Par ailleurs la finesse des extrémités du nanotube et son rapport d’aspect en font la meilleur pointe à meilleur

pouvoir d’émission sous champ électrique, avec une tension d’extraction tunnel très faible et un courant

d’émission stable et élevé. Les propriétés pourraient conduire à des nombreuses applications comme les

triodes, cathode froide et écran plats (figure 4).

Fig. 4 : Echantillon circulaire 1cm de diamètre Echantillon carré 2cm x 2cm (4.4V/ m)

Ainsi le procédé NED (nano emissive display) mis au point par Motorola permet de synthétiser les nanotubes

directement sur le verre grâce à un catalyseur et donc d’élaborer des écrans plats en utilisant cette propriété.

De plus le nanotube individuel peut être utilisé comme source d’émission d’un microscope électronique ou

pour la microscopie de surface, à force atomique ou à effet tunnel. En effet la finesse des extrémités des

nanotubes en font des pointes idéales car la résolution de l'image dépend du rayon de courbure de la pointe.

La figure 5 montre un dispositif où un nanotube multifeuillet a été collé à l'extrémité d'une pointe classique.

De telles pointes sont déjà disponibles commercialement.

11

Fig. 5 : Image d’une pointe de microscope à force atomique sur laquelle a été posé un MWNT.

Enfin le nanotube peut être utilisé comme nanocontainer pour stocker ou protéger des objets fragiles dans un

environnement hostile. Les « peapods » sont des nanotubes contenant des fullerènes stockés en son sein et

régulièrement espacés comme le montre la figure 6

Fig. 6 : Image TEM d’un nanotube rempli de molécules C60, appelé « Peapod ».

Les propriétés mécaniques remarquables des nanotubes font de ceux-ci des fibres bien meilleures que celles

de kevlar ou d’acier. Une des applications principales des propriétés mécaniques des nanotubes est le renfort

de matériaux composites. Cependant cela ne pourra être réalisé qu’en maîtrisant l’incorporation de quantités

suffisantes de nanotubes bien dispersés ainsi que l’orientation des nanotubes dans la matrice.

3. Techniques de synthèse :

Depuis leur découverte les nanotubes de carbone font l’objet de différentes recherches très variées pour

comprendre leur mode de fabrication. Pour cela il existe différents procédés de fabrication qui permettront de

produire des nanotubes à l’échelle industrielle et de la façon la plus contrôlée possible : d’une part les

synthèses moyenne température et d’autre part les voies de synthèse à haute température.

a. Voie de synthèse à moyenne température

Un des types de voie de synthèse fonctionnant à moyenne température est une adaptation des méthodes

catalytiques traditionnellement utilisées pour la production des fibres de carbone.

12

Fig. 7 : schéma de principe illustrant la voie de synthèse à moyenne température

Le principe de ces méthodes (fig. 7) consiste à décomposer un gaz carboné à la surface de particules d'un

catalyseur métallique dans un four porté à une température comprise entre 500°C et 1100°C suivant la nature

du gaz. Le carbone libéré par la décomposition du gaz précipite ensuite à la surface de la particule et cette

condensation aboutit à la croissance de structures tubulaires graphitisées. On obtient ainsi des nanotubes de

carbone mono ou multi feuillets selon la température et le diamètre des particules qui conditionne le diamètre

des tubes.

Le gaz carboné peut être le monoxyde de carbone, CO, ou un hydrocarbure comme l'acétylène, le méthane...

Le catalyseur métallique est un métal de transition tel que le fer, le nickel ou le cobalt. Un aspect délicat de

ces techniques est la préparation et le contrôle de la taille des particules de catalyseur, leur taille devant être

de l'ordre de quelques nm pour la synthèse des nanotubes monofeuillets. Les particules sont obtenues par

réduction d'un composé organométallique (tel que le ferrocène) et sont soit déposées sur un support en

matériau céramique (silice, alumine) soit directement injectées dans l’enceinte.

Les nanotubes obtenus par ces méthodes présentent souvent une qualité de graphitisation nettement moins

bonne qu'avec les voies hautes température. En revanche, ils présentent des caractéristiques géométriques

(longueur, diamètre) beaucoup plus uniformes, ce qui est un avantage. Il est de plus possible d'orienter la

croissance des tubes en les synthétisant sur des plots de catalyseurs disposés sur un support selon une

géométrie définie.

b. Voie de synthèse à haute température

Cette voie consiste à évaporer le carbone graphite (le graphite se sublime à une température de 3200°C) et à

le condenser dans une enceinte où règne un fort gradient de température et une pression partielle d'un gaz

inerte tel que l'hélium ou l'argon.

Plusieurs méthodes utilisant ce principe se distinguent pour la mise en œuvre de ce procédé:

L’Arc électrique dont le principe est montré sur la figure 8 est le procédé utilisé par S. Iijima [1] lors de sa

découverte des nanotubes. Cette méthode lui a permis de découvrir en même temps qu’une autre équipe aux

USA des nanotubes tout à fait nouveaux. Ceux-ci avaient pour particularité de ne posséder qu’une seule

paroi quand on enrichissait l’une des anodes de graphite de catalyseurs métalliques comme le fer, nickel,

cobalt. Lorsque l’anode est en graphite pur, on obtient des MWNTs. Ce type de nanotubes a été observé

ensuite par d’autres méthodes comme l’ablation laser ou la voie solaire où l’hypothèse que la présence de

catalyseurs métalliques entraînait la formation de nanotubes mono feuillets a été confirmée. De plus les

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observations post synthèse en microscopie électronique ont montré que, la condensation vapeur-métal dans

les voies haute température entraîne la formation de fagot de tubes à partir d’une même particule de

catalyseur : plusieurs tubes de même diamètre émergent ainsi d’une même particule.

L’arc est établi entre deux électrodes de graphite. Une fois le système mis sous tension, l’anode constituée

d’un barreau de graphite mobile en translation est approchée de la cathode, en regard, formée d’un barreau

de graphite fixe refroidi à l’eau. À une distance de l’ordre du millimètre l’une de l’autre un arc se déclenche

formant ainsi un plasma pouvant atteindre 6000 K. Ce plasma se condense sur l'autre électrode, la cathode,

en un dépôt caoutchouteux et filamenteux contenant les nanotubes, (figure 8). Pendant la synthèse, l’anode

est rapprochée de la cathode au fur et à mesure de son érosion. Ce procédé très simple et peu coûteux est

facilement réalisable.

Fig. 8 Schéma du réacteur à arc b) Réacteur à arc du GDPC CNRS Montpellier

Il a été développé très rapidement dans nombre de laboratoires parmi lesquels figurent pour la France le

GDPC à l'Université de Montpellier II. (Ci-dessus le schéma du réacteur utilisé à Montpellier).

Le gaz inerte le plus couramment utilisé est l’hélium à une pression de l’ordre de 500 Torr pour un

rendement maximum, la tension appliquée de l’ordre de 30V. L’anode est enrichie d’un catalyseur

métallique pour la production de nanotubes mono feuillets.

Une méthode originale pour vaporiser le graphite consiste à utiliser ... l'énergie solaire. Il suffit pour cela de

concentrer le rayonnement solaire sur une cible de façon à atteindre la température de vaporisation. Cela

revient donc à une vaporisation laser continu sauf que les photons lasers sont remplacés par les photons

solaires. Grâce à un miroir parabolique, les rayons sont focalisés sur la cible qui, placé au sommet d’un tube

de graphite, peut atteindre des températures de l’ordre de 3000K. La présence d’un gaz neutre est toujours

nécessaire, ici l’argon. La nature du gaz et le débit ainsi que la pression peuvent être modifiées mais pas

l’énergie solaire !

L’ablation laser est un autre procédé de vaporisation. Il consiste à ablater une cible de graphite avec un

rayonnement laser de forte énergie pulsé ou continu (fig. 9). Dans le cas du laser pulsé, la cible composée

d’un composite graphite-métal, est ablatée en petits fragments de quelques atomes par un laser Yag ou CO2 ;

ces agrégats sont entraînés par le flux d’un gaz neutre (par exemple l’argon) jusqu’à un collecteur en cuivre

refroidi à l’eau. Contrairement au laser continu, pour maintenir la température suffisamment élevée lors de la

14

vaporisation et permettre à ces agrégats de se recombiner selon une structure spécialisée, il est nécessaire de

placer le réacteur dans un four à au moins 800°C, la surface de la cible pouvant atteindre 4000K.

Fig. 9 : Schéma du réacteur à vaporisation laser pulsé

Lorsque le laser est continu (procédé développé à l’ONERA) [7], la cible est chauffée par le laser à des

températures supérieures à 3000 K et progressivement vaporisée. Le gaz qui circule dans l'enceinte est

échauffé au voisinage de la cible et joue le rôle d'un four local. Un four externe n'est dans ce cas pas

nécessaire et il faut jouer sur la pression et le débit du gaz porteur pour ajuster les gradients de température.

Nous développerons ce procédé dans la deuxième partie du rapport puisque c’est par vaporisation laser

continu que la synthèse a été réalisée dans le cadre de notre étude. L’intérêt de ce procédé haute température

tel qu’il a été développé à l’ONERA est la possibilité d’étudier les paramètres variant lors de la synthèse par

des mesures in-situ qui permettent d’optimiser le fonctionnement du réacteur.

On récolte les produits à deux endroits différents. La figure 10a) et 10b) montre respectivement la base du

barreau en graphite, et sa surface latérale où l’on a récolté les produits.

Fig. 10 : Réacteur à vaporisation laser continu de l’ONERA. Vu des produits récoltés après la synthèse

Tous ces procédés permettent à l'échelle du laboratoire de produire en une expérience entre quelques

centaines de milligrammes et un gramme de nanotubes bruts. Bien qu'il soit difficile d'envisager une

production de nanotubes par ces méthodes hautes températures, des unités de production à une échelle au

delà de celle du laboratoire sont développées: à Odeilho, pour la voie solaire et à Montpellier par Nanoledge

pour la voie électrique.

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Incidence d’un champ électrique sur la synthèse par vaporisation laser.

Lors des essais de synthèse par arc électrique, une zone importante de nanotubes monoparoi alignés avait été

observée. L’hypothèse d’un alignement dû au champ électrique dans le réacteur avait été a priori rejetée du

fait des champs électriques importants mis en œuvre pour l’alignement des nanotubes dans les réacteurs

CVD, typiquement de 5 à 20 kVolts/cm. Cependant, une expérience décrivant la croissance de nanotubes de

carbone alignés dans un champ électrique de quelques dizaines de Volts/cm a été publiée par W.Merchan-

Merchan et col. [2]. Dans leur expérience, les nanotubes sont récoltés sur une sonde catalytique, dans une

flamme générée par des jets de gaz et d’oxydants bien choisis. Suite à cela l’équipe de l’Onera a alors

cherché à étudier l’effet d’un champ électrique lors de la synthèse par vaporisation laser afin de découpler les

effets thermiques et électriques. Les premiers essais n’ont pas confirmé d’effet d’alignement, mais l’aspect

des produits en présence de polarisation a conduit à approfondir cette étude.

Mon stage a consisté à étudier l’effet d’une polarisation de la cible sur le rendement et l’alignement des

tubes. Une série de synthèses a été réalisée en faisant varier la tension et le signe de la polarisation. Les

produits obtenus ont été caractérisés de façon croisée par plusieurs techniques d’investigation structurales

utilisant des sondes locales ou globales tels que la microscopie à balayage, la microscopie en transmission,

la diffraction aux rayons X et la spectroscopie Raman.

II. Démarche expérimentale

1. Description du réacteur à laser continu de l’Onera

Un schéma de principe du réacteur ainsi qu’une photo du montage sont montrés à la figure 11.

Le réacteur de synthèse est composé d’une enceinte métallique verticale, mise sous vide, sous flux de gaz

neutre, refroidie par circulation d’eau de 255 mm de haut et 180 mm de diamètre. La cible est un barreau

composite carbone-métal ou graphite, de 5mm de diamètre situé au centre de la chambre. Elle subit un

mouvement de translation du bas vers le haut à l’aide d’un moteur ou manuellement, de façon à maintenir la

surface vaporisée toujours au même niveau pour le faisceau laser et d’un mouvement de rotation permanent

(280 tr/mn) afin d’homogénéiser la vaporisation de la cible. Le laser, laser CO2 continu de longueur d’onde

10,6 micromètres a une puissance pouvant varier de 100 à 1600 W. Le faisceau laser entre dans la chambre à

travers un hublot, avec un angle d’incidence de 45 degrés par rapport à la surface de la cible (face frontale).

Il est focalisé de telle sorte à illuminer de façon uniforme toute la surface. Ce réglage de la tache laser permet

de maintenir une température uniforme à la surface de toute la cible. Celle-ci est contrôlée continûment par

un pyromètre optique et une boucle d’asservissement permet de régler la puissance du laser de façon à

maintenir constante la température de la cible ou à tout le moins à minimiser les variations de la température

durant la vaporisation et de garder des conditions de synthèse stables. Grâce à cela nous arrivons à garder

une température de vaporisation constante durant la synthèse : c’est une des particularités du réacteur de

l’Onera ; les températures permettant la vaporisation de la cible sont comprises entre 3000K et 3500K. [10]

16

Les produits de la vaporisation sont entraînés par un gaz vecteur introduit dans le bas du réacteur et aspiré

par une pompe à vide placée dans sa partie supérieure. Dans ce réacteur les meilleurs résultats ont été

obtenus avec l’Helium. Un tube en silice est placé à 20 mm au-dessus de la cible, sur le même axe,

permettant l’évacuation des gaz. Afin d’optimiser l’écoulement, un écran thermique en graphite a été installé

le long de la cible. Cet écran a un diamètre interne de 10 mm pour 57 de long, puis il s’élargit pour atteindre

un diamètre de 136 mm. Cette pièce repose sur le fond de la chambre et entraîne une diminution de la surface

d’injection du gaz. Le gaz est injecté à l’intérieur de l’écran thermique, il circule donc le long de la cible

avant d’être évacué par le tube : cette configuration particulière sera appelée configuration injecteur dans la

suite. La nature, la pression, le débit du gaz, la puissance du faisceau laser, ainsi que la nature et la

proportion des catalyseurs sont les paramètres caractéristiques de ce procédé.

M. Castignolles [11] a effectué une optimisation du fonctionnement du réacteur de vaporisation laser continu

sur les produits en nanotubes obtenus en fonction de la pression et du débit du gaz vecteur (dans notre cas

l’hélium), de la température de vaporisation de la cible, de la composition de la cible mais également en

fonction de la configuration du réacteur. Ces études ont abouti à définir un fonctionnement optimum du

réacteur pour une pression de 300 mbar, sous 50mL/s d’hélium, à une température de vaporisation de la cible

de 3500K d’une cible composée de Ni/Co/C 2/2/96 pour cent atomique. Le réacteur durant notre synthèse

obéissait à cette configuration à laquelle nous avons appliqué une polarisation entre la cathode et l’anode du

montage arc électrique comme sur les figures 12a) et 12b).

Fig 11 : Schéma du réacteur de l’ONERA à Palaiseau Photo prise du réacteur de l’ONERA

Les cibles que l’on vaporise sont des barreaux de 1 à 5 cm de longueur, et de 5mm de diamètre composées

de graphite à 96 % et de catalyseur : nickel, cobalt à 2 % chacun. Le mélange de graphite et de catalyseur

doit être homogène sur l’ensemble du barreau pour une vaporisation homogène.

Au départ le graphite et les catalyseurs sont présents sous forme de poudres et doivent être bien mélangé.

Pour ce faire les poudres sont placées dans un broyeur et subissent un compactage à la presse à 1800 bar. On

compacte le mélange dans un moule en graphite. L’ensemble est placé dans un four où la température atteint

les 1100 degrés, sous argon pour subir un traitement thermique. On laisse refroidir. On obtient ainsi des

cibles densifiées présentant une bonne cohésion. Cette méthode est facilement adaptable pour différents

catalyseurs, et différents taux.

17

2. Dispositif pour l’étude de la polarisation

La figure 12 montre le principe de la configuration mise au point pour étudier l’effet de la polarisation.

a) b)

Fig. 12 : a) schéma général du réacteur b) zoom sur la zone de réaction

La polarisation est appliquée sur la cathode (barreau de graphite) en regard avec l’anode composée soit de

graphite pur soit de graphite et de catalyseurs selon la synthèse, celle-ci reliée à la masse. Le champ

électrique ainsi crée est orienté le long de l’axe du réacteur.

Quatre valeurs de la polarisation ont été testées avec leurs opposées. Pour chaque valeur de la polarisation,

deux endroits ont été privilégié par rapport aux autres pour récolter les produits vaporisés : la section de la

cathode et sa surface latérale. De plus nous nous sommes intéressés au fait qu’une cible vaporisée une fois

pouvait présenter, suite à la température et à la pression auxquelles elle avait été soumise, des altérations qui

pouvaient avoir des conséquences sur les produits obtenus si l’on re-vaporisait la même cible suivant la

même mode opératoire. L’influence de l’état de la cible (neuve ou usagée), par la vaporisation sur les

produits synthétisés a pu être mis en évidence en réitérant la vaporisation sur une cible précédemment

utilisée dans les mêmes conditions de synthèse et en y récoltant les produits.

En ce qui concerne les cibles, deux types de cibles ont été testés : des cibles de graphite pur (référence sans

nanotube) et des cibles composées de Carbone, Nickel, Cobalt à des taux respectifs de 96%, 2%, 2%, pour

l’obtention de nanotubes de carbones monofeuillets.

zone de réaction

enceinte

filtre

Tension appliquée à la

cathode

tube collecteur

tube injecteur

isolant cible (anode)

18

Les échantillons présentés dans le tableau ci-dessous ont été produits dans les mêmes conditions et dressent

le bilan des synthèses qui ont été effectuées avec les paramètres que nous avons fait varier.

Tableau dressant la liste des échantillons étudiés pour caractériser l’effet de la polarisation sur la synthèse

3. Techniques d’investigation

Après la synthèse par vaporisation laser continu, la microscopie électronique à balayage a servi de

caractérisation globale des produits synthétisés (densité des nanotubes, pureté de l’échantillon ...). L’analyse

structurale a été effectuée par des méthodes de diffraction aux rayons X et de la spectroscopie Raman mais

un complément d’analyse a été apporté via la microscopie électronique haute résolution en transmission. Le

principe de ces techniques est détaillé dans les annexes 1,2,3,4.

a. La microscopie électronique à balayage est une technique très utilisée dans la caractérisation des

nanotubes de carbone. En effet elle donne un aperçu immédiat de la nature de l’échantillon (résolution de

l’ordre de 0,1 μm) et permet d’estimer la densité en nanotubes sur des zones de quelques μm2. Seuls les

MEBs à canon à émission de champ possèdent une résolution suffisante pour imager les fagots de nanotubes

individuels. Dans ces canons, on utilise une pointe métallique très fine, dont l'extrémité ne comporte qu'un

ou quelques atomes. Le champ électrique local, extrêmement intense car lié à l'inverse du rayon de courbure,

est suffisant pour extraire les électrons avec un fort rendement (brillance) à partir d'une surface très faible

Nom

échantillon

Composition Prop.relatives(%) Etat de la

Cible

Tension

Polarisation(V)

Rapport

Succès/Echec

Test 248 C/Ni/Co 96/2/2 Cible neuve 0 Succès

Test 249 C/Ni/Co 96/2/2 Cible usagée 0 Succès

Test 250 C/Ni/Co 96/2/2 Cible neuve +40 Succès

Test 251 C/Ni/Co 96/2/2 Cible usagée +40 Succès

Test 252 C/Ni/Co 96/2/2 Cible neuve +400 Succès

Test 253 C/Ni/Co 96/2/2 Cible usagée +400 Succès

Test 254 C/Ni/Co 96/2/2 Cible neuve +4 Succès

Test 255 C/Ni/Co 96/2/2 Cible usagée +4 Succès

Test 256 C/Ni/Co 100/0/0 Cible neuve +40 Succès

Test 257 C/Ni/Co 100/0/0 Cible usagée +40 Succès

Test 258 C/Ni/Co 100/0/0 Cible neuve 0 Succès

Test 260 C/Ni/Co 100/0/0 Cible neuve -40 Succès

Test 261 C/Ni/Co 100/0/0 Cible usagée -40 Succès

Test 262 C/Ni/Co 96/2/2 Cible neuve -40 Succès

Test 263 C/Ni/Co 96/2/2 Cible usagée -40 Succès

Test 264 C/Ni/Co 96/2/2 Cible neuve -400 Succès

19

(ponctualité de la source), permettant un gain considérable sur les performances de l'instrument. Pour ce

travail un MEB a été employé : un JEOL JSM 6300F à effet de champ de l’Université de Montpellier.

Préparation des échantillons : Les produits récoltés sur la cathode du réacteur sont sous forme de poudre.

Un échantillon de cette poudre est prélevé et déposé sur un scotch double-face conducteur lui-même placé

sur un petit support métallique. En effet l’échantillon doit conduire l’électricité afin de pouvoir évacuer les

électrons. Le contact entre le scotch double face (dimension 10/5 mm) et le support est amélioré en déposant

une fine couche de laque d’argent, puis en métallisant l’échantillon en le recouvrant d’une couche de platine.

Les observations apportées par le MEB permettent de vérifier rapidement si des nanotubes ont bien été

synthétisés au cours de notre expérience et d’estimer leur densité ; On a également un aperçu des diamètres

des faisceaux de nanotubes monofeuillets selon la taille des faisceaux. Les différentes zones balayées de

l’échantillon apportent des informations sur sa pureté, et son homogénéité en produits synthétisés :

concentration en nanotube par rapport aux autres composés carbonés ou particules métalliques quand il y a

lieu. En effet l’échantillon observé a des dimensions de l’ordre du demi centimètre carré (typiquement la

taille du scotch) et les zones d’un même échantillon de l’ordre du μm2. L’alignement des nanotubes, ainsi

que leur longueur peuvent êtres estimés…Une observation systématique de tous les échantillons synthétisés

par la technique de la vaporisation laser a été réalisée, les conditions de synthèse de l’échantillon et les

caractéristiques de chacune des observations suivant les zones observées rigoureusement notées. Ces

informations ont été couplée dans la mesure du possible par des observations au microscope électronique en

transmission.

L’image formée par le MET conventionnel, est une image stigmatique formée simultanément en tous ses

points par focalisation, d’après les lois classiques de l’optique alors que pour le MEB l’image est formé de

manière séquentielle en balayant la surface de l'échantillon et en recueillant les particules émises. Le

microscope utilisé pour ce travail est un JEOL 1200 EX.

b. Le MET (microscope électronique en transmission) permet d’aller explorer la matière à l’échelle

atomique, le faisceau électronique offrant avant tout l’avantage d’un pouvoir de résolution de l’ordre de

l’angstrom du fait de sa faible longueur d’onde.

Ce microscope a la capacité de : fournir une image de la structure des faisceaux de nanotubes dont on peut

tirer une mesure du diamètre moyen des tubes les composant, ainsi que de séparer (visuellement) les

nanoparticules catalytiques des éléments carbonés et/ou du carbone amorphe et du graphite présent dans

l’échantillon et d’en estimer la teneur.

Préparation des échantillons : Les échantillons doivent êtres suffisamment minces et résistants pour que les

électrons transmis y subissent un nombre réduit d'interactions inélastiques. le TEM nécessite donc des

échantillons préparés sous forme de films minces. Pour obtenir les films minces il suffit de les dissoudre

dans de dissoudre un peu d’échantillon qui est sous forme de poudre dans de l’éthanol absolu, mélange que

l’on passe ensuite aux ultrasons pour disperser les composants de la poudre. On en prélève quelques gouttes

20

à sécher sur un support ultra-mince adapté. Ce support universel est une grille de cuivre recouverte d'un film

très mince de carbone amorphe percé de trous sur les bords desquels grâce à l'intensité des forces de tension

superficielle, les échantillons restent attachés de façon stable tout en débordant sur le vide.

c. Diffraction RX : L’avantage des méthodes de diffraction est de pouvoir étudier un volume macroscopique

d’échantillon (du dixième de millimètre cube à quelques centimètre cube). On observe ainsi des effets de

moyenne. La diffraction de rayons X par des fagots de nanotubes mono feuillets donne plusieurs types

d’informations :

- la largeur des pics de diffraction est inversement proportionnelle à la longueur de cohérence du

fagot. On peut alors estimer le diamètre moyen des fagots de nanotubes, et son degré de dispersion.

- La position des pics de diffraction renseigne sur le paramètre de maille associé au faisceau des tubes.

On peut alors en déduire le diamètre moyen des nanotubes au sein du fagots. Cependant, cette

analyse ne tient pas compte de la taille finie des fagots ni de la dispersion en diamètres de nanotubes

dans le fagot. Cela peut donner lieu à des erreurs d’interprétation pour des échantillons poly

disperses.

- Enfin le taux relatif de coques graphitique, carbone amorphe et nanoparticules métalliques peut être

estimé. Cela nous donne ainsi des informations d’ordre organisationnel et structural de notre

échantillon, résultats confrontés aux données provenant de microscopie électronique, Raman.

Un modèle numérique a, de plus, été mis au point pour reproduire au mieux les expériences de diffraction.

Ce modèle considère des tubes régulièrement espacés d’orientation aléatoire, sous forme de cylindre, de

diamètres différents et en nombre de tube variables à l’intérieur des faisceaux. On suppose dans ce modèle

que les électrons se répartissent uniformément à la surface des tubes. Les hypothèses introduites sont donc :

une répartition en diamètres autour d’une valeur moyenne, une distance tube-tube dans un faisceau, une

répartition en nombre de tubes par faisceau autour d’une valeur moyenne. En ajustant convenablement ces

différents paramètres, on reproduit les diffractogrammes expérimentaux comme le montre l’exemple de la

figure 13. La raie 10 est la première raie due au faisceau des tubes.

0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4

intensité

vecteur d'onde Q (Å-1

)

10faisceaux

002graphite

catalyseur

(nickel)

Fig. 13 : Spectre expérimental en

trait noir et calcul en trait bleu

effectué sur les paramètres

suivants : dt=1.374 nm dvdw= 0.3 nm

calculé avec 30 tubes

1ère raie : raie 10 des faisceaux

2ème raie : raie 002 du graphite

3ème raie : raie des catalyseurs

21

Les échantillons n’ont subi aucun traitement préalable, juste déposé sur une surface de silicium de facon à

obtenir un film très fin (environ 0,5mm d’épaisseur) de 1cm de longueur. Pour chaque échantillon la mesure

a duré, au minimum 24 heures.

d. Spectroscopie Raman : D’après les règles de sélection, les modes actifs en Raman sont intimement liés à

la symétrie du système. Deux mouvements de vibration montré à la figure 14 se détachent de tous les autres

et seront l’objet de nos observations : le mode RBM pour Radial Breathing Mode, et mode de vibration le

long des tubes, TM pour transverse mode. Les modes donnent des informations sur le diamètre des tubes et

le degré de cristallinité des tubes.

- Le mode RBM est visible à basse fréquence (<400 cm-1) et est de symétrie A1g. Sa fréquence est

inversement proportionnelle au diamètre des nanotubes suivant la relation =248/d. Il n’est visible

que pour les tubes en conditions résonantes, quand l ‘énergie du laser excitateur correspond à

l’énergie d’une transition entre les états électroniques associés aux maximas de la densité d’états.

Les énergies dépendent étroitement du diamètre des tubes et de leur caractère métallique ou semi-

conducteur comme le montre le diagramme de Kataura (annexe 5).

- Les modes transverses sont visibles à fréquence élevée et correspondent aux élongations des liaisons

carbone-carbone à la surface des tubes. Ils sont sensibles à la chiralité, et donc à la nature semi-

conductrice ou métallique des nanotubes. En effet les tubes métalliques présentent une réponse

Raman propre, décrite par le profil Breit-Wigner-Fano (BWF) comme le montre la figure 15. Dans

cette zone, il y a un grand nombre de modes actifs en Raman pour les nanotubes mono feuillets et

liés au mode 22gE du graphite.

Enfin une bande (bande D) est observée dans le graphite aux alentours de 1340 1cm dans les spectres

mesurés =514,5 nm, et cela avec une intensité d’autant plus grande que le désordre d’organisation des

carbones dans le plan ou à la surface des nanotubes est élevé.

C’est sur ce rappel succint du fondement théorique que nous allons par la suite tenter de comprendre nos

résultats de diffusion Raman.

Figure 14 : exemples de mouvement

de vibration associés à un RBM (à

gauche) et un TM (à droite)

Figure 15 : Profils TM typiques

pour les nanotubes métalliques

(droite) et semi-conducteurs

(gauche)

22

III/ Résultats et discussion

1. Informations apportées par le MEB

Afin d’effectuer un balayage le plus méthodique possible des différents échantillons, une photo à faible

grandissement est prise avant de passer à un grandissement plus élevé puis une autre région est observée et

ainsi de suite jusqu’à l’observation d’un nombre suffisant de régions nous permettant de conclure sur

l’échantillon. Le MEB nous permet de voir à quel point les produits sont purs en nanotubes ou sont chargés

de particules de nickel, cobalt, particules carbonées/graphitiques puis d’estimer la concentration de

nanotubes présents dans chaque échantillon.

En premier lieu nous avons observé la qualité/quantité des produits, concentrations en nanotubes selon

l’endroit où nous les avons récolté (base de la cathode/surface latérale), pour une même polarisation et un

même état de la cible (cible neuve ou cible usagée). Cela a été effectué pour des valeurs différentes de la

polarisation. La conclusion tirée est la suivante : les échantillons prélevés sur la surface latérale de la cathode

présente moins de faisceaux (voire pas) que ceux prélevés à la base de la cathode. Ils sont chargés de plus

davantage chargés en éléments carbonés et autres (particules catalytiques n’ayant pas réagi avec le carbone

pour donner des nanotubes). Les échantillons observés provenant de la base de la cathode par rapport à ceux

de la surface latérale présentent une qualité/quantité de produits supérieure. Nous ne considèrerons par la

suite que les produits récoltés à la base de la cathode.

Qu’en est il de l’influence de l’état de la cible (neuve/usagée) ? Pour un même endroit (prenons la base de la

cathode) à une polarisation fixée, nous avons comparé les produits suivant que la cible était neuve ou usagée

et cela sur différents échantillons. Il semblerait que les produits provenant d’une cible neuve vaporisée donne

plus de nanotubes que ceux d’une cible usagée.

Quelle a été l’influence des catalyseurs dans les produits obtenus ? Toutes les observations effectuées

montrent que les cibles de carbones purs vaporisées n’ont pas ou très peu produit de nanotubes.

Conclusion partielle : les produits obtenus sont optimisés lorsqu’ils sont récoltés à la base de la cathode, lors

de la vaporisation d’une cible neuve avec catalyseurs. Notre étude ayant pour objet une optimisation des

conditions de synthèse ces paramètres resteront fixes par la suite.

Effet de la polarisation : La comparaison des produits obtenus sur les échantillons provenant d’une cible

non polarisé et d’une cible à laquelle est appliquée une tension de +400V met en évidence une différence de

qualité flagrante, comme le montre la figure 16.

23

test 248 base cathode, cible neuve en graphite +catalyseurs, sans polarisation

a) b)

c) d)

test 252, base cathode, cible neuve en graphite+catalyseurs, polarisation : +400V

e) f)

g ) h)

Figure 16 : Image au microscope électronique des tests sans polarisation et avec polarisation (+400V)

Sur les clichés 16a)b)c)d) obtenus sans polarisation on voit des faisceaux de nanotubes assez propres et en

grande densité. Les nanoparticules ne sont pas présents en grande quantité et ne viennent pas polluer notre

échantillon. Le carbone et les catalyseurs semblent avoir assez bien réagi pour former des nanotubes. La

différence est flagrante lorsque l’on jette un œil aux clichés 16e)f)g)h). On devine les faisceaux de nanotubes

mais parsemés tout le long de toutes sortes de particules et probablement de coques de graphites. Les

faisceaux semblent dissimulés derrière un amas de nanoparticules carbonées et catalytiques comme si ces

particules étaient attirées sur les faisceaux sous l’effet du champ électrique.

24

2. Informations apportées par la diffraction aux rayons X

Trois échantillons ont été passés aux rayons X : le cas non polarisé, le cas polarisé à +40V et à +400V. Le

temps d’acquisition de ces expériences est assez long et un minimum de 48h est nécessaire pour avoir un

diffractogramme caractéristique des éléments présents dans l’échantillons. Ci-dessous les spectres obtenus

correspondant au différents cas

Même si les spectres sont assez durs à lire, on discerne la raie 10 des faisceaux, ainsi que la raie 111 du

graphite 200 et la raie du Nickel. Le cobalt est à l’origine de certaines ondulations qui viennent perturber le

signal cela dû à sa fluorescence. On peut également détecter la présence de coques graphitiques qui, moins

bien cristallisé que le graphite ont des plans 002 plus espacés et produisent une raie 002 à Q légèrement plus

petit que le graphite.

Le signal des tubes est très faible et la fluorescence du cobalt est forte. Plus la polarisation est élevée plus il y

a de coques graphitiques comme le suggèrent les deux spectres à +40V et +400V. La figure 18 montre

l’analyse comparée des différents spectres expérimentaux de la figure 17 relatives à la diffraction des

faisceaux.

1 2 3

90

120

150

Inte

nsité

Q(A-1)

3

80

inte

nsité

Q(A-1)

1 2 3

Inte

nsité

Q(A-1)

Fig.17 : spectre de diffraction

pour différentes polarisation :

a) 0V

b) +40V

c) +400V

111 Nickel

002 graphite

Faisceaux 10 Coques

graphitique

a) b)

Coques

graphitique

c)

25

Le spectre sans polarisation est correctement simulé en considérant un diamètre des tubes égal à 1,32 nm. Le

spectre obtenu pour la polarisation +400V présente une raie 10 moins prononcée qu’en polarisation 0 ce qui

indique une moins bonne organisation en faisceau. Le diamètre estimé pour les tubes est autour de 1,09 nm,

ce qui est sensiblement plus faible que sans polarisation. L’allure du spectre en polarisation est cependant

assez différente du spectre de référence, on y reviendra ultérieurement.

3. Informations apportées par le Raman

Les échantillons observés en Raman proviennent d’une cible neuve avec catalyseurs prélevés à la base de la

cathode correspondant au cas sans polarisation, +40V et +400V. Plusieurs zones d’un même échantillon ont

pu être observé afin de vérifier l’homogénéité des échantillons. Les résultats sont rassemblés sur les figures

19 à 21. La longueur d’onde du laser était =514,5nm (2,4eV).

Sur la spectre 19, obtenu sur l’échantillon produit sans polarisation des modes RBM et TM biens définis en

cohérence avec ce que l’on observe au MEB. A basse fréquence (RBM) la distribution en diamètre, donnée

par la relation reliant la fréquence au diamètre des tubes établie par kataura, est assez large. Il semblerait

qu’un pic ressorte par rapport aux autres qui correspond à une fréquence supérieure et donc à un diamètre

petit. A haute fréquence (TM) le profil spectral est typique de celui des nanotubes semi-conducteurs.

L’intensité de la bande D qui est prise comme critère de caractérisation de l’organisation des atomes à la

surface des tubes n’est pas très importante ce qui est plutôt positif.

Nous allons prendre ce spectre comme signal de référence et le superposer systématiquement aux spectres

obtenus pour des échantillons provenant des cibles polarisées. Le figure 20 montre l’analyse comparée de

plusieurs zones obtenus pour la polarisation +40V.

200 400 600 800 1000 1200 1400 1600

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

22

24

26

28

30

inte

nsité

fréquence cm-1

Fig.18 :

Courbe bleue : spectre

expérimental polarisation=0V

Courbe rose : simulation avec les

paramètres suivants : dt=1,32nm,

a=16,5 A

Courbe verte : spectre

expérimental polarisation à

+400V

Fig.19 : spectre Raman de

l’échantillon sans polarisation.

Courbe noire : modes RBM,

Courbe rouge : modes TM

26

fig. 20 : spectres Raman de plusieurs zones de l’échantillon +40V, (courbes inférieures) comparées au spectre de

référence à +0V (courbe supérieure).

Les signaux RBM des tubes sont toujours présents pour les spectres des figures 20a et 20b mais sont moins

intenses et presque inexistants pour les spectres 20c à e. Le signal TM présente un profil typique des semi-

conducteurs dans les deux premiers spectres. Il est cependant difficile de parler de profil typiques pour les

trois derniers spectres car le signal des tubes en résonance est très faible. De plus la bande D est devenue

assez importante : elle était cinq fois plus petite en intensité du pic des semi-conducteurs dans le cas non

200 400 600 800 1000 1200 1400 1600

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

22

24

26

28

30

spectre supérieur : 0Vspectre inférieur zone 2 : +40V

inte

nsité

fréquence cm-1

200 400 600 800 1000 1200 1400 1600

0

5

10

15

20

25

30

spectre supèrieur 0Vspectre infèrieur zone 1 +40V

inte

nsité

fréquence cm-1

200 400 600 800 1000 1200 1400 1600

0

5

10

15

20

25

30

spectre supérieur : 0Vspectre inférieur zone3 : +40V

inte

nsité

fréquence cm-1

200 400 600 800 1000 1200 1400 1600

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

22

24

26

28

30spectre supérieur : 0Vspectre inférieur zone 4 : +40V

inte

nsité

fréquence cm-1

200 400 600 800 1000 1200 1400 1600

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

22

24

26

28

30

spectre inférieur : 0Vspectre supérieur zone 5 : +40V

inte

nsité

fréquence cm-1

200 400

0

5

10

spectre supèrieur 0Vspectre infèrieur zone 1 +40V

inte

nsité

fréquence cm-1

1600

2

4

spectre supérieur : 0Vspectre inférieur zone 4 : +40V

inte

nsité

fréquence cm-1

b) a)

c) d) e)

f) g)

Fréquence de résonance des fullerènes

27

polarisé pour devenir deux fois plus petit (spectre 20b) dans le cas polarisé à +40V. Le fort signal des petits

diamètres observé dans le cas non polarisé a disparu dans les spectres à +40V (spectre 20f). Cela suggère une

sélection en diamètre dû à la polarisation. Par ailleurs un faible signal caractéristique de la molécule de C60

apparait sur certains spectres comme le spectre 20g à 1466 cm-1 [12].

La figure 21 montre les spectres de différentes zones observées sur l’échantillon polarisé à +400V comparée

au spectre de référence à +0V

fig.21 spectres Raman de plusieurs zones de l’échantillon à +400V (courbes inférieures) comparées au spectre de

référence

Le signal des tubes en RBM est devenu quasi inexistant. La polarisation a bel et bien eu pour effet de taire le

signal donné par les tubes en résonance avec le laser. De plus la bande D (lié au désordre) assez conséquente

signifie bien la présence de carbone amorphe, graphite, coque de graphite comme nous l’avons remarqué en

microscopie à balayage et en diffraction.

Un résultat semble s’être confirmé à travers ces mesures du cas polarisé à +400V. La raie des C60 apparaît à

1466 cm-1 [12] et cela de façon plus intense ce qui signifie la présence accrue de C60 lorsque l’on augmente

0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800

0

5

10

15

20

25

30

spectre supérieur : polarisation 0V

inte

nsité

fréquence en cm -1

spectre inférieur zone1 polarisation +400V

200 400 600 800 1000 1200 1400 1600

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

22

24

26

28

30

spectre supérieur polarisation 0V

Inte

nsité

fréquence en cm -1

spectre inférieur zone2 polarisation +400V

200 400 600 800 1000 1200 1400 1600

0

5

10

15

20

25

30

spectre supérieur polarisation 0V

inte

nsité

fréquence en cm-1

spectre inférieur zone3 polarisation +400V

200 400 600 800 1000 1200 1400 1600

0

2

4

6

8

10

12

14

16

18

20

22

24

26

28

30

spectre supérieur polarisation 0V

inte

nsité

fréquence en cm-1

spectre inférieur zone4 polarisation +400V

1400 16004

8

12

spectre supérieur polarisation 0V

inte

nsité

fréquence en cm-1

spectre inférieur zone4 polarisation +400V

a) b) c)

e) d)

Pics des C60 plus intenses

28

la polarisation : on le voit clairement sur le spectre 21e). La raie est aussi présente à –400V.

Le Raman nous éclaire sur la situation à laquelle nous étions parvenus au terme de l’analyse des spectres

diffraction. En effet en marquant la position des raies de référence du C60 cristallisé sur le spectre

d’absorption obtenu en diffraction à +400V, on obtient (fig. 22). une correspondance assez étonnante avec

les raies expérimentales inexpliquées jusque-là qui suggèrent la présence de cristaux de fullerènes produits

en grande quantité lors de notre synthèse en conditions de polarisation. En effet, les cinq premières raies dues

au C60 cristallisé selon une structure CFC semblent correspondre avec les pics présents dans l’échantillon à

+400V.

Afin de vérifier que les fullerènes sont présents sous forme de cristaux, nous avons complété les informations

recueillies par la diffraction RX et le Raman par des observations en microscopie électronique en

transmission en mode diffraction, sur l’échantillon où le signal des C60 est le plus intense c’est-à-dire le cas

polarisé à +400V.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

0 0.5 1 1.5 2

Noel03 19:06:06 03/05/05

sans polarisation

polarisation 400 V C60

sans polarisation

Q (A-1)

Fig.22 : spectres expérimentaux sans

polarisation et avec polarisation +400V

auxquels ont été superposés les raies des

cristaux de C60.

29

4. Diffraction électronique et microscopie haute résolution

L’examen en microscopie en transmission de l’échantillon à +400V nous a révélé la présence de nombreux

cristallites, dont on voit une image sur la figure 23.

a) b) c)

fig. 23 : Image et clichés de diffraction obtenus pour l’échantillon à +400V attribuables à des cristallites de C60 :

a)image b)coupe (111) c)coupe (011)

La figure 23 montre deux clichés de diffraction obtenus sur un même cristallite. Ces figures de diffraction

peuvent s’analyser comme les axes de zones (111) et (011) de la structure cubique faces centrées du C60 [9].

Le fullerène présent dans notre échantillon est donc bien organisé en cristal et non pas en molécule isolée,

configurant ainsi l’analyse des spectres de diffraction X. Nous avons observé les nanotubes présents pour

détecter leur éventuel remplissage par des molécules, ce qui correspondrait à des pea-pods.

a) b)

Figure 24 : Image d’un faisceau de tube a) et d’un tube isolé b) dans l’échantillon à +400V

Le nanotube isolé de la figure 24b) ne semble pas être rempli. Sur la figure 24a) qui montre un faisceau on

remarque de la matière amorphe présente à la surface du faisceau. Au centre de la photo de la même figure

une particule est venu se coller au faisceau. Elle est cependant trop grosse pour être un fullerène (2nm).

30

5. Discussion des résultats :

Le test sans polarisation donne un bon signal en Raman et des nanotubes assez propres et distincts en MEB.

L’application d’un champ électrique a pour résultat net de réduire le taux de formation des tubes laissant

place à différents éléments carbonés tel que des coques de graphite ou du carbone amorphe. Lorsqu’on

augmente la polarisation le signal des tubes devient quasi inexistants en diffraction X et en Raman laissant

apparaître des phénomènes certes inattendus mais cependant intéressants :

En Raman une gamme de fréquence semblent se détacher de par leur intensité sur le signal RBM (figure 19)

qui correspond à une population de tubes en résonance pour la longueur d’onde du laser utilisée.

L’application de la polarisation modifie cette population, suggérant une sélectivité en diamètre. Une étude

plus approfondie de ce point en faisant varier la longueur d’onde serait nécessaire.

La disparition du signal basse fréquence lorsque l’on augmente la polarisation pourrait être attribuable au

carbone amorphe aggloméré aux faisceaux comme l’ont révélé les observations faites au MEB (fig.16) qui

pertube la respiration des tubes. La présence de ce carbone amorphe est également attestée par la bande D, la

bande D (lié au désordre) qui devient de plus en plus importante au fur et à mesure que la polarisation

augmente comme on peut le voir sur les spectres 20c)d)e) et sur les spectres 21a)b)c).

Un résultat semble assez clair : l’application d’un champ électrique favorise la formation de C60 qui

cristallisent lors du refroidissement des échantillons en dessous de 400°C. Toutes les analyses convergent sur

le même point. En effet le signal Raman naissant à +40V (spectre 20g)) annonce bien le signal des C60

obtenus à 1466 cm-1 à +400V (spectre 21e)). Le fait que l’on ait un signal aussi net de fullerène et aussi peu

de nanotube comme le montrent les spectres de diffraction 17a)b)c) signifie que des fullerènes ont été

synthétisés en grande quantité au détriment de la production de NTs. La microscopie en transmission a révélé

l’existence d’une grande quantité de cristallites de C60 et confirmé l’analyse des spectres de rayons X. Par

contre il ne semble pas que les C60 soient présents dans les tubes.

La polarisation est de manière évidente un frein pour la production de nanotubes. Les trois caractérisations

utilisées sont catégoriques. Que s’est il passé pour que les nanotubes soient aussi peu produits dans une

synthèse qui voulait en augmenter le rendement ? Partons du processus de nucléation des tubes qui décrit un

modèle de croissance pour les voies hautes températures baptisé « Vapeur Liquide Solide » [8]. La vapeur

de carbone-métal se refroidit puis se condense lorsqu’elle s’éloigne de l’échantillon solide que le laser a

sublimé. Il se forme des nanogouttelettes de métal liquide fortement concentrées en carbone (figure 25-1)).

Le diagramme de phase Ni-C (fig. 26) montre qu’une chute de température fait diminuer la solubilité du

carbone dans le métal liquide. Il y a ségrégation du carbone vers la surface puisque l’énergie de surface du

carbone est infèrieure à celle du métal liquide. C’est ce phénomène qui induit la germination des nanotubes.

31

Selon les conditions thermiques, on observe la formation de couches graphitiques concentriques (fig. 25-2)

ou l’apparition de bulles graphitiques(fig. 25-3) qui se poursuit par la croissance des nanotubes.

figure 25 : étapes de formation des NTs de carbone figure 26 : diagramme de phase de Ni-C

Les problèmes qui ont pu entraîner un processus de constitution de graphite plus que de nanotubes de

carbone sont d’ordre thermique. En ajoutant un champ électrique nous avons apporté de l’énergie au

système. Cet apport en énergie ou ce qui est équivalent en température n’a pas permis à la température de

chuter suffisamment rapidement afin de produire une forte sursaturation du carbone dans le métal liquide.

Ainsi la température reste suffisamment élevée pour voir la formation de carbone sous forme de cristaux se

produire et la formation d’espèces carbonés tel que le C60. On a ainsi créé des conditions qui se rapprochent

des conditions de synthèse du C60 par arc électrique.

32

Conclusion :

Ce travail nous a permis de quantifier de façon complète l’effet du champ électrique sur la synthèse de

nanotubes de carbone par vaporisation laser CO2 continu. Il semble assez clair que contrairement aux

procédés moyennes température où le champ électrique augmente le rendement en nanotube et peut dans

certains cas les aligner [2] [3] [4], en vaporisation laser continu le champ électrique, de part l’apport

énergétique qu’il implique vient perturber et freiner la synthèse favoriser d’autres éléments carbonés (chap.

III.1).

Un des résultats intéressant car inattendu est la synthèse de cristaux de fullerènes. Nous savons que les C60

se dissolvent dans le toluène. Pour le court terme, afin d’estimer la quantité de carbone utilisée pour produire

les fullerènes au détriment de la production de nanotubes (III.4) une dissolution de ces derniers dans le

toluène complémenté d’une mesure au spectromètre de masse aurait pu s’avérer intéressante. Suite à cette

opération des mesures supplémentaires en Raman peuvent venir nous confirmer que les C60 ont bel et bien

disparu de notre échantillon. L’observation des produits sur la surface latérale de la cathode, à défaut de

contenir des NTs pourrait contenir des fullerènes puisque nous avons une situation analogue en arc électrique

dans le cas de cible en graphite pur.

Enfin le processus de nucléation nous dit que pour une synthèse optimisée la trempe de température doit être

maximale. L’application du champ de façon continue diminue cette trempe. Cela nous porte à penser qu’un

apport énergétique continu n’est pas forcément le meilleur des procédés et qu’un apport au début de la

synthèse, pendant un instant très court suffirait peut être à améliorer la croissance des nanotubes.

33

ANNEXE I

Microscope électronique à balayage

Le MEB employé pour ce travail est un JEOL JSM 6300F à effet de champ de l’Université de Montpellier II

Un faisceau très fin d'électrons, monocinétique, balaie la surface d'un échantillon où se produisent des

interactions détectées par un capteur qui contrôle la brillance d'un oscilloscope cathodique dont le balayage

est synchronisé avec celui du faisceau d'électrons ; on peut ainsi comparer le MEB à un système de télévision

en circuit fermé. Une fois l’échantillon sous vide, les électrons primaires, issus du canon à électrons frappent

la surface de l’échantillon ; ils sont diffusés de manière élastique ou inélastique, la zone influencée prenant la

forme d’une poire. Les électrons diffusés de manière élastique, conservant leur énergie cinétique sont les

électrons dits « rétro diffusés » (back-scattered électrons). Au cours du choc, certains électrons primaires

cèdent une partie de leur énergie cinétique aux atomes, provoquant l’ionisation de l‘atome par éjection d’un

électron dit « secondaire ». L’énergie des électrons secondaires étant faible (claques dizaines d’eV), seuls les

électrons venant des couches superficielles ressortent de la matière. L’atome ainsi ionisé se désexcite ; un

électron d’une couche supérieure descend occuper la place laissée vante, ce qui provoque soit l’émission

d’un photon (émission secondaire), soit d’un électron Auger

fig.27 : processus multiples possibles à l’arrivée d’un électron sur un atome

L’imagerie en électrons secondaires est le mode le plus courant d’observation de la morphologie de la

surface : un détecteur d’électrons transcrit le flux d’électrons en une luminosité sur un écran de type

télévision. Le système de balayage formé par les bobines de déflexion alimentées par une source électrique

délivrant un courant en dents de scie (déviation en x) et un courant en escalier (déviation en y) permet de

déplacer la sonde sur l'objet. En faisant bouger le spot sur la pièce, on relève des variations de contraste qui

donnent une image de la surface avec un effet de relief. Un oscilloscope cathodique est synchronisé avec ce

balayage : on applique simplement un courant provenant de la même source aux bobines de déflexion de la

colonne et de l'oscilloscope. Le grossissement obtenu est le rapport des dimensions balayées sur l'échantillon

et sur l'écran.

Les électrons secondaires captés proviennent d’un volume étroit (environ 10nm). De fait, la zone de

réemission fait à peu prés le meme diametre que le faisceau. La résolution du microscope est donc le

diamètre du faisceau, soit environ 10 nm. Une bobine finale permet de contrôler la conicité du faisceau

d'électrons afin de le focaliser exactement sur la surface de l'échantillon. De petites bobines permettent

34

d’autre part de corriger l’astigmatisme et d’autres aberrations. Une grille placée devant le détecteur

d’électrons, polarisés positivement (200-400V), attire les électrons ; de cette manière, la majorité des

électrons secondaires sont détectés alors que les électrons rétrodiffusés, qui ont une énergie plus élevée, ne

sont quasiment pas déviés par le champ électrique produit par la grille du collecteur. La quantité d’électrons

secondaires produite ne dépend pas de la nature chimique de l’échantillon, mais de l’angle d’incidence du

faisceau avec la surface ; plus l’incidence est rasante, plus le volume excité est grand, donc plus la

production d’électrons secondaires est importante, d’ou un effet de contraste topographique (une pente

apparaît plus lumineuse qu’un plat).

fig. 28 : schéma de principe du l’arrivée des électrons sur l’échantillon dans un MEB.

Rappelons qu’il n'y a pas formation d'une image par une lentille objectif comme cela est le cas en

microscopie optique et en microscopie électronique en transmission mais l’image est formé de manière

séquentielle en balayant la surface de l'échantillon et en recueillant les particules émises.

La colonne du microscope est maintenue sous vide pour deux raisons : d'une part pour éviter l'oxydation de

la source, d'autre part pour éviter le freinage et la déviation des électrons par collision avec les molécules

d'air. Dans les instruments courants on utilise une pompe à diffusion d'huile couplée à une pompe primaire à

palettes permettant d'atteindre 10-5 - 10-6 torrs. Les instruments de haut de gamme comportent généralement

une pompe supplémentaire (pompe ionique) au niveau du canon afin de prolonger la durée de vie de la

pointe à effet de champ (dans notre cas). L'introduction de l'échantillon se fait à travers un sas pour éviter de

casser le vide dans la colonne.

Fig. 29 : Microscope électronique à balayage JEOL JSM 6300F Univ. Montp. II

35

ANNEXE II

Le Microscope électronique en transmission

Le Microscope électronique en transmission apporte d’une part une très grande résolution dans l’espace réel

pouvant atteindre l’échelle atomique, avec des grandissements variant de 10^3 à 10^6, d’autre part la

possibilité de combiner l’information obtenue dans l’espace réel en mode image avec l’information obtenue

dans l’espace de réciproque en mode diffraction.

En effet la plus petite distance d entre deux points de l’objet qui permet la séparation de leurs images

données par l’objectif obéit à la relation bien connue :

d = (0,61* )/(n*sin ) avec n l’indice de réfraction, l’ouverture de l’objectif. d est la distance de résolution.

Mais la résolution réelle dépend des facteurs liés à l’instrument et à l’objet et est de l’ordre du nanomètre ou

de quelques angstroms dans notre cas.

La possibilité de produire des images agrandies d’objets, résulte de plusieurs propriétés :

· la nature ondulatoire des électrons : l=h/mv où m et v sont respectivement la masse et la vitesse de

l’électron, fonctions de la tension d’accélération V. Par exemple pour V=120kV l=0.4 nm.

· l’existence de lentilles adaptées à ce type de rayonnement, il est possible de focaliser un faisceau parallèle

d’électrons monocinétiques à l’aide de lentilles magnétiques

· l’existence de sources à électrons.

Le faisceau électronique offre avant tout l’avantage d’un pouvoir de résolution élevé du fait de ses faibles

longueurs d’ondes. Le microscope utilisé pour ce travail est un JEOL 1200 EX.

Principe de fonctionnement :

Le canon qui génère un faisceau électronique est plongé dans un vide poussé, indispensable pour que les

électrons puissent se propager librement avant et après l’échantillon. Il est constitué d’une source métallique

de laquelle sont extraits les électrons : la cathode. La source est constitué d’une pointe en hexaborure de

lanthane (LaB6) chauffés sous vide secondaire.

fig. 30 : vue du système condenseurs + lentilles

36

Une fois sortis du canon les électrons passent par le système condenseur qui a pour rôle d’ajuster la

divergence du faisceau. Le condenseur 1 (C1) détermine la taille de la source d'électrons sur l’échantillon

alors que le condenseur 2 détermine la "force" de convergence du faisceau sur l'échantillon et fait ainsi varier

l'intensité du faisceau que l'on observe sur l'écran.

Après avoir traverser l’échantillon, les électrons pénètrent dans la lentille objectif qui forme une image

agrandie de l’échantillon. Cette lentille est la partie la plus délicate de l’instrument qui détermine la qualité

des propriétés d’agrandissement et les performances du microscope. Le faisceau incident arrive sur

l’échantillon sous la forme d’ondes planes supposées monochromatiques. A la sortie de l’échantillon

les amplitudes et les phases du front d’ondes ont été modifiées. La fonction d’onde de sortie =

dépend de la position (x,y) dans le plan de sortie de l’échantillon qui coïncide avec le plan objet de la

lentille objectif. Le role de la lentille objectif est d’opérer une premièe transformation de fourier bi-

dimensionnelle sur ce front d’ondes. On obtient alors, dans le plan focal arrière de la lentille, une fonction

d’onde qui dépend des vecteurs d’ondes : . Tous les électrons dont l’angle de la direction de

propagation avec l’axe optique ( ) est le meme se retrouvent au meme point du réseau réciproque. L’image

de la fonction d’onde issue de l’échantillon est obtenue par une seconde transformation de fourier

produisant une imag agrandie de l’objet dans le plan de la lentille objectif.

Le système de projection est un ensemble de lentille électromagnétique qui peut etre considéré comme une

seule lentille dont la distance focale doit être ajustée de tel sorte à ce que son plan image coïncide avec le

plan d’observation. L’observation du signal s’effectue sur un écran télévisuel équipéd’une caméra. Le signal

est enregistré soit sur des plaques photographiques, soit par l’intermédiaire d’une caméra CCD.

Quelques remarques :

A la traversée de l’échantillon, le faisceau d’électron subit plusieurs types d’intéractions :

Intéractions élastiques ou les électrons ne perdent pas leur énergie : elles se décomposent en deux

contributions : le faisceau transmis (pas d’intraction avec l’objet) et les faisceaux diffractés par les plans

cristallins du matériau. Ces intéractions sont celles utilisées en imagerie en transmission conventionnelle. A

cela s’ajoute les intéractions inélastiques où les électrons transfèrent une partie de leur énergie aux électrons

des atomes de l’échantillon : intéractions utilisées dans la technique de spectroscopie de perte d’énergie, et

l’émission de rayons X.

Les lentilles utilisées en transmission sont des lentilles électromagnétiques qui sont constituées d’un

bobinage, dans lequel passe un courant. Cet ensemble créé un champ magnétique à l’intérieur du microscope

qui agit directement sur la trajectoire des électrons. Changer le courant dans les bobines, change le champ

magnétique et ainsi la force de la lentille (plus ou moins focalisante). Les lentilles électromagnétiques

possèdent donc un plan image où se situe l’image de l’objet, et un plan focal où tous les rayons parallèles

présents avant la lentille se focalisent. Notons que la lentille doit être refroidie, ce qui est réalisé en utilisant

un écoulement constant d’eau froide autour de la lentille.

37

Les échantillons doivent êtres suffisamment minces et résistants pour que les électrons transmis y subissent

un nombre réduit d'interactions. Il n'existe pas de critère simple de définition d'une épaisseur critique, celle-ci

dépendant de l'information et de la résolution recherchée. En général, on admet que cette épaisseur est de

l'ordre de quelques dizaines à quelques centaines de nanomètres pour des électrons d'énergie primaire 100 ou

200 keV. Pour des électrons de plus haute énergie, la pénétration est accrue et on peut obtenir des images

nettes avec des échantillons d'épaisseur micrométrique.

fig. 31 : Microscope électronique en transmission JEOL 1200EX de l’Université de Montpellier II

38

ANNEXE IV

Diffraction rayons X et diffraction électronique

La spectroscopie de rayon X est une technique permettant de déterminer la structure en cristal et l’analyse

élementaire des échantillons. Les rayons X ont une longueur d’onde qui leur permet d’avoir une énergie plus

élevé que les UV et de ce fait d’être plus absorbé par des électrons de noyau dans les atomes. Cette longueur

présente l’avantage d’être du même ordre de grandeur que les distances inter atomique. Ceci permet aux

rayons X d’etre diffractés productiviste des diagrammes diffraction du cristal. Les moyens les plus communs

de produire du rayon X est avec un tube de rayons X.

Des rayons X sont produits par la grande transition d'énergie des électrons dans un atome des orbitales

externes pour creuser des orbitales. La plupart de rayon X sont créés en bombardant une cible en métal avec

les électrons énergiques. Le faisceau d'électrons éjecte typiquement des électrons de noyau du métal de cible,

rendant les atomes instables. Les atomes détend de cette position en laissant tomber un électron externe de

valence au niveau de noyau. Cette grande diminution de l'énergie exigée pour un électron pour pouvoir se

laisser tomber au niveau de noyau exige l'émission de l'énergie excessive sous forme de photon. Ces photons

ont l'énergie des rayons X.

Selon la nature du rennseignement que l’on désire obtenir -identification de l’élément chimique simple ou

structure cristalline- et selon la nature du matériau, différentes analyses sont possibles. Nous nous

intéresserons dans cette partie qu’à la méthode de Debye Scherrer. C’est la méthode la plus utilisé lorsque le

matériau est réductible à une fine poudre ce qui est possible dans notre cas.

On fait tomber le faisceau de rayons X monochromatique sur la poudre disposée sur une lame mince de

silicium. L’hypothèse de bas est que parmi tous les cristaux présents (en principe non orientés) il s’en

trouvera suffisamment pour présenter des faces cristallines trelles que des diffractions pourront se faie selon

l’angle 2 de bragg.

Selon les appareils, on enregistrera donc les rayons diffractés sur un film photographique avec une chambre

cylindrique ou on obtiendra un diffractogramme par l’intermédiaire d’un compteur de Rayons X (Geiger-

Muller) qui détectera les rayons diffractés et leur différente intensité.

Avec une chambre circulaire de Debye-Scherrer, on obtient sur le film des anneaux concentriques dont

chacun représente une distance réticulaire.

39

Sur le diffractogramme, on obtient une succession de pics correspondant à des angles précis : chacun de ces

pics correspond à une distance réticulaire.

fig.32 Principe de la chambre de Debye-Scherrer Photo de la chambre du GDPC, Univ. de Montp II

Les spectres de diffraction ont été obtenu à l’Université de Montpellier à l’aide d’un détecteur INEL CPS

120 à géométrie courbe (Debye-Scherrer), dont l’angle de détection minimum est de 0° et l’angle maximum

de 120°. La longueur d’onde excitation utilisé est la raie K-alpha du cuivre (1,54 angstrom). La mesure

s’effectue dans le plan vertical. Cet appareil présente l’avantage d’avoir une grande versatilité de la mise en

forme de l’échantillon : en poudre plane à l’horizontal (ce qui fut notre cas), en capillaire, empastilles, en

reflexion ou en transmission, etc.., un temps d’acquisition aussi long qu’on le désire (et la disponibilité de

l’appareil..). Le réglages doivent cependant etre ben maîtriser pour utiliser l’appareil.

La diffraction électronique

La diffraction électronique est une puissante méthode d’identification des composés microscopiques. En

microscopie électrniqiue à transmission, le faisceau d’électrons peut servir non seulement à constituer les

images mais aussi en le défocalisant obtenir des diffractions. On démontre qu’il existe une raltion simple

entre la distance des plans réticulaires (h,k,l) du réseau direct et la distance séparant les nœuds correspondant

du réseau réciproque (d*).

dhkl = s2/ d*hkl

avec s2 produit de la longueur d’onde du faisceau de la longueur d’onde du faisceau utilisé et de la distance

du film à la préparation.

L’avantage (et c’est ce que l’on a fait) est de combiner l’observation microscopique à fort grossissement

avec l’identification cristalline. C’est ce qui a été fait avec le microscope électronique en tramission haute

résolution. figure 17 et 18 combiner avec les figures 15 et 16

40

Annexe IV

La spectroscopie Raman

Qu’est ce que l’effet Raman ?

Lorsque de la lumière monochromatique est dirigée sur une molécule, elle peut être dispersée ou absorbée.

La majeure partie de la lumière dispersée le sera à la même fréquence que la lumière incidente. On appelle ce

phénomène ‘diffusion de Rayleigh’ ou ‘diffusion élastique’.

Fig. 33: Diagramme des niveaux d'énergie pour différentes transitions

en spectroscopie vibrationnelle

Cependant, une petite fraction de la lumière (~1 sur 10 7 photons) sera dispersée de manière inélastique, à

des fréquences différentes des photons incidents. La différence d'énergie entre la lumière incidente et la

lumière dispersée est proportionnelle à l'énergie de vibration des molécules diffusantes. Ce processus

d'échange d'énergie entre les molécules diffusantes et la lumière incidente est appelé l'effet Raman. La figure

1 illustre de manière schématique les transitions d'énergie à la base des spectroscopies infrarouge et Raman.

Un relevé de l'intensité de la lumière dispersée par rapport à la différence d'énergie (ou décalage) fournit un

spectre Raman (fig. 2). Chaque pic correspond à un décalage Raman de l'énergie de lumière incidente.

Principe de la spectroscopie Raman :

Le principe de la spectroscopie Raman est relativement simple. Il consiste à envoyer une lumière

monochromatique (une seule couleur et pas un mélange) sur l'échantillon à étudier et à analyser la lumière

diffusée. Le processus mis en jeu est le suivant: les photons incidents sont détruits et leur énergie sert à créer

des photons diffusés et à créer (processus Stokes) ou détruire (processus anti-Stokes) des vibrations dans

l'échantillon étudié. Ceci peut être shématisé de la façon suivante (processus Stokes):

41

fig.34 : schéma de principe de la spectroscopie Raman

Deux types de règles régissent ce processus: la conservation de l'énergie qui est représentée sur le dessin

précédent et aussi des règles de symétrie qui dépendent du matériau étudié.

D'un point de vue pratique, pour réaliser une expérience de diffusion Raman, il faut focaliser de la lumière

(en général un laser) sur l'échantillon à étudier à l'aide d'une lentille. Ensuite la lumière diffusée est recueillie

à l'aide d'une autre lentille et est envoyée dans un monochromateur, puis son intensité est mesurée à l'aide

d'un photo-multiplicateur. La lumière diffusée est plutôt détectée dans une direction autre que celle de la

lumière réfléchie par l'échantillon, sauf dans les montages sous microscope.

Comment cela fonctionne-t-il?

Fig. 35: Schéma pour la spectroscopie Raman utilisant un microscope

Les principaux composants de la

spectroscopie Raman sont une source

lumineuse (habituellement un laser), de

l'optique d'acquisition pour recueillir la

lumière dispersée Raman, et un système de

détection (fig.3).

42

fig.36 a) spectroscopie Raman b) spectre Raman

L'échelle utilisée en abscisse est une échelle en énergie dont le zéro est déplacé à l'énergie des photons

incidents et inversée afin que les énergies correspondant à des processus Stokes soit positives. En effet, la

diffusion Stokes est plus intense que la diffusion anti-Stokes (sauf exceptionellement en cas de processus

résonants) et elle est donc beaucoup plus utilisée.

Dans la figure précédente, seule une vibration est observée, mais dans la réalité, on peu aussi bien en

observer une dizaine qu'aucune. De plus, l'intensité des raies Raman est beaucoup plus faible que celle du

laser dans le cas de la diffusion spontanée. Dans le cas de matériaux désordonnés (des verres par exemple)

on observe des bandes larges à la place des raies.

Exemples d'applications

• Une des utilisation principale est la caractérisation de la composition chimique d'un matériau. En

effet, les énergies de vibration sont caractéristiques non seulement du matériau, mais aussi de la

structure cristalline dans le cas des solides, ... C'est pourquoi cette technique est utilisée dans des

domaines aussi variés que la chimie, la bijouterie, l'étude du vin, ...

• Dans le cas des solides, l'application de contraintes modifie un peu la position des raies Raman ce

qui permet parfois de mesurer la valeur des contraintes.

• Un des domaine de recherche qui a beaucoup profité du potentiel de la spectroscopie Raman est la

physique du solide. En particuler, l'étude des phénomènes de résonance qui apparaissent lorsque

l'énergie des photons incident coïncide avec une énergie de transitions électroniques est un outil

puissant pour l'investigation des propriétés électroniques des matériaux.

43

ANNEXE 5

KATAURA PLOT

fig.37 . diagramme de Kataura ou plus communément connu sous le nom de « Kataura plot »

44

Références :

[1] S . Iijima, Nature, 354 :56, 1991

[2] W. Merchan-Merchan, A.V savetier, L. A Kennedy, Carbon 42, 599-608, 2004

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[4] E. Joselevitch et col. Nano Letters, Vol.2, No.10, 2004

[5] J. AuBuchon et col. Nano lettres, Vol,4, No 9, 2004

[6] B. Smith, M. Monthioux, D.E. Luzzi, Nature, Vol. 396, 1998

[7] « A continuous wave CO2 laser reactor for nanotubes synthesis. » J.L. Cochon et col., Electronics

Properties of Novel Material.

[8] R.Saito, Jpn.J.Appl. Phys., Vol. 33, No. 526, 1994

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Electronics Properties of Fullerenes.

[10] J. Gavillet, Thèse, Université Pierre et Marie Curie, 2001

[11] M. Castignolles, Thèse, Université de Montpellier II, 2004

[12] P.C Eklund, P.Zhou, K.-A. Whang, G. Dressehaus, et M.S. Dresselhaus. J. Phys. Chem. Solids, 53,

1391 (1992)